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Pour le master droit des relations des affaires

Réalisé par : Alaa Tellissy et Rihab Ouarchi

Sous la direction du professeur Meshali

MATIÈRE :

Les modes alternatifs de règlements de conflits

Année universitaire 2023/2024


La tribunal arbitral

REMERCIEMENTS

‘’ À l'achèvement de ce projet, nous tenons à

exprimer notre sincère reconnaissance envers

M. Meshali. Nous sommes honorés de la confiance

que vous nous avez accordée, et nous vous témoignons

notre profond respect pour votre encadrement.’’


La tribunal arbitral

Sommaire

Introduction

Partie 1 : La constitution du Tribunal Arbitral : Un Défi d'Équilibre et d'Impartialité

Chapitre I : Le choix des arbitres : Clé de voûte de la procédure arbitrale


1. Le nombre d’arbitres
2. Les modalités de désignation
3. Les qualités relatives à la personne de l’arbitre
4. Les interdictions
Chapitre II : La mission de l’arbitre : Entre acceptation et obligations
1. L’acte de mission
2. Les effets de l’acceptation de la mission

Partie 2 : Une constitution menacée par de multiples obstacles pratiques

Chapitre I : Les difficultés liées à la personne de l’arbitre


1. Le refus d’acceptation de la mission
2. La démission de l’arbitre
3. La révocation et la récusation de l’arbitre
Chapitre II : Les contraintes nées du comportement des parties
1. Les manœuvres dilatoires des parties
2. Le rôle du juge d’appui dans la résolution des difficultés de la procédure de désignation et son
efficacité

2
La tribunal arbitral

Introduction

“Sage est celui qui rend de justes sentences”1, cet adage peut aussi bien s’appliquer à un juge
qu'à un arbitre. En effet, l'arbitre est une personne qui seule ou avec d'autres, agissant à la
demande d'autres personnes physiques ou morales sont appelées à résoudre un conflit
d'intérêts entre ces derniers.

Le sujet que nous nous proposons d’étudier est celui de la formation du tribunal arbitral.

Il convient dans un premier temps de définir les termes du sujet : l'arbitrage se définit comme
l’institution privée à laquelle les parties font appel à un arbitre ou plusieurs arbitres, pour
trancher les litiges les opposant, par une convention dite d’arbitrage, au détriment des
institutions étatiques prévues traditionnellement à cet effet.

Quant au tribunal arbitral, il correspond audit arbitre ou groupe d'arbitres impartiaux,


convoqués à siéger pour résoudre un différend.

Ce renoncement s’explique non seulement par le fait que ces forums traditionnels ne
conviennent pas toujours adéquatement à l’ensemble des justiciables, mais surtout par les
nombreux avantages que l’arbitrage présente.

A titre d’exemple, ce mode alternatif de conflits permet de fuir la carence et la lenteur des
tribunaux étatiques afin d’opter pour une justice organisée autour d’un tribunal arbitral choisi
par les soins des justiciables. D’un autre côté, les parties optent pour l’arbitrage en raison de
sa confidentialité. Effectivement, la procédure arbitrale est secrète et ne concerne que les
parties présentes, permettant ainsi à ces dernières de protéger leur réputation. Cet avantage est
foncièrement écarté par les juridictions étatiques qui doivent impérativement respecter le
principe de publicité.

De nos jours, l’arbitrage est régi par la loi n°95-17 vue comme une réforme d’envergure pour
promouvoir le recours à l’arbitrage au Maroc et abrogeant et comblant ainsi les vides de la loi
n°08-05 relative à l’arbitrage et à la médiation conventionnelle. Cette nouvelle loi reflète
indubitablement la volonté du législateur marocain de s’aligner au reste du monde pour
instaurer un climat d’affaires convenable pour les investisseurs étrangers.

Ladite loi a d’ailleurs consacré son chapitre 3 à l'arbitrage international, ce qui nous permet
de la distinguer à l'arbitrage interne. Le premier est défini comme l'arbitrage “qui met en
cause des intérêts du commerce international, et dont l'une des parties au moins à son
1
Livre de Ben SIRAC LE SAGE, chap.19, v.25

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La tribunal arbitral

domicile ou son siège à l'étranger”. Tandis que le second se définit comme la procédure ayant
“pour objet de faire trancher un litige par un tribunal arbitral qui reçoit des parties la mission
de juger en vertu d'une convention d'arbitrage”.

Elle définit également dans l’article 1 de son tout premier chapitre que “l’arbitrage peut être
ad hoc ou institutionnel”. L’arbitrage ad hoc se déroule en dehors de toute institution
permanente d’arbitrage, les arbitres étant librement désignés par les parties. En ce qui
concerne l’arbitrage institutionnel, les parties ont recours à une institution d’arbitrage.

Le règlement de l’institution fixe les principales règles de l’arbitrage, les pouvoirs, les
devoirs des arbitres ou encore la désignation de ces derniers et ce dans un acte de mission. Au
Maroc, on retrouve la « CIMAC » ou encore le « CFC » comme institution d’arbitrage.

Les différentes distinctions ayant été établies, il importe de signaler que l’arbitrage a un
ancrage lointain, certains auteurs affirment qu’il remonterait à la nuit des temps2. Le droit
procédural romain en est le parfait exemple. En effet, l’arbitrage y été connu depuis la plus
haute antiquité : dans la période archaïque (VIIème- VIème siècle avant J.C), ils
connaissaient “l’arbitrium liti aestimandae” par lequel un arbitre fixait le montant de la
réparation due par la coupable après que le juge ait prononcé le jugement sur la culpabilité.

Ensuite l’arbitrage est devenu monnaie courante et s’est propagé dans le monde. Pour
appuyer ce propos, il suffit simplement de se référer au droit du commerce international, avec
la liste conséquente d'États ayant signé un certain nombre de conventions internationales,
comme celle de New York de 1989 ou de Washington de 1965.

Au Maroc, à la différence d’autres institutions arrivées dans le pays par le biais du


Protectorat, l’arbitrage est un modèle de solution ancré dans les mœurs et dans l’histoire
musulmane.3

Il remonte à l’avènement de l’Islam : Durant cette période, l’arbitrage était devenu nécessaire
et incontournable en vue du nombre réduit des seules personnes habilitées4 à résoudre les
conflits. Elles ont donc été substituées par des personnes appelées “sages” qui maitrisaient
très bien les règles du droit musulman applicables et qui présentaient l’avantage de la
proximité. De plus, le principe d’arbitrage est affirmé dans le Coran et dans la Sunna, et
plusieurs histoires marocaines marquantes relatant le recours à l’arbitrage ont été ressassées.

2
JARROSSON Charles, “La notion d’arbitrage”, librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris, 1987, p.1.
3
Lavieeco, “L’arbitrage confronté à la réalité marocaine, 22 décembre 2022, [consulté le 20/10/2023],
https://www.lavieeco.com/chroniques/larbitrage-confronte-a-la-realite-marocaine-4513/
4
Ces personnes sont des juges étatiques

4
La tribunal arbitral

Il résulte donc de ce qui précède que l’arbitrage fait partie intégrante de la culture marocaine,
mais sa réglementation juridique ne s’est opérée qu’en 1913 avec l’apparition du Dahir du 12
Août 1913 sur la procédure civile. Il a ensuite été modifié à plusieurs reprises.

Le constat est alors simple : L'arbitrage présente un intérêt prépondérant. Il s’agit d’un
mécanisme de résolution des litiges extrêmement populaire et couramment utilisé dans le
monde des affaires et du droit international.

Au cœur de ce processus se trouve la constitution du tribunal arbitral, un élément essentiel


qui détermine en grande partie l'efficacité et l'équité de la procédure. Le tribunal arbitral,
composé d'arbitres indépendants et impartiaux, est chargé de trancher les litiges entre les
parties en conflit.

La manière dont ce tribunal est constitué, les qualités des arbitres choisis et la gestion des
éventuelles difficultés liées à leur nomination jouent un rôle crucial dans la délivrance d'une
sentence arbitrale équitable.

Nous pouvons ainsi nous demander : De quelles manières la constitution du tribunal


arbitralfaçonne-t-elle l’équité et la stabilité de la procédure d’arbitrage ?

Cette introduction explore dans un premier temps le processus de constitution du tribunal


arbitral (partie 1), et dans un second temps, les défis qu'il peut présenter et les principes
fondamentaux qui garantissent un arbitrage juste et efficace (partie 2).

5
La tribunal arbitral

Partie 1 : La constitution du Tribunal Arbitral : Un Défi d'Équilibre et d'Impartialité

Toute juridiction suppose le respect et le déroulement d’étapes procédurales suivies devant


elle, l’arbitrage n’échappant pas à cette réalité existentielle.

De par sa spécificité, il répond à un processus singulier qui rend, dans une certaine mesure,
son commencement laborieux.

Bien qu’elle ne soit pas l’objectif premier de la convention d’arbitrage, la constitution du


tribunal arbitral est l’étape première de sa mise en œuvre. Rappelons que les parties, par un
accord mutuel, ont décidé de soustraire leur litige au juge étatique, pour le soumettre à une
personne privée de leur choix, l’arbitre.

La constitution du tribunal arbitral étant de ce fait entre leurs mains et est matérialisée par la
désignation des arbitres.

L’arbitre constitue par conséquent une pièce centrale dans ce mode de résolution. Il se trouve
alors nécessaire et primordial de nous intéresser, dans un premier temps, à la désignation des
arbitres appelés à participer aux instances arbitrales (I) et de développer dans un second
temps, les éléments relatifs à l’acceptation de leur mission (II).

