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Économie
Armand Colin
21, rue du Montparnasse
75006 Paris
Finance internationale
Introduction
Chaque monnaie est définie par un poids d’or. Un franc vaut 0,322
gramme d’or. La livre sterling vaut 7,988 grammes. Le dollar américain,
devenu la monnaie des États-Unis en 1785, est d’abord défini en argent
puis par son poids en or avec le bimétallisme. Toutes ces monnaies
contiennent effectivement le poids d’or qu’elles valent. Le Napoléon est
une pièce en or de 20 francs.
Le Gold Standard Act de 1900 rattache exclusivement le dollar à l’or :
l’once d’or (31 grammes) vaut 20 dollars. La libre frappe est établie dans
tous les pays : en France, tout le monde peut apporter un objet à l’Hôtel
des monnaies et le faire transformer en pièces. Les billets de banque,
monnaie fiduciaire, sont convertibles, eux aussi, en or. D’ailleurs, sur
chaque billet français, il est inscrit que la Banque de France s’engage à
les convertir en or. Pour faire face à cette obligation, elle doit avoir en
caisse une quantité importante d’or. Mais les Français n’échangeront
leurs billets en or qu’en cas de panique : guerre, révolution. Dans ce cas,
on déclare le cours forcé des billets, c’est-à-dire la suppression de la
convertibilité, comme cela s’est produit de 1848 à 1858, de 1871 à 1878
et à partir de 1914. À cette date, le système du Gold Standard qui permet
la libre circulation des monnaies entre les pays, sans contrôle, ni droits de
douane semble être le plus approprié pour le développement du
commerce, favorisé par la stabilité des changes.
Si la balance des paiements d’un pays est en déficit, des transferts d’or
ont lieu vers les pays excédentaires. On puise pour cela dans les réserves
de la banque centrale. Or, cela crée des risques pour la convertibilité. Dès
lors, craignant de voir son encaisse monétaire diminuer, la banque
centrale peut augmenter ses taux d’intérêt en relevant son taux
d’escompte. La demande de crédit en monnaie va diminuer, entraînant
une diminution de l’inflation. Les prix des produits deviennent plus
compétitifs sur les marchés internationaux et sur le marché national, ce
qui a pour effet de favoriser les exportations et de réduire les
importations. En outre, avec la hausse des taux, les investissements vont
coûter plus cher et l’activité va se ralentir, les importations vont se
réduire. Enfin, si les taux s’élèvent, les détenteurs étrangers seront incités
à conserver leurs avoirs. On assiste ainsi à un rééquilibrage de la balance
des paiements, les transferts d’or ne devenant plus nécessaires. Ainsi, les
déficits et les excédents ne se compensent pas seulement dans l’espace
mais aussi dans le temps. L’équilibre est garanti par un transfert d’or
entre les pays.
C’est pourquoi le système qui est rétabli est connu aussi sous le nom
de Gold Bullion Standard (bullion : lingot). C’est à la conférence de
Gênes en 1922 que les pays participants adoptent, sans réellement
formaliser l’accord, le Gold Exchange Standard. Sous l’égide de la
Société des Nations, à laquelle les États-Unis ne participaient pas, les
pays européens se réunissent et décident que l’or conservera un rôle
essentiel pour assurer la stabilité des monnaies, tout en tenant compte des
réserves relativement faibles en or de la Grande-Bretagne. C’est un
système à deux niveaux dans lequel certains pays sont considérés comme
des « centres-or », leur banque centrale assurant la convertibilité de leur
monnaie, et les autres pays, détenant dans leurs réserves les monnaies
précédentes sous forme de comptes bancaires, mais aussi de titres, de
lettres de change. Le système est moins un système d’étalon-or que
d’étalon de change-or dans la mesure où la convertibilité des monnaies
devient indirecte.
La grande crise des années 1930 désintègre le Gold Exchange
Standard. Les agents économiques qui ont des dépôts à Londres
cherchent à les récupérer. Au même moment, la Grande-Bretagne est
touchée par la faillite des banques d’Europe centrale (faillite du Kredit
Anstalt de Vienne en mai 1931 et faillite de la Danat Bank et de la
Dresdner Bank en juillet 1931). Cette crise atteint Londres à la mi-juillet
1931, le relèvement des taux ne parvient pas à empêcher les sorties de
capitaux et le stock d’or anglais fond. En septembre 1933, les autorités
britanniques décident de suspendre la convertibilité-or de la livre sterling
et la monnaie est dévaluée de 30 %. En janvier 1934, même scénario
pour le dollar et le yen.
Il n’y a aucune coopération internationale : coexistent un bloc sterling,
un bloc dollar, un bloc or (France, Belgique, Italie, Pays-Bas), une zone
mark, une zone yen. La crise a donc fait éclater le Gold Exchange
Standard. L’absence de concertation a semble-t-il été nuisible. C’est
pourquoi en juillet 1944, les autorités monétaires vont s’efforcer d’éviter
les erreurs de l’entre-deux-guerres, en mettant en place un système
monétaire concerté.
Les monnaies sont définies par rapport à l’or ou à une devise liée à
l’or. Une once d’or équivaut à 35 USD. Le dollar « as good as gold »
supplante la livre sterling. Les États-Unis détenaient les deux tiers du
stock d’or mondial.
On condamne le système des changes flottants et on instaure un
système de changes fixes et ajustables. Les banques centrales s’engagent
à ce que leur monnaie ne s’écarte pas, dans une plage de plus ou moins
1 %, de la parité définie à court terme. La défense des parités est basée
sur deux règles (statuts du FMI) :
En même temps sont créés les DTS (Droits de tirage spéciaux) par le
FMI. C’est une nouvelle liquidité internationale qui se substitue à l’or,
mais son utilisation est limitée aux transactions entre banques centrales ;
le dollar garde une place prépondérante.
Des spéculations sur les monnaies se développent et on assiste à une
série de réajustements monétaires :
Cette période est marquée par une accentuation des crises monétaires
internationales. Dès le début 1971, les mouvements de capitaux flottants
élargissent leur espace d’intervention et se dirigent vers la RFA et le
Japon. L’intensification des mouvements de capitaux flottants s’opère
dans un contexte où le changement des parités n’est plus une éventualité,
mais une quasi-certitude. La spéculation anticipant les changements de
parité, elle va jouer contre le dollar.
Ainsi, le 15 août 1971, le président R. Nixon annonce la suspension de
la convertibilité-or du dollar et en décembre 1971, alors que le dollar est
dévalué de 7,9 %, les principales monnaies occidentales (yen, mark) sont
réévaluées. Les marges de fluctuation passent de + ou – 1 % à + ou –
2,25 % (il s’agit de ce que l’on appelle les accords de Washington dits
du « Smithonian Institute »). Ainsi, deux monnaies autres que le dollar
peuvent varier de + ou – 4,5 % à deux périodes différentes.
Les principes fondamentaux de Bretton Woods disparaissent, et on
constate :
l’inconvertibilité du dollar en or ;
la parité est moins importante qu’une évolution plus réaliste,
plus proche de la valeur réelle de la monnaie en question.
Le système monétaire réformé reste donc basé sur des parités stables,
mais ajustables.
C’est une période instable, qui recouvre les deux chocs pétroliers et les
taux de change flottants sont d’abord perçus comme un moyen
d’ajustement de l’économie mondiale aux différents chocs.
L’environnement international se caractérise par :
Raison technologique
Complexité de la finance
Devant la complexité des mécanismes de financement (transformation
des échéances, accroissement du nombre des participants à
l’opération…), l’information sur les débiteurs finaux est de plus en plus
opaque. La contraction des liquidités des banques (credit crunch)
fragilise l’édifice. Plus d’acteurs, plus de produits et davantage de
transactions en continu rendent le SFI de plus en plus complexe et
incontrôlable.
Risque de contagion
Conclusion
Bibiliographie
Sur Internet :
FMI : http://www.imf.org.
De la Banque des règlements internationaux : http://www.bis.org
« La Crise des subprimes », rapport du Conseil d’Analyse
Économique, n° 78, www.cae.gouv.fr
Questions de synthèse
Corrections
Présentation du
marché des changes
Introduction
I. L’organisation du FOREX
Selon les chiffres publiés par la BRI en 2010, le volume quotidien des
transactions s’élève à 3 981 milliards USD (chiffres avril 2010 in
rapport triennal BRI sept 2010). De par sa taille et le nombre de
transactions quotidiennes enregistrées, il est sans conteste le marché
financier le plus liquide. Le développement des transactions via les
plateformes électroniques, ainsi que l’utilisation nouvelle de procédures
de négociations algorithmiques informatisées ont contribué à
l’augmentation exponentielle du volume des transactions.
Il n’y a pas de frontières à la circulation des devises, toutefois les
opérations d’achats et de ventes se font essentiellement à travers des
supports dématérialisés de sorte que la quasi-totalité des mouvements des
devises s’effectue par un simple jeu d’écriture entre comptes bancaires.
Le transfert électronique de dépôt bancaire est un ordre de paiement
envoyé à travers un réseau, afin de débiter un compte libellé dans une
devise et de créditer simultanément un autre compte libellé en une autre
devise. Les transferts entre comptes sont réalisés grâce à des systèmes
d’enregistrement, de compensation et de règlement-livraison tels que
SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication)
ou encore le système européen TARGET 2 (Trans-European Automated
Real-time Gross Settlement Express Transfer system 2). En outre, les
transferts peuvent également s’effectuer via les comptes de
correspondance que possède chaque banque dans chaque pays : c’est le
système de comptes Nostro/Loro.
Encadré 1 : Les comptes Nostro/Loro
Nostro : signifie notre compte chez eux. Un compte nostro
reflète les avoirs détenus par une banque chez un autre
établissement.
Loro : ou encore « leur compte chez nous ». Un compte loro
reflète les avoirs placés dans une banque par d’autres
établissements.
Prenons l’exemple de la société ALPHA qui désire des
importations américaines pour un montant de 1,35 M$ soit au
taux de change actuel, l’équivalent de 1 M€. La banque de la
société ALPHA est la Société Générale, et celle de l’exportateur
américain, la U.S.Bank. Plusieurs opérations de compte à
compte vont permettre à ALPHA de régler directement ses
importations par un système de transferts de devises de compte à
compte, sans pour autant qu’il y ait d’opérations de change
enregistrées. Concrètement, la Société Générale va débiter le
compte de la société ALPHA de 1 M€ et créditer le compte loro
de sa filiale américaine du même montant, 1 M€. Puis la filiale
américaine de la Société Générale va débiter le compte nostro de
la Société Générale de 1,35 M$ et dans le même temps créditer
celui de la USbank de 1,35 M$ qui procédera alors au paiement
de son client.
Voyons à présent ce que l’on fait sur le marché des changes.
au comptant : sur le marché spot qui est celui sur lequel les
banques s’échangent les devises. Les devises sont livrées en J
+2, d’où l’appellation « au comptant ».
à terme : sur le marché à terme de devises, dont l’échéance de
livraison est supérieure à 48 heures (marché FORWARD), ou
par l’intermédiaire d’options ou de swaps de devises. Les
swaps cambistes comportant l’achat et la vente simultanés
d’un certain montant de devises, l’un au comptant, l’autre à
terme, sans échange périodique de paiement d’intérêts. Les
swaps de devises sont des swaps incluant, contrairement aux
swaps cambistes, des échanges périodiques de paiement
d’intérêts. Les options de change, achetées ou vendues,
procurant le droit ou l’obligation d’achat ou de vente d’un
certain montant de devises. Ces échanges de devises se font « à
terme », c’est-à-dire à une date future ainsi qu’à un cours fixé à
l’avance.
Conclusion
Le marché des changes est le lieu d’échange d’une monnaie contre une
autre monnaie (devise). C’est un marché délocalisé qui fonctionne en
continu. Le taux de change ou cours de change est le prix de l’échange. Il
permet d’équilibrer les offres et demandes de monnaie. Ces dernières
années, le marché des changes a pris une importance considérable. Avec
la multiplication du nombre d’intervenants : banques centrales, banques
commerciales et d’investissement, investisseurs financiers institutionnels,
fonds spéculatifs, et avec le développement des nouvelles technologies
de l’information et de la communication, les transactions quotidiennes de
devises atteignent 4 000 milliards de dollars en 2010, un chiffre à donner
le vertige.
Bibliographie
Test d’autocontrôle
Introduction
Tous les jours sur le FOREX, les devises convertibles font l’objet
d’une cotation en continu. Les taux de change qui en résultent reflètent
donc la valeur des devises à un instant donné.
Pour pouvoir lire correctement une cotation de change, il faut avant
tout comprendre ce que représente un taux de change. Sur le marché des
changes, on ne peut pas acheter ou vendre une seule devise
indépendamment d’une autre : si l’on désire acheter des dollars
américains (USD), il faudra « payer » ces USD, et donc « livrer » en
contrepartie une autre devise (en réglant par exemple en euros). Le cours
d’une devise correspond ainsi au prix de celle-ci, prix exprimé en une
autre devise. On cote donc les devises par paires, en exprimant la valeur
d’une unité de devise par rapport à une autre. La cotation sur les
différentes places financières peut alors se faire au certain ou bien à
l’incertain, comme nous le verrons au tout début de ce chapitre. Nous
verrons également que cette cotation est exprimée en fourchette, les
cambistes affichant des taux de change différents pour l’achat ou la vente
de devises.
Toutes les paires de devises ne font pas l’objet d’une cotation directe
par les opérateurs, notamment parce qu’elles ne sont pas suffisamment
« tradées ». Il est alors nécessaire de pouvoir « reconstituer » un taux de
change particulier à partir de taux de change plus usuels. C’est le principe
de l’évaluation des taux de change croisés, que nous illustrerons dans ce
chapitre. En soi, la détermination de ces changes croisés est simple, mais
il est important de bien en comprendre la logique.
