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Introduction

Le commerce est l’une des plus anciennes activités de l’humanité. Après la première grande
révolution qu’a été l’agriculture, le seul problème des hommes n’a plus été, comme l’ont
montré les historiens, de se nourrir, mais d’échanger toutes sortes de biens et de services
pour améliorer leur condition. Avec le développement des relations commerciales, le besoin
d’adopter des règles capables d’en sécuriser et d’en favoriser l’exercice est devenu peu à
peu nécessaire. Le droit a ainsi naturellement accompagné l’histoire du commerce.
L’évolution des règles commerciales ne fut pas soudaine. Ce n’est qu’après une longue
période pendant laquelle l’encadrement du commerce a été le fait des commerçants eux-
mêmes, que des usages puis des coutumes et enfin des règles écrites ont été adoptées. Les
textes anciens, dont certains sont parvenus jusqu’à nous, ont été élaborés au gré des
besoins, des nécessités, des évolutions et des contraintes de chaque époque et ne se sont
fixés qu’après de nombreux perfectionnements. Au début du XIXe siècle, le Code de
commerce finira par faire œuvre commune ; avec lui une nouvelle discipline juridique, le
droit commercial, naîtra.
Georges Ripert Introduisant son traité de droit commercial, se demandait ce « que doit être
le droit commercial ». Si les discussions qui ont animé la doctrine sur l’intérêt d’instituer un
droit propre aux activités commerciales se sont apaisées, d’autres controverses, soutenues
aujourd’hui par le développement du commerce électronique et les besoins d’encadrement
qu’il suscite, sont apparues pour savoir s’il ne faudrait pas créer un ensemble plus vaste
capable à la fois de mieux rendre compte et d’intégrer l’ensemble des règles applicables à la
vie commerciale.
La définition du droit commercial
La définition que les lexiques juridiques donnent généralement du droit commercial tient en
peu de mots : il s’agit du droit applicable aux commerçants et aux actes de commerce Cette
définition contient deux conceptions différentes du droit commercial. Il est le droit « des
commerçants » ; autrement dit l’ensemble des règles applicables aux personnes qui font de
l’activité commerciale leur profession.
Cette vision subjective est ancrée dans l’histoire ; dès l’origine, il a été un droit élaboré à la
fois « par et pour les marchands ».
Le droit commercial est le droit « des actes de commerce ». Cette conception objective,
étend son champ d’application. Ce ne sont plus les personnes commerçantes qui en
délimitent le domaine, mais la nature des actes réalisés. Il concerne les personnes non
commerçantes dès lors qu’elles réalisent des actes que la loi considère comme étant des
actes de commerce. Il intervient avec comme objectif premier d’assurer un minimum
d’ordre, de sécurité d’honnêteté entre les professionnels du commerce. L’allégement des
procédures et l’assouplissement des contraintes formelles qui entravaient la rapidité du
commerce.

I– Les sources du droit commercial


Le monde des affaires évolue sans cesse ; pour cela il n’est pas possible de compter
uniquement sur les sources écrites. Les sources non écrites constituent l’essentiel de
l’origine du droit commercial.

1-Les sources écrites Il existe les sources nationales et les sources internationales.
A- Les sources nationales

