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Chapitre 2 : La macro-économie classique : équilibre et

politique économique

Le modèle macro-économique classique représente l’économie


comme un ensemble de marché. L’analyse de chaque marché peut
être menée indépendamment des autres marchés, elle permet de
comprendre quelles sont les forces présentes sur ce marché et
comment un équilibre peut émerger sur ce marché.
Cependant, l’analyse du fonctionnement global de l’économie exige
que soit prise en considération les interdépendances existant entre les
marchés, il est alors possible de mettre en évidence un équilibre global de l’économie

I- L’équilibre global
Dans la macroéconomie classique, l’analyse de l’équilibre global est menée par l’intermédiaire de deux lois :

- La loi de Walras
Elle exprime l’interdépendance entre les marchés, elle indique que pour n’importe quel niveau de prix, la
somme sur tous les marchés des excès d’offre et de demande mesurés en valeur est égale à zéro. Dans toutes
les situations envisageables, les excès d’offre en valeur enregistrés sur certains marchés sont compensés par
des excès de demande en valeur enregistrés sur d’autres marchés. Et cette loi générale trouve une expression
particulière en situation d’équilibre si trois des quatre marchés sont en équilibres, c’est-à-dire ni excès d’offre ni
excès de demande, alors le quatrième marché est nécessairement à l’équilibre. Cette loi de Walras simplifie la
recherche d’un équilibre global, il suffit de trouver une situation où trois marchés sont en situation d’équilibre
pour obtenir un équilibre global.

- La loi de Say
Ou la loi des débouchés énonce que l’offre créer sa propre demande. Cette loi tire son nom de Jean-Baptiste
Say (économiste français) qui fut le premier en 1803 à énoncer le principe suivant : « Un produit terminé offre
dès cet instant un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur ». Les revenus distribués à
l’occasion de la production sont affectés en totalité à la demande de bien, en effet selon la théorie classique
l’épargne des ménages constitue une offre de capitaux permettant de combler les besoins de financement des
firmes. Ainsi l’épargne qui permet l’investissement se ramène à une demande de biens et services. En
conséquence, la demande de bien est nécessairement égale à l’offre de biens et en d’autres termes, les crises
de surproduction sont impossibles. C’est en vertu de la loi des débouchés qu’il est possible d’affirmer comme
on l’a fait à l’époque de l’analyse du marché des biens et services, que la demande globale est nécessairement
égale à l’offre globale.

A présent déterminons l’équilibre global, par l’application de la loi de Walras, il est possible de restreindre
l’analyse à trois marchés, supposons qu’on laisse de côté le marché financier et qu’on se focalise sur le marché
des biens et services/du travail/monétaire.
LE MARCHE MONETAIRE N’AFFECTE PAS LES DECISIONS PRISES DANS LA SPHERE REELLE ;
Au total, il apparait que le modèle classique aboutit à une décomposition de l’économie en deux secteurs : la
sphère réelle et la sphère monétaire. Dans la sphère réelle, le marché du travail détermine le salaire réel
d’équilibre, le niveau d’emploi et le volume de production. Le marché des capitaux détermine le taux d’intérêt
d’équilibre, le niveau d’investissement et l’épargne. Dans la sphère monétaire, le marché de la monnaie
détermine le marché des prix, en conséquence, selon la macroéconomie classique, la sphère réelle est
indépendante de la sphère monétaire.
Rappelons une autre caractéristique de l’équilibre global de ce modèle classique : le plein emploi est toujours
réalisé.

II - La politique économique
Il est habituel de distingué deux types de politique économique :

a- La politique budgétaire
Elle consiste à faire varier le niveau des dépenses publiques et/ou le montant des taxes.
Dans ce paragraphe, nous limitons notre analyse à une politique budgétaire qui se traduit par une variation des
dépenses publiques précisément, partant d’une situation d’équilibre nous envisageons une politique budgétaire
expansionniste financée alternativement par une émission de titres et par une augmentation des taxes :

- Financée par l’émission de titre (= endettement d’état)


Considérons une variation positive des dépenses de l’état (= ΔG). Le financement de cette politique par
émission de titres engendre une augmentation de la demande de capitaux sur le marché financier. Le nouvel
équilibre financier traduit une augmentation du taux d’intérêt, ainsi que tu montant des capitaux échangés.