Chapitre I : Le choix des arbitres : Clé de voûte de la procédure arbitrale

Afin de suivre un raisonnement logique et chronologique, nous traiterons la question relative


à la désignation des arbitres en répondant à trois interrogations des plus simples :

➢ Combien désigner ? Nous faisons allusion au nombre d’arbitres concernés (1.) ;

➢ Comment désigner ? Nous renvoyons aux modalités de désignation (2.) ;

➢ Qui désigner ? Nous faisons référence ici aux qualités requises, aux restrictions ainsi

qu’aux interdictions (3. Et 4.).

1. Le nombre d’arbitres

En arbitrage, les principes d’égalité et de liberté sont les principes directeurs du procès
arbitral. Les parties doivent non seulement être en mesure de pouvoir choisir leurs arbitres,
mais doivent également disposer des mêmes droits quant à leur désignation.

Toutefois, il est important de spécifier qu’il ne s’agit pas d’une égalité et liberté absolues :
Les parties restent soumises à certaines règles, notamment celles tenant à la question du
nombre d’arbitres.

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La tribunal arbitral

En ce sens, l’article 20 de la loi 95-17 dispose que “Le tribunal arbitral est constitué d'un
seul arbitre ou de plusieurs arbitres dont les parties sont libres de fixer les modalités de
désignation et le nombre, soit dans la convention d'arbitrage, soit par référence au règlement
d'arbitrage de restitution choisie.”

La loi donne ainsi le choix entre unicité (a.) et collégialité (b.).

a. Unicité

Ce premier cas de figure donne la possibilité aux parties de s’accorder et choisir un arbitre
unique.

L’arbitrage à arbitre unique constitue une solution intéressante et opportune quant au


traitement des litiges de moyenne importance financière et pour lesquels les parties souhaitent
une solution rapide.5

Toutefois, la sélection de ce type de tribunal se fait tout de même rare, à tel point que certains
se demandent si “l’arbitre unique constitue un mythe ou une réalité ?”6.

Cela se justifie aisément dans la mesure où une certaine méfiance peut s’installer à l’égard de
la décision prononcée par un seul juge : Ce dernier examine et décide seul, aucune place n’est
laissée aux délibérations et aux échanges.

S’ajoute à cela le risque d’une éventuelle partialité qui ne peut être évité.

b. Collégialité

Dans ce second cas, et ce dans l’hypothèse la plus commune d’un litige entre deux parties,
chacune des parties a la possibilité de choisir “son arbitre”.

Cette faculté leur offre un avantage majeur puisqu’elles sont réconfortées à l’idée d’être
jugées par des personnes choisies par leurs soins.

Cet atout se ressent davantage dans le cadre d’un arbitrage international. Assurément, la
collégialité donne la possibilité “aux parties de désigner un arbitre de même culture qu’elle,
ce qui diminue davantage la réticence des États envers l’arbitrage international.”7

5
Nougein Henri-Jacques, Reinhard Yves, Ancel Pascal, Rivier Marie- Claire, Boyer André, Genin Philippe,
“guide pratique de l’arbitrage et de la médiation commerciale”, LexisNexis Litec, Edition du JurisClasseur 2004,
p.48;
6
Sghaier Yosra, “La désignation de l’arbitre”, Latrach édition, Tunis 2023, p.45;
7
.Ibid, p. 50

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La tribunal arbitral

Ceci étant dit, le principe de liberté devant pré pondérer, deux arbitres devraient
théoriquement suffire. Cette affirmation se heurte à une entrave en droit marocain dans la
mesure où ce dernier impose, implicitement, une seule condition en cas de collégialité :
l’imparité.

En effet, il dispose dans l’article 22 de la loi 95-17: “Lorsque les parties désignent les
arbitres en nombre pair, le tribunal arbitral est complété par un arbitre choisi, soit
conformément aux prévisions des parties, soit en l' absence de telles prévisions, par les
arbitres désignés, soit à défaut d' accord entre ces derniers, par le président de la juridiction,
dans le cadre d'une procédure contradictoire, en vertu d'une ordonnance non susceptible de
recours par laquelle est désigné un arbitre conformément aux dispositions des articles 12 et
13 ci-dessus.

En cas d’arbitrage institutionnel, le tribunal arbitral est complété conformément aux


prévisions de l’institution d'arbitrage choisie.”

Le droit marocain n'énonce pas explicitement : “le tribunal arbitral doit être impair”, il laisse
seulement comprendre, à travers l’imposition d’un mécanisme de régularisation, que la parité
n’est pas acceptable : Tout tribunal pair, et donc désigné “en méconnaissance de la règle
d’imparité”, doit être complété.

Si nous venions à nous demander quant à la nécessité de cette règle, nous arriverions à un
constat convaincant.

Assurément, l’imparité se justifie par deux raisons au moins. La+ première est qu’elle permet
aisément de constituer une majorité permettant une décision. La deuxième tient au fait que,
de cette manière, un arbitrage en nombre pair se solderait par le fait que chaque partie
désigne son arbitre qui risquerait de se présenter comme son représentant, aboutissant à un
risque de paralysie de l’arbitrage.8

Connaissant de ce fait l’enjeu que cela implique, l’imparité devient la règle en droit marocain.

Il importe toutefois de spécifier que cette règle n’est pas d’actualités dans tous les régimes
juridiques, tel que le droit allemand ou le droit anglais qui laissent aux parties le soin de
déterminer le nombre d'arbitres appelés à siéger.

8
EL Ahdab Jalal et Mainguy Daniel, “Droit de l’arbitrage : Théorie et pratique”, LexisNexis, p.519.

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La tribunal arbitral

En pratique, le tribunal arbitral collégial est composé de trois arbitres. Chacune des parties en
litige nomme un arbitre, et ces deux arbitres nomment conjointement le troisième arbitre, qui
agira en tant que président du tribunal.

2. Les modalités de désignation

Le principe reste le même : Les parties sont libres de choisir les arbitres et les modalités de
désignation.

“Il est assez rare que les parties aient désigné les arbitres. Les parties indiquent plutôt des
modalités de désignation.”9

La différence ?

● Dans le premier cas, les parties vont émettre un choix précis : “je désigne Monsieur X
comme arbitre”. Nous pouvons ainsi affirmer que ce mode de nomination se fait par
délégation automatique.
● Dans le second cas, elles précisent uniquement la manière dont les arbitres seront
désignés, dans l’éventualité où le tribunal arbitral venait à être constitué.

Ce choix de modalité peut être établi par les parties elles-mêmes (a.) ou par un tiers convenu,
l’institution d’arbitrage (b.).

a. La désignation par les parties

La désignation des arbitres par les parties est le mode normal de désignation.

Premièrement, les parties peuvent convenir, qu’une fois le litige né, elles désigneront
conjointement, par un accord commun, un ou plusieurs arbitres. Attention, dans le cas
d’un tribunal collégial, la désignation d’un arbitre n’est effective que si l’acceptation de
l’autre partie a été donnée.

Tel est le cas forcément du tribunal à arbitre unique où l’arbitre ne peut être désigné que par
le commun accord des parties.

En second lieu, les parties peuvent décider de piocher dans la liste d’arbitres d’un centre
d’arbitrage, et ce quand bien même l’arbitrage est ad hoc. Cette liste contient généralement
des candidats qualifiés qui ont été préalablement approuvés par l'institution d'arbitrage.

9
https://www.studocu.com/fr-ch/document/universite-de-lausanne/droit-de-larbitrage/linstance-
arbitrale/8033628 (consulté le 21 octobre 2023).

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La tribunal arbitral

Enfin, elles peuvent renvoyer à un règlement d’arbitrage et décider de se soumettre à la


procédure de désignation qui y est prévue. Ce dernier est défini à l’article 1 de la loi 95-17
comme “tout texte qui définit une procédure déterminée à suivre en matière d'arbitrage”.

Le règlement d’arbitrage couvre tous les aspects de la procédure arbitrale, propose un libellé
type de clause compromissoire, énonce des règles de procédure concernant la nomination des
arbitres et la conduite de la procédure, et établit des règles relatives à la forme, à l'effet et à
l'interprétation de la sentence.10

Le renvoi à un règlement d’arbitrage peut être établi peu importe qu’il s’agisse d’un arbitrage
institutionnel ou ad hoc.

Dans la première hypothèse, cela paraît logique puisque le règlement d’arbitrage est
généralement rattaché à une institution d’arbitrage. En effet, dans le cadre d’un arbitrage
institutionnel, un règlement d’arbitrage, en général bien pensé, s’applique à tous les
arbitrages qui renvoient au centre d’arbitrage qui en est l’auteur, quel que soit le secteur
concerné, les enjeux, le litige.etc.

C’est dans la seconde hypothèse que le scénario s’imagine difficilement. Rappelons que par
définition l’arbitrage ad hoc est un arbitrage qui dépend totalement de la coopération entre les
parties. Elles désignent leurs arbitres, résolvent le litige sans contrôle institutionnel et doivent
définir leurs propres règles de procédure applicables.

Cependant, les parties adhèrent parfois à un ensemble de règles de procédure préexistantes


conçues pour régir les arbitrages ad hoc. Nous pouvons donner à titre d’exemple le règlement
d'arbitrage de la CNUDCI (La commission des Nations Unies pour le Droit Commercial
International .11

b. La désignation par un tiers convenu

D’abord et évidemment, les parties peuvent décider que la désignation sera déléguée à
l’institution arbitrale choisie.

“Lorsque les parties choisissent un règlement d’un centre d’arbitrage comme loi de
procédure, elles consentent d’une autre manière à la possibilité que le centre désigne un

10
https://uncitral.un.org/fr/texts/arbitration/contractualtexts/arbitration (consulté le 21 octobre 2023);
11
https://www.international-arbitration-attorney.com/fr/arbitragem-institucional-ou-ad-hoc/ (consulté le 21
octobre 2023).

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La tribunal arbitral

membre ou plus du tribunal arbitral qui tranchera leur litige. En effet, le centre a un rôle
supplétif à la volonté des parties dans la constitution du tribunal arbitral.

