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DROIT CONSTITUTIONNEL

Chapitre 3- Constitution et État de droit

L’État est une personne morale de droit public détentrice du pouvoir politique. Cette institution ne peut exister
qu’en vertu d’un statut : la constitution. Le pouvoir politique s’est institutionnalisé au sein de l’État. C’est en ce
sens que les révolutionnaires du 18ème siècle se sont servit de la Constituions comme un instrument de
limitation du pouvoir. On va donc encadrer le pouvoir politique par un texte qu’est la constitution. Article 16 de
la DDHC = Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs
déterminés n’a point de constitution. On peut voir apparaître la garanties des droits et la séparation des pouvoirs,
ce sont deux points marqueur constitutive de l’État de droit.

Section 1 – Le constitutionnalisme
Dans la Grèce antique, Aristote distinguait les lois qui constituaient le fondement de l’État avec les lois
ordinaires. Le constitutionnalisme va désigner un mouvement du siècle des lumières qui a posé la nécessité d’une
constitution écrite conçue comme un rempart à l’absolutisme du pouvoir monarchique. Il s’agit par cette
disposition que les modes de dévolution et d’exercices du pouvoir soient fixés de tel sorte que les droits
fondamentaux des gouvernés soient assurés. Dans ce système il y a une condition essentielle : les pouvoirs
doivent être séparés. Dans cet esprit, il s’agit d’une condition de la liberté des citoyens.

Paragraphe 1- La notion de Constitution


On peut donner de la constitution une approche matérielle ou une approche formelle. L’approche matérielle va
permettre de définir la constitution par son contenu et l’approche formelle par rapport à sa forme à laquelle est
elle adoptée.

A- La définition matérielle de la constitution


Dans cette perspective la constitution se définie donc en fonction de son contenu. Les deux définitions ne se
regroupent pas parfaitement. Une constitution c’est un ensemble de règles de transmission et d’exercices du
pouvoir politique. Que ce soit sous une forme écrite ou une forme orale. Il s’agit donc de déterminer comment
vont s’organiser les pouvoirs publics et quel va être la liste des droits et libertés des citoyens. On comprend très
bien que cette définition est imprécise car ses limites sont relativement floues. Le tout est de savoir jusqu’où on va
étendre le domaine du pouvoir politique. L’aménagement des pouvoirs : Il s’agit de déterminer comment les
pouvoirs doivent êtres organisés et également comment chacun d’eux va s’exercer. Napoléon Ier disait : ça n’est
pas parce qu’une constitution est courte qu’un régime va sombrer dans une dictature. A l’inverse il y a des
constitutions très précises. Le risque pour ces constitutions est le blocage. De ce point de vue les constitutions les
plus longue ne sont pas forcements signe de constitutions de droit.

Les constitutions doivent également inclure un certain nombre de droits et de libertés fondamentales. Ces droits
et libertés définissent les priorités d’un État. Généralement il s’agit d’une déclaration de droit. La déclaration va
énoncer quels sont des droits et libertés mais également les devoirs que le constituant va estimer comme
fondamentaux.
En fonction des différents critères (histoire, religion,…) on va voir se constituer des déclarations de droit plus ou
moins variables. Celle que l’on va considérer comme la plus ancienne aujourd’hui est la déclaration de Virginie
de 1776. La plus célèbre est la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. L’idée ce des droits
individuelles nécessitent le moins d’interventions possibles de l’État. Pour Marx la déclaration de 1789 ne sont
que des libertés formelles. Les classes prolétaires n’en bénéficiant pas dans les faits. Matériel et formel sont deux
conceptions de l’État qui vont venir s’affronter. Au delà des libertés individuelles on doit établir des libertés
collectives, c’est le cas de la DDHC de 1946 (4ème république) qui va énoncé les droits politiques, économiques,
sociaux, travail…. La réalisation de ces droits établit différent rapport de l’État. Il n’existe pas de droit absolu.
Toute liberté va connaître des limites. Le tout est de savoir comment elles vont être encadrées. Après la guerre, on
voit dans la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 qui résulte des travaux de l’ONU qu’il y a une
sorte de compromis concernant les droits et libertés fondamentales. Quelles valeurs juridiques vont avoir ces
déclarations ? Si il n’y a pas d’organe qui permet de protéger la constitution ne vaut rien.

