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Introduction
Avec l’EBITDA (1), la Net Present Value (2) et le WACC (3) sont des mesures ultimes en
finance d’entreprise. Pourquoi cela ? Et quel profit le lecteur pourrait-il tirer de la
compréhension de ces mesures ?
Ces indicateurs ont le mérite d’attirer l’attention de l’observateur sur les flux circulants dans
les organisations ainsi que nous l’illustrerons dans les paragraphes suivants.
En effet, la finance d’entreprise est la discipline qui s’attache à comprendre les résultats des
entreprises - bénéficiaires ou déficitaires - passés, présents et futurs grâce à la
compréhension des flux.
Les enseignements tirés des indicateurs que nous avons évoqués, mais davantage encore,
les principes financiers fondamentaux, sont concrètement mis à profit par les dirigeants
d’organisations qui prospèrent.
La maîtrise de ces attributs permet de : mesurer les résultats des décisions stratégiques et
tactiques, évaluer la pertinence d’investissements futurs, attirer et conserver les meilleurs
collaborateurs, en peu de mots : accroître de manière continue la valeur des entreprises,
c'est-à-dire : des patrimoines.
Sur les 81.000 sociétés créées en 2002, 10.000 ont disparues au cours de leur 1ère année,
19.000 au cours de la 2nde, de sorte qu’en 2007, moins de 50% continuaient d’exercer leurs
activités (4). La conjoncture des années 2008 à 2010 a ensuite de nouveau détérioré le taux
de survie des entreprises.
Les organisations qui demeurent, ne sont pas celles qui sont créées à partir d’une idée
providentielle.
Sur le plan financier, les responsables des sociétés qui réussissent, veillent particulièrement
au développement de quatre piliers primordiaux et indissociables pour perdurer: leur
rentabilité, leur solvabilité, leur bénéfice, ainsi que le volume de trésorerie disponible généré
par leurs activités.
Au plan stratégique, ces dirigeants ont intégrés, dès la création de leur entreprise, et
réévaluent continuellement leurs décisions par rapport aux quatre pointes du « diamant
stratégique » (5) : l’arène (produits, marchés, géographie), les véhicules (internalisation,
externalisation, fusion-acquisition), les différenciateurs (6) (moyens, méthodes et résultats
distincts de ceux de la concurrence), ainsi que les étapes (cadences de fonctionnement de
l’organisation, vitesse de développement).
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(5)
D. HAMBRICK & J. FREDICKSON « Are you sure you have a strategy” Academy of Management, Nov 2001
(6)
M. PORTER “What is strategy?” Harvard Business Review, Nov 1996
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Les principes fondamentaux de la finance d’entreprise
Un flux est donc une masse en mouvement, un volume global, tandis qu’un solde en est
l’image arrêtée.
Imageons la circulation des flux en finance: nous payons nos Impôts le Revenu sur les flux
de rémunérations que nous percevons au cours d’une année entière. Nous pouvons en
déduire certaines dépenses éligibles consenties au cours de cette même année.
Malheureusement (peut être pour certains d’entre nous?), nous ne payons pas notre IR sur
nos soldes bancaires de fin de mois, mais bel et bien sur ces volumes, ces flux
d’encaissements et de décaissements !
Poursuivant notre image : l’itérative et sage décision de gérer notre budget personnel est
matérialisée par nos différentes prévisions de flux, à savoir : la liste de nos prochaines
ressources et dépenses domestiques. Il est juste d’écrire que les calculs des futurs soldes
bancaires, issus de cette liste, peuvent ensuite inciter à la révision de cette liste.
Gagner de l’argent, expression traduisible en langage financier par : « générer des résultats
bénéficiaires », ne se mesure pas qu’en valeur absolue, en nombres d’euros. Cela est
logique.
Que le lecteur veuille bien s’imaginer quelques instants, être le décisionnaire financier de
son entreprise.
Si l’on vous garantissait par contrat que, grâce à l’achat d’une machine, de nouvelles ventes
seraient réalisées, qui généreraient dès le mois suivant son installation, un gain net de
1.000€ par mois – donc un résultat bénéficiaire - directement consécutif à l’acquisition de ce
nouvel équipement. Qu’en penseriez-vous ? Cette dépense est-elle une bonne idée ?
En revanche, si votre investissement était de 5.000€, vous n’hésiteriez pas très longtemps.
Cela est normal. Certes, vous connaissez le bénéfice mensuel que produira l’équipement,
mais surtout, vous estimez la proportion de ce bénéfice par rapport à votre investissement :
vous en appréciez la rentabilité.
En outre, puisqu’il s’agit de nouvelles ventes, vous apprécierez les entrées subséquentes de
trésorerie.
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Est solvable toute entreprise structurellement capable de rembourser ses dettes. Ceci
signifie que l’organisation pourrait rembourser l’intégralité de ces engagements même si elle
devait cesser immédiatement son activité.
Le principe sous-jacent est que les sommes appartenant en propre à l’entreprise (le fameux
capital + les bénéfices passés) ajoutées aux sommes à encaisser de la part des clients (les
créances) sont supérieures aux sommes dues aux fournisseurs et à l’état (les dettes).