Il prend le pouvoir de la désignation lors d’une défaillance d’une partie ou son désaccord
avec son adversaire. Il assurera de cette manière l’efficacité de l’arbitrage.”12

Enfin, les parties peuvent prévoir l’appel à une autorité de nomination.

3. Les qualités relatives à la personne de l’arbitre

Le nombre et les modes de désignation des arbitres étant clarifiés, demeure la question
relative aux qualités de l’arbitre.

Les parties ont la latitude de choisir entre un ou plusieurs arbitres, c’est un fait. Mais aucune
qualité particulière n’est exigée ? Toute personne peut-elle être sélectionnée ?

Aucune règle n’envisage le “statut” de l’arbitre ou même quelque exigence attachée à la


personne de l’arbitre, son âge, sa formation, sa personnalité, sa nationalité, sa religion, son
expérience, ses diplômes.etc.

Ces questions sont parfaitement indifférentes au droit marocain, à l’exception des logiques
générales du droit privé, à savoir que l’arbitre doit être capable.13

Ainsi, il émerge une juxtaposition entre les qualités personnelles (a.) et professionnelles (b.)
de l’arbitre, un aspect qui requiert une considération sérieuse de la part des parties
impliquées.

a. Les qualités personnelles

L’article 11 de la loi 95-17 dispose que : “la mission d’arbitre ne peut être confiée qu’à une
personne physique en pleine capacité et n'ayant pas fait l'objet d'une condamnation devenue
définitive pour des faits contraires à l'honneur, à la probité ou aux bonnes mœurs ou le
privant de la capacité d'exercer le commerce ou de l'un de ses droits civils.

Si la convention désigne une personne morale, celle-ci ne dispose que du pouvoir d'organiser
et d'assurer le bon déroulement de l'arbitrage.”

12
Sghaier Yosra, “La désignation de l’arbitre”, Latrach édition, Tunis 2023, p. 57.
13
EL Ahdab Jalal et Mainguy Daniel, “Droit de l’arbitrage : Théorie et pratique”, LexisNexis, p.461.

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La tribunal arbitral

Il ressort de cet article que l’arbitre ne peut être qu’une personne physique, majeure et
capable. Aucune compétence particulière n’est réellement exigée puisque les fonctions
d’arbitre ne relèvent pas au sens strict d’une profession.

Par conséquent, on ne peut concevoir comme arbitre un mineur (même émancipé), un


dément, prodigue ou faible d’esprit et toute personne déchue de ses droits civils à cause d'une
condamnation pénale.

Dans le cas où l’arbitre serait d’une nationalité étrangère, l’âge de majorité pris en
considération est celui prévu par sa loi nationale.

De même, étant des particuliers, les arbitres ne peuvent être des personnes morales de droit
privé (société, association...) ou de droit public (État, collectivité locale...).

S’il y a toutefois désignation d’une personne morale en “qualité d'arbitre”, elle ne sera
compétente que pour “organiser et assurer le bon déroulement de l’arbitrage conformément à
son règlement”, et ce en vertu de l’article 10 de la loi. On vise ici l’institution d’arbitrage.

b. Les qualités professionnelles

Les qualités professionnelles d’un arbitre sont diverses : certaines se rapportent à ses
compétences techniques et d’autres se rattachent à sa fonction juridictionnelle.

Il n’est pas sans dire que les parties sont à la recherche d’une personne de confiance, elles
donnent de ce fait un intérêt particulier à la bonne réputation de cette dernière.

Voulant faire juger l’affaire de la manière la plus juste et judicieuse qui soit, les parties
opteront immanquablement pour un arbitre :

● Ayant une connaissance solide du droit applicable au litige en question :


● Capable de gérer efficacement les procédures de l'arbitrage, y compris la gestion des
audiences, la collecte de preuves, la gestion des délais et la rédaction des sentences
arbitrales ;
● Communicateur efficace, capable de comprendre les arguments des parties, de poser
des questions pertinentes et de rendre des décisions claires et bien motivées.

Réputation et compétence ne pouvant suffire à elles-seules pour conserver la bonne tenue de


l’instance arbitrale, la disponibilité de l’arbitre est également prise en compte.

12
La tribunal arbitral

Ces compétences techniques doivent être intelligemment prises en compte par les parties
mais rien ne contraint les arbitres à les présenter. Ce qui diffère grossièrement des qualités
relatives à sa fonction juridictionnelle.

En effet, l’arbitre est assimilé par une partie de la doctrine à “un véritable juge”, il doit alors
faire preuve d’indépendance et d’impartialité.

Cette condition est confirmée à l’article 31 de la loi 95-17 qui dispose que “L'arbitre ayant
accepté sa mission doit, par écrit, déclarer, lors de son acceptation, toutes circonstances de
nature à susciter des doutes quant à son impartialité et son indépendance”.

Cette règle répond à un principe simple : Tout organe juridictionnel doit se montrer neutre par
rapport aux parties qui le saisissent. Toute considération relative à l'identité des parties, tout
préjugé à propos des faits, interfèrent avec cette mission et empêcheraient son
accomplissement.

Raison pour laquelle, l’arbitre est tenu de révéler aux parties tout ce qui est de nature à laisser
planer des doutes légitimes sur son indépendance et son impartialité, qu’ils apparaissent avant
ou pendant la procédure d’arbitrage.

L’importance de ces principes se manifeste par “leur qualification en tant que motifs suscitant
la récusation de l’arbitre et l’annulation ou le refus de reconnaissance de la sentence
arbitrale”14.

Bien que ces deux notions soient liées, l'impartialité est tout de même plus importante car
c’est elle qui met en évidence la nature juridictionnelle de sa mission. Quant à l’indépendance
ce n’est “pas but en soi, mais un moyen de préserver la valeur… de l’impartialité du juge”15.
Ce principe est objectif, car il est apprécié compte tenu des circonstances et des faits avérés.
En effet, il se base sur l'absence de rapport qu’il soit moral (relation d’amitié) ou matériel
(rapport professionnel) entre l’arbitre et l’une de parties au litige.

Mais c’est à se demander comment pouvoir détecter la partialité du juge ? Puisque


l'impartialité n’est qu’une notion subjective désignant “l’état psychologique permettant
l'arbitre de rendre justice. De plus, elle ne peut être appréciée qu’à travers le comportement
de l'arbitre tout au long du procès arbitral. Il semble de ce fait peu logique d’imposer cette
qualité comme condition de désignation de l’arbitre. Cependant, des précautions élémentaires

14
DTp 77 à 93
15
DT

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La tribunal arbitral

peuvent être prises par les parties pour minimiser les risques et prévenir d’éventuels
problèmes futurs.

Il appartient aux parties de vérifier “les antécédents ou la position de tout arbitre pressenti
qu’il aurait pu publier vis-à-vis de la question principale de droit posée par le litige”. Une
position complètement négative de l'arbitre par rapport à ce que va défendre ne lui permettra
pas d’être impartial, de même s'il montre une certaine hostilité à l’égard d’un groupe
professionnel auquel appartient une ou les parties.

4. Les interdictions

“Tant vaut l’arbitre, tant vaut l’arbitrage”. Seule la constitution d’un bon tribunal peut
garantir une procédure efficace, respectueuse des droits de chaque partie, et une bonne
sentence arbitrale, motivée, qui tienne compte des arguments exposés par toutes les parties et
trouve une solution juridiquement correcte et adaptée au litige.

L’arbitrage a cette belle réputation d’autoriser les parties de désigner librement les arbitres à
qui ils souhaitent confier la résolution de leur différend, mais cette liberté ne saurait être
totale. Car il ne faut pas oublier que l'arbitrage est une justice, il doit donc répondre aux
normes de cette dernière.

Les interdictions qui vont être abordées concernent la personne de l’arbitre choisi pour
accomplir cette mission juridictionnelle sont mis en place dans une optique d'encadrer la
liberté donnée aux parties de choisir leur arbitre.

Plusieurs auteurs ont traité la question de la détermination par les parties de certains critères
de sélection considérés comme discriminatoires, et doivent donc être interdits, notamment : la
nationalité (a) et la religion (b) de l’arbitre.

a. La nationalité de l’arbitre

En principe, nul ne peut, en raison de sa nationalité se voir empêcher la possibilité d’exercer


ses fonctions d’arbitre, le contraire serait considéré comme une discrimination.

Néanmoins ce principe est tempéré par la “neutralisation géographique” qui peut se définir
comme : “la faculté pour l’arbitre de conserver indépendance et impartialité dans
l’environnement international caractérisé par des différences politiques, culturelles ou

14
La tribunal arbitral

religieuses. Elle suppose qu’il est capable de prendre une certaine distance avec ses propres
valeurs”16. Cette neutralité est propre à l’arbitrage international.

A titre d’exemple, l’article 13-5 du règlement d’arbitrage CCI prévoit que “l’arbitre unique
ou le président du tribunal arbitral sera de nationalité différente de celle de parties.
Toutefois, si les circonstances le justifient et qu’aucune des parties ne s'y oppose dans le délai
imparti par la Cour, l’arbitre unique ou le président du tribunal arbitral peut être ressortissant
du même pays que l’une des parties”.

Il est vrai que ladite neutralité ne va pas garantir totalement l’impartialité du juge, mais elle
tient compte d’un facteur psychologique selon lequel l’appartenance commune entre l’arbitre
et l’une des parties est un signe de “complicité”. D’ailleurs ce point se justifie très
simplement par le fait que les parties, dans le cadre d’un tribunal tripartite, choisissent un co-
arbitre de leur propre nationalité.

Enfin, si la loi des parties de prévoit pas ce principe, les parties peuvent prévoir cette
condition elles-mêmes en prévoyant “la règle de la nationalité tierce” dans la convention.

b. La religion

Tout comme le précédent critère, la religion de l’arbitre ne doit pas constituer un frein à sa
désignation par les parties.