B- La définition formelle de la constitution


C’est celle qui s’attache aux procédures, à la forme constitutionnelle d’un document. O n va qualifier un texte de
constitution à partir du moment où il a été établit par un organe différent ou dans des conditions différentes par
rapport à la loi ordinaire. On entend par constitution formelle l’ensemble des règles qui ont reçues une forme
distincte. Soit on étiquetés par un organe spécifique. Si on créé des mesures plus rigides c’est pour renforcer
l’autorité de la constitution. C’est une approche de la constitution qui est tout à fait différente. L’idée est
d’assurer la suprématie de la constitution et de la marquer par l’intervention de cet organe particulier. Un
constitution n’existe au sens formel, que si elle est écrite; il faut un texte élaborée selon une procédure et un
organes particuliers. Un instrument de stabilité de la norme, plus les procédures sont contraignantes plus il est
difficile de modifier. Ainsi au sens formel un État comme le Royaume Uni mais a un constitution au sens
matériel.
Les deux définitions ne coïncident pas toujours. Il se peut qu’il y ait des dispositions qui n’aient rien à avoir avec
les droits fondamentaux qui ont été adopté avec une forme particulière.
Exemple : 18ème et 21ème amendement aux États-Unis sur la prohibition de la consommation des boissons
alcoolisés. Ces amendements n’avaient pas de forme matérielle mais une forme formelle de la constitution.

C- Les formes de la constitutions


On va distinguer les constitutions coutumières, écrites les constitutions rigides, souples. On va essayer de classer
les constitutions afin d’en avoir une meilleur constitution. On peut dire qu’aujourd’hui la quasi-totalité des
constitutions en exercices sont des constitutions écrites. A une époque toutes les règles d’exercices et de
dévolution du pouvoir étaient établies par la coutume (règles qui reposent sur la répétition, et des règles qui vont
être établis par un accord général). Des règles écrites viennent parfois compléter la coutume (ex : l’édit de
Moulin). Il reste très peu d’États qui vont continuer à fonctionner par application coutumières (Ex : la Grande
Bretagne, l’État D’Israël). Le problème de ces constitutions coutumières est qu’elles peuvent conduire à instaurer
un doute (à partir de quand elle se met en place et à partir de quand elle va se terminer). Pour les constitutions
écrites, on peut voir s’instaurer des coutumes. Il y a toujours une part d’usage qui va s’instaurer. La constitution
ne peut pas tout prévoir et des pratiques coutumières vont peut à peut la compléter. Le contrôle de
constitutionnalité dans les États va intervenir pour vérifier si la loi est valable dans la constitution. La part de la
coutume dans les constitutions écrites tend à diminuer de manière significative.
On va considérer qu’une constitution est souple dès lors que l’on peut la modifier comme une loi ordinaire. A
fortiori on va qualifier de souple les lois coutumières. On va dire qu’une constitution est rigide lorsqu’elle est
adoptée ou modifiée selon une forme plus solennelle ou par un organe particulier ou dans des conditions plus
restrictives que la loi ordinaire ce qui renforce l’autorité de la Constitution. En fonction d’une constitution rigide
ou souple, on peut établir des degrés de protection. Plus la constitution est rigide, plus les modalités de sa
conception ou de sa modification, plus on va aller vers une stabilité de la constitution. Si elle est souple, on
pourra ajouter comme supprimer certain principe. Une constitution trop rigide risque d’arriver à un blocage. Le
toute est de trouver un degré de protection supérieur à celui à la loi ordinaire mais de ne pas trop rigidifier le
mécanisme.

