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Chapitre 4 : l’arbitrage dans le règlement des conflits à l’international

Le rôle du pouvoir judiciaire est de donner une solution précise et équitable aux
problèmes existants entre les hommes.
Cette mission a été généralement confiée à l’Etat, mais celui-ci n’en a pas le
monopole absolu, car les parties peuvent confier cette mission à la justice privée,
dans ce cas on parle de l’arbitrage.
De nos jours, on peut affirmer que le recours à l’arbitrage devient une nécessité en
tenant compte de :
 La rapidité qui caractérise le domaine commercial.
 Des exigences procédurales dans le recours à la juridiction normale.
Ainsi et dans un monde politique et économique en perpétuelle mouvance, l’arbitrage
établit un équilibre entre le besoin éternel de la justice et les impératifs modernes de
la transparence la célérité et de l’efficacité.
I. NOTIONS DE L’ARBITRAGE
L’arbitrage est le règlement d’un litige par une autorité qui tient son pouvoir de juger,
non d’une délégation permanente de l’Etat ou d’une institution internationale, mais de
la convention des parties lesquelles peuvent être des simples particuliers ou des
Etats.
L’arbitrage est qualifié de justice privée par opposition à la justice étatique, mais
cette justice privée est assimilée à la justice étatique dans la mesure où elle est
rendue par un acte juridictionnel.
L’arbitrage repose nécessairement sur un accord arbitral, c’est uniquement par l’effet
de la volonté que l’arbitrage peut avoir lieu, l’arbitrage ne peut être alors que
volontaire.
L'arbitrage est probablement le mode de règlement des conflits le plus connu et le
plus populaire. À l'instar du litige, l'arbitrage est fondé sur un modèle accusatoire qui
exige qu'une partie impartiale rende une décision.

Pendant longtemps, ce sont principalement les différends de nature commerciale qui


ont été soumis à l'arbitrage; il s'agissait d'une solution de rechange privée au litige
qui opposait les parties. L'arbitrage est devenu un processus juridictionnel qui lie les
parties. D'autres processus judiciaires traditionnels possèdent les mêmes
caractéristiques mais, dans l'ensemble, les deux processus sont différents.

Les conventions d'arbitrage peuvent prendre différentes formes. Le Code précise


qu'une convention d'arbitrage peut prendre la forme d'une clause compromissoire
dans un contrat ou d'une convention distincte. Le Code exige que la convention soit
sous forme écrite.

Contrairement au litige, l'arbitrage permet généralement aux parties de déterminer la


plupart des aspects du processus pour satisfaire à leurs besoins et à la nature du
conflit. De plus, les parties peuvent choisir l'arbitre, ce que ne permet pas le système
judiciaire traditionnel. Il faut noter que les parties peuvent exercer un contrôle sur le
processus même lorsque le Code s'applique; en effet, plusieurs dispositions d'ordre
procédural ne sont pas obligatoires mais peuvent être écartées par entente entre les
parties. De plus, le Code ne constitue qu'un cadre à l'arbitrage, et ne contient pas

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tous les détails que les parties à l'arbitrage voudront clarifier dans une convention
d'arbitrage.

II. Caractéristiques de l'arbitrage

L'arbitrage est un processus :

Volontaire : Les parties doivent consentir expressément à l'arbitrage par écrit ou être
visées par l'application d'une disposition législative qui rend l'arbitrage obligatoire
dans une situation particulière. Si les parties ont accepté d'avoir recours à l'arbitrage,
les tribunaux, sur requête d'une des parties à la convention, exigeront généralement
que les parties soumettent leur différend à l'arbitrage, à moins que la convention
d'arbitrage soit caduque, inopérante ou non susceptible d'être exécutée.

Contrôlé : Les parties et leurs avocats peuvent exercer un contrôle sur la procédure
arbitrale, notamment par le choix de l'arbitre, du lieu de l'audition, de même que des
autres parties qui seront présentes.

Privé : En règle générale, l'audition d'un arbitrage est privée.

