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DY 3.02206-57315
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Andy MALOBA
Gradué en droit
L’Etudiant en Droit
Kinshasa, 2022
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ÉPIGRAPHE
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DÉDICACE
A l’étudiant en Droit,
Pour que l’apprentissage de la Science ne soit jamais une corvée, mais un réel
moment de plaisir ; parce que « le temps passé à la lecture n’est jamais du temps
perdu ».
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REMERCIEMENTS
Mes remerciements s’adressent spécialement à Alexandre-Chancel
FUNGA LUFE MOTEMA, notre maitre, pour la semence plantée et
les soins portés continuellement à la plante de la recherche scientifique.
Ils s’adressent aussi à la Cassation Toge Noire, particulièrement aux
présidents Sylvain KAMANDA, Médard DJUMA MUPOY, Gaëtan
SHONGO LOKAMBA ; aux directeurs des techniques Etienne
KIAMBILI LESAMBO, David SEFU KAMANDJI ; aux secrétaires
généraux Célestin MBWAMULUNGU KIPOY, Andy TSHIMPAKA
MULENDA ; au Café Juridique, particulièrement au président Félicien
ILUNGA KAZADI, pour avoir mis le feu à la mèche du goût de la
science du droit.
Le travail n’aurait certainement pas pu être réalisé sans l’aide
principale à la documentation que m’ont porté mes frères Jordan-
Emmanuel MOKONZI BOSAKA, Martin FUNGA SONGE LIBEA
et Grâce BIKUKA MENGA.
Toute ma gratitude s’adresse à Olivier BOGOLI BOKELAKELA
et à Pepe LISUKA BOLOY, sans lesquels le rêve n’aurait pas pris
chaire ; et aux professeurs Jean-Marie MUTAMBA MAKOMBO,
MULUMBA KANYUKA, José-Marie TASOKI MANZELE, Jean-
Michel KUMBI ki-NGIMBI, Yvon MINGASHANG et Vincent
KANGULUMBA MBAMBI, dont l’intérêt et le soutien portés à notre
travail ont été très encourageants.
Une reconnaissance particulière à tous les amis qui ont contribué à
la finalisation de ce projet en glissant leur billet dans ma caisse ;
l’attention et la considération que vous avez portés à ce projet m’ont
profondément touché.
J’aimerais également exprimer ici mes remerciements à mes frères,
Tony, Joël, Kelly et King, pour les mégabytes volés ou les chargeurs
subtilisés ; vous avez permis, par votre patience, la réalisation d’un projet
dont l’enjeu dépasse de loin votre entendement.
Je me dois, par ailleurs, de remercier mademoiselle Merphie META
MULOMBO, dont l’oreille prêtée à mes discours m’a certainement évité
la crise de nerfs.
Je ne pourrais enfin clore ce propos, sans exprimer une
reconnaissance particulière à mes parents, Richard MBULA BOLAMBA
et Julie MBU LUBO, que je ne remercierai jamais assez, pour le rôle
indispensable qu’ils jouent dans ma vie en général, et mon cursus
académique en particulier.
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AVANT-PROPOS
Je m’acquitte d’un agréable devoir, celui de procéder à la
présentation des Notes des cours de l’étudiant en droit, lesquelles notes ont
été préparées par l’étudiant Andy MALOBA de la Faculté de Droit de
l’Université de Kinshasa, à la particulière attention de ses camarades
fréquentant le même campus, et plus généralement à l’attention de ceux
inscrits dans d’autres Facultés de Droit à travers le Pays.
Œuvre d’un étudiant exemplaire et soucieux de rendre plus fluide
l’apprentissage de la science du droit, ce travail réunit, en un seul volume,
les grandes lignes des fondamentaux de l’enseignement du droit
conformément au programme officiel à ce jour d’application en
République démocratique du Congo. Suivant une méthodologie
accessible à toutes et à tous, il subdivise ses notes en deux parties dont
une première consacrée aux matières relavant du droit public, et une
deuxième essentiellement consacrée à celles relevant du droit privé,
selon la distinction classique tirée de la summa divisio.
Dans la première, abordant l’enseignement du droit public dans sa
généralité, il expose succinctement sur le droit constitutionnel, le droit
administratif, le droit international public, ainsi que le droit pénal. Le
lecteur saura reconnaître, dans les lignes des notes présentées par Andy,
l’essentiel du contenu des cours dispensés par les grandes figures de
l’école du droit public congolais à l’instar des professeurs Félix
VUNDUAWE te PEMAKO, Jacques DJOLI ESENG’EKELI,
Dieudonné KALUBA DIBWA et, notamment, Jean-Marie MBOKO
DJ’ANDIMA.
Dans une seconde partie consacrée aux généralités de
l’enseignement du droit privé, se servant du savoir privatiste notamment
diffusé par le Doyen KALONGO MBIKAYI, les professeurs Vincent
KANGULUMBA MBAMBI et Jean-Pierre KIFWABALA
TEKILAZAYA , il expose essentiellement des notes se rapportant au
droit civil et à la procédure civile que certains membres de la doctrine –
à l’instar du Bâtonnier MATADI NENGA GAMANDA – préfèrent
plutôt designer sous l’appellation de « droit judiciaire privé »1. S’agissant
des enseignements du « droit civil », discipline à plusieurs objets
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PRÉSENTATION ET OBSERVATIONS
MÉTHODOLOGIQUES
1. Présentation du travail
2. Observations méthodologiques
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Coq. : Coquilhatville
Cost. : Costermansville
Décis. : Décision
Dir. : Sous la direction de
E.U.A. : Editions Universitaires Africaines
Ed. : Edition
Élis. : Elisabethville
Eq. : Equateur
ex. : Exemple
H.C.M. : Haute cour militaire
Ibidem. : Même auteur, même endroit
Idem. : Même auteur
Ie Inst. : Première instance
Jadot. : Jadotville
Kin. : Kinshasa
Kis. : Kisangani
L.G.D.J. : La Grande Librairie du Droit et de la Jurisprudence
L’shi. : Lubumbashi
Léo. : Léopoldville
loc. cit. : Article précité
N.C.C.C. : Nouveaux Cahiers du Conseil Constitutionnel
N° : Numéro
O.N.U. : Organisation des Nations Unies
Op. cit. : Ouvrage cité
Ord : Ordonnance
P. : Page
P.F.D.U.C. : Publications des Facultés de Droit des Universités du
Congo
P.U.A.M. : Presses Universitaires d’Aix-Marseille
P.U.C. : Presses Universitaires du Congo
P.U.F. : Presses Universitaires Françaises
P.U.L. : Presses Universitaires de Lubumbashi
Pp : Pages
Pp. : Parquet
R. Const. : Rôle constitutionnel
R.A. : Rôle administratif
R.C. : Rôle civil
R.C.A. : Rôle civil en appel
R.F.D.C. : Revue Française de Droit constitutionnel
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PLAN SOMMAIRE
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PARTIE 1
LE DROIT PUBLIC
Le droit public est défini comme la branche du droit qui étudie les
règles relatives aux rapports entre l'État et les particuliers et entre les personnes
publiques elles-mêmes1.
Seront étudiés ici, les droits constitutionnel, administratif, judiciare,
international public et pénal.
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1. Le droit constitutionnel
Le droit constitutionnel est la branche du droit public qui étudie la
production normative au sein de l’Etat, les institutions régies par ces normes et les
libertés qu’elles protègent1. En clair, le droit constitutionnel étudie la
Constitution. La Constitution est un ensemble de règles relatives à
l’exercice du pouvoir et à la protection des droits et libertés
fondamentaux. Sur le plan de la normativité juridique, la Constitution
est la norme de production des normes générales et abstraites. C’est la
norme de régulation de l’ordre juridique. Elle trône au-dessus de l’ordre
juridique, et les autres normes sont produites conformément à elle. La
Constitution donne donc naissance à l’Etat, entendu comme ordre
juridique.
Par ailleurs, la Constitution est la consécration matérielle de la
philosophie du constitutionnalisme. C’est par elle que se cristallise l’idée
de séparation des pouvoirs et de garantie des droits fondamentaux.
Ainsi, elle contient les règles relatives à l’organisation, au
fonctionnement et à la transmission du pouvoir, d’une part, et à celles
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TITRE 1
LA CONSTITUTION ET L’ORDRE
JURIDIQUE
La Constitution est la norme suprême de l’ordre juridique.
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SOUS-TITRE 1
LA CONSTITUTION
Le droit civil définit le contrat comme un accord de volontés entre
deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou
éteindre des obligations1. C'est sur un modèle similaire que les
théoriciens du contrat social2 conçoivent la naissance de l'État sur un
modèle similaire, quoi qu'avec quelques nuances au niveau des clauses.
Considérées comme être à la base du libéralisme3, seules les théories du
contrat social lockienne et rousseauéenne remporteront nos suffrages
dans le cadre de ce travail. La théorie du contrat social hobbsienne
considérée comme être à la base de l'absolutisme4, il n'en sera question
ici qu'avec beaucoup de réserve.
L'État a donc pour origine un contrat conclu entre les hommes lors
du passage de l'état de nature où la vie n'est réglée par aucune loi à la
société civile organisant les relations individuelles et les règles régissant
celles-ci5. La société légitime et juste est formée par une convention par
la volonté unanime des individus libres et égaux. L'État est la résultante
d'un accord conclu entre gouvernants et gouvernés dans lequel ces
derniers, libres et souverains, transfèrent leur souveraineté à ceux-là, en
échange d'obtenir d'eux la sécurité, le bonheur le plus complet et la
garantie des droits et de la liberté6. Le peuple, souverain, ne renonce pas
à cette souveraineté qu'il peut reprendre aux gouvernants quand ces
derniers n'accomplissent pas correctement leur devoir7. Par ces faits, les
buts du pouvoir ainsi formé sont la sécurité, la paix, le bonheur de tous8.
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Chapitre 1
Notion de Constitution
Après avoir défini la Constitution et présenté ses formes, nous
étudierons les principes qui président à son élaboration et à sa révision.
Section 1
Définition de la Constitution
Paragraphe 1
Définition traditionnelle
2018, p. 228.
3 J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1., op. cit., p. 9.
4 D. KALUBA, Du contentieux constitutionnel en République démocratique du Congo.
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1 J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1., op. cit., p. 150 ; en ce sens aussi, B.
CHANTEBOUT, Droit constitutionnel, Armand Colin, Paris, 2004, p. 36 ; J.
GICQUEL, op. cit., pp. 171-173.
2 D. KALUBA, Du contentieux constitutionnel…, op. cit., p. 32.
3 D. KALUBA, Du contentieux constitutionnel., op. cit., p. 12.
4 M.-A. COHENDET, Droit constitutionnel, L.G.D.J., Paris, 2017, p. 71.
5 J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1., op. cit., p. 150.
6 P. ARDANT, op. cit., pp. 59-63.
7 Voy. B. MATHIEU, « La constitution cadre et miroir des mutations de la
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Paragraphe 2
Définition normativiste
Point 1
La Constitution au sens matériel
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publics sont les organes institués par la constitution »). Elles sont
juridiquement insaisissables parce que « pouvoirs publics », « institutions
» et même « libertés des citoyens » n'ont pas fait préalablement l'objet
d'une définition juridique précise ; ce sont des notions qui renvoient à
des intuitions vagues et subjectives.
L'idée qui guide ces définitions traditionnelles, c'est que la
Constitution présente un caractère fondamental et fondateur, que sans
elle, il n'y aurait pas de droit, qu'elle est en quelque sorte ce qui
conditionne le reste du système juridique. Il convient donc de traduire
cette intuition en prenant pour point de départ la théorie de la hiérarchie
des normes.
Tout ordre juridique étant nécessairement hiérarchisé, la constitution au
sens matériel du terme peut être définie comme « l'ensemble des normes de
production de normes générales et abstraites »1.
Il s’agit bien de normes, bien que ce ne soient pas des normes
concernant directement tel ou tel comportement humain2. Les normes
constitutionnelles sont celles qui déterminent les conditions de validité
des normes générales et abstraites. Ce sont des normes d’habilitation au
sens où elles autorisent la création d’autres normes. Elles ne sont pas
assorties en tant que telles de sanctions, mais ce n’est point là une
condition nécessaire de la normativité juridique. Ce qui importe, c’est
que sans elles des normes de sanction ne pourraient pas être produites
ou considérées comme valides3. L'essence d’une Constitution réside
avant toute chose dans la régulation du processus de création des
normes4. Après avoir posé le principe même de leur création, la
Constitution détermine comment les normes d’un ordre juridique donné
vont être créées, c’est-à-dire par quels organes et selon quelles
procédures les règles de droit seront créées ou produites5.
D’une manière générale, on appelle « norme », la signification d’une
phrase par laquelle on déclare que quelque chose doit être, par exemple qu’une
certaine conduite doit avoir lieu. La norme s’oppose ainsi à la
proposition, qui est la signification d’une phrase par laquelle on indique
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que quelque chose est1. Les normes ont pour fonction de rendre obligatoire,
interdit ou permis un certain comportement humain2.
En tant que tels, ils ne sont pas vérifonctionnels, car aucun procédé,
aussi sophistiqué soit-il ne permet de les vérifier ou de les falsifier. Les
énoncés à l'aide desquels nous formulons de telles exigences sont appelés
« prescriptifs »3. Plusieurs énoncés prescriptifs différents peuvent exprimer
la même obligation (« Que le Premier ministre parte dans la journée ! » ;
« Il faut que le Premier ministre démissionne avant demain ! » ; « Le
Premier ministre est obligé de présenter sa démission au président de la
République dans un délai de vingt-quatre heures »). Cette même
signification de ces trois énoncés est ce que nous appellerons une « norme
». Elle doit donc toujours être distinguée de sa formulation (distinction
entre l'énoncé et la norme)4. Le texte n'est pas la norme, il ne fait que
formuler la norme. La norme, c'est le texte interprété. L'interprétation
est définie par Michel Troper comme étant « l’opération par laquelle on
attribue une signification à un texte »5.
Un ordre juridique est un ensemble de normes globalement efficaces et
sanctionnées6. L'efficacité est exigée à titre global. C'est-à-dire que, dans
leur ensemble, les normes du système devront être plutôt respectées que
non respectées. L'inclusion des sanctions dans la définition du droit ne
signifie nullement que celles-ci conditionnent l'efficacité du système ou
que toute obligation soit assortie d’une sanction répressive ou que le
droit soit conçu comme nécessairement répressif. N'est considéré
comme système juridique qu’un système qui contient, en dernier lieu,
des normes de sanction (données par conséquent distinctes de leur
éventuelle réalisation effective). Qu’elles aient un effet dissuasif ou non,
qu’elles soient la cause de l’efficacité du système ou que celle-ci réside
ailleurs n’a strictement aucune importance : un système très répressif
peut être fort peu efficace et un système très efficace peut être fort peu
répressif. Ce qui importe au regard d’une science des normes, c’est que
certains seulement parmi les systèmes normatifs globalement efficaces
comportent des normes de sanction, c’est-à-dire des normes rendant
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: la normativité), 2017, p. 4.
5 H. KELSEN, Théorie pure du droit, Traduit de l'allemand par Henri Thévenaz,
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Point 2
La Constitution au sens formel
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Section 2
Les formes de constitutions
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droit civil par exemple, parce que là, il y a généralement une disposition
légale et même constitutionnelle1 qui l'autorise. Mais une telle démarche
ne peut être admise pour justifier l'existence d'un droit constitutionnel
formel coutumier, parce que cela nécessiterait la consécration d'une
norme supérieure à la constitution, or, il n'y a pas de norme supra-
constitutionnelle. La deuxième tient au rôle de la volonté dans le droit.
Puisqu'il n'y a de droit que posé2, c'est-à-dire mis en place par un acte de
volonté, l'existence de la coutume en droit civil par exemple pourrait
s'expliquer car ici, il y a une norme supérieure, en l'occurrence la loi ou
la constitution, qui l'intègre dans l'ordre juridique. Mais une telle
démarche ne pourrait fonctionner au sujet d'une coutume
constitutionnelle, pour la même raison : il n'y a pas de norme supra-
constitutionnelle.
Section 3
Elaboration et révision de la Constitution
Paragraphe 1
Elaboration de la Constitution
Point 1
Modes d'élaboration
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80 ; J. DJOLI, Droit constitutionnel, Tome 1..., op. cit., pp. 165-166 ; J.-L. ESAMBO,
Traité de droit constitutionnel congolais, L'Harmattan, Paris, 2017, pp. 31-32.
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Point 2
Elaboration de la Constitution du 18 février 2006
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DJOLI, Droit constitutionnel Tome II., op. cit., pp. 184-186 ; A. KAMUKUNYI, Droit
constitutionnel congolais, EUA, Kinshasa, 2015, pp. 107-109.
4 J.-L. ESAMBO, Traité de droit constitutionnel congolais, op. cit., p. 63.
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B. Caractéristiques de la Constitution
Droit constitutionnel Tome II., op. cit., p. 181 ; A. KAMUKUNYI, Droit constitutionnel
congolais, op. cit., p. 110 ; F. VUNDUAWE, F. VUNDUAWE te PEMAKO, Traité
de droit administratif, Larcier, Bruxelles, 2007, pp 120-124.
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Paragraphe 2
Révision de la Constitution
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Section 4
L'interprétation de la Constitution
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Paragraphe 1
La théorie scientifique de l'interprétation
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Paragraphe 2
La théorie réaliste de l'interprétation
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Paragraphe 3
Une modalité particulière de l'interprétation : la jurisprudence
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Chapitre 2
La protection juridictionnelle de la Constitution
Considérée comme la norme suprême, la constitution doit faire l'objet d'une
protection spéciale1. « Une constitution est un corps de règles obligatoires, ou ce n'est
rien », affirmait Sieyès2. Evariste Boshab3 affirme en effet que « sans le
contrôle efficace et effectif de constitutionnalité, une Constitution n'est plus qu'un
simple parchemin sur lequel on peut raturer et même dénaturer le contenu sans crainte
d'une quelconque sanction. Si tel est l'entendement, il n'y a point de Constitution ».
L'importance des règles contenues dans ce texte exige que, pour éviter
le piège du formalisme qui réduirait le prescrit constitutionnel à un
simple costume à la taille des gouvernants, il soit posé la question
essentielle de la garantie de la protection de la Constitution4. Jean
Gicquel pense en effet que, « symbole de l'Etat, la Constitution mérite
aide et protection car, à défaut, elle serait une œuvre morte »5. La
suprématie de la constitution sur les autres règles juridiques implique que
des mécanismes soient mis en œuvre pour que soit assurée la conformité
de celles-ci à celle-là : on parle alors de la protection de la Constitution.
Section introductive
Modes de protection de la Constitution
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à leur disposition. Les citoyens prennent une part active dans la défense
de la Constitution. La Constitution congolaise prévoit ce type de
protection à son article 64. Ce droit, reconnu également par la
déclaration des droits de l'homme et du citoyen1 doit s'exercer dans de
strictes limites, au risque de tomber sous le coup de l'infraction d'attentat
contre l'autorité de l'État2.
Les institutions politiques ont également le devoir de protéger la
Constitution. C'est le sens originel des techniques de la séparation des pouvoirs.
Par le mécanisme des checks and balances, les institutions s'amènent les
unes les autres au respect de la Constitution par la menace de la sanction
qu'elles font peser les unes sur les autres.
La protection juridictionnelle est celle qui s'exerce par le mécanisme
de la justice constitutionnelle.
Si le contrôle non-juridictionnel est jugé inefficace3, le contrôle
juridictionnel permet au contraire d'assurer effectivement la protection
de la constitution. En effet, Louis Favoreu4 constate que les gouvernés
n'acceptent plus de ne se prononcer qu'au moment des élections et de laisser les
gouvernants libres de décider entre deux élections : ils veulent pouvoir contrôler ceux-
ci dans l'intervalle et le meilleur moyen de le faire est de confier cette tâche à la
justice constitutionnelle.
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Section 1
Théorie générale de la justice constitutionnelle
Sous-section 1
Définition de la justice constitutionnelle
1 Idem., p. 249.
2 Cité par L. FAVOREU et alii. Droit constitutionnel, op. cit., p. 249.
3 Ibidem.
4 Ibidem.
5 Cité par D. CHAGNOLLAUD, op. cit., p. 52.
6 F. HAMON et M. TROPER, op. cit., p. 725.
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Sous-section 2
Modèles de justice constitutionnelle
Paragraphe 1
Le modèle américain
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les parties en cause. Une telle présentation du cas américain doit être
toutefois nuancée. Il est vrai tout d'abord que l'effet relatif de la décision
d'inconstitutionnalité peut entraîner des variations d'un État à un autre,
selon que telle ou telle juridiction aura, ou non, déclaré l'incompatibilité
du texte avec la Constitution. Mais par le biais de l'appel, la Cour suprême
peut être amenée à se prononcer. Dès lors, sa décision, bien qu'ayant seulement
autorité relative de chose jugée, présentera néanmoins un effet équivalent à
une annulation, compte tenu du jeu de la règle du précédent. Si l'arrêt de la Cour
suprême ne peut annuler formellement une loi, il peut en paralyser
l'application sur l'ensemble des États américains dans la mesure où les
juridictions inférieures devront s'y conformer.
Paragraphe 2
Le modèle européen
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Section 2
La justice constitutionnelle en République démocratique du
Congo
Paragraphe 1
La juridiction constitutionnelle
Point 1
Organisation de la Cour constitutionnelle
A. La Cour
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B. Le parquet
C. Le greffe
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Point 2
Indépendance de la juridiction constitutionnelle
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Paragraphe 2
Les actes soumis au contrôle de constitutionnalité et la
hiérarchie des normes
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Point 1
Les lois constitutionnelles
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contentieux constitutionnel., op. cit., p. 214 ; J.-L. ESAMBO, Traité de droit constitutionnel
congolais, op. cit., p. 110.
5 D. KALUBA, Du contentieux constitutionnel., op. cit., p. 214. Voy. aussi « Le
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Point 2
Les lois organiques
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violation d'une loi organique. Lorsque le juge constitutionnel invalide une loi
ordinaire pour avoir modifié une loi organique, le motif d’invalidation
n’est pas la violation de la loi organique, mais la violation de la Constitution
qui définit les compétences du législateur ordinaire et du législateur organique1. La
véritable cause de censure d'une disposition législative en pareille
occurrence n'est pas la méconnaissance de la loi organique par le texte
censuré, mais bien plutôt la méconnaissance par celui-ci des dispositions
de l'article 124 de la Constitution. C'est ainsi que s'est prononcé le
Conseil constitutionnel français en invalidant une loi ordinaire au motif
qu’en la prenant le législateur « a empiété sur le domaine réservé à la loi organique
par l’article 13 al. 4 de la Constitution »2.
Il faudra néanmoins tempérer cette affirmation, s'agissant de la Loi
organique relative aux finances publiques. Dans pareille occurrence, la
méconnaissance des règles de procédure ou des principes qu’elles contiennent motive
directement l’invalidation de la loi3. Il en est ainsi parce que, la loi organique
contient des règles de procédure ou des principes qui s’adressent et
s’imposent au législateur ordinaire, et dont la transgression constitue une
violation directe de la loi organique, et non de la Constitution. Ainsi,
lorsqu'une loi de finances viole les règles de procédures ou les principes
régissant les finances publiques, elle peut faire l'objet d'une annulation
par le juge constitutionnel.
Point 3
Les lois ordinaires
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1 Voy. F. HAMON et M. TROPER, op. cit., p. 661 ; P. AVRIL, op. cit., p. 87.
2 L. FAVOREU et alii. Droit constitutionnel, op. cit., p. 133.
3 Idem., p. 231.
4 Art. 160 Al. 1, Constitution du 18 février 2006.
5 D. KALUBA, Du contentieux constitutionnel., op. cit., p. 217.
6 F. HAMON et M. TROPER, op. cit., p. 64.
7 L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 358.
8 F. HAMON et M. TROPER, op. cit., p. 661.
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Point 4
Les actes réglementaires
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Paragraphe 3
Procédure en matière de contrôle de constitutionnalité2
Point 1
La saisine de la Cour
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Justice a, sous R. Const. 310/311 TSR, préconisé que cette exception est à soulever
une seule fois devant le juge de fond et in limine litis (...) pour que la saisine de la
Cour Constitutionnelle soit dépouillée de tout dilatoire »1. La circulaire se fonde
d'ailleurs, comme elle l'indique, sur un arrêt de la Cour Suprême de
Justice rendu sous R. Const. 310/311 TSR. Les juges judiciaires ont donc
reçu instruction de ne recevoir les exceptions d'inconstitutionnalité
qu'avant toute instruction au fond, pour éviter les manœuvres dilatoires.
Cette circulaire a de quoi faire grincer des dents, dans la mesure où
l'exception d'inconstitutionnalité, instituée par le constituant lui-même a
une portée absolue, erga omnes, et vise la garantie de l'ordre public. Dans
ces conditions, elle s'affiche plus comme une exception d'ordre public.
Celles-ci peuvent être soulevées à n'importe quelle étape de l'instruction
à l'audience — y compris au fond —, et d'office par le juge2.
Dans ce contexte de contradiction, la position de la Cour semble
s’imposer. En effet, c’est elle qui est l’interprète officielle de la
Constitution. Le système congolais de justice constitutionnelle étant un
système concentré, dans lequel les fonctions de justice constitutionnelle
sont assurées par une seule juridiction constitutionnelle, il en découle
que la Cour constitutionnelle est la gardienne de la légalité constitutionnelle3.
L’interprétation que rend la Cour dans ses arrêts bénéficient d’une
autorité de la chose interprétée4, au nom d laquelle l'interprétation du juge
constitutionnel s'impose valablement à tout destinataire. Elle exige de la
part des pouvoirs publics et des autorités juridictionnelles un
comportement déterminé5.
L'interprétation donnée par la Cour constitutionnelle sur le sens et
la portée de l'article 162 de la Constitution est donc celle qui s'impose
aux juridictions judiciaires et administratives. Elles sont tenues
d'appliquer la Constitution telle qu'elle a été interprétée par son juge6.
En l'espèce, elles doivent reconnaître à l'exception d'inconstitutionnalité
une portée d'ordre public et l'admettre à toute étape des débats. En tant
qu'elle restreint la portée d'un droit fondamental, la circulaire du Premier
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Point 2
L'instruction
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Point 3
L'arrêt de la Cour
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Paragraphe 4
La décision de constitutionnalité
Point 1
Typologie des décisions de constitutionnalité
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Point 2
Autorité des décisions de la Cour
fr., Décis. n° 89-258 DC, 8 juill. 1989 ; no 92-312 DC, 2 sept. 1992.
7 L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 389.
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Paragraphe 5
Effets des décisions de la Cour
Point 1
Sur l'ordre politique
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constitutionnelle chargée de faire observer par chacun d’entre eux les limites de ses
compétences1.
L'effet le plus frappant de la justice constitutionnelle sur l'ordre
politique est celui de la juridicisation de vie politique2. Le jeu politique est
dorénavant soumis à la règle de droit. On a plus « juridiquement tort
parce qu'on est politiquement minoritaire », tel qu'opinait André Laignel,
parce que la Constitution « ne saurait dispenser le législateur, dans l’exercice de sa
compétence, du respect des principes et des règles de valeur constitutionnelle qui
s’imposent à tous les organes de l’État »3. Dans ce sens, « la loi votée n’exprime
[plus] la volonté générale que dans le respect de la Constitution »4. Cela produit
une pacification de la vie politique et facilite l'alternance au pouvoir, car la
minorité n'aura plus à craindre que la nouvelle majorité soit oppressive,
étant donné que le juge constitutionnel veillera à lui faire respecter les
garde-fous.
Point 2
Sur l'ordre juridique
17.
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SOUS-TITRE 2
L'ÉTAT
L'établissement d'une Constitution donne naissance à l'État. En effet, dit
R. CARRÉ DE MALBERG1, « l'État doit avant tout son existence au
fait qu'il possède une constitution (...) la naissance de l'État coïncide avec
l'établissement de sa première constitution, écrite ou non, c'est-à-dire,
l'apparition du statut qui pour la première fois a donné à la collectivité
des organes assurant l'unité de sa volonté et faisant d'elle une personne
étatique. L'existence d'une Constitution forme la condition absolue et la
base même de l'État, en ce sens que l'État ne peut exister que grâce à un
état de choses organiques réalisant l'union de tous ses membres sous la
puissance de sa volonté suprême. C'est pourquoi il est permis de dire
que la naissance de l'État se place au moment où il se dote d'une
Constitution ».
Chapitre 1
Théorie générale de l'État
Section 1
Définition de l'État
Paragraphe 1
Définitions traditionnelles
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Paragraphe 2
Définition juridique
1 Idem.
2 J. GICQUEL, op. cit., p. 49.
3 Idem.
4 Cité par J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1…, op. cit., p. 93.
5 Cité par J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1…, op. cit., p. 93.
6 Cité par J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1…, op. cit., p. 93.
7 R. CARRÉ DE MALBERG, op. cit., p. 48.
8 J. GICQUEL, op. cit.,p. 49.
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Section 2
Éléments constitutifs de l'État
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Paragraphe 1
La population
Dans un sens très large, la population désigne tous les individus qui
vivent sur le territoire de l'État. Elle comprend ainsi les nationaux, individus
qui sont unis à l'État par un lien de rattachement appelé « nationalité »,
et les étrangers qui sont les nationaux d'autres États. La communauté
nationale consiste d'abord en ce que malgré la pluralité de ses membres
et malgré les différents qui s'opèrent parmi eux, elle se trouve ramenée à
l'unité par le fait de son organisation : en effet, la communauté nationale
est organisée de telle façon que les nationaux forment à eux tous un sujet
juridique unique et invariable, comme aussi ils n'ont à eux tous qu'une
volonté unique, celle exprimée par les organes réguliers de la nation2.
Paragraphe 2
Le territoire
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Paragraphe 3
Le gouvernement
1 Idem., p. 42.
2 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 106.
3 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 106.
4 S. BESSON, op. cit., p. 52.
5 En ce sens, J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1., op. cit., p. 115 ; S. BESSON,
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Paragraphe 4
La souveraineté
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capacité de se voir imputer des faits illicites internationaux et par là, d'engager
sa responsabilité internationale de même que celle de demander réparation
d'un dommage qu'il subit par suite d'un fait illicite international d'un autre
État ; la capacité de devenir membre d'organisations internationales ; la capacité
d'établir des relations diplomatiques et consulaires avec les autres États1.
La souveraineté de l'État emporte une double compétence territoriale et
personnelle de ce dernier2. La compétence territoriale est le fait pour l'État
de détenir l’exclusivité et la plénitude de ses compétences sur son territoire puisqu’il y
est souverain.
Cette compétence a un double caractère général et exclusif. Général
parce qu'à l'intérieur de son territoire, l'État souverain exerce l'ensemble des
pouvoirs qui s'attachent à sa qualité d'autorité publique. Il assume ainsi
toutes les fonctions nécessaires à l'organisation de la vie propre à la
collectivité humaine sise sur ce territoire : organisation constitutionnelle,
administration publique, pouvoir de police, défense nationale,
normalisation des activités entreprises par les personnes privées sur le
territoire national, etc. Exclusif, car il est le seul à exercer sa souveraineté
sur son étendue territoriale. Aucun autre sujet de droit international ne
peut exercer les attributs de la souveraineté sur le territoire d'un État sans
l'autorisation de ce dernier. C'est le principe de non-ingérence dans les affaires
internes d'un État.
La compétence personnelle est celle qu'exerce sur les personnes physiques
et morales ou entités (navires, aéronefs) ayant sa nationalité. Elle s’exprime
notamment pour les nationaux se trouvant à l’étranger par la protection
diplomatique, mais peut aussi prendre la forme d’obligations fiscales ou autres.
Section 3
Les formes d'État
L'État peut prendre des formes différentes, selon que son élément
constitutif « gouvernement » est détenu par une seule autorité centrale, où est partagé
entre le centre et les périphéries. L'État prendra ainsi respectivement une
forme simple ou unitaire, ou une forme composée ou fédérale. Le
constituant peut toutefois décider de réunir certaines caractéristiques
principales de l'une et l'autre forme, donnant ainsi naissance à une forme
hybride dite « régionale ».
1 Ibidem.
2 Ibidem., p. 137 ; S. BESSON, op. cit., p. 72.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 1
L'État unitaire
Point 1
Définition
L'État unitaire est celui qui ne comporte qu'une seule organisation juridique
et politique dotée des attributs de la souveraineté1. Il n’y a donc qu’un seul centre
de pouvoir et c’est en définitive la même autorité nationale, qui établit
directement les normes nationales et indirectement les normes locales2.
Point 2
Types d'aménagement
A. La déconcentration
B. La décentralisation
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Point 3
Avantages et inconvénients de la forme unitaire
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Paragraphe 2
L'État fédéral
Point 1
Définition
Point 2
Principes d'organisation
A. La superposition
TROPER, op. cit., p. 81 ; J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1., op. cit., p. 127.
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B. L'autonomie
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C. La participation
TROPER, op. cit., p. 82 ; J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1., op. cit., p. 128.
4 Ainsi, en Allemagne, aux termes de l'article 51 de la Loi fondamentale
allemande du 8 mai 1949, le Bundesrat qui représente les seize Länder comprend
68 membres. Chaque Land dispose d’au moins trois voix mais les Länder qui
comptent plus de deux millions d’habitants en ont quatre, ceux qui comptent
plus de six millions en ont cinq, ceux qui comptent plus de sept millions en ont
six.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Avantages et inconvénients de la forme fédérale
Paragraphe 3
L'État régional
Point 1
Définition
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Principes d'organisation
A. Reconnaissance de l'autonomie
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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B. Maintien de l'unité
l'Assemblée parmi ses membres et nommé par le Roi, responsable aussi devant
cette Assemblée ; Art. 121 de la Constitution italienne du 27 décembre 1947 qui
prévoit pour chaque région, l'existence d'un Conseil régional élu pour cinq ans
au suffrage universel direct, et d'une junte (exécutif) dont le Président est élu au
suffrage universel direct.
1 Lire Art. 149-1, Constitution espagnole du 29 décembre 1978, qui énumère les
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Favoreu1 enseigne que ce statut n'a qu'une valeur législative2. En effet, ils
sont soit adoptés par la Loi nationale comme en Espagne, soit adoptés
par la Loi locale et ratifiés par la loi nationale, cas de l'Italie3. Au
demeurant, ce statut est contrôlé par le juge constitutionnel qui exige une
harmonie avec la lettre et l'esprit de la Constitution4.
De surcroît, bien que les parlements nationaux soient bicaméraux,
les deuxièmes chambres ne représentent pas en fait les régions autonomiques, comme
c'est le cas dans un État fédéral5.
Enfin, l'autonomie des collectivités locales fait l'objet de plusieurs
contrôles. En plus d'un contrôle de constitutionnalité et de l'égalité exercé sur
par le statut de la région des Marches à son conseil régional dans la sentence no
306, 3 juill. 2002 et celle de « députés » à ses conseillers dans la sentence no 106,
12 avr. 2002. Voir aussi notamment les sentences no 304, 3 juill. 2002 ; no 196,
5 juin 2003 ; no 2, 13 janv. 2004 ; no 372, 2 déc. 2004.
5 En Espagne, les membres du Sénat sont élus principalement dans le cadre des
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
les actes des autorités locales, ces collectivités peuvent faire l'objet de
mesure de suspension en Espagne1, ou de dissolution en Italie2.
La jurisprudence du tribunal constitutionnel espagnol considère
ainsi que, « parce qu’elle n’est pas égale à la souveraineté, l’autonomie s’analyse en
un pouvoir limité, de sorte que, chaque organisation territoriale dotée d’autonomie ne
constituant qu’une partie du tout, le principe d’autonomie ne peut en aucun cas
s’opposer à celui d’unité »3.
1 En Espagne, la mise sous tutelle est prévue par l'Art. 155, Constitution
espagnole du 29 décembre 1978 : « 1. Si une Communauté autonome ne remplit
pas les obligations que la Constitution ou d’autres lois lui imposent ou si elle agit
de façon à porter gravement atteinte à l’intérêt général de l’Espagne, le
gouvernement, après avoir préalablement mis en demeure le président de la
Communauté autonome et si cette mise en demeure n’aboutit pas, pourra, avec
l’approbation de la majorité absolue du Sénat, prendre les mesures nécessaires
pour la contraindre à respecter ses obligations ou pour protéger l’intérêt général
mentionné. 2. Pour mener à bien les mesures prévues au paragraphe précédent,
le gouvernement pourra donner des instructions à toutes les autorités des
communautés autonomes ».
2 Aux termes de l'Art. 126 de la Constitution italienne du 27 décembre 1947, le
86
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
Organisation territoriale de l'État congolais
En raison des velléités séparatistes qu’on prête au fédéralisme et,
pour combattre les avatars d’un État consacrant l’omnipotence du
pouvoir central1, le régionalisme constitutionnel s'est imposé comme forme
médiane au constituant congolais. C'est ce qui ressort notamment de
l'esprit de la loi relative à la libre administration des provinces2, et des
dispositions pertinentes de la Constitution, notamment les articles 1, 3,
195 à 198, 201 à 205.
Section 1
Les provinces
Paragraphe 1
Présentation
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Reconnaissance de l'autonomie
Point 1
Des institutions politiques
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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institutions provinciales, que les dispositions des articles 100, 101, 102,
103, 107, 108, 109 et 110 sont applicables, mutatis mutandis, aux
Assemblées provinciales et à leurs membres1, de même que dispositions
des articles 146 et 147 s’appliquent, mutatis mutandis, aux membres du
Gouvernement provincial2. En remontant la Constitution, on découvre
que le premier renvoie ramène à la rubrique relative au pouvoir législatif,
qui est dévolu au parlement, plus particulièrement à l'Assemblée
nationale que copient les assemblées provinciales. Celle-là vote les lois
et contrôle le gouvernement. Ses membres sont dotés d'une immunité
pour les positions qu'ils prennent en tribune, et leurs fonctions sont
incompatibles avec une série d'autres fonctions, notamment celle de
membre du gouvernement. Quant au second renvoi, il ramène à la
rubrique relative aux relations entre le parlement et le gouvernement,
notamment à la question de la déchéance du gouvernement ou d'un de
ses membres par une motion de censure ou de défiance selon le cas.
Point 2
Un pouvoir législatif
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Maintien de l'unité
1 Ces autorités sont, sur pied des articles 63 Al. 1 et 52 de la Loi organique n°
13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour
constitutionnelle, le Président de la République, le Gouvernement, le Président
du Sénat, le Président de l’Assemblée Nationale, un dixième des membres de
chacune des Chambres parlementaires, les Gouverneurs de Province et les
Présidents des Assemblées Provinciales.
2 Lire Art. 63 Al. 2, Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant
91
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Les entités territoriales décentralisées
Paragraphe 1
La ville
Point 1
Présentation
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Organes
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Le Conseil urbain statue par voie de décision. Ses décisions sont des
actes administratifs, et non législatifs1.
Le Maire peut, après décision du Collège exécutif urbain, engager la
responsabilité du Collège exécutif sur son programme, sur une déclaration de politique
générale ou sur le vote d'un texte. Le Conseil urbain met en cause la
responsabilité du Collège exécutif ou d'un de ses membres par le vote
d'une motion de censure ou de défiance. Le programme, la déclaration de
politique générale ou le texte visé à l'alinéa 1 er est considéré comme
adopté sauf si une motion de censure est votée2. Lorsque la motion de
censure est adoptée, le Collège exécutif urbain est réputé démissionnaire. Il
en est de même de la motion de défiance à l'encontre du Maire. Dans ce
cas, celui-ci remet la démission du Collège exécutif urbain au
Gouverneur de province3.
Le Collège exécutif urbain est l'organe de gestion de la Ville et d'exécution
des décisions du Conseil urbain4. Il est composé du Maire, du Maire-adjoint et
de trois Echevins urbains5.
Le Maire et le Maire-adjoint sont élus au sein ou en dehors du Conseil
urbain sur une même liste, au suffrage universel indirect et au scrutin
majoritaire à deux tours par les conseillers urbains, au sein ou en dehors, du
conseil urbain, pour un mandat de cinq ans renouvelable6. Ils sont investis par
le Ministre de la République ayant les affaires intérieures dans ses attributions
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
La Ville de Kinshasa
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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» de la Loi relative aux entités territoriales décentralisées qui sont appliquées à elle,
mais par contre, toutes les règles contenues dans la Loi relative à la libre
administration des provinces. Elle n'est pas dotée d'un conseil urbain et d'un
collège exécutif urbain, mais d'une assemblée provinciale et d'un gouvernement
provincial. Elle ne prend pas des décisions, mais des édits. Bref, c'est une
ville sur le plan géographique, mais une province sur le plan juridique. On dit
donc que la Ville de Kinshasa a un statut de province.
Paragraphe 2
La Commune
Point 1
Présentation
Point 2
Organes
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Le secteur et la chefferie
Point 1
Présentation
1 Lire Art. 59, Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition,
organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs
rapports avec l'Etat et les Provinces.
2 Art. 60, Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition,
98
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Organes
1 Lire Art. 67, Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition,
organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs
rapports avec l'Etat et les Provinces.
2 Art. 69, Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition,
99
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
100
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1 Lire Art. 84, Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition,
organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs
rapports avec l'Etat et les Provinces.
2 Art. 85, Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
Règles communes aux entités territoriales décentralisées
Point 1
Représentation locale du pouvoir central
Point 2
Contrôle administratif
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Dispositions transitoires
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Section 3
Les entités territoriales déconcentrées
Paragraphe 1
Le Territoire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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105
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Le Quartier
1 Art. 10, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
2 Art. 11, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
3 Art. 12, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
4 Art. 16, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
5 Art. 18, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
6 Art. 19, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
7 Art. 20, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
8 Art. 21, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
106
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Le Groupement
1 Art. 22, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
2 Art. 23, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
3 Art. 25, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
4 Art. 27, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
5 Art. 28, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
Le Village
Paragraphe 5
Règles communes aux entités territoriales déconcentrées
1 Lire Art. 29 et 23, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation
des subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
2 Art. 30, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
108
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
109
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1 Art. 35, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
2 Art. 37, Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des
110
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 2
LES INSTITUTIONS
Les clauses du contrat social constituent le contenu même d'une
Constitution dans le cadre de la philosophie du constitutionnalisme.
Elles portent sur l'organisation du pouvoir, d'une part, et la garantie des droits
et libertés fondamentaux, d'autre part1.
La Constitution est la consécration matérielle de la philosophie du
constitutionnalisme. Le constitutionnalisme est un mouvement
philosophique visant à limiter l'arbitraire du pouvoir monarchique par des règles
écrites et la sauvegarde des libertés individuelles2.
Né avec les constitutions écrites révolutionnaires, il est lié au
mouvement de production constitutionnelle3. Il s'agit en fait de
l'impératif politique de fixer les règles les plus importantes par écrit, de
déterminer les obligations et les droits des gouvernants et des citoyens,
donc de proclamer les droits de l'homme et du citoyen4. Le
constitutionnalisme est une « technique consistant à établir et à maintenir
111
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1Olivier Beau, cité par J.-L. ESAMBO, La Constitution du 18 février 2006., op. cit.,
p. 20.
112
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre introductif
La séparation des pouvoirs et les régimes politiques
L'organisation des institutions est régie par le principe de la
séparation des pouvoirs. Les rapports entre lesdits pouvoirs débouchent
sur la notion de régime politique.
Section 1
La séparation des pouvoirs
Paragraphe 1
Présentation
113
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les différents organes du pouvoir
114
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
La fonction exécutive
Point 2
La fonction législative
1 Voy. Jelinek distingue les fonctions de l'État suivant les buts de ce dernier
correspondant à la création et à la conservation du droit, Laband les distingue
selon qu'elles sont intellectuelles et agissantes ; Lire R. CARRÉ DE MALBERG,
op. cit., pp. 263-268.
2 R. CARRÉ DE MALBERG, op. cit., p. 268.
3 Lire Art. 91, Constitution du 18 février 2006.
4 L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 691.
115
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
116
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
La fonction juridictionnelle
op. cit., p. 138 ; L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 423.
117
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les régimes politiques
Paragraphe 1
Le régime parlementaire
118
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Caractéristiques
A. Interdépendance fonctionnelle
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Formes
TROPER, op. cit., p. 103 ; J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1.op. cit., p. 202.
120
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le régime présidentiel
Point 1
Séparation stricte des pouvoirs
121
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Collaboration des pouvoirs
1 L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 428 ; P. PACTET, op. cit., p.
151 ; B. CHANTEBOUT, op. cit., p. 97 ; D. CHAGNOLLAUD, op. cit., p. 115.
2 Art. 2 section 1, Constitution américaine du 4 juillet 1789.
3 Lire L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., pp. 433-446 ; Lire Art. 2,
122
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Le régime mixte
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Les institutions de la République démocratique du
Congo
Aux termes de l'article 68 de la Constitution du 18 février 2006, «
les institutions de la République sont : 1. le Président de la République ; 2. le
Parlement ; 3. le Gouvernement ; 4. les Cours et Tribunaux ». La primauté du
Chef de l'État est le trait distinctif de l'organisation des institutions
exécutives1.
Section 1
L'exécutif
Paragraphe 1
Le Président de la République
Point 1
Mandat et statut
1. Élection
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Lire Art. 84, Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation
et fonctionnement de la Cour constitutionnelle.
2 Art. 84 Al. 1, Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation
129
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
politique personnelle est bannie1. Il aboutit ainsi à geler les situations acquises à
l'ouverture de la vacance2.
La mission du Président intérimaire est de veiller à l'organisation
rapide de nouvelles élections3. Il prête serment en ce sens devant la Cour
constitutionnelle4.
B. Statut
1. Irresponsabilité politique
1 Idem.
2 Ibidem.
3 Lire Art. 76 Al. 2, Constitution du 18 février 2006.
4 Art. 87, Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et
130
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Responsabilité pénale
131
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
133
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs de corps
constitués.
5 Art. 8, Loi n°18/021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de
la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs de corps
constitués.
134
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 6, Loi n°18/021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de
la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs de corps
constitués.
2 Art. 108 point 9, Constitution du 18 février 2006.
3 Art. 110 point 9, Constitution du 18 février 2006.
4 Art. 198 point 6, Constitution du 18 février 2006.
5 Art. 3, Loi n°18/021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de
la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs de corps
constitués.
6 Art. 5, Loi n°18/021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de
la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs de corps
constitués.
7 Exposé des motifs, Loi n°18/021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens
135
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les attributions du Président de la République
1 Aux termes de l'Art. 2 de la loi susdite, les Chefs de corps constitués désignent
les anciens Présidents de l’Assemblée nationale, anciens Présidents du Sénat,
anciens Premiers Ministres, anciens Présidents du Conseil Supérieur de la
Magistrature, anciens Procureurs généraux près la Cour Constitutionnelle,
anciens Premiers Présidents de la Cour Suprême de Justice, de la Cour de
Cassation, du Conseil d’Etat, de la Haute Cour Militaire, anciens Procureurs
généraux de la République, Procureurs généraux et Auditeurs généraux près ces
juridictions, anciens Présidents du Conseil Economique et social, de la
Commission Électorale Nationale Indépendante, du Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel et de la Communication, de la Commission Nationale des Droits
de l’Homme, anciens Chefs d’Etat-major général des Forces Armées et des
anciens Commissaires généraux de la Police Nationale Congolaise, anciens
Administrateurs généraux de l’Agence Nationale de Renseignements et Anciens
Directeurs généraux de Migration et aux anciens Chefs d’Etat-major des Forces
terrestre, aérienne et navale.
2 Exposé des motifs, Loi n°18/021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens
136
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 P. PACTET, op. cit., p. 388. Cette considération doit toutefois être relativisée
dans le contexte congolais, car comme on le verra, les attributions du Président
congolais dispensées de contreseing ne sont pas aussi importantes que celles du
Président français.
2 Voy. F. HAMON et M. TROPER, op. cit., p. 534. Lire P. ARDANT, « L’article
137
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
138
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_____________________________________________________________
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141
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem., p. 141.
2 Ibidem., p. 115.
3 Art. 80, Constitution du 18 février 2006.
4 Art. 198 Al. 2, Constitution du 18 février 2006.
5 Art. 84, Constitution du 18 février 2006.
6 Art. 1, Loi n°009-2002 du 5 août 2002 portant création de l’ordre national «
Héros nationaux ».
142
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Héros nationaux ».
3 Art. 8, Loi n°009-2002 du 5 août 2002 portant création de l’ordre national «
Héros nationaux ».
4 Art. 1, Ordonnance 83-204 du 16 novembre 1983 portant création de la
143
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
4. La déclaration de la guerre
144
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1. Le Président de la République et le
Gouvernement
pp. 612-613.
145
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146
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_____________________________________________________________
a. La promulgation de la loi
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_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. Le droit de grâce
Droit pénal général, Dalloz, Paris, 2018, p. 544 ; NGOTO NGOIE NGALINGI,
L'essentiel du Droit pénal congolais, Presses Universitaires du Congo, Kinshasa, 2018,
p. 95.
4 B. BOULOC op. cit., p. 693.
5 Idem., p. 690.
6 X. PIN, op. cit., p. 544.
7 NGOTO NGOIE NGALINGI, op. cit., p. 95.
8 B. BOULOC, op. cit., p. 693 ; X. PIN, op. cit., p. 544.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
p. 96.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 B. BOULOC, op. cit., p. 700 ; X. PIN, op. cit., p. 545 ; NGOTO NGOIE
NGALINGI, op. cit., p. 96.
2 Art. 122 point 9, Constitution du 18 février 2006.
3 Lire Art. 149, Code pénal ; Art. 10, Loi électorale.
4 Lire Art. 199, Constitution de la Transition du 4 avril 2003.
5 Art. 87, Constitution du 18 février 2006.
6 Art. 152 Al. 5, Constitution du 18 février 2006.
7 C.E. fr., 10 juin 1976, Pelon.
153
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. Le message à la Nation
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Ibidem.
2 Art. 218 Al. 3, Constitution du 18 février 2006.
3 Art. 211, Constitution du 18 février 2006.
156
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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b. Le droit de légation
1 Idem., p. 66.
2 L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 177.
3 C.C. fr., Décis. no 2004-505 DC, 19 nov. 2004.
4 Art. 81 point 1, Constitution du 18 février 2006.
159
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
« il y a des cas où il faut mettre, pour un moment, un voile sur la liberté, comme l'on
cache les statues des dieux », disait Montesquieu1.
Il faut distinguer de cette disposition, deux régimes distincts : l'état
d'urgence et l'état de siège.
L'état d'urgence a pour effet d'opérer une extension des pouvoirs de police
au profit des autorités civiles2. En revanche, l'état de siège a pour effet un
transfert de l'autorité civile à l'autorité militaire de ceux des pouvoirs de police que
celle-ci juge nécessaire d'exercer elle-même 3.
Deux conditions alternatives — le constituant congolais utilise la
conjonction exclusive « ou » — sous-tendent dans le fond ces régimes
d'exceptions : la première, subjective, consiste en des « circonstances graves qui
menacent d'une manière imminente l’indépendance ou l’intégrité du territoire national
». Le constituant s'exprime ici en des termes très généraux, en vue de
laisser une large marge de manœuvre au Président de la République4.
L'autre, objective cette fois, consiste pour ces circonstances à « provoque(r)
l’interruption du fonctionnement régulier des institutions ».
Dans la forme, le Président de la République doit se concerter avec les
Premiers ministres et les présidents des chambres.
L’état d’urgence ou l’état de siège peut être proclamé sur tout ou
partie du territoire de la République. Sa durée est de trente jours. Au-delà de ces
trente jours, l'ordonnance cesse de plein droit de produire ses effets, sauf si
l'Assemblée nationale et le Sénat en autorisent la prorogation pour des
périodes successives de quinze jours. Par ailleurs, l’Assemblée nationale et le
Sénat peuvent, par une loi, mettre fin à tout moment à l’état d’urgence ou à
l’état de siège5.
L'application des régimes d'exception a pour effet de mettre une «
parenthèse à la vie publique en suspendant la Constitution »6. Le Président de la
République cumule pour un temps les pouvoirs du Parlement et du gouvernement.
C'est un régime de concentration des pouvoirs prévus au sein de la
Constitution, « une Constitution dans la Constitution »7.
p. 606.
5 Lire Art. 144, Constitution du 18 février 2006.
6 J. GICQUEL, op. cit., p. 607.
7 Idem., p. 605.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
l’état de siège ou l’état d’urgence aura été proclamé conformément aux articles
85 et 86 de la présente Constitution, il ne peut être dérogé aux droits et principes
fondamentaux énumérés ci-après : 1. le droit à la vie ; 2. l’interdiction de la
torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; 3.
l’interdiction de l’esclavage et de la servitude ; 4. le principe de la légalité des
infractions et des peines ; 5. les droits de la défense et le droit de recours ; 6.
l’interdiction de l’emprisonnement pour dettes ; 7. la liberté de pensée, de
conscience et de religion ».
8 M. AFROUKH, « Une hiérarchie entre droits fondamentaux ? Le point de vue
163
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
elle contrôle ensuite si les règles formant le noyau dur des droits de l'homme n'ont
pas l'objet d'aucune atteinte.
Le régime juridique des actes pris en période d'état d'urgence a été
posé par le Conseil d'État français dans un Arrêt Rubin de Servens1. Il
faut distinguer l'ordonnance par laquelle le Président de la République proclame
l'état d'urgence, qui est un acte de gouvernement ; de celle dans laquelle il prend les
mesures en vue de faire face à la situation. Dans cette dernière ordonnance, il
faut mettre à part celles de ces mesures qui rentrent dans le domaine de la
loi, de celles qui rentrent dans celui du règlement — le Président cumule
en effet les pouvoirs exécutif et législatif —.
L'état d'urgence ou l'état de siège proclamé, le Président de la
République en informe la Nation par un message2.
Les autres pouvoirs sont subordonnés à la mission de sauvegarde de l'État
du Président de la République3. Ainsi le gouvernement est appelé à
traduire dans les faits la volonté du Président4. Aucune motion contre le
gouvernement n'est en principe recevable5.
164
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le Gouvernement
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Composition et statut
A. Composition
ministères.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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_____________________________________________________________
B. Statut
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_____________________________________________________________
Point 2
Attributions du Gouvernement et des membres du
Gouvernement
A. Attributions du Gouvernement
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
œuvre1. Cette politique est contenue dans une déclaration faite devant le
parlement ; elle doit être chiffrée, budgétisée et comporter un
chronogramme précis d’activités à réaliser dans la durée2.
La politique nationale est déterminée en concertation avec le Président de la
République. Une collaboration a été imposée entre le président de la
République et le Gouvernement dans la détermination de la politique
nationale, le Président de la République est, donc, tenu de se concerter
avec le Gouvernement, dans la détermination de la politique nationale3.
La collaboration est d'autant plus exigée dans des domaines dits de «
collaboration » que sont la défense, la sécurité et les affaires étrangères4.
Cela étant, la pratique de cette disposition peut varier selon les
circonstances politiques5. En période de concordance de majorités, le
Président de la République fort de sa légitimité populaire, pèsera dans la
détermination de la politique nationale qui pourrait d'ailleurs être sa seule
émanation. En période discordance de majorités, la détermination de la
politique nationale reste l'œuvre du seul Gouvernement, sans exclure
toutefois l'influence notable que le Président de la République peut y
avoir. Ainsi, le programme du Gouvernement Ilunkamba de 2019 avait
largement intégré le programme 100 jours initié par le Président de la
République avant la mise en place de ce Gouvernement.
Une fois déterminée, la politique nationale est conduite par le
Gouvernement. La conduite de la politique nationale consiste en une
programmation, par le Gouvernement, des actions à réaliser dans la durée et dont il
répond devant l’Assemblée nationale6. À cet effet, il dispose de
l’administration publique, des Forces armées, de la Police nationale et des services de
sécurité7.
La conduite de la politique nationale peut se faire par le
Gouvernement de manière collégiale, par le Premier Ministre et chaque
ministre de manière individuelle.
1 Idem.
2 Ibidem.
3 Ibidem.
4 Art. 90 Al. 3, Constitution du 18 février 2006.
5 En ce sens, L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 746 ; J. DJOLI,
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_____________________________________________________________
p. 104.
5 Art. 93, Constitution du 18 février 2006.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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_____________________________________________________________
1Lire Art. 2, Ordonnance n° 17/025 du 10 juillet 2017 fixant les attributions des
Ministères.
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_____________________________________________________________
politique de transformation
locale des produits miniers.
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_____________________________________________________________
Section 2
Le Parlement
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Composition du parlement et statut des parlementaires
Point 1
Composition du parlement
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Statut, droits et devoirs des parlementaires
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 129 Al. 3, Loi n° 06/006 du 9 Mars 2006 portant organisation des élections
présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que
modifiée à ce jour.
2 Art. 104 Al. 7, Constitution du 18 février 2006.
3 Lire Art. 105, Constitution du 18 février 2006.
4 Lire Art. 103 & 105, Constitution du 18 février 2006.
5 Lire Art. 110, Constitution du 18 février 2006.
6 Art. 110 Al. 4, Constitution du 18 février 2006.
7 Art. 110 Al. 5, Constitution du 18 février 2006.
8 Art. 110 in fine, Constitution du 18 février 2006.
9 Lire Art. 101 & 104, Constitution du 18 février 2006.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1. Les immunités
a. L'irresponsabilité
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b. L'inviolabilité
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_____________________________________________________________
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_____________________________________________________________
D. Incompatibilités
1 Art. 92, Règlement intérieur de l'Assemblée nationale ; sur le Sénat, voir Art.
212-224, Règlement intérieur du Sénat.
2 Lire Art. 96, Règlement intérieur de l'Assemblée nationale ; Art. 225-226,
191
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Organisation et fonctionnement des chambres
192
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Les organes des deux chambres
A. Le bureau
1. Le bureau d'âge
intérieur du Sénat.
4 Lire Art. 7, Règlement intérieur de l'Assemblée nationale ; Art. 7, Règlement
intérieur du Sénat.
5 Art. 7, Règlement intérieur du Sénat.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Le bureau définitif
intérieur du Sénat.
3 C.-C., R. Const. 1438, 15 déc. 2020.
4 Art. 111, Constitution du 18 février 2006.
5 Art. 111 Al. 2, Constitution du 18 février 2006.
195
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
196
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_____________________________________________________________
i. Le Président du bureau
intérieur du Sénat.
3 Art. 148, Constitution du 18 février 2006.
4 Art. 85, Constitution du 18 février 2006.
5 Art. 160, Constitution du 18 février 2006.
6 Art. 70, Constitution du 18 février 2006.
197
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
198
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_____________________________________________________________
B. Les commissions
intérieur du Sénat.
5 Lire Art. 38-40, Règlement intérieur de l'Assemblée nationale ; Art. 37-39,
199
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
intérieur du Sénat.
3 Art. 46, Règlement intérieur de l'Assemblée nationale ; Art. 50, Règlement
intérieur du Sénat.
4 Art. 46, Règlement intérieur de l'Assemblée nationale ; Art. 51, Règlement
intérieur du Sénat.
200
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_____________________________________________________________
201
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_____________________________________________________________
Point 2
Le fonctionnement des chambres
202
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
203
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Les chambres ne siègent valablement qu’à la majorité absolue des membres qui
les composent. La présence des parlementaires est constatée par les
signatures apposées par chacun au regard de son nom sur les listes y
afférentes, au début et à la fin de la séance1. Une chambre ne prend ses
décisions que si les deux tiers de ses membres sont présents. Toutefois, si à la
première séance, le quorum des deux tiers n’est pas atteint, le président
suspend le vote ; à la séance subséquente portant sur la même matière, les décisions
sont valablement prises à la majorité relative2.
Dans la salle des séances, les députés se mettent selon leurs
convenances personnelles. Par contre, les Sénateurs sont disposés selon
l’ordre alphabétique3. Les parlementaires s’installent dans la salle au plus
tard dix minutes avant l’heure prévue pour le début de la séance. A
l’heure prévue pour l’ouverture ou la reprise de chaque séance (soit 10
heures précises, en principe), le protocole annonce l’arrivée du Président
accompagné des autres membres du Bureau. Les parlementaires
l’accueillent débout. Les membres du bureau prennent place à la
tribune4.
Pendant les séances plénières, la tenue de ville est de rigueur. À titre
de tenue de ville, les hommes portent le costume assorti d'une cravate
— ou d'un nœud papillon au Sénat —, et les femmes portent soit le
pagne cousu à la congolaise, soit la jupe avec blouse ou veste. Le membre
qui ne se conforme pas à cette mesure est privé de parole5.
2. La parole à la tribune
Nul ne peut prendre la parole sans s’être fait inscrire ou avoir demandé et
obtenu la parole de la part du Président. Le Président accorde la parole en veillant à
ce que, le cas échéant, les interventions pour et contre alternent. L’orateur ne peut
s’adresser qu’au Président ou à la plénière. Il parle de la tribune et
debout, sauf en cas de handicap. Toute imputation, toute attaque
204
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
205
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
3. Le vote
Les votes sont émis, soit par appel nominal et à haute voix, soit à main
levée, soit par assis et levé, soit par bulletin secret, soit par procédé électronique5.
Sur l’ensemble d’un texte de loi, le vote intervient par appel
nominal et à haute voix. Les votes peuvent également être émis par un
procédé technique donnant plus de garantie.
La chambre peut décider le secret du vote pour l’adoption d’une
matière déterminée. En cas des délibérations portant sur des personnes,
le vote s’effectue par bulletin secret.
Au Sénat, le vote est obligatoire. Le fait pour un Sénateur de refuser
de participer au vote est assimilé à une absence à la séance au cours de
laquelle le vote a eu lieu6.
206
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Attributions du Parlement
« (...) Le Parlement vote les lois (et) contrôle le Gouvernement, les entreprises
publiques ainsi que les établissements et les services publics »1.
Point 1
Attributions législatives
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
A. Le domaine de la loi
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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_____________________________________________________________
1. Élaboration de la loi
a. L'initiative de la loi
1 Lire Art. 60, Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation
et fonctionnement de la Cour constitutionnelle.
2 Art. 130 Al. 1, Constitution du 18 février 2006.
3 Art. 32, Ordonnance n°20/016 du 27 mars 2020 portant organisation et
211
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
212
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. L'examen en commission
c. Le droit d'amendement
intérieur du Sénat.
3 Art. 128, Règlement intérieur de l'Assemblée nationale ; Art. 118, Règlement
intérieur du Sénat.
4 L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 886.
5 P. AVRIL et J. GICQUEL, op. cit., p. 7.
6 Art. 133, Règlement intérieur de l'Assemblée nationale ; Art. 124, Règlement
intérieur du Sénat.
213
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Adoption de la loi
a. La discussion générale
intérieur du Sénat.
214
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
L’examen des articles porte successivement sur chacun d’eux. Chaque article
est mis aux voix séparément.
Si un article fait l’objet d’un ou de plusieurs amendements, il est
procédé de la manière suivante : le Rapporteur donne lecture des ou de
l’amendement ou du sous-amendement ; le Président de la Commission
donne la suite réservée à l’amendement ; si l’auteur de l’amendement
n’est pas satisfait, il défend le bien-fondé de sa proposition ; si nécessaire
la Commission donne encore des précisions ; l’amendement ou le sous-
amendement est mis aux voix. Cependant, le Président apprécie
l’opportunité d’ouvrir un débat avant de mettre l’amendement ou le sous
amendement aux voix2.
intérieur du Sénat.
3 P. AVRIL et J. GICQUEL, op. cit., p. 99.
4 Art. 135 Al. 1, Constitution du 18 février 2006.
215
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
3. Promulgation de la loi
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Le contrôle parlementaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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A. Le contrôle-information
1. Les questions
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. La question écrite
Par contre, la question orale ne peut être posée qu’en session ordinaire, ce
qui nécessite son inscription à l'ordre du jour par la conférence des
présidents. Elle peut ou non donner lieu à un débat, selon la volonté de son
auteur, exprimée dans sa lettre transmise au concerné.
220
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
c. La question d'actualité
2. L'interpellation
221
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
justifier, selon le cas, sur l’exercice de leur autorité ou sur la gestion d’une
entreprise publique, d’un établissement ou d’un service public1.
Elle peut être initiée à tout moment de la session ordinaire. En session
extraordinaire, l’interpellation ne peut avoir lieu que si elle est
préalablement inscrite à l’ordre du jour fixé dans l’acte de convocation.
Le député ou sénateur qui se propose d’interpeller fait connaître au
Bureau de sa chambre l’objet de son interpellation par une déclaration
écrite. Le Bureau de l’Assemblée nationale inscrit l’interpellation à
l’ordre du jour de la séance la plus proche, au cours de laquelle son auteur
est invité à en exposer le contenu et les motifs à l’Assemblée plénière. Si
l’objet de l’interpellation est approuvé, elle est inscrite en priorité au
calendrier des travaux.
L’interpellé se présente devant l’Assemblée nationale ou le Sénat
dans le délai de huit jours francs à dater de la notification de l’interpellation.
Si l’objet de l’interpellation concerne la politique générale du
Gouvernement, le Premier Ministre est chargé d’y répondre.
A la plénière programmée à cet effet, l’interpellé donne ses
explications après l’exposé de l’interpellateur. Le Président ouvre le débat
en invitant les parlementaires inscrits à faire leurs interventions. Ces
interventions sont suivies par la réponse en réplique de l’interpellé. Le
débat est clos par la dernière réplique de l’interpellateur.
Les conclusions du débat comportant, le cas échéant, les recommandations ou
les motions, font l’objet d’un rapport approuvé par la plénière et transmis,
selon le cas, au Président de la République, au Premier ministre, au
Ministre de tutelle par le Bureau de l’Assemblée nationale dans les
soixante-douze heures suivant la clôture du débat.
3. La commission d'enquête
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1. L'engagement de la responsabilité du
gouvernement sur son programme ou sur une
déclaration de politique générale
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(...) »1. La motion de censure est l’acte par lequel l’Assemblée nationale met en
cause la responsabilité du Gouvernement tout entier ; tandis que la motion de
défiance est l’acte par lequel l’Assemblée nationale met en cause la responsabilité
d’un membre du Gouvernement2. Précisions ici que ce membre du
Gouvernement est autre que le Premier ministre.
Le dépôt d’une motion de censure ou de défiance est constaté par
la remise, par ses signataires, au Président de l'Assemblée d’un document
intitulé « motion de censure » ou « motion de défiance»3. Il s'agit d'un
texte indiquant les raisons pour lesquelles les députés souhaitent la
démission du Gouvernement ou d'un de ses membres4.
La motion de censure contre le Gouvernement n’est recevable que si
elle est signée par un quart des membres de l’Assemblée nationale5, soit
125 députés. La motion de défiance contre un membre du
Gouvernement n’est recevable que si elle est signée par un dixième des
membres de l’Assemblée nationale, soit 50 députés.
Pour permettre aux députés de voter en toute sérénité (et non sous
le coup de l'émotion, à l'issue d'un débat passionné) et pour permettre,
le cas échéant, au Gouvernement de convaincre quelques députés de sa
majorité réticents et d'organiser sa défense6, le débat et le vote ne
peuvent avoir lieu que quarante-huit heures après le dépôt de la motion7.
Le débat est organisé dans la même procédure que celle prévue
pour l'engagement de la responsabilité du gouvernement sur son
programme ou une déclaration de politique générale8.
La motion de censure ou de défiance est adoptée à la majorité absolue
des membres composant l'Assemblée nationale9, soit un minimum de
251 députés. Seuls sont recensés les votes favorables à la motion de
censure ou de défiance. Cela induit qu'il faut réunir au moins 251
bulletins favorables au départ du gouvernement, attendu que les
bulletins défavorables, aussi bien que les bulletins blancs, ou nuls, sont
en fait présumés être favorables au gouvernement.
229
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Une catégorie particulière d'attributions législatives : les
attributions financières
230
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
« Les Lois de finances déterminent les ressources et les charges de l’Etat »3.
Elles déterminent, pour un exercice, la nature, le montant et l'affectation
des ressources et des charges de l'Etat compte tenu d'un équilibre
économique et financier qu'elles définissent. Elles tiennent compte des
priorités du Gouvernement inscrites dans son programme de
développement économique et social4. Elles sont en fait la forme législative
de l’acte budgétaire5.
1 Art. 3 point 31, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 Cité par H. MESSAGE et alii., Lois de finances et lois de financement à l’Assemblée
nationale, Assemblée nationale, Paris, 2013, p. 7.
3 Art. 126, Constitution du 18 février 2006.
4 Art. 17, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
5 M. HOUSER, Les finances publiques aux concours, La documentation française,
231
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 18, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 S. DAMAREY, L’essentiel des finances publiques, Gualino, Paris, 2018, p. 31.
3 Art. 20, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
4 S. DAMAREY, L’essentiel des finances publiques, op. cit., p. 31.
5 Art. 26, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
6 C-C. fr., Décis., 24 juill. 1991, Loi portant diverses dispositions d’ordre économique et
financier.
7 Art. 27, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
232
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 28, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 Art. 29, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
3 Lire M. HOUSER, op. cit., p. 68.
4 C-C. fr., Décis., 16 janv. 1986, Loi portant règlement définitif du budget de 1983.
5 Art. 31, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
233
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1. L'annualité budgétaire
a. Le principe
234
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. Les aménagements
34.
4 Art. 126 Al. 3, Constitution du 18 février 2006.
5 S. DAMAREY, L’essentiel des finances publiques, op. cit., p. 37.
6 S. DAMAREY, Finances publiques, op. cit., p. 400.
7 M. HOUSER, op. cit., p. 72.
8 D. CATTEAU, op. cit., p. 34.
235
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
seront annulés, pour un autre contenu apporté par une loi de finances
rectificative. La durée de la loi de finances initiale est abrégée.
Ces principes qui peuvent être considérés comme les deux faces de
la même pièce3, impliquent de présenter le budget de l’État de façon globale4.
a. Les principes
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. Le contenu
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_____________________________________________________________
c. Les aménagements
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 56, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 Art. 59, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
3 Art. 43, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
4 Art. 60, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
5 Art. 62, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
6 Art. 66, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
7 Art. 69, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
239
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
3. La spécialité budgétaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Il ne peut être établi d'impôts que par la loi6. De même, il ne peut être
établi d'exemption ou d'allégement fiscal qu'en vertu de la loi. Les règles
relatives à l'assiette, au taux et aux modalités de recouvrement des
impositions de toute nature sont fixées par la loi7.
Par ailleurs, aucune dépense ne peut être exécutée : si elle ne rentre
pas dans les compétences du pouvoir central, des provinces ou des
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
5. La sincérité budgétaire
« Les ressources et les charges budgétaires sont retracées dans le budget sous
forme de recettes et de dépenses »5.
1 Art. 10, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 F. WASERMAN, Les finances publiques, La documentation française, Paris, 2016,
p. 27.
3 Art. 11, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
4 D. CATTEAU, op. cit., p. 58.
5 Art. 33, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
6 Lire Art. 34, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
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1 Lire Art. 36-37, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
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1 Art. 77, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 Art. 76, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
3 Lire Art. 126, Constitution du 18 février 2006 ; Art. 83-84, Loi n° 11/011 du
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1 Art. 86, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 Art. 87, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
3 Art. 102, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
4 F. WASERMAN, op. cit., p. 49.
5 Art. 103 Al. 2, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
6 F. WASERMAN, op. cit., p. 49.
7 Art. 103 Al. 1, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1 Art. 106, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 Art. 108, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
3 F. WASERMAN, op. cit., p. 50.
4 C.E. fr., 6 avril 1962, Sté technique des appareils centrifuges industriels.
5 Art. 88, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
6 M. HOUSER, op. cit., p. 108.
7 F. WASERMAN, op. cit., p. 62.
8 Art. 89, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1 Art. 90, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 Lire D. CATTEAU, op. cit., p. 153.
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Section 3
Les cours et tribunaux
1 Art. 119, Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
2 Art. 169 point 4, Constitution du 18 février 2006.
3 Art. 1 point 4, Constitution du 18 février 2006.
4 A. KAMUKUNYI, La fraude…op. cit., p. 65.
5 Idem.
6 Ibidem., p. 62.
7 Art. 149 Al. 1, Constitution du 18 février 2006.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 1
Organisation et fonctionnement du pouvoir judiciaire
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Paragraphe 2
Attributions du pouvoir judiciaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 3
LES DROITS ET LIBERTÉS
FONDAMENTAUX
Nous avons dit tantôt que le constitutionnalisme a deux versants :
l'organisation du pouvoir et la garantie des droits et libertés
fondamentaux. Dans son premier versant, l'organisation du pouvoir
tourne autour du principe de séparation des pouvoirs. Ce principe
suppose que l'exercice du pouvoir est partagé par des institutions
indépendantes se contrôlant mutuellement, empêchant ainsi les abus les
uns des autres. Ces institutions exercent le pouvoir exécutif — le
Président de la République et le Gouvernement —, législatif — le
Parlement composé de l'Assemblée nationale et du Sénat — et judiciaire
— les cours et tribunaux organisés en trois ordres de juridiction —.
Toute cette ingénierie constitutionnelle a une finalité unique : la
garantie des droits et libertés fondamentaux. C'est la contrepartie-même du
contrat social. Les gouvernés, ont aliéné leur souveraineté en vue
d'obtenir en retour la garantie de leurs droits fondamentaux.
