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SECTION II : LE DOMAINE DU DROIT COMMERCIAL

Le Droit Commercial

Est à la fois l’ensemble des règles concernant les commerçants, les actes de commerce et les activités
commerciales (Productions, échanges) effectuées par les individus et les sociétés.

Ainsi, le domaine du droit commercial est délimité par deux critères distincts :

 Le premier est relatif à la nature des activités exercées


 Le second à la forme de la société

Les actes de commerce

Les actes de commerce sont pour l’essentiel des actes accomplis par les commerçants dans l’exercice de
leur commerce.

Par conséquent : Un acte de commerce est un acte juridique soumis aux dispositions du droit
commercial du fait de sa nature, de sa forme, mais aussi des personnes qui le réalisent.

Par ailleurs un acte peut être considéré comme acte de commerce s'il répond à 2 critères cumulatifs.

 Un critère de spéculation, qui implique une finalité lucrative pour une opération, c'est-à-dire
une opération pour laquelle on produit des bénéfices.
 Un critère de répétition de l'acte dans le temps, c'est-à-dire un acte de commerce qui est
réalisé à titre habituel.

Les quatre types d'actes de commerce :

1- Les actes de commerce par nature


Il s’agit d’actes qui n’ont aucune influence sur le statut de la personne qui les accomplit. Ils sont
toujours de nature commerciale en raison de leur forme quel que soit la qualité de la personne
qui les accomplit. Ces actes relèvent du droit commercial.

Le code de commerce énumère les actes de commerce par nature comme suit :

 L'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit
après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer
 La location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location; L'achat
d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après transformation;
 La recherche et l'exploitation des mines et carrières; L'activité industrielle ou artisanale
 Le transport
2- Les actes de commerce par la forme
Il s’agit d’actes de commerce qui sont toujours commerciaux à raison de leur forme ou de leur
objet et ce quelle que soit la personne qui les accomplisse.
Il existe deux types d’actes de commerce par la forme :
 Le billet à ordre lorsqu’il résulte d’une transaction commerciale (Article 9 du code de
Commerce) ;
 La lettre de change (Article 9 Code de commerce).
Une lettre de change est un document écrit, émis avec une facture, sur lequel le tireur (fournisseur)
donne au tiré (client) l’ordre de payer une somme d’argent déterminée à une date déterminée. Ainsi, le
simple fait de signer une lettre de change est un acte de commerce, même s'il n'est pas signé par un
commerçant.

3- Les actes de commerce par accessoire


Ce sont des actes qui par nature sont civil, mais qui par accessoire deviennent des actes de
commerce parce qu’ils sont accomplis par le commerçant dans le cadre de l’exercice de sa
profession commerciale ou par une société commerciale en liaison avec son activité.

4- Les actes mixtes


L’acte mixte désigne un acte conclu entre un commerçant et un non commerçant, il présente
donc une double nature. Chacune des parties se voit appliquée les règles imposées par la nature
de l’acte.
 L’acte est civil pour le non commerçant et les règles applicables sont ceux de droit
commun.
 L’acte est commercial pour le commerçant en application des règles commerciales.

1-Les activités commerciaux

Sont définies par le Code de commerce qui indique que les personnes qui effectuent des actes de
commerce et qui en font leur profession habituelle sont des commerçants. ... L'article L 110-1 du même
code liste l'ensemble des actes qui sont réputés être des actes de commerce.

a) Définition des activités de distribution


Lorsqu’une personne achète des marchandises dans le but de les revendre et de réaliser un
profit, on considère qu’elle exerce une activité commerciale. Lorsque ces trois éléments sont
réunis, quelles que soient les structures et les méthodes de distribution, l’activité est
commerciale, c’est-à-dire que le Droit Commercial va s’appliquer

Remarque :

