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Chapitre 5 : Analyse des fluctuations de

l’activité économique
A- Le modèle économique

 Définition : Ensemble de relations entre des variables afin d’expliquer le


fonctionnement d’une économie ou un phénomène économique.

 Exemple de phénomène économique : Inflation, Chômage, investissement…

 Deux types de variables :


• La variable endogène (à expliquer);
• La variable exogène (explicative).

Les modèles sont des théories simplifiées qui montrent les relations essentielles entre
les variables économiques. Les variables exogènes sont d’origine extérieure au
modèle, tandis que les variables endogènes sont celles qu’explique le modèle. Le
modèle indique comment les variations des variables exogènes affectent les variables
endogènes.

 Modèle classique Vs Modèle Keynésien


B- Le modèle classique
 Les fondements de base :
• L’économie est en concurrence pure est parfaite : l'offre et la demande se rencontrent sans
intervention extérieure. Ce marché a de nombreux acheteurs et vendeurs, des produits
homogènes et une transparence de l'information. Il n'y a pas de barrières à l'entrée pour de
nouveaux acteurs.
• Les prix sont flexibles : Permet de trouver un équilibre en ajustant rapidement l'offre et la
demande à court et à long terme.
• Les agents économiques sont rationnels : car ils se basent sur des informations complètes
et rationnelles au moment x.
• L’équilibre est stable sur les différents marchés : car l'offre et la demande se stabilisent
d'elles-mêmes, conduisant à un prix d'équilibre unique et à une allocation optimale des
ressources.
• Chaque offre crée sa propre demande : car les prix sont flexibles à court terme, permettant
à l'offre de s'ajuster automatiquement à la demande.
• Production à court terme, stock du capital inchangé : c’est-à-dire à court terme, les
entreprises peuvent ajuster la quantité de travail (embaucher ou licencier) mais pas le
capital utilisé. Cela signifie qu'elles doivent travailler avec un stock de capital fixe pendant
cette période.
1 – Le marché de travail :

Le marché de travail est le lieu de la rencontre de l’offre de travail et de la demande de


travail.
• L’offre de travail (T) :
L’offre de travail fournit par les salariés. L’offre de travail est une fonction croissante des
salaires réels (w/p).

T = f(w/p) avec f(w/p)′ > 0


w : signifie les salaires courants ou nominaux ;
p : Signifie le niveau général des prix.

 C’est-à-dire lorsque le salaire réel augmente, l’offre de travail augmente aussi.

N.B : Le salaire réel représente le pouvoir d'achat du salarié, en prenant en compte


l'inflation et les variations des prix. Il dépend du salaire nominal et du niveau général des
prix. En revanche, le salaire courant ne tient pas compte de ces variations et ne mesure
pas le pouvoir d'achat réel du salarié. Il dépend de l’offre et la demande dans le marché du
travail.
• La demande de travail (E) :
La demande de travail fournit par les entreprises. La demande de travail est une
fonction décroissante des salaires réels (w/p).

E = f(w/p) avec f(w/p)′ < 0

 C’est-à-dire lorsque les salaires réels baissent la demande de travail augmente


et l’inverse.

Pour avoir un équilibre au marché du travail, il faut que :

Offre de travail (T) = Demande de travail (E)


 Lorsqu'il y a un déséquilibre sur le marché du travail avec une offre de travail
supérieure à la demande, le chômage apparait car les opportunités de travail sont
rares. Selon les classiques, le chômage est volontaire et peut être résolu en
baissant les salaires réels.
2 – Le marché des biens et services :

Le marché des biens et services est le lieu de la rencontre entre l’offre des biens et services (la
production) et la demande des biens et services (la consommation).
• L’offre des biens et services (Qo) :
L’offre des biens et services est une fonction croissante des prix :
Qo = f(P) avec f(P)′ > 0
P : Signifie le niveau général des prix.

 C’est-à-dire lorsque le prix au marché augmente, l’offre de la production des entreprises


augmente.
• La demande des biens et services (Qd) :
La demande des biens et services est une fonction décroissante des prix :
Qd = f(P) avec f(P)′ < 0
 C’est-à-dire lorsque le prix au marché augmente la demande des consommateurs diminue et
l’inverse.
Pour avoir un équilibre au marché du travail, il faut que :

Offre des biens et services (Qo) = Demande des biens et services (Qd)

 Donc, lorsqu’il y a un déséquilibre au marché les prix doivent être flexibles pour assurer
l’équilibre.
Pour les classiques, le niveau de production (Y) est déterminé par le niveau
d’emploi Y = f(E).

Le modèle classique de la production est basé sur la loi de Jean Baptiste Say
« loi des débouchés » :

• Chaque offre crée sa propre demande ;

• Le marché est toujours en équilibre ;

• L’équilibre est spontané ;

• Les crises sont impossibles.


3 – Le marché de la monnaie :
La monnaie est un actif utilisé pour effectuer des transactions facilement. Selon les classiques, la
monnaie n'a pas d'effet à long terme sur l'économie réelle, mais peut avoir un impact à court terme
en influençant la demande globale. Cela s’explique de la manière suivante :

• À court terme : ↗ de la masse monétaire  ↗ de la demande globale de biens et services  ↗


de la production et de l’emploi.
 cela signifie que l’augmentation de la masse monétaire à court terme a des effets positifs sur
l’augmentation de la production et de l’emploi, stimulant ainsi la croissance économique dans sa
globalité.

• En revanche, à long terme : ↗ de la production et de l’emploi  ↗ de la demande de matières


premières et de la main-d’œuvre nécessaires pour cette production  ↗ des prix des matières
premières et de la main d’œuvre  ↗ des couts de production  ↗ des prix des biens et
services  ↘ de la demande des biens et services  ↘ de la production  ↘ de la demande
de matières premières et licenciements d'ouvriers  Revenir à la situation initiale du niveau de
production et d’emploi.
 Cela signifie que la monnaie est neutre à long terme, autrement dit, elle n’a aucun impact sur le
niveau de production et de l’emploi à long terme. Donc on dit que la monnaie permet seulement de
faciliter les transactions.
Le marché de la monnaie pour les classiques est analyser selon la théorie quantitative de la monnaie
élaborée par Fisher. Cette théorie affirme que la quantité de monnaie en circulation dans une
économie est directement liée à son niveau général des prix.