Paragraphe 2 – L’établissement et la révision des constitutions


Ce sont toujours des moments important dans la vie des États. Hormis la constitution de 1993 qui n’a jamais été
appliqué et celle de 1946, toutes les constitutions ont sombré du fait de révolution ou de guerre. Une fois établi,
une constitution doit pouvoir être modifié. Soit parce que les faits l’exige, soit que cela ait pour origine la volonté
des gouvernants. L’établissement et la révisions sont deux procédures nécessitent un certain formalisme.

A. L’établissement des Constitutions


L’État est le lieu de l’institutionnalisation du pouvoir politique. Ce sont donc les détenteurs des pouvoir initiaux
du pouvoir politique qui peuvent procéder à une institutionnalisation. C’est ce que l’on appelle le pouvoir
constituant originaire. Celui-ci intervient chaque fois que se fonde un État nouveau. Un État nouveau va se créer
sur un territoire où il n’en existait pas. Une constitution peut être créé à la suite d’une fédération d’États ou
encore lorsqu’un régime vient à s’effondrer.
Le pouvoir constituant originaire est inconditionné puisque les règles ou limitations qui existaient au part avant
on été balayés. Ceux qui sont détenteur du pouvoir politique à ce moment là sont ceux qui vont disposer du
pouvoir constituant originel. Ils sont légitimes à détenir ce pouvoir parce qu’ils incarnent l’idée du pouvoir qui
vient de triompher. Reste à savoir comment ils vont procéder pour mettre en place cette constitution :

1. Hypothèse 1 : Ils peuvent décider de mettre en place la constitution qu’ils souhaitent de l’imposer au peuple.
C’est le titulaire du pouvoir politique qui va mettre en place les décisions constitutionnelles.
2. Hypothèse 2 : Le pouvoir politique va décider de renforcer sa légitimité et va remettre au peuple le soin
d’étiqueter une nouvelle constitution.

La participation du peuple à l’élaboration de la constitution peut prendre plusieurs formes :


