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Master : Droit des relations d’affaires – MDRA

Module : Le droit bancaire

Exposé sous le thème :

LA MÉDIATION
BANCAIRE
Réalisé par ; Sous l’appréciation ;
BENEMANESOUR Mohamed le Pr. FARAJ Mounir
EL OTMANI Yassine

Année universitaire : 2021-2022


Liste des acronymes
 Al. : alinéa
 art. : article (d’un code)
 Ibid. : Ibidem, Même référence que précédemment
 n° : numéro
 BAM : Bank-Al-Maghreb
 BO : Bulletin Officiel
 CA : Le conseil d'administration
 CAC : cour d’appel de commerce
 CD : Le Comité de direction
 CMMB : Centre Marocain de Médiation Bancaire
 CGEM : Confédération Générale des Entreprises Marocaines
 CPC : Code de Procédure civile
 DOC : Dahir des Obligations et Contrats
 op. cit. : opere citato (dans l’ouvrage précité)
 p : page
 Rev : Revue
 s. Et : suivant
 SSP : Sous Seing Privé
 TC : Tribunal de commerce
 www : World wide web
 1er : premier

1
Sommaire

INTRODUCTION GÉNÉRALE

I. L’encadrement légal et réglementaire de la médiation

bancaire

A. — Le cadre légal de la médiation bancaire

B. — Le cadre réglementaire de la médiation bancaire

II. L’encadrement institutionnel et procédural de la

médiation bancaire

A. — Le cadre institutionnel de la médiation bancaire

B. — Le cadre procédural de la médiation bancaire

CONCLUSION GÉNÉRALE

2
INTRODUCTION
GÉNÉRALE

Il est certes communément admis que, La création, l’évolution et la croissance

d’une activité commerciale nécessitent la conclusion d’un certain nombre de

contrats, qui bien rédigés, réduisent fortement les litiges mais surtout assurent un

recouvrement de créance efficace et rapide. Mais il arrive que les parties à un contrat

se trouvent dans des situations conflictuelles ; non-respect des clauses du contrat,

manquement à une obligation, la non-exécution totale ou partielle du contrat. Dans

ce cas, les parties concernées doivent recourir aux modes de règlement des litiges

soit en saisissant le tribunal compétant pour statuer sur l’affaire ou en optant aux

Modes Alternatifs de Règlement des conflits (alternative dispute résolution).1

De manière large, on peut définir les modes de règlement des litiges comme étant

l’ensemble des moyens permettant de prévenir ou de régler un différend par

l’intervention de tiers, soit en s’adressant aux tribunaux étatiques pour régler le litige,

soit en optant aux modes alternatifs de règlement des litiges pour régler ou prévenir

le litige. Ces modes alternatifs peuvent rassembler : l’arbitrage (qui est un mode de

règlement des litiges, c’est une justice privée et payante, chargée de trancher les

litiges qui lui sont soumis dans le respect des principes du droit), la conciliation (qui

1
Les modes de règlement des litiges en droit des affaires par mosika 26 Février 2016.
3
est un mode de règlement amiable des litiges grâce au concours d’un conciliateur

proposé par les parties elles-mêmes, qui assiste principalement les parties à la

recherche de solutions acceptables. C’est un processus qui se rapproche beaucoup

de la médiation mais le conciliateur y joue normalement un rôle plus passif), la

transaction (qui est un acte par lequel des parties mettent fin ou préviennent une

contestation en faisant des concessions réciproques) et la médiation (qui est un

mode de règlement amiable des litiges grâce au concours d’un Médiateur, il a pour

rôle d’amener les parties à communiquer efficacement, à exprimer leurs besoins et

à trouver la solution harmonieuse à leurs litiges mais n’a aucun pouvoir

décisionnel).2

Certainement, la médiation est le mécanisme le plus fréquent et le plus efficace, en

raison de son efficience et ses multiples caractéristiques par rapport aux autres

modes alternatifs de règlement des conflits.

Le champ d’application de la médiation couvre différent domaine de conflits,

notamment ceux qui sont liés aux différends administratifs, civils et commerciaux.

En effet, l’un des conflits commerciaux auxquels la médiation peut s’appliquer, est

celui de litige né en matière bancaire, où ce mécanisme tend à résoudre les litiges

existants entre la clientèle et les établissements du crédit.

Au Maroc, la médiation n’est pas un nouveau modèle importé, mais elle constitue

plutôt un remake d’un système séculaire qui a existé depuis longtemps. Cette forme

2
Ibid.
4
de règlement des litiges est largement ancrée dans la tradition marocaine. Les

différends commerciaux pouvaient par exemple être réglés par la médiation du

prévôt des marchands, « amine » en arabe. Il s’agissait en général d’une personne

d’expérience, élue parmi les commerçants d’une ville, qui pouvait être sollicitée

pour assister les parties en cas de litige et les aider à trouver un compromis.

Mais la médiation moderne ne se confond pas avec les méthodes traditionnelles.

Elle fait appel à des techniques spécifiques, mises au point au cours des dernières

décennies, pour garantir plus de sécurité juridique dans le domaine des affaires,

élément clé pour le Développement économique du pays.3

En fait, le sujet de la médiation bancaire revêt une importance substantielle qui se

manifeste par la contribution à la détection du corpus juridique de l’expérience de la

médiation bancaire pour la première fois dans le cadre de l’activité bancaire au

Maroc, Afin de rendre celle-ci conforme avec les spécificités de secteur bancaire.