Ainsi, les droits et libertés fondamentaux sont inscrits dans le
corps-même du contrat social : la Constitution. Celle-ci a sacralisé des
droits et libertés qu'elle a classés en trois catégories : les droits-libertés,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
258
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Définition des droits et libertés fondamentaux
Section 1
Notion des droits et libertés fondamentaux
Paragraphe 1
Définition formelle et matérielle
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Droits fondamentaux et notions voisines
Point 1
Droits fondamentaux et droits de l'homme
1 L. FAVOREU et alii., Droit des libertés fondamentales, Dalloz, Paris 2012, p. 75.
2 Ainsi remarquera-t-on par exemple que les ONG de défense des droits de
l'homme militent pour l'épanouissement des droits de l'homme dans quasi tous
les pays du monde, même ceux n'ayant pas ratifié la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme. D'ailleurs, le nom-même de ce texte est révélateur : c'est
une « déclaration », ce qui revient à dire qu'on porte haut et fort des
considérations déjà préexistantes. Revenant à nos ONG de défense des droits
de l'homme, on constatera par exemple que Amnesty International milite pour
la défense de droits de l'homme — droit à l'égalité, à la liberté d'opinion et de
religion — en Arabie Saoudite, alors que cet État n'est pas signataire de la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. On estime ainsi que les citoyens
saoudiens jouissent de ces droits bien qu'ils ne fassent pas partie de leur ordre
juridique. À l'opposé, puisque tous les droits et libertés qui ne sont pas reconnus
au plan constitutionnel ou international ne sont pas des droits fondamentaux, le
droit à la liberté de religion par exemple, n'est pas un droit fondamental en
Arabie Saoudite. L'Art. 1e de la Constitution saoudienne du 1e mars 1992
dispose en effet que « le royaume d'Arabie Saoudite est un État islamique arabe
souverain. Sa religion est l'Islam ». De même, alors que l'Art. 21 point 3 de la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme dispose que « la volonté du
peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit
s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au
suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente
assurant la liberté du vote », la Constitution saoudienne elle, consacre en son Art.
5 la forme monarchique du gouvernement, en disposant que « le régime de
l'Arabie Saoudite est la monarchie. Les droits dynastiques appartiennent aux fils
du fondateur, le roi Abdul Aziz bin Abdulrahman Al Faisal Al Saud [Ibn Séoud]
et à leurs descendants. Le plus digne d'entre eux est reconnu comme roi pour
gouverner conformément au Saint Coran et à la Tradition du prophète. Le roi
nomme le prince héritier et le relève de ses fonctions par décret royal. Le prince
héritier se consacre à plein temps à sa fonction et aux missions que le roi lui
confie. Le prince héritier exerce les pouvoirs royaux à la mort du roi jusqu'à ce
260
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Hamilton1 disait que « les droits sacrés de l'humanité ne sont pas à chercher dans
de vieux parchemins ni dans les documents moisis. Ils sont gravés, comme avec un
rayon de soleil, dans l'édifice même de la nature humaine, par la main de l'être divin
». Ainsi « les droits de l'homme constituent un ensemble cohérent des
principes juridiques et philosophiques fondamentaux qui s'appliquent
partout dans le monde tant aux individus qu'aux peuples, qui ont pour
but de protéger ces prérogatives inhérentes à tout homme et à tous les
hommes pris collectivement, en raison de l'existence d'une dignité
attachée à leur personne et justifiée par leur condition humaine »2.
Cependant, sans véritable consécration positive, les droits de
l'homme demeurent un simple chapelet d'intentions sans conséquence
juridique. Le citoyen ne pourra s'en prévaloir devant les juridictions de jugement.
Point 2
Droits fondamentaux et libertés publiques
que le serment d'allégeance ait eu lieu ». Ainsi, si le droit au suffrage est un droit
fondamental en RDC par exemple (Art. 5 de la Constitution), il n'en est pas
autant en Arabie Saoudite. Cette situation illustre bien la différence entre droits
de l'homme et droits fondamentaux.
1 Cité par J. DJOLI, op. cit., p. 84.
2 Keba Mbaye, cité par J. DJOLI, Droit constitutionnel Tome 1…op. cit., p. 84.
261
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
titulaires des libertés publiques étaient les individus, alors que les droits et
libertés fondamentaux peuvent être invoqués également par les
personnes morales de droit privé ou de droit public ; enfin, la liste des
libertés publiques est plus courte que celle des droits fondamentaux : les
libertés publiques ne correspondant qu'aux deux premières catégories de
droits, les « droits-libertés » et les « droits-participation », alors que les
trois autres catégories (« droits-créances », « droits garanties » et « droit
à l’égalité ») ne sont pas concernées ou le sont faiblement.
Section 2
Nature des droits et libertés fondamentaux
Les droits et libertés fondamentaux sont dans leur nature des droits
justiciables, des droits subjectifs aux garanties objectives, des droits aux
statuts défensifs, actifs et positifs, enfin, des droits limitables1.
Paragraphe 1
Droits justiciables
1 L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., pp. 935-940 ; Primido, « Les
caractères généraux des droits et libertés fondamentaux », in
[https://www.pimido.com/droit-public-et-prive/libertes-
publiques/dissertation/caracteres-generaux-droits-libertes-fondamentaux-
142445.html].
2 Autexier, cité par L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 936.
3 C.C. fr., Décis. no 95-359 DC, 19 janv. 1995.
4 C.C. fr., Décis. no 99-421 DC, 16 déc. 1999.
5 C.C. fr., Décis. no 2006-545 DC, 28 déc. 2006.
262
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Droits subjectifs aux garanties objectives
Paragraphe 3
Droits aux statuts défensifs, actifs et positifs ou la trilogie de
Jelinek
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_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Droits limitables
Les droits fondamentaux ne sont pas absolus. Leur exercice fait l'objet
de certaines limitations par le législateur. Ces limitations peuvent tenir
d'une part, à la conciliation avec d'autres droits fondamentaux — c'est la
problématique de la collision des droits et libertés fondamentaux —, et
d'autre part, en la conciliation entre droits fondamentaux et objectifs à valeur
constitutionnelle.
La compétence pour fixer les limites revient au législateur qui le fait
en respectant les limites aux limites, c'est-à-dire, un certain seuil en vue de
garantir la substance essentielle du droit concerné, sous le contrôle du juge
constitutionnel.
Section 3
La définition constitutionnelle des droits et libertés
fondamentaux
264
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
Garanties des droits et libertés fondamentaux
Section 1
Garanties de fond
Paragraphe 1
Effet immédiat des droits fondamentaux
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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conformes aux lois ainsi que la coutume pour autant que celle-ci ne soit
pas contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs »1. Cette disposition
consacre l'applicabilité directe des normes constitutionnelles. En effet,
consacrant pour les juridictions une hiérarchie des sources de droit, la Constitution,
qui trône sur cette hiérarchie, n'avait pas à se citer elle-même. Il en découle que,
même implicitement, les juges tant judiciaire qu'administratif appliquent
directement les normes constitutionnelles relatives aux droits et libertés
fondamentaux2. La jurisprudence de la Cour constitutionnelle va dans le
même sens, quand elle astreint les autorités publiques au respect des
droits de la défense dans sa jurisprudence de contrôle de
constitutionnalité des actes d'assemblée.
Paragraphe 2
La réserve de la loi en matière de droits fondamentaux
269
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
réglementer l’exercice de ces droits et de ces libertés qui seront protégés »1. Il a été
jugé par le Tribunal constitutionnel espagnol que « cette réserve apparaît
comme une garantie essentielle de l'État de droit »2.
En France, la réserve de loi en matière de droits fondamentaux
prend sa source — principalement, car d'autres dispositions du bloc de
constitutionnalité relatives aux droits fondamentaux renvoient à la loi —
à l'article 34-1 de la Constitution française du 4 octobre 1958 qui dispose
que « la loi fixe les règles concernant (...) les droits civiques et les garanties
fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques ». Le
Conseil constitutionnel s'est maintes fois référé à cette disposition pour
sanctionner les incompétences négatives du législateur qui restait
superficiel dans ses dispositions relatives aux droits fondamentaux et
laissait au règlement le soin de régler des matières qui touchent aux droits
fondamentaux et relèvent de la compétence de la loi3.
En droit congolais, la Constitution consacre également la réserve
de la loi en matière de droits fondamentaux. Elle dispose en effet que «
la loi fixe les règles concernant (...) les droits civiques et les garanties fondamentales
accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques »4. Les réformes qui
impactent donc directement les droits fondamentaux ne peuvent être
prises que par une loi. Cette disposition n'est d'ailleurs pas exhaustive en
la matière, car d'autres dispositions éparses relatives aux droits
fondamentaux renvoient aussi à la loi, telles que celles relatives à la parité
homme femme5, au droit au recours6, la liberté de pensée, de conscience
et de religion7, au droit à l’information8, à la liberté de manifestation9,
etc.
1 Art. 53-1, Constitution espagnole du 27 décembre 1978. Voir aussi Art. 18-2,
Constitution portugaise du 2 avril 1976 ; Art. 19, Loi fondamentale allemande
du 8 mai 1949.
2 C.C. fr., Décis. 83/1984, 24 juillet 1984.
3 Voir par ex. C.C. fr., Décis. 173 DC, 26 juillet 1984, Réseaux câblés ; C.C. fr.,
Décis. 86-217 DC, 18 sept. 1986, Liberté de communication ; C.C. fr., Décis. 304
DC, 15 janvier 1992, Liberté de communication. Lire L. FAVOREU et alii., Droit des
libertés fondamentales, op. cit., pp. 122-123.
4 Art. 122-1, Constitution du 18 février 2006.
5 Art. 14, Constitution du 18 février 2006.
6 Art. 21, Constitution du 18 février 2006.
7 Art. 22, Constitution du 18 février 2006.
8 Art. 24, Constitution du 18 février 2006.
9 Art. 26, Constitution du 18 février 2006.
270
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
La garantie de la substance, la non dénaturation ou le respect du
contenu essentiel
italiques.
5 C.C. fr., Décis. no 93-316 DC, 20 janv. 1993, Prévention de la corruption.
271
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Le caractère exceptionnel et conditionné des suspensions
de garantie ou de dérogations aux droits fondamentaux
1 Fernandez Segado, cité par L. FAVOREU et alii., Droit des libertés fondamentales,
op. cit., p. 136.
2 Lire L. FAVOREU et alii., Droit des libertés fondamentales, op. cit., p. 135.
272
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273
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Point 1
Les conditions de fond
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Point 2
La procédure
Point 3
Les conséquences juridiques des régimes de crise
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Point 4
Le régime juridique des actes pris pendant les régimes de crise
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Paragraphe 5
L’aménagement de la procédure de révision de la Constitution
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Section 2
Les garanties de forme
Paragraphe 1
Garanties assurées par la justice constitutionnelle
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Paragraphe 2
Garanties assurées par la justice ordinaire
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Chapitre 3
L’exercice des droits et libertés fondamentaux
Section 1
Titulaires et bénéficiaires des droits et libertés fondamentaux
Paragraphe 1
Les personnes physiques et morales
Paragraphe 2
Les nationaux et les étrangers
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Les débiteurs des droits et libertés fondamentaux
Section 3
Les limites aux droits fondamentaux
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BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
- Textes étrangers
1. Constitution américaine du 4 juillet 1789.
2. Constitution espagnole du 29 décembre 1978.
3. Constitution française du 4 octobre 1958.
4. Constitution italienne du 27 décembre 1947.
5. Constitution portugaise du 2 avril 1976.
6. Constitution russe du 12 décembre 1993.
7. Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de
1789.
8. Loi fondamentale allemande du 8 mai 1949.
- Textes internationaux
1. Charte des Nations Unies du 26 juin 1945.
2. Convention de Vienne sur les relations diplomatiques
du 18 avril 1961.
- Textes nationaux
1. Constitution de Luluabourg du 1e août 1964.
2. Constitution de la transition du 4 avril 2003.
3. Constitution du 18 février 2006.
4. Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant
organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle.
5. Loi n°08/012 portant principes fondamentaux
relatifs à la libre administration des provinces.
6. Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant
composition, organisation et fonctionnement des Entités
Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les
Provinces.
7. Loi organique n° 10/011 du 18 mai 2010 portant
fixation des subdivisions territoriales à l'intérieur des provinces.
8. Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant
organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle.
9. Loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à
la procédure devant la Cour de cassation.
285
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. DOCTRINE
- Ouvrages
1. P. ARDANT, Institutions politiques et droit constitutionnel,
LGDJ, Paris, 2004.
2. L'Assemblée nationale dans les institutions françaises, Fiches
de synthèse, Paris, 2012.
3. P. AVRIL et J. GICQUEL, Lexique de droit
constitutionnel, Paris, PUF, 4e éd.
4. G. BERGOUGNOUS, La présidence des assemblées
parlementaire nationales. Étude comparative mondiale, Union
parlementaire, Genève, 1997.
5. S. BESSON, Droit international public, Stämpfli
éditions, Berne, 2016.
6. E. BONGELI, Sociologie politique, L'Harmattan, Paris,
2020.
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_____________________________________________________________
- Articles
1. M. AFROUKH, « Une hiérarchie entre droits
fondamentaux ? Le point de vue du droit européen », inédit.
2. H. AKEREKORO, « La Cour constitutionnelle et le
bloc de constitutionnalité au Bénin », inédit.
3. P. ARDANT, « L’article 5 et la fonction
présidentielle », in Pouvoirs, n° 41, 1987, pp. 37-62.
4. BALINGENE KAHOMBO, « La Cour
constitutionnelle et la rectification d’erreurs matérielles
contenues dans ses arrêts relatifs au contentieux des résultats
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2. Le droit administratif
On désignera l'Administration comme l'activité par laquelle les autorités
publiques, et parfois privées, pourvoient, en utilisant le cas échéant des prérogatives de
puissance publique, à la satisfaction des besoins d'intérêt public1. L'analyse
consistera donc à trouver : qui fait l'Administration ? En quoi consiste
cette action ? Par quels moyens fait-il l'Administration ? De quelle
manière engage-t-il sa responsabilité ? Et comment est-il contrôlé ?
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TITRE 1
QUI FAIT L'ADMINISTRATION ? : LES
PERSONNES ADMINISTRATIVES
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Introduction
La personne morale
La personne administrative, l'autorité qui accomplit les tâches en vue de la
satisfaction de l'intérêt général, usant s'il échet de prérogatives de puissance publique,
est une personne morale.
Les personnes morales sont des sujets de droit qui ne sont pas des
individus1. Ce sont des unités juridiques considérées comme des sujets de droits et
d’obligations2. Georges Vedel3 opine que « certains groupements sont
considérés comme des personnes juridiques uniques, distinctes des
membres qui les composent et titulaires des droits et d'obligations ».
Marcel Waline voit dans la personne morale, « un centre d'intérêts
juridiquement protégés »4.
La construction de personne morale poursuit la protection d'une somme
d'intérêts qui ne sauraient se réduire à des intérêts individuels5. La personnalité
morale, capacité d'être titulaire de droits et débiteur d'obligations en tant
que personne morale a pour effet de conférer au groupement la permanence et
l'unité6. Les personnes physiques appartenant à l'administration
n'interviennent pas pour leur compte, elles ne sont que les organes ou
les représentants de personnes morales. Les autorités administratives
n'exercent leur compétence qu'au nom de la personne morale à laquelle
ils appartiennent7.
Les personnes qui assument la fonction administrative sont de deux
sortes : les personnes morales de droit public et les personnes morales de droit privé.
Elles se distinguent sur le point de leur création, leur appartenance, leur but,
et leur régime juridique8.
La création des personnes morales de droit privé résulte en principe
de l'initiative privée. La loi se borne à déterminer les conditions de cette
299
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Voy. F. VUNDUAWE, op. cit., pp. 400-401 ; G. DEPUIS et alii., op. cit., p. 7.
2 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 427.
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Chapitre unique
L'Administration parastatale ou l'établissement public
L'Administration parastatale est formée de l'ensemble de services publics
personnalisés ou de personnes administratives spécialisées. Il est question ici de la
décentralisation fonctionnelle, technique ou par services1.
Le service public est un des moyens dont use l'Administration en
vue de la satisfaction de l'intérêt général. Dans une double définition
matérielle et organique, il désigne respectivement une activité assumée par une
collectivité publique en vue de donner satisfaction à un besoin d'intérêt général, et
l'organisme public qui gère l'activité d'intérêt général2. Le sens matériel est
préféré au sens organique, car il existe des services publics gérés par des
personnes privées. On parle de concession de service public.
Le service public fait l'objet de plusieurs modes de gestion3 : la régie,
qui peut être directe, quand le service relève directement de
l'Administration centrale dans une forme de concentration — en général
ils sont rattachés à l'Administration du ministère —, ou indirecte quand
le service est géré par des organes déconcentrés ; l'établissement public, qui
est un service public doté de la personnalité juridique, bénéficiant par ce fait
d'une triple autonomie organique, matérielle et financière ; et la concession
de service public, qui est un contrat entre l'État et une personne privée en
vue de la gestion d'un service public. Les services publics sont de
plusieurs catégories4 : administratifs, socio-culturelle, ou commerciale,
industrielle et économique, selon la nature de l'activité qu'ils gèrent.
Section 1
Définition de l'établissement public
L’établissement public est « toute personne morale de droit public créée par
l’Etat en vue de remplir une mission de service public »5. C'est aussi la définition
186-191.
4 Voy. L. YUMA, op. cit., pp. 182-184.
5 Art. 2 al. 1, Loi n°8/009 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales
303
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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304
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Section 2
Régime juridique de l'établissement public
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_____________________________________________________________
matières sur lesquelles portent la tutelle ainsi que les mécanismes de son
exercice1. Les actes soumis à l'autorisation préalable ne peuvent être pris
sans l'aval du Ministre de tutelle. Ceux soumis à l'approbation sont pris,
mais ne peuvent être exécutés sans l'aval du ministre de tutelle. Les actes
soumis à l'opposition sont exécutés, mais peuvent être annulés dans un
délai dix jours.
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TITRE 2
L'ACTION DE L'ADMINISTRATION
L'action de l'Administration est une activité d’intérêt général prise
en charge par les gouvernants, s’exerçant sous leur contrôle et régie, en
partie au moins, par des règles exorbitantes du droit commun1. Cette
action a pour but de satisfaire aux nécessités de l'intérêt général et pour ce faire,
elle revêt, traditionnellement, deux formes essentielles : la police
administrative et le service public2.
L'intérêt général exige d'abord que les libres initiatives des
particuliers n'aillent pas jusqu'à compromettre l'ordre, condition de toute
vie sociale. Il appartient donc à l'État de leur imposer les disciplines
indispensables ; à cette fin correspond l'exercice de la police
administrative.
Par le service public, l'autorité publique prend directement en
charge, ou délègue sous son contrôle, la satisfaction d'un besoin d'intérêt
général, en assurant soit à la collectivité, soit aux particuliers
individuellement, les prestations ou avantages correspondants.
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310
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
La police administrative
Section 1
Notion de police administrative
Paragraphe 1
Définition de la police administrative
1 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 553 ; Lire en ce sens, J. WALINE, op. cit., p. 394 ;
A. MAURIN, op. cit., p. 125 ; J.-C. RICCI, op. cit., p. 145 ; P.-L. FRIER et J.
PETIT, op. cit., p. 368.
2 J.-C. RICCI, op. cit., p. 145.
3 Idem., p. 143.
4 P.-L. FRIER et J. PETIT, op. cit., p. 373.
5 Cité par J.-C. RICCI, op. cit., p. 145.
6 J. WALINE, op. cit., p. 395.
7 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 535 ; J. WALINE, op. cit., p. 395 ; G. DUPUIS et
311
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Voies d'action de la police administrative
Paragraphe 3
Police administrative et police judiciaire
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Paragraphe 4
Types de police administrative
Section 2
Les autorités et personnel de police administrative
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 3
Les procédés de police administrative
1 Lire J. WALINE, op. cit., p. 403 ; F. VUNDUAWE, op. cit., pp. 546-547 ; G.
DUPUIS et alii., op. cit., p. 515 ; J.-C.RICCI, op. cit., pp. 151-152.
2 Lire en ce sens, G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 516 ; F. VUNDUAWE, op. cit.,
p. 539.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Concours de police
1 Voir C.E. fr., 7 juin 1902, Maire de Néris-les-Bains ; C.E. fr., 8 août 1919, Labonne.
2 C.E. fr., 20 juill. 1935, Établissements Satan.
3 C.E. fr., 29 sept. 2003, Houillères du bassin de Lorraine.
4 P.-L. FRIER et J. PETIT, op. cit., p. 385.
5 C.E. fr., 24 avr. 2012, Ministre de l’agriculture… c/ SARL L’escale.
6 P.-L. FRIER et J. PETIT, op. cit., p. 384.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 5
Les limites au pouvoir de police
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Section 6
L’extension des pouvoirs de police administrative
Disons que les pouvoirs de police peuvent être étendus dans les
circonstances exceptionnelles tenant à l'état d'urgence ou de siège. Le cas échéant, il
n'est plus fait appréciation de la proportionnalité de l'atteinte à la liberté.
Les atteintes sont en principe autorisées, sous réserve des droits dits
indérogeables. Par ailleurs, ces circonstances transfèrent le pouvoir de police
au Président de la République, qui devient alors un « dictateur constitutionnel
».
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Chapitre 2
Le service public
L'action de l'Administration ne consiste pas qu'à jouer un rôle de
commandeur, de gendarme, de policier. Elle consiste aussi pour elle à
jouer un rôle de serviteur. Le pouvoir se transforme en fonction1, le « droit de
commander en obligation de gérer », pour reprendre l'expression de
Chevallier2. Par le service public, l'Administration ne fait plus que
maintenir l'ordre public, elle vient maintenant mener des actions visant la
satisfaction directe de l'intérêt général, qui est son point d'orgue.
Section 1
Notion de service public
Paragraphe 1
Définition du service public
cit., p. 553.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Notion d'intérêt général
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Types de service public
Paragraphe 1
Le service public administratif
Paragraphe 2
Le service public socioculturel
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Paragraphe 3
Le service public industriel et commercial
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Section 3
Création d'un service public
1 Lire Art. 3, Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le droit
commercial général.
2 2 avril 1997, Cne de Montgeron.
3 C.E. fr., 9 janv. 1981, Ministère de l’Économie c/ Bouvet.
4 L. YUMA, op. cit., p. 183.
5 J. WALINE, op. cit., p. 419.
6 Art. 178 & 179 Constitution du 18 février 2006.
7 Art. 176 & 177, Constitution du 18 février 2006.
8 Art. 182 & 186, Constitution du 18 février 2006.
9 Art. 187 & 191, Constitution du 18 février 2006.
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Section 4
Régime juridique des services publics
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Paragraphe 1
Le principe de continuité des services publics
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Paragraphe 2
Le principe d'égalité
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Paragraphe 3
Le principe de mutabilité
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Section 5
Modes de gestion des services publics
Paragraphe 1
La régie
1 J. WALINE, op. cit., p. 425 ; G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 552 ; L. YUMA, op.
cit., p. 186.
2 J. WALINE, op. cit., 435 ; F. VUNDUAWE, op. cit., p. 564 ; G. DUPUIS et alii.,
op. cit., p. 537 ; P.-L. FRIER et J. PETIT, op. cit., p. 298 ; J.-C. RICCI, op. cit., p.
126 ; L. YUMA, op. cit., p. 185 ; A. MAURIN, op. cit., p. 133.
3 C.E. fr., 28 juin 1989, Synd. pers. industries électriques et gazières du centre de Grenoble.
4 Cité par J.-C. RICCI, op. cit., p. 126.
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Paragraphe 2
L'établissement public
La gestion d'un service public peut être confiée à une institution dotée
de la personnalité juridique. C'est l'établissement public que nous avons
largement abordé dans les pages précédentes, nous n'y reviendrons pas.
Nous dirons seulement que ce mode de gestion se distingue de la régie,
car ici, l'institution qui gère est dotée d'une existence juridique propre distincte de
celle de l'État, la province ou l'entité territoriale décentralisée qui la crée, avec toutes
les conséquences que cela emporte, entre autres l'existence de droits et
obligations, la triple autonomie organique, patrimoniale et financière.
Au demeurant, il sied de distinguer l'établissement public de l'établissement
d'utilité publique, qui est une personne morale de droit privé crée pour la satisfaction
d'un besoin d'intérêt privé mais qui, dans l'exploitation de son activité, rencontre un
besoin d'intérêt général3. Ainsi, si l'Université de Kinshasa est un
établissement public, l'Université Protestante du Congo est un
établissement d'utilité publique.
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Paragraphe 3
La concession de service public
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
est tenu de suivre les modifications ainsi opérées1, le cas échéant avec
une indemnité accordée par l'Administration en vertu de la théorie du
fait du prince2.
En contrepartie, le concessionnaire se rémunère sur les usagers. Les
redevances payées par ces derniers pour l'usage du service lui sont
siennes. Cependant, les tarifs qui en fixent le montant font partie des
clauses réglementaires, le concédant en garde la maîtrise.
Le concédant, de son côté, a droit à la gestion du service. Il jouit par
ailleurs de nombreux privilèges de puissance publique attachés aux contrats
administratifs, notamment le pouvoir de mettre fin unilatéralement au
contrat si des circonstances d'intérêt général l'exigent.
La concession peut prendre fin de diverses manières3 : à l’arrivée du
terme qui avait été initialement fixé, ou de façon anticipée mais par accord
des parties, ou encore par la réalisation de l’objet du contrat ou du fait de la
disparition de celui-ci. Elle peut prendre fin avant cette date par la déchéance
du concessionnaire, prononcée par le juge en cas de faute très lourde, à la
demande du concédant. Le concédant peut également mettre fin
unilatéralement à la concession, s'il estime que l'intérêt général l'exige, et
sans faute du concessionnaire, soit pour supprimer le service, soit pour
le gérer selon une autre méthode. En ce cas, le concessionnaire a droit à
l'indemnisation du dommage qu'il subit de ce fait. Le juge se réserve le
pouvoir de vérifier le bien-fondé des motifs d'intérêt général invoqués
par le concédant à l'appui de sa décision, et il annule celle-ci, s'il l'estime
insuffisamment justifiée4.
336
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 3
LES MOYENS DE L'ADMINISTRATION
L'action de l'Administration nécessite la mise en œuvre des moyens
humains, matériels et surtout, juridiques.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
338
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Les moyens humains : la fonction publique
La machine étatique fonctionne avec un personnel humain. Ce
personnel est très vaste1, car il englobe des agents élus et des agents
nommés. Dans cette dernière catégorie, il y a, à côté des agents nommés
à une fonction permanente, ceux qui sont révocables ad nutum. Les agents de
l'État, élus ou nommés, sont globalement désignés sous le terme d' «
agents publics »2. Cette catégorie contient en son sein, les agents nommés
à une fonction permanente, qui eux seulement portent le titre de «
fonctionnaires ».
En effet, l'argent public désigne « toute personne qui exerce une activité
publique de l’Etat et/ou rémunérée par ce dernier »3. Sont compris dans cette
catégorie, notamment : le Président de la République, les membres du
Parlement, du Gouvernement, les magistrats, les ambassadeurs, les
autorités chargées de l'Administration des circonscription territoriales et
les membres des Assemblées délibérantes des entités territoriales
décentralisées, le personnel politique et administratif des Services de la
Présidence de la République, de l’Administration du Parlement, des
Cabinets des Ministères, les agents de l’Administration de tous les
Ministères, les agents des Forces armées et de la police nationale, les
mandataires actifs et non actifs et le personnel dans les Institutions de
droit public, les Entreprises et Organismes publics ainsi que les
Entreprises d’économie mixte, etc. Tout ce personnel forme les agents
publics de l'État qui, sans préjudice du statut particulier que pourrait
avoir certaines catégories d'entre eux4, sont soumis aux mêmes
obligations, notamment en ce qui concerne les règles de conduite en
matière d’intégrité morale et d’éthique professionnelle5.
Le fonctionnaire constitue une sous-catégorie d'agent public. Il
désigne plus précisément l'agent « nommé à un grade de la hiérarchie
administrative pour occuper un emploi permanent budgétairement prévu dans un des
1 Lire J.-M. AUBY et alii., Droit de la fonction publique, Dalloz, Paris, 2012, p. 43.
2 Lire F. VUNDUAWE, op. cit., p. 573.
3 Lire Art. 1e, Décret-loi n° 017/2002 du 3 octobre 2002 portant code de
février 2006.
5 Lire Art. 2, Décret-loi n° 017/2002 du 3 octobre 2002 portant code de conduite
339
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 1e, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 2, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
340
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 1
La carrière du fonctionnaire
Paragraphe 1
Le recrutement
341
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Lire Art. 5, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 6 al. 4, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
342
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le déroulement de carrière
Point 1
Les types de carrière
343
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le serment
344
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Le stage
Point 4
La nomination
1 Lire Art. 14, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
carrière des services publics de l’État.
2 Lire Art. 1e, Ordonnance, 82-029 portant règlement de l’Administration relatif
345
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 5
L'emploi et l'affection
A. L'emploi
346
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. L'affectation
1 Lire Art. 16 Al. 1, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
carrière des services publics de l’État.
2 Lire Art. 17, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
Lire J.-M. AUBY et alii., op. cit., p. 249 ; en ce sens, G. DUPUIS et alii., op. cit., p.
366.
7 C.E. fr., 6 nov. 2002, M. Guisset.
347
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 6
L'intérim
Paragraphe 3
Les positions de l'agent
348
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
positions à la fois, mais aussi il ne peut pas être placé dans une position
non prévue par ce statut1.
Point 1
L'activité
A. Définition
349
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Les congés
Le chef hiérarchique peut autoriser l'absence d'un agent pour des motifs
variés, en plus des congés ci-dessus étudiés. Les autorisations d'absence
ne constituent pas un droit pour les intéressés de sorte que le refus d'une
autorisation d'absence pour raison personnelle sans retenue sur
350
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le détachement
351
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
La disponibilité
1 Art. 34, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 43, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
352
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 31, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 32, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
353
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
La suspension
1 Lire Art. 40, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
carrière des services publics de l’État.
2 Lire les Art. 38 & 39, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents
354
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Lire Art. 42, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
carrière des services publics de l’État.
2 Lire Art. 42, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
355
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Rémunération et avantages sociaux
Point 1
Rémunération
Point 2
Avantages sociaux
1 Art. 46, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 47, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
356
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 5
Cotation et avancement
1 Art. 53, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 56, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
357
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Cotation
358
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Avancement
A. Avancement de grade
1 Lire Art. 71, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
carrière des services publics de l’État.
2 Art. 72, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
359
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Avancement de traitement
Section 2
Droits, devoirs et incompatibilités
Paragraphe 1
Devoirs de l'agent
1 Lire Art. 76, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
carrière des services publics de l’État.
2 Lire en ce sens, G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 372 ; J.-M. AUBUY et alii., op.
360
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 107, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 108, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
361
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Droits de l'agent
1 Art. 116, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 86, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
362
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Régime disciplinaire
1 Art. 93, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 94, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
363
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 69, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 381.
3 Art. 69, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
364
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 66, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 67, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
365
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Cessation définitive des fonctions
Paragraphe 1
Le décès
1 Art. 132, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 126, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
366
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Les rentes sont acquises par mois. Elles ne sont pas soumises à
l'impôt1. Lorsque le barème des traitements attaches aux grades des
agents en activité de service subit une augmentation, les rentes sont
revues dans une proportion identique2. Toutefois, le cumul de la rente
de veuve et d'orphelin ne peut excéder le montant de la pension ou du
traitement dont bénéficiait l'agent défunt3.
Paragraphe 2
La démission volontaire de l'agent
1 Art. 131, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
des services publics de l’État.
2 Art. 130, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
367
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
La démission d'office de l'agent
Paragraphe 4
La révocation
Paragraphe 5
La retraite
La mise à la retraite est l'acte par lequel un fonctionnaire, ayant acquis droit
à pension, est rayé des cadres3.
L'agent est d'office mis à la retraite lorsqu'il a atteint l'âge de 65 ans.
Il peut également être mis à la retraite lorsqu’il a effectué une carrière de
35 ans. Néanmoins, s'il n'a pas atteint l'âge de 65 ans à cette époque, il
peut être autorisé à continuer ses services jusqu'au moment où il
368
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
atteindra cet âge. L'agent peut aussi être mis à la retraite à sa demande,
après 25 ans de carrière s'il fait montre d'une inaptitude professionnelle
démontrée par sa mauvaise cotation des trois dernières années1.
La mise à la retraite est prononcée par l'autorité investie du pouvoir
de nomination2. Celle-ci est dans une compétence liée. Une fois les
conditions admises, elle doit prononcer la mise à la retraite. Dès lors,
sont nulles, les décisions le maintenant en service3. Le fonctionnaire
concerné ne peut prétendre à aucun avantage statutaire ; notamment, il
n'a droit à aucun traitement4.
L'admission d'agents à la retraite permet de laisser vacants des
postes, et ainsi de procéder au recrutement de nouveaux agents,
éventuellement des jeunes.
Paragraphe 6
Le licenciement
Le licenciement est une mesure administrative qui met fin aux fonctions de
l'agent pour des motifs qui ne sont pas disciplinaires alors qu'il ne peut pas être admis
à la retraite5.
On distingue le licenciement pour inaptitude professionnelle et le licenciement
pour inaptitude physique.
L'agent est licencié pour inaptitude professionnelle lorsqu'il fait
preuve d'insuffisance professionnelle constatée par la cotation de trois dernières années
dans les emplois correspondant à son grade6.
Le licenciement pour inaptitude professionnelle n'est pas une sanction
disciplinaire et doit être distingué de celle-ci. Le Conseil d'État français a
souvent annulé pour erreur de droit, des sanctions disciplinaires fondées
sur des motifs d'inaptitude professionnelle7. C'est qu' « il ne faut donc
1 Lire Art. 80, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
carrière des services publics de l’État.
2 Art. 80 in fine, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
Chambre d'agriculture des Ardennes ; C.E. fr., 28 avr. 1995, CCAS de Granchamp ;
C.E. fr., 29 oct. 2001, Mme Bonte-Fondeur.
369
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
370
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Lire Art. 117, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de
carrière des services publics de l’État.
2 Art. 119, Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière
371
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
372
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
Les moyens matériels : la domanialité publique
Les missions de satisfaction de l'intérêt général exigent à
l'Administration d'avoir en propriété des biens, sur le modèle des
particuliers. L'accroissement de ces missions d'intérêt général, le
développement du rôle de l'État-gendarme, pousse l'Administration à en
rechercher davantage1. Mais, les biens de l'Administration ne font pas
l'objet d'un régime juridique unique. Ils sont soit du domaine public, soit
du domaine privé, selon que respectivement ils sont ou non dans le
commerce2.
Section 1
Le domaine public
1 En ce sens, J.-M. AUBY et alii., Droit administratif des biens, Dalloz, Paris, 2016,
p. 35.
2 Lire en ce sens, F. VUNDUAWE, op. cit., p. 730.
3 KALONGO MBIKAYI, Droit civil. Tome 1 les obligations, EUA, Kinshasa, 2012,
373
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
insu, par le non usage. Enfin, ces biens sont insaisissables, ils sont soustraits
à toute action tendant à les saisir.
Paragraphe 1
Formation du domaine public
1 F. VUNDUAWE, op. cit., pp. 743-745 ; L. YUMA, op. cit., pp. 211-211.
374
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Utilisations du domaine public
Point 1
Utilisation du domaine public affecté à l'usage public
A. Utilisation collective
1 Art. 10, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime immobilier et foncier et régime des sûretés.
2 Lire J.-M. AUBY et alii., op. cit., p. 127 ; F. VUNDUAWE, op. cit., p. 740 ; G.
375
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Utilisation individuelle
Point 2
Utilisation du domaine public affecté à un service public
Ici, le domaine public est affecté à un service public, qu'il soit géré en
régie, ou en concession de service public. Les particuliers n'y ont accès
376
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
que par le canal du service public, et moyennant une redevance. C'est le cas de
l'usage du chemin de fer par le canal de l'ONATRA.
Section 2
Les biens du domaine privé
1 Art. 10, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 11, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
377
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
378
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Les moyens juridiques : les actes de l'Administration
Les actes de l'Administration visant la satisfaction de l'intérêt
général peuvent être de nature juridique ou matérielle1.
Les actes matériels sont des opérations visant généralement l'exécution
d'actes juridiques (contrôles d'identités, barrages). Ils ne sont pas appelés à
produire des effets de droit, sauf quand ils causent dommage à autrui.
Cependant, les actes juridiques — qui nous concernent ici —, sont
une manifestation de la volonté destinée à produire des effets de droit2. Ces actes
peuvent emprunter le procédé de la décision unilatérale ou du contrat.
Dans le premier cas, on les appelle « actes administratifs », dans le
second, on les désigne sous le vocable général de « contrats de
l'Administration ».
Section 1
Les contrats administratifs
Paragraphe 1
Notion de contrats administratifs
1 Lire F. VUNDUAWE, op. cit., 659 ; J. WALINE, op. cit., p. 451 ; G. DUPUIS
et alii., op. cit., p. 420.
2 A. MARAIS, Introduction au droit, Paris, 2018, p. 155.
3 Art. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 428.
379
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Les critères légaux
380
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les critères jurisprudentiels
1 Art. 11, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
2 S. HOURSON et P. YOLKA, op. cit., p. 50.
3 T.C. fr., 7 juill. 1980, Sté d'exploitation touristique de la Haute-Maurienne ; T.C. fr.,
381
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
service public peut d’abord se manifester par le fait que le contrat fait
participer le cocontractant privé à l’exécution-même du service public,
le contrat constituant à lui seul la modalité directe, exclusive et intégrale
d’exécution du service public qui est assuré du seul fait de l’exécution du
contrat1. Cette liaison du contrat avec le service public peut ensuite se
traduire par le fait que le contrat a pour objet-même l’exécution du
service public2. Dans cette hypothèse, il existe un service public dont
une partie seulement de l’exécution se fait au moyen du contrat. Celui-ci
ne porte que sur une fraction de la réalisation du service public mais c’est
là tout son objet. Ainsi, un automate de dispensation de médicaments
participe directement à l’exécution du service public hospitalier, tandis
que la gestion d’un réseau de télévision dans un hôpital n’associe pas son
prestataire à l’exécution du service public hospitalier.
Enfin, le critère relatif aux clauses du contrat veut qu'un contrat
soit administratif lorsqu'il contient une clause exorbitante du droit commun.
Cette clause peut être la clause pénale, ou une clause prévoyant le droit
de résiliation unilatérale au profit de l’Administration3. La présence d'une
seule clause suffit à conférer au contrat le caractère administratif4. Les
critères de la clause exorbitante reposent sur des motifs d’intérêt général
ou d’activité de service public et sur des prérogatives de puissance
publique dont l’exercice procède de l’exécution du contrat5.
Paragraphe 2
Formation du contrat administratif
382
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 P.-L. FRIER et J. PETIT, op. cit., p. 517 ; Lire en ce sens, G. DUPUIS et alii.,
op. cit.,p. 551 ; J. WALINE, op. cit., p. 514 ; S. HOURSON et P. YOLKA, op. cit.,
pp. 78-82.
2 Lire F. VUNDUAWE, op. cit., 705-706 ; J. WALINE, op. cit., 513-514.
3 Lire L. YUMA, op. cit., p. 151.
4 Art. 17, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
5 Lire Art. 37, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
383
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
L'appel d'offres
384
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le gré à gré
1 Art. 27, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
2 Art. 30, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
3 Art. 41, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
4 Lire Art. 42, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
5 Lire Art. 44, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
6 Art. 43, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Exécution du contrat administratif
386
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Droits de l'Administration
A. Pouvoir de contrôle
C. Pouvoir de sanction
1 Art. 66, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
2 Lire F. VUNDUAWE, op. cit., p. 718.
3 Voir par ex. C.E. fr., 2 févr. 1983, Union des transports publics urbains.
4 J. WALINE, op. cit.,p. 523.
5 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 718.
6 Art. 67, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
7 Art. 68, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
8 Art. 69, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
387
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Droits et obligations du cocontractant
A. Obligations du cocontractant
388
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1. Droit au prix
a. La théorie de l'imprévision
1 Art. 54, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
2 Art. 56, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
3 Art. 58, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
4 Art. 5, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
389
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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390
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
Contentieux des marchés publics
Paragraphe 5
Contrôle des marchés publics
1 Voir par ex. C.E. fr., 12 Juin 1942, Sté des Établ. Sainrapt et Brice.
2 Art. 73, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
3 Art. 76, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
4 Lire L. YUMA, op. cit., p. 163.
5 Art. 73, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
6 Art. 76, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
7 Lire J. WALINE, op. cit., p. 531.
391
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 6
Fin des contrats administratifs
Paragraphe 7
Les autres contrats de l'Administration
1Art. 13, Loi n° 10/010 du 27 avril 2010 relative aux marches public.
2Lire F. VUNDUAWE, op. cit., p. 724 ; Voir aussi KALONGO MBIKAYI,
Droit civil. Tome 1 les obligations, EUA, Kinshasa, 2012, p. 126.
392
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les actes administratifs unilatéraux
Paragraphe 1
Notion d'acte administratif
Point 1
Définition de l'acte administratif
1 Lire F. VUNDUAWE, op. cit., p. 663 ; J. WALINE, op. cit., p. 454 ; P.-L. FRIER
et J. PETIT, op. cit., p. 405 ; J.-C. RICCI, op. cit., p. 158.
2 Lire L. YUMA, op. cit., p. 112 ; A. MAURIN, op. cit., p. 65.
393
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
A. Définition organique
1. L'acte administratif
Pèchent donc à cette définition, sur le plan organique, les actes pris
par les particuliers2, à quelques exceptions près.
La première est celle de la théorie du fonctionnaire de fait, suivant
laquelle, dans certaines circonstances exceptionnelles, de simples
particuliers peuvent se substituer spontanément à l'autorité
administrative absente pour prendre des mesures qu'imposent les
circonstances3. Ces mesures sont validés à la condition que le but
poursuivi ait bien été l'intérêt général4.
La seconde concerne les actes accomplis par des personnes de droit
privé investies d'une mission de service public et de prérogatives de puissance
publique5.
Pèchent également à cette définition organique, les actes pris par des
personnes publiques non administratives. C'est le cas des actes parlementaires
— qu'ils soient législatifs ou d'assemblée —, et des actes juridictionnels6.
Barbier.
6 Lire J. WALINE, op. cit., p. 463 ; G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 457.
394
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. Définition fonctionnelle
1. L'acte administratif
Ces actes n'ont pas de portée décisoire3, soit qu'ils ne font qu'annoncer un
acte futur qui sera seul normateur (acte préparatoire), soit encore qu'il se
contente de rappeler une norme déjà posée (acte confirmatif)4.
Les actes préparatoires renferment l’ensemble des avis5,
consultations, recommandations6, enquêtes, ou propositions (émanant
d'un supérieur hiérarchique à son subordonné, ou d'une autorité de
tutelle) émis lors de l’édiction de l’acte administratif.
395
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
i. Les circulaires
396
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
397
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
398
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
sont pas des actes décisoires, sauf quand ils comportent ou relèvent une
décision1.
Constituent ensuite des mesures d'ordre intérieur, des mesures de
police internes au service, par lesquelles l’autorité hiérarchique règle la
discipline interne du service. Ces actes ne sont pas décisoires, sauf quand
ils modifient la situation juridique de leurs destinataires2.
Point 2
Distinction au sein des actes décisoires
A. L'intérêt de la distinction4
399
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. La distinction
1 J. WALINE, op. cit., p. 463 ; F. VUNDUAWE, op. cit., p. 668 ; L. YUMA, op.
cit., p. 113.
2 L. YUMA, op. cit., p. 113 ; J.-C. RICCI, op. cit., p. 171.
3 C.E. fr., 14 Juill. 1912, Féd. nat. des professeurs des lycées de garçons et des établissements
400
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Élaboration des actes administratifs
1 Idem., p. 922.
2 Lire J. WALINE, op. cit., p. 464 ; F. VUNDUAWE, op. cit., p. 667 ; L. YUMA,
op. cit., p. 113 ; J.-C. RICCI, op. cit., p. 171.
3 Cité par F. VUNDUAWE, op. cit., p. 667.
401
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
respectant enfin les conditions prévues par les textes si celui-ci en pose
C.
En fait, l'élaboration d'un acte administratif nécessite la réunion de
conditions de légalité externe et de légalité interne audit acte.
La légalité externe renvoie aux règles de compétence et de forme et
de procédure ; tandis que la légalité interne renvoie aux règles de but et
d'objet entourant l'élaboration de l'acte administratif.
Chacun de ses critères sont cumulatifs, en ce que leur réunion
conditionne la légalité de l'acte administratif et, a contrario, le non-
respect d'une seule de ces conditions peut entrainer l'annulation de l'acte.
Point 1
La compétence
402
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
A. Compétence matérielle
1. Usurpation de fonctions
Fontbonne.
8 Lire J. WALINE, op. cit., p. 721.
403
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Usurpation de pouvoir
3. Empiétement de fonctions
1 Idem., p.382.
2 C.E. fr., 5 mars 1948, Marion ; Sur la validité des actes en cas d'application de
la théorie des circonstances exceptionnelles : C.E. fr., 7 janv. 1944, Lecoq.
3 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 678.
4 Lire L. YUMA, op. cit., p. 118.
5 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 678.
404
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. L'intérim
1 Lire J. WALINE, op. cit., p. 466 ; G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 465 ; F.
VUNDUAWE, op. cit., p. 679 ; J.-C. RICCI, op. cit., p. 195 ; P.-L. FRIER et J.
PETIT, op. cit., p. 443.
2 G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 465.
3 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 681.
4 L. YUMA, op. cit., p. 119.
5 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 681 ; C.E. fr., 2 févr. 1938, Bienvenue.
6 C.E. fr., Ass. 22 oct. 1971, Fontaine.
7 J. WALINE, op. cit., p. 680 ; G. DUPUIS et alii., op. cit., 466 ; J.-C. RICCI, op.
cit., p. 195 ; P.-L. FRIER et J. PETIT, op. cit., p. 443 ; L. YUMA, op. cit., p. 120.
8 J.-C. RICCI, op. cit., p. 196.
9 L. YUMA, op. cit., p. 120.
10 J.-C. RICCI, op. cit., p. 196 ; C.E. fr., 2 oct. 1945, Mattéi.
11 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 681.
405
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. La suppléance
c. La délégation
et J. PETIT, op. cit., p. 443 ; J.-C. RICCI, op. cit., p. 196 ; L. YUMA, op. cit., p. 122
; A. MAURIN, op. cit., p. 79.
406
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
407
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Compétence temporelle
408
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. Compétence géographique
1 Idem., p. 740.
2 Voir C.E. fr., 4 avr. 1952, Syndicat régional. des quotidiens d’Algérie.
3 J.-C. RICCI, op. cit., p. 195.
4 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 684.
5 Lire G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 467.
6 Voir par ex. C.E. fr., 22 déc. 1911, Legrand et de Saint-Taurin.
409
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
La forme et la procédure
A. La forme
administratif.
6 J. WALINE, op. cit., p. 472 ; G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 473.
7 Voir par ex. Art. 99, Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant
410
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
citoyens1. Dans ces cas, les motifs sont des éléments essentiels du
processus de décision, car ils reflètent les données de fait et les
arguments de droit qui ont conduit l’autorité à prendre la décision2.
Quand elle doit être motivée, la motivation doit comporter à la fois
l’énoncé des considérations de fait et de droit qui constituent le
fondement de la décision3, étant entendu que l’absence de motivation
entache d’illégalité la décision qui aurait dû être motivée4. Toutefois,
cette illégalité n’est pas un moyen d’ordre public5.
Le régime juridique relatif à la forme est loin d’être négligeable : il
est évident qu’une bonne compréhension du contenu au fond des
décisions n’est possible que si la présentation est claire, précise et
rigoureuse6. Ainsi, les décisions doivent être signées — et parfois même,
contresignées —, datées, numérotées, et cachetées du sceau officiel de
la République. Au demeurant, la signature et le sceau sont des conditions
prescrites à peine de nullité7.
B. La procédure
fr., 24 Nov. 2010, Hicham ; voir en droit congolais, l'arrêt rendu par la C.S.J. dans
l'affaire des témoins des Jéhovah, C.S.J., R.A. 866, 8 janv. 1993.
2 G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 476.
3 J.-C. RICCI, op. cit., p. 194.
4 C.E. fr., 28 sept. 2007, Mme X.
5 J.-C. RICCI, op. cit., p. 194.
6 G. DUPUIS et alii., op. cit., p. 472.
7 Art. 2, Ordonnance, 90-177 du 24 août 1990 portant réglementation des sceaux
411
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
412
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Le but de l'acte administratif
VUNDUAWE, op. cit., p. 681 ; P.-L. FRIER et J. PETIT, op. cit., p. 466.
10 J. WALINE, op. cit., p. 726.
413
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
L'objet de l'acte administratif
414
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
415
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Exécution de l'acte administratif
Point 1
Publication de l'acte administratif
1 Idem.
2 Voir par ex. 2 mai 1975, Dame Ebri.
3 P.-L. FRIER et J. PETIT, op. cit., p. 466.
4 T.A. Paris, 25 janv. 1971, Dame de Beauvoir c/ Min. de l'Intérieur.
5 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 689.
416
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
417
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Effets de l'acte administratif
1 Voir par ex. C.E. fr., 28 oct. 2002, Saturnino ; C.E. fr., 26 juill. 2011, Geneviève
X.
2 J.-C. RICCI, op. cit., p. 201.
3 Lire J. WALINE, op. cit., p. 482 ; F. VUNDUAWE, op. cit., p. 692 ; L. YUMA,
418
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
l'acte annulé n'était jamais intervenu, à prendre, pour ce faire, des décisions
rétroactives1.
Paragraphe 4
Disparition de l'acte administratif
Point 1
La disparition par la volonté de l'Administration
L'abrogation est la disparition d'un acte par son auteur, en vertu de la loi
du changement. En effet, l'intérêt général étant variable dans le temps,
l'Administration est toujours tenue de le suivre. L'abrogation produit des
effets pour le présent et pour l'avenir. Elle peut aussi émaner de l'autorité
supérieure, lorsque la loi l'a prévue4.
L'annulation est l'anéantissement avec effet rétroactif d'un acte en raison de
son irrégularité par l'autorité hiérarchique ou de tutelle. L'acte disparaît avec effet
ex tunc, pour le passé, le présent et l'avenir, et les choses sont remises en étant
comme s'il n'avait jamais été pris5.
Le retrait est une annulation par l'auteur de l'acte. Il s'agit d'une forme
de repentir actif, consistant pour l'Administration à reconnaître son
erreur (de fait ou de droit) dans la prise d'un acte, et de rapporter ce
dernier avec effet ex tunc. Le retrait est le fait de l'auteur de l'acte.
419
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
420
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
autre qui, implicitement mais nécessairement, met fin, pour l’avenir, aux effets de
l'acte acte antérieur, parce que, précisément, il décide le contraire1. Cas de la
révocation d’un fonctionnaire par rapport à sa nomination. Il ne s’agit
pas pour autant d’une abrogation mais de la mise en œuvre d’une
compétence distincte (telle que, dans l’exemple donné, le pouvoir
disciplinaire)2. L'acte contraire doit respecter les règles de forme et de compétence.
Lorsque le texte qui organise la forme et la compétence pour prendre
une décision est resté silencieux sur sa modification ou sa suppression,
il est fait recours au principe de parallélisme des formes et des compétences3. Ainsi,
l'autorité de nomination aura compétence pour poser un acte de
cessation de fonctions.
Cependant, s'ils sont irréguliers, ils peuvent être retirés en tant que
sanction d'illégalité pendant le délai de recours en excès de pouvoir4.
Point 2
La disparition de l'acte par le juge
Point 3
La disparition par la survenance de certains événements
421
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem.
2 Ibidem.
422
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 4
LA RESPONSABILITÉ DE
L'ADMINISTRATION
La poursuite par l'Administration de la satisfaction de l'intérêt
général lui vaut d'être dotée de privilèges exorbitants de droit commun.
L'Administration agit dans ses relations avec les particuliers par des actes
unilatéraux dotés de prérogatives de puissance publique leur valant d'être
exécutés d'office au-delà de toute contestation. Par ailleurs, en vue de
faire régner l'ordre public, l'Administration peut prendre des mesures de
police qui limitent sensiblement les libertés individuelles. Autant de
prérogatives sans contrepied risqueraient de transformer
l'Administration en un monstre pour la liberté, alors même qu'elle est
censée être au service de celle-ci.
La nécessité était donc grandiose de rendre l'appareil administratif
responsable des actes qu'il pose et qui causent dommage à autrui, sur le
modèle des particuliers.
423
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
424
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Évolution de la responsabilité administrative
L'obligation pour l'Administration de réparer les dommages causés
à des victimes a connu une évolution historique1.
Au départ, au regard de la souveraineté de l'État (le Roi ne peut mal
faire) et de la particularité de ses fonctions — fondée sur la conception
de l'État-gendarme — limitées à des charges régaliennes d'intérêt général
insusceptibles, en principe, de causer dommage à un particulier, l'État
était irresponsable. Les préjudices éventuels causés par ses fonctions
étaient en quelque sorte des « risques à courir » par les citoyens.
Mais, des raisons pratiques condamnaient le maintien de
l'irresponsabilité. L'ampleur des dommages dus à l'Administration,
croissant avec le développement de son action et la puissance de ses
moyens, faisait de leur réparation une nécessité sociale.
D'abord reconnue pour les actes dits de gestion — qui se
distinguent des actes d'autorité —, qui ne mettaient pas en jeu la
souveraineté de l'État, elle fut admise en principe pour les autres cas par
le célèbre arrêt Blanco. Le tribunal des conflits eut à connaître d'un litige
à propos d'un accident causé à une fillette, Agnès Blanco, par un
wagonnet de la manufacture des tabacs de Bordeaux, exploité en régie
par l'État. Le tribunal des conflits avait estimé que « la responsabilité, qui
peut incomber à l'État pour des dommages causés aux particuliers par le
fait des personnes qu'il emploie dans le service public, ne peut être régie
par les principes qui sont établis dans le code civil, pour des rapports de
particulier à particulier ; cette responsabilité n'est ni générale, ni absolue
; elle a ses règles spéciales qui varient suivant les besoins du service et la
nécessité de concilier les droits de l'État avec les droits privés »2. Cet
arrêt a consacré l'existence d'une responsabilité de la puissance publique
indépendamment de tout texte, fondée sur les règles spéciales de droit public.
En Belgique, l'irresponsabilité de l'État, justifiée par le principe de
la souveraineté de la puissance publique, ne pouvait être absolue, car elle
devait se limiter aux cas où l'État a précisément agi en tant que personne
publique exerçant l'imperium. D'où la distinction qui s'opérait entre les
actes d'autorité (armée, voirie, police, services publics), insusceptibles
d'engager la responsabilité de l'État, et les actes de gestion, susceptibles
1 Lire F. VUNDUAWE, op. cit., pp. 761-764 ; J. WALINE, op. cit., pp. 536-539 ;
A. MAURIN, op. cit., p. 139 ; L. YUMA, op. cit., p. 226.
2 T.C., 8 fév. 1873, Blanco. Nos italiques.
425
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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427
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
428
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
La responsabilité administrative vue sous l'angle de la
protection des administrés
L'Administration répond des dommages causés aux particuliers par
une faute, mais parfois aussi, sans faute.
Section 1
Responsabilité administrative pour faute
Paragraphe 1
Une responsabilité pour fait d'autrui
1 F. VUNDUAWE, op. cit., p. 769 ; J. WALINE, op. cit., p. 557 ; L. YUMA, op.
cit., p. 226.
2 Le civilement responsable est celui qui répond du fait d'autrui, en l'occurrence,
429
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La faute de l'Administration
430
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem., p. 559.
2 C.E. fr., 4 fév. 2011, Synd. Profession ostéopathe.
3 C.E. fr., 22 oct. 2010, Éliane X.
4 C.E. fr., 10 juill. 2007, Cne d'Ivry-sur-Seine.
5 C.E. fr., 22 oct. 2010, Sté Document Chanel.
6 C.E. fr., sect., 3 nov. 1967, Min. de l'Intérieur.
7 C.E. fr., 9 juill. 1975, Ville de Cognac.
8 C.E. fr., 27 janv. 1988, Min de l'éducation nationale.
9 C.E. fr., 5 juill. 1935, Mourton.
10 C.E. fr., 11 juin 2014, Min. de l'Économie.
11 C.E. fr., 23 sept. 1987, Ouaras.
12 Paris 8 oct. 1993, Sté SOBECA.
13 C.E. fr., 28 juin 2002, Garde des Sceaux.
14 C.E. fr., 19 oct. 2007, Blin.
15 C.E. fr., 15 avr. 2011, Usine de marin et autres.
16 C.E. fr., 9 juin 1978, Spire.
431
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Le dommage subi par le particulier
432
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Le lien de causalité
Paragraphe 5
La preuve de la faute et la réparation
433
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
La responsabilité sans faute de l'Administration
Paragraphe 1
La responsabilité sans faute pour risque
Celui qui, à l'occasion d'une activité qui lui est profitable, crée un
risque de dommages pour autrui doit en répondre si le risque se réalise.
Ayant le profit, il doit assumer le risque3.
La responsabilité pour risque se rapporte aux dommages qui ont
leur origine dans des choses dangereuses (explosifs, engins et armes
dangereux, ouvrages publics dangereux) réalisés par l'Administration. Le
dommage a ici un caractère accidentel4.
La responsabilité sans faute pour risque s'applique aux accidents de
travail subis par les agents de l'Administration. Il a été admis l'obligation
434
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La responsabilité sans faute fondée sur l'égalité de tous devant
les charges publiques
435
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem., p. 546.
2 C.E. fr., 23 mars 1984, Min. du Commerce extérieur.
3 Lire J. WALINE, op. cit., p. 598.
4 C.E. fr., 1er déc. 1961, Lacombe.
5 C.E. fr., 2 nov. 2005, Sté coopérative agricole Ax'ion.
6 TA Paris, 7 févr. 2017, Sté Paris Clichy.
7 C.E, ass., 30 mars 1966.
8 C.E. fr., 29 déc. 2004, Almayrac.
9 C.E., sect., 14 oct. 2011, Mme Saleh.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 3
La responsabilité administrative vue sous l'angle de la
protection de l'Administration
Sous l'angle de la protection de l'Administration, on distingue la
faute de service de la faute personnelle, entendu que l'Administration ne répond
qu'en cas de faute de service. En cas de faute personnelle, l'agent est responsable et
doit réparer le préjudice sur son propre patrimoine sur fond de l'article
258 du CCL31.
La faute personnelle est celle qui se détache assez complètement du service
pour que le juge judiciaire puisse en faire la constatation sans porter pour
autant une appréciation sur la marche même de l'Administration.
La faute de service au contraire est tellement liée au service que son
appréciation par le juge judiciaire implique nécessairement une
appréciation sur le fonctionnement du service.
La faute personnelle est celle qu'il convient de laisser à la charge de
son auteur. La faute de service est celle qu'il serait inopportun ou injuste
de lui faire supporter personnellement2.
Laferrière3 enseigne qu'il y a faute de service si l'acte dommageable
est impersonnel, s'il révèle un administrateur plus ou moins sujet à
erreur. Il y faute personnelle s'il révèle l'homme avec ses faiblesses, ses
passions, ses imprudences. En clair, la faute personnelle ou faute
détachable du service est celle qui est commise par l'agent et qui est étrangère
à l'exercice normal de ses fonctions4. La faute de service est toute défaillance dans
le fonctionnement normal du service incombant à un ou plusieurs agents de
l'Administration mais non imputable à eux personnellement. Elle est liée à la
mauvaise organisation ou au mauvais fonctionnement du service5.
La faute personnelle est donc, soit une faute commise en dehors
du service, matériellement, telle l'utilisation d'armes à feu par des
militaires, policiers, douaniers en dehors de toute mission6 ; soit la faute
commise dans ou à l'occasion du service mais comportant une intention
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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_____________________________________________________________
BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
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B. DOCTRINE
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_____________________________________________________________
3. Le droit judiciaire
Le droit judiciaire est la branche du droit public qui étudie le pouvoir
judiciaire. Aux termes de la Constitution, « le pouvoir judiciaire est dévolu aux
cours et tribunaux qui sont : la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, le
Conseil d’Etat, la Haute Cour militaire ainsi que les cours et tribunaux civils et
militaires »1. Cela dit, aux acteurs de l'administration de la justice, il faut
ajouter les parquets et la police judiciaire, régis (ensemble avec le juge),
par le principe de séparation des fonctions judiciaires ; mais aussi le
barreau et corps de défenseurs judiciaires, et les greffes2. Les magistrats,
sont régis par un statut particulier justifié par leur indépendance, dans
l'exercice de leurs attributions de garantie des libertés individuelles et des
droits fondamentaux des citoyens.
443
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
444
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 1
LES COURS ET TRIBUNAUX
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446
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Le statut du magistrat
Le personnel judiciaire comprend entre autres les magistrats1. Il s'agit
des magistrats du siège et du parquet, de la Cour de cassation, du Conseil
d'État et de la Haute Cour militaire aux tribunaux de paix, aux tribunaux
administratifs et aux tribunaux militaires de police.
Les magistrats sont des agents des services publics de l'État2, plus
précisément du service public de la justice. Ils sont soumis à un statut
particulier, distinct du statut de la fonction publique, caractérisé par son
indépendance à l'égard du pouvoir exécutif. Ce dernier n'intervient pas,
contrairement au cas du fonctionnaire classique, dans sa carrière. De son
recrutement à sa retraite, et dans chaque position de carrière, le magistrat
est géré par le conseil supérieur de la magistrature. Celui-ci assure la gestion
de la carrière des magistrats et dispose, à cet effet, des pouvoirs de
proposition en matière de nomination, promotion, démission, mise à la
retraite, révocation et de réhabilitation des magistrats3. Il exerce en outre
le pouvoir disciplinaire4. Si les magistrats sont nommés, promus, mis à
la retraite et révoqués par le Président de la République, il s'agit en réalité
d'une compétence liée, car ce pouvoir s'exerce sur proposition du conseil
supérieur de la magistrature5. Le Conseil supérieur de la magistrature
apparaît ainsi comme « la véritable clef de voûte du système judiciaire »6.
447
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 1
Du recrutement, du signalement et des promotions de grade
Paragraphe 1
Le recrutement
Nul ne peut être nommé magistrat s'il ne réunit entre autres comme
conditions1 : la possession de la nationalité congolaise, un âgé d'au moins
21 ans accomplis et au plus 40 ans, la jouissance de la plénitude de ses
droits civiques, et d’un diplôme de docteur ou de licencié en droit.
Le recrutement s’effectue en principe sur concours2. Mais, il peut se
faire sur titre lorsque le nombre de candidats ne dépasse pas celui de
postes à pourvoir. Dans tous les cas, le recrutement est effectué à
l’initiative du Conseil supérieur de la magistrature et requiert une publicité
préalable par voie d’avis officiel. Les candidats ayant exercé comme
Avocat durant au moins cinq ans sont dispensés du concours. Ils sont
recrutés sur titre3.
Les candidats retenus à l'issue du recrutement sont, sur proposition
du Conseil supérieur de la magistrature, nommés tout en bas de l'échelle,
au Tribunal de Paix, Substituts du Procureur de la République, par le
Président de la République4. Le magistrat n’entre en fonction qu’après
avoir prêté verbalement ou par écrit, devant la juridiction à laquelle il est
affecté, le serment de « respecter la Constitution et les lois de la
République démocratique du Congo et de remplir loyalement et
fidèlement, avec honneur et dignité, les fonctions qui (lui) sont confiées
»5. Chaque magistrat est inscrit sous un numéro d’immatriculation
personnel constitutif de référence d’identification professionnelle6.
1 Lire Art. 1, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats telle que modifiée à ce jour.
2 Lire Art. 2, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 3, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 4, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
5 Art. 5, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
6 Art. 6, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
448
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le signalement et la promotion
Section 2
L'inamovibilité du magistrat
1 Lire Art. 8, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 11, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 16, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 13, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
5 Art. 150 Al. 4, Constitution du 18 février 2006. ; Art. 14, Loi organique n°
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
en dehors des garanties prévues par le statut1, mais encore qu’il ne « peut
recevoir, sans son consentement, une affectation nouvelle, même en avancement »2.
Plus simplement, l'inamovibilité est la « situation de qui ne peut être ôté d’un
poste »3.
Elle constitue une garantie qui a pour objet d’assurer l’indépendance du
magistrat et pour finalité la protection des droits et libertés du justiciable4.
L’inamovibilité : « a été rétablie et constitutionnellement affirmée (...)
pour leur permettre de conserver une indépendance dont dépend en
grande partie la qualité de la justice qu’ils rendent », écrivait Raymond
Odent5. En effet, un magistrat perdrait de la sérénité nécessaire à
l’exercice de ses fonctions, s’il devait continuellement redouter une
éviction arbitraire. « Un juge qui craint pour sa place ne rend plus la
justice »6, dit le Procureur général Dupin.
La conséquence de cette inamovibilité est que le juge « ne peut être
déplacé que par une nomination nouvelle ou à sa demande ou par rotation motivée
décidée par le Conseil supérieur de la magistrature ». Il en ressort que ce principe
n'est pas absolu, il souffre de dérogations que sont la nouvelle nomination,
la demande du seul juge concerné ou la rotation des juges décidée et motivée par
le Conseil supérieur de la magistrature. Autrement, le juge conserve, non
seulement son grade, mais aussi son emploi et sa fonction. Ainsi par
exemple, le Conseil constitutionnel français a eu à invalider une
disposition légale prévoyant la possibilité de changer l’affectation du
magistrat chargé d’assurer le remplacement du titulaire en congé de
longue maladie, au motif que la loi ne subordonnait ce changement « ni
au consentement du magistrat concerné ni à aucune condition légale »7.
450
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Droits, devoirs et régime disciplinaire du magistrat
Paragraphe 1
Les droits du magistrat
1 Art. 25, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 22, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 21, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 25, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
451
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les devoirs du magistrat
Paragraphe 3
Les incompatibilités à la fonction de magistrat
1 Art. 27, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 65, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 66, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 67, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
5 Art. 69, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
452
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Le régime disciplinaire du magistrat
Point 1
La faute disciplinaire
Point 2
L'enquête disciplinaire
Les chefs de juridictions et les chefs d’offices des parquets constatent toute
faute disciplinaire commise par les magistrats placés sous leur autorité.
Ils constatent en outre toute faute disciplinaire commise par les chefs de
juridiction ou par les chefs d’office des parquets inférieurs. Les fautes
disciplinaires commises par les Premiers présidents de la Cour de
cassation ou du Conseil d’Etat sont constatées par les Procureurs
généraux près ces juridictions. Celles commises par ces derniers sont
1 Art. 46, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 47, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
453
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
constatées par les Présidents des juridictions près ces offices. Il en est
ainsi également des plus hauts magistrats des juridictions militaires1.
Tout constat de faute disciplinaire est suivi de l’ouverture d’une
enquête2. Les chefs de juridictions et les chefs d’offices des parquets
peuvent désigner un magistrat de rang au moins égal à celui du magistrat
mis en cause pour accomplir les devoirs d’enquête qu’ils précisent.
Toutefois, lorsque la faute disciplinaire est commise soit par les Premiers
présidents de la Cour de cassation, du Conseil d’Etat, soit par les
Procureurs généraux près ces juridictions, le Président du Conseil
supérieur de la magistrature désigne un Président de la Cour de cassation,
du Conseil d’Etat ou un Premier avocat général près ces juridictions pour
mener l’enquête. Le magistrat chargé de l’enquête adresse un rapport,
selon le cas, au Président du Conseil supérieur de la magistrature ou aux
chefs de juridictions ou chefs d’offices des parquets.
Au cours de l’enquête, le magistrat qui en est chargé entend
l’intéressé et, s’il y a lieu, le plaignant et les témoins. Il peut aussi les faire
entendre par un magistrat de rang au moins égal à celui du magistrat
poursuivi. Il accomplit ou fait accomplir tous les actes d’investigation
utiles3.
Le Président du Conseil supérieur de la magistrature, les chefs de
juridictions et les chefs d’offices des parquets peuvent, si les faits leur
paraissent graves, interdire, à titre conservatoire, au magistrat poursuivi, l’exercice
de ses fonctions jusqu’à la décision définitive. Sauf en cas de poursuites
judiciaires, la mesure d’interdiction devient caduque si, dans les trois
mois à dater de sa notification, l’action disciplinaire n’est pas clôturée
par une décision de classement sans suite ou par l’application d’une
peine. Toutefois, le Chef hiérarchique immédiatement supérieur à celui
qui a pris la décision d’interdiction peut, à tout moment, dans l’intérêt
du service, lever la mesure d’interdiction prise par les chefs de
juridictions et les chefs d’offices des parquets4.
1 Art. 50, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 51, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 53, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 54, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
454
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Pont 3
Le jugement
1 Art. 55, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 56, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 57, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 58, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
5 Art. 59, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
6 Art. 48, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
455
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Les positions de carrière du magistrat
Paragraphe 1
L'activité
1 Art. 49, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 60, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 28, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 29, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
456
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le congé
Paragraphe 3
Le détachement
1 Art. 30, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 31, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Lire Art. 32, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 33, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
457
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
ou du parquet, pour une durée qui ne peut excéder trois ans. Toutefois,
le détachement peut être renouvelé une seule fois.
Le détachement ne peut être accordé qu’à un magistrat revêtu d’un
grade égal ou supérieur à celui de juge du Tribunal de Grande Instance
ou de Premier Substitut du Procureur de la République. Le magistrat qui
fait l’objet d’une procédure disciplinaire ne peut être détaché1.
Le détachement rend vacant le poste occupé par le magistrat. Le
temps pendant lequel le magistrat est placé dans cette position est
compris dans sa carrière et compte donc pour la promotion. Pendant
son détachement, le magistrat n'est plus régi par le statut des magistrats.
Il est soumis au statut de l’administration, de l’institution ou de
l’organisme officiel auprès duquel il est détaché et qui le rémunère2.
A l’expiration du détachement, sauf pour le magistrat de la Cour de
cassation, du Conseil d’Etat ou des parquets généraux près ces
juridictions qui reprend d’office le service, les autres magistrats sont
replacés en activités de service et réaffectés par le Président du Conseil
supérieur de la magistrature, sur proposition du Premier président de la
Cour de cassation, du Conseil d’Etat ou des Procureurs généraux près
ces juridictions, selon que le magistrat est du siège ou du Ministère
public.
Paragraphe 4
La disponibilité
1 Art. 34, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 35, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 36, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 37, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
458
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
consécutive, des congés de maladie d’une durée totale de six mois et qu’il
n’est pas apte à reprendre son service à l’expiration de son dernier congé.
La durée de la disponibilité ne peut, en ce cas, dépasser un an. Le
magistrat perçoit la moitié de son traitement d’activité et conserve le
bénéfice entier des avantages sociaux alloués en cours de carrière. La
durée de la disponibilité est comprise dans la carrière. Le magistrat est
tenu de se soumettre à l’examen de la Commission médicale d’inaptitude
chaque fois que cela est jugé opportun.
Le magistrat peut être mis en disponibilité d'office pour effectuer,
dans l’intérêt du service, des études ou stage de perfectionnement au
pays ou à l’étranger. Dans ce cas, il perçoit la moitié de son traitement
majorée de l’intégralité des avantages sociaux.
Le magistrat peut encore être mis en disponibilité d'office lorsqu’il
est nommé par le Président de la République à d’autres fonctions hors
du Pouvoir judiciaire ; ou lorsqu’il est appelé à exercer d’autres fonctions
hors du Pouvoir judiciaire. Dans ces cas, le magistrat n'est plus régi par
le statut des magistrats. Il est soumis au statut de l’institution ou de
l’organisme auprès duquel il exerce ou est nommé et qui le rémunère. La
durée de la disponibilité est comprise dans la carrière.
La disponibilité à la demande du magistrat ne peut être accordée
que1 : pour l’exercice des fonctions politiques ou électives incompatibles
avec sa profession. Dans ce cas, la durée de la disponibilité correspond
à celle de la fonction politique ou du mandat électif. Le magistrat perd
le bénéfice du traitement et des avantages sociaux. La durée de la
disponibilité est comprise dans la carrière.
Elle peut être prononcée pour effectuer des études ou des
recherches au pays ou à l’étranger présentant un intérêt général pour le
pays. Dans ce cas, la durée de la disponibilité ne peut excéder cinq ans,
néanmoins, cette durée est renouvelable une fois. Le magistrat perçoit le
quart de son traitement majoré des avantages sociaux. La durée de la
disponibilité est comprise dans la carrière, sauf si les études ou les stages
ne sont pas effectués avec succès. La disponibilité sollicitée pour raison
d’études ne peut être accordée qu’au magistrat ayant acquis une
ancienneté de trois ans au moins dans la carrière. Elle ne peut être
accordée à un magistrat qui fait l’objet d’une procédure disciplinaire.
Le magistrat peut encore être mis en disponibilité à sa demande
pour des raisons sociales : dans le cas où il accompagne son conjoint en
1Art. 38, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
459
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 5
La cessation des fonctions de magistrat
Paragraphe 1
La relève anticipée des fonctions
1 Art. 41, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 42 Al. 1, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
3 Art. 43, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
4 Art. 42 Al. 2, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
460
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La démission
Point 1
La démission volontaire
461
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
La démission d'office
Section 6
La retraite
1 Art. 45, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
2 Art. 70, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
462
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Une pension de retraite est accordée1. Elle est égale aux trois quarts du
dernier traitement mensuel d’activité. Lorsque le barème des traitements
des magistrats en activité subit une augmentation, la pension de retraite
est revue dans les mêmes proportions. Le magistrat retraité a aussi droit
aux soins de santé pour lui-même, son conjoint et les enfants à charge,
et aux frais funéraires pour lui-même, son conjoint et ses enfants à
charge.
1Art. 71, Loi organique n° 06/020 du 10 octobre 2006 portant statut des
magistrats.
463
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Catégorie 1 Catégorie 2
1) Premier président de la 1) Président de la Cour de
Cour de cassation ; cassation ;
2) Procureur général près la 2) Premier Avocat général
Cour de cassation ; près la Cour de cassation ;
3) Premier président du 3) Président du Conseil
Conseil d’Etat ; d’Etat ;
4) Premier Avocat général
près le Conseil d’Etat.