Si la quantité de monnaie dans une économie double, les prix des biens et services vont également
doubler. Si la quantité de monnaie diminue de moitié, les prix vont également baisser de moitié.

Ceci s’explique par le fait que la monnaie est utilisée pour acheter des biens et services. Lorsque la
quantité de monnaie augmente, il y a plus d'argent disponible pour acheter ces biens et services. Par
conséquent, les prix augmentent pour équilibrer l'offre et la demande.

 En résumé, la théorie quantitative de la monnaie d'Irving Fisher explique que la quantité de


monnaie en circulation affecte le niveau des prix dans une économie. Si la quantité de monnaie
augmente, les prix augmentent, et si elle diminue, les prix baissent. Cela est dû au lien entre la
quantité de monnaie et le pouvoir d'achat des individus pour acheter des biens et services.

 Selon les classiques, pour avoir un équilibre au marché de la monnaie, il faut que :
L’offre de monnaie (L) = La demande de monnaie (M)
4 – Le marché des capitaux :

Le marché des capitaux est le lieu de la rencontre entre les agents à capacité de financement
(l’offre de capital) et les agents à besoin de financement (la demande de capital).

• L’offre de capital est une fonction croissante de taux d’intérêt (i) :

S = f(i) avec f(i)’ > 0

• La demande de capital est une fonction décroissante de taux d’intérêt (i) :

I = f(i) avec f(i)’ < 0

 Selon les classiques, pour avoir un équilibre au marché des capitaux, il faut que :

L’offre des capitaux = La demande des capitaux


4 – Les effets de l’intervention de l’Etat :

Le modèle classique explique que lorsque l'État intervient dans l’économie par le biais de son budget
en augmentant ses dépenses publiques ou ses recettes fiscales, cela a un impact négatif sur la
consommation et l'investissement privé.

 Par exemple :

• Si l'État augmente les impôts, les ménages et les entreprises ont moins d'argent à dépenser, ce
qui affecte la consommation et l’investissement privé.

• De plus, lorsque l'État emprunte de l'argent par l’émission des bons de trésor sur le marché
financier pour financer ses dépenses, cela entraîne une augmentation de la demande de
monnaie et donc des taux d'intérêt, décourageant ainsi la consommation et l'investissement
privé, c’est ce qui est connu par le phénomène de l’effet d’éviction.

• Et finalement; si l'État choisit de financer ses dépenses par l'émission monétaire, cela peut
entraîner une inflation à court terme. En résumé, l'intervention de l'État dans l'économie, via le
budget, peut avoir des effets négatifs sur la consommation, l'investissement et l'inflation.
4 – Synthèse sur le modèle classique :

• Chez les classiques, une situation d’équilibre est basée en grande


partie sur la flexibilité des prix.

• L’Etat ne doit intervenir que pour la réglementation des marchés (par


la mise en place de règles et de lois qui favorisent une concurrence
saine et équitable) et des relations économiques (en assurant le
respect des contrats et en facilitant les transactions commerciales).

• L’intervention de l’Etat à travers la mise en application des politiques


économiques possède des effets négatifs sur la situation économique.
Elle se traduit par des situations inflationnistes et par un effet
d’éviction de la consommation.
La crise de 1929, l’écroulement de la pensée classique et émergence de
la pensée keynésienne :
• Dans les années 1930, le monde a connu une grave crise économique, connue sous le
nom de Grande Dépression.
• Les théories classiques élaborées par Adam Smith et David Ricardo, n'ont pas été en
mesure d'expliquer ni de résoudre les problèmes économiques massifs auxquels
faisaient face les pays touchés.
• C'est dans ce contexte que John Maynard Keynes, un économiste britannique, a
développé une nouvelle approche économique.
• Il a remis en question les principes de la pensée classique en soulignant l'importance
de l'intervention gouvernementale en période de crise pour stabiliser l'économie en
stimulant la demande agrégée.
• Après la Seconde Guerre mondiale, la pensée keynésienne a influencé les politiques
économiques mondiales et les gouvernements ont mis en œuvre des politiques de
relance économique pour stimuler la demande et atteindre le plein emploi.
• L'intervention gouvernementale remet en question les idées de laissez-faire de la
pensée classique.
Les principes du modèle keynésien :

• Les marchés ne parviennent pas naturellement à un


équilibre.

• Les crises et les fluctuations économiques peuvent se


produire.

• L'intervention gouvernementale est nécessaire pour stabiliser


l'économie.

• La politique budgétaire et monétaire jouent un rôle clé dans


la relance de la demande agrégée.
C - Le modèle keynésien
1 – Objectif du modèle :
• Déterminer le niveau du revenu national d’équilibre où l'économie est
en équilibre.
2 – Les hypothèses du modèle :

• L’économie est composée de deux types d’agents : les entreprises et les


ménages.

• Les entreprises sont les seules à produire et à investir, les ménages sont
les seuls à consommer.