- L’élection d’une assemblée que l’on va qualifier d’assemblée constituante qui aura pour mission d’élaborer
d’ériger une constitution. Le recourt à l’assemblée constituante est toujours un risque : il se peut que le débat
s’enlise et que l’on se retrouve temporairement sans constitution ou une constitution provisoire.
- Le peuple peut se prononcer par référendum : le pouvoir politique va ériger une constitution et il va soumettre
son projet de constitution à l’approbation du peuple.
Il demeure que quelque soit la qualité du texte adopté, le texte va tôt ou tard nécessiter des aménagements de
grande ampleur.
B. La révision des constitutions
La constitution est lue par deux forces antagonistes. Il faut une stabilité au niveau de la constitution mais il faut
aussi qu’elle puisse d’adapter. Il s’agit de pouvoir faire évoluer la constitution grâce à l’intervention du pouvoir
constituant dérivé (il s’applique à corriger, à faire évoluer le texte constitutionnel). Cette évolution peut se faire
par rajout de nouveaux textes mais aussi par suppression de certains textes. La question est de savoir quel organe
et quelle procédure doit ont respecter pour changer la constitution. De manière constitution contient les
modalités nécessaire à sa révisions. Dans les constitutions souples ça sera le même organe et la même procédure
que dans la loi ordinaire. Pour les constitutions dites rigides, un cadre sera fixé et donc l’autorité qui est en
charge du pouvoir constitutionnel dérivé ne pourra intervenir que dans les limites posées par le pouvoir
constituant originaire.
Mais cette approche a des limites : on peut procéder en deux temps : le pouvoir constituant dérivé va modifier les
procédures de révisions prévues initialement et il va retrouver toute liberté. On peut assister à toute une série de
délimitations : on peut avoir par exemple un texte qui dit que l’on ne peut pas réviser la constitution deux fois
dans la même année. La question est de savoir si toutes les dispositions de la constitution peuvent être révisées
(Par exemple sur la forme de l’État, peut-on passer d’un État fédéral à un État Unitaire). On peut aussi protéger
la forme du régime : de ne pas pouvoir transformer la constitution pour passer d’une République à une
Monarchie.
La fraude de la Constitution :La loi du 10 juillet 1940 qui par une procédure de révision a pu aboutir à établir
une république fondamentalement différente qui instauré le régime de Vichy (les pleins pouvoirs ont été donnés
au Maréchal Pétain).
Il y a 3 phases à la procédure de révision de la Constitution :
- Initiative : elle peut être soit exclusive (entre les mains d’une seule entité), elle peut être aussi partagée.
- Élaboration de la constitution. On peut avoir des procédés plus ou moins démocratiques : on peut confier
l’élaboration de la révision à un comité d’expert ou au chef de L’état. On peut aussi désigner une assemblée qui
aura pour missions d’élaborer une proposition.
- Adoption de la constitution : elle peut se réaliser le biais d’une assemblée ou de deux assemblées suite au vote à
la majorité qualifié ou par référendum par le peuple.
La révision n’est pas toujours le procédé des révisions des constitutions. Une constitution peut prendre fin suite à
des procédés non juridiques. Des procédés qui apparaissent comme une sanction contre un pouvoir considéré
comme non légitime. Un pouvoir légitime est un pouvoir désigné selon des règles constitutionnelles : c’est la
légitimité formelle. On considère légitime un pouvoir qui agit en conformité avec les principes posés par la
constitution. Dès lors qu’il y a perte de légitimité, les citoyens peuvent organiser une révolution. C’est le droit à
la résistance à l’oppression affirmé dans l’article 2 de la déclaration de 1789.

Paragraphe 3 - Le contenu des constitutions.


La constitution contient deux sortes de disposition : une liste de disposition relative au statut des gouvernants
une liste de droits et de libertés fondamentales. Les dispositions relatives au statut des gouvernants. La
constitution établit les limites de la séparation des pouvoirs entre les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires.
A- Les dispositions relatives au statut des gouvernants.
Selon une distinction théorisée par Montesquieu, on a trois grandes fonctions :
la fonction législatives/exécutive/ juridictionnelle (régler les litiges entre les différentes personnes physique ou
morale sur la base des lois et punir les infractions à la loi).

Il s’agit de savoir : Comment ces pouvoirs sont organisés ? Comment ils exercent leurs compétences ? Comment
s’organisent les rapports entre les différents organes ?
On doit définir le statut de ces trois fonctions, la durée d’un pouvoir, les garanties de leur indépendance et
connaître les titulaires de ces compétences. Il s’agit que dans une Constitution soit réglé les rapports entre les
pouvoirs. Si on ne règle pas ces rapports par le droit, on aura des crises politiques sous des pouvoirs qui voudront
aller au-delà de leur compétence.

Les Constitutions sont des documents relativement bref, en conséquence on ne va trouver que des éléments
essentiels. Les lois organiques sont des lois qui viennent compléter la Constitution comme les règlement
d’Assemblée (règle internet qui régissent chaque assemble et préside a leur fonctionnement)

