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Cas du Maroc : le Conseil de la

concurrence

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Le Conseil de la concurrence :
historique (6 juillet 2000)
 Ancienne loi sur la liberté des prix et de la
concurrence (loi n° 6-99 entrée en vigueur le 6
juillet 2000/Bulletin officiel n° 4810) :
1. A instauré le principe de la liberté des prix (Art. 2);
2. A instauré le principe de l’accès libre à tous les
secteurs économiques et à tous les marchés;
3. A instauré le principe d’une concurrence saine et
loyale devant passer principalement par :

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Le Conseil de la concurrence : historique
- L'interdiction des pratiques anticoncurrentielles
notamment les ententes sur les prix ou sur la
répartition des marchés (Art. 6);
- La prohibition des abus de position dominante (Art.
7) tels que :
 le refus de vente;
 la vente liée;
 les conditions de vente discriminatoires;
 l’imposition d’un prix de revente minimal;
 la fixation d’un prix abusivement bas pour éliminer des
concurrents, etc.
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Le Conseil de la concurrence :
historique
- l’obligation pour les entreprises de notifier au
Premier ministre tout projet de concentration
qu’elles planifient de réaliser (Art. 12);
- l’obligation pour ce dernier de soumettre à
l’avis du Conseil de la concurrence les projets
de concentration susceptibles de porter
atteinte à la concurrence ou de générer une
position dominante ( 40% du marché) / (Art.
10);

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Le Conseil de la concurrence :
historique
4. A institué un Conseil de la concurrence aux
attributions consultatives (Art. 14) qui peut
être saisi par le gouvernement, les Conseils
des régions, les Communes urbaines , les
Chambres de commerce, d’industrie,
d’agriculture, d’artisanat, de pêche maritime,
les organisations syndicales et
professionnelles ainsi que les associations de
consommateurs sur toute question touchant à
la concurrence (Art. 15).
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Le Conseil de la concurrence :
historique
Cependant la loi 6-99 comporte certaines limites
dont principalement :
 le caractère consultatif et non décisionnel du rôle
du Conseil de la concurrence;
 le poids dominant de l’administration au sein du
Conseil puisque la moitié de ses membres (6 sur
12) sont les représentants de 6 ministères (Justice,
Intérieur, Finances, Plan, Affaires générales et
Secrétariat général du gouvernement).
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Le Conseil de la concurrence :
historique (1er juillet 2011)
 La Constitution a octroyé au Conseil de la
concurrence son caractère constitutionnel
puisqu’elle stipule que « le Conseil de la concurrence
est une autorité administrative indépendante
chargée, dans le cadre de l'organisation d'une
concurrence libre et loyale, d'assurer la transparence
et l'équité dans les relations économiques,
notamment à travers l´analyse et la régulation de la
concurrence sur les marchés, le contrôle des
pratiques anticoncurrentielles, des pratiques
commerciales déloyales et des opérations de
concentration économique et de monopole » (Article
166 de la Constitution de 2011)
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Le Conseil de la concurrence :
historique (30 juin 2014)
Promulgation de deux lois :
1. Nouvelle loi sur la liberté des prix et de
la concurrence (loi n° 104-12 entrée en
vigueur le 7 août 2014/Bulletin officiel
n° 6280) ;
2. Loi relative au Conseil de la
concurrence (loi n° 20-13 entrée en
vigueur le 7 août 2014/Bulletin officiel
n° 6280)
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Le Conseil de la concurrence : historique
(décembre 2014 et juin 2015)

Adoption des décrets d’application :


1. Pour la nouvelle loi sur la liberté des prix et de
la concurrence (décret n° 2-14-652 du 1er
décembre 2014/Bulletin officiel n° 6314) ;
2. Pour la Loi relative au Conseil de la
concurrence (décret n° 2-15-109 du 4 juin
2015/Bulletin officiel n° 6370)
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Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence a consacré :
1. La liberté des prix (Art. 2);
2. La prohibition des ententes et collusions, implicites et
explicites, ayant pour objet de fausser la concurrence sur un
marché (pratiques anticoncurrentielles) se traduisant
notamment par (Art. 6) :
-la limitation de l’accès au marché par d’autres entreprises;
-la hausse ou la baisse artificielle des prix en dehors du jeu
libre de l’offre et de la demande;
-la limitation de la production, des débouchés, des
investissements ou du progrès technique;
-la répartition des parts de marché, des sources
d’approvisionnement ou des marchés publics.
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Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence a
consacré :
3. La prohibition de l’exploitation abusive d’une position
dominante par une entreprise sous forme notamment
(Art. 7):
- de refus de vente;
- de vente liée ou en conditions discriminatoires;
- de rupture de relations commerciales établies;
- l’imposition directe ou indirecte d’un prix minimal
de revente des produits ou des services.
4. La prohibition des offres de prix abusivement bas
destinées à éliminer des concurrents (Art. 8); 11
Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence a consacré :
4. La délimitation des opérations de concentration (Art. 11) passant par:
- la fusion de deux entreprises indépendantes;
- le contrôle d’une autre entreprise via la participation dans son capital ou
l’achat d’une partie de ses actifs;
- la création d’une entreprise commune.
5. L’obligation pour les entreprises de notifier toute opération de concentration
au Conseil de la concurrence avant sa réalisation (Art. 12) lorsque :
- le CA mondial HT des entités parties à la concentration est supérieur ou
égal à 750 millions de DH;
- le CA HT réalisé au Maroc par deux au moins des entités parties à la
concentration est supérieur ou égal à 250 millions de DH;
- lorsque les entreprises concernées ont réalisé ensemble sur un
marché national de biens de même nature ou substituables plus de
40% des ventes, achats ou autres transactions.
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Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence stipule que:
- Le Conseil de la concurrence doit se prononcer sur l’opération de
concentration dans un délai de 2 mois à partir de la date de
réception de la notification (Art. 15);
- Le Conseil doit rendre son verdict en décidant soit :
1. Que l’opération notifiée n’entre pas dans ses compétences;
2. Que l’opération notifiée est autorisée;
3. Que l’opération notifiée doit faire l’objet d’un examen
approfondi en cas de doute d’atteinte à la concurrence;
4. Si aucune des décisions précédentes n’est prise, l’opération est
considérée comme autorisée par l’administration.