Catégorie 3 Catégorie 4
1) Conseiller à la Cour de 1) Premier président de la
cassation ; Cour d’appel ;
2) Avocat général près la 2) Procureur général près la
Cour de cassation ; Cour d’appel
3) Conseiller au Conseil 3) Premier président de la
d’Etat ; Cour administrative d’appel ;
4) Avocat général près le 4) Procureur général près la
Conseil d’Etat. Cour administrative d’appel.
Catégorie 5 Catégorie 6
1) Président de la Cour 1) Conseiller à la Cour
d’appel ; d’appel ;
2) Avocat général près la 2) Substitut du Procureur
Cour d’appel ; général près la Cour d’appel ;
3) Président de la Cour 3) Conseiller à la Cour
administrative d’appel ; administrative d’appel ;
4) Avocat général près la 4) Substitut du Procureur
Cour administrative d’appel. général près la Cour
administrative.
Catégorie 7 Catégorie 8
464
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Catégorie 9
1) Juge du Tribunal de paix ;
2) Substitut du Procureur de la République.
465
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 7
L'organe de gestion des magistrats : le Conseil supérieur de la
magistrature
Paragraphe 1
Présentation et composition
1 Lire exposé des motifs, Loi organique n° 08/013 du 05 août 2008 portant
organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature.
2 Art. 152, Constitution du 18 février 2006.
3 Art. 149 Al. 7, Constitution du 18 février 2006.
4 Art. 158, Constitution du 18 février 2006.
5 Art. 2, Loi organique n° 08/013 du 05 août 2008 portant organisation et
466
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les organes du Conseil supérieur de la magistrature
Point 1
L'Assemblée générale
467
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le Bureau
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Les chambres disciplinaires
469
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
Le Secrétariat permanent
470
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Les finances
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
L’organisation et la compétence des cours et
tribunaux
Les cours et tribunaux sont classés en ordre de juridictions. Un ordre
de juridiction est un ensemble distinct et hiérarchisé de juridictions de même
nature1. On distingue à ce propos le monisme juridictionnel, dans lequel
toutes les juridictions judiciaires et administratives sont réunies dans un
seul ordre chapeauté par une Cour suprême unique contenant
généralement en son sein, une section judiciaire, une section
administrative et une section constitutionnelle, sur le modèle des États-
Unis par exemple ; du dualisme juridictionnel, dans lequel les juridictions
judiciaires sont dans un ordre distinct chapeauté par une Cour suprême
propre (la Cour de cassation) des juridictions administratives chapeautés
par une Cour suprême propre (le Conseil d'État), pour les besoins de
spécialisation des juridictions2.
En droit français, la séparation des autorités administratives et
judiciaires repose sur la loi des 16-24 août 1790 qui dispose que « les
fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparées des fonctions
administratives. Les juges ne pourront à peine de forfaiture, troubler de quelque
manière que ce soit les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les
administrateurs pour raison de leurs fonctions ». La règle de la séparation des
autorités administratives et judiciaires a même acquis valeur
constitutionnelle. Le Conseil constitutionnel a jugé que « conformément à
la conception française de la séparation des pouvoirs, figure au nombre des principes
fondamentaux reconnus par les lois de la République celui selon lequel, à l’exception
des matières réservées par nature à l’autorité judiciaire, relève en dernier ressort de la
compétence de la juridiction administrative l’annulation ou la réformation des
décisions prises, dans l’exercice des prérogatives de puissance publique… »3. Plus
récemment, il a eu à considérer « que la Constitution reconnaît deux ordres de
juridictions au sommet desquels sont placés le Conseil d'État et la Cour de cassation
»4.
Les juridictions constitutionnelles sont difficilement classables
dans l'un ou l'autre ordre de juridiction. Difficile de les placer dans
473
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
474
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section unique
Les juridictions de l'ordre judiciaire
Paragraphe 1
L’organisation et le fonctionnement
Point 1
L’organisation
1Lire Art. 158, Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,
fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire.
2 Art. 7, Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,
475
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
application de la coutume locale. Dans ce cas, deux des trois juges sont
des notables du lieu désigné par le Président de la juridiction1.
C. La Cour d'appel
476
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
D. La Cour de cassation
Il existe une Cour de cassation dont le siège ordinaire est établi dans
la capitale de la République démocratique du Congo. Le ressort de la
Cour de cassation s'étend sur l'ensemble du territoire national. Les Cours et
Tribunaux civils et militaires de l'ordre judiciaire sont placés sous son
contrôle1.
La Cour de cassation comprend un Premier président, des Présidents et
des Conseillers2. Le Premier président de la Cour de cassation est chargé
de l'administration de la Cour. Il fixe par ordonnance son règlement
intérieur3. Il est assisté d'un cabinet dont le personnel est choisi par lui4.
La Cour de cassation comprend trois formations5 : les chambres ; les
chambres restreintes ; les chambres réunies.
Les chambres sont au nombre de quatre, réparties en catégories de
litiges. Il y a la chambre des pourvois en cassation en matière civile ; celle
des pourvois en cassation en matière commerciale ; celle des pourvois
en cassation en matière sociale ainsi que des procédures spéciales devant
la Cour de cassation ; celles des pourvois en cassation en matière pénale
et des appels des arrêts rendus au premier degré par les Cours d'appel en
matière répressive6. Chaque chambre siège au nombre de cinq membres.
Elle est présidée par son Président. Le Premier président peut présider
toute chambre de la Cour.
Chacune des chambres comprend une formation restreinte composée
de trois membres désignés par le Premier président de la Cour. La
Chambre restreinte statue sur les pourvois manifestement irrecevables ou lorsque
la cause ne relève pas, de façon évidente, de la compétence de la Cour de cassation. À
477
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Le fonctionnement
A. La composition du siège
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Les tribunaux ne sont pas cloîtrés dans leur siège. En effet, s'ils
l'estiment nécessaire pour la bonne administration de la justice, les Cours
et Tribunaux peuvent siéger dans toutes les localités de leur ressort1. C'est le
principe de l'itinérance, qui permet aux juridictions de sortir de leur siège
ordinaire pour se déplacer à l'intérieur du ressort, en vue de rapprocher
la justice des justiciables2.
Le Ministre ayant la justice dans ses attributions peut établir, pour
toutes les juridictions, des sièges secondaires dans la même localité ou les
localités de leurs ressorts autres que celles où sont établis leurs sièges
ordinaires. Dans ce cas, il détermine le nombre et la périodicité des
sessions qui y seront tenues et y affecte un greffier chargé de recevoir
des actes de procédure. Le greffier peut être chargé d'exercer ses
fonctions auprès de toutes les juridictions dont le siège principal ou
secondaire est établi dans la même localité3.
En tout état de cause, l'itinérance ne peut empêcher le
fonctionnement de la juridiction au siège ordinaire4.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1. La récusation et le déport
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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n'est plus possible de rendre une justice sereine1, l'affaire peut être renvoyée
auprès d'une autre juridiction.
La finalité principale de ce renvoi est la garantie de l'ordre public, de la
tranquillité et de la stabilité. Toutefois, ce serait une erreur de penser que
l'ordre public est la seule finalité que vise le renvoi pour cause de sûreté
publique. En effet, aucune décision ne peut être prise de façon objective
quand des troubles agitent une localité. Les juges chargés de rendre
justice selon la loi et leur intime conviction seront sous la pression des
différents camps en conflit. Pour ce faire, ils hésiteront de trancher en
défaveur du camp majoritaire bien que tous les éléments à charge
permettent de prononcer leur culpabilité. Il y aura donc un procès bâclé
teinté aux couleurs du camp fort afin d'apaiser les passions2.
Ainsi par exemple, la Cour de cassation de France a eu à ordonner
le renvoi pour cause de sûreté publique parce que le jugement de l'affaire
dans la région de la commission de l'infraction était de nature à
provoquer de nouvelles scènes de désordre portant atteinte à la paix
publique3.
La requête en renvoi pour cause de suspicion légitime peut émaner
des parties, du Procureur près la juridiction saisie ou du Procureur près
la Cour de cassation. Cependant, la requête pour cause de sûreté
publique n'émane que de ces derniers procureurs4.
Les vacances judiciaires désignent une période pendant laquelle les cours
et tribunaux fonctionnent au ralenti : les audiences judiciaires se limitent aux
cas d'urgence en chambre de vacation, les juges mettent à profit les vacances
judiciaires pour liquider les dossiers pris en délibéré et qui connaissent
du retard5.
Les vacances commencent le 15 août et se terminent le 15 octobre de
chaque année. Elles sont mises à profit pour des congés de
reconstitution de leurs magistrats et de leur personnel. Il n'est tenu, au
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
cours des vacances, que les audiences strictement nécessaires pour le jugement
des causes déclarées urgentes par les Premiers présidents des Cours et les
Présidents des Tribunaux ou pour le prononcé des arrêts et jugements.
Toutefois, l'instruction et le jugement des affaires répressives ne peuvent ni être
empêchés, ni être retardés ou interrompus1.
Le 15 octobre de chaque année, la Cour de cassation se réunit en
audience solennelle et publique au cours de laquelle le Premier président
prononce un discours, le Procureur général une mercuriale et le bâtonnier
du Barreau près la Cour de cassation une allocution. Il est tenu une
audience similaire devant chaque Cour d'appel 29 octobre de chaque
année2.
Ces discours des Premier Président de la Cour de cassation,
Procureur général près cette cour, et Bâtonnier du barreau près ladite
Cour, sont souvent utilisés pour donner des orientations générales sur le service
de la justice pour le cours de l'année suivante. Elles peuvent être utilisées
pour critiquer des pratiques et/ou proposer des réformes. Dans tous les cas, elles
s'orientent vers l'amélioration de la qualité de la justice. Ainsi par exemple,
lors de la rentrée judiciaire du 15 octobre 2020, le premier président de
la Cour de cassation, David-Christophe Mukendi, a soulevé « la nécessité
de la réforme des règles de procédure répressive relatives aux immunités des poursuites
et aux privilèges de juridiction (...) Nos règles de procédure pénale consacrent
les immunités des poursuites et des privilèges juridiction. Certes, les
raisons n’en manquent pas, mais elles sont loin d’être objectives et
présentent plusieurs effets pervers (...) Ceux-ci se déclinent en une
singulière tolérance vis-à-vis des personnes investies des charges d’Etat.
Il y a lieu, ainsi, de se poser la question de savoir si serait-ce cela l’État
de droit lorsqu’on accepte l’idée que les bénéficiaires des immunités des
poursuites et des privilèges de juridiction puissent être des délinquants
irresponsables et qu’ils ne soient pas dans l’exemplarité qu’imposent
leurs fonctions ? Cela donnerait l’impression d’une absolution et, en ce
cas, la loi est manifestement défaillante (...) Certains bénéficiaires
semblent même persuadés que l’argent du contribuable congolais est
d’abord le leur et commettent à souhait les infractions de détournements
des deniers publics, conflits d’intérêts, prise d’intérêts, corruption, etc.
D’autres encore, banalisent des pratiques que devrait réprouver la morale
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Nos italiques.
3 Discours du Bâtonnier national du 15 octobre 2020.
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Paragraphe 2
La compétence des juridictions de l'ordre judiciaire
Point 1
En matière pénale
A. La compétence matérielle
1. Principe d’application
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis par les
personnes relevant de leur compétence et de celle des tribunaux de grande instance1.
La Cour de cassation cannait de l'appel des arrêts rendus au premier
degré par les Cours d'appel2.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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3. L’action civile
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B. La compétence territoriale
C. La compétence personnelle
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Point 2
En matière civile
A. La compétence matérielle
493
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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leur valeur ne dépasse pas deux millions cinq cent mille francs congolais.
Ils connaissent également de l'exécution des actes authentiques1.
Les tribunaux de grande instance connaissent de toutes les contestations
qui ne sont pas de la compétence des tribunaux de paix. Toutefois, saisi d'une
action de la compétence des tribunaux de paix, le Tribunal de grande
instance statue au fond et en dernier ressort si le défendeur fait acter son
accord exprès par le greffier2.
Les Cours d'appel connaissent de l'appel des jugements rendus en
premier ressort par les tribunaux de grande instance, les tribunaux de
commerce et les tribunaux du travail3.
La Cour de cassation connaît des pourvois en cassation pour
violation des traités internationaux dûment ratifiés, des lois et de la
coutume contre les arrêts et jugements rendus en dernier ressort par les
juridictions de l'ordre judiciaire en matières civile, commerciale et
sociale4.
B. La compétence territoriale
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Point 3
Les règles spéciales relatives à la litispendance et la connexité
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TITRE 2
LE MINISTÈRE PUBLIC ET LA POLICE
JUDICIAIRE
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Le ministère public
Il est institué un parquet près chaque juridiction de l'ordre
judiciaire1. Le corps de magistrats du parquet forme le ministère public2.
La nature du ministère public n'est pas évidente. Elle soulève
d'ailleurs beaucoup de controverses en doctrine3. Le Ministère public
semblerait appartenir au pouvoir exécutif, par le fait qu'il « surveille
l'exécution des actes législatifs, des actes réglementaires et des décisions de justice (...),
poursuit d'office cette exécution dans les dispositions qui intéressent l'ordre public »4,
et en tant que tel, « les officiers du Ministère Public sont placés sous l'autorité du
Ministre ayant la justice dans ses attributions (qui) dispose d'un pouvoir d'injonction
sur le Parquet »5.
Mais il semblerait également appartenir au pouvoir judiciaire, en ce
qu'il jouit des mécanismes constitutionnels d'indépendance de la magistrature, par le
fait que sa carrière est gérée par le Conseil supérieur de la magistrature
et par là, échappe au contrôle du pouvoir exécutif6. Par ailleurs, le
magistrat du parquet se défait de la hiérarchie à l'audience où il est libre
MUSHONGA, Les pouvoirs du Ministère public face au respect des droits de la défense en
droit judiciaire congolais, Librairie Africaine d'Études Juridiques, Berlin, 2017, pp.
5-6.
4 Art. 66, Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,
magistrats.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
soutenir ses positions, ainsi que l'exprime l'adage « la plume est serve mais
la parole est libre ».
Ce semblant de mélange lui vaut parfois de se voir attribuer une
nature hybride. Cependant, Michèle-Laure Rassat appelle à dépasser cette
conception classique du Ministère public en voyant en ce dernier, non le
représentant de l'exécutif, mais le représentant du peuple, par le fait qu'il
poursuit l'exécution des lois dont le peuple est auteur, et défend les
intérêts de la société devant les Cours et Tribunaux1.
Cela dit, en droit congolais, il faut dépasser ces considérations
doctrinales pour analyser la nature du Ministère public selon la volonté
du constituant. En effet, il ressort de l'esprit de la loi constitutionnelle
du 20 janvier 2011 que l'amendement introduit à l'article 149 de la
Constitution, consistant à extirper le parquet de l'énumération des
titulaires du pouvoir judiciaire désormais dévolu aux seuls cours et
tribunaux « remet ainsi en harmonie l’article 149 avec les articles 150 et 151 qui
proclament l’indépendance du seul magistrat du siège dans sa mission de dire le droit
ainsi que son inamovibilité »2. Le constituant explique ainsi lui-même le
contenu spirituel de sa disposition. Il en découle qu'en droit congolais,
le parquet est un organe du pouvoir exécutif, à la hiérarchie duquel il est
soumis. Il n'est donc pas indépendant du pouvoir exécutif et n'est pas
concerné par cette disposition.
Section 1
Les missions du Ministère public
1 Citée par E.-J. LUZOLO et N-A. BAYONA, op. cit., pp. 203-205.
2 Exposé des motifs de la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de
certains articles de la Constitution de la République démocratique du Congo du
18 février 2006.
3 Art. 66, Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
L’organisation du Ministère public
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Chapitre 2
La police judiciaire
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Section unique
L’organisation de la police judiciaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 1
L'habilitation et le serment de l'officier de police judiciaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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peut aussi être entendu par tout magistrat ou officier de police judiciaire
délégué à cette fin par le procureur général1.
L'officier de police judiciaire dont l'habilitation a été suspendue ou
retirée est tenu de remettre sa carte d'officier de police judiciaire dès la
notification de la décision du procureur de la République entre les mains
de ce magistrat ou de son délégué. En cas de suspension de l'habilitation,
la carte lui est restituée de plein droit et il reprend le plein exercice de ses
attributions à l'expiration du délai de suspension2.
L'officier de police judiciaire ayant fait l'objet d'une mesure de
refus, de suspension ou de retrait de l'habilitation, ne peut exercer les
fonctions attachées à cette qualité3. Tout procès-verbal établi par un officier
de police judiciaire non habilité ou n'ayant pas prêté serment ou dont
l'habilitation a été suspendue ou retirée est nul et de nul effet4.
Paragraphe 2
Le dossier individuel et le signalement des officiers de police
judiciaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Les agents de police judiciaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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la saisie des objets sur lesquels pourrait porter la confiscation prévue par
la loi et de tous autres qui pourraient servir à conviction ou à décharge1.
Paragraphe 4
Les règles communes aux officiers et agents de police judiciaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 3
LE CORPS DU BARREAU ET DES
DÉFENSEURS JUDICIAIRES
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Les avocats
Les avocats sont des auxiliaires de justice chargés d’assister ou représenter
les parties, postuler, conclure et plaider devant les juridictions. Ils peuvent consulter,
conseiller, concilier, rédiger des actes sous seing privé, assister ou représenter les parties
en dehors des juridictions1. Son rôle est d'une telle importance dans la
démocratie que certains voient en lui, bien plus qu'un auxiliaire de
justice, mais un organe à part entière. « L’avocat est un organe de justice (...)
Il n’est pas un auxiliaire de justice mais un organe de justice qui participe positivement
à la réalisation de la justice dans l’Etat »2. Ainsi, écrit le Bâtonnier Eugène
Reumont « un auxiliaire est utile mais non indispensable (...) l’avocat est
tellement nécessaire à la manifestation de la vérité que ceux qui l’écartent
des débats, se sentent coupables ; ce qu’ils sont en effet, en voulant
donner aux justiciables l’illusion de l’assistance »3.
Chargé d’assister ou représenter les parties, postuler, conclure et
plaider devant les juridictions, l'avocat se présente comme un guide du
juge, lui donnant les arguments juridiques pour statuer sur le litige. Il est
aussi le défenseur des droits de l’homme contre les atteintes du pouvoir. «
L’avocat dérange parce qu’il soutient les faibles contre les forts, les vaincus contre les
vainqueurs puissants épis de vengeance »4. Il peut être considéré, au regard du
rôle qu'il joue dans l'administration de la justice pour la manifestation de
la vérité judiciaire, comme l'une des garanties du respect de droits et
intérêts des parties et l'un des remparts contre l'arbitraire du juge et les
éventuelles erreurs judiciaires5.
Quand bien même dans la vie courante, l'avocat passe pour plus
d'une personne comme un menteur, un trouble fait des audiences, un
homme rusé… bref, tout ce qui rapproche lui et sa profession des
antivaleurs6, en réalité, « la profession d’avocat est une profession de service ; sa
2014, p. 1.
3 Eugène Reumont, cité par S. NAOUI, op. cit., p. 16.
4 Bernard Sur, cité par S. NAOUI, op. cit., p. 17.
5 U. KOKOLO, Profession d'avocat en République démocratique du Congo, Mémoire de
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
fonction consiste à aider les gens à se comprendre, ce qui n’est jamais facile »1. En
effet, les hommes sont rarement à la fois objectifs, sereins, compétents
et juridiquement aptes à la parole pour présenter et défendre leurs
intérêts devant le juge. Aussi, de tout temps, les parties ont-elles fait
recours à un porte-parole professionnel, qui, dépouillé des passions du
plaideur, expose clairement les arguments susceptibles de déterminer la
décision du juge. Ce porte-parole est l'avocat2. En fait, l’avocat est un
artiste qui maîtrise l’art de convaincre le juge de la thèse de son client par
la parole, par l’écrit et par la négociation, dans le but de protéger son
client, de gagner la cause, et de créer de nouvelles jurisprudences. La
mission de l’avocat ne se limite pas seulement à l’exécution fidèle d’un
mandat dans le cadre de la loi dans un Etat de droit, mais elle est
indispensable à la justice et aux justiciables dont elle a la charge de
défendre les droits et libertés3. En somme, il est une expression
d’indépendance et de liberté4.
L'avocat est chargé d’assister ou représenter les parties, postuler,
conclure et plaider devant les juridictions. Il peut consulter, conseiller,
concilier, rédiger des actes sous seing privé, assister ou représenter les
parties en dehors des juridictions. L'assistance est une mission en général
confiée par le plaideur lui-même à un avocat qui emporte pour celui qui
en est chargé pouvoir et devoir de conseiller la partie et de présenter sa
défense sans l’obliger5. Quant à la représentation, elle est une mission
qui confère au mandataire pouvoir et devoir d’accomplir au nom du
mandant (le plaideur) les actes de la procédure et emporte, sauf
disposition ou convention contraire, mission d’assistance6. La
postulation est une mission consistant à accomplir au nom d’un plaideur
les actes de la procédure, qui incombe, du seul fait qu’elle est constituée,
à la personne investie d’un mandat de représentation en justice7. La
conclusion est l'opération par laquelle les parties contractantes
s’engagent et qui donne naissance à leur accord correspondant à la
formation d’un acte juridique8. La plaidoirie est l'action de plaider,
514
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Ibidem.., p. 1624.
2 Ibidem.., p. 563.
3 Ibidem.., p. 534.
4 Ibidem.., p. 499.
5 Ibidem.., p. 1835.
6 K. HAERI et alii., L'avenir de la profession d'avocat, Garde des sceaux, Paris, 2017,
p. 8.
7 Art. 6, Ordonnance-loi 79-028 du 28 septembre 1979 portant organisation du
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 1
L’accès à la profession d’avocat
Paragraphe 1
Conditions d'accès à la profession d'avocat
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Le stage est d’une durée de deux ans.1. À la fin du stage, il est établi
par le maître de stage un rapport sur l’avocat stagiaire. Ce rapport porte
sur sa valeur professionnelle et sa moralité tant dans l’exercice de sa
profession que dans sa vie privée. Le rapport du maître de stage est
transmis au conseil de l’Ordre pour être statué ce qu’il appartiendra
quant à l’inscription au tableau2.
Paragraphe 2
L'inscription au tableau du barreau
Seuls les avocats qui ont terminé leur stage et qui ont obtenu le certificat
d’aptitude professionnelle peuvent être inscrits au tableau d’un barreau près
la Cour d’appel3. Cela dit, certaines personnes en sont dispensées4. Il
s'agit : des anciens magistrats, pourvu qu’ils aient exercé leurs fonctions
pendant trois années au moins ; des personnes qui, durant trois années
au moins, ont, en qualité de professeurs, enseigné le droit dans une
université ou une école supérieure ; des anciens avocats précédemment
inscrits au tableau d’un barreau ; des anciens défenseurs judiciaires ayant
exercé la profession durant cinq ans au moins.
La demande d’inscription est adressée avec tous les documents
utiles au conseil de l’Ordre du barreau auquel le candidat sollicite son
inscription5. Avant de statuer sur la demande d’inscription, le conseil de
l’Ordre est tenu de recueillir tous renseignements sur la moralité du
postulant et son comportement habituel eu égard à la déontologie de la
519
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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terminées à ses clients. Le procureur général prête main forte s’il est
nécessaire à l’exécution de cette décision1.
L’avocat omis peut demander sa réinscription pour autant qu’il
apporte la preuve que les faits qui avaient précédemment motivé
l’omission ont cessé et qu’il remplit désormais les conditions requises
pour exercer honorablement la profession2.
Les décisions en matière d’omission et de réinscription sont prises
dans les mêmes formes et donnent lieu aux mêmes recours qu’en matière
d’inscription. Elles sont obligatoirement communiquées au procureur
général et au bâtonnier national3. Aucune omission, aucun refus
d’inscription ou de réinscription ne peut être prononcé sans que
l’intéressé n’ait été entendu ou appelé à se défendre au moins quinze
jours avant l’audience. Le conseil de l’Ordre sursoit à statuer, s’il y a lieu,
jusqu’à l’expiration du délai qu’il estime raisonnable, compte tenu de
l’éloignement de l’intéressé4.
Section 2
L'organisation et l'administration du barreau
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 1
L'assemblée générale
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Paragraphe 2
Le conseil de l’Ordre
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Paragraphe 3
Le bâtonnier
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Paragraphe 4
Les avocats à la Cour suprême de justice
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Paragraphe 5
L'ordre national des avocats
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 1
L’assemblée générale
Point 2
Le conseil national de l’Ordre et le bâtonnier national
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 3
Les droits et devoirs des avocats
Paragraphe 1
Les droits des avocats
Point 1
Les généralités
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Les associations et collaborations entre avocats
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Les avocats qui forment entre eux une association demeurent, chacun
en ce qui le concerne, responsables vis-à-vis des clients. Les membres de
l’association ne peuvent assister ou représenter des parties ayant des
intérêts opposés1.
En cas de collaboration, l’avocat collaborateur est maître, pour la
défense d’une cause, de sa plaidoirie et de son argumentation ; il est toutefois tenu
d'informer l’avocat à qui il est lié du point de vue qu’il se propose de
défendre2.
Les contrats d’association et de collaboration doivent être établis
par écrit. Ils ne peuvent comporter aucune stipulation tendant à limiter la
liberté d’établissement des associés ou des collaborateurs à l’expiration
du contrat3. Dans la quinzaine de la conclusion du contrat, des
exemplaires en sont remis respectivement au procureur général et au
Conseil de l’Ordre. Ce dernier peut à tout moment, soit d’office, soit à
la demande du procureur général, mettre les intéressés en demeure de
modifier le contrat en vue d’assurer sa conformité avec la déontologie
de la profession. En cas de contestation, l’affaire est portée devant le
conseil national de l’Ordre4.
Le propriétaire du cabinet répartit les tâches entre ses collaborateurs,
sans préjudice du droit pour ces derniers de décliner une mission qu’ils
estiment inconciliable avec leur conscience ou leurs conceptions5.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Les honoraires des avocats
Paragraphe 2
Les devoirs des avocats
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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direct avec celui-ci ; d’accepter de défendre tour à tour des intérêts opposés dans une
même cause ; de révéler les secrets qui leur sont confiés en raison de leur profession ou
d’en tirer eux-mêmes un parti quelconque ; de faire état à l’audience d’une pièce non
communiquée à l’adversaire ; de faire toute démarche, d’avoir toute conduite susceptible
de compromettre leur indépendance ou leur moralité »1. Cette liste est d'ailleurs
non exhaustive, car le Conseil national de l'ordre, et même par extension,
les différents barreaux, prennent des règlements contenant des règles de
conduite à l'égard des avocats. Au demeurant, la liste s'allonge encore,
par l'existence de règles d'usage propres à la profession. Et au-delà de
tout, l’avocat peut toujours s’imposer les devoirs particuliers que lui dicte
sa conscience2.
En gros, ces règles se rapportent à une manière d'agir, et à une
manière d'être. Dans sa manière d'agir, de toutes les vertus cardinales
promises par le serment, il en est une en effet plus lourde de sens que
toutes les autres : l’humanité. C’est elle qui oblige l’avocat à être présent
au quotidien auprès d’hommes et de femmes qui souffrent dans leurs
sentiments ou leurs intérêts, parce qu’ils vivent leur procès comme une
épreuve, le signe d’un échec ou la source d’une angoisse3.
Quant à sa manière d'être, certains ont pensé qu’une qualité pouvait
à elle seule résumer toutes celles énumérées au paragraphe précédent :
l’honnêteté, au sens moral le plus fort, celui qui implique
l’accomplissement de ses devoirs, non pour éviter des sanctions ou par
crainte de l’opinion, mais par exigence personnelle. Ainsi comprise,
l’honnêteté ne se divise pas. L’avocat reste avocat, où qu’il se trouve et
quoi qu’il fasse4.
L’avocat doit conduire chaque affaire avec célérité et compétence. Il
engage sa responsabilité personnelle — conformément au droit
commun — au cas où les intérêts du client viendraient à être compromis
à la suite d’une négligence dans l’accomplissement des formalités de
535
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
procédure1. Cela dit, à l'égard de son client, l'avocat a plus une obligation
de moyen, qu'une obligation de résultat2.
En règle générale, le devoir de conseil de l’avocat n’entraîne qu’une
obligation de moyen, mais, dans certains cas, l’avocat est tenu d’une obligation
de résultat3. L’avocat peut bien évidemment, en dehors de son devoir de
conseil, être tenu d’obligations de résultat lorsqu’il s’agit de respecter les
délais ou de poser un acte déterminé. Ainsi, il a été jugé qu' « engage sa
responsabilité professionnelle, l’avocat qui procède tardivement à une assignation en
validité de saisie-arrêt, le non-respect du délai de quatre mois entraînant la nullité de
cette saisie-arrêt. Le préjudice subi par son client est égal au montant de la créance
récupérable par l’effet de la saisie-arrêt, c’est-à-dire 1086000, auquel il convient
d’ajouter la somme correspondant aux intérêts, c’est-à-dire 75000 »4.
Les avocats doivent conduire jusqu’à leur terme les affaires dont ils
s’occupent, sauf si le client les en décharge. Ils ne peuvent abandonner
une affaire qu’après avoir prévenu le client en temps utile pour pourvoir
à la défense de ses intérêts5. L’avocat est tenu de restituer, sans délai, les
pièces ou sommes dont il est dépositaire, dès qu’elles ne lui sont plus
nécessaires pour la défense de la cause. Il peut, toutefois, exercer son
536
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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droit de rétention sur les pièces dues à ses diligences, jusqu’à ce qu’il en ait
été honoré1. L’avocat appelé à plaider devant une juridiction extérieure
au ressort de son barreau est tenu de se présenter au président de
l’audience, à l’officier du Ministère public, au bâtonnier et au confrère
chargé des intérêts de la partie adverse2.
L’avocat donne sa consultation dans son cabinet ou dans le cabinet
d’un confrère. Il ne peut se rendre au domicile de ses clients
qu’exceptionnellement, en cas d’urgence ou de nécessité3. S'il est
empêché d’exercer ses fonctions, il est provisoirement remplacé pour ce
qui concerne les actes de procédure, par un confrère du même barreau
choisi par lui ou par le bâtonnier. Lorsque l’empêchement est de nature
telle qu’il ne peut assurer la plaidoirie, il en avise aussitôt le client pour
qu’il puisse pourvoir à son remplacement définitif4.
Paragraphe 3
Les incompatibilités
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
La discipline des avocats
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Dès qu’il est saisi des faits soit par une plainte ou une dénonciation,
soit d’office, le bâtonnier procède sans désemparer à une enquête sur le
comportement de l’avocat mis en cause. Lorsque c’est le bâtonnier lui-
même qui est mis en cause, la procédure est menée par le membre du
conseil de l’Ordre le plus ancien au tableau.
À l'issue de l'enquête, le bâtonnier peut décider soit de classer
l’affaire sans suite, soit de renvoyer la cause devant le conseil de l’Ordre.
Lorsque le bâtonnier décide le classement sans suite, le plaignant et le
procureur général peuvent déférer les faits au conseil national de
l’Ordre1.
Tant devant le conseil de l’Ordre que devant le conseil national de
l’Ordre, la comparution personnelle de l’avocat poursuivi est requise,
sauf dispense ; celui-ci peut se faire assister et, en cas de dispense de
comparution personnelle, se faire représenter par un confrère2. La
citation à comparaître est signifiée quinze jours au moins avant
l’audience. L’avocat poursuivi et son conseil ont droit à la
communication du dossier, sans déplacement3.
Les peines disciplinaires son l'avertissement ; la réprimande ; la
suspension pour un temps qui ne peut excéder une année ; la radiation
du tableau ou de la liste de stage. Chaque sanction emporte la privation
du droit d’être élu bâtonnier ou membre du Conseil de l’Ordre durant
un temps qui ne peut excéder cinq ans. Lorsqu’elle est prononcée contre
le bâtonnier ou un membre du conseil de l’Ordre, elle emporte la perte
de son mandat4.
L’avocat interdit ou suspendu doit s’abstenir de tout acte professionnel et
notamment de revêtir le costume de la profession, de recevoir la
clientèle, de donner des consultations, d’assister ou représenter les
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
541
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
Les défenseurs judiciaires
Section 1
Les généralités
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les organes du corps des défenseurs judiciaires
Paragraphe 1
L'assemblée générale
Paragraphe 2
Le conseil de surveillance et le syndic
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Le régime disciplinaire
546
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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549
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE INTRODUCTIF
EXISTENCE ET PARTICULARITÉS DE
L’ORDRE JURIDIQUE INTERNATIONAL
Il existe en effet un ordre juridique international, doté de certaines
particularités.
551
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
552
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Existence de l'ordre juridique international
L'existence d'un ordre juridique international n'est plus aujourd'hui
sujet à débat. Procédant par une double analyse formelle et empirique,
la doctrine1 nous démontre l'existence indéniable d'un ordre juridique
international.
Section 1
L'observation formelle
553
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
L'observation empirique
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
Particularités de l'ordre juridique international :
absence d'autorité supérieure dans l'ordre juridique
international
Une fois présentée son existence, il sied de souligner que l'ordre
juridique international ne doit pas être confondu avec les ordres internes.
Il repose sur des caractères propres qui marquent ses particularités.
La différence principale avec les ordres internes tient au fait que la
société internationale n'est pas dotée d'une autorité supérieure qui édicte les
normes, en contrôle l'application et inflige la sanction de ses violations.
Il n'y a, en droit international, ni de législateur, ni de juge, ni de gendarme. Le
fait est que les membres de la société internationale, les États, sont tous
dotés d'une égalité souveraine. Il en découle qu'aucun ne peut admettre
être soumis à des règles qu'il n'a pas lui-même voulu. Les États sont donc
eux-mêmes en même temps destinataires de la règle de droit, et en même
temps producteur. C'est le sens du principe du dédoublement fonctionnel de
l'État, pour reprendre l'expression de Georges Scelle.
Par ailleurs, ainsi que le fait observer Nguyen Quoc Dinh, il n'est
pas établi que le droit soit concomitant à un législateur et un juge. Dans
toute société, le droit coutumier existe avant le droit écrit. En l'absence
de législateur institué, les sociétés primitives étaient néanmoins soumises
à un droit coutumier directement issu du groupe social et reconnu par
lui. Ces constatations s'appliquent à la société internationale. Les
différents États qui la composent, tout en étant assujettis au droit,
comme dans les collectivités primitives, participent ensemble à son
élaboration et n'ont point besoin d'instituer un législateur.
Il résulte de la dispersion du pouvoir entre égales souverainetés et
de l'absence d'autorité centrale sur les États une série de conséquences
juridiques qui dictent la physionomie particulière de l'ordre juridique
international : l'absence de détermination objective de la légalité, le
caractère aléatoire des conséquences de sa violation et l'équivalence de
ses normes.
Section 1
L'absence de détermination objective de la légalité
Les États sont les seuls maîtres des règles qui les régissent. Il un axiome
en droit international que « les règles de droit liant les États procèdent de la
557
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
volonté de ceux-ci »1. En découle qu'en étant les seuls producteurs, ils en
sont également les seuls interprètent. Ils en déterminent seuls le sens et
la portée. De même, ce sont eux qui se prononcent sur la légalité de leur
propre conduite ou de celle des tiers à leur propre égard. En d'autres
termes, ainsi que le constatent P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, en droit
international, « le vieil adage selon lequel “ nul n'est juge dans sa propre cause ”
est tout simplement inversé : chacun, au contraire, y est juge et partie ! ».
Section 2
Le caractère aléatoire des conséquences de sa violation
Même quand il estime que l'attitude d'un autre État à son encontre
est contraire au droit international, les conséquences de cette illégalité ne
sont pas aussi certaines qu'en droit interne. En plus de déterminer seul
la légalité d'un acte, l'État choisit seul la sanction appropriée : il peut opter
pour des contre-mesures (mesures de rétorsion ou de représailles) ; ou
engager la responsabilité internationale de cet État devant le juge
international. Le recours à l'un ou l'autre type de sanction est tributaire
de considérations politiques.
Section 3
L'équivalence normative
558
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 1
LES SUJETS DE DROIT
INTERNATIONAL PUBLIC
Les règles de l'ordre juridique international ont des destinataires
auxquelles cet ordre reconnaît des droits et obligations. Ce sont les sujets
de cet ordre.
En droit international, la qualité de sujet de droit évolue de manière
décroissante, de la personnalité complète ou entière, à une personne
encore difficile à être affirmée, en passant par une personnalité spéciale.
Au plus haut se trouve l'État, sujet primaire et principal du droit
international. Il est le principal créateur des normes de cet ordre et en
même temps son principal destinataire. Il possède une personnalité
entière au sein de cet ordre, car il est le seul à être détenteur de la
souveraineté. Sa capacité est donc pleine et sans limite — du moins en
principe —.
Vient ensuite l'organisation internationale, qui est un groupement
d'États créé par ces derniers, auquel ils reconnaissent une compétence
spécialisée pour les matières qui sont objet de sa création.
Enfin, la place du particulier dans cet ordre est encore l'objet de
discussions, quand bien même il occupe une place de plus en plus
561
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
562
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
L'État
L'État est le premier sujet de droit international, en ce qu'il est le
sujet originaire de cet ordre. C'est de lui qu'émane l'organisation
internationale. Il est le seul sujet détenteur de la souveraineté, de la
plénitude des compétences, au sein de cet ordre.
L'indépendance est à la fois la condition et le critère de la
souveraineté1.
La condition, parce qu'une entité ne peut être reconnue comme
souveraine que lorsqu'elle s'est réellement émancipée de l'entité sous le
joug de laquelle elle vivait. Ainsi les États fédéraux, ne sont pas
souverains, du moment qu'ils tirent leurs compétences du pacte fédéral.
Une fois reconnue, la souveraineté joue comme le garant de
l'indépendance. La nouvelle entité, membre de la communauté
internationale, imposera aux autres États de respecter son indépendance
et traiter d'égale égale avec elle.
Section 1
L'acquisition de la souveraineté : formation et reconnaissance de
l'État
Paragraphe 1
Conditions juridiques de l'indépendance
563
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Reconnaissance de l'État
Point 1
Définition et formes
1 Idem., p. 87.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Effets de la reconnaissance
565
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Caractère discrétionnaire de la reconnaissance
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
Paragraphe 1
Le peuple, instrument de promotion de l'État
Point 1
Assise juridique du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
567
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Contenu du principe
568
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
569
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et droit à
l'autodétermination et minorités locales
Une différence nette est établie entre le droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes et le droit à l'autodétermination. Le droit à l'indépendance reste
l'apanage des peuples soumis à domination coloniale. Les peuples
minoritaires eux se voient reconnaître un droit à l'identité culturelle (ainsi
qu'un ensemble de droits collectifs), mais pas un droit à l'indépendance, qui se
traduirait corrélativement par une obligation d'accorder l'indépendance.
Cette dissociation du droit des peuples et du principe
d'autodétermination, hors les cas de domination coloniale, paraîtra
généralement inspirée par le bon sens si l'on veut éviter les phénomènes
de pullulement étatique dans les régions précitées, avec la multiplication
des risques d'affrontement qui en résultent.
La Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples le constatait
récemment dans un arrêt du 26 mai 2017 à propos du droit à
l'autodétermination garanti à l'article 20 de la Charte africaine des droits
de l'Homme et des peuples. Elle y affirme que celui-ci protège le peuple
des États et ne bénéficie pas en règle générale aux groupes ethniques et
aux communautés. Il serait « difficile de comprendre que les États, qui
sont les auteurs de la Charte, auraient entendu […] reconnaître
automatiquement aux groupes ethniques et communautés qui
constituent leur population, le droit à l'auto-détermination et à
l'indépendance qui, dans ce cas, reviendrait à un véritable droit à la
sécession »2
Le droit international n'interdit, toutefois, pas non plus de telles
revendications à l'indépendance de groupes minoritaires.
570
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le peuple, instrument de subjugation de l'État
571
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
L'assise spatiale de la souveraineté : le territoire
Paragraphe 1
Acquisition du territoire
Point 1
Acquisition originaire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Acquisition du titre dérivé
1 Affaire du Groenland oriental, CPJI, arrêt, 5 avr. 1933, série A/B, n° 53.
2 Souveraineté sur Pulau Ligitan et Pulau Sipadan (Indonésie c/ Malaisie), C.I.J., arrêt,
17 nov. 2002.
3 Souveraineté sur Pedra Branca, Pulau Batu Puteh, Midlle Rocks et s.outh Ledge (Malaisie
573
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Délimitation du territoire
Point 1
La frontière
La frontière est la ligne qui ceint le territoire d'un État. Elle peut
aussi désigne la zone qui s'étend de part et d'autre de cette ligne. Elle
représente les limites de la souveraineté et sépare les compétences
étatiques dans l'espace terrestre, maritime et aérien1. L'objet de la
frontière est de fixer « les limites territoriales de la souveraineté de l'État
»2 .
La détermination de la frontière appelle deux étapes : la délimitation
et la démarcation3.
La délimitation consiste à choisir l'emplacement de la frontière et à préciser
l'étendue spatiale du pouvoir étatique. À cette étape, s'ajoute, pour la
détermination de la ligne de partage des territoires terrestre seulement,
une opération matérielle et technique de vérification et de concrétisation sur le terrain
de la limite préalablement fixée. C'est la démarcation.
Il arrive que les cartes établies sur pied de ces opérations de
délimitation conventionnelle soient contradictoires de part et d'autre.
Ces difficultés donnent lieu à un important contentieux. Le principe de
solution établi par le Cour est que « les cartes ne sauraient en elles-mêmes
avoir valeur probatoire du titre territorial, sauf si, annexées à l'accord de
délimitation dont elles constituent l'illustration, elles expriment
directement la volonté commune des deux parties »4.
574
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les modalités de la délimitation
1 Affaire des pêcheries, (Royaume-Uni c. Norvège), C.I.J., arrêt, 18 déc. 1951, Rec.
1951.
2 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 118.
3 Affaire du différend frontalier (Burkina Faso c/République du Mali), arrêt, 22 déc.
575
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. Délimitation juridictionnelle
576
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Mutations territoriales et succession d'États
Il s'agit ici de savoir dans quelle mesure le nouvel État, ou l'État qui
acquiert après transfert, un titre de souveraineté sur un territoire ayant
appartenu à un ancien État, hérite des droits et obligations de ce dernier.
La question se pose, que l'ancien État survive ou non à la naissance
du nouvel État. La première hypothèse est celle de la sécession ou de la
scission, qui suppose qu’une partie du territoire ayant appartenu à un
État quitte son contrôle souverain pour passer à celui du nouvel État.
Elle renvoie également à la fusion de deux États indépendants sous une
même entité souveraine (cas de la réunification allemande).
La seconde hypothèse renvoie à la disparition de l'ancien État, soit
par sa dislocation totale donnant naissance à plusieurs nouveaux États,
soit à l'absorption de l'ancien État par un nouvel État.
La question se pose alors de déterminer le sort des droits détenus
par les citoyens de l'ancien État vivant dans le territoire du nouveau. Elle
se pose surtout de déterminer si, — et si oui, de quelle manière — le
nouvel État hérite des droits et obligations de l'ancien.
Point 1
Succession d'État et condition des particuliers
577
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
La règle des droits acquis a été étendue aux concessions conclus entre
l'État et le privé1. Cependant, ce principe de solution a été décrié par les
nouveaux États en vertu de leur souveraineté sur les ressources
économiques. L'on s'accorde aujourd'hui à reconnaître le droit de tout État
à la nationalisation des biens privés étrangers, du moins pour un motif d'intérêt
public. Ce droit est cependant assorti d'une obligation, celle
d'indemnisations adéquates conformément aux règles en vigueur dans l'État
qui prend ces mesures dans l'exercice de sa souveraineté et en
conformité du droit international2.
Point 2
Succession d'États et droits publics internes
578
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Succession d'États et ordre juridique international
Le principe posé est que le nouvel État ne répond pas des actes posés par
l'ancien1, sauf cependant, s'il avait déclaré succéder à certains droit et obligations de
l'ancien État dans un domaine particulier, auquel cas il engagera sa
responsabilité pour les actes posés par l'ancien État dans le cadre dudit
domaine2.
Section 3
Attributs de la souveraineté
579
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Personnalité juridique de l'État
Paragraphe 2
Compétences de l'État
Point 1
La compétence territoriale
580
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
581
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
La compétence personnelle
1 Idem.
582
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
583
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
584
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
L’organisation internationale
Les organisations internationales sont des sujets de droit
international, dans le sens où elles sont titulaires de droits et d'obligations
déterminés et sanctionnés par lui. Mais ce sont des sujets dérivés : créées
par les États, elles tiennent leurs compétences de ces derniers1. Les
travaux de la CDI définissent l'organisation internationale comme une «
association d’États, constituée par traité, dotée d’une constitution et d’organes
communs et possédant une personnalité juridique distincte de celle des États membres
».
En pratique, on distingue entre les organisations internationales, les
organisations à vocation universelle (ONU) ou régionale (UA) ; selon leur
compétence, les organisations à action limitée dans un domaine particulier
(OTAN) ou à domaine étendu (ONU) ; selon leur autorité, les
organisations de coopération, qui ont pour fonction de favoriser la
coopération, la coordination des actions entre les États membres, dans
le respect de leur souveraineté et sans leur imposer de décision, et les
organisations d'intégration, qui ont vocation à favoriser le pouvoir de
décision de l’organisation face aux États, les transferts de compétences
et l’intégration des États (UE).
En tant que sujets dérivés du droit international, les organisations
sont créées par les États, et ceux-ci essaient toujours d'exercer une
influence sur elle. Mais, dotée d’une personnalité et de compétences
propres, l'organisation constitue une personne distincte de celle de ses
créateurs.
Section 1
Les États dans l'organisation
585
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Le droit de l'organisation
Point 1
Le droit originaire : le traité constitutif
586
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Révision coutumière
Il est admis que le traité constitutif soit révisé par la coutume2. Une
pratique constante adoptée par les États membres de l'organisation et
considérée par ceux-ci comme étant droit, peut réviser les dispositions
du traité constitutif.
L'exemple le plus célèbre est celui de la pratique de l'abstention au
Conseil de sécurité. La Charte dispose que les résolutions, sauf sur les
questions de procédure, sont adoptées avec un vote affirmatif des membres
permanents du Conseil. Cependant, la pratique a admis l'adoption des
résolutions en dépit de l'abstention — c'est-à-dire de votes ni oui ni non
— des membres permanents. La pratique a au demeurant, été avalisée
par la Cour internationale de justice dans son avis de 1971 relatif à la
Namibie, d'après lequel : « la pratique de l'abstention volontaire d'un
membre permanent lors d'un vote du Conseil de sécurité de l'ONU a
toujours et uniformément été interprétée, à en juger d'après les décisions
de la présidence et les positions prises par les membres du Conseil, en
particulier par les membres permanents, comme ne faisant pas obstacle
à l'adoption des résolutions. L'abstention d'un membre du Conseil ne
signifie pas qu'il s'oppose à l'approbation de ce qui est proposé ».
587
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le droit dérivé de l'organisation
588
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le fonctionnement de l'organisation
Point 1
Acquisition et perte de la qualité de membre
1 Voy. par ex. pour le cas de l'ONU, Art. 3, Charte des Nations Unies du 26 juin
1945.
2 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 237.
3 Art. 4, Charte des Nations Unies du 26 juin 1945.
589
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
590
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les organes de l'organisation
1 Idem.
2 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 248
3 Lire C. ROCHE, op. cit., pp. 77-78.
4 Art. 7 § 1, Charte des Nations Unies du 26 juin 1945.
5 Art. 9 § 1, Charte des Nations Unies du 26 juin 1945.
6 Art. 10, Charte des Nations Unies du 26 juin 1945.
7 Art. 18 § 1, Charte des Nations Unies du 26 juin 1945.
591
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
592
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
L'organisation face aux États
Paragraphe 1
La personnalité juridique internationale de l'organisation
Point 1
Affirmation de la personnalité juridique internationale de
l'organisation
593
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Caractère fonctionnel de la personnalité juridique de
l'organisation
594
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les compétences de l'organisation internationale
Point 1
Les compétences normatives
Point 2
Les compétences opérationnelles
595
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Les particuliers
Contenu indisponible.
596
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 2
LES SOURCES DE DROIT
INTERNATIONAL
L'État et l'organisation internationale sont sujets de droit
international, parce qu'ils sont destinataires des normes de ce droit. Ces
normes justement, forment l'ordre juridique international.
Le droit international en tant qu'ensemble de normes régissant les
relations des États et des organisations internationales — notamment —
constitue un ordre juridique.
Il importe, par l'étude des sources de droit international, de
déterminer le soubassement des droits et obligations des acteurs du droit
international.
Les sources de droit international sont énumérées à l'article 38 du
Statut de la CIJ. L'article dispose que « la Cour, dont la mission est de
régler conformément au droit international les différends qui lui sont
soumis, applique : a. Les conventions internationales, soit générales, soit
spéciales, établissant des règles expressément reconnues par les États en
litige ; b. La coutume internationale comme preuve d’une pratique
générale, acceptée comme étant le droit ; c. Les principes généraux de
droit reconnus par les nations civilisées ; d. Sous réserve de la disposition
de l’Article 59, les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes les
597
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., pp. 346-347 ; S. BESSON, op. cit.,
pp. 217-219 ; D. RUZIE et G. TEBOUL, Droit international public, Dalloz, Paris,
2013, p. 17.
2 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 348.
598
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Les traités en accords internationaux
Section 1
Notions
Section 2
Les phases de conclusion d'un traité
1 Idem., p. 350.
2 G. CORNU (dir.), op. cit., p. 2177.
3 Idem.
4 D. RUZIE et G. TEBOUL, Droit international public, Dalloz, Paris, 2013, p. 17.
5 Lire S. BESSON, op. cit., p. 233.
6 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 358 ; S. BESSON, op. cit., pp.
235-238 ; D. RUZIE et G. TEBOUL, op. cit., pp. 34-37 ; C. ROCHE, op. cit., pp.
21-22.
7 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 358.
599
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Le consentement de l'État à être lié
Paragraphe 1
L'autorité compétente pour conclure un traité
600
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les conditions de validité d'un traité
Point 1
Les vices de consentement
A. L'erreur
Le consentement d'un État d'être lié par un traité exprimé par son
représentant plénipotentiaire ne doit pas avoir été donné par erreur2.
Un État peut invoquer une erreur dans un traité comme viciant son
consentement à être lié par le traité si l'erreur porte sur un fait ou une
situation que cet État supposait exister au moment où le traité a été
conclu et qui constituait une base essentielle du consentement de cet État à être
lié par le traité.
La nullité ne peut pas être demandée lorsque ledit État a contribué à
cette erreur par son comportement ou lorsque les circonstances ont été
telles qu'il devait être averti de la possibilité d'une erreur.
Une erreur ne concernant que la rédaction du texte d'un traité ne
porte pas atteinte à sa validité.
Par ailleurs, il a été jugé qu'un État ne pouvait arguer de son «
inexpérience diplomatique » pour justifier de son erreur3.
B. Le dol
Le consentement d'un État à être lié par un traité ne doit pas avoir
été donné par dol4.
1 Lire Art. 7, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
2 Lire Art. 48, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
3 Différend territorial. (Libye c/ Tchad), C.I.J., arrêt, 1994.
4 Lire Art. 49, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
601
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. La contrainte
Le consentement d'un État à être lié par un traité ne doit pas avoir
été donné par corruption du représentant1.
L'État peut invoquer la corruption comme viciant son
consentement si cette dernière a été obtenue au moyen de la corruption
de son représentant par l'action directe ou indirecte d'un autre État ayant
participé à la négociation.
D. La menace
Le consentement d'un État à être lié par un traité ne doit pas avoir
été donné par la contrainte exercée sur son représentant2 ou sur l'État lui-
même par la menace ou l'emploi de la force3.
Point 2
Le consentement exprimé en violation d'une règle fondamentale
de droit interne concernant la compétence pour conclure un
traité
1 Lire Art. 50, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
2 Lire Art. 51, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
3 Lire Art. 52, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
4 Lire Art. 46, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
602
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
La conformité au jus cogens
603
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
La sanction des conditions de validité d'un traité : la nullité
1998.
4 Lire Art. 69, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
5 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 367.
6 Idem., p. 375.
7 C. ROCHE, op. cit., p. 25.
604
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
à toute autre Partie d'établir pour autant que possible dans leurs relations
mutuelles la situation qui aurait existé si ces actes n'avaient pas été accomplis1.
Paragraphe 4
Les réserves au traité
Point 1
Définition
La réserve est une « déclaration unilatérale, quel que soit son libellé ou sa
désignation, faite par un État quand il signe, ratifie, accepte ou approuve un traité
ou y adhère, par laquelle il vise à exclure ou à modifier l’effet juridique de certaines
dispositions du traité dans leur application à cet État »2.
En clair, c'est une déclaration unilatérale faite par un État en vue de modifier
pour lui-même les effets juridiques de certaines des dispositions d'un traité à l'égard
duquel il s'apprête à s'engager définitivement (par la signature, la ratification,
l'approbation ou l'adhésion)3. C'est donc une procédure conditionnant
l'entrée en vigueur du traité pour l'État qui l'émet4.
Point 2
Conditions
A. Conditions de forme
1 Lire Art. 69, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
2 Art. 2 §1, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
3 Lire Art. 2, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
4 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 361.
5 Lire S. BESSON, op. cit., p. 250.
6 Idem.
605
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Conditions de fond
La réserve ne doit pas être contraire à l'objet et au but du traité. Elle doit
être acceptée par le traité, soit qu'il ne l'interdise pas, soit qu'il établisse une
typologie de réserves admissibles1. Une réserve est contraire à l'objet et
au but du traité « si elle porte atteinte à un élément essentiel du traité, nécessaire à
son économie générale, de telle manière que sa raison d'être se trouve compromise »2.
Point 3
Validité du traité et effets de la réserve
Section 4
Entrée en vigueur et effets du traité
Paragraphe 1
Entrée en vigueur du traité
1 Lire Art. 19, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
2 Résolution 68/1111, Assemblée générale de l'ONU.
3 Art. 20, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
4 Lire Art. 21, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
5 Lire Art. 24, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
606
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Effets du traité
Point 1
Effet obligatoire et non-rétroactif
Le traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté par les de bonne foi1.
Cela implique que les parties respectent la lettre mais aussi l’esprit du
traité2. C'est le sens du principe du pacta sunt servanda, qui a acquis le
caractère de norme de jus cogens en tant qu'elle constitue une exigence
première de l'existence et de la cohérence d'un ordre juridique
international3.
L’exécution de bonne foi exige que les cocontractants usent de
leurs prérogatives de manière raisonnable4 en s’abstenant de toute
mesure contraire aux buts du traité5. Le non-respect des obligations
naissant d'un traité peut engager la responsabilité internationale de l'État
pour fait internationalement illicite.
Une partie ne peut invoquer son droit interne pour justifier de la non-exécution
d'un traité. La Cour internationale de Justice a rappelé l'importance de
cette règle en 2012 dans l'affaire Belgique/Sénégal et en a souligné le
caractère coutumier. Elle en a déduit alors que le Sénégal ne pouvait
justifier un manquement à l'obligation qui lui était faite par la
Convention sur la torture d'engager sans délai des poursuites contre
l'ancien président tchadien Hissène Habré pour crime de torture, par des
1 Art. 26, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
2 Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci (Nicaragua c. Etats-
Unis d’Amérique), fond, arrêt, C. I.J., Recueil 1986, p. 14.
3 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 378.
4 Droit des ressortissants des Etats-Unis d’Amérique au Maroc (France c. Etats-Unis
607
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Non-rétroactivité du traité
Point 2
Principe de l'effet relatif du traité
A. Principe
B. Exceptions
1 Art. 34, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
2 Lire Art. 35, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
3 Lire Art. 35, Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969.
4 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., pp. 383-387.
608
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
doctrine1. Pour eux, « les exceptions au principe de l'effet relatif des traités sont
presque introuvables »2. Il qualifie ces situations de « vraies fausses exceptions
»3. En effet, que ce soit dans ce qui ressemble à la promesse de porte-
fort et à la stipulation pour autrui, dans les deux cas, le consentement du tiers
est nécessaire. La règle res inter alios ne se trouve pas compromise. De
même, en cas de traité objectif, c'est-à-dire, créant des effets juridiques
indépendamment de la volonté des parties, la règle n'est pas moins
violée. Car si le traité constituant l'acte constitutif de l'organisation
internationale consacre l'existence de celle-ci, les États demeurent libres
de la reconnaître. En droit international, la reconnaissance d'une
situation est un acte purement discrétionnaire de l'État4, soumis à aucune
obligation internationale. Bien qu'une exception pouvant être admise en
ce qui concerne l'ONU et ses institutions spécialisées, la CIJ ayant jugé
que leur existence s'impose à tous les États5 (d'ailleurs, la quasi-totalité
des États du monde sont membres de l'ONU), on ne peut en dire autant
sur les organisations à vocation régionales par exemple. De même, en
matière de traité portant mise en place d'une frontière, les États
demeurent libres de reconnaître ces situations. La CIJ a eu au demeurant
à souligner que « les traités bilatéraux de délimitation maritime sont régis
par le principe res inter alios acta et ne confèrent pas davantage de droits
à un État tiers qu'ils ne lui imposent d'obligations »6. La règle res inter
alios semble donc ne pas souffrir de réelles exceptions.
Paragraphe 3
Révision et extinction du traité
Le traité peut être amendé par accord entre les parties7. Il prend fin
conformément à la volonté de ces dernières8.
609
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 5
L'application des traités dans l'ordre juridique interne
Paragraphe 1
Le dualisme
Le système dualiste est celui dans lequel les règles de droit international
ont une existence propre uniquement dans l'ordre juridique international et n'ont
aucun effet à l'interne.
Pour faire effet, elles nécessitent une transposition par le canal d'une
loi ou d'un acte réglementaire. Ainsi pour être appliquées par les
juridictions internes, ou pour qu'un sujet de droit interne, un citoyen par
exemple, puisse s'en prévaloir, il faut que la règle ait été transposée à
l'interne. Cette opération d’incorporation-reproduction a pour effet d’opérer
la transformation de la règle internationale en règle interne, en la nationalisant en
quelque sorte. C’est alors que le juge interne sera fondé à utiliser non pas
610
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le monisme
Point 1
Définition
Point 2
La place du traité international dans l'ordre juridique interne
611
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Le fait que ce soit la Constitution qui soit modifiée ne fait pas pour
autant d'elle une règle inférieure au traité, sur le plan interne, bien-sûr,
faut-il insister. Car à l'interne, la hiérarchie des normes dépend de leur
système de production. Une norme est supérieure à une autre lorsqu'elle lui
permet de produire des effets, en en délimitant les conditions de validité. Ainsi, la
Constitution consacrant la productivité des effets des traités à l'interne,
est indéniablement supérieure à ces derniers1.
Encore, le fait que certains traités n'aient pas besoin de ratification
pour produire des effets, entrant en vigueur de par la simple signature,
et étant par conséquent susceptibles d'être contraire à la Constitution, ne
fait pas pour autant de cette dernière une norme inférieure à ceux-là. La
hiérarchie des normes ne consacre pas une annulation automatique des
règles infra constitutionnelles. Celles-ci bénéficient d'une présomption
de validité jusqu'à leur annulation par le juge2. Ainsi une loi ordinaire qui
n'a pas été contestée devant le juge constitutionnel peut être contraire à
la Constitution, mais produire des effets. Cela ne fait pas pour autant de
la Constitution une norme inférieure à la loi. Elle lui demeure supérieure
parce qu'elle en prévoit les conditions de production, de validité. De
même la Constitution, en prévoyant les conditions de production des
effets des traités sur le plan interne, est supérieure à ceux-là. Sans elle,
les effets des traités se cantonneraient uniquement dans l'ordre juridique
international3.
Il est inopportun d'avancer la règle du pacta sunt servanda pour
contester cette supériorité. Car cette règle ne fait foi que sur le plan
international, entre les sujets de droit international. En effet, entre ces
derniers, on ne peut arguer une règle de droit interne, constitutionnelle
soit-elle, pour justifier de l'inexécution de ses engagements
internationaux. Cette exception sera impertinente devant le juge
international. Ce dont il s'agit ici, en revanche, c'est de l'effet des traités
au sein de l'ordre juridique interne, et il est indubitable qu'ils sont
inférieurs à la Constitution. C'est aussi ce qu'a rappelé le Conseil
constitutionnel français dans sa décision de 2004 : « les normes
constitutionnelles ne peuvent être renversées par les normes internationales (...) sans
qu’il y ait décision prise par le pouvoir constituant, c’est-à-dire au plus haut niveau
612
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
613
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
614
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
La coutume
L'article 38 énumère, après les traités, la coutume, qu'elle définit
comme « la preuve d'une pratique générale acceptée comme étant le droit »1.
Section 1
Définition
La coutume est l'ensemble des normes juridiques non écrites qui sont
constituées d'une pratique générale, cohérente et constante qui sont considérées comme
étant du droit2.
Section 2
Éléments constitutifs
Paragraphe 1
L'élément matériel
2016.
615
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Ces faits qu'on appelle « les précédents »1, doivent constituer une
pratique à la fois constante et uniforme2. Ils doivent se répéter dans le temps
de manière durable et fréquente. Ces précédents doivent se répéter dans
l'espace. Pour qu'une règle devienne universelle, elle doit être reconnue
par la majorité représentative des États3.
La pratique constante n'a pas à émaner de la totalité des États, il
suffit qu'une participation très large et représentative suffise, à condition qu'elle
comprenne les États particulièrement intéressés4. Cette communauté des
États particulièrement intéressés est variable en fonction de l’objet de la règle
en cause et du champ d’application spatial de la coutume à établir, puisqu’il
existe des coutumes purement régionales5, voire locales6.
Paragraphe 2
L'élément psychologique
1969, p. 3.
5 Haya de la Torre (Colombie c. Pérou), C.I.J., arrêt, 1950.
6 Droit de passage sur le territoire indien (Portugal. c. Inde), C.I.J., arrêt, 1960.
7 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 415.
8 Plateau continental de la mer du Nord (Allemagne/Danemark), arrêt, C.I.J., Recueil
1969, p. 3.
9 Questions concernant l’obligation de poursuivre ou d’extrader (Belgique c. Sénégal),
616
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Effet obligatoire et opposabilité de la coutume
Paragraphe 1
Effet obligatoire de la coutume
Paragraphe 2
Opposabilité de la coutume
Point 1
Étendue de l'opposabilité de la coutume
Point 2
Objection à la coutume
Un État peut en effet rejeter expressément une coutume alors qu'elle n'est
qu'en phase de construction. C'est la pratique dite de « l'objecteur persistant »3.
En conséquence, il ne sera pas lié par les règles qu'elle établit4.
1951.
617
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1969, p. 3.
618
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Les principes généraux du droit
Énumérés en troisième lieu sans que cela n'entraîne une
hiérarchisation entre les sources, les principes généraux du droit ont une
double nature : il faut distinguer les principes généraux de droit, qui sont
des règles communes aux différents systèmes juridiques, et utilisées par le juge
international ; et les principe généraux du droit international, qui sont des
axiomes fondamentaux du droit international, qui ont une existence propre dans cet
ordre juridique1.
Dans leur origine, les principes généraux du droit ont été introduits
au Statut de la CPJI en vue d'éviter le « non-liquet », c'est-à-dire, un cas
auquel on ne pourrait trouver de solution faute de règle conventionnelle
ou coutumière applicable2. Par ailleurs, la doctrine critique, ensemble
avec la communauté des États socialistes et en développement,
l'expression « reconnus par les nations civilisées » inscrite à l'article 38. Ces
termes, exprimant les relents persistants d'une hautaine conception
européocentrique de la civilisation, héritée de l'âge colonial3, doit être
supprimé au nom de l'égalité entre États4.
La notion de principes généraux du droit, nous l'avons dit, recouvre
deux acceptions : les principes généraux de droit, et les principes généraux du droit
international.
Section 1
Les principes généraux de droit international
1 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 422 ; S. BESSON, op. cit., p.
286 ; D. RUZIE et G. TEBOUL, op. cit., p. 78 ; C. ROCHE, op. cit., p. 37.
2 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 423 ; S. BESSON, op. cit., p.
287.
3 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 422.
4 S. BESSON, op. cit., p. 287 ; Lire en ce sens, opinion individuelle du juge
619
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
une logique ou des exigences universelles1. Ces règles sont transposées par
le juge international en droit international en vue de résoudre des différends.
Il s'agit par exemple, des principes de la bonne foi, de la distinction
entre recevabilité et compétence, de l'impossibilité d'être juge et partie
dans sa propre cause, de la force majeure, de la preuve incombe à
l'accusateur, de l'obligation de répondre d'un fait illicite… Ces principes
sont « les dénominateurs communs à ces systèmes »2.
Section 2
Les principes généraux du droit international
620
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 4
Les actes unilatéraux des États et des organisations
internationales
L'énumération de l'article 38 n'est pas exhaustive. Ainsi, les actes
unilatéraux des États et organisations internationales sont considérés
comme source de droit international, sans avoir été énumérées par cette
disposition. Ces actes, adoptés par un seul sujet de droit et imputable
uniquement à son auteur, créent des droits et des obligations sur la scène
internationale1.
Acte unilatéral ne veut pas pour autant dire individuel2. Un acte unilatéral
peut émaner d'une collectivité d'États ou, plus largement, de sujets de
droit international, sans qu'ils soient forcément réunis dans un
groupement permanent. Cas d'une déclaration conjointe adoptée à
l'issue d'une conférence de Chefs d'État par laquelle chacun des États
ainsi représentés reconnaît ou déclare invalide une situation donnée.
Les actes unilatéraux peuvent émaner des États ou des organisations
internationales.
Section 1
Les actes unilatéraux des États
Les actes unilatéraux étatiques sont des actes par lesquels l'Etat
exprime unilatéralement sa volonté ou manifeste son opinion3.
On distingue traditionnellement les actes que les États adoptent de
façon autonome de ceux dont l’adoption est conditionnée par des
engagements conventionnels ou des normes coutumières4.
Paragraphe 1
Les actes autonomes
1 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 431 ; S. BESSON, op. cit., p. 286.
2 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 432.
3 C. ROCHE, op. cit., p. 41.
4 Idem.
621
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
La reconnaissance
Point 2
La protestation
1951.
622
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
La promesse
Paragraphe 2
Les actes conditionnés
623
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les actes unilatéraux des organisations internationales
Paragraphe 1
Les décisions
1 Affaire des pêcheries, (Royaume-Uni c. Norvège), C.I.J., arrêt, 18 déc. 1951, Rec.
1951.
2 S. BESSON, op. cit., p. 292.
3 C. ROCHE, op. cit., p. 43.
4 Conséquences juridiques pour les États de la présence continue de l’Affaire du Sud en
624
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les recommandations
Les autres actes produisent des effets externes, c'est-à-dire, sur les
États membres, quand bien même ceux-ci ne les ont pas approuvés.
C'est le cas des décisions du Conseil de sécurité prise en vue du maintien
ou du rétablissement de la paix et de la sécurité internationales3.
Les recommandations sont des actes qui invitent leurs destinataires
à suivre un comportement mais qui ne sont pas juridiquement obligatoires. Il
s’agit alors de propositions, d’exhortations, auxquelles les États sont
libres de se plier ou pas. Elles n'ont pas en principe de portée
obligatoire4.
625
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
626
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 3
LA FINALITÉ DU DROIT
INTERNATIONAL
La finalité des règles de l'ordre juridique international est
l'établissement de relations pacifiques entre sujets de droit international,
fondées sur le respect de l'égalité de tous, le règlement pacifique des
différends et l'éviction du recours à la force.
627
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
628
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Les relations amicales entre États : les relations
diplomatiques
L'établissement est l'entretien des relations amicales entre les États
se fait par l'entremise de leur droit de légation.
Le droit de légation est un attribut de la souveraineté d'un État, qui lui
permet de participer aux relations au sein de la communauté internationale, en
envoyant des représentants auprès d'un État ou d'une organisation internationale, ou
en en recevant1.
Par son droit de légation, l'État exerce ainsi la diplomatie dans une
société internationale très souverainiste, très conflictuelle, mais en même temps,
très délibérante2.
En effet, les États sont très attachés à leur souveraineté sont très
réfractaires à en déléguer des parties. La divergence d'intérêts entre États
fait naître chaque année de plus en plus de conflits que le droit
international peine à réfréner. Et pourtant, c'est dans ce même contexte
que les États sont de plus en plus appelés à coopérer dans des domaines
d'intérêts stratégiques pour la société internationale. On constate ainsi la
prolifération du nombre d'organisations internationales, de rencontres
diplomatiques, de coups de téléphone interétatiques, conséquence de
l'interdépendance qu'il y a entre États. La diplomatie tient donc, et cela
depuis des années, une place de choix au sein de la société internationale.
Section 1
Définition
629
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Régime juridique des relations diplomatiques
Paragraphe 1
Établissement des relations diplomatiques
Paragraphe 2
La mission diplomatique
630
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Fonctions de la mission diplomatique
Paragraphe 4
La maison de représentation diplomatique et les membres de la
mission diplomatique
631
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 29, Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961.
2 Art. 30, Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961.
3 Art. 31, Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961.
4 Art. 32, Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961.
5 Art. 34, Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961.
6 C. ROCHE, op. cit., p. 69.
7 Art. 42, Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961.
8 Art. 41, Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961.
632
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
La responsabilité de l'État pour fait
internationalement illicite
L'entretien des relations pacifiques entre États passe également par
l'institution d'une responsabilité de l'État auteur des violations de règles
de droit international, et d'une obligation de réparer.
Section 1
Notions
1 Idem., p. 339.
2 Ibidem., p. 340.
3 Art. 15, Charte des Nations-Unies du 26 juin 1945.
4 Art. 13, Charte des Nations-Unies du 26 juin 1945.
633
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Conditions de la responsabilité internationale
Paragraphe 1
Le fait internationalement illicite
Point 1
L'élément objectif
634
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
L'élément subjectif
635
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le préjudice
Point 1
Nécessité du préjudice
Point 2
Nature du préjudice
Le préjudice est « tout dommage matériel ou moral »2. Il peut s'agir d'une
atteinte aux biens d'un État, ou à son honneur — brûler son drapeau par
exemple —.
Le préjudice peut être immédiat, lorsqu'il porte directement sur les
intérêts de l'État, ou médiat, lorsqu'un ressortissant de l'État en est victime : c'est
la théorie de la protection diplomatique3.
Point 3
Conditions du préjudice
636
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Circonstances excluant l'illicéité
637
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Réparation
Téhéran, dans laquelle la Cour a affirmé : « la Cour tient que les violations successives
et continues par l’Iran des obligations qui lui incombent (...) engagent la responsabilité de l’Iran
à l’égard des États-Unis. Une conséquence évidente de cette constatation est que l’État iranien
a l’obligation de réparer le préjudice ainsi causé aux États-Unis ».
638
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 5
Mise en œuvre de la responsabilité internationale
639
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
640
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Le règlement pacifique des différends
Le droit international contemporain est régi par les principes de
règlement pacifique des différends et l'éviction du recours à la force1.
Aux termes de la Charte de l'ONU, « Les membres de l'Organisation
règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques »2, « de telle manière
que la paix et la sécurité internationales, ainsi que la justice ne soient pas mises en
danger »3. Un différend est « un désaccord sur un point de droit ou de fait, une
contestation, une opposition de thèses juridiques ou d'intérêts »4.
L'article 33 point 1 de la Charte établit un inventaire des modes de
règlement pacifique des différends. « Les parties à tout différend dont la
prolongation est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité
internationales, doivent en rechercher la solution, avant tout, par voie de négociation,
d'enquête, de médiation, de conciliation, d'arbitrage, de règlement judiciaire, de recours
aux organismes ou accords régionaux, ou par d'autres moyens pacifiques de leur choix
». Cette énumération est non-limitative, la Charte ajoutant un fine « (...) ou
par d'autres moyens de leur choix ».
Ces modes de règlement sont classés en deux grandes catégories :
les modes diplomatiques, gérés par les États et laissant aux parties la
liberté d'accepter ou de refuser la solution ; et les modes juridictionnels, gérés
par une juridiction arbitrale ou permanente, dont les décisions s'imposent
aux États parties5.
Série A n°2.
5 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 663 ; S. BESSON, op. cit., p.
381.
641
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 1
Les modes diplomatiques de règlement des différends
Paragraphe 1
La négociation
Paragraphe 2
Les bons offices et la médiation, l'enquête et la conciliation
Point 1
Les bons offices et la médiation
Dans le cadre des bons offices, le tiers vient offrir ses services pour
aider les parties à débuter la négociation, notamment en organisant la
1969, p. 3.
642
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
L'enquête et la conciliation
Section 2
Les modes juridictionnels
1 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 675 ; S. BESSON, op. cit., p.
387.
2 S. BESSON, op. cit., p. 387.
643
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
L'arbitrage
Point 1
La compétence
1 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 665 ; S. BESSON, op. cit., p.
384.
2 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., pp. 677-681 ; S. BESSON, op. cit.,
pp. 388-390.
3 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 678 ; S. BESSON, op. cit., p.
389.
644
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le droit applicable et la procédure
Une fois sa compétence établie, le tribunal doit statuer sur les bases
de droit déterminées par les parties, soit que le compromis indique
comment le tribunal statuera (règles de droit, principes d'équité ou
combinaison des deux éléments), soit qu'il établisse des règles spéciales
constituant une législation ad hoc uniquement valable pour le litige à
résoudre.
La procédure écrite est de règle, le débat oral ayant toujours un
caractère facultatif, quoiqu'il soit en pratique presque toujours organisé.
La procédure par défaut ne se conçoit pas : l'arbitrage étant un mode de
règlement essentiellement volontaire, le défaut d'une partie révèle alors
son refus de se soumettre à la procédure arbitrale.
