Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1. L’équilibre Keynésien
a- L’équilibre de sous-emploi
Une originalité de l’approche Keynésienne par rapport à l’analyse
classique tient au rôle prédominant accordé à la demande.
Keynes souligne que les ajustements entre l’offre et la demande se font quantitativement (par le biais
de l’ajustement du volume) précisément l’offre des firmes s’ajuste à la demande.
Le contexte retenu par Keynes est celui des années 1930, il existe des capacités productives
inutilisées, en particulier le travail n’est pas complètement employé, il existe donc du chômage. Ce
contexte se traduit par un niveau de production (ou revenu) qui est strictement inférieur au niveau
de « production (ou revenu) assurant le plein emploi ».
Le schéma envisagé par Keynes pour déterminé le niveau d’activité est gouverné par la demande,
deux situations peuvent alors être distinguées :
• Premièrement, par rapport au niveau d’activité initiale la demande s’accroît, les firmes
réagissent en deux temps : pour commencer elles procèdent à un déstockage et ensuite, elles
accroissent leurs capacités de production en employant certains moyens de production inutilisés
jusqu’à présent. Le niveau de production s’élève et se rapproche du niveau de plein emploi.
• Deuxièmement, par rapport au niveau d’activité initiale la demande décroît, les firmes
réagissent en constituant des stocks puis en diminuant leurs capacités de production.
Dans le contexte décrit précédemment, il s’agit d’étudier comment le niveau d’activité est déterminé.
Pour cela, Keynes a recourt au concept d’équilibre, l’équilibre Keynésien concerne le marché des
biens et services. Le concept d’équilibre Keynésien, ne coïncide pas avec le concept d’équilibre
général retenu par l’analyse classique. L’équilibre Keynésien est restreint au marché des biens et
services et ne concerne pas le marché du travail. Afin de saisir pourquoi la réalisation d’un équilibre
peut être dissociée (d’un côté marché de travail de l’autre marché des biens) étudions le
fonctionnement de ces deux marchés.
Considérons d’abord le marché du travail. La production des biens et services mis en œuvre par les
firmes dépend de la demande quelles anticipe.
Supposons que la fonction de production globale des biens et services est de la forme suivante :
Y = Fy(L)
Où Y est la fonction de production.
La demande globale de biens et services est définie comme la somme de la consommation réalisé par
les ménages et de l’investissement réalisé par les firmes. D = C + I (Demande, Consommation,
Investissement).
La condition d’équilibre du marché des biens et services s’écrit donc : Fy(L) = C + I.
Et c’est à partir de cette égalité que le niveau d’emploi est déterminé, autrement dit, dans la théorie
Keynésienne, la demande de travail dépend des techniques de production, de la consommation et du
montant de l’investissement.
La demande de travail ne dépend donc pas du salaire réel. L’offre de travail dépend essentiellement
de la taille de la population, pour des raisons institutionnelles cette offre ne dépend pas du salaire
réel.
Il n’existe pas de raison pour que l’offre et la demande de travail s’égalise. On voit ici qu’il y a
un décalage entre l’offre et la demande :
Considérons maintenant le marché des biens et services : L’équilibre est décrit par l’égalité
Y = D = C+I. Or, C(Y) = cY + Co (Co : montant de la consommation)
A partir de Y*, il est possible de déterminer le niveau d’emploi mis en œuvre dans l’économie
L* : Fy(L*) = Y *
b- L’ajustement de l’équilibre
Dans le schéma Keynésien, l’élément prédominant est la demande, c’est elle qui détermine l’équilibre
Keynésien, ceci apparaît clairement dans l’expression de la production globale assurant l’équilibre. En
particulier, Keynes accorde un rôle central à l’investissement.
Comme nous l’avons vu, cet investissement dépend principalement des anticipations formées par les
firmes. Ces anticipations conditionnent le rendement attendu des investissements et donc leurs
mises en place. Or ces anticipations sont extrêmement fragiles, elles reposent sur des impressions
ressenties par les entrepreneurs plutôt que sur des analyses rationnelles.
Ceci rend l’investissement volatile, or les variations de l’investissement induisent de fortes variations
du niveau de production d’équilibre.
Considérons une économie en situation d’équilibre de sous-emploi. A présent, supposons que cet
état d’équilibre initial est modifié par une variation de l’investissement. L’objectif est de mesurer la
variation du niveau de production (ou revenu) qui découle de la variation de l’investissement.
Notons :
∂I la variation de l’investissement.
∂Y : la variation du niveau de production (ou revenu)
La prise en considération des impôts conduit à la définition d’un revenu disponible pour les
consommateurs (il s’agit d’un revenu restant après payement des impôts). La consommation va donc
dépendre maintenant du revenu disponible.
L’équilibre Keynésien correspond à l’égalité entre l’offre et la demande globale. (Y = D), cependant, la
demande intègre un élément supplémentaire, à savoir les dépenses publiques (Y=D= C + I + G).
Y = cYd + Co + I + G Y = c(Y-T) + Co + I + G
Y* = (-cT + Co + I + G) / (1-c)
Cette analyse ne fait cependant pas l’unanimité parmi les économistes. Le point de désaccord
concerne le financement de la politique de dépense publique, la prise en compte du problème du
financement peut selon certains auteurs remettent en cause l’effet multiplicateur induit par la
dépense publique. Lorsque l’état met en place une politique de dépense publique, le financement e
cette politique se fait fréquemment par l’intermédiaire d’un endettement. Or afin de procéder au
remboursement de cette dette, l’état sera obligé à terme de procéder à une augmentation des
impôts.
Certains investisseurs privés anticipent cette augmentation des impôts, ils pensent que cette
augmentation va peser sur la consommation, ils anticipent donc une réduction des débouchés et en
conséquence vont avoir tendance à réduire leurs investissements.
Autrement dit, la réalisation de l’investissement public exerce une influence négative sur les
investissements privés. Pour certains auteurs, il va y avoir une substitution parfait de l’investissement
public et privé : il n’y aura aucun effet multiplicateur (l’un va prendre la place de l’autre). Dans ce cas,
la politique économique n’aurait aucune action pour réduire le chômage.
Examinons à présent le deuxième levier sur lequel l’état peut intervenir. Il s’agit de la mise en œuvre
d’une politique fiscale, qui se traduit par une diminution des prélèvements effectués par l’état sur les
consommateurs.
Il est alors possible de mettre en évidence un effet multiplicateur lié à la politique fiscale.
Le multiplicateur prend une valeur négative. Ceci s’explique par le fait que la variation des impôts et
la variation du niveau de production (revenu) sont de signes opposés. L’effet multiplicateur associé à
la politique fiscale est moindre que l’effet multiplicateur associé à la dépense publique.
L’impact sur le niveau de production (ou revenu) pour une variation de même ampleurs de G ou T,
l’impact sera plus fort avec la politique de dépense publique qu’elle ne l’es dans le cas où l’on mène
une politique fiscale. (c / (1-c)) < (1/ (1-c))