B- Les déclarations de Droit


La constitution c’est l’expression d’une certaine conception de l’État, du rôle que l’État doit jouer dans la société.
Il y a dans la constitution une certaine philosophie politique. Elle s’exprime a travers un ensemble de règles
relatives à l’ensemble du pouvoir. L’agencement du pouvoir nous indique la philosophie politique du pouvoir
constituant. Il va donc s’agir pour le constituant d’énoncer un certain nombre de princeps qui sont le fondement
du modèle social.
Les déclarations de droit établissent des rapports de droit et de devoir qui doivent s’instaurer entre le citoyen et
l’État. La valeur juridique de ces déclarations de droit va dépendre de nombreux éléments. Tout d’abord, il faut se
demander où se situe la déclaration. Généralement, une constitution dans sa présentation la plus classique
apparaît ainsi : un préambule et les articles. Le préambule est généralement un exposé philosophique. Il faut que
ces déclarations aient une force normative et développe une protection des citoyens. Il faut analyser la nature et la
forme des déclarations par laquelle sont énoncés les droits et libertés. Ces droits doivent être protégés, il faut qu’il
y ait des organes juridique pour leur protection.
Une garantie de droit n’existe que si elle peut s’analyser en une prescription d’actions ou d’abstentions. La
garantie de droit doit pouvoir s’insérer dans le droit positif. Les droits et libertés de la constitution se réalisent
vraiment s’ils sont accompagnés d’un dispositif législatif.
La protection des droits et libertés : il faut des sanctions à la violation des droits et libertés énoncés dans la
constitution. Ces sanctions doit être assuré par un organe juridique en charge de leurs protection. Celui-ci est
généralement assuré par des Cours Constitutionnels.
Leur contenu a lui aussi évolué : au XVIIIème , XIXème siècle l’État était représenté comme un adversaire, les
textes de droits avaient vocation a représenter l’autonomie des individus face à l’État. Dans un deuxième temps,
on assiste plus à une nécessité collective : on passe d’un État qui était un ennemi des libertés et on a de plus en
plus eu à solliciter l’État. Les droits de seconde génération (garantie contre les risques sociaux ?) vont faire
évoluer l’État. On voit apparaître également des droits environnementaux. Il faut que les droits se complètent et
se combinent. On va être confrontés à des arbitrage.
On retrouve aussi de nos jours la notion d’État de droit avec une hiérarchie des normes et la condition que cette
hiérarchie soit préservée. Le plus important étant que la constitution soit au sommet de cette hiérarchie. Il faut
qu’un organe assure le contrôle des normes produites par les différents pouvoirs. A savoir une juridiction. Il s’agit
de savoir comment ces juridictions assurent ce contrôle.

Section 2 – L’État de droit et contrôle de constitutionnalité


On va tout d’abord essayer de définir la notion d’État de droit.
Paragraphe 1- La notion d’État de droit
C’est une notion qui s’est imposé comme incontournable dans l’esprit des constituants depuis ces dernières
décennies. Il s’agissait de mettre en place un contrôle de constitutionnalité et instaurer une garantie de la
constitutionnalité des lois. Le conseil constitutionnel est mis en place au service de l’exécutif avant tous lorsque
de sa création en 1958 afin que le parlement n’outrepasse pas ses pouvoirs. Cette suprématie de la constitution est
symbolique pour la garantie par l’État de droit. Il s’agit à travers la notion d’État de droit d’établir un rempart
contre l’arbitraire. Dès lors que le pouvoir s’exerce sans limite, ce sont les libertés des citoyens qui vont en pâtir.
L’État de droit est avant tout une idée : celle où l’action de l’État est légitime s’il obéit au droit. Cette notion
d’État de droit va reposer sur 3 idées majeures :
- La limitation du pouvoir de l’État en vue d’une plus grande protection de la liberté des individus.
- Les dictions de lois précises.
- L’établissement de tribunaux protecteurs pour les citoyens
Il faut aller au-delà de l’approche formelle de l’État de droit (norme supérieur à toutes les autres), il s’agit aussi
qu’au sommet de cette hiérarchie des normes se développe un système de droits de l’Homme et de libertés
publiques. Il faut des droits et libertés fondamentale pour compléter le dispositif de hiérarchie des normes. Il faut
fixer un cadre au fonctionnement de l’État et fixer un cadre à son action. L’État de droit n’est pas une finalité en
soit mais un instrument pour garantir les droits et liberté et donc l’exercice démocratique du pouvoir.

