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Master Juriste d’Affaires

La consommation et la
concurrence dans le
commerce électronique

Réalisé Par :
Encadré par :
 BOUSLIM Mohammed
Dr. JOUIDI Driss
 BENJELLOUN Meryeme

 ERMAIDI Maroua

 HADJI Mohammed Amine

 ZIARA YOUSFI Maha


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Sommaire

Sommaire ...................................................................................................................................................... 2

Introduction ................................................................................................................................................... 3

Partie 1 : La protection du consommateur dans le commerce électronique .................................................. 6

Chapitre 1: La Protection du consommateur contre les contrats à distance. ............................................. 6

Chapitre 2: Les droits du consommateur en matière du commerce électronique .................................... 12

Partie 2 : La concurrence à l’égard du commerce électronique .................................................................. 18

Chapitre 1 : Les comportements susceptibles de réduire la pression concurrentielle exercée par le

commerce en ligne................................................................................................................................... 20

Chapitre 2 : l’incidence de l’irruption des plateformes numériques ....................................................... 23

Conclusion ................................................................................................................................................... 28

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Introduction

Internet est le moteur technologique et un des symboles manifestes de la mondialisation,


il offre au consommateur de nouvelles possibilités d’entrer en contact avec des fournisseurs
souvent établis à l’étranger et encore inaccessibles à l’ère « pré électronique ». Les possibilités
de choix augmentent, la concurrence commerciale s’intensifie. Le consommateur informé en
profite.

En dépit de tous ces avantages, le commerce électronique entraîne de nouveaux risques


juridiques inconnus du commerce conventionnel. Ceux-ci existent aussi bien pour les
entrepreneurs que pour les consommateurs.

D’un coté, Internet est source de problèmes pour le consommateur: on lui demande de
faire confiance à un entrepreneur inconnu, de fournir à ce dernier des informations personnelles,
par exemple le numéro d’une carte de crédit, de payer avant d’obtenir la prestation. Peut-être le
consommateur risque-t-il de conclure un contrat par inattention, en cliquant trop vite sur la souris
et donc sans volonté contractuelle, selon des règles qu’il ne connaît et ne comprend pas.

On est convaincu des effets positifs du commerce électronique sur la croissance


économique et il existe une tradition importante en matière de protection du consommateur.

La notion de consommateur est susceptible de créer bon nombre de malentendus. Face


aux problèmes matériels, il s’agira d’analyser des instruments juridiques relevant pour la plupart
du droit privé. En droit privé cependant, la nécessité d’instaurer un régime particulier d’un droit
de la consommation se distinguant du droit privé général est loin d’être généralement acceptée .

En tant que sujet de l’analyse suivante, le consommateur apparaît dans la législation


marocaine, mais aussi dans les initiatives internationales concernant le droit de la consommation.

Se référant donc à une situation déjà existante, l’analyse n’a pas pour objectif principal de
justifier l’existence d’un droit de la consommation. Néanmoins, le problème relatif à la nécessité
d’introduire un régime spécial pour le consommateur apparaît comme question préalable à toute
coopération internationale dans le domaine.

Dans la mesure où l’on accepte un concept de consommateur informé, capable de se


protéger lui-même sur Internet.

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D’une autre part, les opérations commerciales se font dans un environnement
concurrentiel extrêmement intense où chaque opérateur économique essaie de montrer son
savoir-faire pour accaparer et monopoliser un marché donné.C’est d’ailleurs, l’exemple des plus
grands rivaux du marché des Smartphones (SAMSUNG et APPEL). Autrement dit, la
concurrence est une compétition qui se joue sur un même marché pour atteindre une finalité
économique déterminée. La concurrence est, tout à fait, légitime et chaque opérateur économique
a le droit de faire usage de tous procédés et moyens pour attirer une clientèle. En revanche, la
concurrence devient, dans certaines mesures, un acte déloyal par l’utilisation des moyens et outils
contraires aux pratiques du commerce et de la bonne foi ce que l’on appelle « les pratiques
anticoncurrentielles ». Historiquement parlant, le législateur marocain n’a pas hésité à conduire
une série de réformes législatives pour moderniser et faire subir à l’économie nationale « un
lifting » afin qu’elle puisse répondre aux besoins de « bunsens men » installés au Maroc et réussir
son intégration dans l’économie mondiale. Le législateur a parfaitement compris que l’économie
marocaine devait s’adapter aux exigences de la mondialisation en matière de la concurrence.
Comme a dit Jacques CHIRAC « la mondialisation n’a pas créé l’exclusion, mais elle aggrave
sans doute, en laissant au bord du chemin tous ceux qui ne peuvent suivre le rythme toujours plus
rapide des adaptations rendues nécessaires par la concurrence. » dès lors, le législateur avait
l’obligation de moderniser juridiquement l’économie marocaine pour suivre le rythme qu’impose
la concurrence à l’échelle nationale et internationale. La liberté de la concurrence fut l’une des
priorités du législateur marocain ce qui a nécessité la mise en place d’un dispositif législatif afin
que les activités économiques se fassent dans des conditions loyales et loin des pratiques
anticoncurrentielles. La loi 66-99 du 5 juin 2000 entrée en vigueur en 2001 sur la liberté des prix
et de la concurrence avait pour finalité l’efficience de l’économie nationale, l’amélioration du
bien-être des consommateurs et enfin la transparence et la loyauté dans les relations
commerciales. Cette loi a fixé les modalités d’exercice de l’activité économique et la régulation
du marché en donnant naissance au CONSEIL DE LA CONCURRENCE. En revanche, cette loi
n’a pas pu échapper à la critique de plusieurs juristes et praticiens. Selon l’ex ministre de la
justice monsieur « Driss ALAMI MACHICHI » la loi 66-99 ne définissait pas clairement la
liberté de la concurrence et le conseil de la concurrence, qui était d’ailleurs la principale
nouveauté de cette loi, n’était pas doté des prérogatives nécessaires à son efficience et avait juste
un avis consultatif. Pour combler les failles de la loi 66-99, il nous a fallu attendre le 24 juillet