Point 3
La décision
645
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les juridictions permanentes : le cas particulier de la Cour
internationale de justice
Point 1
Présentation et organisation de la Cour
A. Présentation
B. Organisation
646
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Compétence de la Cour
A. Compétence matérielle
647
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Compétence personnelle
a. Le compromis
1 Lire P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 690 ; S. BESSON, op. cit., p.
396.
2 Activités armées sur le territoire du Congo (République démocratique du Congo c.
648
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
649
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
La procédure
Point 4
La décision
650
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 4
L'éviction du recours à la force
Le règlement pacifique des différends est intimément liée à
l'éviction du recours à la force, constituant l'un et l'autre pour chacun
des membres de la communauté internationale des obligations
individuelles fondamentales dans la conduite de leurs relations
internationales. Ils doivent tous ensemble coopérer au sein des
différentes organisations internationales et d'abord de l'ONU, pour
garantir collectivement le maintien de la paix et de la sécurité
internationales1.
Au demeurant, ce principe ne s'impose pas qu'aux membres de
l'ONU, mais à tous les États du monde, attendu qu'il a une valeur
coutumière. La CIJ a eu affirmer que « le principe du non-emploi de la force peut
être considéré comme un principe de droit international coutumier, non conditionné
par les dispositions relatives à la sécurité collective »2.
Section 1
Conception philosophique
L'idée que la paix est un bien indivis, partagé par tous les États
membres de la communauté internationale, a été reprise et amplifiée en
partant d'un constat : tout conflit ou menace de conflit international, même localisé,
est susceptible de dégénérer en menace ou rupture de la paix internationale à l'échelle
mondiale. Dans une telle conception, tous les États membres de l'Organisation
universelle sont à la fois susceptibles de porter atteinte à cette paix et destinés à
collaborer, entre eux et avec l'institution, pour faire cesser la menace ou l'atteinte à la
paix3.
Sur cette base, la Charte a établi une sorte de « contrat social
international »4, aux termes duquel chaque État membre (mais tous les
États existants étaient appelés à le devenir et de fait presque tous sont
aujourd'hui membres des Nations Unies) doit, d'une part, renoncer à l'usage
de la force dans ses relations avec les autres États ; d'autre part,
contrepartie logique de cet abandon individuel, reconnaître à l'organe
1 Idem., p. 710.
2 Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci (Nicaragua c. Etats-
Unis d’Amérique), fond, arrêt, C. I.J., Recueil 1986, p. 14.
3 P.-M. DUPUY et Y. KERBRAT, op. cit., p. 712.
4 Idem., p. 713.
651
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Le système de la sécurité collective
652
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Contraintes pragmatiques et conséquences
Paragraphe 1
Contraintes pragmatiques
Paragraphe 2
Conséquences
Point 1
Sur le plan institutionnel
653
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sur pied de la résolution 377 dite « United for peace », il a été décidé que
« dans le cas où paraît exister une menace contre la paix ou une rupture
de la paix ou un acte d'agression, et où, du fait que l'unanimité n'a pas pu se
réaliser parmi ses membres permanents, le Conseil de sécurité manque à s'acquitter
de sa responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité
internationales, l'Assemblée générale examinera immédiatement la question afin de
faire aux membres les recommandations appropriées sur les mesures
collectives à prendre, y compris, s'il s'agit d'une rupture de la paix ou
d'un acte d'agression, l'emploi de la force armée en cas de besoin pour
maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ».
Point 2
Sur le plan opérationnel
Section 4
La légitime défense
Outre l'usage de la force armée par le Conseil de sécurité dans les conditions
prescrites par la Charte, le principe du non-recours à la force fait l'objet
d'une autre exception : la légitime défense. La Charte précise qu' « aucune (de
ses) disposition(s) (...) ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle
ou collective »1. La CIJ a d'ailleurs reconnu la valeur coutumière de cette
exception2.
La légitime défense n'est licite que dans certaines conditions : elle
doit être provisoire à l'intervention du Conseil de sécurité, ce dernier doit
en être avisé, elle doit respecter les conditions de nécessité et de
proportionnalité, mais surtout, être la réaction à une agression armée3.
654
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Unis d’Amérique), fond, arrêt, C. I.J., Recueil 1986, p. 14 ; CIJ 2003, Aff. des
plateformes pétrolières ; Activités armées sur le territoire du Congo (République
démocratique du Congo c. Ouganda), arrêt, C.I.J., Recueil 2005, p. 168.
655
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_____________________________________________________________
Section 5
La réglementation de la guerre
656
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2011, p. 104.
657
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
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660
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Le droit pénal
Le contentieux pénal naît de la commission d'une infraction. Haus1
définit l'infraction comme « la violation d'une loi pénale, l'action ou l'inaction
que la loi frappe d'une peine ». L'infraction fait naître une procédure tendant
à la découverte de la vérité, sur l’identité de son auteur et les
circonstances de sa commission. Cette procédure aboutit, le cas échéant,
au prononcé par le juge d'une sanction pénale — et peut-être aussi civile
—. En tant que droit protecteur des valeurs, la nature et le taux de la
sanction pénale varie selon le droit fondamental que le législateur a voulu
protéger.
1Cité par R. NYABIRUNGU, Traité de droit pénal général congolais, 2e éd., DES,
Kinshasa, 2007, p. 147.
661
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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664
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TITRE 1
LE FONDEMENT DE L'INFRACTION :
LE PRINCIPE DE LÉGALITÉ
CRIMINELLE
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Notions
Section 1
Définition et justifications du principe de légalité criminelle
Paragraphe 1
Définition du principe de légalité criminelle
« Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné qu’en vertu de la loi
et dans les formes qu’elle prescrit (...) Nul ne peut être poursuivi pour une action ou
une omission qui ne constitue pas une infraction au moment où elle est commise et au
moment des poursuites (...) Nul ne peut être condamné pour une action ou une
omission qui ne constitue pas une infraction à la fois au moment où elle est commise
et au moment de la condamnation »1.
Le principe de légalité criminelle est la clé de voûte du droit pénal2. Son
acception est des plus simples : le pouvoir d’édicter les règles du droit pénal
incombe à la loi seule3. Autrement dit, seuls peuvent faire l'objet d'une
condamnation pénale, les faits déjà définis et sanctionnés par le législateur au moment
où l'accusé a commis son acte, et seules peuvent leur appliquées les peines édictées en
ce moment déjà par le législateur4. Une action ou une abstention, si
préjudiciable soit-elle à l'ordre social, ne peut être sanctionnée par le juge
que lorsque le législateur l'a visée dans un texte et interdite sous la
menace d'une peine5. Le principe va même au-delà des lois pénales de
fond, pour s'appliquer également aux lois de procédure6.
Paragraphe 2
Justifications du principe de légalité criminelle
667
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
mesure »1. Il importe, disent Roger Merlé et André Vitu2, « que la collectivité
n'abuse pas de prérogatives qu'elle possède sur les êtres qui la composent : son pouvoir
de maintenir l'ordre doit être contenu dans certaines limites, qui garantissent la liberté
et l'indépendance de chacun ».
La justification réside ensuite en la nécessité de constituer un
rempart contre l'arbitraire du juge3. En tant que telle, il forme une garantie
essentielle de la liberté individuelle.
Enfin, le principe de légalité est une exigence d'une meilleure politique
criminelle4. En effet, « il est de meilleure politique criminelle que la loi avertisse
avant de frapper », afin que par son comportement, l'agent sache à quoi
s'en tenir. Car, disent Chris Henneau et Jacques Verhaegen5, « même
l'homme le plus respectueux, a priori, des valeurs sociales, reste congénitalement
incapable de se représenter dans toutes les circonstances les activités injustifiables qui
lui sont interdites ».
Section 2
Contenu du principe de légalité criminelle
Paragraphe 1
Légalité des incriminations
1 Idem., p. 52.
2 Cités par R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 52.
3 B. BOULOC, op. cit., p. 102 ; R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 52 ; P. KOLB et
668
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
que les faits d'avoir des relations sexuelles entre personnes de même
sexe, de mentir, ou de se prostituer… ne constituent pas une infraction.
Les incriminations prévues doivent être précises et claires. C’est le
principe de clarté de la loi pénale, auquel le juge constitutionnel français a
donné valeur constitutionnelle. La loi pénale doit contenir des
incriminations définies « en termes suffisamment clairs et précis pour exclure
l’arbitraire »1. La loi pénale ne se contente pas de disposer que tel acte est
punissable, elle indique dans quelles conditions il pourra être puni ; elle
en définit les éléments constitutifs particuliers2. Toutefois, la clarté
n’empêche pas une certaine généralité dans la description des modalités de l’infraction
(« par tous moyens », « tout acte », « d’une manière quelconque », etc.),
d’autant que la politique criminelle impose parfois d’incriminer
largement pour pouvoir saisir toutes les formes d’une criminalité
particulière3. En fait, comme le dit la Cour Européenne des Droits de
l'Homme, « tout est une question de mesure »4
En vertu du principe de légalité, la loi pénale est de stricte
interprétation. Cela signifie que le juge ne peut pas étendre le texte au-delà de son
contenu ni le restreindre, sinon il s’érigerait en législateur et violerait le
principe de légalité criminelle5. La loi pénale est déclarative et « le juge doit
en tirer toutes les conséquences que le législateur a entendu y attacher, rien de plus
mais rien de moins »6.
Pour découvrir la portée réelle de la loi, le juge fait usage de
techniques d'interprétation tournées vers la recherche du but de la loi : c'est
l'interprétation téléologique7. La loi pénale doit être appliquée à tous les cas
rentrant dans ses termes, et à eux seuls. Le juge ne peut rien ajouter, ni
retrancher à la loi. Il ne peut ajouter des éléments constitutifs ou des
causes d'exonération que la loi n'a pas prévus. Il ne peut appliquer la loi
à des situations manifestement semblables à celles prévues par la loi. À
cet effet, il utilise des techniques d'interprétation tendant à la découverte
de la raison d'être de la loi. Il s'agit entre autres de l'étude grammaticale,
la ratio legis, des travaux préparatoires, le droit comparé, l'argument a
669
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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670
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
branches certains termes mais ne leur conserve pas le sens qu'ils ont dans leur discipline
d'origine.
Ainsi par exemple sur la notion de fonctionnaire, si en droit
administratif, elle distingue cette catégorie d'agents publics soumis au
statut de la fonction publique, en droit pénal, elle englobe tout
simplement tous les agents publics de l'État, qu'ils soient soumis ou non
au statut de la fonction publique. Ainsi, un directeur de cabinet du
Président de la République, agent public non soumis au statut de la
fonction publique, a été condamné pour détournement des deniers
publics1.
De même, les notions de biens meubles et immeubles ne revêtent pas en
droit pénal le sens technique que leur donne le droit civil. Ils ont ici leur
sens usuel, et désignent simplement les biens qui peuvent se déplacer
seuls, ou pas. Il a été jugé que « la transformation en meuble d'un bien,
qui en raison de sa nature intrinsèque, est immobilier, ne peut être
retenue, le droit pénal ne prenant pas en considération les fictions de
droit privé, vu son autonomie d'interprétation »2.
Encore, le droit pénal ne fait pas de distinction entre domicile et
résidence. Les deux notions sont mêlées. Le domicile désigne simplement
« tout lieu qui sert d'habitation , toute demeure permanente ou
temporaire occupée par celui qui y a droit, ou, de son consentement, par
un tiers »3.
Également, le droit pénal ne s'occupe pas des notions de droit civil
sur la nullité des contrats. Ainsi, le juge condamne pour abus de confiance,
même en cas de nullité du contrat en vertu duquel les biens détournés
avaient été remis. Un individu a par exemple été condamné après avoir
détourné des biens lui remis par un enfant, sans tenir compte de la nullité
du contrat résultant du défaut de capacité4.
Paragraphe 2
Légalité des sanctions
671
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Les sources de légalité : la loi pénale
672
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Les sources supra-législatives
Point 1
La Constitution
Point 2
Les sources internationales
Paragraphe 2
Les sources législatives
Cela dit, la source principale demeure la loi. C'est d'elle que relève
la compétence de « la détermination des infractions et des peines qui leur
sont applicables »2.
À cet effet, il y a d'abord les lois de droit pénal commun. Elles sont
constituées du Code pénal, qui comprend deux livres : le livre 1e « des
infractions et de la répression en général », pose les principes de droit
pénal commun à l'ensemble des infractions constituant le droit pénal
673
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Les sources infra-législatives
674
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Le champs d'application de la loi pénale
Paragraphe 1
Application de la loi pénale dans le temps
Point 1
Le principe de la non-rétroactivité de la loi pénale
Point 2
Les exceptions au principe de la non-rétroactivité de la loi pénale
675
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. La rétroactivité in mitius
1 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 99 ; voir par ex. Cass. fr., Crim., 14 oct. 1980.
2 B. BOULOC, op. cit., p. 156.
3 Art. 17 Al. 5-6, Constitution du 18 février 2006.
4 B. BOULOC, op. cit., p. 157 ; P. KOLB et L. LETURMY, op. cit., p. 100.
5 Cass. fr., Crim., 15 mai 2007.
6 Cass. fr., Crim., 6 avr. 1994.
7 Cass. fr., Crim., 12 janv. 1994.
8 Cass. fr., Crim., 11 oct. 1966.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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677
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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678
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Application de la loi pénale dans l'espace
Point 1
Le principe de territorialité
679
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les correctifs au principe de territorialité
1 Sur pied des Art. 113-3 et 113-4 du Code pénal français, la loi pénale française
est applicable aux infractions commises à bord des navires battant pavillon
français et des aéronefs immatriculés en France ou à l’encontre de ces navires ou
aéronefs ou des personnes se trouvant à bord, en quelque lieu qu’ils se trouvent.
Les mêmes articles prévoient que la loi française est seule applicable s’il s’agit de
navires de la marine nationale, ou d’aéronefs militaires français. On en déduit
que pour les navires et les aéronefs privés, la compétence de la loi pénale
française n’est pas exclusive.
2 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 123.
3 Idem., p. 111 ; P. KOLB et L. LETURMY, op. cit., p. 110.
680
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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681
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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682
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
La qualification des faits
Section 1
Principes en matière de qualification
2004, p. 57.
4 Cités par R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 148.
5 C.S.J., Arrêt R.P. 29/30/31 CR, 16 mai 1990.
6 C.S.J., Arrêt R.C. 324, 16 avril 1980.
683
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
dispositif de son arrêt, mais n'annule pas la décision car il estime que la
peine prononcée étant justifiée, il est sans intérêt pratique de procéder à
la cassation de la décision attaquée. Ainsi par exemple, a-t-il eu à changer
la qualification de faits d'escroquerie en stellionat, tout en rejetant le
pourvoi, étant donné que dans les deux cas, la peine est la même1. C’est
la théorie de la peine justifiée.
L'opération de requalification ne peut se faire aux dépens des droits
de la défense. En cas de requalification par le juge, aggravant le sort du
prévenu, un délai doit lui être accordé en vue de présenter ses moyens
de défense à cette nouvelle qualification2.
La qualification s'apprécie au moment des faits. Il importe peu dès lors
que, postérieurement à l'accomplissement des faits, la situation juridique
qui commandait la qualification pénale des faits se voit modifiée, fût-ce
rétroactivement, en faveur de l'agent. C'est le principe de la cristallisation de
la qualification au moment des faits3. Ainsi, la qualification de vol a été
maintenue dans le chef du vendeur impayé qui reprend frauduleusement
la chose vendue, même si, par la suite, le contrat de vente a été résolu4.
Section 2
Qualifications multiples
Paragraphe 1
Les qualifications incompatibles et qualifications alternatives
Point 1
Les qualifications incompatibles
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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C'est le cas d'un individu qui porte des coups et cause des blessures
volontaires, et n'assiste pas par la suite sa victime. On considère qu'il
serait absurde de reprocher à quelqu’un de n'avoir pas apporté secours à
celui qu'il a par ailleurs volontairement agressé. Dans ce cas, on retiendra
donc les coups et blessures volontaires et rejettera l'omission de porter
secours à une personne en danger1. De même, on ne peut poursuivre
pour recel le voleur qui garde chez soi les objets qu'il a frauduleusement
soustraits, car c'est dans la nature des choses qu'il les a gardés, s'il les a
volés, c'est bien pour se les approprier2.
Point 2
Les qualifications alternatives
Paragraphe 2
Le concours d'infractions
153.
685
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Le concours idéal
« Lorsque le même fait constitue plusieurs infractions, la peine la plus forte sera
seule prononcée »1. C'est l'hypothèse du délit complexe, dans lequel le même
fait constitue plusieurs infractions. C'est le cas d'un adultère commis au
bord de la route, constituant en même temps un adultère, en même
temps un outrage public à la pudeur.
Une hypothèse voisine est celle du délit collectif2, dans lequel, en
raison de l'unité d'intention délicieuse, plusieurs infractions de même
nature pénale, mais séparées par le temps ou le lieu, peuvent être
considérées comme ne formant qu'une seule infraction et ne devant être
sanctionnées que par une seule peine. C'est le cas de plusieurs coups
donnés au cours d'une même rixe, d'une suite d'adultères, du vol d'une
collection.
Une autre hypothèse est celle du délit continué3, dans lequel plusieurs
faits différents et de nature pénale différente peuvent également être
considérés comme n'appelant qu'une sanction, « en raison de l'unité de
conception et de but, en raison du fait qu'ils entrent dans un même plan
délictueux, dans un même plan d'activité criminelle ». C'est le cas d'un
faux en écriture commis pour masquer un détournement.
En matière de délit collectif, il n'y a qu'une seule peine à prononcer, puisqu'il
ne s'agit que d'une seule infraction4. Mais, en cas de délit complexe et de
délit continué, il y a plusieurs infractions sanctionnées par une seule
peine : la plus forte5.
Point 2
Le concours matériel
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 2
LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE
L'INFRACTION
L'infraction est une action ou une omission, volontaire ou
involontaire, prévu et puni par la loi pénale. Celle-ci, existant
préalablement, élabore les conditions dans lesquelles un fait social
tombera sous le coup de son incrimination. Elle les « prévoit » en avance.
Ainsi, saisi des faits (votre honneur, il a tiré deux balles en plein dans la
poitrine de mon frère !), l'autorité judiciaire vérifie si certaines
conditionnalités sont réunies et, le cas échéant, constate l'existence de
l'infraction et prononce la sanction. Ces conditionnalités, qui sont les
éléments constitutifs de l'infraction, sont préalablement définis par la loi.
Elles sont au nombre de deux : l'élément matériel et l'élément moral.
L'élément matériel de l'infraction renvoie à « tout ce qui se rattache à
la réalisation de l’infraction, à l’exception de l’élément moral : il n’existe pas
d’infraction sans activité matérielle »1. Plus précisément, il s'agit de l'action, ou
689
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Lire M.-L. RASSAT, Droit pénal spécial, Dalloz, Paris, 2018, p. 23 ; B. BOULOC,
op. cit., p. 219 ; P. KOLB et L. LETURMY, op. cit., p. 139 ; NGOTO NGOIE
NGALINGI, op. cit., p. 40.
2 P. KOLB et L. LETURMY, op. cit., p. 139.
690
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
L'élément matériel
« La loi ne scrute ni les reins ni le cœur »1. Elle attend, pour intervenir,
que la résolution criminelle se manifeste par des actes extérieurs. Le droit
pénal qui protège la société ne réprime pas les simples idées et intentions
criminelles, non plus que la résolution de commettre un délit, car elles
ne troublent pas l’ordre social2. C'est là une garantie contre l’arbitraire
des pouvoirs publics qui ne pourront pas faire de procès de tendance,
d’opinion3.
Plusieurs catégories d'infractions se distinguent selon la nature de
l'élément matériel : ainsi, l'infraction peut être de commission ou
d'omission ; matérielle ou formelle ; instantanée, continue ou d'habitude
; consommée ou simplement tentée, ou même encore, tout simplement
impossible.
Section 1
Les infractions de commission et d'omission
691
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
aboutit à un résultat semblable à celui qui aurait été causé par une action
incriminée1. C'est le cas de la non-assistance à personne en danger.
Section 2
Les infractions matérielle et formelle
Section 3
Les infractions instantanée, continue ou d'habitude
Paragraphe 1
La distinction
692
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
L’intérêt de la distinction
Point 1
En matière de prescription
693
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
En matière d’application de la loi pénale dans le temps
Point 3
En matière d’application de la loi pénale dans l'espace
694
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
La tentative punissable
695
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
L'infraction tentée
Point 1
La résolution criminelle
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le commencement d'exécution
1 Ibidem., p. 211.
2 B. BOULOC, op. cit., p. 238.
3 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 212.
4 B. BOULOC, op. cit., p. 238.
5 B. BOULOC et H. MATSOPOULOU, op. cit., p. 113.
697
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
L'absence de désistement volontaire
698
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
L'infraction manquée
cit., p. 188.
699
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
L’infraction impossible
700
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
16 avril 1957.
701
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
La répression de la tentative punissable
702
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
L'élément moral
Le droit ne punissant plus les animaux1, l'infraction est aujourd'hui
essentiellement le fait de l'homme. Les définitions légales des éléments
matériels de chaque infraction renvoyant à des actes, faits, gestes,
paroles, écrits… laissent entendre que l'infraction ne peut être qu'un fait
humain. Ainsi exprimait Ortolan2, « un fait, quelque préjudiciable qu'il soit,
n'est qu'un malheur si vous faites abstraction de toute considération de personne. Ce
ne sont pas les faits qui violent le droit qui sont punissables, ce sont les personnes ».
C'est donc la volonté humaine qui forme l'élément moral de
l'infraction, nécessaire, avec l'élément matériel, à sa cristallisation. On
dira donc que « l’élément moral est l’essence de l’acte infractionnel, l’élément
matériel n’étant que la simple manifestation extérieure (...) il est nécessaire pour que
l’agissement délictueux puisse être imputé à son auteur »3. Le législateur ne
réprime donc que les agissements infractionnels volontaires, sauf
quelques exceptions, quand il punit la négligence de l'auteur.
Section 1
La personne responsable
703
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
704
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
La participation criminelle
Paragraphe 1
Conditions générales de la participation criminelle
Point 1
Existence d'une infraction principale
705
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Acte de participation
706
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
sur les habitants, qui avait assisté aux préparatifs d'un assassinat et à
l'assassinat1.
Pour être punissable, l'acte de participation doit être consommé.
Ainsi, disent Stefani et Levasseur2, « si l'on ne peut être poursuivi comme
complice d'une infraction tentée par un tiers, on peut ne peut pas l'être pour avoir tenté
d'être complice. S'il y a complicité de tentative, il n'y a pas de tentative de complicité
».
Enfin, pour être punissable, l'acte de participation doit être antérieur
ou concomitant à la commission de l'infraction3 Les actes postérieurs sont
en principe exclus. Cependant, la loi peut prendre en compte des actes
de participation postérieurs. C'est le cas de celui qui aide le voleur à
transporter les biens volés des lieux où ils viennent d'être soustraits4.
Point 3
L'intention criminelle
707
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les modes de participation
Point 1
La corréité
Sont aussi coauteurs, « ceux qui, par un fait quelconque, auront prêté pour
l'exécution une aide telle que, sans leur assistance, l'infraction n'eût pu être commise
»3. C'est l'hypothèse de la corréité par aide ou assistance indispensables.
Il s'agit d'une aide indispensable à la commission de l'infraction, et non
simplement nécessaire. Ainsi, si le crime pouvait être commis sans leur
assistance, même avec un peu de difficultés, ceux qui auront concouru
seront des complices4.
708
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. Provocation
1 Idem.
2 C.S.J., Arrêt R.P.A. 16, 12 mai 1972.
3 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 270.
4 Idem., pp. 271-273.
5 Ibidem., p. 273.
709
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. Provocation privée
Sont coauteurs d'une infraction, « ceux qui, par offres, dons, promesses,
menaces, abus d'autorité ou de pouvoir, machinations ou artifices coupables, auront
directement provoqué cette infraction »1. C'est l'hypothèse de la participation
par la provocation privée.
Il importe peu que ces promesses aient été tenues, l'essentiel est
qu'elles aient déterminé l'auteur principal à commettre l'infraction. De
même pour la menace, le juge ne prend en compte ni sa gravité, ni sa
dangerosité, ni sa nature… il suffit qu'elle ait déterminé l'agent à
commettre l'infraction. Quant aux machinations et artifices coupables,
elles désignent selon Haus2, la fraude, le déguisement, la ruse dont on
fait usage pour tromper celui que l'on veut déterminer à commettre un
crime ».
Il a été jugé que « constitue un acte de participation criminelle à
l'infraction d'arrestation arbitraire, un ordre illégal de saisir la victime
donné par le prévenu dans une lettre trompeuse »3. De même, il a été
jugé que « participe à l'infraction de détournement de deniers publics, le
prévenu qui, sur base des machinations et artifices, crée l'espoir d'une
abondance matérielle et provoque la sortie de sommes d'argent dont il
tire profit »4. Encore, « est établie, l'infraction des coups et blessures
volontaires ayant entraîné la mort reprochée au prévenu qui, pour ce
faire, a agi avec lucidité et par calcul, par abus d'autorité, caractérisé par
la transmission des instructions et ordre illégal et qui a fourni les
menottes pour l'arrestation de la victime »5.
b. La provocation publique
710
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
infraction, « ceux qui, soit par des discours tenus dans des réunions ou dans des
lieux publics, soit par des placards affichés, soit par des écrits, imprimés ou non et
vendus ou distribués, soit par des dessins ou des emblèmes, auront provoqué
directement à la commettre (...) »1.
Point 2
La complicité
A. Instructions
Sont complices d'une infraction, « ceux qui auront donné des instructions
pour la commettre »2, peu importe si ces instructions n'ont finalement pas
servi à la commission de l'infraction. Il suffit qu'elles y aient été destinées.
Ces instructions peuvent consister en des renseignement et indications
de nature à faciliter la commission de l'infraction.
B. Moyens
Sont aussi complices, « ceux qui auront procuré des armes, des instruments
ou tout autre moyen qui a servi à l'infraction sachant qu'ils devaient y servir »3.
Il a été jugé qu'il importe peu que ce moyen ait été utilisé par l'auteur
matériel pour la commission de l'infraction, il est considéré comme ayant
servi à l'action principale puisqu'il a permis de renforcer la détermination
de l'auteur4.
C. Aide accessoire
Sont également complices d'une infraction, « ceux qui (...) auront avec
connaissance aidé ou assisté l'auteur ou les auteurs de l'infraction dans les faits qui
l'ont préparée ou facilitée ou dans ceux qui l'ont consommée »5.
711
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
La répression de la participation
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 3
L'élément moral
Paragraphe 1
Les infractions intentionnelles
Point 1
Le dol général et le dol spécial
A. Le dol général
Le dol général consiste dans la volonté d’accomplir un acte que l’on sait
défendu par la loi8. Le dol général se rencontre dans toutes les infractions
intentionnelles, il s’agit de l’élément moral minimal9. Il a été jugé que «
713
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Le dol spécial
Le dol spécial est réalisé lorsque la volonté porte à la fois sur l'acte et ses
conséquences2. Pour Dana3, « le dol spécial consiste dans la volonté utilisée
dans le but de nuire à une valeur sociale déterminée ; le comportement
de l’agent est une réaction d’hostilité, et non de simple indifférence ».
Pour le meurtre par exemple, la loi exige en plus d'un dol général
(intention de porter un coup), un dol spécial (intention de donner la mort).
Ainsi a-t-il été jugé qu' « en mettant en œuvre des moyens de donner la
mort, à savoir l'usage d'un revolver chargé et en atteignant avec celui-ci
une partie délicate du corps de la victime pouvant entrainer des risques
graves de mort, en l'occurrence la région de l'abdomen, l'intention de
donner la mort est établie »4. « En cas de meurtre par arme à feu,
l'intention résulte de l'arme à feu employée et de l'endroit du corps où le
coup a été porté »5. En revanche, lorsque l'intention d'homicide n'a pu
être établie à suffisance de droit, bien que le prévenu ait causé la mort de
la victime, l'acte constitue simplement l'infraction d'homicide
préterintentionnel6.
Aussi, le dol spécial de toutes les infractions contre la propriété est
constitué par l'intention de s'approprier injustement le bien d'autrui7. Ainsi, « a
suffisamment démontré l'existence de l'intention frauduleuse d'abus de
confiance, la motivation fondée sur le fait que le demandeur qui avait en
vertu d'un contrat d'entreprise la détention précaire de bois et de l'argent
en vue d'un usage bien déterminé, les a utilisés à des fins propres »8.
Aussi, « la preuve de l'intention frauduleuse de l'infraction de
détournement est établie soit sur base de présomptions graves, précises
et concordantes, soit sur base de présomptions déduites de
714
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
contradictions dans les explications du prévenu (...) soit aussi sur base
de présomptions résultant de la non justification concluante sur
l'utilisation de sommes détenues à titre précaire »1. « L'intention
frauduleuse de se procurer à soi-même et à autrui un bénéfice illicite
résulte à suffisance de l'approbation par le prévenu des dépenses
engagées au mépris des lois et instructions en vigueur »2. La preuve de
l'élément moral d'intention frauduleuse doit être apportée par le
Ministère public. Ainsi, « lorsque le prévenu apporte des explications
vraisemblables sur l'utilisation de fonds dont il avait la garde ou la
gestion, non démenties par le ministère public, le doute doit entrainer
l'acquittement »3.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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716
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 3
Les causes de justification
Pour que l'agent se voit appliquer la sanction, il ne suffit pas de
démontrer dans son comportement la réunion des éléments constitutifs
de l'infraction. Encore faut-il qu'il soit reconnu responsable.
La responsabilité consiste dans l’obligation de répondre de ses actes
délictueux et en cas de condamnation, d’exécuter la sanction pénale prévue pour cette
infraction1. Cette responsabilité est la résultante de l'addition de la
culpabilité — qui suppose la commission d’une faute au sens large, soit
intentionnelle, soit d’imprudence ou de négligence qui constitue
l’élément moral de l’infraction — et de l'imputabilité, qui consiste dans la
possibilité de mettre la faute au compte de celui qui l’a commise ;
suppose la capacité de comprendre et de vouloir —2.
Cela dit, certaines circonstances sont telles que, quand elles sont
réunies dans le comportement de l'agent, elles font disparaître sa
responsabilité. Ces circonstances tiennent soit à des causes extérieures à
l'agent — on parle alors de faits justificatifs, ou de causes objectives
d'irresponsabilité —, ou intérieures à l'agent lui-même — on parle alors de
causes subjectives d'irresponsabilité ou causes de non-imputabilité.
Ces causes sont l'état de nécessité, la légitime défense, l'ordre de la
loi et le commencement de l'autorité — pour les causes objectives —, et
la démence, la contrainte irrésistible et l'erreur invincible — pour les
causes subjectives —.
La distinction loge principalement dans le fait que, les faits
justificatifs ont un caractère objectif et opèrent in rem. Elles ôtent la
criminalité de l’acte et, par conséquent, font disparaître l’infraction à
l’égard de tous, auteurs et complices. Les causes de non-imputabilité
tiennent à la personne de l’agent. Elles ont un caractère subjectif et opèrent
in personam. Liées à la culpabilité de l’agent, elles font disparaître
uniquement la responsabilité pénale de celui qui peut personnellement
les invoquer, mais les coauteurs et ses complices demeurent
responsables3.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 1
Les causes objectives d'irresponsabilité ou faits justificatifs
Paragraphe 1
L'état de nécessité
Point 1
Définition
1 Voir par ex. Boma, 23 juillet 1901 ; Cass. fr., Crim., 25 juin 1958.
2 Art. 122-7, Droit pénal
3 B. BOULOC et H. MATSOPOULOU, op. cit., p. 164.
4 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 168.
5 Cité par R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 168.
6 Château-Thierr, 4 mars 1898.
7 En ce sens, P. KOLB et L. LETURMY, op. cit., p. 264.
718
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
cas où le bien sacrifié avait une valeur moindre que le bien sauvegardé
(propriété sacrifiée pour le salut d’une vie humaine). Et même, lorsque
les intérêts en conflit sont d’égale valeur (vie de deux individus), le délit
nécessaire est socialement indifférent, car la société n’a aucun intérêt à
préférer la vie de l’un à celle de l’autre. On l’exprime parfois en disant
que l’acte nécessaire est extra-pénal1.
Point 2
Conditions
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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720
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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721
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Effets de l’état de nécessité
1 Queen Bench Division, 1884, affaire the mignonnette (nos italiques). Par la grâce
de la reine, la peine de mort fut commuée en six mois de prison. Voy. R.
NYABIRUNGU, op. cit., pp. 229-231.
2 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 174.
3 B. BOULOC, op. cit., p. 377.
4 Cass. fr., Crim., 16 juill. 1986.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La légitime défense
Point 1
Définition
1 Voir par ex. T.G.I. Bukavu, R.P. 100565, 28 déc. 2001 ; T.G.I./Bukavu, R.P.
8474, 23 Octobre 2007 ; T.G.I./Bukavu, R.P. 11492, 07 Août 1995 ; Lire P.
MULUS MULUNGULA, Les causes objectives d'irresponsabilité pénale en droit positif
congolais. Cas des décisions rendues par le T.G.I./Bukavu sur l'état de nécessité, Mémoire
de Licence, Université Officielle de Bukavu, 2015.
2 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 225.
3 Art. 122-5, Droit pénal
4 P. KOLB et L. LETURMY, op. cit., p. 254.
5 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 176.
6 Idem.
7 Voir par ex. Paris, 25 oct. 1971.
723
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Conditions
A. L’attaque actuelle
L'actualité consiste dans la menace d’un mal imminent qui n’a pu être
écarté qu’en commettant le délit. Ce mal imminent doit être
objectivement vraisemblable et ne pas exister seulement dans
l’imagination de l’agent3.
En cas de réaction contre une attaque déjà passée (l’agresseur
s’étant retiré), il n’y a pas légitime défense, mais vengeance. Il n’y a pas
non plus légitime défense en cas de menace d’un mal futur. Celui qui est
l’objet de menaces graves doit en faire poursuivre les auteurs devant les
tribunaux ; il ne peut se faire justice lui-même4.
Il a été jugé qu’est justifié le prévenu qui, se voyant assailli chez lui
à l'improviste par un homme d'un caractère violent, doué d'une force
physique exceptionnelle, exprimant à haute voix son intention de le
maltraiter, avait craint pour sa vie et frappé son agresseur avec une serpe
qu'il tenait à la main5. Toutefois, il n’est pas nécessaire que l’auteur de
l’homicide ou des coups donnés en défense se soit trouvé en péril de
mort6.
724
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Jugé par contre que, dépasse les limites de la légitime défense, celui
qui frappe mortellement un voleur au moment où celui-ci prend fuite et
ne manifeste aucune intention agressive1.
Examinant le caractère actuel de l’attaque, le juge doit tenir compte
de ce que celui qui a été agressé et se réclame de la légitime défense se
trouve sous le coup de l’émotion causée par l’agression, et de
l’interprétation naturelle qu’il peut donner de l’attitude de l’agresseur.
Ainsi, a agi en état de légitime défense le policier qui, ayant interpellé un
individu inscrit au fichier du banditisme, a ouvert le feu et blessé aux
jambes cette personne, alors que celle-ci avait une attitude pouvant
laisser penser qu’elle se préparait à user d’une arme2.
La jurisprudence a élaboré une légitime défense putative, qui permet de
considérer que l’auteur d’un acte prohibé par la loi pénale peut se
prévaloir de la justification de la légitime défense lorsqu’il a pu
légitimement penser être l’objet d’une attaque3. L’attaque peut n’être que
vraisemblable dans l’esprit du prévenu, compte tenu de ce que la
situation lui permet d’imaginer normalement. En d’autres termes, la
personne agressée ne peut s’en remettre, pour apprécier le danger,
qu’aux apparences. Ainsi, la personne menacée par une arme factice, une
quasi-arme, peut se prévaloir de la légitime défense4. Il en est de même
de celle qui est menacée par un individu brandissant en sa direction un
pistolet automatique, dont il sera établi ultérieurement qu’il était non
approvisionné ou hors d’usage. Le nouveau code pénal français a
reconnu cette situation en disposant qu’est « assimilé à une arme tout
objet qui, présentant avec l’arme définie au premier alinéa [est une arme
tout objet conçu pour tuer ou blesser] une ressemblance de nature à
créer une confusion, est utilisé pour menacer de tuer ou de blesser… »5.
Cela suppose que celle-ci n’est pas fondée en droit, et n’est ni autorisée,
ni ordonnée par la loi6. N'est pas en légitime défense, celui qui réagit
cit., p. 152.
4 T. corr. Lyon, 16 juill. 1948.
5 Art. 132-75, Code pénal français.
6 B. BOULOC, op. cit., p. 366.
725
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Effets de la légitime défense
Paragraphe 3
L'ordre de la loi et le commencement de l'autorité légitime
Point 1
L'ordre de la loi
728
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem., p. 237.
2 Cass. fr., Crim., 20 juin 1946.
3 En ce sens, X. PIN, op. cit., p 236.
4 P. KOLB et L. LETURMY, op. cit., p. 247.
5 Art. 325 in fine, Loi n°87-010 du 1er Août 1987 portant code de la famille.
6 Art. 57, Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l'enfant.
7 Cass. fr., Crim., 26 juin 1974.
8 C. CLAVERIE-ROUSSET, L’habitude en droit pénal, Thèse, Université de
729
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Le commandement de l'autorité légitime
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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« tout individu, tout agent de l’Etat est délié du devoir d’obéissance, lorsque l’ordre
reçu constitue une atteinte manifeste au respect des droits de l’homme et des libertés
publiques et des bonnes mœurs ». Cependant, et cela peut être glissant, « la
preuve de l’illégalité manifeste de l’ordre incombe à la personne qui refuse de l’exécuter
». Cette preuve est soumise à l'appréciation souveraine du juge.
Il a été jugé que « l'ordre donné par un supérieur hiérarchique n'est
pas considéré comme exonérant de sa responsabilité pénale dans le cas
où celui-ci est manifestement illégal. Tel est le cas si l'exécutant d'une
mission importante de sécurité publique dans une ville arrête, détient
arbitrairement et brutalise des personnes jusqu'à ce que mort s'en suive
»1 .
Point 3
Effets de l’ordre de la loi ou du commandement de l’autorité
légitime
Paragraphe 4
Le consentement de la victime
1 C.S.J., Arrêt R.P.A. 16, 12 mai 1972 ; voir aussi C.S.J., R.P. 21, 5 octobre 1979.
2 Boma, 19 mars 1901.
3 C.S.J., Arrêt R.P., 16 mai 1974 ; voir aussi C.S.J., Arrêt R.P.A. 123, 30 janvier
1987.
4 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 192 ; B. BOULOC, op. cit., p. 375.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Loi no 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de
vie ; Loi du 2 février 2016.
4 CEDH, 29 avril 2002, Pretty c. Royaume-Uni.
5 B. BOULOC, op. cit., p. 375.
6 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 192 ; B. BOULOC, op. cit., p. 376 ; B. BOULOC
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les causes subjectives d'irresponsabilité ou causes de non-
imputabilité
Paragraphe 1
La démence
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Conditions de la démence
735
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
États voisins de la démence
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Paragraphe 2
La contrainte irrésistible
« N’est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l’empire d’une
force ou d’une contrainte à laquelle elle n’a pu résister »2. La contrainte est une
cause psychologique qui enlève à la volonté toute liberté3.
La contrainte peut être physique ou morale.
Point 1
La contrainte physique
1 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 287 ; B. BOULOC, op. cit., p. 393 ; Voir par ex.
Boma, 5 sept. 1905.
2 Art. 122-2, Code pénal français.
3 B. BOULOC, op. cit., p. 395.
4 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 288.
5 Voir par ex. Cass. fr., Crim., 19 oct. 1922, cas d'un voyageur poursuivi pour
avoir dépassé la station pour laquelle il avait pris son billet, alors qu’il s’était
endormi sous l’effet d’une grande fatigue physique. Il a été jugé qu' « il résulte
des circonstances relevées au jugement que l'acte n'a pas été volontaire, et
qu'ainsi la décision de relaxe est justifiée ».
6 Cass. fr., Crim., 29 janv. 1921.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
La contrainte morale
738
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 3
LA SANCTION
Le juge qui statue sur la culpabilité du prévenu prononce à son
égard une peine. C'est que la sanction est l'élément qui confère à la loi
pénale sa spécificité. Une règle dont la violation n'est pas assortie d'une
sanction n'est pas pénale. La marque de l'infraction pénale, c'est la peine
qui, obligatoirement, l'accompagne une fois qu'elle est commise1. La
peine donne tout son sens à l’infraction : elle en est la sanction
nécessaire. Sans peine il n’y aurait pas d’infraction et sans infraction
aucune peine ne pourrait être infligée2.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Notions
Section 1
Définition et fonctions de la peine
La peine est « le mal infligé à titre de punition par le juge à celui qui est
reconnu coupable d'une infraction »1. La peine est donc, philosophiquement,
« une réponse nécessaire et naturelle au crime »2.
Dégageant ses fonctions, le Conseil constitutionnel français avait
indiqué que la peine doit tendre à « assurer la sécurité de la société mais
aussi à amender et à resocialiser »3. Le code pénal français est récemment
venu consacrer cette position en déterminant légalement les fonctions
de la peine. Il dispose en effet qu' « afin d’assurer la protection de la société, de
prévenir la commission de nouvelles infractions et de restaurer l’équilibre social, dans
le respect des intérêts de la victime, la peine a pour fonctions : 1° de sanctionner
l’auteur de l’infraction, 2° de favoriser son amendement, son insertion ou sa réinsertion
»4. Ces fonctions de la peine sont donc celles dégagées par la doctrine5 :
la fonction rétributive, la fonction de prévention et la fonction d'élimination.
Par sa fonction rétributive, la peine constitue l'exécution par le
condamné d'une dette contractée à l'égard de la société par la commission de
l'infraction.
Par sa fonction de prévention individuelle, la peine vise à empêcher
l'auteur de l'infraction de recommencer. Elle atteint d'abord ce but par
l'intimidation. En effet, l'existence préalable de la peine à la commission
de l'infraction vise à avertir le délinquant du risque qu'il encourt s'il
commettait l'infraction.
La peine atteint ensuite ce but par l'amendement, car elle a pour
objectif de faire revenir le délinquant dans la bonne voie, de le changer, de l'améliorer
et le resocialiser.
La peine a une fonction de prévention générale. Elle constitue un
avertissement, une mise en garde adressée à tous les citoyens qui seraient
741
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Nomenclature des peines
Aux termes de la loi, « les peines applicables aux infractions sont : 1°. la
mort ; 2°. les travaux forcés ; 3°. la servitude pénale ; 4°. l'amende ; 5°. la
confiscation spéciale ; 6°. l'obligation de s'éloigner de certains lieux ou d'une certaine
région ; 7°. la résidence imposée dans un lieu déterminé ; 8°. la mise à la disposition
de la surveillance du gouvernement »1. Toutefois, il existe d'autres peines ou
mesures prévues par des lois particulières ou complémentaires.
Paragraphe 1
La peine de mort
742
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
743
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem., p. 276.
744
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
745
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les travaux forcés
Paragraphe 3
La servitude pénale
Paragraphe 4
L'amende
746
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem., p. 388.
2 B. BOULOC et H. MATSOPOULOU, op. cit., p. 651.
3 Voir par ex. pour le cas de la corruption : aux termes de l'Art. 149 bis du Code
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
748
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
Les circonstances qui font varier la peine
Section 1
Les circonstances atténuantes
749
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les excuses légales
Les excuses légales sont des circonstances spécialement définies par la loi,
et qui ont pour effet d'exempter de la peine ou de l'atténuer. Elles s'imposent au
juge9.
Les excuses légales sont absolutoires et atténuantes. Dans le premier
cas, l'agent est totalement exempté de la peine. Il en est ainsi lorsqu'il
porte connaissance à l'autorité publique d'un plan criminel attentatoire à
la sûreté de l'État en préparation. La loi dispose en effet que « sera
exempté de la peine encourue celui qui, avant toute exécution ou
tentative d'une infraction contre la sûreté de l'Etat, en donnera le premier
750
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
751
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Les circonstances aggravantes
Les circonstances aggravantes sont des éléments prévus par la loi qui,
ajoutés à l'infraction simple, en aggravent la peine2. Elles obligent le juge à
dépasser le maximum de la peine prévue pour l'infraction à l'état simple3.
Les circonstances aggravantes sont légales et de stricte interprétation. Il
n'y a pas de circonstance aggravante s'il n'existe pas d'infraction à l'état
simple. Enfin, il n'y a pas de circonstance aggravante s'il n'y a pas
aggravation légale de la peine. Ainsi, l'assassinat n'est pas une
circonstance aggravante du meurtre, les deux étant punis de la même
peine : la mort.
Les circonstances aggravantes peuvent être relatives au temps où au
lieu de l'infraction (la nuit et la maison habitée aggrave le vol simple) ; à
la qualité du sujet (la qualité d'agent de poste aggrave la violation du secret
des lettres, la qualité de père ou mère aggrave les attentats aux mœurs) ;
la qualité de la victime (l'âge de la victime inférieur à 10 ans aggrave l'attentat
aux mœurs) ; l'objet du délit (le meurtre commis pour faciliter le vol ou
l'extorsion aggrave ces deux infractions, les violences ou les menaces
aggravent le vol) ; les conséquences incriminées (la mort non voulue aggrave
les coups et blessures volontaires, les tortures mortelles aggravent
l'enlèvement) ; l'élément moral (la préméditation aggrave les coups et
blessures volontaires) ; le mobile ou le but (le but d'entraver le bon
fonctionnement de la justice aggrave la corruption)4.
Les circonstances aggravantes sont réelles ou personnelles. Les
premières tiennent aux faits extérieurs qui ont accompagné l'infraction,
elles aggravent la criminalité de l'acte, elles sont relatives à l'élément
matériel de l'infraction (effraction, escalade, emploi de fausses clés…) ;
752
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
La récidive
753
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 3
Les causes de suspension de la peine
La sanction judiciaire doit en principe recevoir exécution pendant
le temps fixé par l'autorité judiciaire. Il existe cependant des cas où
l'exécution pourrait être suspendue, et même prendre fin. La suspension
peut intervenir avant l'exécution de la condamnation, juste après son
prononcé : c'est le sursis ; ou un certain temps après le début de
l'exécution : c'est la libération conditionnelle. Ces mesures visent à
faciliter la réadaptation sociale du condamné1.
Section 1
La condamnation conditionnelle ou le sursis
Les condamnations avec sursis sont celles par lesquelles le juge décide
qu'il sera sursis à l'exécution de la sentence qu'il vient de rendre2. Le sursis est une
mesure de dispense de l'exécution de la servitude pénale que le juge a la faculté
d'accorder pour réduire les inconvénients inhérents aux courtes peines
de prison, et stimuler ainsi l'amendement du délinquant pendant une
durée d'épreuve qui ne dépassera pas cinq ans3. La loi dispose que « les
cours et tribunaux, en condamnant à une ou plusieurs peines de
servitude pénale principale ou subsidiaire, pourront ordonner, par
décision motivée, qu'il sera sursis à l'exécution de l'arrêt ou du jugement
en ce qui concerne cette ou ces peines pendant un délai dont ils fixeront
la durée à compter de la date du prononcé de l'arrêt ou du jugement,
mais qui ne pourra excéder cinq années »4.
Le sursis est subordonné à deux conditions : il faut qu'il ne soit pas
prononcé contre le condamné une peine de servitude pénale principale
supérieure à un an. En cas de concours matériel, on accordera le sursis si
les peines prononcées prises séparément sont chacune inférieures ou
égales à un an, même si leur cumul dépasse un an5. Le sursis ne concerne
que la servitude pénale, il est inapplicable à l'amende ou aux mesures de
sûreté.
755
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
La libération conditionnelle
1 Idem.
2 Ibidem.
3 Voy. par ex. C.S.J., RA, 01 déc. 1997 ; C.S.J., RA 326, 1 déc. 1997.
4 C.S.J., R.P.A. 18, 28 mars 1973.
5 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 408.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
pourvu que la durée de l'incarcération déjà subie dépasse trois mois. Les
condamnés à perpétuité pourront être mis en liberté conditionnellement
lorsque la durée de l'incarcération déjà subie par eux dépassera cinq ans.
La durée de l'incarcération prescrite aux deux alinéas précédents pourra
être réduite lorsqu'il sera justifié qu'une incarcération prolongée pourrait
mettre en péril la vie du condamné »1.
Pour ce faire, le condamné doit avoir exécuté au moins un quart de sa
peine, et à condition que la durée de l'incarcération déjà subie dépasse trois mois.
En cas de perpétuité, il ne pourra être libéré qu'après cinq ans. Ces délais
peuvent être réduits si la vie du condamné est en péril.
La peine qui sert de base n'est pas celle prononcée, mais celle qui
doit être effectivement exécutée, compte tenu des mesures de grâce
éventuelles dont il peut avoir bénéficié2.
Le détenu doit donner des signes d'amendement et de bonne conduite. En
effet, la loi dispose que « la mise en liberté peut toujours être révoquée
pour cause d'inconduite »3, ce qui signifie tacitement que la bonne
conduite en est une condition, à défaut de laquelle la mesure est
révoquée. Plus clairement encore, la loi dispose que « la libération
conditionnelle n'est accordée qu'aux condamnés qui ont fait preuve
d'amendement. L'administration, pour apprécier si un condamné qui a
fait preuve d'amendement peut être libéré conditionnellement, tient
compte de ses antécédents, des causes de la condamnation qu'il a
encouru, de ses dispositions morales et des moyens d'existence dont il
disposera à sa sortie de prison »4.
Enfin, le détenu doit accepter les conditions fixées par l'administration
pénitentiaire.
La libération conditionnelle est accordée — pour les personnes
condamnées par les juridictions civiles — par le ministre de la justice
après consultation du ministère public, du directeur de la prison, du
gouverneur de province. À l'instar du sursis, cette mesure est facultative5.
La libération définitive est acquise au condamné si la révocation n'est
pas intervenue avant l'expiration d'un délai égal au double du terme d'incarcération
que celui-ci avait encore à subir à la date de sa libération conditionnelle6. Si
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
6. La procédure pénale
Le droit pénal vise la protection de la société par la répression des
infractions. Elle les sanctionne par une peine. Mais entre la commission
de l'infraction et le prononcé de la sanction s'écoule toute une procédure,
c'est-à-dire, une série d'étapes à franchir avant la décision du juge. Ces étapes
vont de la constatation de l'infraction au prononcé de la sanction — ou plus
exactement à son exécution — en passant par l'enquête et l'instruction. Elles font
intervenir, en vertu du principe de séparation des fonctions judiciaires,
respectivement la police judiciaire, le juge et le parquet. C'est le procès
pénal. C'est dire que la réaction sociale à l'infraction n'est pas instinctive,
arbitraire et aveugle : elle est réfléchie, réglementée, essentiellement
judiciaire1. Ainsi entendu, l'enjeu est la découverte et la manifestation de la
vérité2. En tant que tel, le procès pénal se déroule non seulement dans
l'intérêt de la société dont les droits sont défendus de manière certaine
761
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
et rapide, mais aussi dans l'intérêt de l'individu qui est jugé dans le respect
de ses droits et libertés fondamentaux1.
En vertu du principe de séparation des fonctions judiciaires, chaque
autorité judiciaire joue un rôle dans le procès pénal. La police judiciaire
intervient la première dès la constatation de l'infraction. Elle mène
enquête sous l'égide du parquet, qui procédera après, à l'instruction. Au
cours de cette instruction, des mesures restrictives de liberté avant le
jugement définitif peuvent intervenir dans l'intérêt social. L'instruction
se clôture par une décision du parquet sur la suite à donner à l'action
publique : soit qu'elle l'abandonne, soit qu'elle continue. Dans ce dernier
cas, le parquet saisit la juridiction de jugement afin de se prononcer sur
la culpabilité ou non du prévenu. Le parquet revient encore après, le cas
échéant, pour suivre l'exécution de la peine prononcée. On étudiera
donc respectivement l'enquête de la police judiciaire, l'instruction du
parquet, le jugement de la juridiction pénale et l'exécution de la
condamnation.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 1
L'AVANT-PROCÈS
L'avant-procès est cette étape de la procédure qui intervient avant
le procès proprement dit, c'est-à-dire, avant l'intervention de la
juridiction de jugement. Elle contient deux phases faisant intervenir en
principe deux autorités différentes : l'enquête de la police judiciaire et
l'instruction du parquet.
763
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
L'enquête de la police judiciaire
Section 1
Définition et caractères de l'enquête
Paragraphe 1
Définition de l'enquête
L'enquête est une mesure d’instruction qui permet aux officiers de police
judiciaire ou aux officiers du ministère public de recevoir des tiers des déclarations de
nature à les éclairer sur les faits litigieux dont ils ont personnellement connaissance1.
Il s'agit autrement de l'ensemble des activités spécifiquement organisées
par des autorités publiques en vue de permettre aux cours et tribunaux
de statuer sur la matérialisation et l'imputabilité d'un fait pénal2. Dans
son origine, l’enquête n’était autrement définie que comme la procédure
par laquelle est administrée la preuve par témoins3. « La preuve, c’est le
but de l’enquête ; l’audition des témoins, c’est l’acte d’enquête »4.
L'enquête vise principalement la recherche de la vérité, c'est-à-dire,
l'établissement du fait dont l'application de la loi est requise5. Cette vérité
fonde l'autorité de la chose jugée de toute décision judiciaire, considérée
comme la présomption de vérité légale sur contient toute décision de
justice. La loi dispose que « l'enquête a pour but de déterminer la nature de
l'infraction commise, les circonstances et la manière dont elle a été commise, le temps
et le lieu de sa commission, l'identité de ses auteurs et complices, ainsi que les preuves
ou indices à leur charge »6.
765
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Caractères de l'enquête
En tant que telle, elle doit être conduite avec célérité, dans un temps
le plus rapproché possible de la commission de l'infraction ; ceci pour
éviter la dénaturation du fait, car en effet, plus on laisse couler le temps,
plus la vérité s'envole : les traces des preuves de dissipent, s'entament ou
se détériorent1. La loi dispose que « l'enquête de l'officier de police
judiciaire est de portée immédiate. Elle doit être menée sans désemparer
de manière à fournir à l'officier du ministère public les principaux
éléments d'appréciation »2.
« La procédure de l'enquête et de l'instruction pré juridictionnelle
est secrète », toutefois, « le procureur de la République peut, lorsque
l'intérêt d'une enquête l'exige ou que la mesure est impérieusement
réclamée par l'opinion publique, autoriser, par une décision motivée, la
communication à la presse de tels éléments d'enquête qu'il précise »3.
Section 2
Pouvoirs des organes chargés de l'enquête
766
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Les pouvoirs communs aux officiers du ministère public et aux
officiers de police judiciaire
Point 1
La constatation de l'infraction
« Les officiers de police judiciaire constatent les infractions qu'ils ont mission de
rechercher »2. Ils sont tenus de rechercher personnellement et activement les
infractions qu'ils ont pour mission de constater3. Ils s'informent, s'il y a
lieu, auprès de toute personne digne de foi. Les personnes qui en sont
requises sont tenues d'informer l'officier de police judiciaire de toute
infraction dont elles ont connaissance. Ce dernier en dresse aussitôt
procès-verbal.
La constatation de l'infraction est l'indication d'un fait infractionnel dont
la commission a été portée à la connaissance du ministère public ou de l'officier de
police judiciaire. L'officier de police judiciaire écrit le plus fidèlement
possible les circonstances de cette commission dont il indique les
preuves et les indices à charge du suspect ou de l'inculpé4.
Point 2
Interrogatoire, audition, réception d'une plainte ou d'une
dénonciation
69.
5 Art. 2, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
767
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
La saisie
768
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
L'établissement des procès-verbaux
A. Notion de procès-verbal
769
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
d'elles la date et le lieu où elle se déroule ainsi que les personnes qui y
sont entendues ou y participent1.
770
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les pouvoirs propres au ministère public susceptibles de
délégation
Point 1
L'enquête
771
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 15, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale. Nos
italiques.
2 Art. 115, Ordonnance 78-289 du 3 juillet 1978 relative à l’exercice des
772
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les visites domiciliaires et perquisitions
773
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Saisie de correspondance
Point 4
La réquisition à expert
« Toute personne qui en est légalement requise par un officier du ministère public
ou par un juge est tenue de prêter son ministère comme interprète, traducteur, expert
1 Idem.
2 E.-J. LUZOLO et N-A. BAYONA, op. cit., p. 231.
3 Art. 22, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
4 E.-J. LUZOLO et N-A. BAYONA, op. cit., p. 231.
5 Idem.
6 Art. 23, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
7 Art. 24, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
774
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Les pouvoirs propres du ministère public non susceptibles de
délégation
775
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Le particulier dans la recherche de l'infraction
Point 1
Notion de flagrance
776
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
777
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Régime juridique de la flagrance
778
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
779
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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780
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
L'instruction du ministère public
À l'enquête de la police judiciaire se succède la phase d'instruction
au cours de laquelle le parquet rassemble les différents éléments de preuve recueillis
pendant la phase d'enquête, en vue d'éventuellement saisir la juridiction
pénale des faits reprochés à l'accusé. Au cours de cette phase peuvent
intervenir des mesures qui restreignent la liberté de l'agent avant même
que sa culpabilité n'ait été établie par un jugement définitif, constituant
par la même une atteinte manifeste à la présomption d'innocence, l'agent
pouvant subir l'équivalent d'une peine sérieuse alors qu'il n'a pas encore
été jugé coupable1, voyant ainsi peser sur lui une véritable « présomption
de culpabilité »2.
Les mesures restrictives des libertés commencent généralement par
la garde à vue prononcée par l'officier de police judiciaire, à laquelle se
suit le mandat d'arrêt provisoire de l'officier du ministère public, qui peut
déboucher à la détention préventive prononcée par le juge en chambre
de conseil.
Mais avant d'en arriver là, soulignons que les mesures restrictives
de liberté ont essentiellement un caractère exceptionnel. La Constitution
dispose en effet que « la liberté individuelle est garantie. Elle est la règle, la
détention l’exception »3. Par ailleurs, « toute personne accusée d’une infraction est
présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie par un jugement définitif
»4. Par conséquent, la restriction de la liberté avant le jugement ne peut
reposer que de de strictes conditions de juste nécessité5.
La détention préventive repose ainsi sur un certain nombre de
justifications dont la principale est de prévenir que les personnes inculpées ne se
soustraient à la justice par la fuite. Elle peut aussi empêcher d’égarer la justice en
effaçant les traces de l’infraction ou en influençant des témoins. Dans certains cas,
la détention peut influencer psychologiquement les personnes inculpées et les
amener à avouer. Elle peut aussi mettre fin à un comportement infractionnel
continu ou même empêcher d’exposer l’inculpé à la vindicte populaire6.
241 ; Voir Art. 27, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
781
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 1
La garde à vue opérée par l'officier de police judiciaire
782
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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783
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Le mandat d'arrêt provisoire de l'officier du ministère public
784
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 3
La détention préventive
Paragraphe 1
Définition
785
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Conditions
786
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Procédure de mise en détention préventive
1 Idem., p. 284.
2 Vande Meulebroeke, cité par E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p.
286.
3 E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 287.
4 Art. 29, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
5 J.-M. TASOKI, op. cit., p. 87.
787
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Durée de la détention préventive
788
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 5
Liberté provisoire
789
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Lire Art. 33, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
2 Art. 34, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
790
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 6
Recours de la décision de la chambre du conseil
791
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Le déclenchement des poursuites
Une fois les éléments de preuve réunis dans le chef de l'agent, celui-
ci éventuellement placé en détention, l'officier du ministère public
apprécie si les charges qui pèsent sur l'inculpé sont suffisamment lourdes
pour constituer un dossier solide et saisir la juridiction de jugement aux
fins de solliciter sa condamnation. La loi dispose que « lorsque le ministère
public décide d'exercer l'action publique, il communique les pièces au juge compétent
pour en connaitre (...) »1. Et a contrario, « lorsque le ministère public décide qu'il
n'y a pas lieu de poursuivre, il doit donner en même temps mainlevée de la
mise en détention préventive et, éventuellement, ordonner la restitution
du cautionnement »2 ; on dit que le ministère public « classe l'affaire sans
suite ». Et dans le même ordre d'idées, « pour toute infraction de sa compétence,
l'officier de police judiciaire peut, s'il estime qu'à raison des circonstances la juridiction
de jugement se bornerait à prononcer une amende et éventuellement la confiscation,
inviter l'auteur de l'infraction à verser au Trésor une somme dont il détermine le
montant (...) »3 : c'est l'amende transactionnelle qui éteint l'action publique.
Ces dispositions constituent le fondement du principe de l'opportunité des
poursuites en droit congolais, par lequel le ministère public apprécie
souverainement la suite à donner à l'action publique. S'il estime qu'à la suite de
l'instruction, il y a lieu de poursuivre, il saisit la juridiction de jugement aux
fins de solliciter la condamnation. Au cas contraire, s'il estime qu'il n'y a
pas lieu de poursuivre, il peut utiliser différents alternatives aux poursuites,
telles que le classement sans suite, ou l'amende transactionnelle4.
Ainsi, les infractions qui n’ont pas gravement troublé l’ordre social
peuvent être classées5. Par ailleurs, si le préjudice social est
particulièrement faible, si l'objet de l'infraction apparaît insignifiant, si le
coupable a agi pour des motifs particulièrement louables, la poursuite
peut présenter plus d'inconvénients que d'avantages pour l'ordre
p. 660 ; J.-M. TASOKI, op. cit., p. 95 ; E. VERNY, Procédure pénale, Dalloz, Paris,
2018, p. 177.
5 E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 380.
793
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 1
Le ministère public décide de ne pas poursuivre
Paragraphe 1
Le classement sans suite
94.
794
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Amende transactionnelle
795
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Les obstacles à l'action publique
Paragraphe 1
Les obstacles liées à la nature de l'infraction : la plainte préalable
796
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
L'extinction de l'action publique
Point 1
Le décès du délinquant
797
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
L'abrogation de la loi pénale
Point 3
L'amnistie
Point 4
Le retrait de la plainte
798
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_____________________________________________________________
799
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 4
La prescription
A. Définition
800
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Délai
C. Interruption et suspension
1. Interruption
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
mai 1978.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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2. Suspension
Section 3
Le ministère public décide de poursuivre
803
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1 Lire E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 385 ; J.-M. TASOKI, op.
cit., p. 95.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 2
LE PROCÈS
Le procès pénal ayant pris sa source dans la commission de
l'infraction, il a suivi son cheminement, du bureau de l'officier de police
judiciaire à celui de l’officier du ministère public. Dans sa phase
juridictionnelle, le procès pénal voit intervenir un organe nouveau dans
l'œuvre de la répression — sans parler du particulier — : le juge.
Le juge est un magistrat assis chargé de dire le droit en se prononçant sur la
solution à donner à un litige. Dans sa mission de garantie des droits et libertés
fondamentaux, le juge tient entre ses mains la liberté, la vie ou le
patrimoine du prévenu. Il tient aussi entre ses mains le sort de la partie
civile dont le droit — fondamental généralement — a été atteint par la
commission de l'infraction. Il tient encore entre ses mains l'équilibre
social qui a été rompu par la commission de l'infraction. C’est ainsi que,
se plaçant au centre des parties, le juge écoute chacune dans leurs
prétentions : le ministère public dans son réquisitoire, par lequel il
demande — généralement — l'application de la peine — souvent la
peine maximale — ; la partie civile dans sa plaidoirie, requérant la
réparation du dommage lui causé par la commission de l'infraction ; et
805
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
806
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Les parties au procès pénal
Section 1
Le ministère public et l'action publique
Section 2
La partie civile et l’action civile
Paragraphe 1
Définition
1Lire B. BOULOC, op. cit., pp. 149-155 ; E. VERNY, op. cit., pp. 145-147 J.-M.
TASOKI, op. cit., p. 9.
807
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Modes d’exercice de l’action civile
808
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
L’action civile au parquet
809
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
L’action publique devant la Cour de cassation
Section 3
La partie prévenue
810
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
La partie civilement responsable
811
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
812
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
La saisine de la juridiction de jugement
Section 1
Notions
Paragraphe 1
Définition
Paragraphe 2
Conséquences de la saisine
Point 1
La saisine opère in rem
La saisine opère in rem en ce que le juge saisi doit examiner tous les faits
des faits contenus dans le libellé de la prévention et seulement ceux-là4. Le jugement
qui manque d'examiner les prétentions d'une partie correspondant aux
faits dont il est régulièrement saisi encourt cassation5. On dit que le juge
doit « vider sa saisine », pour exprimer que le juge résout en entier le litige
dont il est saisi, tranche tous les points soumis à son examen6. Le juge
doit examiner les faits dont il est saisi sur toutes leurs qualifications
813
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
possibles1. Elle peut par exemple passer d'une qualification de vol au cel
frauduleux, substituer une prévention à titre de complice à une
prévention à titre d'auteur principal2, du moment que ça correspond aux
faits dont il a été saisi. Dans ces cas, le prévenu doit être invité à présenter
ses moyens de défense3.
De même, a contrario, le juge ne peut sans outrepasser sa saisine
statuer sur une demande différente de celle qui a été portée devant lui
par les parties au procès4. La règle selon laquelle le juge ne peut pas statuer
ultra petita a valeur de principe général de droit susceptible de fonder la
cassation5. Ainsi, en statuant en appel, sur le seul appel du prévenu limité
aux intérêts civils, la juridiction d'appel en modifiant les condamnations
pénales a dépassé l'étendue de sa saisine6.
Point 2
La saisine opère in personam
814
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Les modes de saisine de la juridiction de jugement
Paragraphe 1
La citation à prévenu
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
La citation directe
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
La comparution volontaire
1 Lire Art. 107 Al. 2, Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre
judiciaire ; Voir C.S.J., DC, 24 fév. 1972.
2 C.S.J., R.P. 26/T.S.R., 30 déc. 1997.
3 C.S.J., R.P.A. 342, 8 janv. 2008.
4 J.-M. TASOKI, op. cit., p. 259 ; Boma, 10 oct. 1911.
5 Léo., 9 août 1951.
6 Art. 55, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
817
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
La saisine d'office
1 E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 388 ; J.-M. TASOKI, op. cit., p.
112.
2 Art. 55, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
3 Art. 1, Ordonnance-loi 70-012 relative aux infractions d'audience.
4 E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 389.
5 Idem., p. 390.
6 Ibidem., p. 391.
7 Art. 2, Ordonnance-loi 70-012 relative aux infractions d'audience.
818
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 5
La conduite immédiate du délinquant devant le tribunal
infractions flagrantes.
3 Art. 9, Ordonnance-loi 78-001 du 24 février 1978, relative à la répression des
infractions flagrantes.
4 Art. 10, Ordonnance-loi 78-001 du 24 février 1978, relative à la répression des
infractions flagrantes.
819
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Signification de la citation
Paragraphe 1
Définition et modes de signification
La citation est signifiée par un huissier ; elle peut l'être aussi par
l'officier du ministère public ou par le greffier1.
Elle est d'abord signifiée à personne. L’huissier de justice rencontre
personnellement le prévenu ou le civilement responsable, à n'importe
quel endroit où il se trouve, et lui remet l’exploit de procédure contre
accusé de réception, à condition que ce prévenu ou ce civilement
responsable se trouve sur le territoire congolais.
Autrement, la citation est faite à domicile ou résidence. À la résidence
ou au domicile, la citation est signifiée en parlant à un parent ou allié, au
maître ou à un serviteur. À défaut de l'un d'eux, elle est signifiée à un voisin
ou, à l'autorité communale2.
La signification peut encore se faire par voie postale. La citation est
signifiée par l'envoi d'une copie de l'exploit, sous pli fermé mais à
découvert, soit recommandé à la poste avec avis de réception, soit remis
par un messager ordinaire contre récépissé, daté et signé, par le cité ou
par une des personnes mentionnées à l'article 59 du Code de procédure
pénale, avec indication éventuelle de ses rapports de parenté, d'alliance,
de sujétion ou de voisinage avec le cité3.
Si la personne n'a pas de domicile connu au pays, mais a une résidence
connue à l'étranger, on procède à la signification par édit et missive. Une copie
de l'exploit est affichée à la porte principale du tribunal qui doit connaître
de l'affaire ; une autre copie est immédiatement expédiée à la personne
que l'exploit concerne, sous pli fermé mais à découvert recommandé par
la poste4.
Par contre, si le cité n'a ni résidence ni domicile connus au pays ou à
l'étranger, on procède à la signification par édit et publication. Une copie de
l'exploit est affichée à la porte principale du tribunal qui doit connaître
820
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Délai de citation
115.
6 E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 398.
7 Art. 63, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 4
Les débats à l'audience
Paragraphe 1
Comparution des parties
Paragraphe 2
Les incidents de procédure
Point 1
Définition
Un incident est tout événement qui vient troubler le déroulement normal d’un
procès5. Il survient souvent sous forme d’exceptions soulevées par les parties
au procès. Une exception est un moyen par lequel la défense tend à faire déclarer
la procédure irrégulière ou éteinte, ou à en suspendre le cours, indépendamment de tout
examen du fond du droit6. L’usage raisonnable, parfois abusif ou dilatoire
des prescriptions procédurales peut l’emporter sur le traitement du fond
de litige. S’ils sont directement intéressés par un triomphe formel, les
avocats, surtout ceux de la défense, chercheraient à éviter un débat
redouté sur le fond en soulevant des exceptions7.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Types d’incidents de procédure
1 Lire E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 410 ; J.-M. TASOKI, op.
cit., p. 117 ; NGOTO NGOIE NGALINGI, op. cit., p. 195.
2 E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 410.
3 Lire NGOTO NGOIE NGALINGI, op. cit., p. 196.
4 E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p. 410.
5 Lire NGOTO NGOIE NGALINGI, op. cit., p. 196.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Régime juridique des incidents de procédure
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
joindre l’incident au fond, soit rendre un jugement sur incident1. Le juge répond
aux exceptions par un jugement avant-dire-droit préparatoire2.
Toutefois, certaines exceptions sont d'ordre public. Elles peuvent être
soulevées à n'importe quelle étape de l'instruction à l'audience — y compris au
fond —, et d'office par le juge. Tel est le cas de la prescription de l'action
publique3. Il en est de même en ce qui concerne l'exception
d'inconstitutionnalité. Alors que la pratique judicaire ne l'admet que quand
elle est soulevée in limine litis4, se fondant sur une circulaire du Premier
Président de la Cour de Cassation, qui, voulant lutter contre les abus par
les avocats de cette exception, recommandait aux juridictions de ne les
admettre qu'in limine litis5, la Cour constitutionnelle, interprétant l'article
162 de la Constitution6, dans un arrêt de principe rendu sur un ton ferme
imprimé de la plume du juge Kaluba, désigné rapporteur, disait que « la
saisine par voie d'exception d'inconstitutionnalité n'est possible et réalisée que sur
production d'un arrêt ou jugement avant dire droit rendu par la juridiction saisie de
la cause lors de l'examen de laquelle cette question prioritaire préjudicielle est invoquée
non pas in limine litis mais à toute hauteur de la procédure, ce moyen étant d'ordre
public »7. La circulaire semble donc manifestement contraire à la
Constitution.
jours ».
5 Circulaire n° 001 du Premier Président de la Cour de cassation du 7/03/2017
825
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
L’ordre légal de l’instruction à l’audience
Paragraphe 4
La question centrale des débats : la preuve en matière pénale
Point 1
La charge de la preuve
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Les modes de preuve
A. Principe
compte aux juges des moyens par lesquels ils se sont convaincus (...) ; elle leur
prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et dans le recueillement et de
rechercher, dans la sincérité de leur conscience, qu'elle impression ont faite, sur
leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense.
La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs
devoirs : “ avez-vous une intime conviction ? ” ».
5 C.S.J., 23 fév. 1971.
6 C.S.J., R.P. 97, 27 janv. 1976.
7 B. BOULOC et H. MATSOPOULOU, op. cit., p. 329.
8 B. BOULOC, op. cit., p. 126.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Exceptions
p. 131.
829
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Quelques moyens de preuve
A. Les constatations
Les constatations portent sur les données matérielles qui font l'infraction
ou entourent sa commission2. Elles forment la preuve la plus simple et la plus
sûre car elles donnent une vue directe et immédiate sur l'activité
infractionnelle, l'auteur matériel et les circonstances du fait. Elles
peuvent porter sur l'objet ou l'instrument de l'infraction, le plan des
lieux, bref sur toute personne a priori impliquée dans la commission de
l'infraction, sur toute chose ayant fait l'objet de l'infraction ou ayant servi
à sa réalisation3.
Les constatations matérielles peuvent être faites par la police
judiciaire, le parquet ou par des experts désignés par ces autorités. Ce
sont ces constatations qui vont permettre de relever certaines traces ou indices
et de découvrir des pièces à conviction4. Les constatations sont relatées dans des
procès-verbaux, lesquels doivent respecter les conditions de forme prévues
par la loi pour leur admission. Il a été jugé que, manque en fait, le grief
fait au juge de n'avoir pas entendu un témoin dont l'audition était
sollicitée par des parties, dès lors qu'aucune pièce du dossier n'établit que
celles-ci ont sollicité telle audition, et que par ailleurs le juge a entendu
des témoins cités devant lui et a librement apprécié leurs dépositions
ainsi que celles consignées aux procès-verbaux, produits aux débats5.
La preuve biologique est devenue une armé quasi infaillible6. On estime
en effet que tout individu, à l'occasion de ses actions criminelles en un
830
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
lieu donné, dépose et emporte à son insu des traces et des indices : sueur,
sang, poussière, fibre, sperme, salive, poils, squames, terre1.