Informel : Sous réserve des dispositions de la LAC, il n'existe aucune règle de


procédure ou de preuve applicable au processus. Les règles de procédure sont
établies par l'adoption de règles existantes, par une convention d'arbitrage négociée
entre les parties ou par les parties et l'arbitre.

Juridictionnel : À l'instar d'un litige, lorsque chacune des parties a présenté sa cause,
l'arbitre rend sa sentence. la sentence soit rendue par écrit et motivée à moins que
les parties aient convenu que tel ne doit pas être le cas.

Exécutoire ou non : Tous les arbitrages au niveau fédéral régis par la Loi sur
l'arbitrage commerciale sont exécutoires. La sentence n'est soumise au contrôle
judiciaire que pour des motifs limités, notamment lorsqu'une partie est frappée d'une
incapacité, que la procédure arbitrale n'a pas été conforme à la convention des
parties ou que la sentence est contraire à la loi ou à l'ordre public.

Confidentiel : L'arbitrage est généralement confidentiel si les parties en décident


ainsi. Dans le contexte fédéral, il faut respecter les restrictions sur la divulgation de
renseignements et l'obligation de divulguer des renseignements en conformité avec
la Loi sur la protection des renseignements personnels et la Loi sur l'accès à
l'information. Pour plus de détails concernant l'application de ces lois, veuillez
consulter « La confidentialité: La Loi sur l'accès à l'information et la Loi sur la
protection des renseignements personnels » qui suit les guides pratiques du Le
manuel relatif au règlement des conflits.

Accusatoire : Le processus arbitral est fondé sur le modèle accusatoire, mais la


conduite et la nature de l'audition sont déterminées par les parties, leur avocat et
l'arbitre.

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Flexible : Les parties sont libres de choisir l'arbitre et la procédure à suivre pour
régler le différend.

III. Pourquoi avoir recours à l'arbitrage?

Le mode de règlement des conflits qui convient le plus à une affaire donnée ne peut
être déterminé que par une analyse du différend lui-même et des besoins et intérêts
des parties. Quels sont les avantages particuliers de l'arbitrage par rapport au litige
et aux autres modes de règlement des différends?

A. Rapidité

L'arbitrage a pour principal avantage notamment de régler rapidement les conflits.


Même si la majorité des poursuites judiciaires sont réglées avant le procès, ce
règlement n'arrive généralement qu'après une longue et coûteuse préparation y
compris l'interrogatoire au préalable. L'arbitrage constitue un moyen de passer outre
aux règles de procédure prescrites en matière de litiges. De plus, les parties
établissent l'échéancier de l'arbitrage, ce qui leur permet d'éviter les délais inhérents
à un procès.

B. Choix de l'arbitre

L'arbitrage permet aux parties en litige de nommer la personne Note de bas de page
12 qui tranchera le différend. Les parties sont donc libres d'adopter le processus de
règlement qui convient le plus à leur situation notamment en choisissant un arbitre
qui possède une certaine connaissance de l'objet du différend.

C. Les questions techniques

Nombre de différends auxquels participe le gouvernement fédéral sont de nature


technique. L'arbitre qui possède une connaissance ou une expertise dans ce
domaine est souvent plus en mesure de trancher ces différends. Très souvent, les
juges ne possèdent pas cette expertise et doivent se fonder sur les déclarations des
témoins experts. L'arbitrage permet aux parties d'avoir recours aux services d'une
personne qui possède une expérience dans un domaine technique ou qui connaît les
normes commerciales applicables à un domaine commercial précis. C'est pour cette
raison que les différends qui surviennent dans l'industrie de la construction et en droit
maritime sont souvent réglés par arbitrage.

D. Confidentialité

Certaines affaires, de par leur nature, exigent un résultat confidentiel. Il peut s'agir de
conflits sur des renseignements confidentiels ou de questions particulièrement
délicates. Dans ces affaires, sous réserve des dispositions de la Loi sur l'accès à
l'information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels, l'inclusion
de clauses sur la confidentialité d'une convention d'arbitrage peut assurer la
protection nécessaire..

