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Présenté par M.MOKRANE A./ UMMTO/FSECSG/DSC/2 ème année /section B/2021-2022.

CHAPITRE I : Fondements, objet et méthode de la macroéconomie


L’objet de la macroéconomie est la compréhension de l’activité économique dans son
ensemble. Les économistes ont réduit l’économie nationale à un certain nombre de catégories
économiques à propos desquelles ils posent un certain nombre d’interrogations fondamentales
telles que : quelles sont les causes des fluctuations ou récessions économiques ? Pourquoi le
chômage ou l’inflation augmentent ? Les politiques économiques sont elles efficaces ?
L’objet de l’étude de la macroéconomie n’est pas uniquement de comprendre les
événements économiques. Au-delà, il s’agit de proposer des politiques économiques qui
peuvent avoir un impact déterminant sur l’économie. La macro économistes aident les
décideurs politiques à évaluer les effets des diverses politiques possibles. On demande aux
économistes, à la fois d’expliquer l’univers économique tel qu’il est et de dire comment il
pourrait être.
L’objet de ce chapitre introductif consiste à présenter un certain nombre de notions sur
notamment, la signification, l’origine et la méthode de l’analyse macroéconomique, ainsi
qu’un aperçu sommaire sur la politique économique.
Plan du chapitre
INTRODUCTION
Section 1 : Définition et objet de la macroéconomie
Section 2 : Emergence de la macroéconomie et principales théories économiques
Section 3 : Méthode de la macroéconomie et concepts économiques de base
Section 4. La politique économique
CONCLUSION

Section 1 : Définition et objet de la macroéconomie


1. Définition de la macro-économie
« La macroéconomie étudie les relations entre les grands agrégats ou indicateurs
économiques, tels que la production, l’emploi, le niveau général des prix, le taux d’intérêt et
formalise leurs liens avec les décisions du secteur public ».
« La macroéconomie est la science économique qui traite de l’agrégation des
comportements individuels de l’ensemble des agents économiques sur une zone géographique
donnée, telle qu’un pays. Elle permet de construire des indicateurs macroéconomiques tels
que l’inflation, le chômage ou la croissance qui permettent aux gouvernements de mettre en
œuvre leur politique économique ».

2. Distinction entre microéconomie et macroéconomie


La microéconomie étudie les comportements individuels des agents économiques(le
consommateur, la producteur, le détenteur de capital, le travailleur).
La macroéconomie est centrée sur l’analyse des comportements d’une économie
nationale et sur l’étude des relations qu’elle entretient avec les économies étrangères. Au lieu
de s’intéresser au consommateur et au producteur, la macroéconomie étudie la consommation
des ménages et la production de toutes les entreprises. Ainsi, la macroéconomie raisonne sur
des groupes d’agents et sur des agrégats.

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Il est toutefois difficile de séparer analyses microéconomiques et analyses


macroéconomiques. C’est davantage par les questions qu’elle se pose que se définit le champ
de la macroéconomie.
Macroéconomie et microéconomie s’influencent mutuellement. Exemple : le taux de
chômage affecte la quantité de main d’œuvre sur le marché du travail pour une entreprise.

3. Les objectifs de la macroéconomie


La macroéconomie poursuit notamment les objectifs suivants :
-déterminer les variables expliquant le comportement des agents pris dans leur
ensemble ;
-étudier les relations entre les variables, afin de déterminer l’existence de rapports
stables, voire de lois, entre ces variables ;
-dégager les conditions de réalisation d’un équilibre entre les agrégats économiques ;
-analyser les principaux déséquilibres qui apparaissent entre les agrégats et en
rechercher les causes ;
-étudier les politiques économiques et les moyens à mettre en œuvre pour atteindre
certains buts fixés par la société.

Section 2 : Emergence de la macroéconomie et principales théories économiques


1. Origine et genèse de la macroéconomie
La macroéconomie est une discipline relativement récente: le terme macroéconomie a
été utilisé pour la première fois par l'économiste norvégien R. Frisch en 1933 « prix Nobel
1969 » et père de l’économétrie. Cependant, en faisant référence à la pensée économique, on
peut dire que la démarche macroéconomique est très ancienne.