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2014. pour qu’elle soit réformée, modifiée et complétée par la loi 104 12 qui avait abrogé les
dispositions des articles 1 à 13 et des articles 24 à 103. La loi 104 12 a apporté les nouveautés
majeures. Elle a procédé à l’adoption de la loi 20 13 dont l’article premier définit le conseil de la
concurrence comme une institution indépendante chargée d’assurer la transparence et l’équité
dans les relations commerciales en sanctionnant les pratiques déloyales « anticoncurrentielles » et
en régulant la concurrence du marché. Elle a doté cette institution de la personnalité morale et
d’une autonomie financière lui permettant de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles et
d’assurer le contrôle des opérations de concentration économique, qui n’est plus de la
compétence du chef du gouvernement. Par ailleurs, elle a introduit une nouvelle pratique
anticoncurrentielle dénommée « la pratique des prix abusivement bas ». Ladite loi s’applique,
d’abord, à toutes personnes physiques ainsi que morales dont les activités économiques peuvent
impacter le marché marocain. Ensuite, à toutes les activités de production, de distribution et de
services y compris celles exercées par les personnes morales lorsqu’ils agissent comme
opérateurs économiques, et enfin, aux accords à l’exportation dont l’application est susceptible
d’influencer le marché intérieur marocain. Notre sujet est d’une importance capitale car les
principes de la liberté des prix et de la concurrence, sur l’échelle de la hiérarchie des normes, sont
tout en haut. La lecture et l’analyse de la loi 104 12 nous montrera que l’ère du bricolage
juridique en matière de concurrence est finie et que la liberté de fixation des prix est assurée et
que la transparence et la loyauté dans les relations économiques sont garanties.

Les questions que l’on peut se poser, qui fera l’objet de notre développement est la suivante :
 Comment peut-on protéger le consommateur contre les inconvénients du commerce
électronique ?
 Quelles sont les variables de la concurrence à l’égard du commerce électronique ?

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Partie 1 : La protection du consommateur dans le
commerce électronique

Depuis les années 1980, des procédés de télécommunication sont utilisés


pour contacter les clients: téléphone, télécopie, internet, télévision. Ces
procédés nouveaux tendent à se multiplier et à se diversifier. Ainsi apparait le
nouveau concept de vente qui reçoit le nom de vente à distance.
Le contrat de vente à distance par un moyen électronique est valable s’il
a été conclu conformément aux conditions prévues par la loi 53-05 relative à
l’échange électronique des données juridiques.
« La vente à distance est celle qui se forme sans présence physique du vendeur.
Celui-ci sollicite l’acheteur par une technique de communication à distance, et
l’acheteur répond par une technique de communication à distance ».
Les consommateurs qui prennent part au commerce électronique devraient
bénéficier d’une protection transparente et efficace, d’où la nécessité de se
référer à la loi n° 31-08 qui édicte les mesures prises pour la protection des
droits des consommateurs et qui cherche à équilibrer les relations entre
professionnels et consommateurs : elle met à la charge des premiers des
obligations qui sont autant de droits pour les seconds.

Chapitre 1: La Protection du consommateur contre les contrats à


distance.
Le commerce électronique représente un indice essentiel de l’activité
économique mondiale. C’est le secteur bénéficiaire par excellence sur Internet.
L’utilisation de l’Internet pour les achats en ligne augmente de plus en plus, et
le Maroc est considéré à cet égard parmi les pays émergents dynamiques dans
les Technologies d’Information.

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En outre, les transactions de commerce électronique et leurs formes
varient : il y a un commerce électronique entre les commerçants, symbolisé par
celui-ci (B2B), et il y a un commerce entre consommateurs et commerçants,
symbolisé par (B2C), ce dernier type est le plus répandu, ce qui a poussé le
législateur marocain à créer un environnement juridique constituant un foyer
pour ce type de transaction électronique de consommation, et veillant à protéger
les droits des consommateurs.
On entend selon l’article 25 de loi n° 31-08 par « technique de
communication à distance»: tout moyen utilisé pour la conclusion d’un contrat
entre un fournisseur et un consommateur sans la présence simultanée des
parties.
Nous examinerons successivement le domaine d’application de la
réglementation et la formation du contrat à distance (Sous-section 1), et nous
verrons pour terminer son exécution du contrat à distance (Sous-section 2).

