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Droit Public
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Plus particulièrement, la vague de démocratisation des années 1990, à contribuer à l’évolution
sémantique de la constitution( I ) et au développement du contentieux constitutionnel( II ).
Sous ce rapport, la constitution organise les pouvoirs publics composant l’État et détermine
leurs relations. La finalité est sans doute de permettre l’équilibre des pouvoirs en tant que
fondement de la liberté politique. D’ailleurs, Marcel Prélot estime que la constitution est
l’ensemble des règles qui fondent l’État dans son existence, en déterminant les formes, lui
procurent ses structures et son organisation. Dans ce cadre, la constitution fixe les
compétences des différents organes de l’État et la manière dont ils sont désignés, tout en
réglant les rapports entre les pouvoirs ( la faculté de se contrôler mutuellement). En droit
constitutionnel contemporain, la mutation est amorcée sous la plume du doyen Hauriou qui
fonde l’idée de dualité de la constitution. Il est ainsi distingué la constitution politique
consacrée à l’organisation et au fonctionnement de l’État et la constitution sociale relative aux
droits et libertés des citoyens.
Désormais, les droits et libertés sont érigés en règles juridiques soumises à l’interprétation et à
la garantie du juge. Ils s’appliquent tant dans les relations entre les pouvoirs publics et les
particuliers qu’entre les personnes privées. À la limite, les droits et libertés constituent un
nécessaire contre-pouvoir démocratique.
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B/ La constitution ,une norme suprême
La constitution apparaît selon Hans Kelsen, comme la norme suprême de l’ordre juridique
interne. Cet ordre juridique peut être représenté par une pyramide des normes. La constitution
occupe le sommet de cette pyramide tandis que les autres normes juridiques( lois, règlements)
vont occuper, selon leur rang hiérarchique, les différents étages inférieurs.
L’organisation du système normatif repose, pour une grande part sur la constitution dont le
rôle essentiel est de réguler le processus de création des normes. Après avoir causé le principe
même de leurs créations, la constitution détermine comment les normes d’un ordre juridique
donné vont être créés, c’est-à-dire et selon quelle procédure, les règles de droit seront créés ou
produite. Sous ce rapport, les normes inférieurs tirent leurs validités juridiques de la
conformité à la norme supérieure jusqu’à aboutir à la norme suprême ou constitution de l’État.
Ainsi, la constitution demeure un acte juridique qui exerce une supériorité sur les autres
normes. Mais pour être effective, elle a besoin d’une garantie juridictionnelle. C’est la mission
assignée à la justice constitutionnelle, à travers notamment la fonction d’interprète
authentique de la constitution.
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Cela nécessite que l’on soit en présence d’une juridiction dont le statut consacre
l’indépendance de ses membres.
Dans le système institué aux États Unies, la justice constitutionnelle est confiée à l'ensemble de
l’appareil juridictionnel. Il ne se distingue pas de la justice ordinaire dans la mesure où tous les
litiges, quelle que soient leur nature, sont jugés par les mêmes tribunaux. Dans ce pareil
système, la dimension constitutionnelle peut être présente dans tous les litiges et ne n’exige
pas un traitement particulier. Il a été établi par la cour suprême des États Unies à partir des
célèbres arrêts de 1803 Marbury Madison. Dans cet arrêt, la cour suprême s’est reconnu
compétente pour écarter une loi contraire à la constitution. Il s’agit d’un système défensif qui
repose sur plusieurs caractéristiques: un contrôle diffus ou décentralisé, un contrôle concret ou
incident, un contrôle par voie d’exception.