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IV. Avantages de l'arbitrage

les parties sont libres de nommer le ou les arbitres; l'arbitre peut être choisi en
fonction de son expérience pertinente; l'audition peut être privée et confidentielle
sous réserve des dispositions de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi sur la
protection des renseignements personnels; les règles de procédure peuvent être
formelles ou informelles au gré des parties et de leurs avocats, sous réserve de toute
disposition législative, notamment les dispositions de la LAC;il est souvent plus facile
de limiter les coûts des procédures; les parties exercent plus de contrôle sur le
processus et ont donc plus de chance d'obtenir un règlement; les sentences
arbitrales sont exécutoires en vertu de la Loi sur l'arbitrage commercial.

V. Inconvénients de l'arbitrage

le succès de l'arbitrage dépend en grande partie de l'expérience de l'arbitre;

les sentences arbitrales n'ont pas valeur de précédent jurisprudentiel;

les recours à l'encontre des sentences arbitrales sont très limités;

pourrait ne pas convenir à certains conflits sur des questions de droit public,
notamment les questions constitutionnelles;

le temps et le coût peuvent varier de façon significative en fonction du degré de


collaboration entre les parties ou par suite d'un processus mal défini ou du manque
de disponibilité d'un arbitre.

VI. . CADRE LEGAL

Arbitrage dans le monde

Arbitrage en Algérie

en Algérie, le cadre juridique de l'arbitrage est constitué notamment par le décret


législatif n°93-09 du 25 avril 1993, modifiant et complétant le code de procédure
civile. Les dispositions relatives à l'arbitrage font l'objet des articles 458 bis à 458 bis
- 28 du code précité.

Approche d'une définition :

L'arbitrage international connaît des différends se rapportant à des intérêts du


commerce international. Une des parties au moins, personne physique ou morale,
doit avoir son domicile ou son siège à l'étranger.

Domaine d'application de l'arbitrage international :

L'article 1er du décret législatif du 25 avril 1993 précité, abrogeant et remplaçant


l'article 442 du code de procédure civile, définit le domaine d'application des
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conventions d'arbitrage.

Les juridictions étatiques et le tribunal arbitral :

A la lumière des dispositions de l'article 458 bis 8, alinéa 2 du code de procédure


civile, il apparaît que la convention a pour effet de dessaisir le tribunal étatique
uniquement quand une des parties a saisi le ou les arbitres désignés par la clause
compromissoire, ou engagé la procédure de constitution du tribunal arbitral.

La constitution du tribunal arbitral :

L'article 458 bis 2, alinéa 1er laisse l'entière liberté aux parties de désigner les
arbitres si elles optent pour l'arbitrage ad hoc. Dans la mesure où elles optent pour
l'arbitrage institutionnel, la désignation se fera selon le règlement de l'institution
permanente.

Droit applicable à la procédure arbitrale et au fond du litige et déroulement de


l'instance :

Le droit procédural applicable résulte du choix des parties. Il peut être déterminé par
le tribunal arbitral, à défaut de convention entre ces dernières. Le législateur laisse
également la liberté aux parties de choisir le droit applicable au fond du litige.

Lasentence arbitrale :

La dernière étape de la procédure est la sentence arbitrale. A défaut de convention


en la matière, la sentence arbitrale est rendue soit par le juge unique soit à la
majorité, lorsque le tribunal arbitral est constitué de plusieurs arbitres. L'article 458
bis 12 du code de procédure civile prévoit également la sentence d'accord-parties.
Une fois rendue, la sentence arbitrale est exécutoire à l'égard des parties.

Les voies de recours à l'égard des sentences arbitrales :

La décision qui accorde l'exécution de la sentence est susceptible d'appel dans


certains cas prévus par l'article 458 bis, 23 du code de procédure civile.