• Les entreprises redistribuent tout leur revenu aux ménages sous forme
de salaires et de revenus de la propriété ( profit et rente) .
C - Le modèle keynésien

3 – Fondement du modèle :

Le modèle Keynésien simplifié est fondé sur la base de 3 fonctions :

• La fonction de consommation ;

• La fonction d’épargne ;

• La fonction d’investissement.
3 – 1 La fonction de consommation :
• La fonction de consommation relie le niveau de la consommation globale au
revenu disponible des ménages lorsque les autres facteurs restent constants (le
taux d'intérêt , les envies, les besoins etc).
• À ce titre la consommation dépend positivement du revenu des ménages donc
:
C = f (Yd)
Avec : - C : Consommation ; Yd : Revenu disponible des ménages.
(Yd = Y – T s’il y a l’Etat, avec T recettes publiques c.à.d. les prélèvements
obligatoires).
Si on suppose que cette fonction est linéaire, elle prendra la forme suivante :
C = C0 + bYd
Avec : - b : correspond à la propension marginale à consommer (pmc) est
comprise entre 0 et 1 ; C0 : correspond à la consommation incompressible, c’est-à-
dire la consommation minimale quel que soit le montant du revenu, même s’il est
nul. ; Le revenu disponible : Est le revenu total qui sera repartit entre C et S. Il
s’agit du revenu qui nous reste une fois qu’on a réglé les prélèvements
obligatoires. (Cotisations sociales, Impôts. . . ).
• Représentation graphique de la fonction C :
• Propension moyenne à consommer (PMC) :
PMC mesure la fraction ( la part) du revenu destinée à la consommation.
Plus le revenu disponible augmente, plus la consommation augmente mais
dans une moindre mesure, de telle sorte que la consommation moyenne
baisse.
PMC = C/Y = (C0 + bY )/Y = C0/Y + b
PMC diminue lorsque le revenu augmente ( ici on met le revenu disponible
(Yd) est identique au revenu national Y , puisque l’Etat n’existe pas :
Yd = Y –T (avec T = 0)
• Propension marginale à consommer (pmc) :
pmc mesure le rapport de la variation de la consommation à la variation du
revenu. Elle représente la proportion du revenu supplémentaire qu’on
consacre à la consommation supplémentaire : On repartit le supplément
de revenu entre C et S. On ne dépense pas la totalité.
pmc = ΔC / ΔY ou pmc = δC/δY = b ; Avec 0 < pmc < 1
• Loi psychologique fondamentale de keynes :
Selon cette loi la consommation augmente avec l’augmentation de revenu mais
d’une proportion moins de revenu.
Car 0 < pmc < 1 donc ΔY > ΔC
À mesure que le revenu augmente, une proportion de plus en plus importante est
consacrée à l’épargne. On a donc PMC décroit lorsque le revenu s’accroit.
• Elasticité revenu de la consommation (Er) :
L ’Elasticité revenu mesure la façon dont la consommation d’un bien varie en
fonction de la variation du revenu des consommateurs.
Elle correspond au rapport du taux de variation de la consommation au taux de
variation du revenu. L’élasticité revenu de consommation permet de vérifier les
trois lois d’Engel :
 Er < 0 pour les biens inférieurs.
 0 < Er < 1 pour les biens de consommation courante (normaux).
 1 < Er pour les biens de luxe.
pmc
On note : Er =
PMC
• Application sur la fonction de consommation :

Soit la fonction de consommation suivante :

C = 100 + 0.5 Yd

T.A.F :

1 – Calculer la PMC si Yd = 1000, commenter le résultat obtenu.

2 – Calculer la pmc, commenter le résultat obtenu.

3 – Calculer l’élasticité revenu de la consommation, commenter le résultat


obtenu.
• Réponse :
1- Le calcul de la propension moyen à consommer :
On a la fonction de consommation suivante :
C = 100 + 0.5 Yd  (Yd = Y, car l’Etat n’existe pas)
Si le revenu égal à 1 000 (Y = 1 000) donc :
C 100 +(0,5 ∗1 000)
PMC = Y = 1 000 = 0,6
Commentaire :
PMC = 0,6 signifie que 60 % de revenu destiné à la consommation.
2 – Le calcul de la propension marginale à consommer :
δC
Pmc = δY = (100 + 0,5 Y)’ y = 0,5
Commentaire :
Pmc = 0,5 signifie que 50% de revenu supplémentaire destiné à la
consommation.
• Réponse :

3 - Le calcul de l’élasticité revenu de la consommation :

pmc 0,5
Er = = = 0,83
PMC 0,6

Commentaire :
L’élasticité revenu est positive et inférieur à 1 donc il s’agit des biens
normaux (alimentation – habillement etc). Autrement dit lorsque le revenu
augmente de 1 %, la consommation augmente de 0,83 %.
3 – 2 La fonction d’épargne :

• L’épargne ( S) correspond à la partie du revenu qui n’est pas consommée,


car le revenu soit consommé soit épargné.

Y=C+S

• La fonction d’épargne est une relation qui relie l’épargne au revenu


disponible :

Y=C+S
S=Y–C
S = Y – (C0 + bY)
S = (1 – b) * Y – C0
S = pms * Y – C0  c’est la fonction de l’épargne.
• La propension moyenne à épargner « PMS » :

La PMS est la part de revenu destiné à l’épargne :

S Y−C C
PMS = Y = Y = 1 - Y = 1 – PMC

On constate que : PMC + PMS = 1


• La propension marginale à épargner « pms » :

La pms est la part de revenu supplémentaire destiné à l’épargne.


ΔS δ𝑺
Pms = ΔY ou pms = δY = (S)’ ; Avec 0 < pms < 1

Pmc + pms = 1  pms = 1 – pmc = 1-b


• Application sur la fonction d’épargne :

Soit la fonction de consommation suivante :

C = 160 + 0.6 Yd

T.A.F :

1 – Déterminer la fonction d’épargne

2 – Calculer la PMC et PMS sachant que Y = 1 000

3 – Calculer la pmc et pms


• Réponse :
1- Détermination de la fonction d’épargne :
On a la fonction de consommation suivante :
C = 160 + 0.6 Yd  (Yd = Y, car l’Etat n’existe pas)
On a Y = C + S
S=Y–C
S = Y – (160 + 0,6 Y)
S = Y – 160 – 0,6 Y
S = (1 – 0,6) Y – 160
 S = 0,4 Y - 160
2 – Le calcul de la PMC et PMS :
On a Y = 1 000, donc :
C 160 + (0,6 ∗1 000)
PMC = Y = = 0,76
Y
Commentaire :
PMC = 76 % signifie que 76 % de revenu destiné à la consommation.
• Réponse :
2 – Le calcul de la PMC et PMS :
On sait que PMS + PMC = 1
PMS = 1 – PMC = 1 – 0,76 = 0,24
Commentaire :
PMS = 24 %, signifie que 24 % de revenu est destiné à l’épargne.
3 – Le calcul de la pmc et pms :
δ𝑪
On a pmc = δY = (160 + 0,6 Y)’y = 0,6
Commentaire :
Pmc = 60 %, signifie que 60 % de revenu supplémentaire est destiné à la
consommation.
On sait que pmc + pms = 1, donc :
Pms = 1 – pmc = 1 – 0,6 = 0,4
Commentaire : pms = 40%, signifie que 40 % du revenu supplémentaire est
destiné à l’épargne.
3 – 3 La fonction de l’investissement :
 La notion de l’investissement :