Sur le marché des changes, les différentes devises peuvent être
vendues et achetées au comptant (les transactions sont alors effectuées le
jour-même, au cours au comptant, et la livraison des devises se fait à J
+2), ou bien à terme : les ordres d’achat et de vente de devises sont
passés aujourd’hui pour une livraison et un usage futur pouvant aller de
quelques jours à plusieurs mois. Qu’une opération se fasse à terme ou au
comptant, la lecture d’une cotation de change est identique. Cependant, le
taux auquel se fera la transaction n’est pas nécessairement le même. Pour
une opération au comptant, les transactions s’effectueront au cours SPOT
en vigueur au moment du passage des ordres d’achat ou de vente : ce
cours dépend donc essentiellement de l’offre et de la demande exprimées.
Pour une opération à terme, le cours de change qui servira de référence
doit être défini aujourd’hui pour un dénouement qui n’aura lieu que plus
tard, voire bien plus tard. Comment les opérateurs fixent-ils aujourd’hui
le taux de change auquel se fera cette opération de change future ? C’est
ce que nous essaierons de comprendre dans la seconde partie de ce
chapitre.
Nous avons vu dans le chapitre précédent que le marché des changes
était un marché mondial qui ne fermait jamais. Les devises sont cotées en
continu sur les différentes places financières, et il peut parfois exister des
différences de cotations d’un pays à un autre, ou d’une devise à une
autre. Les intervenants ont alors la possibilité de réaliser des opérations
d’arbitrage en achetant et vendant des devises sur différentes places, dans
le but de profiter d’écarts de cours qui n’auraient pas lieu d’être. Les
cambistes sont également très attentifs aux possibilités d’arbitrage qui
peuvent exister entre le marché au comptant et le marché à terme. Tous
les points que nous allons développer dans ce chapitre vont nous
permettre de décrire et de comprendre ce qui rend possible ces opérations
d’arbitrage, en quoi elles consistent, et quelles sont leurs limites.
I. La dénomination des devises
Un cours croisé est un cours de change d’une devise contre une autre,
calculé à partir du cours de ces deux devises contre une devise commune.
Chaque place financière cote sa monnaie nationale contre le dollar ou
l’euro, mais toutes les paires de devises ne font pas l’objet d’une cotation
directe. Seules les devises qui sont activement demandées sur une place
font l’objet d’une cotation par rapport à la devise nationale.
Prenons l’exemple du franc suisse (CHF) et du peso mexicain (MXN).
Il n’y a pas cotation directe entre ces deux devises sur la majorité des
places financières. En revanche, chacune de ces devises est cotée par
rapport à l’USD. C’est donc le dollar qui va servir de devise « pivot »
pour permettre de calculer le cours croisé CHF/MXN.
Si, pour une cotation en « MID », l’exercice est relativement simple, il
devient un peu plus périlleux lorsque la cotation est donnée en fourchette.
Commençons par illustrer le cas le plus simple.
Exemple : Prenons les cotations en « MID » suivantes pour le
dollar : USD/CHF = 1,08563 et USD/MXN = 12,2674.
Déterminer le cours CHF/MXN revient à se demander combien 1
CHF vaut de MXN. Pour cela, on va utiliser l’USD commun aux deux
cotations de change comme devise pivot. Il s’agit d’exprimer ce que
vaut une devise par rapport à l’USD, puis l’USD par rapport à la
dernière devise. Il va falloir pour cela se rappeler du passage de la
cotation au certain à l’incertain.
Supposons que vous disposez de 1 CHF : vous pouvez échanger ce
franc suisse contre 1/1,08563 USD, soit encore 1 CHF = 0,92112 USD
(l’USD est à présent coté à l’incertain). Avec ces 0,92112 USD vous
pourrez alors acheter des MXN au taux de change en vigueur, soit
1 USD pour 12,2674 MXN. Vos 0,92112 USD vous permettront de
récupérer 0,92112 × 12,3674 = 11,29979 MXN.
Vous obtenez ainsi la valeur de votre CHF initial en MXN : 1 CHF
= 11,29979 MXN ou encore CHF/MXN = 11,29979.
Pour obtenir ce taux de change, nous avons appliqué un raisonnement
qui peut s’apparenter à une méthode de « dominos » que l’on peut
résumer ainsi :
CHF/MXN = 1/USD/CHF) × USD/MXN,
soit CHF/MXN = CHF/USD × USD/MXN
Dans le jeu des dominos, il faut trouver deux pièces ayant une valeur
commune pour pouvoir avancer, ici c’est la même chose avec l’USD
servant de valeur commune pour obtenir le taux de change désiré. Il sert
de « pivot » dans l’opération « dominos ».
Si ce raisonnement peut sembler fastidieux à certains, il a pour
avantage d’être généralisable à la cotation en fourchette, et de permettre
d’obtenir facilement, sans confusion possible, la cotation croisée
recherchée.
Exemple : Considérons à présent les cotations en « bid-ask »
suivantes pour le dollar :
USD/CHF = 1,08563/1,08575 et USD/MXN = 12,2674/12,2680 et
reprenons le même raisonnement pas à pas :
Supposons que vous disposez de 1 CHF. Vous pouvez vendre ce
franc suisse contre de l’USD, ce qui revient à dire que vous achetez des
USD contre du CHF. Vous pouvez acheter chaque USD au cours ask,
soit à 1,08575 CHF pour 1 USD. Avec 1 CHF, vous pouvez donc
acheter 1/1,08575 USD, soit 0,92102 USD.
Par la suite ces 0,92102 USD vous permettront d’acheter des MXN
au taux de change en vigueur, soit 1 USD pour 12,2674 MXN. Comme
vous en avez 0,92102, vos USD vous permettront de récupérer 0,92102
× 12,2674 = 11,2986 MXN. Vous obtenez ainsi la valeur de votre CHF
initial en MXN : 1 CHF = 11,2986 MXN ou encore CHF/MXN
= 11,2986.
La valeur obtenue correspond au côté bid de la cotation : en effet,
vous avez vendu 1 CHF contre des MXN, c’est donc le cours auquel
votre contrepartie vous l’a acheté, i. e le cours bid.
Faisons à présent le raisonnement inverse : supposons que vous
désiriez acheter du CHF avec 1 MXN :
Vous pouvez vendre votre MXN contre des USD, ou symétriquement
acheter de l’USD avec vos 1 MXN. Comme vous achetez au prix ask :
USD/MXN = 12,2680 vous récupérerez alors 1/12,2680 USD, soit
0,08151 USD. Vous pouvez ensuite revendre vos 0,08151 USD au
cours vendeur USD/CHF = 1,08563, et vous obtiendrez 0,08151 ×
1,08563 CHF, soit 0,08849 CHF.
Bilan de l’opération : 1 MXN = 0,08849 CHF ou encore 1 CHF
= 1/0,08849 = 11,3003 MXN. Cela nous donne une cotation CHF/MXN
= 11,3006, qui correspond bien au côté ask du cours de change : vous
avez acheté du CHF avec 1 MXN, c’est donc votre contrepartie vous a
vendu ces CHF au cours ask.
En conclusion, le taux de change croisé obtenu à partir de ces 3
devises est donc :
CHF/MXN = 11,2986/11,3006
Si le cambiste achète des USD avec ses PLZ à New York, il paiera
chaque USD à 3,8905 PLZ, il pourra donc acheter 400 000/3,8905
= 102 814, 5 USD.
Il peut ensuite acheter à Varsovie des EUR avec les 102 814,5 USD.
Chaque USD peut être acheté contre 1,1416PLZ, il pourra donc se
procurer : 102 814,5/1,1416 = 90 061,79 EUR. Enfin, en revendant ses
EUR contre des PLZ (toujours à Varsovie), il récupérera 90 061,79 ×
4,5565 = 410 366,55 PLZ ;
Soit un gain réalisé d’environ 10 367 PLZ. Il y a donc bien une
opportunité d’arbitrage entre les places, puisqu’en ne faisant que vendre
et acheter judicieusement les devises, notre cambiste a pu dégager un
gain net conséquent.
Cette opportunité d’arbitrage est en fait due à la différence de
cotation USD/PLZ entre Varsovie et New York. Pour le voir, calculons
le cours croisé USD/PLZ à Varsovie :
EUR/PLZ : 4,5565/4,5653
EUR/USD : 1,1411/1,1416
USD/PLZ 4,5565 : 1,1416/4,5653 : 1,1411
Les principes de base sont les mêmes que pour une opération de Spot.
La différence essentielle provient du fait que la date de valeur est
différente de J +2. Ce décalage dans le temps va générer ce que l’on
nomme des points de swap ou Report/Déport qui serviront à calculer le
prix à terme.
Lorsque vous désirez effectuer un achat ou une vente de devises à
terme, plusieurs solutions s’offrent à vous. Vous pouvez directement
négocier avec un intermédiaire (banquier, cambistes…). Vous entrez
alors dans une opération à terme de gré à gré avec votre contrepartie,
opération qui nécessite d’être immédiatement contractualisée : il vous
faudra notamment spécifier dès aujourd’hui la date à laquelle s’effectuera
l’opération de change, le montant des devises engagées ainsi que le taux
de change auquel se fera l’opération. Vous signez alors un contrat à
terme (appelé forward en anglais). Cette opération à terme vous permet
donc de figer le cours auquel vous allez pouvoir acheter ou vendre une
devise, transférant par là même le risque de change sur votre contrepartie.
Ce type de contrat est irrévocable et ne peut être rompu qu’avec l’accord
des deux parties.
Il existe également des marchés organisés sur lesquels vous pouvez
directement acheter ou vendre des devises. Les produits financiers
permettant ce type d’opérations sont également appelés des contrats à
terme, par analogie avec les premiers puisque le principe est le même. La
différence étant que ces produits sont standardisés : pas de liberté quant
aux montants de devises échangées et quant à l’échéance de l’opération
(le choix des devises est également limité), mais ils ont l’avantage de
bénéficier d’une structure organisée (un marché) qui en assure la
liquidité.
Quelle que soit l’option choisie, il est primordial de pouvoir évaluer
quel sera le prix à terme de la devise qui sera échangée, et donc le taux de
change à terme. Si les marchés ou les banquiers vous proposent en
général des taux de change différents, cette différence réside
essentiellement dans les commissions et frais intégrés dans ce prix. La
base de calcul du taux de change est, elle, identique et résulte d’un calcul
dit « risque-neutre » effectué par les opérateurs.
1,00885
1.2. Généralisation
1 + r vA
On notera que lorsque le taux des devises empruntées r vA est
supérieur au taux des devises placées r aB , alors le taux forward de la
devise A est inférieur au taux de change au comptant. Parce que
l’emprunt effectué par la banque lui revient plus cher que les intérêts sur
son placement, elle réalise une perte qu’elle va répercuter sur le client
sous forme d’un déport (points en négatif), c’est-à-dire une minoration
du cours spot de base (elle achète la devise A moins cher à terme qu’au
comptant). Dans le cas inverse, lorsque r vA est inférieur au taux des
devises placées r aB , elle réalisera un gain dont elle pourra faire
bénéficier le client (on parle alors de report lorsque le taux de vente
forward est inférieur au taux spot) puisque l’opération réalisée au taux
forward théorique est neutre.
1+6%/4
1,025
1,015
soit un report du dollar de 0,00689 point par rapport à l’euro.
Le dollar est plus cher à terme qu’au comptant, la banque peut
donc concrètement garantir aujourd’hui le cours de 0,80 euro au
12 juin. Elle y gagnera même le montant du report sur chaque
dollar changé. Concrètement, la banque va se couvrir de la façon
suivante :
Le 12 mars : la banque va emprunter X USD sur le marché
américain à 3 mois à 6 %. Le 12 avril, elle devra donc
rembourser : X × 1 + (0,6 / 4).
Pour être parfaitement immunisée, il faut que cette somme
corresponde exactement aux dollars que le client lui vendra dans
3 mois, soit : X × 1 + (0,6 / 4) = 100 000, ce qui nous donne X
= 98 522,1675 USD. Le même jour, elle échange ces 98 522
USD contre des euros au cours de change comptant 0,70, soit
68 965,5172 EUR qu’elle place immédiatement sur le marché
français à 10 % à 3 mois, ce qui lui rapportera au 12 juin :
68965,5172 × 1 + (0,1 / 4) = 60689,65513 EUR
Elle pourra donc honorer son contrat et remettre les
70 000 EUR à la société qui lui versera en contrepartie les
100 000 USD, somme avec laquelle elle remboursera son
emprunt soit un gain final pour la banque égal à 689,
65 513 EUR.
Cela correspond bien à un gain pour la banque de 100 000 *
0,00689 : la banque gagne le report car le client n’a négocié que
le cours au comptant pour son cours de change à terme et n’a pas
tenu compte des différentiels de taux pouvant lui permettre de
gagner un peu plus d’argent.
Enfin, il est possible de trouver des contrats à terme « clé en main »
sur certaines places financières. Ces contrats prennent la forme de
produits financiers appelés futures. Ce sont des produits « standardisés »,
ne portant que sur certaines paires de devises (les plus courantes), et dont
la taille (montant de devises couvert) et le terme sont fixés par le marché.
Mais pour certaines devises, le marché du change à terme n’existe pas
en tant que tel. Pour pallier cette lacune, les banques ont créé le NDF ou
« Non-Deliverable Forward », qui offre une couverture analogue, même
si les modalités diffèrent quelque peu. C’est par exemple le cas pour
beaucoup de devises d’Extrême-Orient (Chine, Inde, Corée, Philippines,
etc.) ou d’Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili entre autres). Nous
traiterons ce type de « produit » dans le chapitre 6 consacré aux produits
dérivés.
360
Achat aujourd’hui au comptant de CHF : 9 950 248,76 ×
1,5968 = 15 888 557,22 CHF. Dans un mois le résultat du
placement des CHF vaudra :
360
Toujours aujourd’hui, on procède à une vente à terme de 15 968 000
CHF, qui rapporteront donc dans 1 mois :
51 968 000
1,5660
= 10 196 679,4 EUR
En t +30, soit 1 mois plus tard, il faut rembourser les 10 000 000 EUR,
le gain net à l’opération d’arbitrage sera donc 10 196 679,44 –
10 000 000 = 196 679,44 EUR (en omettant l’actualisation des sommes
en jeux).