1) Les conditions relatives à la convention d’arbitrage :


a- les conditions formelles :
La forme de la convention d’arbitrage diffère d’une législation à une autre, l’article 6
du CA l’exige comme un moyen de preuve.
Sur le plan du droit conventionnel, on peut citer la convention de Genève de 1961 qui
a rejeté toute rigidité en matière d’établissement de la convention qui assimile à
l’écrit d’autres moyens de preuve tels que, le
téléchargement ou tout autre moyen de communication.
En effet la preuve de la convention d’arbitrage peut être établie par simple
consentement des parties, sans aucun support écrit (échange de correspondances,
commencement de la procédure….)
b- les conditions de fonds :

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A ce niveau il ya lieu de distinguer entre deux conditions : les conditions subjectives
et les conditions
objectives :
 les conditions subjectives : ce sont les conditions relatives aux parties
à savoir :
- La capacité : l’article 8 du C.A dispose que les parties à une convention d’arbitrage
doivent avoir la capacité de disposer de leurs droits.
La capacité est une condition fondamentale, puisque la sentence arbitrale peut être
annulée par le juge pour la simple raison que l’une des parties engagées de la
convention était incapable.
- Le consentement : c'est-à-dire le consentement des parties pour recourir à
l’arbitrage.
La condition subjective du consentement est une condition de validité de la
convention d’arbitrage
 les conditions objectives : ce sont les conditions relatives à l’arbitrage
du litige :
Pour que la convention d’arbitrage soit valable, elle ne doit pas porter sur un litige
non arbitral c'est-à-dire non susceptible d’être réglé par voie d’arbitrage.
Les litiges non arbitraux (c’est-à-dire non susceptibles d’être réglées par voie
d’arbitrage) sont déterminés par l’article 7 du C.A à savoir :
- les matières touchant à l’ordre public.
- Les contestations relatives à la nationalité.
- Les conditions relatives au statut du personnel à l’exception des contestations
d’ordre pécuniaire en découlant.
- Les matières où on ne peut transiger
- Les contestations concernant l’Etat, les établissements publics à caractère
administratif et les collectivités locales à l’exception des contestations découlant de
rapports internationaux d’ordre économique, commercial
ou financier.
IV. L’ARBITRAGE INTERNE :
L’arbitrage est interne lorsqu’il soumet et met en cause des intérêts purement
internes, qui se déroulent sur le même territoire.
L’article 17 du C.A stipule que la convention d’arbitrage doit indiquer l’objet du litige,
et les noms des arbitres d’une manière expresse.
L’absence de telles dispositions peut introduire la nullité de la convention.
L’arbitre doit être une personne physique et si la convention d’arbitrage a désigné
une personne normale, le rôle de celle-ci doit se contenter uniquement de la
désignation des arbitres (articles 18 C A.)
L’arbitre doit être compétent, capable et ne pas être fonctionnaire en exercice sauf
autorisation de la tutelle.
Le nombre des arbitres doit être impair, en cas de défaut le choix du nombre des
arbitres doit être de trois.
Les parties sont libres de choisir les arbitres et en cas de défaut de choix ou en
l’absence d’accord sur le choix, c’est le président du tribunal de 1ère instance dans
le ressort duquel se trouve le lieu de l’arbitrage, qui aura la
mission de la nomination des arbitres.
Les articles 20, 21, 22 et 23 du C.A fixent les conditions de dissolution du tribunal
arbitral ainsi que la révocation et la récusation de l’arbitre.
L’arbitre peut être également récusé pour les mêmes causes que le magistrat (art 22
alinéa 3).