Nous écrivions en introduction de cet article, que la stratégie déterminée par les dirigeants
d’une organisation est préalable – ou devrait l’être - à sa création. C’est la stratégie qui
répond aux questions : quoi, ou, comment, quand et avec qui.
Il existe une méthode logique pour ordonner les réponses. C’est une arborescence
chronologique commençant à la création de l’entreprise.
Le principe de base est le suivant: la circulation du moindre euro devra laisser une trace,
commodément appelée une écriture, qui rappellera : d’où vient cet euro et ce à quoi il a
servit.
Ces écritures sont consignées dans les documents : Bilan et Compte de Résultat.
1.2.1 Le bilan
Par convention, les ressources (euros rentrants) formeront la colonne de droite du bilan
appelée Passif, tandis que les emplois (euros utilisés) seront enregistrés dans la colonne de
gauche, l’Actif. En outre, et de manière permanente : Passif (€) = Actif (€).
BILAN
ACTIF PASSIF
Emplois Ressources
Euros utilisés Euros rentrants
• Le capital est une ressource, il a bel et bien été apporté, versé, à l’entreprise.
• Les bénéfices sont des ressources car, en fin d’année fiscale, ces résultats positifs
sont la synthèse définitive des produits et des charges de l’année.
La somme du capital et des bénéfices constitue : les capitaux propres
• Les dettes financières (crédits bancaires, emprunts) sont des ressources, des
liquidités sont grâce à elles, encaissées par l’entreprise.
• Les dettes provenant de l’exploitation - les sommes dues aux fournisseurs qui
acceptent des paiements différés ou encore, les charges sociales et fiscales dont les
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termes de versements sont normalement échelonnés sur un calendrier fixé par les
organismes collecteurs et par l’état – sont des ressources car, ces euros, tant qu’ils ne
sont pas utilisés pour honorer les engagements de l’entreprise, restent disponibles à
un autre usage.
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Quels sont ces emplois consignés à l’Actif ? Et pourquoi ?
BILAN
ACTIF PASSIF
Capital + Bénéfices =
IMMOBILISATIONS
CAPITAUX PROPRES
STOCKS
DETTES
CREANCES
• Financières
TRESORERIE • Fournisseurs
• État (sociales, fiscales)
Le Compte de Résultat est le recueil annuel des flux d’exploitation de l’entreprise. Les règles
de comptabilité prévoient des correspondances permanentes entre Bilan et Compte de
Résultat. L’examen de ces correspondances n’est pas l’objet de cet article.
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COMPTE DE RESULTAT
PRODUITS
-
CHARGES
=
RESULTAT
COMPTE DE RESULTAT
Chiffre d’Affaires
-
Achats de marchandises et de
services
(consommés pendant l’année)
-
Impôts et Taxes (hors IS!)
-
Salaires et charges
-
Amortissements
+/-
Produits & Charges financières
-
IS (Impôt sur les bénéfices)
=
Résultat Net
Le classement des comptes le plus utile aux dirigeants est celui qui permet la lecture de
l’EBITDA(1), en français : Excédent Brut d’Exploitation - auquel nous avons fait allusion au
commencement.
La valeur de l’EBE est critique pour l’entreprise car il s’agit des sommes disponibles
directement issues de son cycle d’exploitation : c’est donc sa capacité à générer des
ressources de trésorerie. Et ce sont des ratios calculés à partir de l’EBE qui inciteront de
nouveaux actionnaires ou des organismes financiers à investir dans une société ou dans l’un
de ses projets particuliers (fusion-acquisition, augmentation de capital).
De manière globale, l’EBE est la différence entre le CA et les charges directement liées aux
activités de l’entreprise pendant une année et qui génèrent effectivement des mouvements
de trésorerie (ce qui n’est pas le cas des amortissements qui ne sont que des écritures
comptables). Sont exclus de ce calcul : les produits et charges financières, l’Impôt sur les
bénéfices (IS), et autres dépréciations et amortissements.
(1)
Earnings Before Interests, Taxes, Depreciation and Amortization.
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EBITDA
Excédent Brut d’Exploitation
Modèle simplifié
Chiffre d’Affaires
-
Achats de marchandises et de
services
(consommés pendant l’année)
-
Impôts et Taxes (hors IS!)
-
Salaires et charges
Nous avons exprimé la proximité entre EBE et ressources de trésorerie pour l’entreprise.
Pour calculer les Flux de Trésorerie Disponibles pour l’Entreprise (FTDE, Free Cash-flow en
anglais), des amendements sont apportés à l’EBE de manière à corriger les distorsions de
calendrier entre : produits et encaissements d’une part, et entre : charges et décaissements
d’autre part.
Le but est de retrouver précisément les mouvements éligibles à ce calcul, c'est-à-dire les flux
de trésorerie qui appartiennent finalement, aux actionnaires et aux créanciers (apporteurs de
capitaux).