Section 1: le domaine d’application de la réglementation et la formation du


contrat à distance
S’agissant d’une réglementation impérative, il est indispensable d’en
déterminer précisément le domaine d’application.
Peu importe, donc, la nature du contrat, du moment que le contrat est
conclu à distance entre professionnel et consommateur, les règles transposées
de la directive ont vocation à s’appliquer, qu’il s’agisse d’une vente de bien ou
d’une prestation de services1.
Pour ce, deux éléments doivent se réunir :
1. L’un est négatif : le contrat est conclu sans la présence physique
simultanée des deux parties.
2. L’autre est positif : pour conclure le contrat, les parties utilisent

1
Jean CALAIS-AULOY, Droit de la consommation, Dalloz, 2011, p. 104-105.

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exclusivement une on plusieurs techniques communication à distance.
Le contrat à distance se distingue par là du démarchage, qui suppose une
présence physique et qui donne lieu à des règles différentes.
Certains professionnels pourraient être tentés, afin d’éviter l’application des
règles protégeant les consommateurs.
En ce qui concerne la formation du contrat à distance, certaines entreprises
utilisent, pour prospecter la clientèle à distance, des procédés qui peuvent
constituer, par leur répétition, un véritable harcèlement des clients potentiels et
enfreindre le principe. Encore faut-il préciser les règles permettant aux
consommateurs de se protéger contre l’envahissement des communications
commerciales.
Cependant, le système opt out a été jugé insuffisamment protecteur pour les
prospections faites au moyen d’un automate d’appel, d’un télécopieur ou d’un
courrier électronique (article 24 L. 31-08), car il s’agit alors de véritables
intrusions dans la vie privée.

Offre :

Selon l’article 65-5 de la loi 53-05 relative à l’échange électronique des


données juridiques « Pour que le contrat soit valablement conclu, le destinataire
de l’offre doit avoir eu la possibilité de vérifier le détail de son ordre et son prix
total et de corriger d’éventuelles erreurs, et ce avant de confirmer ledit ordre
pour exprimer son acceptation »
De son côté, l’auteur de l’offre doit accuser réception, sans délai injustifié et
par voie électronique, de l’acceptation de l’offre qui lui a été adressée.

Acceptation :

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Pour l’acceptation à distance : le consommateur accepte l’offre en
passant sa commande, il utilise pour cela une technique de communication à
distance, qui n’est pas nécessairement la même que celle utilisée par le
professionnel pour l’offre.
Selon le même article 65-5, l’Acceptation de l’offre, sa confirmation et l’accusé
de réception sont réputés reçus lorsque les parties auxquelles ils sont adressés
peuvent y avoir accès.

Section 2 : L’exécution du contrat à distance

Dans le paiement du prix : les modalités de paiement sont déminées par


l’offre du vendeur, elles font partie des mentions obligatoires de celle-ci.
Dès lors que l’offre a été valablement acceptée, les modalités qui y sont
stipulées font la loi des parties, sous réserve des clauses qui pourraient être
jugées abusives.
Les grandes entreprises de vente à distance laissent généralement à leur
client le choix entre trois modalités de paiement, soit à la commande, soit à la
livraison, soit à crédit.
Parfois, le prix est payé en plusieurs fois, un acompte étant versé lors de la
commande.
Pour ce, certaines entreprises exigent un paiement, total ou partiel, dès la
commande. Le procédé est dangereux pour les acheteurs, spécialement si
l’entreprise ne présente pas des garanties de sérieux et de solvabilité.
Il arrive qu’après avoir payé, le consommateur ne puisse obtenir ni
exécution ni remboursement. L’obligation d’indiquer, dans l’offre, le nom et

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l’adresse de l’entreprise diminue le danger, elle ne le supprime pas2.
En ce qui concerne la livraison de la chose ou exécution du service : ici
encore, c’est l’offre acceptée qui fait la loi des parties, sous réserve des clauses
abusives, les entreprises de vente ou de service à distance mentionnent
généralement un délai de livraison ou d’exécution dans leur offre, mais
indiquent souvent que celui-ci est donné à titre indicatif et qu’un dépassement
du délai ne saurait entrainer la responsabilité de l’entreprise. Cette double
clause a été considérée comme abusive par la loi 31-08 Mais ce genre de
décision n’a de portée qu’entre les parties en litige.
A cet égard, l’article 32 de la loi 31-08 Le consommateur doit recevoir, par
écrit ou sur un autre support durable à sa disposition, en temps utile et au plus
tard au moment de la livraison:
1) la confirmation des informations mentionnées aux articles 3, 5 et 29, à moins
que le fournisseur n'ait satisfait à cette obligation avant la conclusion du contrat
;
2) l'adresse de l'établissement du fournisseur où le consommateur peut
présenter ses réclamations ; 3) une information sur les conditions et les
modalités d'exercice de son droit de rétractation, prévu à l’article 30 ci-dessous
;
4) les informations relatives au service après vente et aux garanties
commerciales ;
5) les conditions de résiliation du contrat lorsque celui-ci est d'une durée
indéterminée ou supérieure à un an.
Les numéros de téléphone destinés à recevoir les appels du
consommateur en vue de suivre la bonne exécution du contrat conclu avec le
fournisseur ou pour l’examen d’une réclamation, ne peuvent être soumis à des
2
Jean CALAIS-AULOY, Droit de la consommation, Dalloz, 2011, p. 114-115.

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taxes additionnelles. Ces numéros doivent être indiqués dans les contrats et
dans les correspondances.
Le consommateur doit être mis en mesure de suivre sa demande et
d’exercer son droit de rétractation ou de bénéficier de la garantie par n’importe
quel moyen de communication et cela sans avoir à supporter des frais
supplémentaires.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux services
fournis en une seule fois au moyen d'une technique de communication à
distance et facturés par l'opérateur de cette technique à l'exception du 2).
En outre, La clause, toute abusive qu’elle soit, continue de figurer dans
de nombreux contrats à distance et d’être appliquée comme si elle était valable.