Mais c’est à se demander est qu’une désignation fondée sur la religion de l’arbitre peut-elle
être considérée comme discriminatoire ?

Selon nous cela dépend plutôt de l’angle de vue dans lequel on se place. Plusieurs auteurs se
sont penchés sur cette question, et considèrent que l’interdiction de discrimination peut
affecter négativement l’autonomie de volonté des parties, qui est l’un des avantages
principaux poussant les personnes à choisir ce mode de résolution des différends au lieu des
juridictions étatiques.

C’est pour cela, qu’en pratique, on évite de restreindre la liberté des parties dans le choix de
l’arbitre, même si elles insèrent quelques critères qui peuvent de prime abord paraître
discriminatoire, le tout est que cette volonté soit réelle et non viciée (par racisme etc…).

Les partisans de l’effet négatif de ces interdictions considèrent que la désignation de l'arbitre
est le résultat d’un choix, et que tout choix se fonde une sélection qui se base sur des critères

16 Sghaier Yosra, “La désignation de l’arbitre”, Latrach édition, Tunis 2023, p.90.

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La tribunal arbitral

bien définis. En les choisissant, plusieurs personnes ne peuvent plus être candidates. Si cette
logique est transposée en arbitrage nous ne parlerons plus d'exclusion mais d’élimination.

En conclusion, ces interdictions dénotent de deux flux contradictoires entre lesquels se situent
l’arbitrage : d’une part, les efforts mis en place pour répondre aux besoins des entreprises
exerçant dans le marché international. D’autre part, les contraintes des lois nationales qui
influencent l’arbitrage international et remettent en cause certains de ses avantages.

Chapitre II : La mission de l’arbitre : Entre acceptation et obligations

La mission de l’arbitre est une notion centrale dans le cadre de la constitution parfaite du
tribunal.

1. L’acte de mission

Par définition une mission est “la charge ou le pouvoir donnés à quelqu’un pour accomplir
quelque chose”17.

Pour rappel, l’arbitre est saisi soit conjointement par les parties, soit à la demande de l’une
d’elles par une demande d’arbitrage. Pour que ladite saisine soit effectuée légalement,
l’arbitre doit impérativement accepter sa mission, et s’il la refuse, son refus doit être motivé.
Lorsque ce dernier accepte, la constitution du tribunal arbitral est dite parfaite.

L’article 31 de la loi 95-17 dispose que l’acceptation de la mission doit être établie par écrit,
par la signature du compromis ou par l’accomplissement d’un acte qui indique le
commencement de la mission. L’écrit établi à charge de preuve a pour but d’éviter toute
circonstance susceptible de susciter des doutes quant à l’impartialité et l’indépendance du ou
des arbitres.

Par ailleurs, le troisième alinéa du même article dispose que “tout arbitre doit poursuivre sa
mission jusqu'à son terme ; il ne peut, sous peine de dommage-intérêts, se désister, sans cause
légitime après son acceptation et ce, après avoir adressé aux parties un avis mentionnant les
motifs de son désistement”.

L’acceptation de l’arbitre forme un contrat admis en jurisprudence, nommé “le contrat


d’arbitre”, tant en arbitrage interne qu’international. Ce dernier se superpose à la convention
d’arbitrage.

17 JARROSSON Charles, “La notion d’arbitrage”, librairie générale de droit et dejurisprudence, Paris, 1987, 31
p.

16
La tribunal arbitral

Le contrat d’arbitre ou acte de mission dont les caractéristiques se trouvent dans “le
règlement d'arbitrage”, qui est un document accepté par les parties à un litige préalablement
au démarrage de la procédure d'arbitrage. Il permet de définir les modalités de saisine, de
demande et de réponse, dès la constitution du Tribunal arbitral, des frais d'arbitrage, du siège
de l'arbitrage, des règles et de la langue de la procédure, du déroulé de l’instruction, des
règles applicables au fond, des délais et de la forme et de l'exécution et de la sentence
arbitrale, ce qui laisse une grande part de liberté aux parties pour organiser le processus,
contrairement à la procédure judiciaire.

A savoir que ces règlements sont généralement développés par des institutions d’arbitrage et
utilisés dans des procédures d’arbitrage se déroulant sous les auspices de ces dernières. La
CNUDCI propose un règlement arbitral dédié aux arbitrages ad hoc. Au Maroc, il est institué
au sein de la Chambre de Commerce Internationale du Maroc ("CCI-Maroc") un organisme
privé d'arbitrage dénommé "Cour Marocaine d'Arbitrage".

Quant à l’acte de mission, son contenu est généralement le suivant : il précise le plus souvent
la durée de l’arbitrage, expose les prétentions des parties, trace les limites matérielles de
l’arbitrage en fixant les points sur lesquels le tribunal arbitral devra juger et d’arrêter les
règles procédurales qui régiront le déroulement de l’instance arbitrale18…

Par ailleurs cet acte doit impérativement être distingué de la convention d’arbitrage, car il
n’est pas la source du pouvoir juridictionnel du tribunal arbitral. En effet, il est postérieur à la
clause compromissoire et au compromis. Il est conclu entre les parties et les arbitres à la
différence de la convention d’arbitrage qui ne lie que les parties au litige.

Enfin, l'acte de mission est soumis à la Cour pour approbation. « Dès que cette approbation
aura été communiquée au tribunal arbitral, celui-ci sera définitivement saisi du litige,
l'instruira et y statuera comme convenu à l'acte de mission, et aucune demande nouvelle ne
pourra plus être présentée devant lui hors des limites de l'acte de mission, sauf accord des
parties matérialisé dans un additif signé par elles et les arbitres et approuvé par la Cour dans
les conditions du paragraphe précédent »19.

18
Article 11 du règlement d’arbitrage de la cour marocaine d’arbitrage
19 Article 11 du règlement d’arbitrage de la cour marocaine d’arbitrage

17
La tribunal arbitral

a. Les obligations de l’arbitre

Par ailleurs, l’acceptation recueille une myriade d’obligations venant constituer la mission de
l’arbitre.

Premièrement les arbitres sont tenus d’une obligation de révélation, qui suppose qu'ils
doivent révéler tout élément de nature à remettre en question leur impartialité et/ou leur
indépendance pendant tout l’arbitrage.

La détermination de l’étendue de l’obligation de révélation a donné lieu à une abondante


jurisprudence, qu’il est possible de synthétiser : les liens entre l’arbitre et l’une des parties ou
l’un de ses conseils doivent toujours être révélés en ce qu’ils caractérisent l’existence d’un
“courant d’affaires”.

Cette obligation trouve son fondement juridique à l’alinéa 3 de l’article 30 de la loi 95-17 qui
dispose ce qui suit : “l'arbitre ayant accepté sa mission, doit, par écrit, déclarer, lors de son
acceptation, toutes circonstances de nature à susciter des doutes quant à son impartialité et
son indépendance”.

À ce dernier égard, il a été considéré que si des informations publiques et très aisément
accessibles, que les parties ne pouvaient manquer de consulter avant le début de l’arbitrage,
sont de nature à caractériser la notoriété d’un conflit d’intérêts ne sont pas considérées
comme un manquement à ses obligations20.

En revanche, il ne saurait être raisonnablement exigé que les parties se livrent à un


dépouillement systématique des sources susceptibles de mentionner le nom de l’arbitre et des
personnes qui lui sont liées, ou qu’elles poursuivent leurs recherches après le début de
l’instance arbitrale, d’où le fait que cette obligation incombe à l’arbitre.

De plus, tout comme le juge étatique, il doit respecter le principe du contradictoire qui lui
impose en particulier d’informer les deux parties de la teneur des investigations menées et de
les aviser avant de relever d’office des moyens de droit ou de fait.

Également, l’arbitre est tenue de l’obligation de confidentialité, que l’on retrouve à l’article
32 de la loi 95-17 dispose que : “les arbitres sont tenus au secret professionnel dans les
termes prévus par la loi pénale”

20
Diakite Moussa, “L’arbitrage institutionnel Ohada, instrument émergent de sécurisation juridique et judiciaire
des activités économiques en Afrique”, Thèse en vue de l’obtention du doctorat de l’université de
Toulouse,Présentée et soutenue le 5 Décembre 2017, p.213.

18
La tribunal arbitral

L’arbitre doit rendre une sentence, car l’objet même de l’arbitrage est de trancher un litige.
De plus, “tout arbitre doit poursuivre sa mission jusqu'à son terme ; il ne peut, sous peine de
dommage-intérêts, se désister, sans cause légitime après son acceptation et ce, après avoir
adressé aux parties un avis mentionnant les motifs de son désistement”21.

Enfin, il doit motiver sa sentence, ce qui l’amène à expliciter les raisons qui l’ont conduit à
décider comme il l’a fait.

Il convient d’aborder une autre exigence s’appliquant spécifiquement à l’arbitre : il s’agit de


l’exigence de loyauté, qui rejoint son obligation d’exécuter de bonne foi sa mission contrat,
ce qui implique diligence et transparence dans l’exercice de sa mission. Il est aussi possible
d’y rattacher l’obligation de révélation.

L’analyse venant d’être développée a montré que les arbitres, de par leur acceptation,
contractent des obligations. Ceci n’est évidemment que pure logique, car ces derniers ont
librement consenti de trancher le litige qui leur a été soumis et ils perçoivent en contrepartie
des honoraires. Suivant la même logique, il semble normal que le non-respect d’une de leurs
obligations puisse engager leur responsabilité, ces points seront développés plus tard dans
l’étude.

b. Les mesures conservatoires

Le tribunal arbitral peut prendre, sur demande de l’une des parties, toute mesure provisoire ou
conservatoire qu’il juge nécessaire dans la limite de sa mission.