Le caractère trop sommaire d'une expertise concluant
laconiquement à ce qu'il ne fut découvert aucune trace d'argent dans les
cendres d'un coffre-fort, alors qu'il a fallu des produits chimiques pour
éteindre le feu qui brûlait dans le coffre-fort et que des cartouches de
chasse y ont explosé, rend incertaine pareille conclusion2.
Constituent des motivations insuffisantes le rejet par un jugement
d'un rapport d'expertise uniquement basé sur la seule contestation du
défendeur3.
B. Les déclarations
1 Idem.
2 C.S.J., R.P. 1/213, 13 mai 1976.
3 C.S.J., R.C. 202, 1e sept. 1977.
4 B. BOULOC et H. MATSOPOULOU, op. cit., p. 316.
5 Gorphe, cire par R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 468.
6 B. BOULOC et H. MATSOPOULOU, op. cit., p. 316.
7 R. NYABIRUNGU, op. cit., p. 469.
831
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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C. L'aveu
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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D. Indices et présomptions
Les indices sont des faits matériels dont l’existence est établie et qui, sans
valeur démonstrative par eux-mêmes, peuvent, rapprochés les uns des autres, permettre
de présumer l’existence de certains faits. Ces indices peuvent donc donner lieu
à des présomptions de fait obtenues par raisonnement, déductions,
comparaisons. Ils peuvent confirmer ou infirmer les déclarations du
prévenu ou des témoins1.
Le juge recourt très fréquemment à la preuve par indices pour
parvenir à déterminer aussi exactement que possible les circonstances
dans lesquelles les faits se sont produits. Les constatations matérielles
sur place, l’examen des pièces à conviction, leur exploitation par des
experts, etc., figurent parmi les principales sources d’indices2.
Les présomptions de fait qui découlent des constatations et autres
investigations de l’enquête permettent parfois d’entraîner l’intime
conviction du juge quant à l’existence de l’élément intentionnel de
l’infraction en dépit des dénégations du suspect. Ainsi la constatation de
ce que cinq coups de feu ont été tirés sur le véhicule de la victime,
mortellement atteinte de quatre balles, constitue une forte présomption
d’intention homicide3.
La preuve par présomption est admise lorsque les présomptions
sont graves, précises et concordantes ou lorsque ces présomptions sont
déduites de contradictions dans les explications du prévenu4.
Ainsi par exemple, bien que, interrogé sur les faits de meurtre mis
à sa charge, le prévenu a chaque fois voulu donner l'impression de ne
pas s'en souvenir (...), les dépositions convaincantes des témoins,
corroborée par les rapports médicaux versés au dossier et les objets saisis
(une manette et une lance trouvés entre les mains du prévenu au moment
de son arrestation) ont convaincu le tribunal de la matérialité des faits
mis à charge du prévenu5.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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834
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 4
La recherche des preuves
Si la preuve est libre dans son administration, il n'en est pas ainsi
dans sa recherche. La recherche de la preuve est régie par le principe de
loyauté5. Pierre Bouzat6 définit la loyauté comme « une manière d’être de la
recherche des preuves, conforme au respect des droits de l’individu et à la dignité de la
justice ».
cit., p. 322 ; E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., 403 ; J.-M. TASOKI, op.
cit., p. 286.
6 Cité par B. BOULOC et H. MATSOPOULOU, op. cit., p. 322.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
œuvre aucun moyen qui attente aux droits fondamentaux de la personne humaine ou
aux droits de la défense »1.
La jurisprudence française est plus illustrative de la question de la
loyauté dans la recherche des preuves. Elle consacre le principe de loyauté
dans la recherche des preuves, avec cependant quelques restrictions quant aux
preuves obtenues par les particuliers2.
À l'égard des autorités publiques (police, parquet), il résulte de la
jurisprudence de la Cour de Cassation française que le principe de
loyauté des preuves figure parmi les principes directeurs du procès pénal3. Ainsi
a-t-il été jugé que « porte atteinte aux droits de la défense l'officier de
police judiciaire commis rogatoirement qui provoque et intercepte une
communication téléphonique entre un témoin et un suspect pour inciter
ce dernier à faire des aveux (...) L'interception de communications
téléphoniques à la demande d'un juge d'instruction est licite, sauf en cas
de mise en œuvre d'un stratagème ou en cas d'atteinte aux droits de la
défense »4. La jurisprudence a fermement condamné des machinations,
des stratagèmes ou artifices, voire tout procédé déloyal, en tenant compte
des conséquences de leur utilisation soit sur la manifestation de la vérité,
soit sur l’exercice des droits de la défense5.
Au demeurant, la jurisprudence autorise dans certaines conditions,
les provocations passives, c'est-à-dire, les provocations à la preuve. Ainsi a-t-elle
décidé que le fait pour un agent de police judiciaire ou d’un service
spécialisé de se présenter comme acheteur ou intermédiaire n’est pas une
provocation emportant anéantissement de la volonté du délinquant et
n’est qu’une méthode pour faciliter la découverte et la constatation d’une
infraction6. Il a aussi été considéré qu’il n’y avait aucune irrégularité
lorsque des inspecteurs de police se cachent dans un placard afin
d’écouter une conversation, puis font irruption dans la pièce pour
constater un délit de corruption active, dès lors que les enquêteurs
étaient demeurés passifs7.
1 B. BOULOC, op. cit., p. 134 ; Lire en ce sens, J. PRADEL, op. cit., pp. 333-334.
2 Lire B. BOULOC, op. cit., pp. 134 et s ; B. BOULOC et H.
MATSOPOULOU, op. cit., pp. 322 et s.
3 Cass. fr., Crim., 11 mai 2006 ; Cass. fr., Crim., 9 août 2006 ; Cass. fr., Crim.,
20 sept. 2016.
4 Cass. fr., Crim., 12 juin 1952 ; Voy. aussi Cass. fr., Crim., 9 oct. 1980.
5 Cass. fr., Crim., 27 févr. 1996 ; Cass. fr., Crim., 16 déc. 1997 ; Cass. fr., Crim.,
5 mars 2013.
6 Cass. fr., Crim., 2 mars 1971.
7 Cass. fr., Crim., 22 avr. 1992.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
11 juin 2002.
4 Cass. fr., Crim., 15 juin 1993.
5 Cass. fr., Crim., 30 mars 1999.
6 Cass. fr., Crim., 6 avr. 1994.
7 Cass. fr., Crim., 11 juin 2002.
838
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 5
La clôture et la réouverture des débats
839
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Les délibérés sont secrets. Le juge le moins ancien du rang le moins élevé
donne son avis en premier, le président en dernier1. Les décisions sont prises à la
majorité des voix. Toutefois, en matière pénale, s'il se forme plus de deux
opinions, le juge qui a émis l'opinion la moins favorable au prévenu est tenu de se
rallier à l'une des deux autres opinions2.
Le juge qui prend la cause en délibéré doit indiquer la date du
prononcé, celui-ci doit intervenir dans les dix jours3. Toutefois, la loi n'a
pas prévu de sanction en cas de violation de ce délai, et il a été jugé qu'un
grief formulé contre une décision rendue hors délai est fondé, mais
demeure sans intérêt à cassation4. Cela constitue tout de même une faute
disciplinaire5.
décisions judiciaires.
840
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Le jugement
Section 1
Définition et parties du jugement
Paragraphe 1
Définition
Le jugement est un terme général pour désigner toute décision prise par
un collège de magistrats ou par un magistrat statuant comme juge unique1.
Le jugement poursuit une double finalité courte et longue. Si dans la
première, il s'agit simplement de départager les parties au procès, dans la
deuxième, le juge transmet par son œuvre un message à la société toute
entière2.
Les jugements indiquent le nom des juges qui les ont rendus et, s'ils
ont siégé dans l'affaire, celui de l'officier du ministère public, du greffier
et des assesseurs, l'identité du prévenu, de la partie civile et de la partie
civilement responsable. Ils contiennent l'indication des faits mis à charge
du prévenu, un exposé sommaire des actes de poursuite et de procédure
à l'audience, les conclusions éventuelles des parties, les motifs et le
dispositif. Les jugements sont signés par le président ou par le juge, ainsi
que par le greffier, s'il était présent, lorsque le jugement a été prononcé3.
Paragraphe 2
Parties du jugement
p. 295.
841
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
842
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Typologie des décisions
Paragraphe 1
Les décisions avant-dire droit
Les décisions avant-dire droit sont celles qui ne tranchent pas le fond
du procès, mais préparent simplement la solution de celui-ci. Elles tranchent certains
incidents contentieux ou ordonnent des mesures permettant d'éclairer la juridiction.
843
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Ce sont des décisions que la juridiction prend « avant de dire le droit » sur
la demande principale dont elle est saisie. Ces décisions ne dessaisissent
pas du procès la juridiction qui les a rendues. Lorsque les mesures
ordonnées auront été exécutées, ou après que l'incident aura reçu sa
solution, l'affaire reviendra à l'audience de la même juridiction et les
débats sur le fond reprendront1.
Parmi ces décisions se trouvent celles qui règlent un incident ou
rejettent une exception, statuant par exemple sur la recevabilité de la
partie civile, rejetant l'exception d'incompétence, de prescription, etc.
On voit aussi celles qui ordonnent une mesure d'instruction.
On distingue le jugement avant-dire droit interlocutoire, qui préjuge
sur le fond et partant, est appelable ; du jugement avant-dire droit
préparatoire qui ne donne aucune idée sur la décision de fond, et partant,
n'est pas appelable, cas de la décision par laquelle le juge joint une
exception au fond2.
Paragraphe 2
Les décisions d’incompétence et d’irrecevabilité
Point 1
Les décisions d'incompétence
Point 2
Les décisions d'irrecevabilité
1 B. BOULOC, op. cit., pp. 1022-1023 ; J.-M. TASOKI, op. cit., pp. 300-301.
2 C.S.J., R.P. 1695, 27 fév. 1996.
844
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Les décisions sur le fond
Point 1
Les décisions d'acquittement
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les décisions de condamnation
846
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 4
Les voies de recours
« Le droit de former un recours contre un jugement est garanti à tous »1. Les
voies de recours désignent les procédures par lesquelles les parties
attaquent une décision rendue afin de la faute modifier ou réformer2.
On distingue les voies de recours ordinaires des voies de recours
extraordinaires.
Les premières, largement ouvertes, et pour n'importe quel motif, ont pour
but de faire juger une nouvelle fois, sous tous ses aspects, une affaire qui a été
déjà jugée3. Ce sont l'opposition et l'appel.
Les voies de recours extraordinaires, admises que dans des cas
limitativement énumérées par la loi, et seulement lorsque les voies de recours
ordinaires ne sont plus possibles, tendent à faire apprécier par la Cour
de cassation la régularité de la décision, au point de vue du droit et
quelque fois au point de vue du fait4. Ce sont, pour erreur de droit, le
pourvoi en cassation et pour erreur de fait, le pourvoi en révision.
Section 1
Les voies de recours ordinaires
Paragraphe 1
L'opposition
847
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Condition de l’opposition : le défaut
Point 2
Les parties pouvant faire opposition
Seules les parties privées peuvent faire défaut, les parties prévenue4,
civile et civilement responsable5. Aucune audience ne pouvant se tenir
sans lui, le ministère public ne peut faire défaut6.
Toutefois, n'a pas intérêt à faire opposition, le prévenu qui a été
acquitté et renvoyé de toutes fins de poursuites7.
Le condamné par défaut peut faire opposition au jugement dans les
dix jours qui suivent celui de sa signification à personne, outre les délais
de distance. Lorsque la signification n'a pas été faite à personne,
l'opposition peut être faite dans les dix jours, outre les délais de distance,
qui suivent celui où l'intéressé aura eu connaissance de la signification.
S'il n'a pas été établi qu'il en a eu connaissance, il peut faire opposition
jusqu'à l'expiration des délais de prescription de la peine quant aux
condamnations pénales et jusqu'à l'exécution du jugement, quant aux
condamnations civiles8. La partie civile et la partie civilement
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
responsable ne peuvent faire opposition que dans les dix jours qui
suivent celui de la signification, outre les délais de distance1.
Point 3
La procédure en opposition
Point 4
Effets de l’opposition
A. Effet suspensif
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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B. Effet extinctif
Paragraphe 2
L'appel
Point 1
Les jugements susceptibles d'appel
Tout jugement rendu au premier degré est susceptible d'appel. Il peut être
contradictoire ou par défaut, et dans ce dernier cas, la partie défaillante aura
droit d'être jugée trois fois, car elle a le choix entre les deux voies de
recours ordinaires que sont l'appel et l'opposition4. Il ne pourra modifier
le choix fait, et s'il a fait opposition, son appel subséquent doit être dit
non recevable à moins que le premier juge, saisi de l'opposition, déclare
celle-ci non recevable5. Il peut encore s’s’agir d’agir d’un jugement réputé
contradictoire6.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Les parties pouvant faire appel
B. L’appel du prévenu
L'appel du prévenu peut porter aussi bien sur l'action publique que sur
l'action civile, ou sur les deux en même temps. Ainsi, lorsque le prévenu a limité
son appel aux intérêts civils, le juge d'appel ne peut modifier les
condamnations pénales, sous peine d'excès de pouvoir8.
851
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Par ailleurs, le prévenu ne peut souffrir de son appel. En effet, il est interdit
au juge d'aggraver la situation du prévenu sur son seul appel, sous peine
d'excès de pouvoir1. Il a été jugé que « les prévenus étant seuls en appel,
les peines à infliger ne peuvent être supérieures à celles prononcées par
le premier juge »2. Ainsi par exemple, « sur le seul appel du prévenu,
délinquant mineur, la juridiction d'appel par aggravation de la mesure de
sûreté prise contre lui en supprimant le bénéfice de son sursis à
l'exécution de cette mesure accordée par le premier juge, a commis un
excès de pouvoir »3.
Point 3
Les délais d'appel
852
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
Saisine du juge d'appel et déclaration d'appel
Point 5
Les effets de l'appel
A. Effet suspensif
853
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Effet dévolutif
C. L’évocation
854
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 6
La procédure d'appel
1 Ibidem., p. 336.
2 Art. 104 Al. 1, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
3 Art. 104 Al. 2, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
4 Art. 104 Al. 3, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
5 Art. 104 Al. 4, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
6 Art. 104 Al. 5, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
7 Art. 104 Al. 5, Décret du 6 août 1959 portant le Code de procédure pénale.
855
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les voies de recours extraordinaires
Paragraphe 1
Le pourvoi en révision
Point 1
Cas d'ouverture du pourvoi en révision
856
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
avant ou pendant la procédure initiale1. Un fait nouveau est tout fait qui n'était
pas connu des premiers juges ou toute pièce nouvelle de nature à innocenter le condamné
ou à faire naître un doute sur sa culpabilité2. Le fait nouveau est interprété
largement, il suffit qu'il soit de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du
condamné3.
Il a été jugé qu'est un fait nouveau dont peut se prévaloir le
condamné pour complicité d'escroquerie, la relaxe intervenue en appel
au profit de l'auteur principal, au motif que l'infraction n'était pas
caractérisée en tous ses éléments matériels4. De même est un fait
nouveau, le fait que le militaire condamné pour désertion était, à l'époque
prisonnier de l'ennemi5.
Par ailleurs, est un fait nouveau de nature à faire naître un doute sur
la culpabilité du condamné, la découverte de l'altération des facultés
mentales du prévenu ou du seul témoin dont la déclaration a servi de
base à la conviction du juge pénal6. Est aussi un fait nouveau, des aveux
inconnus du juge7, ou encore la production de deux expertises faisant
naître un doute sur la culpabilité8. Il en est de même des documents
établissant l'éloignement du prévenu du lieu de commission9, ou une
enquête ayant révélé des pressions exercées sur des témoins et des
personnes interpellées10.
Point 2
Les requérants en révision
fr., Crim., 30 oct. 2000 ; Cass. fr., Rev., 20 nov. 2002 ; Cass. fr., Rev., 14 déc.
2005 ; Cass. fr., Crim., 6 avril 2011.
4 Cass. fr., Crim., 26 juin 1991.
5 Cass. fr., Crim., 25 Nov. 1991.
6 Cass. fr., Crim., 26 juin 1991.
7 Cass. fr., Rev., 29 juin 2009.
8 Cass. fr., Rev., 25 juin 2001.
9 Cass. fr., Rev., 15 nov. 2006.
10 Cass. fr., Rev., 25 oct. 2018.
857
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
La forme et le délai de révision
Point 4
Effets d'une action en révision
militaire.
858
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 5
La procédure en révision
p. 511.
5 Art. 70 Al. 1, Loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure
859
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Le pourvoi en cassation
Point 1
Les cas d'ouverture du pourvoi en cassation
A. L'incompétence
1 Lire B. BOULOC, op. cit., p 1086 ; J.-M. TASOKI, op. cit., p. 343.
2 C.S.J., R.C. 1681, 24 juillet 1998.
3 Art. 96, Loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure
860
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. L'excès de pouvoir
1 B. BOULOC, op. cit., p. 1087 ; E.-J. LUZOLO et N.-A. BAYONA, op. cit., p.
492 ; J.-M. TASOKI, op. cit., p 344.
2 C.S.J., R.P. 42 et 43, 5 avril 1972 ; C.S.J., R.P. 106, 4 juillet 1975.
3 C.S.J., R.P. 142, 3 avril 1974.
4 C.S.J., R.P. 338, 7 oct. 1980.
5 C.S.J., R.P. 26.T.S.R., 30 déc. 1997.
6 C.S.J., 30 juill. 1969 ; C.S.J., R.P.A. 17, 26 juill. 1972.
7 C.S.J., R.C. 27, 1 janv. 1973 ; C.S.J., R.P. 55, 10 janv. 1973.
8 C.S.J., R.P. 94, 20 fév. 1975.
861
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 C.S.J., R.C. 34, 29 juill. 1971 ; C.S.J., R.P. 43, 5 avril 1972 ; C.S.J., R.P. 161, 18
mars 1975.
2 C.S.J., R.P. 34/T.S.R., 23 déc. 1997.
3 C.S.J., R.P. 1695, 27 fév. 1986.
4 C.S.J., R.P. 212, 2 avril 1977.
5 C.S.J., R.P. 2, 7 et 9, 8 sept. 1969.
6 C.S.J., R.P. 25, 3 mai 1972.
7 C.S.J., R.P. 171, 18 mars 1975.
862
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les requérants, le délai et la forme de la demande en cassation
863
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
force majeure, lorsque le jugement attaqué a été rendu hors délai légal et
hors présence des parties et la signification étant intervenue plus tard1.
Par contre, l'invocation de l'ignorance de la procédure devant la
juridiction de cassation ne peut être retenue comme cas de force
majeure, puisque cette procédure est censée être connue de tous depuis
sa publication au journal officiel2.
Le procureur général près la cour d'appel dispose d'un délai fixe de
trois mois à partir du prononcé du jugement ou de l'arrêt3.
Lorsque l'arrêt ou le jugement a été rendu par défaut, le pourvoi
n'est ouvert et le délai ne commence à courir à l'égard du condamné que
du jour où l'opposition n'est plus recevable4. Pour la partie civile et la
partie civilement responsable, le délai prend cours le dixième jour qui
suit la date de la signification de l'arrêt ou du jugement5.
Sauf lorsqu’elle émane du Ministère public, la requête introductive
de pourvoi doit être signée, sous peine d’irrecevabilité, par un avocat à la
Cour de Cassation. La requête est datée et mentionne le nom et, s’il y a lieu,
le prénom ; la qualité, la demeure ou le siège de la partie requérante ;
l’objet de la demande ; s’il échet, le nom, le prénom, la qualité, la demeure
ou le siège de la partie adverse ; l’inventaire des pièces formant le
dossier6.
Le pourvoi contre les arrêts ou les jugements rendus par les
juridictions répressives peut être formé par une déclaration verbale ou
écrite des parties faite au greffe de la juridiction qui a rendu la décision
entreprise. La déclaration est verbale par la seule indication de l’intention
de former un pourvoi et par la désignation de la décision entreprise. Le
condamné en état de détention peut faire la déclaration devant le gardien
de l’établissement pénitentiaire ou il est incarcéré. Le gardien dresse
procès-verbal de la déclaration et le remet, sans délai, au Greffier de la
juridiction qui a rendu le jugement. Le Greffier dresse acte de la
1 C.S.J., R.P. 2029, 14 avril 2004 ; C.S.J., R.P. 2076, 20 oct. 2004 ; C.S.J., R.P.
1987/2026, 3 nov. 2004.
2 C.S.J., R.C. 522, 30 mai 1984.
3 Art. 45 al. 2, Loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure
864
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Effets d'une action en cassation
865
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
La procédure en cassation
866
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
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_____________________________________________________________
Point 5
L'arrêt de la Cour
1Lire Art. 37, Loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure
devant la cour de cassation.
868
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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870
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871
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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872
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 1
LES ATTEINTES À LA VIE ET À
L’INTÉGRITÉ PHYSIQUE
873
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
874
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Les atteintes volontaires à la vie
Le droit à la vie est un droit fondamental. La Constitution dispose que
« la personne humaine est sacrée (...) Toute personne a droit à la vie »1. En tant
que telle, la vie constitue une des valeurs les plus importantes de la
société africaine, si ce n'est la plus importante2. En tout cas, c'est la toute
première valeur que le législateur s'est empressé de protéger.
L'importance est telle que les atteintes volontaires à la vie, sous quelques
formes que ce soit — qu'il s'agisse du meurtre, de l'assassinat ou de
l'empoisonnement — sont toutes punies de mort.
Section 1
Le meurtre
Paragraphe 1
Élément matériel
2011, p. 391.
4 Art. 44 al. 1, Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal congolais.
5 Art. 43, Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal congolais.
875
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
L’acte de donner la mort
1 M.-L. RASSAT, Droit pénal spécial. Infractions du Code pénal, Dalloz, Paris, 2018,
p. 378 ; P. AKELE, op. cit., p. 41.
2 LIKULIA BOLONGO, Droit pénal spécial zaïrois, T. 1, 2e éd., LGDJ, Paris,
1985, p. 19.
3 M.-L. RASSAT, op. cit., p. 378.
4 C. AMBROISE-CASTEROT, Droit pénal spécial et droit pénal des affaires,
sur le meurtre avec arme à feu, C.S.J., 8 août 1969 ; les coups de poings, T.G.I.
KANANGA, R.P. 9478/9500, 27 août 2004 ; avec la machette, T.G.I.
KISANGANI, R.P. 10446, 24 octobre 2003 ; avec le couteau, Cass. fr., Crim.,
15 mars 2017.
876
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
La personne d’autrui
Paragraphe 2
L'élément moral
877
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Il a été jugé que l'agent qui atteint, avec une arme à feu, des parties
vitales de la victime, doit être réputé avoir voulu la tuer1. De même, en
mettant en œuvre des moyens de donner la mort, à savoir l'usage d'un
revolver chargé et atteignant avec celui-ci une partie délicate du corps de
la victime pouvant entraîner des risques graves de mort, en l'occurrence
la région de l'abdomen, l'intention de donner la mort est établie2.
L'intention de donner la mort peut résulter du degré de la violence
ou de la gravité3, soit encore de l'état physique de la victime — âge, état
de santé —. Ainsi a été condamné pour meurtre un soldat qui a tué un
jeune enfant de 13 mois en le frappant avec son ceinturon weeb4.
Le mobile est indifférent à la qualification de meurtre5.
Section 2
L'assassinat
878
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
être prise de sang froid et de façon réfléchie et délibérée. Peu importe qu'elle soit
arrêtée par l'agent ou subordonnée à un évènement futur et incertain1.
La préméditation nécessite une certaine durée du temps plus ou moins longue,
en tout cas variable dans chaque cas, entre la conception de l'infraction
et son accomplissement2.
Le laps de temps dont question doit être consacré à la réflexion, c'est-
à-dire à une longue méditation. Celle-ci doit précéder l'acte, elle être
mûrie. Ainsi, il n'y a pas d'assassinat lorsque entre le moment du dessein
homicide, conclu sous l'empire d'un vif ressentiment, et celui de sa
réalisation, le prévenu n'a pas retrouvé son calme3.
Le fait que l'intention de commettre l'infraction soit conditionnelle ne lui enlève
pas son caractère d'assassinat. Ainsi, prémédite son crime l'individu qui, se
proposant de commettre un vol dans une maison habitée, prévoit le cas
où il serait surpris et prépare l'arme dont il doit se servir, le cas échéant,
pour tuer la personne qui le surprendrait. Tout en état conditionnelle, la
résolution est néanmoins le résultat d'une volonté non subite et
momentanée mais antérieure et mûrement réfléchie et par conséquent,
constitutive d'assassinat4.
La préméditation implique non seulement l'antériorité de
l'intention, mais encore sa persistance jusqu'à la réalisation de l'acte5. Il a été
jugé que la préméditation est établie par une succession d'actes
préparatoires au moins 24 heures à l'avance, à savoir le fait d'avoir déjà
attiré la victime sur les lieux du crime, porteur d'un revolver chargé6.
Quant au guet-apens, il doit être accompagné d'un laps de temps plus
ou moins long pour qu'il soit constitutif de la préméditation7.
Section 3
L'empoisonnement
879
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
quelque manière que ces substances aient été employées ou administrées »1.
L’empoisonnement est puni de mort2.
L’empoisonnement est l’administration volontaire à une autre personne,
d’une substance de nature à causer la mort, et l’ayant effectivement et matériellement
entraînée3. C'est donc le meurtre commis par le moyen de substances qui
peuvent donner la mort plus ou moins promptement, de quelque
manière qu’elles aient été employées ou administrées4. Un homicide
intentionnel qui est commis par le moyen du poison5.
Paragraphe 1
Élément matériel
Point 1
La substance mortifère
La mort doit avoir été causée par des substances mortifères. Il doit s’agir
d’une substance reconnue comme poison et capable de donner la mort : substance
toxique ou vénéneuse, des bacilles ou des virus… Le produit doit être
objectivement mortifère, c’est-à-dire mortel par nature. Il faut que la substance
soit intrinsèquement un poison. À défaut, la qualification adéquate est
tout simplement le meurtre6.
Le caractère mortifère d'une substance est déterminé par expertise
médicale. À défaut de preuve du caractère mortifère, le juge acquitte le
prévenu7. Ainsi par exemple, une personne a été reconnue coupable de
crime d’empoisonnement pour avoir administré à sa victime une
infusion d’allumettes phosphoriques, trempées dans de l’eau chaude8 ;
880
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
L’administration
Point 3
La mort de la victime
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
L'élément moral
Section 4
La protection pénale des morts
882
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Mutilation de cadavre
Aux termes de la loi, « sera puni (...) quiconque aura méchamment mutilé
un cadavre humain »2. Le coupable encourt une peine de servitude pénale
de deux mois à deux ans et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents
zaïres, ou une de ces peines seulement.
Point 1
Élément matériel
883
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Élément moral
Paragraphe 2
Anthropophagie
884
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 1
Élément matériel
Point 2
Élément moral
885
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Destruction des tombeaux
Aux termes de la loi, « sera puni d'une servitude pénale d'un mois à un an
(...) quiconque aura détruit, abattu, mutilé ou dégradé : des tombeaux, signes
commémoratifs ou pierres sépulcrales »1. Le coupable sera puni d'une servitude
pénale d'un mois à un an et d'une amende de vingt-cinq à cinq cents
zaïres.
Tombe sous le coup de cette incrimination, le fait de desceller une
pierre tombale2, de la maculer de boue et y apposer des inscriptions3,
détruire les fleurs fraîches déposées sur les tombes4 ou encore le fait
d’endommager le tombeau et les éléments funéraires posés dessus en
frappant ceux-ci5.
L’intention de nuire n’est pas requise. Seule la volonté de détruire ou
tout au moins de détériorer suffit.
Section 5
La protection pénale de l'être prénatal : l'avortement
886
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Éléments constitutifs
Point 1
Éléments distincts
L'avortement sur soi-même est le fait de la femme qui se sera fait avorter.
C'est le cas d'une femme qui prend des aliments, médicaments, breuvages
ou use de tout autre moyen dans le but de se faire avorter. Il en est de
même de celle qui consent à faire usage des moyens à elle de indiqués ou
administrés à cet effet.
887
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Éléments constitutifs communs
A. Un élément matériel
B. Résultat
C. Moyens utilisés
888
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Élément moral
L'intention coupable est exigé. L'auteur doit avoir agi sciemment, avec
l'intention de provoquer l'avortement1.
En résulte que si l'avortement a été fait pour sauver la vie de la mère
gravement menacée, il n'y a pas infraction, faute d'intention délictueuse2.
D'autre part, si l'avortement est le résultat de violences volontaires,
portées non dans le but de provoquer l'avortement mais dans l'intention
générale d'attenter à la personne d'autrui, il y a lieu d'appliquer non pas
l'article 165 mais les articles 46 et suivants du code pénal3.
août 1955.
889
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
890
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
Les atteintes volontaires à l'intégrité physique
La Constitution dispose que « toute personne a droit (...) à l'intégrité
physique »1. Elle protège cette valeur en réprimant différents moyens d'y
porter atteinte, par des coups et blessures, simples ou aggravés, ou par
de simples violences ou voies de fait, ou encore, par l'administration de
substances nuisibles.
Section 1
Les coups et blessures
La loi punit « quiconque a volontairement fait des blessures ou porté des coups
»2. Aux termes de la loi, « sont qualifiés volontaires (...) les lésions causées avec le
dessein d'attenter à la personne d'un individu déterminé ou de celui qui sera trouvé ou
rencontré, quand même ce dessein serait dépendant de quelque circonstance ou de
quelque condition et lors même que l'auteur se serait trompé dans la personne de celui
qui a été victime de l'attentat »3.
Le coupable est puni d'une servitude pénale de huit jours à six mois
et d'une amende de vingt-cinq à deux cent zaïres ou d'une de ces peines
seulement4.
Paragraphe 1
Élément matériel
891
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
892
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Élément moral
Paragraphe 3
Les circonstances aggravantes : les coups et blessures aggravés
Point 1
La préméditation
893
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
La qualité de la victime
Point 3
La nature du préjudice
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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« Lorsque les coups portés ou les blessures faites volontairement mais sans
intention de donner la mort l'ont pourtant causée, le coupable sera puni d'une servitude
pénale de cinq ans à vingt ans et d'une amende qui ne pourra excéder deux mille
zaïres »1. L'homicide préterintentionnel est une infraction particulière et
non de coups et blessures volontaires affectés d'une circonstance
aggravante. Elle consiste en des de coups et blessures volontaires ayant entraîné
la mort sans intention de la donner2. La mort n'est pas ici le résultat de la volonté de
l'agent, elle se trouve au au-delà de son intention.
L'homicide préterintentionnel requiert comme éléments
constitutifs : un acte matériel et positif, le résultat — la mort —, le lien
de causalité entre l'acte posé et la mort de la victime, et l'intention
criminelle3.
1. Élément matériel
L'acte matériel et positif est entendu ici, sur le modèle des coups et
blessures simples, comme « une action ou une omission ou abstention,
qui consiste en des coups et blessures : le coup s'entend ici de tout heurt
ou choc que l'agent inflige à la victime tandis que par blessure on voit
895
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Élément moral
L'intention doit avoir porté sur l'acte et non sur la mort, peu importe
que l'auteur des coups ait dû ou pu savoir que les coups auraient pour
résultat la mort de la victime, peu importe aussi le mobile4. L'auteur doit
avoir eu l'intention de faire du mal à la victime et non de la tuer. Il doit avoir
volontairement porté des coups sans intention de donner la mort.
L'intention doit avoir porté sur l'acte et non sur la mort qui en est
la conséquence — non voulue —. En effet, s'il ressort que l'auteur a
voulu la mort, il s'agira d'un meurtre. Cette différence d'intention est
cruciale, car selon que l'agent a eu ou non l'intention de donner la mort,
on peut passer de la qualification de meurtre — et la peine de mort — à
homicide préterintentionnel — entre cinq et vingt ans —, et vice versa5.
tribunal. a déterminé « qu'en date du 16 janvier 2003, [la victime] trouva la mort
à la suite des coups lui administrés par [le prévenu]. Que le prévenu, qui était allé
à la recherche de sa victime y était parti avec l'intention de le tuer, pour venger
son frère qui, semble-t-il, avait aussi trouvé la mort quelques heures auparavant
à la suite des agissements de [la victime] (...) que le prévenu n'a pas camouflé son
intention car à la question lui posée par le Tribunal. de savoir avec quelle
intention il suivait [la victime] ? Il a répondu (...) : avec intention de le tuer aussi
896
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
L'administration de substances nuisibles
897
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
qui, sans être de nature à donner la mort, peuvent cependant gravement altérer la
santé »1.
Paragraphe 1
Élément matériel
Paragraphe 2
Élément moral
Section 3
Voies de fait ou violences légères
1 Art. 50, Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal congolais. Nos
italiques.
2 LIKULIA BOLONGO, op. cit., p. 83.
3 NGOTO NGOIE NGALINGI, op. cit., p. 254.
898
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
sans intention de l'injurier, lancé sur une personne un objet quelconque de nature à
l'incommoder ou à la souiller »1.
Une voie de fait ou une violence légère, un acte volontaire autre qu’un coup qui,
par contact, atteint et incommode la personne physique sans la blesser, ni la frapper,
constitue l’infraction de violences légères et voies de fait. Les violences
légères et voies de fait sont des offenses physiques exclusives de coups
et blessures2.
Paragraphe 1
Élément matériel
Paragraphe 2
Élément moral
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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900
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 3
Les atteintes involontaires à la vie et à l'intégrité
physique
Section 1
L’homicide involontaire
901
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Les coups et blessures involontaires
Section 4
L’administration involontaire de substances nuisibles
« Sera puni des mêmes peines ou de l'une d'elles seulement celui qui aura
involontairement causé à autrui une maladie ou une incapacité de travail personnel
en lui administrant des substances qui sont de nature à donner la mort ou à altérer
gravement la santé »3.
L’élément matériel est l’administration des substances nocives,
c’est-à-dire, un agissement par lequel l’agent fait absorber à autrui, de
quelque manière que ce soit, une substance de nature à donner la mort
ou à altérer gravement la santé4.
Section 5
Le jet involontaire sur une personne d’une chose de nature à
l’incommoder ou à la souiller
902
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 2
LES ATTEINTES AUX LIBERTÉS ET À LA
DIGNITÉ
La Constitution proclame que « tous les êtres humains naissent libres et
égaux en dignité et en droits »1. Il en découle pour chaque être humain, la
liberté de circulation ou liberté d'aller et venir, la dignité humaine, le
respect de la vie privée et l'inviolabilité de son domicile. Le législateur
s'est posé en rempart contre les différentes atteintes à ces droits, en
réprimant les arrestations arbitraires, violations de domicile, diffamation
et injures.
903
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
904
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Les atteintes à la liberté d'aller et venir : arrestation et
détention arbitraires
Section 1
Élément matériel
Paragraphe 1
Les actes matériels d'enlèvement, d'arrestation ou de détention
italiques.
4 LIKULIA BOLONGO, op. cit., p. 112. Voir Ie Inst., Eq., 9 mars 1950 ; Ie Inst.,
Eq., 31 oct. 1956. Tombe également sous le coup, celui qui a surveillé la personne
illégalement détenue afin d'empêcher sa fuite [Boma, 3 nov. 1908].
5 LIKULIA BOLONGO, op. cit., p. 113.
6 Idem.
905
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
906
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
que prévus et réprimés par le même texte, n’en constituent pas moins
des crimes distincts »1.
Paragraphe 2
Les moyens utilisés
907
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Élément moral
Paragraphe 1
L'intention criminelle
Paragraphe 2
Cas d'absence d'intention criminelle
Point 1
L'erreur de fait
Point 2
L'arrestation ou la détention justifiée par la loi
908
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
909
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Cas du simple dépôt d'une plainte
910
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
Les atteintes à la liberté de domicile
La Constitution protège le domicile. Elle dispose que « le domicile est
inviolable. Il ne peut y être effectué de visite ou de perquisition que dans les formes et
les conditions prévues par la loi »1.
Aux termes de la loi, « tout individu qui, hors les cas prévus à
l'article 69, pénètre contre la volonté de l'occupant dans une maison, un appartement,
une chambre, une case, une cabane, un logement ou leurs dépendances clôturées, est
puni d'une servitude pénale de sept jours au maximum et d'une amende
de deux cents zaïres au plus ou d'une de ces peines seulement »2.
La violation de domicile consiste dans le fait de pénétrer dans un domicile
privé, sans permission de l’occupant ou de la loi3, mais sans emploi de violences,
menaces, effraction, escalade ou fausses clés.
Section 1
Élément matériel
Le mot domicile employé ici doit être entendu dans son sens le plus
large. Ainsi, il comprend non seulement le sens du Code de la Famille
mais aussi tout lieu, maison, appartement ou chambre où un individu,
soit seul, soit accompagné, a établi sa demeure ou sa résidence même
momentanée. La Cour de cassation de France a jugé que « le terme de
domicile ne signifie pas seulement le lieu ou une personne a son principal
établissement, mais encore le lieu où, qu’elle y habite ou non, elle a le droit de se
dire chez elle, quel que soit le titre juridique de son occupation et
l’affectation donnée aux locaux »4. C’est ainsi qu’un bailleur ne peut pas
pénétrer de son propre gré dans la maison de son locataire ou encore un
hôtelier dans la chambre de son passager5.
C'est que, cette disposition n'a pas pour objet de garantir, d'une
manière générale, les propriétés immobilières des citoyens contre une
usurpation, même violente, mais seulement leurs demeures6.
911
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Élément moral
912
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Circonstances aggravantes
Aux termes de la loi, « sera puni d'une servitude pénale de huit jours
à deux ans et d'une amende de trois cents zaïres au maximum ou d'une
de ces peines seulement celui qui, sans ordre de l'autorité et hors les cas
où la loi permet d'entrer dans le domicile des particuliers contre leur
volonté, se sera introduit dans une maison, une chambre ou un logement
habité par autrui ou leurs dépendances, soit à l'aide de menaces ou de violences
contre les personnes, soit au moyen d'effraction, d'escalade ou de fausses clefs »2.
L’escalade est l’action de s’introduire dans une maison, un bâtiment,
une cour, un édifice quelconque, un jardin, un parc, un enclos en passant
d’une part par-dessus les murs, portes, toitures, ou toute autre espèce de
clôture et, d’autre part, par une ouverture souterraine autre que celle qui
a été établie pour servir d’entrée3.
L’effraction est le fait de forcer, rompre, dégrader, démolir ou enlever toute
espèce de clôture extérieure ou intérieure d’une maison, édifice, construction
quelconque ou de ses dépendances4.
Les fausses clés sont des clés autres que celles destinées à la serrure, ou tout
instrument permettant d’ouvrir la serrure : passe-partout, crochet, clé
fabriquée5.
913
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
914
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Les atteintes à l'honneur : les imputations
dommageables et injures
Aux termes de la loi, « celui qui a méchamment et publiquement imputé à
une personne un fait précis qui est de nature à porter atteinte à l'honneur ou à la
considération de cette personne, ou à l'exposer au mépris public, sera puni d'une
servitude pénale de huit jours à un an et d'une amende de vingt-cinq à
mille zaïres ou d'une de ces peines seulement »1. De même, « quiconque
aura publiquement injurié une personne sera puni d'une servitude pénale de
huit jours à deux mois et d'une amende n'excédant pas cinq cents zaïres
ou d'une de ces peines seulement »2.
La diffamation est toute imputation d'un fait de nature à porter atteinte à
l'honneur ou à la considération d'une personne ou à l'exposer au mépris3. L'injure
est toute expression outrageante, terme de mépris ou invective4.
La différence essentielle entre les deux réside au niveau de la nature
du fait imputé : alors diffamation exige l'imputation d'un fait précis dont
il est possible de prouver la véracité, l'injure ne requiert que l'expression
de propos outrageants sans se référer à un fait déterminé ou précis5.
D'élément moral commun, les deux infractions se distinguent sur
leurs éléments matériels.
Section 1
Les éléments matériels
Paragraphe 1
La diffamation
915
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
L'acte d'imputation
916
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le fait imputé
La loi exige que le fait imputé soit précis1. Un fait est précis lorsque
sa véracité ou sa fausseté peut faire l'objet d'une preuve directe ou d'une preuve
contraire, lorsqu'il est susceptible d'être positivement contrôlé ou éventuellement
démenti2. La Cour de cassation de France a rappelé ce principe dans un
arrêt rendu en assemblée plénière le 25 juin 2010 : « attendu qu’ayant
exactement retenu que les écrits incriminés n’imputaient aucun fait
précis, de nature à être, sans difficulté, l’objet d’une preuve ou d’un débat
contradictoire, la cour d’appel en a déduit à bon droit que ces écrits, s’ils
revêtaient un caractère injurieux, ne constituaient pas le délit de
diffamation envers une administration publique »3.
Le fait précis peut être positif ou négatif, c'est-à-dire constituer en une
omission — reprocher à quelqu’un de ne pas avoir fait quelque chose —
4.
Point 3
Le préjudice
917
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
L'injure
Paragraphe 3
Un élément commun : la publicité
918
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
L'injure non publique
Lorsque les propos n'ont pas été proférés en public, le fait constitue
la prévention d'injure non publique punie à l'article 77.
Tombent sous le coup de cette disposition, les injures par
téléphone6. Il n'est pas nécessaire que la personne injuriée soit citée
nommément7.
Section 2
L'élément moral
919
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
920
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 4
Les atteintes à la liberté sexuelle, à la pudeur et à la
moralité sexuelle
Section 1
Le viol
Paragraphe 1
Éléments matériels
Point 1
Les actes matériels
921
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
L'absence de consentement
922
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Élément moral
Section 2
L'attentat à la pudeur
923
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Éléments matériels
Point 1
L'acte matériel
924
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Acte exercé directement sur la personne
Point 3
Absence de consentement
Paragraphe 2
Élément moral
925
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Les outrages
Paragraphe 1
L'outrage public à la pudeur
Point 1
Les éléments matériels
A. L'acte matériel
926
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. La publicité
927
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
le second, l'infraction est retenue même si l'outrage a été commis dans un lieux privé
et clos. Il n'est pas nécessaire que le témoin ait aperçu les actes obscènes,
il suffit qu'ils aient pu se rendre compte des faits immoraux qui
s'accomplissent en leur présence.
Point 2
Élément moral
Paragraphe 2
L'outrage public aux bonnes mœurs
Point 1
L'élément matériel
1 Idem., p. 339.
2 LIKULIA BOLONGO, op. cit., p. 340.
3 Idem.
928
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Élément moral
1 Ibidem., p. 342.
929
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
930
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 4
LES ATTEINTES À LA PROPRIÉTÉ
Le droit de propriété est un droit fondamental. La Constitution
dispose que « la propriété privée est sacrée »1. Le législateur réprime les
différentes formes d'atteintes à ce droit. Elles ont pour élément commun
une dépossession de sa chose par le propriétaire en l'absence de son
consentement. En fait, il s'agit d'un transfert — illégal — de la propriété
d'une chose — en réalité, de la possession d'une chose — réalisée sur un
vice de consentement — la fraude, le dol, la violence, un consentement
dépassé —.
931
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
932
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
Le vol
Le vol peut être simple ou aggravé.
Section 1
Le vol simple
Paragraphe 1
Éléments matériels
A. Acte de soustraction
933
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
est coupable de vol, celui qui s'empare d'un billet de banque glissé dans
la poche d'un vêtement1.
Il faut donc un déplacement de la chose. Et comme l’infraction de
vol est une infraction instantanée, il importe peu que le voleur restitue
ensuite la chose soi-disant « empruntée » : le vol d’usage est bien un vol2.
Détenir ou retenir même injustement la chose d'autrui n'est pas
soustraire au sens de la loi. Mais si l'agent retient la chose d'autrui se
trouvant en sa possession dans l'intention de se l'approprier, cette
rétention devient frauduleuse et est, par conséquent, assimilée à la
soustraction frauduleuse constitutive de vol3.
Ainsi, sera coupable de vol celui qui, après avoir vendu à un tiers
un objet, se l'approprie ensuite sciemment et subrepticement, pour se
tenir indemne de la somme rendue sur le prix de vente4.
Sera coupable également de vol, le créancier qui, dans une pensée
de fraude, s'approprie volontairement le bien d'autrui sous le prétexte
qu'il possède une créance contre sa victime5.
Le vol est constitué en cas de remise involontaire, soit contrainte —
par la violence6 ; la menace7 —; soit inconsciente — comme celle faite
par un jeune enfant8 ; ou par un dément —.
Le vol est également constitué en cas de remise précaire ou temporaire.
En effet, si la remise volontaire exclut la soustraction frauduleuse, il ne
peut en être de même dans le cas où cette remise ne porte que sur la
détention matérielle et précaire de la chose9.
Ainsi, s'est rendu coupable de vol, le débiteur qui s'est fait remettre
sous prétexte de le vérifier avant de payer, le titre en vertu duquel le
paiement lui est réclamé, telle la facture acquittée, puis refuse ensuite de
payer en prétendant qu'il a en mains la preuve de sa libération10. C'est le
cas également du facteur qui s'approprie un objet confié à la poste11. Cas
934
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. La propriété d'autrui
935
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Ainsi, ne commet pas le vol, la personne qui soustrait sa propre chose qui se
trouve entre les mains d'une autre personne. Le prêteur qui reprend
subrepticement la chose empruntée, viole les règles de droit civil, mais
ne commet pas de vol1. Toutefois, tel n'est pas le cas du vendeur à crédit
qui a perdu, avec la vente, sa propriété2. Par ailleurs, la loi punit, le
débiteur saisi qui récupère subrepticement ses biens est puni sous le coup
de détournement des objets saisis, puni de la même peine que le vol3.
En cas de copropriété, il y a vol pour la part de la chose qui ne lui
appartient pas4. Ainsi sera poursuivi pour vol, le cohéritier qui s'empare
de la totalité de la chose reçue en héritage5.
La chose volable doit être susceptible d'appropriation juridique6. Il n'y a
pas vol — mais peut-être d'autres incriminations — à soustraire le corps
humain ou ses organes, par exemple. Lorsque l'appropriation juridique
est constituée, il y a vol, même si la détention de la chose est illicite. Ainsi
peut-on voler des stupéfiants7.
Il n'est pas nécessaire que le propriétaire ait subi un préjudice du
fait du vol de la chose. Ainsi y a-t-il eu vol dans la soustraction des copies
du baccalauréat qui sont la propriété de l'État, mais dont ce sont les
élèves qui ont subi le préjudice8.
Il n'y a pas non plus vol lorsque la chose n'appartient à personne, soit
qu'elle n'a pas encore été appropriée — res nullius, comme les gibiers (dans
le respect des règles en la matière) — ; soit qu'elle a été abandonnée — res
derelictae, telles que les ordures, épaves, vieux vêtements jetés —9, ce
qui n'est pas le cas lorsqu'elle a simplement été perdue10.
Paragraphe 2
Élément moral
1 M-L. RASSAT, op. cit., p 138. Voy. Cass. fr., Crim., 13 janv. 1971.
2 Cass. fr., Crim., 12 oct. 1976.
3 Art. 83, Décret du 30 janvier 1940 portant Code pénal congolais.
4 LIKULIA BOLONGO, op. cit., p. 382.
5 C.S.J., 28 janv. 1976.
6 M-L. RASSAT, op. cit., p 140.
7 Cass. fr., Crim., 3 avr. 1909.
8 Paris, 24 juin 1965.
9 LIKULIA BOLONGO, op. cit., p. 382.
10 M-L. RASSAT, op. cit., p 142.
936
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les vols aggravés
Le vol peut être aggravé par des circonstances tenant aux moyens
utilisés, aux modes d'exécution, à la qualité de l'agent, au lieu et au temps,
ainsi qu'aux effets9.
937
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Les moyens utilisés
Point 1
L'effraction
938
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
L'escalade
Il y a escalade dans le fait de pénétrer dans le lieu du vol par une entrée
autres que celles destinée à cet usage, et en tout cas en dehors de la voie d'accès
normale4. Il en est ainsi du fait d'entrer dans un lieu en rampant dans une
conduite d'aérage5, ou en se frayant un passage sous la porte de
l'habitation6, en passant par le trou de la vitre brisée d'une fenêtre7.
Il n'y a pas escalade si le voleur a recours à cette voie non pour
entrer mais pour sortir du lieu du vol8.
L'escalade ne peut être qu'extérieure, et non intérieure. Ainsi n'y a-t-
il pas escalade lorsque le voleur, qui se trouve à l'intérieur de l'habitation,
s'introduit dans une pièce par l'imposte d'une fenêtre intérieure9.
Toutefois, il y a escalade lorsque l'agent qui, après avoir pénétré dans une
habitation, s'introduit par cette voie dans le logement de la victime, qui
occupe une chambre d'une maison, qui comporte plusieurs pièces ayant
chacune un locataire différent10.
939
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
les fausses clés
Les fausses clés désignent toutes les clés imitées, contrefaites, altérées,
perdues, égarées, volées et celles qui n'ont pas été destinées par le propriétaire aux fins
auxquelles le coupable les a employées1.
Il a été jugé que constitue l'usage de fausses clés, l'utilisation d'une
clé cachée par le propriétaire et soustraite par le voleur2.
Par contre, il n'y a pas usage de fausses clés lorsque l'agent utilise la
véritable clé que le propriétaire avait laissé trainer par négligence3.
Paragraphe 2
Circonstances aggravantes tenant au lieu et au temps
Le vol est aggravé lorsqu'il est commis la nuit dans une maison
habitée. Les deux conditions sont cumulatives.
Point 1
Le temps : la nuit
Le vol commis la nuit est aggravé, lorsqu'il est commis dans une
maison habitée ou ses dépendances.
La nuit désigne « la période de temps comprise entre le coucher et le lever du
soleil pendant laquelle l'obscurité favorise les activités du délinquant en lui permettant
de passer inaperçu »4, peu importe que l'endroit soit ou non éclairé.
Point 2
Le lieu : une maison habitée
940
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Circonstance tenant à la qualité de l'agent
1 Idem.
2 Distr., Maniema, 27 mai 1935.
3 Ie Inst., Eq., 21 avr. 1955.
4 Ie Inst., app., Coq., 25 juillet 1935.
5 C.G. Maniema, 16 déc. 1935.
6 Ie Inst., Coq., 26 août 1933.
7 Ie Inst., Coq., 26 août 1933.
8 Ie Inst., Élis., 21 sept. 1937.
9 Ie Inst., Stan, 20 janv. 1953.
10 Cons. guerre, 4 mai 1969.
11 Kin., 21 août 1974.
941
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Circonstances tenant aux modes d'exécution
Point 1
Le vol à mains armées
Point 2
Le vol à l'aide de violence ou de menace
942
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 5
Circonstances tenant aux effets : le meurtre commis pour faciliter
le vol ou pour en assurer l'impunité
943
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
944
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
L'escroquerie
Section 1
Élément matériel
Paragraphe 1
L'emploi de moyens frauduleux
945
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Usage de faux noms ou de fausse qualité
Par faux nom, il faut entendre un nom autre que le nom véritable de la
personne qui l'utilise. Il peut s'agir d'un nom patronymique, post-nom,
prénom, ou même pseudonyme, pourvu qu'il soit susceptible de provoquer
une erreur sur l'identité d'une personne1. Il importe peu que ce faux nom soit
réel ou imaginaire, qu'il soit usurpé verbalement ou par écrit, avec ou
sans le consentement de la personne dont le nom a été usurpé2. Porter
son propre nom ne peut constituer l'infraction, même s'il est homonyme
à celui d'une personne plus célèbre, à moins que l'agent ait cultivé la
confusion3.
Par ailleurs, il importe peu que l'usage d'un faux nom ou d'une
fausse qualité soit accompagné d'autres manœuvres frauduleuses. Il
suffit à lui seul pour caractériser l'infraction4.
Il a été jugé que le fait de se faire remettre dans une intention
frauduleuse une attestation au nom d'un tiers, en se faisant passer pour
celui-ci constitue une escroquerie5.
Mais il est nécessaire que l'usage soit déterminant. Ainsi ne commet
pas une escroquerie celui qui n'use d'un faux nom que pour vivre
commodément une aventure amoureuse6.
La qualité dont question ici n'est pas une qualité morale7. Ainsi, ne
commet pas l'infraction, celui qui se prétend faussement économe,
sérieux ou diligent. La fausse qualité est entendue généralement comme
un faux état civil, un faux titre, une fausse profession ou fonction, un faux diplôme8.
946
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Peu importe que la qualité soit réelle ou imaginaire, que l'usage soit
verbal ou écrit. Peu importe encore que l'usage de fausse qualité soit
accompagné ou non d'autres manœuvres frauduleuses. Mais il suffit que
l'usage soit déterminant et qu'il tende au but de l'escroquerie, c'est-à-dire à la
remise des fonds, meubles ou valeurs1. Ne commet donc pas l'infraction
celui qui se vante d'une fausse qualité en vue de jouir de la considération
dans son quartier. Par contre, commet l'infraction, celui qui prend la
fausse qualité de représentant d'une firme afin d'encaisser chez un client
de cette firme le prix des marchandises fournies par elle2. De même de
celui qui s'attribue la qualité de guérisseur et prétend guérir et soulager
en faisant des invocations, en accompagnant ces prières de passes ou de
gestes mystérieux et se fait ainsi remettre des fonds comme prix de ces
consultations3.
En revanche, ne constitue pas l'usage de fausse qualité, le fait de se
prétendre à tort solvable ou faussement riche4. De même, ne caractérise
pas la fausse qualité, l’affirmation d’un droit. Cas de celui qui se prétend
créancier d'un autre5, ou propriétaire d'un bien6. Il a été jugé que celui
qui vend un vélo volé en s'en prétendant faussement propriétaire, ne
commet pas une escroquerie, le prix lui a été remis par l'acheteur en
contre-valeur de l'objet cédé, il n'a porté aucunement atteinte à la
propriété d'autrui7.
L'usage d'une qualité perdue est assimilée à la fausse qualité8.
Il en est de même de l'usage abusif d'une vraie qualité9. L’abus de qualité
vraie consiste en un détournement, par l’auteur de l’infraction, de sa propre qualité
afin de se faire remettre indûment des fonds, valeurs ou des biens
quelconques10. La notion de qualité est ici prise dans un sens étroit. Seuls
les membres de professions inspirant une confiance particulière au
public sont concernés : avocat, médecin, dentiste, maire, etc. Ainsi, un
avocat qui persuade son client (et victime) que pour gagner son procès
en droit des affaires il faut corrompre un administrateur judiciaire
947
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Manœuvres frauduleuses
948
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
949
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Remise ou délivrance de la chose
Paragraphe 3
La chose objet de la remise
Section 2
Élément moral
950
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem., p. 416.
951
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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952
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 3
L'abus de confiance
L'abus de confiance consiste à détourner ou dissiper au préjudice d'autrui,
l'une des choses énumérées par la loi (disons, un « bien »), remise par la victime à
l'auteur de l'infraction en vertu d'un contrat, à charge, pour le détenteur, de rendre
cette chose ou d'en faire un usage ou un emploi déterminé1. En clair, l'abus de
confiance est le détournement d'un bien qui avait été remis dans un but précis2.
L'abus de confiance se distingue du vol et de l'escroquerie. Alors
que le voleur soustrait, enlève, appréhende la chose à l'insu et contre le gré
de la victime, alors que l'escroc l'obtient en agissant sur la volonté de
celle-ci antérieurement à cette remise déterminée par les procédés
frauduleux, l'auteur de l'abus de confiance, lui, se fait remettre régulièrement
la chose en vertu d'un contrat, chose qu'il conserve, c'est-à-dire, qu'il
détourne ou dissipe.
Section 1
Conditions préalables
Paragraphe 1
Un contrat
Point 1
Nature du contrat : contrat translatif de la détention ou de la
possession d'une chose
953
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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954
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Preuve du contrat
Point 3
Nullité du contrat
Paragraphe 2
La remise de la chose
955
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
La chose, objet de la remise
Section 2
Éléments constitutifs
Paragraphe 1
L'élément matériel
Point 1
Acte de dissipation ou acte de détournement
A. L'acte de dissipation
956
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Acte de détournement
Point 2
Le préjudice
957
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
L'élément moral
958
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
959
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
960
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 4
L'extorsion
Section 1
Élément matériel
Paragraphe 1
Acte d'extorsion
961
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La chose objet de la remise
Section 2
Élément moral
962
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 5
LES ATTEINTES À L'ORDRE PUBLIC
963
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
964
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-titre 1
Les atteintes à la probité
Chapitre 1
Le détournement des deniers publics ou privés
Le détournement suppose un fonctionnaire qui a eu l’argent ou les
biens à sa disposition, à l’occasion de l’exercice de ses fonctions dont les
choses lui ont été confiées, soit par l’État ou une autre collectivité
publique, soit par les particuliers (administrés, contribuables, etc.), soit
par les utilisateurs d’un service qui peuvent opérer des transferts de
fonds dont l’usage ou la disposition ont été distrait de leur destination et
est sorti de la droite voie1. En clair, c'est une sorte d'abus de confiance
commis par un agent public sur des biens de l'État.
Aux termes de la loi, « tout fonctionnaire ou officier public, toute personne
chargée d’un service public ou parastatal, toute personne représentant les intérêts de
l’État ou d’une société étatique au sein d’une société privée, parastatale ou d’économie
mixte en qualité d’administrateur, de gérant, de commissaire aux comptes ou tout
autre titre, tout mandataire ou préposé des personnes énumérées ci-dessus, qui aura
détourné des deniers publics ou privés, des effets en tenant lieu, des pièces, titres, actes,
effets mobiliers qui étaient entre ses mains, soit en vertu, soit à raison de sa charge,
sera puni de un à vingt ans de travaux forces »2.
Section 1
L'élément matériel
Paragraphe 1
La qualité de l’agent
965
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
L’objet de l’infraction
Paragraphe 3
La victime
966
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
L’acte incriminé
Section 2
L'élément moral
1 Ibidem., p. 225.
2 C.S.J., R.P.A. 22, 1e fév. 1973.
3 C.S.J., R.P. 81, 23 mars 1984.
4 C.S.J., R.P.A. 26, 04 mai 1974.
967
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
De même, a-t-il été jugé que par le fait des dépenses pour son
propre compte, non justifiées et en accordant un avantage à un tiers
auquel celui-ci n'avait pas droit, l'élément moral est établi1.
Encore, la preuve de l'intention peut être établie par le fait de la
violation des instructions administratives relatives à la gestion des
fonds2.
968
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
La corruption
La corruption désigne « le comportement par lequel sont sollicités, agréés ou
reçus des offres, promesses, dons ou présents, à des fins d’accomplissement ou
d’abstention d’un acte, d’obtention de faveurs ou d’avantages particuliers ». La
corruption est dite passive lorsqu’elle est le fait du corrompu, elle est dite
active lorsqu’elle est le fait du corrupteur1.
Aux termes de la loi, « tout fonctionnaire ou officier public, toute personne
chargée d'un service public ou parastatale, toute personne représentant les intérêts de
l'État ou d'une société étatique au sein d'une société privée, parastatale ou d'économie
mixte en qualité d'administrateur, gérant, commissaire aux comptes ou à tout autre
titre, tout arbitre ou tout expert commis en justice qui aura agréé des offres ou des
promesses de son emploi ou de sa mission, même juste mais non sujet à salaire, sera
puni de six mois à deux ans de servitude pénale ou d'une amende de cinq à vingt
zaïres »2.
Section 1
L'élément matériel
Paragraphe 1
Éléments propres à la corruption active
Paragraphe 2
Éléments propres à la corruption passive
969
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Éléments communs à la corruption passive et active
Point 1
L'entente préalable
970
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les moyens de la corruption
Point 3
La contrepartie espérée
971
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
L'élément moral
972
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-titre 2
Les atteintes à la foi publique
Chapitre unique
Le faux et l'usage de faux
Section 1
Le faux en écriture
Paragraphe 1
L'élément matériel
Point 1
Actes matériels d'altération de la vérité
1 Idem., p. 392.
2 C. AMBROISE-CASTÉROT, op. cit., p. 291.
3 NGOTO NGOIE NGALINGI, op. cit., p. 393.
4 C.S.J., R.P. 3, 26 juill. 1972.
973
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Objet de l'altération de la vérité : l'écrit
Point 3
Le préjudice
974
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
L'élément moral
L’auteur doit avoir agi non seulement en sachant qu’il altérait la vérité,
mais aussi dans la connaissance que cette altération de la vérité était susceptible de
nuire soit matériellement, soit moralement à un tiers ou à la société1. Ainsi
ne commet pas le faux, la personne qui légalise un document dont elle
ignore le caractère faux2.
Section 2
L'usage de faux
Paragraphe 1
L'élément matériel
975
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Élément moral
976
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
977
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
978
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
PARTIE 2
LE DROIT PRIVE
Le droit privé est la branche du droit qui étudie les rapports des
particuliers entre eux. Ces règles visent l’intérêt des particuliers.
Seront étudiés ici, le droit civil et la procédure civile.
979
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
980
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Le droit civil
Le droit civil est une branche de droit privé qui étudie la personne
dans ses relations avec elle-même et sa famille, et dans ses rapports
d'ordre patrimonial avec ses biens et ses obligations avec les autres.
981
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
982
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
983
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
984
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 1
LA PERSONNE
Toute personne est dotée de la personnalité juridique dès sa
conception. Elle est dotée de la capacité de jouir des droits — et en
principe, de les exercer — au sein d'une société dans laquelle elle doit
être identifiée pour être distinguée des autres individus.
985
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
986
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-titre 1
L'identification
Les éléments d'identification de la personne sont : le nom, l'état
civil, le domicile et la nationalité.
Chapitre 1
Le nom
Section 1
Notions
Paragraphe 1
Définition
Le nom est une appellation servent à désigner une personne dans la vie sociale
et juridique en vue de lui permettre d'exercer ses droits et d'accomplir ses devoirs1
Du point de vue de l'intérêt public, le nom contribue à l'identification
de la personne dans la société. Institution de police civile, il constitue un
facteur d'ordre et un élément d'individualisation2.
Le nom est la moins rationnelle et la plus culturelle des
identifications, ce qui en explique la richesse. Sa valeur sociale tient à ce
qu’il implique, plus ou moins, le rattachement d’une personne à un
groupe social ; il évoque l’histoire familiale de la personne qu’il désigne,
en même temps, mais de manière incertaine, il en suggère l’origine
territoriale, l’appartenance à une culture, à une région ou à un État ;
maintenant, il traduit aussi une des idéologies de notre temps, l’égalité
entre les sexes et entre les filiations3.
987
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Principes généraux
Aux termes de la loi, « tout congolais est désigné par un nom composé d'un
ou de plusieurs éléments qui servent à l'identifier »1. Le prénom, le nom et le
post nom constituent les éléments du nom.
La loi a posé le principe de l'immutabilité des éléments du nom2. Elle
dispose que « l'ordre et l'orthographe du nom sont immuables »3.
Si des personnes d'une même famille portent un même nom, ils
sont tenus de lui adjoindre des éléments complémentaires différents4.
Section 2
Attribution et changement du nom
Paragraphe 1
Attribution du nom
Point 1
Principe : attribution du nom par les père et mère
988
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Exceptions
Paragraphe 2
Changement du nom
Point 1
Le principe de l'immutabilité du nom
989
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
dissimuler leur identité… Telles sont les raisons qui ont incité les législateurs de divers
pays à garantir efficacement l'immutabilité du nom ».
Point 2
Exceptions
990
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
L'état civil
L'état civil est l'ensemble des qualités juridiques inhérentes à une personne
que la loi civile prend en considération pour attacher des effets et aussi
établir sa situation dans la famille et dans la société. L'état civil prend son
siège dans les actes de l'état civil. On y trouve les informations relatives
à l'état des personnes, notamment leurs éléments d'identification —
nom, domicile, nationalité —.
Section 1
Office de l'état civil
Paragraphe 1
Bureaux de l'état civil
Paragraphe 2
Officiers de l'état civil
Les officiers de l'état civil sont les maires, les bourgmestres, les
chefs de commune et de secteur, les chefs des missions diplomatiques
ou ambassadeurs. Le cas échéant, l'officier de l'état civil peut déléguer
ses fonctions à un agent de l'état civil sous sa responsabilité3.
Le cas échéant, le gouverneur peut, sur proposition du maire, du
bourgmestre ou des autres officiers de l'état civil cités ci-haut, nommer
un agent de service spécialisé qui s'occupera des fonctions d'officier de l'état
991
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les actes de l'état civil
Paragraphe 1
Les actes de l'état civil proprement dits
Aux termes de la loi, « sauf dispositions spéciales prévues par la loi, l'état
civil des citoyens n'est établi et ne peut être prouvé que par les actes de l'état civil »4.
Toutes les naissances, tous les mariages, tous les décès sont inscrits
sous forme d'actes dans un registre de l'état civil distinct, qualifié registre
de naissance, de mariage, de décès. Les autres faits ou actes concernant l'état
des personnes sont inscrits dans un registre supplétoire et font également
l'objet d'une mention éventuelle aux autres registres5.
Paragraphe 2
Les actes de notoriété
992
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Acte de notoriété pour faits antérieurs à la loi
Point 2
Acte de notoriété pour faits postérieurs à la loi
993
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
994
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Le domicile et la résidence
Section 1
Le domicile
Paragraphe 1
Notions
Point 1
Définition
995
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Éléments constitutifs
Paragraphe 2
Caractères du domicile
996
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Sortes de domicile
Le domicile est en principe libre. Mais cette liberté peut être limitée
par la loi : on parle de domiciles légaux.
Le domicile est en effet, en principe libre. Toute personne est libre
de choisir son domicile et de le changer, sous réserve pour lui de
respecter les éléments matériel et intentionnel.
Ainsi, la femme mariée a son domicile chez son mari, à moins que la
loi n'en dispose autrement1.
L’interdit a son domicile chez la personne qui exerce la tutelle sur
lui. Le mineur a son domicile, selon le cas, chez ses parents ou chez la
personne qui assume l’autorité tutélaire sur lui2.
Par ailleurs, toute personne peut élire domicile pour l'exécution de
tous actes. L’élection doit être expresse et ne peut se faire que par écrit.
Toutes significations, demandes et poursuites pour l'exécution d'un acte
pour lequel domicile a été élu, peuvent être valablement faites à ce
domicile et devant le juge dudit domicile3. C'est le domicile d'élection. Le
domicile d'élection est un domicile de circonstance, établi entre deux
parties à un contrat pour l'exécution de celui-ci. Il se rencontre
notamment en matière de représentation en justice. Le client élit domicile au
cabinet de son avocat. Ainsi, les exploits relatifs à la procédure en cours
seront valablement signifiés à ce domicile-là. Au demeurant, la loi exige
le recours au domicile d'élection pour certaines procédures, telle que la
requête devant la Cour de cassation.
Section 2
La résidence
997
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
dispose que « la résidence est le lieu où une personne a sa demeure habituelle »1.
Une personne peut avoir plusieurs résidences2.
998
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 4
La nationalité
La question de la nationalité est régie par la Loi n° 04/024 du 12
novembre 2004 relative à la nationalité congolaise, intégrée au Code de
la famille.
Section 1
Notions
Paragraphe 1
Définition
Paragraphe 2
Options fondamentales de la nationalité congolaise
999
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Le principe de l'unité et de l'exclusivité de la nationalité
congolaise
Point 2
Le principe de la reconnaissance collective avec effet rétroactif de
la nationalité congolaise.
Aux termes de la loi, « tous les groupes ethniques et nationalités dont les
personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la
République démocratique du Congo) à l'indépendance, doivent bénéficier de l'égalité
des droits et de la protection aux termes de la Loi en tant que citoyens. À ce titre, ils
sont soumis aux mêmes obligations »4. La loi reconnaît par-là la nationalité
congolaise de manière collective à une frange de la population.
Quiconque se trouvant dans ce cas, peut revendiquer la citoyenneté
congolaise en prouvant simplement qu'il appartient à un groupe
ethnique dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est
devenu le Congo5.
Cela relève d'un compromis politique sanctionné par l'accord
global et inclusif du dialogue inter-congolais relatif à la problématique de
la nationalité. Ce compromis avait pour objectif de mettre fin à la
fracture sociale créée par la question de la nationalité, afin d'établir la
1000
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Statuts de la nationalité congolaise
Paragraphe 1
La nationalité congolaise d'origine
Point 1
Le droit du sang et le droit du sol
Point 1
Les modes de reconnaissance de la nationalité congolaise
d'origine
1001
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
l'enfant dont l'un des parents est congolais »1. Toutefois, la filiation de l'enfant
n'a d'effet sur la nationalité congolaise que si elle est établie durant sa
minorité.
1002
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1003
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La nationalité congolaise d'acquisition
Point 1
La naturalisation
1004
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
L'option
Point 3
L'adoption
Point 4
Le mariage
Point 5
La naissance et résidence
1005
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1006
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 5
L'absence et la disparition
Lorsqu'une personne est absente de son domicile pendant un l'on
moment, sans laisser de ses nouvelles, il se crée une incertitude sur
l'existence de la personnalité juridique de la personne, sur sa vie ou sur
sa mort. Dans ces circonstances, la loi a prévu deux régimes juridiques.
Un premier, celui de l'absence, lorsque la personne a quitté son domicile
pendant longtemps sans donner de ses nouvelles, à telle enseigne que
l'on doute à l'idée de savoir si elle est vivante ou morte ; et la deuxième,
la disparition, lorsqu'une personne a disparu dans des circonstances de
catastrophe, telles que l'on est certain qu'elle n'a pu avoir survécu.
Section 1
L'absence
Paragraphe 1
Définition
1007
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
autres personnes qui ont traité avec l'absent et aussi les biens de lui-même
qui peuvent être menacés de dépérissement1.
Aujourd'hui, le développement considérable des moyens de
communication qui permet de lever plus vite le doute sur l'existence de
la personne absente, rend rare les cas d'absence et incompréhensible les
délais fixés par le législateur pour l'accomplissement des procédures
prévue par la loi2.
Paragraphe 2
Procédure
Point 1
La présomption de vie
A. Durée
1 Idem., p. 57.
2 Ibidem.
3 G. CORNU, op. cit., p. 295.
1008
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
—, la présomption de vie lui est acquise pendant trois ans1. L'idée ici est
que l'absent a dû prendre le temps de préparer un départ relativement
long, et donc, il y a plus lieu de croire en son existence.
B. Effets
Point 2
La présomption d'absence
A. Durée
Douze mois après que l'absent ait disparu sans donner de ses
nouvelles et sans constituer un mandataire général, il est réputé absent.
Alors, les personnes intéressées — conjoint, enfants ou créanciers
— ou le Ministère public peuvent demander au Tribunal de paix du
dernier domicile ou de la dernière résidence, de nommer un administrateur
de ses biens. Autant que possible, l’administrateur est choisi parmi les
héritiers présomptifs de l’intéressé2. L'administrateur est comme le
mandataire, sauf qu'il est nommé lui, par le tribunal, tandis que le
mandataire est nommé par la personne absente elle-même pendant
qu'elle était encore présente.
Même avant l'expiration du délai de six mois stipulé à l'article 176,
un administrateur peut être désigné s'il y a péril en la demeure3.
B. Effets
1009
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Le jugement déclaratif d'absence
Point 4
La présomption de décès
A. Durée
1010
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Effets
Section 2
La disparition
Paragraphe 1
Définition
Paragraphe 2
Procédure
1011
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
jugement déclaratif de décès tient lieu d'acte de décès et est inscrit dans
le registre des décès1.
La certitude sur la mort du disparu a motivé une procédure rapide.
La mort étant très probable, la loi a jugé inutile d’engager les héritiers
dans la lourde procédure de l’absence2.
Paragraphe 3
Effets
Le jugement déclaratif de décès produit ici les mêmes effets qu'en matière
d'absence. La loi dispose en effet que « les dispositions de l'article 194 à
205 sont d'application à l'égard des personnes disparues déclarées
décédées par jugement »3.
De même, dans le cas où la personne disparue dont le décès avait
été déclaré, réapparaîtrait, les soi-disant héritiers doivent restituer en
capital les biens qui leur ont été attribués et encore existants entre leurs
mains4.
1012
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-titre 2
La capacité et les incapacités
Chapitre introductif
La personnalité juridique
Section 1
Le principe de la reconnaissance de la personnalité juridique à
tout être humain
1013
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Le commencement et la fin de la personnalité juridique
Paragraphe 1
Le commencement de la personnalité juridique
Point 1
La naissance, moment incontesté de commencement de la
personnalité juridique
1014
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1015
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
La conception, moment discuté de commencement de la
personnalité juridique
1016
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La fin de la personnalité juridique
1017
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1018
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Ainsi donc, la mort est la fin de la vie, c’est-à-dire l’arrêt complet et irréversible
des fonctions vitales. Pendant longtemps, elle était le fait de rendre le dernier
soupir et de n’avoir plus de cœur qui battait : il n’y avait ni respiration ni
circulation sanguine. Aujourd’hui, elle n’intervient pas toujours d’un seul
coup ; la définition médicale de la mort a changé : elle est devenue la mort
cérébrale. En cas d’électro-encéphalogramme plat, le cœur peut encore
battre, les poumons respirer, le corps n’a pas la rigidité d’un cadavre, la
mort est pourtant acquise, car le cerveau est mort1.
Section 3
Conséquence de la personnalité juridique : la capacité
conventionnelles.
4 Art. 214, Loi n° 87-010 portant Code de la famille.
1019
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1020
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
La minorité
Section 1
Notions
Le mineur est l'individu de l'un ou l'autre sexe qui n'a pas encore atteint
l'âge de 18 ans accomplis1.
Le mineur a la capacité de jouissance, mais pas celle d'exercice.
Suite à son immaturité créant l'incapacité à apprécier ses avantages ou
inconvénients, le mineur est placé parmi les incapables.
La loi dispose qu' « en ce qui concerne le gouvernement de sa personne, le
mineur est placé sous l'autorité de ses parents ou de son tuteur. Il est protégé par les
mêmes personnes en ce qui concerne ses intérêts pécuniaires et l'administration de ses
biens »2.