Cette somme représente = 1,98 % de la somme empruntée, c’est le
rendement réel de l’opération d’arbitrage.
196 679,44
9 950 248,76
QCM
Correction
Exercices
Exercice 1
Exercice 2
Le 1er avril 2011, la société IBN à Paris reçoit une commande de son
client néo-zélandais pour un montant de 500 000 NZD payable à 3 mois.
Actuellement les cours sur le marché au comptant et sur le marché spot
sont les suivants
Cours spot acheteur/vendeur Cours à terme acheteur/vendeur
au 1er avril 2011 au 1er avril 2011
USD/EUR 1,0646/1,0650 USD/EUR 1,0650/1,0652
USD/NZD 2, 0594/2,0623 USD/NZD 2, 0589/2,0617
Exercice 3
Les déterminants et
la prévision des cours
de change
Introduction
1 + 1,48 %
Les variations du taux de change permettent donc de compenser les
variations des prix liées à l’inflation. Cela signifie que des pays ayant des
taux d’inflation différents doivent s’attendre à ce que leur taux de change
bilatéral s’ajuste dans le long terme, de façon à compenser ces écarts
d’inflation : cela se traduit par une appréciation de la monnaie du pays
ayant le taux d’inflation le plus bas au détriment de l’autre. On retrouve
le principe selon lequel un pays présentant un taux d’inflation supérieur à
celui des autres pays devrait légitimement voir sa monnaie se déprécier.
Ces deux versions de la PPA peuvent également être formulées à partir
d’un indicateur synthétique, le taux de change réel. Celui-ci se définit
comme le rapport de niveaux de prix exprimés dans une monnaie
commune.
Encadré 4 : Taux de change nominal et taux de change réel
Le taux de change réel, généralement noté q, permet de
comparer le prix des biens nationaux à celui des biens étrangers
après conversion dans une même monnaie à l’aide du taux de
change courant.
Reprenons l’exemple de l’encadré 2 : PEUR = 100 et PUSD
= 137, et prenons comme valeur du taux de change nominal
SEUR/USD = 1,17.
En multipliant PEUR par le taux de change courant
SEUR/USD, on obtient l’indice de prix français exprimé en
dollars : PEUR × SEUR/USD = 100 × 1,17 = 117.
En divisant ensuite par l’indice des prix des biens américains
PUSD, on obtient le taux de change réel q :
q = (PEUR/PUSD) × SEUR/USD = 117/ 137 = 0,8540
qui est lui exprimé en dollars et peut s’interpréter comme un
indicateur de compétitivité des biens français par rapport aux
biens américains : cette valeur étant inférieure à 1, cela signifie
que les biens français sont plus compétitifs. Ce résultat est
logique puisqu’avec un taux de change nominal de 1,17, l’euro
est sous-évalué par rapport au taux de change PPA d’équilibre
1,37. Si les deux étaient équivalents, alors le taux de change réel
serait égal à 137/137 = 1, soit un euro parfaitement évalué par le
marché.
Si la PPA absolue équivaut à un taux de change réel égal à
l’unité, la PPA relative équivaut, elle, à un taux de change réel
constant (même s’il n’est plus forcément égal à 1, le taux de
change réel est fixe et ne varie donc pas dans le temps).
Les limites des théories de la PPA apparaissent lorsque l’on confronte
la théorie à la réalité des changes. Force est de constater que la parité de
pouvoir d’achat n’est vérifiée ni à court terme ni à moyen terme[1]. Et
même si plusieurs travaux semblent indiquer qu’elle le soit à très long
terme (sur une période de plus de 100 ans !), son utilité en tant que
théorie explicative de l’évolution des taux de change s’en trouve limitée.
Lorsque l’on confronte les hypothèses sous-jacentes au modèle avec la
réalité économique, les faiblesses de cette théorie s’expliquent aisément.
Ainsi, les échanges de biens et services impliquent des coûts de
transactions importants (coûts de transports, droits de douane et taxes,
acquisition d’information…).
De plus, certains biens et services ne peuvent être considérés comme
des substituts parfaits entre les pays ou sont encore non-échangeables
(c’est le cas de certaines denrées alimentaires, de services tels que la
banque ou l’assurance, ou encore des systèmes publics de santé,
d’enseignement…).
Quant aux indices de prix à utiliser pour mesurer le taux de change
d’équilibre (ou la variation du taux de change attendue dans le cas de la
PPA relative), ils sont rarement comparables d’un pays à l’autre : les
biens qui constituent les paniers de consommation ou de production types
sont propres à chaque pays, tout comme le poids qui leur est attribué dans
le calcul de l’indice.
Enfin, toutes les variables autres que les échanges commerciaux et les
prix, tout autant susceptibles d’influer sur le niveau de ces taux de
change, ne doivent pas être négligées : il en est ainsi des variables
macroéconomiques fondamentales telles que les taux d’intérêt, la dette
publique ou les écarts de productivité. Il en est de même des variables
financières telles que les mouvements de capitaux (investissement à
l’étranger, portefeuille d’actifs financiers…) dont l’impact sur les taux de
change n’est plus à prouver.
Notons pour conclure que la théorie de la PPA ne s’applique pas à des
pays de niveaux de développement différents, conformément au
désormais fameux effet Balassa-Samuelson (1964) que nous présenterons
par la suite.
Encadré 5 : L’indice Big Mac
L’indice Big Mac est une mesure officieuse de la parité de
pouvoir d’achat, mise au point par le magazine The Economist
en 1986. Cet indice réduit la mesure du taux de change PPA au
simple prix d’un Big Mac, en partant d’un constat simple :
McDonald’s est présent dans tous les pays du monde, y compris
les plus pauvres, et le prix d’un Big Mac est donc un élément qui
permet de comparer le coût de la vie entre les pays. Par ailleurs,
ce produit rassemble plusieurs facteurs de l’évolution
économique d’un pays à savoir les matières premières (produits
importés ou non) et les services (cuisiniers, vendeurs). De plus,
McDonald’s étant l’une des plus grandes entreprises du monde,
les coûts de production sont tirés au maximum vers le bas (de
part leur pouvoir de négociation). L’autre grand avantage, et qui
contre l’un des défauts de la PPA, est que les prix de vente sont
fixés nationalement par la firme : le prix d’un Big Mac est donc
le même en ville ou à la campagne même si quelques écarts
peuvent subsister. Chaque année, l’hebdomadaire The Economist
effectue un tour de globe et relève les différents prix du Big
Mac. Pour l’année 2010, les index Big Mac dans une vingtaine
de pays étaient les suivants :
Source : http://www.tribuforex.fr
Si l’indice Big Mac élimine certes certains défauts de la PPA
(à savoir l’homogénéité des prix dans un pays et la qualité du
produit), de nouveaux sont créés. Ainsi le prix d’un Big Mac est
en fonction de la demande pour ce produit, or certains pays
consomment beaucoup moins de Big Mac dans leurs habitudes
alimentaires, le prix est donc plus cher. De plus, certains pays,
afin de protéger leur marché local, établissent des barrières
commerciales (taxes) afin de limiter l’implantation de certaines
entreprises étrangères, dont McDonald’s, amenant à des prix plus
élevés. Le prix du Big Mac n’est donc pas l’indice parfait espéré.
Développée par J.M. Keynes en 1923, cette théorie s’appuie sur les
comportements d’arbitrage tendant à limiter les écarts entre les taux de
change au comptant et à terme. Ainsi, le choix entre la détention d’un
actif domestique et celle d’un actif étranger dépendra de trois
paramètres : le taux de rendement domestique, le taux de rendement
étranger et le taux de change au comptant entre les deux monnaies.
Le principe de la PTI stipule que si deux devises ont des taux d’intérêt
différents, alors cette différence se reflétera dans les taux de change à
terme et dans les taux de change futur anticipé par les acteurs du marché.
Il existe en réalité deux versions de la parité des taux d’intérêt :
Dès lors que sur un marché global, tous les investisseurs disposent des
mêmes informations, et agissent de manière rationnelle, l’équilibre
résultant de l’ajustement des cours au comptant et à terme est atteint,
quand il y a indifférence pour tous les investisseurs entre les deux types
de placement. C’est le cas lorsque, par les mécanismes d’ajustement du
marché :
(1 + iA) = (1 + iB) × SA/B/FA/B ou encore : (1 + iB) = (1 + iA) ×
FA/B/SA/B (PTIC)
C’est cette expression qui défini la PTIC. Si le taux de change à terme
est peu différent du change au comptant, on obtient une approximation
correcte de la PTIC :
iB – iA ≈ (FA/B – SA/B)/SA/B ou encore iB ≈ iA + (FA/B –
SA/B)/SA/B
Le terme de droite représente l’écart relatif entre le taux à terme et le
taux au comptant. Si cet écart est positif, on parle de déport (cf.
chapitre 3) à terme tandis que s’il est négatif, on parlera de report de la
devise A à terme. Cette expression indique que lorsque les mouvements
de capitaux à court terme entre places financières limitent les écarts entre
les taux de change à terme et au comptant (autrement dit en période
normale), déport ou report sur une devise par rapport à une autre résulte
des différentiels d’intérêt sur chaque place. Si les taux forward et au
comptant ne vérifient pas cette égalité, alors des opportunités d’arbitrages
peuvent être exploitées, rétablissant par là même l’équilibre entre les
différents termes (cf. chapitre 3).
Rectangle :
Il s’agit de remarquer que le mouvement de cours évolue entre 2 lignes
horizontales (dessinant un rectangle). La nouvelle tendance ne pouvant
être déterminée qu’après franchissement du support (ligne du bas
correspondant à un cours minimum n’ayant pas encore été franchi) ou de
la résistance (ligne du haut représentative d’un cours maximum n’ayant
pas encore été dépassé).
La théorie élaborée par John Bollinger consiste à construire des canaux
d’évolution pour anticiper les mouvements de cours à venir. On
commence par calculer la moyenne mobile des cours (généralement sur
20 jours). Ensuite, on calcule les écarts type par rapport à cette moyenne.
On détermine alors une bande haute en ajoutant l’écart type à la moyenne
mobile puis une bande basse en soustrayant l’écart type de la moyenne
mobile.
Dans un marché sans tendance ou stable, les bandes sont « serrées » et
jouent le rôle de support (bande inférieure) et de résistance (bande
supérieure). Dans un marché orienté ou volatil, l’écart entre les 2 bandes
est « gonflé ».
Dans les années 30, Ralph Nelson Elliot avait constaté que les cours
suivaient des mouvements successifs de hausse et de baisse, pouvant être
comparés à des vagues. Il en déduisit que l’on pouvait prédire les
mouvements des marchés en identifiant des séries répétées de vagues.
Mathématiquement parlant, la théorie des vagues repose sur la suite de
Fibonacci pour identifier le nombre des différentes vagues. Cette suite est
construite de la façon suivante : chaque nombre obtenu est additionné à
son prédécesseur pour donner le suivant.
En partant de 1, on obtient : 1 + 0 = 1 ; 1 + 1 = 2 ; 2 + 1 = 3 ; 3 + 2 = 5 ; 5
+ 3 = 8 ; 8 + 5 = 13 ; etc.
Dans ce schéma souvent présenté en exemple, on distingue 5 vagues (de 1
à 5) qui forment la vague d’impulsion (la tendance, ici à la hausse) suivie
de 3 vagues de correction (de a à c) qui inversent la tendance. Bien
entendu, la vague d’impulsion peut aussi bien être à la hausse qu’à la
baisse.
Chaque vague peut être décomposée en sous-vague, de même, on peut
regrouper une série de vagues en une seule et ainsi de suite jusqu’à former
des cycles s’étalant sur plusieurs décennies. On distingue ensuite
différentes figures selon l’amplitude et la durée d’une vague, la fréquence
d’apparition d’un cycle, etc.
2. L’analyse fondamentale
Conclusion
Les théories que nous avons présentées dans ce chapitre apportent
chacune des réponses partielles à la question de la formation des taux de
change : certaines s’avèrent précieuses d’un point de vue normatif,
d’autres seront pertinentes sur un horizon de temps lointain et décevantes
sur le court terme, certaines sont simples alors que d’autres sont
techniquement complexes. Les variables à prendre en compte pour
expliquer les évolutions des taux de change sont tellement nombreuses
qu’aucune de ces théories n’est en elle-même suffisante pour
appréhender le problème dans son ensemble. Elles ont cependant le
mérite d’être complémentaires, chacune mettant l’accent sur un ou
plusieurs aspects des cours de change. Quant aux méthodes de prévisions
utilisées par les praticiens du FOREX…
Bibliographie
QCM
Exercices
Exercice 1
Exercice 2
Introduction
1. Le risque de transaction
2. Le risque comptable
Une fois cette étape nécessaire effectuée (étape parfois plus complexe
qu’il n’y paraît), il s’agira ensuite de mesurer son exposition au risque et
d’évaluer l’impact des variations de taux de change sur les résultats de
l’entreprise. Finalement, il lui faudra décider de la politique de gestion la
plus appropriée et la mettre en place. Cela suppose que l’entreprise
connaisse bien les possibilités qui s’offrent à elle : l’exécution
d’opérations internes de couverture, l’achat de contrats d’assurance
spécifiques ou encore de produits financiers de couverture (ou
d’assurance) du risque de change.
Dettes en
Créances en USD = 10 000
USD = 5 000
Position couverte (fermée) =0
Au niveau de l’actif, les calculs sont simples : tous les postes sont
traduits au taux de change courant 0,75.
Au niveau du passif, il faut se rappeler que le taux de clôture n’est pas
appliqué aux postes constitutifs de la situation nette initiale : il faut donc
traduire aux taux historiques correspondants le capital initial de la filiale
et ses réserves initiales. Dans notre exemple, on suppose que le cours
historique retenu pour valoriser les éléments du bilan initial de la filiale
est celui qui prévalait à la date initiale de consolidation, soit 0,70. Les
nouvelles réserves seront également traduites à leur propre cours
historique, soit 0,72.
