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ECONOMIE MONETAIRE
ET FINANCIERE
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CHAPITRE I:
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CHAPITRE I:
Nous allons répondre à cette question en traitant trois
sous-questions:
Quelles sont les fonctions de la monnaie? A quoi sert la
monnaie?
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Section I: Les fonctions de la monnaie ou l’approche
fonctionnelle
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Section I: Les fonctions de la monnaie ou
l’approche fonctionnelle
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Section I: Les fonctions de la monnaie ou
l’approche fonctionnelle
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Section I: Les fonctions de la monnaie ou l’approche
fonctionnelle
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
Les sociétés ont alors orienté leur choix vers les métaux précieux
tels que l’argent, l’or, le cuivre, l’électrum (alliage d’or et
d’argent) et le bronze. Ces métaux précieux présentaient
plusieurs avantages comme intermédiaire des échanges dans la
mesure où ils étaient divisibles, non périssables et plus
facilement transportables.
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
L’inconvénient de cette monnaie est qu’elle n’excluait pas les
possibilités de falsification quant au poids et au contenu du
métal, ce qui nécessitait la présence du fameux peseur-expert
surtout pour les paiements importants d’où le passage à la
monnaie frappée.
c) La monnaie frappée
La frappe de la monnaie est l’opération qui consiste à fabriquer
des pièces de monnaie et, pendant la phase de fabrication à
produire des empreintes sur les deux faces de la pièce en faisant
figurer sur une face un symbole gravé (à l’origine tête de Dieu ou
de déesse ensuite tête de Prince ou de Souverain ou tout
simplement objet emblématique) et sur l’autre face une
marque(poinçon, empreinte, signature) indiquant le poids de la
pièce en métal précieux.
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
Parallèlement, les préférences des agents économiques ont porté
sur l’or et l’argent comme métaux précieux, métaux considérés
comme plus beaux et plus rares que les autres métaux.
La monnaie métallique s’est caractérisée principalement par deux
systèmes monétaires :
Le bimétallisme (18ème siècle/début du 19ème)
Le monométallisme (début 19ème- début 20ème )
a) Le bimétallisme
C’est un système où l’or et l’argent ont tous les deux la fonction
de monnaie et ont un rapport légal fixe.
1 Franc=1 gr d’or=15,5 gr d’argent (l’or ayant une valeur 15,5 fois
supérieure à celle de l’argent)
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
b) Le monométallisme
C’est un système dans lequel la valeur de la monnaie est définie
par rapport à un seul métal : l’or ou l’argent. La monnaie est
finalement exprimée en or et on parle alors de monométallisme
ou Etalon-or qui fut adopté par l’Angleterre, première puissance
économique de l’époque, au début du 19ème siècle (en 1816),
par les Etats-Unis en 1853, l’Allemagne en 1873 et la France en
1876. L’Etalon-or (Gold Standard) devient le système monétaire
international au sein duquel toutes les monnaies ont une valeur
exprimée en or.
III- La monnaie-papier ou billet de banque
Il n’y a pas de chronologie entre l’apparition de la monnaie papier
(ancêtre du billet de banque) et l’apparition de la monnaie
métallique: 28
Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
d’augmenter le nombre de billets face au développement de l’activité
commerciale. L’offre de monnaie est dans ce cas endogène parce
qu’elle varie en fonction de l’activité économique.
Bien que diamétralement opposées, ces deux écoles étaient
d’accord sur la nécessité de limiter le droit d’émission des
banques privées et de préparer le monopole de la Banque
d’Angleterre en matière d’émission de billets.
Finalement, ce sont les défenseurs du Principe de la Circulation
qui l’ont emporté en Angleterre avec le vote du Peel’s Act qui, en
1844, imposait une stricte couverture des billets de banque par
l’encaisse métallique à hauteur de 100%. La Banque
d’Angleterre, qui avait obtenu le monopole d’émission des billets
(loi du Bank Charter Act de 1826, votée après la crise boursière
de 1825) ne pouvait émettre de nouveaux billets que si ses
réserves en métaux précieux augmentaient d’un montant égal. 34
Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
II – La monnaie scripturale
1. Définition
La monnaie scripturale constitue la principale forme de monnaie
dans les économies modernes. Elle correspond à l’ensemble des
dépôts bancaires c'est-à-dire aux sommes inscrites au crédit des
comptes des agents économiques au niveau des institutions
financières, essentiellement les banques commerciales, une faible
part de la monnaie scripturale étant émise par le Trésor.
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
La monnaie scripturale est donc une monnaie des banques dites
de second rang, alors que les billets et les pièces sont des
monnaies de la banque de premier rang c'est-à-dire la banque
centrale.
La part de la monnaie scripturale dans l’encours des moyens de
paiement n’a cessé de s’accroître depuis le début des années 60
pour représenter depuis le début des années 2000 environ 85%
de l’encours des moyens de paiement dans la zone Euro, plus de
90% dans un pays comme la France et plus de 70% dans notre
pays (la monnaie fiduciaire représentant 28% de l’ensemble des
moyens de paiement). La prépondérance de la monnaie
scripturale a suivi de près le taux de bancarisation (proportion de
personnes détenant au moins un compte bancaire dans un pays
donné).
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section II: Les formes de la monnaie: des premières
formes aux formes actuelles de la monnaie
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Section III : les instruments de mesure de la monnaie :
les agrégats de monnaie
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Section III : les instruments de mesure de la monnaie :
les agrégats de monnaie
Lors de périodes de déflation, les taux d’intérêt réels (taux d’intérêt
nominaux – taux d’inflation) tendent en effet à s’accroître rendant
ainsi l’investissement de plus en plus coûteux.
Les projets sont de moins en moins rentables, ce qui se traduit par la
chute de l’investissement, de l’emploi et de la production.
L’inflation a plusieurs effets pervers sur l’économie d’un pays.
Sur le plan économique, la hausse des prix intérieurs rend les produits
nationaux moins compétitifs. Les exportations deviennent plus
coûteuses et les importations moins chères, ce qui se traduit par une
détérioration du solde courant (baisse des exportations et hausse des
importations).
Par ailleurs, la hausse des coûts de production pour les entreprises
entraîne une baisse des marges (rentabilité) ou une hausse des prix
qui risque de se traduire par une chute des ventes et une hausse du
chômage. 54
Section III : les instruments de mesure de la monnaie :
les agrégats de monnaie
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
Les autorités monétaires doivent ainsi limiter la croissance de la
masse monétaire et donc maîtriser la quantité de monnaie en
circulation, d’où l’intérêt de pouvoir mesurer cette quantité de
monnaie.
Pour les autorités monétaires, toute la problématique réside dans
le fait de mettre en circulation la quantité de monnaie adéquate.
Cette quantité de monnaie ne doit être ni trop faible car les
agents économiques seront obligés de limiter leur demande, ni
trop abondante car elle se traduirait par un pouvoir d’achat des
agents économiques supérieur à la quantité de biens disponibles,
ce qui pourrait provoquer l’inflation.
Les autorités monétaires doivent donc élaborer des instruments
de mesure de la monnaie ou des agrégats de monnaie qui leur
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
permettent de quantifier avec précision la monnaie en
circulation.
§2: les critères de construction des agrégats de
monnaie
Les questions qui se posent sont:
Où se situe la frontière entre ce qui est monnaie et ce qui ne l’est
pas. En d’autres termes, que faut-il intégrer dans les actifs
monétaires ?
Par ailleurs, faut-il retenir dans les agrégats monétaires la monnaie
détenue par l’ensemble des agents économiques ou uniquement la
monnaie détenue par les agents non financiers ?
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
I – Prise en compte de la quantité de monnaie détenue par
les agents non financiers résidents
L’inflation dépend de la demande de biens et services et se
manifeste ainsi par une hausse générale et durable des prix au
niveau des biens et services.
Il s’agit donc de mesurer uniquement la quantité de monnaie
destinée à l’achat de biens et services, c'est-à-dire la quantité de
monnaie détenue par les agents non financiers (ANF). La quantité
de monnaie détenue par les agents financiers (banques, banque
centrale) n’est pas recensée dans les agrégats monétaires parce
qu’elle ne sert généralement pas à acquérir des biens et services,
mais est plutôt utilisée dans les relations entre la banque centrale
et les institutions financières d’une part, et entre les institutions
financières elles-mêmes. 58
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
Il s’agit donc d’identifier la capacité globale ou potentielle de
dépense des agents non financiers résidents.
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
1. La monnaie au sens strict du terme
Le critère fonctionnel permet de distinguer entre ce qui est
moyen de paiement immédiat et ce qui ne l’est pas, et donc entre
ce qui est monnaie au sens strict et ce qui ne l’est pas.
La monnaie au sens strict ou masse monétaire au sens étroit du
terme regroupe donc les moyens de paiement immédiats, c'est-à-
dire la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.
Si on s’intéressait uniquement à la capacité de dépense immédiate
des agents non financiers (ANF), il aurait suffi de mesurer la
quantité de monnaie au sens strict en circulation, mais comme
l’on s’intéresse à la capacité de dépense globale ou potentielle
des ANF, il faut également intégrer, en plus des moyens de
paiement immédiats ou monnaie au sens strict les moyens de
paiement différés pour mesurer la monnaie au sens large. 60
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
2. La monnaie au sens large
La monnaie au sens large regroupe :
Les moyens de paiement immédiats (monnaie fiduciaire et scripturale)
qui constituent la monnaie au sens strict du terme.
Et les actifs émis par les institutions financières (critère institutionnel)
pouvant être utilisés en règlement des transactions après conversion
facile et rapide en moyens de paiement, sans que cette conversion
entraîne une perte importante en capital (critère de liquidité).
Sont donc exclus des agrégats monétaires tous les placements dont
la liquidation avant l’échéance ne peut se faire que par
négociation sur un marché avec un risque élevé de perte en
capital.
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
L’utilisation combinée du critère de liquidité et du critère
institutionnel permet d’identifier et de classer par ordre
décroissant de liquidité les instruments de paiement différés émis
uniquement par des institutions financières et susceptibles d’être
transformés en moyens de paiement immédiats sans délai
important ni risque élevé de perte en capital (avoirs sous forme
de comptes sur carnet, de comptes à terme et de bons à échéance
fixe, et OPCVM monétaires).
