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Département : droit privé

Master de recherche  : Juriste


D’Affaires

Exposé sous le thème : le


contentieux de la concurrence

Réalisé par : Dirigé par :

Aanaiber Meryem El Aouani Jaafer Prof : Jouidi

Sadek Ouiam Lakhdar Idrissi Chaimae

Nassiri Reda Sellak Amal


Plan :

Introduction :

Partie 1 : les procédures imposées de règlements des litiges de la concurrence :

Chapitre 1 : déclenchement et déroulement des procédures


contentieuses :
Section 1 : les régimes de déclenchement :

Section 2 : les régimes de déroulement :

Chapitre 2 : règlement et sanctions des contentieux :


Section1 : régulation des litiges de concurrence :
Section 2 : les sanctions de contentieux de la concurrence :

Partie 2 : le déroulement et la gestion du contentieux de la concurrence :

Chapitre 1 : les procédures et faits négociées ou alternatives :

Section 1 : faits exonératoires de sanction :

Section 2 : procédures exonératoires de sanction :

Chapitre 2 : procédures et mécanismes atténuants des sanctions :

Section 1 : la procédure d’engagements :

Section 2 : la procédure de non contestation des griefs :


Conclusion :
Introduction :
Nos économies libérales reposent sur la confiance des agents économiques, sur
les mécanismes naturels du marché.

Ce dernier ne peut fonctionner dans une situation de concurrence pure et parfaite


or le capitalisme comporte un paradoxe à savoir si la concurrence n’est pas
maitriser elle peut conduire à la destruction du système, c’est pourquoi le droit
intervient pour sanctionner les atteintes à la concurrence.

Généralement la concurrence qui est avant tout l’expression d’une liberté,


reconnue par le droit, cette notion purement économique doit faire l’objet d’un
encadrement juridique, tout simplement pour protéger la concurrence et garantir
durablement les avantages qui y sont attachés.

Dans ce cadre l’état se réserve la tache de réguler les mécanismes du marché, en


effet, l’état à travers ses options et choix stratégiques dans le domaine socio-
économique , se présente fermement en faveur du système de l’économie du
marché , basé sur le modèle optimal de liberté d’action pour les acteurs
économiques.

Sa servitude consiste , via l’action des autorités chargées de mettre en


application le droit de la concurrence : le conseil de la concurrence , les
régulateurs sectoriels , l’administration et la justice , et , sous contrôle et
surveillance politico-administrative , à maintenir l’équilibre du libre jeu des
forces du marché ( de l’offre et de la demande ) , de manière à ce que ce jeu
n’aboutisse à la mise en œuvre de comportements , d’actions ou structures qui
tendent à désorganiser son fonctionnement normale ou à défaire la liberté des
prix et de la concurrence sur le marché .
L’état intervient également dans un stade postérieur à la mise en œuvre des
pratiques ou comportements anticoncurrentiels pour ainsi ordonner la
suspension de ces manquements au droit de la concurrence1.

L’action régulatrice concerne aussi le volet de l’indemnisation et de la


réparation, ponctuée souvent d’actions sanctionnatrices , concurrentielles ,
administratives , civiles et pénales .

Une partie assez importante de l’action étatique dans le domaine de la régulation


s’inscrit dans le cadre des contentieux de la concurrence déclenchés suites à des
préoccupations de concurrence , senties et manifestées par les agents
économiques d’être économiquement plus touchés que leurs concurrents ou
partenaires ne permet pas , à lui seul , de considérer qu’ils sont substantiellement
affectés et qu’ils peuvent sui generis s’en servir pour déclencher un contentieux
de la concurrence et en saisir ainsi les autorités compétentes , pour obtenir le
gain de cause . la mise en œuvre de pratiques anticoncurrentielles, étant la
condition sin qua-non de son déclenchement, leur détection ou révélation
constitue également un fait générateur de la procédure contentieuse.

Étant difficile à en présenter une définition complète et globale, le contentieux


de la concurrence, pouvant naitre à la commission des dépassements et des
pratiques anticoncurrentielles, est une institution juridique et phénomène
juridico-économique, qui revêt une importance de premier rang dans certains
systèmes juridiques2. Son acceptation ne peut être concernée qu’à travers l’étude
de ses caractéristiques, les facteurs et faits de son déclenchement, les régimes
juridiques et procédures de son déroulement et son traitement, ainsi que suivant
les orientations et les modes de gestion de procédure le concernant. le sort des
procédures et les mécanismes de contrôle qui leurs sont prévus également nous
éclairer sur cette notion multidimensionnelle.

ces caractéristiques font du contentieux de la concurrence, notion rattachée à


plusieurs domaines ( administratifs et politiques ) , une notion hétérogène , parce
qu’il prend différentes formes :il a au moins autant de formes que d’instances
saisies . en fait, porté devant le juge le contentieux de la concurrence revêt un
caractère judiciaire. plus encore, le contentieux de la concurrence revêt un
caractère judiciaire. plus encore le contentieux de la concurrence se manifeste,
au sein de cette catégorie , via une procédure contentieuse pour indemnisation
1
LAROUSSI Ouafae ,contentieux de la concurrence thèse de droit université sidi moahmed ben abdelah , 2017 ;
p.5
2
CHAIR Abdelwahed , libertés des prix et concurrence « approche préliminaire » édition 2000 p.20
ou dédommagement et passe aussi par une requête pour annulation , portées
devant le juge de droit commun . mais lorsqu’on en saisi le conseil de la
concurrence, le contentieux est purement et simplement concurrentiel et il est
essentiellement destiné à mettre fin à une pratique anticoncurrentielle et à punir
ses acteurs.

il est question donc de plusieurs situations de contentieux : un contentieux privé


de concurrence , porté devant les juges de droit commun , dans le cadre du
contentieux de responsabilité contractuelle et délictuelle , pour indemnisation ou
dans le cadre d’une demande de nullité , sur la base de l’article 10 de la loi 104-
123 ; un contentieux pénal dont est compétent le juge pénal et un contentieux
administratif porté à la connaissance et devant le conseil de la concurrence , qui
agit dans le cadre des mesures d’ordre public , avertissant , enjoignant ou
sanctionnant , le cas échéant , les agents économiques mis en cause , en sa
qualité d’autorité administrative indépendante de concurrence .

les régimes juridiques qui lui sont applicables , ainsi que la diversité des modes
de traitement et de gestion négociés font du contentieux de la concurrence un
mécanisme d’une complexité et importance particulière

au niveau théorique, son intérêt consiste dans le traçage des étapes et l’étude du
processus de déclenchement , de déroulement , de traitement , de contrôle et de
décision de son sort . il s’agit aussi de définir les compétences et attributions de
chaque instance et organisme, appelés à intervenir en la matière, ainsi que de
mettre du clair les droits et opportunités offertes aux agents économiques
concernés y compris les auteurs et les victimes des pratiques
anticoncurrentielles, objet du contentieux. l’analyse multidimensionnelle de ce
mécanisme revêt conséquemment un intérêt pratique, qui consiste à éclairer les
chercheurs , praticiens , organismes et personnes concernés quant à
l’organisation et aux régimes juridico-administratifs applicables à ce type de
contentieux , espérant apporter une contribution dans la mise en œuvre du droit
de la concurrence , en général , et la lute contre les pratiques anticoncurrentielles
, en particulier .

l’étude de ce thème disséminé ce fixe pour objectifs entre autres , de dégager les
particularités du contentieux de la concurrence , notamment en ce qui concerne
sa nature pluridimensionnelle et multidisciplinaire , ses attaches , les facteurs et
3
Dahir n° 1-14-116 DU 2 ramadan 1435 (30 juin 2014) portant promulgation de la loi n° 104-12 relative à la
liberté des prix et de la concurrence , B.O n° 6280 _ 10 chaoual 1435 (7-8-2014) , mise en application par le
décret n°2 .14.652 du 1er décembre 2014, publié au B.O du 04 décembre 2014
piliers et son déclenchement , ainsi que les principales gouvernant le
déroulement de ses procédures ( d’enquête et de sanction et de recours ), et ceux
relatifs au droits procéduraux et particuliers des entreprises et personnes mises
en cause .

raison pour laquelle nous devons répondre a toute une série de questions qui se
présentent comme suit :

- quelle est la nature du contentieux de la concurrence ?


- quel est son cadre organisationnel ?
- comment peut-on le gérer ?
- et comment se déroule les procédures contentieuses ?

pour pouvoir répondre a ces questions nous allons traiter dans une première
partie , les procédures imposées de règlements des litiges de la concurrence et
dans une deuxième partie ,le déroulement et la gestion du contentieux de la
concurrence .

partie 1 : procédure imposée du règlement de litiges de


concurrence :
malgré que, le conseil de concurrence est doté d’un pouvoir décisionnel comme
on a déjà vu dans les précédents exposés, les procédures imposées dans le cadre
de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et les restrictions de la
concurrence font également et surtout appel à l’intervention de l’administration
et de la justice ordinaire.

chaque partie intervient conséquemment à ses missions et ses compétences : le


conseil de concurrence est l’autorité chargée, en vertu d’une compétence
générale, constitutionnellement reconnue. l’administration est chargée de la
veille sur la mise en œuvre des politiques étatiques, tandis que, la justice
intervient en la matière suivant un principe général, lui conférant la mission et
les compétences du gardien des droits et libertés définis par la constitution et
par la loi.

il est question d’analyser, sous la présente partie, le déclenchement et le


déroulement des procédures (chapitre 1), ainsi que les mesures, décisions et
sanctions, prises par les parties prenantes dans le cadre de la solution des
contentieux de concurrence (chapitre 2).

chapitre 1 : déclenchement et déroulement des procédures


contentieuses :
la 1ère question qui vient à l’esprit est celle des régimes et modes de
déclenchement (section 1) des litiges de la concurrence dont les parties peuvent
en saisir le conseil de la concurrence, pour statuer sur des pratiques
anticoncurrentielles, ou bien le juge de droit commun, dans le cadre d’un
contentieux d’indemnisation. saisi d’une affaire contentieuse, le conseil dispose
de plusieurs options, qui marquent les différentes orientations (section 2) du
litige qui lui est soumis. ainsi, selon les cas d’espèces, le conseil, qu’il soit saisi
ou autosaisi, déciderait de renvoyer l’affaire au juge pénal, pour compétence
matérielle, de déclarer un non-lieu ou tout simplement le rejet de la saisine. il
peut même décider de le traiter dans le cadre d’une transaction. quant à
l’intensité des décisions et sanctions, celles-ci diffèrent également selon les
circonstances de chaque contentieux, qui peut également être orienté et réorienté
à la suite des démarches et des initiatives des agents économiques intéressés.

section 1 : les régimes de déclenchement :


la dépendance du fonctionnement des autorités de la concurrence à l’activation
par la saisine qui leur est faite, et à travers les informations qui leur sont ainsi
transmises a exigé que leur soit attribué un pouvoir d’auto-saisine, élargissant
leurs marges de manœuvre. cette attribution est significative d’une certaine
indépendance en termes d’activation : ayant une forme juridictionnelle, le
conseil de la concurrence dispose désormais d’un certain nombre de pouvoirs
d’agir sans pour autant demeurer dans l’attente que certaines entités veuillent
bien le saisir ad hoc, car son action doit être permanente. 2 modalités (a) de
saisine sont à envisager : la saisine et l’auto-saisine. leur champ d’application
(b) sera apprécié dans 2 principaux domaines : les pratiques anticoncurrentielles
et les concentrations économiques.