La protection des parents comprend ainsi la représentation du
mineur, son assistance, l'autorisation de certains actes, ou l'opposition à
certains actes.
Exceptionnellement toutefois, il existe des actes que la loi autorise
le mineur à poser seul, en ce qui concerne l'affiliation de son enfant.
En effet, la loi dispose que l'affiliation doit intervenir même si le
père est mineur. Dans ce cas, il agit seul3. Encore, une fille mineur agit
seule quant à son approbation à la convention d'affiliation4. Aussi, la mère
mineur de l'enfant est autorisée à agir en justice en cas de recherche de
paternité si son enfant est mineur5. Outre cela, l'adopté âgé de plus de
quinze ans doit personnellement consentir à son adoption6.
Nous y reviendrons. En gros donc, la loi prévoit en matière
d'affiliation et d'adoption, des cas dans lesquels le mineur peut agir seul,
malgré son incapacité.
1021
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
L'autorité parentale
Paragraphe 1
Définition
Paragraphe 2
Contenu de l'autorité parentale
1022
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Titulaires de l'autorité parentale
1023
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
La tutelle
Paragraphe 1
Notions
Point 1
Définition
Point 2
Sources
1024
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Charges du tuteur
Paragraphe 3
Fin de la tutelle
1025
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
L'émancipation
Paragraphe 1
Notions
Point 1
Définition
Point 2
Sources
1026
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
requête présentée par ses père et mère ou, à leur défaut, par le tuteur (...) »1. Le juge
apprécie souverainement les raisons de cette émancipation, en raison de
la lucidité de l'enfant d'une part, et de son intérêt supérieur, d'autre part.
Paragraphe 2
Effets
1027
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1028
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
La protection des personnes vulnérables
Il sied de réitérer que toute personne est apte à être titulaire des
droits. La capacité est le principe, et l'incapacité est l'exception.
Seulement, l'exercice de ces droits nécessite une possession intacte de
ses capacités physiques et mentales. Ainsi, lorsque la capacité physique
ou mentale d'une personne majeure est durement altérée par quelque
cause que ce soit, la personne majeure devient vulnérable et nécessite
une intervention de la loi en vue de sa protection. Les mêmes régimes
de protection sont applicables à l'altération durable des facultés
corporelles, si elle est susceptible d'empêcher l'expression de la volonté.
L'altération des facultés mentales ou corporelles doit être constatée par
le juge après expertise médicale1.
Les régimes prévus par la loi pour la protection de ces personnes
sont applicables quand l'altération des capacités corporelles commencent à influer
sur la volonté de l'auteur.
La loi prévoit deux régimes de protection des personnes majeures
vulnérables : l'interdiction judiciaire et la mise sous curatelle2.
Section 1
L'interdiction judiciaire
Paragraphe 1
Notions
1029
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Procédure
Paragraphe 3
Effets
Paragraphe 4
Fin
L'interdiction cesse avec les causes qui l'ont déterminée4. C'est-à-dire que
la fin de l'état de démence ou d'imbécilité qui a motivé la décision,
1030
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
La mise sous curatelle
Paragraphe 1
Notions
Paragraphe 2
Procédure
1031
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Effets
1032
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 2
LA FAMILLE
Dieu dit dans Genèse I 18 : « il n'est pas bon que l'homme soit seul ». La
famille est liée à la vie et à la mort, à la vie plus qu'à la mort, à la vie
paisible plus qu'aux drames. Le cycle d’une vie harmonieuse s'accomplit
dans la famille, dans la propagation de la famille : l'homme naît dans une
famille, puis à son tour fonde une autre famille qui plus tard constituera
de nouvelles familles. Autrefois, il mourrait dans la famille de ses enfants
; la boucle était bouclée1.
Paniol et Ripert2 définissent la famille, entendue au sens large,
comme l'ensemble des personnes qui sont unies par le mariage, par la filiation ou
par l'adoption et par une parenté résultant d'une descendance avec un auteur commun.
C'est la famille élargie. Mais on entend plus souvent par famille, un groupe
plus restreint et qui est formé par la petite société que constituent le père, la mère et
les enfants. C'est la famille restreinte.
La famille naît donc du mariage et de la filiation, des liens de
parenté et d'alliance.
1033
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1034
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Le mariage
Section 1
Notions
Paragraphe 1
Définition et nature juridique
Point 1
Définition
1972, p. 14.
4 J. CARBONNIER, Droit civil. 2.op. cit., p. 14.
5 Art. 349, Loi n° 87-010 portant Code de la famille.
6 Art. 350, Loi n° 87-010 portant Code de la famille.
1035
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Nature juridique du mariage
A. L'intérêt de la discussion
On fait assez souvent dépendre d'un choix entre ces deux analyses
la réponse à la question du divorce : un contrat devrait pouvoir se
dissoudre par le consentement mutuel des parties, ou même, étant à
durée indéterminée, par la volonté unilatérale de l'une d'entre elles.
L'institution, au contraire, devrait, suivant sa nature, être indissoluble du
vivant des époux.
B. La discussion
1Idem., p. 14 ; A. HERADY, op. cit., pp. 470-471 ; J-P. KIFWABALA, op. cit., pp.
249-250.
1036
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Principes fondamentaux régissant le mariage
Section 2
Les fiançailles
Paragraphe 1
Notions
Les fiançailles sont une promesse de mariage. Elles n'obligent pas les
fiancés à contracter le mariage. Le mariage peut être contracté sans
célébration préalable des fiançailles3.
Les fiançailles ne sont pas un contrat4. Même sorties de la sphère des
projets vagues, même solennisés par une cérémonie de famille, voire par
la procédure légale de la publication, les fiançailles ne constituent à aucun
moyen un contrat juridiquement obligatoire. C'est un accord purement moral,
1037
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Régime juridique
1038
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Formation du mariage
Paragraphe 1
Conditions de fond
Point 1
Le consentement des époux et leur capacité de contracter
1039
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
La dot
1040
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Les conditions de forme
Point 1
La célébration du mariage en famille
Le mariage est célébré selon les coutumes des familles4. Les époux
se présentent devant l'officier de l'état civil en vue de faire constater et
assurer la publicité et l'enregistrement du mariage, dans un délai de trois mois5.
Passé ce délai, l'enregistrement a lieu sur décision du tribunal6.
Dans un délai de 15 jours, l'officier publie l'acte de mariage et assure
l'enregistrement.
Avant son enregistrement, le mariage célébré en famille n'est pas
opposable aux tiers. Il n'est opposable qu'aux époux, ainsi qu'aux personnes
qui ont participé à cette célébration7.
Point 2
La célébration du mariage par l'officier de l'état civil
1041
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
La preuve du mariage
1042
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 4
Les effets du mariage
Paragraphe 1
Le ménage
1043
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Autres effets
Point 1
La communauté de vie
Point 2
Les devoirs des époux
1044
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 5
La dissolution de mariage : le divorce
Paragraphe 1
Causes générales de dissolution du mariage
Paragraphe 2
Le divorce
Point 1
Définition
1045
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Condition du divorce : la destruction irrémédiable de l'union
conjugale
A. Notions
1046
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Effets du divorce
Le divorce dissout le mariage et met fin aux devoirs réciproques des époux et
à leur régime matrimonial3. Chacun des époux peut contracter une nouvelle union,
sous réserve pour la femme de respecter le délai de viduité.
La garde et l'autorité parentale des enfants issus du mariage sont attribués
par le tribunal4. Les mère et père peuvent toutefois conclure un accord
sur la garde de leurs enfants mineurs. Quelle que soit la personne à
laquelle la garde est confiée, les mère et père conservent respectivement
le droit de surveiller l'entretient et l'éducation des enfants et y
contribuent. Ils conservent également le droit de consentir à
l'émancipation ou à l'adoption de leurs enfants5.
1047
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1048
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
La filiation
La filiation est le lien juridique qui unit un enfant à ses père et mère1. Elle
est dite paternelle lorsqu'on considère la descendance du père, et
maternelle lorsqu'on considère celle de la mère.
Section 1
La filiation biologique
Paragraphe 1
La filiation maternelle
1049
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
La filiation paternelle
1050
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Effets de la filiation
Tous les enfants ont les mêmes droits et mêmes devoirs dans leurs
rapports avec leurs père et mère2. Les mère et père ont l'obligation de
nourrir, entretenir et élever leurs enfants3.
Section 2
La filiation juridique
Section 3
La filiation adoptive
L'adoption est la création juridique d'un lien de filiation entre deux personnes
physiologiquement étrangères. L'adoption crée un lien de filiation distinct de la
filiation d'origine de l'adopté5.
1051
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 1
Conditions
Paragraphe 2
Effets
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1053
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1054
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1056
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1057
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1058
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 1
THÉORIE GÉNÉRALE DES BIENS
1059
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1060
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Sous-titre 1
Théorie générale des biens et du patrimoine
Chapitre 1
Catégorisation objective des biens : les biens par
rapport à leur objet
Section 1
Les biens
Sous-section 1
Définition du mot « bien »
Le bien est défini comme toute chose qui a une valeur économique, donc
patrimoniale, dont un sujet de droit est titulaire3. Tout ce qui existe, êtres
humains mis à part pendant qu'ils vivent, est une chose. On désigne sous le
nom de chose tout ce qui existe dans la nature4.
Cependant, toutes les choses ne sont pas des biens, même si tous les biens sont
des choses. On ne retient, dans l'infinie variété des choses, que ce qui est
susceptible d'appropriation par l'homme. Les choses n'ont d'intérêt juridique
qu'en raison des droits dont elles peuvent être l'objet et qui représentent
pour le titulaire une valeur, une utilité5. Les biens comprennent les choses
1 V. KANGULUMBA, Précis de droit civil des biens. Théorie générale des biens et théorie
spéciale des droits réels fonciers et immobiliers congolais, Tome 1, Academia-Bruylant,
Louvain-la-Neuve, 2007, p. 22.
2 Art. 1 al. 1, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1061
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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les plus disparates. Ce sont des choses, ou mieux, les droits subjectifs sur
les choses qui ont une utilité pour l'homme et qui sont susceptibles
d'appropriation1.
Insistant sur l'utilité économique, Demolombe enseigne qu' « il n'y
a de bien (...) que ce qui peut servir à l'homme, être employé à ses besoins
»2. Insistant eux sur le caractère appropriable, Paniol et Ripert pensent
plutôt que « les choses deviennent des biens, non pas lorsqu'ils sont
utiles à l'homme, mais lorsqu'elles sont appropriées : la mer, l'air
atmosphérique, le soleil sont des choses indispensables à la vie terrestre.
Ce ne sont pas des biens parce qu'ils ne peuvent faire l'objet d'une
appropriation au profit d'un particulier ou d'une nation »3.
Il apparaît que le terme « bien » ainsi défini recouvre deux acceptions
: il désigne tantôt les choses proprement dites, objets corporels — articles 6 à 8
de la Loi —, tantôt les droits qui portent sur les choses — articles 3 et 4 —.
Pris dans être seconde acception, le mot « bien » qualifie le type de maîtrise
que le droit positif reconnaît à une personne à l'égard d'une chose4.
Au fil de l'évolution de la technique, le bien ne se cantonne plus
qu'aux choses corporelles. Il vise tout ce qui est un élément de fortune
ou de richesse susceptible d'appropriation au profit d'un individu ou
d'une collectivité. Les biens n'étant plus autre chose que l'actif des
patrimoines des individus ou des personnes morales ; et le droit
s'accrochant à sa terminologie, préfère l'exigence d'après laquelle, il n'y a
des biens que si les droits sur les choses, ont une valeur représentative
d'une utilité pour l'homme ou pour les hommes, c'est-à-dire les sujets de
droit et que si l'un de ceux-ci ou ceux-ci peuvent s'en approprier5.
Le droit coutumier ne distingue pas les biens des choses, ni les catégories des
biens : choses corporelles ou incorporelles, biens matériels comme la
parole, choses inanimées ou non, toutes ces choses sont régies par les
mêmes principe de responsabilité du seul fait qu'ils peuvent être
111.
4 LUKOMBE NGHENDA, op. cit., p. 110 ; F. TERRE et P. SIMLER, Droit civil.
1062
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
rattachés à une personne1. Ainsi par exemple, une décision n'a-t-elle pas
osé assimiler une maison à un bien meuble2.
Cela s'explique sur deux points3. D'abord, par le fait que les sociétés
africaines sont caractérisées dès l'aube de leur naissance jusqu'à nos
jours, par le peu d'importance du commerce juridique des choses ; or, ce
qui motive la création des règles de droit, ce sont les besoins ressentis
par l'homme.
Cela étant, il se relève que pour cause de son importance, la terre,
en milieu coutumier, a connu une vision concrète des choses : la terre a
toujours été considérée comme un bien à cause de sa valeur d'utilité ou
d'échange, et du fait de son appropriation par l'homme, droit de
propriété lui-même, caractérisé par le fait que son titulaire n'est pas un
individu isolé, mais le groupement parental.
Cependant, si donc la terre a toujours été considérée en milieu
coutumier comme un bien collectif, sur quantité d'autres biens mobiliers
tels que les flèches, les ornements, les cruches, les récoltes, etc., les
individus exercent des droits d'appropriation incontestables et qu'ils jouissent
de ceux-ci de manière que leur utilité ne peut être mise en doute. On doit
dès lors admettre l'existence de la notion des biens en milieu traditionnel,
telle que celle-ci est entendue par le droit moderne congolais des biens.
L'autre donnée, ce sont les complications qui n'ont pas été évitées,
des choses sujets de droit en milieu coutumier : certaines statues sont
prises pour des divinités, certains animaux comme des vaches, sont
assimilées à des sujets de droit. Et il est inutile d'en ricaner. Car, comme
le fait observer Charbonnier4, « personnifier les choses, répond à un
instinct si primitif, si profond de l'esprit humain qu'il est des résurgences
du phénomène même dans le droit occidental ».
1063
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-section 2
Catégories des biens
Paragraphe 1
Les biens mobiliers et immobiliers
Aux termes de la loi, « tous les biens sont mobiliers ou immobiliers »1. Dans
la summa divisio des biens, on distingue les biens meubles des biens immeubles,
entre lesquels plusieurs catégories sont possibles. Rappelons que le droit
coutumier ne fait pas cette distinction.
Point 1
Distinction
On entend généralement par biens meubles, tous les biens qui peuvent
être déplacés sans être détruits. Et par bien immeubles, ceux qui par nature sont
immobilisés, attachés au sol de sorte, une fois détachés, qu'ils perdraient leur essence.
La loi définit les biens mobiliers par exclusion. Ainsi, tout ce qui n'est
pas immobilier est mobilier2. Aux termes de la loi, « sont immobiliers tous les
droits réels qui ont pour objet des immeubles, ainsi que les droits de créance tendant
à acquérir ou à recouvrer un droit réel sur un immeuble »3. Et « sont mobiliers tous
les autres droits patrimoniaux et notamment les actions ou intérêts dans les sociétés,
associations ou communautés qui jouissent de la personnalité civile encore que des
immeubles appartiennent à l’être moral »4.
Dans une importante décision, la Cour Suprême a jugé que « la
définition des biens meubles et immeubles ainsi que des droits qui s'y
rapportent, procède de la loi »5. Cette la distinction majeure du Code, à
ce point qu'elle n'appartient qu'à la loi et non à la convention des parties6
qui ne peut enlever aux immeubles leur qualité ni en créer des
catégories7.
1 Art. 2, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime
foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 V. KANGULUMBA, op. cit., p. 57.
3 Art. 3, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime
1064
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
1065
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Intérêt de la distinction
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Les immeubles
« Les choses sont immeubles soit par leur nature, soit par leur incorporation,
soit par leur destination »1.
Point 1
Les immeubles par nature
« Le sol et les mines sont immeubles par leur nature »2. Il s'agit de toute
évidence de biens qui sont naturellement immobiles. En droit congolais, les
immeubles par nature sont inaliénables, ils sont la propriété de l'État
seul3. Ils sont distingués des immeubles par incorporation qui sont en
principe cessibles, saisissables et transmissibles.
Par ailleurs, les mines ou sous-sol ont un régime juridique
particulier. La propriété des mines et des hydrocarbures constitue un
droit distinct et séparé des droits découlant d'une concession foncière.
Point 2
Les immeubles par incorporation
Il s'agit des biens immeubles corporels qui sont placés au sol perpétuellement.
Cas des bâtiments, arbres… Aux termes de la loi « sont immeubles par
incorporation : les bâtiments et leurs accessoires nécessaires, tels que les tuyaux servant
à la conduite des eaux, de la vapeur ou du gaz et des fils conducteurs de l’électricité ;
toutes constructions inhérentes au sol ; les arbres et plantes quelconques, tant qu’ils ne
sont pas détachés du sol ; les fruits et récoltes, tant qu’ils n’ont pas d’existence séparée
»4.
L'incorporation au sol de manière durable et habituelle est le critère
déterminant retenu par la Cour de Cassation de Belgique dans son arrêt
du 15 septembre 1988. Il s'agit d'une question de fait laissée à l'appréciation
1 Art. 5, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime
foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 6, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime
1067
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
du juge. Dès lors, si un ouvrage peut être détaché du sol sans être
fracturé, brisé ou détérioré, déplacé en desserrant et en enlevant les
écrous vissés sur les boulons d'ancrage au sol et dégagé sans la moindre
détérioration du fonds, suivant une technique spéciale, l'incorporation
n'est pas suffisante pour lui conférer le caractère d'immeuble par nature.
La notion d'immeuble par incorporation n'est ainsi pas applicable
au chalet de camping non fixé par fondations ou canalisations et
déplaçable sans démontage. Mais elle est retenue pour une construction
en bois faite d'éléments assemblés, reposant sur des blocs de cendrée et
de béton simplement posés sur le sol en vue d'assurer l'isolement1.
Le concept de bâtiment suppose une installation destinée à rester en
place sans forcément recourir à l'incorporation, que celle-ci soit provisoire ou définitive.
Cette notion s'applique également aux huttes et cases africaines2.
La CSJ a jugé qu'une maison acquise par l'ONL est immeuble par
incorporation tandis que le fonds sur lequel elle est bâtie, un immeuble
par nature. Les droits qui s'y rapportent sont immobiliers3.
Point 3
Les immeubles par destination
Les immeubles par destination sont des choses qui sont meubles par
nature, mais qui sont considérés comme immeubles à titre accessoire d'un immeuble
auquel elles se rattachent. En fait, elles conservent leur nature mobilière et,
par conséquent, leur immobilisation est purement juridique et fictive4.
Aux termes de la loi, « sont immeubles par destination, les objets mobiliers
placés par leur propriétaire dans un immeuble qui lui appartient ou sur lequel il
exerce un droit réel immobilier qui est de nature à lui permettre d’user ou de jouir de
l’immeuble, soit pour les nécessités de l’exploitation dudit immeuble, soit à perpétuelle
demeure pour son utilité ou son agrément »5.
Tels sont les animaux attachés à la culture ou à l’exploitation
agricole, les instruments et ustensiles aratoires, les animaux, machines,
ustensiles et autres objets nécessaires à l’exploitation industrielle ou
commerciale ; les objets attachés par un travail de maçonnerie
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 4
Les biens immeubles incorporels
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Les biens meubles
La loi, après avoir établi que tous les biens sont mobiliers ou
immobiliers1, et après avoir défini les différentes catégories de droits
immobiliers2, dispose que, et par exclusion, « sont mobiliers tous les
autres droits patrimoniaux et notamment les actions ou intérêts dans les
sociétés, associations ou communautés qui jouissent de la personnalité
civile encore que des immeubles appartiennent à l’être moral »3.
Point 1
Les biens meubles par nature
1 Art. 2, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime
foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 3, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Les biens meubles par détermination de la loi
Aux termes de la loi, « sont mobiliers tous les autres droits patrimoniaux et
notamment les actions ou intérêts dans les sociétés, associations ou communautés qui
jouissent de la personnalité civile encore que des immeubles appartiennent à l’être
moral »1. Ce sont des droits qui ont pour objet des biens meubles et ils ne sont
mobiliers que par détermination de la loi.
Point 3
Les biens meubles par anticipation
Les biens meubles par anticipation sont par leur nature, des biens encore
immeubles, mais que, dans un acte juridique, les parties au contrat envisagent comme
des meubles dans leur état futur parce qu'ils sont destinés à être détachés de l'immeuble
qui les porte. Il s'agit d'une présomption que ces biens sont destinés un jour à être
détachés sans pour autant remettre en cause l'incorporation des arbres qui
les portent. Ces biens perdent le bénéfice du régime de l'incorporation
par cessation naturelle ou par suite d'une opération juridique2. C'est une
fiction juridique introduite par l'article 7 in fine qui parle des « fruits et
récoltes, tant qu’ils n’ont pas d’existence séparée ».
C'est qu'il s'agit en fait, suivant Frejaville3, des choses qui sont
incorporées au sol et, par suite immobilières, mais qui sont destinées à
être prochainement détachées et rendues mobilières ; on les traite à
certains égards, comme meubles par ce qu'on les envisage, non dans leur
état actuel, comme unis à la terre, mais dans leur état prochain, comme
distincts et séparés. On les appelle meubles par anticipation, car au
moment où on leur fait application des règles qui ont été spécialement
adoptées pour eux, ils sont encore des immeubles par incorporation.
Paragraphe 4
Autres classifications des biens
Les biens peuvent également être classés selon leur nature, leur
valeur ou leur mode d'appropriation.
1 Art. 4, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime
foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 V. KANGULUMBA, op. cit., p. 62.
3 Cité par LUKOMBE NGHENDA, op. cit., p. 169.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 1
Selon leur nature
Sont corporels, les biens qui tombent sous le sens ; incorporels, ceux
qui ne tombent pas sous le sens1. En fait, les biens corporels sont les biens
tangibles, ceux qui peuvent être saisis par l'homme, par la vue et par le
toucher2. A contrario, les biens incorporels sont immatériels, sans être
imaginaires, parce qu'ils représentent, dans les patrimoines, une valeur
économique certaine3. L'existence des biens incorporels vient du droit,
et ce sont eux-mêmes des droits subjectifs qui tantôt portent sur des
biens corporels, tantôt ne se rattachent à aucun bien4. Sont des biens
incorporels, les droits subjectifs, une succession, la clientèle, un fonds de
commerce, etc.
L'intérêt de la distinction réside dans l'application de plusieurs
règles juridiques, relatives entre autres au gage, à la possession ou aux
droits intellectuels.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Selon la valeur
B. Fruits et produits
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Selon leur mode d'appropriation
Sous cet angle, les biens sont appréciés par rapport à la possibilité
ou non de tomber dans le patrimoine d'une personne. Ainsi, il y a les
choses sans maître et les choses hors commerce.
Les choses communes sont des choses qui n'ont pas de maître, soit
qu'elles n'en ont jamais eu, soit qu'elles ont été abandonnées par leur
propriétaire. On voit dans les choses communes, des choses qui dispensent
leur utilité sans devoir être appropriées ; elles se prêtent par leur abondance à
l'usage de tous. C'est le cas de la mer, de l'air, de la lumière, l'eau courante,
etc. Les législations modernes ont tendance à réglementer la manière de
jouir de ces choses.
Aux termes de la loi, « toutes les choses sans maître appartiennent à l'État,
sauf ce qui sera dit au sujet du droit d’occupation »1. Cette règle ne s'applique
en réalité qu'aux biens fonciers et immobiliers abandonnés, dont elle
attribue la propriété à l'État. Par contre, les biens meubles sans maître
appartiennent à toute personne qui s'en empare en premier2.
1 Art. 12, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 LUKOMBE NGHENDA, op. cit., p. 189.
3 Art. 10, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1076
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Le patrimoine
Sous-section 1
Définition et composition du patrimoine
Paragraphe 1
Définition du patrimoine
Paragraphe 2
Composition du patrimoine
1077
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-section 2
Théorie et caractères juridiques du patrimoine
Paragraphe 1
Théorie juridique du patrimoine
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Caractères des éléments du patrimoine
Sous-section 3
Contenu juridique du patrimoine
La loi dispose que « les biens ou droits patrimoniaux sont de trois sortes :
les droits de créance ou d’obligation, les droits réels et les droits intellectuels »3.
Paragraphe 1
Les droits personnels
1079
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Les droits réels
Point 1
Définition et caractères
1080
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Énumération des droits réels
1081
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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La loi dispose que « les seuls droits réels sont : la propriété, la concession
perpétuelle, les droits d’emphytéose, de superficie, d’usufruit, d’usage et d’habitation,
les servitudes foncières, le gage, le privilège et d’hypothèque »1.
L'énumération légale des droits réels est limitative, elle ne peut
souffrir d'aucune exception. Elle est d'ordre public.
Il en ressort une distinction entre droits réels principaux et droits réels
accessoires2. Les droits réels principaux sont ceux qui existent
indépendamment de tout droit de créance au profit de leur titulaire. Ils
manifestement l'accaparement des richesses consistant en des choses
corporelles. Les droits réels principaux sont nombreux, et le plus
important et le plus complet est la propriété. Tous les autres droits réels
principaux en sont des démembrements, ils sont conçus sur son modèle,
mais avec des prérogatives moindres et sont temporaires.
Les droits réels accessoires sont ceux qui nécessitent la présence des droits
réels principaux pour exister. Ils sont attachés à un droit personnel, à un
droit de créance. Ce sont des droits réels conférés par la loi, le jugement
ou la convention à un créancier en garantie de paiement de sa créance :
le créancier sera investi sur un bien corporel du débiteur d'un droit réel
lui conférant droit de suite et droit de préférence.
1 Art. 2 Al. 2, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 LUKOMBE NGHENDA, op. cit., p. 202.
1082
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
Catégorisation subjective des biens : les biens par
rapport à ceux qui les possèdent
1083
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1084
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-titre 2
Apparence de propriété ou droits proches de la
propriété : théorie de la possession et de la détention
précaire
Chapitre 1
La possession
Section 1
Notions
Paragraphe 1
Définition de la possession
1085
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Éléments constitutifs
Point 1
Le corpus
Le corpus désigne l'exercice sur une chose d'actes qui correspondent au droit
dont on a la possession.
S'il s'agit du droit de propriété par exemple, le corpus sera le fait de
se comporter comme un propriétaire, d'exercer sur la chose un usus, un fructus et
un abusus. Il s'agit en fait de tout acte matériel accompli sur la chose, des
actes de maître, tel que pourrait accomplir un propriétaire, comme le fait
de détruire une chose, l'arranger, entamer une construction, habiter une
maison, etc. Actes qui dénotent de la part de leur auteur, d'une certaine
emprise sur la chose. Ce sont des actes de détention — détenir la chose
avec soi ou de manière médiate — et de jouissance — médiatement ou
immédiatement —.
Seuls les actes matériels peuvent constituer la possession4. Les actes
juridiques — donner à bail, vendre des parts sociales ou des casseroles
1 Idem., p. 133.
2 Ibidem.
3 Lire V. KANGULUMBA, op. cit., p. 157.
4 Cass. fr., Civ.,14 nov. 1910.
1086
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
L'animus
Section 2
Qualités de la possession
Aux termes de la loi, « pour pouvoir prescrire, il faut une possession continue
et non interrompue, paisible, publique, non équivoque et à titre de propriétaire »2. Le
1087
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
terme prescrire veut dire prétendre être titulaire du droit, être possesseur1. La
possession qui réunit ces qualités est dite utile. Au cas contraire, elle est
vicieuse et ne peut produire les effets de la possession.
La possession doit être continue, paisible, publique et non-
équivoque2.
Paragraphe
Une possession continue
Paragraphe 2
Une possession paisible
La possession doit être paisible ; elle ne doit pas être obtenue en usant de
violence, de voies de fait ou même de simples menaces contre celui qui possédait
auparavant.
En principe, c’est seulement la violence exercée lors de l’entrée en
possession qui vicie celle-ci ; les voies de fait dirigées contre le possesseur
au cours de sa possession et qu’il se trouverait dans l’obligation de
repousser ne sont pas à prendre en considération.
La violence est un vice temporaire : la violence venant à cesser, la
possession redevient saine, utile.
1088
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Une possession paisible
Paragraphe 4
Une possession non-équivoque
Section 3
Effets juridiques de la possession
1089
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Acquisition de la propriété
Point 1
Le possesseur de bonne foi
1090
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1091
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Enfin, l'usufruitier de bonne foi fait sien les fruits et restitue les
produits.
1 Art. 658 in fine, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Art. 659, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
3 Art. 23 Al. 1, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1092
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le possesseur de mauvaise foi
Paragraphe 2
Actions possessoires
1 Art. 23 Al. 2, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et régime des sûretés.
1093
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1094
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
La détention précaire
Section 1
Notions
Paragraphe 1
Définition
Paragraphe 2
Éléments constitutifs
1095
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
devenir propriétaire. Positivement, c'est ce titre qui légitime ses rapports avec
la chose, qui lui confère une situation parfaitement régulière, conforme au
droit. Le titre de la détention a pour conséquence d'instituer le détenteur
comme un représentant, quant à la possession, de la personne pour le compte de
laquelle il détient. Le détenteur possède pour autrui.
Le détenteur doit restituer la chose. Il ne peut disposer de la chose qui,
par principe, appartient à autrui.
Il découle de sa définition que la détention est un pouvoir de fait,
fondée sur un titre régulier, et temporaire1. La détention est un pouvoir de fait.
Car à l'instar du possesseur, tant qu'il a la chose sous sa garde, le
détenteur exerce sur celle-ci un pouvoir de fait parce qu'il a le corpus.
Cette détention doit être fondée sur un titre régulier. La détention
est fondée sur un titre régulier qui constitue la cause de la détention. Ce
titre peut être le contrat, la loi, ou la justice. Ce titre a un caractère
temporaire. La chose détenue doit être restituée à son propriétaire.
Section 2
Régime juridique de la détention précaire
Paragraphe 1
Effets de la détention précaire
conventionnelles.
1096
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Cessation de la détention précaire
Point 1
Interversion du titre par le fait d’un tiers
Point 2
Interversion du titre par une contradiction opposée au droit du
propriétaire
1097
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Preuve de la détention précaire
Paragraphe 1
Présomption de possession véritable
La loi dispose qu' « on est toujours présumé posséder pour soi et à titre de
propriétaire, s'il n'est prouvé qu'on a commencé à posséder pour un autre »3.
Lorsqu'une personne a la détention matérielle d'une chose et qu'elle
prétend exercer un droit réel sur cette chose, on doit présumer, jusqu'à
preuve du contraire, que sa prétention est exacte. Elle n'a pas à prouver
que sa possession est exempte de précarité. C’est donc à son adversaire
de prouver qu’elle est un simple détenteur précaire. L'existence d'un titre de
détention doit être prouvée, par celui qui a intérêt à nier la possession.
conventionnelles.
1098
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Présomption de perpétuité de la précarité
1099
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1100
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-titre 3
Modes généraux d'accession à la propriété
Les modes d'accession à la propriété désignent tout fait ou tout acte
ayant pour effet de faire naître ou de transmettre la propriété1. On distingue des
modes originaires et des modes dérivés d'accession à la propriété2.
Chapitre 1
Les modes originaires
Les modes originaires sont ceux par lesquels l'on devient propriétaire
d'un bien sans tenir ce droit d'une autre personne.
Aux termes de la loi, « la propriété s’acquiert (...) par le travail de l’esprit,
le travail artisanal et le travail industriel »3. De même, « l'accession,
l’incorporation, la prescription acquisitive, l’occupation des choses perdues, la
découverte d’une chose constituent d’autres modalités d’acquérir la propriété »4.
L'occupation est la prise de possession d'un bien (meuble) jusque-là sans
maître avec l'intention de se l'approprier. C'est l'appréhension d'une chose
n'appartenant à personne avec l'intention d'en devenir propriétaire.
L'occupation consiste dans le fait matériel et unilatéral de la possession
faisant ainsi naître la propriété dans la mesure où la loi n'en dispose pas
autrement5.
Parmi les choses sans maître, il y a les choses non encore
appropriées ; les choses abandonnées ; les choses perdues ; l'occupation
de trésor.
1101
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1102
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
Les modes dérivés
Les modes dérivés d'accession désignent les modes d'acquisition de
la propriété, non par la création mais par la transmission ou le transfert d'un
droit. Il trouve son fondement dans le rôle de la volonté dans la
transmission du droit de propriété admise ainsi comme source des droits
des obligations. Aux termes de la loi, « la propriété des biens s’acquiert et se
transmet par donation entre vifs, par testament, par succession et par convention »1.
1 Art. 49, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
1103
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1104
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-titre 4
Théorie analytique de la propriété
Chapitre 1
La propriété
Section 1
Définition et caractères de la propriété
Paragraphe 1
Définition de la propriété
1105
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Caractères du droit de propriété
Point 1
La propriété est un droit
Point 2
Un droit absolu
Cela ne signifie pas qu'il s'agit d'un droit sans limite. Au contraire,
le droit de propriété est limité par la loi et aussi par les droits réels
appartenant à autrui.
Le caractère absolu du droit de propriété signifie que ce droit peut être
exercé dans l'ensemble de ses prérogatives — usus, fructus, abusus —, de la
façon dont le propriétaire entend l'exercer, sans permettre à quiconque
de critiquer l'utilisation qui est faite du droit ou son exercice, dans le
respect, toutefois, des limites instituées quant à ce.
Par ailleurs, le caractère absolu doit s'entendre aussi comme le fait
de disposer de la chose, soit en la consommant, soit en la détruisant, soit
en l'aliénant, ou en la gravant de droits réels au profit d'autrui.
Le caractère absolu signifie enfin que le droit est opposable à tous.
Le propriétaire peut défendre et revendiquer son bien à l'égard de tous.
Point 3
Un droit exclusif
1106
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1107
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
Un droit perpétuel
Section 2
Attributs de la propriété
1108
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Le droit d'user de la chose
Paragraphe 2
Le droit de jouir de la chose
1109
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Le droit de disposer de la chose
1110
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Portée du droit de propriété
Paragraphe 1
La propriété foncière
Paragraphe 2
La propriété du dessus et la propriété du dessous3
1111
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
La propriété et l'usage des eaux
1 Art. 16, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
1112
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 17, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 18, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1113
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 5
La théorie de l'accession
Point 1
L'accession mobilière
A. Connexion ou mélange
1 Art. 21, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 G. MEMETEAU, op. cit., p. 122.
3 Art. 28, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1114
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Transformation ou spécification
Point 2
Accession immobilière
1 Art. 29, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 20 & 21, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1115
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
A. Accession naturelle
« La propriété d’une chose (...) donne droit sur tout ce qu’elle produit ». Par la
production, le propriétaire ou le concessionnaire d'un fond est
propriétaire de tout ce qui est produit par ce fonds, comme les fruits
naturels par exemple.
B. Accession artificielle
1 Art. 26, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 27, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1116
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1117
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 23 Al. 1, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 L’shi., 29 déc. 1972.
1118
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Aux termes de la loi, « si celui qui a fait les travaux est un possesseur de
mauvaise foi ou un détenteur précaire, l’Etat ou le concessionnaire a le choix ou
d’exiger la suppression des constructions, ouvrages et plantations, aux frais de
l’auteur, et des dommages-intérêts, s’il y a lieu, ou de rembourser soit la dépense, soit
la plus-value, comme il est dit ci-dessus »2.
En clair, l'État ou le concessionnaire a le choix : soit exiger la
suppression des constructions aux frais du constructeur. Celui-ci peut être
condamné aux dommages-intérêts ; soit garder les ouvrages et rembourser soit
la dépense, soit la plus-value.
Dans sa portée, cette disposition n'est pas d'ordre public, les parties
peuvent y déroger3.
Cette disposition n'est pas applicable à ceux dont les titres
prévoient une faculté de construire sur le terrain d'autrui. Cas du
locataire foncier, du superficiaire, du concessionnaire minier.
1119
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 24, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 V. KANGULUMBA, op. cit., p. 215.
3 Art. 25, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1120
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Restrictions légales au droit de propriété
Paragraphe 1
Restrictions à la propriété mobilière
1121
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
En matière de droits réels appartenant à autrui
Point 2
En raison de l'état de nécessité
Point 3
En raison des lois particulières
Point 4
Les restrictions conventionnelles
1 Art. 15, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
1122
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Restrictions à la propriété immobilière
Point 1
Restrictions touchant au caractère absolu
1123
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Restrictions touchant à l'exercice du droit
1124
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. La théorie de la préoccupation
111.
1125
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1126
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
En ce qui est des troubles de voisinage avec faute, il est logique que
la sanction soit la réparation. Cette réparation doit être intégrale et
proportionnelle au dommage. Si elle ne peut être faite en nature — la
réparation aura pour objet de faire cesser le trouble ou l'origine du trouble :
démolition, enlèvement de la chose le provoquant, construction ou
exécution des travaux devant mettre fin auxdits inconvénients — ; elle
peut se fait par équivalent : payement des dommages et intérêts.
B. L'abus de droit
L'abus de droit désigne l'usage normal ou légitime d'un droit à des fins
illégales. Dès lors qu'on utilise son droit de propriété pour nuire à autrui,
on commet une faute dont l'auteur devra réparer le dommage1.
Pour qu'il y ait abus de droit, il faut un usage du droit sans utilité, détourné
de sa finalité propre et dans l'intention de nuire2.
Il y a abus de droit dans l'édification d'une fausse cheminée ou la
plantation d'un rideau de fougères devant une fenêtre3, dans l'édification
de piquets acérés interdisant le décollage et l'atterrissage d'aéronefs dans
un terrain voisin4.
L'abus de droit, c'est-à-dire la faute, va résider dans la malveillance
envers le voisin, l'absence d'intérêt sérieux et légitime. Il en est ainsi dans
la construction d'un mur inutile pour priver le voisin de lumière5. C'est
un peu l'équivalent en droit privé du détournement de pouvoir6.
L'abus de droit exige donc comme conditions : l'existence d'un
dommage causé au voisin ; le dommage causé en vertu d'un acte de
propriété ; posé avec l'intention de nuire, par action ou omission ; alors
qu’on n’a pas intérêt à poser l'acte.
1 Idem., p. 234.
2 Cass. fr., Req., 3 août 1915.
3 Cass. fr., Civ. 3e, 20 mars 1978.
4 Cass. fr., Civ. 3, août 1915.
5 Cass. fr., Civ. 3e, 30 oct. 1972.
6 G. MEMETEAU, op. cit., p. 104.
1127
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1128
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
La propriété fractionnée ou la copropriété
La copropriété est une forme de propriété qui traduit la propriété de
plusieurs personnes sur un seul et même bien1.
Plus précisément, c'est une modalité du droit de propriété
découlant de la pluralité des titulaires du droit sur la chose, d’où il résulte
que le droit de propriété de chacun est ramené à une quote-part — ½,
⅓, ¼ — dont le copropriétaire peut librement disposer, tandis que la
gestion du bien indivis lui-même est soumise à l’accord de tous, parce
que le droit s’applique, matériellement, à la totalité du bien2.
Par ailleurs, le terme désigne souvent, dans la pratique et le langage
usuel, la situation d’un immeuble construit et divisé en appartements
attribués privativement à des personnes déterminées : la copropriété ne
porte alors que sur les parties communes et le gros œuvre3.
Ainsi défini, la copropriété est certes synonyme de l'indivision, mais
s'en distingue quelque part. L'indivision est la situation juridique née de
la loi ou de la convention des parties et qui se caractérise par la
concurrence de droits de même nature exercés sur un même bien ou sur
une même masse de biens par des personnes différentes — les
coindivisaires —, sans qu’il y ait division matérielle de leurs parts4. La
différence résiderait dans ce que la copropriété porte sur un bien
individualisé, tandis que l'indivision porte sur une masse de biens, et,
même plus exactement, sur une masse d'actif, sur un patrimoine, qui se
trouve avoir deux ou plusieurs titulaires5.
On a ainsi proposé de distinguer indivision et copropriété par leur
objet. La copropriété désignerait le droit réel appartenant collectivement
à plusieurs personnes sur une ou plusieurs choses déterminées. Ainsi,
serait objet de copropriété un immeuble acheté en commun par plusieurs
personnes, ou un mur mitoyen, ou encore les parties communes d’un
immeuble divisé en appartements. La copropriété se présenterait donc
comme une modalité de la propriété résultant de la pluralité de titulaires
du droit sur un objet déterminé. L’indivision aurait pour objet, au
contraire, les éléments actifs dépendant d’une universalité juridique,
1129
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 1
La copropriété ordinaire
Paragraphe 1
Sources
1130
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Caractères de la copropriété ordinaire
1131
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Droits et charges dans la copropriété ordinaire
Point 1
Les droits
1 Art. 34 Al. 2, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 32, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1132
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
dans l'indivision et fait l'objet, à son profit, d'un droit exclusif qui, par
conséquent, est dans le patrimoine de son titulaire seul et non pas dans
celui des autres indivisaires.
Ce droit porte sur la quote-part elle-même et non pas sur les biens
indivis qui, par hypothèse, font l'objet d'une propriété commune. Plus
précisément, le droit sur la quote-part est un droit individuel de chaque
indivisaire, alors que la quote-part représente une fraction, au profit de chacun, de
la propriété commune.
En clair, un bien évalué à 1.000 $ appartient à 10 personnes à parts
égales. Chacun est propriétaire de 10% du bien. Donc, chacun a un droit
de propriété plein sur 100 $. Telle est sa quote-part.
La quote-part dans l'indivision peut être affectée en garantie par un
indivisaire à l'un de ses créanciers. Elle peut aussi faire l'objet d'un contrat
d'aliénation — vente, donation —. Elle est transmissible en cas de décès de
l'indivisaire.
L'entrée d'un tiers dans l'indivision peut être jugée défavorable par
les indivisaires restants. C'est la raison pour laquelle, généralement, une
convention des indivisaires accorde un droit de préemption aux indivisaires
restant, qui leur permet de se porter acquéreur de la quote-part qui doit
leur être cédée par préférence à toute autre personne. Une cession de la
quote-part intervenue pour empêcher le jeu du droit de préemption n'est
pas valable, et ceux auxquels elle a porté préjudice peuvent en demander
la consécration de sa non validité1.
1133
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
4 C.A. Kinshasa/Gombé, R.C.A. 87/17092, 19 mai 1998.
5 Cass. fr., Civ. 1e, 5 oct. 1990.
6 Cass. fr., Civ. 1e, 13 juin 1997.
1134
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les charges
Section 2
La copropriété forcée
Paragraphe 1
Sources et sortes de copropriété forcée
1 Art. 32 Al. 4, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Charleroi, 21 fév. 1992.
1135
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Caractères de la copropriété forcée
1136
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Les droits et obligations des copropriétaires
Point 1
Les droits des copropriétaires
Les copropriétaires ont droit sur la chose commune sans pour autant en
changer la destination, ni nuire aux droits des autres copropriétaires. Par
ailleurs, puisque l'objet de la copropriété forcée ne peut pas être partagée,
les copropriétaires sont tenus de demeurer dans cette situation. La loi
dispose qu' « il est loisible, dans le cas prévu aux alinéas qui précèdent à
chacun des copropriétaires, de modifier à ses frais la chose commune
pourvu qu’il ne change pas la destination et qu’il ne nuise pas aux droits
de ses consorts »1.
Point 2
Les obligations
Section 3
La copropriété des immeubles à appartements
1 Art. 36 Al. 3, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 36 Al. 2, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1137
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Sources et sortes de copropriétés à appartements
Paragraphe 2
Nature juridique
Paragraphe 3
Éléments constitutifs
1138
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Droits et obligations des copropriétaires
Paragraphe 5
Cessation de la copropriété forcée
Paragraphe 6
Organisation et administration de la copropriété forcée
1 Art. 37, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Lire F. TERRE et P. SIMLER, op. cit., pp. 566 et s.
1139
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
La mitoyenneté
Paragraphe 1
Définition et nature juridique
Point 1
Définition
1140
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Nature juridique
Aux termes de loi, « la mitoyenneté est réglée par les mêmes dispositions que
la copropriété forcée »1, sous quelques réserves établies par la loi. On peut
donc dire que la mitoyenneté a comme nature juridique une copropriété
forcée2. La mitoyenneté est également une copropriété accessoire. Elle est
accessoire au droit de propriété — ou plutôt de concession — sur le
fonds.
La doctrine s'accorde pour dénier à la mitoyenneté une nature de
servitude. La servitude est une charge imposée à un fonds au profit d'un
autre fonds. Cette relation entre fonds dominant et fonds servant ne se
retrouve pas ici.
C'est que, la loi dispose effectivement que « les différentes servitudes qui
peuvent être établies par la loi sont, notamment, les murs mitoyens, la distance à
observer et les ouvrages requis pour certaines constructions, les vues, l’égout des toits,
le droit de passage, etc. »3. Elle s'empresse cependant immédiatement à
préciser que « la mitoyenneté est régie par les dispositions des articles 39 à 48 de
la présente loi [lesquels forment le chapitre 3 du titre 2 de la propriété, et
viennent immédiatement après le chapitre 2 de la copropriété] »4. La
mitoyenneté apparaît donc comme une propriété dont jouissent deux
personnes sur une partie du mur séparant leurs concessions, et non une
charge pesant sur un fonds au profit d'un autre.
La confusion vient certainement de ce que la loi oblige le
concessionnaire qui a construit le mur à en céder la mitoyenneté à l'autre
s'il en fait la demande, moyennant contribution de celui-ci aux
constructions5. Cela dit, la mitoyenneté est considérée, en doctrine
comme en jurisprudence, comme une forme de copropriété6.
1 Art. 39, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 V. KANGULUMBA, op. cit., p. 257.
3 Art. 175, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
504 ; V. KANGULUMBA, op. cit., p. 257 ; G. MEMETEAU, op. cit., p. 167. Cass.
fr., Civ. 3e, 20 juill. 1989.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Acquisition de la mitoyenneté
Point 1
Champs d'application des dispositions sur la mitoyenneté
Point 2
Établissement ou preuve de la mitoyenneté
Point 3
Acquisition de la mitoyenneté
1 Art. 46, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Droits et obligations dans la mitoyenneté
Point 1
Droits
Le copropriétaire a tous les droits de propriété sur la partie qui lui revient
en propre. Bien évidemment, il jouira de ce droit en respectant la
destination du bien et les droits du voisin.
Tout copropriétaire peut faire bâtir contre un mur mitoyen et y faire
placer des poutres ou solives dans toute l’épaisseur du mur à cinquante
millimètres près, sans préjudice au droit qu’a le voisin de faire réduire la
poutre jusqu’à la moitié du mur, dans le cas où il voudrait lui-même
asseoir des poutres dans le même lieu, ou y adosser une cheminée2.
Tout copropriétaire peut faire exhausser le mur mitoyen ; si le mur
n’est pas en état de supporter l’exhaussement, celui qui veut le faire
exhausser doit le faire reconstruire en entier à ses frais et l’excédent
d’épaisseur doit se prendre de son côté. Dans ces cas, la construction ou
partie de construction nouvelle n’est mitoyenne que jusqu’à la hauteur
de l’ancien mur commun et à concurrence de son épaisseur3. Le voisin
qui n’a pas contribué à l’exhaussement peut en acquérir la mitoyenneté
en payant la moitié de la valeur de la construction nouvelle et de la
portion du terrain pour l’excédent d’épaisseur4.
Celui des voisins qui modifie la clôture mitoyenne, soit pour la
reconstruire ou l’exhausser, soit à toute autre fin, doit la réparation de tous
dommages causés par son ouvrage qui excèdent les inconvénients
normaux du voisinage. Tout voisin a la faculté de faire régler par expert,
à défaut d’entente, les moyens nécessaires pour que le nouvel ouvrage
1 Art. 40 Al. 1, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 42, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Les charges
1 Art. 41, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 40 Al. 2 & 3, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
Cessation de la mitoyenneté
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 3
La propriété démembrée ou les démembrements de la
propriété
Les démembrements de la propriété supposent que l'usage, la
jouissance et la disposition sont répartis entre au moins deux personnes, notamment
le propriétaire et l'autre titulaire du droit réel. Généralement, il arrive que le
propriétaire ne garde que la disposition, alors que les autres attributs sont
cédés à une autre personne. C'est pour dire que le propriétaire n'a pas
toujours tous les attributs de la propriété. Il en est ainsi de l'usufruit ainsi
que de l'usage.
Section 1
L'usufruit
Paragraphe 1
Définition et caractères
Point 1
Définition
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Caractères
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Biens pouvant faire l'objet d'usufruit
Paragraphe 3
Sources de l'usufruit
1149
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
Droits et obligations des parties
Point 1
Avant la constitution de l'usufruit
Point 2
Pendant l'usufruit
Point 3
À la fin de l'usufruit
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Usage et habitation
Paragraphe 1
Définition
Paragraphe 2
Droits et obligations
1151
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 2
THÉORIE SPÉCIALE DES DROITS
RÉELS FONCIERS ET IMMOBILIERS
CONGOLAIS
Le présent titre étudie le régime foncier et immobilier congolais
fondé sur la loi foncière. Celle-ci a ceci de particulier qu'elle consacre la
propriété de l'État sur son sol. En effet, aux termes de l'article 53, « le sol
est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat ». Les particuliers
ne peuvent donc plus obtenir des droits de propriété sur le sol congolais.
L'État accorde seulement sur son sol un droit de jouissance, perpétuelle ou
temporaire, selon qu'on est congolais ou étranger ou personne morale.
Une telle réforme n'est pas sans conséquence sur les droits de
propriété acquis avant l'entrée en vigueur de la loi de 1973, et sur les
droits des communautés locales. Les congolais qui avaient un droit de
propriété sous le régime de la loi ancienne voient leurs titres convertis
en concession perpétuelle, et les étrangers en concession ordinaire. Les
terres des communautés locales sont soumises à un régime particulier
régi par le droit coutumier.
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Chapitre introductif
La conception congolaise de la terre
L'étude du régime foncier congolais nécessite une compréhension
préalable de la conception coutumière de la terre au Congo1.
La terre revêt une importance capitale dans la vie de l'homme. Elle
est source de pouvoir et de richesse économique. Cette conception est
d'autant plus acerbe en Afrique ou la terre a carrément un caractère sacré.
La terre est conçue comme un dieu d'où provient et où retourne
l'homme. C'est elle qui nourrit les vivants, d'où l'expression « terre
nourricière ». Elle est la source de tout pouvoir et est identifiée à
l'homme. La terre est « la femme du Créateur ». Mieux, elle est « la
première femme du Créateur ».
Nombreux comportements illustrent cela. L'expression « on est
jamais mieux que chez soi », « avoir le mal du pays », le congé de «
reconstitution » ou les attitudes consistant à « donner un baiser au sol »
lorsqu'on retourne ou arrive dans un pays ; ou même, dans le monde
animal, le fait de « marquer son territoire », le fait pour le chien ne
n'aboyer que chez soi, de rabattre sa queue quand on est dans une
parcelle étrangère.
La terre est la source de provenance de l'homme, et c'est là qu'il
retournera. Elle lui a été donnée pour qu'elle lui serve. C'est la propriété
des ancêtres et le lien entre ceux-ci et les vivants.
La terre est aussi, par ailleurs, source nationalité. De nombreux
États ont consacré le ius soli comme mode de naissance de la nationalité.
Cette conception coutumière commune aux États africains a
poussé ces derniers à consacrer pour la plupart dans leurs législations
l'appropriation exclusive du sol par l'État.
La législation a progressivement consacré une rupture avec le
régime foncier occidental hérité de la colonisation2.
Avant l'adoption de la loi de 1973, l'État aura choisi de légiférer sur
une question par le truchement graduel de ses différents aspects. En ce
sens, l'ordonnance-loi de 1966 et la loi de 1971 constituent des
manifestations plausibles.
Les réformes ont commencé avec la loi dite « Bakajika ». Cette loi
aux répercussions multiples assurait à la RDC « la plénitude de ses droits de
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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propriété sur son domaine et la pleine souveraineté dans la concession des droits
fonciers, forestiers et miniers sur toute l'étendue de son territoire ». La loi dispose
que « la (RDC) reprend la pleine et libre disposition de tous ses droits fonciers,
forestiers et miniers concédés ou cédés avant le 30 juin 1960 en propriété ou en
participation à des tiers, personnes morales ou personnes physiques »1. « La (RDC)
procédera souverainement à la répartition des droits d'exploitation ou de gestion de
ses ressources naturelles forestières et minières »2.
La réforme consacre alors un droit de reprise de l'État de ses droits
fonciers. Le terme « pleine et libre disposition » est utilisé pour signifier
que l'État reprend la pleine propriété de ses droits. Car « si la (RDC)
devait retirer le droit de cession et de concession à ceux qui le détenaient,
il fallait qu'elle s'en rendre propriétaire, cession et concession n'était que
la conséquence directe de la propriété ».
La finalité de cette loi réside dans le fait que, « depuis
l'indépendance, notre pays se débat de sérieuses difficultés économiques
aggravées par les pressions inavouables de certaines puissances
étrangères qui gèrent, à leur profit, l'essentiel de notre potentiel
économique. La souveraineté de notre pays s'accommode mal des
privilèges exorbitants concédés par la législation coloniale aux intérêts
étrangers qui font du dénis aspirations les plus légitimes. (...) Le Congo
doit pouvoir exercer désormais la plénitude de ses droits de propriété,
de ses pouvoirs concédés, de ses droits de gestion du domaine public. Il
doit disposer librement de son patrimoine, de ses ressources naturelles
pour le bien-être de sa population. Il est temps de briser le monopole
qu'exerce le capital étranger sur l'exploitation des gisements à travers le
territoire congolais »3.
En clair, dans la loi Bakajika, il s'est agi « de retirer au pouvoir concédant
le droit foncier et de le remettre à l'État. À partir du moment où nos terres nous sont
revenues, l'État congolais en disposera souverainement, c'est-à-dire que les sociétés
étrangères qui se sont installées sur nos terres devront refaire leurs demandes et acquérir
les terres suivant la formule nouvelle ».
Poursuivant la réforme, la Loi du 31 décembre 1971, abrogeant la
loi Bakajika, disposait que « la RDC reprend la pleine et libre disposition de tous
ses droits sur le sol, le sous-sol et les ressources naturelles concédées ou cédées avant le
1e janvier 1972 à des personnes physiques ou morales qui n'en ont pas assuré la mise
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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en valeur »1. La loi vient en même temps que celle de 1971 portant révision
de la constitution qui dispose que « le sol et le sous-sol congolais ainsi
que leurs produits naturels appartiennent à l'État. La loi fixe les
conditions de leurs cessions et concessions, de leurs reprise et
rétrocession. Toutefois, la reprise ou la rétrocession en cas de non mise
en valeur ne donne lieu à aucune indemnité ». L'aspect novateur de cette
loi résidait dans ce qu'elle ne reprenait que les droits sur les terres non
mises en valeur.
Les textes ci-dessus étudiés constituaient le fondement juridique de
la reprise par l'État nouveau des anciennes terres cédées ou concédées,
mais ils n'excluaient pas que l'État lui-même ne cède une partie de celles-ci aux
particuliers. C'est ainsi que la loi de 1973 est venue parachever la réforme,
en consacrant définitivement et clairement que « le sol est la propriété
exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat ».
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Le régime foncier : la propriété foncière et les droits
de jouissance foncière
Le régime foncier congolais a une particularité qui veut que l'État
congolais soit l'unique propriétaire du sol congolais. Et cela entraîne que
toute autre personne ne peut devenir propriétaire d'une partie du sol
congolais, à la limite, elle n'aurait qu'un droit de jouissance. On retrouve
donc sur un même sol, deux droits de nature différente qui convergent :
le droit de propriété de l'État et le droit de concession reconnu aux
particuliers.
Section 1
Principes régissant la propriété et les concessions foncières
Paragraphe 1
Principe de l'appropriation de tout le sol par l'État ou la
propriété foncière de l'État
Point 1
Traits caractéristiques de la propriété foncière de l'Etat
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
Conséquences juridiques de l'appropriation du sol par l'État
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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pour autant qu’il ait fait l’objet d’une mise en valeur suffisante, en un nouveau droit
réel appelé “concession ordinaire” »1.
Les droits acquis précédemment sont convertis, lorsqu'il s'agit des
congolais, en concession perpétuelle, et lorsqu'il s'agit des étrangers, en concession
ordinaire. Dans les deux cas, le sol doit avoir été mis en valeur. Ce principe
de solution est conforme à la règle de la non-rétroactivité.
Aux termes de la loi, « à compter de l’entrée en vigueur de la
présente loi, “le droit d’occupation” constaté par “le livret de logeur” ou
par tout autre titre équivalent délivré dans une ville ou une zone de la
République est supprimé. Toutefois, ceux des nationaux qui détiennent
actuellement un tel droit, pourvu que celui-ci soit régulier et porte sur
un terrain du domaine privé de l’Etat situé dans une circonscription lotie
et cadastrée, se verront octroyer un titre de concession perpétuelle sur le fond
occupé. Ne sont pas concernés par cette disposition : tous ceux qui, bien
que détenant un livret de logeur ou un titre équivalent, sont encore liés
par un contrat de location-vente avec un organisme public »2.
Si le livret de logeur a été établi après 1973, il n'est pas un titre dont
on peut se prévaloir, car la loi l'a supprimé. Par contre, s'il a été établi
avant 1973, il a été jugé que « le droit d'occupation parcellaire constaté par le
livret de logeur n'a pas été supprimé. En attendant sa conversion en droit de concession
perpétuelle ou temporaire, le livret de logeur continue à faire foi du droit d'occupation
qu'il constate »3. Dans une espèce, il a jugé à tort qu'un certificat
d'enregistrement établi en 1959 n'est plus un titre légal à dater de la
publication de la loi foncière. Il ne peut faire foi4.
1 Art. 374, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 390, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
19 mai 1994.
4 C.A. L’shi., R.C. 10775/10992, 29 mars 2004.
5 Art. 387, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Principes de gestion du domaine foncier de l'État
1 Art. 54, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 181, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 1
Règles de compétence
Les terres sont gérées par les administrations publiques, soit par des
organismes publics créés à cet effet, soit par des sociétés mixtes
d’équipement et de promotions immobilières1.
Pour les terres gérées par les administrations publiques, les
concessions ne sont valables que si elles sont accordées : par contrat
approuvé par une loi, pour les blocs de terres rurales, égaux ou supérieurs
à deux mille hectares et pour les blocs de terres urbaines égaux ou
supérieurs à cent hectares ; par contrat validé par ordonnance du Président
de la République pour les blocs de terres rurales supérieures à mille
hectares et inférieures à deux mille hectares et pour les blocs de terres
urbaines supérieures à cinquante hectares et inférieures à cent hectares ;
par contrat validé par arrêté du Commissaire d’Etat ayant les affaires foncières
dans ses attributions pour les blocs de terres rurales de plus de deux cents
hectares n’excédant pas mille hectares et pour les blocs de terres urbaines
de plus de dix hectares mais n’excédant pas cinquante hectares ; par
contrat signé par le Commissaire de région pour les blocs de terres rurales
égaux ou inférieurs à deux cents hectares et pour les blocs de terres
urbaines égaux ou inférieurs à dix hectares2.
Point 2
Procédure d'octroi des concessions
A. La procédure préalable
Pour être concédées, les terres du domaine public doivent être loties.
Le lotissement consiste à localiser, délimiter et assujettir des terres à un
plan local ou général d'urbanisme. Les terres doivent être divisées en
parcelles avant d'être distribuées.
La demande de terre, consiste pour le requérant à écrire au
conservateur pour l'informer de sa requête d'obtenir une terre3. Il
1 Art. 182, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 183, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
désigne la terre qu'il désire occuper, ou s'il n'en a pas déjà choisie une,
elle lui est proposée par le conservateur. La requête doit contenir un
certain nombre de mentions relatives notamment à l'identité du
requérant1.
L'autorité compétente peut être saisie, sur un terrain inculte, d'une
demande de terre. Avant d'y réserve une suite quelconque, l'autorité est
tenue d’y effectuer une enquête préalable de vacance afin de vérifier si la terre
est ou non occupée.
La loi dispose que « toute concession de terres rurales est
subordonnée à une enquête exécutée dans les formes et suivant la
procédure prévue par la loi. L’enquête a pour but de constater la nature
et l’étendue des droits que des tiers pourraient avoir sur les terres
demandées en concession »2. L’enquête comporte : la vérification sur
place de la délimitation du terrain demandé ; le recensement des
personnes s’y trouvant ou y exerçant une quelconque activité ; la
description des lieux et l’inventaire de ce qui s’y trouve en fait de bois,
forêts, cours d’eau, voies de circulation, etc. ; l’audition des personnes
qui formulent verbalement leurs réclamations ou observations ;
l’enregistrement et l’étude de toutes les informations écrites3.
B. La concession-contrat
Aux termes de la loi, « la concession est le contrat par lequel l’Etat reconnaît
à une collectivité, à une personne physique ou à une personne morale de droit privé ou
public, un droit de jouissance sur un fonds »4.
Lorsque la procédure ci-dessus d'enquête préalable s'avère
concluante, le conservateur procède à la conclusion d'un contrat de location
avec le requérant.
Aux termes de la loi, « par la location, l’Etat s’oblige à faire jouir une
personne d’un terrain et moyennant un certain prix que celle-ci s’oblige à lui payer.
1 Voir Art. 191 & 192, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général
des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 193, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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En principe, elle est préparatoire à une autre concession. Elle ne peut être accordée
pour un terme excédant 3 ans »1.
Dès la signature de ce contrat, il naît un droit de location au profit du
particulier. Cette location est provisoire, elle dure 3 ans maximum, et est «
préparatoire à une autre concession », qui est la concession définitive,
perpétuelle ou ordinaire selon le cas. La location dont question n'est pas
à confondre avec le bail. Il s'agit d'une location foncière, qui est un droit réel
foncier.
Deux obligations en découlent pour le requérant : l'occupation du
terrain et sa mise en valeur en état de débuter l'activité pour laquelle a été
conclu le contrat. La mise en valeur doit être suffisante. L'obligation de
l'occupation effective des lieux est un élément de fait laissé à
l'appréciation souveraine des juges de fond2. Le contrat doit mentionner
la localisation du terrain ; le nom du lotissement ; la destination du terrain
— résidentielle, commerciale, industrielle — ; le numéro du contrat et la
date de signature. Ces dispositions se retrouvent dans tous les contrats
de location.
Lorsque le locataire a rempli ses obligations d'occupation et de mise
en valeur, la première étape de la procédure prend fin. Cette étape est
celle de la concession-contrat. L'État se voit obligé de conclure avec le particulier
un contrat de concession définitive : c'est l'étape suivante de la concession-
droit, par laquelle le particulier devient véritablement titulaire d'un droit
réel de jouissance sur le fonds mis en valeur consacré par un certificat
d'enregistrement.
Par contre, lorsque le particulier n'a pas rempli son obligation de
mise en valeur, l'État peut résilier le contrat ou réduire la concession à due
proportion, après avoir préalablement mis le particulier en demeure. Il a été jugé
que L'État doit mettre préalablement en demeure le locataire qui n'a pas
exécuté ses obligations d'occupation et de mise en valeur. Ainsi, viole la
force obligatoire des conventions, les articles 107 alinéa 2 de la
Constitution et 33 du CCL3, et encourt cassation totale sans renvoi,
l'arrêt d'une Cour d'appel qui, faisant application en matière de conflits
parcellaires d'une décision prise par une autorité administrative
incompétente, laquelle ordonnait « la résiliation d'office » de tout contrat
en faveur d'une personne autre que le défendeur en cassation, annule le
jugement de premier degré qui avait déclaré que le terrain litigieux
1 Art. 144, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 C.S.J., R.P. 1726, 18 fév. 1998.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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cause, ce qui caractérise un acte authentique. Par ailleurs, cet acte a une
force exécutoire1.
Aux termes de la loi, « est nul : tout contrat de concession conclu
en violation des dispositions impératives de la présente loi ; tout contrat
contraire aux impositions impératives d’ordre urbanistique ». Cette
nullité est d'ordre privé2.
C. Concession-droit
Point 3
Droits et obligations du concessionnaire
Section 2
Les concessions foncières
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 1
La concession perpétuelle
Point 1
Définition et caractéristiques
Point 2
Sources de la concession perpétuelle
A. Le contrat
1 Art. 80, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Lire LUKOMBE NGHENDA, op. cit., pp. 528-530.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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B. La conversion
Point 3
Causes d'extinction de la concession perpétuelle2
1 Art. 83-100, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 101, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Les concessions ordinaires
Point 1
Définition
Point 2
Fondement des concessions ordinaires
Point 3
Caractéristiques des concessions ordinaires
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 4
Sources des concessions ordinaires
Point 5
Sortes des concessions ordinaires
1 Art. 141, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 144, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1 Art. 374, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 375, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
3 Art. 376, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
4 Art. 377, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
5 Art. 378, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
6 Art. 380, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
1175
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1. La location
2. L'emphytéose
a. Définition
1 Art. 381, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 383, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
3 Art. 109, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
4 Art. 110, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
1176
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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b. Droits et obligations2
1 Art. 111, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Lire Art. 112-120.
1177
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
c. Fin de l'emphytéose
1 Art. 145, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 V. KANGULUMBA, op. cit., p. 388.
1178
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
3. La superficie
a. Définition
b. Droits et obligations3
1 Art. 123, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 124, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1179
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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4. L'usufruit
a. Définition
« L’usufruit concédé par l’Etat à une personne sur un fonds est le droit pour
elle d’user et de jouir de ce fonds, comme l’Etat lui-même, mais à la charge de le
conserver dans son état »1.
b. Droits et obligations2
5. L'usage
L’usage d’un fonds est le droit que l’Etat reconnaît à une personne d’en
jouir soi-même avec sa famille, soit en y habitant, soit en y créant des entrepôts pour
soi-même3. Il ne peut être concédé pour un terme excédant quinze ans
renouvelable.
1 Art. 132, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 133-140, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1180
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Régime des concessions gratuites
1 Art. 142, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 219, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1181
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 3
Les servitudes foncières
Paragraphe 1
Définition
Aux termes de la loi, « une servitude foncière est une charge imposée sur un
fonds pour l’usage et l’utilité d’un autre fonds »2. En d'autres termes, il s'agit
d'un droit qu'a le propriétaire d'un fonds d'en augmenter l'utilité ou l'agrément au
détriment d'un fonds appartenant à un autre propriétaire, de manière que celui-ci
subisse une restriction des attributs de sa propriété3.
En clair, la servitude est un ensemble d'obligations restrictives de la
propriété d'une personne sur un fonds, permettant au propriétaire voisin d'user de son
fonds. En effet, au regard par exemple de la nature ou de la situation des
lieux — un fonds situé en contrebas d'un autre sur un terrain en pente,
un fonds enclavé, un fonds dont les immeubles d'habitation sont
construits sur un seul niveau, face à celui dont les immeubles sont en
étage, etc. —, l'usage par un propriétaire de son droit de propriété peut
paraître gênant, désagréable ou malaisant. Ainsi, la loi ou la convention
notamment peuvent imposer un certain nombre d'obligations à un fonds
dit servant, en vue d'améliorer l'usage ou l'agrément du fonds défavorisé
dit dominant. C'est la servitude.
La servitude a quatre caractères4 : un caractère immobilier, parce
qu'elle porte sur un immeuble par nature — le fond — ou par
incorporation — le bâtiment — ; un caractère accessoire dans ce sens que
pour qu'elle existe, il faut qu'on soit en présence d'un droit de concession
1182
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Éléments constitutifs
Paragraphe 3
Sources des servitudes
Point 1
Les servitudes naturelles
Les servitudes naturelles sont celles qui ne sont pas créés par
l'homme mais qui sont le fait de la nature. Il en est ainsi des servitudes
d'écoulement d'eau. La loi dispose que « les fonds inférieurs sont assujettis envers
ceux qui sont plus élevés, à recevoir les eaux qui en découlent naturellement sans que
la main de l’homme y ait contribué »2.
1 Art. 170, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 171, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1183
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les servitudes légales
Les servitudes légales sont celles établies par la loi pour une utilité
publique ou particulière1. La loi assujettit les propriétaires ou les
concessionnaires à différentes obligations l’un à l’égard de l’autre
indépendamment de toute convention. Parfois, il n'y a même pas de
fonds dominant bénéficiaire de la servitude.
Les différentes servitudes qui peuvent être établies par la loi sont,
notamment, les murs mitoyens, la distance à observer et les ouvrages
requis pour certaines constructions, les vues, l’égout des toits, le droit de
passage, etc.
Les autres servitudes seront réglementées par un arrêté conjoint des
commissaires d’Etat ayant les terres et l’urbanisme dans leurs
attributions2. Sont ainsi érigées en servitude : les espaces verts, les
emprises des routes d'intérêt public, les rives des cours d'eau allant
jusqu'au moins 10 m, les emprises des lignes de haute tension sur une
distance de 25 m de part d'autre, les emprises des chemins de fer de 5 à
50 m, les emprises des cimetières, etc. Toute occupation, toute
construction et lotissement dans les servitudes ci-dessus sont interdites,
au risque d'être démolies aux frais de leurs constructeurs3.
Les servitudes légales peuvent être avec fonds dominant, tels que
la servitude aéronautique, interdisant des constructions à une certaine
hauteur à côté des aéroports ; ou celle interdisant de débrousser sur des
pentes afin d'éviter l'érosion. Elles peuvent être sans fonds dominant,
telle que l'interdiction de construire à proximité d'un cimetière.
Il importe de noter qu'indépendamment des servitudes d'utilité
publique, ci-devant énumérées, l'Administration peut édicter différentes
1 Art. 173, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 176 Al. 2, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des
1184
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Les servitudes conventionnelles
1185
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
Caractères des servitudes
Paragraphe 5
Modes d'établissement des servitudes
1 Art. 178, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 179, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1186
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Une servitude peut être établie par un acte juridique, elle peut être
acquise par prescription, ou par destination de père de famille.
Point 1
Établissement par titre
Point 2
L'acquisition de la servitude par prescription
Point 3
Par destination du père de famille
« II n'y a destination du père de famille que lorsqu’il est prouvé que les deux
fonds actuellement divisés ont appartenu au même propriétaire, et que c’est par lui
que les choses ont été mises dans l'état duquel résulte la servitude »2.
Deux éléments constitutifs apparaissent dans cette définition3 :
d'abord, un aménagement. Le propriétaire a réalisé, entre deux parties de
son fonds ou entre deux parcelles lui appartenant, un aménagement qui
aurait constitué une servitude s’il avait concerné des parcelles
appartenant à des propriétaires différents. Il a, par exemple, installé un
aqueduc, un système d’écoulement des eaux, un passage, des fenêtres ou
autres ouvertures dans un bâtiment.
Ensuite, une division ultérieure. Le propriétaire du fonds ou des
parcelles ainsi aménagés a, par exemple, cédé une partie du fonds ou
l’une des parcelles, ou ses successeurs ont procédé à un partage, sans
1187
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
qu’ait été modifié ledit aménagement, qui prend alors la nature d’une
servitude.
Paragraphe 6
Droits et obligations des propriétaires
Point 1
Droits et obligations du propriétaire du fonds dominant
Point 2
Droits et obligations du propriétaire du fonds servant
1188
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 7
Extinction des servitudes
Paragraphe 8
Actions judiciaires en matière de servitude
1189
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1190
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
Le régime immobilier : les droits réels immobiliers
Le régime immobilier congolais est régi par le système de l'Act Torrens
: les droits de jouissance foncière et de propriété immobilière ne peuvent
être prouvés que par un certificat d'enregistrement établi par le
conservateur des titres immobiliers. En cas de mutation ou de
changement de propriétaire, un nouveau certificat doit être établi à la
place de l'ancien, au profit du nouveau propriétaire. Un tel système
favorise la sécurité juridique des transactions immobilières. Dans la suite et
conséquemment, les droits inscrits dans le certificat ainsi établi sont
inattaquables, peu importe le vice contenu dans le contrat ou le jugement
par exemple, sur base duquel il a été établi. Les actions ne sont possibles
qu'en dommages-intérêts. Néanmoins, une action en rétrocession est
possible, endéans deux ans à dater de l'établissement du certificat. Le
système ainsi dit de l'Act Torrens constitue une « véritable clé de voûte
du droit congolais des biens fonciers et immobiliers »1.
Section introductive
Bref historique de l'Act Torrens
1191
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1192
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
au surplus, les règles sont les mêmes que celles de l’ancien régime,
lesquelles règles répondent aux mêmes motivations1.
Section 1
Établissement des droits réels immobiliers et fonciers
Paragraphe 1
Nécessité du certificat d’enregistrement
« Le droit de jouissance d’un fonds n’est légalement établi que par un certificat
d’enregistrement du titre concédé par l’Etat. La propriété privée des immeubles par
incorporation, qui est toujours envisagée séparément du sol, n’est légalement établie
que par l’inscription, sur le certificat établissant la concession du fonds, desdits
immeubles. Elle peut être établie par un certificat d’enregistrement distinct dont il est
fait annotation sur le certificat établissant la concession »2.
L'enregistrement ne porte que sur trois mentions : la propriété privée
des immeubles, les concessions et les charges réelles immobilières.
La loi dispose que « le droit de jouissance d’un fonds n’est
légalement établi que par un certificat d’enregistrement ». Il s'agit là du
droit de concession sur le fonds.
Par ailleurs, « la propriété privée des immeubles par incorporation
(...) n’est légalement établie que par l’inscription, sur le certificat
établissant la concession du fonds, desdits immeubles. Elle peut être
établie par un certificat d’enregistrement distinct dont il est fait
annotation sur le certificat établissant la concession ». Il s'agit d'une
manière de matérialiser le droit de propriété sur ces immeubles qui, sur
pied de l'article 21 de la loi foncière, sont déjà présumés appartenir au
concessionnaire.
