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Cours du

Droit commercial
Introduction

I) Définition
1) Conception classique
 En réalité, le droit commercial classique est à la fois le
droit des commerçants et le droit des actes de
commerce.
 Ce droit est aussi celui des deux institutions majeures :
le fonds de commerce et les tribunaux de commerce.
Conception classique

 Selon cette conception le droit commercial était le


droit des commerçants, des actes de commerce et de
certaines institutions spécifiques le fonds de commerce.
Ce droit trouvait une partie de sa source dans le code
de commerce.
 La doctrine s’est toujours divisée sur le choix de l’une
des théories : subjective qui définit le droit commercial
comme un droit des commerçants. Et objective qui
définit le commerçant comme celui qui accomplit les
actes de commerce.
2) Conception renouvelée

La vie des affaires ne se


réfèrent plus à la notion de
commerçant. Certains
visent les entreprises,
d’autres les professionnels.
 Le droit commercial est une branche du droit privé qui
réglemente les activités de commerce, de production,
de distribution et de services.
 Il englobe à la fois le commerce au sens courant du
terme, c'est-à-dire les activités d'échange et de
production. Il régit également l'exercice de la
profession de commerçant et définit le régime juridique
applicable aux actes de commerce.
Il couvre non seulement les
activités commerciales mais
aussi les activités industrielles,
les activités bancaires, les
assurances, ainsi que tous les
services mis à la disposition
des consommateurs.
Il a pour principaux acteurs
des personnes physiques
(les commerçants) mais
aussi des sociétés qui sont
également désignées sous
le vocable d'entreprises
commerciales.
II) La formation historique du droit commercial
 Code Hamourabi (-2000 avant JC) on y trouve du droit civil, du
droit commercial, du droit de la famille et du droit des femmes
 Chez les Hittites : première bourse des matières premières
(matières qui servent à nourrir et travailler). Les esclaves
étaient considérés comme une matière première à l’époque.
 Droit grec : mise en place des premières règles bancaires et la
banque était confiée aux esclaves. Ils sont devenus
gestionnaires de matières premières.
 Droit romain : mise en place du droit tel qu’on le conçoit
aujourd’hui. Mise en place d’un droit commercial
(réorganisation des banques, de la faillite, d’un droit maritime).
Droit plus sévère car en cas de faillite , les individus se
trouvaient dans des situations difficiles.
 Au Maroc, le premier Code de commerce marocain
(inspiré du Code Napoléon de 1807) remonte au 12 août
1913.
 Il a été remplacé en 1996 par un nouveau Code (Loi N°
15-95 promulguée par le dahir du 1er Août 1996)
[Bulletin Officiel du Royaume du Maroc n° 4418 du Jeudi
3 Octobre 1996]
 Ce nouveau Code a rassemblé la plupart des lois
éparpillées intéressant le commerce.
 Le nouveau Code de Commerce est réparti en 5 thèmes
principaux :
 le commerçant ;
 le fonds de commerce ;
 les effets de commerce ;
 les contrats commerciaux ;
 les difficultés de l’entreprise.
4 - Sources du droit
commercial
 Il importe de distinguer le droit commercial coutumier
et le droit commercial écrit.
 1) Droit commercial écrit
 a) Droit écrit intérieur
 b) Conventions internationales

 Le Maroc obéit à un grand nombre de traités


internationaux intéressant le droit commercial
 Les traités bilatéraux signés par le Maroc avec d’autres
Etats sont très nombreux. Ils se caractérisent
particulièrement par la réglementation du commerce
extérieur et portent ainsi sur les opérations
internationales sur la circulation des biens, services et
devises entre les frontières des pays signataires.
 Les coutumes en matière commerciale
 Sont importantes : elles sont ancrées dans le droit et
font souvent exception au droit civil. Exemple : le
principe de solidarité. Plusieurs personnes sur une
même dette, un seul créancier. Le créancier peut
demander l’intégralité de la somme à un seul. Il y en a
un qui va payer pour tous les autres. A charge pour lui
de se retourner contre les autres et de récupérer le trop
payé. La solidarité passive est présumée. C’est contraire
au code civil : la solidarité ne se présume point. Si ce
sont des coutumes ou des usages professionnels ils ne
s’appliquent qu’entre professionnels et pas au
consommateur. Elles ne sont opposables qu’entre
commerçants.
2) Droit international
 Le commerce est mondial. Aujourd’hui, plusieurs voies
sont utilisées pour faciliter le commerce juridique.
 Des conventions internationales ont pour but
d’uniformiser les législations de chaque pays. Le contenu
de la convention est donc intégré dans la législation de
chaque pays.
 Des conventions énoncent un régime propre aux seuls
contrats internationaux. Il existe pour le transport
international, pour la vente internationale.
 Des conventions facilitent la désignation du droit
applicable ou de la juridiction compétente en énonçant
des règles de conflit.
Partie I – Droit commercial
général

 Titre 1 – Eléments de la qualité


commerciale
 Titre 2 – Régime juridique des
actes de commerce
 Titre 3 – contentieux des actes
de commerce
 Titre 4 – Le commerçant
TITRE 1 –Eléments de la
qualité commerciale

Chapitre 1 – La commercialité par


nature

Chapitre 2 – la commercialité par


accessoire

Chapitre 3 – la commercialité par la


forme
Chapitre 1 – La
commercialité par nature
 L’Article 6 énumère 18 activités commerciales
 (…)
 « (…) la qualité de commerçant s'acquiert par l'exercice
habituel ou professionnel des activités suivantes:
1) l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de
les revendre soit en nature soit après les avoirs
travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
2) la location de meubles corporels ou incorporels en
vue de leur sous-location ;
3) l'achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état
ou après transformation ;
4) la recherche et l'exploitation des mines et carrières ;
5) l'activité industrielle ou artisanale ;
6) le transport ;
7) la banque, le crédit et les transactions financières ;
8) les opérations d'assurances à primes fixes ;
9) le courtage, la commission et toutes autres opérations
d'entremise ;
10) l'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux ;
11) l'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le
support ;
12) le bâtiment et les travaux publics ;
13) les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d'information
et de publicité ;
14) la fourniture de produits et services ;
15) l'organisation des spectacles publics ;
16) la vente aux enchères publiques ;
17) la distribution d'eau, l'électricité et de gaz ;
18) les postes et télécommunications. »
N.B. Notion habituel et professionnel. L’accomplissement d’un acte isolé
n’équivaut pas à l’accomplissement d’un acte de commerce, c’est la
répétition de ces actes qui leur confère à chacun l’étiquette d’acte de
commerce.
 Les activités commerciales énumérées par l’article 6
peuvent être divisées en deux catégories:
 Les activités de commerces portant sur les biens;
 Les prestations de service.
Section 1 – Activités portant
sur les biens
§. 1 – Achat pour revendre
Les alinéas 1 et 3 de l’article 6 disposent que « l’achat
de meubles corporels ou incorporels en vue de les
revendre soit en nature soit après les avoir travaillés et
mis en œuvre… » et « l’achat d’immeubles en vue de
les revendre en l’état ou après transformation » sont
des activités commerciales.
 Ex. des biens incorporels: le fonds de commerce, les
créances, les valeurs mobilières, droits de propriété
littéraire ou artistique, brevets d’inventions, marques,
etc.
 L’éditeur achète le manuscrit d’un auteur pour le
transformer en une série d’exemplaire imprimés.
 A) Notion d’achat
 L’achat est une condition préalable obligatoire pour que
la vente, la revente, ait le caractère commercial.
 Les produits agricoles sont-ils des activités
commerciales? Pourquoi?
 Elles ne sont pas des activités commerciales car elles
sont directement extraits du sol sans achat préalable.
 L’agriculteur vend les fruits de sa terre. Mais lorsque les
dits fruits constituent un élément accessoire d’une
activité, ces opérations revêt un caractère commercial.
 C’est le cas de la personne qui achète les produits
agricoles vendus par d’autres entreprises pour les
revendre en même temps que ceux qui sont le fruit de
la terre.
 C’est aussi le cas d’une activité de transformation telle
qu’une industrie alimentaire.
 L’action de vendre des œuvres artistiques ou
culturelles ou scientifiques peut-elle être qualifiée de
commerciale?
 Ces activités sont exclues du champ du commerce
lorsque la vente a lieu de la part de l’auteur lui-même.
 B) Objet de l’achat

 Les biens meubles

 Les immeubles
 C) But de l’achat

 La revente doit constituer le but unique de l’achat des


biens.
 L’intention de revendre doit exister au moment de
l’achat, même si la revente ne se réalise pas.
 Son absence empêche l’application de la
commercialité, même si par la suite, pour une raison
quelconque, le bien acheté est vendu.
 Les personnes qui procèdent de temps à autre à la
vente d’un bien pour le remplacer ou pour en
consommer le prix, sont-elles des commerçants?
 Ces personnes ne sont pas des commerçants car
l’intention de revendre révèle un esprit de spéculation
sur la différence de valeur entre les prix d’achat et de
vente. Elle se traduit nécessairement par la recherche
de bénéficie. Il doit animer l’esprit l’intention de
revendre à la date de l’achat.
 §. 2 - Locations de biens

 L’alinéa 1 de l’article 6 CC fait mention de l’achat des


meubles en vue de les louer.
 L’al. 2 vise la location de meubles corporels ou
incorporels en vue de leurs sous-location.
 A) Achat de biens meubles en vue de les louer
 Les entreprises de locations de mobiliers, d’ustensiles
de cuisine, de vêtements et de bijoux;
 La location de voitures de tourisme et de véhicules de
transport de marchandises, du matériels techniques
audio-visuel.
 Locations de meubles incorporels: les locations-
gérances de fonds de commerce, les franchises et
concessions.
 B) Location de biens meubles en vue de les sous-louer

 La commercialité est appliquée à la fois aux activités


d’achat pour louer et à celle de location dans le but
d’une sous-location.
 Il arrive que la gestion d’un matériel soit onéreuse pour
le propriétaire qui souhaite l’optimiser. Il devient
fréquent d’en louer l’usage à une tierce personne qui
l’exploiterait pour son compte personnel.
 Mais cette utilisation ne permettant pas de rentabiliser
le loyer payé, le locataire procède à des sous-locations
pendant le temps où il n’utilise pas lui-même les
machines concernées.
 Ex. Les machines moissonneuses batteuses, les engins
de mélange de béton, les moteurs de forage de puits et
de pompage d’eau …
 C) Location d’immeubles

 Silence de la loi sur la nature immobilière;


 La location d’immeuble peut exceptionnellement
devenir commerciale, tel est le cas lorsque des meubles
sont loués en même temps que l’immeuble et
représente l’objet essentiel de l’opération.
 Ex. La location d’usines équipés est commerciale.
 Certains loueurs d’immeubles acquièrent la qualité
commerciale au nom de la fourniture de services, ainsi,
de l’hôtelier qui offre des services plus que le simple
usage de local.
§. 3 - Production et transformation des biens

 A) Activités industrielles

 Il s’agit de toutes les industries de transformation, de


réparation.
 B) Activités artisanales
 L’article 6, alinéa 5 du CC applique la commercialité à
l’artisanat.
 Suivant l’art. 3 du Dahir du 6 janvier 1958, propre aux
chambres de commerce et de l’industrie, la notion
d’artisan doit réunir six éléments:
 Le travail manuel;
 la qualification professionnelle;
 l’indépendance dans l’exercice;
 le recours à l’assistance ouvrière ou familiale de dix
personnes ou plus;
 l’utilisation d’une puissance inférieure à dix chevaux;
 et l’accomplissement personnel de la production et de
la commercialisation des produits fabriqués ou réparés.
Section 2 – Prestations de
services

 Le droit commercial s’applique à un certain nombre


d’activités qui fournissent, non des biens, mais des
services.
 Le transport;
 la fourniture et la distribution des produits et services;
 Les activités financières ;
 Les opérations d’assurance;
 Les activités d’entremise.
1 - Transport (al. 6, article 6)

 La qualité commerciale concerne toute activité


professionnelle de transport, à titre principal ou
accessoire d’une activité commerciale, par une personne
physique ou morale.
 Il s’agit:
 Transport des personnes ou de marchandise;
 Transport des cadavres ou des mort à l’occasion des
funérailles ou d’un rapatriement de la dépouille de
l’étranger.
 Par voie terrestre;
 Maritime;
 Fluviale.
 Le citoyen qui transporte gratuitement les personnes
âgées de son quartier n’accomplit pas des actes de
commerce alors même que l’activité de transport est
commerciale.
2 - Fourniture (al. 14 article 6.)