a) Le D.O.C. (Dahir formant code des obligations et contrats du 12 août1913) est


l’équivalent du code civil et constitue ce qu'on appelle le droit commun. Ce sont ses
règles qui s’appliquent quand il y a un vide en matière commerciale et quand aucune
règle commerciale n’est prévue.
b) Le Code de commerce Il s’agit du Code de commerce (dahir n°1-96-83 du 1er août
1996) portant promulgation de la loi 15/95 formant Code de commerce
B- Les sources internationales
Il s’agit des conventions internationales qui constituent une source fondamentale du droit
commercial. Exemple: Les traités internationaux ratifiés par le Maroc tels que ceux sur les
transports maritimes, ferroviaire, routier et aérien; les accords du GATT; les conventions
internationales, etc... Ces conventions peuvent être établies entre deux Etats ou entre un
Etat et un groupement de pays; ce sont les conventions bilatérales (par exemple l’Accord
d’association entre le Maroc et l’UE). Le droit commercial provient aussi de sources non
écrites. Il s’agit des usages, de la jurisprudence et de la doctrine.
2- Les sources non écrites
A- Les usages du commerce Ils sont la source fondamentale du droit commercial. Ce sont
des règles coutumières, qui ne sont inscrites dans aucun texte mais que la pratique a
inventées et qui sont admises de manière tacite par les commerçants. Ce sont des pratiques
qui créent des règles par la force de l’habitude professionnelle, à côté du Code du
commerce.
A propos de l’usage, il faut qu’il soit: - Largement répandu dans le milieu social, dans une
profession, dans une localité; - constant, c'est-à-dire qu’il ait eu une certaine durée; -
considéré comme ayant une force obligatoire par la population qui l’adopte.
Les usages constituent une source importante du droit commercial et du droit des affaires.
En droit international, les usages aboutissent à une unification des pratiques plus rapides
que si l’on devait attendre la conclusion et l’entrée en vigueur d’une convention
internationale. Les relations habituelles entre membres d’une même profession ou entre
clients et fournisseurs donnent naissance à ces usages. On peut donner comme exemple les
usages concernant les modalités et les modes de paiement, les délais de livraison, la charge
des frais de courtage et leur taux, les risques des défauts des marchandises, etc …
B- La doctrine C'est l'ensemble des écrits portant les interprétations et les opinions des
juristes (les universitaires, les avocats, les magistrats, etc.) et publiés sous forme d'ouvrages
ou d'articles dans les revues juridiques. La doctrine a pour rôle d'éclairer le législateur (à
l'occasion de l'élaboration des textes) et les tribunaux (lors de l'application de la loi).
C- La jurisprudence La jurisprudence est la solution donnée par l’ensemble de décisions
rendues par les juridictions sur une question de droit. En matière commerciale, elle joue un
rôle considérable puisque c’est aux tribunaux qu’il revient d’interpréter les lois et les
contrats conclus entre commerçants, de fixer les usages auxquels ils se réfèrent, de
déterminer le statut des institutions nouvelles créées par la pratique.

3- Objet du droit commercial


Le droit commercial relève de deux aspects; subjectifs et objectifs.

a. Aspect subjectif Cet aspect est lié à: - La fonction est la profession exercée par le
commerçant, c’est-à-dire un droit réservé à des personnes dédiées aux opérations de
commerce. Les actes de commerce ne peuvent être effectués par des non
commerçants. Tous actes de commerçants sont commerciaux par le seul fait qu’ils
interviennent à l’occasion de l’activité commerciale. Le droit commercial est celui des
commerçants et entreprises commerciales.
b. Aspect objectif l’élément essentiel c’est l’acte de commerce indifféremment de la
personne qui l’exerce. Toute personne peut réaliser des actes de commerce
indistinctement de sa qualité. Les actes de commerce sont énumérés aux articles 6,
7, 8, 9 et 10 de la loi 15-95 formant code de commerce marocain. Selon la conception
objective le droit commercial c’est le droit des contrats et des obligations
commerciales. L’acte commercial est caractérisé selon son objet (achat-vente), ou
bien par la forme de l’achat (lettre de change). Le droit marocain a adopté une
conception objective, parce que l’acte commercial sert de fondement quelque soit la
personne qui effectue cet acte.

4- Les actes de commerce par nature


sont ceux énumérés dans le code de commerce. (la loi n°15-95) Leur simple nature fait
présumer le caractère commercial de l’acte. la jurisprudence a ajouté 2 conditions pour
qu’un acte de nature commerciale soit un acte de commerce: ⮚ réaliser un profit
pécuniaire; ⮚ l’acte doit être répété : notion d’habitude
Selon l’article 6 du code de commerce marocain (laloi15-95) les actes de commerce par
nature sont : - achat de meubles corporels (automobiles, avions, navires, livres, mobilier
d’un logement) ou incorporels (créances, les brevets, les obligations émises par les sociétés,
les clientèles, le droit au bail) en vue de les revendre soit en nature soit après les avoir
travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer;
- La location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location; -
Acheter pour revendre: c’est la transaction par laquelle une personne achète un bien
immeuble (appartement, usine…) pour le revendre dans l’ état où il se trouve ou après
transformation;
- La recherche et l’exploitation des mines et carrières; - L’activité industrielle ou
artisanale; - Le transport; - La banque, le crédit et les transactions financières; - Les
opérations d’assurances à primes fixes; - Le courtage, la commission et toutes autres
opérations d’entremise; - L’exploitation d’entrepôts et de magasins généraux; - L’imprimerie
et l’édition quels qu'en soient la forme et le support; - Le bâtiment et les travaux publics; -
Les bureaux et agences d’affaires, de voyages, d’information et de publicité; - La fourniture
de produits et services; - L’organisation des spectacles publics
- La vente aux enchères publiques; - La distribution d’eau, d’électricité et de gaz; - Les
postes et télécommunications; - Les opérations portant sur les navires et les aéronefs et
leurs accessoires ou se rattachent à leur exploitation ou au commerce maritime et aérien.
Sont généralement tenus pour commerciaux les actes de toutes activités pouvant être
assimilée à celles visées aux articles 6 et 7 précités.