L’article 42 de la loi dispose à cet effet : “Sauf convention contraire des parties, le tribunal
arbitral peut prendre, sur demande de l’une des parties, toute mesure provisoire ou
conservatoire qu’il juge nécessaire dans la limite de sa mission. Si la partie contre laquelle
la sentence a été rendue ne l’exécute pas, la partie en faveur de laquelle elle a été rendue
peut saisir le président de la juridiction compétente en vue d’émettre une ordonnance
d’exécution”.

La loi 95-17, comme l’ancienne loi, donne cette prérogative aux arbitres et non pas qu’aux
juges étatiques. Cependant ils n’ont malheureusement pas précisé quelles sont les conditions
devant être remplies par les différentes saisies (saisie-arrêt, conservatoire etc…) présentées au
tribunal arbitral.

21
Article 30 loi 95-17

19
La tribunal arbitral

A titre d'exemple, le législateur n’a apporté aucune précision au sujet des caractères que doit
revêtir la créance alléguée par le demandeur pour que la requête soit accueillie. Ce silence a
laissé place à de la doctrine et de la jurisprudence universelle. Un auteur soutient qu’il n’est
pas nécessaire que la créance soit certaine, ni liquide. Il peut même s’agir d’une créance non
échue”22.

Ces propos sont confirmés par le code du droit des obligations et contrats en son article 138
qui dispose : “Le créancier à terme peut prendre, même avant l'échéance du terme, toutes
mesures conservatoires de ses droits ; il peut même demander caution ou autre sûreté, ou
procéder par voie de la saisie conservatoire, lorsqu'il a de justes motifs de craindre la
déconfiture du débiteur ou sa fuite”.

Nous sommes confrontés au même cas pour les saisies arrêts, et c’est l’article 488 du code de
procédure civile qui vient apporter quelques détails. En effet la créance pouvant donner lieu à
une saisie-arrêt par l'arbitre doit être “certaine”. Autrement dit, une créance dont le principe
même est contesté, ne permet pas une saisie arrêt.

2. Les effets de l’acceptation de la mission

L’acceptation de l’arbitre est une condition sine qua non de constitution du tribunal arbitral.
L’arbitrage a un fondement contractuel, même si la nature de mission de l’arbitre est
juridictionnelle.

La convention d’arbitrage ne saurait donc développer ses effets que si ce dernier accepte
d’exercer la mission qui lui a été confiée par les parties.

a. Le principe de compétence-compétence

Les arbitres tirent les pouvoirs juridictionnels qui leur sont conférés de la convention
d’arbitrage. On perçoit alors immédiatement la difficulté de cette source, puisque si l’une des
parties conteste les pouvoirs juridictionnels des arbitres en arguant de l’invalidité de la
convention d’arbitrage, les arbitres sont-ils compétents pour statuer sur la question ?

En principe et avant de nous pencher sur la question, la logique peut nous laisser penser que
s’il n’y a pas de convention d’arbitrage ou si celle-ci est nulle, l'arbitre ou les arbitres ne
disposent plus d’aucune compétence, autrement dit, d’aucun pouvoir juridictionnel.

22
Ahmed-Alaa Toumlilt, op.cit., p.420.

20
La tribunal arbitral

Or, en réalité, si l’une des parties venait à contester les pouvoirs de l’arbitre en raison de
l’invalidité de la convention d’arbitrage, il appartiendrait à ce dernier de statuer sur la
question, et ce en vertu du principe de compétence-compétence23.

Ce principe revêt deux aspects : chronologiquement, il a d’abord été créé dans son effet
positif, puis a vu sa consécration dans un effet négatif. “Une chronologie qui s’éloigne de la
logique procédurale puisque l’effet positif a vocation à s’appliquer tout au long de l’instance
arbitrale, alors que l’effet négatif a vocation à s’appliquer en amont de la procédure jusqu’au
prononcé de la sentence arbitrale”24.

Ce qui rend la chose d’autant plus compliquée, en lus du “jonglage” entre ces deux notions
est la nécessité, en pratique, de créer un second effet positif dit « effet positif des juridictions
étatiques », afin de conceptualiser la pratique post-arbitrale.

Ce nouveau principe suppose que, certes les arbitres statuent sur leur compétence prima
facie, mais ils donnent a posteriori la faculté aux juridictions étatiques, lorsque la sentence
arbitrale a été rendue, d’en contrôler la validité.

• L’Effet positif de la compétence-compétence

“Tout juge est juge de sa compétence”25, un adage qui nous met tout de suite dans le contexte
pour comprendre le principe de compétence-compétence, qui est “la première délimitation
des pouvoirs de l’arbitre par rapport aux juridictions étatiques”26 et vise à faire échec à toute
manœuvre entreprise par une partie de mauvaise foi qui viserait à retarder l’issue de la
procédure d’arbitrage.

Dans son sens originaire, ce principe permet au tribunal arbitral, comme à tout juge, de
statuer sur sa compétence. C’est précisément ce point qui ne fait pas l’unanimité au sein de la
communauté des juristes.

23
Diakite Moussa, “L’arbitrage institutionnel Ohada, instrument émergent de sécurisation juridique et judiciaire
des activités économiques en Afrique”, Thèse en vue de l’obtention du doctorat de l’université de
Toulouse,Présentée et soutenue le 5 Décembre 2017, p.218.
24
https://www.actu-juridique.fr/international/arbitrage-marl/le-remaniement-du-principe-competence-
competence-la-conception-proposee-du-principe-du-bloc-de-competences/
25
Ahmed-Alaa Toumlilt, “Le droit de l'arbitrage au Maroc”, Casablanca : Les Éditions Maghrébines, 2014,
p.263
26
Ibid

21
La tribunal arbitral

Toutefois ce principe trouve son origine dans le fait de vouloir éviter qu’un même litige
donne lieu à plusieurs contentieux, l’objectif étant donc de “centraliser le contentieux”27.

Les détracteurs de ce principe fondent leur antithèse sur le fait que le pouvoir de l’arbitre est
de nature contractuelle. Certains auteurs précisent à contrario qu’“érigé en règle matérielle, le
principe de compétence-compétence trouverait son fondement dans le principe d’autonomie
de la convention d’arbitrage”.28 Également, si l’on reconnaissait au juge étatique de se
prononcer sur la compétence de l’arbitrage, cela fausserait toute l’efficacité de l’arbitrage qui
est connue pour rendre ses sentences dans des délais raisonnables.

En résumé, l’effet positif dudit principe confère à l’arbitre non seulement la possibilité de
statuer sur sa propre compétence en priorité chronologique, mais aussi de trancher le fond du
litige et de prendre toutes les mesures d’instruction utiles, mesures conservatoires, provisoires
qui entrent dans l’objet du litige. Il permet également à l’arbitre de ne pas être soumis aux
contestations et aux manœuvres des parties visant à limiter l’efficacité de la convention
d’arbitrage.

• Effet négatif

Le principe de l’effet négatif de la règle de compétence-compétence consiste à interdire au


juge étatique de statuer sur la compétence du tribunal arbitral.

Ainsi, l’effet négatif de la compétence-compétence paralyse le pouvoir des juridictions


étatiques de statuer sur leur compétence. Concrètement, lorsqu'une juridiction étatique, qui en
l’absence de convention aurait pu être compétente, est saisie d’un litige ayant prévu une
convention d’arbitrage pour son règlement (que ce soit dans une clause compromissoire ou
un compromis) ou qu’une procédure arbitrale est en cours, elle doit se déclarer incompétente.
De plus, ladite juridiction n’a pas la possibilité de statuer sur la compétence ou non du
tribunal arbitral.

Mais, les juridictions publiques, grâce à l’effet positif de la compétence-compétence,


retrouvent le pouvoir de statuer sur leur compétence lors des recours ouverts contre la
sentence, donc au stade post-arbitral mais non dans le cadre d’une action au fond.

27
Ibid
28
Ibid, p.264

22
La tribunal arbitral

b. Les exceptions

Le principe compétence-compétence connaît des tempéraments.

Tout d’abord, il y a l’exception lorsque l’une des parties, bien qu’ayant convenu de manière
volontaire du règlement d’un litige par l’arbitrage, y renonce, à condition que l’autre partie y
consente également.

Ensuite, il existe des exceptions consacrant la compétence résiduelle concurrente ou


exclusive de la juridiction étatique.

Pour la compétence résiduelle concurrente, peuvent être citées les exceptions ci-après : les
mesures d’instruction, provisoires ou conservatoires présentant un caractère d’urgence, les
mesures de référé classiques non urgentes, le référé-provision par exemple. En ce qui
concerne la compétence exclusive, qui relève du monopole de l’État pour exercer la
contrainte sur le territoire, comme : les voies d’exécution, et les injonctions à des tiers à
l’instance arbitrale29.

29
Article 19 : “La convention d'arbitrage ne fait pas obstacle aux parties, soit avant d'engager la procédure
d'arbitrage soit au cours de celle-ci, d'avoir recours au juge des référés en vue de prendre toute mesure
provisoire ou conservatoire conformément aux dispositions prévues par le code de procédure civile. Les parties
peuvent se rétracter au sujet desdites mesures de la même manière”

23
La tribunal arbitral

Partie 2 : Une constitution menacée par de multiples obstacles pratiques

Bien que l'arbitrage soit souvent choisi pour sa flexibilité, sa confidentialité et son efficacité,
la constitution du tribunal n'est pas toujours exempte de défis.

De nombreuses difficultés peuvent surgir à ce stade, qu'il s'agisse de désaccords entre les
parties, de préoccupations concernant l'impartialité des arbitres, ou encore de questions
relatives aux compétences professionnelles des arbitres.

Dans cette perspective, cette discussion se propose d'explorer les obstacles et les enjeux qui
peuvent se présenter lors de la constitution du tribunal arbitral, ainsi que les moyens de les
surmonter pour garantir un arbitrage équitable et efficace.

De ce fait, nous détaillerons dans un premier temps les difficultés reliées à la personne de
l’arbitre (I.) et nous évoquerons dans un second temps celles se rapportant aux contraintes
nées du comportement des parties (II.).