Toutefois, les immeubles par incorporation tels que les arbres, les plantes, les
fruits et les récoltes ne font pas l'objet d'immatriculation d'autant plus qu'ils sont
connus et naturellement attachés au fonds. De même, les meubles par
anticipation ne font pas l'objet d'enregistrement. Les immeubles par destination non
plus. Encore moins la propriété foncière de l'État qui résulte de la loi-même.
Enfin, les charges réelles dont est grevé l'immeuble fait également
l'objet d'un certificat d'enregistrement. La loi dispose qu' « à l’exception
1 Exposé des motifs, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des
biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 219, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1193
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Vertus du certificat d'enregistrement : le certificat
d'enregistrement crée-t-il le droit de jouissance foncière et de
propriété immobilière, ou constate-t-il un droit créé par le contrat
?5
1 Art. 220 Al. 2 & 3, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des
biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 C.S.J., R.C. 1266, 5 sept. 1990.
3 C.A. Kin/Matete, 30 avr. 1993.
4 C.S.J., R.C. 1972, 24 juillet 1998.
5 Sur ce débat : Lire LUKOMBE NGHENDA, op. cit., pp. 970-985 ; V.
1194
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Intérêt du débat
Point 2
Principes de solution
A. Au civil
1195
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Léo., 13 mai 1924. Voy. aussi Léo., 8 oct. 1946 ; Élis., 20 nov. 1948.
2 C.S.J., R.C. 265, 16 juin 1982.
3 C.S.J., R.P.R 005/C, 11 mars 1998.
4 C.S.J., R.C. 2671/2672, 6 mai 2005.
1196
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. En doctrine
1198
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
entre les parties contractantes et les tiers, et de décider que la translation de la propriété
et la constitution de droits réels ne résultera que de l'enregistrement au livre foncier ».
Pierre Jentgne1, réagissant aux considérations ci-dessus de
Dufrenoy et de Van Damne, estimait qu' en dehors de l'intervention du
conservateur des titres fonciers, rien ne peut altérer la situation
immobilière telle qu'elle résulte des inscriptions faites au livre
d'enregistrement, ni la convention, ni le jugement, ni l'ordonnance
d'investiture. Un contrat de vente, par exemple ne confère pas à
l'acheteur la propriété de l'immeuble vendu, elle ne lui apporte qu'un
droit à devenir propriétaire. C'est le conservateur, par l'inscription
nouvelle qu'il fait au livre d'enregistrement, qui opère l'aliénation dans le
chef de l'une des parties et l'investiture dans celui de l'autre, c'est lui, en
somme, qui réalise le transfert du bien d'un patrimoine à l'autre. Le droit
réel immobilier, celui qui réside dans la chose, établissant un lien de droit
non pas entre deux personnes, mais entre une personne et une chose, ce
droit-là ne procède pas de la seule volonté des personnes. Sa naissance,
son démembrement ou remembrement, son transfert et son extinction
exigent impérieusement l'intervention d'un organe de la souveraineté
nationale : le conservateur des titres fonciers. Et c'est par des
interventions successives de ce genre que le droit réel immobilier naît,
évolue, transmigre et meurt.
Dans le même ordre d'idées, Dikete Onatshungu2 illustre : Primus
veut vendre son immeuble déjà immatriculé et Secundus se propose de
l'acheter. Les deux parties sont d'accord sur l'objet ou la chose et le prix.
Alors : d'abord, la mutation ne s'opère que par la délivrance d'un
nouveau certificat d'enregistrement. Ensuite, par l'obligation qu'il
impose d'établir un nouveau certificat, la loi prescrit par une sorte
d'implication nécessaire la publicité de cette mutation.
En gros, pour ces auteurs, l'article 220 « enlève à la convention son
effet translatif. Il ne laisse au contrat que son effet naturel qui est de créer
des obligations personnelles entre cocontractants.
Léon Kengo wa Dondo3 est dans le même sens aussi : « ce qui est
certain est qu'aucun acte translatif de propriété, ayant pour objet un immeuble, ne
peut produire ses effets qu'à partir de l'enregistrement (...) Ceci doit être reconnu pour
vrai aussi bien entre parties contractantes que des tiers ».
1199
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. En jurisprudence
1200
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
d'un bien déjà vendu mais non encore enregistré, n'est pas une vente
d'une chose d'autrui : « attendu que l'argument titré de l'article 276 du
Code civil livre 3 déclarant nulle la vente de la chose d'autrui tombe
entièrement à faux ; qu'en effet, dans le système du droit romain —
français et belge — auquel la disposition légale en question est
empruntée, le mot “ vente ” signifie transmission de la propriété par le
seul consentement des parties contractantes au sujet de l'objet et du prix
; que tel n'est précisément pas le cas en droit colonial quant aux
immeubles, ce contrat d'aliénation engendrant au profit de l'acheteur un
droit de créance et à charge du vendeur l'obligation personnelle y
correspondante de transférer la propriété »1.
La jurisprudence a fini par se ranger du côté de la thèse du transfert
par enregistrement des droits de propriété immobilière. La Cour de
cassation de Belgique jugeait, par deux fois d'ailleurs, qu' « en droit
congolais pour la cession des biens immobiliers, l'échange de
consentement entre parties ne transfère pas la propriété immobilière et
qu'il ne donne naissance qu'à une obligation de faire, celle de passer acte
authentique permettant l'inscription au registre ; et qu'ainsi, la mutation
n'existe que par inscription »2.
La jurisprudence congolaise post indépendance majoritaire est
rangée sur cette règle3.
Cela dit, Tshilombo Munyengayi4 constatait que certains arrêts se
sont toutefois écartés du principe et ont confirmé l'effet translatif du
contrat de vente5. L'auteur note cependant que « dans aucune de ces
décisions, l'on a pu découvrir un quelconque cheminement raisonné,
tendant à repousser l'application au cas d'espèce, du principe de la loi de
1973 pour asseoir celui du contrat translatif. Il s'agit tout simplement de
mauvaise interprétation certaine, à moins qu'ils n'aient cherché à servir
la cause d'une des parties ».
Le principe ainsi posé de l'effet créateur des droits du certificat
d'enregistrement produisait des conséquences au niveau de la vente de
la chose d'autrui. Pour Lukombe Nghenda, « le droit congolais a consacré le
caractère translatif du contrat de vente ayant pour objet la cession des droits réels
28 juill. 2000.
4 Cité par LUKOMBE NGHENDA, op. cit., p. 987.
5 C.S.J., 20 nov. 1976 ; C.A. Kin., 25 août 1977.
1201
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
mobiliers (...) Mais cela n'est pas d'application en matière immobilière, car l'article
660 du Code civil livre 3 dispose que “ les dispositions du présent livre ne sont
applicables en matière de propriété foncière que pour autant qu'elles ne sont pas
contraires aux lois particulières sur le régime foncier ”. Ainsi, en matière immobilière,
le transfert des droits réels immobiliers et ceux de concession et dont le transfert de la
propriété immobilière n'a lieu que par enregistrement. La vente de la chose immobilière
d'autrui n'est donc pas nulle. En clair, l'article 276 du Code civil livre 3 est
inapplicable en matière immobilière »1.
B. Au pénal
1202
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Notions de certificat d'enregistrement
Point 1
Définition
Point 2
Procédure et forme, mentions et principes relatifs au certificat
d'enregistrement
1203
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Transmission des concessions et des droits réels immobiliers
Paragraphe 1
Notion
La mutation est l'acte par lequel le conservateur des titres immobiliers opère
le transfert des droits réels inscrits dans le certificat d'enregistrement d'une personne à
une autre. Pour les tenants de la thèse de l'effet translatif de propriété du
contrat, la mutation ne consiste pas à transférer au sens d'aliéner des
droits, il s'agit plutôt à procéder administrativement au changement de
l'identité des titulaires du droit dans le certificat d'enregistrement, le
transfert juridique de la propriété s'étant déjà opéré par le jugement ou
le contrat d'aliénation qui a servi de base à ladite mutation.
Aux termes de la loi, « les mutations, soit entre vifs, soit par décès, de la
propriété immobilière ne s’opèrent que par un nouveau certificat d’enregistrement »1.
La mutation est le changement de titulaire des droits réels immobiliers ou de
jouissance foncière. Lorsqu'une personne a vendu sa propriété immobilière,
la mutation, ou le changement des noms du titulaire, donne lieu à un
nouvel enregistrement de ce nouveau droit au nom du nouvel acquéreur.
Paragraphe 2
Conditions
1 Art. 220 Al. 1, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des
biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 Art. 231, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
1204
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Cas particulier des mutations en vertu des contrats d'aliénation
1205
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Procédés pour les mutations
Aux termes de la loi, « sauf les cas où la mutation est ordonnée par
justice et ceux prévus par des lois particulières, nulle mutation ne peut
être opérée qu’après remise au conservateur du certificat à remplacer. Dans tous
les cas de mutation — donc même les cas où la mutation est ordonnée
par justice ou prévu par des lois particulières —, l’ancien certificat inscrit au
livre d’enregistrement est frappé d’un timbre d’annulation et d’une annotation
indiquant, dans la forme établie par l’article 226, les motifs de l’annulation ainsi que
la date et le numéro du nouveau certificat »2.
Quand c’est en vertu d’un échange, partage ou autre contrat
emportant des prestations immobilières réciproques que le conservateur
opère des mutations, il dresse à son livre et délivre aux parties autant de
nouveaux certificats qu’il y a de nouveaux concessionnaires ou de nouveaux
propriétaires.
En cas de mutation partielle, le conservateur remplace le certificat de
l’aliénateur par autant de nouveaux certificats qu’il y a des droits en présence.
Si la concession ou l’immeuble est enregistré au nom de plusieurs
nouveaux concessionnaires ou de plusieurs nouveaux propriétaires
indivisément, le conservateur ne dresse et ne délivre qu’un seul certificat.
Les indivisaires doivent s’entendre sur celui d’entre eux à qui le certificat
collectif est délivré, à la charge d’en aider ses consorts à toutes
réquisitions. S’il y a difficulté sur le choix, il est réglé par le conservateur3.
1206
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 3
Principe de la force probante des certificats d'enregistrement
Paragraphe 1
Principe et corolaire
Point 1
Principe
Point 2
Corolaire : inattaquabilité des droits inscrits dans le certificat
d'enregistrement
La loi dispose dans l'alinéa suivant que « ces droits sont inattaquables et
les actions dirigées contre eux ne peuvent être qu’en dommages - intérêts »3.
La loi proclame par-là l'incontestabilité de l'existence de droits réels
enregistrés dont la propriété immobilière enregistrée. Ce droit réel est
toujours incontestable quand bien même le titre ayant servi à
l'enregistrement serait vicié.
1 Art. 227 Al. 1, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des
biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 C.S.J., R.C. 104, 5 déc. 1979.
3 Art. 227 Al. 1, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des
1207
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1208
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Le cas de l'acquisition d'un bien au nom d'un époux dans un
régime de communauté
1C.S.J., R.C. 104, 5 déc. 1979 ; C.S.J., T.S.R. 001/R.C. 356, 21 déc. 1983 ; C.S.J.,
R.C. 1870, 29 août 1996.
1209
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
communs en biens, c'est par suite d'une erreur, car, quelle que fût la volonté
du mari, il ne pouvait empêcher que l'immeuble entrât en communauté. Les époux
et leurs héritiers étaient en droit d'obtenir la rectification des dits
certificats. Pareille rectification n'entraîne aucune mutation, mais le
redressement d'une erreur ».
En clair, en cas de communauté universelle ou réduite aux acquêts,
les droits réels enregistrés au nom d'un seul des époux sont communs à tous les époux,
si celui dont le nom est dans le certificat ne formule aucune objection ;
et dans ce cas, l'omission du nom de l'épouse commune en biens ne
constitue qu'une erreur que l'article 227 ne défend pas de corriger ; et
ainsi, on peut procéder à la rectification de cette erreur et opérer le
transfert au nom de l'époux non encore enregistré pour que le bien soit
totalement réellement commun, sans que dans ce cas, l'administration
exige les droits de mutation1.
Paragraphe 2
Exception au principe de l'inattaquabilité des droits inscrits dans
le certificat d'enregistrement
1Élis., 26 mai 1945 ; Ie Inst., Élis., 12 mai 1950 ; Appel Élis., 26 mai 1945 ; Ie
Inst., Élis., 3 janv. 1952.
1210
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Sur les cas de multiplicité de certificats d'enregistrement sur un
même fonds
1211
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1C.S.J., R.C. 1630, 8 mai 1998. Nos italiques. Voir aussi C.S.J., T.S.R., 001, R.C.
350, 21 déc. 1983.
1212
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
L'inattaquabilité du certificat d'enregistrement face à l'infraction
de faux
1213
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Opposition au droit du propriétaire ou du concessionnaire
Paragraphe 1
Personnes susceptibles de faire opposition
1214
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Forme, objet et effets de la requête en opposition
Section 5
Remplacement des certificats d'enregistrement
Paragraphe 1
Cas d'inexactitude ou de certificat incomplet
1 Art. 240, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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et que la rectification n’est pas de nature à porter atteinte aux droits enregistrés des
voisins, le concessionnaire ou le propriétaire peut réclamer qu’un nouveau
certificat soit dressé en remplacement de l’ancien. L’ancien certificat est
annulé au livre d’enregistrement dans la forme indiquée à l’article 235.
Le nouveau certificat n’est différent de l’ancien que quant aux
inexactitudes ou omissions relevées par les agents du cadastre »1. Deux
conditions donc : l'inexactitude ou l'omission doit porter soit sur
l'indication de la superficie, soit sur le croquis ; l'omission, la rectification
ne doit pas être de nature à porter atteinte aux droits enregistrés au
voisin.
Paragraphe 2
Cas de perte ou de destruction du certificat d'enregistrement
1 Art. 242, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés. Nos italiques.
2 Art. 243 Al. 1, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
La pratique de la remise de duplicata des certificats
Paragraphe 4
Responsabilité en cas d'erreur ou d'omission dans
l'établissement du certificat d'enregistrement
1 Art. 233, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
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BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
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TITRE 1
LES OBLIGATIONS SELON LEURS
SOURCES
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Chapitre introductif
Notion et types d'obligations
Section 1
Définition
L'obligation est un lien de droit entre deux personnes par lequel l’une, le
débiteur, est tenue d’une prestation vis-à-vis de l’autre, le créancier1.
Section 2
Distinction des obligations selon leurs sources
Paragraphe 1
Les actes juridiques
Paragraphe 2
Les faits juridiques
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 3
Distinction des obligations selon leur nature
Paragraphe 1
L'obligation de donner
Point 1
Définition
Point 2
Contenu
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Les obligations de faire ou de ne pas faire
Point 1
Définition
Point 2
Contenu
1 Idem.
2 Voy. KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 30.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Le contrat
Section 1
Notion de contrat
Paragraphe 1
Définition du contrat
Aux termes de la loi, « le contrat est une convention par laquelle une ou
plusieurs personnes s'obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à
ne pas faire quelque chose »1. Une définition « plus modernisée » du contrat
fait de celui-ci, un « accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à
créer, modifier, transmettre ou éteindre les obligations »2.
Paragraphe 2
Classification des contrats
Point 1
Le contrats nommés et innommés
La loi dispose que « les contrats, soit qu'ils aient une dénomination propre,
soit qu'ils n'en aient pas, sont soumis à des règles générales qui sont l'objet du présent
titre. Les règles particulières à certains contrats sont établies sous les titres relatifs à
chacun d'eux »3.
Un contrat nommé est prévu et réglementé par la loi — cas de la vente
—. Un contrat innommé n’a pas de nom, parce que la loi ne l’a pas organisé ; il
demeure innommé même si la pratique lui a donné un nom — cas du
contrat de déménagement —.
conventionnelles.
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Point 2
Les contrats synallagmatiques
conventionnelles.
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sont valables qu'autant qu'ils ont été faits en autant d'originaux qu'il y a
de parties ayant un intérêt distinct »1.
Quant à l'acte unilatéral, la loi l'assujetti à une technique visant à
certifier son origine et la connaissance par son auteur de l'étendue de son obligation.
La loi dispose ainsi que « le billet ou la promesse sous seing privé par
lequel une seule partie s'engage envers l'autre à lui payer une somme
d'argent ou une chose appréciable, doit être écrit en entier de la main de celui
qui le souscrit ; ou du moins il faut qu'outre sa signature, il ait écrit de sa main
un bon ou un approuvé, portant en toutes lettres la somme ou la quantité de la
chose »2.
L'intérêt réside encore au cours d'exécution, et en cas d'inexécution.
Dans les contrats synallagmatiques, les obligations de chacune des
parties étant réciproques, l'obligation de l'une étant celle de l'autre, une
partie a la faculté de refuser d'exécuter sa part du contrat si l'autre ne le fait pas.
Attraite en exécution forcée, elle pourra soulever devant le juge l'exception
d'inexécution, qui empêchera une exécution forcée de sa part.
Point 3
Les contrats à titre onéreux et à titre gratuit
« Le contrat à titre onéreux est celui qui assujettit chacune des parties à donner
ou à faire quelque chose »3, tandis que « le contrat de bienfaisance est celui dans
lequel l'une des parties procure à l'autre un avantage purement gratuit »4.
L'intérêt de les distinguer n'est pas grand. Les contrats de bienfaisance
sont généralement présumés intuitu personae, c'est-à-dire, faits en considération
de la personne du cocontractant. Par ailleurs, la responsabilité du débiteur est
en général appréciée de façon moins sévère qu'en droit commun dans les contrats à
titre gratuit. Ainsi, le donateur n'a pas l'obligation de garantie. La faute qui
lui est reprochée est la culpa levis in concreto.
Les contrats à titre onéreux semblent se confondre aux contrats
synallagmatiques. C'est que les contrats synallagmatiques sont
1 Art. 207 Al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Art. 208 Al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles. Nos italiques.
3 Art. 6, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 Art. 5, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 4
Les contrats commutatifs et aléatoires
conventionnelles.
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Point 5
Les contrats consensuel, solennel et réel
Point 6
Les contrats à exécution instantanée et les contrats successifs
Section 2
Les conditions de validité d'un contrat
La loi dispose que « quatre conditions sont essentielles pour la validité d'une
convention : le consentement de la partie qui s'oblige ; sa capacité de contracter ; un
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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objet certain qui forme la matière de l'engagement ; une cause licite dans l'obligation
»1.
Critiquant cette disposition, François Terré2 relève que la
formulation de la première condition est maladroite, car le consentement
de toutes les parties est nécessaire à la conclusion du contrat, alors même
qu’une seule s’oblige. Il relève ensuite qu'un regroupement de ces
conditions est possible. Tout contrat naît d’un accord de volontés. D’où
à ce titre deux interrogations : les parties ont-elles voulu ? C’est le
consentement ; les parties étaient-elles aptes à vouloir ? C’est la capacité.
Mais on ne veut pas dans l’abstrait. Tout accord de volontés s’opère sur
des éléments qui forment le contenu du contrat. Afin d’avoir une vision
complète de celui-ci, il faut rechercher ce que les parties ont voulu, c’est
l’objet du contrat, et pourquoi elles l’ont voulu, c’est la cause du contrat.
Paragraphe 1
Le consentement
Point 1
Le consentement en lui-même
A. Définition du consentement
B. Éléments du consentement
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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C. Nécessité du consentement
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Point 2
La rencontre des volontés
conventionnelles.
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Sous-point 1
L'offre et l'acceptation
A. L'offre
1. Définition de l'offre
L’offre est une manifestation de volonté unilatérale par laquelle une personne
appelée offrant ou pollicitant fait connaître son intention de contracter et les conditions
essentielles du contrat. Si l’offre est acceptée, le contrat est conclu1.
« L'offre (…) comprend les éléments essentiels du contrat envisagé et exprime
la volonté de son auteur d'être lié en cas d'acceptation »2. Autrement dit, l'offre,
encore nommée pollicitation, est la proposition de conclure un contrat, à des
conditions déterminées, de telle sorte que son acceptation suffit à la
formation de celui-ci3.
Toute proposition de contracter qui ne répond pas à cette
définition, parce qu’elle est insuffisamment précise ou manque de fermeté, doit
être qualifiée d’invitation à entrer en pourparlers ou encore d’appel d’offres. C'est
ce que consacre désormais expressément le Code civil français lorsqu'il
dispose qu' « à défaut, il y a seulement invitation à entrer en pourparlers »4.
Tel est le cas d’une annonce qui proposerait de vendre un objet
spécifié tout en précisant que le « prix est à débattre » ou encore que la
vente sera faite « au plus offrant ». Cas encore d’une lettre dans laquelle
son auteur indiquerait qu’il « envisage » de vendre un immeuble dont il
est propriétaire, sans autre indication, notamment de prix5. Tel est
encore le cas des documents publicitaires qui se bornent à vanter les
mérites d’un produit sans en donner toutes les caractéristiques ni le prix,
ou celui d’une mention portée dans un guide de tourisme afin de susciter
des candidatures à un club de tir6.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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a. L'offre précise
L'offre doit être précise2. Elle doit indiquer les « éléments essentiels » du
contrat3 de telle sorte que l’acceptation de ses termes suffit à parfaire le
contrat. Ainsi l'acceptant pourra agir en connaissance de cause.
Au sujet de la distinction entre les éléments essentiels à la relation
contractuelle que les parties cherchent à bâtir, qui doivent figurer dans
l’offre, et ceux qui peuvent en être absents parce qu’ils ne lui sont
qu’accessoires, la doctrine estime que les éléments essentiels seraient
ceux « qui impriment à un contrat sa coloration propre et en l’absence desquels ce
dernier ne peut être caractérisé »4. Précisant les contours d'une telle définition,
la jurisprudence considère que dans les contrats ayant pour objet une
permutation de valeurs, ce sont les termes mêmes de cet échange qui en
constituent les éléments essentiels. Ainsi pour le contrat de vente par
exemple, la chose et le prix sont les éléments essentiels5.
Néanmoins, le degré de précision requis dépend largement de la
nature du contrat projeté. On a par exemple eu à considérer que le prix
est, en règle générale, un élément essentiel des contrats à titre onéreux.
Dans un bail, l’offre doit mentionner la chose louée, le montant des
loyers, mais non la date d’entrée en jouissance6. Dans un contrat visant
à engager une actrice pour le tournage d’un film, sont essentiels, la
rémunération de l’artiste ainsi que la date du début du tournage7.
b. L'offre ferme
L'offre doit être ferme. Elle doit exprimer « la volonté de son auteur
d'être lié en cas d'acceptation ».
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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L'offre doit enfin être non équivoque. Elle doit être exempte de
quelque doute. Le juge apprécie.
3. Caractères de l'offre
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Plus souvent, le délai est stipulé par le pollicitant lui-même. Il pourra être
numériquement fixé ou résulter de manière certaine du libellé même de
l’offre.
Le plus souvent ce délai est à la fois un délai d’irrévocabilité de l’offre
et un délai de validité, ou plus exactement d’efficacité de celle-ci. Pendant ce
délai, le pollicitant s’engage à ne pas révoquer son offre et à l’expiration de
celui-ci l’offre est caduque3.
Les raisons qui guident le pollicitant à fixer un délai peuvent être
variables : accorder au destinataire un temps de réflexion suffisant,
recouvrer assez rapidement sa pleine liberté en cas de non-réponse,
éviter qu’une offre formulée pour des raisons publicitaires en termes
particulièrement favorables (par exemple prix serré, rabais important,
crédit gratuit, frais de notaire à la charge du vendeur…), ne se prolonge
trop longtemps et n’obère à l’excès les finances de son auteur.
Alors même que l’auteur de l’offre ne l’a assortie d’aucun délai, la
jurisprudence a progressivement dégagé la règle qu’une offre non
assortie d’un délai ne vaut que dans la limite d’un délai raisonnable4. Le
code civil français consacre désormais cette solution5.
Le délai raisonnable est apprécié souverainement par les juges du fond6. Sa
durée varie suivant les circonstances : volonté tacite du pollicitant7, nature du
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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4. Régime de l'offre
L'offre n'a d'existence que si elle reflète la volonté réelle de son auteur.
Par conséquent, si cette volonté change, ou si la personne qui en est le
support disparaît, l’offre n’a plus lieu d’être4.
On en déduit que l’offre peut être retirée par celui qui l’a émise tant
qu’elle n’a pas été acceptée5. Cette rétractation peut intervenir sans que le
pollicitant ait, au préalable, mis le destinataire en demeure d’accepter6.
On en déduit également que l’offre est caduque au cas où le pollicitant
décède7, ou devient incapable8 avant qu’elle n’ait été acceptée.
La règle de la libre révocabilité de l’offre ne va pas toujours sans
inconvénients, spécialement au regard de la sécurité juridique. Laisser au
pollicitant la liberté de révoquer l’offre à tout moment, c’est imprimer à
celle-ci une précarité qui risque de priver son destinataire du temps de
réflexion souhaitable : pour se prémunir contre une telle révocation, il
peut être tenté de l’accepter de manière précipitée. Accorder au
pollicitant cette liberté, c’est aussi lui permettre de causer impunément
des dommages au destinataire de l’offre : les frais de déplacement,
d’étude… qu’il aura engagés pour l’examen de celle-ci l’auront été en
pure perte ; anticipant sur la conclusion du contrat, le destinataire de
l’offre aura pu négliger des affaires intéressantes ou même modifier
d’une façon irréversible sa propre situation juridique. Ainsi, décidé à
accepter l’offre de vente qui lui a été faite, le destinataire de celle-ci résilie
son bail et se retrouve sans logement, ou encore, se voyant proposer un
nouvel emploi, il quitte le précédent9.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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B. L'acceptation
1. Définition de l'acceptation
« L'acceptation est la manifestation de volonté de son auteur d'être lié dans les
termes de l'offre »3. Autrement dit, l'acceptation résulte de l'agrément pur et
simple de l'offre par le destinataire de celle-ci. Toute réponse par laquelle est
demandée une modification des conditions fixées par le pollicitant
s'analyse, non en une acceptation, mais en une contre-proposition qui peut
pas former un contrat4.
Lorsqu’aucune forme n’est requise pour la validité de la
convention, ce qui est le principe, l’acceptation suffit à former le contrat.
Encore faut-il qu’elle porte sur une offre véritable, c’est-à-dire une offre qui
renferme les éléments essentiels de l’opération projetée, et qu’elle
intervienne à un moment où cette offre conserve sa valeur juridique.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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a. L'intérêt de l'étude
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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l’un rétracter son offre, l’autre revenir sur son acceptation. De même, le
décès d’une des parties ou son incapacité survenant avant la conclusion
du contrat entraîne la caducité de sa manifestation de volonté et fait
obstacle à la conclusion de celui-ci.
L'intérêt réside également en matière de transfert de propriété et des
risques. Pour les contrats translatifs de propriété, le transfert de propriété
d’une partie à l’autre, ainsi que le transfert des risques, se réalisent au
moment de la formation du contrat.
En matière de conflit de lois dans le temps ; la législation applicable au
contrat est, en principe, celle en vigueur au moment où le contrat est
conclu. D’où la nécessité, au cas où une nouvelle loi entrerait en vigueur
entre le jour de l’émission de l’acceptation et celui de sa réception, de
préciser la date de conclusion du contrat.
Sur les questions des délais ; la date de formation du contrat fixe le
point de départ de certains délais, notamment les délais légaux de
prescription ou les délais conventionnels d’exécution.
Au sujet de l'action paulienne ; en principe, un créancier ne peut
attaquer un contrat comme frauduleux par le moyen de l’action
paulienne que s’il justifie d’un droit antérieur à la conclusion du contrat.
L'intérêt est relatif, enfin, à la détermination du lieu de formation du
contrat. Cela influence la compétence territoriale de la juridiction de
jugement. Est compétent, le tribunal du lieu de conclusion de l’acte pour
les litiges relatifs aux contrats.
1Lire F. TERRE et alii., op. cit., pp. 255-257 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit.,
pp. 65-68.
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Sous-point 2
Le contrat par étapes
A. Les pourparlers
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l’intention de nuire à son partenaire, mais aussi lorsqu’elle agit avec mauvaise
foi1, ou même avec une légèreté blâmable2 au cours de la négociation.
En pratique, la faute consistera à prendre l’initiative de la
négociation sans intention sérieuse de contracter3, à seule fin de
dissuader le partenaire de négocier avec autrui ou pour obtenir la
révélation de certains secrets, à communiquer une information que l’on
sait fausse afin de créer la confusion chez son partenaire, à entamer des
pourparlers sans faire état de la nécessité de recourir à un prêt et à les
poursuivre en gardant le silence sur la non-obtention de ce prêt4, à
conduire des pourparlers sur la base d’un prix très exagéré alors qu’on
en mène parallèlement d’autres, pour la même chose, sur celle d’un prix
nettement inférieur5, à maintenir sans motif réel et sérieux le
cocontractant potentiel dans une incertitude prolongée6, à prolonger une
négociation dont on sait qu’elle ne peut aboutir7, ou encore à rompre
sans raison légitime, brutalement et unilatéralement des pourparlers
avancés8. Si l’un des intéressés fait naître chez son partenaire une
confiance qu’il a ensuite trompée, sa responsabilité peut être engagée9 .
Cette confiance sera d’autant plus grande que les pourparlers seront plus
avancés10.
À l’inverse, la rupture ne revêt pas un caractère abusif lorsqu’elle
est justifiée par un motif légitime : désaccord sur le prix, inaptitude à
répondre aux exigences techniques recherchées, difficultés économiques
rencontrées11.
En cas de préjudice causé au partenaire, l'auteur engage sa responsabilité
quasi-contractuelle. En l'espèce, « la réparation du préjudice (…) ne peut
avoir pour objet de compenser ni la perte des avantages attendus du
contrat non conclu ni la perte de la chance d’obtenir ces avantages »12.
On en déduit que si la victime peut, en cas de rupture, obtenir le
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Ces accords préalables sont malgré tout des accords véritables et ont
donc une force obligatoire. Cela dit, ils sont préalables à la conclusion d'un
contrat définitif, donc ils sont provisoires.
Ici, les parties se sont mises d’accord sur un certain nombre de points —
sur les éléments essentiels du contrat ou la manière de conduire les
négociations par exemple —, et s’engagent à continuer les discussions à
partir des bases acquises. De tels accords créent une obligation de nature
contractuelle, à la charge de chaque partie, de continuer de bonne foi la discussion. La
rupture sans raison sérieuse engage la responsabilité contractuelle et
justifie la condamnation à des dommages et intérêts, mais non la
condamnation à conclure le contrat définitif.
2. Le pacte de préférence
« Le pacte de préférence est le contrat par lequel une partie s’engage à proposer
prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de
contracter »1. Autrement dit, il y a pacte de préférence lorsqu’une personne
s’engage envers une autre, qui accepte, à ne pas conclure avec des tiers un contrat
déterminé avant de lui en avoir proposé la conclusion aux mêmes conditions2. Par
exemple, dans les rapports entre associés, l’un promet à l’autre de lui
proposer en priorité la vente de ses parts sociales, au cas où il déciderait
de les aliéner.
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4. La promesse synallagmatique
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Point 3
Les vices de consentement
A. L'erreur
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Toutes les erreurs n'ont pas la même incidence sur le contrat. La doctrine et
la jurisprudence distinguent trois catégories d'erreurs en fonction de leur
gravité : tantôt l'erreur détruit le consentement, car elle empêche la
rencontre des volontés, on dit qu'il y a erreur-obstacle ; tantôt elle vicie le
consentement, c’est l’erreur vice de consentement ; tantôt, enfin, elle est
indifférente et ne porte pas atteinte à la validité du contrat.
a. Les erreurs-obstacles
Ce peut être une erreur sur l'identité de la chose stricto sensu. Chacune des
parties a en vue un bien différent. L’un entend vendre ou donner en
location telle parcelle de terre, tandis que l’autre entend acheter ou
prendre en location une parcelle différente3. Vente d’une propriété
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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morcelée alors que l’acheteur la croyait d’un seul tenant1. L’un entend
acheter un immeuble alors que l’autre lui cède seulement des parts
sociales2.
Ce peut être aussi une erreur sur le prix3.
conventionnelles.
5 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 72.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1 L'article 1132 du Code civil français a supprimé pour le rendre plus explicite la
notion d'erreur sur la substance en disposant désormais que l'erreur est une cause
de nullité du contrat lorsqu'elle porte sur les « qualités essentielles de la prestation due
».
2 Cass. fr., Civ., 28 janv. 1913.
3 Art. 113, Code civil français.
4 Req. 5 nov. 1929.
5 Cass. fr., Civ. 1re, 23 févr. 1970.
6 Cass. fr., Civ., 23 nov. 1931.
7 Cass. fr., Civ., 27 avr. 1953.
8 Paris, 13 mai 1987.
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1 Ibidem., p. 324.
2 Rouen, 4 mars 1969.
3 Cass. fr., Civ. 16 juill. 1964 : désignation d’un avocat comme arbitre alors que
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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aurait néanmoins été embauché s’il avait produit ses propres papiers1.
De même est écartée la nullité pour erreur sur la nationalité de l’acheteur
d’un cheval de course dès lors que le vendeur n’établit pas que la
considération de cette nationalité l’a déterminé à contracter2.
L’erreur sur la solvabilité n’est pas, en règle générale, une cause de
nullité car elle s’apparente à l’erreur sur la valeur, laquelle est
indifférente3.
Dans les cas autres que ceux qui viennent d'être étudiés, l'erreur
commise par le contractant n'est pas une cause de nullité de
l'engagement. Elle est indifférente.
N'emportent donc pas nullité, l’erreur qui porte sur une qualité non
essentielle de la prestation, l’erreur sur la personne dans les cas où la
considération de la personne n’a pas été le motif déterminant de la
convention.
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B. Le dol
1. Notion
a. Définition
La loi dispose que « le dol est une cause de nullité de la convention lorsque
les manœuvres pratiquées par l'une des parties sont telles qu'il est évident que, sans
ces manœuvres, l'autre partie n'aurait pas contracté »5.
Le dol dans la formation du contrat désigne toutes les tromperies par
lesquelles un contractant provoque chez son partenaire une erreur qui le détermine à
contracter6. Il s'agit de manœuvres frauduleuses, tromperies, artifices
mensongers, réticences dont une personne peut se servir pour en
tromper une autre à l'occasion d'un contrat. L'une des parties a donc usé
d'un artifice ou d'une manœuvre pour induire son cocontractant en
erreur et le déterminer ainsi à contracter7. La victime du dol ne s’est pas
trompé, on l’a trompée. Agissant sur le consentement au moyen de
conventionnelles.
6 F. TERRE et alii., op. cit., p. 334.
7 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 77.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Le rapport entre le dol et l'erreur peut être établi sur trois points2.
Quant au domaine. Les erreurs qualifiées d’indifférentes lorsqu’elles
sont spontanées, sont sanctionnées lorsqu’elles ont été provoquées par
les tromperies du cocontractant. L'erreur qui résulte d’un dol est
toujours excusable ; elle est une cause de nullité alors même qu’elle
porterait sur la valeur de la prestation ou sur un simple motif du contrat.
Alors que toute erreur n'entraîne pas la nullité, l'erreur résultant du dol
entraîne toujours la nullité.
Sur le plan de la preuve, le dol ne se présume pas, il se prouve3. La preuve
du dol est plus aisée car elle ne vise pas directement à établir l’erreur —
fait purement psychologique — mais les agissements qui ont provoqué
celle-ci — faits matériels ordinairement assez faciles à démontrer —.
Enfin, quant à la sanction, le dol impliquant toujours une faute de
celui qui l’a commis, la victime de celui-ci pourra obtenir, outre la nullité,
des dommages-intérêts si celle-ci ne suffit pas à réparer entièrement le
préjudice subi.
i. L'élément matériel
conventionnelles.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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partie1. D’autre part, l’accent mis sur la protection des consommateurs par le
droit contemporain limite toujours plus la tolérance traditionnelle envers
le bon dol2.
Aux manœuvres, on assimilait aussi la réticence. La jurisprudence
considérait que « le dol peut être constitué par le silence d’une partie
dissimulant au cocontractant un fait qui, s’il avait été connu de lui, l’aurait
empêché de contracter »3.
L'élément matériel doit avoir été réalisé par l'une des parties dans le
dessein de tromper l'autre4.
Cette exigence sera assez aisément établie en cas de manœuvres ou
de mensonge, car on concevrait mal que de tels comportements puissent
s'expliquer autrement que par la volonté d'induire le partenaire en erreur.
En cas de réticence dolosive, l’élément intentionnel est plus délicat
à établir. Le silence conservé par l’une des parties peut, en effet, provenir
de l’ignorance, de l’oubli ou de la négligence, plutôt que de la volonté de
tromper le cocontractant. Néanmoins, le juge déduira le plus souvent
l’intention de tromper de la double constatation que celui qui s’est tu
connaissait l’information recelée ainsi que son importance pour son
partenaire. Celui qui garde sciemment le silence commet un dol5.
b. Origine du dol
Le dol n'est une cause de nullité que s'il émane du cocontractant6. S’il
est le fait d’un tiers, il donnera lieu uniquement à dommages-intérêts,
sauf si l’erreur ainsi provoquée est une erreur sur les qualités essentielles
de la prestation ou celles du cocontractant. Mais c’est alors sur le
fondement de l’erreur et non celui du dol que la nullité sera prononcée.
C’est une différence classique avec la violence qui infecte le contrat quelle qu’en
soit la provenance.
1266
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
i. Une erreur
Peu importe la nature de cette erreur. Ce peut être une erreur sur les
qualités essentielles de la prestation ou une erreur sur les qualités
essentielles de la personne5, auquel cas les parties auront le loisir
d’invoquer aussi bien le vice d’erreur que le dol. Ce peut être aussi une
erreur sur la valeur6 ou sur les motifs7. Ce peut être enfin une erreur
inexcusable8.
1267
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
3. Sanction du dol
1268
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. La violence
1. Notion
2. Éléments constitutifs
i. Élément matériel
conventionnelles.
4 F. TERRE et alii., op. cit., p. 348.
1269
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1270
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. Origine de la violence
1271
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
3. Sanction
La violence entraîne la nullité relative. Elle doit être prouvée par celui qui
l'invoque.
D. La lésion
1. Notion
1272
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
La lésion ne se conçoit pas non plus dans les contrats réellement aléatoires, les
parties ayant volontairement assumé un risque de perte, ne peuvent se
plaindre de la réalisation éventuelle de ce risque1.
La disproportion s'apprécie au moment de la formation du contrat2.
2. Contrats concernés
3. Conditions de la lésion
1 Ibidem.
2 Ibidem.
3 Ibidem., pp. 92-93.
4 Ibidem., p. 93.
1273
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. Condition objective
b. Condition subjective
Les avantages doivent avoir été soutirés en abusant des besoins, des
faiblesses, des passions ou de l'ignorance du débiteur. Les besoins se
particularisent par leur caractère d'urgence extrême, d'impérieuse nécessité. Cas
de la maladie de l'épouse ou des enfants, d'un voyage pour raison de
santé, ou de la menace pour un locataire d'une expulsion par le
propriétaire3.
Les faiblesses et les passions se complètent. Il faut entendre par ces
défaillances, « les manifestations de l'état d'une personne qui manque de
l'énergie et de la force morale nécessaire pour résister à une pression, un
désir, en un mot à une influence préjudiciable quelconque, soit externe,
soit interne »4.
L'ignorance englobe toutes les déficiences intellectuelles du
débiteur — défaut d'instruction, crédulité, inexpérience — qui le rendent
inapte à comprendre la portée exacte du contrat auquel il va adhérer.
Il faut, d'autre part, que le créancier ait abusé de cet état d'infériorité
matérielle, morale ou intellectuelle de son cocontractant. Cela implique
la mauvaise foi dans son chef. On devra prouver que le créancier avait
connaissance de la situation délicate du débiteur au moment de la
1274
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
4. Sanction de la lésion
Paragraphe 2
La capacité
1275
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
L'objet
Point 1
Définition
Point 2
Caractères
La loi exige que « l'obligation ait pour objet une chose au moins déterminée
quant à son espèce »5. La loi vise par là le fait que la prestation que doit
engendrer l'obligation doit être précisée par les parties quant à son contenu, sa
1 Idem.
2 Art. 448, Loi n° 87-010 portant Code de la famille.
3 Art. 452, Loi n° 87-010 portant Code de la famille.
4 Art. 25, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 Art. 28, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1276
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
nature. Les parties doivent donc préciser les divers éléments des
prestations réciproques1.
Lorsqu'il s'agit d'une obligation de donner, si elle concerne un corps
certain, elle devra être désignée.
S'il s'agit d'une chose de genre, son genre devra être déterminé —
vente d'un cheval —2. Le nombre, la qualité, le poids, la mesure de la
chose elle-même ne doivent pas nécessairement être donnés, pourvu
qu'ils soient possibles de détermination au moment de l'exécution, soit
par les parties elles-mêmes, soit par les usages3. Quant à sa qualité, le
débiteur ne sera pas tenu, pour être libéré, de la donner de la meilleure
espèce ; mais il ne pourra l'offrir de la plus mauvaise4.
Il a été jugé qu'une obligation n'est nulle pour manque d'un objet
certain formant la matière de l'engagement que s'il y a incertitude ne
permettant pas d'établir à quoi les parties se sont engagées5. La nullité
est relative6.
Pour les obligations de faire ou de ne pas faire, les parties sont
tenues de bien préciser le contenu de leurs obligations.
conventionnelles.
4 Art. 144, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 Elis, 22 janv. 1916.
6 Léo., 16 oct. 1956.
7 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 104.
1277
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
vente de la chose d'autrui1 ou d'une chose qui a péri2 est nulle. Toutefois,
les choses futures peuvent être l'objet d'une obligation3. On ne peut,
cependant, renoncer à une succession non ouverte, ni faire stipulation
sur une pareille succession, même avec consentement de celui de la
succession duquel il s'agit4.
Paragraphe 4
La cause
Point 1
Définition
conventionnelles.
3 Art. 26 Al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 Art. 26 Al. 2, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 Art. 27, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
6 Lire M.-T. KENGE, op. cit., p. 46 ; F. TERRE et alii., op. cit., p. 600.
1278
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1279
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Effets juridiques de la cause
A. L'absence de cause
B. La fausse cause
1 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 113 ; F. TERRE et alii., op. cit., p. 165.
2 Art. 30, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
3 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 114.
1280
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. La cause illicite
La cause est illicite quand elle est prohibée par la loi, quand elle est
contraire aux bonnes mœurs ou à l'ordre public2.
1. L'ordre public
conventionnelles.
3 F. TERRE et alii., op. cit., p. 560.
4 Idem., pp. 563-567.
1281
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Ibidem., 564.
2 T. Civ. Tarbes, 14 mars 1899.
3 Paris, 18 nov. 1837.
4 Paris, 15 mai 1925.
5 Cass. fr., Civ. 1re, 26 sept. 2012.
6 Req. 4 nov. 1885.
7 F. TERRE et alii., op. cit., p. 576.
1282
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Cass. fr., Civ., 26 mars 1860 ; Cass. fr., Civ., 8 oct. 1957 ; Cass. fr., Civ. 1re, 28
juin 1988.
2 Cass. fr., Com., 7 mars 1961.
3 Art. 30, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 120.
5 Idem.
6 Ibidem.
7 Idem., p. 120.
1283
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
La nullité
Paragraphe 1
Notion
Point 1
Définition
1284
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
acte est nul1. La nullité n'est donc pas automatique, sauf pour les nullités de
plein droit, auquel cas le texte lui-même le dit2.
C'est à celui qui prétend qu'un contrat est nul de le démontrer. À
cet effet, deux voies s'offrent.
Soit, prenant les devants, il agit par voie d'action et demande au juge
de constater que le contrat manque d'un élément de validité ; selon que
cette demande sera formée avant ou après l'exécution du contrat, elle
aboutira uniquement au prononcé de la nullité éventuellement
accompagnée de dommages-intérêts, ou entraînera en plus la restitution
de ce que chacune des parties avait fourni à l'autre.
Soit, resté initialement passif, il se contente, lorsque son
cocontractant agit contre lui en raison de la non-exécution du contrat,
de soulever à titre d'exception la nullité du contrat. Bien qu’occupant la
position procédurale de défendeur, il n’en devra pas moins prouver la
nullité du contrat, car il émet, à titre de moyen de défense, une prétention
distincte de celle de son adversaire3.
Point 2
Nullité et notions voisines
1285
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Nullité et caducité
C. Nullité et inopposabilité
Paragraphe 2
Classification des nullités
1286
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
elle ne peut être demandée que par la partie que la loi entend protéger et elle
peut être couverte par la confirmation1.
Paragraphe 3
Régime juridique de la nullité
Point 1
Conditions d'exercice de l'action en nullité
Rappelons que le principe est que la nullité est judiciaire. Elle doit être
prononcée par le juge, à la demande des parties.
En cas de nullité relative, ces parties ne peuvent être que les personnes
que la loi a voulu protéger : le cocontractant, éventuellement, son
représentant, ses successeurs universels, ou ses créanciers par voie
d'action oblique. La nullité doit être soulevée au premier degré.
Par contre, toute personne intéressée peut soulever la nullité absolue. Le
juge peut la soulever d'office, en tout état de cause, même pour la première
1287
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
fois en appel ou en cassation1. Le ministère public par son avis peut également
la soulever.
Point 2
La confirmation
A. Notion
B. Conditions
1. Conditions de fond
conventionnelles.
1288
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Conditions de forme
a. Confirmation expresse
1289
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. Confirmation tacite
1290
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. Effets
Point 3
La prescription
L'action en nullité est prescrite par dix ans. La loi dispose que « dans
tous les cas où l'action en nullité ou en rescision d'une convention n'est
pas limitée à un moindre temps par une loi particulière, cette action dure
dix ans »1.
Ce temps ne court, dans le cas de violence, que du jour où elle a
cessé ; dans le cas d'erreur ou de dol, du jour où ils ont été découverts.
La prescription éteint l'action en nullité. Le contractant au profit duquel
cette action existait ne pourra donc plus l'intenter.
Cette disposition ne vise en réalité que la nullité relative. Pour la
nullité absolue, on la considère imprescriptible2. Mais on tend davantage à
soumettre la nullité absolue à une prescription trentenaire, sur base de
l'article 647 du décret des contrats ou des obligations conventionnelles,
qui dispose que « toutes les actions, tant réelles que personnelles, sont
prescrites par trente ans ».
Cela dit, dans tous les cas, ces règles ne concernent que la nullité
par voie d'action. Quant à celle d'exception, il est de principe qu'elle est
perpétuelle3. Concrètement, cela signifie que lorsqu’un contrat n’a pas été
1291
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Effets de la nullité
1292
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Req. 3 juin 1863 ; Cass. fr., Civ. 22 mai 1951 ; Cass. fr., Civ. 1re, 16 mars 1983.
2 Cass. fr., Civ. 1re, 15 mai 2001.
3 Cass. fr., Civ. 6 déc. 1967.
4 Cass. fr., Civ. 3e, 5 nov. 2008.
5 Cass. fr., Civ. 1re, 26 juin 2013.
1293
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1294
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 5
Responsabilité civile
1295
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Les effets du contrat
Paragraphe 1
Le principe de l'autonomie de la volonté et de la liberté
contractuelle
Point 1
Double dimension de la liberté contractuelle
1 F. TERRE et alii., op. cit., pp. 34-35 ; Lire en ce sens, KALONGO MBIKAYI,
op. cit., p. 40 ; P. MALAURIE et alii., op. cit., p. 231 ; C. RENAULT-
BRAHINSKY, Droit des obligations, Gualino, Paris, 2019, p. 39 ; M.-T. KENGE,
op. cit., p. 11.
2 C'est nous qui soulignons.
3 C.C. fr., Décis. no 2000-437 DC, 19 déc. 2000, Loi de financement de la sécurité
sociale. Lire L. FAVOREU et alii., Droit constitutionnel, op. cit., p. 992 ; F. TERRE
et alii., op. cit., pp. 14-15.
4 Aux termes de cette disposition, « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit
pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui
1296
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne
peuvent être déterminées que par la Loi ». Voir aussi C.C. fr., Décis. no 2006-543 DC,
30 nov. 2006, Loi relative au secteur de l’énergie.
1 C.C. fr., Décis. nos 2002-465 DC, 13 janv. 2003, Loi relative aux salaires, au temps
doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses pourvu que leur
manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».
6 Art. 11 Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1787 : « La libre
communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux
de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à
répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ».
7 Art. 11, Constitution du 18 février 2006.
1297
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Limitations de la liberté contractuelle
A. Quant au fond
1298
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Quant à la forme
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
qui ils veulent, sur n'importe quoi et de n'importe quelle manière, dans
le respect, cependant, de l'ordre public, des lois impératives et des
bonnes mœurs.
Paragraphe 2
Effets des contrats entre parties
La loi dispose que « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel
ou pour les causes que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi »1.
Cette disposition pose le principe en matière d'effets des contrats entre
les parties. Les contrats tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits, en ce
sens que chaque contractant est lié par le contrat comme il le serait si son obligation
lui était imposée par la loi. Cela implique que chaque contractant est tenu
d'exécuter sa prestation sous peine d'y être contraint par la force publique.
C'est le principe de la force obligatoire du contrat2. Ce principe de la force
obligatoire s'impose non seulement aux parties, mais aussi au juge quand
il doit appliquer et interpréter le contrat.
Point 1
La force obligatoire du contrat entre parties
Le contrat s'impose aux parties comme s'il était une loi. Cela
emporte que les parties ne peuvent pas le révoquer, elles doivent en
respecter le contenu et l'exécuter de bonne foi.
1300
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
à durée déterminée, c'est la loi elle-même qui permet à l'une des parties
de résilier unilatéralement le contrat, cas du contrat de mandat.
La loi dispose que « les conventions obligent non seulement à ce qui y est
exprimé, mais encore à toutes les suites que l'équité, l'usage ou la donnent à
l'obligation d'après sa nature »1. En cas de simulation, les parties sont liées
au contenu du contrat réel.
La loi dispose que « les contre-lettres ne peuvent avoir leur effet qu'entre les
parties contractantes : elles n'ont point d'effet contre les tiers »2.
La contre-lettre est un acte écrit et secret, entre les parties, destiné à modifier
le contenu ou les effets d’un acte apparent. Il produit effet entre les parties et n’est
pas opposable aux tiers qui peuvent néanmoins s’en prévaloir3.
C'est l'hypothèse de la simulation. La simulation est un mensonge
concerté : les parties créent volontairement une convention apparente,
différente de la convention réelle, qui reste cachée. Il y a donc
dédoublement de contrats. D’une part, un acte ostensible, destiné à être connu
des tiers ; on l’appelle aussi l’acte apparent, ou encore l’acte simulé. D’autre
part, un acte secret, rétablissant la vérité entre les parties ; on l’appelle aussi
la contre-lettre4.
Souvent, la simulation est un moyen de fraude fiscale : par exemple,
le prix ostensible est inférieur au prix réel, resté secret. Ou bien encore,
une fraude aux droits des créanciers : afin de soustraire un bien à leur
gage, un débiteur le vend fictivement à un compère. Plus rarement, elle
est innocente : par exemple, un commerçant désirant ne pas révéler ses
marchés à un concurrent les fait conclure par un prête-nom.
La simulation exige comme conditions5 que les parties doivent être
d'accord sur le contrat secret qui est celui qu'elles ont voulu passe en réalité.
Ce contrat, soit-il secret, n'en est pas moins un, et en sort tous les effets.
L'acte secret doit être contemporain à l'acte apparent. Il doit être fait dans
la même période que l'acte apparent.
conventionnelles.
3 S. GUINCHARD et T. DEBARD (dir.), op. cit., p. 540.
4 P. MALAURIE et alii., op. cit., p. 383.
5 Lire KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 140.
1301
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1302
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Force obligatoire du contrat à l'égard du juge
1303
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Le principe posé est qu' « on doit, dans les conventions, rechercher quelle a
été la commune intention des parties contractantes, plutôt que de s'arrêter au sens
littéral des termes »1.
Ce texte énonce deux principes ; d’une part, il ne s’agit pas de rechercher
l’intention d’une partie, mais la commune intention des parties ; d’autre part,
la règle condamne le littéralisme : l’esprit doit l’emporter sur la lettre.
La recherche de la commune intention des parties est une méthode
subjective : théoriquement, l’interprète recherche ce que les parties ont
réellement voulu en sondant leurs reins et leurs cœurs, et non ce qu’il aurait
été raisonnable de vouloir ou ce qu’un individu raisonnable peut déduire
de l’expression qu’elles ont donnée de leur volonté2.
À ce propos, la loi a conçu quelques techniques en vue d'aider le juge
à découvrir cette commune intention : lorsqu'une clause est susceptible
de deux sens, on doit plutôt l'entendre dans celui avec lequel elle peut
avoir quelque effet, que dans le sens avec lequel elle n'en pourrait
produire aucun3. Les termes susceptibles de deux sens doivent être pris
dans le sens qui convient le plus à la matière du contrat4. On doit
suppléer dans le contrat les clauses qui y sont d'usage, quoiqu'elles n'y
soient pas exprimées5. Toutes les clauses des conventions s'interprètent
les unes par les autres, en donnant à chacune le sens qui résulte de l'acte
entier6. Quelque généraux que soient les termes dans lesquels une
convention est conçue, elle ne comprend que les choses sur lesquelles il
paraît que les parties se sont proposé de contracter7. Lorsque dans un
contrat on a exprimé un cas pour l'explication de l'obligation, on n'est
pas censé avoir voulu par-là restreindre l'étendue que l'engagement
1304
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Les effets du contrat à l'égard des tiers
conventionnelles.
3 Art. 63, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 F. TERRE et alii., op. cit., p. 743.
1305
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Le contrat pour soi-même
Point 1
L'effet relatif du contrat entre les parties
1306
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Le contrat crée une situation juridique dont les tiers, même s'ils ne
sont pas personnellement liés par elle, ne peuvent méconnaître l'existence. Les
tiers n’ont pas à exécuter la ou les prestations promises dans le contrat,
mais ils sont tenus de s’abstenir de tout comportement qui pourrait faire obstacle à
l’exécution de ces prestations. Pèse donc sur eux, non l’obligation de donner
ou de faire à laquelle le contrat a donné naissance, mais un devoir, celui
de respecter la situation née du contrat. Le contrat et la situation juridique qu'il
a fait naître sont opposables aux tiers. Ceux-ci sont tenus de « respecter la
situation juridique créée par le contrat »3.
À défaut d’opposabilité, le contrat risquerait d’être privé d’efficacité
puisque les tiers pourraient impunément méconnaître la situation
juridique qui en est issue. C’est dire que l’opposabilité du contrat sera
dans la dépendance directe de la nature des droits auxquels le contrat
donne naissance. Destinée à assurer au contrat pleine efficacité,
l’opposabilité ne saurait faire produire à celui-ci plus que ses effets4.
L'opposabilité apparaît par-là, dit Ghestin, comme le « complément
nécessaire de la force obligatoire du contrat »5.
1307
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
La situation juridique que le contrat crée entre les parties peut être
opposée aux tiers par les parties. Les tiers n'ont pas à exécuter les obligations
nées du contrat mais il leur est interdit, alors même qu'ils n'y ont pas
consenti, de faire obstacle consciemment à l'exécution de celui-ci.
Le tiers qui aide en connaissance de cause le débiteur à ne pas
exécuter le contrat, se rend complice de la violation par celui-ci de ses
obligations contractuelles et commet ainsi une faute qui engage sa
responsabilité3. Ainsi a-t-on décidé que « le contractant victime d’un
dommage né de l’inexécution d’un contrat (…) peut demander la
1308
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1309
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1310
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Contenu indisponible.
Point 2
Dérogations au principe de la relativité des conventions
1311
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1. Notion
conventionnelles.
1312
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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A. Notion
conventionnelles.
6 Art. 21, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1313
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1314
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
par conséquent, sans être exposé, du fait d’un tel passage, à une saisie
émanant des créanciers du stipulant1.
De son côté, le promettant s’est engagé envers le tiers en
considération et en contrepartie de la prestation que lui a promise le
stipulant. Si celui-ci n’exécute pas ses propres engagements, le
promettant doit pouvoir en faire état à l’encontre du tiers bénéficiaire. Il
en résulte que le promettant peut, en principe, opposer au tiers bénéficiaire les causes
de nullité ou de résolution ainsi que les exceptions qu’il aurait pu faire valoir contre
le stipulant2.
1 F. TERRE et alii., op. cit., p. 786 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 191.
2 Cass. fr., Civ. 1re, 29 nov. 1994.
3 Req. 30 juill. 1877.
1315
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. La simulation
L'acte secret est un véritable contrat qui fait effet entre les parties. En tant
que tel, il doit respecter les conditions de validité d'un contrat. Les
conditions de fond — consentement, capacité, objet et cause —
1316
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
1317
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1318
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 5
L'exécution forcée
1319
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Cette exécution forcée aura lieu soit en nature, soit par équivalent, le
débiteur étant dans ce dernier cas tenu de payer des dommages-intérêts.
Mais avant d'y être, des conditions sont à remplir1 : la dette doit
d'abord, être exigible, c'est-à-dire, arrivée à échéance. Le créancier doit
mettre préalablement le débiteur en demeure. Le débiteur ne doit pas être
déchargé de son obligation par une cause d'exonération. Le créancier doit être
muni d'un titre exécutoire — la grosse, un acte notarié — contenant la
formule exécutoire, soit un jugement pris contre son débiteur
récalcitrant et le condamnant à exécuter.
Précisions deux de ces conditions : la mise en demeure et les causes
d'exonération.
Paragraphe 1
Conditions de l'exécution forcée
Point 1
La mise en demeure
A. Définition
1 Lire F. TERRE et alii., op. cit., p. 1581 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 144.
2 S. GUINCHARD et T. DEBARD (dir.), op. cit., p. 1245.
3 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 145.
4 Art. 44, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 145.
6 Idem.
1320
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
1321
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
D. Formes
conventionnelles.
5 S. GUINCHARD et T. DEBARD (dir.), op. cit., p. 1791.
6 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1517 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 146.
7 Cass. fr., Civ., 29 mai 1933.
8 Cass. fr., Civ. 1re, 22 oct. 1956.
1322
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
E. Effets
Point 2
Les causes d'exonération : la force majeure et le cas fortuit
conventionnelles.
5 Art. 45, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1323
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
majeure ou d'un cas fortuit, le débiteur a été empêché de donner ou de faire ce à quoi
il était obligé, ou a fait ce qui lui était interdit »1.
Peuvent constituer des causes d'exonération de la responsabilité du
débiteur, la force majeure et le cas fortuit, la faute du créancier lui-même
ou la faute d'un tiers.
Il n'y a lieu à aucuns dommages-intérêts lorsque, par suite d'une
force majeure ou d'un cas fortuit, le débiteur a été empêché de donner
ou de faire ce à quoi il était obligé, ou a fait ce qui lui était interdit.
A. Définition
B. Caractéristiques
1324
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
raisonnablement prévu lors de la conclusion du contrat et dont les effets ne peuvent être évités
par des mesures appropriées, empêche l’exécution de son obligation par le débiteur ». Voy. F.
TERRÉ et alii., op. cit., pp. 813-814.
1 Léo., 6 avril 1926.
2 Cass. fr., Civ. 3e, 20 nov. 1985.
3 Cass. fr., Civ. 26 mars 1934.
4 Cass. fr., Civ. 1re, 20 juin 1962.
5 F. TERRE et alii., op. cit., p. 811.
6 Cass. fr., Civ. 1re, 7 mars 1966.
7 F. TERRE et alii., op. cit., p. 811.
8 Cass. fr., Civ. 3e, 29 juin 1988.
9 Cass. fr., Civ. 2e, 18 mars 1998.
10 Élis., 13 juin 1914.
1325
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. Effets
conventionnelles.
5 Art. 37 al. 2, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
6 Cass. fr., Civ., 3e, 22 février 2006.
7 Cass. fr., Civ., 1er févr. 1937.
8 Cass. fr., Soc., 30 déc. 1954.
1326
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Particularités de l'exécution des contrats synallagmatiques
1327
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Le principe de l'exécution simultanée des obligations
réciproques et l'exception d'inexécution
A. Conditions
1. Conditions de fond
a. Obligations interdépendantes
b. Inexécution de l'obligation
1328
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1329
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
1330
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le principe de la connexité des obligations et théorie des risques
A. Le principe
Ce principe postule que quand un cas de force majeure empêche l'un des
contractants d'accomplir sa prestation, non seulement celui-ci est exonéré, mais l'autre
est également libéré1.
Dans ce cas, la perte sera supportée par le contractant qui devait livrer la
chose. On suppose donc que livraison n'a pas encore eu lieu. Si le débiteur
est libéré de son obligation de livrer, il ne peut plus d'autre part exiger la
prestation qui lui a été promise en retour.
Le principe est donc que les risques pèsent sur le débiteur2. Ainsi, en cas
de force majeure, la résolution a lieu de plein droit si la chose périt
totalement. Si, au moment de la vente, la chose vendue était périe en
totalité, la vente serait nulle3. De même, si, pendant la durée du bail, la
chose louée est détruite en totalité par cas fortuit, le bail est résilié de
plein droit ; si elle n'est détruite qu'en partie, le preneur peut, d'après les
circonstances, demander ou une diminution du prix, ou la résiliation
même du bail. Dans l'un et l'autre cas, il n'y a lieu à aucun
dédommagement4.
B. Les exceptions
conventionnelles.
4 Art. 379, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 Art. 37 Al. 2, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1331
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Conséquences de l'inexécution ou du retard dans l'exécution
Point 1
L'exécution forcée directe ou exécution en nature de l'obligation
A. Types d'obligations
Les obligations de donner sont celles qui ont pour objet le transfert
de la propriété d'une chose ou d'un autre droit réel. Elles naissent des
conventionnelles.
3 Lire KALONGO MBIKAYI, op. cit., pp. 161 et s ; F. TERRE et alii., op. cit.,
pp. 1597et s ; M.-T. KENGE, op. cit., pp. 72 et s ; P. MALAURIE et alii., op. cit.,
pp. 324 et s.
1332
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
p. 162.
5 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1601.
6 Art. 41, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1333
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1334
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
L'exécution par équivalent ou en dommages-intérêts
1335
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
D. Contenu de la réparation
conventionnelles.
6 Cass. fr., Civ. 3 janv. 1893.
1336
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
4 Art. 48, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 Cass. fr., Civ. 16 févr. 1948.
6 Art. 51, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1337
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
F. L'anatocisme
1 F. TERRE et alii., op. cit., p. 933. En ce sens, KALONGO MBIKAYI, op. cit.,
p. 169. Voir par ex. L’shi., 3 août 1973.
2 Voir L’shi., 3 août 1973.
3 Art. 480, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 S. GUINCHARD et T. DEBARD (dir.), op. cit., p. 143.
5 F. TERRE et alii., op. cit., p. 938.
1338
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Idem.
2 Art. 52, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
3 Req. 10 août 1859.
1339
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. Définition
La clause pénale est celle par laquelle les contractants évaluent par avance
les dommages-intérêts dus par le débiteur, en cas de retard ou d'inexécution1. Aux
termes de la loi, « la clause pénale est celle par laquelle une personne, pour assurer
l'exécution d'une convention, s'engage à quelque chose en cas d'inexécution »2.
La clause pénale, en tant qu'elle fixe par anticipation le montant de
l'indemnité due par le débiteur défaillant, présente divers avantages3 : elle
permet d’éviter les contestations sur l’importance du dommage ; elle tarit
ainsi une source de procès. Elle évite au créancier les lenteurs et les
difficultés qu’entraîne la fixation des dommages-intérêts : le créancier n’a
pas à prouver la réalité même du dommage. En convenant d’un montant
modéré — mais non dérisoire —, la responsabilité du débiteur pourra
être allégée par le jeu de la clause pénale, ce qui lui profitera. La clause
pénale permet, à l’inverse, aux parties de donner à leur accord une force
obligatoire accrue, en stipulant, pour le cas d’inexécution, une peine
élevée — sans pouvoir être excessive —.
b. Caractères
1340
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
3 Art. 129, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 Cass. fr., Civ. 1re, 4 févr. 1969.
1341
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 6
Extinction des contrats et résolution des contrats
synallagmatiques
Introduction
Causes générales d'extinction des contrats
Paragraphe 1
Notion de résolution des contrats synallagmatiques
1342
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Conditions
Point 1
Conditions de fond
1343
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Conditions d’exercice
1344
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Effets de la résolution
1345
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Clauses relatives à la résolution
1346
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
Les quasi-contrats
La loi dispose que « les quasi-contrats sont les faits purement volontaires de
l'homme, dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers, et quelquefois un
engagement réciproque des deux parties »1. Il s'agit en fait d'une série de faits
juridiques — la gestion d'affaires, le paiement de l'indu et l'enrichissement
sans cause —, considérés comme des sources d'obligation
indépendamment du contrat et du délit2.
Le quasi-contrat se distingue du contrat et du délit, en ce qu'il est
un fait volontaire sans être un contrat, car il n'a pas été conclu de l'accord des
parties en vue de faire naître des obligations. La loi seule reconnaît des
obligations sans tenir compte de la volonté des parties, pour des raisons
de justice et d'équité. Le quasi-contrat est un fait licite, à l'opposé du délit
et du quasi-délit qui constituent une faute. Ce fait licite fait naître une
situation que la loi estime injuste3.
Ces quasi-contrats sont la gestion d'affaires, le paiement de l'indu
et l'enrichissement sans cause.
Section 1
La gestion d'affaires
1347
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Conditions de la gestion d'affaires
Point 1
L'affaire
Les actes de gestion peuvent être aussi bien juridiques que matériels.
C'est le cas de l'arrêt par une personne dévouée d’un cheval emballé1,
recueil et entretien d’un animal perdu2, hospitalisation d'une personne
blessée3, extinction d’un incendie4. Celui qui, payant de sa personne,
porte assistance à autrui pourra, s’il engage des dépenses ou subit un
préjudice, être indemnisé par le géré sur le fondement de la gestion
d’affaires. Il en est ainsi dans le cas d'un secours porté au conducteur
évanoui d’un véhicule en flamme5. Constitue également un acte de
gestion, le paiement d'une obligation6.
Parfois, la gestion d’affaires associe juridiques et des actes matériels ; cas
du gérant qui acquiert les matériaux nécessaires à la réparation puis
l’effectue lui-même.
Les actes accomplis seront le plus souvent des actes conservatoires7 ou
des actes d’administration courante. Mais ce peut être aussi, bien que
l’hypothèse soit rare, des actes de disposition8.
1348
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1349
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
en main ses affaires, il garde le silence et laisse les choses en l’état, l'on
estime qu'il y a toujours gestion d'affaires1.
Pour qu’il y ait gestion d’affaires, il faut en outre que l’affaire ait été
bien administrée, utilement gérée.
Pour apprécier l’utilité de la gestion, il faut se placer au moment où
l’acte de gestion a été accompli et non au moment où le gérant demande
à être indemnisé de celui-ci6. Ainsi, la personne qui fait réparer le toit de
la maison de son voisin, ultérieurement détruite par un incendie, pourra
obtenir indemnisation sur le fondement de la gestion d’affaires.
1350
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le gérant et le géré
Paragraphe 2
Effets de la gestion d'affaires
Point 1
Obligations du gérant à l’égard du maître de l’affaire
1351
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Obligations du maître de l’affaire à l’égard du gérant
Point 3
Obligations du maître à l’égard des tiers
Lorsque le gérant agit en déclarant qu'il le fait pour le compte du maître, seul
celui-ci est personnellement engagé envers les tiers, à condition que la gestion
ait été utile5. Il a été jugé que le tiers chargé du soin d'enfant qui contracte
un emprunt à raison de l'éloignement du père par suite de circonstances
de guerre pour le besoin de l'enfant, gère l'affaire du père. Le prêteur
auquel il a été donné connaissance par l'emprunteur de ce que l'emprunt
1 Art. 250 Al. 2, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Ie Inst., 11 fév. 1926.
3 Art. 251, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1349 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 291.
5 Art. 251, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1352
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
était fait pour le compte du père a, contre le père, une action directe, sur
base de la gestion d'affaires1.
Au cas où ces conditions feraient défaut, le maître serait néanmoins
tenu par les engagements contractés par le gérant s’il ratifiait sa gestion.
Lorsque le maître n’est pas tenu, parce que la gestion n’est pas utile
et n’a pas été ratifiée, le tiers dispose d’un recours contre le gérant si ce
dernier a commis une faute, par exemple, en faisant croire qu'il y avait
un mandat.
Il paraît douteux que le gérant engage sa responsabilité envers le
tiers si, sans commettre de faute, il a simplement estimé que l’acte de
gestion était utile ; si le tiers était au courant de la situation, il ne devrait
pouvoir s’en prendre qu’à lui-même.
Par contre, lorsque le gérant ne déclare pas agir pour compte et au nom du
maître, mais agit en son nom personnel, il est personnellement obligé envers les tiers.
Mais le géré sera tenu de rembourser ce qu'il a dû payer.
Section 2
Le paiement de l'indu
Paragraphe 1
Conditions du paiement de l'indu
1353
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Condition économique : le paiement
La loi dispose que « celui qui reçoit par erreur ou sciemment ce qui
ne lui est pas dû, s'oblige à le restituer à celui de qui il l'a indûment reçu
»1. Il en découle que le paiement de l'indu requiert un paiement, c'est-à-
dire que le solvens se soit dessaisi d’un bien entre les mains de l’accipiens. Ce
mouvement de valeur qui appauvrit l’un et enrichit l’autre se nomme paiement,
si on l’envisage du côté du solvens, et réception si on le considère du côté
de l’accipiens.
Ce bien est le plus souvent une somme d’argent2. Mais ce pourrait
être aussi une chose fongible, voire même un corps certain.
La preuve du paiement pèse sur celui qui agit en répétition. Celui qui
demande la restitution de ce qu’il a indûment payé doit prouver que celui
contre qui il agit a bien reçu ce paiement3.
Point 2
Condition juridique : l’indu
Pour que la restitution soit due, il faut que le paiement lui soit indu,
c'est-à-dire qu'il ne disposait d'aucun titre pour le recevoir. En clair, l'indu
suppose l'absence de dette civile, l'absence d'obligation naturelle et le défaut
d'intention libérale4.
L’indu suppose d’abord l’absence de dette civile. Le versement n’est
pas l’exécution d’une dette : le solvens n’était pas le débiteur de l’accipiens, lequel
n’était à aucun titre créancier du solvens. Cette absence de dette peut se
manifester de différentes façons. Il se peut qu’aucune dette n’ait jamais existé
entre le solvens et l’accipiens à quelque titre que ce soit. Mais il se peut
aussi que la dette ait existé avant de s’éteindre, et que le paiement, initialement
dû, soit ultérieurement devenu indu. Tel est le cas de sommes versées en
exécution d’une décision de justice ou d’un acte ultérieurement remis en
cause. Il se peut que la dette ait existé, mais que le débiteur ait payé plus qu'il
ne fallait. Il se peut enfin qu’une dette existe, mais que l’ouverture d’une
procédure collective et la règle de l’égalité de créanciers chirographaires
1354
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Condition psychologique : l’erreur du solvens
La loi dispose que « celui qui reçoit par erreur ou sciemment ce qui
ne lui est pas dû, s'oblige à le restituer à celui de qui il l'a indûment reçu
»1. « Lorsqu'une personne qui, par erreur, se croyait débitrice, a acquitté une dette,
elle a le droit de répétition contre le créancier »2. Il appartient au solvens de
prouver l'erreur. Il peut s'agir d'une erreur de droit ou de fait. Cette erreur
est entendue largement et englobe aussi bien le cas du dol que de la
violence3.
Paragraphe 2
Effets du paiement de l'indu
Celui qui reçoit par erreur ou sciemment ce qui ne lui est pas dû,
s'oblige à le restituer à celui de qui il l'a indûment reçu4. Lorsqu'une
personne qui, par erreur, se croyait débitrice, a acquitté une dette, elle a
le droit de répétition contre le créancier5 . La loi pose par là le principe que
le paiement de l'indu donne lieu à répétition de ce qui a été payé indûment. Si la
chose indûment reçue est un immeuble ou un meuble corporel, celui qui
1355
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
L'accipiens est de mauvais foi
Point 2
L'accipiens est de bonne foi
1356
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Dans tous les cas, la loi dispose que « celui auquel la chose est
restituée doit tenir compte, même au possesseur de mauvaise foi, de
toutes les dépenses nécessaires et utiles qui ont été faites pour la
conservation de la chose »1. L'accipiens doit obtenir remboursement des
dépenses opérées pour la conservation de la chose, peu importe sa
bonne ou sa mauvaise foi.
Section 3
L'enrichissement sans cause
1357
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Conditions de l'enrichissement sans cause
Point 1
Les conditions économiques
1358
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
A. L'enrichissement
B. L’appauvrissement
C. Le lien de causalité
1359
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Les conditions juridiques
A. Absence de justification
1360
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1361
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
L'action de in rem verso est subsidiaire. Elle ne peut arrêter le cours d'une
action déjà engagée. Elle ne peut pas non plus être intentée lorsque le demandeur
pourrait obtenir satisfaction par une autre action naissant du contrat, d'un délit
ou d'un quasi-contrat3, car ce serait mettre en échec les règles du droit
prévues pour d'autres institutions juridiques4.
Par ailleurs, le débiteur ne saurait invoquer l’enrichissement
injustifié pour contourner les conditions ou limites applicables à l’action
dont il dispose ou disposait pour obtenir son dû5. Ainsi, le principe de
subsidiarité interdit à l’appauvri de recourir à l’enrichissement sans cause
lorsqu’il dispose d’une autre voie de droit pour obtenir satisfaction.
Ces considérants s'appliquent à l'enrichissement sans cause direct.
En présence d'un enrichissement sans cause indirect, c'est-à-dire lorsque
le profit obtenu par l'enrichi a transité par le patrimoine d'un tiers
intermédiaire, le principe de subsidiarité signifie que l'appauvri doit agir en
priorité contre ce tiers, l'action de in rem verso à l’encontre de l’enrichi
n’étant ouverte que dans l’hypothèse où celui-ci se révélerait insolvable6.