5- Les actes de commerce par rattachement


Se sont les actes qui doivent leur commercialité à une déclaration de la loi ou à un effet de
cohérence.

A. Les actes de commerce par la forme : - Il s’agit d’actes de commerce qui pris isolement
sont toujours commerciaux à raison de leur forme ou de leur objet et ce quelle que soit
la personne qui les accomplisse. -Ils sont réputés actes de commerce par la loi
ex. la lettre de change elle est commerciale nonobstant son objet civil ou commercial et sans
voir la qualité de celui qui appose sa signature. En revanche le billet à ordre est réputé acte
de commerce, même souscrit par un non commerçant, lorsqu’il résulte d’une transaction
commerciale.
Sont expressément déclarées commerciales «à raison de leur forme», la société en nom
collectif, la société en commandité la société à responsabilité limitée, et la société anonyme.
B –Les actes de commerce par accessoire sont réputés actes de commerce les faits et actes
réalisés ou souscrits par un commerçant « à l’occasion de son commerce » art. 10. Ainsi, un
acte de nature civil est regardé comme commercial, lorsqu’il a lieu pour les besoins ou à
propos de l’exercice d’un commerce. Exemple: un épicier achète une camionnette en vue
d'effectuer des livraisons. L'achat est un acte civil par nature et pourtant cet achat devient
un acte de commerce par accessoire car cet acte est accompli par le commerçant dans le
cadre de son activité commerciale. L'acte civil dégénère en acte de commerce.
Il existe deux conditions pour que la théorie de l’accessoire commercial s’applique.
- Les actes concernés doivent être accomplis par un commerçant et peut importer que
l’autre partie ait ou non la qualité. -Ces actes doivent se rattacher à l’activité commerciale
principale de leur auteur pour vue qu’ils en soient le complément.
C- Les actes mixtes
- Un acte mixte est un acte conclut entre un commerçant et un non commerçant qui
présente un caractère commercial pour l’une des parties et un caractère civil pour l’autre
partie. - Les actes mixtes ne représentent pas une quatrième catégorie d’acte de commerce -
Le code de commerce dispose que les règles du droit commercial s’appliquent à la partie
pour qui l’acte est commercial ; elles ne peuvent être opposées à la partie pour qui l’acte est
civil, sauf disposition spéciale contraire (art.4).
Un cultivateur vend sa récolte à un négociant qui l’achète pour la revendre. Ainsi, l’acte est
civil pour le cultivateur et commercial pour le négociant. En cas de litige le négociant ne
pourra citer le cultivateur que devant la juridiction civile, tandis que le cultivateur, s’il est
demandeur, pourra citer le négociant à son choix devant la juridiction civile ou commerciale.
Principes généraux de l’acte de commerce
Un acte de commerce n’est considéré en tant que tel que si les éléments suivants sont
présents :

1- la spéculation l’acte de commerce se caractériserait par la recherche d’un profit,


l’intention spéculative. C’est l’action de prévoir les fluctuations du prix d'un ou de
plusieurs actifs, et ensuite d'effectuer un achat ou une vente, afin de réaliser un
profit. Mais, le critère de la spéculation ne semble pas à lui seul suffisant,
nombreuses entreprises de nature civile ont un but lucratif (avocats, médecins,
architectes, experts comptables,) ou les sociétés civiles ou agricoles.
2- la circulation l’acte de commerce sert d’intermédiaire dans l’opération de circulation
des biens et des richesses. Il est exclu de la circulation le premier acte de la chaine de
production et l’achat pour la consommation ou la conservation. L’acte de commerce
serait un acte d’entremise dans la circulation des richesses : c’est un peu large car ça
englobe la catégorie des promoteurs immobiliers qui ne font pas partie de l’activité
commerciale (raisons historiques) ; et un peu restrictif car exclue les activités de
consommations et certaines de production qui font partie des actes de commerce.
3- L’entreprise : Le vocable "Entreprise « désigne à la fois une organisation, et un
contrat. L’acte de commerce serait l’acte qui émane d’une entreprise, c’est à-dire
d’une organisation structurée qui agit à titre professionnel. Là aussi ce critère a ses
défauts : la notion d’entreprise existe aussi en droit civil, donc critère trop vaste.
Ainsi, on pourrait définir l’acte de commerce comme étant un acte d’entremise dans la
circulation des richesses, accompli par une entreprise et effectué avec l’intention de réaliser
un profit pécuniaire.