§2: les agrégats de monnaie au Maroc
Lorsqu’on parle des instruments de mesure de la monnaie au
Maroc, il est essentiel de distinguer trois périodes :
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
Avant 1997
Avant le 30 juin 2010
A partir du 30 juin 2010
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
b) La disponibilité et la fiabilité
Les agrégats sont construits pour éclairer la banque dans la
conduite de la politique monétaire. Ils doivent donc être
disponibles rapidement et à une fréquence relativement élevée.
En pratique, les autorités monétaires établissent les agrégats tous
les mois. Les données collectées doivent être aussi précises que
possible afin d’en assurer la fiabilité.
c) La cohérence
Il s’agit de regrouper en sous ensembles des actifs monétaires
présentant une certaine homogénéité. Or, les instruments de
mesure de la monnaie au Maroc avant 1997 présentaient un faible
degré de cohérence puisque les disponibilités monétaires
regroupaient les instruments de paiement immédiats et les
comptes sur carnet auprès des banques. 66
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
Par ailleurs, ces agrégats de monnaie n’étaient plus représentatifs
de la capacité de dépense globale ou potentielle des agents non
financiers (critère de représentativité) puisqu’ils excluaient
notamment: les avoirs à vue mobilisables par chèque auprès de la
Banque Nationale pour le Développement Économique (BNDE), du
Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) et de la Caisse Nationale de
Crédit Agricole (CNCA), les dépôts à vue non mobilisables par
chèque sous forme de comptes sur livrets auprès de la Caisse
d’Épargne Nationale, et les certificats de dépôt (titres de créances
négociables émis par les banques).
En plus de ces limites, les instruments de mesure de la monnaie se
trouvaient en déphasage par rapport aux pratiques internationales
en matière de construction des agrégats de monnaie, ce qui
explique la refonte de ces instruments de mesure de la monnaie
avec la réforme de 1997. 67
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
b) Le fonds
L’agrégat M1, à l’inverse des disponibilités monétaires, ne
regroupe plus que les moyens de paiement immédiats : monnaie
fiduciaire et tous les comptes créditeurs à vue mobilisables par
chèque, et ce quelque soit leur gestionnaire (donc y compris les
comptes créditeurs à vue mobilisables par chèque auprès de la
BNDE, du CIH et de la CNCA), ce qui permet une plus grande
homogénéité par rapport aux disponibilités monétaires.
Au niveau de M1, c’est le critère fonctionnel qui est privilégié et
qui permet de distinguer entre ce qui est moyen de paiement
immédiat et ce qui ne l’est pas.
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
M2 – M1 = placements à vue (non mobilisables par chèque)
= comptes sur carnets (ou comptes d’épargne) auprès
des banques
+ comptes sur livrets auprès de la CEN
L’agrégat M2 comprend donc, en plus de M1, des actifs très
liquides mais qui présentent un degré moindre de liquidité par
rapport à M1. Au niveau de M2, c’est le critère de liquidité qui est
privilégié.
L’agrégat M3 intègre, en plus de M2, les placements à terme sous
forme de comptes à terme et de bons à échéance fixe (ou bons de
caisse) auprès des banques et de certificats de dépôt.
M3= M2+placements à terme
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
M3 – M2 = placements à terme
= comptes à terme auprès des banques
+ bons à échéance fixe
+ certificats de dépôt
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
La définition de M3 s’appuie sur l’utilisation combinée du critère
de liquidité et du critère institutionnel puisque M3 comprend M2
et les actifs liquides émis ou gérés par des institutions financières
et pouvant être utilisés en règlement des transactions après
conversion rapide et facile en moyens de paiement sans grand
risque de perte en capital.
L’agrégat M3 correspond donc à la définition de la masse
monétaire au sens large
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
3. Les agrégats de placement liquides
Les statistiques monétaires intègrent, en plus des agrégats de
monnaie, les agrégats de placement liquides détenus par les
agents non financiers (entreprises non financières et particuliers)
résidents et les MRE (secteur détenteur de la monnaie).
Ce sont des actifs non monétaires selon les critères retenus mais
qui sont très proches par leurs caractéristiques des agrégats de
monnaie.
A l’inverse des agrégats de monnaie, les agrégats de placement
liquides ne s’emboîtent pas les uns dans les autres. Ils sont
regroupés en ensembles distincts et aussi homogènes que possible,
par degré décroissant de liquidité et sont au nombre de quatre
avant le 30 juin 2010:
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
PL1 représente essentiellement les titres de créance négociables,
exception faite des certificats de dépôt. Les titres de créance
négociables (TCN) sont associés au marché monétaire et donc
représentent les titres émis en vue de répondre à un besoin de
financement à court ou moyen terme.
PL1= Bons du trésor négociables (sur le marché des
adjudications)
+ Billets de trésorerie
+ Bons émis par des sociétés de financement
+Titres émis par les OPVCM contractuels.
Les OPCVM contractuels sont des OPCVM dont l’engagement de l’établissement de gestion du FCP ou de la
SICAV porte contractuellement sur un résultat concret exprimé en termes de performances et/ou de garantie
du montant investi par le souscripteur. En contrepartie de cette garantie, l’établissement de gestion du
fonds commun de placement (FCP) ou de la SICAV peut exiger du souscripteur des engagements portant sur le
montant investi et/ou la durée de détention des titres de l’OPCVM par ce dernier.
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
1. définitions:
a) Le Secteur détenteur de la monnaie :
Il inclut tous les secteurs résidents, à l’exception des Institutions
de Dépôt et de l’Administration Centrale. Il comprend:
- les sociétés non financières publiques et privées(…);
- les collectivités locales;
- les administrations de sécurité sociale;
- les ménages composés des particuliers, des entrepreneurs individuels et
des MRE,
- les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) et,
- les autres sociétés financières (ASF)».
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
c) Le secteur neutre :
« L’Administration Centrale est considérée comme un secteur
neutre dans la mesure où l’évolution de ses actifs financiers n’est
pas déterminée par l’activité économique. En effet, les dépôts de
l’AC ne réagissent pas aux phénomènes macroéconomiques de la
même manière que les dépôts des secteurs détenteurs de la
monnaie, compte tenu de ses spécificités, de ses contraintes de
financement et de la nature de ses dépenses ainsi que des
techniques de gestion de sa trésorerie ».
d) Le critère de résidence :
«(…) le concept de résidence n’est pas lié à la nationalité ou à des
critères juridiques, il se base sur la notion du centre d’intérêt
économique. Ainsi, sont considérés comme des résidents, les
personnes physiques marocaines ou étrangères ayant leur principal
centre d’intérêt au Maroc, les fonctionnaires et autres agents
publics marocains en poste à l’étranger, et les personnes morales
marocaines ou étrangères pour leurs établissements situés 82au
Maroc ».
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
Le centre d’intérêt est considéré au Maroc lorsque le domicile
principal, c’est-à-dire le lieu d’habitation occupé le plus
fréquemment, se trouve au Maroc. Le critère de domicile
principal prévaut toujours sur celui du lieu d’activité
professionnelle ».
« Une unité institutionnelle a un centre d’intérêt économique
dans un pays lorsqu’il existe sur le territoire économique de ce
pays, un endroit – domicile, lieu de production ou locaux à autre
usage – dans lequel ou à partir duquel elle exerce, et a l’intention
de continuer à exercer, des activités économiques d’une ampleur
significative ».
« (…). Il convient de signaler que les opérations des Marocains
résidant à l’étranger (MRE) auprès des banques résidentes sont
traitées comme étant avec des résidents. En effet, bien que les
MRE soient considérés comme des non-résidents, leurs avoirs sont
en général destinés à financer des dépenses courantes et/ou
d’investissement au Maroc ». 83
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
2. Les agrégats de monnaie
« Les agrégats de monnaie recensent les moyens de paiement et
les actifs financiers qui peuvent être rapidement et facilement
transformés en moyen de paiement sans risque important de
perte en capital. Ils sont présentés sous forme d’agrégats désignés
par le caractère M et assortis de chiffres allant de 1 à 3. ils sont
classés par ordre décroissant du degré de liquidité des actifs
financiers les constituant ».
L’agrégat M1 qui représente la masse monétaire au sens étroit
recense les actifs liquides, divisibles, transférables, sans
rendement et avec un coût de transaction nul. Il comprend:
les billets et pièces de monnaie en circulation nets des encaisses des
Institutions de Dépôt, ainsi que les dépôts à vue transférables, en
monnaie nationale, constitués auprès de la Banque Centrale, des
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banques commerciales et du Trésor »
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
M1 ne présente donc aucun changement par rapport à la situation
des agrégats monétaires avant juin 2010.
M1= Monnaie fiduciaire en circulation (nets des encaisses des
banques), 30% de l’ensemble des moyens de paiement
immédiats en septembre 2022)
+Monnaie scripturale: comptes créditeurs à vue mobilisables
par chèque auprès des banques, du Trésor, et de Bank Al
Maghrib (70% de l’ensemble des moyens de paiement
immédiats en septembre 2022)
L’agrégat M2 est composé de l’agrégat M1 auquel s’ajoute
l’ensemble des actifs liquides, non transférables et rapportant un
rendement. Pour le cas du Maroc, il s’agit des comptes d’épargne
ouverts auprès des banques » (mai 2020)
M2= M1+placements à vue (non transférables) sous forme de
comptes d’épargne auprès des banques. 85
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
M2 – M1 = placements à vue
M2 ne présente donc aucun changement par rapport à la
situation des agrégats monétaires avant juin 2010.
