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Certaines de ces obligations résultent des règles sur les prix, la concurrence et le
contentieux économiques, c’est-à-dire des règles de la concurrence et du droit de la
consommation et les autres résultent de l’AUDCG.
Paragraphe 1 : Les obligations résultant des règles du droit de la consommation
Ces règles font obligations aux commerçants de réunir en liasse les originaux et les
copies des factures revêtues des mentions obligatoires, par ordre de date.
La facture est un écrit par lequel un commerçant rappelle à son client l’opération qu’il
a effectuée avec lui, détaille le montant des prestations qu’il lui a fournies et lui en
demande règlement. Obligation est faite aux vendeurs et aux prestataires de services de
délivrer des factures dans certains cas.
Les commerçants doivent conserver les copies des factures pendant une période de trois
ans à compter de la transaction.
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Les achats des produits destinés à la vente à l’état ou après transformation et les achats
pour le compte ou au profit d’un industriel ou d’un commerçant pour les besoins de son
exploitation doivent faire l’objet de factures comportant certaines mentions. De la même
manière, les prestations de service effectuées par un professionnel pour les besoins d’un
commerce ou d’une industrie doivent faire l’objet d’une facture. Quant aux acheteurs
professionnels, ils sont astreints à l’obligation de réclamer les factures, sous peine de
sanctions.
Paragraphe 2 : Les obligations résultant de l’AUDCG (articles 13 et suivants)
Aux termes de l’article 1 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable, « toute entreprise
en activité doit mettre en place une comptabilité destinée à l’information externe,
comme à son usage propre ». Au-delà de l’obligation de tenir une comptabilité, il ressort
de ce texte que la comptabilité est un instrument d’information et comme telle, elle doit
être fiable et sécurisante.
Il s’agit essentiellement de la tenue des livres de commerce dont l’importance n’est plus
à démontrer ; ils peuvent servir de preuve en cas de contestations à propos des opérations
commerciales effectuées. En dehors de cet intérêt strictement privé, il y a un intérêt
fiscal car l’administration fiscale peut vérifier les déclarations effectuées par les
commerçants en examinant les livres de commerce.
La refonte de droit comptable et du plan comptable général a notamment pour objectifs
:
▬ de donner une image fidèle de la situation et des opérations traitées eu égard aux
obligations légales de ces entreprises en matière comptable et compte tenu de leur
activité et de leur taille ;
▬ de permettre des comparaisons fiables dans le temps au sein d’une même entreprise
et dans l’espace entre entreprise ou ensemble d’entreprises ;
▬ de permettre un contrôle des comptes assurant aux associés, à l’état et aux autres
utilisateurs privilégiés (banque, prêteurs) toutes garanties de leur régularité, de leur
sincérité et de leur transparence.
Le commerçant doit disposer de documents comptables pour lui permettre de faire
l’enregistrement des traitements comptables des données relatives à son activité. La
tenue des documents ci-après est obligatoire :
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● le livre journal qui enregistre au jour le jour les opérations commerciales, effectuées
par le commençant. Il constitue la mémoire comptable de l’entreprise.
● le grand livre avec balance générale récapitulative qui regroupe l’ensemble des
comptes de l’entreprise. Il constitue en quelque sorte un répertoire des inscriptions
portées sur le livre journal.
● le livre d’inventaire qui regroupe les données de l’inventaire qui est un état descriptif
et estimatif de l’ensemble des divers états de l’actif et du passif.
Ces livres doivent être tenus sans blanc ni altération et la correction d’erreurs doit se
faire par la technique de la contre-passation d’écriture ou l’inscription en négatif des
éléments erronés, suivis de l’enregistrement exact de l’opération concernée. Ces livres
sont côtés et paraphés par le président du tribunal compétent en matière commerciale ou
les juges délégués à cet effet.
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Les livres de commerce doivent mentionner le numéro d’immatriculation au registre du
commerce et du crédit mobilier du commerçant. Les livres comptables et les pièces
justificatives doivent être conservés pendant une période de dix ans.
A côté des livres obligatoires, il y a des livres facultatifs. Ce sont des livres tenus à la
convenance du commerçant. Il s’agit par exemple du livre de caisse qui récapitule les
paiements faits ou reçus et du livre des effets à payer ou à recevoir dans lequel le
commerçant indique les traites et leurs échéances.
Les entreprises ont aussi l’obligation d’établir des états financiers de synthèse, encore
appelés états financiers annuels. Il s’agit d’un ensemble de documents comptables
élaborés par les commerçants qui « forment un tout indissociable et décrivent de façon
régulière et sincère les évènements, opérations et situations de l’exercice pour donner
une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise
». Mais cette obligation ne comporte pas les mêmes exigences ; le législateur tient
compte de la taille des entreprises pour mettre en place trois systèmes comptables. Il
s’agit du système normal de comptabilité pour les entreprises
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grande taille, du système allégé pour les entreprises de taille petite ou moyenne et du
système minimal de trésorerie pour les entreprises de très petite taille.
Selon l’article 5 AUDCG, les livres de commerce régulièrement tenus peuvent être
admis par le juge pour constituer une preuve entre commerçants ou entre
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entreprenants. Il faut cependant un certain nombre de conditions. Il faut d’une part, que
les livres soient régulièrement tenus. Il s’ensuit qu’un livre tenu en violation des règles
ne peut servir de preuve. Il faut d’autre part, que le litige à propos duquel le commerçant
prétend se servir de ce livre l’oppose à un autre commerçant ou entreprenant.
Que se passe-t-il lorsqu’il s’agit d’une contestation opposant un commerçant ou
entreprenant à un non commerçant ou entreprenant ? Il ne fait pas de doute que le
commerçant ou l’entreprenant ne peut pas utiliser ses livres contre un non commerçant
ou entreprenant. En revanche, la jurisprudence a toujours admis la possibilité pour les
civils d’opposer au commerçant les livres que celui-ci a tenus.