Présentation du bilan traduit en EUR à la date t=1 suivant les deux méthodes
Méth.1 : Taux de
Méth.2 : Temporelle
clôture
ACTIF
Immobilisations 975 912
Stocks 300 294
Créances
150 150
longues
Créances courtes 375 375
Disponibilités
225 225
(cash)
TOTAL ACTIF 2025 1956
Les créances et les dettes sont traduites, quelles que soient leurs
échéances au taux courant (0,75). Les postes non-monétaires sont traduits
à l’aide du taux historique si leur base d’évaluation se réfère à des
événements passés, et au taux de clôture si leur valorisation s’appuie sur
des éléments présents ou futurs. Ainsi, dans notre tableau, les 300 CAD
de stocks de l’année t=0 sont convertis au cours historique 0,73 et les
100 nouveaux au cours de clôture 0,75.
Les immobilisations anciennes doivent être converties au taux de
change au jour de l’opération, soit dans notre exemple celui de la date
t=0, i. e 0,70, et les nouvelles immobilisations à leur cours historique,
0,71.
Au niveau du passif, il faut se rappeler que le taux de clôture n’est pas
appliqué aux postes constitutifs de la situation nette initiale : il faut donc
traduire aux taux historiques correspondants (dans notre exemple on
suppose que c’est le cours en vigueur à la date initiale de consolidation,
soit 0,70) le capital initial de la filiale et ses réserves initiales. Les
nouvelles réserves constituées entre t = 0 et t = 1 seront traduites à leur
cours historique, soit 0,72.
Le rattachement des écarts de change au résultat permet de bien
apprécier l’exposition réelle au risque de change. Nous voyons bien, à
partir de cet exemple, que l’impact sur le résultat de change n’est pas le
même selon la méthode utilisée : si les deux méthodes font bien
apparaître un gain de change de traduction (105 pour la première
méthode, et seulement de 36 pour la seconde) cohérent avec une
appréciation du CAD entre t = 0 et t = 1, la différence entre les deux
évaluations de la position de change de traduction est tout de même très
importante[8]. C’est pourquoi la méthode actuellement préconisée par les
organisations internationales (par l’IASB, norme IAS 21) et nationale
(pour le CRC, règlement 99-02) est une méthode plus souple combinant
la méthode temporelle et celle du taux de change courant, de façon à
rapprocher au mieux la réalité comptable de la réalité économique,
parfois complexe.
Encadré 4 : Tableau récapitulatif des méthodes de
traduction comptables pour une filiale étrangère
Source : « Consolidation d’une filiale étrangère et traduction
du goodwill », Pierre Schevin, Revue française de comptabilité
(RFC), n° 432, mai 2010.
Les grandes entreprises sont plus enclines à gérer leur risque de change
que les petites. Un peu moins de la moitié des petites entreprises (chiffre
d’affaires < ; 5 MCAD) avait pris au moins une mesure pour se protéger
contre le risque de change. En revanche, 79 % des entreprises de taille
moyenne (chiffre d’affaires entre 5 et 25 MCAD) et 70 % des grandes
entreprises (chiffre d’affaires > ; 25 MCAD) l’avaient fait.
De plus, il apparaît qu’à la fois les moyennes et grandes entreprises ont
habituellement recours à au moins deux formes différentes d’opérations
de couverture tandis que les petites entreprises ont tendance à n’en
utiliser qu’une seule.
Même si la couverture « classique » est un moyen important pour des
entreprises de toutes les tailles, le sondage a abouti à la conclusion que
les petites entreprises sont particulièrement susceptibles d’y recourir.
Les moyennes et grandes entreprises, en revanche, sont davantage
susceptibles de recourir à des produits financiers pour se couvrir contre le
risque de change. Les mesures de couverture financière supposent l’achat
de produits de couverture de change auprès de banques ou de courtiers de
change. Les instruments le plus souvent utilisés sont les contrats de
change à terme, les contrats d’options de change et les swaps.
Tableau 4 : Principales activités de couverture utilisées
selon la taille de l’entreprise
QCM et exercice
QCM
Correction
Exercice
Introduction
3. Le termaillage
La compensation bilatérale
Lorsque deux entités d’un groupe, présentes dans deux pays différents,
ont des transactions commerciales régulières, importantes et réciproques
(chacune est à la fois fournisseur et client de l’autre), elles peuvent
décider d’un commun accord de ne procéder qu’au paiement des soldes
correspondants à leurs différentes opérations. Cela suppose que des dates
standardisées de règlement soient convenues entre les parties (en général
à date fixe tous les 30, 60 ou 90 jours).
Exemple 3 : illustration de la compensation bilatérale
Considérons quatre filiales d’un groupe américain. Les filiales
sont à la fois clientes et fournisseurs des autres filiales. La
monnaie de facturation de leurs transactions réciproques est
l’USD, bien que leurs devises fonctionnelles soient différentes.
Supposons que la filiale A doive 400 000 USD à la filiale B, qui
à son tour doit 900 000 USD à l’entreprise A. L’entreprise A doit
également 50 000 USD à la filiale D, qui elle-même devra régler
200 000 USD à cette même filiale A. D’autres transactions entre
filiales peuvent être représentées, tous les flux financiers
apparaissent en détail dans le schéma suivant :
Dans le cadre d’une compensation bilatérale, il s’agit de rationaliser
les flux entre deux entreprises en ne tenant plus compte que des flux nets.
Les entreprises verseront/recevront donc uniquement les soldes des
opérations qu’elles passent entre elles. Par compensation bilatérale, B se
retrouve débitrice nette envers A, pour un solde de 900-400
= 500 000 USD, créditrice nette de D pour un montant de 510 000 USD,
et débitrice nette envers C de 80 000 USD. Elle procédera donc aux
encaissements et décaissements des soldes avec chacune de ces filiales. Il
est de la même façon facile d’évaluer les soldes restants correspondants
aux positions de chacune des filiales du groupe.
La compensation multilatérale
Dès lors que l’entreprise se tourne vers sa banque, son assureur (cf.
section précédente) ou bien vers les marchés financiers, elle se voit
proposer une palette très complète de solutions pour couvrir son risque de
change, et pas uniquement le seul risque de transaction.
Parmi les multiples produits disponibles, que nous avons rapidement
présentés dans le chapitre 3, nous allons illustrer dans ce chapitre
l’avance en devises et les swaps de change, deux solutions proposées par
les banques[11] aux entreprises désireuses de se couvrir contre le risque
de change tout en optimisant leur trésorerie. Nous détaillerons les autres
possibilités de couverture (les swaps de devises, les contrats à terme
ferme et les options) proposées par les banques ou bien les marchés
financiers dans le chapitre 6 qui est entièrement consacré à ces produits
dérivés sur devises.
1. L’avance en devise
1 + iB
1 + iA
Il faut alors se rappeler le raisonnement sous-jacent au calcul de ce
taux de change forward (qui découle d’opérations d’emprunt, de change
et de placement rendant l’opération de change à terme risque-neutre). Les
différences de taux d’intérêt apparaissent dans le cours de change
forward sous forme de report ou déport par rapport au cours spot. La
devise présentera un report, et donc sera plus chère à terme qu’au
comptant, si elle est moins onéreuse à se procurer que l’autre devise (cf.
chapitre 3). Cette différence entre le cours spot et le cours à terme
constitue de façon équivalente ce que l’on appelle les points de swap ; i.e
les intérêts nets payés par chacune des contreparties au swap. À partir de
la relation qui lie le cours forward au cours spot, il est possible de faire
apparaître le taux de report ou de déport de la devise A. Ainsi, en
retranchant SA/B de chaque côté, et en simplifiant les calculs, les termes
de l’équation, se réécrivent :
FA/B – SA/B
SA/B
= ≈ iB – iA
iB – iA
1 + iA
Le terme de gauche représente le taux de report (s’il est positif) ou de
déport (s’il est négatif) de la devise A. Il est équivalent, à peu de chose
près, au différentiel de taux d’intérêt (les points de swap). Cette
équivalence est nécessaire pour que chaque partie ait le même intérêt à
conclure le swap ou bien à passer par deux opérations distinctes (au
comptant et à terme) permettant d’aboutir au même résultat. Ainsi les
opérations réalisées dans la dernière phase du swap (remboursement du
nominal augmenté du paiement des intérêts) sont similaires à une
opération de change à terme dont le cours de référence est le cours à
terme de l’opération.
Exemple 7 : Illustration d’un swap de change entre deux
entreprises
Une entreprise européenne (E) détient 1,45 M USD dont elle
n’a pas l’utilité immédiate, mais dont elle aura besoin 6 mois
plus tard pour régler une facture en USD. Elle aimerait bien
disposer de cet excédent de trésorerie en EUR, tout en ayant
l’assurance de pouvoir récupérer les USD à un taux défini à
l’avance.
Une entreprise américaine (A) dispose également d’un
excédent de trésorerie, de 1 M EUR, pour une période de 6 mois.
Elle souhaiterait disposer de la contre valeur en USD des 1 M
EUR pendant ces 6 mois, sans s’exposer non plus au risque de
change.
Les deux entreprises, mises en relation par leurs banques
respectives, décident de conclure le jour même un swap de
change EUR/USD à 6 mois, pour un montant nominal de
1 M EUR.
D’après les conditions de marché du moment, le cours spot de
l’euro par rapport au dollar est SEUR/USD = 1,4500 et le cours à
terme à 6 mois est F 6 mois = 1,4580. Au cours spot du
moment, qui sert de référence à la mise en place du swap, celui-
ci portera bien sur le même nominal : 1 M EUR.
EUR/USD
Déroulement de l’opération de swap :
• à la date t : L’entreprise E échange ses 1,45 M USD contre
les 1 MEUR de l’entreprise A, et vice versa. Cela revient bien à
dire que E vend au comptant 1,45 MUSD au cours spot pour
récupérer 1,45/1,45 = 1 M EUR. L’entreprise A fait de même en
vendant 1 M EUR aux mêmes conditions, et se retrouve avec 1 ×
1,45 = 1,45 M USD.
Bibliographie
QCM
Correction
Introduction
Les produits dérivés sont des outils précieux en matière de gestion des
risques et constituent certainement l’une des plus importantes
innovations financières du XXe siècle. Le terme de « marchés dérivés »
désigne l’ensemble des marchés, qu’ils soient de gré à gré ou organisés,
sur lequel s’échangent des produits financiers, à terme fermes ou
optionnels, ainsi que des contrats d’échange appelés swaps. Ces
instruments financiers servent à se protéger contre le risque de variation
des prix d’autres actifs financiers, monétaires ou physiques, appelés sous-
jacents (ces actifs peuvent être des matières premières, des titres, des
taux d’intérêt, des indices ou des devises…).
Ainsi, en concluant un contrat à terme, ou en achetant un future sur
une devise, il est possible de se garantir aujourd’hui un taux de change
certain pour une opération de change future. Grâce à une option de vente
sur le blé, un agriculteur peut se garantir un prix de vente minimum pour
sa production, et ce bien avant que sa récolte n’ait eu lieu.
Les produits dérivés jouent un rôle d’assurance ou de couverture, et les
marchés de produits dérivés permettent à ceux qui veulent se protéger de
transférer leur risque sur une ou plusieurs contreparties prêtes à
l’assumer. De la même façon qu’il ne peut y avoir d’assurance sans
assureur, il ne peut y avoir de marchés dérivés sans spéculateurs pour
assumer le rôle de contrepartie dans le transfert des risques. Comme le
font remarquer les auteurs du Précis Dalloz de Droit financier : « un
instrument dérivé a en principe simultanément cette double fonction de
couverture et de spéculation suivant la position prise par l’investisseur, i.
e suivant que l’investisseur est acheteur ou vendeur du titre dérivé. En
effet, un opérateur ne peut accéder à un mécanisme de couverture que
parce que, symétriquement, un autre opérateur s’est engagé dans une
démarche différente de nature spéculative ».
Depuis les années 1970 et la globalisation économique et financière,
les risques auxquels font face les acteurs se sont accrus, et la nécessité de
les couvrir a contribué au développement exponentiel des marchés
dérivés, notamment des marchés organisés (qui sont des bourses privées)
tels que le CME (Chicago Mercantile Exchange) ou le CBOT (Chicago
Board of Trade) qui ont été les premiers marchés organisés sur matières
premières, céréales et produits de change et de taux, ou plus récemment
le LIFFE (London International Financial Futures and options
Exchange, compartiment londonien de notre bourse NYSE-Euronext),
l’Eurex (European Exchange, marché germano-suisse) ou les marchés
dérivés asiatiques comme le Shanghai Futures Exchange (SHFE) ou le
SGX-DT en Thaïlande. Toutes ces places boursières sont en concurrence
entre elles, et chacune tente de proposer les produits les plus attractifs
pour augmenter la liquidité de leur marché. Pour autant, les marchés de
gré à gré continus à être très actifs, car il est possible sur ces marchés
d’obtenir des conditions plus souples de couverture du risque.
Nous nous concentrerons dans ce chapitre sur deux produits financiers
dérivés qui permettent de gérer efficacement le risque de change. Ce sont
les swaps et les contrats à terme ferme sur devises. Nous analyserons en
détail les produits optionnels dans le chapitre suivant.
Les marchés de gré à gré ou OTC traitent des dérivés sur mesure et
négociés de manière bilatérale. Les échéances et les montants sont
adaptés aux besoins des agents, et les prix auxquels se font les
transactions sont négociés entre les parties. Même si elles ne sont pas
réglementées, les modalités de transactions sont souvent régies par des
usages ou bien, et c’est de plus en plus le cas, par des contrats spécifiques
(notamment des contrats cadres). Ces produits échappent toutefois à toute
réglementation d’autorité de tutelle (telle que l’AMF) et comporte de ce
fait des risques importants de défaut. Les principaux marchés de gré à gré
sont des marchés interbancaires sur lesquels s’échangent des devises et
des instruments de taux.
