Vous êtes sur la page 1sur 12

LE CONCEPT DE LA STRUCTURE FINANCIERE 

:
La structure financière, ou la structure de capital de l’entreprise se
définit comme étant :’’la combinaison de dettes bancaires et
financières nettes et de capitaux propres auxquels elle a recours pour
son financement.
Eli Cohen considère que la référence au concept de structure
financière procède essentiellement de l’idée selon laquelle le bilan
d’une entreprise ne constitue pas une simple juxtaposition d’encours,
la superposition contingente d’élément disparates. Elle constitue
bien des relations significatives et des ajustements favorables entre
les composantes de patrimoine.
JEAN Barreau et Jacqueline Delahaye, abordent dans le même sens
en affirmant que l’analyse de la structure financière est de porter un
jugement sur les équilibres financiers fondamentaux.
La structure financière représente une des décisions financières
les plus importantes pour une entreprise puisqu’elle déterminera la
capacité de l’entreprise à survivre dans le long terme A partir de cette
définition, la structure financière d’une entreprise représente donc le
partage de ses sources de financement entre deux grandes
catégories qui sont les dettes et les fonds propres.

1. Eli Cohen est un économiste français, né le 3 septembre 1950à Meknès Diplômé lauréat de
science PO, docteur en gestion Université Paris Dauphine et Docteur en science politique, Eli COHEN
a entrepris une carrièm2re d’enseignant chercheur. Parmi ses livre Analyse financière.

2. Jean BARREAU (1933), est un essayiste français. Ancien conseiller de François Mitterrand puis de
Charles Pasqua, il est aujourd’hui directeur du département culture du pôle universitaire Léonard de
Vinci. Auteur de nombreux d’ouvrages dont de très grand succès – Les Vérités chrétienne
(Fayard,2004) et Toute l’histoire du monde (Fayard, 2005) entre autres –, il est aussi inspecteur
général honoraire de l’Education national.
3. Jacqueline Delahaye, est une économiste née en 1947, ancienne élève de l'ENS Cachan,
Elle est agrégée de techniques économiques de gestion.
L’importance de la structure financière
La structure financière constitue une source d’informations aussi
pour les opérateurs économiques que pour toutes personne
intéressées par la vie de l’entreprise.
-pour les responsables de l’entreprise, la structure financière leur
permet d’évaluer la sante financière de celle-ci afin d’orienter leurs
décisions dans l’utilisation rationnelle des ressources limitées dont
dispose l’entreprise.
-pour les bailleurs des fonds, elle constitue un indicateur fiable avant
d’accorder un crédit ou prêter l’argent à une entreprise
-pour l’Etat, dans la mesure où l’impôt est fonction du bénéfice et ce
dernier à son tour tributaire de la bonne de l’entreprise.
La structure financière : un indicateur significatif
La structure financière est variable. Elle dépend des contraintes
financières liées à la nature des activités développées par les
entreprises et aux décisions d’investissement prises par leur
management en matière d’investissement.
L’analyse de cette dernière permet notamment :
 D’évaluer le risque de défaillance ;
 D’analyser la stabilité des emplois et des ressources :
o Il existe deux types d’emplois qui sont les emplois
temporaires comme les acquisitions de moyens
immatériels, matériels ou financiers, etc., et les emplois
permanents liés l’activité de la société comme les charges
d’exploitation, financières, etc.,