 L’entreprise de fourniture consiste à alimenter


régulièrement et périodiquement par la livraison, à ses
clients, de tous biens et produits ou par la réalisation
de toutes prestations de services.
 Ex. La fourniture de vivres à un hôpital ou la fourniture
de livres à une école.
 Assimiler à cette activité de fourniture les abonnements
aux journaux ou revues.
 La fourniture est faite à des clients habituels qui
prennent le nom d’abonnés.
 Distribution
 La distribution comporte un aspect de la fourniture,
mais ne se caractérisent pas nécessairement par la
durée dans le temps et la répétition régulière de
l’opération au profit d’un client déterminé.
 La distribution consiste dans une activité intermédiaire
entre la production et la consommation.
 L’article 6, al. 17 n’a envisagé la distribution que dans
un sens restrictif: la distribution d’eau, d’électricité et
de gaz.
 Mais elle concerne d’autres activités:
 Distribution des livres et périodiques divers;
 des disques et différents supports audiovisuels;
 Distribution des produits alimentaires et les biens de
consommation.
3 - Les activités financières:
Les opérations de banque et de change. Ce type
d’actes est commercial car le but est toujours spéculatif.
Ces opérations sont commerciales à l’égard du banquier,
mais ne le sont pas à l’égard du consommateur.
 Les opérations de banque comprennent la réception de
fonds du public, les opérations de crédit, ainsi que la
mise à la disposition de la clientèle ou la gestion de
moyens de paiement.
4 - Les opérations d’assurance
• Dans l’ancien Code de commerce, seule l’assurance
maritime était visée. L’assurance terrestre était
déclarée commerciale parce qu’on imposait à
l’assurance d’adopter la forme de société anonyme.
• Aujourd’hui, le texte ne distingue pas, c’est-à-dire la
commercialité s’étend à tous les actes et à toutes les
polices d’assurances.
 Cette commercialité suppose un grand nombre de
contrats, le paiement de primes fixes et la poursuite
d’un but lucratif.
 En effet, l’assureur donne la sécurité de l’exploitation.
 Les opérations d’assurances ne peuvent être faites que
par des sociétés par action placée sous la surveillance
de l’Etat. Ces sociétés ont, par leur forme même, une
nature commerciale.
 Il en est autrement pour les sociétés mutuelles qui ne
cherchent pas de bénéfices mais tendent à faire payer à
leurs adhérents les primes les plus faibles possibles.
5 - Activités d’entremise

 Il s’agit:
 du courtage ;
 de la commission;
 du bureau et de l’agence d’affaires, de voyage.
 1°) Le courtier
 Il rapproche les parties désirant de conclure une
opération: compagnies d’assurance et assuré.
 Il ne passe pas le contrat recherché, il conduit les
parties à l’autel, mais ne se marie pas.
 Il se limite à rechercher un partenaire, à le rapprocher
d’un autre, à mettre en contact les entreprises
désireuses de contracter et éventuellement à les
renseigner et les assister dans leurs négociations.
2°) Le commissionnaire
• A la différence du courtier, le commissionnaire agit en
son nom pour le compte d’un commettant, il passe le
contrat pour le compte de ce dernier, mais en son nom
propre, et le tiers cocontractant ne connaît que lui.
• Le secteur de prédilection de la commission est celui
des transports, le commissionnaire concluant le contrat
de transport avec le transporteur pour le compte de
l’entreprise désirant faire déplacer ou livrer des
marchandises.
3°) l’agent d’affaires
L’agent d’affaires est celui qui gère les affaires d’autrui:
- recouvrement de créances;
- Organisation de voyages;
- Promotion immobilières;
- Surveillance et organisation de travaux;
- Administrateur de biens;
- Détective privé.
 L’expert- comptable qui sort de son rôle traditionnel et
gère des fonds importants pour le compte de
producteurs de cinéma est un agent d’affaires.
Chapitre 2 –La commercialité par accessoire

 Selon l’article 10 C.C.:

 « Sont également réputés actes de commerce, les faits


et actes accomplis par le commerçant à l'occasion de
son commerce, sauf preuve contraire. »
Un acte est qualifié d’acte de commerce lorsqu’il a été
accompli par un commerçant pour les besoins de son
commerce.
 Il faut la réunion de deux conditions :
 1°) Ces activités doivent avoir été accomplies par un
commerçant ;

 2°) Ces actes doivent avoir un lien avec l’activité


commerciale du commerçant.
 Ex. Un industriel qui achète un PC
pour les besoins de son activité
commerciale; ce n’est pas un
acte de commerce mais un acte
civil en principe, mais puisque cet
acte est nécessaire à l’activité, il
sera un accessoire et on applique
les règles commerciales.
 La location d’un immeuble pour loger le siège d’une
société commerciale ou celle d’un hangar pour stocker
les marchandises.
 Une association qui organise des spectacles publics dont
le profit est versé à des organisations charitables,
conformément à l’objet de l’association.
 Les spectacles ainsi donnés revêtent-ils le caractère
d’actes de commerce?
 Non, car ils ne sont qu’accessoire à l’activité de
l’association.
 Si un commerçant emprunte une somme d’argent sans
en préciser l’affectation et que peu après il achète des
biens pour son fonds de commerce et fait également
réaliser des travaux de sa maison: est-ce que ce prêt
est de nature civile ou commerciale?
Pour éviter toute difficulté la jurisprudence a posé une
présomption simple selon lequel tous les actes effectués
par un commerçant sont commerciaux par accessoire
sauf preuve contraire qui peut être apporté par tout
moyen.
Ce sera à celui qui entend démontrer le caractère civil
du prêt d’établir qu’il n’a pas été souscrit pour les
besoins de son commerce.
Pour éviter toute difficulté la jurisprudence a posé une
présomption simple selon lequel tous les actes effectués
par un commerçant sont commerciaux par accessoire
sauf preuve contraire qui peut être apporté par tout
moyen.
Ce sera à celui qui entend démontrer le caractère civil
du prêt d’établir qu’il n’a pas été souscrit pour les
besoins de son commerce.
• Mais quand le commerçant agit dans le cadre de la vie
familiale, ou à l’occasion d’un voyage de vacances
personnelles, et tout comportement étranger à
l’activité commerciale, ces actes demeurent de nature
civile.
Chapitre 3 – la
commercialité par la forme
* C’est la forme de l’acte qui lui confère la qualité d’acte
de commerce, que cet acte soit isolé ou non, qu’il soit
accompli par un commerçant ou non.
 Un effet de commerce est un écrit par lequel une
personne reconnaît l’existence d’une dette envers une
autre personne.
 Il existe plusieurs types des effets de commerce dont
les plus importants sont : la L.C., le B.O. et le chèque.
 Les effets de commerce ont trois avantages :
 ils sont des moyens de garanties de créance, c’est-à-
dire que c’est une garantie de paiement à l’échéance
sauf pour le chèque qui ne être utilisé comme un
moyen de garantie

 ils sont aussi des moyens de financement à travers


l’opération d’escompte commercial.

 Exemple un effet de commerce : j’ai vendu des


marchandises donc je peux financer mes besoins de
trésorerie.
 Ils sont encore des moyens de paiement à travers
l’opération d’endossement.
 Exemple : une personne m’a signé une traite soit
j’attends jusqu’à la date d’échéance, soit je l’escompte
donc j’aurai de l’argent ou je paie une dette à une
autre personne avec cet effet de commerce, c’est
l’opération d’endossement.
1) La lettre de change
 La L.C. est apparue en Italie au moyen âge ; elle a
d’abord été employée comme moyen de change et de
paiement à distance. Ainsi, lorsqu’un commerçant de
Florence se rendait à la Foire de Lyon pour y faire des
achats, il demandait à son banquier milanais, en
échange de monnaies italiennes qu’il lui versait, une
lettre adressée par le banquier à son correspondant
lyonnais et donnant l’ordre à celui-ci de verse la somme
en monnaie française au commerçant à son arrivé ;
 c’était le « change tiré » (d’où le nom de « traite »),
par opposition au « change manuel » ordinaire ; il
évitait un transport matériel de monnaie de Milan à
Lyon et le banquier avait droit à une commission pour le
service rendu, sans tomber sous le coup de l’usure.
 Elle devient ensuite un instrument de paiement par
lequel les débiteurs payaient leurs créanciers.
Mais elle n’est pas une monnaie car elle n’est
libératoire que si elle est effectivement payée.
• Le dynamisme et l’essor des transactions
internationales au XXème siècle expliquent la
consécration juridique internationale du titre par la
convention de Genève du 7 juin 1930 adoptée par le
Maroc dès 1939.
Actuellement, la lettre de
change est devenue un
instrument de crédit car le
tireur peut l’escompter, c’est-
à-dire la céder à un banquier
sous déduction d’une
commission et des intérêts.
 La L.C. est un écrit par lequel une personne appelée
« tireur » invite une autre personne appelée « tiré » à
payer à la date d’échéance une somme d’argent
appelée « la valeur nominale » soit à elle-même, soit à
une autre personne appelée « bénéficiaire ».
 La L.C. est émise (ou tirée) par le tireur sur le tiré à qui
l’ordre de payer est adressé ; elle l’est au profit du
bénéficiaire ou porteur à qui elle est remise.
 C’est parce que le tireur est créancier du tiré qu’il
émet la traite sur lui ; cette créance qui sert de base à
la traite s’appelle la provision. Et le tireur remet la
traite au bénéficiaire parce que celui-ci a une créance
contre lui, qu’on appelle la valeur fournie.
Section 1 – Création de la
L.C.
 1) conditions de forme
 A) Exigence de l’écrit
 Véritable condition de validité et non de simple preuve,
le titre formant lettre de change doit légalement et
impérativement contenir les mentions légales.
 L’écrit doit ainsi comporter huit mentions :
1°) La dénomination « L.C. » insérée dans le texte même
du titre et exprimée dans la langue employée pour la
rédaction de ce titre ;
2°) le mandat pur et simple de payer une somme
déterminée ;
 Le mandat, c’est l’ordre de payer donné par le tireur au
tiré. Il doit être pur et simple, c’est-à-dire ne
comporter aucune condition : mais une échéance peut
être fixée.
3°) le nom de celui qui doit payer, c’est-à-dire du tiré : en
pratique, on y ajoute son adresse. Ce nom peur être
aussi le nom du tireur car la lettre peut être tirée sur
soi-même par exemple entre deux succursales d’une
même banque.
4°) L’indication de l’échéance, c’est-à-dire de la date à
laquelle la lettre devra être payée. Quatre modalités
sont prévues :
a) Lettre à vue : elle est payable à tout moment,
pendant un an à compter de sa création, sur simple
présentation ;
b) Lettre à un certain délai de vue (« à un mois de vue,
veuillez payer … » ; la lettre devra être présentée
deux fois au tiré, une première fois pour faire courir
le délai et une seconde fois pour obtenir le paiement
c) Lettre à certain délai de date (« à trois mois de date … ») ; le point de
départ est le jour de la création de la lettre ;
d) Lettre à jour fixe (« au 30 du mois de mars … ») ; c’est le cas le plus
général ; généralement, on indique le 15 ou le 30 pour faciliter les
paiements par compensation entre banquiers (usances). Si aucune
échéance n’est indiquée dans la traite, la loi présume que celle-ci est à
vue ;
5°) le lieu où le paiement doit s’effectuer. C’est en principe le domicile du
tiré , d’ailleurs si le lieu du paiement n’est pas indiqué, la loi décide que
la traite sera payable à l’adresse figurant à côté du nom du tiré qui est
présumée être celle de son domicile. Mais en pratique, les traites sont
toujours domiciliées chez le banquier du tiré.
6°) le nom de celui auquel ou à
l’ordre duquel le paiement doit
être fait, c’est-à-dire du
bénéficiaire. La lettre ne peut
pas être émise « au porteur » ;
mais elle peut circuler au
porteur après un endossement
en blanc.
 La lettre est en principe « à ordre » même si aucune
mention ne le dit, ce qui permet au bénéficiaire de la
transmettre par endossement. Mais elle peut être
« nominative ou à « personne dénommée » à la
condition de le dire expressément par exemple, clause
« non endossable » ou « non à ordre ») ; dans ce cas,
elle ne peut pas circuler par endossement et ne peut
être cédée que selon les formes et avec les effets de la
cession civile de créance.
7°) l’indication de la date et du lieu de création de la L.C.
La date peut être indiquée en chiffres ou en lettres.
Elle a de nombreux intérêts ne serait-ce que de
déterminer le moment de l’échéance pour les traites à
vue ou à un certain délai de vue. L’indication du lieu de
la création peut être suppléée par l’adresse indiquée à
côté du nom du tireur ;
8°) La signature de celui qui émet la lettre, c’est-à-dire du
tireur ; ce peut être une signature manuscrite ou une
simple griffe ou tampon.
Sanctions. Si l’une des mentions exigées par la loi fait
défaut, le titre ne vaut pas comme L.C. et n’en produit
pas les effets. Par exemple, le tiré même acceptant
peut refuser de payer une L.C. présentée sans
indication du nom d’un bénéficiaire.
Cependant, cette nullité
n’est pas encourue s’il s’agit
d’une mention que la loi
permet de suppléer, comme
l’indication de l’échéance,
du lieu du paiement ou du
lieu de création de la lettre.
 Si certaines mentions avaient été laissées « en blanc »
lors de l’émission (comme le nom du bénéficiaire ou le
montant de la traite) et sont complétées
ultérieurement par le tireur ou un porteur, l’irrégularité
de la traite est couvert à l’égard de ceux qui l’ont
signée ou reçue de bonne foi après le blanc ait été
rempli ; c’est une application du principe de
l’indépendance des signatures
 Mentions facultatives
 Il peut y avoir une stipulation
d’intérêts, une domiciliation,
une clause non endossable. La
clause « non endossable » ou la
clause de retour sans frais ou
« sans protêts » peuvent
également figurer.
De même le tireur peut
mentionner sur la lettre la
nature de la provision, c-à-
d la nature de la créance du
bénéficiaire contre lui, qui
justifie la remise de la
lettre.
§. 2 – Les conditions de fond

 La signature de la L.C. par le tireur est


un acte juridique volontaire qui est
soumis aux conditions habituelles de
fond des actes juridiques et les contrats
: consentements, capacité, cause licite.
 Ces conditions sont requises non
seulement pour le tireur, mais pour tout
signataire de la L.C. : tiré accepteur,
endosseur, donneur d’aval, etc.
 La nullité de l’engagement
cambiaire pour non-respect d’une
condition de fond n’entraîne pas
celui de la L.C. La validité de
l’engagement de chaque signataire
est en effet apprécié séparément
en application du principe de
l’indépendance des signatures
 Consentement et pouvoir
 Le consentement du tireur est nécessaire et s’exprime
par sa signature. Si sa signature a été imitée, il n’est
pas obligé, mais les autres signataires sont tenus.
 Le consentement du tireur ne doit pas être vicié par
une erreur, un dol ou une violence ; mais il ne peut pas
opposer la nullité qui en résulte à un porteur de bonne
foi.
 Capacité. La signature d’une L.C. est un acte de
commerce pour toute personne ; elle ne peut donc être
donnée que par une personne ayant la capacité de faire
des actes de commerce ; mais il n’est pas nécessaire
d’être commerçant.
 Si un incapable signe une L.C., il peut opposer la
nullité de son engagement à tout porteur même de
bonne foi ; mais les autres signataires demeureront
obligés en vertu du principe de l’indépendance des
signatures.
Section 2 – Effets de la L.C.