A. typologie et modalités de saisine :


les autorités de régulation sont systématiquement activées, par le biais de l’auto-
saisine (a), comme elles peuvent être interpellées par les instances et personnes
concernées, via la saisine, qui revêt différentes formes et élargissements (b) et
s’apprécie différemment selon les cas d’espèces soumises ou étudiées par ces
autorités.

a. régime de l’auto-saisine :
Considéré comme un point de renforcement pour le conseil de la concurrence, et
déjà reconnu dans les systèmes européens et étrangers, l’auto saisine est un
nouveau pouvoir dévolu à cette autorité indépendante de la concurrence par la
loi sur la liberté des prix et de la concurrence.

il faut noter, concernant l’unification des procédures, qu’avant la promulgation


de la loi 104-12, la saisine du conseil de la concurrence passait par le 1er ministre
(actuellement, chef de gouvernement), qui était le seul compétent de déclencher
la procédure contentieuse. le pouvoir d’enquête était attribué à la direction de la
concurrence et des prix près du ministre des affaires économiques et générales,
lui aussi placé sous la tutelle de la primature. l’action du conseil de concurrence
était tributaire des enquêtes effectuées par l’enquête initiée par l’administration,
sur la base de laquelle il entamait sont instruction.

actuellement, et sous l’égide de la nouvelle loi, le déclenchement des enquêtes


par le conseil, peut passer par une saisine d’office, pour statuer sur toutes
pratiques anticoncurrentielles détectées ou invoquées, comme il peut être saisi,
par les entreprises ou, pour toute affaire qui concerne les intérêts dont ils ont la
charge, par l’administration et les organismes mentionnés au dernier al de l’art 5
de la loi 20-13 relative au conseil de la concurrence. une auto-saisine ne peut par
ailleurs, avoir lieu en cas de faits légalement et pratiquement prescrits. a moins
que, des actes interruptifs de la prescription de l’action publique, en application
de l’art 75 de la loi 104-12, soient apparus. outil essentiel de la mise en service
des autorités de la régulation, l’auto-saisine ou la saisine d’office du conseil est
un mécanisme systématique d’intervention de cette instance, elle permet une
action continue face aux pratiques anticoncurrentielles, susceptibles d’affecter le
jeu de la concurrence. de plus, le conseil peut, sur proposition de son rapporteur
général, se saisir d’office des manquements aux engagements pris par les parties
à ladite opération de concentration économique lorsque l’administration a
évoqué la décision relative à la dite opération. ainsi que, du non respect des
règles prévues par la loi 104-12 concernant la notification des opérations de
concentration économique et le respect des décisions prises par le conseil et
l’administration à leur sujet.

le législateur qui, a favorisé d’une façon systématique l’attribution d’une telle


puissance processuelle au conseil de la concurrence, doté par ailleurs, de
pouvoirs décisionnaires en matière de contentieux de la concurrence, permet
ainsi à cette autorité d’exercer une action efficace et institue par-là un principe
d’auto-déclenchement des affaires contentieuses.

pour que le pouvoir d’auto-saisine soit effectif, les moyens concrets de son
exercice doivent être mis à la disposition du conseil, notamment en matière
d’information, que cette autorité indépendante doit puiser elle-même et sans
s’attendre à ce que les organismes ou personnes concernées les fournissent. c’est
pourquoi les informations doivent être constituées par elle-même grâce à des
services de veille ou d’enquête.

b. saisine externe :
le conseil est non seulement appelé à donner son avis sur les demandes de
consultations et à publier des études sur le climat général de la concurrence sur
le plan sectoriel et national, il a aussi et dorénavant un pouvoir décisionnel en
matière de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et de contrôle des
opérations de concentration économiques, telles que définies dans l’al 1 de l’art
2 de la loi 104-12. il peut au terme de la saisine et de son étude prononcer des
mesures conservatoires, des astreintes, des injonctions et/ou des sanctions
prévues par la loi 104-12.

le conseil de la concurrence peut être saisi, pour toutes les pratiques


anticoncurrentielles, par les entreprises ou, pour toute affaire qui concerne leurs
intérêts, par les victimes et les associations représentatives des intérêts des
consommateurs.

la saisine intervient lorsque le demandeur le fait pour satisfaire son intérêt


particulier, par exemple pour obtenir une mesure conservatoire, la cessation
d’une pratique dont il subit les effets, l’indemnisation, ou l’obtention de la
sanction d’un concurrent, ou bien l’adoption d’une injonction contre un tiers et
en sa faveur. certes, l’on peut considérer que favoriser les saisines par les
victimes est une confusion entre la poursuite de l’intérêt individuel et la défense
de l’intérêt général. la corrélation entre la saisine par les victimes et la protection
des personnes par le conseil de concurrence, fait que les victimes puissent le
saisir. mais il peut arriver que celles-ci soient trop faibles pour accéder à
l’autorité ; c’est pourquoi l’action peut se faire par un intermédiaire : les
associations. si le législateur souhaitait favoriser l’action des associations, ceci
pourrait se justifier par le fait que les autorités administratives indépendantes ne
sont pas des juridictions et doivent mener des actions publiques destinées à la
protection des consommateurs par exemple. cependant, un pouvoir de filtrage
des actions recevables doit être mis à la disposition du conseil.

ce dernier peut également, être saisi par l’administration, notamment, par le biais
du commissaire du gouvernement, de toute pratique anticoncurrentielles, ou de
faits susceptibles de constituer une telle pratique, ainsi que, des manquements
aux engagements pris par les parties à une opération de concentration
économique lorsque l’administration a évoquée la décision relative à ladite
opération conformément à la loi 104-12. cette forme de saisine, baptisée saisine
désintéressée, est une forme d’activation externe mise en œuvre souvent pour
avis, qui a, pour intérêt de faire profiter les autres institutions de l’expertise du
conseil. raison en est d’établir pour leur propre compte une sorte de doctrine,
moyen de sécurité juridique pour les parties prenantes, notamment en cas de
contentieux.

il est par ailleurs, saisi par les commissions permanentes du parlement sur les
propositions de la loi ainsi que sur toute question concernant la concurrence.
conformément aux règlements intérieurs des chambres du parlement, cette
forme-ci est dite également saisine désintéressée, peut être élargie dans le cadre
du droit général de saisir les juridictions, permettant à toute personne ordinaire
intéressée de participer activement à l’action de cette autorité. la saisine
universelle produit assez mécaniquement un accroissement des demandes et des
liens entre les agents économiques et les autorités de la concurrence. pour cela,
il faut que les personnes intéressées, principalement les victimes, puissent
obtenir un avantage particulier, car il demeure acquis qu’elles agissent pour
défendre leur intérêt particulier, même si une telle action sert en ricochet
l’intérêt général dont les autorités administratives indépendantes ont la charge.
pour cela, il conviendrait que les autorités puissent attribuer des dommages et
intérêts. pour l’instant, cela est exclu. il est vrai que, les victimes peuvent se
tourner vers les juridictions, au besoin, en s’appuyant sur des preuves établies
grâce à l’action des autorités administratives indépendantes, et qu’un tel pouvoir
contribuerait à accroitre le mouvement de juridictionnalisation des autorités
administratives indépendantes. l’opportunité d’associer droit d’accès et pouvoir
de filtrage, étant, ici, bien établie, vu son apport dans la gestion efficace du
contentieux.

mais si le législateur s’oriente vers un accès universel des autorités


administratives indépendantes, notamment de la part des victimes pour obtenir
des réparations, ce qui n’est pour l’instant pas le cas, mais pourrait constituer
une alternative au pouvoir de sanction dans une perspective de civilisation de la
régulation. mais, si le législateur déciderait d’ouvrir à chacun le droit de saisir
une autorité administrative indépendante, avec l’incitation corrélative pour
l’instant manquante d’obtenir une décision ayant un effet direct sur la situation
particulière, notamment par l’attribution de dommages et intérêt, il faudrait
souhaitablement l’assortir d’un pouvoir de filtrage.

tout ce qui précède, pose la question des domaines où la saisine est fréquemment
mise en œuvre.

B. domaines de la saisine :
disposant d’une compétence générale en matière de lutte contre les pratiques
anticoncurrentielles (a) et d’attribution très importantes dans la mission de
contrôle des opérations de concentration économique (b), le conseil de la
concurrence, pris ici comme exemple d’étude, apprécié la saisine qui engage ou
dont il est saisi aux fins qu’il appartient.

a. appréciation de la saisine en matière des pratiques


anticoncurrentielles :
le conseil est compétent pour réprimer les pratiques anticoncurrentielles, dès lors
que les effets économiques sont ressentis sur le territoire national. son pouvoir
s’applique à toutes les activités de production, de distribution et de services, y
compris celles qui sont le fait de personnes publiques, notamment dans le cadre
de conventions de délégation de services public ; ce qui détermine l’applicabilité
des règles de concurrence, c’est la nature économique de l’activité affectée et la
qualité d’entreprise et d’acteur économique, qui commet les pratiques
examinées. il est donc compétent pour apprécier la licéité et la conformité au
droit de la concurrence et d’établir, parmi les comportements des agents
économiques, ceux susceptibles de constituer des pratiques prohibées. par
ailleurs, lorsqu’il ne peut justifier l’applicabilité du droit de la concurrence aux
pratiques qui lui sont soumises, le conseil déclare bien sûr être incompétent pour
en connaître.

l’étude des compétences matérielles du conseil de la concurrence, faite par la


pratique décisionnaire comparée, établit quant aux contentieux purement
contractuels, tels que les conditions contractuelles ou de renégociation d’un
contrat spécial de distribution, que le conseil ne peut statuer sur les litiges
résultant de telles situations.

en matière contentieuse, le conseil a pu mettre en œuvre une approche indiciaire


basée sur la réunion d’un faisceau d’indices pour qualifier les faits constatés lors
de l’examen des affaires objet du contentieux.

l’appréciation des saisines déposées auprès du conseil, effectuées sur le


fondement et en conformité aux articles de la loi n 104-12, étant distincte de
celle applicable par le juge, se déroule comme suit : le conseil examine si les
pratiques dont il est saisi entrent dans le champ des art 6,7 et 8 de la même loi,
constituant ainsi des ententes illicites ou injustifiables, ou bien des abus de
domination, s’identifiant à une exploitation abusive d’une position dominante ou
de dépendance économique ou bien encore des abus d’élimination, portant sur
des prix prédateurs. si cette instance établit que les faits soulevés peuvent être
justifiés par l’application de l’art 9, il les écarte de toute action. mais encore, s’il
se prononce compétent, il prononce, le cas échéant, les mesures conservatoires,
les astreintes, les injonctions et les sanctions prévues pour chaque catégorie
soumise. l’examen des dossiers, qui revêt un caractère quasi judiciaire, est
soumis, selon les dispositions de l’art 29, au devoir de respect de la
confidentialité, des droits de défense et des secrets d’affaires des parties en
cause. il appartient donc au conseil de prêter, dans le cadre de la demande et
d’échange d’informations, une attention particulière aux informations requises et
aux particularités du domaine d’activité concerné.
au terme de cette opération, qui emprunte plusieurs mécanismes au procès
judiciaire ordinaire, le conseil adresse un rapport aux parties et au commissaire
du gouvernement, comportant les éléments suivants : l’exposé des faits, les
observations faites par le rapporteur du conseil et, le cas échéant celles
formulées par écrit ou oralement par les soins des parties aux litiges, ainsi que
les infractions relevées, éléments de qualification et documents à l’appui.

cependant, lorsque les faits lui paraissent de nature à justifier l’application de


peines privatives de liberté à l’encontre des personnes physiques mises en cause,
le conseil se dessaisie de l’affaire au profit de la justice ordinaire et adresse le
dossier au procureur du roi près le tpi compétent aux fins de poursuites pénales
nécessaires et adéquates. plus encore, il peut déclarer, par décision motivée,
l’irrecevabilité de la saisine, que ce soit pour défaut d’intérêt ou de qualité à agir
de l’auteur de celle-ci ou si les faits sont prescrits, ou bien s’il estime que les
faits invoqués n’entrent pas dans le champ de sa compétence ou ne sont pas
appuyés d’éléments suffisamment probants. dans ces cas-là, il n’y a pas lieu
pour le conseil de poursuivre la procédure sur la base des pratiques
anticoncurrentielles, prévues et prohibées par les art 6,7 et 8 de la loi 104-12.

il est à signaler enfin qu’en cas de désistement des parties, le conseil peut
toutefois poursuivre l’affaire qui est alors traitée comme une saisine d’office.