o les ressources financières regroupent les fonds propres et
l’endettement net.
C’est le bilan d’une entreprise qui permet d’obtenir la meilleure
image de sa structure financière puisqu’il fournit la balance
comptable des ressources et leur emploi.
Les indicateurs et ratios de la structure financière :
Pour surveiller la structure financière d’une entreprise, plusieurs
indicateurs sont à prendre en considération. Ceux-ci forment
l’ensemble des informations issues d’un bilan comptable ou du
compte de résultat. Parmi ces indicateurs on retrouve :
Le bilan fonctionnel
Un bilan fonctionnel est un tableau qui regroupe les ressources et les
emplois d’une entreprise. Ceux-ci sont classés selon leur degré de
liquidité. C’est un élément financier qui montre ce dont dispose votre
entreprise à l’instant t, on peut le considérer comme un indicateur
L’objectif d’établir un bilan fonctionnel est d’analyser le bilan sous un
autre angle que celui fourni par le bilan comptable. Ici, dans un bilan
fonctionnel (et contrairement au bilan comptable), c’est la structure
financière de l’entreprise qui est mise en exergue. Le bilan
fonctionnel permet de vérifier l’équilibre financier du modèle
économique.
Le bilan financier permet de calculer certains ratios de gestion
comme FRNG, BFR et trésorerie nette.
-Fonds de roulement net global (FRNG)
Également connu sous fonds de roulement net global (FRNG), le
fonds de roulement constitue le capital que vous utilisez pour faire
face à vos obligations financières au quotidien.
Avoir une visibilité sur le fonds de roulement vous permet de diriger
votre entreprise de manière plus performante. Ainsi, vous connaissez
en amont votre capacité à absorber des dépenses sans recourir à un
emprunt. Concrètement, garder un œil sur cet indicateur permet de
financer les investissements incontournables à votre activité de
manière durable.
FRNG= Capitaux permanents-Emplois stables brutes
FRNG=Actif circulant _passif circulant
Le besoin en fonds de roulement :
Le besoin en fonds de roulement (BFR) est un indicateur comptable
et financier qui permet d’évaluer le financement à court terme d’une
entreprise. Il mesure les décalages de flux de trésorerie entre les
encaissements (= entrées d’argent) et les décaissements (= sorties
d’argent) d’une entreprise.
Voici la formule de calcul du besoin en fonds de roulement :
BFR = actif circulant hors trésorerie - passif circulant hors trésorerie
BFR = Stocks en cours + Clients et comptes rattachés – Fournisseurs
et comptes rattachés – Dettes fiscales et sociales.
- La Trésorerie
La trésorerie (d'une entreprise, d'une Association, etc.) est la somme
de tous les avoirs et dettes à court terme. Une partie importante de
la trésorerie est le contenu des comptes des banques et des comptes
de caisse d'épargne de l'entreprise.
La trésorerie permet de:
- Contrôler les entrées et les sorties des fonds ;
- Optimiser la gestion de trésorerie, dans un sens de sécurité et de
rentabilité ;
- S'assurer de la bonne application des conditions bancaires : jours de
valeurs, frais appliquée sur les flux de trésorerie.
La gestion de trésorerie consiste à veiller à maintenir une liquidité
suffisante pour faire face aux échéances tout en optimisant la
rentabilité des fonds.
La trésorerie idéale est égale à zéro (0) :
- si elle est positive, de l'argent pourrait être placé pour rapporter des
intérêts ;
- si elle est négative, il faut alors payer des agios aux banquiers.