 Le plus souvent la L.C. est créée par le tireur pour être


remise à un tiers bénéficiaire qui est généralement le
banquier escompteur. Dans cette hypothèse, la L.C. est
« émise » dès qu’elle est remise au tiers bénéficiaire et
produit immédiatement certains effets, alors même que
le tiré n’aurait pas encore été averti de cette émission
et n’aurait pas signé la L.C. pour l’accepter.
 Il faut retenir que la L.C. est valable et produit certains
effets en l’absence de toute notification au tiré et
avant toute acceptation de la part de celui-ci.
 Ces effets, attachés à la seule L.C. sont les suivants :
 le tireur s’oblige cambiairement à payer la L.C. au
porteur si le tiré ne la paie pas ;
 la propriété de la provision est transférée aux porteurs
successifs de la lettre ;
 le tiré paie valablement la lettre en déférant à l’ordre
du tireur, même s’il n’est pas débiteur d’une provision
et même s’il n’ a pas accepté la lettre, sauf son recours
contre le tireur.
 Cependant la L.C. est le plus souvent acceptée par le
tiré qui la signe ; cette acceptation, bien qu’elle ne soit
pas une condition de validité de la L.C. en est une
garantie essentielle
 L.C. conservée par le tireur. Fréquemment dans la
pratique, le tireur émet la L.C. à son propre profit sans
la faire immédiatement escompter. S’il a besoin
d’argent liquide avant l’échéance, il pourra l’endosser
au profit de son banquier qui l’escomptera ; sinon, il la
fera encaisser lors de l’échéance. Il y trouve l’avantage
d’avoir un titre formel qui représente sa créance et en
renforce même la valeur ; d’une part, il établit le
caractère commercial de la dette du tiré et permet de
demander l’ouverture d’une procédure collective
 de celui-ci pour défaut de paiement ; d’autre part, il
s’oppose à ce que le tiré puisse réclamer des délais de
grâce.
 Cependant, il ne suffit pas que le tireur crée
matériellement la lettre pour que ce effets se
produisent ; la L.C. ne sera « émise » et n’aura d’effet
à l’égard du tiré qu’à partir du moment où elle sera
acceptée par celui-ci ou, sinon, à partir du moment où
elle sera endossée au profit d’un tiers et mise en
circulation.
 En émettant, c’-à-d en
mettant la L.C. en circulation,
le tireur s’engage
cambiairement (§. 1).
L’émission transfert la
provision (c’-à-d la créance
fondamentale du tireur sur le
tiré) au bénéficiaire (§. 2).
§. 1 – Obligation cambiaire du tireur
1) Valeurs fournie et engagement
cambiaire
 La signature du tireur est la
première qui soit apposée sur la
lettre et ce peut être la seule si le
tiré refuse d’accepter la lettre.
 Avant la création de la lettre, le tireur pouvait déjà
être débiteur du bénéficiaire en vertu d’un engagement
antérieur régi par le droit commun.
 Cette créance du bénéficiaire est la valeur fournie
dont l’origine peut être variée : vente de marchandise,
prêt, ouverture de crédit bancaire, etc.
 Elle peut aussi correspondre à une opération
d’escompte, la valeur fournie représentant alors le
montant de la traite moins l’escompte et l’agio, que le
banquier escompteur inscrit au crédit du compte-
courant du tireur (valeur en compte).
 La remise de la traite par le tireur au bénéficiaire a
pour but d’éteindre la créance de valeur fournie ; mais
cette extinction ne se produit pas au moment de la
remise, la L.C. n’a pas d’effet novatoire ; elle ne se
produira qu’au moment où la L.C. sera payée à
l’échéance par le tiré. En attendant, le bénéficiaire
conservera contre le tireur la créance de valeur fournie
qui reste soumise aux règles du droit commun.
 Mais, en outre, en signant la L.C., le tireur contracte
une dette cambiaire (c’-à-d soumise au droit de la L.C.)
à l’égard du bénéficiaire et à l’égard de tous les
porteurs successifs auxquels la lettre pourra être
transmise. Le bénéficiaire aura donc deux recours pour
se faire payer par le tireur : le recours fondé sur la
valeur fournie et soumis au droit commun des
obligations civiles ou commerciales et le recours
cambiaire fondé sur le droit du change.
 2) Caractères de l’engagement
cambiaire
 L’engagement cambiaire du tireur
présente six caractères particuliers
que l’on retrouve d’ailleurs, d’une
façon générale, pour les
engagements de tous les signataires
de la L.C. : tiré acceptant,
endosseur, donneur d’aval, etc.
 1°) Caractère commercial
 La signature de la L.C. est un acte de commerce pour
toute personne ; même si la dette de valeur fournie est
civile ; le tireur s’engage donc commercialement en
signant la lettre.
 Il faut en déduire que le tribunal de commerce est
compétent en cas de litige, que le défaut de paiement
de la lettre justifie la mise en faillite, que la
falsification de la lettre est un faux en écriture de
commerce, que les intérêts moratoires courent au taux
commercial.
2°) Caractère unilatéral.
L’engagement du tireur est
indépendant de celui des autres
signataires ; il demeure valable
même si celui d’un autre
signataire est nul pour
falsification, pour incapacité,
pour vice du consentement, etc.
3°) Caractère solidaire
Le tireur, comme tout autre signataire de la L.C.
garantit solidairement le paiement de la L.C., si le tiré
ne la paie pas à l’échéance ou même s’il refuse de
l’accepter ; le porteur a donc un recours contre lui pour
obtenir le règlement de la L.C., sauf le recours du
tireur, à son tour, contre le tiré.
4°) Caractère abstrait
C’est le principe de l’inopposabilité des exceptions. Le
tireur ne peut pas opposer aux tiers porteurs de bonne
foi une exception fondée sur l’absence de valeur fournie
ou sur l’illicéité de la valeur fournie : son engagement
cambiaire devient indépendant de la cause, c’-à-d de la
raison pour laquelle il a remis la lettre au premier
bénéficiaire.
5°) Absence de délai de grâce
Le tireur, comme tout autre signataire de la L.C., doit
payer cette lettre à l’échéance sans pouvoir obtenir de
délais de grâce judiciaires.
6°) Prescriptions abrégée
L’obligation cambiaire s’éteint par un délai de
prescription très bref ; mais, cette prescription du
recours cambiaire laisse subsister au profit du
bénéficiaire le recours fondé sur la valeur fournie qui
reste soumis aux délais de prescription plus longs de
droit commun.
§. 2 – Transmission de la
propriété de la provision
 La provision est la créance de somme d’argent que le
tireur a ou aura contre le tiré en vertu d’un contrat
soumis au droit commun : vente de marchandises,
prestation de service, prêt, etc.
 C’est parce que le tiré est ou sera débiteur de la
provision que le tireur créera la traite et que le tiré la
paiera.
 Cependant, l’existence de la provision n’est pas une
condition de validité de la L.C. D’une part, il n’est pas
nécessaire qu’elle existe lors de l’échéance ; par
exemple un industriel à qui une machine a été
commandée peut tirer tout de suite une traite sur
l’acheteur bien que celui-ci ne devienne débiteur du
prix qu’au moment de la livraison de la machine ; il
suffira que cette livraison se sera produite avant
l’échéance de la traite.
 D’autre part, même si la provision n’existe pas au
moment de l’échéance de la traite, celle-ci ne sera pas
privée d’effet. Le tirée pourra la payer valablement
sauf à exercer un recours contre le tireur ; et, s’il ne le
paie pas, le bénéficiaire pourra exercer un recours
cambiaire contre le tireur. Mais ce dernier aura commis
une faute en ne constituant pas la provision avant
l’échéance, ce qui l’empêchera de se prévaloir de la
négligence du bénéficiaire.
Section 3 – Garanties de la
L.C.
§. 1 – Acceptation du tiré
 L’acceptation de la L.C. consiste dans l’apposition de la
signature du tiré sur la L.C.
 Jusque-là, le tiré n’était obligé de payer la lettre que
s’il y avait provision.
 A partir de l’acceptation, il se reconnaît débiteur et
s’engage cambiairement à payer la traite entre les
mains de tout porteur.
Ce n’est pas une simple
reconnaissance de dette,
mais une modification
des caractères juridiques
de celle-ci qui aggrave
la situation du tiré.
A) Formes de l’acceptation

1) Présentation à l’acceptation
 La traite peut être présentée à l’acceptation soit par
le tireur, soit par n’importe lequel des porteurs
successifs.
 Ces règles peuvent être modifiées par des clauses
apposées sur la lettre par le tireur ou un porteur
ultérieur.
 Une clause peut d’abord imposer au porteur la
présentation à l’acceptation et même fixer un délai
pour cette présentation ; clause « contre
acceptation » ou « à présenter à l’acceptation avant
telle date ». Il en est ainsi lorsque le tireur a des doutes
sur l’intention du tiré de payer et veut être fixé avant
l’échéance.
 En sens inverse, une clause peut interdire la
présentation à l’acceptation ou l’interdire avant une
certaine date : clause « non acceptable ou « à ne pas
présenter à l’acceptation avant telle date ».
 Tel est le cas si la provision n’existe pas encore ou si le
tireur ne veut pas ennuyer un bon client qui refuse en
général d’accepter les traites tirées sur lui.
 Ces clauses d’interdiction sont écartées par la loi dans
deux hypothèses :
 s’il s’agit d’une lettre payable à un certain délai de
vue, la présentation à l’acceptation devant faire courir
ce risque ;
 si la traite est domiciliée chez le banquier du tiré, la
présentation à l’acceptation devant avertir le tiré de
donner à son banquier les instructions et les fonds
nécessaires pour le paiement de la traite.
 Caractère facultatif de l’acceptation

 En principe, le tiré n’est pas


obligé d’accepter la traite,
même s’il est débiteur d’une
provision actuelle. En effet,
l’acceptation l’oblige selon le
droit cambiaire et aggrave sa
situation.
 Cependant, ce refus peut être
gênant pour le tireur qui aura
des difficultés pour faire
escompter la traite.
 L’acceptation est obligatoire
pour le tiré lorsque les
conditions suivantes sont
remplies:
 la traite doit représenter le prix de vente de
marchandises ;
 la vente doit avoir été conclue entre commerçants ;
 le tireur-vendeur doit avoir satisfait à toutes ses
obligations ; notamment les marchandises doivent avoir
été livrées et un délai d’usage doit avoir été laissé au
tiré-acheteur pour les vérifier.
B) Effets de l’acceptation

La loi dit que l’acceptation


suppose la provision. Mais elle
est plus qu’une présomption
de provision : c’est un
engagement cambiaire du tiré
à l’égard des porteurs
successifs de la L.C.
 Les effets de l’acceptation varie selon les diverses
relations qui peuvent naître de la L.C.
 Relations entre le tiré acceptant et le dernier
porteur de la lettre.
 C’est dans ces relations que l’acceptation produit ses
effets maxima et vaut engagement cambiaire du tiré.
On retrouve les six caractères de tout engagement
commercial :
 Le tiré s’engage commercialement ; il doit d’ailleurs
avoir la capacité commerciale ;
 ll s’engage unilatéralement et, conformément au
principe d’indépendance des signatures, il est obligé
même si le tireur était incapable ou si sa signature a
été falsifié ;
 Il s’engage solidairement ; c’est même lui qui est le
débiteur principal de la traite
 et c’est à lui que le porteur devra s’adresse en premier
lieu lors de l’échéance ;
 il ne peut obtenir aucun délai de grâce à l’échéance ;
 son obligation cambiaire se prescrit rapidement ;
 Enfin il s’oblige de façon abstraite sans pouvoir opposer
à un porteur de bonne foi les exceptions qu’il aurait pu
opposer au tireur, spécialement celles provenant du
défaut ou de l’illicéité de la provision.
 Principe d’inopposabilité des exceptions

 Avant l’acceptation, le tiré est seulement débiteur de la


provision en vertu du contrat de droit commun qui a
donné naissance à celle-ci, par exemple d’une vente de
marchandises.
 Sans doute la L.C. transmet cette créance de provision
à tous les porteurs successifs de la L.C.
 mais cette transmission n’a que les effets d’une cession
de créance et ne modifie donc pas la situation du tiré ,
celui-ci peut opposer aux porteurs successifs des
exceptions qu’il aurait pu opposer au tireur lui-même.
Par exemple, il peut soutenir qu’il ne doit rien parce
que le contrat de vente est nul ou doit être résolu, ou
qu’il ne doit qu’une partie de la provision parce que les
marchandises étaient avariées.
 Au contraire, à partir de l’acceptation, le tiré ne peut
plus opposer au porteur ces exceptions fondées sur ses
rapports personnels avec le tireur. L’engagement
cambiaire du tiré devient indépendant de la dette qu’il
pouvait avoir à l’égard du tireur.
 Le dernier porteur bénéficie, de ce fait, d’une grande
sécurité puisqu’il n’a pas besoin de s’inquiéter des
relations antérieures qui ont pu exister entre le tiré
acceptant et le tireur ou les endosseurs précédents.
 Bonne foi du porteur