ceci étant dit, les mesures de contrôle ex-post ne sont pas le seul volet où nous
devons apprécier l’apport du conseil de la concurrence en matière de litige de la
concurrence. le contrôle ex-ante, orienté vers l’efficacité des opérations de
concentration économique, institué pour décider des projets de rapprochement
ou de concentrations d’entreprises, constitue un autre panel, où il faut puiser la
contribution de cette instance dans le traitement des affaires de concurrence.

b. étude et sort de la saisine en matière de concentration


économique :
le contrôle des concentrations et accords ex-ante, c’est-à-dire avant leur mise en
œuvre est un exercice efficace, mais qui n’est pas toujours indispensable. le droit
national a décidé de soumettre certaines catégories d’accords, telles que les
concentrations économiques à l’examen ex-ante, concrétisé par la notification et
le système d’autorisation. mais cette technique de contrôle ex-post représente
l’avantage de ne rejeter aucun bon accord et de ne laisser faire aucun accord
anticoncurrentiel néfaste. mais encore, les autorités n’ont pas à dissuader les
mauvais accords, sans dissuader également les bons accords : la notification
étant le vecteur de dissuasion des bons, comme des mauvais accords, qui
pourraient renforcer ou constituer une position dominante susceptible d’abus et
par-là de contentieux de la concurrence. ce contrôle perd ses effets du moment
où les parties en cause s’engagent à prendre des mesures visant notamment à
remédier, le cas échéant, aux effets anticoncurrentiels de l’opération, soit à
l’occasion de la notification de celle-ci, soit à tout moment.

au sein du droit de la concurrence, le contrôle des concentrations constitue un


volet significatif qui s’est développé récemment, notamment sous l’égide de la
loi 104-12, qui a apportée de nouvelles attributions au conseil de la concurrence.
dès lors, en matière de notification, la où les parties concernées sont en mesure
de saisir le conseil en lui notifiant tout projet ou accord de concentration,
l’autorité de la concurrence peut ainsi être à même d’engager l’instruction du
dossier sur la base de l’avis émanant des parties en cause. toutes les étapes de
l’étude et de l’instruction se déroulent au su de l’administration, sachant bien
que la réalisation effective d’une opération de concentration dépendant en
principe de l’accord du conseil, puisse toutefois se réaliser, avant même la
décision finale de cette autorité. l’obligation de notification, exigée par le
conseil, incombe aux personnes physiques ou morales qui acquièrent le contrôle
de tout ou partie d’une entreprise ou, qui font parties d’une fusion ou qui
participent à la création d’une entreprise commune. avant de statuer au terme de
l’étude du dossier, le conseil peut entendre des tiers en l’absence des parties qui
ont procédé à la notification.

ceci dit, qu’en est-il de la décision du sort de la saisine ? la réponse est


clairement donnée par la loi 104-12, qui confère au conseil de la concurrence 3
possibilités de pouvoir. il s’agit, premièrement de constater, par décision
motivée, que l’opération qui lui a été notifiée n’entre pas dans le champ défini
des accords contrôlables ; d’autoriser, deuxièmement, l’opération, en
subordonnant éventuellement, par décision motivée, cette autorisation à la
réalisation effective des engagements pris par les parties ou à un examen
approfondi, en cas de doute sérieux d’atteinte à la concurrence. le conseil peut,
sur décision motivée autoriser l’opération. de même, qu’il peut interdire
l’opération de concentration et enjoindre, le cas échéant, aux parties de prendre
toute mesure propre à rétablir une concurrence suffisante. l’ensemble de ces
mesures, étant susceptible d’engendrer un contentieux de la concurrence
d’aspect administratif, déclenché par les agents économiques concernés devant
le juge administratif.
par ailleurs, si une opération de concentration a été réalisée sans être notifiée ou
dument autorisée, le conseil enjoint sous astreinte aux parties de notifier
l’opération, ou bien de revenir à l’état antérieur à la concentration.

il est utile de soulever au terme de ce point la saisine et l’auto-saisine des


régulateurs sectoriels, allusion faite à titre illustratif à l’anrt ( l’agence nationale
de régulation des télécommunications) dont, les caractéristiques sont plus ou
moins proches de celles dont fait l’objet le conseil, en sa qualité de régulateur
général.

en effet, la suite normale de la saisine de cette instance étant l’étude du dossier


du litige de concurrence et son instruction contradictoire, lorsqu’il est recevable.
cette procédure respecte, à l’instar de celle applicable par le conseil, les droits de
défense et les secrets d’affaires des parties en lice et permet en contrepartie à
l’ANRT de faire valoir son pouvoir d’enquête et d’instruction. comme elle est
investie du pouvoir de mettre en œuvre la procédure de conciliation et peut ainsi,
prendre toute décision, sur l’objet des pratiques anticoncurrentielles, qu’elle en
examine tout d’abord le caractère illégal à lumière des dispositions des articles
6,7 et 8, ou la conformité aux termes de l’art 9 de la loi 104-12. cette instance
peut par ailleurs favoriser la recherche et la conclusion d’un accord entre les
parties, en quête d’une solution à l’amiable du litige.

cependant, lorsque les faits lui paraissent de nature à justifier l’application de


sanctions pénales, l’ANRT peut saisir le procureur du roi près le TPI compétent.
sur un autre panel, l’ANRT contrôle, en ce qui la concerne, les opérations de
concentration et apprécie lorsqu’elle en est saisie, si le projet ou l’opération de
concentration contribue suffisamment au progrès économique du secteur pour
compenser les atteintes à la concurrence, qui en découleraient. elle peut accepter
des engagements et astreindre ou enjoindre les parties à tenir à leurs promesses.

une fois solennellement ouvertes, les procédures imposées en matière de


règlement des contentieux de la concurrence doivent observer les particularités
propres à leur nature ainsi qu’aux spécificités du domaine d’activité économique
concerné.
section 2 : Déroulement des procédures: les enquêtes4 de
concurrence :
elles sont régies par les dispositions des articles 68 à 74 de la nouvelle loi 1 04-
12 sur la liberté des prix et de la concurrence. elles sont destinées à la recherche
de faits dont certains sont passibles d'une répression administrative ou pénale,
d'autres de poursuites devant les juridictions civiles ou commerciales ou devant
le conseil de la concurrence5. ce dernier dispose selon les dispositions de l'article
16 de la loi 20-13, de services d'instruction et d'enquête dirigés par un rapporteur
général assisté de rapporteurs généraux adjoints. ces services procèdent aux
enquêtes et investigations nécessaires à l'application des dispositions de la loi
sur la liberté des prix et de la concurrence concernant les pratiques
anticoncurrentielles et le contrôle des opérations de concentration économique
dans les conditions relatives aux investigations prévues par la même loi.

les enquêtes préparatoires, ou préliminaires constituent, entre autres, le point de


départ des enquêtes de concurrence proprement dites. les rapports de synthèse de
la concurrence, établis à leurs termes, sur la base de l'étude effectuée par le
conseil, au sujet de la définition du marché pertinent et caractéristiques des
opérateurs du marché, les aspects de la concurrence verticaux et horizontaux et
la concurrentabilité du marché en cause, peuvent, le cas échéant, donner lieu à
des enquêtes de concurrence. la rédaction de ces rapports donne lieu à la
notification des griefs", comportant «l'analyse du marché »; «l'analyse des
pratiques» et surtout leur qualification6.

ces enquêtes sont effectuées dans le but de rétablir le libre jeu de la concurrence.
l'enquête de concurrence apporte les éléments de preuve nécessaires pour
prendre les mesures nécessaires ou envisager une saisine du procureur du roi,
interpellé par le conseil au sujet des litiges nécessitant des sanctions pénales, si
des éléments suffisants de l'implication de personnes physiques dans la

4
M. DRISSI ALAMI MACHICHI dans son ouvrage « Concurrence Droit et Obligations des Entreprises au
Maroc » Ed. L'économiste, 2004, p. 287. avance que l'enquête peut d'abord être définie comme une procédure
administrative, tendant à la recherche et la constatation des faits et des indices, à la constitution et la
conservation des moyens de preuve, et de manière générale à la collecte d'informations nécessaires à l'éclairage
d'une question obscure, équivoque ou controversée, avant de prendre la décision nécessaire

5
Juris-Classeurs « Concurrence Consommation », procédures de contrôle des pratiques anticoncurrentielles ; Fascicule 380 ;
Editions Techniques-jurisclasseurs-l1.l993. p . 4.
6
httg://www.journaldunet.com/economic/cliaporamalpalmares-concurrence/enquete-conseil concurrence.shtml; Consulté le
21/02/08.
conception et/ou la participation aux pratiques anticoncurrentielles mises en
causes sont réunis.

il y a lieu d'étudier, dans ce panel, le régime juridique des enquêtes de la


concurrence (a), les diligences des personnes et organes compétents ainsi que les
résultats de leurs actions, contenus dans des procès-verbaux rapports (b).

A. régimes juridiques des enquêtes de concurrence :

il existe plusieurs sources d'information qui peuvent déclencher les enquêtes.


dans ce cadre, l'ouverture d'une enquête de concurrence peut être effectuée sur la
base d'une plainte (de consommateurs, d'entreprises adverses et/ou de
concurrents, ou encore de dénonciations du personnel mécontent ou licencié).
autres événements sont susceptibles de justifier une telle opération il s'agit d'un
certain nombre d'éléments qui peuvent inciter le conseil de la concurrence à
engager les enquêtes nécessaires, comme les plaintes informelles ou anonymes,
les articles de presse, les questions parlementaires.

les informations communiquées par les autorités étrangères, les informations


recueillies au cours d'une enquête sectorielle et la demande de clémence
formulée par une entreprise. par conséquent, les interventions ne sont pas
uniquement guidées par des dénonciations, des plaintes ou des demandes, le
conseil peut, lui-même s'autosaisir. la détection d'indices de pratiques
anticoncurrentielles repose essentiellement sur l'action des agents des unités
départementales, épaulés par des enquêteurs plus spécialisés répartis dans les
régions. l'analyse de l'indice permettra ainsi d'ouvrir une enquête de
concurrence.
comme objectif, les enquêtes sont destinées à la recherche de faits contentieux
dont certains sont passibles de poursuite devant les juridictions civiles ou
commerciales ou devant le conseil de la concurrence/ et, le cas échéant d'une
répression administrative ou pénale7. leur mise en œuvre nécessite que des
prérogatives adéquates soient accordées aux organes et personnes chargées de
leur mise en application (a). l'appréciation de leur étendue et des limites qu'elles

7
JAOUHAR Mohamed, Droit de la concurrence et droit pénal économique, revue marocaine de droit économique du
développent, numéro spécial du colloque « les prix de 1aconcurrence: entre 1 liberté de l'entreprise et la protection du
consommateur», n° 49,imprérnerie Najah El jadida, 2004, p. 295 : « cette loi ... se caractérise par sa forte teneur pénale. ».
acceptent, diffère selon la forme et les circonstances de l'enquête mise en œuvre
(b).

a. prérogatives des enquêteurs :


les enquêtes, portent sur des questionnaires, auditions et demandes de
documents et peuvent aboutir à des perquisitions et saisies. l'ensemble des
opérations, étant le résultat de la mise en œuvre des prérogatives dont disposent
les enquêteurs. le refus de production de toutes pièces de conviction au conseil
de la concurrence, par les entreprises concernées leur expose à la sanction sur la
base du délit d'entrave8.
divisées en deux catégories 4ifférentes ou réparties sur deux phases qui peuvent
parfois se suivre, le choix entre les deux types d'enquêtes est effectué en
fonction de la sensibilité de l'infraction suspectée.
les prérogatives des enquêteurs diffèrent selon qu'il s'agisse d'une enquête
simple (1) ou d'une enquête lourde (2). le critère de leur distinction est que
l'enquête simple est une enquête à l'amiable, supposant une obtempération des
entités inspectées, sans qu'il ait une contrainte et une autorisation judiciaire.
alors que l'enquête lourde est réalisée avec le concours de la force publique (la
justice).

ces deux grandes catégories d'enquêtes doivent être nettement distinguées de


l'enquête «préparatoire» que le conseil de la concurrence effectue pour les
affaires dont il est saisi ou pour lesquelles déclenche automatiquement
l'instruction d'une affaire contentieuse. la raison d'être de l'enquête préparatoire,
étant de se renseigner, préalablement à toute poursuite, sur le marché concerné
par les pratiques constatées ou dénoncées et sur la nature de celles-ci, quelle que
soit la procédure mise en œuvre par la suite; administrative ou judiciaire.

au début, l'enquête préparatoire ou la première analyse rapide du marché en


cause, est accon .plie par les rapporteurs dans le but de décortiquer les acteurs, le
fonctionnement dudit marché et la nature des pratiques concernées. une fois le
travail préparatoire terminé dans une affaire contentieuse, qu'un choix doit être
porté entre l'enquête lourde et l'enquête simple ou dite directe, en fonction de la
sensibilité de l'infraction suspectée.

