Chapitre 8 – Analyser la fin de la relation de travail
I – la rupture conventionnelle du contrat de travail
Un salarié comme son employeur peut souhaiter mettre fin à la
relation de travail mais aucun ne souhaite l’initier. La rupture conventionnelle permet donc d’encadrer cette séparation amiable si le salarié est en CDI et qu’aucune partie n’a imposé à l’autre cette solution. En outre, le salarié doit percevoir une indemnité de rupture d’un montant librement fixé mais devant être au moins égal à l’indemnité qui s’appliquerait en cas de licenciement. La procédure de rupture conventionnelle comprend 3 grandes parties : Un entretien entre l’employeur et le salarié. La signature de la rupture avec la possibilité de se rétracter sous 15 jours pour les 2 parties et enfin son homologation par l’administration. Depuis le 1er janvier 2018, cette disposition est élargie avec la rupture conventionnelle collective. Les entreprises peuvent, grâce à un accord homologué par l’administration, définir un cadre commun de départs volontaires sans licencier. II – le licenciement pour motif personnel C’est un licenciement dont la décision est inhérente à la personne du salarié : - Sans avoir commis de faute mais les circonstances ne permettent pas la poursuite du contrat de travail : insuffisance professionnelle établie, santé incompatible avec le travail à réaliser, mésentente avec ses collègues… - Résultant d’une faute de sa part, c’est-à-dire d’un comportement qui, aux yeux de l’employeur ne constituerait pas une exécution normale du contrat de travail, rendant impossible sa poursuite. Le fait fautif peut alors constituer : - Une succession de fautes simples (ex : des retards modestes mais très réguliers) : le salarié perçoit des indemnités de licenciement, de préavis (si l’employeur l’en dispense) et des congés payés. - Une faute grave (ex : le vol) : elle rend immédiatement impossible le maintien du salarié qui ne perçoit que l’indemnité de congés payés. - Une faute lourde : c’est une faute grave avec l’intention de nuire à l’employeur. Le salarié ne perçoit que l’indemnité de congés payés.
Afin de garantir les droits du salarié, le licenciement doit respecter un
formalisme (procédure, information), encadré par le droit qui , en cas de manquement donne lieu à des dommages et intérêts (1 mois de salaire).
III – le licenciement pour motif économique
Il est individuel ou collectif non lié à la personne du salarié mais : - A un refus par le salarié d’une modification d’un élément de son contrat - A des modifications ou à des suppressions d’emploi résultant de difficultés économiques appréciées à l’échelle nationale (baisse des commandes), d’une sauvegarde de la compétitivité (l’entreprise ne connait pas encore de difficultés mais doit se réorganiser), des mutations technologiques (substitution du capital au travail), de cessation d’activité de l’entreprise. Le droit cherche à prévenir les licenciements économiques par des dispositions en amont (gestion des compétences et des emplois, accords de préservation de l’emploi…) si le licenciement doit avoir lieu, des obligations d’adaptation à l’emploi et de reclassement sont à la charge des entreprises, notamment dans le plan de sauvegarde de l’emploi. THEME 5 – Economie Chapitre 1 – présenter le marché du travail en France I – comment différencier le marché de l’emploi du marché du travail ? Les annonces publiées dans la presse ou sur des sites dédiés à la recherche d’emploi proposent des « offres d’emploi », c’est-à-dire des offres de postes à pourvoir susceptibles de correspondre aux profils des demandeurs d’emploi (c’est-à-dire des personnes en recherche d’emploi). La référence au « marché de l’emploi » est fréquente dans les publications destinées aux personnes à la recherche d’un emploi, et pourtant, cette dénomination empruntée au langage courant, ne correspond pas au langage des économistes. En effet, pour les économistes, ce qui est échangé sur le marché du travail est le facteur de production qui entre dans la combinaison productive (laquelle inclut par ailleurs du capita) : à savoir le travail.
L’analyse économique utilise donc ce concept de « marché du
travail », lieu de rencontre de l’offre de travail qui émane des salariés (potentiels) et de la demande du travail (exprimée par les entreprises et employeurs potentiels). Sur ce marché, la rencontre entre l’offre et la demande aboutit à la fixation du salaire d’équilibre. Pour résumer, l’offre de travail correspond à la demande d’emploi. La demande de travail correspond à l’offre d’emploi.