L’agrégat M3 qui correspond à la masse monétaire au sens large,
regroupe, en plus de M2, les actifs monétaires moins liquides,
avec des coûts de transaction significatifs, non transférables et/ou
non divisibles et rapportant un rendement. Ces derniers sont
regroupés au niveau d’un agrégat dénommé « autres actifs
monétaires » qui se compose » principalement des:
- Comptes à terme et bons à échéance fixe
- Dépôts en devises
- valeurs données en pension
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
- certificats de dépôts d’une durée résiduelle inférieure ou égale à deux
ans;
- Titres d’OPCVM monétaires, et;
- Dépôts à terme ouverts auprès de la TGR »
On a M3= M2 + autres actifs monétaires
Ou M3- M2= autres actifs monétaires
= comptes à terme et bons de caisse auprès des banques
+ titres émis par les OPCVM monétaires
+ dépôts en devises (à vue et à terme auprès des banques)
+ valeurs données en pension
+ certificats de dépôt ayant une durée résiduelle inférieure
ou égale à 2 ans
+ dépôts à terme auprès du Trésor + autres dépôts (emprunts
contractés par les banques auprès des sociétés financières
autres que les institutions de dépôt)
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Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
3. Les agrégats de placement liquides :
«Les agrégats de placements liquides recensent les actifs
financiers des détenteurs de la monnaie qui sont jugés quelque
peu liquides mais pas suffisamment pour être inclus dans la
définition nationale de la monnaie au sens large. Ils sont présentés
sous forme d’agrégats désignés par le caractère PL assortis de
chiffres allant de 1 à 3, ainsi:
l’agrégat PL1 comprend les titres d’OPCVM contractuels, ainsi que les
titres de créances négociables (pour toutes les maturités) autres que
les certificats de dépôts, à savoir les Bons du Trésor émis par
adjudication, les bons de sociétés de financement et les billets de
trésorerie;
l’agrégat PL2 est composé des titres émis par les OPCVM obligations
(court, moyen et long terme) et;
l’agrégat PL3 inclut les titres émis par les OPCVM actions et
diversifiés ». 88
Section III : les instruments de mesure de la
monnaie : les agrégats de monnaie
la création monétaire
« Le banquier peut créer de la monnaie sans se faire traiter de
faussaire. Il peut prêter ce qu’il n’a pas sans se faire traiter d’escroc,
c’est son droit, c’est même l’essentiel de sa fonction »
(Jean-Marie Albertini, « des sous et des hommes, seuil Paris 1985)
90
CHAPITRE II:
92
CHAPITRE II:
La monnaie créée figure à l’actif de l’agent qui la possède et au
passif de celui qui l’a émise:
Le passif est ce qu’une banque doit: ensemble des dettes,
engagements, ressources,…
L’actif est ce qu’une banque possède ou ce qu’on lui doit: avoirs,
patrimoine, emploi des ressources, créances détenues sur…
La monnaie figure ainsi au passif du bilan des banques (et du
Trésor) et à l’actif du bilan du secteur détenteur de la monnaie
(ménages, sociétés non financières..)
Le secteur détenteur de la monnaie (ménages, sociétés non
financières, autres sociétés financières, …) détient de la monnaie
fiduciaire et de la monnaie scripturale (M1) donc des créances sur
la banque centrale, les banques commerciales et le Trésor.
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Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
Les banques commerciales créent de la monnaie scripturale. Il y
a création de monnaie scripturale, et donc variation positive de
la masse monétaire lorsqu’une banque effectue avec le secteur
détenteur de la monnaie (ménages, sociétés non financières..)
une des opérations suivantes:
Achat d’un actif réel ou financier (billet à ordre, lettre de change ou
traite)
Achat de devises
Escompte d’un effet de commerce
Opérations de crédit
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Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
I – Achat d’un actif réel ou financier
Une banque achète à un ménage un actif réel (terrain,
immeuble,…) ou un actif financier.
Exemple 1: achat d’un actif réel
La BCP (// secteur émetteur de la monnaie) achète un terrain
ayant une valeur de 800 à un particulier (// secteur détenteur de
la monnaie), Mr Benkaddour (dont le compte chèque figure au
niveau de la BCP).
BCP Mr Benkaddour
Actif Passif Actif Passif
Terrain +800 Cpte Benkaddour +800 Terrain - 800
Cpte BCP + 800
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Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
Cette opération s’est traduite par une création de monnaie d’une
valeur de 5000. La banque a donc la capacité de transformer un
actif réel ou financier en monnaie : on parle de monétisation.
Inversement, il y a destruction de monnaie lorsqu’une banque
vend un actif réel ou financier au secteur détenteur de la
monnaie.
La création de monnaie par une banque suite à l’achat d’actifs
réels et financiers demeure exceptionnelle et limitée car la
fonction première des institutions financières n’est pas la gestion
d’actifs réels ou financiers. De plus, les acquisitions des banques
doivent être faites à partir de leur ressources non monétaires.
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Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
II – Achat de devises
Exemple: L’Entreprise Bouazza exporte des chemises vers la
Belgique pour une valeur de 6000 Euros. Elle vend à sa banque, le
CDM (Crédit du Maroc) les devises qu’elle a reçu suite à
l’exportation de ses chemises (taux de change 1 EUR = 11
dirhams).
CDM Ese Bouazza
Actif Passif Actif
Avoirs en devises cpte Ese Bouazza Compte CDM +66000
+6000 +66000
Avoirs en devises -6000
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Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
Cosumar Marjane
Sucre – 200 Sucre + 200 B.O + 200
B.O + 200
BCP Cosumar
B.O + 200 Cpte Cosumar +200 B.O - 200
Cpte BCP + 200
BCP Marjane
B.O – 200 Cpte Marjane -200 Cpt. BCP - 200 B.O - 200
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
III – Opérations d’octroi de crédit
Les opérations d’octroi de crédit représentent la part la plus
importante de la création monétaire par les banques. Les banques
commerciales peuvent créer de la monnaie scripturale en
octroyant un crédit à partir d’un dépôt préalable de la clientèle,
c’est le multiplicateur du crédit, soit créer de la monnaie sans
dépôt préalable: c’est le diviseur du crédit.
1. La création monétaire avec dépôt préalable: le
mécanisme du multiplicateur
On part de l’hypothèse d’une seule banque. A partir du dépôt
initial d’un agent économique en billets de banque centrale, la
banque peut fabriquer une plus grande quantité de monnaie
scripturale. Le processus de création monétaire est le suivant:
Exemple: Mr Benkaddour dépose 1000dh à la BCP.
103
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
104
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
Les 4/5èmes restants, soit 800 dh, pourront être utilisés
librement par la banque pour octroyer un crédit à l’entreprise
Bouazzaoui.
A ce stade, on peut déjà constater une création de monnaie
scripturale, car il y a un accroissement de la quantité de monnaie
en circulation en contrepartie de l’octroi de crédit par la BCP à
l’entreprise Bouazzaoui. A partir d’un dépôt initial de 1000, nous
avons 1800 en monnaie scripturale.
BCP
Billets de banque +1000 Monnaie scripturale +1000
Créance sur Ese Bouazzaoui +800 Compte Ese Bouazzaoui +800
Total 1800 Total 1800
105
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
Ese Bouazzaoui
Compte BCP +800 Dette à l’égard de la banque +800
crédit dépôt
108
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
109
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
Il faut noter que le multiplicateur indique seulement le maximum
potentiel de création monétaire, maximum qui n’est pas
nécessairement atteint dans le cas où les agents du secteur
détenteur de la monnaie ne demandent pas de crédit bancaire ou
dans le cas où les banques octroient moins de crédit
2. La création monétaire sans dépôt préalable: le mécanisme du
diviseur de crédit
Le dépôt préalable n’est pas indispensable pour la création
monétaire parce que les banques commerciales peuvent
emprunter de la monnaie banque centrale auprès de Bank Al-
Maghrib lorsqu’elles en ont besoin.
110
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
Les banques prêtent au secteur détenteur de la monnaie dans un premier
temps, puis se refinancent dans un deuxième temps auprès de la banque
centrale. Le processus de création monétaire est le suivant:
Un agent du secteur détenteur de la monnaie a besoin d’un crédit de
1000. Pour l’obtenir, il s’adresse à sa banque BMCE.
La banque accorde le crédit (contre l’escompte d’un effet de
commerce c’est-à-dire un titre représentatif d’une créance)
L’agent du secteur détenteur de la monnaie a besoin de 1/5ème de
son crédit sous forme de monnaie fiduciaire (soit 200)
Pour satisfaire la demande de son client, la BMCE s’adresse à Bank Al
Maghrib. Pour obtenir de la monnaie fiduciaire, elle doit céder une
partie de son actif à la banque centrale (réescompte de l’effet de
commerce).
111
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
112
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
113
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
114
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
Bilan BCP
Créance sur BMCE +5000 Compte de Benkaddour +5000
117
Section I: Les mécanismes de la création
monétaire par les banques commerciales
119
Section II: Les mécanismes de la création
monétaire par la banque centrale
I – Qu’est ce que la monnaie de banque centrale?
Bank Al-Maghrib émet de la monnaie de banque centrale,
également appelée base monétaire. La monnaie de banque
centrale se compose:
des billets et pièces: Bank Al-Maghrib a, de par ses statuts, le
monopole d’émission des billets et des pièces de monnaie en
circulation. « La Banque exerce le privilège d’émission des billets de
banque et des pièces de monnaie ayant cours légal sur le territoire du
Royaume », (chapitre II, section I, article 5 des statuts de la banque
centrale), et
De la monnaie centrale: elle est constituée des avoirs détenus par les
titulaires de comptes sur les livres de l’Institut d’émission,
principalement par les banques et par le Trésor. La monnaie centrale
détenue par les banques auprès de la banque centrale est également
appelée liquidité bancaire. De la même manière que les ménages, les
120
Section II: Les mécanismes de la création
monétaire par la banque centrale
121
Section II: Les mécanismes de la création
monétaire par la banque centrale
122
Section II: Les mécanismes de la création
monétaire par la banque centrale
1. Achat de devises par Bank Al-Maghrib aux banques :
Exemple: le CDM a besoin de monnaie centrale. Il vend à la banque
centrale les 6000 euros qu’il a acheté de chez l’entreprise
exportatrice Bouazza. Il y a création de monnaie centrale d’une
valeur de 66000 Dh.