Ainsi, sur la base de ce qui précède, il devient clair que le sujet pose une

problématique capitale qui est sous la forme suivante : dans quelle mesure la

médiation bancaire en tant que mode alternatif, a-t-elle contribué à la résolution

des litiges bancaires ?

Vu l’importance de cette discipline extrajudiciaire il s’avère nécessaire de mener

une étude sur l’encadrement juridique et réglementaire de médiation (Partie I) et

puis l’étude du cadre institutionnel et procédural de ladite médiation (Partie II).

3
Les Guides CGEM Guides d’information, Commission Règles de Médiation – CGEM 2009.p5.
5
I. L’encadrement légal et

réglementaire de la médiation

bancaire

6
Le cadre légal et réglementaire de médiation bancaire a suscité de nombreuse
observations, ce qui nécessite alors l’étude des textes juridiques qui constituent le
fondement général de ladite médiation (A), ainsi les textes réglementaires qui sont
désormais les sources les plus importantes encadrants la médiation bancaire(B).

A. Le cadre légal de la médiation bancaire


Au niveau juridique, la médiation bancaire est principalement encadrée par trois
textes législatifs, à savoir, la loi n° 08-05 relative à l’arbitrage et la médiation
conventionnelle, cette dernière loi forme le cadre général de médiation en matière
bancaire (a), de plus la loi n° 103-12 relative aux établissements du crédits et
organismes assimilées et celle édictant les mesures de protection des consommateurs
portant le n° 31-08 (b).

a. La médiation conventionnelle à la lumière de la loi n° 08-05


La médiation conventionnelle a été consacré par la loi n° 05.08 abrogeant et
remplaçant le chapitre VIII du titre V du code de procédure civile (BO du 6
décembre 2007), telle qu’adoptée par la Chambre des conseillers et la Chambre des
représentants. Cette loi est considérée comme un cadre général pour l’exercice de la
médiation. On appelle médiation le mécanisme permettant de trouver des solutions
acceptables par des parties en différend en dehors des procédures judiciaires
traditionnelles. Cette dernière est un processus formel volontaire, amiable et
confidentiel de résolution des différends. Elle implique l’intervention d’une tierce
4
personne (personne physique ou personne morale) neutre et impartiale : le
médiateur. Son objectif est d’aider les parties à parvenir à une solution négociée,
acceptable par l’ensemble des parties .5
Au Maroc, la médiation conventionnelle a été définie par le législateur marocain
dans l’art. 327-55 du CPC qui stipule « afin de prévenir ou de régler un différend,

4
La loi n° 08-05, art., 327-67, al., 1.
5
Les Modes résolutoires de Règlements des Litiges, Exposé
7
les parties peuvent convenir de la désignation d’un médiateur chargé de faciliter la
conclusion d’une transaction mettant fin au différend ». Cela signifie que la
médiation est un acte volontaire, fondée sur la confiance par lequel des parties
s’accordent pour désigner un médiateur chargé de trouver une solution adéquate et
satisfaisante pour chacune d’elles.
La médiation conventionnelle peut être organisée : soit par les parties elles-mêmes,
on parle ainsi de la médiation consensuelle ou ad hoc ; dans cette forme de
médiation, la convention de médiation est une convention de procédure qui prévoit
les cas de mise en OEuvre, le dispositif de désignation du médiateur ou des
médiateurs, le processus de médiation, la répartition des honoraires et toutes les
modalités qui sont souhaitées, soit par un centre de médiation au règlement duquel
les parties conviennent de se soumettre.
Il s’agit alors d’une médiation institutionnelle ; le centre choisi désigne le
médiateur et organise la procédure en appliquant son règlement. La médiation peut
intervenir en cours d’instance. Dans ce cas, il s’agit d’une médiation judiciaire.
En vertu de l’art précité ci-dessus (art., 327-55), le but de la médiation est de faciliter
la négociation entre les parties pour arriver à la résolution du conflit à travers la
signature d’un nouveau contrat. De ce fait, le législateur n’a pas soustrait la
médiation conventionnelle du cadre général du contrat de transaction, réglementé
par le Dahir des Obligations et des Contrats (DOC). La médiation conventionnelle
ne repose sur aucun autre fondement juridique que le droit des contrats dont le
respect (absence de vice de consentement, capacité, objet certain et cause licite, etc.)
commande la validité de la transaction issue de la médiation. 6 La procédure de
médiation s’applique dans tous les conflits à caractère civil (social, commercial,
familial, etc.), à l’exception des conflits liés :
Au droit de la personnalité (respect de la vie privée, par exemple) et aux affaires
d’ordre public.