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Le tribunal arbitral procède à toutes investigations par :
- Audition des témoins et de toute personne qu’il estime utile d’entendre pour
l’appréciation du litige.
- Recours à une expertise
- Désigner par écrit un de ses membres pour accomplir un acte déterminé.
- Demander assistance à la justice étatique pour obtenir toute décision lui permettant
d’atteindre ses objectifs.
Le tribunal arbitral rend sa sentence à la majorité des voix.
La sentence doit comporter toutes les indications exigées par l’article 123 du code
des procédures civiles et commerciales.
Elle doit être signée par les arbitres, en cas de refus ou d’incapacité de signer par un
ou plusieurs d’entre eux, mention en est faite à la sentence.
La sentence est valable si elle est signée par la majorité des arbitres, à défaut de
majorité, le président du tribunal arbitral en fait mention et rend seul la sentence et
dans ce cas la signature du président suffit.
La sentence arbitrale est susceptible d’un recours en appel dans les conditions
exigées par l’article 39 du C.A.
La sentence arbitrale peut faire l’objet d’une tierce opposition, devant la cour d’appel
dans le ressort de laquelle elle est rendue.
La sentence est rendue exécutoire par ordonnance sur requête du tribunal de 1ère
instance ou du juge cantonal dans le ressort duquel la sentence est rendue, chacun
dans la limite de sa compétence.
V. L’ARBITRAGE INTERNATIONAL :
L’arbitrage est international lorsqu’il met en jeu des intérêts du commerce
international.
L’article 48 du C.A énumère les critères d’internationalité de l’arbitrage.
Le législateur a retenu le critère territorial comme critère d’internationalité si les
parties ont leurs établissements au moment de la conclusion de la convention
d’arbitrage dans deux Etats différents.
Le législateur prendra aussi en considération le critère de la volonté des parties et
permettra à ces parties de qualifier l’arbitrage si elle convient expressément que
l’objet de la convention d’arbitrage à des liens avec plus d’un pays.
L’article 48 du CA précise d’une manière générale que l’arbitrage est international,
s’il concerne le commerce
international et par ceci le législateur a retenu le critère économique comme critère
fondamental d’internationalité de l’arbitrage.
Composition du tribunal arbitral :
Les parties sont libres de convenir du nombre des arbitres mais ce nombre doit être
impair et faute d’une telle convention le nombre est de trois.
En cas d’arbitrage par 3 arbitres, chaque partie nomme un arbitre et les deux autres
arbitres ainsi nommés choisissent le 3ème arbitre. Si une partie ne nomme pas un
arbitre dans un délai de 30 jours ou si les deux arbitres
dans le même délai ne s’accordent pas sur le choix du troisième arbitre, la
nomination est effectuée sur la demande d’une partie, par ordonnance de référé
rendue par le premier Président de la cour d’Appel de Tunis.
En cas d’arbitrage par un arbitre unique et si les parties ne peuvent s’accorder sur le
choix de l’arbitre, celui-ci est nommé par le premier Président de la cour d’Appel de
Tunis.
Compétence du tribunal arbitral :

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Le tribunal arbitral statue sur sa propre compétence et sur toute opposition relative à
l’exercice.
L’exception d’incompétence du Tribunal arbitral est soulevée lors du dépôt des
conclusions en défense sur le fond. Le fait pour une partie d’avoir désigné un arbitre
ou d’avoir participé à sa désignation, ne la prive pas du droit de soulever cette
exception.
Conduite de la procédure arbitrale :
Les parties doivent être traitées sur le même pied d’égalité et chaque partie doit avoir
toutes les possibilités de faire valoir ses droits.
Les parties doivent recevoir dans un délai suffisant la notification de tous les actes de
procédure à accomplir par le tribunal arbitral. Toutes les conclusions, pièces ou
informations qu’une partie fournit au tribunal arbitral doivent être comSauf convention
contraire des parties le tribunal arbitral peut :
- Nommer un ou plusieurs experts chargés de lui faire rapport sur des questions
précises qu’il déterminera.
- Demander à une partie de fournir à l’expert tous renseignements appropriés ou lui
rendre accessible.
- Demander à un tribunal compétent une assistance pour l’obtention de preuves.
Dans la procédure arbitrale comportant plus d’un arbitre, la sentence est rendue par
le tribunal arbitral à la majorité des voix sauf convention contraire des parties, à
défaut de majorité, le président du tribunal arbitral rend la sentence selon sa propre
opinion et dans ce cas, il suffit d’apposer sa signature sur la sentence.
La sentence arbitrale doit être motivée sauf si les parties en conviennent autrement
ou s’il s’agit d’une sentence rendue par accord des parties.
La procédure arbitrale est close par le prononcé de la sentence sur le fond ou par
ordonnance de clôture rendue par le tribunal.
La sentence arbitrale n’est susceptible que du recours en annulation.
La sentence arbitrale internationale est exécutée sur requête écrite adressée à la
cour d’appel de Tunis qui est seule compétente pour se prononcer sur l’exequatur
des sentences (leur donner une force exécutoire).muniquées aux autres parties.