CDM CDM BAM
Banques
129
Section II: Les mécanismes de la création
monétaire par la banque centrale
Principaux postes du bilan de BAM
Avoirs et placements en devises Billets et monnaies en circulation
( Avoirs officiels de réserve)
132
Section II: Les mécanismes de la création
monétaire par la banque centrale
133
Section II: Les mécanismes de la création
monétaire par la banque centrale
COMPTE DE PATRIMOINE DE BAM
Créances sur les non-résidents Billets et monnaies en circulation
135
Section III: Les mécanismes de la création
monétaire par le Trésor
Le Trésor crée directement de la monnaie scripturale (à l’image
d’une banque) lorsqu'il paie ses dettes envers des agents
économiques du secteur détenteur de la monnaie ayant leurs
dépôts à vue auprès de lui (Trésor).
Exemple : dans le cas du versement du salaire d’un fonctionnaire
de l’État titulaire d’un dépôt à vue auprès du Trésor, le compte
du fonctionnaire sera crédité, et il y aura création de monnaie
scripturale puisqu’il y a augmentation du compte courant du
fonctionnaire sans qu’il y ait diminution des dépôts à vue d’un
autre agent économique.
136
Section III: Les mécanismes de la création
monétaire par le Trésor
137
Section III: Les mécanismes de la création
monétaire par le Trésor
138
Section III: Les mécanismes de la création
monétaire par le Trésor
Création de monnaie centrale :
Banque centrale
Concours financiers à l’État Compte courant du Trésor public
+ 6000 + 6000
BMCI
143
Section IV: Les sources de la création
monétaire: les contreparties de M3
Bilan simplifié des banques
Valeurs en caisse, … Comptes à vue créditeurs
Provisions
Fonds propres
Section IV: Les sources de la création
monétaire: les contreparties de M3
148
Section IV: Les sources de la création
monétaire: les contreparties de M3
Total des contreparties = avoirs extérieurs nets + crédit intérieur
à caractère monétaire
M3 = Total des contreparties + solde des éléments divers
151
Section V: Les limites de la création monétaire
Les banques ne peuvent pas créer indéfiniment de la monnaie
parce qu’elles sont confrontées à des fuites de liquidité qui
limitent la création monétaire. On distingue deux types de fuites
de liquidité:
Les fuites interbancaires qui sont les fuites à l’intérieur du système
bancaire
Les fuites hors du circuit bancaire
I - Les fuites interbancaires
Le pouvoir de création monétaire des banques est limité parce
que les banques subissent des fuites en monnaie centrale vis-à-vis
des autres banques: lorsque la banque est débitrice vis-à-vis
d’autres banques dans le cadre d’opérations de compensation, les
réserves de la banque en monnaie centrale baissent, inversement
si la banque est créditrice vis-à-vis d’autres banques. 152
Section V: Les limites de la création monétaire
L’agent A utilise son crédit pour payer par chèque (car la seule monnaie
qui existe est scripturale) ses achats auprès de B et de D pour des
montants respectifs de 200 et 100. L’agent C utilise son crédit pour
payer ses achats auprès de B et de D pour des montants respectifs de
60 et 40.
BCP BMCI
156
Section V: Les limites de la création monétaire
Les parts de marché de la BCP et de la BMCI concernant les dépôts
bancaires sont respectivement de 70 % et de 30 %. La création
monétaire de chacune des banques est proportionnelle à sa part de
marché:
BCP BMCI
Quel doit être le montant des nouveaux crédits que la BMCI doit
octroyer à ses clients pour qu’il y ait croissance équilibrée du
secteur bancaire c’est-à-dire pour que les fuites interbancaires
entre la BCP et la BMCI se compensent parfaitement et donc que le
pouvoir de création monétaire soit illimité?
Il est donc nécessaire que les fuites subies par la BMCI suite à la
distribution des nouveaux crédits soient égales aux fuites de la
BCP (30).
158
Section V: Les limites de la création monétaire
F BCP = F BMCI
F BCP = 100 x 30 % = 30
F BMCI = C BMCI x 70 % = 30
soit C BMCI = 42,85714286.
Pour qu’il y ait croissance équilibrée du secteur bancaire (c’est-à-dire
un pouvoir de création de monnaie illimitée), il faut que la BMCI octroie
42,85714286 sous forme de nouveaux crédits.
Section V: Les limites de la création monétaire
Cas général :
F Ba = C Ba x (1 – D Ba)
F Bb = C Bb x (1 – D Bb)
Avec (D Ba + D Bb) = 1
161
Section V: Les limites de la création monétaire
BCP BMCI
BCP BMCI
Dépôts (..) BAM – 40 Dépôts (…) BAM + 40
BAM
BCP – 40
BMCI +40
Section V: Les limites de la création monétaire
Deuxième cas: la BCP emprunte la monnaie centrale auprès de
BAM:
BCP BMCI
Dépôts (..) BAM 0 Dépôts (..) BAM 0
Crédits A 300 Cpt A 0 Crédits C 100 Cpt C 0
Cpt B 260 (200 + 60) Cpt D 140
Dette nette envers Créance nette
BMCI 40 sur BCP 40
BAM
Avances BCP + 40 BCP + 40
BMCI 0
Section V: Les limites de la création monétaire
(Suite)
BCP BMCI
Dépôts (..) BAM + 40 Dépôts (..) BAM 0
BAM
Avances BCP + 40 BCP 0
BMCI + 40
Section V: Les limites de la création monétaire
168
Section V: Les limites de la création monétaire
La compensation multilatérale est l’opération permettant d’éviter
de multiples transferts de monnaie centrale en contrebalançant
les créances par les dettes. Les clients de différentes banques
tirent des chèques les uns sur les autres. Les banques honorent
les engagements pris par leurs clients en créditant leurs comptes
lorsqu’ils reçoivent des chèques émis par les clients d’autres
banques. Chaque banque se trouve alors débitrice et créancière
vis-à-vis des autres banques. Chaque jour au sein d’une chambre
de compensation au niveau des locaux de Bank Al-Maghrib, les
banques confrontaient leur situation – avant la mise en place du
SIMT (Système Interbancaire Marocain de télécompensation).
Une banque est donc soit créancière soit débitrice vis-à-vis de
plusieurs banques. Les créances sont compensées par les dettes
et seul le solde donne lieu à un transfert de monnaie centrale au
niveau des comptes des banques auprès de Bank Al-Maghrib.
169
Section V: Les limites de la création monétaire
170
Section V: Les limites de la création monétaire
En effet, des problèmes de liquidité se posent au système
bancaire lorsque:
les agents non financiers cherchent à convertir une part de leurs
dépôts à vue et placements à vue (sous forme de monnaie scripturale
ou de comptes d’épargne auprès du système bancaire) en monnaie
fiduciaire,
les agents non financiers désirent acheter des devises (…)
Le Trésor vend des bons du Trésor aux banques.
Ces trois facteurs de fuites de liquidité sont des facteurs relevant
des opérations avec la clientèle, et échappent donc aussi bien au
pouvoir des banques commerciales que de la banque centrale. Ce
sont les facteurs autonomes de la liquidité bancaire.
Un quatrième facteur appelé facteur non autonome ou
institutionnel parce qu’il dépend de la banque centrale exerce un
effet restrictif sur la liquidité bancaire : la réserve monétaire.
171
Section V: Les limites de la création monétaire
1. Les fuites liées aux opérations avec la clientèle ou facteurs
autonomes de la liquidité
a) Les fuites sous forme fiduciaire
Les besoins de la clientèle en monnaie fiduciaire dépendent des
variations saisonnières (rythme mensuel, fêtes, vacances). En plus
des fluctuations saisonnières, il y a fuite de monnaie fiduciaire à
chaque fois que les banques créent de la monnaie scripturale et
qu’une partie est transformée en monnaie fiduciaire.
Si les fuites en monnaie fiduciaire (ou retraits) sont supérieures
aux versements, il y a baisse de la liquidité bancaire (et
inversement).
Les fuites sous forme de monnaie fiduciaire restent relativement
importantes dans les pays en développement tels que le Maroc
(environ 30% de M1 en Octobre 2022 contre environ 28 % de M1
en octobre 2014 et 38,4 % en 1981).
172
Section V: Les limites de la création monétaire
La demande de monnaie
176
Introduction
177
Introduction
178
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
La théorie quantitative de la monnaie découle principalement de
l’analyse classique. Cette analyse repose sur la loi des débouchés
de Jean-Baptiste Say.
1. La loi des débouchés :
Dans son « Traité d’Économie Politique » publié en 1803, Jean-
Baptiste Say, économiste classique français, avance l’idée selon
laquelle l’offre crée sa propre demande. Il ne peut donc pas y
avoir sur ou sous-production puisque tout ce qui est produit est
vendu:
« Pour une marchandise qui est offerte sur le marché, des salaires ont
été versés à ceux qui ont contribué à la production de cette
marchandise. Ces salaires vont être dépensés, ils serviront à acheter
d’autres marchandises, ou même celle-là ; de nouveaux revenus
seront ainsi payés et, en fin de compte, la marchandise offerte – à
condition qu’elle corresponde à un besoin réel – trouvera sa propre
demande ».
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
Dans la « loi des débouchés », la monnaie est donc utilisée
seulement comme moyen de paiement. La monnaie n’est donc
pas demandée pour elle-même mais pour ce qu’elle est
susceptible d’acheter. Comme l’écrit Jean-Baptiste Say, «l’argent
n’est qu’un office passager (…) et, les échanges passés, il se
trouve qu’on a payé des produits avec des produits ».
Il y a donc un équilibre qui ne dépend en aucune manière du
marché de la monnaie dont le seul rôle est de fixer le niveau
général des prix. La monnaie n’influence donc pas le
fonctionnement de la sphère réelle. Les classiques comparent la
monnaie à un voile (idée avancée par Adam Smith) qui recouvre
les phénomènes économiques réels mais ne les modifie pas.
180
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
La neutralité de la monnaie chez les classiques est donc illustrée
par la formule « la monnaie est un voile ».
La neutralité de la monnaie revient à nier la fonction de « réserve
de valeur de la monnaie ». Dans la mesure où elle n’est qu’un
instrument de règlement, le seul motif de détention de la
monnaie est donc le motif de transaction.