6
Les Guides CGEM Guides d’information, Commission Règles de Médiation – CGEM 2009.p6.
8
Dans la médiation conventionnelle, les parties ont la liberté d’organiser la
procédure, souvent dénommée processus, comme elles l’entendent. La durée de la
mission de médiation est initialement fixée par les parties. Toutefois, le législateur
exige, qu’elle ne puisse excéder trois mois à compter de la date à laquelle le
médiateur a accepté sa mission .7
Donc, le commencement du processus de la médiation est déterminé en fonction
de l’acceptation du médiateur de sa fonction et non à la date de la saisine du
médiateur ou du centre de médiation. Cependant, les parties peuvent prolonger le
délai de trois mois par un accord conclu dans les mêmes formes que celles retenues
pour la convention de médiation.
La convention de la médiation peut être réalisée sous deux formes. La première
forme offre la possibilité aux parties dans un conflit de conclure la convention de
médiation, même après la naissance du litige. Elle est alors dénommée compromis
de médiation.
C’est un recours conventionnel à la médiation sans clause contractuelle préalable.
Elle peut intervenir en cours d’instance. Dans ce cas, elle est portée à la connaissance
de la juridiction dans les plus brefs délais et interrompt la procédure judiciaire. La
seconde forme se manifeste dans la clause de médiation qui peut se définir comme
une stipulation inscrite et contenue dans le contrat principal (par ex. contrat du prêt),
par laquelle chacune des parties s’engage, lors de la survenance d’un conflit entrant
dans le champs d’application de celle-ci, à mettre en œuvre un processus de
médiation afin de négocier, sous l’égide d’un médiateur, les termes d’une solution
amiable à leur conflit. Elle présente la caractéristique de l’autonomie par rapport au
contrat principal .8
Comme tous les actes juridiques, la convention de médiation doit respecter les
conditions de forme, dans ce contexte, l’art. 327-58 al. 1 exige l’établissement de la
clause de médiation par écrit. Celle-ci peut prendre soit la forme d’un acte
authentique ou sous

7
Article 327-65 du CPC,
8
L’article 327-57 du CPC
9
Seing privé, soit d’un procès-verbal dressé devant le tribunal. Dans le souci
d’encourager les entreprises à insérer les clauses de médiation dans leurs contrats, le
législateur marocain a diversifié les moyens d’écriture (un échange de lettres, de
communications télex, de télégrammes ou de tout autre moyen de
télécommunication qui en atteste l’existence).

b. Les dispositions spéciales relatives à la médiation bancaire

Le système bancaire marocain a mis en place, depuis le 07/12/2009, un processus


de médiation entre les clients et les banques pour régler les litiges relatifs à leurs
relations d’affaires.
Le dispositif de Médiation Bancaire est instauré sans préjudice du droit des parties
de recourir aux juridictions de droit commun ou à des procédures arbitrales, Le
recours au dispositif de Médiation Bancaire est volontaire et à titre gracieux.
En tant qu’une réponse au besoin du secteur bancaire de disposer d’un mécanisme
amiable de règlement des différends, où le recours à la justice est devenu une charge
à la fois pour l’établissement bancaire et pour le client. Il fallut donc nécessaire
d’opter aux moyens alternatifs pour régler ces conflits amiablement. C’est pour cette
raison, les établissements bancaires ont eu recours au processus de médiation pour
gérer leurs contestations nées avec leurs clients, même avant la promulgation de la
loi n° 103-12.
Dès lors, la mise en place du mécanisme de médiation en matière bancaire, n’était
qu’une consécration à une pratique préexistée.
À ce niveau, les termes de l’art. 158 de loi n° 103-12 relative aux établissements
de crédit et organismes assimilées qui est considéré comme une nouveauté
substantielle en droit bancaire, stipule que : les établissements de crédit doivent
adhérer à un dispositif de médiation bancaire visant le règlement à l’amiable des
litiges qui les opposent à leur clients ». En outre, cet article s’ajoute dans son al. 2
que :« les modalités de fonctionnement de ce dispositif sont fixées par circulaire du
Wali de BAM, après avis du comité des établissements de crédit ».
10
On trouve également un autre fondement à la médiation bancaire dans les
dispositions de la loi n° 31-08 du 18 février 2011 édictant les mesures de protection
des consommateurs et notamment dans son article 111 relatif aux actions en
paiement contre l’emprunteur, qui prévoit comme suit :« si le défaut de paiement
des échéance résulte d’un licenciement ou d’une situation sociale imprévisible,
l’action en paiement ne peut être formée qu’après une opération de médiation et que
le délai de forclusion ne prend effet qu’après l’épuisement de la procédure de
médiation qui doit débuter durant l’année suivant la date à laquelle l’emprunteur est
déclaré défaillant. En cas de recours à la procédure de médiation, il ne peut être mis
d’intérêt de retard ou de frais quelconques résultant de cette procédure à la charge
de l’emprunteur ».

11
B. Le cadre réglementaire de la médiation bancaire

En l’absence d’un cadre juridique précis répondant aux exigences de la médiation


bancaire, le cadre réglementaire auquel la réglementation bancaire se réfère
spécifiquement demeure une des sources les plus importantes de cette médiation,
c’est ce que nous aborderons à travers la circulaire du Wali de Bank-Al-Maghreb
n°9/W/16 relative aux modalités de fonctionnement du dispositif de médiation (a)
et par le biais du règlement du Centre Marocain de Médiation Bancaire (b).

a. La circulaire du Wali de Bank-Al-Maghreb n°9/W/16

En se référant aux actions entreprises par Bank-Al-Maghreb et le secteur bancaire


en vue d’améliorer la relation entre les Établissements de crédit et leur clientèle, à
savoir dans ce sens, la circulaire du Wali de Bank-Al-Maghreb n°9/W/16 relative
aux modalités de fonctionnement du dispositif de médiation qui prévoit dans son
article 6 aliéna 2 que :« les demandes de médiation provenant des clients ne peuvent
être acceptées par le médiateur que si l’objet de leur grief a déjà été instruit par
l’établissement de crédit concerné sans succès ». Le médiateur dispose d’un délai de
10 jours (dix) jour ouvrés pour se prononcer sur la recevabilité de toute demande de
médiation.
Les établissements de crédit sont dans l’obligation d’adhérer à un dispositif de
médiation bancaire visant le règlement à l’amiable des litiges qui lui opposent à leurs
clients.
Ce dispositif a pour mission de trouver une solution amiable aux différends nés ou
pouvant naître entre la Clientèle et les établissements de crédit qui regroupent les
banques, les sociétés de financement et les associations de micro crédit 9. Il doit
indiquer dans ses documents constitutifs, son objet, ses organes de gouvernance et