Les marchés organisés se caractérisent principalement par des produits
standardisés (standardisation au niveau des quantités, des qualités, des
dates et des lieux de livraison), des positions négociables en continu (il
est possible d’acheter et de revendre à n’importe quel moment le produit
dérivé pendant la journée de cotation), ainsi que par l’existence d’une
chambre de compensation qui se porte contrepartie de chacun des
intervenants.
Enfin, les marchés réglementés sont des marchés organisés sur lesquels
les opérations se réalisent selon des règles et procédures édictées et
contrôlées par des autorités de tutelle et qui garantissent la bonne fin des
opérations. Il en résulte un niveau de liquidité et de sécurité a priori bien
supérieur à celui des marchés de gré à gré.
Même si, sur les marchés, le volume des swaps de devises est moins
important que celui des autres produits de couverture de gré à gré,
l’intérêt pour ce type de produits a été grandissant au cours des trente
dernières années. Les institutions financières, les organismes d’État
(Caisses de retraites, Trésor Public…) et les entreprises (essentiellement
multinationales) ayant des investissements directs à l’étranger sont les
principaux utilisateurs des swaps de devises.
L’expansion du marché des swaps en général (swaps de devises ou de
change, mais également swaps de taux d’intérêt ou d’actifs) est due aux
avantages que ces produits procurent en matière de gestion de trésorerie
ou de portefeuilles, mais également en tant qu’instruments de couverture
du risque. Les swaps de devises permettent notamment aux acteurs de :
Il s’agit d’un instrument dérivé de change créé par les banques, destiné
à couvrir le risque de change sur une devise partiellement ou non
convertible et qui ne se traite donc pas sur un marché de change à
terme (en général à cause de restrictions réglementaires). Négocié de gré
à gré, le NDF reprend le principe d’une opération de change à terme
(forward), sans toutefois entraîner de livraison effective de la devise à
l’échéance. L’opération à terme débouche sur le paiement net dans une
devise convertible (généralement l’USD) correspondant à l’écart entre le
cours à terme contractuel et le cours effectif au comptant.
Les NDF ont la particularité d’être négociés hors de la juridiction des
autorités dont relèvent les monnaies concernées, et leur tarification n’est
pas tributaire des taux d’intérêt locaux.
L’Asie constitue la majeure partie de l’activité mondiale dans le
compartiment over the counter des NDF. Apparus au milieu des années
1990 avec le durcissement des contrôles après la crise asiatique, ils ont
constitué une alternative au marché à terme classique pour les
investisseurs étrangers exposés à une monnaie locale ne pouvant être
traditionnellement couverte.
Même si les statistiques ne sont pas entièrement fiables, comparables
et homogènes, les résultats des enquêtes et les estimations des teneurs de
marché permettent un classement sommaire des NDF en fonction des
monnaies.
Tableau 3 : Les Non Deliverable Forward en Asie
Le principe des contrats futures est le même que les contrats OTC :
garantir un taux de change fixé à l’avance pour une transaction future sur
devises.
Les futures sont des produits standardisés, qui s’échangent sur
différentes places boursières spécialisées dans les produits dérivés. Les
acteurs se porteront acheteurs ou vendeurs de futures selon la position
qu’ils ont sur la devise principale du future. Par exemple, notre
importateur (exemple 4) qui désire acheter 100 000 USD dans 3 mois en
contrepartie d’EUR, se portera vendeur de futures à échéance 3 mois sur
la paire EUR/USD (ou acheteur de futures sur la paire USD/EUR
puisqu’il désire acheter la devise principale du future, ici l’USD).
Symétriquement, notre exportateur, qui désire s’assurer un prix de vente
à 3 mois pour ses USD, sera acheteur de futures échéance 3 mois sur
EUR/USD, ou vendeur de futures USD/EUR puisqu’il désire acheter des
EUR à un taux garanti.
Le nombre de contrats futures à vendre ou acheter dépendra de la
« taille » de chaque contrat, i. e du montant de devises couvertes par un
contrat. Si par exemple chaque contrat sur USD/EUR porte sur 10 000
USD, notre importateur devra se porter acheteur de 10 contrats (10 ×
10 000 = 100 000 USD qui est le montant qu’il désire couvrir contre le
risque de change).
La cotation des futures est donnée par le marché tous les jours en
continu. Celle-ci exprime le cours de change futur garanti par le contrat.
Les cotations des contrats futures sont exprimées en fourchette (bid-ask)
selon que l’opérateur qui cote est acheteur de la paire de devise (et donc
celui qui cherche à se couvrir vendeur) ou bien vendeur de cette paire. Le
tableau 5 ci-dessous donne un exemple de cotation sur le future
CAD/USD affichées à Chicago le 22 juin 2011. La cotation n’apparaît
pas en fourchette, mais en valeur moyenne (MID) sur une journée.
Ce contrat à terme porte sur un montant 100 000 CAD. Pour ce future,
il existe plusieurs lignes de cotations correspondant à des échéances
différentes. La cotation classique est la cotation à l’incertain de la devise
principale du marché (ici l’USD) : le 22 juin 2011, la valeur du future
CAD/USD échéance juin 2012 s’est établie à la clôture à 1,04470, soit 1
CAD contre 1,0447 USD.
Tableau 5 : La cotation Globex du future CAD/USD
sur CME le 22 juin 2011
CAD/USD Future on CME
Date échéance Open High Low Last Vol
Sep’11 1,05820 1,05920 1,04790 1,05290 76467
Dec’11 1,0552 1,05650 1,04540 1,05100 338
Mar’12 1,04620 1,04770 1,04430 1,04430 40
Jun’12 1,04470 1,04470 1,04470 1,04470 1
Sept’12 1,04850 1,04850 1,04850 1,04850 1
Dec’12 - - - 1,02890 -
Source : Tradingcharts,
http://futures.tradingcharts.com/marketquotes/EC.html
Si vous désirez vous couvrir aujourd’hui (22 juin 2011) sur la vente
dans 6 mois de 200 000 CAD contre USD, vous allez vous porter
vendeur de 2 contrats CAD/USD échéance décembre 2011. Le taux de
change auquel sera garantie la transaction à terme va dépendre du
moment de la journée où vous avez passé votre ordre de vente. Si vous
l’avez passé en tout début de journée, il y a de fortes chances pour que
vous ayez bénéficié d’un taux garanti peu éloigné du cours d’ouverture
(1,05520). Si votre ordre est passé en fin de journée, il l’aura été à un
cours proche du cours de clôture (1,05100). Le cours a évolué tout au
long de la journée entre 1,04540 et 1,05650 (plus bas et plus haut
constatés).
Imaginons que vous ayez vendu vos 2 futures au taux de change
garanti de clôture 1,0510 USD pour 1 CAD. Vous vous assurez ainsi, si
vous conservez le titre jusqu’à l’échéance, de vendre 200 000 CAD
contre 200 000 × 1,0510 USD et donc de récupérer en décembre 2011 la
somme de 210 200 USD.
Dans la majorité des cas, le dénouement des contrats à terme ferme sur
devises intervient avant leur échéance, par liquidation de la position (i. e
acquisition – ou cession – d’un même nombre de contrats identiques que
ceux conclus à l’origine). L’opération se solde donc soit par un
encaissement, soit par un paiement selon que la prévision de l’opérateur
se réalise ou non. Les raisons diffèrent selon les opérateurs.
Ceux qui ont un réel besoin de couverture peuvent choisir de dénouer
leurs opérations avant le terme pour plusieurs raisons : par exemple, s’ils
pensent que l’évolution des cours futures, qui leur a été jusqu’alors
favorable, pouvait se renverser. Ils espèrent ainsi tirer partie de
l’évolution parallèle des cours au comptant en s’exposant aux
fluctuations de change. Ils peuvent également ne plus avoir besoin de
cette couverture : si notre importateur de yachts ne reçoit pas sa livraison
à temps, il n’aura pas à régler sa commande, et sa couverture devient
inutile.
Les autres, ceux qui spéculent sur le marché à terme pour tirer partie
des évolutions de cours, dénoueront avant terme afin de ne pas avoir à
livrer ou encaisser la devise, et choisiront le moment le plus favorable
pour dégager le maximum de gains. Reprenons l’exemple de notre
importateur de yachts.
Imaginons qu’au lieu de conserver jusqu’au 18 septembre sa position
acheteur d’EUR, l’importateur choisisse de dénouer sa position le 22 juin
2011. Le jour même, il se porte vendeur de 800 contrats EuroFX
échéance 18 septembre 2011. Il « dénoue » sa position puisqu’il est alors
à la fois acheteur (il l’est depuis le 18 juin) et vendeur (seulement depuis
aujourd’hui 22 juin) de 800 contrats EuroFX échéance 18 septembre.
Pour la chambre de compensation, qui met face à face les acheteurs et les
vendeurs pour les mêmes contrats, tout se passe comme s’il était sa
propre contrepartie dans les deux opérations.
Que gagne l’importateur à dénouer sa position ce jour-là ? Exactement
la somme des gains ou pertes réalisés sur chaque contrat, soit
-625 + 537,50 + 2 737,50 +1 125 = 3 775 USD par contrat, qui est le
solde de son compte au 22 juin.
Exercices
Exercice 1
Exercice 2
Une entreprise française : doit emprunter 100 000 USD pour une
période de 3 ans. Sa banque lui propose de les lui prêter au taux rUSD
= 3 % alors qu’elle propose pour les emprunts en euros : rEUR = 4,50 %.
Une entreprise américaine qui désire emprunter (au même moment) la
même somme mais en EUR, (soit 85 000 € au taux de change comptant
USD/EUR = 0,85). Sa banque lui propose de les lui prêter au taux t EUR
= 7 % alors qu’elle propose r$SUD = 1,5 % sur les emprunts libellés en
USD.
Les deux entreprises décident de contracter un swap de devises. Elles
se sont mises d’accord sur les taux d’intérêts du swap, qui correspondent
à un partage des différentiels d’intérêt dans les deux pays sur la base de
« 60 %-40 % » en faveur de l’entreprise américaine. Pour l’opération de
swap, elles passent par une banque qui sécurisera les opérations, et
prélèvera au passage 0,1 % de commission annuelle (payée pour moitié
par chaque partie).
1. Expliquez la différence entre un swap de devises et un swap de
change
2. Évaluez les gains à l’échange en comparant les taux d’intérêt sur les
emprunts dans les 2 pays. Si les entreprises sont tombées d’accord pour
se partager « 60-40 » ces gains, quels échanges de taux vont être mis en
place dans le cadre du swap ? portant sur quels montants ?
3. Représentez graphiquement les flux (intérêts et capital) entre les
deux sociétés et leurs banques, et les deux sociétés dans le cadre du swap.
4. Représentez dans le tableau ci-dessous les flux annuels (emprunt et
swap) pour l’entreprise française. En déduire le taux d’intérêt réel de son
emprunt. L’entreprise est-elle gagnante dans l’opération de swap ?
Opération Date 0 1 an 2 ans 3 ans
Emprunt bancaire
Intérêts à sa banque
Swap
Reçoit de A le principal
Reçoit de A les intérêts
Verse à A
Paye les intérêts à A
TOTAL
Exercice 3
Introduction
Les premières options de change sont apparues dans les années 1980
sur la place boursière de Chicago, mais les produits optionnels sur les
denrées agricoles ou les matières premières existaient déjà depuis
plusieurs décennies. Il existe de nos jours, comme pour les contrats à
terme ferme, des produits optionnels portant sur une large palette de
sous-jacents.
Tout comme les contrats à terme, les options sur devises peuvent être
négociées de gré à gré ou bien sur des marchés organisés, ces deux types
de marchés répondant à des demandes différentes de la part des
investisseurs.
Les options procèdent d’une logique similaire à celle de l’assurance : à
la différence d’un contrat à terme qui oblige les deux parties à s’exécuter
selon les termes du contrat, une option confère, à celui qui l’achète, un
droit, mais pas une obligation de faire une transaction (achat ou vente)
sur une devise à un certain moment et à un certain prix.
Simples dans leur principe d’origine (nous analyserons les options de
base dites plain vanilla pour bien comprendre leur fonctionnement), les
options ont, grâce à l’innovation financière effrénée de ces dernières
années, pris des formes de plus en plus complexes. Cette sophistication a
permis d’aboutir à toute une gamme de nouveaux produits optionnels,
dits « exotiques », ou encore de deuxième, voire de troisième génération.
L’innovation financière a été particulièrement importante sur les marchés
de gré à gré, où les produits peuvent avoir des caractéristiques sur
mesure : l’imagination, parfois débordante, des banquiers,
mathématiciens et économistes – financiers a accouché de produits non
seulement complexes mais également parfois étranges, dont le
fonctionnement reste incompréhensible pour la grande majorité des
utilisateurs, que ce soit les entreprises ou même les institutionnels… Cela
explique que les entreprises, et surtout les PME, ont peu recours aux
options sur devises (cf. chapitre 7, données BRI 2010), d’autant plus que
la plupart des options comportent un prix d’achat (appelé prime) qui peut
être dissuasif.
1. Définitions
Une option sur devises est un titre financier que l’on peut acheter et
vendre sur un marché boursier ou bien sur le marché interbancaire (gré à
gré). Il confère à son détenteur le droit, mais non l’obligation, d’acheter
ou de vendre une certaine quantité de devises (le sous-jacent) à un prix et
une date convenus à l’avance.
Tableau 1 : Droits et obligations des acheteurs et vendeurs
d’options
CALL PUT
(option d’achat) (option de vente)
L’acheteur d’un CALL a le droit d’acheter L’acheteur d’un PUT a le droit de vendre
un certain montant de devises à un cours un certain montant de devises à un cours
ACHETEUR
convenu et à la date d’échéance fixée. Il convenu et à la date d’échéance fixée. Il
paie une prime en contrepartie. paie une prime en contrepartie.