 Exceptions opposables

 nullité de la traite à raison d’un vice de forme


résultant de l’absence d’une mention exigée à peine de
nullité : omission des mots « L.C. » ;
 falsification de la signature du tiré ; les autres
signataires demeurent obligés.
 En revanche, le tiré acceptant ne pourra pas opposer à
un porteur de bonne foi :
 Une erreur, un dol ou une violence viciant son
acceptation ;
 Le défaut de provision à raison de la nullité du contrat
qui lui a donné naissance, serait-ce même une nullité
d’ordre public pour cause ou objet illicite ;
 Le défaut de provision à raison de la résolution du
contrat qui lui a donné naissance ;
 L’insuffisance de la provision parce que les
marchandises dont elle représentait le prix n’ont été
livrées que partiellement ou sont avariées ;
 La disparition de la provision à raison d’un paiement
fait au tireur, d’une compensation, la prescription
extinctive, etc.
 Relations du tiré avec les endosseurs

 Il faut supposer qu’à l’échéance le porteur n’a pas pu


obtenir le paiement de la traite par le tiré acceptant ; il
s’est retourné contre un endosseur qui l’a payée. A son
tour, cet endosseur agit en remboursement contre le
tiré acceptant. Celui-ci est obligé cambiairement à
l’égard de cet endosseur et, sauf mauvaise foi de celui-
ci, il ne peut pas lui opposer d’exceptions fondées sur
ses relations avec le tireur qu’il n’aurait pu les opposer
au dernier porteur.
 Relations du tiré avec le tireur
 Il est possible que le tireur soit porteur de la LC soit
qu’il l’ait conservé sans la remettre à l’escompte, soit
qu’il ait payé le porteur à l’échéance à la place du tiré
défaillant.
 Dans l’un et l’autre cas, le tireur réclamera le paiement
de la traite au tiré acceptant.
 Le rôle de l’acceptation est moins considérable; elle
présume seulement l’existence de la provision et le tiré
pourra prouver à l’encontre du tireur que cette
provision que n’existe pas, en lui opposant les
exceptions provenant de leurs relations antérieures.
 Relation du tireur et du porteur

 Le porteur négligent qui ne fait


pas dresser un protêt pour
défaut de paiement par le tiré à
l’échéance perd son recours en
garantie contre le tireur si celui-
ci avait régulièrement constitué
la provision avant l’échéance.
C) Effets de complaisance

 Une traite de complaisance est une lettre de change qui


est signée par une personne qui n’a pas l’intention de la
payer mais qui agit avec complaisance pour une autre
personne afin de lui permettre de se procurer des fonds
en faisant escompter cette traite fictive avec un
banquier naïf. Le plus souvent c’est le tiré qui est
complaisant.
Bien qu’il ne doive rien au
tireur, il accepte la LC que
celui-ci tire sur lui et
pourra ainsi faire
escompter.
Le tiré complaisant n’a
nullement l’intention de
payer personnellement la
 Parfois c’est le tireur qui est complaisant. Il tire alors
une traite sur le complu et fait escompter cette traite
par son propre banquier.
 Généralement, le bénéficiaire de la complaisance n’a
pas les fonds pour payer la traite à l’échéance et
demande de complaisant de renouveler l’opération : ce
sont les traites de « cavalerie » qui se chevauchent ainsi
les unes sur les autres.
 On parle de « papier croisé » lorsque deux personnes
tirent mutuellement l’une sur l’autre des traites de
complaisance.
 Ce n’est pas le défaut de provision qui justifie la nullité
des traites de complaisance que le défaut d’intention
de s’obliger de la part du signataire complaisant et que
le but frauduleux de procurer du crédit au moyen d’un
effet fictif.
Sur le plan pénal, les
traites de complaisance
constituent un délit
d’escroquerie et elles
entraînent les peines de la
banqueroute en cas de
faillite du signataire.
 En droit commercial, la nullité de la traite de
complaisance n’empêche pas les signataires – tireur ou
tiré – d’être obligés envers le porteur de bonne foi qui a
ignoré la fictivité de l’effet.
 En revanche, la nullité peut être opposée entre
signataires ayant participé à la fraude, notamment par
le tireur au tiré complaisant qui a dû payer la traite.
§. 2 – Acceptation par
intervention
 Acceptation par un tiers intervenant
Si le tiré refuse d’accepter et que le porteur fasse
dresser un protêt, ce porteur peut exercer
immédiatement un recours contre le tireur et les
endosseurs. Pour échapper à ce recours, le tireur ou un
endosseur peut désigner un tiers pour accepter à la
place du tiré ; ce sera généralement le banquier du
tireur ou de l’endosseur.
 Ce tiers peut être désigné par le tireur dès l’émission de
la L.C. : on l’appelle le « recommandataire » ou
« besoin » : il acceptera et paiera la traite à la place du
tiré ; son acceptation par intervention prive le porteur
de son recours immédiat contre le tireur.
 Un tiers intervenant peut aussi être proposé après le
refus d’acceptation par le tiré; le porteur peut refuser
son intervention et préférer exercer le recours contre le
tireur. L’acceptation par intervention doit être expresse
: « Accepté par intervention pour le compte (du tireur
ou de X endosseur), suivi de la signature du tiers
intervenant.
 L’acceptant par intervention est obligé cambiairement
au paiement de la traite, lors de l’échéance. Mais il
n’est tenu que comme celui pour le compte duquel il
est intervenu; s’il a agi pour le compte d’un endosseur,
il n’est pas obligé à l’égard des signataires antérieurs à
cet endosseur, notamment à l’égard du tireur.
§. 3 - Aval

 L’aval est un cautionnement solidaire d’un signataire de


la L.C., par lequel le donneur d’aval (ou « avaliste » ou
« avaliseur ») s’engage cambiairement à payer la lettre
à la place de ce signataire. Le donneur d’aval est
souvent un banquier, un parent, un conjoint, un gérant
ou un associé pour le compte d’une société, une société
mère pour une filiale ou inversement
 Forme
 L’aval peut être donné par une signature apposée sur la
L.C. elle-même. Il peut être exprès : « bon pour aval
pour le compte de X » suivi de la signature manuscrite.
Mais la simple signature de toute personne autre que le
tiré, apposée au recto de la lettre, vaut aval. L’aval
peut être daté, sinon il est présumé avoir été donné le
jour de l’émission de l’effet.
 L’aval peut être donné pour le compte d’un signataire
quelconque de la lettre : tireur, tiré acceptant,
endosseur, etc.
 S’il ne précise pas pour le compte de qui il est donné, la
loi décide qui l’est pour le compte du tireur
 Effets
Le donneur d’aval, comme tout signataire de la L.C. est tenu
cambiairement de payer la L.C.: son engagement est donc commercial,
unilatéral, solidaire, abstrait, exclusif de tout délai de grâce et soumis à
une courte prescription.
Notamment, le donneur
d’aval ne peut pas opposer
au porteur de bonne foi, les
exceptions provenant de ses
rapports personnels avec
celui pour le compte de qui
il a donné son aval
 Mais comme c’est une caution, il est tenu, en principe,
de la même manière que le signataire pour le compte
duquel il s’est engagé ; il pourra donc opposer au
porteur les exceptions que ce signataire aurait pu lui-
même opposer ; par exemple, s’il a donné son aval pour
le compte du tiré, il pourra opposer le défaut de
provision au tireur
 Toutefois, il ne peut pas opposer à celui-ci les
exceptions fondées sur la nullité de l’engagement du
signataire, à raison par exemple d’une incapacité ou
d’un vice du consentement.
 Il peut opposer en revanche les exceptions fondées sur
une nullité pour objet ou cause illicite ou pour défaut
de cause
Si le donneur d’aval paie la
lettre il a un recours
cambiaire en
remboursement contre les
signataires antérieurs de la
lettre ; d’autre part, il peut
toujours recourir, en vertu
du contrat de
L’aval ne produit ses
effets cambiaires que s’il
est donné avant
l’établissement du protêt
faute de paiement ou
avant l’expiration du
délai légal de sa
 L’aval n’a de valeur et d’existence que s’il prend la
forme écrite, qu’il intervienne sur le titre ou sur un
papier séparé.
 Quand il a lieu sur le titre, il figure nécessairement au
recto en comportant expressément son appellation pour
éviter la confusion avec la signature du tireur et du tiré
Ildoit être exprimé par les
termes « bon pour aval » ou
par toute expression
équivalente. Il comporte
aussi obligatoirement le
nom et la signature de celui
qui le donne.
 L’aval doit indiquer pour le
compte de qui il est donné. A
défaut de cette indication, il est
réputé donné par le tireur. Cette
règle pose le principe de liberté
de donner aval au profit de tous
les débiteurs liés par la L.C., le
tireur et le tiré.
Mais l’intérêt de
mentionner expressément
le bénéficiaire s’impose si
on veut éviter la
présomption légale au
profit du tireur.
On tend à considérer la
présomption visée comme
 La jurisprudence de la Cour de cassation va dans le sens
du caractère irréfragable de la présomption et partant
du refus de la preuve contraire. La Cour considère ainsi
que les dispositions de l’art. 180 C.C. posent des règles
de fond et non des règles de preuves qu’on ne peut
modifier même lorsque l’aval est sans effet. (CS
29.6.1960, GTM 1960, P. 79)
Section 4 – Circulation de la
L.C.


La L.C. est en principe
un titre à ordre qui
peut être transmis au
moyen de la formalité
de l’endossement.
 Il existe trois sortes d’endossement :
 l’endossement translatif qui fait passer au nouveau
porteur tous les droits attachés à la traite ;
 l’endossement pignoratif ou de garantie qui lui donne
un droit de gage sur la traite ;
 l’endossement de procuration qui ne confère au
nouveau porteur d’un mandat d’encaissement.
§. 1 – Endossement translatif

 Cet endossement a pour but de transmettre de


l’endosseur à l’endossataire tous les droits attachés à la
lettre de change. Il permettra notamment à l’endosseur
de payer à l’endossataire une créance qu’il lui doit
(valeur fournie) ; ou bien il permettra de faire
escompter la traite par un banquier.
 L’escompte est l’opération de
crédit par laquelle le porteur d’une
lettre de change en transfère la
propriété à un banquier, qui en
avance immédiatement le
montant, (diminue de sa
rémunération) et sera remboursé à
l’échéance grâce au paiement par
le tiré.
Il convient
d’examiner les
conditions (A) et
les effets (B) de
l’endossement
A) CONDITIONS DE VALIDITE

 Conditions de forme

 Trois formes sont possibles


 a) Endossement nominatif avec désignation du nouveau
bénéficiaire
 « payer (ou transmis ou « veuillez payer ») à M. X ou à
son ordre », suivi de la date et de la signature.
 La mention « ou à son ordre »
n’est pas nécessaire et même en
son absence le nouveau porteur
ne pourra réendosser la lettre. Il
ne serait privé de cette faculté
que si l’endosseur ajoutait la
clause « non à ordre » ou « non
endossable ».
b) Endossement au porteur
« passé (ou « transmis ») au porteur », suivi de la date et de la signature.
La lettre devient alors un titre au porteur qui peut être transmis par
tradition, de la main à la main, sans nouvel endossement. Mais le porteur,
s’il le préfère peut aussi la réendosser en la signant.
 c) Endossement en blanc

 Il résulte de la seule signature


de l’endosseur. La L.C. devient
un titre au porteur comme
dans le cas précédent et peut
être transmise de la main à
main sans signature nouvelle.
 Mais le porteur peut aussi le réendosser en indiquant le
nom du nouveau porteur
 Ces endossement sont apposés au dos de la lettre.
 L’indication de la date de l’endossement n’est pas
exigée à peine de nullité, la loi présume, dans ce cas,
que l’endossement est intervenu avant l’échéance.

Conditions de fond

 Ce sont d’abord celles exigées


pour l’émission de la L.C. ;
notamment l’endosseur doit
avoir la capacité commerciale.
En outre, la L.C. ne doit pas être
déclarée non endossable.
 L’endosseur doit être le dernier porteur régulier de la
traite. L’endossataire (c’est-à-dire le bénéficiaire de
l’endossement) devra vérifier la « chaîne des
endossements » pour s’assurer de la régularité des
droits de l’endosseur et vérifier notamment que la
lettre lui avait bien été transmise au moyen d’un
endossement translatif. Il doit y avoir une suite
ininterrompue d’endossements réguliers.
B) Effets de l’endossement
translatif
 Le nouveau porteur devient titulaire de tous les droits
cambiaires que l’endosseur pouvait avoir contre les
signataires antérieurs de la lettre : droit de demander
le paiement au tiré acceptant et, à défaut, recours
contre le tireur, les endosseurs et les donneurs d’aval.