9
La circulaire du Wali de BAM n° 9/W/16 relative aux modalités de fonctionnement du dispositif de
médiation, art., 2.
12
leur composition, ses ressources, ainsi que ses règles de gestion et de fonctionnement
et il doit également, dans le cadre de son règlement de médiation les modalités de sa
saisine et de traitement des demandes de médiation.10
Ladite circulaire dans ses articles 4 et 5 prévoyants que le dispositif de médiation
doit désigner un ou plusieurs responsables, désignés ci-après « Médiateurs » devant
présenter toutes les garanties d’indépendance et d’impartialité, tant à l’égard des
banques, que de leurs dirigeants et de la clientèle, ainsi que des compétences
reconnues en matière juridique et financière. Toute personne impliquée dans le
processus de traitement des demandes de médiation est soumise à un code éthique
qui fixe les règles à même de garantir une totale confidentialité, impartialité et
indépendance de ce dispositif .11

b. Le règlement de médiation du CMMB

Le Centre gère le dispositif de médiation bancaire destiné au règlement à


l’amiable des différends nés ou pouvant naître entre les Établissements et leurs
Clients. Il s’agit d’un dispositif de médiation institutionnelle conventionnelle ou
judiciaire au profit des personnes physiques ou morales régi par la loi 08-05 relative
à la médiation. Les établissements insèrent dans tout document contractuel les liant
à la clientèle la clause de médiation CMMB.12 En cas de litige, le Centre fait signer
au Client une demande de médiation selon un modèle préétabli. Le compromis de
médiation peut également intervenir en cours d’instance judiciaire conformément à
l’article 327-57 de la loi n°08-05.13
Le présent règlement a pour objet de régir le dispositif de médiation géré par le
Centre Marocain de Médiation Bancaire : CMMB. Il emporte l’adhésion de tous ses
membres et partenaires du Centre et notamment : Banques, sociétés de financement,
établissements de paiement, associations de micro-crédit, banques offshore. Le

1010
Ibid., art., 3.
11
Code d’éthique du Centre Marocain de Médiation Bancaire (CMMB).
12
Le règlement de médiation du CMMB, art., 1er, Mission du Centre
13
Ibid., art., 2, Convention de médiation.
13
règlement du centre à travers son article 3 consacre que le recours au dispositif de
Médiation Bancaire est gratuit, volontaire et à titre gracieux, il a également garanti
la confidentialité pour ce mécanisme alternatif en matière bancaire par le biais de
son article 3 qui affirme que : « Le Médiateur, ses collaborateurs ainsi que toute
personne qui, à un titre quelconque, participe au traitement des dossiers de médiation
et plus généralement, toute personne appelée à connaître ou à exploiter des
informations se rapportant « au traitement des dossiers de médiation » sont tenus au
respect du secret professionnel conformément aux dispositions de l’article 180 de la
loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés et
conformément aux dispositions de l’article 327-66 de la loi n°
08-05 ».

14
II. L’encadrement

institutionnel et procédural de

la médiation bancaire

15
La médiation bancaire a apporté une souplesse pour les banques, au terme de
tranchement des litiges, loin des procédures devant les tribunaux. La médiation
bancaire consiste par une troisième personne l'intermédiaire neutre, à arriver à un
accord entre les deux parties en conflit. La médiation bancaire nécessite en effet,
une organisation structurelle (institutionnelle) d'une part (A) et opérationnelle
(procédurale) d'autre part (B).

A. Le cadre institutionnel de la médiation bancaire


Le Maroc après l’expérience de la charte bancaire, a institué en 2014 « le Centre
Marocain de Médiation Bancaire » (a), où un médiateur (b) se charge à résoudre
les conflits entre les établissements bancaires et sa clientèle.

a. Le Centre Marocain de la Médiation bancaire

Le Centre Marocain de la Médiation Bancaire « CMMB », dont les statuts ont été
adoptés lors de l’Assemblée Générale constitutive tenue le 26 juin 2013 à
Casablanca, est constitué sous la forme d’une association à but non lucratif, régie
par les dispositions du dahir n°1-58-376 du 3 Joumada I 1378 (15 Novembre 1958),
réglementant le droit d’association tel qu’il a été modifié et complété. 14

 Le Centre est composé de membres actifs fondateurs, de membres actifs


et de membres honoraires.

Les membres actifs qui apportent leurs concours effectifs et permanents aux activités
du Centre et participent à son fonctionnement sont :

14
https://cmmb.ma/presentation/ consulté le 27/02/2022 à 22 :32
16
 Les Membres actifs fondateurs 15
 Bank Al-Maghreb ;
 Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc ;
 L’Association Professionnelle des Sociétés de Financement ;
 L’Agence Nationale de la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise ;
 La Fédération Nationale des Associations de Micro-crédit ;

 Membres actifs 16
 L’Association Professionnelle des Établissements de paiement ;
 La Confédération Générale des Entreprises du Maroc ;
 La Fédération des Chambres Marocaines du Commerce, de l’Industrie et des
Services

 Membres honoraires 17

Les membres honoraires sont ceux qui sont connus pour leur compétence et leur
indépendance.

Toute personne physique, toute association reconnue d’utilité publique ou toute


autre personne morale dont l’objet social vise les mêmes objectifs que ceux du
Centre, peut également être agréée en qualité de membre actif ou de membre
honoraire.

