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Semestre : 4
Séance 2
Le droit commercial régit les opérations juridiques accomplies par des commerçants
entre eux ou avec leurs clients et se rapportant à l'exercice du commerce. Il oscille entre
conception subjective et objective. Suivant une conception subjective, le droit commercial est
un droit des commerçants. Suivant une conception objective, le droit commercial est le droit
des actes de commerce. Ces deux approches sont en réalité complémentaires. Si les actes de
commerce sont ordinairement passés par des commerçants, ils sont parfois inopinément
accomplis par des non-commerçants. Le droit commercial contemporain est le fruit d'une
conception dualiste.
Dans le code commerce marocain, les actes de commerce occupe une place centrale dans
les articles 6 et 7. Cependant, le code se contente d’énumérer les actes de commerce et les
activités commerciales, sans donner de définition susceptibles d’appréhender l’ensemble des
actes de commerce. En l’absence de définition légale, on peut définir l’acte de commerce
comme étant un acte juridique ou fait juridique soumis aux règles du droit commercial en
raison de sa nature, de sa forme ou en raison de la qualité de commerçant de son auteur
Dans le système juridique marocain, l'acte de commerce désigne une catégorie d´actes
juridiques soumis du fait de leur nature, de leur forme et/ou des personnes qui les réalisent,
aux dispositions du droit commercial.
Selon l’article 6 du code de commerce marocain sont commerçants ceux qui exercent
des actes de commerce et en font « leur profession habituelle ou professionnelle ». On peut
donc déduire du texte que si la réalisation d’actes de commerce est nécessaire à la qualité de
commerçant, elle doit être assez fréquente et durable pour atteindre la dimension d’une
véritable activité professionnelle. Les actes de commerce sont pour l’essentiel des actes
accomplis par les commerçants dans l’exercice de leur commerce. Traditionnelle on distingue
trois catégories d’actes de commerce : D’abord, les actes de commerce par nature (§1),
ensuite, les actes de commerce par la forme (§2), et enfin les actes de commerce par
accessoire (§3).
C’est la commercialité de l’activité qui confère à chacun des actes qui la compose le
caractère commercial et la qualité de commerçant à ceux qui les accomplissent. Il y a ici là
deux aspects d’une même réalité et qui sont indivisible. En effet, il n’y a pas d’activité
commerciale sans actes de commerce, et il n’y a pas d’actes de commerce sans activité
commerciale. . Les actes de commerce par nature sont énumérés aux articles 6 et 7 du code
de commerce. Ainsi on distingue:
- l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en naturesoit après
les avoirs travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
- le transport ;
- la domiciliation.
Constitue une activité commerciale l’achat pour revendre. Ainsi lorsque les biens
sont acquis dans la perspective de les revendre en réalisant un bénéfice, nous sommes en
présence d’une activité de nature commerciale. Cependant, l’achat pour revendre suppose
3 éléments,à savoir un achat, une revente et un but spéculatif.
B. L’activité de production
Il s’agit de l’industriel qui achète des matières premières et vend des produits finis
ou semi-finis. Contrairement au commerçant qui spécule sur la différence entre le prix
d’achat et de vente, l’industriel transforme la matière première et établit le prix de vente en
tenant compte de ses frais d’installation et de main-d’œuvre.
C. L’activité de services
Comme leur nom l'indique, ces actes ont une nature commerciale à raison de leur
forme, quels que soient leur objet et la personne qui les accomplit. On conçoit qu'ils
constituent une catégorie à part dans la mesure où ils ne correspondent en effet à aucune
activité définie. Le code de commerce marocain envisage deux actes de commerce par leur
forme : d’une part la lettre de change et d’autre part la société commerciale par la forme. Le
code de commerce marocain présume de manière irréfragable que ces actes sont toujours
commerciaux quel que soit leur objet ou la personne qui les accomplit. Il s’agit des
instruments utilisés par les commerçants et les sociétés commerciales par la forme.
A. La lettre de change
L’article 9 alinéa 1er du code de commerce marocain répute actes de commerce par
la forme « la lettre de change ». Instrument juridique du commerce, la lettre de change,
régie par les articles 159 et suivants du code de commerce, est un écrit constituant un titre
de paiement et de crédit par lequel une personne, appelée tireur, donne l’ordre à une autre
personne, le tiré, de payer une somme déterminée à l’ordre d’une tierce personne, le
bénéficiaire. Il s’agit donc d’un acte juridique qui est commercial quelle que soit la
personne qui le signe. La règle s'explique par l’origine de la lettre de change, qui est une
technique créée par les commerçants et en principe utilisée par les commerçants. Ainsi, en
signant une lettre de change, un non commerçant entre dans une opération commerciale, et
se soumet donc au droit commercial. Par conséquent on est par la lettre de change en
présence d’un acte de commerce par la forme. La présomption de commercialité de la lettre
de change est irréfragable. Le signataire de la lettre ne peut échapper à la compétence des
tribunaux de commerce.
Parmi les formes juridiques, en droit marocain, certaines sociétés ont dés l’origine
un caractère commercial. La commercialité par la forme de certaines sociétés commerciales
résulte des termes de la loi n°17-95 et la loi n°5-95 selon lesquelles « sont commerciales à
raison de leur forme et quel que soit leur objet », les sociétés anonymes, sociétés en nom
collectif, sociétés en commandite simple et par actions, et les sociétés à responsabilité
limitée. L’immatriculation au registre de commerce de ces personnes morales leur confère
automatiquement la qualité de commerçant. Tous les actes relatifs à la création, au
fonctionnement et à la dissolution d’une société commerciale par la forme sont en principe
des actes de commerce. Il en résulte donc que la commercialité formelle rejaillit sur tous les
actes qu’accomplissent ces sociétés durant leur existence.
Ensuite, en matière de preuve lorsque l’acte est commercial entre les deux parties, le
principe est selon l’article 334 du code de commerce celui de la liberté de la preuve.
2. L’acte de commerce ne doit pas être obligatoirement écrit ni être réalisé en double
exemplaire ;
En matière de prescription, qui est un mode d’extinction des obligations qui prive le
créancier d’agir contre le débiteur, le délai en matière commerciale est selon l’article 5
du
§2. Les actes de commerce à l’égard d’une seule partie : les actes mixtes