• L’investissement consiste à transformer des encaisses monétaires en


actifs physiques productifs ( machines, usine, bâtiments . . .) Il peut
prendre plusieurs formes :

• Investissement en stocks : ce sont les stocks prévus par les entreprises


pour faire face aux fluctuations des matières premières et des ventes ;

• Investissement en logement : effectué par les ménages pour leur besoin


d’habitation .

• Investissement en capital : ce sont les achats d’équipements de


production neufs par les entreprises .
 La fonction d’investissement :

• Dans le modèle keynésien, on se limite à l’étude du troisième types


d’investissement ( achat d’´équipements neufs par les entreprises) .

• À ce titre, l’investissement correspond à la formation du capital .

• La fonction d’investissement Pour Keynes, l’investissement dépend de la


comparaison entre l’efficacité marginale r de l’investissement (le
rendement d’investissement) et le taux d’intérêt pratiqué sur le marché
des capitaux i .
 La fonction d’investissement :

• Si r > i, la décision de réaliser l’investissement est justifiée. Il peut être


financé soit à partir de fonds dont dispose l’entreprise, soit à partir
d’emprunt dont le coût est inférieur au taux de rendement de
l’investissement (efficacité marginale du capital).

• Ce raisonnement est aussi valable si l’entrepreneur dispose des fonds


propres pour financer son investissement. Dans ce cas si r < i,
l’entrepreneur aura intérêt à faire un placement sur le marché avec un
taux d’intérêt i au lieu d’investir avec un taux de rendement r. Du point
de vue macroéconomique l’investissement est une fonction décroissante
du taux d’intérêt i .
I = f (i)
 Le principe d’accélérateur :
• L’accélérateur exprime le lien entre le revenu national et l’investissement
via la demande de biens de consommation. ( Si la consommation
augmente, l’investissement augmente pour satisfaire cette demande
supplémentaire).
• À ce titre, l’accélérateur désigne l’effet exercé par la modification du
revenu national sur le niveau d’investissement dans une économie.

 Le mécanise de l’accélérateur est le suivant :


• La hausse du revenu provoque une augmentation de la demande des
biens de consommation.
• Pour satisfaire cette demande, les entreprises vont accroitre leur
production.
• L’augmentation de la production nécessite d’investir davantage, cela
suppose qu’il n’existe pas d’équipement inemployé ou sous-employé
dans l’économie .
 Le principe d’accélérateur :

• On formule l’accélérateur comme suite : In = a∆Y, avec :

In : le volume d’investissement net d’une année (∆I) ;

a : le coefficient d’accélération a = In/∆Y = ∆I/∆Y ;

a : est en général supérieur à 1, ce qui signifie que la variation de


l’investissement est plus importante que la variation du revenu national .
4 – L’équilibre Macroéconomique keynésien :
• En économie l’équilibre désigne une situation caractérisée par l’égalité
entre les volumes d’offre et de demande sur les marchés économiques.
• Pour Keynes l’équilibre est réalisé lorsque :

L’offre globale = Demande globale

4 – 1 Cas d’une économie fermée sans secteurs publics :


Une économie fermée est une économie qui n’a pas des relations avec
l’extérieur c’est-à-dire absence des échanges avec le reste du monde.
Sans secteur publics signifie qu’il n’y a pas de l’Etat dans cette économie.
L’économie fermée sans secteur publics concerne le circuit simplifié c’est-à-
dire une économie dont il y a seulement les ménages (les consommateurs)
et les entreprises (les producteurs).
• Les entreprises (SQSNF) utilisent les facteurs de production fournis par
les ménages pour produire les biens de consommation destinés à la
consommation finale des ménages.
• Les ménages procurent aux entreprises un service productif sous la
forme de travail et reçoivent en contrepartie, un revenu qui est
entièrement dépensé pour acheter les biens de consommation.
• La figure 1 représente le circuit économique élémentaire :
• Les flux physiques ou réels sont caractéristiques des échanges
permettant de créer et d’acquérir le produit national Y. (PN)

• Les flux monétaires représentes la contrepartie monétaire de la


production, c’est-à-dire :

1. Les revenus monétaires distribués R. (RN)

2. Les dépenses monétaires de consommation C. (DN)

• Dans ces conditions, il y a identité entre le produit Y, le revenu R et la


dépense C.
 Donc :

PN = RN = DN

• A partir du produit constitué de biens de consommation, on fait


correspondre un flux monétaire de revenus (salaires, profits) à la
dépense qui permet de se procurer le produit.
• D’un point de vue comptable, le produit national Y coïncide avec le PIB
(en économie fermée).
• Les revenus distribués R sont équivalents au RNB, contrepartie de la
production.
 Introduction de l’épargne des ménages et investissement des
entreprises :
 Introduction de l’épargne des ménages et investissement des
entreprises :
 Introduction de l’épargne des ménages et investissement des
entreprises :
 Introduction de l’épargne des ménages et investissement des
entreprises :
 Introduction de l’épargne des ménages et investissement des
entreprises :
 Le multiplicateur d’investissement :

• Le multiplicateur d’investissement mesure l’effet exercé par la variation


de l’investissement sur le revenu global.

• Le multiplicateur d’investissement est égale au rapport entre la variation


du revenu national et la variation de l’investissement.
• Donc :
K = ∆Y / ∆I ; ∆Y = k * ∆I avec K = 1 /(1 – b)

• K : Le multiplicateur des investissements ;

• b : La propension marginale à consommer.