1. prérogatives en matière d'enquête simple :


8
Louis Vogel, Traité de droit commercial, op.cit. p. 754.
l'enquête directe, simple, ou sur mandat' ou dite, encore, non coercitive pour les
entreprises, est prévue à l'article 71 de la loi 104-12, comme étant la forme
d'enquête pour laquelle aucune autorisation judiciaire n'est nécessaire. les
enquêteurs peuvent accéder librement à tous les locaux à usage professionnel,
dans le cadre de l'inspection simple. d'autant plus, le conseil de la concurrence,
qui siège soit en formation plénière, soit en commission permanente, soit en
sections, peut recueillir l'avis des instances de régulation sectorielle concernées
sur les questions de concurrence, relatives aux secteurs d'activité dont elles ont
la charge. le cas échéant, il fait appel, dans un cadre conventionné, à leurs
compétences et expertises pour les besoins de l'enquête ou de l'instruction. dans
tous les cas, tout le corps des enquêteurs y compris les rapporteurs et les
enquêteurs du conseil de la concurrence', les fonctionnaires de l'administration
habilités spécialement à cet effet selon les dispositions de l'article 68 de la loi
104-12 compétents en matière d'enquête simple, jouissent d'énormes, voire
même d'exorbitants pouvoirs9" en la matière.

concernant, en effet, les investigations générales, les opérations de contrôles


peuvent consister en des recherches, constatations et actions diverses destinées
soit à prévenir les malversations contraires à la légalité et la régularité de la
concurrence, soit à les constater, en rassembler les preuves ou en rechercher les
auteurs. de toute façon, les agents chargés du contrôle peuvent l'exercer sur les
produits, biens et services, sur les pièces justificatives et/ou sur les lieux et
moyens de transport. les entreprises ne doivent porter aucun obstacle, sous peine
d'être pénalement, sanctionnées pour délit d'entrave, en vertu des dispositions
de l'article 83 de la loi 104-12.

généralement, l'article 71 de la loi 104-121 étend la portée de l'ensemble


d'actions. il permet l'accès à tous locaux (professionnels), terrains ou moyens de
transport à usage professionnel". il autorise la demande des livres (de
comptabilités, de correspondance), des factures et tous autres documents
professionnels. le même texte légalise également la prise de copies desdits
documents. comme il permet la convocation des intéressés pour information ou
l'obtention de celle-ci sur place et, le cas échéant, l'invitation du conseil de la
concurrence' ou de l'administration à désigner un expert agréé auprès des
tribunaux pour procéder à toute expertise contradictoire nécessaire. cette
9
Notant que l'article 61 de la loi 06-99, n'habilitait pas les rapporteurs et les enquêteurs du Conseil de la
Concurrence de procéder à telles enquêtes, seulement les fonctionnaires de l'Administration étaient habilités
spécialement à cet effet.
demande de désignation d'expert est adressée directement à l'autorité
gouvernementale dont relève l'enquêteur10.

n'étant soumis à aucune autorisation judiciaire', dans le cadre de leurs actions,


les enquêteurs peuvent accéder librement à tous les locaux à usage professionnel
et peuvent' procéder à des « simples» visites de contrôle, aux enquêtes
préliminaires et ce, avant de réaliser une inspection lourde ou une enquête
complémentaire à cette inspection.

l'ensemble de droits trouvant leur source dans la loi sur la liberté des de contrôle,
aux prix et de la concurrence et dans le code de la procédure pénale; il s'agit du
droit d'accès à l’entreprise, du droit d'obtenir la communication de documents
professionnels", du droit de prendre copie de ces documents, et du droit de
recueillir des renseignements" et justifications auprès de l'entreprise ou des
entreprises concernées. ces informations, recueillies ou demandées' auprès de
n'importe quel organe/ ou personne.' d'une entreprise donnée", ou saisies, le cas
échéant par pv11, sont nécessaires pour établir la preuve de comportements
anticoncurrentiels" et dont l'usage doit observer l'obligation de respect des
secrets d'affaires' et des droits des entreprises'.
dès lors qu'ils sont régulièrement saisis, les fonctionnaires ainsi habilités peuvent
exercer leurs pouvoirs d'enquête", avec préavis ou même d'une manière
inopinée", mais dans le respect des droits de l'homme et des libertés
fondamentales
ceci étant pour les attributions des enquêteurs dans le cadre de l'enquête simple,
qu'en est-il pour les prérogatives qui leur sont dévolues en cas d'enquête soumise
à l'autorisation judiciaire ?
2. prérogatives des enquêteurs en matière d'enquête lourde :
il s'agit d'une enquête contraignante dite lourde en raison de son déroulement
sous contrôle judiciaire. l'enquête sous contrôle judiciaire, dite sur décision 12",
prévue à l'article
72 de la loi 104-12, est mise en œuvre, lorsque les documents recherchés
n'entrent pas dans les activités normales d'une entreprise ou lorsque les

10
Selon les termes de l'article 41 du décret n02.14.652, pris pour l'application de la loi n°104-12, consulté sur:
http://www.sgg.gov.ma/Portals/O/BO/bulletinlFR/2014/BO 6314 Fr.PDF, le 10.6.2015.

11
Cons. conc. décon° 05-D-32, 22 juin 2005, Pratiques mises en œuvre par la société RoyalCanin et son réseau de
distribution; décision disponible sur le lien électronique précité.

12
Idem.
documents en cause sont détenus ailleurs que dans un local professionnel ou
d'habitation ou encore qu'il est indispensable de se procurer des documents
cachés.
les pouvoirs des enquêteurs sous cette forme d'enquête sont plus larges: il s'agit
d'un droit de fouille dans tous les locaux, terrains et moyens de transport
couverts par l'autorisation judiciaire et d'un droit de saisie de tout document utile
en rapport avec l'objet de l'enquête. les enquêteurs peuvent aussi apposer des
scellés et, demander tous renseignements factuels. ils peuvent également et, le
cas échéant, prendre, contre décharge, copie des documents ou éléments
d'information consultés.
outre, les moyens disponibles, en vertu de l'article 68 de la loi 104-12, pour
obtenir les renseignements supplémentaires dont ils peuvent avoir besoin. les
autorités habilitées à enquêter les affaires de la concurrence peuvent
communiquer simplement avec des fournisseurs, des clients, des concurrents ou
d'autres sources relatives à l'industrie. dans certains cas, toutefois, c'est au
moyen de perquisitions ou de saisies qu'elles pourraient le mieux recueillir les
renseignements nécessaires.
lorsqu'elles doivent procéder de cette façon, elles s'adressent aux tribunaux pour
obtenir un mandat les autorisant à perquisitionner et à saisir des éléments de
preuve.
la subordination des enquêtes de la concurrence à l'autorisation du procureur du
roi et l'accompagnement de celui-ci de toute la procédure visés à l'article 72 de
la loi, enrichie non seulement le rapport de coopération, mais aussi garantie la
loyauté des investigations et des opérations de visite et saisie. il trouve son appui
dans plusieurs textes: lorsqu'il s'agit des pratiques prohibées par l'article 6 et 7,
l'article 25 de la loi 104-12 autorise le conseil à saisir le procureur du roi près le
tribunal de première instance compétant, aux fins de poursuite, conformément
aux dispositions de l'article 75 de la même loi. le juge saisi de l'affaire, procède à
l'examen des faits, au moyen d'enquêtes et d'investigations, en application de
l'article 72 de la nouvelle loi, et dans un souci de justice et d'équité entre les
concurrents, place la visite des lieux et la saisie des documents sous son autorité
et son contrôle, par l'accord d'une autorisation motivée de perquisition ou de
rendre une ordonnance si une enquête est en cours et s'il appert qu'il sera, par ces
moyens, possible d'obtenir des éléments de preuve utiles à l'enquête. a cet effet,
les officiers de police judiciaire désignés par le procureur du roi, selon l'article
72 de la loi 104-12, accompagnent les enquêteurs déjà cités afin de compléter la
procédure de visite et saisie.
en se référant à la doctrine 13et aux législations comparées en la matière, l'on
relève les fondements de l'aval judiciaire", sa nature juridique, sa légalité", sa
validité", sa régularité", ses modalités et ses effets8. cette autorisation précise,
entre autres, la compétence territoriale des enquêteurs agissant dans son cadre.
de même que l'objet de visites et de saisies" doit être bien défini et l'ordonnance
autorisant ces opérations (de visite et saisie) ou celle qui rectifierait l'autorisation
initiale, doivent contenir un certain nombre de mentions obligatoires concernant
notamment le lieu et la date des visites, les pratiques mises en cause ou leurs
indices', ainsi que le ou les marchés visés.
b .limites des prérogatives des enquêteurs :
l'étendue des compétences des enquêteurs s'apprécie différemment, selon qu'il
s'agisse d'une enquête simple (1), ou dans le cadre d'une enquête soumise au
contrôle judiciaire (2).

1. limites des prérogatives des enquêteurs en matière d'enquête


simple :
pendant le déroulement de la procédure, les enquêteurs doivent généralement
respecter les dispositions du droit de la concurrence surtout celles concernant les
droits des entreprises auprès desquelles les enquêtes sont effectuées.

a ce stade, l'enquêteur doit être identifié au préalable, auprès de l'entreprise


contrôlée, qui doit être informée de l'objet de la visite. mais, avant d'entamer ces
deux points très importants, il est utile de faire le point sur d'autres restrictions,
qui sont également opposées aux enquêteurs.

au début de son intervention, l'enquêteur doit donc indiquer à la personne


contrôlée dans quel domaine il effectue ses recherches. la loyauté dans la
recherche de la preuve est suffisamment assurée si l'enquêteur informe son
interlocuteur que les investigations qu'il entreprend concernent la question du
respect par l'entreprise des règles garantissant un fonctionnement loyal de la
concurrence. une autre obligation s'impose aux enquêteurs concerne la
confidentialité lors de la recherche de preuve14.

13
Louis Vogel, Traité de droit commercial, op. cil. p. 784.
14
Dans ce cadre, la jurisprudence française, étend la liste des documents bénéficiant de la confidentialité. Outre
les correspondances entre une entreprise et son avocat et les notes de juristes d'entreprise, des consultations
d'avocat. Cette confidentialité est étendue aux documents du conseil, sous réserve de preuves.
2. limites des prérogatives des enquêteurs en matière d'enquête
lourde :
l'ampleur des privilèges reconnus aux enquêteurs dans le cadre des enquêtes
lourdes concerne aussi bien les droits, pouvoirs et actions mis en œuvre que les
possibilités et facultés juridiques, techniques et opérationnelles dont peuvent
profiter les personnes et entités sur le compte desquelles sont engagées ces
enquêtes. ces facultés admettent toutefois deux sortes de limites. le premier type
d'écueil se rapporte aux voies ouvertes devant les entreprises pour attaquer
certains actes et décisions pris lors des opérations d'enquête. a côté de ces limites
à caractère judiciaire, se présentent d'autres limites de nature extrajudiciaire.
en effet, en ce qui concerne les limites extrajudiciaires, les pouvoirs des agents
enquêteurs, disposant d'un droit d'accès, sont toutefois limités par l'absence de
droit de fouille15
cette limite a pour conséquence que, pour avoir accès à un document, les agents
doivent l'identifier précisément.