Fonds de roulement :
Le fonds de roulement (FR) est une notion comptable dont le rôle
consiste à démontrer comment s’utilise l’argent d’une entreprise,
sous un angle chiffré. Cet indicateur représente concrètement les
ressources disponibles d’une entreprise, pour régler ses dépenses
courantes (fournisseurs, salariés, charges de fonctionnement) avant
de percevoir le paiement de ses clients. En effet le FNR c’est un
instrument comptable mesure les ressources possédées à moyen et
long terme par l’entreprise pour financer son exploitation courante,
hors chiffre d’affaires. Il donne une idée précise de la santé financière
de l’entreprise afin d’assurer une gestion sereine et construire sa
stratégie de développement. Pour optimiser la trésorerie, ce
“matelas” doit rester en permanence adapté au cycle d’exploitation
de son activité.
Le seuil de la rentabilité
Le seuil de rentabilité correspond au niveau de chiffre d’affaires (hors
taxes) que l’entreprise doit réaliser au cours d’un exercice comptable
pour obtenir un résultat nul. Il correspond à l’objectif minimum pour
ne pas perdre d’argent.
 Si le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise est inférieur à son seuil
de rentabilité, l’entreprise est déficitaire. Le seuil de rentabilité est
exprimé en valeur, contrairement au point mort, exprimé en nombre
de jours, que nous aborderons dans une seconde partie. Il est un
indicateur de gestion obtenu en décomposant les charges de
l’entreprise. Dans ce contexte, il faut savoir distinguer les charges
fixes (qui ne varient pas selon le volume de chiffre d’affaires) des
charges variables (qui sont fonction du niveau de chiffre d’affaires
obtenu).
-La capacité d’autofinancement
C’est un ratio financier qui s’intéresse à l’activité de l’entreprise. Il
correspond à l’ensemble des ressources internes générées qu’elle
utilise pour se financer. C’est-à-dire pour régler ses charges, comme
les investissements, les emprunts, les dettes fournisseurs ou encore
les dividendes versés aux associés.
La CAF constitue un excédent, qui correspond à un flux potentiel de
trésorerie, c’est-à-dire à la différence entre les encaissements et les
décaissements de l’entreprise. Elle représente un surplus de
trésorerie. Elle ne s’intéresse qu’aux ressources brutes qui subsistent
à la fin d’un exercice comptable et ne prend pas en compte les éventuels
décalages de trésorerie.
La marge commerciale :
La marge commerciale de l’entreprise, également appelée marge
brute, correspond à ce que l’entreprise gagne grâce à la différence
entre le prix de vente hors taxes et le prix d’achat hors taxes des
produits vendus. Il s’agit d’un indicateur financier très important
pour les entreprises ayant une activité de négoce.
Le niveau normal de marge commerciale à atteindre dépend de
l’activité de l’entreprise, de son positionnement géographique et de
sa taille. En général, plus une entreprise achète des quantités
importantes, plus elle obtient un prix d’achat unitaire intéressant.
L’excèdent brut d'exploitation (EBE) :
L'excédent brut d'exploitation (EBE) est un indicateur financier qui
mesure la rentabilité d'une entreprise en comparant les revenus et les
charges d'exploitation. Cette donnée comptable est prépondérante !
Elle permet de déterminer si une entreprise est capable de couvrir ses
coûts et de générer des profits.
L’EBE permet de déterminer d’autres indicateurs comptables importants
pour l’entreprise : 