VENDEUR Le vendeur d’un CALL a l’obligation Le vendeur d’un PUT a l’obligation
de livrer un certain montant de devises, au d’acheter un certain montant de devises, au
cours convenu et à la cours convenu et à la
date d’échéance fixée. Mais il n’y est tenu date d’échéance fixée si l’acheteur exerce
que si l’acheteur lève son option, i. e s’il droit de vente. Il reçoit une prime en
exerce son droit d’achat. Il reçoit une prime contrepartie.
en contrepartie.
La définition même d’une option met en avant ce qui fait son intérêt :
contrairement aux contrats à terme, les options sur devises n’obligent pas
ceux qui les ont acquises à vendre ou acheter la devise sous-jacente (i.e à
« exercer » leur option), leur laissant ainsi la possibilité de bénéficier de
fluctuations favorables des taux de change. En revanche, le vendeur de
l’option n’a lui pas le choix : il devra s’exécuter si l’acheteur exerce son
droit sur la devise. Ce type de relation bipartite entre l’acheteur et le
vendeur d’une option est similaire à celle d’un assuré avec son assureur.
L’acheteur d’une option s’assure un prix maximum ou minimum pour
une transaction sur devises, prix qui est garanti par le vendeur de
l’option. Le premier couvre son risque en le transférant sur le second.
Comme pour toute assurance, le risque supporté par le vendeur doit être
rémunéré, c’est pourquoi les options sont « payantes » et le prix d’une
option est appelé la prime (ou encore le premium). Cette prime est payée
par l’acheteur au vendeur au moment de l’acquisition de l’option. Son
montant va dépendre du cours garanti (appelé prix d’exercice de l’option
ou encore strike), du cours au comptant au moment de l’opération, de
l’échéance de l’option (la maturité), mais également de la volatilité des
marchés (de devises et de taux d’intérêt) et du type d’option souhaitée.
Une option permettant d’acheter une devise (contre une autre) à un
prix maximum garanti est appelée option d’achat ou encore CALL.
Symétriquement, une option permettant de vendre une devise est appelée
option de vente ou encore PUT.
Que ce soit une option d’achat (CALL) ou une option de vente (PUT),
toute option est définie précisément par les points résumés dans le
tableau 2 suivant :
Tableau 2 : Les caractéristiques d’une option sur devises
OPTION SUR DEVISE
La taille du
Est stipulée la paire de devises sur laquelle portera l’option, ainsi que le montant
contrat et la
couvert. Par exemple, un CALL sur USD/EUR de nominal 100 000 USD permettra à
nature de la
l’acheteur du CALL de pouvoir acheter 100 000 USD qu’il paiera en EUR. Le vendeur
devise
du CALL va donc être obligé, si l’acheteur exerce son option, de vendre les USD, et en
sous-
contrepartie d’acheter les EUR. Le raisonnement est symétrique pour un PUT.
jacente
Les options de gré à gré peuvent être négociées pour des échéances sur mesure, tandis
La durée de que les options standardisées proposent des échéances fixes qui peuvent aller de 1 mois à
couverture 18 mois. Ainsi un PUT sur USD/EUR échéance 30 avril 2012 permet à son acquéreur de
(maturité) se garantir le droit de vendre des USD à un cours garanti jusqu’au 30 avril 2012 (si
l’option est de type américain) ou au 30 avril (si le PUT est européen).
Le prix d’exercice de l’option est une variable essentielle du contrat d’option. Pour un
CALL USD/EUR il représente le cours maximum auquel l’acheteur du CALL aura le
Le cours de droit d’acheter les USD. Pour un PUT sur USD/EUR, il représente le cours minimum
change auquel l’acheteur du PUT aura le droit de vendre ses USD.
garanti Un CALL sera d’autant plus intéressant que le prix d’exercice est faible, tandis que ce
sera l’inverse pour un PUT : plus le prix d’exercice sera élevé, plus le PUT lui garantira
un prix de vente intéressant.
Le montant de la prime est payée par l’acheteur au vendeur de l’option au moment de
l’achat du titre et n’est pas recouvrable même si l’acheteur n’exerce pas sont option à
Le prix de l’échéance62. Elle est calculée en fonction du cours de couverture recherché, du type
l’option d’option (américaine ou européenne, CALL ou PUT) et de la maturité de la devise. Ce
coût peut être relativement élevé : comme la prime rémunère le risque supporté par le
vendeur, elle sera d’autant plus élevée que le risque sera important.
Les Une option américaine, pourra être exercée à tout moment jusqu’à la fin de vie de
modalités l’option ; une option européenne seulement à l’échéance.
d’exécution C’est l’acheteur de l’option qui déclenche ou non le processus d’assurance (puisque c’est
lui qui décide de l’exercer ou non) en fonction du prix d’exercice et du cours au moment
de l’exercice.
Un PUT sera exercé s’il est plus intéressant de vendre au cours garanti plutôt qu’au
cours du jour (si le prix d’exercice est supérieur au cours de change à l’échéance), un
CALL sera exercé s’il est plus intéressant d’acheter au prix d’exercice plutôt qu’au taux
de change du moment (si le prix d’exercice est inférieur au cours de change à
l’échéance).
Il est ainsi possible de trouver des Call et des Put portant sur la même
paire de devises pour des maturités plus ou moins longues et/ou des prix
d’exercice différents. Le prix de ces options (la prime) sera plus ou moins
élevé en fonction de ces paramètres, et plus précisément de la qualité de
la couverture qu’ils confèrent (cf. 3 :les déterminants de la prime de
l’option). [1]
Les options (Call ou Put) peuvent être négociées de gré à gré (elles ont
alors comme tout produit OTC des caractéristiques sur mesure,
notamment en terme de montant garanti, de date et de prix d’exercice). Il
est également possible de négocier des options sur des marchés
réglementés ou organisés (elles sont alors normalisées), et les
transactions passent par une chambre de compensation qui assure la
liquidité et le bon fonctionnement du marché.
Nous ne détaillerons pas cet outil dans ce chapitre, car son mode de
fonctionnement s’apparente aux contrats COFACE avec intéressement
déjà présentés dans le chapitre 6. Le change à terme avec intéressement
se trouve à mi-chemin entre une couverture à terme classique et une
option : il permet d’être couvert en cas de variation défavorable de la
devise, et de pouvoir profiter à l’échéance, mais seulement pour partie,
d’une évolution favorable de cette devise. En contrepartie, le cours
garanti par le contrat à terme sera moins favorable par rapport au cours
forward théorique. Les modalités et niveaux d’intéressement sont fixés à
la mise en place du contrat et dépendent du niveau de cours garanti
souhaité.
La gestion des risques dans leur ensemble est devenue, avec les
nouvelles règles prudentielles, un objectif primordial. Les options plain
vanilla, trop simples dans leurs mécanismes, ne suffisent plus à répondre
aux besoins de plus en plus importants et pointus de ces utilisateurs en
matière de gestion du risque, notamment des risques financiers. De
nouveaux produits ont répondu à cette demande depuis, que l’on appelle
les options de deuxième génération. Il ne serait pas possible de toutes les
citer, d’autant plus que des montages complexes d’options confidentiels
existent également sur les marchés de gré à gré. Nous pouvons cependant
en donner quelques exemples (d’autres illustrations seront proposées
dans le chapitre 9), en négligeant consciemment de parler des options qui
ont été élaborées à des fins purement spéculatives, comme les options
digitales, les options one or double touch, etc.
Une option à barrière est une option européenne de gré à gré, dont
l’existence est conditionnée par l’évolution du cours de change (pendant
la durée de vie de l’option) par rapport à un seuil, fixé par l’acheteur de
l’option en accord avec le vendeur. C’est ce seuil qui est appelé barrière.
Ainsi, une option à barrière activante (option In) ne sera exerçable à
l’échéance que si au moins une fois au cours de la vie de l’option, le spot
a atteint ou dépassé une barrière activante (on dit qu’il touche la
barrière).
Au contraire, une option à barrière désactivante (option Out) cessera
définitivement d’exister si, à un moment donné au cours de la vie de
l’option, le spot touche une barrière désactivante[6].
Comme les barrières restreignent les droits liés à la détention de
l’option, la prime sera généralement inférieure à celle d’une option
classique présentant les mêmes caractéristiques.
Par convention, on nomme les options à barrière en associant le type
de l’option au type de barrière (In/Out). Les principaux types d’options
sont :
Les options « Knock » : une option à barrière est dite
« Knock » si la barrière est en dehors de la monnaie (par
rapport au spot). Par exemple, un « Call EUR Put USD Knock
In » désigne un Call EUR contre USD avec une barrière
activante à la baisse.
Les options « Kick », ou « Reverse Knock » : une option à
barrière est dite « Kick » si la barrière est dans la monnaie (par
rapport au spot). Par exemple, un « Call EUR PUT USD Kick
Out » désigne un Call EUR contre USD avec une barrière
désactivante à la hausse.
Graphique 14
Les profils des options Kick-In sont les mêmes que ceux des options de
change classiques, à la condition que la barrière soit touchée. Si elle ne
l’est pas, l’opérateur ayant pris position pour couvrir une opération sous-
jacente ne bénéficiera pas de la couverture de change. Pour un simple
investisseur en option, celui-ci perd le bénéfice du gain qu’il aurait
réalisé avec une option classique, de mêmes caractéristiques.
Conclusion
Bibliographie
QCM et exercices
Exercice 1
Le 1er avril 2011, la société IBN à Paris reçoit une commande de son
client néo-zélandais pour un montant de 500 000 NZD payable à 3 mois.
Le directeur financier de la firme IBN craint une éventuelle dépréciation
du NZD. En lecteur averti des journaux financiers, vous disposez des
infos suivantes :
Cours spot acheteur/vendeur au 1er avril 2011 :
USD/EUR 1,0646/1,0650
USD/NZD 2, 0594/2,0623
1- Pour se couvrir face à une variation du NZD, la société IBN décide
de souscrire à un contrat d’option « américaine » standardisée avec sa
banque au prix d’exercice NZD/EUR = 0,5167 Quel avantage procure
une option à l’américaine par rapport à une option européenne ? Quel
type d’option va-t-elle acheter ?
2- Le 2 mai 2011, le NZD s’échange au cours suivant : EUR/NZD
1,9242/1,9258 Que fait l’entreprise ? Exerce-t-elle son option ? Pour
quelles raisons ?
Exercice 2
Exercice 3
Tous ces titres bénéficient d’un statut fiscal privilégié. Ils offrent de
nouveaux avantages aux emprunteurs et investisseurs, et rendent les
euro-émissions plus attractives. Ainsi pour les spéculateurs, des
obligations indexées sur l’or ou sur les matières premières sont parfois
proposées.
Compte tenu du montant des sommes en jeu, le montage d’une euro-
émission est réalisé par un syndicat bancaire. On dénombre trois phases :
la préparation de l’émission, la constitution du syndicat et le placement
des titres. L’ensemble des opérations peut être relativement rapide (5
semaines) selon la durée des négociations entre l’emprunteur et
l’émetteur, et selon la facilité ou non à placer les titres auprès des
investisseurs internationaux.
La croissance des eurocrédits a été très forte dans les années 1970. Ce
sont les États ou entreprises publiques qui y avaient recours. Puis, avec la
crise de l’endettement des années 1980 (problème de la dette mexicaine
en 1982 par exemple), l’essor des eurocrédits a été stoppé. Cependant,
avec les mouvements de fusions et d’acquisitions d’entreprises, le
marché des eurocrédits a vu ses volumes augmenter. Dès 1987, le marché
a retrouvé le volume des crédits accordés au début de la décennie. Des
entreprises du secteur énergétique ou du secteur des transports font
souvent appel à ce type de financement. Eurotunnel, par exemple, avait
emprunté 6,8 milliards de livres sterling en 1990. Ces emprunts
permettent aux entreprises de financer leur besoin en fonds de roulement,
de substituer des prêts courts à des prêts longs si les taux des premiers
augmentent, et de manière générale de financer les opérations
industrielles et commerciales internationales. Pour les États, les emprunts
en euroscrédits leur permettent de financer les déficits de balance de
paiements. La souplesse des tirages est un avantage offert par les
eurocrédits. Au cours de la crise asiatique (1995-1997), un recul a été
enregistré car les marchés d’obligations internationales offraient des
conditions plus avantageuses ; puis en 1998, suite aux opérations de
concentration dans différents secteurs dans les pays industrialisés,
opérations qui nécessitent la mobilisation rapide d’un montant important
de capitaux, la demande d’eurocrédit est repartie à la hausse pour
atteindre 2 770,02 milliards de dollars en 2007.
Tableau 5 : Montant des crédits syndiqués en milliards de
dollars
Années Montant des crédits syndiqués
1995 703.34
2000 1 273,97
2005 1 725,1
2006 2 064,01
2007 2 770,02
2008 1 470,95
2009 1 022,58
2010 1 734,79
Source : BRI
En 2008, suite à la crise des subprimes, le montant des crédits
syndiqués s’est fortement contracté, de 2 770,02 milliards de dollars en
2007 à 1 470,95 milliards de dollars en 2008, et 1 022,58 milliards en
2009. Puis en 2010, la tendance est repartie à la hausse et ce sont
1 734,79 milliards de dollars de crédits syndiqués qui ont été demandés.
Les notes émises sans garantie ont pris la forme de billet de trésorerie
(euro commercial paper). Le marché de l’euro commercial paper est
localisé à Londres. Il est composé de billets de trésorerie à court terme
(un jour par an), titres émis par des entreprises non financières, sans
garantie bancaire. Ce sont des billets au porteur dont le taux de référence
est le LIBOR ou le Libid. Le coût peut être différent selon la qualité de
l’emprunteur. L’intérêt réside pour l’entreprise d’obtenir un financement
peu onéreux. Les commissions sont réduites, la banque est juste tenue de
chercher un prêteur disposé à acheter le billet, sans qu’elle soit tenue d’y
suppléer. On dit alors qu’elle cherche sur la base du best effort, sans
garantie de résultat.