B. les produits des enquêteurs :


la preuve des infractions, objet du contentieux de la concurrence, portant ainsi
atteinte à la liberté des prix et de la concurrence peut généralement résulter de
tous moyens. mais lorsqu'il s'agit d'intervention à l'occasion d'enquêtes ou
d'opérations courantes d'inspection, les enquêteurs doivent impérativement
consigner les résultats de leurs diligences sur des procès-verbaux et établir des
rapports16, résumant l'ensemble des opérations effectuées. les actions menées par
les enquêteurs sont consignées dans des documents légaux (a) dont la portée et
la valeur, admettent certaines limites(b).

a. les constatations établies :


les procès-verbaux (1), appelés dans cette étude (pv) sont établis à l'occasion de
chaque acte de l'enquête (constatation des faits, communication de documents,
audition de personnes). par contre, le rapport d'enquête (2) encore appelé rapport
administratif est un document de synthèse de l’enquête qui résume les faits
constatés par l’enquêteur et éventuellement les qualifie en égard aux règles de
concurrence. il faut encore distinguer le rapport administratif, d'enquête dont la
rédaction est facultative et libre de toute règle de forme, du rapport rédigé par le
15
Nathalie 1. D, Les inspections de concurrence, op.cit. p. 99.
16
Selon l'article 68 de la loi 104-12.
rapporteur de conseil de concurrence et qui est soumis à des prescriptions
particulières.

1. les procès-verbaux (pv) :


l'exercice des pouvoirs d'enquête se traduit, alors, par la rédaction de procès-
verbaux, attestant des investigations conduites dans l'entreprise concernée, des
déclarations recueillies et de la remise de documents. ces pv font partie
intégrante de la procédure et sont systématiquement transmis à l'autorité qui les
a demandés et annexés au rapport d'enquête transmis au conseil. en d'autres
termes, les enquêtes se dégagent par l'établissement des procès-verbaux
contenant l'exposé des faits et le cas échéant des rapports constatant les
infractions relevées, ainsi que les éléments d'information et les documents ou
leurs extraits, sur lesquels elles se fondent.

un procès bien établi est celui qui, réunissant les conditions, mentions et
indications de sa validité, est valablement signé. cela lui permettra par la suite de
générer des effets, appréciés à l'égard des personnes inspectées. le procès-verbal
est, en effet, le principal document élaboré dans la phase d'enquête, dont les
ajouts' et rectifications17 sont facultativement paraphés.

2. les rapports :
les rapporteurs du conseil de concurrence, désignés par le rapporteur générait, à
l'instar des fonctionnaires de l'administration, sont appelés à dresser ou établir
non seulement les pv mais aussi les rapports d'enquête.
ces derniers, pas comme les pv, qui peuvent être établis sur place à l'occasion
d'une enquête de la concurrence auprès d'une entreprise, et quine relèvent que
les constatations des faits, ne peuvent être établis qu'après une procédure
d'instruction devant le conseil. ils doivent contenir, en sus des constatations
établies, l'exposé des faits et, le cas échéant, les infractions relevées, ainsi que
les éléments d'information et les documents ou leurs extraits, sur lesquels se
fonde le rapporteur. ils renferment également un exposé des observations faites
formulées par les parties concernées18.
ils sont élaborés par ces rapporteurs afin de réunir toutes les informations utiles
à l'émission d'une décision du conseil de la concurrence bien fondée. ils sont
17
CA Paris, 16 déco 1994, Ste Kangourou déménagements e.a.
18
Les observations en question peuvent émaner, le cas échéant, des entreprises intéressées ou mises en cause,
selon les dispositions de l'alinéa 5 de l'article 29 de la loi 104-12,
ensuite notifiés aux parties et au commissaire du gouvernement. leur
communication est faite aux parties en cause par lettre recommandée avec
accusé de réception ou par un huissier de justice aux fins de présenter leurs
observations.

chapitre2: règlement et sanctions des contentieux :


section1 : régulation19 des litiges de concurrence :
parmi toutes ces réformes, la loi 104-12 clarifie la portée du principe
constitutionnel de la liberté d’entreprendre et de la garantie de la propriété
privée. la loi prohibe les pratiques anticoncurrentielles telles l’entente et l’abus
de position dominante et les pratique restrictives de la concurrence comme le
refus de vente, les vents liées ou les pratique discriminatoires. elle conditionne
les opérations de concentration par un contrôle préventif qui consiste à
soumettre les projets de concentration à un accord préalable de l’autorité de la
concurrence après avis du conseil de la concurrence.
la loi 104-12 habilite le conseil de la concurrence à émettre des avis, des
conseils et des recommandations, il est doté d’un ensemble d’attributions
consultatives 
la loi confie par ailleurs aux tribunaux des compétences en matière de régulation
de la concurrence. les tribunaux de première instance peuvent intervenir
simultanément en tant que tribunaux civils dans les questions impliquant la
responsabilité civile autre que celles qui résultent d’une concurrence déloyale
entre commerçants ou autres, et en tant que tribunaux correctionnels chargés de
réprimer les auteurs d’infractions pénales prévues notamment par la loi sur la
liberté des prix et de la concurrence. les tribunaux de commerce sont compétents
pour vider les litiges de nature commerciale née à l’occasion de l’application de
loi 104-12. pour ce qui est des tribunaux administratifs, ils peuvent être appelé à
se prononcer sur la légalité et la régularité des décisions dans le cadre des
pratiques anticoncurrentielles et du contrôle des opérations de concentrât.
enfin au niveau des sanctions, la loi juxtapose les applications multiples de la
notion de sanction allant de la réparation civile à l’emprisonnement en passent
notamment par la nullité, le rétablissement de la situation antérieure, l’amende et
la publication des jugements20.
1. champ d’application de la loi 104-12 :
19
M. Drissi Alami Machichi « droit commercial fondamental au Maroc » Rabat, 2006, P : 283.
20
Amal LAMNIAI, « le rôle du juge en matière de régulation de la concurrence », rapport de l’atelier « la
concurrence dans le secteur de la distribution », ministère des affaires économiques et générales, direction de
la concurrence et des prix, CASABLANCA,  jeudi 14 décembre 2006, page12.
l’article 2 alinéa1er dispose : « cette loi s’applique à toutes les activités de
production, de distribution et de services ».
 au niveau des pratiques anticoncurrentielles :
en application de l’article6 et 7, certains accords peuvent constituer des
pratiques anticoncurrentielles. 
l’article 6 et 7 prohibe toutes les actions concertées, conventions, ententes ou
coalitions expresses ou tacites qui ont pour objet ou peuvent avoir pour effet
d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché
notamment lorsqu’elles tendent à limiter l’accès au marché ou limiter ou
contrôler la production, répartir les marchés ou les sources
d’approvisionnement…
l’article 7 interdit expressément les pratiques anticoncurrentielles, la loi prohibe
l’exploitation abusive par une entreprise ou un groupe d’entreprises d’une
situation de dépendance économique dans laquelle se trouve un client ou un
fournisseur ne disposant d’aucune autre alternative. la loi prévoit une liste de ces
pratiques : refus de vente, ventes liées21…
 au niveau des pratiques restrictives :
la loi prohibe ces pratiques en interdisant le prix de revente imposé, les ventes
liées, les conditions de vente discriminatoires, le refus de satisfaire aux
demandes des acheteurs de produits ou aux demandes de prestations de services.
 au niveau du contrôle préventif des opérations de concentrations :
la loi permet le contrôle de ces opérations dans le secteur de la distribution en
application de la notion de concentration. la notion d’influence déterminante
permet d’appréhender sous l’angle du contrôle des concentrations toutes les
formes modernes d’intégration contractuelle de sous-traitance de franchise. le
contrôle peut donc viser toute opération qui permet de placer une ou plusieurs
entreprises sous la dépendance d’un autre même en l’absence d’un lien
capitalistique.
2. le conseil de la concurrence marocain :
la présentation du conseil de la concurrence impose d’abord de situer son rôle
dans le cadre de la politique économique et sociale du maroc. plus que jamais et
plus particulièrement lors de la dernière décennie, le maroc aspire à mieux se
positionner en tant que pays émergent au sein d’un monde aux mutations
infinies. manifestement, il a progressé dans cette voie parce qu’il est devenu
conscient des impératifs d’ancrage à la globalisation des économies, donc des

21
Voir article 06 et 07 de la loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence
défis de la mondialisation et de ses répercussions sur les plans stratégique,
politique et organisationnel22.
le maroc reste en fait fidèle aux principes et fondements de l’économie de
marché, ce qu’il a toujours mis en évidence tout en veillant à la nécessité de la
réguler et de la moraliser.
c’est dans ce cadre qu’il convient de situer l’activation du rôle du conseil de la
concurrence à partir du 20 aout 2008, maintenant que le Maroc dispose d’un
conseil de la concurrence, précisions que la loi 104-12 lui confère la mission de
contribuer à la régulation de la gouvernance économique.
la législation nouvelle a créé un conseil de concurrence qui a des attributions
consultatives aux fins de donner des avis, des conseils ou des recommandations
en matière et de pratiques anticoncurrentielles.
il est à signaler que la quasi-totalité des autorités de la concurrence,par le
monde, a une position d’instances décisionnelles. c’est pour cela que le conseil
de la concurrence du maroc, tout en accomplissant sa tache dans le cadre de la
loi en vigueur, recommande aux autorités de tutelle la mise en harmonie des
prérogatives et attributions du conseil avec les normes internationales en le
faisant passer du statut de conseil à celui d’une autorité indépendante,
décisionnelle et bénéficiant du droit d’auto-saisine et d’enquête.
3. le rôle du juge en matière de régulation de la concurrence :
un organe de régulation a été formé à cette fin par la loi 6.99 modifiée et
complétée par la loi 104-12, il s’agit du conseil de la concurrence. Mais le juge
judiciaire joue aussi un rôle considérable dans la mise en œuvre des finalités de
ce droit. rôle considérable, d’abord puisque le juge a toujours été appelé à
réguler les rapports entre agents économiques en tranchant les différends qui les
opposent et qu’en l’absence d’une l législation appropriée, le juge devait
moduler les régimes juridiques existants en fonction des exigences de la vie des
affaires. et si « l’histoire du droit nous enseigne que les tribunaux ont précédé
les codes et l’élaboration des règles de détaillées », ce constat se justifie
pleinement en droit de la concurrence, droit à la base jurisprudentiel : la preuve
en est la théorie de la concurrence déloyale (qui a été créée par le juge français
au 19émé siècle à partir des règles de la responsabilité civile23).
rôle considérable aussi, puisque le droit de la concurrence est un droit en
constante évolution : il doit suivre l’évolution de l’activité économique et doit
s’adapter à l’ingéniosité et l’enthousiasme des opérateurs économiques. les

22
Mohammed EL MERNISSI, op.cit., pages 250-251
23
Amal LAMNIAI, op.cit., page15
compartiments qu’il établit et les concepts qu’il définit ne sont jamais définitifs
et son toujours à reconstruire. 
le rôle du juge est donc non seulement d’appliquer ce droit mais aussi
l’interprète pour l’adapter à la complexité croissante du monde des affaires, or
une difficulté peut se poser : le droit de la concurrence est un droit à caractère
essentiellement économique ; les règles qui le composent requièrent un recours à
des concepts étrangers aux raisonnements juridiques24.
le juge qui doit donc appliquer ce droit et l’interpréter, doit être en mesure de
juger vite (la nature de la matière et l’importance des intérêts en jeu l’exigent) et
de maitriser une réglementation nouvelle, évolutive et touchant à des domaines
techniques (appelant donc une analyse économique et des concepts nouveaux
que le juriste qu’est le juge, n’a souvent pas eu l’occasion de rencontrer25).
section2 : les sanctions de contentieux de la concurrence :
depuis 2014, les contrevenants s’exposent à de lourdes peines privatives de
liberté, des amendes salées et d’autres sanctions comme la fermeture de
magasins. A noter que les dispositions pénales contenues dans la n°104.12 ne
sont applicables que si les  faits qu'elles répriment ne peuvent recevoir une
qualification pénale plus grave en vertu des dispositions du code pénal. 