Chapitre I : Les difficultés liées à la personne de l’arbitre

Partant du principe que la désignation effective du tribunal arbitral tient à l’acceptation


donnée par les arbitres, nous sommes face à une situation se révélant plus complexe qu’elle
ne semble l’être.

1. Le refus d’acceptation de la mission

Premièrement, l’arbitre est évidemment libre d’accepter ou non la mission qui lui est
proposée. Un arbitre potentiel peut refuser la nomination pour diverses raisons, telles que des
conflits d'emploi du temps, des préoccupations éthiques, ou simplement par choix personnel.

Un cas spécial retiendra notre attention, celui du refus donné en application de l'obligation
d’indépendance et d’impartialité qui lui incombe.

La transparence de l’arbitre tout au long de l’instance arbitrale est essentielle à


l’aboutissement de sa mission de justice. C’est pourquoi il est important que cette
transparence se manifeste dès l’acceptation de sa mission.

En effet, dès cet instant, l’arbitre doit révéler tout fait qui nuirait à sa mission.30

30
Diakite Moussa, “L’arbitrage institutionnel Ohada, instrument émergent de sécurisation juridique etjudiciaire
des activités économiques en Afrique”, Thèse en vue de l’obtention du doctorat del’université de
Toulouse,Présentée et soutenue le 5 Décembre 2017, p.270.
file:///C:/Users/ritab/Downloads/DiakiteMoussa2016%20(1).pdf

24
La tribunal arbitral

“Il pèse donc sur tout arbitre une obligation de révélation laquelle, lorsqu’elle intervient
avant l’instance arbitrale, est souvent qualifiée de “déclaration d’indépendance”. Par cet acte,
l’arbitre porte à la connaissance des deux parties tous les liens qu’il a, ou a eu, avec l’une
d’elles : liens personnels, relations d’affaires, arbitre ayant été antérieurement le conseil de
l’une des parties, arbitre ayant été antérieurement ou concomitant, arbitre dans des procédures
arbitrales sur des litiges de même type impliquant l’une des parties...etc.”31

Cette obligation est continue. En effet, l’exigence d’impartialité et d’indépendance est


permanente en ce sens qu’elle ne se limite pas au moment de la désignation de l’arbitre : elle
demeure tout au long du déroulement de l’arbitrage.

Malgré le fait qu’elle se présente en réalité comme un outil au service de l’efficacité de


l’arbitrage permettant aux parties de composer un tribunal arbitral correspondant à leurs
intentions, cette obligation augmente le risque de contentieux pré-arbitral, né de la
contestation de la désignation des arbitres.32

L’arbitre n’étant pas en mesure de faire cette déclaration d’indépendance sera amené à refuser
sa mission, ce qui invite les parties à reprendre la procédure de désignation.

Si les éléments compromettant son indépendance et son impartialité apparaissent au cours de


l’instance, il doit en faire mention et sera donc amené à se retirer du tribunal arbitral.

Le refus de l’arbitre se présente alors comme un rempart conséquent.

“Il appartient alors, en fonction de la rédaction de la convention d’arbitrage, aux parties ou à


l’institution arbitrale, de recommencer le processus et de procéder à une nouvelle
désignation”. 33

2. La démission de l’arbitre

Deuxièmement, l’arbitre peut, après avoir accepté sa mission, décider de démissionner “en
application d’une procédure bien encadrée.

Effectivement, l’arbitre est tenu par des obligations contractuelles et il est responsable d’une
mission pour laquelle il s’est engagé. Il ne peut pas impunément ou facilement y renoncer”.34

31
Nougein Henri-Jacques, Reinhard Yves, Ancel Pascal, Rivier Marie- Claire, Boyer André, Genin Philippe,
“guide pratique de l’arbitrage et de la médiation commerciale”, LexisNexis Litec, Edition du JurisClasseur 2004,
p.53.
32
EL Ahdab Jalal et Mainguy Daniel, “Droit de l’arbitrage : Théorie et pratique”, LexisNexis, p.477.
33
Ibid, p.554.

25
La tribunal arbitral

C’est ce que semble confirmer la loi à son article 31 en prévoyant que “Tout arbitre doit
poursuivre sa mission jusqu'à son terme ; il ne peut, sous peine de dommage-intérêts, se
désister, sans cause légitime après son acceptation et ce, après avoir adressé aux parties un
avis mentionnant les motifs de son désistement”.

Seul un motif très sérieux, telle qu’une maladie grave par exemple ou du fait qu’il lui devient
impossible de poursuivre sa mission pour des raisons indépendantes de sa volonté, peut
rendre légitime sa démission.

"Une démission sans motif légitime (ce qui serait le cas d’une simple mésentente avec ses co
arbitres) peut entraîner la mise en œuvre de la responsabilité civile de l'arbitre.”35

“Mais qu’en est-il de l’hypothèse où l’arbitre est renvoyé par les parties sans avoir forcément
manqué à ses obligations ? Cette option est possible, tant que les parties sont d’accord.

L’arbitre peut-t-il alors engager la responsabilité des parties l’ayant renvoyé sans raison
valable ? Théoriquement oui, mais il s’agit d’un cas d’école. L’arbitrage étant un milieu assez
exclusif, au sein duquel les mêmes praticiens se rencontrent au gré des affaires, il n’est pas
envisageable qu’un arbitre ouvre un contentieux sur ce fondement. Il s’agit du cas du départ
volontaire de l’arbitre. Ce dernier peut également être récusé du fait des parties.”36

3. La révocation et la récusation de l’arbitre

Enfin, l’arbitre désigné peut être récusé ou révoqué. Il convient de reprendre successivement
chacune de ces circonstances.

La révocation de l'arbitre est une procédure par laquelle les parties à l'arbitrage décident de
retirer un arbitre de la composition du tribunal arbitral.

34
AJOUBY Samia, “La Convention d’Arbitrage : Étude Comparée de Droit Franco-Marocain”, thèsede
doctorat en droit à l’université de Paris-panthéon Assas, Présentée et soutenue le 22 novembre
2022,p.180. https://docassas.u-paris2.fr/nuxeo/site/esupversions/7351820e-9676-4ce7-8ac1-
76e7d8cef282?inline
35
Nougein Henri-Jacques, Reinhard Yves, Ancel Pascal, Rivier Marie- Claire, Boyer André, Genin Philippe,
“guide pratique de l’arbitrage et de la médiation commerciale”, LexisNexis Litec, Edition duJurisClasseur 2004,
p.49
36
AJOUBY Samia, “La Convention d’Arbitrage : Étude Comparée de Droit Franco-Marocain”, thèse de
doctorat en droit à l’université de Paris-panthéon Assas, Présentée et soutenue le 22 novembre 2022, p.180.

26
La tribunal arbitral

Elle est appréhendée à l’article 29 de la loi 97-16 qui dispose qu’un “arbitre ne peut être
révoqué que du consentement unanime des parties. Cette révocation met fin à la mission de
l'arbitre dès qu'il en a été avisé”.

Les parties peuvent décider de révoquer un arbitre pour divers motifs, y compris des
problèmes de compétence, de comportement inapproprié ou d'autres préoccupations.

Lorsque l’arbitre est révoqué, il est retiré du tribunal arbitral, et une nouvelle procédure de
nomination peut être initiée pour le remplacer.

Pour ce qui est de la récusation, c’est une procédure par laquelle une partie en litige
demande officiellement la disqualification d'un arbitre en invoquant des motifs de partialité
ou d'indépendance présumés.37

Elle est prévue à l’article 24 de la loi 95-17 qui dispose que “ Un arbitre peut être récusé
quand :

1. Il a fait l'objet d'une condamnation définitive pour l'un des faits énumérés à l'article 11
ci-dessus ;
2. Il a ou son conjoint ou ses ascendants ou descendants un intérêt personnel direct ou
indirect à la contestation ;
3. Il y a parenté ou alliance entre l'arbitre ou son conjoint et l'une des parties
jusqu'audegré de cousin germain inclusivement ;
4. Il y a procès en cours ou quand il y a eu procès terminé depuis moins de deux ans
entre l'une des parties et l'arbitre ou son conjoint ou leurs ascendants ou descendants ;
5. Il est créancier ou débiteur de l'une des parties ;
6. Il a précédemment plaidé ou postulé ou déposé comme témoin sur le différend ;
7. Il a dû agir comme représentant légal de l'une des parties ;
8. Il existe un lien de subordination entre l'arbitre ou son conjoint ou ses ascendants ou
descendants et l'une des parties ou son conjoint ou ses ascendants ou descendants ;
9. Il y a amitié ou inimitié notoire entre l'arbitre et l'une des parties”.

Une seule condition : Les causes relatives à cette récusation doivent être découvertes ou
survenues après sa désignation (article 25).

37
https://www.memoireonline.com/11/17/10190/m_L-arbitrage-en-droit-marocain-et-ses-
evolutions32.html

27
La tribunal arbitral

Les motifs de récusation sont généralement liés à des préoccupations spécifiques concernant
l'indépendance ou la partialité de l'arbitre, tels que des conflits d'intérêts non divulgués ou des
comportements inappropriés.

Si la demande de récusation est acceptée, l'arbitre est disqualifié et ne peut plus siéger dans
cette affaire. Un nouveau processus de désignation d'arbitre peut être initié pour le remplacer.

Pour ces nombreuses raisons, la constitution du tribunal arbitral peut se trouver ralentie.

Inutile de rappeler qu’il s’agit d’une étape essentielle à l’efficacité de la procédure dans la
mesure où les arbitres représentent les principaux protagonistes au cœur de la bonne tenue de
la procédure arbitrale.

De ce fait, sans tribunal arbitral désigné, la procédure est tout simplement réduite à néant.