Dans la sphère réelle:
Le volume de production globale est déterminé par la loi des
débouchés de Say et;
Les valeurs d’échange, ou prix relatifs des produits entre eux, sont
déterminées par la quantité de travail nécessaire pour les produire
(théorie de la valeur travail) .
181
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
182
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
Plein-emploi
de travailleurs
Niveau Demande =
(réalisé par les variations
Des salaires)
de la production Production
Facteurs (loi des débouchés)
de production
Capital
184
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
On a: ∑ pi xi = PT
D’où P= ∑ pi xi / T = (∑ pi xi / ∑ xi) = ((100000 x 3) + (900 x 4) + (8000
x 6) + (2000 x 5)) / 18 = 361600 /18
= 20088,88889
∑ pi xi = PT = 20088,88889 x 18 = 361600
Ces échanges ont donc été réglés par des paiements d’un montant
égal à PT.
Les mêmes moyens de paiement vont été utilisés plusieurs fois au
cours de l’année.
La quantité de monnaie disponible notée M va donc être utilisée
pour ce paiement et pour plusieurs autres paiements.
Si on note V la vitesse de circulation de la monnaie, les dépenses
monétaires se sont élevées pour l’année à MV.
187
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
189
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
Une baisse de V signifie alors que M croit plus vite que le PIB (à prix
courant), c’est-à-dire que la monnaie est utilisée avec moins
d’intensité dans les échanges.
Tandis qu’une hausse de V signifie que la croissance du PIB est
supérieure à celle de M, c’est-à-dire que la monnaie est utilisée avec
plus d’intensité dans les échanges.
La notion de vitesse revenu de circulation de la monnaie permet
d’introduire celle de demande de monnaie: une augmentation de V
traduit une hausse de la demande de monnaie et inversement.
Des travaux empiriques, effectués sur des périodes extrêmement
longues, ont identifié les quatre déterminants économiques principaux
de la demande de monnaie:
- la production, les revenus et les prix (corrélation positive)
- les taux d’intérêt (corrélation négative)
190
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
191
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
192
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
193
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
194
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
b)Formulation de la demande de monnaie de l’école de Cambridge
(Analyse par les encaisses):
L’apparition pour la première fois de la notion de demande de
monnaie est liée à l’école de Cambridge. Alfred Marshall et Arthur
Cecil Pigou, transforment l’équation des échanges de Fisher en
une fonction de demande de monnaie.
Pour ces auteurs, les agents économiques cherchent à détenir de
la monnaie pour faire face à l’absence de synchronisation entre la
perception de leur revenu et leurs dépenses. Les agents
économiques expriment ainsi une demande de monnaie ou
demande d’encaisses réelles qui se présente sous la forme
suivante:
MD / P = k Y (ou MD = k PY)
195
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
MD : demande de monnaie
P : niveau général des prix
(MD / P) : demande d’encaisses réelles
k : part du revenu réel que les agents économiques cherchent à
détenir sous forme de monnaie (il est possible d’en déduire que
k = 1/V : avec V vitesse revenu de circulation de la monnaie).
Y : revenu réel
L’encaisse réelle désirée (MD / P) est une proportion constante
k du revenu réel Y. Le coefficient k représente la disposition
des agents économiques à conserver en moyenne un certain
pourcentage de leur revenu réel sous forme monétaire.
196
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
Cela veut dire que les agents économiques définissent leurs
besoins de monnaie non en termes nominaux mais en termes
réels, c’est-à-dire qu’ils désirent détenir sous forme de monnaie
un certain pouvoir d’achat.
En se basant sur ce raisonnement, Pigou va expliquer le lien causal
entre monnaie et prix à travers le mécanisme appelé effet
d’encaisses réelles ou effet Pigou:
Partant d’une situation d’équilibre (c’est-à-dire d’un niveau
d’encaisses réelles désirées donné), si l’offre de monnaie
augmente (Ms), les agents économiques perçoivent de la
monnaie supplémentaire, à niveau de prix inchangé, cela
accroît leurs encaisses réelles (MD /P augmente).
Les agents, qui jusque là détenaient des encaisses à un niveau
qu’ils jugeaient satisfaisant pour assurer leurs transactions, se
retrouvent avec des encaisses réelles excédentaires. Ils
dépensent cet excédent sur le marché des biens et services,
pour ne garder que l’encaisse réelle désirée. 197
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
198
Section 1:La théorie quantitative de la
monnaie
En conclusion, l’école de Cambridge reprend le principe de la
neutralité de la monnaie développé par les classiques et Fisher.
Mais l’école de Cambridge se distingue de ses prédécesseurs, en
formulant pour la première fois une demande de monnaie qui est
une fonction croissante du revenu réel, et en expliquant le
mécanisme par lequel une variation de la masse monétaire influe
uniquement sur le niveau général des prix.
Cette approche traditionnelle de la demande de monnaie qui
s’appuie sur des hypothèses hautement restrictives (stabilité à
court terme de la vitesse de circulation de la monnaie, plein
emploi des facteurs de production) et écarte des variables clés
tels que le taux d’intérêt, a été fortement critiquée et remise
totalement en cause par Keynes.
199
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
Dans son ouvrage intitulé la « Théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie », John Maynard Keynes (1883-1946)
marque une rupture majeure avec l’analyse de la plupart des
auteurs qui l’ont précédé, c’est pourquoi l’on parle souvent de
« révolution keynésienne ».
1.Les motifs de la préférence pour la liquidité
Pour Keynes la monnaie n’est pas uniquement comme l’avançait
J.B. Say la « simple voiture des produits », c’est-à-dire un simple
instrument de règlement des échanges, elle est également
recherchée pour elle-même.
En effet, pour Keynes, les agents économiques peuvent renoncer
à une consommation immédiate et constituer une épargne en
choisissant la forme sous laquelle ils veulent la conserver: soit
sous forme de monnaie, soit sous forme d’obligations à taux fixe.
.200
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
201
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
Mt
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
c) Le motif de spéculation:
Pour expliquer le motif de spéculation, Keynes suppose
l’existence de deux types d’actifs : la monnaie et les
obligations à taux d’intérêt fixe.
Les agents économiques vont effectuer des arbitrages entre
monnaie et titres compte tenu de l’évolution (future,
anticipée) du taux d’intérêt. En effet, les agents économiques
peuvent préférer garder leur épargne sous forme monétaire (la
monnaie est un actif non rémunéré mais sans risque) plutôt
que de la placer en obligations avec un risque de perte en
capital.
La demande de monnaie des agents économiques pour motif de
spéculation correspond donc à une épargne conservée sous
forme monétaire compte tenu du niveau du taux d’intérêt.
205
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
L’encaisse (ou demande de monnaie) dépend donc des possibilités
de réaliser des plus-values c’est à dire de tirer profit de l’évolution
future du cours des obligations qui est en liaison avec l’évolution
du taux d’intérêt.
Lorsque les agents économiques anticipent une hausse du taux
d’intérêt, qui se traduira mécaniquement par une baisse future des
cours des obligations, ils préféreront détenir de la monnaie qui ne
rapporte rien mais dont la valeur nominale est constante, plutôt
que de détenir des obligations qui seraient selon leurs prévisions
source de perte en capital (moins-value).
Inversement, s’ils prévoient une diminution des taux d’intérêt, ils
préféreront acheter des obligations dont les cours devraient
s’accroître dans le futur. Il existe ainsi une relation mécanique
inverse entre l’évolution du taux d’intérêt et celle du cours des
obligations.
206
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
Exemple: un agent économique achète une obligation dont la
valeur nominale est de 1000 DH avec un taux de coupon de 5%.
Si l’agent économique veut vendre cette obligation quelques
mois plus tard mais que les taux d’intérêt ont augmenté et que
le taux de coupon de l’obligation sur le marché est de 6%, il
sera obligé de réduire le prix de vente de l’obligation pour la
rendre aussi attrayante aux yeux de l’acheteur que les autres
obligations ayant la même valeur nominale mais un taux de
coupon plus élevé.
Donc dans le cas de l’obligation dont le taux de coupon est de
5%, il faudra la vendre à 833,33 DH pour que le rendement
actuel atteigne celui d’une obligation dont le taux de coupon
est de 6%:
207
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
Taux d’intérêt
i
Uniformité des anticipations
iM
Zone de spéculation
Trappe à liquidité
im L2 (i)
Préférence absolue pour la monnaie, pour tous les agents, le taux
d’intérêt ne peut qu’augmenter
Ms
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
La partie verticale de la courbe de demande de monnaie pour
motif de spéculation est confondue avec l’axe des ordonnées et
correspond à une unanimité des opinions (uniformité des
anticipations) sur la baisse future du taux d’intérêt.
Le taux iM est le taux d’intérêt maximum à partir duquel les agents
économiques ne peuvent que prévoir une baisse du taux d’intérêt futur
et donc une hausse des cours des obligations. Ils ne souhaitent plus
détenir de monnaie pour motif de spéculation, les agents ont une
préférence absolue pour les obligations, sources selon eux de plus-values.
La partie horizontale de la courbe correspond à une unanimité
des opinions (uniformité des anticipations) sur la hausse future du
taux d’intérêt.
Le taux im est le taux d’intérêt minimum à partir duquel l’ensemble des
agents ne peut qu’anticiper une hausse du taux d’intérêt et donc une
baisse des cours des obligations. Cette partie de la courbe correspond à
ce que Keynes appelle la trappe à liquidité, la préférence des agents
pour la monnaie est absolue. 210
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
211
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
En conclusion, la demande de monnaie pour motif de spéculation
est une fonction décroissante du taux d’intérêt dans la partie
intermédiaire(oblique) .
Cette demande de monnaie pour motif de spéculation est
particulièrement instable puisqu’elle dépend des anticipations
des agents économiques qui par définition sont instables.
La demande de monnaie globale est égale à :
L = Mt + Ms = L1 (Y) + L2 (i)
La demande de monnaie globale est décalée vers la droite, car la
demande de monnaie pour les motifs de transaction et de
précaution (pour motif transactionnel) est ajoutée à la demande
de monnaie pour motif de spéculation.