Tel était le cas dans l’arrêt Patureau c/ Boudier, où le vendeur d’engrais
— appauvri — a agi sur le fondement de l’enrichissement sans cause à
l’encontre du propriétaire des parcelles — enrichi — après s’être heurté
à l’insolvabilité du fermier — tiers —.
1362
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Effets de l'enrichissement sans cause
1 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 303 ; F. TERRE et alii., op. cit., p. 1377.
2 Cass. fr., Civ. 1re, 19 janv. 1953.
1363
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1364
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Les délits et quasi-délits
L'on répond non seulement du dommage causé par son fait
personnel, mais aussi du dommage causé par le fait des personnes que
l'on a sous surveillance, ou des choses dont on tire profit.
Section 1
La responsabilité pour fait personnel
Aux termes de la loi, « tout fait quelconque de l'homme qui cause dommage
à autrui oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». De même, «
chacun est responsable du dommage qu'il a causé, non seulement par son fait, mais
encore par sa négligence ou par son imprudence ». Les articles 258 et 259 du
Code Civil Livre 3 constituent le fondement de la responsabilité pour
fait personnel. Elle repose sur l'idée de faute de l'auteur. De son
expression, la loi pose au requérant trois conditions nécessaires à
l'obtention d'une créance en réparation : le dommage, la faute et le lien
et causalité.
Paragraphe 1
Le dommage
Point 1
Définition et caractères
A. Définition
B. Caractères du dommage
1365
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1. Le préjudice matériel
2. Le préjudice corporel
3. Le préjudice moral
1 Lire KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 232 ; F. TERRE et alii., op. cit., pp.
1017-1020.
2 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1015.
3 Idem., p. 1016.
4 Voir par ex. Cass. fr., Civ. 2e, 22 févr. 1995.
5 Cass. fr., Ass. Plén., 19 déc. 2003.
6 Cass. fr., Civ. 2e, 19 avr. 2005.
1366
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Caractéristiques du dommage
1367
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
A. Dommage certain
1 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1004 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 218.
2 Voir par ex. Cass. fr., Civ. 19 avr. 1956.
3 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1004 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 219 ;
Voir par ex. Cass. fr., Civ. 19 mars 1947 ; Cass. fr., Crim., 21 nov. 1968.
5 Lire F. TERRE et alii., op. cit., p. 1005 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 219.
6 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1005.
7 Cass. fr., Civ. 1re, 26 nov. 2006.
8 Cass. fr., Civ. 1re, 9 avr. 2002.
9 Cass. fr., Civ. 29 avr. 1963.
10 Cass. fr., Civ. 2e, 4 mai 1972.
1368
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Dommage légitime
1369
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. Dommage direct
Le dommage doit également être direct. Il doit être une suite immédiate
et directe de la faute1. En effet, « il est peu conforme à la justice, à l’équité
et au bon sens de faire supporter par quelqu’un toutes les conséquences,
y compris les plus lointaines, de ses actes, même fautifs ; sur cette voie,
d’ailleurs, on ne sait plus où l’on s’arrêterait »2. Le caractère direct du
dommage constitue par là même le lien de causalité requis entre le
dommage et la faute.
Toutefois, le préjudice par ricochet est aussi réparable. Il s'agit d'un
préjudice médiat éprouvé par la victime d'une faute. Constitue un
préjudice par ricochet, donnant droit à réparation, la perte des subsides
qu’un proche obtenait antérieurement de celui qui a été tué dans un
accident. Constitue également un préjudice par ricochet la perte de
l’assistance dont bénéficiait un conjoint handicapé en raison du décès de
la victime tuée par un accident3.
Le préjudice par ricochet doit répondre à la condition la condition
de certitude, en ce que de manière suffisamment probable, le demandeur
aurait reçu des subsides de la victime immédiate, si elle avait vécu4.
Ajoutons que certaines personnes – plus précisément les héritiers
du défunt, s’ils acceptent sa succession – peuvent être conduites à agir à
deux titres différents, à titre propre et à titre d’héritiers, lorsqu’elles
réclament réparation à la fois de leur préjudice par ricochet et du
préjudice subi par le défunt avant qu’il ne meure5.
D. Dommage personnel
1370
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La faute
Point 1
La culpabilité
1371
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Enfin, la faute peut être constituée dans l'exercice d'un droit. Il s'agit
de l'exercice d'un droit licite mais dans l'intention de nuire. C'est par
exemple le cas des voies de recours abusives telles que les actions
téméraires et vexatoires.
Point 2
L'imputabilité
Paragraphe 3
Le lien de causalité
Point 1
Notion
« Une condamnation aux dommages-intérêts est motivée dès lors que le jugement
établit la faute d'une personne et le lien de causalité entre cette faute et le préjudice qui
en est résulté »4. Pour qu'une faute constitue la cause du dommage, il faut
1372
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Théories de la causalité
D'après cette théorie, tous les évènements lointains ou proches qui ont
conditionné le dommage sont équivalents, tous sont à égal titre la cause. Sera retenue
comme cause, tout fait du défendeur sans lequel le dommage ne se serait pas produit
tel qu'il s'est produit. Une fois la faute retenue, le défendeur peut être tenu
à la réparation de l'intégralité du dommage.
Cette théorie est rejetée à cause de sa trop grande étendue. Elle retient
pratiquement toutes les causes, au risque de remonter jusqu'à la
responsabilité du Créateur.
1373
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
La responsabilité pour fait d'autrui
1374
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1375
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Responsabilité des père et mère
Point 1
Principe
1376
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Conditions d'application
L'enfant doit habiter avec ses parents. Cela s'explique par le fait que
cette responsabilité se fonde sur une présomption de mauvaise surveillance. Il
s'agit là d'une question de fait laissée à l'appréciation du juge de fond. Ainsi,
habite avec ses parents l'enfant qui, hors de la maison, a causé un
dommage à l'occasion d'un jeu avec ses amis.
Si par contre, l'enfant cesse d'habiter avec ses parents, s'il a été
confié à un tiers, la responsabilité des père et mère cesse.
Par contre, si l'enfant a été abandonné, ceux-ci restent responsables.
Il a été jugé que la cohabitation cessait lorsque l’enfant était en
pension dans un établissement scolaire2 ou se trouvait en vacances chez
ses grands-parents3. Il en ira autrement en cas de divorce et d’attribution
de la garde de l’enfant à un des ex-époux, lorsque, au moment des faits,
1 Sohier, Verstraete, cités par KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 249 ; M.-T.
KENGE, op. cit., p. 106.
2 Cass. fr., Civ. 1re, 2 juill. 1991.
3 Cass. fr., Civ. 2e, 9 déc. 1954.
1377
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Le dommage doit être causé par le fait personnel de l'enfant. Cette faute
doit normalement lui être imputable. Cependant, pour les petits enfants,
il suffit que ce fait soit objectivement illicite2. Dans un arrêt Fullenwarth, la
Cour de cassation de France a décidé que « pour que soit présumée la
responsabilité des père et mère d’un mineur habitant avec eux, il suffit que celui-ci ait
commis un acte qui soit la cause directe du dommage invoqué par la victime »3.
Point 3
Fondements
1378
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Responsabilité des instituteurs et artisans
Point 1
Principe
Point 2
Conditions d'application
Point 3
Fondements
1379
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Responsabilité des maîtres et commettants
Point 1
Conditions d'application
A. Lien de préposition
1380
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Faute du préposé
1381
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Le dommage doit être causé par le préposé dans l'exercice des fonctions
auxquelles il a été employé.
Afin d’engager la responsabilité du commettant, le fait
dommageable du préposé doit se rapporter à ses fonctions. Le commettant
répond des dommages que le préposé a commis dans l’accomplissement
de sa mission ; au contraire, il ne répond pas de ceux qui sont tout à fait
étrangers à la mission du préposé.
Le commettant est responsable du dommage ayant un rapport de
temps, de lieu ou de moyens avec l’exercice des fonctions2. Il faut mais il suffit que
la faute ait été commise au cours du service et soit en relation
quelconque, même occasionnelle et indirecte, avec les fonctions
auxquelles le préposé est employé3. Lorsque le préposé agit dans
l'exercice de ses fonctions, le maître ou commettant est responsable de
la suite dommageable des fautes commises par lui alors même qu'il agit
contre la défense formelle du maître et alors même que l'acte ne se
rattache pas directement à l'exercice des fonctions4.
Dans le cas contraire, aucun lien n’existe avec l’exercice de la
fonction et il n’y a aucune raison de demander réparation au
commettant. Tel le cas d'un ouvrier assassinant un de ses compagnons
de travail, « en dehors du lieu et des heures de travail (...) ; le fait
dommageable relevé à la charge de l’accusé est indépendant du rapport
de préposition unissant celui-ci à son employeur »5.
Le commettant peut se dégager de sa responsabilité en prouvant
l’abus de fonctions. À ce propos, il a été jugé que « les dispositions (relatives
à la responsabilité des maîtres et commettants) ne s’appliquent pas au
commettant en cas de dommages causés par le préposé qui, agissant sans
autorisation, à des fins étrangères à ses attributions, s’est placé hors des
fonctions auxquelles il était employé ». Il faut, pour que le commettant
soit exonéré, que trois conditions soient cumulativement réunies :
1382
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Fondements
1383
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
La responsabilité du fait des choses
La loi dispose qu' « on est responsable non seulement du dommage que l'on
cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait (...) des choses
que l'on a sous sa garde »1 Il peut s'agir des animaux : « le propriétaire d'un
animal, ou celui qui s'en sert, pendant qu'il est à son usage, est
responsable du dommage que l'animal a causé, soit que l'animal fût sous
sa garde, soit qu'il fût égaré ou échappé »2 ; des bâtiments : « le
propriétaire d'un bâtiment est responsable du dommage causé par sa
ruine lorsqu'elle est arrivée par une suite du défaut d'entretien ou par le
vice de sa construction »3 ou des autres choses inanimées.
Paragraphe 1
La responsabilité du fait des animaux
Le propriétaire d'un animal, ou celui qui s'en sert, pendant qu'il est à son
usage, est responsable du dommage que l'animal a causé, soit que l'animal fût sous
sa garde, soit qu'il fût égaré ou échappé. Cette responsabilité exige donc un
dommage causé par un animal.
1 Art. 260 Al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Art. 261, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
3 Art. 262, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1384
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Conditions
A. L'animal visé
B. Le responsable
1385
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Fondements
Paragraphe 2
Responsabilité du fait de la ruine des bâtiments
1386
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Conditions d'application
1387
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Fondements
1388
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
TITRE 2
LE RÉGIME GÉNÉRAL DES OBLIGATIONS
1389
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1390
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 1
La transmission des obligations : la cession de
créance
La notion d'obligation comporte deux dimensions. Elle est un lien
de droit entre deux personnes, mais aussi, respectivement pour le
créancier et le débiteur, une créance ou une dette, donc une composante
active ou passive de leur patrimoine. En tant qu’élément du patrimoine,
l’obligation est cessible et transmissible.
Sous le titre de la transmission des obligations, on vise le résultat
d'une convention dont l'objet est la transmission des obligations, la cession des
obligations. L'obligation est un lien de droit pouvant se transmettre dans
le commerce juridique, entre la partie qui cède, le cédant, la partie à qui
on cède, le cessionnaire et la tierce personne qui fait l'objet de la cession,
le cédé. La cession peut être envisagée sous un angle actif — cession de
créance —, ou passif — cession de dette, non réglementée par le Code
et non concernée par les exposés ci-dessous —.
Section 1
Notion
1 Idem., p. 1693.
1391
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Principe de la cessibilité de la créance
Paragraphe 1
Le principe
Paragraphe 2
Exceptions
1392
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Moment du transfert
Paragraphe 1
Entre les parties
Entre les parties, la créance est cédée au cessionnaire dès l'accord des
deux volontés.
La loi dispose que « dans le transport d'une créance, d'un droit ou
d'une action sur un tiers, la délivrance s'opère entre le cédant et le
cessionnaire par la remise du titre »1. En fait, la remise du titre ne
concerne pas la validité de la cession, elle ne vaut que comme moyen
d'exécuter la cession et ce, pour les conventions écrites de transmission
de créances. Les conventions non écrites sont valables et transmettent la
créance dès le consentement des parties2.
Paragraphe 2
À l'égard des tiers
La loi dispose que « le cessionnaire n'est saisi à l'égard des tiers que
par la signification du transport faite au débiteur. Néanmoins, le
cessionnaire peut être également saisi par l'acceptation du transport faite
par le débiteur dans un acte authentique »3.
La cession n'est opposable aux tiers que dès la signification du transfert
à celui-ci, ou dès l'acceptation du transfert faite dans un acte authentique. Ce
tiers est non seulement le débiteur cédé, mais aussi les ayants cause à
titre particulier, et les créanciers du cédant. En fait, les tiers sont, a dit la
Cour de cassation de France, ceux qui, « n'ayant pas été parties à l'acte
de cession, ont intérêt à ce que le cédant soit encore créancier »4.
conventionnelles.
4 Cass. fr., Civ. 1re, 4 déc. 1985.
1393
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
1394
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Effets de la cession de créance
La loi dispose que « la vente ou cession d'une créance comprend les accessoires
de la créance, tels que caution, privilège et hypothèque »3. La cession transporte la
créance originaire sur la tête du cessionnaire, avec tous ses caractères et tous ses
accessoires.
En clair, la créance est transmise telle qu'elle, c'est-à-dire, pour son
montant nominal, avec ses accessoires et ses exceptions.
Paragraphe 1
La créance est transmise pour son montant nominal
conventionnelles.
1395
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La créance est transmise avec ses accessoires et ses exceptions
Paragraphe 3
Effets particuliers de la cession en tant que vente
1396
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Obligation de garantie de droit commun
La loi dispose que « celui qui vend une créance ou autre droit incorporel doit
en garantir l'existence au temps du transport, quoiqu'il soit fait sans garantie »1. En
principe, le cédant ne garantit que l'existence de la créance et de ses
accessoires2 ; mais non la solvabilité du débiteur cédé. En cas de défaut
de garantie, le cédant devra restituer le prix au cessionnaire et lui payer
en plus des dommages-intérêts.
La cession d’une créance, en particulier si celle-ci n’est pas encore
exigible, comporte un aléa, voire un aspect spéculatif, qu’assume le
cessionnaire. Ainsi s’explique, le cas échéant, l’écart entre le montant de
la créance et le prix payé. S’il apparaît que la créance n’existe pas,
notamment parce qu’elle est nulle ou déjà éteinte ou parce que le cédant
n’en était pas le titulaire, ce dernier sera tenu de rembourser au
cessionnaire le prix perçu, augmenté, le cas échéant, de dommages et
intérêts.
Point 2
Obligation résultant d'une clause expresse
Les parties peuvent insérer dans le contrat une clause qui restreint
ou élargit l'obligation de la garantie3.
La clause restrictive exclut la garantie. Dans ce cas, le cédant cède la
cession sans aucune garantie. Toutefois, le cédant restera toujours garant
de son fait personnel. C'est la garantie de fait. Le cessionnaire a un droit de
recours contre le cédant lorsqu'il apprend que la créance était inexistante
ou déjà éteinte ou cédée antérieurement à un autre. Il commet donc une
faute4.
La clause extensive tient à garantir au cessionnaire non seulement
l'existence de la créance, mais aussi la solvabilité du débiteur.
La loi dispose que le cédant « ne répond de la solvabilité du débiteur que
lorsqu’il s'y est engagé, et jusqu’à concurrence seulement du prix qu'il a retiré de sa
1397
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
1398
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 2
Les modes d'extinction des obligations
Aux termes de la loi, « les obligations s'éteignent par le payement, par la
novation, par la remise volontaire, par la compensation, par la confusion, par la perte
de la chose, par la nullité ou la rescision, par l'effet de la condition résolutoire, et par
la prescription »1.
La perte de la chose, la nullité et la résolution ont déjà été éditées
sous le contrat. On s'y référera.
Seront étudiées ici, l'extinction de l'obligation par l'exécution
normale de celle-ci : le paiement. À côté du paiement, nous verrons
l'extinction de l'obligation par le fait de la volonté des parties
contractantes, d'une part, et par le fait de la loi, d'autre part.
Section 1
Le paiement
conventionnelles.
1399
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
aussi être celle d'un tiers qui a voulu prendre la place de l'ancien créancier
pour devenir le nouveau créancier du débiteur : c'est le paiement par
subrogation. Par ailleurs, la dette peut aussi être payée sans que le
débiteur n'est véritablement exécuté l'obligation, ni qu'un tiers l'ait fait à
sa place dans l'intention de devenir son créancier, mais par le fait de
l'extinction de deux dettes qu'avaient réciproquement le créancier et le
débiteur : c'est le paiement par compensation.
Sous-section 1
Le paiement pur et simple
Paragraphe 1
Qui peut payer ?
La loi dispose qu' « une obligation peut être acquittée par toute
personne qui y est intéressée, telle qu'un coobligé ou une caution.
L'obligation peut même être acquittée par un tiers qui n'y est point
intéressé, pourvu que ce tiers agisse au nom et en l'acquît du débiteur,
ou que, s'il agit en son nom propre, il ne soit pas subrogé aux droits du
créancier »1.
Ainsi donc, le solvens — celui qui paie — est normalement le
débiteur. En cas de pluralité de débiteurs, chacun d’entre eux est tenu au paiement,
pour partie ou pour le tout, selon qu’ils sont codébiteurs divis ou
solidaires. Il peut s’agir encore d’un mandataire du débiteur.
Le paiement peut être acquitté par toute personne qui y est intéressée.
Sont intéressés, au premier chef, les coobligés ou cautions, que le texte cite
à titre d’exemples. Mais est aussi intéressé, le tiers détenteur d’un immeuble
hypothéqué à la dette, qui n’est certes pas tenu personnellement au
paiement, mais y a intérêt à raison de la sûreté réelle qui grève son bien.
L'obligation peut même être acquittée par un tiers qui n'y est point
intéressé, pourvu que ce tiers agisse au nom et en l'acquît du débiteur, ou que,
s'il agit en son nom propre, il ne soit pas subrogé aux droits du créancier. La
première hypothèse — celle du tiers agissant au nom du débiteur —
répond à la définition du mandat ou de la gestion d’affaires. La seconde
— celle du tiers agissant en son nom propre — suggère la réalisation
1400
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Validité du paiement
conventionnelles.
4 Art. 136 al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1401
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
À qui doit être fait le paiement ?
1 Art. 136 al. 2, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Art. 137 al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
3 Art. 139, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1402
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Que doit comprendre le paiement ?
Le principe posé est que le débiteur paie la chose due, et il l'a paie en
totalité.
Point 1
Le débiteur doit payer la chose due
conventionnelles.
4 Art. 144, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 329.
1403
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le débiteur doit payer la totalité de la dette
1 Art. 142 Al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Art. 142 al. 2, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1404
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 5
Époque, lieu et frais de paiement
Point 1
Époque
Point 2
Lieu
1 Art. 145 al. 2, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Cass. fr., Civ., 9 juill. 1895.
3 Art. 145 al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1405
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Frais
Paragraphe 6
Imputation des paiements
conventionnelles.
4 Art. 153, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1406
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
ne le sont point. Si les dettes sont d'égale nature, l'imputation se fait sur
la plus ancienne : toutes choses égales, elle se fait proportionnellement
»1 .
En clair, l'imputation se fait sur la créance échue avant la non-échue. Si
toutes sont échues, sur la plus onéreuse pour le débiteur, c'est-à-dire, celle
qu'il a le plus intérêt à acquitter. Si toutes sont échues et également
onéreuses, elle se fait sur la plus ancienne en date. Si l'égalité persiste
toujours, l'imputation se fait sur toutes proportionnellement.
Paragraphe 7
Offre et consignation
Contenu indisponible.
Sous-section 2
Paiement avec subrogation
1407
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
subrogation personnelle quand une personne en replace une autre comme créancière —
et non pas comme débitrice, car, il n'y a pas de cession de dette chez nous — dans le
rapport d'obligation.
La subrogation personnelle apparaît bien comme la substitution
d’une personne à une autre, en l’occurrence de celui qui a payé au
créancier bénéficiaire du paiement. Elle constitue ainsi un mode de
transmission des droits du créancier, puisque ce sont bien les droits
préexistants de celui-ci qui échoient au solvens subrogé. Mais elle est
surtout un effet du paiement par un tiers ou un coobligé.
L'intérêt de l'action en subrogation peut dans certaines
circonstances s'avérer important1. L'existence d'un recours personnel
très largement ouvert (mandat, gestion d'affaires, enrichissement sans
cause) semble, à première vue, rendre superflu le recours au mécanisme
plus complexe de la subrogation, surtout si l'on ajoute que l'action
personnelle permet au solvens d’obtenir, outre le remboursement de ce
qu’il a effectivement payé, les intérêts moratoires de cette somme, le
remboursement des frais exposés et même, le cas échéant, des
dommages et intérêts. Au contraire, le tiers-solvens subrogé, exerçant les
droits du créancier qui lui sont dévolus, ne peut jamais obtenir par cette
voie que le strict remboursement de ce qui était dû à ce dernier.
L’action fondée sur la subrogation présente cependant un intérêt
substantiel, parfois décisif, qui résulte de la transmission au subrogé des droits
du créancier avec tous ses accessoires : sûretés et privilèges, actions en justice
ou tous autres droits préférentiels ou avantages liés à la créance acquittée.
Agissant par la voie de la subrogation contre le véritable débiteur ou
contre un codébiteur, le solvens sera ainsi en meilleure position, si la
créance était assortie de telles sûretés ou droits préférentiels, dès lors
qu’il sera en concours avec d’autres créanciers.
Mais il se peut, à l’inverse, que l’action du créancier qu’il entend
exercer soit prescrite ou, du moins, que le délai de prescription soit déjà
partiellement écoulé, alors que reste ouverte l’action personnelle, dont la
prescription, qui peut comporter un délai différent, ne commence à
courir qu’à compter du paiement fait.
Les deux actions ne sont nullement exclusives l’une de l’autre.
Suivant les circonstances, c’est-à-dire suivant la situation du débiteur et
les chances de succès de son recours, le tiers solvens choisira l’une ou
l’autre des voies. Rien n’interdit cependant d’agir simultanément, à
toutes fins utiles, sur les deux fondements.
1408
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Espèces de subrogation
Point 1
La subrogation conventionnelle
conventionnelles.
1409
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1. Conditions de fond
2. Conditions de forme
1410
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
3. Conditions de temps
1 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 340. Voir par ex. Léo., 23 avr. 1957.
2 Cass. fr., Civ. 1re, 23 mars 1999.
3 Cass. fr., Req., 13 août 1855.
4 Cass. fr., Civ., 25 févr. 1913.
5 Lire KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 341.
1411
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
d'emprunt, il soit déclaré que la somme a été empruntée pour faire le payement,
et que, dans la quittance, il soit déclaré que le payement a été fait des deniers
fournis à cet effet par le nouveau créancier. Cette subrogation s'opère sans le
concours de la volonté du créancier ».
En clair, l'acte d'emprunt doit être passé devant le notaire. Il doit
mentionner que la somme empruntée est destinée au paiement. De
même, la quittance constatant le paiement doit également être faite par
acte authentique et mentionner que les deniers ayant servi au paiement
proviennent de cet emprunt. La procédure requiert ainsi l'intervention
du créancier, mais sa résistance peut être brisée par la procédure des
offres réelles.
Le formalisme rigoureux peut se justifier par le risque de fraude.
Un débiteur dont les biens sont grevés de diverses hypothèques et qui a
remboursé le créancier hypothécaire de premier rang, aurait pu, sans les
précautions prises, être tenté, pour obtenir de nouveaux crédits, de faire
revivre l’hypothèque éteinte en antidatant le nouveau prêt, avec
subrogation dans cette hypothèque du nouveau créancier, au détriment
des autres créanciers hypothécaires1.
Point 2
Subrogation légale
1412
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1413
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Effets de la subrogation dans le paiement
Point 1
Principe de l'effet translatif
Point 2
Limitations à l'effet translatif de la subrogation
1414
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Comparaison de la subrogation personnelle et de la cession de
créance2
La parenté entre les deux procédés est évidente : dans les deux cas,
une créance est transmise à un tiers avec ses caractéristiques propres et ses accessoires.
Des différences importantes distinguent cependant les deux techniques.
1415
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
Du point de vue de la finalité
Point 2
Du point de vue des conditions
Point 3
Du point de vue des effets
1416
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-section 3
Le paiement par compensation
Paragraphe 1
Définition
1417
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Conditions générales de la compensation
Paragraphe 3
Espèces de compensation
Point 1
La compensation légale
conventionnelles.
1418
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Les deux obligations doivent exister entre les deux mêmes personnes
réciproquement débitrices et créanciers l'une de l'autre.
La personne doit figurer dans ce lien personnellement. Ainsi, un tuteur
ne peut pas opposer compensation à son créancier de la dette dont ce
dernier est tenu envers le pupille3, de même, le débiteur du tuteur ne
peut opposer à celui-ci sa propre créance envers le pupille.
En cas de pluralité de dettes compensables, « on suit pour la
compensation, les règles établies pour l’imputation »4.
conventionnelles.
3 Cass. fr., Civ., 11 mars 1902.
4 Art. 189, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 353.
1419
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Une dette est liquide lorsqu'elle est certaine et que le moment en est
déterminé. Une créance dont le montant reste à fixer ne peut s’éteindre
par une compensation automatique. Tel est le cas par exemple, lorsqu'il
faut évaluer un préjudice en cas de responsabilité civile1. La dette existe,
mais son montant n'est pas encore évalué.
conventionnelles.
1420
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
la demande en restitution d'un dépôt ou d'un prêt à usage. La dette ayant pour objet
des aliments déclarés insaisissables par la loi ne peuvent en faire l'objet. La
compensation est enfin écartée quand elle doit porter préjudice aux droits
acquis par des tiers.
Point 2
La compensation judiciaire
Point 3
La compensation conventionnelle
1 Art. 187 Al. 1, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Cass. fr., Civ. 1re, 25 oct. 1978.
1421
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Modes volontaires d'extinction des obligations
Sous-section 1
La remise de dette
Paragraphe 1
Définition
1422
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Conditions
Point 1
Conditions de fond
Point 2
Conditions de forme
Paragraphe 3
La preuve de la remise
1423
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Effets de la remise de dette
Sous-section 2
La novation et la délégation
Paragraphe 1
La novation
Point 1
Définition
conventionnelles.
3 Art. 178, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 364.
1424
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Sources et conditions de la novation
1425
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1426
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1427
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1428
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Tout changement affectant les modalités d'une obligation ne peut être qualifié
de novation. C'est que la modification d’une manière d’être de l’obligation ne remet
normalement en cause ni son existence, ni sa nature, ni même seulement sa substance5.
Ainsi, l’adjonction, la suppression ou la modification du terme d’une
obligation ne mérite pas la qualification de novation6. L’obligation subit
1429
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1430
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
1431
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La délégation
Point 1
Notions
A. Définition de la délégation
B. Hypothèses de la délégation
1432
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1433
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
de même de la simple indication faite par le créancier d’une personne désignée pour
recevoir le paiement pour lui »1.
La première hypothèse est d’un usage fréquent : quoi de plus
naturel pour un débiteur qui est lui-même créancier d’un tiers que de
demander à ce dernier de s’acquitter entre les mains de son créancier ?
Le risque de confusion avec la délégation, qui requiert en plus un
engagement du délégué et une acceptation de cet engagement par le
délégataire, est particulièrement important. La simple indication de paiement
n’est qu’un mandat, voire une simple invitation à payer ou à recevoir le paiement,
sans création d’une obligation nouvelle à la charge du débiteur ou d’un droit nouveau
au bénéfice du créancier. Au contraire, la délégation suppose un engagement
nouveau du délégué, engagement qui peut, suivant les deux variantes de
la délégation, s’ajouter à l’obligation du délégant ou s’y substituer.
D. Types de délégation
1434
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Types de délégation
A. La délégation simple
1435
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. Absence de formalisme
b. Consentement
Cet engagement, s’il doit être certain, peut cependant être tacite2. Il
peut, par ailleurs, être pur et simple ou assorti de modalités, de réserves
ou de limites3. Ainsi, le délégué peut-il ne s’obliger envers le délégataire
que dans la mesure de ce qu’il doit au délégant.
1436
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. Rapport délégant-délégué
1437
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. Rapport délégant-délégataire
c. Rapport délégué-délégataire
1438
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Délégation novatoire
a. Rapport délégant-délégué
1439
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. Rapport délégant-délégataire
c. Rapport délégué-délégataire
Section 3
Modes légaux d'extinction des obligations
Sous-section 1
La confusion
Point 1
Définition de la confusion
1440
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Conditions de la confusion
Point 3
Effets de la confusion
1441
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Sous-section 2
La prescription
Point 1
Notions
A. Définition
B. Fonctions
conventionnelles.
4 Lire F. TERRE et alii., op. cit., p. 1834 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 377.
1442
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. Le rôle probatoire
Au surplus, leur preuve est d’autant plus difficile qu’elle est plus tardive.
Il se peut que l’ordre social soit davantage perturbé par des actions
tardives que par la consolidation de quelques situations de fait durables.
Si la prescription peut sans doute avoir un effet spoliateur à l’encontre
de débiteurs négligents, son absence aurait le même effet au détriment
de débiteurs diligents ne détenant pas – ou plus – la preuve de leur
libération. Entre ces deux maux, il fallait assurément choisir le premier,
qui est le moindre.
La prescription extinctive, comme aussi la prescription acquisitive,
consolident plus rarement des spoliations que des situations régulières
que l’intéressé n’est pas ou n’est plus en mesure de prouver. Elle joue
alors pour le débiteur — ou pour le possesseur — le rôle de dispense de
preuve. Si la prescription extinctive n’existait pas, tout débiteur – et ses
successeurs – devrait conserver indéfiniment les preuves de tout
paiement ou de tout autre mode de libération.
Point 2
Durée de la prescription
Le principe posé est que « toutes les actions, tant réelles que personnelles,
sont prescrites par trente ans »1. Sont notamment visées les actions du
créancier contre le débiteur, notamment en exécution d'une obligation.
Toutefois, il existe des délais moins longs. Ainsi, la prescription est de
dix ans pour les actions en nullité — relatives — des conventions2. Il en
conventionnelles.
1443
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Conventions relatives à la prescription
1444
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
Point de départ de la prescription
conventionnelles.
5 Cass. fr., Soc., 24 nov. 1982.
6 Cass. fr., Com., 1er mars 1971.
7 Cass. fr., Civ. 3e, 26 mai 2009.
8 Cass. fr., Civ., 21 oct. 1908 ; Kis., 4 avr. 1972.
9 Art. 644, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1445
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 5
Suspension et interruption de la prescription4
A. Suspension de la prescription
1. Définition
1446
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Interruption de la prescription
1. Définition
a. Actes de poursuite
conventionnelles.
1447
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. Actes récognitifs
Point 6
Effets de la prescription
1448
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
conventionnelles.
1449
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1450
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 3
Les modalités des obligations et obligations
complexes
Section 1
Modalités des obligations
Sous-section 1
La condition
Paragraphe 1
Notions
Point 1
Définition
1451
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Types de conditions
1452
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Autres conditions
1453
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Effets de la condition
Point 1
Condition suspensive
A. Avant la réalisation
conventionnelles.
1454
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Réalisation de la condition
C. Défaillance de la condition
conventionnelles.
4 Élis., 1e avr. 1916.
5 Voir par ex. Cass. fr., Civ. 3e, 19 févr. 1976.
6 Cass. fr., Civ. 1re, 4 juin 1991.
1455
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Condition résolutoire
A. Avant la réalisation
B. Réalisation
conventionnelles.
4 Art. 81, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1456
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
C. Non-réalisation de la condition
Sous-section 2
Le terme
Paragraphe 1
Notions
A. Définition
B. Types de termes
1457
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Effets du terme
Point 1
Terme suspensif
Pendant la durée du terme, l'obligation existe, mais elle n'est pas exigible.
L’obligation existe effectivement. Dès qu'elle est née, l'obligation,
même à terme, produit certains effets. Seule l'exécution ne peut être exigée
tant que le terme suspensif n'est pas échu. Le débiteur à terme, quelle
que soit la nature du délai suspensif, est d’ores et déjà débiteur. Son
obligation, contrairement à celle qui est affectée d’une condition, est
certaine et devra nécessairement être exécutée à l’échéance.
Aux termes de la loi, « le terme diffère de la condition, en ce qu’il ne suspend
point l’engagement, dont il retarde seulement l’exécution »1. Le débiteur n'est pas
tenu de s'exécuter avant terme. En effet, « ce qui n’est dû qu’à terme ne peut
être exigé avant l’échéance du terme »2. Le créancier ne peut donc poursuivre
le débiteur en exécution forcée avant terme3. Par contre, l'obligation
existe déjà. La loi dit que le terme « ne suspend point l’engagement ». Ainsi, «
ce qui a été payé d’avance ne peut être répété ».
B. À l’échéance du terme
Point 2
Terme extinctif
conventionnelles.
3 Cass. fr., Civ. 1re, 15 avr. 1970.
1458
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Obligations complexes
Sous-section 1
Pluralité d'objets
Paragraphe 1
Obligation cumulative
1459
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Obligation alternative
Paragraphe 3
Obligation facultative
conventionnelles.
5 Art. 89, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
6 Art. 1308, Code civil français.
7 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1450.
1460
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Distinction entre obligation alternative et obligation facultative1
Sous-section 2
Pluralité de sujets
1461
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Principe de la division des créances et des dettes
1F. TERRE et alii., op. cit., p. 1453 ; KALONGO MBIKAYI, op. cit., p. 409.
2 Art. 98, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
3 Art. 100, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1462
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Si l’obligation est nulle ou éteinte à l’égard de l’un, elle subsiste à l’égard des
autres, à moins que la cause de nullité ou d’extinction soit inhérente à
l’obligation et l’anéantisse intégralement.
En cas de dette conjointe, le créancier supporte le risque d’insolvabilité
de tel ou tel des codébiteurs.
La mise en demeure faite par l’un des créanciers conjoints au débiteur
ou par l’unique créancier à l’un des débiteurs conjoints est sans effet à
l’égard des autres.
L’interruption de la prescription ne profite qu’au créancier conjoint qui
l’a provoquée et ne produit effet qu’à l’encontre du codébiteur conjoint
qui en a été l’objet.
Paragraphe 2
Obligation solidaire
Point 1
Solidarité active
1463
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Solidarité passive
A. Sources
1464
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
2. La loi
conventionnelles.
8 Art. 543, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1465
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Effets de la solidarité
a. Effets principaux
i. Unicité de la dette
i.i. Le paiement
conventionnelles.
3 Art. 102, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 Cass. fr., Civ. 3e, 12 mai 1993.
5 Cass. fr., Soc., 29 oct. 1957.
6 Voir par ex. Cass. fr., Req., 5 avr. 1897.
1466
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Si la dette est unique, chaque codébiteur est cependant dans les liens d'une
obligation distincte de celle des autres, ayant une existence propre et pouvant
avoir des caractères et un sort particuliers.
La pluralité de liens d’obligation explique que le créancier puisse
poursuivre simultanément ou successivement deux ou plusieurs codébiteurs, au
besoin devant des juridictions différentes, afin d’obtenir plus sûrement
un paiement intégral3.
1467
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
b. Effets secondaires
conventionnelles.
4 Art. 104, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 Cass. fr., Com., 24 sept. 2003.
1468
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Aux termes de la loi, « le codébiteur d’une dette solidaire, qui l’a payée en
entier, ne peut répéter contre les autres que les part et portion de chacun d’eux »1.
En d'autres termes, si, en raison de son obligation solidaire, l'un des
codébiteurs a payé l'intégralité de la dette, ou du moins plus que sa part
contributive, il doit pouvoir se retourner contre les autres en contribution. Celui
qui l’a payée en entier ou du moins au-delà de sa propre part a recours
contre les autres pour leurs parts respectives.
La dette ne se répartira qu’entre codébiteurs solvables, qui supporteront
ensemble la charge supplémentaire résultant de l’insolvabilité totale ou partielle de tel
d’entre eux.
conventionnelles.
1469
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
« Le codébiteur d’une dette solidaire, qui l’a payée en entier, ne peut répéter
contre les autres que les part et portion de chacun d’eux ».
En d'autres termes, les codébiteurs restant ne pourraient être tenues
de payer la totalité de la dette. L’obligation solidaire a vocation à se
diviser, chacun ne devant en supporter qu’une part. La dette redevient
donc, après le paiement, divisible. La loi évite ici les recours successifs des
codébiteurs qui paient.
Cependant, une exception est prévue en cas d'insolvabilité d'un codébiteur.
En effet, « si l’un d’eux se trouve insolvable, la perte qu’occasionne son insolvabilité
se répartit par contribution entre tous les autres codébiteurs solvables et celui qui a
fait le paiement »1.
En clair, alors que chaque codébiteur n'est censé, en principe, ne
payer que sa quote-part au codébiteur solvens, ici, en cas d'insolvabilité,
chaque codébiteur doit supporter cette insolvabilité, en additionnant à sa quote-
part, une portion de la quote-part du codébiteur insolvable, répartie
proportionnellement entre les codébiteurs solvables.
Même le codébiteur solvens qui a payé supporte cette insolvabilité.
Est également concerné, le codébiteur qui avait précédemment bénéficié
d'une remise de solidarité de la part du créancier. La loi dispose que « dans le
cas où le créancier a renoncé à l’action solidaire envers l’un des débiteurs, si l’un ou
plusieurs des autres codébiteurs deviennent insolvables, la portion des insolvables sera
contributoirement répartie entre tous les débiteurs, même entre ceux précédemment
déchargés de la solidarité par le créancier »2.
La division proportionnelle s'opère par la règle des trois simples.
i. La compensation
1 Art. 149 al. 2, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Art. 113, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1470
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Art. 183 al. 3, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 Art. 176, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
3 Art. 177, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
4 Art. 108, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1471
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Contenu indisponible.
1472
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Chapitre 4
Les moyens d’action du créancier contre le débiteur
Si le débiteur n'exécute pas son obligation, même après mise en
demeure, le créancier dispose de divers moyens d'action contre lui, dont
la cible n'est pas sa personne, mais ses biens. Ils ont pour fondement le
droit de gage général du créancier sur le patrimoine de son débiteur. Les
mesures susceptibles d'être prises peuvent n'avoir qu'une finalité
conservatoire et être alors mises en œuvre préventivement, sans que
toutes les conditions de l'exécution forcée soient remplies, ou tendre
directement à cette exécution.
Section 1
Le droit de gage général
Paragraphe 1
Abolition de la contrainte par corps
1473
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Notions de droit de gage général
Point 1
Définition
Aux termes de la loi, « tous les biens du débiteur, présents et à venir, sont le
gage commun de ses créanciers et le prix s’en distribue entre eux par contribution, à
moins qu’il n’y ait entre les créanciers des causes légales de préférence »1.
Cette disposition consacre le droit de gage général. Ce droit permet à
tout créancier de saisir tous les biens compris dans le patrimoine de son débiteur
au moment des poursuites, afin de les faire vendre et de se faire payer sur le prix. Les
créanciers qui n’ont que ce droit de gage général sont appelés «
chirographaires », par opposition aux créanciers « privilégiés », qui ont, en
outre, un droit de préférence portant sur tel bien déterminé ou même, plus
exceptionnellement, sur l’ensemble des biens du débiteur2.
Point 2
Caractères et effets
1 Art. 245, Loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens,
régime foncier et immobilier et régime des sûretés.
2 F. TERRE et alii., op. cit., p. 1586.
1474
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1475
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 3
Limites du droit de gage général
Paragraphe 3
Mesures conservatoires
1476
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
L'action oblique
Paragraphe 1
Domaine d’application
Point 1
Principe
1477
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Exceptions
Paragraphe 2
Conditions d’exercice
Point 1
Conditions tenant au créancier
A. Qualités de la créance
1478
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Intérêt à agir
Point 2
Conditions tenant au débiteur
1479
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Effets de l’action oblique
Point 1
À l’égard du créancier demandeur
1480
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
À l’égard du tiers poursuivi
Les effets de l'action oblique ne sont autres que ceux qui seraient résultés
des poursuites exercées par son propre créancier. Elle emporte mise en demeure1.
L'action oblique laisse au défendeur le droit d’opposer toutes les
exceptions qu’il aurait pu faire valoir contre son créancier, puisque c’est l’action
de ce dernier qui est exercée et que le demandeur agissant par la voie
oblique ne peut avoir plus de droits que celui à la place duquel il agit2.
Il importe peu que ces exceptions aient existé dès le moment de
l’exercice de l’action oblique ou soient nées postérieurement. Tel est le
cas d’une transaction intervenue postérieurement à l’introduction de
l’action oblique3.
Point 3
À l’égard du débiteur dont le droit est exercé par voie oblique
1481
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 4
À l’égard des autres créanciers du débiteur négligent
Section 3
L'action paulienne
Paragraphe 1
Domaine d’application
1482
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Conditions d’exercice
Point 1
Conditions tenant au créancier
A. Titulaires de l’action
1483
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1. Antériorité
1484
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1485
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Condition tenant au débiteur : la fraude
Point 3
Condition tenant au tiers défendeur : complicité dans la fraude
1486
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
Effets de l’action paulienne : inopposabilité de l’acte frauduleux
1487
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
L’action paulienne n’a donc pas pour effet, comme l’action oblique,
de reconstituer le patrimoine du débiteur. Si l’acte frauduleux est un acte
d’aliénation, le bien aliéné reste dans le patrimoine de l’acquéreur1.
L’inopposabilité permet seulement au créancier qui a obtenu gain
de cause de faire comme si l’acte contesté n’avait pas eu lieu. Il peut donc, le cas
échéant, saisir le bien aliéné par son débiteur comme s’il n’était pas sorti
de son patrimoine.
L'action paulienne, à l'inverse de l'action oblique, ne profite qu’au seul
créancier qui l’intente2
Section 4
Les actions directes
Paragraphe 1
Définition
conventionnelles.
4 Art. 445, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
5 Art. 535, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
1488
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
Régime
Point 1
Conditions d’exercice
Point 2 : Effets1
L’action directe est un droit propre qui profite exclusivement à son titulaire.
Ce dernier échappe donc, pour le recouvrement de sa créance par la voie de l’action
directe, au concours avec les autres créanciers du même débiteur principal, même
privilégiés.
En revanche et corrélativement, il sera en concours avec les autres
créanciers du tiers contre lequel l’action directe est dirigée, voire avec
d’autres titulaires d’actions directes. Il ne peut, en effet, avoir plus de
droits que n’en aurait eus le débiteur principal envers son créancier.
1489
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1490
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
1491
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1492
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 Toutefois, le litige peut toujours être réglé à l'amiable par des procédés de
conciliation ou de médiation.
1493
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
juge a la charge d'assurer la police des droits subjectifs au moyen des règles
de droit, cette police se nomme « justice » et cette solution du litige en
justice s'appelle procès, au terme duquel le juge dit le droit, rend la justice1.
La solution du litige en justice implique donc un procédure,
entendue comme un ensemble des formalités qui doivent être suivies pour parvenir
à une solution juridictionnelle2.
1494
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE INTRODUCTIF
LE CARACTÈRE IMPÉRATIF DES
RÈGLES DE PROCÉDURE
Beaucoup de règles de procédure ont un caractère impératif. L'État
entend par là assurer la sécurité aux parties. Les règles relatives au service
public de la justice sont impératives. Toutefois, l'applicabilité de certaines
règles est relative. C'est le cas des règles relatives à l'action en justice1.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1496
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Le caractère formaliste des règles de procédure
Du caractère impératif de la plupart de ces règles découle le
caractère formaliste. Le respect des formalités doit l'emporter sur toute autre
considération afin d'éviter l'arbitraire1. En effet, disait Ihering, « ennemie jurée
de l'arbitraire, la forme est la sœur jumelle de la liberté »2. La forme apporte la
sécurité à celui qui s'y soumet. Par ses formes, la procédure apparaît
comme garante de l'ordre public et de la sécurité et de la sûreté des
justiciables. Montesquieu3 l’avait parfaitement exprimé : « il y a toujours
trop de formalités, si l’on consulte le plaideur de mauvaise foi qu’elles
gênent ; il y en a toujours trop peu, si l’on consulte l’honnête homme
qu’elles protègent ; leur multiplicité, leurs lenteurs, les frais qu’elles
occasionnent, sont comme le prix que chacun donne pour la liberté de
sa personne et pour la sûreté de ses biens ».
Le formalisme est source de sécurité pour le justiciable. Jacques Héron
et Thierry Le Bars4 le démontrent sur deux points : du côté du
demandeur et du défendeur.
Du côté du demandeur, elle le protège contre l'arbitraire du juge. Ainsi, si
l'acte introductif d'instance comporte toutes les mentions voulues, le
juge ne pourra pas l'écarter au motif qu'il n'apporte pas à l'adversaire une
information suffisante. De même, la fixation d'un délai chiffré protège
celui qui fait appel dans le délai, contre tout danger lié à l'opinion que
pourrait avoir le juge sur la question. Le formalisme peut alors sembler
bien sévère à celui qui agit tardivement, mais il a le mérite d'instaurer une
certitude plutôt qu'un doute et de faire échapper les plaideurs aux
hasards de l'appréciation souveraine des juges du fond.
En second lieu, la forme protège le défendeur en lui garantissant un
procès équitable. Le législateur réglemente de façon très stricte et même
très minutieuse l'acte introductif d'instance, surtout lorsqu'il est rédigé
par l'huissier du demandeur. Il entend par là prendre le maximum de
garanties pour que le défendeur ait effectivement connaissance de l'acte
qui lui est destiné et qu'il y trouve les renseignements qui lui sont utiles
pour organiser sa défense. De même, il est normal qu'une décision de
justice rendue par un juge du premier degré ne puisse pas être
1497
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1498
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
Le caractère formaliste ou non de la procédure civile
congolaise
Pour une partie de la doctrine, la jurisprudence congolaise consacre
l'absence de formalisme comme principe fondamental du droit judiciaire
congolais1.
La jurisprudence a effectivement consacré le principe « pas de nullité
sans grief ». Il a en effet été jugé que « le caractère fondamental de la
procédure congolaise est qu'elle n'est pas formaliste, ainsi les nullités
dérivant des erreurs ou des omissions de procédure ne doivent être
admises que si elles portent atteintes aux droits de la défense »2. Il est de
jurisprudence constante qu'il n'y aurait pas de nullité en procédure congolaise si
l'irrégularité des formes ne portait pas préjudice à la partie adverse. Le prononcé
de la nullité est ainsi subordonné à l'existence d'un grief dans le chef de
la partie adverse. Si le juge constate que l'irrégularité ne nuit pas aux
intérêts de la personne à qui l'acte est signifié et à qui on l'oppose, il ne
pourra prononcer la nullité, même si celle-ci est prévue par un texte.
C'est ce principe qui est traduit par la maxime : « pas de nullité sans grief
»3 .
Ainsi par exemple, « si la notification de la date d'audience n'a pas
été faite à la partie demanderesse, la procédure suivie est régulière, dès
lors que cette omission n'est pas de nature à lui porter préjudice »4. De
même, « bien que fondé, le moyen pris de l'insuffisance du nombre
d'exemplaires d'un mémoire en réponse produit est sans intérêt lorsqu'il
a été notifié à toutes les parties et que le demandeur ne prouve pas qu'il
en a subi un préjudice »5.
Pour Matadi Nenga Gamanda6, cependant, position de la Cour
suprême de justice congolaise ne nous permet pas d'affirmer de façon
catégorique que la procédure congolaise n'est pas formaliste, car une telle
1499
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1500
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 1
L'ACTION
1501
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1502
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
La théorie de l'action
Section 1
Notions
Paragraphe 1
Définition de l'action
Paragraphe 2
L'autonomie de l'action
1503
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1504
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Attributs de l'action
Point 1
Le caractère facultatif de l'action
1505
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le caractère libre de l'action
1506
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 4
Classification des actions
cit., p. 162-167.
1507
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 2
Le régime de l'action
Paragraphe 1
Les conditions d'existence de l'action
1508
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 1
L'intérêt
A. Définition
L'intérêt pour agir est le profit, l'utilité ou l'avantage que l'action est
susceptible de procurer au plaideur. Dire qu'une personne a intérêt à agir, c'est
dire que la demande formée est susceptible de modifier, en l'améliorant, sa condition
juridique. Plus précisément, a intérêt à agir, « la personne qui souffre d'un mal
auquel l'exercice de l'action peut apporter un remède ». Ainsi dit-on que l'intérêt
est la mesure des actions. Avoir un intérêt, c'est avoir un avantage
matériel ou moral effectif dans ce qu'on poursuit en justice. Il faut donc
que l'action soit susceptible de procurer cet avantage3.
L'exigence d'un intérêt relève d'abord du bon sens. À quoi bon agir
si le procès ne peut procurer aucun avantage quel qu'il soit ?
1 Lire MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p. 169 ; C. CHANAIS, op. cit.,
p. 146.
2 Art. 31, Code de procédure civile français.
3 C. CHANAIS, op. cit., p. 151.
1509
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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B. Caractères
1510
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
La qualité
La qualité est le titre juridique qui confère justement le droit d'agir, c'est-à-
dire, le droit de solliciter du juge qu'il examine le bien-fondé d'une
prétention2.
L'article 1e alinéa 1 du Code de procédure civile dispose que « toute
personne qui veut en assigner une autre fournit au greffier de la
juridiction où la demande sera portée, tous les éléments nécessaires à la
rédaction de l'assignation ». C'est dire que l'action est ouverte à tous ceux
qui ont un intérêt légitime.
Ces actions sont dites « banales ». Ici, l'existence d'un intérêt à agir
suffit à elle seule à justifier l'action en justice. C'est que la qualité à agir,
entendue comme titre légal d’agir en justice, découle en principe de la
simple existence d’un intérêt à agir : l’intérêt donne au demandeur qualité pour
agir. Le titre juridique qu’est la qualité, conférant la prérogative de l’action
en justice, se ramène alors à l’obligation de justifier d’un intérêt direct et
personnel3.
Dans certaines hypothèses, la loi habilite certaines personnes à agir en
justice alors qu'elles ne disposent pas d'un intérêt personnel. C'est donc la
qualification par la loi des personnes devant agir en justice. C'est
pourquoi le mandataire légal, judiciaire ou conventionnel ne peut agir
que s'il a qualité. Ces personnes devront d'abord prouver l'existence d'un
intérêt direct et personnel dont la défense est assurée, ensuite la qualité
en vertu de laquelle elles agissent.
1511
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Cela dit, il arrive que la loi restreigne le cercle des titulaires du droit
d'action en deçà de celui des personnes susceptibles d'invoquer un
intérêt personnel et qu'elle réserve l'action « aux seules personnes qu'elle qualifie
pour élever ou combattre une prétention »1. Ce sont les actions dites « attitrées
»2. Ainsi par exemple, la loi réserve le droit d'agir en divorce aux seuls
époux3. De même, le tiers qui désire exercer une action oblique ou
paulienne à l'égard des biens d'un débiteur devra justifier de sa qualité de
créancier4.
Paragraphe 2
Conditions d'exercice de l'action
Point 1
Conditions relatives à la personne du sujet qui agit : la capacité
d'agir
1512
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1513
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Conditions relatives à l'objet
L'action en justice doit avoir pour but d'obtenir la solution d'un différend
entre parties. Doit être déclarée d'office non recevable, l'action qui ne
relève aucun litige, mais sollicite des tribunaux des avis, des déclarations
de principe ou la solution de questions de droit abstrait5 ou qui demande
aux tribunaux de constater ou authentifier des conventions6.
Doit être considéré comme sans objet l'action ad futurum, visant
un droit purement éventuel. Mais une partie est en droit de demander
acte de ses réserves quant à un dommage matériel futur du moment qu'il
y a une probabilité de réalisation de ce dommage7.
Par ailleurs, la prétention ne doit pas être contraire à la loi, à l'ordre
public ou aux bonnes mœurs.
Point 3
Conditions relatives à la nécessité d'agir dans un certain délai
1514
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 3
Les évènements qui affectent l'action2
Paragraphe 1
Les clauses contractuelles relatives à l'action en justice
Paragraphe 2
La transmission de l'action
1515
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
L'extinction de l'action
Point 1
Le désistement
Point 2
L'acquiescement
1516
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 4
Les modes alternatifs de règlement des conflits (MARC)
1517
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1518
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
La mise en œuvre de l'action
L'action est le droit d'être entendu sur le fond de sa prétention afin
que le juge la juge bien ou mal fondée. Ce doit s'exprime au moyen de la
demande, qui est l'acte juridique par lequel s'exerce l'action, « l'acte d'ouverture
des hostilités judiciaires »1. Cette demande est dirigée contre une ou
plusieurs personnes qui sont défendeurs. Celles-ci jouissent du droit de
discuter du bien-fondé de l'action à travers leurs moyens de défense. Par
ces derniers, les défenseurs exercent aussi leur action.
Section 1
La demande
Paragraphe 1
Les éléments de la cause
Paragraphe 2
Les différentes catégories de demande
LE BARS, op. cit., pp. 75 et s ; C. CHANAIS et alii., op. cit., pp. 271 et s.
1519
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 1
La demande introductive d'instance
Point 2
Les différentes demandes incidentes
A. La demande additionnelle
1520
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
D. La demande reconventionnelle
1 Art. 77, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile. Boma, 17
sept. 1901.
2 Elis., 20 janv. 1912.
3 Art. 77, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile. Léo., 28 fév.
1950.
4 C.A. Léo., 2 mars 1965.
1521
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
E. La demande en intervention
Il s'agit d'une demande par laquelle une partie tierce à une procédure
sollicite d'y participer — intervention volontaire —, ou par laquelle une partie
à une procédure déjà engagée sollicite la mise en cause d'un tiers — intervention
forcée —. L'intervention forcée peut avoir pour but d'obtenir
l'opposabilité de la décision à ce tiers — intervention aux fins de
jugement —, ou la condamnation de ce dernier — intervention aux fins
de condamnation —.
F. La demande provisoire
La demande provisoire est celle qui tend à faire prendre, sans lier le
juge du fond, les mesures nécessaires pour atténuer les inconvénients
1522
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
G. La demande subsidiaire
Paragraphe 3
Les effets de la demande
Point 1
Vis-à-vis du juge
Point 2
Entre les parties
Section 2
Les défenses
1523
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 1
Les défenses au fond
Constitue une défense au fond, tout moyen qui tend à faire rejeter comme
non justifiée, après examen au fond du droit, la prétention de l'adversaire2. Il s'agit
donc d'un moyen dirigé directement à l'encontre de la prétention du
demandeur pour établir qu'elle est injustifiée et donc non fondée. Ce
moyen s'analyse comme la dénégation du droit du demandeur, par
contestation soit des faits allégués, soit de la règle de droit que le
demandeur invoque à l'appui de sa prétention.
Toute défense au fond est fondamentale dans un procès puisqu'elle
porte sur les mérites mêmes des prétentions de l'adversaire et constitue
ainsi la manifestation éclatante des droits de la défense et du principe de
la contradiction. C’est pourquoi la défense au fond peut être présentée «
en tout état de cause » : d’une part, elle peut être soulevée à tout moment
au sein d’une même instance, d’autre part, elle peut être invoquée à toute
hauteur d’un procès, en première instance, en appel, et même en
cassation dans la mesure où elle ne constitue pas un moyen nouveau3.
Paragraphe 2
Les exceptions
Point 1
Définition
1524
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
défendeur fait donc savoir qu'il n'accepte pas le débat au fond. Ce refus
n'est que temporaire, car souvent, le défendeur ne fait que paralyser
provisoirement l'instance, emportant un retardement du débat au fond.
Mais l'exception peut consister dans l'anéantissement de l'instance.
Toutefois, ceci n'empêche pas de réintroduire éventuellement et
ultérieurement une nouvelle instance.
Point 2
Régime juridique
Point 3
Types d’exceptions
1525
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1526
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
Les fins de non-recevoir
1527
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1528
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 2
L'INSTANCE
1529
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1530
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
La théorie de l’instance
Section 1
L'acte juridictionnel
Paragraphe 1
La notion d'acte juridictionnel
Point 1
Les conceptions classiques
A. Le critère formel
1C. CHANAIS et alii., op. cit., pp. 743 et s ; J. HERON et T. LE BARS, op. cit.,
pp. 183 et s ; MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., pp. 218 et s ; S.
GUINCHARD et T. DEBARD (dir.), op. cit., p. 62.
1531
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
B. Le critère matériel
1. L’idée de contestation
1532
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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2. L’idée de structure
3. L’idée de but
1533
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
La conception moderne
Paragraphe 2
Les effets de l'acte juridictionnel
Point 1
L'autorité de la chose jugée
1534
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
tels sont : (...) 3o l’autorité que la loi attribue à la chose jugée (...) »1. Une
présomption légale de vérité est ainsi attachée à la décision du juge. Cette
présomption légale est une présomption irréfragable, c’est-à-dire qu’elle
ne peut être renversée. Elle appartient à cette catégorie de présomptions
qui constituent moins une règle de preuve qu’une règle de fond décidée
par le législateur. Elle emporte non seulement une dispense de preuve
pour celui qui en bénéficie mais aussi une interdiction absolue de preuve
contraire pour l’adversaire. En outre, le jugement a la force probante
d’un acte authentique : les énonciations du jugement, tout au moins les
constatations personnelles du juge, font foi jusqu’à inscription de faux.
Enfin, la présomption de vérité se double d’une présomption de régularité,
dont bénéficie le jugement2. Au demeurant, la chose irrévocablement
jugée couvre même les erreurs du jugement3.
Comme le souligne Jean Carbonnier4, le droit « fait l’aveu hautain
de l’irréalité de son univers : la chose jugée n’est pas la vraie vérité ; elle
est reçue par le bon peuple pour tenir lieu de vérité ».
L’autorité de la chose jugée remplit donc une fonction politique : la
vérité judiciaire renfermée dans le jugement s’écarte parfois de la vérité
matérielle. L'idée c'est qu'il est de l’intérêt de la chose publique qu’il existe une
fin des instances. Montesquieu5 a dit que « le repos des familles et de la société
tout entière se fonde non seulement sur ce qui est juste mais sur ce qui est fini ».
Par ailleurs, l’interdiction d’engager de nouveau un procès à propos
d’une affaire déjà jugée permet d’éviter des incohérences entre les jugements
rendus. La chose jugée s'affiche alors comme un corollaire de la
litispendance.
1. Définition
1 Art. 226 point 3, Décret du 30 juillet 1888, Des contrats ou des obligations
conventionnelles.
2 C. CHANAIS et alii., op. cit., p. 807.
3 Cass. fr., Civ., 1re, 3 nov. 1966.
4 Cite par C. CHANAIS et alii., op. cit., p. 808.
5 Cite par C. CHANAIS et alii., op. cit., p. 809.
1535
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
15 août 2003. Lire C. CHANAIS et alii., op. cit., pp. 814 et s ; J. HERON et T.
LE BARS, op. cit., pp. 203.
1536
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
a. Identité d'objet
b. Identité de cause
1537
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1538
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Il est érigé en principe que « l'autorité de chose jugée n'a lieu qu'à
l'égard de ce qui fait l'objet du jugement et a été tranché dans son
dispositif »1. En principe donc, l'autorité de la chose jugée n'est attachée
qu'au dispositif d'une décision.
À ce propos, il convient de distinguer les motifs décisifs des motifs
décisoires.
On appelle décisoires ces motifs qui tranchent une partie du principal sans
être pour autant en relation avec le dispositif, sans en constituer le soutien nécessaire.
On observe, dans la pratique, par suite notamment d'une rédaction
défectueuse des jugements, que les juges laissent parfois dans les motifs
une partie de ce qui devrait figurer dans le dispositif. La doctrine et la
jurisprudence rejettent toute autorité de la chose jugée à ces motifs.
Les motifs décisifs sont ceux qui constituent le soutien nécessaire du
dispositif, qui font corps avec la sentence. Il s’agit de motifs qui ont été
intellectuellement décisifs pour conduire au dispositif adopté dans le
jugement plutôt qu’à un autre dispositif. En raison de leur lien intime
avec le dispositif, la doctrine leur admet une autorité négative de la chose
jugée2.
1539
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1540
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Point 2
Le dessaisissement du juge
A. Principe
B. Exceptions
1. L'interprétation
1C. CHANAIS et alii., op. cit., p. 840 ; MATADI NENGA GAMANDA, op. cit.,
p. 224.
1541
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1542
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
La matière contentieuse et la matière gracieuse
1543
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
Les actes non juridictionnels
Section 3
Les délais de procédure
1544
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 4
Les actes de procédure
Les actes de procédure sont ceux qui émanent des juges et des
parties en cause, mais également des greffiers et huissiers. Les actes des
juges et des parties seront étudiés prochainement. Voyons ici ceux des
huissiers et des greffiers.
Paragraphe 1
Les actes d'huissier et les actes de greffiers
Point 1
Les actes d'huissier
Point 2
Les actes de greffiers
1545
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La sanction des irrégularités des actes de procédure
Section 5
Les procédures préalables
1546
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1547
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1548
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 2
L'introduction de l'instance
Section 1
Les formes de la demande
Paragraphe 1
L'assignation
1549
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1550
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1551
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Aux termes de la loi, « le délai d'assignation est de huit jours francs entre
l'assignation et la comparution, outre un jour par cent kilomètres de distance. Le délai
d'assignation pour les personnes qui n'ont ni domicile, ni résidence dans la République
(...) est de trois mois. Lorsqu'une assignation à un défendeur domiciliée hors de la
République (...) est remise à sa personne dans ce territoire, elle n'emporte que le délai
ordinaire »1.
Au sujet du calcul du délai de distance, il a été jugé que les délais de
distance à ajouter aux délais ordinaires doivent être calculés suivant la
longueur de la voie à parcourir entre la résidence du cité et le lieu où
siège la juridiction devant laquelle il doit se rendre et non pas suivant la
longueur d'une ligne idéale entre deux points entre lesquels il n'existe
aucun moyen de communication2. En cas de domicile élu, le délai de
distance se calcule en raison du domicile élu et non du domicile réel3.
Toutefois, les délais d'assignation ne sont pas prescrits à peine de
nullité, ils ne sont pas d'ordre public. Ainsi, l'inobservance de ces délais
n'empêche pas la saisine du tribunal ; le tribunal peut régulariser la
procédure en renvoyant la cause à une date ultérieure4.
Paragraphe 2
La comparution volontaire des parties devant le juge
1552
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 3
La requête
1553
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Section 2
La mise au rôle et le dossier de la procédure
Paragraphe 1
L'inscription au rôle
Chaque greffe tient un registre où toutes les affaires sont répertoriées sous
un numéro d'ordre d'après l'ordre d'enregistrement. Lorsque la cause est
introduite par assignation, elle reçoit son numéro à partir du moment où
le greffier confie à l'huissier l'exploit pour la signification. L'exploit porte
le numéro de l'affaire — R.C. ou Rôle Civil —. Lorsque la cause est
introduite par requête, la mise au rôle se fait au moment du dépôt au
greffe par le requérant. Lorsqu'elle est introduite par comparution
volontaire, la mise au rôle de fait dès que le juge a acté la comparution
des parties.
Chaque inscription au rôle contient un numéro d'ordre, la date de
la mise au rôle, les noms des parties ainsi que les dates successives des
audiences, souvent aussi les noms des conseils et l'objet de la demande.
Pour les affaires en appel ou en cassation, il y est inscrit en plus la date
et éventuellement le résumé du dispositif de la décision attaquée,
l'indication de la juridiction qui l'a rendue, la date du recours et sa
notification.
Le greffier établit un extrait du rôle pour chaque audience. Cet extrait
mentionne les causes introduites ou renvoyées pour ce jour. Il est affiché
au greffe et à la porte de la salle d'audience avant la date d'audience.
Dès l'inscription au rôle d'une affaire, le greffier ouvre un dossier
sur lequel il inscrit les identités des parties et le numéro de la cause. Il y
portera au fur et à mesure toutes les dates d'audience. Ce dossier peut
être consulté par les parties, le ministère public ou le juge. Le dossier
contiendra l'exploit introductif d'instance, les diverses notifications, les
conclusions des parties, les différents procès-verbaux d'audience ou de
descentes, les rapports d'expertise éventuelles, l'avis du ministère public,
et toutes les pièces que les parties voudront verser au débat. Le tout
constitue le dossier judiciaire1.
1554
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
Paragraphe 2
La consignation des frais et le non-procéder
Paragraphe 3
La radiation
1555
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
Le règlement du rôle
Section 3
La comparution des parties et leur représentation
1556
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
_____________________________________________________________
1 « Elles peuvent aussi, lorsque l'objet du litige n'est pas une question de statut
personnel et que sa valeur n'excède pas 50.000 francs, se faire représenter par un
fondé de pouvoir qui doit être agréé dans chaque cas par le tribunal. Le fondé
de pouvoir établit sa qualité par la déclaration de la partie faite à l'audience et
actée au plumitif ou par une procuration spéciale, qui peut être donnée au pied
de l’original ou de la copie de l'assignation ».
2 C.S.J., R.C. 98, 20 fév. 1975.
3 Art. 14 al. 3, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
4 Art. 14 al. 5, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
5 Art. 49, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
6 Art. 50, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
7 Art. 51, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
8 Art. 57 al. 1, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
1557
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Section 4
Le principe dispositif
Paragraphe 1
Notions
Point 1
Définition du principe
Point 2
Contenu du principe
Cela est important tout d’abord pour connaître quels sont les
pouvoirs du juge : celui-ci ne peut accorder plus qu’il n’a été demandé —
ultra petita —, ou se prononcer sur des choses non demandées — extra
petita —, ni omettre de statuer sur l’un des chefs de la demande —
sanction de l’infra petita —. En outre, le juge doit respecter la hiérarchie
des demandes, telle qu’elle a été établie par les parties : il ne peut statuer
sur les demandes formées à titre subsidiaire que s’il décide de ne pas faire
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1560
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Les limites au principe dispositif
Le principe dispositif est assorti de limites. Ces limites sont d’un tel
impact sur la portée du principe qu’on est venu à parler d’un principe de
concertation entre le juge et les parties1
Point 1
Les limites légales
Point 2
Les faits adventices
1 C. CHANAIS et alii., op. cit., p. 405 ; MATADI NENGA GAMANDA, op. cit.,
p. 107.
2 Art. 17 Al. 2, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
3 Art. 568, Loi n° 87-010 portant Code de la famille.
4 Req. 2 mars 1852.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 3
La substitution par le juge d'un moyen de droit
1562
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 3
L'instruction de la cause
Section 1
Les règles relatives à l'instruction
Section 2
Les incidents de procédure
1563
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 1
Les incidents liés à la compétence
Paragraphe 2
Les incidents liés à la demande
Paragraphe 3
Les incidents liés à la juridiction de jugement
Paragraphe 4
Les incidents liés à l'instance
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1565
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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jugé que s'il y a simple plainte mais non citation, si les faits sont reconnus,
la juridiction civile apprécie librement si l'intérêt d'une administration de
la justice exige la surséance1.
Cette exception est d'ordre public, la juridiction est tenue de
surseoir même d'office2. Le ministère public peut intervenir dans
l'instance civile pour signaler l'ouverture de l'action pénale et réclamer la
surséance3.
La décision rendue sur cette exception est avant-dire droit
préparatoire, insusceptible d'appel4.
Paragraphe 5
Les incidents relatifs à l'extinction de l'instance
Point 1
Le désistement
1997.
6 Élis., 25 juill. 1944 ; Élis., 11 août 1928.
7 Ie Inst. Cost., 25 mars 1949.
8 Léo., 13 nov. 1956.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
L’acquiescement
1567
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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1568
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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TITRE 3
LES VOIES DE RECOURS
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Chapitre 1
Les voies de recours ordinaires
Section 1
L'opposition
Paragraphe 1
Définition
Paragraphe 2
Formes de l'opposition
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Délais d'opposition3
Paragraphe 4
Effets de l'opposition
1 Voy. Art. 61 al. 1, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
2 MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p. 407.
3 Art. 61, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
4 Art. 64, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
1572
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 5
Opposition sur opposition ne vaut
Section 2
L'appel
Paragraphe 1
Définition
1573
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 2
Sortes d'appel
Point 1
L'appel principal
L'appel est dit principal lorsqu'il est interjeté par celle des parties en
cause au premier degré en prenant, la première, l'initiative d'exercer cette
voie de recours1.
Aux termes de la loi, « l'appel est formé par la partie ou par un
fondé de pouvoir spécial, soit par une déclaration, reçue et actée par le
greffier de la juridiction d'appel, soit par lettre recommandée à la poste
adressée au greffier de cette juridiction »2. Dès que l'une de ces deux
formalités a été valablement accomplie, l'appel est formé et ce n'est
qu'après que le greffier qui a reçu la déclaration d'appel assignera l'intimé
dans les formes et délais prévus pour les assignations introductives
d'instance au premier degré.
Le greffier est chargé de recevoir l'appel en prenant acte. Le greffier
ne juge pas de la recevabilité de l'appel, son rôle est de l'enregistrer et la
question de la recevabilité ou non relève du juge.
Aux termes de la loi, « l'appelant doit fournir au greffier tous les
éléments nécessaires pour assigner la partie intimée devant la juridiction
d'appel »3. En règle générale, la rédaction de l'acte d'appel est soumise
aux règles de procédure établies pour les exploits. On peut citer comme
mention : le numéro de rôle d'appel, la date à laquelle la déclaration est
faite, le nom du comparant avec adresse, l'identité des parties au premier
degré, les références du jugement dont appel, l'identité du greffier qui
reçoit la déclaration, les moyens invoqués à l'appui du recours, les
signatures du greffier et du comparant4.
L'omission de certaines de ces mentions entraîne la nullité absolue
de l'acte qui s'apparente à l'inexistence de l'acte. C'est le cas de l'identité
et de la signature du greffier5. Par contre l'identité de l'appelant est une
n'entraîne la nullité que lorsqu'il nuit aux intérêts de l'autre partie6. Il en
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Point 2
L'appel incident
L'appel est dit incident lorsqu'il est interjeté par l'intimé, c'est-à-dire la
partie contre qui l'appel principal est dirigé. Il tend lui aussi à une
reconstitution du litige dans son unité première3.
L'appel incident peut d'abord suivre la forme de l'appel principal, c'est-
à-dire, par la déclaration d'appel au greffe de la juridiction d'appel ou par
lettre missive.
Cependant, le plus souvent, l'appel incident est interjeté par
conclusions écrites ou orales. Il a été jugé que l'appel incident ne doit pas
nécessairement être exprès. Il résulte de toutes conclusions demandant
la reformation du jugement entrepris. L'intimé, en reproduisant ses
conclusions de première instance, interjette implicitement appel
incident4. Constitue appel incident, toute conclusions prises à l'audience
à l'encontre du jugement dont appel5.
Pour former un appel incident, il est exigé soit la présence de la
partie adverse à l'audience au cours de laquelle l'appel incident est
oralement fait, soit que les conclusions qui portent un tel appel aient fait
l'objet de communication préalable. L'appel incident doit avoir été
dénoncé à l'appelant principal avant que celui-ci ne fasse, par exemple,
défaut6. Le caractère contradictoire doit être respecté.
Quant au lien entre appel principal et appel incident, l'appel
incident ne devient nul que s'il est formé en dehors des délais. Intenté à
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 3
Règles relatives à l'appel
Point 1
Qualité requise pour former appel
Point 2
Délais d'appel
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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janv. 1997.
4 MATADI NENGA GAMANDA, op. cit., p. 451.
5 Art. 70, Décret du 7 mars 1960 portant Code de procédure civile.
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NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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Paragraphe 4
Jugements susceptibles d'appel
Paragraphe 5
Effets de l'appel
Paragraphe 6
Procédure d'appel
Chapitre 2
Les voies de recours extraordinaires
Contenu indisponible.
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BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES OFFICIELS
B. DOCTRINE
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1580
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1581
NOTES DES COURS DE L’ETUDIANT EN DROIT
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BIBLIOGRAPHIE................................................................................... 285
2. Le droit administratif ............................................................................ 295
TITRE 1 : QUI FAIT L'ADMINISTRATION ? : LES PERSONNES
ADMINISTRATIVES ............................................................................. 297
Introduction : La personne morale ......................................................... 299
Chapitre unique : L'Administration parastatale ou l'établissement
public .......................................................................................................... 303
TITRE 2 : L'ACTION DE L'ADMINISTRATION .......................... 309
Chapitre 1 : La police administrative ...................................................... 311
Chapitre 2 : Le service public .................................................................. 319
TITRE 3 : LES MOYENS DE L'ADMINISTRATION ................... 337
Chapitre 1 : Les moyens humains : la fonction publique ..................... 339
Chapitre 2 : Les moyens matériels : la domanialité publique............... 373
Chapitre 3 : Les moyens juridiques : les actes de l'Administration ..... 379
TITRE 4 : LA RESPONSABILITÉ DE L'ADMINISTRATION ... 423
Chapitre 1 : Évolution de la responsabilité administrative .................. 425
Chapitre 2 : La responsabilité administrative vue sous l'angle de la
protection des administrés ....................................................................... 429
Chapitre 3 : La responsabilité administrative vue sous l'angle de la
protection de l'Administration ................................................................ 439
BIBLIOGRAPHIE................................................................................... 441
3. Le droit judiciaire .................................................................................. 443
TITRE 1 : LES COURS ET TRIBUNAUX ........................................ 445
Chapitre 1 : Le statut du magistrat .......................................................... 447
Chapitre 2 : L’organisation et la compétence des cours et tribunaux. 473
TITRE 2 : LE MINISTÈRE PUBLIC ET LA POLICE
JUDICIAIRE............................................................................................. 497
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1588
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