Paragraphe 2 – La nécessité d’un contrôle


A- Un contrôle opéré par une juridictionnel
Il faut pour cela une sécurité juridique. Il s’agit que les lois soient correctement publiés et accessibles aux
citoyens. C’est pour cela qu’il y a une codification de la loi de telle façon qu’elle soit plus accessible. Il faut éviter
l’instabilité et la prolifération de la loi. On ne peut pas envisager l’existence d’un État s’il ne s’accompagne pas de
l’instauration d’un contrôle de constitutionnalité. Il s’agit que le contrôle s’opère à tous les étages : pas seulement
entre la constitution et la loi mais entre chacun des niveaux normatif. Il y a un lien entre la fin d’un régime
dictatorial et la mise en place d’un contrôle de constitutionnalité. Étant donné que le gouvernement en place a été
élu par le peuple de manière démocratique, il est complexe de placer un organe qui vient à contrôler ce
gouvernement.

B- L’organe chargé du contrôle de constitutionnalité.


Il faut que cet organe en charge du contrôle de constitutionnalité soit une institution suffisamment forte et
indépendante pour pouvoir mener ce contrôle. Il faut que cette institution repose sur des assises textuelles
précises afin de bien réaliser sa mission. Il faut tout d’abord que l’organe qui va assurer le contrôle soit prévu par
la constitution ainsi que les compétences qu’il va exercer. Il faut également énoncer sa composition et ses
compétences. Pour que l’organe en charge du contrôle puisse l’exercer, il faut qu’il ne soit pas affilié au pouvoir
politique. Il faut que l’organe soit indépendant et impartial face au pouvoir politique. La question de
l’organisation de son indépendance va se poser en deux temps : au moment de la formation de l’organe
(comment vont être désignés ses membres) et durant l’exercice de sa fonction. Le contrôle de la constitution est
compliqué car il semble s’opposer à la légitimité démocratique. Censurer la loi c’est censurer la volonté de la
nation. C’est pour cette raison qu’en France le Contrôle de Constitutionnalité s’est imposé très tard. La
constitution c’est l’expression suprême de la souveraineté. La loi c’est l’expression de la volonté générale. L’État
de droit n’est pas une finalité mais un instrument pour garantir les droits et libertés, pour le système fonctionne
dans un système démocratique. Le contrôle de constitutionnalité est donc essentiel pour garantir l’État de droit.

C. L’organisation du contrôle de constitutionnalité.


Quel organe ? Quels sont les modalités du contrôle ?
Sur ces deux points, il y a des solutions multiples en fonction des États et des époques. Il n’y a cependant pas de
modèle idéal. Il faut que le Contrôle de Constitutionnalité soit viable et qu’il protège la constitution. Le dernier
mot appartient toujours au pouvoir constituant. La censure du contrôle de constitutionnalité n’est pas absolue. Il
y a toujours la possibilité de mettre en place un contrôle de constitutionnalité. Ce contrôle de vient finalement
pas remettre en cause la constitution mais plutôt garantir sa légitimité. Il faut que dans la constitution soit énoncé
l’organe et les modalités du contrôle. Il faut que l’organe concerné soit de nature juridictionnelle. Il n’est pas
envisageable de confier cette fonction de contrôle à un organe politique. Le contrôle de constitutionnalité va
s’opérer en droit, ce n’est pas un contrôle d’opportunité. Le contrôle ne fait que vérifier si la loi ne viole pas la
constitution, il ne vient pas se substituer au parlement. Le modèle Américain va se concrétiser essentiellement par
la Jurisprudence de la Cour suprême (l’organe juridictionnelle le plus haut placé dans la hiérarchie juridique).
Dans le modèle de type européen, la Cour Constitutionnelle est hors des hiérarchies juridictionnelles.
Droit privé : TI/TGI => C.A => Cass
Droit Public : Tribunal administratif => Cour d’Appel Administrative => Conseil d’État
Dans le modèle européen, on a une juridiction qui ne va faire qu’opérer des contrôles de constitutionnalité.
Dans le modèle américain, le contrôle de constitutionnalité est un peu noyé dans la masse du contentieux.
Cependant, dans le modèle européen, la juridiction est hors de l’appareil judiciaire.
Problème : quand la juridiction suprême (Cour de Cassation) va rendre un arrêt, celui-ci va s’imposer à toutes les
juridictions inférieures. La Cour Constitutionnelle étant extérieur à la hiérarchie des juridictions, ses décisions
vont plus difficilement s’appliquer à l’ordre juridictionnel.