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Chapitre 2: Les droits du consommateur en matière du commerce
électronique
Les informations en ligne devraient être claires, précises, exactes,
facilement accessibles et bien visibles afin que les consommateurs aient
suffisamment de renseignements à leur disposition pour prendre une décision
éclairée quant à une éventuelle transaction. Elles devraient être présentées en
termes simples et facilement compréhensibles, en temps opportun, et de telle
manière que les consommateurs puissent conserver un enregistrement complet,
précis et durable de ces informations.
Lorsque la transaction peut s’effectuer dans plus d’une langue, les
entreprises devraient rendre disponible dans les langues en question l’ensemble
des informations dont les consommateurs ont besoin pour prendre une décision
éclairée quant à une éventuelle transaction. Toutes les informations faisant
référence à des coûts devraient indiquer la monnaie utilisée, à moins que le
contexte ne laisse aucun doute à ce sujet.
Ainsi, les entreprises devraient tenir compte des limites techniques ou autres
spécificités que peut présenter un appareil ou une plateforme, tout en
fournissant cependant l’ensemble des informations nécessaires.

Section 1: Droits aux Informations relatives à l’entreprise

Les entreprises qui prennent part au commerce électronique avec les


consommateurs devraient présenter des informations aisément accessibles les
concernant, et qui soient suffisantes pour permettre au minimum :
 Leur identification;
 Une communication rapide, simple et efficace avec elles;
 Un règlement approprié et efficace des éventuels litiges qui pourraient
surgir;

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 La signification des actes de procédure dans les litiges nationaux et
transfrontières;
 Et leur localisation.

Parmi ces informations devraient figurer la raison sociale de l’entreprise


et son nom commercial ; l’adresse géographique de son établissement principal,
une adresse électronique, un numéro de téléphone ou d’autres coordonnées
électroniques ; les informations pertinentes relatives au nom de domaine sous
lequel sont enregistrés les sites web qui promeuvent ou accueillent les
transactions commerciales avec les consommateurs ; ainsi que toute
information utile relative à un enregistrement ou une licence officiels.
Lorsqu’une entreprise fait connaître son appartenance à un programme
d’autorégulation, à une association professionnelle, à une organisation de
règlement des litiges ou à tout autre organisme, elle devrait fournir des
informations suffisantes pour permettre aux consommateurs d’entrer facilement
en contact avec eux. Les entreprises devraient fournir aux consommateurs un
moyen de vérifier aisément cette appartenance, d’accéder aux codes et recueils
de pratiques applicables de l’organisme en question et de saisir les éventuels
mécanismes de règlement des litiges proposés par celui-ci.
Sur ce l’article 29 de la loi 31-08 affirme que :
« Sans préjudice des informations prévues par l’article 3 et 5 de la même loi, ou
par toute autre législation et réglementation en vigueur, l'offre de contrat doit
comporter les informations suivantes :
Le nom et la dénomination sociale du fournisseur, les coordonnées
téléphoniques qui permettent de communiquer effectivement avec lui, son
adresse et s'il s'agit d'une personne morale, son siège social et, s’il s’agit d’une
personne autre que le fournisseur, l'adresse de l'établissement responsable de

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l'offre ;
 Concernant le cybercommerçant :
- s’il est assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée, son numéro d’identité fiscale ;
- si son activité est soumise au régime de la licence, le numéro de la licence, sa
date et l’autorité qui l’a délivrée ;
- s’il appartient à une profession réglementée, la référence des règles
professionnelles applicables, sa qualité, professionnelle, le pays où il a obtenu
cette qualité ainsi que le nom de l’ordre ou l’organisation professionnelle où il
est inscrit ».

Section 2: Droits aux Informations sur les biens ou services

Les entreprises qui prennent part au commerce électronique avec les


consommateurs devraient fournir des informations décrivant les biens ou
services offerts qui soient suffisantes pour permettre aux consommateurs de
prendre une décision éclairée quant à une éventuelle transaction.
En fonction de facteurs pertinents, parmi lesquels le type de bien ou de
service considéré, ces informations devraient comprendre des éléments
d’information tels que :
 Les caractéristiques;
 Les principales exigences techniques ou contractuelles, les limites
ou conditions susceptibles d’affecter la capacité d’un
consommateur à acquérir, accéder ou utiliser le bien ou service ;
 Les mises en garde relatives à la sécurité et à la santé ;
 Et les éventuelles restrictions liées à l’âge.

Ainsi, l’alinéa 1 de l’article 3 de la loi 31-08 dispose que « Tout


fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le consommateur en mesure
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de connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service
ainsi que l’origine du produit, ou du bien et la date de péremption, le cas
échéant, et lui fournir les renseignements susceptibles de lui permettre de faire
un choix rationnel compte tenu de ses besoins et de ses moyens ».