II. L’exercice du commerce


C’est la pratique du commerce qui fait le commerçant sous la double condition générale
qu’elle constitue une véritable activité sous tendue par la capacité juridique requise.
1-La profession commerciale Une des conditions requises pour devenir commerçant est
l'activité exercée : le commerçant doit accomplir des actes de commerce à titre habituel et
en faire son activité principale. Donc, il y’a activité, habitude et profession qui sont les
caractéristiques de la commercialité. A ces paramètres s’ajoute la recherche de lucre.
2. La capacité commerciale
C’est l'aptitude définie par la loi de conclure un acte juridique valable ayant pour
conséquence d'engager la responsabilité de celui qui le souscrit dans le cas où il
n'exécuterait pas les obligations mises à sa charge par le contrat et qui, en conséquence,
engage son patrimoine.
La capacité commerciale est déterminée par les règles du statut personnel marocain. - Un
mineur peut bénéficier d’une telle capacité soit par l’effet d’une autorisation spéciale soit
par une déclaration anticipée de majorité : l’une et l’autre doivent être inscrites au registre
de commerce (art. 13). - Un étranger est réputé majeur pour exercer le commerce au Maroc
en atteignant vingt ans révolus. - Lorsqu'un étranger n'a pas l’âge de majorité requis par la
loi marocaine et qu'il est réputé majeur par sa loi nationale, il ne peut exercer le commerce
qu’après autorisation du président du tribunal du lieu où il entend exercer et inscription de
cette autorisation au registre du commerce. - La femme mariée n’a pas besoin d’autorisation
préalable de son mari pour exercer le commerce et toute convention contraire est
considérée comme nulle. - Il faut distinguer l’incapacité de faire le commerce et
l’incompatibilité qui peut exister entre la pratique d’un commerce et l’exercice de certaines
professions (interdiction faite aux fonctionnaires, magistrat, notaire…). - Il ne faut pas
confondre incapacité et interdiction de faire le commerce prononcé comme sanction
accessoire à certaines infractions, ou attachées par la loi à certains faits (commerçant
défaillant déchu). -Toute personne qui, en dépit d’une interdiction, d’une déchéance ou
d’une incompatibilité, exerce habituellement une activité commerciale, est réputée
commerçant (art.11).
3. l’exclusion de la qualité de commerçant
a) - L’agriculture : Les activités agricoles (agriculteur, forestier et viticulteur) ont un
caractère civil, par conséquent l’agriculteur qui vend sa récolte n’est pas un commerçant.
L’agriculteur peut, s’il exerce une activité secondaire, bénéficier de la double qualité
d’agriculteur et de commerçant.
b) - L’artisanat : un artisan est premièrement un travailleur autonome, deuxièmement c’est
une personne qui vit du produit de son travail manuel. Il se distingue du commerçant qui
possède une entreprise de manufacture.
c) - Les professions libérales : sont celles au titre desquelles un professionnel fournit une
prestation personnelle de nature intellectuelle adaptée à la situation de son client. Ces
professions sont régies par des statuts particuliers. Elles ont pour point commun de présenter
un caractère civil. Cela emporte deux conséquences :
- Les membres des professions libérales ne bénéficient pas des procédures collectives du droit
commercial
- Le caractère civil de la clientèle libérale pose la question de sa cessibilité (de sa vente)
4. Que confère la qualité de commerçant ?
La qualité de commerçant est caractérisée par des éléments qui sont :
Le patrimoine, le nom et le domicile.
a- Le patrimoine: l’unité de patrimoine signifie que l’activité professionnelle et l’activité
domestique sont concentrées chez le commerçant personne physique.
b- Le nom: le commerçant peut utiliser son nom à des fins commerciales, ce qui constitue un
élément du fonds de commerce.
c- Le domicile: il est déterminé par le critère familial (habitation habituelle), et le critère
professionnel ( c’est le centre des affaires et des intérêts)
5. Les obligations du commerçant
L’exercice de la profession de commerçant astreints ceux qui la pratique à certaines
obligations comme elle leur offre certains droits. Bien souvent on se trouvera face à des
obligations qui sont celle de tous les professionnels. Parmi ces obligations : une publicité
statutaire (immatriculation au registre du commerce); la tenue d’une comptabilité descriptive