V Le processus d'arbitrage

Les parties ont recours au processus d'arbitrage dans trois situations : lorsque le
contrat en vertu duquel il existe un différend comporte une clause compromissoire;
lorsque les parties en litige acceptent de soumettre le différend qui les oppose à
l'arbitrage malgré l'absence d'une convention d'arbitrage antérieure; lorsqu'une loi
impose obligatoirement l'arbitrage.

Il n'existe encore aucune convention contractuelle normalisée qui exige que le


gouvernement fédéral se soumette à l'arbitrage. De plus en plus toutefois, le

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gouvernement fédéral conclut des conventions qui l'obligent à se soumettre à
l'arbitrage. A titre d'exemple, notons les diverses ententes de règlement qui ont été
conclues entre le gouvernement fédéral et les Premières Nations. Ces ententes
prévoient généralement la possibilité d'avoir recours aux modes de règlement des
conflits. L'arbitrage en fait souvent partie.

Les clauses compromissoires que l'on trouve dans les contrats ne contiennent
souvent pas assez de détails sur la procédure. Cette situation est due au fait qu'en
pratique, les conventions d'arbitrage sont souvent négociées « après », à la fin des
négociations relatives au contrat et, en outre, parce qu'il est souvent impossible de
prévoir toutes les questions de procédure que soulèvera un arbitrage particulier
jusqu'à ce que le différend survienne. Lorsqu'il a été décidé que les parties
procéderont par voie d'arbitrage et qu'un avis d'intention d'arbitrage a été signifié,
l'avocat devrait tenter de négocier des conditions supplémentaires pour compléter la
convention d'arbitrage originale. Les modifications devraient normalement porter sur
les règles de procédure fondamentales tout en laissant aux parties la flexibilité dont
elles ont besoin. Aux fins de faciliter cette démarche, on pourra se reporter à l'aide-
mémoire et au modèle de convention d'arbitrage annexés au présent module.

Dans l'ensemble, la préparation d'un arbitrage peut s'inspirer de deux stratégies. La


première consiste à négocier, lors de la conclusion du contrat, une entente sur la
plupart des questions de procédure que soulève l'arbitrage. En vertu de la deuxième,
il faut laisser la plupart des détails de procédure à la discrétion de l'arbitre et des
parties lorsque le différend survient

A. Le choix d'un arbitre ou d'un tribunal d'arbitrage

La première étape du processus d'arbitrage est le choix de l'arbitre; il s'agit de l'un


des aspects les plus importants du processus. Il faut consacrer du temps et de l'effort
à cet exercice pour assurer que l'arbitre est impartial et n'a pas de préjugés. Le choix
dépend d'un nombre de facteurs, notamment les questions de faits et de droit que
soulève le différend, l'expertise technique requise, le lieu où se trouvent les parties,
l'expérience des arbitres. Ces décisions ne peuvent être prises que par les parties et
leur avocat, cas par cas.

L'article 11 du Code prévoit que les parties sont libres de convenir de la procédure
de nomination de l'arbitre ou des arbitres. Faute d'une tell convention, en cas
d'arbitrage par trois arbitres, chaque partie nomme un arbitre et les deux autres
arbitres ainsi nommés choisissent le troisième arbitre, à défaut de quoi, la nomination
est effectuée, sur la demande d'une partie, par le tribunal. En cas d'arbitrage par un
arbitre unique, si les parties en peuvent s'entendre sur le choix de l'arbitre, celui-ci
est nommé, sur la demande d'une partie, par le tribunal. Les parties peuvent
également s'entendre pour laisser à un tiers choisi par elles la tâche de nommer
l'arbitre ou les arbitres.

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L'usage fréquent de l'arbitrage est un phénomène relativement nouveau au Canada
Note de bas de page 20. Le ADR Institute de Toronto, le British Columbia
International Commercial Arbitration Centre de Vancouver et le Centre d'arbitrage
commercial national et international du Québec qui ont été financés par le
gouvernement fédéral conservent une liste d'arbitres compétents Note de bas de
page 21 en matière internationale ou canadienne. L'Institut d'arbitrage et de
médiation du Canada Inc. et les instituts provinciaux affiliés Note de bas de page 2
disposent d'une liste d'arbitres membres qui ont satisfait aux normes prescrites par
l'organisme Note de bas de page 23. Divers organismes privés d'arbitrage disposent
d'un répertoire d'arbitres dont on peut obtenir copie moyennant certains droits.
Chaque organisme a ses propres normes.