Section 3: Droit aux Informations sur la transaction

Les entreprises qui prennent part au commerce électronique devraient


fournir suffisamment d’informations sur les modalités, les conditions et les
coûts associés à une transaction pour permettre aux consommateurs de prendre
une décision éclairée quant à cette dernière. Les consommateurs devraient
pouvoir accéder facilement à ces informations à toute étape de la transaction.
Ainsi, les entreprises devraient fournir aux consommateurs un énoncé
clair et complet des modalités et conditions auxquelles est soumise la
transaction.
Selon les besoins et si cela est approprié compte tenu de la transaction,
ces informations devraient comprendre les éléments suivants :
 Le prix initial, y compris tous les frais fixes obligatoires perçus et/ou
imposés par l’entreprise ;
 Les informations relatives à l’existence de frais variables, obligatoires ou
facultatifs, perçus et/ou imposés par l’entreprise dès lors qu’ils sont
connus de celle-ci et avant confirmation de la transaction par le
consommateur ;
 L’indication de l’existence d’autres frais normalement dus par le
consommateur, perçus et/ou imposés par des tiers ;
 Les termes, conditions et modes de paiement, y compris la durée du
contrat, les charges récurrentes, telles que les renouvellements d’achat et
reconductions de contrat automatiques, ainsi que les solutions permettant

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de se soustraire à ce genre de clauses automatiques ;
 Les conditions de livraison ou d’exécution ;
 Le détail et les modalités de rétractation, de dénonciation ou
d’annulation, de service après-vente, de renvoi, d’échange, de
remboursement et de garanties commerciale et légale;
 La politique relative à la protection de la vie privée ;
 Et les informations relatives aux options disponibles en matière de
règlement des litiges et de réparations.
Dans ce sens, l’article 05 de la loi 31-08 précise que : « L’indication du
prix ou du tarif, dont l’information est obligatoire en application de l’article
33 de la même loi, doit comprendre le prix ou le tarif global à payer par le
consommateur y compris la taxe sur la valeur ajoutée, toutes autres taxes,
ainsi que le coût de tous les services à payer obligatoirement en supplément
par le consommateur ».

Section 4: La transparence du processus de confirmation

- Les entreprises devraient veiller à ce que le moment où il est demandé aux


consommateurs de confirmer la transaction, suite à quoi ils sont tenus
d’honorer le paiement ou autrement liés par contrat, soit signalé de manière
claire et sans ambigüité tout comme devraient l’être les étapes à suivre pour
achever la transaction, en particulier dans le cas de mécanismes de paiement
nouveaux.
3
Article 3 de la loi 31-08 dispose: Tout fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le consommateur en
mesure de connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service ainsi que l’origine du
produit, ou du bien et la date de péremption, le cas échéant, et lui fournir les renseignements susceptibles de lui
permettre de faire un choix rationnel compte tenu de ses besoins et de ses moyens. A cet effet, tout fournisseur
doit notamment par voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par tout autre procédé approprié, informer le
consommateur sur les prix des produits et biens et tarifs des services, et lui fournir le mode d’emploi et le manuel
d’utilisation, la durée de garantie et ses conditions ainsi que les conditions particulières de la vente ou de la
réalisation de la prestation, et le cas échéant, les limitations éventuelles de la responsabilité contractuelle. Les
modalités de l’information sont fixées par voie réglementaire.

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- Les entreprises devraient offrir aux consommateurs la possibilité de revoir
sous une forme succincte les informations relatives au bien ou au service,
ainsi que toute information concernant sa fourniture et son prix, avant qu’il
ne leur soit demandé de confirmer la transaction. Elles devraient leur donner
la possibilité d’identifier et de corriger des erreurs ou de modifier ou
d’interrompre la transaction s’ils le jugent approprié.
- Les entreprises ne devraient traiter une transaction qu’après avoir reçu le
consentement exprès et éclairé du consommateur.
Ainsi, et sans préjudice des dispositions de la loi 53-05 relative à l’échange
électronique des données juridiques, le fournisseur doit, avant la conclusion du
contrat, rappeler au consommateur ses différents choix et lui permettre de
confirmer sa demande ou la modifier selon sa volonté.

Section 5: Paiement

Les entreprises devraient offrir aux consommateurs des mécanismes de


paiement faciles à utiliser et appliquer des mesures de sécurité
proportionnées aux risques liés au paiement, notamment à ceux résultant
d’un accès non autorisé aux données personnelles ou d’une utilisation
abusive de celles-ci, d’une fraude et d’une usurpation d’identité.
Ainsi et selon l’article 35 de la loi 31-08 , les opérations de paiement
relatives aux contrats conclus à distance sont soumises à la législation en
vigueur.

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Partie 2 : La concurrence à l’égard du commerce
électronique

La concurrence figure parmi les enjeux majeurs du E-commerce qui met les
commerçants face à la nécessité de mettre en œuvre différentes mesures et
stratégies afin de faire face a une concurrence effrénée d’entreprises en plein essor
qui développent des chaînes de distribution électroniques pour offrir la même
qualité de service à leurs clients et mieux répondre à leurs attentes individualisées.

Qui impose une stratégie d’entreprise établie et un positionnement bien déterminé.


PriceMinister, œuvrant dans un segment très concurrencé, se Positionne ainsi sur
un marché de masse, en basant sa stratégie sur trois points clés à savoir :

 La garantie de prix les plus bas possibles

 La proposition d’un large choix de produits

 L’assurance d’un SAV qualitatif et efficace et ainsi un service de garantie

Il est également important de noter la place des techniques de web marketing


(référencement entres autres) dans cette course à la distinction cela, en adoptant la
bonne stratégie concurrentielle

L’intervention du Gouvernement pour encourager la concurrence n’est appropriée


que dans les cas où le secteur privé ne parvient pas à des résultats compétitifs mais
adopte plutôt des attitudes de connivence imposant des restrictions à la
concurrence.