et l’ouverture d’un compte bancaire ou postal.
a- La publicité statutaire
L’inscription au registre du commerce à lieu par l’immatriculation au registre du commerce,
d’inscriptions modificatives ou de radiation
• Qui doit s’immatriculer au RC ?
Tous les commerçants personnes physiques qui exercent une activité commerciale, les
sociétés commerciales, mais aussi les sociétés civiles et les GIE.
b - Le Registre de Commerce
C’est un support de publicité destiné à faire connaitre l’existence, les caractéristiques et le
devenir des établissements de commerce, en fournissant tous renseignements par voie de
copie ou d’extrait certifié des inscriptions qui y sont portées.
Il donne lieu à deux originaux :
- Un registre local tenu au greffe du tribunal de commerce.
- Un registre central et public tenu par l’administration en vue : de centraliser, pour l’ensemble
du Royaume, les renseignements portés dans les registres locaux, et d’en assurer la
communication par voie de certificat.
-Toute personne physique ou morale immatriculée au registre du commerce est présumée,
sauf preuve contraire, avoir la qualité de commerçant avec toutes les conséquences qui
découlent de cette qualité
C - L’immatriculation
- Obligation de le faire dans les trois mois de l’ouverture de l’établissement commercial ou
l’acquisition du fonds de commerce, des succursales ou agences
- Caractère personnel
-Toute personne physique immatriculée est présumée avoir la qualité de commerçant et
bénéficie donc du statut de commerçant,
- Les commerçants personnes physiques doivent mentionner dans leur déclaration
d’immatriculation :
⮚Nom et prénom et l’adresse personnelle du commerçant,
• Numéro de sa carte d’identité nationale,
• Carte d'immatriculation pour les étrangers résidents,
• Numéro du passeport ou de toute autre pièce d’identité en tenant lieu pour les
étrangers non-résidents,
• Le nom sous lequel il exerce le commerce et, s'il y a lieu, son surnom ou son pseudonyme ;
• Date et le lieu de naissance ;
• S'il s'agit d’un mineur ou d’un tuteur testamentaire ou datif exploitant les biens du mineur
dans le commerce, l’autorisation qui leur a été donnée en vertu des dispositions légales
en vigueur ;
• Le régime matrimonial du commerçant étranger ;
• L’activité effectivement exercée ;
• Le lieu où est situé le siège de son entreprise ou son principal établissement et le lieu des
établissements qui en relèvent situés au Maroc ou à l’étranger, ainsi que le numéro
d’inscription au rôle des patentes ;
• Les indications sur l’origine du fonds de commerce ;
• L’enseigne, s'il y a lieu, et l’indication de la date du certificat négatif délivré par le
registre central du commerce ;
• Les nom et prénom, date et lieu de naissance ainsi que la nationalité des fondés de
pouvoirs ;
• La date de commencement d’exploitation ;
• Les établissements de commerce que le déclarant a précédemment exploités ou ceux
qu'il exploite dans le ressort d’autres tribunaux.
d. Les inscriptions modificatives
Tout changement ou modification se rapportant aux faits dont l'inscription sur le registre du
commerce est prescrite par les articles 42 à 48 doit faire l'objet d'une demande d'inscription
modificative (art.50).
• Les radiations
S’imposent à l ’occasion d’une cessation d’activité ou du décès du commerçant ou d’une
dissolution.
Elle est faite soit sur demande de l’intéressé soit d’office.
L'assujetti ne peut être rayé des rôles d'imposition à l'impôt des patentes afférents à
l'activité pour laquelle il est immatriculé, qu'en justifiant au préalable de la radiation du
registre du commerce.
Toute personne physique ou morale immatriculée au registre du commerce est présumée,
sauf preuve contraire, avoir la qualité de commerçant avec toutes les conséquences qui
découlent de cette qualité.
6- Obligation de comptabilité
La tenue d’une comptabilité se traduit par :
- Des écritures et des transcriptions en chiffres des différents mouvements qui affectent les
éléments actifs et les passifs du patrimoine de l’entreprise.
La tenue d’une comptabilité a un triple objectif :
- Mode de preuve usuel des opérations commerciales ;
- Surveillance des opérations commerciales ;
- Moyen d’information sur la situation patrimoniale et financière de L’entreprise.
a. Les exigences comptables
(La loi n °9-88 relative aux obligations comptables des commerçants (B.O. 30 décembre 1992)