Les membres de la Cour Constitutionnel


Très peu d’États ont recourt à un mode électif pour la désignation des membres. Le procédé le plus employé est
la désignation. Mais cette désignation est faite par l’autorité politique qui va avoir tendance à nommer des
personnes de son camp. Pour que la décision soit acceptée, il faut que l’organe soit le plus indépendant possible.
Une idée pour rendre le système plus impartiale : multiplier les autorités de nomination. On peut également
essayer de trouver des autorités de désignations qui sont moins marqués politiquement. On peut également
introduire conditions aux personnes désignés (ex : nécessairement un magistrat, un professeur de droit ou ne pas
nommer quelqu’un qui a exercé de fonctions politiques). Plus on pose des conditions de ce type, plus on a de
chances de limiter les effets négatifs.
L’autonomie budgétaire est un élément de l’indépendance d’une juridiction.
Les modalités du contrôle Constitutionnel :
On a une première distinction entre le contrôle par voie d’action et le contrôle par voie d’exception.
Le contrôle par voie d’action s’effectue a priori => modèle Européen
Le contrôle par voie d’exception s’effectue a posteriori => modèle Américain
Dans le contrôle par voie d’action, l’objet même de la requête c’est le contrôle de la loi au motif de son
inconstitutionnalité. Quelqu’un qui est intéressé, estime que la loi n’est pas conforme à la constitution, il va
attaque la loi devant le juge constitutionnel pour qu’il juge si la loi est constitutionnel ou non.

Le contrôle par voie d’exception a lieu en procès. On estime qu’une loi qui s’applique au litige en cours n’est pas
conforme à la constitution. On soulève ce que l’on appelle l’exception d’inconstitutionnalité.
Le contrôle a également des défauts :
- Les effectifs du Conseil Constitutionnel sont faibles, il y a un risque d’engorgement s’il y a trop de lois à
contrôler.
- Si tous les textes du Parlement sont contrôlés, les rapports Cour Constitutionnel et pouvoir législatifs seront
tendus ;
- Il y a une forme de politisation dans la saisine : si toutes les lois saisis sont déclarés inconstitutionnelles le
conseille peut bloquer le gouvernement.
- Lorsque le parlement saisit le Conseil Constitutionnel pour un contrôle a priori, il y a généralement une idée
politique derrière cette décision (empêcher une nouvelle loi d’être promulguée). Dans le cadre d’un recours à un
contrôle par voie d’exception. Si le juge saisit déclare que la loi n’est pas conforme à la constitution. La loi ne
cessera pas d’exister. On est enfermé dans les limites du litige. Une loi peut être soumise à un contrôle par voie
d’action et par voie d’exception.

Les décisions du juge Constitutionnel :


Si tout ou partie du texte n’est pas conforme à la constitution, il va renvoyer le texte pour réexaminassions. Soit
la juridiction constitutionnelle estime que les dispositions inconstitutionnelles contaminent l’ensemble du texte et
le texte ne pourra donc pas être promulgué. Soit seule une partie des dispositions séparable est
inconstitutionnelle. Soit le législateur va promulguer le texte amputé des dispositions inconstitutionnelles. Soit il
y a une réécriture de dispositions concernées.
La technique de la conformité sous réserve.

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