Le taux de marge = EBE / Valeur ajoutée ; 

Le taux de rentabilité brute = EBE / Capitaux investis ;

L’effet de levier = Dette nette / EBE.

Les déterminants de la structure financière


Diverses études ont analysé les déterminants du comportement des
sociétés envers le choix de financement. Alors, ces études nous
permettent de mettre la lumière sur les facteurs influençant la
structure financière des sociétés.
Les caractéristiques intrinsèques des entreprises comme
déterminants
La taille de l’entreprise :
Dans le cas où l’entreprise disposerait des activités diversifiées
engendrant des revenus plus stables et entrainant une réduction des
coûts et des risques, le recours à l’endettement serait important. De
plus, les grandes entreprises ayant besoin des emprunts
importants accèdent facilement au marché et peuvent jouir de
meilleures conditions offertes par les institutions financières. A cette
relation positive, s’ajoute une autre négative. C’est-à-dire la taille de
l’entreprise peut servir à estimer le degré du non clarté des
informations entre les entreprises et les institutions financières. En
revanche, cette asymétrie est réduite par le contrôle des analystes au
niveau des firmes possédant une grande taille. Ces analystes ; à leur
tour, poussent les entreprises à émettre des actions, qui sont plus
sensibles aux informations, plutôt que de contracter des emprunts.
La profitabilité et la rentabilité
L’impact de la rentabilité sur le niveau d’endettement fait l’objet
d’une controverse théorique. Dans une optique d’asymétrie
informationnelle, les firmes les plus rentables dégagent plus
d’autofinancement, d’où une relation négative entre la rentabilité et
l’endettement. Ce raisonnement est validé par plusieurs études
empiriques. Dans le cadre de la théorie de financement hiérarchique,
la relation entre l’endettement et la rentabilité devrait être positive.
La théorie statique prédit donc une relation positive entre
l’endettement et la rentabilité. Cette prédiction constitue la grande
contradiction du modèle de ratio cible.
Généralement la rentabilité constitue une approximation des
ressources internes. En situation d’asymétrie d’information, la
rentabilité devrait être positivement corrélée avec l’endettement
dans la mesure où elle constitue un signal crédible pour les
créanciers.
La tangibilité de l’actif :
La présence d’immobilisations corporelles non spécifiques (à
comprendre dans le sens où les immobilisations corporelles ne sont
pas immatérielles) au bilan de l’entreprise a un impact non
négligeable sur son endettement. En effet, ces immobilisations
corporelles constituent des garanties importantes aux yeux des
créanciers (leur valeur liquidative étant importante), ce qui facilite
son accès aux crédits bancaires.
L’âge de l'entreprise (AGE)
Les différentes formes de financement sont aussi liées au cycle de vie
de l’entreprise. Berger & Udell (2003) et Gersick & Lansberg (1997)
remarquent que les sources du capital dépendent, jusqu’à un certain
point, du fait que l’entreprise soit en phase de maturité. En effet, les
entreprises en croissance tendent à compter plus sur des capitaux
propres et ce à cause de la difficulté de lever des fonds auprès des
établissements de crédit qui privilégient les entreprises en phase de
maturité.
Selon Achy et Rigar (2005), l’âge d’une entreprise est synonyme de sa
pérennité dans les affaires. Il est susceptible d’inspirer la confiance
des bailleurs de fonds. Toutefois, l’âge peut être également associé à
un certain archaïsme et une résistance à l’adoption de méthodes
modernes de gestion financière.
L’environnement économique et institutionnel en tant que
déterminant
Les études portant sur les déterminants de la structure du capital des
entreprises se sont dans un premier temps focalisées sur les
caractéristiques intrinsèques des firmes comme uniques
déterminants. Cependant, les décisions relatives à la structure du
capital peuvent aussi être influencées par l’environnement
économique et institutionnel dans lequel la firme interagit.
L’environnement financier et légal ainsi que le climat économique du
pays dans lequel la firme est localisée ont en effet eux aussi un rôle à
jouer dans le choix de la structure financière d’une entreprise.
Les variables macroéconomiques
Au sein d’études récentes s’intéressant aux caractéristiques
spécifiques des pays comme déterminants de la structure du capital,
nous retrouvons souvent des données macroéconomiques jouant le
rôle de variables de contrôle. Celles que nous retrouvons notamment
le plus souvent sont le PIB par habitant, le taux de croissance du PIB
ainsi que le taux d’inflation.
La croissance du PIB est une seconde variable macroéconomique qui
est utilisée dans la plupart des modèles. En effet, cette variable
permet de représenter les opportunités de croissance disponibles
pour les firmes sur le marché et donc en quelque sorte les besoins
financiers des firmes. La littérature peut s’avérer encore une fois
contradictoire quant à la relation attendue ici entre niveau
d’endettement et croissance du PIB.
Les variables ayant trait aux institutions financière
La croissance des marchés boursiers dans les pays en voie de
développement durant les dernières décennies a poussée quelques
auteurs à s’interroger sur le rôle du développement du marché
bancaire et du marché boursier dans la détermination de la structure
du capital des firmes. En effet, la question est d’autant plus
importante que les firmes situées dans des pays en voie de
développement doivent faire face aux inefficiences des marchés et
ajuster leur structure financière en conséquence.
Les variables ayant trait aux institutions légales
Dans les récentes études sur la structure financière, les auteurs
considèrent souvent des facteurs légaux comme déterminants
potentiels des décisions financières de la firme. Nous examinerons ici
l’impact du niveau de protection des investisseurs (actionnaires et
créanciers) ainsi que de l’efficience de la loi sur la structure du capital
des firmes. A des fins de discussion, il nous a paru intéressant de
relier ces concepts avec les différents systèmes de droit (droit
coutumier versus droit civil) mis en place au sein des pays. En effet,
de nombreuses études s’intéressent à l’influence de ces systèmes de
droit sur la structure du capital des entreprises, en incluant
notamment une variable dichotomique dans leurs modèles afin de
représenter le système de droit des divers pays étudiés.
Notons finalement que nous n’avons pas choisi d’inclure une telle
variable dans notre modèle notamment à cause du faible nombre de
pays étudiés et de la difficulté à classer certains pays tels que la
Russie ou la Chine au sein d’un système dit de droit coutumier ou de
droit civil.

Vous aimerez peut-être aussi