 Le CMMB en plus de médiateur, est gouverné par deux autres instances,


à savoir :18
 Le conseil d'administration (CA)

Qui est composé par des membres actifs et de personnalités indépendantes


choisies par l’assemblée générale en raison de leur expertise et de leur expérience

15
https://cmmb.ma/presentation/ consulté le 27/02/2022 à 22 :32
16
https://cmmb.ma/presentation/ consulté le 27/02/2022 à 22 :32
17
https://cmmb.ma/presentation/ consulté le 27/02/2022 à 22 :32
18
https://cmmb.ma/presentation/ consulté le 27/02/2022 à 22 :32
17
professionnelle en matière bancaire, financière ou juridique. Le nombre de
personnalités indépendantes est fixé par l’assemblée générale ordinaire. Le Conseil
d’Administration est présidé par Wali Bank Al Maghreb.

 Le Comité de direction (CD)

Le conseil peut déléguer au Comité de Direction une partie de ses attributions. La


composition, les attributions et les modalités de fonctionnement de ce Comité sont
fixées par le Règlement Intérieur du Centre.

Certes, Le Centre Marocain de La Médiation Bancaire a pour mission du règlement


à l’amiable des différends nés ou pouvant naître entre la Clientèle et les
Etablissements de crédit qui regroupent les Banques, les Sociétés de Financement et
les Associations de micro-crédit, à travers un dispositif de médiation institutionnelle-
conventionnelle au profit des personnes physiques ou morales régi par la loi n°08-
05 relative à la médiation.19

Le recours à la procédure de médiation bancaire est gratuit. Selon l’article 3 du


règlement de centre.

Sont éligibles au processus de médiation les différends entre les parties ayant trait :

Aux comptes à vue, comptes d’épargne et comptes titres ;


Aux moyens de paiement ;
Aux conditions de remboursement des concours financiers ;
À la délivrance de tous documents aux Clients (mainlevées, tableaux
d’amortissement, attestations d’encours, relevés bancaires, copies de contrats
et diverses autres pièces) ;
Aux opérations relatives à la commercialisation des contrats d’assurance
directement liés à un produit ou à un service bancaire distribué par
l’Établissement ;

19
Article 1 de règlement
18
Au recouvrement des créances dans le cas où le non-paiement est dû à un cas
de licenciement ou à une situation sociale imprévisible, conformément aux
dispositions de l’article 111 de la loi N°31-08 édictant des mesures de
protection du consommateur.
Aux difficultés de règlement, par les toutes petites et moyennes entreprises,
des créances bancaires.
Ainsi que toutes autres opérations bancaires ou de financement.

b. Le médiateur :20

Le Médiateur/Directeur de CMMB est investi des pouvoirs les plus étendus pour
diriger le Centre. Il exerce toutes actions et autorise tous actes qui ne sont réservés
ni à l’Assemblée Générale ni au Conseil d’administration. Le Conseil peut déléguer
au Médiateur une partie de ses attributions. Le Médiateur adjoint est investi des
mêmes prérogatives que le Médiateur en cas d’absence de ce dernier.

Le Médiateur est désigné par le Conseil, qui en fixe les émoluments.

Il doit présenter toutes les garanties d’impartialité, tant à l’égard des


Établissements de crédit et organismes assimilés, que de leurs dirigeants et de la
clientèle, ainsi que des compétences reconnues en matière juridique et financière.

La mission du Médiateur est de deux années renouvelables par tacite


reconduction. (Le mandat)

Le Médiateur est assisté de collaborateurs choisis, après avis du Comité de


direction, en raison de leur compétence, leur expérience professionnelle et leur
intégrité.

Le Médiateur élabore chaque année, à l’attention du Conseil, un rapport annuel


sur son activité, la nature des litiges traités ainsi que les difficultés rencontrées.

20
https://cmmb.ma/presentation/ consulté le 27/02/2022 à 22 :32
19
Il peut formuler des recommandations en vue d’améliorer le fonctionnement du
dispositif de la Médiation Bancaire.

Il est mis fin à la mission du Médiateur :

 Soit sur sa demande après l’observation d’un préavis de trois mois ;


 Soit par décision du Conseil en cas de manquement grave aux charges de sa
mission ou pour toute autre cause.

Dans ces deux cas, le Conseil doit procéder au remplacement du Médiateur.

Rôle principal est d’être à l’écoute des parties pour rapprocher leurs points de vue
et leur proposer la solution appropriée au différend qui les oppose. Le Médiateur est
tenu à la confidentialité et au respect du secret professionnel à l’égard des tiers. Il
est choisi en fonction de son expérience, son impartialité et de son autorité morale
et professionnelle.

Après sa saisine, le Médiateur procède au règlement des litiges en totale


indépendance tant vis-à-vis de la clientèle que des Établissements de crédit dans un
esprit d’équité, de transparence, de neutralité et d’économie de ressources.

Le Médiateur émet des propositions fiables et concertées pour les litiges relevant
de son périmètre d’intervention et des pouvoirs qu’ils lui sont conférés à cet effet et
ce, dans les délais impartis.

20
B. Le cadre procédural de la médiation bancaire
En outre, le cadre procédural de la médiation bancaire se traduit par une souplesse
identifiable au caractère facultatif du recours à la médiation bancaire toutefois,
limitée par certaines exceptions (a).