L’endosseur, en signant la L.C.,
s’engage cambiairement à la payer à
tout porteur à l’échéance, à la place
du tiré défaillant.
 Comme tout engagement cambiaire,
cette obligation est commerciale,
unilatérale, solidaire, abstraite,
exclusive de tout délai de grâce et
soumise à une courte prescription.
 L’endosseur conserve le droit d’opposer à l’endossataire
les exceptions fondées sur leurs relations antérieures,
notamment l’absence de créance de valeur fournie de
l’endossataire à l’encontre de l’endossateur ; mais ces
exceptions deviendraient inopposables à un nouveau
porteur de bonne foi à qui l’endossataire aurait à son
tour transmis la lettre.
§. 2 – Endossement
pignoratif ou de garantie
 Cet endossement permet de remettre l’effet en gage à
un créancier.
 En la forme, il doit être stipulé expressément et
résulte, par exemple de la formule inscrite au dos de la
lettre : « valeur en gage » ou « valeur garantie ».
 Il peut aussi résulter de la seule remise de la traite,
sans endossement.
L’endossataire a les droits d’un
créancier gagiste ; si, à
l’échéance, il n’est pas
remboursé de sa créance par
l’endosseur, il peut se faire
payer la lettre par le tiré et se
rembourser sur son montant.
 En tant que gagiste, il est porteur régulier de la traite
et bénéficie du principe de l’inopposabilité des
exceptions ; le tiré acceptant, le tireur et les autres
signataires ne peuvent pas lui opposer les exceptions
qu’ils auraient pu opposer à l’endosseur. D’autre part,
celui-ci, comme tout signataire de la L.C., en garantit
cambiairement le paiement.
§. 3 – Endossement par
procuration
 Cet endossement donne à l’endossataire (généralement
un banquier) le mandat d’encaisser l’effet à la place de
son titulaire.
 En la forme, il doit être stipulé expressément et
résulte, par exemple, de la formule inscrite au dos de la
lettre : « valeur en recouvrement » ou « pour
encaissement » ou « par procuration » ou toute autre
mention impliquant un simple mandat.
 L’endossataire n’est en principe qu’un mandataire, il ne
devient pas titulaire de l’effet et ne peut pas le
réendosser sauf à titre de procuration.
 Il peut se voir opposer par le tiré ou les autres
signataires toutes les exceptions opposables à
l’endosseur. Il est responsable de tout retard ou de
toute négligence dans le recouvrement de l’effet et
dans la conservation des recours ; mais il ne garantit
naturellement pas que l’effet sera payé.
Section 5 – paiement de la
L.C.

§. 1 – Modalités de
paiement de la L.C.

§. 2 – Les conséquences


de son défaut de
paiement et la
§. 1 – Modalités de paiement de la
L.C.

 Qui doit payer ?


 C’est le tiré qui doit payer la traite s’il a accepté ou
même, à défaut, s’il y a provision suffisante.
 Même s’il n’y a ni acceptation, ni provision, le tiré peut
payer ; mais il le fait alors en l’acquit du tireur et a
naturellement un recours contre lui.
 D’autres personnes peuvent être tenues de payer à la
place du tiré, notamment le « recommandataire »
désigné sur la lettre par le tireur, ou un accepteur par
intervention.
 Enfin, toute personne peut payer la lettre de change
par intervention à la place du tiré aussi bien qu’à celle
de toute autre signataire ; tireur, endosseur, etc.

La clause de domiciliation a pour
effet d’obliger le porteur à
présenter l’effet au paiement
chez le domiciliataire; Ce dernier
n’est pas personnellement tenu
de payer ; il n’agit que comme
mandataire du tiré et sur les
instructions de celui-ci.
 Il doit donc s’assurer de la volonté de payer du tiré,
quand bien même la L.C. aurait été acceptée.
 Un paiement effectué par le banquier sans instruction
est inopposable au client-tiré. En effet, la banque
domiciliataire qui paie sans mandat ne se dessaisit pas
valablement des fonds dont elle est le dépositaire. Le
tiré a ainsi droit à restitution du montant de la traite.
 Qui a droit au paiement ?

 C’est le dernier porteur régulier en vertu d’une chaîne


continue d’endossements : le tiré doit vérifier que les
noms des endosseurs successifs correspondent bien aux
noms des bénéficiaires successifs ; mais il n’a pas à
vérifier la capacité des signataires ni la validité des
signatures.
 Le droit du porteur au paiement ne peut être discuté ;
le tiré n’a à vérifier ni la capacité, ni même l’identité
du présentateur ; toutefois, il commettrait une faute
lourde exclusive d’un paiement libératoire s’il savait
pertinemment que le présentateur est un incapable ou
n’est pas la personne désignée comme bénéficiaire par
la traite. En tout cas, le tiré n’a pas à demander au
porteur de justifier de la valeur fournie par celui-ci au
tireur ou au dernier endosseur.
 Date et lieu du paiement

 La date du paiement est celle de l’échéance indiquée


sur la traite. Avant cette date, le porteur ne peut pas
réclamer le paiement au tiré ; de son côté le tiré ne
peut pas imposer un paiement anticipé au porteur à
moins que la traite ne porte la « clause d’escompte » ;
dans ce cas, le tiré pourra déduire l’intérêt au taux
légal pour le temps restant à courir jusqu’à l’échéance.

Le porteur est tenu de
présenter la traite au
paiement, au domicile du tiré ;
cependant, il doit la présenter
chez le domiciliataire s’il en
est indiqué un. Toutes les
banques sont domiciliataires.
 Si la lettre est à échéance fixe, ou à un certain délai de
date ou à un certain délai de vue, cette présentation
doit être faite le jour de l’échéance ou l’un des deux
jours ouvrables suivants : le samedi, le dimanche, les
jours de fête légale, les « ponts » ne sont pas des jours
ouvrables.

Si la lettre est à vue, elle doit
être présentée au paiement
dans l’année qui suit sa
création.
 Le tiré doit payer la lettre au
moment où elle est présentée.
Il ne peut bénéficier d’aucun
délai de grâce judiciaire .
 Objet et modalités de paiement


C’est le montant total de la traite
qui doit être payé ; cependant si le
tiré offre un paiement partiel, le
porteur ne peut pas le refuser sauf,
à faire dresser protêt pour le solde.
 La lettre doit être payée dans la
monnaie ayant cours légal au lieu du
paiement.
§. 2 – Défaut de paiement de
la L.C.

Principes. Le porteur impayé
doit, s’il veut conserver ses
droits, faire dresser un protêt
(A). Il dispose alors de recours
contre les signataires de la
lettre (B). Les délais de
prescription des recours sont
brefs (C).
A) Protêt faute de paiement


Si le tiré (ou le domiciliataire) ne
paie pas la lettre à présentation
ou ne la paie que partiellement,
le porteur doit faire dresser
protêt faute de paiement, sinon il
est « négligent » et perd une
partie de ses recours contre les
autres signataires.
 Le protêt est un acte dressé par un huissier ou par un
notaire qui constate officiellement que la traite a été
présentée régulièrement au tiré à l’échéance et qu’elle
n’a pas été payée.
 Il contient la copie intégrale de la lettre de change,
une sommation de payer adressée au tiré, la
constatation de la présence ou de l’absence de celui-ci
et, éventuellement, des motifs de refus de paiement.
 Le protêt doit être dressé dans les délais de
présentation, c’est-à-dire dans les dix jours qui suivent
l’échéance. En pratique, l’huissier laisse un avis au tiré
lui disant que la traite pourra être retirée par lui à
l’étude, moyennant paiement, jusqu’à telle date.
 Après cette date, l’huissier dresse protêt et en remet
une copie sous enveloppe au tiré.
 Le protêt est inscrit sur un registre tenu par l’huissier.
B) Recours contre les
signataires
 Recours du porteur diligent

 A défaut de paiement de la lettre par le tiré ou par un


tiers intervenant, le porteur dispose de recours contre
les autres signataires de la lettre à la condition qu’il ait
présenté la lettre au paiement et qu’il ait, sauf
dispense, fait dresser protêt dans les délais légaux.
 Il peut réclamer le paiement du montant de la traite,
plus les intérêts au taux légal depuis le jours du protêt
et les frais de protêt, à l’un quelconque des signataires
de la traite puisque tous en sont garants solidaires :
dernier endosseur, endosseurs précédents, tireur,
donneurs d’aval, etc.
Déchéance du porteur
négligent
 Le porteur est « négligent » lorsqu’il n’a pas fait dresser
dans les délais légaux le protêt faute de paiement, ou
bien lorsqu’étant dispensé de ce protêt, il n’a pas fait
présenter la lettre au paiement dans ces délais.
 Il l’est aussi lorsqu’il n’a pas fait dresser le protêt faute
d’acceptation si une clause de la lettre l’imposait ou
lorsqu’il a refusé un paiement par intervention.
 2) Les opérations des sociétés commerciales par la
forme
 Sont commerciales, à raison de leur forme et quel que
soit leur objet:
- Les sociétés en nom collectif;
- Les sociétés en commandite simple;
- Les SARL;
- Et les sociétés par action.
• Sont commerciales sans égard à la nature des opérations
qu’ils accomplissent ou permettent, dans les deux cas
c’est la forme et non le fond qui commande la
qualification.
• Les opérations des sociétés commerciales sont réputées
faites pour les besoins de leur commerce, les sociétés
n’ont pas de vie privée, leur seul vie est la vie des
affaires.
 La société anonyme d’expertise comptable, bien qu’elle
conduise une activité civile car libérale, est une société
commerciale.
 La société en nom collectif gérant un domaine agricole
est commerciale.
 En revanche, les sociétés exclues de la liste ne sont
commerciales que si leur objet est tel: c’est le cas des
sociétés en participation et des groupements d’intérêts
économiques.
 L’immatriculation des GIE au registre de commerce ne
modifiait pas la solution.
 Les cessions de parts ou d’actions de sociétés
commerciales par la forme est en principe des actes
civils. On vise là les cessions auxquelles procèdent les
associés des dites sociétés.
 Lorsque la cession de parts ou d’action est l’accessoire
d’une opération de restructuration de la société, elle
devient commerciale.
 Prestations assurées par le service public
 Les activités exercées par les postes et
télécommunications.
 Etablissements publics à caractère commercial et
industriels:
- l’office Chérifien des Phosphates;
- L’office national des chemins de fer.
- Sociétés nationales sous forme de sociétés anonymes:
La Royale air Maroc.
 Technique de concession de service public par le
mécanisme de gestion de service public:
= la distribution d’eau et d’électricité ainsi que
l’assainissement dans les villes.
* l’article 37 CC admet l’immatriculation au registre du
commerce même pour les établissements publics à
caractère industriel ou commercial.
Titre 2 - Régimes juridiques
des actes de commerce
Chapitre 1 – Régime général des actes de commerce
1) Principe de liberté
• Le Code de commerce pose le principe « qu’en matière
commerciale la preuve est libre ».
• Il en résulte qu’entre commerçants la preuve d’un acte
commercial n’est pas subordonné à la présentation d’un
écrit, elle peut se faire par tous les moyens tels que la
correspondance, les factures, les livres et documents
comptables, témoignage.
 En matière civile, une preuve écrite des actes est
exigée au-dessus d’une somme de 250 dhs (a. 443 DOC).
 L’article 334 Code de commerce dispose que la preuve
« doit être rapportée par écrit quand la loi ou la
convention l’exige ».
2) Exécution de l’acte
1°) La solidarité
- Dans les contrats civils, la solidarité ne se présume
pas, elle doit être expressément stipulée ou résulter de
la loi (article 153 D.O.C.).
- Le Code de commerce admet que les codébiteurs
traitant par un même acte sont censés avoir un intérêt
commun.
 La règle laisse place à une solution contraire des
parties.
 Ex. Dans le contrat d’assurance, les assureurs qui
prennent ensemble le même risque écartent la
solidarité en s’engageant chacun pour une somme ou un
pourcentage du risque qu’ils fixent dans le contrat.
2°) Le paiement
• Trois règles conjuguent leurs effets et font du
paiement, en matière commerciale, un acte
spécialement rigoureux.
• Tout d’abord, le paiement se trouve accéléré par
l’application de diverses règles:
- Impossibilité d’accorder des délais de paiement en cas de
souscription d’une lettre de change et d’un chèque. Le
juge est privé de la possibilité d’accorder un délai de
grâce.
 En deuxième lieu, le débiteur commerçant qui se
trouverait dans une situation telle qu’il ne pourrait pas
faire face à son passif exigible avec son actif disponible
devrait se voir appliquer le régime du redressement ou
de la liquidation judiciaire.
Titre 3 – Contentieux des
actes de commerce
 Le contentieux des actes de commerce suit des règles
spécifiques. Les deux principales:
 Tient de la compétence du tribunal de commerce, juge
naturel des actes de commerce;
 La seconde est relative à la licéité de la clause
compromissoire, c’est la convention par laquelle les
parties à un contrat s’engagent à soumettre à
l’arbitrage les litiges qui pourraient naître relativement
à ce contrat.
 Mais le recours à l’un de ces deux modes de traitement
du contentieux pose une question préalable, celle du
délai de prescription.
 A) Prescription
 La prescription est un mode d’extinction des obligations
qui prive le créancier d’agir contre le débiteur. Cette
privation est due à l’inaction du créancier qui a laissé
courir le délai de prescription:
 Délai de 15 ans en matière civile (article 387 D.O.C.) et
de 5 ans en matière commerciale (article 5 Code de
commerce).
 La prescription de 5 ans n’intéresse pas seulement les
obligations entre commerçants nées à l’occasion de leur
commerce, elle vaut aussi pour les obligations entre
commerçants et non commerçants.
 2) Modes de traitement du contentieux