Elle a la forme suivante:
212
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
L = Mt + Ms = L1 (Y) + L2 (i)
iM
L = L1 (Y) + L2 (i)
im
L1 (Y) L2 (i) L
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
214
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
215
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
Taux d’intérêt
Ms1 Ms2
i
iM
i1
i2
L = L1 (Y) + L2 (i)
im
L1 (Y) L2 (i) L, Ms
Section 2: La demande de monnaie formulée
par J.M. Keynes
Par ailleurs, Keynes met fin, grâce à une variable clé, le taux
d’intérêt, à la vision dichotomique des auteurs qui l’ont précédé
d’une part, et d’autre part à la neutralité de la monnaie. Mais la
remise en cause par Keynes de la théorie quantitative de la
monnaie ne s’est pas traduite par sa mise à l’écart définitive.
220
SECTION 3: le MODELE IS – LM
221
SECTION 3: le MODELE IS – LM
222
SECTION 3: le MODELE IS – LM
223
SECTION 3: le MODELE IS – LM
1. Construction de la courbe IS
L’équilibre sur le marché des biens et services est défini par
l’égalité entre l’offre et la demande parce que le revenu créé par
les entreprises quand elles vendent des biens et services génère
une demande globale qui doit lui être égale :
Y=C+S+T
et Y = C + I + G
D’où: C+I+G=C+S+T
I+G=S+T
Ou I = S + T – G
225
SECTION 3: le MODELE IS – LM
A un niveau de taux d’intérêt (i1) donné correspond un niveau
d’investissement donné (I1), un niveau d’épargne (S1) donné (I=S)
et par conséquent un niveau de revenu (Y1) donné.
Le couple (Y1, i1) correspond à un équilibre du marché des biens
et services.
Si le taux d’intérêt diminue de i1à i2 :l’investissement augmente et
passe à I2
alors S doit augmenter également dans les mêmes
proportions(puisque I=S) et devient S2. A ce nouveau niveau
d’épargne correspond un nouveau niveau de revenu Y2
Le couple (Y2, i2) correspond à un équilibre du marché des biens
et services.
226
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Construction graphique de la courbe IS
i
i1
(1)
IS
I(i) (4)
i2
I Y
I2 I1 Y1 Y2
S1
S(Y)
(2) (3)
S2
I=S S
SECTION 3: le MODELE IS – LM
228
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Le revenu (Y) est une fonction décroissante du taux d’intérêt (i).
IS
Y
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Déplacements au niveau de la courbe IS:
Lorsqu’on se déplace vers le bas, le taux d’intérêt baisse et la
production (ou revenu) augmente. Ces deux phénomènes font
croître l’investissement. La hausse de la production, c’est-à-dire
du revenu, fait croître l’épargne.
Déplacements de la courbe IS:
Pour un taux d’intérêt donné, toute augmentation d’une
composante de la demande (consommation C, investissement I,
dépenses publiques G) se traduit par un déplacement parallèle et
vers la droite de la courbe IS (de IS1 à IS2), et une augmentation du
revenu d’équilibre de Y1 à Y2.
Inversement, toute diminution d’une composante de la demande
se traduit, pour un taux d’intérêt inchangé, par un déplacement
parallèle et vers la gauche de la courbe IS et le revenu d’équilibre
230
diminue.
SECTION 3: le MODELE IS – LM
231
SECTION 3: le MODELE IS – LM
IS2
IS1
Y1 Y2 Y
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Exemple 2: augmentation des impôts de T1 à T2:
i
IS1
IS2
Y2 Y1 Y
SECTION 3: le MODELE IS – LM
En conclusion:
L’équilibre sur le marché des biens implique que:
La production Y est une fonction décroissante du taux d’intérêt i.
Cette relation est représentée par la courbe IS
La courbe IS représente toutes les combinaisons (Y,i) compatibles avec
la réalisation de l'équilibre sur le marché des biens et services.
La pente de IS est négative parce que i et Y varient en sens inverse: si
i diminue, I augmente, alors S doit augmenter également (I=S) suite à
l’augmentation de Y.
Pour un taux d’intérêt donné i, une hausse de T ou une baisse de G se
traduira par une baisse de Y, et donc un déplacement de la courbe IS
vers la gauche.
234
SECTION 3: le MODELE IS – LM
235
SECTION 3: le MODELE IS – LM
En effet, une hausse du revenu de Y1 à Y2 conduit les agents à
accroître leur demande de monnaie pour motif transactionnel quel que
soit le taux d’intérêt.
Quand le revenu augmente, la demande de monnaie (pour motif
transactionnel) va donc augmenter, mais l’offre Ms reste inchangée.
Dans la mesure où à l’équilibre, il y a égalité entre l’offre de monnaie
et la demande de monnaie, il faut donc que le taux d’intérêt s’élève
pour que les deux effets opposés sur la demande de monnaie
s’annulent: la hausse du revenu augmente la demande de monnaie
pour motif transactionnel, mais la hausse du taux d’intérêt réduit la
demande de monnaie pour motif de spéculation.
L’augmentation de Mt se traduit par un déplacement vers la droite de
la demande de monnaie. On passe à un nouvel équilibre (point A2)
avec un nouveau taux d’intérêt plus élevé (de i1 à i2). Au point A2, la
demande de monnaie est égale à l’offre de monnaie restée inchangée,
et le marché de la monnaie est à nouveau à l’équilibre. 236
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Taux d’intérêt
MS
i
i1 A1
MD, M S
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Taux d’intérêt MS
i
A2
i2
i1 A1
MD2= L1 (Y2) + L2 (i)
MD, M S
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Si le taux d’intérêt est fixé à un niveau i1, la quantité de monnaie
demandée à des fins spéculatives est L2(i1). L’offre de monnaie
(MS) étant constante, si l’on consacre L2(i1) à la spéculation, il
reste:
MS – L2(i1) = L1(Y1) disponible pour motif transactionnel (motifs de
transaction et de précaution). Cette quantité de monnaie
transactionnelle correspond à un niveau de revenu Y1.
Donc, au taux d’intérêt i1 correspond le niveau de revenu Y1. Le
couple (Y1, i1) correspond à un équilibre du marché de la monnaie.
Si le taux d’intérêt augmente et passe de i1 à i2, la quantité de
monnaie demandée à des fins spéculatives est L2(i2). Il reste
MS – L2(i2) = L1(Y2) disponible pour motif transactionnel (motifs de
transaction et de précaution). Cette quantité de monnaie
transactionnelle correspond à un niveau de revenu Y2. Ainsi, au
taux d’intérêt i2 correspond le niveau de revenu Y2. Le couple (Y2,
i2) correspond à un équilibre du marché de la monnaie 239
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Construction graphique de la courbe LM: LM
i
i2
(1) (4)
i1
L2(i)
Ms
L2(i1) L2(i2) Y1 Y2 Y
L1(Y1)
Mt
SECTION 3: le MODELE IS – LM
MS = MD
MD = L1 (Y) + L2 (i)
L1 (Y) = l1Y
l1 est la part du revenu que les agents désirent conserver pour
satisfaire les motifs de transaction et de précaution (soit la vitesse
de transformation du revenu en monnaie). l1 mesure la sensibilité
de la demande de monnaie au revenu.
L2 (i) = -l2i + l0
I2 exprime l’intensité de la préférence pour la liquidité et mesure
la sensibilité de la demande de monnaie au taux d’intérêt.
I2i correspond à la demande de monnaie purement spéculative et
I0 représente la quantité de demande de monnaie conservée pour
maintenir un niveau donné d’encaisses (ou encore le niveau de la
préférence pour la liquidité). 241
SECTION 3: le MODELE IS – LM
On a: MS = MD
MS = l1Y – l2i + l0
Soit,
i = (l1 / l2) Y + (l0 – MS) / l2
ou
242
SECTION 3: le MODELE IS – LM
La courbe LM est croissante, exprimant une relation positive entre le
revenu et le taux d’intérêt.
i
LM
Y
SECTION 3: le MODELE IS – LM
244
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Politique monétaire expansionniste:
LM1 LM2
i
i1
i2
Y
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Politique monétaire restrictive:
LM2 LM1
i
i2
i1
Y
Section II: l’équilibre sur le marché financier: la
courbe LM
247
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Tout point de la courbe décroissante IS correspond à un équilibre
sur le marché des biens et services.
Tout point de la courbe croissante LM correspond à un équilibre
sur le marché de la monnaie.
C’est seulement au point d’intersection entre ces deux courbes
que ces deux conditions sont vérifiées. Cela signifie que le point
d’intersection, associé au niveau de production YE et au taux
d’intérêt iE est le point d’équilibre.
248
SECTION 3: le MODELE IS – LM
Résolution graphique:
i LM
IS
E
iE
YE Y
CHAPITRE IV:
250
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
Le système financier désigne l’ensemble des institutions
(intermédiaires financiers et marchés de capitaux) qui rendent
possible les échanges de monnaie entre les agents économiques
qui disposent d’une épargne et les agents économiques qui
désirent emprunter pour financer une dépense d’investissement
Le système financier permet ainsi la rencontre entre les agents
économiques ayant une capacité de financement (les prêteurs) et
les agents ayant un besoin de financement (les emprunteurs).