À l'heure actuelle, il n'existe aucune norme nationale uniforme en matière d'arbitrage


au Canada. Avant de choisir un arbitre, l'avocat, de même que ses clients, devraient
examiner personnellement l'expertise et la compétence des candidats éventuels
avant de proposer leur nom. Voici quelques caractéristiques jugées souhaitables
pour un arbitre:

comprend la nature du différend;

connaît de façon approfondie le processus d'arbitrage;

impartial, équitable et sans préjugé;

est capable de mettre les parties à l'aise;

est capable de communiquer efficacement, autant oralement que par écrit Note de
bas de page 24.

B. La conférence préparatoire

Lorsque l'arbitre a été nommé, les parties à l'arbitrage s'entendent normalement avec
l'arbitre sur la tenue d'une conférence préparatoire. Cette rencontre permet aux
participants de négocier les règles de procédure qui ne sont pas encore
déterminées. C'est à cette étape que la plupart des décisions sont prises sur le
déroulement du processus lui-même Note de bas de page 25. Ces conférences ne
sont pas nécessairement effectuées en personne et sont souvent menées par
téléphone. On pourra se reporter au Guide sur les conférences préparatoires en
matière d'arbitrage qui a récemment été ratifié par la CNUDCI. Les conférences
préparatoires sont également importantes puisqu'elles permettent aux parties
d'aborder la question du règlement du différend.

C. Communication des pièces et énoncés des faits

La communication efficace des renseignements est essentielle dans tout processus


de règlement des différends et l'inefficacité à cet égard est responsable de la plupart
des délais encourus au cours d'un processus de règlement. L'arbitrage offre aux

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parties la possibilité d'éviter les aspects les plus contraignants du processus
judiciaire. Cet objectif peut être atteint notamment en fixant des délais acceptables
pour les parties afin de leur permettre d'échanger des renseignements de façon
appropriée. Le Code est muet sur les délais à cet égard. Il est impossible toutefois de
forcer une partie à soumettre une preuve.

D. L'audition

Les articles 18 à 27 du Code donnent quelques indications sur le déroulement de


l'audition arbitrale. L'article 18 explique la teneur de l'audition en déclarant que les
parties « doivent être traitées sur un pied d'égalité et chaque partie doit avoir toute
possibilité de faire valoir ses droits ».

Lors de la négociation de la convention d'arbitrage, les parties auront généralement


déterminé si elles veulent une procédure orale. En l'absence d'un consensus, le
Code prévoit que c'est l'arbitre qui décide Note de bas de page 26. Toutes les parties
à l'arbitrage doivent pouvoir être présentes à toute audition et chacune des parties
doit recevoir notification suffisamment longtemps à l'avance de toute réunion du
tribunal arbitral aux fins d'inspection des pièces qui seront soumises en preuve Note
de bas de page 27.

Si le demandeur ne présente pas ses conclusions en demande en conformité avec


l'article 23(1), sauf convention contraire des parties, le tribunal arbitral met fin à la
procédure Note de bas de page 28. Sauf convention contraire des parties, si le
défendeur ne présente pas ses conclusions en défense en conformité avec l'article
23(1), la procédure se poursuit sans que ce défaut ne constitue une acceptation des
allégations du demandeur; si une partie ne comparaît pas ou ne produit aucun
document, le tribunal peut poursuivre la procédure et statuer sur la base des
éléments de preuve dont il dispose Note de bas de page 29. L'arbitre et le tribunal
arbitral ne peuvent toutefois pas assigner un témoin à comparaître ni exiger la
production de documents sans le consentement des parties.