Par ces travaux Hans Kelsen a mis au point un autre système de justice constitutionnelle
( modèle européen ) fonctionnant différemment de celui des États-Unies. Le contentieux porté
devant une juridiction constitutionnelle et tout autre. Il est de nature constitutionnelle,
distincte du contentieux ordinaire. Quelle que soit sa dénomination ( Cour constitutionnelle,
tribunal constitutionnel, haute cour constitutionnelle, Conseil constitutionnel). Il est question,
d’une juridiction créée pour connaître spécialement et exclusivement du contentieux
constitutionnel, situé hors de l’appareil judiciaire ordinaire et indépendante de celui-ci. Ce
modèle offensif, inventé en Europe, présente un certain nombre de caractéristiques propres:
Un contrôle concentré, des décisions revêtues de l’autorité absolue de la chose jugée et un
contrôle par voie d’action ( un procès objectif fait à la loi ).
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A/ L’autonomie administrative et financière
Le Conseil dispose d’une autonomie administrative et financière indispensable à l’exercice de
sa mission constitutionnelle.
1/ L’autonomie administrative
L’autonomie administrative se traduit par d’importante prérogative reconnue au président du
Conseil constitutionnel.
À cet effet, il dispose d’un cabinet dont les membres, nommés par lui, comprennent
notamment un directeur de cabinet, une assistante de direction, un chargé du protocole, un
chargé de communication et d’un chauffeur.
Le Conseil constitutionnel dispose pour sa part, un secrétariat, dirigé par le greffier en chef,
d’un service d’études et de documentation ainsi que d’un service administratif et financier. Ces
différents services sont placés sous l’autorité du président du Conseil constitutionnel.
2/ L’autonomie financière
L’article 11 de la loi organique n°2016-23 du 14 Juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel
confère une autonomie financière et de gestion à l’institution. Par suite, le décret n° 2020-2318
du 4 Décembre 2020 portant règlement financier du conseil constitutionnel défini les
ressources budgétaires, les modalités de préparation et d’exécution du budget ainsi que le
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personnel chargé de son exécution.
Les recettes comprennent la dotation de l’État et les ressources additionnels autorisées par les
lois, règlements et conventions. Quand aux dépenses, elles sont réparties en crédits de
personnel, de biens et services, de transfert, et d’investissement nécessaire aux bons
fonctionnements et à la conduite de toutes les activités du conseil constitutionnels.
Le président du Conseil constitutionnel est l’ordonnateur principal du budget. Il prescrit, s’il y’a
lieu, les recouvrements. Il engage les dépenses, procèdent à leurs liquidations et à leur
ordonnancement.
Par dérogation aux dispositions du décret n°2020-978 du 30 Avril 2020 portant règlement
général sur la comptabilité publique, les opérations budgétaires sont dispensées de visa
préalable et du contrôle administratif à priori.
L’institution étant une juridiction, ces membres doivent bénéficier de garantie d’indépendance
à l’égard des autres pouvoirs publics.
I/ Le mode de nomination
Aux termes de l’article 89 de la constitution du 22 Janvier 2001 modifiée, le Conseil
constitutionnel comprend 7 membres dont un président, un vice président et 5 juges.
Les membres du Conseil constitutionnel nommés par décret sont choisi parmi:
– Les magistrats ayant exercés les fonctions de premier président de la Cour suprême, de
procureur général près la Cour suprême, de président de chambre à la Cour suprême, de
premier avocat général près la Cour suprême, le président de Cour d’appel et de procureur
général près la Cour d’appel;
– Les avocats.
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Les personnalités visées, en activité ou à la retraite doivent avoir au moins 20ans d’ancienneté
dans la fonction publique ou 20 ans d’exercice de leurs professions.
Le président de la République nomme les membres du Conseil constitutionnels dont deux sur
une liste de 4 personnalités proposées par le président de l’Assemblée nationale ( réforme de
2016). Par ailleurs, il nomme le président du Conseil constitutionnel qui a voix prépondérante.
Dans ces conditions, le choix des membres de la juridiction constitutionnelle est du ressort
exclusif du président de la République et quasiment du ressort exclusif du président de la
République sauf à satisfaire les conditions fixées à l’article de la loi organique précitée.