Le cadre procédural définit aussi les règles à suivre pour procéder à la médiation
bancaire (b).

a. Le caractère facultatif de la procédure de médiation bancaire et ses


exceptions :

A l'instar du principe qui régit la médiation en général, le recours à la médiation


bancaire est à l'origine optionnel, et soumis à la volonté des parties au litige
(l'établissement bancaire et le client), mais dans deux cas le recours à la médiation
bancaire devient obligatoire.

- En premier lieu, l'existence d'une obligation de recourir à la médiation en cas


de litige entre les deux parties. On parle de la clause de médiation mentionnée
dans l'art 327,57 de la loi 08-05 "... Elle peut être contenue dans la convention
principale. Elle est alors dénommée clause de médiation…". En effet, si la
banque et le client s'accordent de recourir à la médiation en cas de différend
entre eux, les deux parties sont tenues d’épuiser médiation avant de saisir un
tribunal.

- En second lieu, lorsque l'une des parties au conflit est un emprunteur et qui a
cessé de payer en raison d’un licenciement ou d’une situation sociale
imprévisible. Ainsi dans ce sens, l'article 111 de la loi 31.08 dispose que ;

21
"Si le défaut de paiement des échéances résulte d’un licenciement ou d’une
situation sociale imprévisible, l’action en paiement ne peut être formée qu’après
opération de médiation.

Le délai de forclusion ne prend effet qu’après l’épuisement de la procédure de


médiation qui doit débuter durant l’année suivant la date à laquelle l’emprunteur
est déclaré en défaillance. En cas de recours à la procédure de médiation, il ne
peut être mis d’intérêts de retard ou de frais quelconques résultant de cette
procédure à la charge de l’emprunteur."

D'après les dispositions de l'article 111 ci-dessus, il s'avère que le législateur a


couvert l'emprunteur qui a cessé de payer les échéances par suite de licenciement ou
toute situation sociale imprévisible d'une attention particulière ; De sorte que
l'établissement bancaire est obligé de recourir à la justice qu'après l'épuisement de la
procédure de médiation.

Les intérêts dus au retard de même, sont suspendus jusqu'à ce qu'une solution
appropriée soit trouvée pour les deux parties par la médiation.

Dans ce sens-là, en 2017, le tribunal de commerce de Oujda a prononcé un


jugement judiciaire n° 2017.8201.418 et la cour d’appel de commerce de Fès a
prononcé la décision n° 2017.8210.1614, 21 ce qui confirme les dispositions de
l’article 111 de la loi relative aux mesures de protection du consommateur.22

b. Les démarches de la procédure de la médiation bancaire :

Le mécanisme de médiation bancaire a été créé pour trouver des solutions à


l’amiable aux litiges survenant entre le client et son établissement bancaire.

Le rôle du médiateur est d’examiner toutes les réclamations portées à son attention.
Cependant, avant la saisine de médiateur, le client doit saisir de ses griefs les services

21
Annexe 1
22
La loi 31.08
22
compétents de son Établissement. Tout Client qui n’a pas reçu de réponse de la part
de son Établissement dans un délai de 40 jours ouvrés ou qui n’est pas satisfait de la
réponse reçue, peut saisir le Médiateur par tout moyen mis à sa disposition par le
Centre.23

La demande de médiation doit être accompagnée d’une copie de la réclamation


déposée auprès de l’Etablissement concerné. En l’absence de copie de la réclamation,
le Centre informe l’Établissement de la demande de médiation du Client.24

En dépit du délai donné à l’Établissement pour répondre à la réclamation du Client,


le Centre peut traiter le dossier si l’Établissement accepte d’entamer le processus de
médiation, dès réception de la demande et avant même l’expiration dudit délai.25

Toute demande de médiation adressée ou déposée au Centre doit préciser de


manière claire l’objet du différend et être appuyée des documents et informations
nécessaires à son instruction ainsi que, le cas échéant, de la réponse de
l’Établissement concerné.26

Le Médiateur peut demander au Client et à l’Etablissement concerné la production


de toutes informations ou documents complémentaires pour le traitement de la
demande. 27

 Il faut indiquer que sont réputés irrecevables les dossiers suivants :28
1. Tout différend ayant déjà fait l’objet d’une décision judiciaire ou arbitrale ;
2. Les dossiers hors champ de compétence ;
3. Les dossiers incomplets, lorsque l’information ou le document manquants
sont décisifs pour le traitement du dossier.

23
L’article 5 du règlement de médiation du CMMB
24
Ibid.
25
Ibid.
26
Ibid.
27
Ibid.
28
L’article 6 du règlement
23
 En revanche, sont recevables :29
1- Les différends portant sur l’exécution des décisions de justice.
2- A la demande des parties, tout différend faisant l’objet d’une action pendante
devant une juridiction ou instance arbitrale.

Si un dossier est en cours de traitement et que l’une des parties saisit du même
différend une juridiction ou un arbitre, cette partie doit alerter dans un délai de 8
jours le Centre. Ce dernier ne peut continuer à traiter le dossier qu’avec l’accord des
parties. A défaut le Médiateur doit clôturer le dossier.

Le Centre doit décider de la recevabilité dès réception d’un dossier.

L’Établissement dispose d’un délai de 8 jours ouvrés pour déclarer la recevabilité


de la demande de médiation du Client. Passé ce délai, sans réponse de
l’Établissement, le dossier est considéré comme recevable.

