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Cominges, ambassadeur
extraordinaire de France en
Portugal (1657-1659) / publ.
par Philippe Tamizey [...]
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DOCUMENT REPRODUIT.
A
Couverture inférieure manquante
Original en couleur
NF Z t3-12n-Q
\vvv~ LETTRES
DU
COM~E DE COMINGES
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AMBASSADEUR6x:M{AU)tUtiNAUMDE
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tMPRIMERIE DE NOËL TEXIER.
1885
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COMTE DE COMINGES
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AMBASSADEUR U)S FRANCE
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(1657-1659)
PUBLIES
PUBUËES
PONS
IMPRIMERIE D ENOEL TEXIER
1885
LETTRES DU COMTE DE COMINGES
1657-1659
X~X
'~t-
Quand je publiai, en 1871, la Relation inédite de l'arresta-
ttomdespntces(~8jaM.fter~650), par le comte de ComNSEB
(Paris, Palmé, brochure grand in-8) je rédigeai ainsi les pre-
mières lignes de la notice biographique dont je fis précéder
cette curieuse pièce « Gaston-Jean-Baptiste de Cominges,
seigneur de Saint-Fort, de Fléac et de La Réole, si célèbre sous
le nom de comte de Cominges, naquit l'an 1613, on ne sait trop
en quel lieu Aujourd'hui je crois que le fils de Charles de
Cominges et de Marie de Guip appartient par sa naissance à la
Saintonge. En effet, dès la fin du xvi' siècle on voit les
Cominge-Guitaut possessionnés en Saintonge, seigneurs du
Fouilloux en Arvert, de Ferrière près de Pons, de Meschers
sur les bords de la Gironde; Pierre de Comminge, seigneur de
Guitaut s de Léguille et de Meschers, lieutenant au gouver-
nement de Broyages et des îles de Saintonge, grand'père de
1871.
1. Voir aussi jReotte ~M ~tf~MoM AM<o<«M, livraison du 1~ octobre
septembre 1657.
A Saint-Liautre, près Lisbonne, 2
Monsieur, ayant trouvé la commodité de ce vaisseau pour
escrire en France, je n'ay pas eu de peyne à me persuader
que vous auriés la bonté de recevoir mes despesches, et
de
les envoyer en diligence à M. le comte d~ Brienne elles
sont de si grande importance, que je ne sçaurois plus tra-
vaiUer en cette cour sans en avoir la response. L'on me fait
ici tous les jours de nouvelles propositions, et si estoignées
du projet que je ne sçaurois y reppondre positivement, sans
recevoir de nouveaus ordres. Par ta vous voies, combien il
pourroient
est nécessaire que j'en reçoive, et comnM ils
passer par vos mains, pour venir ici, je vous suplie de ne
pas perdre de temps à me les envoyer. J'ay pris les mesmes
mesures auprès de M. de Bpurdeaux, afin qu'il fasse les
mesmes diligences.
Je ne vous mande point les nouvelles de ce pays manque
1. Les mots ces gens avaient été sautés et ont été ajoutés en marge.
2. C'est-à-direjusqu'à la révolution du !< décembre 1640, qui arracha le
Portugal au joug du roi d'Espagne Philippe m et qui porta sur le trône
le prince Jean, duc de Bragance, devenu le roi Jean IV le Fe~ttM~.
3. La reine, veuve depuis le 6 novembre 1656, de Jean IV, était Louise
deGusman,sœurduducdeMédina-Sidonia, femme de la plus haute intel-
ligence et bien supérieure à son époux, et qui avait en réaMté régné pendant
les seize années qui s'écoulèrent dé la fin de 1640 à !a Cn de 1656. D'après
les mémoires dcM'"edeMottevme, la grande amie de l'ambassadeur, j'ai
rappelé dans ma notice sur te comte de Cominges (p.9,notei), que la
reine de Portugal aurait bien voulu marier une de ses Sttes avec Louis XIV,
et qu'après avoir chercMà séduire le représentant du roi de France par
de magntnqùes promesses, eue vengea de déception
par un mot piquant
se
contre )e mariage avec't'infante d'Espagned~s~~
sa
manqué.
enHoitande,aècap!té~
4. Du mafheurëùxFrançois-Auguste
S.Lëbasidetapage.eBtrogné.
de Thou, frère a!né de i'ambassadeur
–li-
er ce gentilhomme
pêche j'ay résolu d'envoier KM à la cour, je
asistances
vous suplie très humblement de le favoriser de vos
qui est
pour son pass[age] 1. Vous obligerés une personne
absolument à vous.
Au dos est écrit, d'une part A monsieur de Thou, con-
seiller du roy 2 en tous ses conseils et son ambassadeur en
Holande. A La Hais.