L'acte de vente ne peut pas à lui seul être considéré comme un acte de commerce : le particulier
qui vend sa maison ou l'agriculteur qui vend sa récolte ne font pas des actes de commerce.32 De
la même manière l'acte d'achat (achat d'un meuble tel qu'une voiture ou un ordinateur, etc.)
n'est pas un acte de commerce. Mais que ces actes doivent être considérés dans un cadre
professionnel. Il s'en déduit que l'achat et la vente faits à titre professionnel sont des actes de
commerce.
b) Objet des activités de distribution
Selon le Code de Commerce : La vente et l'achat de biens quels qu'ils soient. (Développé plus loin).
En général les biens sont "toutes choses qui ne sont pas hors du commerce par leur nature ou par
disposition de la loi et qui peuvent faire l'objet d'un droit ayant valeur pécuniaire"

2- Les activités de production


Les entreprises industrielles qui achètent des biens meubles pour les revendre après les avoir
transformés, et les entreprises de manufacture sont régies par le droit commercial.33 Par exemple :
L’éditeur qui achète le manuscrit d’un auteur pour le transformer en une série d’exemplaires imprimés

3- Les activités de service

Les activités de service : sont des activités où le commerçant offre à ses clients l’usage temporaire de
certaines choses, ou l’exécution à leur profit de certains travaux. Ces activités de service peuvent être
des activités de :

 De transport;
 De location de meubles;
 Des spectacles publics;
 Des activités financières;
 Des activités d’intermédiaires ou des activités d’intermédiaires (courtiers).

Remarque

Les activités dites libérales échappent au droit commercial. Elles concernent les services intellectuels et
conceptuels rémunérés par des honoraires et non les activités commerciales ou industrielles. (Par
exemple :( médecins, chirurgiens, dentistes, vétérinaires, avocats, notaires, experts comptables,
architectes…).

CHAPITRE II : L’ENTREPRISE COMMERCIALE

L’entreprise est une « Unité économique, combinant divers facteurs de production, produisant pour la
vente des biens et des services et distribuant des revenus en contrepartie de l’utilisation de facteurs »
(définition économique).

SECTION I: L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE

Définition de l’entreprise individuelle

1-Définition juridique

L’entreprise est juridiquement confondue avec son dirigeant personne physique ou personne morale.

2-Définition économique

L’entreprise est une « unité économique, combinant divers facteurs de production, produisant pour la
vente des biens et des services et distribuant des revenus en contrepartie de l’utilisation de facteurs ».
Dans le langage courant, on appelle aussi « entreprise » une structure qui réunit un certain nombre de
moyens destinés à l'exercice d'une activité économique prédéterminée. Ainsi, aujourd'hui, on parle
d'entreprise artisanale, agricole commerciale, etc. Toutefois,

L’entreprise commerciale se distingue des autres :

 Par son objet : l'activité exercée par l'entreprise commerciale est commerciale.
 L'entreprise commerciale se distingue également par son sujet : le commerçant.
 L'activité commerciale a des clients, notamment des consommateurs.
 L'entreprise commerciale se distingue par les personnes avec lesquelles elle exerce son activité.
Elle a des partenaires qui constituent un réseau.

Dans quels cas une activité elle doit être considérée comme commerciale ?

Le Code de commerce ne définit nulle part la commercialité. Il va lister certains actes, qui sont réputés
être actes de commerce. Ces actes sont listés aux articles 6, 7,8, et 9 du Code de Commerce. Il ne définit
pas non plus l'acte de commerce en tant que tel. En revanche, il dresse une liste des actes de commerce
au sens de la loi.

Les caractéristiques de l’entreprise individuelle


 Personne unique/ Personne physique

La société suppose l’existence d’associés qui s’impliquent d’une manière ou d’une autre dans la gestion
de l’entreprise, alors que l’entreprise individuelle est une entreprise dirigée par une seule personne, et
qui n'a pas de personnalité morale, bien qu'elle soit parfois inscrite au répertoire des métiers (pour les
artisans), au registre du commerce et des sociétés (pour les commerçants et industriels).