Il est très difficile d’isoler le marché de l’euro papier commercial, au
sens strict, des marchés de billets de trésorerie nationaux, car sur les
marchés nationaux de titres à court terme interviennent également des
investisseurs étrangers. L’internationalisation croissante des marchés, qui
se manifeste par l’internationalisation des agents qui achètent, vendent,
ou négocient des titres, a pour conséquence de réduire la distinction qui
existe entre marchés des titres à court terme nationaux et marchés des
titres à court terme internationaux. L’euro papier commercial, tout
comme aux États-Unis le commercial paper, est acheté par des non-
résidents qui cherchent à diversifier leur placement. Des émetteurs non-
résidents, des entreprises cherchant à accroître leur source de
financement par exemple émettent des titres sur le marché des billets de
trésorerie, qui, de facto, devient un marché totalement internationalisé.
Enfin, à Paris, si la quasi-totalité des émissions se fait en euros, il est
possible de libeller des émissions dans une autre monnaie.
Soulignons qu’il est actuellement prévu de réunir les deux marchés
domestiques importants, à Paris et à Londres, de titres à court terme, afin
de développer un marché européen unifié. Les banques qui présenteraient
des programmes dans lesquels les informations statistiques et la
présentation financière seraient « normées », se verraient accorder un
label STEP (Short term european paper) par les banques centrales en
Europe. Ce projet concerne le marché de l’euro papier commercial qui
devrait tendre vers une harmonisation des pratiques d’émission à celles
des marchés nationaux. Le but est de former un marché totalement unifié.
Conclusion
Correction
Q1 : Les monnaies les plus utilisées pour les émissions euro-
obligataires sont :
– le dollar, l’euro, le franc suisse FAUX
– le dollar, l’euro, le yen VRAI
(Les autorités financières helvétiques privilégient les émissions
étrangères sur la place de Zurich).
Q2 : Les emprunteurs privilégient le recours aux émissions
d’obligations étrangères pour :
– accroître leur notoriété VRAI
– lever des montants conséquents VRAI
– bénéficier de taux d’intérêt plus élevés FAUX
Q3 : Les obligations étrangères partagent-elles avec les euro-
obligations, l’exemption de retenue à la source de la part du fisc du
pays de l’emprunteur ?
– VRAI
– FAUX
Q4 : Une entité publique qui va être privatisée et qui sera cotée en
Bourse, peut s’adresser aux investisseurs :
– sur le marché des actions internationales VRAI
– sur le marché euro-obligataire FAUX
– sur le marché de l’euro-crédit FAUX
Q5 : Les ADR sont des certificats de dépôts émis :
– aux États-Unis VRAI
– en Europe FAUX
– à Hong-Kong et à Tokyo FAUX
Q6 : Ils peuvent avoir pour contrepartie, les titres d’une :
– société américaine FAUX
– société britannique VRAI
– société brésilienne VRAI
Q7 : Les euronotes empruntent aux euro-obligations plusieurs
caractéristiques :
– ce sont des titres à court terme FAUX
– ce sont des titres liquides et négociables VRAI
– ce sont des titres garantis FAUX
Q8 : Dans le montage d’un eurocrédit, le taux d’intérêt est
obligatoirement le LIBOR
– FAUX
Q9 : L’euro papier commercial supprime la commission de garantie
versée au syndicat bancaire
– VRAI
– FAUX
Q10 : Les euro-effets à moyen terme ont par rapport aux euro-
émissions, une commission de placement plus élevé
– FAUX
– VRAI
Questions de cours
Introduction
1.1. Le transfert
1.2. Le chèque
La lettre de change est un billet émis par l’exportateur (le tireur) qui
ordonne à l’importateur (le tiré), ou bien à son banquier, de payer une
somme précise, à une date fixée.
Pour pouvoir être négociée, la traite doit indiquer : l’ordre de payer
une certaine somme, si elle est payable à vue ou à échéance précisée, si
elle est payable à ordre ou au porteur. Elle doit être établie par écrit et
signée par le tireur. Il existe des traites à vue et des traites à terme (30, 60
ou 90 jours), des traites simples où aucun document n’est joint à la traite
et des traites documentaires qui sont plus souvent utilisées dans les
opérations de commerce international que les précédentes.
Ces moyens de paiement peuvent remplir également une fonction de
crédit. Tout dépend des délais. Ce sont des écrits qui indiquent que
l’importateur doit payer une somme déterminée à un bénéficiaire
(l’exportateur en général ou à un tiers désigné). Si la lettre de change
n’est pas à vue mais à terme, alors l’exportateur accorde un crédit à
l’importateur. La traite ou la lettre de change deviennent un ordre de
paiement à l’échéance du crédit.
Enfin, il faut souligner qu’au niveau européen, il existe le projet SEPA
(Single Euro Payment Area) qui a pour objet de créer une gamme unique
de moyens de paiements en euros, commune à l’ensemble des pays
européens, ce qui va permettre à tous les opérateurs (ménages,
entreprises…) d’effectuer des paiements dans les mêmes conditions.
Tous les pays de l’Union européenne, même ceux n’ayant pas l’euro
comme monnaie, plus Monaco, la Suisse, le Lichtenstein, la Norvège et
l’Islande sont membres du SEPA.
On peut ainsi lire sur le site[2] du comité national SEPA en France, les
changements attendus pour les entreprises, concernant cette
harmonisation des moyens de paiement au niveau européen.
Encadré 1 : L’harmonisation des moyens de paiement en
eurospe
Les entreprises actives dans plusieurs pays au sein de l’espace
SEPA étaient jusqu’à présent obligées de gérer des comptes dans
tous ces pays, avec des règles et des formats différents pour
initier et recevoir des paiements sur ces comptes. Le projet SEPA
leur permet de simplifier fortement la gestion des paiements en
leur offrant la possibilité, si elles le souhaitent, de centraliser
leurs opérations sur un seul compte qui peut être localisé dans
n’importe quel pays au sein de l’espace SEPA. Les relations des
entreprises avec leurs partenaires (clients/fournisseurs) en sont
ainsi simplifiées.
Les entreprises actives en dehors de l’espace SEPA
bénéficient également du fait que les formats d’échange retenus
pour les paiements SEPA s’appuient sur les normes
internationales et que le projet SEPA permet ainsi d’établir une
certaine homogénéité de traitements entre les paiements SEPA et
les paiements internationaux. Par exemple, elles peuvent ainsi
utiliser un seul outil de gestion de leurs virements pour
l’ensemble de leurs créanciers européens (et potentiellement, à
terme, pour ceux localisés hors de l’Europe). Les paiements
SEPA permettent également la transmission de bout en bout
d’une information commerciale plus complète qu’aujourd’hui
puisque le motif d’opération est libellé sur 140 caractères (au
lieu de 31 dans le cas du virement national français).
Plus généralement, le projet SEPA se traduit par des gains de
productivité et des économies d’échelle pour les entreprises :
optimisation de la gestion des flux de trésorerie, simplification et
automatisation de la chaîne factures/paiements.
Le projet SEPA facilite également les opérations
transfrontalières pour les entreprises qui n’étaient pour l’instant
actives que sur un seul marché, ce qui renforce l’ouverture du
marché européen.
Les entreprises bénéficient aussi du renforcement de la
concurrence dans le secteur des paiements et de la modernisation
induite par le projet SEPA. Toutes les entreprises européennes
pourront ainsi avoir accès au meilleur niveau de service
disponible en eurospe.
Source : SepaFrance http://www.sepafrance.fr
Une traite avalisée est une traite dont le paiement est garanti par la
banque qui donne son aval (ou caution). La banque avaliste devra payer
la traite à l’échéance si le tiré ne peut pas payer.
Une traite avalisée (cautionnée par une banque ou autres) doit avoir
une échéance postérieure à sa date de création. Contrairement au chèque,
une traite avalisée peut être faite même en l’absence de provisions au
moment de sa création. C’est la banque avaliste qui doit payer la traite à
l’échéance si le tiré ne peut pas payer.
Inconvénients
Enfin le coût est relativement élevé, car quatre éléments sont à prendre
en compte : la commission de paiement et d’encaissement, la prime
d’assurance, la prime d’engagement, la prime de forfaitage.
Dans certains cas, l’entreprise exporte à partir d’un pays étranger dans
lequel elle s’est implantée. Elle peut profiter d’une réglementation fiscale
avantageuse en s’implantant dans des zones franches, ou zones
économiques spéciales par exemple. Elle peut avoir choisi de délocaliser
sa production pour profiter de faibles coûts salariaux, ou de compétences
spécifiques de la main-d’œuvre. Autant d’éléments qui justifient
l’existence de crédits de trésorerie afin de faciliter l’implantation
d’entreprises commerciales à l’étranger. Dès lors, l’entreprise peut
bénéficier du crédit de prospection, des crédits de mobilisation des
indemnités de sinistre et des crédits de financement de stocks détenus par
les exportateurs à l’étranger.
Les crédits de prospection permettent aux entreprises de financer
leurs investissements en prospection à l’étranger. Ils sont proposés par les
banques et par les organismes de soutien à l’exportation : la COFACE par
exemple, en France, les départements, ou les régions.
Ces crédits permettent de financer le budget de prospection agréé par
l’organisme de soutien. L’exportateur qui bénéficie d’un contrat
assurance-prospection auprès de la COFACE. (cf. I.3.1) peut en
bénéficier. Il obtient alors de sa banque un crédit qui lui permet de
financer tous les frais engagés pour prospecter de nouveaux marchés à
l’étranger. Ainsi, les frais tels que le salaire d’un commercial qui
entreprend la prospection, les déplacements, les frais de réception, l’achat
d’études, d’échantillons, la participation à des foires, des salons, etc.
peuvent être couverts par ce crédit, valable un an et qui peut être
renouvelé. Ces crédits prennent la forme de billet à l’ordre du banquier
ou d’acceptation par la banque.
La procédure est simple d’utilisation et rapide à mettre en œuvre.
Aujourd’hui, sur le site internet de la COFACE par exemple, l’entreprise
peut faire une demande en ligne.
En France, depuis janvier 2008, le processus d’instruction a été allégé.
Un certain nombre de mesures incitatives, comme l’amélioration de la
quotité garantie pour les « bons clients », et des conditions favorables aux
entreprises innovantes permettent à un plus grand nombre d’entreprise
d’en bénéficier.
Les crédits de mobilisation des indemnités de sinistre : là encore
intervient la COFACE. Ces crédits permettent aux entreprises
d’emprunter en présentant comme caution des indemnités que lui doit la
COFACE suite, par exemple, à un sinistre de non-paiement. Ces crédits
permettent de mobiliser les indemnités de sinistre dues par la COFACE,
dans deux cas distincts :
Nous ne reviendrons pas sur le CREDOC que nous avons déjà présenté
dans la première partie en tant que moyen de paiement, ni sur l’avance en
devises. Rappelons juste ici que l’avance en euros ou en devises est une
avance de trésorerie accordée par la banque. L’avance en devises est, en
fait, un crédit de trésorerie qui permet là encore de couvrir les décalages
de trésorerie liés aux opérations de commerce international. Nous en
avons parlé dans le chapitre 5 comme moyen de couverture contre le
risque de change. En tant que crédit à court terme, l’avance en devises
permet un financement à 100 % car elle peut représenter la totalité du
montant de la créance détenue sur l’importateur. La durée de l’avance est
celle de la durée de la créance, et le taux d’intérêt est en fonction du taux
d’intérêt de la devise sur le marché des eurodevises. Enfin, les frais
occasionnés sont moins élevés que ceux d’une MCNE.
L’affacturage (ou factoring) international
Bibliographie
Sites utiles :
www.coface.fr
www.eur-export.com
www.factors-chairs.com
Questions
Correction du QCM
Correction
Correction
[1] . SWIFT est une coopérative de droit belge, créée en 1973 par 239 banques américaines,
canadiennes et européennes.
[2] . http://www.sepafrance.fr/fr/content/ce-que-le-projet-sepa-change-pour-les-entreprises.
[3] . http://www.revue-du-commerce-international.info/regards/51-lettre-credit et
www.iccwbo.org ; rubrique « Banking techniques and practices ».
[4] . Chambre de Commerce Internationale, Guide des opérations de crédit documentaire, Paris ou
www.iccwbo.org ; rubrique « Banking techniques and practices ».
[5] . CCI op. cit., 1978, p. 6.
[6] . STEUNOU V., la lettre de crédit stand by, fiche technique – commerce international,
mars 2003 in afdcc 2005.
[7] . Définition extraite du glossaire de banques-web.com
http://www.banques-web.com/ ?page_id=71
[8] . http://www.banques-web.com.
[9] . http://www.e-affacturage.fr/definition/affacturage_export.html.
[10] . In LCL (Lettre du Crédit Lyonnais, planet-export 2009).
Chapitre 11
Introduction
le risque politique ;
le risque systémique de crédit ;
le risque systémique de marchés financiers.
À partir du milieu des années 1990, les indicateurs ont ainsi révélé
l’existence d’une très forte volatilité sur les marchés des titres dans une
majorité des pays touchés par la crise asiatique. En 1998, une partie des
capitaux placés sur les places financières asiatiques a été réinvestie sur
des places financières qui offraient des rendements élevés. Les bourses
de Moscou et des pays émergents en Amérique latine ont bénéficié de ces
investissements spéculatifs. En Russie, les capitaux ont été investis sur
les GKO (bons du Trésor russe) qui offraient des taux de rendements
attractifs. Mais au cours de la première moitié de 1998, lorsque les
indicateurs de l’économie russe se sont dégradés, un mouvement de
défiance vis-à-vis des autorités russes a eu lieu, se manifestant par une
fuite des capitaux, accélérant la crise. Malgré les interventions de la
Gosbank sur le marché des changes, le rouble a dû être dévalué de 40 %
en août 1998.
Une partie des capitaux investis en Russie a trouvé refuge au Brésil.