D'<:M<n? part: A Saint Liautre près Lisbonne, ce 2 sep-
tembre 1657. M. le comte de Comminges et rendu le 19
octobre 1657 par Aubedan'et 3 la lettre envoyée à M. Nunes.
11.
1. Ici un trou.
2. Pface occupée parte cachet, quiesttombé..
3. A )a suite de ce nom était un:mbten)eTépar une déchirure du papier.
La présente tettre comme toutes les suivantes, se trouve à ]a HMiptMque
nationale, fonds français, volume 95~3. Le folio pourrait être doublement in-
diqué, 159 à l'encre noire; 183 à l'encre rouge.
4. s'agiMaitd'an arrangement a conclure après lesiiongues guerres en-
gagées entre la Hollande et le Portugal au sujet de )a,possession du Brési).
médiation de la France sur toutes les autres propositions,
ce que messieurs les députés d'Holande n'ont pas voulu ac-
cepter, ayent des ordres de ne passer outre sans que l'on
eust accordé ce premier article qui fait le fondementde tout
le desmêlé. Je ne croy pas qu'il fust difficile de les faire con-
venir sur les autres demendes; les Portugais offrent de l'ar-
gen, des marchandize et la part qui sera jugé raisonnable
dans le traffit et comerce de toutes leurs conquestes.
Je ne vous envoye point la response du Portugal sur les
propositions de Holande, parce qu'elle ne contient qu'une re-
lation de ce qui c'est passé dans les conférences..Les uns ont
tâché de persuaderque la restitution des terres estoit impos-
sible et desraisonnable,etles autres quelle estoit juste et pos-
sible, sans que le raisonnementdes deus parties aye eu aucun
effect.
Les Portugais arment puissemment; ils ont de fort bons
vaisseaux avec toutes les choses nécessaires pour la guerre si
vous en exceptésles matelots et les cannoniers, sans lesquels
il est impossible de faire un bon armement. Ce que je re-
marque de plus considérable est la pation que ce peuple tes-
moigne pour la deffence du Brezit L'on n'a aucune peine de
trouver de l'argen; chacun te porte à messieurs les commis-
saires avec beaucoup de diligence, et tel qui n'a esté taxé qu'à
une médiocre somme l'augmente par son zèle. Avec tout cella,
monsieur, j'espère fort peu de cette armée par l'incapacité
des officiers et ta disette des mariniers; pour de la soldates-
que ils n'en manquerontpas. lis font venir de la frontière
deus mil mousquetaires en trois régimenspour mettre dans
leurs vaisseaux. Enfin tout ce prépare pour la guerre, et si
messieurs les Estats généraux, par leur prudence ordinaire,
n'esteigne ce feu, il se fortifiera de telle sorte que les autres
111.
.i~
1. Le Dictionnaire de Littré nous rappeUe que !e mot rencontre était au-
trefois masculinaussi bien que féminin, et il cite, an sujet de l'emploi de ce
mot au mascuMn,le Virgile travesti de Scarron, les M~Me!y« du cardmat
de Retz et une pièce de Thomas Corneu)e, )'J?M~eMem< <!<t &ai!«~. 11 est
encwë mascu)in dans )a iM~ië hératdiqae pour si~MSer une tête de bœuf,
dia, cerf, etc.
unies demendent la restitution des terres du Brezil, comme
leur appartenant par droit de conqueste sur un ennemi dé-
claré. Messieurs les ministres de Portugal ne peuvent accor-
der cette restitution sans donner une atteinte aus loix fonda-
mentales de l'estat/lesquels défendent positivement d'aliéner
la moindre partie de leurs conquestes. Ainsy, vous trouvan
directemant opposés, est-il raisonnable qu'ayant des alliés s
considérables, vous en veniés aux armes pour vous faire jus-
tice ? Non, messieurs, il est plus à propos de terminer cette
affaire par la voie de la médiation; vous esclaircirés tous vos
doutes; vous assurerés tous vos droits, et chacun jouira en
paix de ce qui luy sera accordé par le traité.
Pour parvenir à cette paix si souhaitable, je vous offre de-
rechef la médiation de la France, par le ministère dé ses
ambassadeurs: si le Portugal en veust envoyer à la Haye, il y
trouvera Mr de Thou, subject de très grand mérite et'de con-
sidération, capable, par son adresse et sa profonde capacité,
de faire réussir les affaires les plus difEciles~; il fera tous les
ofBces nécessaires pour adoucir les demendes et pour faire
accorder les choses qui seront jugées raisonnables par vos al-
liés. Si, d'autre part, messieurs, les Estats des Provinces unies
veulent envoyer des ambassadeurs en cette cour, j'obtiendrai
du roy mon maistre un pouvoir pour y intervenir de sa part,
et bien que je n'aye pas la mesme capacité n'y les mêmes va-
V."