Le transfert des fonds des prêteurs vers les emprunteurs peut se
faire de deux manières: directe et indirecte. On distingue donc
deux grands modes de financement externe:
Le financement direct
Le financement indirect ou intermédié
251
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
252
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
253
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
254
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
Moyens de financement
Investissement
Production
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
256
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
258
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
259
SECTION 1: le système financier: notion et rôle
260
SECTION 2: historique du système bancaire marocain
262
SECTION 2: historique du système bancaire marocain
263
SECTION 2: historique du système bancaire marocain
264
SECTION 2: historique du système bancaire marocain
265
SECTION 2: historique du système bancaire marocain
267
SECTION 3: la loi bancaire de 1993
268
SECTION 3: la loi bancaire de 1993
I La mise en place d’un dispositif juridique unifié:
La loi bancaire de 1993 a permis le décloisonnement en introduisant
la notion d’« établissement de crédit ». Les établissements de crédit
comprennent:
Les banques
Les sociétés de financement
a) Les banques:
Les banques (y compris certains ex-OFS, BNDE, CIH et CNCA) sont des
établissements à vocation universelle, vu la gamme des opérations
qu’elles peuvent effectuer. On parle de « banque universelle ». En
effet, les banques peuvent effectuer toutes les opérations suivantes:
Recevoir des fonds du public quelle que soit la durée du dépôt
Effectuer des opérations de crédit en faveur des entreprises et des particuliers
quelle que soit la durée
269
Mettre à la disposition de la clientèle tous moyens de paiement ou leur gestion
SECTION 3: la loi bancaire de 1993
270
SECTION 3: la loi bancaire de 1993
b. Les sociétés de financement:
Les sociétés de financement sont soumises pour la première fois à
la loi bancaire. Elles ne peuvent effectuer que les opérations pour
lesquelles elles ont été agréées:
les opérations de crédit à la consommation
les opérations de crédit bail,
les opérations de crédit immobilier,
Les opérations d’affacturage (recouvrement de créances surtout
étrangères…), de cautionnement, de gestion des moyens de paiement
ou autres…
271
SECTION 3: la loi bancaire de 1993
Bank Al- Maghrib a, en plus des missions qui lui sont dévolues par
ses statuts, essentiellement pour mission la surveillance de l’activité
des établissements de crédit à travers des contrôles sur place et sur
pièces.
b) Les organes de consultation
Les trois organes de consultation sont le Conseil National de la
Monnaie et de l’Epargne (CNME), le Comité des Etablissements de
Crédit (CEC), et la Commission de Discipline des Etablissements de
Crédit (CDEC). Les établissements de crédit sont représentés au
niveau des trois organes de consultation, et les décisions du Ministre
des Finances ne sont prises qu’après avis de ces organes:
Du CNME en ce qui concerne la politique monétaire
Du CEC en ce qui concerne les mesures de réglementation et de contrôle
des établissements de crédit
De la CDEC quand il s’agit de sanctions graves à l’encontre des
établissements de crédit ou de leurs administrateurs. 274
SECTION 3: la loi bancaire de 1993
275
SECTION 3: la loi bancaire de 1993
277
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
La nouvelle loi reflète également les efforts déployés par les autorités
monétaires en vue de doter le Maroc d’un dispositif réglementaire et
de supervision bancaire s’alignant sur les meilleurs standards
internationaux et à même de faire face à l’exposition aux risques
systémiques.
278
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
279
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
282
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
283
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
Bank Al-Maghrib étant désormais indépendante en matière de
politique monétaire, le CEC et le CNCE n’émettent plus d’avis
concernant les questions ayant trait à la politique monétaire.
La composition de la CDEC a été renforcée par la désignation d’un
deuxième magistrat. L’avis de cette commission est requis sur toutes
les questions susceptibles de donner lieu à des sanctions à l’encontre
des établissements de crédit et organismes assimilés.
2. Le renforcement des règles de bonne gouvernance
la loi bancaire prévoit des dispositions visant à améliorer la
transparence des activités de la Banque centrale en matière de
supervision:
Bank Al- Maghrib est tenue de notifier, dans un délai de 120 jours
maximum à compter de la date de réception définitive de l’ensemble des
documents et renseignements requis, ses décisions relatives aux demandes
d’agrément et de motiver toutes celles emportant refus. 284
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
BAM publie, annuellement, un rapport sur le contrôle des établissements
de crédit, l’activité et les résultats de ces établissements ainsi qu’une
situation comptable retraçant les opérations du Fonds collectif de garantie
des dépôts.
La banque centrale transmet les résultats de ses vérifications sur place aux
membres du conseil d’administration ou de surveillance de l’établissement
concerné.
Bank Al- Maghrib consulte la profession bancaire pour tout ce qui est des
textes réglementaires et des mesures ayant trait à l’exercice de l’activité
bancaire.
285
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
A titre d’exemple, la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), la Caisse
Centrale de Garantie (CCG), les Services Financiers de Barid Al-Maghrib,
les banques offshores et les Associations de microcrédit ont été soumis à
certaines dispositions ayant trait notamment aux domaines comptables,
prudentiels et de contrôle. Demeurent, toutefois, exclus du champs
d’application de la loi bancaire:
Bank Al- Maghrib
La Trésorerie Générale du Royaume
Les entreprises d’assurances et de réassurances
Le Fond Hassan II pour le développement économique et social
287
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
5. La redéfinition du cadre de contrôle des EC par les commissaires aux
comptes:
En plus de la certification des comptes, la mission des commissaires
aux comptes porte sur:
la vérification du respect des dispositions comptables et prudentielles;
l’évaluation de l’adéquation du système de contrôle interne
la vérification de la sincérité des informations destinées au public
Les commissaires aux comptes doivent, par ailleurs, porter à la
connaissance de Bank Al- Maghrib tous faits ou décisions dont ils ont
connaissance au cours de l’exercice de leur mission et qui sont de
nature à affecter la situation financière de l’établissement contrôlé
et/ou à mettre en danger la continuité de son exploitation.
De son coté, Bank Al- Maghrib peut mettre à la disposition des
commissaires aux comptes les informations estimées nécessaires à
l’accomplissement de leur mission, y compris les rapports de contrôle
sur place.
288
SECTION 4: la loi bancaire de 2006
6. Mise en œuvre d’un nouveau cadre approprié pour le traitement des
difficultés des EC:
Le traitement des difficultés des établissements de crédits relève
entièrement de Bank Al- Maghrib qui peut décider de la mise d’un
établissement sous le régime de l’administration provisoire ou de sa
liquidation, dans le cas où elle estime que sa situation financière est
irrémédiablement compromise.
7. Coopération entre BAM et les autres autorités de supervision du
secteur financier:
En vue d’un meilleur contrôle consolidé des risques, il a été institué
une « Commission de Coordination des Organes de Supervision du
Secteur Financier » (CCOSSF) dont la mission consiste à coordonner les
actions de supervision des régulateurs des différents compartiments du
système financier (Bank Al- Maghrib, CDVM // AMMC (Autorité marocaine
du marché des capitaux), Direction des assurances et de la prévoyance
sociale // ACAPS) et à organiser l’échange d’informations relatives aux
entités soumises à leurs contrôles respectifs. 289
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
290
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
Les apports de la nouvelle loi bancaire de 2014 s’articulent ainsi
autour des principaux volets suivants:
Champs d’application
291
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
Champs d’application
Contrairement à l’ancienne loi bancaire, la nouvelle loi prévoit
que l’agrément des banques peut être limité à l’exercice d’une
partie seulement des activités liées à la collecte des dépôts et à
l’octroi de crédit.
Les banques participatives
La nouvelle loi instaure un cadre législatif régissant l’activité des
banques participatives parce qu’il est nécessaire d’intégrer ce
segment de la finance compte tenu de son potentiel d’épargne,
d’investissement et de financement (…)
292
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
293
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
294
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
295
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
296
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
297
SECTION 5: la loi bancaire de 2014
299
SECTION 5: la nouvelle loi bancaire de 2019
300
CHAPITRE V:
La politique monétaire
301
Introduction
« La politique monétaire désigne l’ensemble des moyens mis en
place pour contrôler la croissance monétaire au niveau d’un pays
ou d’un ensemble de pays ayant la même monnaie ».
A travers la politique monétaire, les autorités monétaires (banque
centrale) cherchent donc à contrôler la croissance de la masse
monétaire de façon à assurer une bonne adéquation entre la
quantité de monnaie en circulation (MV) et les besoins des agents
économiques (PIB).
« La quantité de monnaie en circulation dans une économie ne
doit être ni trop faible car les agents économiques seront obligés
de limiter leurs activités économiques (consommation,
production, investissement), ni trop abondante car elle mettrait à
la disposition de ces mêmes agents un pouvoir d’achat bien
supérieur à la quantité de biens disponibles, ce qui pourrait
provoquer une hausse des prix ». 302
Introduction
303
Introduction
304
Introduction
305
Introduction
306
Section 1: les objectifs de la politique monétaire
(Cadre stratégique de la politique monétaire)
308
Section 1: les objectifs de la politique monétaire
(Cadre stratégique de la politique monétaire)
309
Section 1: les objectifs de la politique monétaire
(Cadre stratégique de la politique monétaire)
Objectifs intermédiaires
Section 1: les objectifs de la politique monétaire
(Cadre stratégique de la politique monétaire)
le taux de change
Le taux de change exprime le prix d’une monnaie nationale par
rapport à une monnaie étrangère. Avec l’ouverture croissante des
économies sur l’extérieur, le taux de change est un objectif
intermédiaire qui a été de plus en plus privilégié par les autorités
monétaires.
Le taux de change remplit les conditions d’une bonne variable
intermédiaire:
le taux de change est un indicateur facilement et rapidement
observable.
Il réagit aux instruments de la banque centrale: par exemple
une hausse des taux d’intérêt augmente la rémunération des
placements en monnaie nationale, ce qui accroît la demande de
la monnaie nationale et par la même occasion provoque une
appréciation du taux de change.
312
Section 1: les objectifs de la politique monétaire
(Cadre stratégique de la politique monétaire)
Il existe une relation entre les variations du taux de change et
l’objectif final de stabilité des prix surtout dans une économie
ouverte où la part des importations est relativement
importante: par exemple, l’appréciation du taux de change
suite à la hausse du taux d’intérêt a une influence directe sur
le prix des produits importés dont la baisse va se répercuter,
avec des délais plus ou moins longs, sur les prix internes donc
sur le niveau général des prix.
Un taux de change stable et fort a donc des effets favorables sur la
valeur interne de la monnaie car il diminue le prix des
importations et contribue de ce fait à la stabilité des prix.