Mais là encore, le mécanisme de contagion va provoquer le
déclenchement d’une crise de change dans un pays émergent aux
fondations fragiles. Dès 1994, afin de lutter contre l’inflation, les
autorités brésiliennes avaient mis en place, dans le cadre du plan Réal,
une politique monétaire restrictive. La hausse des taux d’intérêt a creusé
le déficit budgétaire. L’appréciation de la monnaie, le réal, a provoqué
une aggravation du déficit courant en 1997. Suite à la crise russe, les
autorités brésiliennes ont proposé aux investisseurs des bons du Trésor à
taux variables et des bons indexés sur le dollar (à la fin de 1998, les bons
à taux fixes représentaient moins de 10 % de la dette publique contre
60 % en juillet 1997) Toutes ces mesures ont eu pour effet une
dégradation du déficit budgétaire qui a atteint 7,5 % du PIB en 1998. Dès
lors, les investisseurs internationaux ont perdu confiance dans les
capacités du Brésil à pouvoir faire face à la charge de sa dette et les
sorties de capitaux se sont intensifiées. La monnaie brésilienne n’a pu
résister aux attaques spéculatives et, en un an, le réal a perdu plus de la
moitié de sa valeur vis-à-vis du dollar.
Enfin, dans ces pays émergents, à la fin des années 1990, la faiblesse
du système bancaire local n’a pas permis de recycler l’entrée massive des
capitaux étrangers et de les transformer en investissements productifs.
Pour terminer ce panorama des composantes du risque pays, il faut
également prendre en considération les risques extrêmes. Aujourd’hui de
nouveaux risques liés aux actes terroristes, kidnapping d’employés,
guerre civile, révolution, actes de violence politique par exemple sont
difficilement prévisibles et doivent être intégrés dans l’appréciation du
risque pays. Ces risques extrêmes ont des conséquences économiques et
financières sur l’activité des entreprises et modifient la structure du
risque politique et au-delà, celle du risque pays.
ni d’anticiper l’événement ;
ni de suivre son déroulement.
Il serait trop long de recenser tous les organismes qui proposent des
couvertures contre le risque pays. On peut en revanche remarquer que les
techniques ou produits de couverture les plus utilisés vont des assurances
proposées par la COFACE (Garantie des investissements, Assurance
crédit export) par exemple, au montage de partenariat économique
public-privé. À partir des principales composantes du risque pays,
voyons quelles solutions d’assurance l’entreprise peut utiliser.
La gestion du risque politique :
Pour se couvrir, il existe des contrats de garantie et des contrats
d’assurance. Un contrat de garantie permet au détenteur d’une créance le
paiement à échéance du principal et des intérêts. En cas de défaut de
paiement du service de la dette, la caution paie la somme due au titre de
la garantie dès mise en jeu de celle-ci. Un contrat d’assurance garantit au
détenteur d’une créance ou à un investisseur en capital qu’il sera payé
dès que l’assureur aura évalué la demande d’indemnisation et déterminé
qu’il est tenu à réparation.
Les risques politiques couverts pour la COFACE concernent :
1. Le risque d’atteinte à la propriété lorsqu’en raison d’un fait
politique :
Mais dans tous les cas, le bénéficiaire doit supporter le risque résiduel
(minimum de 5 % des pertes). Le plafond de couverture est de
180 millions de dollars par projet mais elle peut couvrir des montants
plus importants en utilisant la réassurance. Pour les sommes supérieures,
la MIGA peut intervenir à côté d’autres assureurs comme la COFACE.
Elle fournit également des informations sur le risque politique via le
site internet PRI-Center. com : www.pri-center.com. Depuis sa création,
la MIGA a soutenu plus de 600 projets dans des pays en développement.
La priorité est donnée au secteur des infrastructures qui représentent
environ 45 % de ses activités. Elle offre aussi des garanties pour des
projets dans le secteur manufacturier, l’agroalimentaire, les services, et le
secteur de l’énergie (hydrocarbures et exploitation minière). Une part de
plus de 70 % des activités de la MIGA est destinée à l’appui aux PME,
sous formes de garanties aux institutions financières qui accordent des
prêts aux PME. En outre, opérationnel depuis août 2005, le programme
petits investissements (SIP – Small Investment Program) offre un produit
de garantie simplifié, sous forme d’un ensemble standardisé de
couvertures des risques politiques dédié aux PME-PMI. Le montant de la
garantie ne peut dépasser 5 millions de dollars, mais il n’y a pas de
montant minimal. Le but du SIP est d’encourager les PME-PMI à investir
dans les pays en développement membres de la MIGA. On peut trouver
les formulaires sur le site : www.miga.org.
Malgré l’existence de ces solutions, la couverture du risque pays reste
encore insuffisante. Les États doivent prendre les décisions nécessaires à
la protection des intérêts de leurs ressortissants, notamment aujourd’hui
dans les domaines de la santé et de l’environnement. Mais ils doivent
aussi respecter leurs engagements pris à l’égard d’investisseurs ou de
fournisseurs étrangers venus dans le pays sous l’égide d’une législation
ou d’une réglementation antérieure ; ceci signifie que ces gouvernements
doivent prévoir d’accorder une compensation ou indemnité à ces mêmes
investisseurs ou fournisseurs si l’évolution de la législation devient
défavorable. C’est ainsi, par exemple, qu’en France en 2011, des
modifications relatives à la législation sur l’énergie issue du
photovoltaïque ont eu lieu. EDF devait racheter à un tarif préférentiel
l’énergie produite par les panneaux solaires. À partir du premier
janvier 2012, et au premier janvier de chaque année suivante, les tarifs
d’achat sont réduits de 10 % par rapport aux tarifs de l’année précédente,
pour les nouvelles demandes de contrats. Dès lors, des fabricants de
panneaux solaires qui avaient investi en France ou projeté de le faire
voient les perspectives de vente diminuer et la rentabilité de leurs
investissements se réduire. Pour le moment, l’État français n’a pas
envisagé de payer des dédommagements à ces investisseurs.
Le principe de précaution implique que les gouvernements évaluent
dans le détail les conséquences politiques, économiques, sociales,
financières et environnementales des projets ou investissements,
notamment à long terme, qu’ils réalisent, en particulier avec des
partenaires étrangers. Ceci devrait permettre une meilleure sélection des
projets et pourrait ainsi éviter que certains projets soient exposés trop
brutalement à un risque pays mal évalué.
Conclusion
Bibliographie
Sites internet :
Q1 : Le risque systémique :
– est un risque microéconomique
– n’est pas diversifiable
– est probabilisable
Q2 : Une crise de change a touché :
– le Brésil en 1994
– la Corée en 1996
– le Mexique en 1997
– la Russie en 1998
– la Grèce en 2004
– les États-Unis en 2007
– le Portugal en 2010
Q3 : Parmi les points communs précédant les crises, on trouve dans les
pays touchés :
– la dépréciation du taux de change réel
– un déficit courant élevé
– un taux d’intérêt réel faible
– une forte inflation
Q4 : La contagion des crises financière :
– est renforcée par la dévaluation compétitive des partenaires du pays
en crise
– est limitée par l’appréciation du taux de change réel
– est liée à la sensibilité des marchés émergents aux taux d’intérêt
mondiaux
– est atténuée par les liens financiers
Q5 : Un risque politique traditionnel comprend :
– les risques de spoliation et/ou de destruction d’origine politique
– le risque de change
– les restrictions de transfert
– les conflits armés et troubles civils
Q6 : Les risques extrêmes sont relatifs :
– aux risques d’expropriation
– aux risques terroristes
– aux risques géologiques
– aux ruptures de contrats du fait d’une décision gouvernementale
Méthode de calcul
Annexes
Tableau 7 : Éducation
Tableau 15 X et M de marchandises
Total des X (millions de dollars) 1980 : 18.100
Total des X (millions de dollars) 1994 : 121.047
Produits manufacturés (% du total) 1980 : 48
Produits manufacturés (% du total) 1993 : 81
Tableau 17 : dette extérieure
Service de la dette en % des X de biens et services 1980 : 4.4
Service de la dette en % des X de biens et services 1994 : 9.3
Dette extérieure en % du PNB 1980 : 2.2
Dette extérieure en % du PNB 1994 : 19.3
Dissertation
Correction du QCM
Q1 : Le risque systémique :
– est un risque microéconomique FAUX
– n’est pas diversifiable VRAI
– est probabilisable FAUX
Q2 : Une crise de change a touché :
– le Brésil en 1994 FAUX
– la Corée en 1996 FAUX
– le Mexique en 1997 FAUX
– la Russie en 1998 VRAI
– la Grèce en 2004 FAUX
– les États-Unis en 2007 FAUX
– le Portugal en 2010 FAUX
Q3 : Parmi les points communs précédant les crises, on trouve dans
les pays touchés :
– la dépréciation du taux de change réel FAUX
– un déficit courant élevé VRAI
– un taux d’intérêt réel faible FAUX
– une forte inflation FAUX
Q4 : La contagion des crises financière :
– est renforcée par la dévaluation compétitive des partenaires du
pays en crise VRAI
– est limitée par l’appréciation du taux de change réel FAUX
– est liée à la sensibilité des marchés émergents aux taux d’intérêt
mondiaux VRAI
– est atténuée par les liens financiers FAUX
Q5 : Un risque politique traditionnel comprend :
– les risques de spoliation et/ou de destruction d’origine politique
VRAI
– le risque de change FAUX
– les restrictions de transfert VRAI
– les conflits armés et troubles civils VRAI
Q6 : Les risques extrêmes sont relatifs :
– aux risques d’expropriation FAUX
– aux risques terroristes VRAI
– aux risques géologiques FAUX
– aux ruptures de contrats du fait d’une décision gouvernementale
FAUX
Correction de l’exercice risque pays
sur la Chine
Tableau de notation :
Critères Notes Commentaires
D’après le « Bilan économique et social du monde de 2000 » le risque politique
et social reste moyen pour un exportateur puisque tout d’abord la solvabilité des
Risque ménages reste faible avec un pouvoir d’achat en baisse car les gens préfèrent
politique et épargner que de dépenser. Le chômage reste un grand fléau du pays et crée une
social pour 40/100 incertitude supplémentaire qui décourage la consommation.
un Malgré cela la Chine enregistre chaque année une hausse de son PIB et a fait
exportateur abaisser ses droits de douane qui sont passés de 22.1 % à 17 % afin de mieux
s’intégrer dans l’économie mondiale et préparer son entrée dans l’OMC qui s’est
faite en 2001.
D’après le rapport annuel de 1996 de la « Banque mondial » on peut constater
que le niveau d’éducation en Chine reste relativement faible puisque tout d’abord
le pourcentage d’analphabètes est élevé et de personnes dans le supérieur faible.
Niveau
35/100 Malgré cela le pourcentage de personnes dans le secondaire dépasse les 50 %
d’éducation
aussi bien chez les filles que chez les garçons ce qui est une bonne chose pour le
développement futur du pays. Il serait également intéressant d’avoir des chiffres
plus récents afin de pouvoir effectuer une comparaison.
Commentaires
a. le Risque politique et social : ce critère est apprécié de manière
relativement subjective : il repose sur les connaissances de
l’analyste, il dépend aussi du destinataire ou utilisateur de
l’analyse.
Il s’agit donc ici de réaliser une analyse qui fait ressortir les points
positifs et les points négatifs du pays : attention, une même donnée
peut avoir une double interprétation selon l’utilisateur (chômage,
inconvertibilité de la monnaie, faiblesse des infrastructures…)
Points positifs : hausse D intérieure, entrée dans l’OMC, faible
endettement…
Points négatifs : hausse du chômage, dérapage finances publiques,
faiblesse des infrastructures, droits de l’Homme...
Note : 40
b. Niveau d’éducation : (T.7) entre 25 et 30, amélioration dans le
temps – comparaison/autres PED, et/Pays Industrialisés en faveur
de la Chine.
c. Le PNB/hbt : est un indicateur de la richesse du pays (T.1), 7,8 %
donc 22
d. Le solde budgétaire : (T.14), -2,1 % donc 21
e. Service de la dette extérieure/X de biens et services : (T.17),
9,3 % donc 9,3
f. Taux d’intérêt créditeur nominal : (T.2), 11 % donc 11
g. réserves de changes : (T.2) 5,9 mois de couverture donc 100-59
= 41.
h. stabilité/précarité du financement extérieur : (T.22) inv. de
portefeuille : 1 194 M USD et IDE 11 156 M USD soit un rapport
de 10,7 % donc 10,7 Plus le ratio est élevé, plus grande est la
volatilité des capitaux
i. Commerce extérieur : (T.15 et T.1), calculs de 2 ratios : X/PNB et
X de produits primaires/X totales 19,13 donc 19
j. Concentration/diversification des exportations : (T.3), 0,076 donc
7,6
Bilan
Introduction 5
Introduction 10
Conclusion 31
Bibiliographie 32
Questions de synthèse 33
Corrections 33
Introduction 35
I. L’organisation du FOREX 36
Bibliographie 46
Test d’autocontrôle 46
Introduction 48
QCM 65
Correction 66
Exercices 66
Exercice 1 66
Exercice 2 67
Exercice 3 67
Introduction 68
2. L’analyse fondamentale 88
Conclusion 89
Bibliographie 89
QCM 90
Correction 91
Exercices 92
Exercice 1 92
Exercice 2 92
Introduction 93
1. Le risque de transaction 96
2. Le risque comptable 97
QCM 119
Correction 120
Exercice 121
Introduction 122
3. Le termaillage 129
4. Les méthodes de compensation : compensation interne,
cash netting et cash pooling 132
Bibliographie 152
QCM 152
Correction 153
Introduction 155
Bibliographie 192
Exercices 192
Exercice 1 192
Exercice 2 192
Exercice 3 193
Introduction 195
1. Définitions 196
Conclusion 225
Bibliographie 227
Correction 228
Exercice 1 228
Exercice 2 229
Exercice 3 230
Conclusion 249
Bibliographie 249
Correction 251
Introduction 253
I. Les moyens de paiements pour l’exportation 253
Bibliographie 276
Questions 277
Correction 280
Correction 281
Chapitre 11 L’analyse du risque pays 282
Introduction 282
Conclusion 297
Bibliographie 299
Annexes 302
Dissertation 304
Commentaires 306
Bilan 307