On pourra rajouter a cela d'autres mesures plus concrètes proposées par le conseil
de la concurrence :

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 Garantir l’égalité de traitement entre les établissements de paiement bancaire

et non bancaire;

 Sortir de la situation du conflit d’intérêt du centre monétique interbancaire en

matière d’homologation;

 Renforcer le pouvoir de négociation du e-commercant Veiller à la

transparence de la tarification des services de paiement en ligne;

 Moduler le niveau de la commission d’inter-change avec le service offert par

la banque

 Garantir un équilibre entre les exigences de la sécurité de paiement et celle

du maintien de l’ordre public concurrentiel ;

 Rétablir le libre jeu de la concurrence entre tous les acteurs du secteur de la

livraison ;

 Garantir une concurrence loyale entre les e-commerçants formel elle est e-

Marchands informels;

 Rééquilibrer le marché national de la publicité en ligne face a la puissance

économique des GAFA. Et finalement Accélérer la publication au bulletin

officiel des décisions d’agrément des établissements de paiement.

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Chapitre 1 : Les comportements susceptibles de réduire la pression
concurrentielle exercée par le commerce en ligne
Sont d’abord abordées les pratiques tarifaires mises en place par certains
fournisseurs pour limiter la concurrence des ventes en ligne puis les pratiques
fondées sur d’autres paramètres que les prix.

Section 1: Les comportements tarifaires, prix de revente imposé et


discrimination
Lorsqu’ils sont relatifs à des tarifs, les comportements visant à atténuer la
concurrence des ventes en ligne peuvent principalement prendre deux formes.

D’une part, des fournisseurs peuvent directement imposer le prix de revente


du distributeur ;

D’autre part, ils peuvent fixer des prix de gros différenciés selon le canal de
revente (en ligne ou hors ligne) ou le type de revendeurs (acteurs spécialisés dans la
vente en ligne, spécialisés dans la vente en commerce physique ou actifs à la fois
dans la vente en magasins physiques et en ligne) afin de rendre les ventes en ligne
moins compétitives.

Section 2 : Les comportements visant à imposer des prix de revente

En particulier, le prix de revente peut être une composante de l’image de


marque d’un produit, particulièrement pour les produits haut de gamme ou de luxe.
De plus, la fixation des prix de revente en ligne permettrait d’éviter que, compte
tenu de ses coûts de commercialisation fréquemment inferieurs, elle prenne le pas
sur la vente en magasins, les distributeurs «en dur» étant au contraire dissuadés
d’investir dans la présentation des produits.

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Enfin, ces restrictions tarifaires peuvent également permettre à un
fournisseur d’éviter de devoir diminuer ses prix de gros si le niveau de marge des
commerces physiques se révèle insuffisant. Le développement de la vente en ligne
et particulièrement des acteurs spécialisés dans la vente en ligne peut être
particulièrement propice à la mise en œuvre de pratiques de prix de revente
imposés.

Mais l’imposition d’un prix de revente ou d’un prix minimum peut être
particulièrement pénalisante pour le commerce en ligne dans la mesure où le prix
peut constituer l’un de ses principaux avantages concurrentiels.

De ce fait, priver les opérateurs en ligne de la possibilité́ de fixer le prix à un


niveau inférieur à celui pratiqué en maga- sin pourrait restreindre de façon
significative leur capacité́ à animer le jeu concurrentiel. Cette pratique peut aussi
être particulièrement pénalisante pour les consommateurs qui ne profitent donc pas
des opportunités de prix bas et d’animation de la concurrence que pourrait générer
la vente en ligne.

Section 3 : Différenciation tarifaire entre les canaux de distribution

Les fournisseurs peuvent également différencier leurs prix de vente de gros selon
les distributeurs ou selon le canal de vente (en ligne ou en point de vente physique),
un tel différentiel de prix pouvant ensuite être répercuté́ sur les prix de vente de
détail des distributeurs Ainsi, lorsque les coûts d’exploitation des magasins sont
plus élevés que ceux d’un site internet, un fabricant pourrait souhaiter accorder des
conditions tarifaires préférentielles aux exploitants de magasin, afin de compenser
les surcoûts associés à la vente des produits en magasin.

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Section 4 : Discrimination tarifaire entre les acteurs traditionnels et les
acteurs spécialisés de la vente en ligne

Cette différenciation tarifaire peut notamment s’appuyer sur des conditions


générales de vente différenciées, prévoyant par exemple une remise sur le prix
d’achat des produits conditionnée à la possession d’un ou plusieurs points de vente
physique ou sur des services de coopération commerciale principalement offerts en
magasin plutôt qu’en ligne. Elle peut aussi découler du plus grand pouvoir de
négociation des distributeurs actifs à la fois dans la vente en magasins physiques et
en ligne, dont les volumes et le pouvoir de négociation peuvent excéder celui des
acteurs spécialisés dans la vente en ligne.

Cette différenciation tari- faire n’est en principe susceptible de constituer une


pratique anticoncurrentielle que dans la mesure où elle émane d’une entreprise en
position dominante ou d’un accord de volontés entre opérateurs économiques.

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Chapitre 2 : l’incidence de l’irruption des plateformes numériques
Le commerce électronique a représenté une forme de révolution du
commerce historique dont le législateur a cherché à réguler l’exercice en assurant
sa liberté tout en l’associant à l’intérêt du consommateur. Toutefois, l’émergence,
aussi récente qu’imprévisible, de nouveaux entrants dans le cœur du e-commerce,
représente un autre bouleversement - comme une révolution dans la révolution -
face auquel le droit se trouve démuni. 442. – L’irruption, que rien ne laissait
imaginer, d’un nouvel acteur, la plateforme numérique, intermédiaire puissant dans
la relation tissée entre le professionnel et le consommateur, transforme les
conditions de la vente et de la consommation, au point, parfois, de faire courir au
marché des risques nouveaux en matière de concurrence.