Afin de surmonter les blocages une fois le tribunal arbitral désigné, la loi à travers ses textes a
prévu la procédure de remplacement des arbitres.

“Ainsi, si pour une raison ou une autre les arbitres désignés ne peuvent poursuivre leur
mission, les parties sont autorisées à les remplacer en application de l’article 21 de la loi 95-
1738, ou à déléguer le remplacement, ou la désignation d’un arbitre manquant, au président
du tribunal compétent.

L’article 1473 du Code de procédure civile français est encore plus simplifié puisqu’au lieu
de déléguer directement le remplacement aux juridictions des parties, il indique qu’à défaut
de prévisions par les parties, le nouvel arbitre est désigné dans les mêmes conditions que
celui qui le précède.

Une telle approche est efficace puisqu’il s’agit simplement de reproduire des modalités qui se
sont révélées effectives dans la mesure où un tribunal arbitral a déjà été formé au regard de
ces dernières. Cela permet également d’éviter de se tourner automatiquement vers les
juridictions étatiques au moindre obstacle lors de la procédure d’arbitrage”.39

38
“S'il s'avère que le ou les arbitres désignés par la convention d'arbitrage ne remplissent pas les conditions
légales pour exercer cette fonction, ou pour toute autre cause faisant obstacle à la composition du tribunal
arbitral, il est procédé à la désignation d'un seul ou de plusieurs nouveaux arbitres soit par accord des parties,
soit conformément à l'article 22 ci-après”.
39
AJOUBY Samia, “La Convention d’Arbitrage : Étude Comparée de Droit Franco-Marocain”, thèse de doctorat en
droit à l’université de Paris-panthéon Assas, Présentée et soutenue le 22 novembre 2022, p.180.

28
La tribunal arbitral

La législation marocaine pourrait s’en inspirer. Elle pourrait également songer à intégrer le
principe de continuité, principe consacré par la législation française permettant d’éviter de
reprendre une instance dès le début, alors même que l’instance déjà entamée peut-être
préservée.

Il s’agit ici, d’une des illustrations les plus précises de l’efficacité de la procédure française
d’arbitrage. Les parties ont le choix de maintenir la procédure pré-remplacement et les actes
procéduraux qui en découlent, ou d’y mettre fin de façon tout à fait discrétionnaire.40

Parallèlement aux dispositions législatives, les parties sont également appelées à prendre
leurs précautions.

Il conviendrait dans un premier temps d’imposer des critères stricts entourant le choix des
arbitres.

En effet, il est essentiel que les parties soient transparentes dans leurs discussions, qu'elles
collaborent minutieusement pour sélectionner des arbitres impartiaux et compétents. Miser
sur un arbitre sérieux et dévoué devrait minimiser la probabilité de départ volontaire, de
récusation et de révocation.etc.

Dans un second temps, il conviendrait également d’assouplir le processus de désignation et


de remplacement des arbitres.

Chapitre II : Les contraintes nées du comportement des parties

Étant donné que l’identification de l’arbitre n’est pas une condition de validité de la clause
compromissoire, cette question ne ressortira que si les contractants deviennent des litigants, et
c’est là qu’un désaccord peut survenir entre eux.

Afin d’éviter toute mésentente et profiter de la faculté de pouvoir choisir “son propre juge”, il
paraît opportun que chacune des parties choisisse un co-arbitre et de laisser la désignation du
président du tribunal arbitral aux arbitres choisis par elles.

Les désaccords ne surviennent pas seulement lors de la désignation de l’arbitre, mais aussi
sur le maintien de ce dernier au cours de la procédure.

Pour mettre fin à la mission de l'arbitre, les parties doivent soit le récuser ou le révoquer. La
première, est une mesure préventive qui vise à protéger la partie récente de la partialité de

40
Ibid, p.181.

29
La tribunal arbitral

l’arbitre, ne fait pas l’objet de désaccord car elle est exercée par une demande directe du juge
étatique. Néanmoins, la seconde, qui quant à elle est curative étant donné qu’elle sanctionne
l’arbitre pour manquement dans la conduite de l’instance, suppose l’accord unanime des
parties. Et qui dit unanimité, dit risque de désaccord41.

Nous aborderons dans un premier temps les difficultés auxquelles est confronté le tribunal
arbitral (1) et dans un second temps de quelle manière le juge d’appui peut-il être une
solution (2).

1. Les manœuvres dilatoires des parties

La convention d’arbitrage est soumise, comme tout contrat, aux principes du droit des
obligations et contrats. De ce fait, la bonne foi des parties est de mise. Mais il arrive encore
qu’en pratique, celle-ci usent de manœuvres frauduleuses et ce dès que la requête est
présentée, en contestant l’existence ou la validité de la convention par le défendeur. Peuvent
aussi surgir “certains incidents” relatifs à la constitution du tribunal arbitral, et ce en
refusant de désigner un arbitre ou en le récusant de manière abusive, autrement dit, pour
aucune raison valable.

a. Le refus de désigner un arbitre

Il arrive qu’une partie, ne voulant pas mettre en œuvre la convention d’arbitrage en


choisissant un co-arbitre (dans le cas du tribunal collégial) s'abstienne d’en désigner un.

Il serait intéressant de se pencher sur ce qu’en pense le reste des législations dans le monde.
A titre d’exemple, la solution proposée par la loi anglaise est la suivante : l’article 17 de
l’arbitration Act prévoit que lorsqu’une partie refuse de désigner son arbitre dans le délai
imparti, l’autre partie, qui a dûment choisi un arbitre peut notifier à la partie défaillante
qu’elle propose de désigner son arbitre comme arbitre unique. Certes, cette proposition peut
paraître contradictoire avec le principe d'égalité régnant entre les parties quant à la
désignation, mais elle a au moins le mérite d’être efficace, car si la partie défaillante ne
répond pas à ladite requête et ne désigne ni un arbitre, ni n’accepte la solution proposée dans
le délai de 7 jours, l'arbitre de l'autre partie serait considéré comme étant désigné par la
volonté commune des deux et sera donc un arbitre unique.

41
Diakite Moussa, op.cit., p. 217.

30
La tribunal arbitral

Par contre, cela n'empêche pas la partie défaillante, de défendre ses droits si elle se considère
lésée, en saisissant le juge étatique pour annuler la désignation de “l'arbitre unique” choisi par
l’autre partie42.

b. La récusation abusive

Le droit de récuser un arbitre est une prérogative dont disposent les parties si elles ont un
doute quant à l’impartialité du juge. Cette demande est faite au juge compétent ou dans le cas
d’un arbitrage institutionnel devant l’organe compétent.

Cette demande crée une turbulence dans la procédure, car elle crée une vacance au niveau du
tribunal, l’arbitre récusé ne peut plus statuer et sa place va être prise par un nouvel arbitre qui
devra lui aussi passer par toute une nouvelle procédure de désignation.

C’est précisément cette perte de temps qui constitue une motivation pour certains utilisateurs
non satisfaits pour exercer leur droit de récuser l’arbitre de manière artificielle. Et étant donné
que la loi ne précise pas les motifs exacts de récusation des arbitres, ceux-ci sont laissés à
l’appréciation du juge, cela suppose que lorsque ce dernier est saisi d’une telle demande, la
perturbation sera inévitable et ce malgré le fait que le motif ne soit pas pertinent.

2. Le rôle du juge d’appui dans la résolution des difficultés de la procédure de


désignation et son efficacité

Le rôle du juge d'appui fait référence à la procédure judiciaire d'appui à l'arbitrage. En effet,
face à une multitude de difficultés lors de la désignation mais pouvant aussi toucher la
composition du tribunal arbitral, il a fallu instaurer un procédé permettant d’éviter les
blocages rencontrés (soit en raison des circonstances d'espèce, soit tout simplement parce
qu’il ne dispose pas des mêmes compétences que le juge) lorsque l’esprit de coopération
entre les parties fait défaut.

Cette solution n’est autre que le recours au juge étatique appelé aussi “juge d’appui”. C’est
donc à ce dernier qu’incombe la mission de désigner un arbitre, mais sa fonction ne se limite
pas qu’à cela, car il peut être d’une aide primordiale aussi bien à la phase ab initio de la
formation du tribunal arbitral qu’au cours de la procédure.

C’est ainsi qu’il intervient pour désigner le président du tribunal arbitral dans le cas où les
parties ou les co-arbitres n’arrivent pas à se décider. Mais les différentes législations

42
Article 17-3 Arbitration Act

31
La tribunal arbitral

n'abordent que les cas des tribunaux à formation collégiale et non celui avec un arbitre
unique.

Généralement le juge d'appui a un rôle plus important dans le cadre d'un arbitrage ad hoc où
il peut être amené à intervenir tant avant, que pendant l'instance arbitrale ; puisqu’en effet, les
conventions d'arbitrage se référant à une institution arbitrale laissent une grande partie des
éventuels incidents être résolus par l'institution.

Il convient pour illustrer notre propos, d’évoquer certains cas où le juge d’appui peut
intervenir.

Le juge d’appui, qui en droit marocain peut être “le président du tribunal de première
instance, ou le président du tribunal administratif, ou le président du tribunal de commerce
ou son représentant”43, peut se substituer aux parties dans la désignation de l’arbitre aux cas
où celles-ci n'arrivent pas à se mettre d’accord. Ceci est confirmé par les articles 22 et 2344 :
“Lorsque les parties désignent les arbitres en nombre pair, le tribunal arbitral est complété
par un arbitre choisi, soit conformément aux prévisions des parties, soit en l' absence de
telles prévisions, par les arbitres désignés, soit à défaut d' accord entre ces derniers, par le
président de la juridiction, dans le cadre d' une procédure contradictoire, en vertu d' une
ordonnance non susceptible de recours par laquelle est désigné un arbitre conformément aux
dispositions des articles 12 et 13 ci-dessus”.