 Le droit commercial est


l’œuvre de la justice
commerciale. Le tribunal de
commerce rend une justice
publique. Contrairement à
l’arbitrage, qui est une justice
privée.
 1°) Le tribunal de commerce
 Ce tribunal spécialement habilité à trancher les litiges
commerciaux pour le premier degré d’instance, ainsi
que des Cour d’appel spécialisés pour les instances
d’appel et une chambre commerciale au sein de la Cour
de Cassation pour les instances de cassation.
Le législateur marocain n’a
pas suivi l’exemple de son
homologue français en
confiant le premier degré
d’instance à des
commerçants élus par leurs
pairs.
 a) Compétence
 Compétence rationae materiae

 Les actions relatives aux


contrats commerciaux;
 Les actions entre
commerçants à l’occasion de
leurs activités commerciales;
Les actions relatives aux
effets de commerce;
Les différends entre associés
d’une société commerciale;
Les différends à raison de
fonds de commerce.
 1) Actions entre commerçants à l’occasion de leurs
activités commerciales
 Elle regroupe les activités énumérées par les article 6 et
7 C.C. dont on sait qu’elles ne deviennent commerciales
que si elles sont répétées, renouvelées.
 La compétence à raison de la
matière constitue une des
difficultés qui peut se poser assez
souvent devant le tribunal de
commerce et qu’il devra d’abord
trancher par un jugement, lequel
peut faire l’objet d’un appel, avant
qu’il soit statué définitivement sur
la compétence.
 Si l’acte est civil pour le demandeur, il peut opter pour
la compétence du tribunal de commerce. Quand le
demandeur est commerçant, il ne peut assigner le non
commerçant que devant la juridiction civile (T.P.I.), sauf
si le non commerçant (défendeur) renonce par
convention à se prévaloir de l’incompétence du tribunal
de commerce.
 2) Action relative aux effets de commerce
 Les effets de commerce visent essentiellement la
« lettre de change » (ou traite) dont la signature, en
qualité de tireur, de tiré, d’avaliste ou endosseur
emporte compétence des tribunaux de commerce,
quelque soit la profession du signataire, civile ou
commerciale.
 3° Des différends entre associés d’une société
commerciale
 Parce que la société personne morale, est commerciale
que les différends entre ses associés sont de la
compétence des tribunaux de commerce.
 La formule vise toutes les contestations qui ont leur
origine dans la création, le fonctionnement ou la
liquidation de la société, à l’exclusion de celles qui
naissent des relations personnelles des associés.
 Ex. l’action en complément d’apport ou en restitution
de dividendes contre les associés;
 L’action en nullité de la société;
 L’action en responsabilité contre les dirigeants sociaux
pour des fautes contractuelles ou au quasi-
contractuelles.
 En revanche, les actions relatives aux cessions d’action
ou de parts sociales sont en principe de la compétence
civile, sauf dans le cas où cette cession se rattache au
fonctionnement de la société ou à sa liquidation ou
lorsqu’elle entraîne un transfert de contrôle.
 Le tribunal territorialement
compétent, c’est celui dans
le ressort duquel demeure le
défendeur (article 27 C.P.C.).
 En matière de société, c’est
au tribunal du siège social ou
de sa succursale.
2°) Justice arbitrale

 L’arbitrage est une justice


privée qui semble s’imposer
comme le mode de règlement
des différends le plus approprié
aux relations commerciales.
 L’arbitrage est fondé sur une convention passée entre
les parties au litige.
 Cette convention, appelée convention d’arbitrage
recouvre deux types d’accords:
- Le compromis d’arbitrage et la « clause
compromissoire ».
 Le compromis est conclu après la naissance du litige et
en considération de celui-ci.
 La clause compromissoire
 Est incluse dans un contrat principal, et convenue avant
tout litige.
 Le Maroc à une institution, la Cour d’arbitrage de la
chambre de commerce internationale
(C.C.C.-Maroc).
• Les parties peuvent opter pour cette institution ou
mettre en place un arbitrage « ad hoc ».
 Organisation de la procédure
 Il est essentiel que les parties lors de la rédaction d’une
convention d’arbitrage, prévoir le mécanisme de
désignation des arbitres pour permettre la mise en
œuvre de l’arbitrage.
 Si les parties préfèrent s’en tenir à un arbitrage
organisé directement par elles, elles seront amenées à
choisir le ou les arbitres et à participer personnellement
à l’organisation de la procédure.
TITRE 2 – Le commerçant

Chapitre 1 – définition du
commerçant

Chapitre 2 – le statut du
commerçant
Chapitre 1 – définition du
commerçant
Il importe de distinguer:

Lecommerçant personne
physique

Etle commerçant personne


morale
Section 1 – Personnes
physiques
 Selon la formule générale de l’article 6 C.C. sont
commerçants ceux qui exercent à titre « habituel ou
professionnel » une des activités énumérées par les
articles 6 et 7 ou pouvant être assimilées à ses activités
(article 8).
 Cette formule implique que la qualité de commerçant
est subordonnée à l’exercice « habituel ou
professionnel » d’une activité commerciale.
 On ne saurait substituer à ces critères d’autres
considérations, telle que l’immatriculation au registre
de commerce.
 Accomplissement d’actes de commerce
 L’accomplissement d’actes de commerce est l’exigence
première de la reconnaissance de la qualité de
commerçant.
 Cependant, ce ne sont pas tous les actes de commerce
qui produisent ce résultat, mais seulement les actes de
commerce par nature.
 Les actes de commerce par accessoire ne sont pas
susceptibles de conférer la qualité de commerçant
puisqu’il faut démontrer au préalable la qualité de
commerçant de celui qui les accomplit.
 Quant aux actes de commerce par la forme ne sont pas
de nature à donner la qualité de commerçant à son
auteur.
 La signature de la lettre de change ne fera pas de son
auteur un commerçant.
§. 1 – Caractère habituel

 L’habitude implique la répétition des actes.


 La répétition d’actes de commerce par nature vaut
accomplissement habituel d’actes de commerce.
 Ainsi, une personne qui organise des séances régulières
de projection de films, en vue de la recherche de
bénéfices, est un commerçant.
 Celui qui vend et achète des tableaux pour renouveler
sa galerie est un commerçant.
 Le spéculateur en bourse qui achète et vend des titres
pour tirer un profit pécuniaire.
 En son nom et pour son compte
 Seul celui qui accomplit habituellement des actes de
commerce, en son nom et pour son compte doit être
classé parmi les commerçants, c’est une façon
d’affirmer l’indépendance juridique du commerçant.
 Le commerçant spécule dans son propre intérêt.
 Ce principe conduit à refuser la qualité du commerçant
à tous ceux qui accomplissent des actes pour le compte
d’autrui.
 Tel est le cas des salariés de l’entreprise commerciale,
même s’ils sont des gérants ou représentants de
commerce.
§. 2 – Caractère
professionnel
 La notion d’entreprise
 Le Code de commerce opère une distinction entre
l’exercice habituel d’une activité commerciale et
l’exercice d’une profession.
 De là, il importe de distinguer « l’entreprise »,
expression qui doit être prise dans son sens
économique, impliquant la mise en œuvre des éléments
nécessaires à l’activité professionnelle: le capital et le
travail,
 et la qualité de commerçant d’une personne qui tire
une partie de ses ressources des sommes perçues, en
contrepartie de son activité.
 L’exercice de la profession exige la publicité.
 La profession suppose une entreprise organisée soit
au moins un fonds de commerce et une clientèle.
 Il attire ses clients par une certaine installation
matérielle ou par la qualité de ses produits.
 Mais cette activité professionnelle n’a pas besoin d’être
exclusive. Une même personne peut exercer deux
professions distinctes, dont l’une seulement est
commerciale.
 Ainsi, en est-il du médecin qui possède et dirige
personnellement une clinique.
 Lorsqu’il soigne ses patients, il exerce une activité
libérale, lorsqu’il gère son établissement il exerce une
activité commerciale et devient commerçant.
Section 2 – Les sociétés
commerciales
 La commercialité par la forme signifie que ces sociétés
ont la qualité de commerçant et que les actes qu’elle
accomplissent sont des actes de commerce, à
l’exception des actes qui sont civils par nature.
 Il s’agit des actes de constitution et de transmission des
droits réels immobiliers qui demeurent civils.
Chapitre 2 – le statut des
commerçants
Contrairement aux professions libérales, les professions
commerciales n’ont ni ordre, ni déontologie, mais sont
soumises à un statut professionnel qui comporte des
obligations et des droits.
Ce statut comprend deux volets:
• l’accès à la profession commerciale;
• Et les obligations du commerçant.
Section 1 – Accès à la
profession commerciale
 Parmi les principes reconnus par la constitution de
1992, la liberté de s’établir (a. 9).
 Mais ce principe souffre de certains tempéraments.
§. 1 – La liberté
d’établissement
 C’est le droit pour toute personne physique ou pour
toute société de se livrer au commerce ou à l’industrie
de son choix, soit en créant une exploitation, soit en
faisant l’acquisition ou en prenant le contrôle d’une
exploitation existante.
 Le droit ne limite pas le nombre de personnes admises à
faire le commerce et de l’industrie. Il ne subordonne
pas l’accès à ces professions à des conditions de
qualifications et de compétences.
§. 2 – Les limites

A) L’incompatibilité
L’exercice de certaines professions est incompatible avec
l’exercice de la profession commerciale.
= Les fonctionnaires publics de l’Etat.
Cependant ils peuvent détenir des parts sociales dans la
S.A.R.L. ou des actions dans la société anonyme, sans
pouvoir être gérants ou dirigeants.
 L’incompatibilité s’applique aussi aux personnes
exerçant une profession libérale dite noble: avocat,
architecte, expert comptable, notaire, médecins, et
d’une manière générale, les membres des professions
libérales auxquels un règlement de leur ordre interdit
l’exercice du commerce.
 Les conséquences
 Les actes accomplis ne sont pas nuls
 L’intéressé acquiert la qualité de commerçant.
 Mais c’est la qualité de commerçant est acquise, c’est
seulement au titre des inconvénients et l’intéressé ne
peut pas se prétendre commerçant.
B) Les interdictions
Interdiction de faire le commerce contre ceux qui ont été
condamnés à une peine afflictive et infamante ou à une
peine d’emprisonnement.
Quelques textes prévoient la déchéance à l’occasion d’une
sanction pénale.
Il s’agit notamment de la loi bancaire qui interdit l’accès à
la profession bancaire à toute personne condamnée
pour un crime ou pour un délit dont la peine est
supérieure à trois mois d’emprisonnement.
Déchéances résultants de la législation des
procédures collectives
 Il s’agit des personnes qui ont fait l’objet de
redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire.
 Le tribunal qui a ouvert la procédure peut infliger au
débiteur soit la faillite personnelle ou l’interdiction de
gérer.
C– Incapacités

Deux questions à poser:


La majorité à partir de laquelle
un mineur peut devenir
commerçant;
Les incapables majeurs.
1 – Le mineur
• L’article 209 du Code de la
famille énonce que l’âge de la
majorité est de 18 ans
grégoriens révolus.
• Le mineur demeure en principe
exclu du domaine commercial.
 Le mineur âgé de moins de 18 ans
doit être représenté par son père
ou son tuteur.
 Le wali (le père et la mère) peut
gérer les biens de l’enfant mineur
dans une activité commerciale
sans avoir besoin d’une
autorisation préalable du juge.
Le walis demeurent
cependant soumis aux
formalités de contrôle du
juge quand la valeur des
biens concernés dépasse
deux cent mille dhs.
 S’agissant des tuteurs testamentaires
(désignés par un wali, père ou
mère), ainsi que des tuteurs datifs,
(mokaddem désigné par le juge
chargé des affaires des mineurs),
l’article 14 C.C. prévoit qu’ils ne
peuvent exploiter les biens du
mineur dans le commerce, qu’après
autorisation spéciale du juge.
 Le mineur émancipé

 L’émancipation d’un mineur


peut résulter du mariage,
sinon un mineur peut être
émanciper s’il est âgé de 12
ans grégoriens révolus sous
décision du juge.
 Entre 12 et 16 ans le Code de la
famille lui reconnaît une
capacité partielle en raison de la
présomption de discernement.
 En revanche, le mineur de moins
de 12 ans est dépourvu de toute
capacité juridique car il ne jouit
d’aucun discernement.
A l’âge de 16 ans, il peut
demander au tribunal de
déclarer sa majorité de manière
anticipée.
 La décision judiciaire de
déclaration de majorité doit
être inscrite au registre du
commerce.
 Les incapables majeurs

 Personnes n’ayant pas la


capacité de faire des actes
de commerce. Du fait de
leur santé mentale ou
physique, ils n’ont pas la
pleine capacité juridique.
Section 2- Les obligations du
commerçant

L’obligation d’immatriculation
au registre du commerce ;

Et l’obligation comptable.


§. 1 - L’immatriculation au registre
de commerce

• Le R.C. a pour rôle de faire


connaître les commerçants.
sont objectif est d’organiser
une publicité juridique (non
commerciale) sur le
commerçant.
Il fournit aux tiers, qui
sont en relation avec le
commerçant, des
informations relatives à sa
situation juridique et à
ses activités
commerciales.
 C’est pour cette raison que le
Code de commerce a fait du R.C.
un document public; toute
personne peut se faire délivrer
une copie ou un extrait certifié
des inscriptions qui y sont portées
attestant l’inexistance d’une
inscription ou qu’une inscription
a été rayée.
A) Le Fonctionnement du R.C.

Comment est-il organisé?


Quelles sont les personnes
assujetties à l’immatriculation?
Et quelles sont les différentes
inscriptions?
1) l’organisation du R.C.