De Lisbonne, ldfebvrierd658.
sincérité.
ainsy, par ta précaution que j'ay pris avec te consul de sa
nation, qui s'en engage à moy, que te tout se ferôit avec
VI.
t
1. Pays de ta côte occidentale de l'Afrique du sud, sur l'Atlantique. Voir
le mot Angola dan! te'~otteMtt dictionnaire de géographie mMneMe~
par M. Vivien de Saint-Martin (tome 1877, p. 153).
2. Nom d'âne lecture douteuse; peut être vaut-il mieux lire Saint-Homé
Les deux noms ne se trouvent pas dans les recueils géographiques que j'ai
à ma disposttion.
3; En portugais ct~M<!<), de cfair, croix; cette monnaie d'argent fat, selon
le Dt<!Satt)ti:~<!<yf~t!o)ti!<tbattue sous Alphonse V, vers 1457, dans te
temps que Je pape Catixte III y envoya ta butt~ d'une cfOMocietontre les
ihMè'es. 6ette monnaie était frappée aux armes de Portugal, et portait une
croix sur'te revers, d'où tùi vint son nom. Uhe~cruzaite vaut quarante
sotfs.~t' j
–xu–
Pour les afïaires qu'ils ont au dela la ligne, elles me
paroissent plus difficiles;)je craindrois qu'elles n'empcschas-
sent le succès des autres, sy l'on confondoit les matières;
ainsy, monsieur, il me semble assés à propos (je sousmels
néanmoins mon jugement au vostre) de les engager à la
première, afin que la réunion des esprits, estant desjà com-
mencée par les offres cy dessus déclarés, diminuast en quel-
que façon l'aigreur, qui ordinairement s'eschauffe, à pro-
portion que les interests s'augmentent.
La reyne me fait espérer qu'elle va mettre son armée en
campagne; et sans doute son projest est digne de son cou-
rage, et ne peut que produire un bon effet, pourveu qu'il
ne soit pas troublé par l'arrivée de l'armée navale de mes-
sieurs les estats, ny par l'envie et la jalousie de messieurs
les ministres, qui sounrent avec peyne l'augmentation et
l'avantage les uns des autres.
J'aurai tout le soin possible de l'affaire du sieur Stalspart;
j'en ay desjà parlé à la reyne, qui m'a dist vous devoir assés
pour ne pas vous refuser une chose de si peu de consé-
quence. Il est vrai que messieurs les ministres ne sont pas
si reconnaissans;néanmoins je conjecture que l'affaire aura
un bon succès, parce que, pour s'en attirer un grand mérite
auprès de'vous, ils.disent que de soy elle est impossible, et
j'ay esprouvé, en quelques affaires, que ce sont les paroles
qui précèdent les graces, quand ils ont dessein de les faire.
Tous les vaisseaux que vous m'aviés recommandés estoient
sortis; mais pour en estre mieux informé, j'ay voulu le sça-
voir de la bouche du consul de Holande, qui m'a assuré
que la reyne avoit donné un décret général pour tous les
vaisseàus de messieurs les estats, qui se troüveroient dans
tous les ports de son royaume; et comme je vous avois
desjà mandé, elle avoit voulu, par cette action, justifier à
tout le monde 'qu'elle n'entreroit à la guerre que par con-
tramt~~ et après avoir tenté les moyens rai~onables et
honestes de faire la paix. Il me résteroit encores beaucoup
de choses à vous dire; mais je suis .si faible, qu'il faut que
inclination, je vous as-
par nécessité je finisse, et que par
obéis-
sure que je suis, monsieur, vostre très humble et très
CoHENGE.
sant serviteur.
Je vous prie, monsieur, de faire tenir cette despesche à
monsieur de Bourdeaus par la première occasion.
A Lisbonne, ce 18 avril 658.
VII.
VIII.
<6S9, 32.)<MtW)'. – Victoire remportée sur les Espagnols par les Portu-
gais à Elvas. Retraite de don Louis de Haro et du duc d'Ossone. Minutieux
détails sur l'affaire. Mortd'André d'Albuquerque. 7Mt<, /) Oo noir, 459
rouge.
Monsieur, les Espagnols n'en ont pas esté quittes à si
bon marché que les Portugais; sy !es uns se retirèrent de
Badajos après quatre mois de siège, les autres ont estés
battus dans leur retranchemens sous Etves, avec tant de
honte pour eux et tant de gloire pour les Portugais que je
vous assure que, depuis que ta monarchie de Portugal
subsiste, eïte n'avoit pas emporté une si grande et si signa-
lée victoire dans toutes ses circonstances~. Don Louys de