1. des sanctions privatives de liberté :


pour faire face contre les pratiques anticoncurrentielles qui tendent de :
-limiter l'accès au marché ou le libre exercice de la concurrence par d'autres
entreprises ; 
-faire obstacle à la formation des prix par le libre jeu du marché en favorisant
artificiellement leur hausse ou leur baisse ; 
-limiter ou contrôler la production, les débouchés, les investissements ou le
progrès technique  
- ou répartir les marchés, les sources d'approvisionnement ou les marchés
publics. 
la nouvelle loi prévoit :
- un emprisonnement de (2) mois à (1) an et d'une amende de (10.000) à
(500.000) dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement pour  toute
personne physique qui, frauduleusement ou en connaissance de cause, aura pris
une part personnelle et déterminante dans la conception, l'organisation, la mise
en œuvre ou le contrôle des pratiques indiquées dans les articles 6 et 7 de la loi
n°104-12;
24
Le droit de la concurrence au Maroc, Article juridique publié le 29/11/2012, Auteur : Maitre Hadri Samir.
25
Amal LAMNIAI, op.cit., pages 18-19.
 un emprisonnement de (2) mois à (2) ans et d'une amende de (10.000) à
(500.000) dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement le fait, en
diffusant, par quelque moyen que ce soit, des informations mensongères
ou calomnieuses, en jetant sur le marché des offres destinées à troubler les
cours ou des suroffres faites aux prix demandés par les vendeurs, ou en
utilisant tout autre moyen frauduleux, d'opérer ou de tenter d'opérer la
hausse ou la baisse artificielle du prix de biens ou de services ou d'effets
publics ou privés.
 un emprisonnement de (1) à (3) ans et le maximum de l'amende est de
(800.000) dirhams lorsque la hausse ou la baisse artificielle des prix
concerne des denrées alimentaires, des grains, farines, substances
farineuses, boissons, produits pharmaceutiques, combustibles ou engrais
commerciaux.
 un emprisonnement qui peut être porté à (5) ans et une amende à
(1.000.000) de dirhams si la spéculation porte sur des denrées ou
marchandises ne rentrant pas dans l'exercice habituel de la profession du
contrevenant.
 article 70 : en cas d'infraction aux dispositions des articles 6 et 7 ci-dessus
et en cas de non-respect de la notification et des engagements mentionnés
à l'alinéa 1 de l'article 12 ci-dessus, des mesures conservatoires prévues à
l'article 32 ci-dessus ou de l'injonction ou des conditions prévus au 1er
alinéa de l'article 36 ci-dessus ainsi que du non-respect des décisions
prévues à l'article 46 ci-dessus, les personnes morales peuvent être
reconnues pénalement responsables lorsque les circonstances de l'espèce
le justifient, notamment la mauvaise foi des parties en cause ou la gravité
de leurs infractions et sans préjudice des sanctions civiles susceptibles
d'être appliquées par les tribunaux compétents.

2. des amendes pour les pratiques restrictives de la concurrence :


pour faire face contre ces pratiques, la loi n°104-12  et ses textes d’application
punies les contrevenants d'une amende de (5.000) à (300.000) dirhams.en cas de
récidive dans un délai de (5) ans, le montant de l'amende est porté au double.
le stockage clandestin est puni par l’amende et l’emprisonnement :
selon l’article 66 le stockage clandestin est «la détention de stocks de
marchandises ou de produits qui n'ont pas été déclarés alors qu'ils auraient dû
l'être … ».le stockage clandestin  est puni, selon l’article 79, d'une amende de
(100.000) à (500.000) dirhams et d'un emprisonnement de (2) mois à (2) ans les
infractions aux dispositions des articles 62 et 66.
la confiscation des marchandises :
la confiscation des marchandises objets de l'infraction et celle des moyens de
transport peut également être prononcée à l’encontre de toute personne
responsable de la disparition d'une marchandise ou d'un produit ayant fait l'objet
d'un ordre de blocage.  cette infraction est passible d'une amende pouvant
atteindre une somme égale à 10 fois la valeur de la marchandise ou du produit
disparu.
condamnation pour stockage clandestin :
en cas de condamnation pour stockage clandestin, le tribunal peut prononcer à
titre temporaire et pour une durée qui ne peut être supérieure à (3) mois la
fermeture des magasins ou bureaux du condamné.
il peut aussi interdire au condamné à titre temporaire et pour une durée
maximum d'un an, l'exercice de sa profession ou même d'effectuer les actes de
commerce prévus aux articles 6, 7et 8 du code de commerce.
pendant la durée de la fermeture temporaire, le contrevenant continuera à assurer
à son personnel les salaires, pourboires, indemnités ou avantages de toute nature
dont il bénéficiait à la date de la fermeture du fonds.
pour faciliter l'application des dispositions de la loi et permettre aux rapporteurs,
les enquêteurs du conseil de la concurrence, les fonctionnaires de
l'administration, les agents du corps des contrôleurs des prix, «enquêteurs», de
procéder aux enquêtes nécessaires, la nouvelle loi prévoit également d’autres
sanctions à l’encontre des contrevenants.
Partie 2 : le déroulement et la gestion du contentieux de la
concurrence 

Chapitre1 : les procédures et faits négociées ou alternatives :


trancher les litiges, étant l'office premier des autorités de la concurrence et
du juge, qui sont en charge d'appliquer la loi, consiste à déterminer en premier
lieu l'objet du contentieux, établir en deuxième lieu les contradictions soulevés par
les protagonistes, avant d'en proposer une solution adéquate, concertée,
négociée ou imposée. l'analyse se penche sur des moyens de qualification de
restriction. elle vise l'analyse des effets et l'examen des objets de faits contentieux.

par ailleurs, l'exonération des manquements au droit de la concurrence peut


s'effectuer aussi bien par le recours à des faits ou à des dispositions justificatifs
(section 1), que par la mise en œuvre de procédures (section 2), à même de
donner lieu à l'exemption de la sanction de faits, à priori, injustifiables.

Section 1. Exonération de faits justifiables  :


une infraction économique susceptible d'engager un contentieux peut, dans des
conditions particulières, être exonérée (A). l'agent économique contrevenant peut
voir son forfait justifié' (B), soit par des conditions de conjoncture26, soit encore
par des conditions propres à son statut lui-même2.

les infractions de droit, ayant de faibles retombées sur la concurrence ne sont à


considérer comme incompatibles avec les objectifs de régulation économique. des
manquements aux règles de la concurrence, commis par des entreprises de petites
ou moyennes tailles sont eux aussi à ramener automatiquement dans le même
cadre, étant donné, d'une part, leurs faibles impacts sur le marché et, d'autre part,
leur éventuel apport positif dans le perfectionnement de la position concurrentielle
de ces entreprises, notamment sur le marché international.

A : appréciation des faits justifiables  :


il découle de la lecture des textes juridiques relatifs à la matière que l'appréciation
du degré d'atteinte à la concurrence justifiable ou exonérable, est inhérente à la
nature des actes commis (a), à la qualité et statut de leurs auteurs (b). un
constat préalable est établi dans ce sens législateur national prévoit
dorénavant l'exemption d'atteintes légères à la concurrence. comme il octroi le
même privilège aux entreprises de petites tailles, qui cherchent à se constituer
une place et améliorer leur compétitivité sur marché.

a-faits à faibles impacts sur le marché  :


l'atteinte illégale, anormale et non dûment justifiée à la concurrence, comme
condition primordiale de sanction, peut, par ailleurs, procurer une exonération
automatique à son auteur, le législateur marocain prévoit dorénavant la
possibilité d'exclure certaines pratiques anticoncurrentielle dont l'effet n'est
pas sensiblement négatif' sur concurrence du champ des atteintes
répréhensibles.

26
Paul nihoul et christophe verdure,code de droit de la concurrence :aspects belge europeen,op.cit.p.117
il est également admis qu'une entreprise, qui aurait mis en œuvre une atteinte
raisonnable et minime à concurrence, soit exonérée de la sanction, dans cadre
traitement des contentieux de concurrence, du moment où elle
parviendrait à établir la possibilité et l'intérêt de compensation de cette atteinte
dans et par l'amélioration de ses capacités. mais, si la pratique concernée
(concentration par exemple) n'apporte réellement pas grand-chose au progrès
économique, par une contribution suffisante pour compenser les atteintes à la
concurrence, elle peut être astreinte à des amendements ou môme interdite.

l'exonération légale s'étend, en droit comparé à des cas particulièrement


situés en dehors des considérations concurrentielles. il en est ainsi pour celui de
certains secteurs d'activité économique dont l'exonération est rattachée à leur
caractère sensible, tel que le secteur financier .par ailleurs, les atteintes graves à
la concurrence ne sauraient, en principe, se justifier par leur nécessité ou la
compensation en termes d'efficience qu'elles peuvent produire. leur sanction 27
doit cependant satisfaire un besoin de répondre à des cas d'urgence. pourtant,
si l'on admet dans le domaine sportif que l'impact du coup d'une personne musclée
serait évidemment plus fort que celui d'un coup émanant d'un corps maigri, l'on
serait amené à faire, par analogie, de même dans le domaine des atteintes à la
concurrence dont l'appréciation des effets économiques doit prendre en compte la
taille, la puissance économique et le pouvoir de marché de ses auteurs.

b-faits émanant d'entreprises économiquement faibles  :


composé essentiellement d'entreprises de petite et moyenne taille, le tissu
économique marocain, peu compétitif face aux grandes multinationales,
doit, pour pouvoir confronter les menées concurrentielles des mécanismes
juridiques de soutien et d'encouragement. parmi ces instruments l'on repère,
en matière de concurrence, les dispositions de l'article 9 de la loi 104-12, qui tend
à inciter les pme à coopérer entre elles, pour devenir ainsi plus compétitives,
notamment sur le plan international, par la constitution de bloc à même de
contrecarrer le pouvoir économique des multinationales.

c'est ainsi que l'on constate que ce texte, inspiré en cc sens des
recommandations de l'ocde, prévoit désormais et expressément l'exclusion
du champ d'interdiction des pratiques, à l'origine anticoncurrentielles
comme les collusions entre des entreprises de petite ou moyenne taille. cependant, et
vu leur éventuel impact sur la concurrence sur le marché national, il ne serait
27
Nicole ferry-maccario, gestion juridique de l’entreprise ,pearson education France,2006,p.281
admis que ces pratiques soient mises en œuvre au-delà de ce qui est nécessaire',
indispensable et favorable pour aboutir à l'amélioration de la situation
concurrentielle de ces entreprises.

pour ainsi dire, les entreprises « autorisées » à enfreindre les règles de la


concurrence, par la mise en œuvre d'accords ou d'ententes illicites, sous prétexte
d'efficience économique, appréciée en termes de pouvoir concurrentiel, sont
celles qui cherchent à surmonter les difficultés de taille ou de pouvoir de marche.
cette catégorie, dominant le tissu économique national, est constituée de pme,
dont l'épanouissement aura pour conséquence évidente le progrès
socioéconomique. l'importance de cette exception au principe d'interdiction des
atteintes28 à la concurrence se justifie en premier lieu par la taille insignifiante de
leurs auteurs, ainsi que par l'impact minime de leurs pratiques anticoncurrentielles.