II – les déterminants de l’offre de travail
A – les déterminants nationaux Le volume de la population active Le taux d’activité Les politiques publiques de formation, d’éducation et de santé Qui déterminent la quantité de travail globalement offerte dans une économie. B – les déterminants individuels Le niveau des salaires Les conditions de travail Les niveaux de qualification La mobilité fonctionnelle et géographique Qui déterminent l’arbitrage travail/loisirs dans le calcul économique individuel.
III – les déterminants de la demande de travail
A – au niveau d’une entreprise
Le niveau de production fixé en fonction des débouchés La structure de la combinaison productive retenue en fonction du rapport entre productivité du travail et niveau des salaires Qui influent sur La décision d’embaucher Le nombre éventuel d’embauches Les profils des postes à pourvoir B – au niveau national ou supranational Le niveau d’activité économique, c’est-à-dire le taux de croissance de l’économie nationale Les différentiels de coûts salariaux entre les différents pays Qui influent sur la quantité de travail globalement demandée. Chapitre 2 – Distinguer emploi en tension et emploi sans tension
I - les notions de chômage et de chômeur
Par référence à la définition économique, le chômage correspond à une situation de déséquilibre observée sur le marché du travail lorsque l’offre de travail (par les salariés potentiels) est supérieur à la demande de travail (les entreprises qui ont un poste à pourvoir). Dans une économie, le chômage fait l’objet d’une mesure basée sur un indicateur : le taux de chômage. En France, ce taux est élevé, il est calculé par l’insee et correspond au pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs). Il est possible de calculer un taux de chômage par âge (en mettant en rapport les chômeurs d’une classe d’âge avec les actifs de cette classe d’âge), par sexe, parc csp, par région, par nationalité, par niveau de diplôme… de façon à identifier les disparités suivant le critère retenu. La détermination du taux de chômage suppose que l’on se réfère à la définition du chômeur. En application de la définition adoptée en 1982 par le BIT (bureau international du travail), un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans et + ) qui répond simultanément à 3 conditions : Etre sans emploi ( c’est-à-dire ne pas avoir travaillé au moins 1 heure durant 1 semaine de référence) Etre disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours Avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent (ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de 3 mois). Les conditions énoncées pour qu’une personne soit officiellement reconnue comme chômeur font qu’un chômeur au sens du BIT n’est pas nécessairement inscrit à Pole Emploi (et inversement) II – les indicateurs de tension L’indicateur de tension sur le marché du travail correspond au rapport entre les offres (OE) et les demandes (DE) d’emploi enregistrées par Pôle emploi sur une période donnée. Un ratio (OE /DE) supérieur à 1 correspond à une situation dans laquelle les entreprises peinent à pourvoir leurs postes. Cet indicateur comporte des limites et son interprétation doit donc être nuancée. D’une part, il peut être sensible à des évolutions conjoncturelles. D’autre part, le ratio officiellement déterminé à partir de pôle emploi rend compte de manière imparfaite de la tension réelle sur le marché du travail. Les employeurs ne recourent pas necessairement à pole emploi pour recruter et le nombre officiel de chômeur selon pole emploi ne rends pas compte toujours de la réalité. Mais, plus les difficultés de recrutement sont importantes, plus la tension est forte sur le marché du travail. Les causes des difficultés de recrutement sont multiplent et peuvent être de na ture quantitative , qualitative, conjoncturelle ou structurelle. Par ailleurs, elles peuvent être imputables à la demande de travail (incapacité des recruteurs à définir leurs besoins réels, leurs exigences, les qualifications…), à l’offre de travail (pénurie de candidats, raisons géographiques, inadéquations entre les caractéristiques du poste et le niveau de qualification des demandeurs d’emploi, déficit d’image), aux acteurs intermédiaires sur le marché du travail dont les actions ne permettent pas toujours d’être efficace dans les relations entre employeurs et demandeurs d’emplois.
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