Le R.C. est constitué


par des registres locaux
et un registre central.
a) Les registres locaux
 Sont actuellement institués auprès de
chaque TPI ou de commerce le cas
échéant. Ils sont tenus par le secrétariat-
greffe et leur fonctionnement est
surveillé par le président du tribunal ou
par un juge désigné par lui, qui a qualité
pour trancher par ordonnances les
contestations entre les assujettis et le
greffier.
b) Le registre central
Est constitué grâce à des doubles de la déclaration
remise au greffier. Il sert à:
- centraliser les renseignements
- Permettre la surveillance sur la tenue des registres
locaux;
- donner aux administrations et organismes intéressés les
renseignements qui leur sont nécessaires.
 2) obligation d’inscription
Toute personne physique, marocaine ou étrangère,
ayant la qualité de commerçant au regard de la loi
marocaine est tenue de se faire inscrire au R.C.
Il en est de même des sociétés et groupements
d’intérêts économique.
 L’inscription est prise, pour les personnes physiques, au
lieu du siège de leur entreprise, ou de leur principal
établissement et, pour les personnes morales, au lieu
du siège social.
 Lorsque la personne physique ou morale exploite
plusieurs établissements dans le ressort du même
tribunal, il n’y a qu’une immatriculation à titre
principal et, s’il y a lieu, une inscription
complémentaire pour les autres établissements
exploités.
 Mentions de l’inscription
 Pour les personnes physiques, les indications dans la
demande concernent:
- l’état et la capacité;
- Le régime matrimonial du commerçant étranger;
- Les caractéristiques de l’activité commerciale;
- Les indications de l’origine du fonds.
 Pour les sociétés:
- La dénomination sociale;
- La forme et le cas échéant le statut légal particulier
auquel la société est soumise;
- Le montant du capital social.
- Le siège social;
- Les activités principales;
- L’état civil;
- Les noms et prénoms des associés et de ceux
indéfiniment responsables des dettes sociales.
 Indications obligatoires
 Pour faciliter les recherches, le Code oblige toute
personne à mentionner son numéro d’immatriculation
en tête de ses factures, notes de commandes, tarifs et
documents publicitaires, ainsi que sur toute
correspondance et tout récépissé concernant son
activité et signé par elle en son nom.
• Les modifications ou radiations
• Tous les faits et actes entraînant une modification des
mentions inscrites doivent faire l’objet d’une demande
d’inscription modificatrice dans le délai d’un mois.
• Toute personne qui cesse le commerce doit demander sa
radiation dans le délai d’un mois soit avant soit après
cessation.
 En cas de décès, la demande est présentée par les
héritiers.
 Les cas de radiation d’office:
- Jugements intervenus à l’occasion d’une procédure de
redressement judiciaire ou de liquidation des biens;
- Les mesures d’incapacité ou d’interdiction d’exercer
une activité commerciale résultant d’une décision
judiciaire ou de liquidation des biens;
- Les mesures d’incapacité ou d’interdiction d’exercer
une activité commerciale résultant d’une décision
judiciaire;
- Les décisions judiciaires prononçant la nullité ou la
dissolution d’une personne morale.
B) Les effets de l’immatriculation
1) A l’égard des personnes physiques
 Toute personne immatriculée au R.C. est présumée
avoir la qualité de commerçant.
 La présomption n’est pas absolue, elle est simple, c’est-
à-dire susceptible de preuve contraire.
 b) À l’égard des personnes morales

 Celles-ci ne jouissent de la personnalité morale qu’à


partir de leur immatriculation au R.C.
§. 2 – la tenue d’une comptabilité

 La comptabilité est une technique qui permet


d’enregistrer en unités monétaires les mouvements de
valeurs qui affectent le patrimoine de l’entreprise ainsi
que de déterminer les résultats globaux de son
exploitation au cours d’une période définie.
 Cet enregistrement se réalise à travers divers
documents qui sont établis soit au jour le jour: le livre-
journal, grand livre… (livres comptables) soit
annuellement: bilan, compte de produits et charges,
annexe (comptes annuels).
A) Les livres et documents comptables

Les livres comptables obligatoires pour tous les


commerçants

Normalement, tout le commerçant tient


obligatoirement un livre-journal, un grand livre et un
livre d’inventaire.
• 1°) le livre journal
• C’est un registre où sont enregistrées
chronologiquement opération par opération et jour par
jour les mouvements affectant les actifs et les passifs
de l’entreprise.
• On y enregistre par exemple toutes les ventes et tous
les achats de la journée, les factures payées, les
salaires versés, etc.
2°) Le grand livre
Enregistre l’ouverture et le fonctionnement des
comptes de l’entreprise en liaison avec le livre journal.
A partir de la saisie comptable des opérations
effectuées par le livre journal, le grand livre décrit
l’évolution des différents comptes.
3°) Le livre d’inventaire
 Les commerçants sont tenus de dresser un inventaire
des éléments actifs et passifs de l’entreprise au moins
une fois par exercice.
 L’inventaire est un tableau descriptif et estimatif des
divers éléments de l’actif et du passif.
 L’inventaire réunit les éléments qui expriment la
situation de l’entreprise.
 B) Les règles relatives à la tenue de la comptabilité
 Afin de veiller sur l’authenticité des écritures
comptables et la sincérité des opérations effectuées par
les commerçants, l’article 22 de la loi exige que les
documents comptables soient établis « sans blanc ni
altération d’aucune sorte », c’est-à-dire qu’il est
interdit de laisser des blancs susceptibles d’être remplis
en cas de besoin ou de biffer des écritures, celles-ci
doivent tout simplement être rectifiées par d’autres
écritures.
 L’article 8 dispose que le livre-journal et le livre
d’inventaire sont côtés et paraphés sans frais par le
greffier du tribunal du siège de l’entreprise.
 Chaque livre reçoit un numéro répertorié par le greffier
sur un registre spécial.
 Par ailleurs l’article 22 exige des commerçants de
conserver leurs documents comptables et leurs pièces
justificatives pendant 10 ans.
 Sanction pour irrégularité
 L’irrégularité est constituée par plusieurs faits:
 Avoir tenu une comptabilité fictive ou fait disparaître
des documents comptables de l’entreprise ou s’abstenir
de tenir toute comptabilité conforme aux règles légales
ou enfin tenir une comptabilité manifestement
incomplète ou irrégulière ou avoir détourné ou
dissimulé tout ou partie de l’actif ou frauduleusement
augmenter son passif.
• Sanctions fiscales
• Comme les documents comptables servent de base à
l’établissement des déclarations fiscales , ils peuvent
faire l’objet de vérification de la part des inspecteurs
des impôts.
• Aussi, lorsque ces documents ne respectent pas les
normes prescrites par la loi 9-88, l’article 23 laisse la
faculté à l’administration des impôts des les rejeter et
d’établir une imposition forfaitaire.
• Elle peut même le cas échéant, appliquer des
sanctions pécuniaires (majorations, indemnités de
retard, etc.)
 Les sanctions pénales
- Faux en écriture du commerce
- S’il s’avère que le commerçant a falsifié les livres et
documents comptables, il peut être poursuivi pour faux
en écriture du commerce qui est un délit puni par
l’article 357 Code pénal de l’emprisonnement de 1 à 5
ans et d’une amende de 250 à 20 000 dhs.
 La preuve des documents comptables
 Deux hypothèses à distinguer:
 Les documents comptables sont invoqués comme
preuve contre le commerçant qui les tient
 Cette hypothèse se présente de la manière suivante: un
détaillant achète de la marchandise de chez son
fournisseur mais il prétend ne pas l’avoir reçue,
pourtant, dans les livres de ce détaillant, il est fait
mention de sa réception.
 Dans ce cas, le fournisseur peut-il invoquer les livres du
détaillant comme preuve contre ce dernier d’avoir reçu
la marchandise?
 En réalité, ces écritures constitue un aveu de
commerçant.
 Les documents comptables invoqués comme preuve
par le commerçant qui les tient
 L’un des intérêts de la tenue de la comptabilité pour le
commerçant, est qu’elle peut lui servir de preuve à
l’égard des tiers.
Le fonds de commerce

Section 1 - Identification du fonds


de commerce

Identifier le fonds de commerce exige:


- d’isoler le concept de clientèle;
- D’inventorier les éléments du fonds;
- Pour apprécier ensuite sa nature
juridique.
§. 1 – Le concept de
clientèle
 Le terme clientèle vise l’ensemble
de ceux qui s’approvisionnent
habituellement ou par occasion
auprès d’un commerçant
déterminé.
 L’existence d’une clientèle
conditionne l’existence du fonds.
 Qualité de clientèle
 La clientèle doit d’abord être commerciale. Ce
caractère sera apprécié par référence aux actes qui
seront conclus.
 Ex. Un cabinet médical, la clientèle n’est pas
commerciale parce que le cabinet n’est pas un fonds de
commerce en raison de la nature civile de l’entreprise.
 La clientèle doit ensuite être personnelle, propre au
fonds considéré.
 La question se pose pour les clientèles dérivées, pour
ceux qui exercent une activité commerciale dans
l’enceinte d’une autre entreprise qui a elle-même ses
propres clients:
 Restaurants installés dans un aéroport ou détaillants
implantés à l’intérieur d’une grande surface
(supermarché).
 La société propriétaire de la grande surface loue des
emplacements à des commerçants locaux afin de
construire une galerie marchande: alors ces locataires
ont-ils un bail commercial?
 Oui, s’ils ont un fonds de commerce. Dans ce cas, ils ont
une clientèle commerciale.
 Mais il s’agit de savoir s’ils ont une clientèle propre ou
s’ils participent à la clientèle commune qui sera celle
de la grande surface toute entière.
 Il faut examiner les conditions de l’exploitation de la
galerie marchande, les heures d’ouverture.
 Elle s’attache au critère de l’autonomie de gestion,
pour reconnaître des clientèles propres.
§. 2 – Les éléments du fonds

Le C.C. propose une énumération qui n’est pas


limitative.
En effet, certains contrats peuvent faire partie des
éléments du fonds, tels que le contrat de travail.
De même le commerçant peut adjoindre à son fonds des
éléments qui concourent à l’exploitation tels qu’un
contrat de crédit-bail mobilier ou de crédit-bail
immobilier.
 Quels sont les éléments du fonds?
 Ils sont de deux sortes:
- Les uns sont corporels: matériels et marchandises;
- Les autres sont incorporels: nom et enseigne.
 A) Le local affecté au commerce
 Le local est un élément déterminant.
 La clientèle dépend souvent de l’emplacement du fonds
ou de la nature de ses installations.
 Cette importance varie suivant le genre de commerce.
 La clientèle dépend de l’emplacement quant il s’agit
de détaillants.
 Cet emplacement peut concerner la clientèle de toute
une ville (cinéma) ou simplement d’un quartier (un
garage), voire d’une rue (une épicerie).
B) Eléments incorporels

 Le nom et l’enseigne
 L’expression « nom commercial » désigne de façon
générale toute appellation sous laquelle un commerçant
personne physique ou morale, exerce son commerce.
 L’enseigne est un signe extérieur qui permet
d’individualiser un établissement et le signaler aux
tiers.
 Le nom commercial est cessible. C’est le siège d’un
droit de propriété incorporelle. Sa valeur patrimoniale
autorise les tiers, tel l’acheteur du fonds de commerce,
à faire un usage commercial du patronyme du vendeur.
 Mais cet usage souffre de plusieurs restrictions: le nom
commercial doit être suivi ou précédé d’une mention
propre à éviter toute confusion, on lira ainsi « ancien
maison X ».
 L’enseigne peut être constituée par une dénomination
de fantaisie (au bon marché, au chic) ou par un
emblème (représenté par exemple, par un animal).
 Le choix de l’enseigne est libre, mais cette liberté est
limitée par les impératifs d’une concurrence déloyale, il
n’est pas permis de choisir une enseigne créant la
confusion avec une autre.
 L’appréciation de la confusion oblige à considérer la
notoriété de l’enseigne, son territoire et la nature des
clientèles:
 La sanction est civile: l’action en concurrence déloyale
est une action en dommages-intérêts fondée sur
l’article 84 D.O.C.
 Une différence avec les atteintes aux monopoles
d’exploitation (marques, brevets, dessins et modèles)
qui réalisent des infractions pénales de contrefaçon.
C) Eléments corporels

• Matériels et outillages
- Ces deux mots ont le même sens.
• Par matériels, on vise l’outillage comme les appareils
de manutention ou les véhicules.
• Ce matériel désigne les objets mobiliers servant à
l’exploitation. Il a plus d’importance dans l’industrie
que dans le commerce.
 Il peut être compris dans le nantissement par
stipulation expresse et il est frappé légalement du
privilège du vendeur.
 Cependant, lorsque le propriétaire est seulement
locataire du matériel considéré; c’est l’hypothèse du
leasing ou crédit-bail, le matériel n’est pas un élément
du fonds de commerce.
 Les marchandises
 Ce sont tous les objets destinés à la vente.
 Il importe de noter que, d’une part, la propriété du
bien fabriqué peut avoir été transférée alors que ce
bien est encore dans les locaux du commerçant en
attendant que l’acheteur vienne en prendre livraison.
 D’autre part, les matières premières peuvent appartenir
encore à leur vendeur si celui-ci a inséré dans le contrat
de vente une clause de réserve de propriété. Aux
termes de cette clause, le vendeur demeure
propriétaire jusqu’à l’entier paiement du prix.
 En cas de faillite de l’acheteur, le propriétaire pourra
récupérer la propriété de ces marchandises, mais à
condition que ces marchandises n’aient pas été
travaillées et incorporées à d’autres matières et que la
clause de réserve ait été convenue et établie par écrit
au moment de la livraison.
§. 3 – La nature juridique du
fonds
 Meuble incorporel
 Le fonds est un ensemble d’éléments combinés en vue
d’une destination commune: la création et
l’accroissement d’une clientèle commerciale.
Section 2 – L’exploitation du
fonds de commerce
 Le fonds de commerce est exploité par son propriétaire;

 Mais son exploitation peut être séparée de la propriété.