B. conditions de justification des atteintes à la concurrence  :


justifier une atteinte à la concurrence est un exercice laissé généralement
au soin des agents économiques concernés, qui doivent apporter des éléments à
même de donner raison à leurs agissements. si la première raison, juridiquement
prévue, étant le gain d'efficacité (a), une deuxième possibilité est offerte aux
entreprises concernées afin de justifier ou légitimer (b) leurs forfaits. ll s'agit pour
ces entreprises de démontrer qu'elles ont agit strictement et parfaitement sur la
base de leurs mérites' et dans leur propre intérêt.

a. le gain d'efficacité :

prouver qu'il y a un gain d'efficacité ponctuant l'atteinte à la concurrence


signifie donc qu'une entreprise doit, pour qu'il y ait justification et mise en
œuvre de ce qu'on appelle « règle de raison », pouvoir se défendre en opposant
à l'autorité de la concurrence compétente des gains d'efficacité qui ne sont
autre que la contribution au progrès socioéconomique du pays. ce qui signifie
autrement un éventuel effet pro concurrentiel consécutif d'une pratique à priori
interdite2.

par ailleurs, l'entreprise concernée doit également apporter la preuve que son
action était indispensable ; pour la réalisation de l'objectif du progrès'. lorsque
l'atteinte ou l'éventuelle atteinte à la concurrence émane de plusieurs acteurs
économiques, ceux-ci sont appelés, dans les mêmes conditions', à justifier
28
Blandine Mallet-Bricout, la sanction, l’Harmattan,2007,p.208
leurs pratiques par le gain en efficacité ou la contribution à l'efficience et au
bien-être général.

le gain en efficacité ou en termes d'efficience, issu d'une pratique interdite ou


prohibé peut, comme on vient de démonter, justifier l'atteinte à la concurrence
qui en découlerait, peut-on se baser sur les mérites de l'entreprise
concernée pour lui donner raison ?

b-la légitimité des atteintes à la concurrence  :


de la lecture des termes des articles 7 et 8 de la loi 104-12, qui relient la
prohibition des abus de position dominante à l'objet ou l'effet
anticoncurrentiel° de ce type d'infraction économique. c'est facile de relever
que les abus qui n'ont pas d'objet ou d'effet anticoncurrentiels ne puissent
être prohibés, et doivent par contre être légitimés. de surcroit, une double
condition est prévue dans ce sens, selon laquelle, seul l'abus susceptible de
fausser, de restreindre ou d'éliminer la concurrence 29 devrait être qualifié
d'illégitime. de plus que son impact concret ou éventuel et son ifluence 2
doivent se manifester sur le marché national ou sur une partie substantielle de
celui-ci .

les faits juridiques et pratiques de justification des atteintes à la concurrence


sont ponctués de procédures spécifiques, tendant à exonérer complètement ou
partiellement les agents économiques contrevenants, ayant mis en œuvre des
pratiques injustifiables. il s'agit ci-après des programmes de clémence, qui
constituent des procédures doublement efficaces pour échapper à la sanction
pécuniaire ou à une partie de celle-ci.

faut-il encore, et avant d'étudier ses procédures, soulever une justification


automatique, acquise par l'écoulement d'une période donnée ? c'est ainsi que
l'article 23 prévoit désormais qu'au-delà de 5 ans de leur consommation, il ne
peut y avoir de saisine ou d'auto-saisine du conseil de la concurrence.

Section 2. procédures exonératoires :


l'on évoquera dans ce cadre un exemple type de procédure exonératoire de
sanction, à savoir les programmes de clémence, favorables aussi bien pour les
entreprises concernées par ces procédures que pour les autorités chargées de les
mettre en œuvre. elle est utile eu égard l'entreprise qui décide de révéler
29
Dominique Grisay, Introduction au droit belge de la concurrence, op.cit.p.123
l'existence d'une entente anticoncurrentielle dont elle fait partie, dans la mesure
où elle lui confère une clémence ou l'exonération totale (A) ou partielle30 (B).
les conditions d'octroi de l'exonération et le degré de celle-ci sont fonction du
degré et de la pertinence de la délation. son intérêt pour l'autorité de la
concurrence compétente est inhérent à l'économie de temps et de moyens dont
elle bénéficie, grâce à l'auto dénonciation émanant d'un membre d'entente, qui
apporte des témoignages directs et de première main sur les actes relatifs à la
mise en œuvre d'une collusion secrète et difficilement détectable.

A -éléments d'exonération totale  :

la mise en œuvre de cette procédure alternative, prudemment introduite en


droit de la concurrence et largement applicable en droit comparé tend à
impliquer des agents économiques contrevenants dans le processus de gestion
des contentieux, en contrepartie d'une exemption totale d'amende.

le premier élément à retenir dans ce sens, et que les agents impliqués dans une
affaire contentieuse (entente), est la pertinence des renseignements transmis au
conseil de la concurrence. leur importance est appréciée en termes d'apport
dans l'établissement des preuves d'existence de cette infraction au droit de la
concurrence. le deuxième élément susceptible de procurer l'exemption totale de
l'agent économique en question est celui relatif au timing de la délation. celle-ci
doit en effet parvenir à un moment crucial de la mise en œuvre d'une entente
secrète et discrètement mise en œuvre sur le marché.

sur le plan pratique, la clémence totale octroyée en échange de la délation,


profitable également aux victimes qui auraient engagé un contentieux pour
élimination ou boycott, est mise en œuvre suite à la démarche de l'entreprise
ou de l'organisme délateur. selon les dispositions de l'article 41 de la loi 104-
12, le conseil de la concurrence, à la demande du rapporteur général ou des
autorités gouvernementales compétentes, adopte à cette fin un avis
d'exonération, qui précise les conditions auxquelles est subordonnée
l'exonération envisagée, après que le commissaire du gouvernement et
l'entreprise ou l'organisme concerné, aient présenté leurs observations.

30
OCDE,<Du recours à la clémence pour réprimer les ententes injustifiables, synthèses, L’observateur,
septembre2001,p.3
théoriquement, les effets positifs des éléments apportés par le délateur,
membre à une entente, à la détection, la dissuasion et le traitement efficace de
celle-ci, seraient, en premier lieu, l'octroi d'un traitement de faveur,
s'identifiant à une immunité totale d'amende, à l'entreprise concernée. la
récompense doit, dès le départ de la coopération, être claire et bien déterminée.

B. conditions d'exonération partielle :


une infraction injustifiable peut, dans des conditions bien précises, donner lieu
à l'exemption partielle de son auteur, dans la mesure où son apport au
traitement efficace de cette infraction soit jugé pertinent et fructueux par
l'autorité de poursuite , l'opportunité de l'exonération.

a. la contribution pertinente au traitement des ententes :

le législateur national n'est pas clair au sujet du taux d'exonération, mais sur le
principe de clémence partielle, l'article 41 de la loi 104-12 est cependant clair,
lorsqu'il prévoit qu'une exonération totale ou partielle des sanctions pécuniaires
peut être accordée à une entreprise ou à un organisme, membre d'une entente
illicite31, s'il a contribué à établir la réalité de la pratique prohibée. l'intérêt de
la délation est apprécié par le déclenchement de la poursuite, consécutive à la
révélation de l'entente et l'identification de ses membres. l'accélération des
procédures, étant, ici, l'élément retenu pour justifier l'exonération partielle dont
les effets positifs sont à apprécier également eu égard les éventuelles victimes
d'ententes.

il est naturel, cependant, qu'une entreprise qui a contraint d'autres entreprises à


prendre part ou à rester dans une entente, et celle qui a agit tardivement et qui
ne peut elle aussi prétende à une exemption totale puissent néanmoins
solliciter une diminution d'amende, en apportant des informations à valeur
ajoutée par rapport à celles dont dispose déjà l'autorité de concurrence. des
renseignements confirmés, surs, fiables et plus précis, renforçant la capacité de
l'autorité de la concurrence à établir l'existence d’entente. l'opportunité de ces
apports est mesurée par le timing de leur arrivée et leur pertinence.

la politique de clémence ne doit ni uniquement ni principalement viser à


confondre les suspects. de ce point de vue, on peut évoquer l'importance d'un
mécanisme d'exonération qui ne devrait pas se limiter à offrir la clémence à
31
T.Pernard et S.Souam,article précité,p.879
une ou deux entreprises seulement. cette technique se révèle un outil
particulièrement efficace pour déceler, déstabiliser et mettre fin aux ententes.
le bénéfice tiré du démantèlement des cartels illicite est, du fait du résultat atteint
suite aux dénonciations, supérieur à l'intérêt pour la société de sanctionner
toutes entreprises qui coopèrent, abstraction faite du moment de la détection.

b. pertinence du mécanisme d'exemption partielle d'amende:

l'efficacité de la clémence, en tant que technique de rationalisation des sanctions32


et dont le choix, pour les entreprises concernées, est basée sur la théorie de
coats-bénéfices ; repose essentiellement sur la délation et la coopération des
parties aux pratiques illicites, objet du contentieux. elle est également fonction de
la rationalité des agents économiques, qui ne devraient adopter un comportement
anticoncurrentiel que si le bénéfice a en tirer est supérieur a celui qu'ils peuvent
tirer d'un procédé concurrentiel normal. l'option pour l'auto-dénonciation étant
également fonction de l'écart de bénéfice à en tirer.

chapitre 2 : procédures et mécanismes atténuants des sanctions :


deux procédés sont à mettre en œuvre pour obtenir l’atténuation des sanctions ou
bien le classement du contentieux dont sont passibles des agents économiques,
auteurs et impliqués dans des affaires contentieuses. ces deux mécanismes
reposent sur la reconnaissance des griefs, des préoccupations de concurrence des
chefs d’inculpation, qui leurs sont adressés ou adossés. il s’agit, d’une part de
s’engager auprès des autorités de la concurrence de mettre fin aux
préoccupations de concurrence, inhérentes à la pratique contentieuse, ou bien de
plaider coupable, en acceptant les griefs formulés par l’autorité de concurrence.

section 1 : la procédure d’engagements


le législateur marocain a le premier, le mérite d’avoir mis en place e type de
procédures négocies, avec la mise en vigueur en 1974 de la loi AAPPA
(américain antitrust procédures and penalties ACT)

la procédure d’engagement permet à une entreprise, soupçonnée de commettre


une atteinte à la concurrence, de proposer à l’autorité de la concurrence des
solutions a même de mettre terme aux effets de cette pratique.

32
Laurent Idot,Le droit des états membres de l’union europeen, concurrence,n°1-2008,p.15
l’objectif que poursuit l’entreprise, impliquée dans une entreprise a
conséquences anticoncurrentielles très graves, est d’obtenir l’abandon des
poursuites dont elle est possible, et par-là la clôture de la procédure
contentieuses avant toute constatation de l’infraction. se pose à cet effet la
question de possibilité de contentieux d’incrimination devant le juge de droit
commun offerte, en parallèle aux victimes.

les engagements visent à permettre une clôture précontentieuse des affaires dans
lesquelles un rétablissement rapide et volontaire de la concurrence a du sens. cet
instrument se situe entre l’ouverture de l’affaire et l’envoi d’une notification des
griefs.

dans ce cadre, les entreprises ont la possibilité de proposer des engagements afin
de remédier aux problèmes de concurrence identifiés par les autorités
compétentes et ainsi obtenir une décision positive dans le cadre du contentieux
objectifs.

les engagements sont négociés entre l’entreprise concernée et l’autorité de la


concurrence. lors des négociations, les parties se mettent d’accord, en premier
lieu, sur les aspects matériaux de l’engagement. après cette étape, ils procèdent à
l’élaboration du texte des engagements pris par l’agent économique soupçonné
enfreindre les règles de la concurrence. d’où la dénomination de ce mécanisme :
procédure d’engagement

il convient d’analyser la nature et le domaine des engagements en matière de


concentration économique et celui des pratiques anticoncurrentielles tels qu’ils
sont prévus en droit national, comparé avec d’autres systèmes juridiques, qui
sont dans un stade plus avancé par rapport à notre ordre juridique.