C’est ainsi que, parmi d’autres exemples, un pur moteur de recherche à


l’origine a pu se développer, à force d’inventivité, d’innovation et de performances,
jusqu’à accumuler suffisamment de profits pour créer ou acheter des acteurs de
nature diverse, opérant tous dans l’univers numérique. Il est alors devenu un
prestataire de services dans cet environnement d’entreprises, liées les unes aux
autres, que constitue l’écosystème sur le modèle de la constellation.

Section 1: Les risques de pratiques abusives ou déloyales générés par les


plateformes

I. Les Préoccupations concurrentielles dues au fonctionnement de la


plateforme

Si l’on se réfère à la puissance qu’elles ont acquise, les plateformes sont


désormais devenues la clé de sésame de l’accès au e-commerce. Cette situation

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particulière explique que plusieurs risques d’abus concurrentiels aient pu être
relevés, suscitant des inquiétudes concernant: - la promotion de leurs propres
services, intégrés à l’écosystème dont elles dépendent, au détriment de leurs
concurrents, - la promotion des produits ou services de leurs meilleurs clients, au
détriment des autres, - la promotion de leurs propres produits, au détriment des
autres vendeurs.

Certaines plateformes, dont la fonction première était l’intermédiation entre


le client et le commerçant au service des intérêts des deux parties, empêchent
désormais tout nouveau venu d’entrer et de progresser sur le marché, agissant
comme une barrière au e-Commerce - et non plus comme l’accélérateur attendu -
alors qu’en « agrégeant les offres de nombreux sites marchands, et les
comparateurs de prix, en renforçant la transparence pour le consommateur, elles
sont en mesure de renforcer la concurrence sur internet ».
Ces pratiques sont aussi préjudiciables pour les entreprises utilisatrices,
privées de visibilité sur le net, que pour les consommateurs, privés de l’offre de ces
« recalés du net» et donc réduits à un choix limité.
De tels risques sont rendus possibles par l’application d’algorithmes tenus
aussi secrets qu’opaques, ne pouvant être dévoilés afin de préserver l’innovation de
chacun.
Il s’avère que, pour apparaître en bonne place dans la longue liste des
réponses proposées à l’internaute par les moteurs de recherche, c’est-à-dire profiter
de l’emplacement qui assure la meilleure visibilité à la cyber-entreprise, celle-ci a
le choix de faire confiance au référencement dit « naturel » du moteur ou d’opter
pour un référencement « payant » 359. Ces deux possibilités offertes pour le
référencement, vital, proposées par l’intermédiaire, l’une gratuitement, l’autre non,

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peuvent conduire à des pratiques litigieuses, consistant à privilégier certaines
entreprises par rapport aux autres sans justification.
L’affaire GOOGLE Shopping est un exemple de la problématique : une
enquête avait été lancée par la Commission Européenne en 2010365 et, 7 ans
après, se fondant sur l’article 102 du TFUE, la Commission a condamné, le 27 juin
2017366 , GOOGLE à une amende de plus de 2 milliards d’euros pour abus de
position dominante. La Commission a retenu que cette position sur le marché des
moteurs de recherches a conféré « un avantage illégal à un autre de ses produits,
son service de comparaison de prix GOOGLE Shopping »

II. Les risques de pratiques déloyales au sein de la relation contractuelle

La position incontournable de certaines plateformes est « de nature à susciter


et à renforcer un déséquilibre dans la capacité de négociation entre plateformes et
vendeurs indépendants» pouvant entrainer un affaiblissement de la liberté de
l’accès et du maintien de l’exercice du commerce électronique.

La plateforme peut être tentée d’user de sa position pour imposer ses


conditions à son partenaire commercial qui l’utilise, sans alternative, comme
intermédiaire pour vendre ses biens ou ses services. La notoriété et la puissance de
l’une sont sans commune mesure avec celles de l’autre, ce qui laisse peu le choix à
l’utilisateur de discuter les conditions régissant sa relation avec la plateforme.
C’est ainsi que, en position dominante, certaines plateformes peuvent être
tentées d’imposer au professionnel de pratiquer le prix le plus bas sur leur espace
réservé, cette clause de parité empêchant toute autre plateforme de pénétrer sur le
marché.

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Cette position dominante peut aussi produire un autre risque : la plateforme,
en pratiquant le déréférencement, la suspension voire la suppression d’un compte
client, donc en provoquant une rupture contractuelle immédiate, peut condamner ce
client à la mort commerciale par sa disparition du marché du e-commerce

Section 2 – A la recherche d'un juste équilibre

L’utilisateur de la plateforme devra-t-il avoir connaissance des modalités et des


conditions de son utilisation, à tous les stades de la relation. La modification, par la
plateforme, de ces conditions ne lui est pas interdite, pourvu qu’elle en informe le
professionnel, avec un préavis qualifié de raisonnable et proportionné en fonction
des circonstances, d’au moins 15 jours. Quel peut être l’impact d’une telle
obligation ? Dès lors que la plateforme, incontournable, modifie (sans doute pas à
son désavantage) ses conditions d’utilisation, de quels moyens (autres que
parfaitement théoriques) le site marchand disposet-il s’il souhaite les refuser ?
Toute notification d’une quelconque modification unilatérale sera sans nul doute
une excellente performance d’information, quoique nul ne sache quel avantage en
tirera le professionnel mis devant le fait accompli, assurément ravi que quinze jours
lui soient accordés pour disserter sur la correction en sa faveur du déséquilibre qu’il
estimait préjudiciable à son entreprise...