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Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence
stipule que:
- Dans un délai de 20 jours après réception de la décision
du Conseil, l’administration peut lui demander un
examen approfondi de l’opération de concentration
(Art. 18);
- Lorsque le Conseil procède à un examen approfondi
d’une opération de concentration, il doit prendre une
décision dans un délai de 3 mois (Art. 18) sous forme :
1. D’autorisation de l’opération; ou
2. D’interdiction de l’opération ;
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Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence
stipule que:
- Si une opération de concentration a été réalisée sans
notification préalable, le Conseil ordonne
expressément aux parties concernées de la notifier
(Art. 19);
- En outre le Conseil peut leur infliger une sanction
pécuniaire d’un montant maximum de 5% du CA HT
réalisé au Maroc (personnes morales) ou de 5 millions
de DH (personnes physiques)(Art. 18) ;

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Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la
concurrence stipule que:
- Un délai de prescription de 5 ans : le Conseil ne
peut se saisir de faits qui remontent à plus de 5
ans (Art. 23);
- Le Conseil, après examen du caractère
anticoncurrentiel des pratiques dont il est saisi,
peut prononcer des mesures conservatoires, des
astreintes, des injonctions ou des sanctions à
l’encontre des parties concernées (Art. 24).
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Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la concurrence stipule
que:
- Si la pratique dénoncée porte une atteinte grave à
l’économie du pays, à l’intérêt des consommateurs ou à
ceux de l’entreprise plaignante, le Conseil peut ordonner
des mesures conservatoires consistant principalement en la
suspension de la pratique concernée ainsi qu’une injonction
aux parties de revenir à l’état antérieur (Art. 35);
- Le Conseil peut infliger une sanction pécuniaire variant en
fonction de la gravité des faits reprochés, de l’importance
du dommage causé à l’économie, à la situation de
l’entreprise sanctionnée et à l’éventuelle réitération des
pratiques prohibées (Art. 39). 17
Le Conseil de la concurrence : historique
La loi 104-12 sur la liberté des prix et de la
concurrence stipule dans son article 39 que:
- Le montant maximum de la sanction est de 4
millions de DH si le contrevenant n’est pas une
entreprise;
- Le montant maximum de la sanction est de 10%
du CA HT si le contrevenant est une entreprise.
Le CA concerné est le plus élevé réalisé au cours
d’un exercice clos depuis celui précédant les
pratiques sanctionnées.
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Le Conseil de la concurrence :
la loi 20-13
La loi 20-13 relative au Conseil de la concurrence apporte
principalement des précisions quant aux attributions
du Conseil, sa composition ainsi qu’à son organisation
financière. Ainsi elle précise dans son article 1 que:
- Le Conseil est doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière ;
- Le Conseil est chargé de l’analyse de la régulation de la
concurrence sur les marchés, le contrôle des pratiques
anticoncurrentielles, des pratiques commerciales
déloyales et des opérations de concentration
économique et de monopole.
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Le Conseil de la concurrence :
la loi 20-13
La loi 20-13 relative au Conseil de la concurrence stipule également
que:
- Le Conseil, en plus de son rôle consultatif, a un pouvoir décisionnel
en matière de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et de
contrôle des opérations de concentration économique (Art. 2);
- Le Conseil peut être saisi par le gouvernement (Art. 3), par le
parlement, par les conseils des collectivités territoriales, les
Chambres de commerce, d’industrie, d’agriculture, d’artisanat, de
pêche maritime, les organisations syndicales et professionnelles
ainsi que les associations de consommateurs sur toute question de
principe concernant la concurrence (Art. 5), ainsi que par les
juridictions sur les pratiques anticoncurrentielles relevées dans les
affaires dont elles sont saisies (Art. 6).
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Le Conseil de la concurrence :
la loi 20-13
Quant à la composition du Conseil, la loi 20-13 en explicite le
contenu dans son article 9 en précisant que le Conseil se compose:
- D’un président, de 4 vice-présidents et de 8 membres conseillers;
- En dehors du président, les 12 membres du Conseil se répartissent
comme suit :
• 2 magistrats;
• 4 membres choisis en raison de leur compétence en matière
économique ou de concurrence;
• 2 membres choisis en raison de leur compétence juridique;
• 3 membres exerçant ou ayant exercé leurs activités dans les
secteurs de production, de distribution ou de services;
• 1 membre choisi en raison de sa compétence en matière de
protection du consommateur. 21
Le Conseil de la concurrence :
la loi 20-13
Quant à la composition du Conseil, la loi 20-13 en explicite le
contenu dans son article 9 en précisant que le Conseil se compose:
- D’un président, de 4 vice-présidents et de 8 membres conseillers;
- En dehors du président, les 12 membres du Conseil se répartissent
comme suit :
• 2 magistrats;
• 4 membres choisis en raison de leur compétence en matière
économique ou de concurrence;
• 2 membres choisis en raison de leur compétence juridique;
• 3 membres exerçant ou ayant exercé leurs activités dans les
secteurs de production, de distribution ou de services;
• 1 membre choisi en raison de sa compétence en matière de
protection du consommateur. 22

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