§. 1 – Exploitation du fonds
par le propriétaire
 1) Exploitation personnelle du fonds

 Elle doit être le fait d’un entrepreneur individuel, qui


doit posséder à ce titre la qualité de commerçant.
 S’il s’agit d’une société, qui possède la qualité de
commerçant à raison de sa forme, ce sont les organes
sociaux: gérant dans la société en nom collectif et dans
la S.A.R.L, conseil d’administration ou directoire dans la
société anonyme qui agissent en son nom et pour son
propre compte.
 L’exploitation reste personnelle et directe lorsque le
propriétaire le confie à un tiers, tel qu’un gérant salarié
auquel il est lié par un contrat de travail ou même un
gérant mandataire.
 Dans ces deux hypothèses le gérant n’a pas la qualité de
commerçant; il agit au nom et pour le compte du
propriétaire du fonds.
§. 2 – Exploitation du fonds par
le gérant: la gérance libre

 En principe la propriété du fonds appartient à


l’exploitant.
 On peut supposer qu’un gérant exploite le fonds. Cette
gérance porte le nom de gérance libre.
1) Nature de la gérance libre

 A la différence du gérant salarié du fonds de commerce,


qui n’est qu’un simple employé, le gérant libre est un
locataire qui exploite le fonds pour son compte
moyennant un loyer versé au propriétaire du fonds.
 L’exploitant devient commerçant, tandis que le
propriétaire, qualifie de bailleur de fonds par la loi,
cesse d’avoir cette qualité.
A) Conditions de la gérance
libre
 Fonds susceptibles d’être loués
 Le contrat de gérance peut être passé en principe pour
tout fonds de commerce.
 La location libre est valablement consentie par le
propriétaire ou l’exploitant du fonds. Le locataire
gérant a l’autorisation de sous-louer.
B – Mesures de publicité

 Tout contrat de gérance libre est publié dans la


quinzaine de sa date, sous forme d’extrait, au Bulletin
officiel et dans un journal d’annonces légales (art. 153,
al. 2).
 La fin de la location doit également être publiée.
2) Effets de la gérance libre

 A) Effets sur le statut des parties

 D’abord, le loueur, dans la plupart des cas, était


commerçant et il cesse de l’être du fait de la mise en
gérance-libre.
 Son rôle est devenu passif, il perçoit des loyers et ne
participe plus à l’exploitation du fonds.
 Quant au locataire-gérant, il exploite le fonds à ses
risques et périls.

 B) Effets sur les dettes d’exploitation


 Au moment de la location, les dettes du bailleur
afférentes à l’exploitation du fonds peuvent être
déclarées immédiatement exigibles par le tribunal du
ressort du fonds, s’il estime que la location met en péril
leur recouvrement.
 L’action en déchéance du terme doit être introduite par
le créancier intéressé dans les trois mois de l’exécution
des formalités de publicité de la location au bulletin
officiel, à peine de forclusion.
 C) Responsabilité du bailleur en début de contrat

 Le Code de commerce admet la responsabilité solidaire


du bailleur et du gérant pour les dettes contractées par
ce dernier à l’occasion de l’exploitation du fonds
jusqu’à la publication du contrat de gérance libre et
pendant un délai de six mois à compter de cette
publication.
 Cette obligation solidaire du bailleur au passif
commercial constitue pour les créanciers concernés une
garantie. Elle se justifie par l’idée que les fournisseurs
qui traitent avec le gérant peuvent ignorer sa véritable
qualité, croire qu’il est le propriétaire du fonds ou bien
le préposé de celui-ci.
Section 3 – opérations relatives
au fonds de commerce

 Le fonds de commerce peut être l’objet de:


- vente;

- L’apport en société;

- Le nantissement.
§. 1 – La vente du fonds de
commerce
 Le fonds de commerce étant soumis à un formalisme
dont l’objectif principal est:
- La protection des parties à la vente;

- La protection des tiers.


A) Protection des parties

 N.B.
 La vente du fonds de commerce doit être considéré
comme un acte de commerce à raison de l’objet du
contrat.
a) Condition de formation
du contrat
- Consentement;

- Capacité;

- Objet;

- Et cause.
1°) consentement

 Le vice peut résulter de:


- l’erreur;

- Du dol;

- De la violence;

- Ou de la lésion.
 L’objet du contrat, étant une propriété incorporelle,
c’est-à-dire un droit de clientèle, il est facile de se
tromper ou de se laisser tromper sur l’importance de
cette clientèle.
 Ainsi l’erreur, sur la valeur du fonds est prise en
considération par le législateur qui accorde une
réduction du prix de vente lorsque des mentions sur
l’acte de vente sont inexacte, ou inexistante.
 Ex. l’indication d’un privilège ou d’un nantissement
pris sur le fonds.
 Le dol est constitué dans ce cas d’une simple réticence.
En effet, la loi fait obligation au vendeur de renseigner
l’acquéreur sur certains points.
 Le code admet indirectement la lésion comme vice de
consentement.
 Quant à la capacité, elle s’apprécie du côté du vendeur
et de l’acheteur.
 Quant à l’objet, il est composé de deux éléments: le
fonds et le prix.
 Quant à la cause, c’est le motif de la vente, c’est sa
conformité à l’ordre public et aux bonnes mœurs qui
doit être vérifiée.
Le prix de vente

 Il résulte de la négociation entre les parties.


 Le prix peut être global;
 Mais s’il n’est pas payé au comptant, il faut, pour la
conservation du privilège du vendeur, et donc des droits
des créanciers de ce vendeur, fixer trois prix différents
pour les éléments incorporels, pour le matériel et pour
les marchandises.
 Le prix est déterminé ou déterminable, mais il suscite
des difficultés au regard de son caractère sincère.
Les formes de la vente

 La vente est un contrat consensuel.


 La vente commerciale peut être prouvée par tous
modes de preuve.
 La rédaction d’un acte est indispensable pour la
formation du contrat.
 Cette disposition est sanctionnée par une nullité
relative car elle ne peut être demandée que par
l’acquéreur et dans le délai relativement court d’une
année à compter de la date de l’acte.
 De plus, aucun acte notarié n’est imposé pour la
validité du contrat.
 Donc, la preuve de la vente de fonds de commerce peut
résulter d’un simple échange de lettres.
 Mais l’écrit doit être dressé pour permettre la publicité
et l’inscription de l’acte au registre du commerce.
Les mentions obligatoires

 Le vendeur est tenu d’énoncer:


- Le nom du vendeur;
- La date et la nature de son acte d’acquisition;
- Le prix avec décomposition de ses trois éléments:
incorporels, marchandises et matériel;
- L’état des privilèges et nantissements grevant le fonds;
- Le bail, sa date et sa durée, ainsi que le nom et
l’adresse du bailleur;
- L’origine de la propriété du fonds (date, nom du
précèdent vendeur, prix, sauf si le fonds a été créé par
le vendeur lui-même).
Exécution du contrat

 1°) garanties dues par le vendeur

 Le vendeur a des obligations de garantie de:


- Son fait personnel. Clause de non rétablissement.
Cette garantie consiste à ne rien faire qui puisse
troubler l’acquéreur dans l’exercice des droits qui lui
ont été transmis.
 Comme il s’agit d’un droit de clientèle, le vendeur a
l’obligation de ne pas détourner la clientèle du fonds.
Garantie d’éviction

 La garantie d’éviction interdit au vendeur d’entraver la


jouissance de l’acquéreur et, notamment et,
notamment, de vendre une seconde fois le même fonds
ou de le mettre en location.
 La chose est dans ce cas atteinte d’un vice juridique,
c’est-à-dire que le vendeur n’en avait pas la pleine
propriété.
 Mais il y a fort peu d’application pratique.
 Il faudrait qu’un tiers prétendre avoir un droit sur le
fonds vendu ou sur l’élément essentiel du fonds, dont
l’éviction entraînerait la disparition du fonds, par
exemple un brevet d’invention.
 Par cette garantie, le vendeur doit faire le nécessaire
pour faire cesser le trouble créé à l’acquéreur.
Garantie des vices cachés

 Cette existe dans toutes les ventes et il faut apprécier


le vice d’après la nature de la chose vendue.
 L’objet de la vente étant les éléments de nature à
retenir la clientèle, on ne saurait retenir les vices
affectant seulement un des éléments vendus, par
exemple l’outillage.
 Il faut que le vice caché soit de nature à diminuer la
clientèle;
 Ainsi le prix serait réduit ou la vente résolue si le fonds
est atteint d’un vice le rendant impropre à l’usage
auquel il était destiné: servitude d’alignement
obligeant, à terme, à détruire le fonds, mesure
administrative de fermeture, connue du vendeur mais
tue à l’acheteur.
2°) Paiement du prix par
l’acquéreur
 L’acquéreur qui est tenu de payer le prix au comptant
doit attendre l’expiration du délai donné aux créanciers
du vendeur pour faire opposition, car tout paiement
anticipé serait inopposable à ceux-ci.
 Le montant de la vente est donc déposé chez un
intermédiaire (notaire ou agent d’affaires) qui le
conserve jusqu’à expiration du délai d’opposition.
Privilège du vendeur

 Dans le cas d’une vente à tempérament, le législateur


accorde au vendeur des garanties pour le paiement du
prix: il bénéficie d’un privilège sur le fonds qui suppose
une formalité, à savoir son inscription dans les quinze
jours de la vente.
 En vertu de ce privilège, le vendeur du fonds prime les
créanciers de l’acquéreur ayant obtenu un nantissement
sur le fonds acheté.
Action résolutoire de la vente

 Au privilège s’ajoute, pour le vendeur impayé, une


autre protection, la faculté d’obtenir la résolution de la
vente.
 Mais cette faculté est conditionnée par l’inscription du
privilège, publicité de nature à informer les tiers (a.
99).
 Dès lors, si le débiteur ne paie pas aux échéances
convenues et si le créancier, vendeur du fonds, avait
pris soin d’inscrire le privilège, il pourra solliciter la
résolution de la vente.
 La résolution (judiciaire ou conventionnelle) emporte
restitution du fonds et remboursement de la fraction du
prix payée.
Conditions de l’action en résolution

 Obligation d’avertir les créanciers inscrits sur le fonds.


 La résolution ne deviendra définitive que trente jours
après la notification.
B - Protection des tiers

 Publicité de la vente de fonds de commerce

 Elle est imposée par la loi pour protéger les créanciers


du vendeur.
 Le vendeur précédent non encore payé et qui a fait
inscrire son privilège;
 Du banquier qui a un nantissement sur le fonds de
commerce pour garantie du prêt consenti au vendeur …
Formes de la publicité

 L’acte de vente doit au préalable être enregistré pour


avoir date certaine.
 Il doit être ensuite déposé dans les 15 jours de sa date
au Secrétariat Greffe du tribunal dans le ressort duquel
est situé le fonds de commerce.
 Cet acte est inscrit sous forme d’extrait au registre du
commerce par les soins du secrétaire-greffier, qui
procède également, aux frais des parties, à son
insertion au Bulletin Officiel et dans un journal
d’annonces légales.
 Mais cette publication doit être renouvelée entre le 8 ème
et 15ème jour après la première insertion.
§. 2 – L’apport à la société
d’un fonds de commerce
 Les différences entre l’apport et la vente du fonds

 L’apport et la vente du fonds sont deux opérations de


même nature; dans les deux cas la propriété du fonds
est transmise à titre onéreux.
 Mais il existe des différences. Elles portent sur le mode
de rémunération:
- La vente suppose le paiement d’un prix, alors que
l’apport est rémunéré par l’attribution de parts sociales
ou d’actions au profit de l’apporteur.
§. 3 – Le nantissement du
fonds de commerce
 Le nantissement du fonds de commerce a été créé
comme une hypothèque mobilière, c’est-à-dire, un gage
sans dépossession du débiteur.
 Cette garantie confère au banquier prêteur un privilège
sur le fonds.
 Le nantissement permet au commerçant d’obtenir plus
facilement des crédits, des fournisseurs ou du banquier,
et ces derniers protègent leur créance par la sûreté qui
leur est consentie.
A) Constitution du
nantissement
 Conditions

 La première tient à l’existence d’un fonds appartenant


au débiteur.
 On en déduit que le titulaire d’un emplacement intégré
dans un centre commercial et dépourvue de toute
autonomie de gestion est dans l’impossibilité de donner
son fonds en nantissement.
 Le fonds doit appartenir à celui qui le place en
garantie.
 Ainsi, il ne peut être consentie par le locataire gérant.
 Tous les éléments du fonds ne sont pas affectés par le
nantissement;
 Sont ainsi exclus: les marchandises.
 Le nantissement ne comprend que le nom commercial,
l’enseigne, le droit au bail, la clientèle, à moins d’une
désignation expresse dans l’acte.
 Certains éléments doivent faire l’objet d’une
stipulation expresse pour être compris dans le
nantissement. Il s’agit du matériel et l’outillage; des
brevets d’invention.
Formes et publicité

 Le nantissement doit être constitué par un acte écrit,


car il est nécessaire de déposer l’acte au greffe du
tribunal. Cet acte peut être authentique ou sous seing
privé.
 Il doit être inscrit dans les quinze jours de sa date au
registre du commerce. Cette inscription doit être faite
par les soins du créancier gagiste et elle n’est pas
soumise à la publication dans les journaux.

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