Ceci est important car la valeur (sur le marché des fusions et acquisitions) d’une entreprise,
qui est le patrimoine des actionnaires, n’est pas déterminée par son Chiffre d’Affaires, sa
croissance, pas même par son portefeuille de clients.
La valeur d’une entreprise est déterminée par les flux de trésorerie disponibles – FTDE
- qu’elle génère.
Pour parvenir à une évaluation de l’entreprise en euros, on « actualise » les flux futurs de
trésorerie disponibles dans un horizon de temps donné (de 5 à 8 années par exemple).
En d’autres termes, en utilisant les FTDE réels historiques, des prévisions d’activités sont
réalisées qui permettent d’anticiper les flux futurs. Ensuite, on calcule la valeur d’aujourd’hui
- donc : valeur actuelle - de l’ensemble de ces flux futurs en utilisant comme coefficient
d’actualisation, le taux de rentabilité annuelle demandé par les investisseurs
(actionnaires, créanciers apporteurs de capitaux).
La VAN – Valeur Actuelle Nette – en anglais, Net Present Value, d’une entreprise est l’écart
entre sa valeur actuelle (que nous pourrions plus lisiblement appeler « actualisée ») et sa
valeur boursière courante.
Le taux de rentabilité annuel demandé par les investisseurs (actionnaires et créanciers) est
destiné à rémunérer l’immobilisation des capitaux confiés à l’entreprise pendant une certaine
durée.
Pour simplifier, nous pouvons le considérer comme étant constitué d’une partie fixe, et d’une
partie variable.
La partie fixe de ce taux de rentabilité est le taux d’intérêt sans risque offert par les produits
de placement courants vendus en bourse par les organismes financiers vers lesquels les
investisseurs auraient pu aller.
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La partie variable du taux de rentabilité annuel est « la prime de risque » estimée par les
investisseurs.
Ce taux d’actualisation est appelé : Coût Moyen Pondéré du Capital, en anglais: WACC
pour Weighted Average Cost of Capital.
En finance, la situation idéale est le cas ou la stratégie éclairée des dirigeants est servie par
la connaissance immédiate des réalisations. A tous moments, il est alors possible de
mesurer les contributions aux bénéfices apportées par les différents produits ou activités
vendus par l’entreprise.
Si le lecteur ne vit pas cette situation aujourd’hui, qu’il ne soit pas découragé ! Les
paragraphes qui précèdent ont apporté un éclairage technique. Ce paragraphe-ci apporte
des suggestions pratiques pour en bénéficier pleinement, il convient quelquefois d’investir
peu de jours de son temps pour en gagner beaucoup.
Ainsi, une seule semaine est suffisante dans la majorité des structures (organisations
comptant de 20 à 200 salariés), pour remettre les comptes en ordre de marche et pour
reprendre la main sur la connaissance de l’état réel de l’entreprise. C’est affaire de logique,
et de bon sens.
Nous recommandons au lecteur de ne point penser que les 5 étapes ci-dessous sont trop
simples pour ensuite produire des résultats efficaces. Il ne s’agit pas de se transformer en
analyste financier en 5 jours, il s’agit d’être rapidement capable de se repérer de manière à,
ensuite, entreprendre des analyses plus précises adaptées à la situation de l’entreprise.
Les points donnés ci-dessous sont classés dans un ordre éprouvé, les plus importants en
premier.
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• Classement chronologique par dates d’échéance (après vérification de
l’exhaustivité des documents) des appels d’impôts, de cotisations sociales
et de loyers (locaux)
• Classement par ordre critique des fournisseurs d’exploitation puis, des
autres fournisseurs
• Pointage et organisation des personnes disponibles pour les saisies
D. Etape n°4 : Mise à jour : réaliser les saisies c omptables (lorsque les étapes A
à C sont complètes)
Ainsi nous concluons cet article sur des actions concrètes et apparemment basiques. Que le
lecteur ne s’y trompe pas ! Plus fine est la connaissance de la réalisation effective de ces
tâches modestes, saisies incluses, et plus fiables seront les analyses financières produites,
plus pertinentes seront les prévisions et les décisions.
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Abstract : La finance d’entreprise est la discipline qui s’attache à comprendre : l’activité, les
marchés, les produits et les développements des organisations en vue de garantir la création
de valeur. La comptabilité en est le système d’information.
Il existe des outils puissants pour analyser les réalisations des entreprises et pour
comprendre leurs valeurs présentes – actuelles - et leurs valeurs futures.
Puisque l’entreprise est constamment en mouvement, ces outils permettent de mesurer les
flux qui sont générés dans le cadre de son activité. Particulièrement le flux « Roi » : la
trésorerie.
Exhibit « Trésorerie »
TRESORERIE et EOLIENNES
Une illustration lyrique
La trésorerie est à l’entreprise ce que le vent est à l’éolienne. Si le vent est trop faible,
l’éolienne s’arrête rapidement, et, ne produisant aucune électricité, les utilisateurs
s’approvisionnent ailleurs.
L’enjeu pour l’éolienne restera dans tous les cas, de transformer efficacement le vent
en électricité.
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