Tout commerçant doit ainsi tenir trois livres comptables d’enregistrement :
• -Le livre journal qui enregistre les mouvements affectant le patrimoine de l’entreprise,
opération par opération et jour par jour ;
• -Le grand livre où les écritures du livre journal sont recopiées mais cette fois dans des
comptes différents ;
• -Le livre d’inventaire qui regroupe les données de l’inventaire dressé au moins une fois
par an.
• Les états de synthèse faits aux vues des trois livres. Ils sont établis trois mois après la
clôture de chaque exercice.
• Le bilan : décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entreprise ;
• Le compte de produits et charges : récapitule des opérations effectuées par
l’entreprise sans considération de leur date d’encaissement ou de payement ;
• L’état des soldes de gestion : décrit la formation des résultats net et celle de l’auto-
financement ;
• Le tableau de financement : décrit les ressources financières de l’entreprise et les
emplois effectués ;
• Le bilan, le compte de produits et charges, l'état des soldes de gestion et le tableau de
financement comportent des masses subdivisées en rubriques elles-mêmes
subdivisées en postes.
7- Le fonds de commerce
Le fonds de commerce peut être défini comme un ensemble d’éléments mobiliers
corporels et incorporels affectés à une exploitation commerciale.
a. Éléments incorporels Les éléments incorporels du fonds de commerce sont la
clientèle, le nom commercial et l’enseigne, le bail commercial, les droits de propriété
industrielle, les licences et les autorisations.
b. Éléments corporels
Les éléments corporels sont le matériel (outils, machines, matériel d’équipement ou
mobilier de bureau) et les marchandises (meubles corporels destinés à être vendus ou
matières premières destinées à être transformées dans le cadre de l’exploitation
commerciale)
8- Le bail commercial
Le bail commercial est le contrat conférant au titulaire de fonds de commerce le droit de jouir
de l’immeuble dans lequel il exerce son commerce.
Les spécificités du bail commercial se focalisent autour de son objet et des parties aux
contrats.
III- Les effets de commerce
L’effet de commerce est un titre négociable à ordre ou au porteur représentant une
créance de somme d’argent non encore échue, exigible à vue ou à court terme et constatant
l’engagement d’une personne de payer ou de faire payer cette somme d’argent à une
échéance déterminée.
Les moyens de paiement se définissent comme étant tout instrument permettant à toute
personne de transférer des fonds. Il s’agit de l’espèce, des chèques, des lettres de change, des
billets à ordre, etc.…
1-La lettre de change
La lettre de change est un écrit par lequel une personne, appelée le « tireur », donne l’ordre
à son débiteur appelé le « tiré », de payer à une époque déterminée, une certaine somme
d’argent à une troisième personne appelée le « bénéficiaire » ou le « porteur ».
La réalisation de la lettre de change s’effectue par le biais de deux étapes : l’acceptation et le
paiement.
A- Acceptation de la lettre de change
La lettre de change peut être, jusqu’à l’échéance, présentée à l’acceptation du tiré, au lieu de
son domicile, par le porteur
L’acceptation est écrite sur la lettre de change, elle est exprimée par le mot « accepté » ou
tout mot équivalent. Elle est signée du tiré. La simple signature du tiré apposée au recto de la
lettre vaut acceptation.
B- Paiement de la lettre de change
La créance du tireur sur le tiré doit, à l’échéance de la lettre de change, être certaine, liquide
et exigible
Le porteur ne peut refuser un paiement partiel. En cas de paiement partiel, le tiré peut exiger
que la mention de ce paiement soit faite sur la lettre et que quittance lui soit donnée.
Le porteur ne peut être contraint d’en recevoir le paiement avant échéance.
2- Le billet à ordre
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne « le souscripteur » s’engage à payer, à
une époque déterminée, une certaine somme d’argent à une autre personne « le bénéficiaire
».
- La création du billet à ordre
Le billet à ordre doit contenir un certain nombre de mentions obligatoires :
- La clause à ordre ;
- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;
- L’indication de l’échéance ;
- L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer ;
- Le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait ;