1.1. Les premières origines de la macroéconomie


Les mercantilistes des 16e et 17e siècles s’appuyaient sur une analyse
macroéconomique des facteurs qui gouvernaient la production et la richesse de la nation.
Au 18e Siècle, les physiocrates français résumaient les principales relations entre les
différentes classes de la société dans un tableau synthétique ; ils posaient les bases de la
comptabilité nationale.
Les classiques (fin 18 e siècles et milieu 19e siècle) ont traité de l’ensemble des
problèmes macroéconomiques fondamentaux portant sur la croissance et sur l’équilibre.
K.Marx a adopté aussi une approche macroéconomique pour expliquer les crises du
système capitaliste.

1.2. Apparition de la microéconomie et éclipse de la macroéconomie


Fin 19e siècle, les économistes néoclassiques (Menger,Walras,A. Marshall) ont
révolutionné la pensée économique en développant l’approche microéconomique.

1.3. La macroéconomie moderne keynésienne


Après la crise de 1929, Keynes va révolutionnée la pensée économique en fondant la
macroéconomique moderne.

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Ainsi, la distinction entre macroéconomie et microéconomie émerge réellement autour


des travaux de Keynes (la théorie générale, de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936).

1.4. Les prolongements de l’analyse macroéconomique


Un modèle post-keynésien (P.A.Samuelson,J.R.Hicks,A.H.Hansen) s’est imposé dans
les année 50 et 60 et à servi de guide aux politiques économiques des Etats après la crise du
fordisme .
Dans les années 1970, on a assisté à la réapparition de la pensée néoclassique et de la
théorie monétariste(M.Friedman).

2. Les principales théories économiques


Les différentes écoles de la pensée économique, ainsi que leurs courants peuvent se
résumer schématiquement en :
-L’école classique ou néo-classique (englobant notamment les monétaristes et les
nouveaux classiques) : ces économistes accordent une importance capital aux mécanismes de
marché, c’est-à-dire la réalisation de l’équilibre automatique et spontané par des mouvements
de prix. Les interventions de l’Etat se limitent principalement à veiller au maintien de la
concurrence, garantissant ainsi un bon fonctionnement du marché.
-L’école keynésienne (comprenant notamment les « post-keynésiens » et les
nouveaux keynésiens) : ces économistes ont une perception plus globale (macroéconomique)
de l’économie et pensent qu’à court terme, les ajustements se réalisent par des variations de
quantités de produits. La présence de l’Etat dans la vie économique doit être active dans la
mise en œuvre des modes d’intervention sur la demande globale et sur l’offre de monnaie.
Notons que les différentes théories économiques ne sont pas toujours en totale
contradiction les unes avec les autres. Dès lors, il est possible d’appliquer soit conjointement,
soit séparément, certains remèdes préconisés par ces théories pour tenter de rétablir les
équilibres macroéconomiques.

Section 3 : Méthode de la macroéconomie et concepts économiques de base


La modélisation et la formalisation mathématique s’avèrent constituer un outil
indispensable pour l’analyse macroéconomique.
La réalité économique est extrêmement complexe à appréhender. C’est pourquoi on a
recours à des modèles économiques. Ceux-ci constituent des mondes imaginaires dans lequel
le fonctionnement de l’économie est suffisamment simple pour être compris et étudié. Un
modèle constitue de ce point de vue une version simplifiée de la réalité.

1. Les modèles économiques


« Les modèles économiques sont des théories simplifiées qui synthétisent, souvent en
termes mathématiques, les relations entre variables économiques. Ils aident à éviter les détails
non pertinents et à centrer l’attention sur les liaisons économiques essentielles ».
On distingue les modèles théoriques et modèles économétrique :
« Un modèle théorique constitue une pure représentation générale de la pensée, souvent
exprimée sous forme mathématique ».

