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Le commerce est l’une des plus anciennes activités de l’humanité. Après la première grande
révolution qu’a été l’agriculture, le seul problème des hommes n’a plus été, comme l’ont
montré les historiens, de se nourrir, mais d’échanger toutes sortes de biens et de services
pour améliorer leur condition. Avec le développement des relations commerciales, le besoin
d’adopter des règles capables d’en sécuriser et d’en favoriser l’exercice est devenu peu à
peu nécessaire. Le droit a ainsi naturellement accompagné l’histoire du commerce.
L’évolution des règles commerciales ne fut pas soudaine. Ce n’est qu’après une longue
période pendant laquelle l’encadrement du commerce a été le fait des commerçants eux-
mêmes, que des usages puis des coutumes et enfin des règles écrites ont été adoptées. Les
textes anciens, dont certains sont parvenus jusqu’à nous, ont été élaborés au gré des
besoins, des nécessités, des évolutions et des contraintes de chaque époque et ne se sont
fixés qu’après de nombreux perfectionnements. Au début du XIXe siècle, le Code de
commerce finira par faire œuvre commune ; avec lui une nouvelle discipline juridique, le
droit commercial, naîtra.
Georges Ripert Introduisant son traité de droit commercial, se demandait ce « que doit être
le droit commercial ». Si les discussions qui ont animé la doctrine sur l’intérêt d’instituer un
droit propre aux activités commerciales se sont apaisées, d’autres controverses, soutenues
aujourd’hui par le développement du commerce électronique et les besoins d’encadrement
qu’il suscite, sont apparues pour savoir s’il ne faudrait pas créer un ensemble plus vaste
capable à la fois de mieux rendre compte et d’intégrer l’ensemble des règles applicables à la
vie commerciale.
La définition du droit commercial
La définition que les lexiques juridiques donnent généralement du droit commercial tient en
peu de mots : il s’agit du droit applicable aux commerçants et aux actes de commerce Cette
définition contient deux conceptions différentes du droit commercial. Il est le droit « des
commerçants » ; autrement dit l’ensemble des règles applicables aux personnes qui font de
l’activité commerciale leur profession.
Cette vision subjective est ancrée dans l’histoire ; dès l’origine, il a été un droit élaboré à la
fois « par et pour les marchands ».
Le droit commercial est le droit « des actes de commerce ». Cette conception objective,
étend son champ d’application. Ce ne sont plus les personnes commerçantes qui en
délimitent le domaine, mais la nature des actes réalisés. Il concerne les personnes non
commerçantes dès lors qu’elles réalisent des actes que la loi considère comme étant des
actes de commerce. Il intervient avec comme objectif premier d’assurer un minimum
d’ordre, de sécurité d’honnêteté entre les professionnels du commerce. L’allégement des
procédures et l’assouplissement des contraintes formelles qui entravaient la rapidité du
commerce.
1-Les sources écrites Il existe les sources nationales et les sources internationales.
A- Les sources nationales
a. Aspect subjectif Cet aspect est lié à: - La fonction est la profession exercée par le
commerçant, c’est-à-dire un droit réservé à des personnes dédiées aux opérations de
commerce. Les actes de commerce ne peuvent être effectués par des non
commerçants. Tous actes de commerçants sont commerciaux par le seul fait qu’ils
interviennent à l’occasion de l’activité commerciale. Le droit commercial est celui des
commerçants et entreprises commerciales.
b. Aspect objectif l’élément essentiel c’est l’acte de commerce indifféremment de la
personne qui l’exerce. Toute personne peut réaliser des actes de commerce
indistinctement de sa qualité. Les actes de commerce sont énumérés aux articles 6,
7, 8, 9 et 10 de la loi 15-95 formant code de commerce marocain. Selon la conception
objective le droit commercial c’est le droit des contrats et des obligations
commerciales. L’acte commercial est caractérisé selon son objet (achat-vente), ou
bien par la forme de l’achat (lettre de change). Le droit marocain a adopté une
conception objective, parce que l’acte commercial sert de fondement quelque soit la
personne qui effectue cet acte.
A. Les actes de commerce par la forme : - Il s’agit d’actes de commerce qui pris isolement
sont toujours commerciaux à raison de leur forme ou de leur objet et ce quelle que soit
la personne qui les accomplisse. -Ils sont réputés actes de commerce par la loi
ex. la lettre de change elle est commerciale nonobstant son objet civil ou commercial et sans
voir la qualité de celui qui appose sa signature. En revanche le billet à ordre est réputé acte
de commerce, même souscrit par un non commerçant, lorsqu’il résulte d’une transaction
commerciale.
Sont expressément déclarées commerciales «à raison de leur forme», la société en nom
collectif, la société en commandité la société à responsabilité limitée, et la société anonyme.
B –Les actes de commerce par accessoire sont réputés actes de commerce les faits et actes
réalisés ou souscrits par un commerçant « à l’occasion de son commerce » art. 10. Ainsi, un
acte de nature civil est regardé comme commercial, lorsqu’il a lieu pour les besoins ou à
propos de l’exercice d’un commerce. Exemple: un épicier achète une camionnette en vue
d'effectuer des livraisons. L'achat est un acte civil par nature et pourtant cet achat devient
un acte de commerce par accessoire car cet acte est accompli par le commerçant dans le
cadre de son activité commerciale. L'acte civil dégénère en acte de commerce.
Il existe deux conditions pour que la théorie de l’accessoire commercial s’applique.
- Les actes concernés doivent être accomplis par un commerçant et peut importer que
l’autre partie ait ou non la qualité. -Ces actes doivent se rattacher à l’activité commerciale
principale de leur auteur pour vue qu’ils en soient le complément.
C- Les actes mixtes
- Un acte mixte est un acte conclut entre un commerçant et un non commerçant qui
présente un caractère commercial pour l’une des parties et un caractère civil pour l’autre
partie. - Les actes mixtes ne représentent pas une quatrième catégorie d’acte de commerce -
Le code de commerce dispose que les règles du droit commercial s’appliquent à la partie
pour qui l’acte est commercial ; elles ne peuvent être opposées à la partie pour qui l’acte est
civil, sauf disposition spéciale contraire (art.4).
Un cultivateur vend sa récolte à un négociant qui l’achète pour la revendre. Ainsi, l’acte est
civil pour le cultivateur et commercial pour le négociant. En cas de litige le négociant ne
pourra citer le cultivateur que devant la juridiction civile, tandis que le cultivateur, s’il est
demandeur, pourra citer le négociant à son choix devant la juridiction civile ou commerciale.
Principes généraux de l’acte de commerce
Un acte de commerce n’est considéré en tant que tel que si les éléments suivants sont
présents :