- L’indication de la date et du lieu où le billet est souscrit ;
- Le nom et la signature du souscripteur.
Le billet à ordre est soumis aux dispositions relatives à la lettre de change notamment celles
relatives à l’endossement, l’échéance, le paiement, les recours, les protêts, la prescription.
Le billet à ordre est un engagement de nature civile lorsque le souscripteur n'est pas
commerçant et, dans ce cas, les litiges qui opposent les parties signataires d'un billet à ordre,
ne sont pas de la compétence du Tribunal de commerce
3- Le chèque
Le chèque est un instrument de paiement qui constate par un écrit, l’ordre donné par le tireur
« émetteur » au tiré « banquier » de payer à un bénéficiaire sur présentation de l’écrit, la
somme qui y est portée et qui proviendra de fonds lui appartenant déposés sur un compte
ouvert chez le tiré.
Le chèque et un instrument de paiement au comptant. Il est régi par les articles 239 et suivants
du code de commerce.
a- L’endossement du chèque :
Le chèque qui est stipulé payable à personne, dénommé avec ou sans mention « à ordre » se
transmet par voie d’endossement. L’endossement doit être pur et simple. Il est porté au dos
du chèque par la signature du porteur accompagnée d’une mention manuscrite ou griffe. Il
transmet tous les droits attachés au chèque à commencer par la propriété de la provision et
son blocage si le chèque est certifié. L’endossement bénéficiant de la garantie de l’endosseur
sauf clause contraire.
b- Emission d’un chèque sans provision
On parle de chèque sans provision lorsqu’un émetteur remplit un chèque sans qu’il ait
la provision suffisante sur son compte bancaire. Une fois que le bénéficiaire dépose le chèque
à la banque et que l’établissement bancaire se rend compte de l’insuffisance de provision,
l’émetteur est sanctionné. Toutefois, il y a possibilité de se racheter en régularisant la situation
dans les plus brefs délais.
c- Les réglementations spécifiques à l’émission du chèque sans provision
Tout établissement bancaire qui refuse le paiement doit délivrer au porteur un
certificat de refus de paiement. Est passible d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une
amende de 2.000 à 10.000 dirhams le tireur d’un chèque qui omet de maintenir ou de
constituer la provision du chèque, le tireur qui fait irrégulièrement défense au tiré de payer,
toute personne qui contrefait ou falsifie un chèque.
d- Le blocage de provision C’est un outil qui permet de demander le blocage d'une
somme sur votre compte pour garantir le règlement d'un chèque en lançant une procédure
de blocage de provision sur opposition administrative.
e- La prescription L’action du porteur du chèque contre le tiré se prescrit par un an à
partir de l’expiration du délai de présentation. Les actions en recours du porteur contre les
endosseurs, le tireur se prescrit par six mois à partir de l’expiration du délai de présentation à
l'encaissement, soit 20 jours pour les chèques émis au Maroc et deux mois pour les chèques
émis à l’étranger.
A. La procédure de sauvegarde
Elle concerne les entreprises qui ne sont pas encore en état de cessation de paiement. Cette
procédure intervient pour protéger les entreprises en difficulté en suspendant le paiement de
dettes à l’ouverture de la procédure.
Elle a pour objet :
• Garantir la poursuite de son activité ;
• Maintenir l’emploi ;
• Apurer le passif de l’entreprise.
a. La demande d’ouverture de la procédure concerne :
– Les commerçants personnes physiques ;
– Les sociétés commerciales dont la S.A ou la SARL ; Elle peut être ouverte sur demande du
chef d’entreprise
b. Déroulement de la procédure de sauvegarde
Le chef d’entreprise fait une demande d’ouverture de procédure de sauvegarde.
-Il dépose sa demande au secrétariat du greffe du tribunal compétent.
- Dans cette demande, il doit mentionner la nature des difficultés susceptibles de
compromettre la continuité de l’exploitation de l’entreprise.
- Le chef d’entreprise doit accompagner sa demande d’un plan de sauvegarde.
- Le tribunal statue sur l’ouverture de la procédure de sauvegarde 15 jours après la demande.
-Le tribunal décide soit de l’approbation du projet de sauvegarde ou sa modification
- Il peut aussi ordonner le redressement de l’entreprise en difficulté ou sa liquidation
judiciaire.

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