• Application sur l’équilibre macroéconomique dans une économie
fermée sans secteur public :

Soit une économie fermée sans secteur public dont on a les données
suivantes :
C = 100 + 0,5 Y
I = 100

Travail à faire :
1 – Déterminer le revenu d’équilibre
2 – Si les entreprises décident d’augmenter ces investissements de 50 %,
quel est l’effet sur le revenu d’équilibre ?
• Réponse :

1- Détermination du revenu d’équilibre :


On a la fonction de consommation suivante :
C = 100 + 0.5 Y  (Yd = Y, car l’Etat n’existe pas)
On sait que la condition d’équilibre est assurée lorsque l’offre globale =
demande globale, donc :
Y=D
Y=C+I
Y = 100 + 0,5 Y + 100
Y – 0,5 Y = 200
0,5 Y = 200 / 0,5

Y = 400  Donc le revenu d’équilibre s’élève à 400.


• Réponse :
2 – L’effet de l’augmentation des investissements sur le revenu d’équilibre
:

On a ∆I = 50
Et on sait que : K = ∆Y / ∆I
Donc : ∆Y = k * ∆I
1
∆Y = * ∆I
1−b
1
∆Y = * 50
1 − 0,5
∆Y = 2 * 50 = 100
Commentaire :
 Si les investissements augmentent de 50, le revenu d’équilibre
augmente de 100 et passe de 400 à 500.
4 – 2 Cas d’une économie fermée avec secteur public :
Une économie fermée est une économie qui n’a pas des relations avec
l’extérieur c’est-à-dire absence des échanges avec le reste du monde.

Avec secteur public signifie que il y a de l’Etat dans cette économie.

L’économie fermée avec secteur public concerne une économie composée


de ménages (consommateurs), d'entreprises (producteurs) et
d'administrations publiques (État).

L’Etat intervient dans l’économie par la politique budgétaire, c’est-à-dire


l’injection des dépenses publiques G pour relancer la demande globale.
Ces dépenses publiques seront financées par des recettes fiscales T (les
impôts).
Les dépenses publiques G, comprennent :
- La consommation finale, c’est-à-dire les dépenses de fonctionnement de l’Etat
(essentiellement, les salaires des fonctionnaires : traitements ou
appointement).
- Les investissements publics (la FBCF des administrations publiques concerne
les grands travaux publics, ou la construction d’universités, par exemple).
- Les transferts versés par l’Etat au secteur privé (par exemple, les subventions
versées à certaines entreprises en situation difficile etc).
 Il s’agit de l’injection de monnaie dans le circuit économique.
Les recettes publiques T, comprennent :
- Les impôts (directs et indirects) ;
- Et les diverses taxes prélevées auprès des autres secteurs (ménages IR et
entreprises IS).
 Les recettes publiques sont soustraites du système économique privé
(ménages et entreprises) au seul bénéfice de l’Etat et sont donc considérées
comme une fuite hors du circuit (même si les recettes vont servir ensuite à
financer une partie des dépenses).
Pour Keynes cette économie est composée de :
• L’offre globale (Y) est constituée par la somme des valeurs ajoutées (Y = PIB) par les
trois secteurs : Ménages – Entreprises et Etat.
 Donc L’offre globale (Y) = C + S + T
• La demande globale comprend : La consommation C (Demande des ménages) –
L’investissement I (demande des entreprises) – Et les dépenses publiques G (Demande
de l’Etat).
 Donc la demande globale (D) = C + I + G
NB :
Dans une économie composée de l’Etat on a :
Yd = Y – T
Pour avoir un équilibre dans cette économie il faut que :
Offre globale = Demande globale
Donc : C+S+T=C+I+G
 D’où la condition d’équilibre suivante :
S+T=I+G
Les fuites = S + T ; Les injections = I + G
Pour avoir un équilibre il faut que les fuites soient égales aux injections.
 Le multiplicateur budgétaire :

• Le multiplicateur budgétaire mesure l’effet exercé par la variation des


dépenses publiques sur le revenu global (revenu d’équilibre).

• Donc :
K = ∆Y / ∆G ; ∆Y = k * ∆G avec K = 1 /(1 – b)

• K : Le multiplicateur budgétaire ;

• b : La propension marginale à consommer.


 Le multiplicateur fiscale :

• Le multiplicateur fiscale mesure l’effet exercé par la variation des


recettes fiscales sur le revenu global (revenu d’équilibre).

• Donc :
K = ∆Y / ∆T ; ∆Y = k * ∆T avec K = -b /(1 – b)

• K : Le multiplicateur fiscale ;

• b : La propension marginale à consommer.


 Le multiplicateur budget équilibré : (Effet de Haavelmo)

• Mesure l’effet exercé par une augmentation simultanée et égale des


dépenses publiques et des recettes fiscales sur le revenu global ( revenu
d’équilibre).
• Dans ce cas : ∆G = ∆T
• Donc : K=1
• De ce fait : ∆Y = ∆G = ∆T
• Application 1 sur l’équilibre macroéconomique dans une économie
fermée avec secteur public :

Soit une économie fermée avec secteur public dont on a les données
suivantes :
C = 100 + 0,5 Yd
T = 20
I = 60
G = 40

Travail à faire :
1 – Déterminer le revenu d’équilibre
2 – Si l’Etat décide d’augmenter les dépenses publiques de 20, quel est
l’effet sur le revenu d’équilibre ?
• Réponse :

1- Détermination du revenu d’équilibre :


On a la fonction de consommation suivante :
C = 100 + 0.5 Yd  (Yd = Y - T, car l’Etat existe)
On sait que la condition d’équilibre est assurée lorsque l’offre globale =
demande globale, donc :
Y=D
Y=C+I+G
Y = 100 + 0,5 (Y – T) + 60 + 40
Y = 200 + 0,5 (Y – 20)
Y = 200 + 0,5Y – 10
Y – 0,5Y = 190
Y = 190 / 0,5 = 380
Y = 380  Donc le revenu d’équilibre s’élève à 380.
• Réponse :