A- les engagements en matière de concentration économique :


comme mécanisme pratiquement faisable d’atténuation et d’influence des
décisions des autorités, chargées d’appliquer le droit de la concurrence, les
différents engagements, pris en matière de concentration économique portent
attention quant a leurs fondements juridiques et pertinence pratique.

a- fondements juridique :
lorsqu’elle est jugée opportune ; une procédure d’engagements peut être mise en
application, dans la mesure où elle sera a même de mettre terme aux
préoccupations de concurrence, rattachées à la pratique mise en cause.
le mécanisme d’engagement est facilement repère dans la loi 104-12,
notamment dans l’article 15, qui investit le conseil de la concurrence d’un
pouvoir d’opportunité en la matière. cette autorité est habile à recevoir des
parties a une opération de concentration dont le projet est lui soumis, des
engagements express à prendre des mesures fiables et obligatoires, visant
notamment à remédier, le cas échéant, aux effets anticoncurrentiels de
l’opération, soit a l’occasion de la notification de cette opération, soit à tout
moment avant l’expiration du délai légal, imparti au conseil pour décider du sort
de cette opération.

pour plus d’efficacité de ce mécanisme et, si des engagements sont


effectivement reçus par le conseil de la concurrence, l’article 15 de la loi,
amplifie les chances de sa réussite, lorsqu’il augmente le volume temps ; en
accordant un délai supplémentaire au conseil pour étudier les propositions des
parties à la concentration. il en va de même pur ces derniers, qui se voient
accorder la prolongation de trente jours, à compter de la proposition, pour la
finaliser et en soigner et raffiner la teneur, durant laquelle l’autorité de la
concurrence suspend l’étude du projet.

sur la base de l’étude préliminaire du dossier de projet et des engagements pris


par les candidats à la concentration, le conseil de la concurrence peut, soit
constater par décision motivée, l’incompatibilité du projet avec les dispositions
de la loi, soit décider son autorisation, en subordonnant éventuellement, par
décision motivée, cette autorisation al réalisation effective des engagements
reçus. ce qui aurait pour impact d’éviter le contentieux de la légalité ou même
d’autres formes de contentieux subjectif, rattachées aux effets anticoncurrentiels
de ces opérations au détriment d’autres agents économiques, actifs sur le marché
en cause.

b- la pertinence des engagements en matière de concentration :


il est naturel que les préoccupations de concurrence soulevées par les autorités
de la concurrence soient à la source de sanction ou de mesures administratives,
dans le cas ou les entreprises concernées ne manifestent aucun intérêt quant au
rétablissement de la concurrence, mais du moment où ces économiques
s’engagent solennellement sur la voie de trouver des solutions concrètes aux
dysfonctionnements de concurrence, leur engagement devient doublement utile.
cependant, l’utilité de ce mécanisme perd son sens, lorsque sa mise en œuvre
s’avère incompatible avec l’objectif des autorités de la concurrence.
l’engagement pertinent est celui qui consiste d’abord à mettre un terme aux
objectifs antérieurs de l’opération de concentration et prévenir ensuite leurs
effets futurs. la loi sur la liberté des prix et de la concurrence prévoit que les
parties à un projet de concentration, susceptible de constituer ou renforcer une
position dominante et engendrer ainsi un contentieux de la concurrence, ont la
possibilité de proposer des solutions au dysfonctionnement de la concurrence
inhérent a leur opération et ce, avant toute procédure aux fins d’éviter d’âtre
inquiétées par le conseil ou par les juridictions de droit commun. le conseil
désormais investi d’un pouvoir décisionnaire et d’opportunité en la matière,
institué en vertu des dispositions de la loi 104-12 et de la loi 20-13 ; peut
contrôler ces opérations en ce qui convient avec sa mission quasi-
juridictionnelle, en mettant en œuvre des procédées de règlement négocie
d’affaire contentieuse

B- les engagements en matière des pratiques anticoncurrentielles :


si l’on songe que l’objectif d’un engagement en matière de concurrence
s’identifie à la recherche de réduction de peine, on ne sera nullement étonné de
constater que les entreprises qui s’y lancent participent résolument dans
l’approche préventive, non seulement des pratiques ou des structures
anticoncurrentielles, mais aussi des effets concrets et éventuels de leurs
agissements.

l’acceptation de l’engagement de remettre en ordre le jeu de la concurrence,


suite à la mise en œuvre d’une pratique anticoncurrentielle, ne change en rien la
nature et l’objectif préventifs de ces engagements, au même titre que certains
engagements précoces ont tout comportement anticoncurrentiel à respecter la
concurrence.

a- engagement de rétablir le jeu de la concurrence :


s’engager devant les autorités de la concurrence de rétablir la concurrence
signifier poules agents économiques concernes donner et tenir promesse
sanctionnée. la panoplie des promesses et a priori large en matière de pratique
anticoncurrentielles, mais tous engagements, admissibles doivent converger
pour cibler la mise fine rapide et sanctionnée des préoccupations de concurrence
identifiées. un auteur praticien met en relief la concordance, soulignée par la
pratique décisionnelle comparée, entre les propositions des parties, pour juger de
la capacité désengagements à résoudre plus efficacement les problèmes de
concurrence.

les engagements de rétablir le libre jeu de la concurrence concordent


parfaitement avec l’intérêt des entreprises concernées, comme ils vont e pair
avec les nouvelles compétences du conseil de concurrence qui consacrent
l’évolution du rôle de cette institution, notamment en matière de résolution
négociée des problèmes et contentieux de concurrence. cet instrument, issu de la
pratique du droit comparé et de la pratique de (compromis décision)

très important est dorénavant consacré en droit national, et cela aura également
et certainement des impacts positifs sur la gestion préventive et négociée des
affaires contentieuses

b- engagements à respecter la concurrence :


la concurrence, pilier fondamental de l’économie de marché ; elle a toujours
constitué l’ancrage du système capitaliste et l’une des composantes
déterminantes des rapports d’échange des économies du monde moderne, le
respect de ses règles, notamment vis-à-vis les ententes ; les abus de position
dominant et les opérations de concentration, susceptibles de donner lieu a des
abus de domination, constitue une nécessité dans le sens de l’efficiences
économique et de la bonne marche des mécanismes de concurrence.

ce type d’engagement incombe en grande partie a des entreprises


économiquement puissantes ou occupant une position dominante sur le marché
en cause. il leur incombe ainsi un engagement particulièrement obligatoire de
vigilance quant à leurs comportements. son caractère n’empêche toutefois de
l’adosser a toutes les entreprises et entités économiquement publiques actives
sur le marché. le caractère obligatoire de cet engagement général trouve sa
justification dans l’esprit même du droit de la concurrence qui prône respect et
transparence, en vertu desquels tous les intervenants économiques, y compris
l’administration sont soumis, dans le cadre de leurs actions, a l’obligation de
légalité.

section 2 : la procédure de non contestation des griefs :


naturellement plaider automatiquement coupable serait mal vu, mais plaider
coupable en matière de concurrence, ce n’est pas inconcevable ; ce n’est pas
seulement reconnaitre, à l’aveuglette, les faits évoquent et accepter les griefs
adressés par l’autorité de la concurrence, mais c’est également et surtout
chercher a recueillera rationnellement une réduction de peine.

le mécanisme adopté dans cette situation est la procédure de transaction. avant


de se pencher sur sa mise en œuvre, il nous parait utile commencer par l’examen
de cette notion, comprendre en quoi consiste le concept de non-contestation de
griefs, c’est examiner, en ce qui nous concerne le mieux, les objectifs
escomptés, tant par les agents économiques concernés que par les autorités
chargées d’apiquer le droit de la concurrence, ainsi que le déroulement de ce
mécanisme

a- objectifs de la transaction :
institué désormais par la loi 104-12, la non-contestation des griefs est une
transaction passée entre le conseil et une ou plusieurs entreprises, impliqués
dans des affaires contentieuses, en vertu de laquelle une clôture raide et
simplifiée des procédures parvient.

si les entreprises concernées cherchent, par leur obtempération et reconnaissance


expresse des griefs mis a leur charge par les autorités de la concurrence, à
bénéficier dune réduction d’amende, le conseil de la concurrence cherche à
économiser le temps ; les moyens et les procédures avec dans le cadre de la
résolution des affaires contentieuses qui lui sont soumises. c’est-à-dire qu’il
existe en fait un double objectif : un traitement interne et efficace du maximum
de contentieux possibles et une réduction de peine encourue.

un autre objectif est escompté derrière l’acceptation de ce mécanisme


d’apparition récente, en droit comparé, et de mise en œuvre très attendue en
droit national : les autorités de la concurrence (le conseil de l’administration)

visent par l’acceptation de sa mise en œuvre la clôture et la gestion efficace des


contentieux. elles s’attendent également à obtenir la cessation des pratiques
anticoncurrentielles évoquées, ainsi que la modification future des
comportements des entreprises concernées.

l’étude des propositions de transaction, ainsi que les étapes à suivre dans ce
cadre, prêtent notre attention par la suite, en ce qu’il est utile de cerner les
contours et le déroulement de ce mécanisme de gestion négociée et rationnelle
des procédures contentieuses.
b- déroulement de la transaction :
le mécanisme de transaction puise sa dénomination dans le compromis conclu
entre les entreprises poursuivies pour avoir enfreindre les règles de concurrence,
au terme duquel les autorités de la concurrence leur accordent une immunité
partielle de sanction. cette récompense est la conséquence de la reconnaissance
par les entreprises concernées des griefs que ces autorités leur adressent.

comme toute procédure, la transaction proprement dite passe par des étapes. en
effets, et à partir du moment où le conseil de la concurrence établit la pertinence
d’engager une telle procédure, il décide que celle-ci commence à prendre effet ;
cette autorité de la concurrence invite donc les entreprises concernées à
manifester leurs engagements de plaider coupable

c’est ainsi que débute la première phase préliminaire de discutions des


conditions de mise en œuvre du compromis. au terme de cette étape les agents
économiques impliqués dans les affaires soumises au conseil, sont invités à se
manifester quant à l’acceptation ou refus des chefs d’inculpations qui leur sont
imputés.

deux options se présentent à partir de ce moment : dans le premier cas les


entreprises poursuivies vont choisir de ne pas reconnaitre les griefs établis à leur
encontre. la conséquence qui en découlera serait que la procédure normale de
poursuite sera appliquée. autrement, si les parties s’entendent sur la
reconnaissance des chefs d’inculpation ; les entreprises impliquées seront
invitées à proposer la formule du compromis, dans le cadre d’une transaction
synallagmatique. la formule de coopération proposée pas ces entreprises doit
renfermer entre autres, la reconnaissance expresse des griefs et par là, l’entière
responsabilité de ces acteurs économiques de l’infraction soulevée. la
proposition doit également indiquer le volume de réduction de peine en
précisant le montant maximal de sanction ; qu’elles entendent écoper au terme
de cette opération, dans le cadre du contentieux subjectif porté devant les
juridictions de droit commun.

en conclusion, la procédure de transaction complète favorablement l’arsenal des


moyens juridiques et des mécanismes pratiques destinés à lutter efficacement
contre les pratiques anticoncurrentielles et traiter avec célérité les affaires
contentieuses.
Conclusion :
il nous a été permis de conclure, au terme de cette étude ,que le contentieux de la
concurrence est un ensemble de mécanisme, de procédures et d’actions tendant à
rétablir l’état normal de la concurrence, à remettre en ordre son fonctionnement
sur le marché, à remédier aux atteintes à la concurrence et aux intérêts des
agents économiques ,et à sanctionner ,les cas échéant, les contrevenants. en ce
qui concerne sa nature, il appert qu’il s’agit d’un contentieux à priori
économique :il est d’un des résultats inéluctables de la lutte concurrentielle entre
des acteurs économiques, soumis aux règles d’un droit économique, qui fait, lui-
même appel, dans le cadre du traitement de ces contentieux, à l’analyse et à la
science économique.
bibliographie :
ouvrages :
- m. driss alami machichi, « concurrence droits et obligations des entreprises au
maroc », l’économiste, 2009.

-toujgani noureddine, «guide pratique du droit de la concurrence »

-ayad soumaya, « le contentieux de la concurrence », mémoire de d.e.s.a, faculté


de droit de fès, 2006.
-m.ben lamlih ; « le contentieux contractuel en droit administratif marocain »,
thèse de doctorat, faculté de droit de fès.

-ben ali nabila, « le rôle du régulateur et du juge dans la garantie de la libre


concurrence au maroc », 2011.
-el alfanadri, <droit des affaires>, edition litec, 1993, p396

revues :
-r.d.e : revue de droit et d’économie, faculté de droit de fès, n°10.
-rjda : revue juridique du droit des affaires, 12/1998, n°1056.

lois :
-loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence.

web graphie:
-http://www.memoireonline.com/
-http://www.cours-de-droit.net/
-http://conseil-concurrence.ma/
-http://www.leconomiste.com/

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