La plateforme conserve le pouvoir unilatéral de suspendre ou de résilier un compte


d’utilisateur, vital pour le commerçant, mais il lui faudra désormais motiver son
action en se référant à la base des raisons prévues au préalable dans le contrat, afin
d’éliminer toute surprise de l’utilisateur. La mort de l’utilisateur sera donc sans
surprise.

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Enfin, concernant les classements de produits ou de services, la plateforme devra
décrire « succinctement » et au préalable, les principaux paramètres pris en compte
par l’algorithme qui les détermine. Cette obligation est censée permettre à
l’utilisateur de comparer les conditions des diverses plateformes, à la façon d’une
mise en concurrence. Si l’on considère la situation, certes particulière, que nous
avons décrite précédemment, d’un marché du moteur de recherche détenu par
Google auprès de plus de 90 % des internautes en Europe, de quelle comparaison
pourrait-il s’agir ? Face au secret, sans doute indispensable aux plateformes,
entourant leurs algorithmes, il parait douteux que leur description soit assez
détaillée pour permettre de comprendre les méandres d’éventuelles rétrogradations.
La proposition de règlement exige seulement d’ailleurs que cette description soit «
succincte », ce qui pourrait alimenter de longues querelles sémantiques quant à ce
caractère.

Quand la plateforme n’est pas un simple intermédiaire, lorsqu’elle joue un rôle


économique en concurrence avec ses propres utilisateurs professionnels (en
vendant des produits de son écosystème), elle devra, selon la proposition de
règlement, indiquer au préalable les éventuels traitements différenciés qu’elle
réserve à ses produits.

Par ailleurs, Donner plus d’informations apporterait, au moins en théorie, plus de


transparence dans la relation commerciale mais pourrait ne pas modifier son
caractère déséquilibré. Le problème reste celui, non résolu, de la position
incontournable, qui, certes, ne peut être reprochée à des plateformes innovantes
attirant le succès, mais qui posent des questions sans réponse à ce jour.

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Conclusion

Il est certain que le marché peut exister sans concurrence, mais il n’est dit «
parfait » que lorsque la concurrence y tient un rôle de choix, car l’efficience
économique ne peut être au rendez-vous que s’il existe sur le marché plusieurs
opérateurs et que certaines règles de droit dites règles de droit de la concurrence
interviennent pour discipliner les comportements de ces opérateurs afin de faire
respecter le libre jeu de la concurrence. Les règles du droit de la concurrence ne
sont, elles-mêmes, dans leur conception et dans leur application, que la traduction
de ce qui est communément appelé la politique de la concurrence.

Autrement dit, les solutions fournies par le droit de la concurrence ne


peuvent être des solutions contraintes, mais des solutions cadrant avec l’évolution
des comportements et l’évolution du marché. Les impératifs de la politique de la
concurrence imposent donc au droit de la concurrence de privilégier la politique de
la concurrence en en faisant son référentiel dans ses interventions plutôt que de se
contenter de traduire dans les solutions qu’il apporte, ou qu’il inspire, de simples
notions ou de simples règles juridiques ; sinon il risque de faire figure d’un droit
mort-né.

Etant à la fois en amont et en aval des règles du droit de la concurrence, en


ce sens qu’elle sert de point de départ pour leur conception et préside à leur
application, la politique de la concurrence conditionne en même temps la raison
d’être du droit de la concurrence et son utilité et constitue, par conséquent, l’épine
dorsal de ce droit hautement économique, car que serait le droit de la concurrence
sans politique de la concurrence ? Il serait immanquablement un simple droit
existant sans réellement exister par manque d’effectivité.

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Table des matières

Sommaire ...................................................................................................................................................... 2
Introduction ................................................................................................................................................... 3
Partie 1 : La protection du consommateur dans le commerce électronique .................................................. 6
Chapitre 1: La Protection du consommateur contre les contrats à distance. ............................................. 6
Section 1: le domaine d’application de la réglementation et la formation du contrat à distance ...... 7
Section 2 : L’exécution du contrat à distance .................................................................................... 9
Chapitre 2: Les droits du consommateur en matière du commerce électronique .................................... 12
Section 1: Droits aux Informations relatives à l’entreprise ............................................................. 12
Section 2: Droits aux Informations sur les biens ou services ..................................................... 14
Section 3: Droit aux Informations sur la transaction ................................................................. 15
Section 4: La transparence du processus de confirmation ........................................................ 16
Section 5: Paiement ...................................................................................................................... 17
Partie 2 : La concurrence à l’égard du commerce électronique .................................................................. 18
Chapitre 1 : Les comportements susceptibles de réduire la pression concurrentielle exercée par le
commerce en ligne................................................................................................................................... 20
Section 2 : Les comportements visant à imposer des prix de revente ....................................... 20
Section 3 : Différenciation tarifaire entre les canaux de distribution ....................................... 21
Section 4 : Discrimination tarifaire entre les acteurs traditionnels et les acteurs spécialisés de
la vente en ligne.............................................................................................................................. 22
Chapitre 2 : l’incidence de l’irruption des plateformes numériques ....................................................... 23
Section 1: Les risques de pratiques abusives ou déloyales générés par les plateformes ......... 23
Section 2 – A la recherche d'un juste équilibre........................................................................... 26
Conclusion ................................................................................................................................................... 28
Références ....................................................................................................... Error! Bookmark not defined.
Table des matières ....................................................................................................................................... 29

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