2- L’effet de l’augmentation des dépenses publiques sur le revenu


d’équilibre :
On a ∆G = 20
Et on sait que : K = ∆Y / ∆G
Donc : ∆Y = k * ∆G
1
∆Y = * ∆G
1−b
1
∆Y = * 20
1 − 0,5
∆Y = 2 * 20 = 40
Commentaire :
 Si les dépenses publiques augmentent de 20, le revenu d’équilibre
augmente de 40 et passe de 380 à 420.
• Application 2 sur l’équilibre macroéconomique dans une économie
fermée avec secteur public :

Soit une économie fermée avec secteur public dont on a les données
suivantes :
C = 140 + 0,6 Yd
T = 40
I = 80
G = 100

Travail à faire :
1 – Déterminer le revenu d’équilibre
2 – Si l’Etat décide d’augmenter les dépenses publiques de 40, quel est
l’effet sur le revenu d’équilibre, sachant que cette augmentation des
dépenses est financée entièrement par des recettes fiscales ?
• Réponse :

1- Détermination du revenu d’équilibre :


On a la fonction de consommation suivante :
C = 140 + 0.6 Yd  (Yd = Y - T, car l’Etat existe)
On sait que la condition d’équilibre est assurée lorsque l’offre globale =
demande globale, donc :
Y=D
Y=C+I+G
Y = 140 + 0,6 (Y – T) + 80 + 100
Y = 320 + 0,6 (Y – 40)
Y = 320 + 0,6Y – 24
Y – 0,6Y = 296
Y = 296 / 0,4 = 740
Y = 740  Donc le revenu d’équilibre s’élève à 740.
• Réponse :

2- L’effet de l’augmentation des dépenses publiques et des recettes


fiscales (Effet de Haavelmo) sur le revenu d’équilibre :

On a ∆G = ∆T = 40
Et on sait que : K = 1
Donc : ∆Y = ∆G = ∆T = 40

Commentaire :
 Si les dépenses publiques augmentent de 40, le revenu d’équilibre
augmente de 40 et passe de 740 à 780.
4 – 3 Cas d’une économie ouverte :
Une économie ouverte est une économie qui a des relations avec l’extérieur c’est-à-dire des
échanges avec le reste du monde.

Les échanges avec l’extérieur sont :


- Les exportations X, qui constituent la demande extérieure, se concrétisent par des
versements du reste du monde à l’économie nationale et représentent donc une injection
de monnaie dans le circuit économique nationale.
- Les importations M, qui sont une composante de l’offre globale, donnent lieu à des
paiements en monnaie (surtout en devises) de la part de l’économie nationale et
constituent une fuite de monnaie du circuit économique national.
La balance commerciale = X – M

Si cette balance est positive on dit qu’on a un excédent, par contre si elle est négative on dit
qu’on a un déficit.
Dans le cas d’une économie ouverte on a :
Offre globale = Y + M
Demande globale = D + X
 Donc la condition d’équilibre : Y + M = D + X
• Si on a une économie ouverte sans secteur public :
Dans le cas où l’Etat n’existe pas, le montant du revenu national R, identique au produit
intérieur Y, se décompose en : Consommation finale C et épargne S.
Y + M = D + X ; avec Y = R et R = C + S  Donc : C + S + M = C + I + X

 En simplifiant par C, la condition d’équilibre devient la suivante :


S+M = I+X

Fuites Injections
• Si on a une économie ouverte avec secteur public :
Dans le cas d’une économie ouverte avec secteur public le montant du revenu national R,
identique au produit intérieur Y, se décompose en : Consommation finale C, épargne S et
impôts T.
Y + M = D + X ; avec Y = R et R = C + S + T  Donc : C + S + T + M = C + I + G + X

 En simplifiant par C, la condition d’équilibre devient la suivante :


S+T+M= I+ G+ X

Les fuites Les injections


• Application 1 sur l’équilibre macroéconomique dans une économie
ouverte sans secteur public :

Soit une économie ouverte sans secteur public dont on a les données
suivantes
C = 100 + 0,5 Yd
I = 60
X = 100
M = 60

Travail à faire :
1 – Déterminer le revenu d’équilibre
• Réponse :

1- Détermination du revenu d’équilibre :


On a la fonction de consommation suivante :
C = 100 + 0.5 Yd  (Yd = Y , car l’Etat n’existe pas)
On sait que la condition d’équilibre est assurée lorsque l’offre globale =
demande globale, donc :
Y+M=D+X
Y =D+X-M
Y=C+I+X-M
Y = 100 + 0,5 Yd + 60 + 100 - 60
Y – 0,5 Y = 200
0,5 Y = 200
Y = 200 / 0,5 = 400
Y = 400  Donc le revenu d’équilibre s’élève à 400.
• Application 2 sur l’équilibre macroéconomique dans une économie
ouverte avec secteur public :

Soit une économie ouverte avec secteur public dont on a les données
suivantes
C = 140 + 0,5 Yd
I = 80
T = 20
G = 70
X = 100
M = 60

Travail à faire :
1 – Déterminer le revenu d’équilibre
• Réponse :

1- Détermination du revenu d’équilibre :


On a la fonction de consommation suivante :
C = 140 + 0.5 Yd  (Yd = Y - T, car l’Etat existe)
On sait que la condition d’équilibre est assurée lorsque l’offre globale =
demande globale, donc :
Y+M=D+X
Y =D+X-M
Y=C+I+G+X-M
Y = 140 + 0,5 (Y – T) + 80 + 70 + 100 - 60
Y = 330 + 0,5 Y - 10
0,5 Y = 320
Y = 320 / 0,5 = 640
Y = 640  Donc le revenu d’équilibre s’élève à 640.
L’effet des exportations sur le revenu d’équilibre (cas des importations
sous forme d’une valeure) :
Les exportations ont le même effet que les multiplicateurs des
investissements :
∆Y = K * ∆X  K = ∆Y / ∆X avec K = 1 /(1 – b)
K : le multiplicateur des exportations
b : la propension marginale à consommer