En cas de recevabilité,30 le Centre dispose d’un délai de 30 jours ouvrés pour


traiter la demande. Toutefois une prorogation justifiée peut être demandée par l’une
des parties. A l’issue de cette période de prorogation, le Médiateur pourra soit
clôturer le dossier soit proposer une solution transactionnelle dans les limites
précisées dans l’article 10 du présent règlement, qui dispose que « les Établissements
acceptent la proposition du Médiateur lorsque le montant en jeu ne dépasse pas les
sommes ci-après :

200.000 dirhams pour les Banques ;

100.000 dirhams pour les Sociétés de financement, à l’exception des sociétés de


crédit à la consommation ;

50.000 dirhams pour les Sociétés de crédit à la consommation ;

5.000 dirhams pour les Associations de micro-crédit ;

29
Ibid.
30
Article 7 du règlement
24
5.000 dirhams pour les Établissements de paiement

Après accord du Client, le Médiateur doit notifier l’acte portant proposition du


Médiateur à l’Établissement. Ladite notification vaut acceptation »

Le Médiateur a toute latitude d’entendre le Client ayant déposé auprès de lui une
demande de médiation ainsi que le représentant de l’Établissement concerné et ce,
en vue de rapprocher leurs points de vue et leur proposer, le cas échéant, un projet
de transaction.31

Le Client peut se faire assister de toute personne dont il juge la présence


opportune en justifiant, son identité et sa qualité. Dans ce cas, cette personne doit
signer un engagement de confidentialité selon le modèle établi par le Centre sauf
pour la ou les personnes tenues légalement par le secret professionnel.32

L’Établissement concerné par le litige doit communiquer au Médiateur tous les


documents et informations utiles à l’accomplissement de sa mission. Le Médiateur,
conformément à l’article 327-66 de la loi 08-05 est tenu à l’obligation du secret
professionnel. Pour les besoins de la médiation, l’Établissement est délié du secret
bancaire concernant son Client.33

Au terme de sa mission et en cas de succès de la médiation, le Médiateur propose


aux parties un projet de transaction. Il en fait acte dans un document de transaction
contenant les faits du litige, les modalités de son règlement, ses conclusions et ce
qu’ont convenu les parties pour mettre un terme au litige. L’accord transactionnel
est signé par le Médiateur et les Parties.34

Le Médiateur précise aux parties les effets juridiques de l’accord transactionnel


en ce qu’il emporte entre les parties la force de la chose jugée et peut être assortie
de la mention d’exequatur.35

31
Ibid.
32
ibid.
33
Ibid.
34
Article 8 du même règlement.
35
ibid.
25
En cas de non aboutissement à une transaction pour quelque cause que ce soit, le
Médiateur délivre aux parties un acte de non transaction portant sa signature. Les
constatations du Médiateur et les déclarations qu’il recueille du Client et de
l’Etablissement ne peuvent être évoquées devant le juge saisi du litige qu’avec
l’accord des Parties. Elles ne peuvent être utilisées dans aucune autre instance.36

Il convient de signaler qu'en cas de non-respect par l'établissement de crédit de


résultat de la procédure de médiation bancaire, le client peut déposer une réclamation
auprès BAM selon l'article 159 de la loi 103.12 qui dispose que « Toute personne
s'estimant lésée, du fait d'un manquement par un établissement de crédit aux
dispositions de la présente loi et des textes pris pour son application, peut saisir Bank
al-maghrib qui réservera à la demande la suite qu'elle juge approprié. ». Dans ce
cadre BAM est habilitée à appliquer à l’établissement concerné uns sanction
pécuniaire, indépendamment de la mise en garde ou de l’avertissement.37

Notons que, Le Médiateur, ses collaborateurs ainsi que toute personne qui, à un
titre quelconque, participe au traitement des dossiers de médiation et plus
généralement, toute personne appelée à connaître ou à exploiter des informations se
rapportant « au traitement des dossiers de médiation » sont tenus au respect du secret
professionnel.38

Egalement, les documents remis par les parties sont conservés par le Centre et ne
sont pas restitués à celles-ci.39

La procédure de médiation prend fin en cas : 40

 De signature d’un accord transactionnel par les parties et le Médiateur ;

 De signature par le Médiateur d’un acte de non transaction ;

36
Article 9 du même règlement
37
Article 173 de la loi° 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.
38
Article 180 de la loi n° 103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
39
Article 327-66 de la loi n° 08-05
40
Article 11 de même règlement
26
 De décision signifiée par le Client ou l’Établissement au Médiateur de

mettre un terme à la procédure de Médiation ;

 De clôture de la médiation par le Médiateur conformément aux dispositions

de la loi n° 08-05 ou du présent règlement.

27
CONCLUSION GENERALE
En l’absence des statistiques à jour, il ressort des dernières déclarations du
médiateur /Directeur du CMMB que le centre a reçu 3.000 dossiers en 2020, ce qui
représente une augmentation de 66% par rapport au nombre (1.800) des dossiers
traités en 2019. Dans ce cadre, les 2/3 des dossiers traités par ce centre finissent par
un accord de médiation signalons que ces dossiers concernent en premier lieu, les
remboursements de créances, en l’occurrence les cas sociaux liés ou non à la crise
sanitaire représente 35% des litiges, en deuxième lieu, la contestation des écritures
comptables s’élève à 21%, en dernier lieu, la clôture des comptes se chiffre à 15%
des litiges. Les demandeurs de la médiation sont majoritairement des particuliers,
les personnes morales ne représentent que 12% des dossiers reçus.