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« Le modèle économétrique vise à représenter la structure d’une économie particulière,


à une époque déterminée ».
Un modèle économique repose toujours sur des hypothèses simplificatrices. Il faut
savoir dans quelle mesure les hypothèses simplificatrices changent ou non les propriétés du
modèle.
Exemple : On supposera que la production des entreprises ne dépend que de la quantité
de travail utilisé (négligeant ainsi l’innovation, les machines,…).
En macroéconomie, ce sont moins les résultats qui doivent faire l’objet de discussions
que les hypothèses sur lesquelles ils reposent.
Exemple : La théorie keynésienne n’a de pertinence que sur le court terme

2. Fonctions et équations
Les économistes expliquent le comportement économique en reliant la variable à
expliquer à une variable dont ils estiment qu’elle est principalement responsable du
comportement de la première. C=f(Yd), cela signifie que la consommation globale (agrégée)
dépend systématiquement du montant du revenu disponible global.

3. Variables endogènes et exogènes


« Une variable est dite endogène lorsque sa valeur est déterminée par les
caractéristiques internes du modèle ».
« Une variable est dite exogène si sa valeur est déterminée par des conditions
extérieures au modèle ». Toute modification de sa valeur est classée dans la catégorie des
variations autonomes.
Exemple : Admettons que la mesure de la relation entre consommation et revenu
disponible ait conduit à l’équation C=20+0,4Yd. Le niveau de revenu est déterminé par le
modèle, ce qui désigne Yd comme variable endogène .La constante 20 exprime des conditions
exogènes.
On admet que les paramètres des équations restent constants, c’est-à-dire que les
relations endogènes gardent la même forme et que les facteurs exogènes ne changent pas.
Cette supposition est indiquée par la formule toutes choses égales d’ailleurs (ceteris
paribus).

4. Variable de flux et variable de stock


« Une variable de flux est celle qui a une dimension temporelle, c’est-à-dire évolue au
cours du temps (comme le flux d’une rivière) ». Exemple : le revenu.
« Une variable de stock est celle qui mesure une quantité à un moment du temps
(comme l’eau dans un lac) ».La richesse en décembre 2021 est un stock.

5. L’agrégation du comportement économique


Le comportement économique global (agrégé) est la somme des comportements
individuels. Pour bâtir une théorie du comportement économique global, nous admettons que
le comportement des unités individuelles est stable et que la composition de l’agrégat est
constante ou ne varie que de façon prévisible.

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Exemple : En partant des données du tableau suivant, déterminez la fonction de


consommation globale .La distribution du revenu disponible est uniforme.

Ménages Fonction de consommation


A CA=50 +0,80 Yd
B CB=5+0,90Yd
C Cc=25+0,85 Yd
D CD=4+0,95 Yd

0,8+0,9+0,85+0,95 Yd
Consommation globale= (50+5+25+4) +
4
C = 84 + 0,875 Yd

Section 4 : La politique économique


« La politique économique désigne « l’ensemble des interventions des pouvoirs publics
en vue de corriger des déséquilibres économiques jugés dommageables. Les corrections
peuvent concerner la répartition des revenus et du patrimoine, la croissance, l’emploi, la
stabilité des prix et l’équilibre externe ».

1. Les principaux objectifs de la politique économique


1.1. La croissance économique
La croissance économique est matérialisée par une augmentation du produit global sur
longue période.
𝑃𝐼𝐵 𝑛 − 𝑃𝐼𝐵 𝑛−1
Taux de croissance économique année n = × 100
𝑃𝐼𝐵 𝑛 −1