L’effet des exportations sur le revenu d’équilibre (cas des importations


sous forme d’une fonction) :
Si nous considérons que les importations sont une fonction de revenu on a :
M = M0 + mY
Donc la formule de K est la suivante :
K = 1 / (1 – b + m)
∆Y = K * ∆X  K = ∆Y / ∆X avec K = 1 /(1 – b + m)
• Application 3 sur l’équilibre macroéconomique dans une économie
ouverte sans secteur public, dont les importations sont sous forme
d’une fonction :

Soit une économie ouverte sans secteur public dont on a les données
suivantes
C = 100 + 0,8 Yd
I = 80
X = 120
M = 20 + 0,2 Y

Travail à faire :
1 – Déterminer le revenu d’équilibre
2 – Si les exportations augmentent de 40, quel est l’effet sur le revenu
d’équilibre ?
• Réponse :

1- Détermination du revenu d’équilibre :


Offre globale = Demande globale
Y+M=C+I+XY=C+I+X–M
 Y = 100 + 0,8Y + 80 + 120 – (20 + 0,2Y)
 Y = 300 + 0,8Y – 20 – 0,2Y
 Y = 280 + 0,6Y
 Y – 0,6Y = 280  0,4Y = 280  Y = 280/0,4 = 700
2 – L’effet de l’augmentation des exportations de 40 sur le revenu d’équilibre :
On sait que ΔX = 40 et K (multiplicateur des exportations) = 1/1-b+m
Et ΔY = K * ΔX
 ΔY = (1/1-0,8+0,2) * 40
 ΔY = 100
Commentaire : Si les exportations augmentent de 40 cela signifie que le revenu
d’équilibre va augmenter de 100 passant de 700 à 800.
D - Le modèle IS – LM
• Jusqu’à présent, nous avons étudié l’équilibre macroéconomique sans prendre en compte la
monnaie.

• Contrairement aux classiques qui considèrent que la monnaie est neutre ( elle n’affecte
nullement la sphère réelle de l’économie à savoir la consommation, l’investissement et l’emploi) ,
Keynes avance que la monnaie agit sur le comportement des agents économiques et ainsi peut
être utilisée pour encourager l’activité économique en stimulant la demande.

• Le modèle IS-LM est un modèle élaboré par Hicks et Hanson, et un outil d'analyse keynésien qui
permet de comprendre l'impact des politiques économiques sur l'économie et qui met en
évidence l'importance de la demande globale dans la détermination du niveau d'activité
économique.

• Le modèle IS – LM précise le rôle de taux d’intérêt (i) pour obtenir l’équilibre global, c’est-à-dire
l’équilibre du marché des biens et services (IS) et l’équilibre du marché de la monnaie (LM). Ce
modèle se base sur une économie fermée.

• Par exemple sur le marché des B/S le taux d’intérêt (i) joue un rôle très important pour la relance
économique car si le taux d’intérêt diminue, les investissements augmentent, ceci entraîne une
augmentation de l’offre de B/S et aussi de la demande de B/S car le revenu va augmenter et ainsi
l'équilibre sur le marché des biens et services est atteint.
1 – Le modèle LM (Liquidity preference and Money supply) :

Le modèle LM concerne l’équilibre sur le marché monétaire.

L : signifie la fonction de la demande de monnaie.


M : signifie la fonction de l’offre de monnaie.

- Pour Keynes la monnaie est active car la monnaie permet d’encourager l’activité
économique en agissant sur le comportement des agents économiques.

- La monnaie : est un stock d’actif facilement mobilisable pour effectuer des


transactions.

- Les formes de la monnaie selon ce modèle sont :

 Billets de banque ;
 Pièces métalliques ;
 Dépôts à vue dans une banque.
 Les fonctions de la monnaie (pourquoi les agents économiques préfèrent détenir
la monnaie ?) :

Les agents économiques préfèrent détenir de la monnaie car :

- c’est un moyen de réserve de valeur, en ce sens, elle permet le transfert du pouvoir


d’achat du présent vers le future. Exemple : si je travaille aujourd’hui et que je
gagne 100 DHS, je peux garder cet argent pour le dépenser demain, la semaine
prochaine ou le mois prochain.

- un instrument de compte : la monnaie permet de donner une mesure de la valeur


des biens. On dit par exemple que le bien « stylo » peut être échangé contre 10
DHS.

- Et un moyen de règlement des transactions : la monnaie est ainsi utilisée pour


acheter des biens et services. Ainsi en entrant dans un magasin, nous savons que le
vendeur acceptera notre argent en échange des produits qu’il vend.
1 – 1 La fonction de demande de la monnaie (L) :
Pour Keynes les agents demandent de la monnaie pour trois motifs :
- Motifs de transaction : c’est-à-dire les agents demandent la monnaie pour
effectuer les achats quotidiens..
- Motifs de précaution : c’est-à-dire les agents demandent la monnaie pour faire
face à des dépenses imprévues : maladie, accident et tout autre risque de la
vie.
- Motifs de spéculation : c’est-à-dire les agents demandent la monnaie pour
spéculer en bourse, autrement dit, en achetant des actifs réels ou financiers
lorsque leurs prix sont bas et les revendre lorsque leurs prix augmentent.

 La demande de la monnaie pour motif de transaction et précaution est une


fonction croissante du revenu, L1 = L1 (Y) avec L1’ > 0. C’est-à-dire plus le
revenu augmente plus la demande de monnaie augmente.
 La demande de monnaie pour motif de spéculation est une fonction
décroissante du taux d’intérêt (i), L2 = L2(i) avec L2’ < 0. C’est-à-dire il existe
une relation inverse entre le taux d’intérêt et la demande de la monnaie.
 Donc la demande de la monnaie globale est de :
L = L1 (y) + L2 (i)
En somme, la demande de la monnaie L est une fonction décroissante du taux d’intérêt
car si la quantité de monnaie augmente, le taux d’intérêt diminue et l’inverse.