En général, la médiation initiée par le CMMB met en évidence des difficultés,


en raison de la méconnaissance de l’ampleur de l’importance des modes alternatifs
de règlement des conflits en général et l’insuffisance en matière de définition de la
médiation bancaire en particulier, entrave l’efficacité de ce cette règle en dépit des
privilèges qu’elle procure telle que, la rapidité, la confidentialité et la gratuité. Ce
qui nécessite des efforts au niveau des médias et différents acteurs du secteur
bancaire, pour mettre en relief la médiation et clarifier ses étapes et ses exigences,
afin d’atteindre l’efficience et l’efficacité à travers le recours à la procédure de la
médiation bancaire.

Parallèlement, il faut, étendre les services présentés par le CMMB au niveau


régional et non limité à une seule instance centralisée auprès du BAM à Casablanca,
et en dissipant également les craintes des clients plus précisément au sujet de
l’autonomie du médiateur à l’égard du secteur bancaire et particulièrement au niveau
de la gestion. En procédant aussi rapidement à l’intégration des organismes de
protection des droits du consommateur au conseil d’administration du centre. Ces

28
procédures coulent dans un sens de fortifier le trait de l’autonomie et l’impartialité
qui constituent le centre de la médiation et son pilier primordial.

En outre, il faudrait s’ouvrir aux expériences avancées en vue de mettre à jour


les méthodes et de promouvoir les pratiques optimales en matière de médiation
bancaire tout en se contentant pas de l’autonomie structurelle de CMMB vis-à-vis
les établissements de crédit ,mais plutôt en donnant la possibilité à une multiplicité
des médiateurs ,avec un contrôle institutionnel et règlementaire exigé ,ce qui va offrir
aux parties des diverses options ,notamment dans le cadre des litiges qui ne relèvent
pas de la compétence du CMMB dans sa forme actuelle.

29
BIBLIOGRAPHIES
 Les lois

 Dahir formant Code des obligations et des contrats (BO. 12 septembre

1913).

 La loi n° 08-05 du 30 novembre 2007 abrogeant et remplaçant le chapitre

VIII du titre V du code de procédure civile, promulguée par dahir n°1-07-169 du


19 Kaada 1428 (30 novembre 2007).

 La loi n°103-12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés.


 La loi n° 31-08 du 18 février 2011 édictant les mesures de protection des

Consommateurs.

 Les règlements et les statuts :


 Le Code d’éthique du Centre Marocain de Médiation Bancaire (CMMB).
 Le règlement de médiation du CMMB.
 Le Statut du Centre Marocain de Médiation Bancaire, adoptées lors de
l’assemblée générale constitutive du 25 juin

 Les circulaires
 La circulaire du Wali de Bank Al-Maghreb n° 9/W/16 du 10 juin 2016
relative aux modalités de fonctionnement du dispositif de la médiation
bancaire. 2013.

30
 Les guides et exposés :
 Les modes de règlement des litiges en droit des affaires par mosika 26 Février
2016.
 Les Guides CGEM Guides d’information, Commission Règles de Médiation
CGEM 2009.p5
 Les Modes résolutoires de Règlements des Litiges, Exposé

 Webographie :

https://adala.justice.

https://cmmb.ma/statuts-du-cmmb/

https://www.bkam.ma

 La Bibliographie arabe

‫ ﺟاﻣﻌة ﻣﺤمد اﻷول‬. ‫الطرق البديلة لفض المنازعات البنكية _الوساطة اﻻتفاقية وفق التشريع المغربي نموذجا‬

‫وﺟدة‬، ‫كلية الﻌلوم القانونة و اﻻقتصادية و اﻻﺟتماعية‬

31
Annexes

 Annexe 1 : Le jugement de TC DE OUAJDA - La Décision de la CAC FES

32
 Annexe 2 : Demande de médiation bancaire-particulier

33
 Annexe 3 : Demande de médiation bancaire- Entreprise

34
TABLE DE MATIERE

Liste des acronymes ..................................................................................................................................... 1


Sommaire .................................................................................................................................................... 2
INTRODUCTION GÉNÉRALE............................................................................................................... 3
I. L’encadrement légal et réglementaire de la médiation bancaire ....................................................... 6
A. Le cadre légal de la médiation bancaire ....................................................................................... 7
a. La médiation conventionnelle à la lumière de la loi n° 08-05 ....................................................... 7
b. Les dispositions spéciales relatives à la médiation bancaire ........................................................ 10
B. Le cadre réglementaire de la médiation bancaire ..................................................................... 12
a. La circulaire du Wali de Bank-Al-Maghreb n°9/W/16 ................................................................ 12
b. Le règlement de médiation du CMMB.......................................................................................... 13
II. L’encadrement institutionnel et procédural de la médiation bancaire .......................................... 15
A. Le cadre institutionnel de la médiation bancaire ...................................................................... 16
a. Le Centre Marocain de la Médiation bancaire ............................................................................ 16
b. Le médiateur : ................................................................................................................................ 19
B. Le cadre procédural de la médiation bancaire .......................................................................... 21
a. Le caractère facultatif de la procédure de médiation bancaire et ses exceptions : ..................... 21
b. Les démarches de la procédure de la médiation bancaire : ......................................................... 22
CONCLUSION GENERALE ................................................................................................................. 28
BIBLIOGRAPHIES ................................................................................................................................. 30
Annexes ..................................................................................................................................................... 32
 Annexe 1 : Le jugement de TC DE OUAJDA - La Décision de la CAC FES ........................... 32
 Annexe 2 : Demande de médiation bancaire-particulier ............................................................ 33
 Annexe 3 : Demande de médiation bancaire- Entreprise ........................................................... 34
TABLE DE MATIERE ............................................................................................................................ 35

35

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