Toutefois, la recherche d’une valeur externe stable et forte de la
monnaie peut avoir des effets négatifs sur la balance commerciale
(diminution du prix des importations et renchérissement du prix
des exportations) et sur l’investissement (taux d’intérêt élevé) et
affecter ainsi l’économie réelle (exemple: politique du Franc fort
suivie par la France avant la mise en place de l’euro)
313
Section 1: les objectifs de la politique monétaire
(Cadre stratégique de la politique monétaire)
L’agrégat de monnaie:
L’utilisation du taux de change comme cible intermédiaire s’est
souvent accompagnée d’un autre objectif intermédiaire: l’agrégat
de monnaie M1, M2 ou M3.
La croissance de la masse monétaire peut en effet servir
d’objectif intermédiaire puisque:
la banque centrale a les moyens d’agir sur la création
monétaire (multiplicateur de crédit, diviseur de crédit) à
travers les instruments dont elles disposent.
la variation de l’offre de monnaie n’a d’impact à long terme
que sur l’inflation (thèses monétaristes).
De plus les agrégats de monnaie présentent des qualités
intrinsèques indéniables (observables, fiables, disponibles,
représentatifs et cohérents).
314
Section 1: les objectifs de la politique monétaire
(Cadre stratégique de la politique monétaire)
315
Section 1: les objectifs de la politique monétaire
(Cadre stratégique de la politique monétaire)
316
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
317
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
Le cadre opérationnel de la politique monétaire est l’ensemble
des instruments et procédures que la banque centrale met en
œuvre en vue de réguler la liquidité bancaire et piloter les taux
interbancaires ».
Dans le but d’assurer le contrôle de la croissance de la masse
monétaire, les autorités monétaires vont se munir d’un certain
nombre d’instruments pour agir sur la principale source de
création de monnaie, les crédits bancaires.
A ce titre, les autorités monétaires peuvent intervenir:
soit directement en agissant sur la principale cause de la
création monétaire, les crédits bancaires (action sur les
quantités),
soit indirectement en agissant sur la liquidité bancaire (action
sur les coûts).
318
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
.320
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
Pour l’année N+1, l’institut d’émission fixe le taux de progression
maximum des crédits à 10 % (soit une augmentation des crédits de 40
milliards de dirhams) par rapport à ceux de l’année N, soit une
enveloppe globale maximale des crédits à accorder à l’économie au
cours de l’année N+1 égale à 440 milliards de dirhams.
Tout dépassement du plafond fixé à chacune des banques fait
l’objet de sanctions. Les sanctions pouvaient prendre trois
formes :
Constitution de réserves supplémentaires (non rémunérées) auprès de
l’institut d’émission.
Coût plus élevé du refinancement, lorsque la banque fautive (c’est-à-
dire, celle qui a dépassé l’enveloppe qui lui a été fixée) doit se
procurer de la monnaie centrale auprès de la banque centrale.
Abaissement du plafond de réescompte de la banque en infraction.
321
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
322
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
324
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
325
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
326
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
b) La sélectivité du crédit
La politique sélective du crédit est notamment mise en place par
les autorités monétaires pour atténuer certaines des rigidités
découlant de l’encadrement du crédit. La sélectivité du crédit
est une procédure qui permet d’orienter les crédits accordés à
l’économie vers des agents (Etats, PME/PMI, …) ou des domaines
d’activités (exportations, logement, agriculture, hôtellerie, …)
jugés prioritaires, et ce de façon incitative et/ou contraignante.
327
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
328
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
329
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
331
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
332
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
333
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
b. La réserve monétaire
La réserve monétaire est un instrument de nature réglementaire
dans la mesure où sa constitution est obligatoire (d’où parfois
l’appellation de réserve obligatoire).
En effet, les banques commerciales sont tenues de détenir sous
forme de dépôts (non rémunérés depuis le 19 décembre 2013)
disponibles auprès de la banque centrale un pourcentage
minimum (2% depuis le 24 septembre 2019 et 0% depuis le 16
Juin 2020) de leurs exigibilités libellées en dirhams (total des
comptes courants créditeurs, …).
334
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
La réserve monétaire représente une fuite institutionnelle ou
facteur non autonome de la liquidité bancaire qui réduit la
liquidité bancaire. Toute modification du taux et/ou de l’assiette
de la réserve monétaire (éléments servant de base au calcul de la
réserve monétaire) influence donc le pouvoir de création
monétaire des banques à travers un effet quantité et un effet
prix:
une diminution du taux et/ou de l’assiette de la réserve monétaire
accroît les avoirs excédentaires en monnaie centrale des banques, ce
qui permet d’augmenter leur offre de crédits (capacité théorique à
travers le multiplicateur de crédit).
La diminution de la réserve monétaire (taux et/ou assiette) se traduit
également par un allègement du coût des ressources des banques (la
réserve monétaire est très faiblement rémunérée ou pas rémunérée)
qui peut les inciter à réduire leurs taux d’intérêt débiteurs d’où un
effet favorable sur la demande de crédits.
335
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
Un des principaux avantages de cet instrument est son action directe
et immédiate sur l’excédent de liquidité bancaire et par conséquent
son extrême efficacité à rendre le système bancaire en banque (en
créant un besoin de refinancement durable) en cas de surliquidité
suite par exemple à un afflux massif de devises.
c. Les avances
Les avances sont des crédits (moyennant des garanties) en
monnaie centrale que la banque centrale octroie, sur le court
terme (par exemple, avances à 7 jours sur appel d’offres), aux
banques qui en expriment le besoin.
Au Maroc, ces avances se présentent actuellement sous deux
formes :
1. les avances à 7 jours sur appel d’offres à l’initiative de la banque
centrale sont les opérations principales. L’institut d’émission effectue,
à intervalle de temps régulier (tous les mercredis), un appel d’offres
336
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
337
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
2. Les avances à 24 heures sur initiative des banques: ces avances
sont venues remplacer les avances à 5 jours sur l’initiative des
banques qui ont été supprimées le 31 décembre 2004.
A l’origine, c’est-à-dire de 1995 jusqu’au 31 décembre 2004, les
avances à 24 heures avaient pour objectif principal de permettre
aux banques de couvrir en fin de journée l’éventuel solde débiteur
de leurs comptes ordinaires auprès de la banque centrale. Le taux
appliqué à ces avances était supérieur à celui des avances
à 5 jours.
Mais, depuis le 31 décembre 2004, les avances à 24 heures
remplissent le rôle tant des anciennes avances à 5 jours que de
celles à 24 heures puisqu’elles ont pris la forme d’une facilité
permanente c’est-à-dire une possibilité offerte en permanence par
Bank Al-Maghrib aux banques, à leur initiative, de pouvoir
emprunter de la monnaie centrale pour une durée de 24 heures et
ce en vue de couvrir des besoins temporaires ou imprévus de
liquidité (monnaie centrale).
338
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
339
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
e. La facilité de dépôt
La facilité de dépôt est une possibilité offerte aux banques par la
banque centrale, de pouvoir constituer à leur initiative, auprès
d’elle des dépôts rémunérés pour une durée de 24 heures.
Ces dépôts sont rémunérés à un taux préétabli (2% actuellement).
Le taux de rémunération de ces dépôts constitue le taux plancher
que l’institut d’émission fixe aux fluctuations des taux d’intérêt
interbancaires.
f. Les opérations de swap de change
Une opération de swap de change permet à la banque centrale
d’acheter (ou de vendre) aux banques de la monnaie nationale au
comptant contre devise et, simultanément, de la leur revendre
(ou de la leur racheter) à terme, à une date et à un taux de
change prédéterminés.
342
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
343
Section 2: les instruments de la politique monétaire
(Cadre opérationnel de la politique monétaire)
345
Conclusion
346
Conclusion
347
Section 3 : Évolution récente de la politique monétaire
au Maroc (1995 – 2022)
MV = PIB nominal
∆M + ∆V = ∆P + ∆PIB réel
9 % + (-1 %) = 2 % + 6 %
351
Section 3 : Évolution récente de la politique
monétaire au Maroc (1995 – 2022)
352
Section 3 : Évolution récente de la politique
monétaire au Maroc (1995 – 2022)
354
Section 3 : Évolution récente de la politique
monétaire au Maroc (1995 – 2022)
A cet effet, la banque centrale a baissé de manière régulière son taux
directeur sur la période 1995 – 2021 : le taux des avances à 7 jours
sur appel d’offres est passé de 7 % en 1995 à 2,25 % en mars 2016,
2% en mars 2020, et 1,5% en juin 2020, et ce dans le but d’assouplir
les conditions de financement de l’économie (politique monétaire
accommandante).
En 2022, Bank Al- Maghrib s’est de nouveau consacrée
entièrement à l’objectif prioritaire de stabilité des prix suite à
une forte hausse du taux d’inflation qui a atteint 6,6% pour
l’année 2022, et a augmenté par deux fois son taux directeur à 2%
en septembre 2022 et 2,5% en décembre 2022 dans un contexte
marqué par une forte inflation mondiale déclenchée par le conflit
en Ukraine.
Toutefois, les résultats obtenus en matière d’amélioration des
conditions de financement de l’économie marocaine ne sont pas
aussi satisfaisants que les résultats en matière de stabilité des
355
prix:
Section 3 : Évolution récente de la politique
monétaire au Maroc (1995 – 2022)
358
Conclusion
Il est difficile pour la politique monétaire d’atteindre à elle seule
de manière satisfaisante l’ensemble des objectifs : stabilité des
prix, croissance, plein emploi, et équilibre extérieur, d’où
l’attribution à la politique monétaire d’un seul objectif prioritaire
à partir du début des années 80, celui de la stabilité des prix.
La politique monétaire présente un certain nombre de limites:
- le problème de conflits entre objectifs internes d’une part, et
d’autre part entre objectifs interne et externe, ainsi que l’impact
incertain de la politique monétaire sur les variables réelles.
- l’instabilité de la relation entre la monnaie et l’inflation qui est
apparue à partir des années 2000 suite à l’apparition de nouveaux
instruments financiers (TCN, titres d’OPCVM, Bons du Trésor)
comme actifs alternatifs à la monnaie…).
L’apparition de ces produits financiers a rendu de plus en plus
difficile la délimitation des contours de la masse monétaire et donc
le suivi de l’évolution de l’objectif intermédiaire, d’où le passage359
à
l’approche multicritère.