43
Article 1 de la loi 95-17
44
Article 23 : “Si le tribunal arbitral n'a pas été désigné à l’avance et que les modalités et la date de sélection
des arbitres n’ont pas été fixées ou lorsque les parties n’en ont pas convenues, les procédures suivantes sont à
suivre :
1 -lorsque le tribunal arbitral est composé d’un seul arbitre, celui-ci est désigné par le président de la
juridiction compétente sur demande de l’une des parties ;
2 -lorsque le tribunal arbitral est composé de trois arbitres, chacune des parties en désigne un. Les deux
arbitres désignés se mettent d’accord pour désigner le troisième. Lorsque l’une des parties ne désigne pas son
arbitre dans les quinze jours suivant la réception d’une demande à cet effet émanant de l’autre partie ou
lorsque les deux arbitres désignés ne se mettent pas d’accord sur la désignation du troisième dans les quinze
jours suivant la désignation du dernier d’entre eux, le président de la juridiction compétente procède à cette
désignation sur demande de l’une des parties. La présidence du tribunal arbitral est assurée par l’arbitre
choisi par les deux premiers arbitres ou par celui désigné par le président de la juridiction ;
4 -le président de la juridiction compétente doit veiller à ce que l’arbitre qu’il désigne remplisse les conditions
exigées par la présente loi et celles convenues par les parties. Il prend sa décision après convocation des
parties. Sa décision est non susceptible d’aucun moyen de recours”.

32
La tribunal arbitral

Il peut également intervenir si la volonté des parties fait défaut lors de la récusation de
l'arbitre, article 27 : La demande de récusation est présentée par écrit à l’arbitre en précisant
les motifs de la récusation, dans un délai de huit jours à compter de la date où le demandeur
de la récusation a pris connaissance de la constitution du tribunal arbitral ou des circonstances
justifiant la récusation.

Lorsque l'arbitre objet de la récusation ne se retire pas de son plein gré après avoir été récusé
dans un délai de trois (3) jours à compter de la date de présentation de la demande de
récusation, le président de la juridiction du lieu d'arbitrage ou du lieu de domicile du
défendeur, si les parties n'ont pas convenu du lieu de l'arbitrage, statue sur la demande. Le
président de la juridiction, ou son représentant, statue sur la demande, dans le cadre d'une
procédure contradictoire, dans un délai de dix (10) jours par décision non susceptible d'aucun
moyen de recours”.

Le juge d’appui peut aussi être saisi d’une demande en révocation : “Les difficultés relatives
à la récusation ou à la révocation des arbitres sont portées devant le président de la
juridiction qui se prononce par ordonnance non susceptible de recours dans le cadre d'une
procédure contradictoire”45.

45
Article 28 loi 95-17

33
La tribunal arbitral

CONCLUSION

En conclusion, l'établissement du Tribunal Arbitral émerge comme un processus délicat, où la


quête d'équilibre et d'impartialité se heurte aux multiples obstacles pratiques. Du choix des
arbitres à la gestion des comportements des parties, chaque étape révèle des défis inhérents à la
constitution d'une institution arbitrale efficace.

Cependant, au-delà de ces considérations, une nouvelle problématique se profile : dans un


monde en constante évolution, comment le système arbitral peut-il s'adapter pour rester
pertinent et efficace ? Les avancées technologiques, les transformations socio-économiques
et les évolutions législatives créent un environnement dynamique qui nécessite une réflexion
continue sur la structure et les mécanismes des tribunaux arbitraux.

Le rôle émergent de la technologie dans les procédures arbitrales, la nécessité d'une


diversification des profils des arbitres pour refléter la diversité des litiges, et l'importance
croissante de mécanismes rapides et flexibles dans un monde où le temps est une ressource
précieuse, sont autant de questions cruciales qui émergent.

Ainsi, la conclusion de notre analyse actuelle ouvre la porte à une réflexion plus large sur
l'adaptabilité du système arbitral aux défis contemporains. Comment peut-il rester un
mécanisme efficace de résolution des litiges dans un monde en constante mutation ? C'est
une question qui nécessite une exploration continue et une adaptation constante pour garantir
la pertinence et l'efficacité du processus arbitral dans les années à venir.

34
La tribunal arbitral

Bibliographie

Ouvrages

- Ahmed-Alaa Toumlilt, “Le droit de l'arbitrage au Maroc”, Casablanca : Les Editions


Maghrébines, 2014.
- EL Ahdab Jalal et Mainguy Daniel, “Droit de l’arbitrage : Théorie et
pratique”,LexisNexis,

- Hygin Didace Amboulou, “CODE DE L'ARBITRAGE ET DE LA MÉDIATION


OHADA,Ӄtudes africaines, 11 mai 2023, France, 138 p.

- JARROSSON Charles, “La notion d’arbitrage”, librairie générale de droit et de


jurisprudence, Paris, 1987, 407 p.

- Sghaier Yosra, “La désignation de l’arbitre”, Latrach édition, Tunis 2023, 450 p.
Thèses

- Diakite Moussa, “L’arbitrage institutionnel Ohada, instrument émergent de


sécurisation juridique et judiciaire des activités économiques en Afrique”, Thèse en
vue de l’obtention du doctorat de l’université de Toulouse,Présentée et soutenue le 5
Décembre 2017.

- Jalal MHAOUN, “L’OPPOSABILITÉ AUX TIERS DE LA CONVENTION


D’ARBITRAGE”, Université de Bordeaux, 2022.

- Anissa Boussofara, “Les conflits d’intérêts dans l’arbitrage international”, La revue


du droit, 2020.

- Magali Boucaron-Nardetto, “Le principe compétence-compétence en droit de


l’arbitrage”, Université Nice Sophia Antipolis, 2011.

- Matthieu MOREAU-CUCCHI, “La responsabilité civile de l’arbitre”, Université


Paris-Saclay, Sceaux, 2021.

- Pierre-Alexandre Bosman, “Le rôle du juge d'appui avant et pendant l'instance


arbitrale”, 2015.

Codes et loi

● Loi 95-17 relative à l'arbitrage et la médiation conventionnelle ;


● Code du droit des obligations et contrats ;
● Code de procédure civile marocain et français.

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La tribunal arbitral

Webographie

- Lavieeco, “L’arbitrage confronté à la réalité marocaine, 22 décembre 2022, [consulté


le20/10/2023], https://www.lavieeco.com/chroniques/larbitrage-confronte-a-la-realite-
marocaine-4513/ ;

- Laura Weiller, “L’information en matière d’arbitrage’, 30/04/2019, [consulté le


20/10/2023], https://www.actu-juridique.fr/civil/linformation-en-matiere-darbitrage/

- Tifany Labatut, “Le remaniement du principe compétence-compétence : la conception


proposée du principe du bloc de compétences”, 13/05/2019, [consulté
le18/10/2023],https://www.actu-juridique.fr/international/arbitrage-marl/le-
remaniement-du-principe-competence-competence-la-conception-proposee-du-
principe-du-bloc-de-competences/

- Wikipédia, “tribunal arbitral”, 21 Septembre 2023, [consulté le 19/10/2023],


https://en.wikipedia.org/wiki/Arbitral_tribunal

- Maxime Wagner, “L'arbitrage dans le droit”, 25 mai 2023, [consulté le


19/10/2023], https://www.captaincontrat.com/litiges/non-respect-du-contrat/arbitrage-
droit-questions#ancre6

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La tribunal arbitral

Table des matières


Remerciements ....................................................................................................................................... 2

Sommaire ............................................................................................................................................... 2

Introduction ........................................................................................................................................... 3

Partie 1 : La constitution du Tribunal Arbitral : Un Défi d'Équilibre et d'Impartialité ................ 6

Chapitre I : Le choix des arbitres : Clé de voûte de la procédure arbitrale........................................... 6


1. Le nombre d’arbitres ....................................................................................................................... 6
a. Unicité ........................................................................................................................................... 7
b. Collégialité .................................................................................................................................... 7
2. Les modalités de désignation ........................................................................................................... 9
a. La désignation par les parties........................................................................................................ 9
b. La désignation par un tiers convenu ........................................................................................... 10
3. Les qualités relatives à la personne de l’arbitre .......................................................................... 11
a. Les qualités personnelles ............................................................................................................ 11
b. Les qualités professionnelles ...................................................................................................... 12
4. Les interdictions ............................................................................................................................. 14
a. La nationalité de l’arbitre ............................................................................................................ 14
b. La religion ................................................................................................................................... 15
Chapitre II : La mission de l’arbitre : Entre acceptation et obligations.............................................. 16
1. L’acte de mission ............................................................................................................................ 16
a. Les obligations de l’arbitre ......................................................................................................... 18
b. Les mesures conservatoires ........................................................................................................ 19
2. Les effets de l’acceptation de la mission ....................................................................................... 20
a. Le principe de compétence-compétence ..................................................................................... 20
• L’Effet positif de la compétence-compétence ................................................................................ 21
• Effet négatif ........................................................................................................................................... 22
b. Les exceptions............................................................................................................................. 23
Partie 2 : Une constitution menacée par de multiples obstacles pratiques .................................... 24

Chapitre I : Les difficultés liées à la personne de l’arbitre ................................................................. 24


1. Le refus d’acceptation de la mission............................................................................................. 24
2. La démission de l’arbitre ............................................................................................................... 25
3. La révocation et la récusation de l’arbitre ................................................................................... 26
Chapitre II : Les contraintes nées du comportement des parties ....................................................... 29
1. Les manœuvres dilatoires des parties ........................................................................................... 30
a. Le refus de désigner un arbitre ................................................................................................... 30
37
La tribunal arbitral

b. La récusation abusive.................................................................................................................. 31
2. Le rôle du juge d’appui dans la résolution des difficultés de la procédure de désignation et
son efficacité ....................................................................................................................................... 31
Bibliographie ........................................................................................................................................ 35

Webographie ........................................................................................................................................ 36

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