. r = taux d’intérêt

Il y a une transition entre l’équilibre principal (en bleu) et l’équilibre influencé par l’état (en rouge).

Commentaires sur le graphique : Le mécanisme de transition entre ces deux équilibres est le suivant : Face à
une augmentation de la demande de capitaux, il faut élever le taux d’intérêt afin d’inciter les consommateurs à
épargner d’avantage. Dans le même temps, l’augmentation des taux d’intérêt conduit certaines firmes à annuler
leurs projets d’investissements. Au total, il résulte de la politique budgétaire expansionniste, d’une
augmentation des échanges de capitaux, cependant cette augmentation est de moindre ampleur que
l’augmentation des dépenses publiques.
Ce fait s’explique par un effet d’éviction partiel : l’augmentation de l’investissement publique conduit à une
réduction de l’investissement privé. En plus, observons que la variation positive de l’épargne équivaut à une
réduction de la consommation en biens et services, on assiste donc à une modification de la structure de la
demande entre consommation, investissement (privé) et dépenses publiques au profit de la dépense publique
et au détriment de l’investissement (privé) et de la consommation. Globalement, ces effets contraires
s’annulent, il résulte donc que la politique budgétaire expansionniste n’a pas d’influence sur le volume de
production et sur le niveau d’emploi.

- Financée par une augmentation des taxes (= ΔT)


Considérons une augmentation des dépenses publiques financées par une augmentation des taxes. La variation
positive de la dépense publique est financée par une variation positive des taxes d’où (ΔG = ΔT). Le marché
financier n’est pas affecté par cette politique et le taux d’intérêt d’équilibre est inchangé. En conséquence, ni
l’épargne ni l’investissement (privé) ne sont affectés par la politique, le surplus de dépense publique est
complètement compensé par une diminution de la consommation consécutive à l’augmentation des taxes, il en
résulte que la politique budgétaire n’a pas d’influence sur le volume de production et sur le niveau d’emploi.

b- La politique monétaire
Elle se caractérise par des variations de la masse monétaire (c’est-à-dire de l’offre de monnaie).
Considérons une politique monétaire expansionniste autrement dit l’état augmente, l’offre monétaire exogène
(extérieure au système).

M° = Masse monétaire.
ΔM° = Variation de la masse monétaire.

En vertu de la théorie quantitative de la monnaie, à l’équilibre du marché monétaire on a donc :

M° = (1/V) * P^Y

V= vitesse de circulation de la monnaie.


P^Y= Volume de production

Puisque le volume de production est déterminé à partir du marché du travail, il n’est pas influencé par le
marché de la monnaie. En conséquent, tout augmentation de la masse monétaire se traduit par une
augmentation de même ampleur du niveau des prix.
Ainsi, toute politique monétaire est sans effets sur la sphère réelle, l’accroissement de la masse monétaire n’a
pas d’incidence sur le volume de production et sur le niveau d’emploi. La politique monétaire expansionniste
se traduit par l’augmentation des prix et par un accroissement du salaire nominal (mesuré en valeur).
En effet, puisque l’économie réelle n’est pas affectée par la politique monétaire, le salaire réel doit rester à son
niveau d’équilibre dès lors, si le niveau des prix s’élève, il convient que le salaire s’élève dans une même
proportion. Dans la macroéconomie classique, l’inflation (= augmentation des prix) est la seule répercussion
d’une politique monétaire expansionniste, la sphère réelle est indépendante de la sphère monétaire et donc
de la politique monétaire.

En conclusion, la macroéconomie classique stipule qu’un équilibre global est atteint automatiquement sans
qu’une intervention étatique (de l’état) sois nécessaire et que toute politique économique est sans effet sur le
volume de production et le niveau d’emploi si la politique économique est superflue, l’état a cependant à un
rôle à jouer, il doit veiller au respect des conditions du cadre de concurrence pur et parfaite et doit mettre en
place une politique de la concurrence.

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