1 – 2 L’offre de la monnaie (M) :

M est la masse monétaire, c’est-à-dire la quantité de la monnaie en circulation.


M est exogène, elle est fixée par la banque centrale.

 Pour avoir un équilibre au marché de la monnaie, il faut que l’offre de la monnaie soit
égale à la demande de la monnaie.
M=L

 L’équilibre du marché de la monnaie conduit à la courbe LM qui joint l’ensemble des


combinaisons de taux d’intérêt (i) et le revenu (y) d’équilibre pour lesquels l’offre de la
monnaie égale à la demande de la monnaie
M = L.
 La courbe LM est croissante c’est-à-dire lorsque le taux d’intérêt augmente le revenu
augmente et l’inverse.
Si i augmente le revenu augmente,
Si i baisse le revenu baisse.

Ceci s’explique comme suit :


• Augmentation du taux d'intérêt => augmentation du revenu.
• Les agents économiques préfèrent placer leur argent dans un compte
bancaire bloqué avec des rémunérations attrayantes.
• Cela augmente le revenu issu du marché monétaire.
2 – Le modèle IS :
Le modèle IS concerne l’équilibre sur le marché des biens et services.
S : signifie la fonction de l’épargne.
I : signifie la fonction de l’investissement.

2 – 1 La fonction de l’épargne (S) :


C’est une fonction croissante du taux d’intérêt (i), S = S(i) avec S(i)’ > 0. C’est-à-dire
lorsque le taux d’intérêt (i) augmente l’épargne (S) augmente.

2 – 2 La fonction d’investissement (I) :


C’est une fonction décroissante du taux d’intérêt (i), I = I(i) avec I(i)’ < 0. C’est-à-dire
lorsque le taux d’intérêt (i) diminue, les investissement I augmentent est l’inverse.
 Pour avoir l’équilibre sur le marché des B/S il faut que :
I=S
 L’équilibre sur le marché des B/S conduit à la courbe IS qui joint l’ensemble des points
d’équilibre (i et y) pour lesquels il y a une égalité entre l’offre et la demande sur le marché
de biens et de services.
I=S
 La courbe IS indique qu’il y a une relation inverse et négative entre le taux d’intérêt (i)
et le revenu (y).
Si i augmente le revenu baisse,
Si i baisse le revenu augmente.

 ceci s’explique comme suit :

• Augmentation du taux d'intérêt => rend les emprunts plus chers.


• Diminution de la demande globale d'investissement et de consommation.
• Cela entraîne une diminution de la production et du revenu issu du marché de biens et
services.
3 – L’équilibre synthétique :
C'est l'équilibre global, c’est à dire l’intersection des courbes IS et LM donne le couple de valeurs (Y,i)
compatible avec l’équilibre sur le marché des biens et des services et sur le marché de la monnaie.
 Condition d’équilibre : IS = LM

 Conclusion :
• La courbe LM et la courbe IS sont essentielles pour comprendre l'équilibre macroéconomique.
• Leur interaction détermine l'équilibre global sur les marchés monétaire et de biens et services.
E - Explication des fluctuations économiques à travers IS-LM

4 - La politique économique (PE) :


• Elle s’agit de l’ensemble d’interventions de l’Etat sur l’activité économique.

• Trois fonctions essentielles de la PE :

1. Allocation : Consiste à orienter les ressources disponibles vers les secteurs et les
activités jugés prioritaires pour le développement économique.

2. Stabilisation : Vise à atténuer les fluctuations et les déséquilibres


macroéconomiques qui peuvent affecter l'économie. L'objectif est d'assurer la
stabilité des prix, de la demande agrégée, de l'emploi et de la croissance
économique.

3. Redistribution : cherche à atténuer les inégalités économiques en répartissant


plus équitablement les revenus, les richesses et les opportunités entre les
différents groupes de la société.
• Politique économique Structurelle Vs Politique conjoncturelle.
1. PE Structurelles: L’ensemble des actions visant la modification de la structure de l’économie à
long terme (politiques sectorielles). Par exemple : Politique de diversification économique :
Pour réduire la dépendance excessive de l'économie marocaine vis-à-vis de certains secteurs,
comme l'agriculture et le tourisme, le gouvernement met en œuvre des politiques visant à
encourager la diversification de l'économie en soutenant le développement de nouvelles
industries et de nouveaux secteurs.

1. PE Conjoncturelles: L’ensemble des actions visant la stabilité de la conjoncture économique à


court terme (politique budgétaire, politique monétaire).

4-1 La politique Budgétaire (PB) :

C’est l’action par laquelle les autorités publiques agissent sur le budget (Dépenses (G) et Recettes
(T)) de l’Etat afin de réaliser des équilibres macroéconomiques (objectifs résumés dans le carré
magique de Nicholas KALDOR).

- Assurer une croissance soutenue et durable.


- Création des postes d’emploi et lutte contre le chômage.
- Maintenir les prix dans des niveaux adéquats.
- Préserver les équilibres externes.
4-2 La politique Monétaire (PM) :

La politique Monétaire (PM) C’est l’action par laquelle l’autorité monétaire


(la Banque Centrale, au Maroc: Bank Almaghrib), agit sur l’offre de monnaie
(M) dans le but de remplir ses objectifs. L’objectif unique et ultime de la
politique monétaire est la maîtrise d’inflation (stabilité des prix).
5 - Politique Budgétaire et déplacement de la courbe IS :
Pour analyser les fluctuations de la politique budgétaire, on analyse la
variation de la courbe IS suite à une variation du budget de l’Etat (variation
des dépenses ou des recettes); On distingue entre une PB expansionniste
(Hausse de G / Baisse de T) et une PB restrictive (Baisse de G / Hausse de
T).

6 - Politique Monétaire et déplacement de la courbe LM :


Pour analyser les fluctuations de la politique monétaire, on analyse la
variation de la courbe LM suite à une variation de l’offre de monnaie
(variation de M); On distingue entre une PM expansionniste (Hausse de M)
et une PM restrictive (Baisse de M).
7 - Déplacements de la courbe IS et LM :

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