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Pôle Sciences Economique, Juridique et de l’Administration (PSEJA).

Filière : Science Juridique.


Option : Administration Publique.
Matière : Droit constitutionnel Approfondit
Niveau : Master 2
Encadreur : Docteur Abdou Khadre DIOP

Sujet 1. Commentaire
« Le constitutionnalisme, entendu comme la volonté de soumettre l’exercice du
pouvoir à des règles écrites préétablies et déterminées en fonction d’un but choisi
rationnellement peut être considéré comme une situation tout à fait exceptionnelle
en Afrique » D. G. LAVROFF, « Les tendances du constitutionnalisme africain »
in G. Conac (dir.) Dynamiques et finalités des droits africains, Paris, Economica,
1980.

En Afrique, l’évolution du droit constitutionnel est loin d’être linéaire. Au début de leur
indépendance beaucoup d’Etats Africain avaient adopte une constatation écrites souvent
empruntes avec des principes souvent empruntes a la démocratie partir de 1963 la
plupart des Etats africains vont connaitre un cycle marque par l’autoritarisme, le parti
unique, l’absence d’une véritable chute du mur de Berlin .Une vague de démocratisation
va souffler dans beaucoup d’Etats et on note une certaine convergence vers la
démocratie libérale qui se généralise. C’est l’avènement du constitutionnalisme qui
marque par l’adoption d’une constitution élaborée selon un processus participatif et
votée par referendum. Ainsi le constitutionnalisme ou principe de constitutionnalité est
une théorie du droit qu’on considère que le pouvoir souverain et les droits
fondamentaux doivent être garantis par une constitution écrite. Historique il correspond
à un mouvement d’apparition des constitutions comme moyen de limitation du pouvoir.
Ceci fait l’objet de notre commentaire de texte.
George Dimitrievitch Lavrov dit George Lavroff est né en 1895. Il fut un sculpteur russe,
originaire de Serbie. Il suit les cours du peintre D.I. Karatnov à Krasnoiarsk avant
d’entrer à la faculté de médecine de l’université de Tomsk. Des 1922, Lavroff expose à
Moscou où il devient membre de l’association des Artistes de la Russie révolutionnaire.
Il mort en 1991.
Ce texte de nature doctrinal intitule « les tendances du constitutionnalisme africain » est
un extrait du livre in G. Conac dynamique et finalité des droit africains à Paris par le
journal ECONOMICA en 1980.
Le texte expose deux idées majeures : l’encadrement textuel, à travers la constitution,
de l’organisation et l’exercice du pouvoir et l’exception du constitutionnalisme africain.
L’idée générale du texte est le constitutionnalisme africain.
Pour une étude exhaustive de notre commentaire nous allons dans une première partie
commenter la l’encadrement du constitutionnalisme Africain (I) et second partie
commenter les limites du constitutionnalisme Africain (II).

I. Le constitutionnalisme en Afrique
Le constitutionnalisme Africain définit l’organisation du pouvoir (A) et l’encadrement
textuel du pouvoir(B).
A. Définition de l’organisation du pouvoir
Dans ce texte l’auteur montre la conception du constitutionnalisme africain dans sa
volonté de formaliser textuellement l’exercice du pouvoir. Pour garantir la stabilité dans
la communauté ou dans la société les hommes ont renonces leur liberté naturels qui était
base sur la domination en mettant en œuvres des lois et règlements permettant de garantir
les libertés et la stabilité des individus et personnes. Ce qui a valu l’adoption des textes
dénommés « constitution ». De ce fait le « constitutionnalisme » est apparu en Afrique
après la seconde guerre mondiale ou certains pays ont pu accéder à l’indépendance. De
même avec la déclaration des droits de l’homme de 1789 qui a proclame les droits et
libertés fondamentaux définit la manière dont les pouvoirs s’acquiert s’exerce et se
transmet dans l’Etat. Ainsi la constitution encadre l’ « exercice » et la dévolution du
pouvoir. C’est dans cette perspective qu’évoquent les fondements démocratiques du
Sénégal dans le préambule de la constitution. L’accession du pouvoir se fait par une
conquête des suffrages exprimés à travers la participation effective des populations.
Dans les gouvernements Africain on note un bicéphalisme avec un premier ministre à
la tête du gouvernement. De même il existe des institutions comme l’assemblée
nationale qui est chargée de vote des lois et contrôler le gouvernement.
B. L’encadrement textuel du pouvoir :
LAVROFF dans son texte démontre la particularité du constitutionnalisme de se
soumettre à un encadrement textuel de l’exercice du pouvoir. La plupart des
constitutions sont « écrites ». Ceci permet de garantir l’encadrement du pouvoir à travers
les lois, règlements ainsi que les traités internationaux. De ce fait ils existent certains
avantages des constitutions écrites. Car il garantit la sécurité contre les abus du pouvoir
.Ecrire l’organisation de la constitution de l’Etat permet d’empêcher les gouvernements
d’agir selon leur bon vouloir, donc ceci empêche l’absolutisme ce qui a fallu la
révolution des lois fondamentales sous l’ancien régime qui s’était base sur l’oralité les
pratiques coutumières. En effet cet écrit permet de préserver la sécurité juridique. La
rédaction fige le texte dans une interprétation et prévoit les règles de révision de la
constitution. La norme constitutionnelle est celle qui est consacrée par la constitution
.Celle-ci est apparue à la suite du mouvement constitutionnaliste apparu le siècle des
lumières et qui s’est généralises en cours du 20 siècle. De nos jours presque tous les Etas
du monde se sont dotés d’une constitution formelle.
L’auteur dans son récit traite également les exceptions du constitutionnalisme africain
qui commence à basculer à partir de 1990.