Exemple : PIB 2020 = 100 milliards, PIB 2021 = 105 milliards


105− 100
Taux de croissance économique 2021 = × 100 = 5 %
100

1.2. Le plein emploi


Le plein emploi est un concept Keynésien. « Il représente le niveau d’emploi auquel
aucun chômage involontaire ou minimal n’existe ». Il correspond à une tendance vers 100 %
du taux d’utilisation des moyens de production disponibles. Chez Keynes, le plein emploi est
possible si la demande effective adressée aux entreprises est suffisamment forte. En réalité, le
plein emploi est une situation d’équilibre peu réaliste. Parler de retour au plein emploi
signifie souvent une amélioration de la situation sur le marché et une réduction du taux de
chômage.
Les économistes libéraux, notamment Milton Friedman, se référent au concept de « taux
naturel de chômage », c’est-à-dire « le niveau le plus élevé d’emploi soutenable sur le long
terme ». Selon eux, à long terme, aucun arbitrage entre l’inflation et le chômage n’est
possible, le taux de chômage converge vers son taux naturel d’équilibre général (5,5 % au
USA depuis les années 1960).

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1.3. Stabilité des prix


Parler de stabilité des prix signifie le prix unique qui s’établit spontanément et
durablement grâce à l’équilibre autre l’offre et la demande (synonyme de prix d’équilibre).
« L’inflation peut se définir comme une hausse générale, durable et auto entretenue du
niveau général des prix ».

1.4. La répartition équitable du revenu


Cet objectif consiste à corriger certaines inégalités dans la répartition des revenus .La
justification est d’ordre éthique, moral, philosophique, mais aussi politique, économique et
social.
Assurer la répartition juste et équitable du revenu et assurer le revenu minimum pour
lutter contre l’exclusion sociale et contre la pauvreté.
Les Keynésiens sont favorables aux politiques des revenus. Ils y voient l’instrument
d’une lutte efficace contre les tensions inflationnistes .En atténuant les tensions
inflationnistes, la politique des revenus permet de mieux mettre en place une politique de
relance de la demande.

1.5. Equilibre externe


La notion d’équilibre externe a trait à la capacité d’une économie nationale à assumer
la continuité des paiements au plan international et à se procurer le cas échéant les moyens de
financer un déficit courant. (si par exemple les importations sont supérieures aux
exportations)
L’équilibre externe peut se définir comme l’équilibre de la balance des paiements.
Terme désignant un document comptable qui retrace l’ensemble des flux entre une économie
nationale et le reste du monde.
Balance commerciale : le terme désigne l’ensemble des importations(M) et l’ensemble
des exportations(X) d’un pays sur une période (mois, trimestre, semestre, année), ainsi que le
solde qui en découle.
Le solde commercial est égal à la différence entre les exportations et les importations 
Solde commerciale = X - M.
Equilibre de la balance commerciale : C’est l’égalité entre les exportations(X) et les
importations(M)  (X = M)
Si X  M  Excédent commercial
M  X  déficit commercial.

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2. Les instruments des politiques économiques


Parmi les instruments des politiques économiques on peut citer entre autres : la politique
budgétaire, la politique monétaire, la politique salariale et des revenus, et la politique
économique extérieure.

2.1. La politique budgétaire


« Politique publique consistant à utiliser les recettes, les dépenses et les soldes
budgétaires comme moyen de réguler l’activité économique nationale ». Chez les keynésiens,
le marché ne peut pas seul, permettre à une économie d’instaurer un optimum social, les
pouvoirs publics doivent, grâce à la fiscalité et aux diverses recettes de l’Etat, financer un
ensemble de projets d’investissements publics, de transferts sociaux, de subventions
économiques qui corrigent les imperfections du marché.

2.2. La politique monétaire


« Politique de la banque centrale consistant à exercer son contrôle sur la monnaie, les
taux d’intérêt et les conditions du crédit ». Les opérations d’open-market, les coefficients de
réserves obligatoires et le taux d’escompte constituent les principaux instruments de la
politique monétaire.

2.3. La politique salariale et des revenus


Elle représente les efforts des Etats pour modérer l’inflation par des mesures de contrôle
réglementaires des salaires et des revenus.

2.4. La politique économique extérieure


La politique commerciale vise à maintenir l’équilibre entre les importations et les
exportations et à stabiliser les taux de change.

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