E. La sentence

En vertu du Code, la sentence est rendue par écrit et signée par l'arbitre ou les
arbitres Note de bas de page 30. Les règles de droit qui s'appliquent au différend
sont celles choisies par les parties à la convention d'arbitrage Note de bas de page
31. La sentence est motivée par écrit sauf si les parties conviennent autrement Note
de bas de page 32. L'arbitre peut, une fois la sentence rendue, corriger toute erreur
de calcul, toute erreur matérielle ou typographique de son propre chef ou à la
demande d'une partie dans les 30 jours qui suivent la date de la sentence Note de
bas de page 33.

Le gouvernement fédéral Note de bas de page 34 et l'ensemble des provinces et des


territoires ont mis en oeuvre la Convention de 1958 des Nations Unies pour la
reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales étrangères. Les sentences

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arbitrales rendues dans tout État Note de bas de page 35 qui a adopté la Convention
seront reconnues comme liant les parties et exécutoires dans un autre État sur
demande à un tribunal compétent Note de bas de page 36.

L'article 35 du Code d'arbitrage commercial prévoit:

« La sentence arbitrale, quel que soit le pays où elle a été rendue, est reconnue
comme ayant force obligatoire et, sur requête adressée par écrit au tribunal
compétent, est exécutée sous réserve des dispositions du présent article et de
l'article 36. »

L'article 36 prévoit les motifs exclusifs de refus de l'exécution. Ces motifs se fondent
sur l'incapacité d'une partie, l'excès de compétence, le fait qu'une partie affectée n'a
pas été dûment informée, l'objet du différend n'est pas susceptible d'être réglé par
arbitrage conformément à la loi du Canada ou serait contraire à l'ordre public.

F. Annuler une sentence arbitrale

Les recours contre une sentence arbitrale sont prévus expressément par la Loi sur
l'arbitrage commercial. À l'article 5 de cette Loi, il est dit que,

« Pour toutes les questions régies par le présent code, les tribunaux ne peuvent
intervenir que dans les cas où celui-ci le prévoit. »

L'article 34 prévoit des recours pour des motifs précis. Le libellé de cet article est
restrictif, en ce sens qu'il dit que « Le recours formé devant un tribunal ne peut
prendre la forme que d'une demande d'annulation conformément aux paragraphes 2
et 3 du présent article. » Le paragraphe (2) permet à un tribunal d'infirmer une
sentence lorsque :

une partie à une convention d'arbitrage était frappée d'une incapacité;

la convention n'est pas valable en vertu de la loi à laquelle les parties l'ont
subordonnée;

la partie qui a fait la demande n'a pas été dûment informée de la nomination d'un
arbitre ou a été incapable de faire valoir ses droits;

la sentence porte sur un différend non visé dans le compromis ou qui dépasse les
termes du compromis;

la constitution du tribunal arbitral ou la procédure arbitrale n'a pas été conforme à la


convention des parties, à condition que cette convention ne soit pas contraire à une
disposition de la L.A.C.;

l'objet du différend n'est pas susceptible d'être réglé par arbitrage conformément à la
loi du Canada;

la sentence est contraire à l'ordre public du Canada.

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Le paragraphe (3) dit qu'une demande de recours doit être présentée dans les trois
mois de la date à laquelle la sentence arbitrale a été communiquée.

Les articles 5 et 34 sont des clauses privatives. Bien qu'il puisse sembler que le
libellé restrictif de ces articles limite le contrôle judiciaire aux motifs indiqués, on peut
se demander si ce libellé empêche la Cour fédérale d'exercer sa compétence en
matière de surveillance en vertu de l'article 18.1 de la Loi sur la Cour fédérale. Par
exemple, dans les cas où une sentence arbitrale renfermerait une importante erreur
de fait ou de droit non appuyée par la preuve, une demande de contrôle judiciaire
pourrait être présentée, et la Cour pourrait juger qu'une intervention en vertu de
l'article 18.1 est justifiée.

Toutefois, il ne faut pas oublier que le tribunal s'efforcera de respecter l'intention du


Parlement, telle qu'elle est exprimée dans la clause privative, pour empêcher tout
recours contre une sentence arbitrale autre que celui qui est prévu expressément, et
qu'il hésitera donc à intervenir.

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