II. les limites du constitutionnalisme africain :


Dans cette partie il sera question de commenter la souplesse des constitutions (A) et les
pouvoirs prépondérants de l’exécutif en Afrique (B)

A. La souplesse des constitutions :


Il est approuvé dans le texte, qu’il existe une exception notoire en Afrique, sur la
manipulation de la constitution à travers les faits. Le constitutionnalisme africain
postindépendance des années 1990 suscitait beaucoup d’espoirs du fait du respect des
droits et la garantie des libertés fondamentales. La constitution définissait l’organisation
et le fonctionnement du pouvoir, assurait la séparation des pouvoirs et le respect de la
démocratie. Mais avec des évènements nouveaux, des piétinements de la constitution,
les conflits, les accords politiques, les mouvements de transitions rendent la constitution
en Afrique vulnérable. La constitution, qui est considéré comme la norme fondamentale
qui organisait le fonctionnement de l’Etat, est banalisé du fait de transformation des
régimes constitutionnels qui deviennent de plus en plus non constitutionnels. Les
accords politiques se superposent avec les dispositions la constitution allant même dans
le sens de définir l’organisation du pouvoir de l’Etat ce qui sensé être une partie
pondérant de la vocation de la constitution. Ces situations instaurent une incertitude de
la constitution et la rende de plus en plus souple, sans valeur pour jouer en plein essor
son rôle du point de vue normatif comme du point de vue institutionnel. Ces faits ont
beaucoup gagné du terrain dans le continent africain (Code d’Ivoire, Madagascar etc.).
Au moment où la constitution est considérée comme la charte fondamentale qui est
sommet de la hiérarchie des normes selon la théorie de Kelsen, des faits nouveaux
influents à remettre en cause cette théorie, une situation qui peut conduire à
l’affaiblissement du fonctionnement normal des pouvoirs.

B. Les pouvoirs prépondérants de l’exécutif


On peut lire à travers le récit de l’auteur qu’en Afrique après plusieurs décennies, les
gouvernants exercent avec empiètement le pouvoir jusqu’à se rompre avec la séparation
des pouvoirs. Après les années 1990, il y’a un basculement du constitutionnalisme en
Afrique du fait de l’excès accru des pouvoirs de l’exécutifs sur l’exercice de ces
fonctions. En Afrique, dès l’accès à l’indépendance de plusieurs Etats, ils ont basés leur
système constitutionnel sur la démocratie, le respectant la séparation des pouvoirs et des
droits et libertés fondamentales. Mais avec les différents évènements (couts d’Etat
militaire, la dictature, génocides, guerre civile), l’exécutif exerce des pouvoirs
prépondérants sur les autres pouvoirs de par l’instrumentalisation de la justice, et
l’influence sur les décisions de l’assemblée. A partir de ce moment, la constitution
n’assure plus l’encadrement et la définition de l’exercice du pouvoir. L’exécutif utilise
toutes ses forces pour instrumentaliser la justice et de contrôler le parlement. Le principe
de la séparation des pouvoirs théorisé par Montesquieu repris par la majeure partie des
constitutions en Afrique commence à perdre son sens avec l’avènement du pouvoir
exécutif de vouloir dominer les autres pouvoirs sans prendre en comptes le respect de la
constitution. C’est d’ailleurs, une instrumentalisation des chartes fondamentales que
notent certains régimes politiques africains pour se maintenir au pouvoir. Le
constitutionnalisme africain peut être considéré comme une exception du fait la
métamorphose de ses objectifs de départs et de son point de chute qui définissait
l’organisation et le fonctionnement du pouvoir, le respect des droits et libertés
fondamentales et la séparation des pouvoirs.

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