 Souplesse et simplicité

Le fonctionnement des sociétés requiert souvent un formalisme juridique lourd. A titre d’exemple, une
société anonyme (SA) nécessite la mise en place d’organe de gestion, la nomination d’un ou plusieurs
commissaires aux comptes, le respect des règles de fonctionnement nombreuses et contraignantes
édictées par la loi, alors que l’entreprise individuelle représente un cadre d’exercice souple, simple et
adaptable.

L’un des avantages majeurs de l’entreprise individuelle réside dans la possibilité de bénéficier de deux
dispositifs ultra-simplifiés :

 Le régime microentreprise et le statut autoentrepreneur, Et de pouvoir opter pour l’EIR


 Responsabilité illimitée

Dans le cas des sociétés à responsabilité limitée (SA, SARL), l'associé répond des dettes 36 de l'entreprise
à concurrence soit de son apport, soit du capital qu'il a investi lors de la création. Dans le cas l’entreprise
individuelle le dirigeant engage son patrimoine personnel pour les engagements de l’entreprise. Aussi, le
dirigeant de l’entreprise individuelle dispose de très larges pouvoirs qui trouvent leur contrepartie dans
une responsabilité très étendue.

Les participants de l’entreprise individuelle :


L’entreprise individuelle évolue nécessairement au sein d’un réseau de relations contractuelles. En effet,
avec la complexité des affaires, elle ne peut plus se suffire du seul travail de son fondateur elle est donc
conduite à embaucher des salariés, à organiser des réseaux de commercialisation et de distribution.
 Les salariés

Il est lié à l'entreprise par un contrat de travail qui détermine la tâche confiée à l'employé et
sa rémunération. L'activité salariée est exercée sous la dépendance de l'entrepreneur et le
lien de subordination qui en résulte permet de distinguer des fonctions accomplies par un
professionnel indépendant (concessionnaire, agent commercial, commissionnaire ou
courtier).

 Les partenaires

Dans le contexte économique actuel, l'entreprise ne pourrait vivre sans l'apport permanent
d'un certain nombre d'auxiliaires. L'un des partenaires essentiels de l'entreprise est
évidemment l'établissement financier dont l'intervention est nécessaire au développement
de l'entreprise.

 Les pouvoirs publics


Ils interviennent dans différents secteurs : droit de la concurrence, droit du travail, droit
fiscal pour essayer de faire respecter l’équilibre entre les forces en présence
indispensable au bon fonctionnement du marché.

Les conséquences de l’absence de la qualité juridique propre à l’entreprise individuelle  :

 L’entreprise individuelle n’a pas de patrimoine propre.


Les biens consacrés par l’entrepreneur à son entreprise (fonds de commerce, marchandises,
matériels ...) restent sa propriété et font partie de son patrimoine. L’ensemble du patrimoine de
l’entrepreneur garantissant l’ensemble de ses dettes, si les dettes commerciales sont
importantes, l’entrepreneur pourra être obligé de vendre ses biens personnels (maison, voiture
…) pour les payer.
 Au point de vue fiscal, c’est l’exploitant qui est imposé et non l’entreprise On parle de «
transparence fiscale ».
Ce n’est pas l ‘entreprise X que le fisc taxe, mais Monsieur X qui doit déclarer son bénéfice
commercial avec les autres revenus (loyers, intérêts.).
 L’entrepreneur ne peut pas être salarié de l’entreprise Bien qu’il travaille dans l’entreprise
et en tire un revenu,
L’entreprise ne peut être considérée comme son employeur puisqu’elle n’a pas d’existence
juridique propre. L’entrepreneur individuel n’a donc pas le statut de salarié. Il ne peut pas
cotiser au régime général de la sécurité sociale.

Les inconvénients que présente cette situation pour l’entrepreneur l’amènent à rechercher certaines
protections :

 Pour protéger son patrimoine de la saisie des créanciers commerciaux, il peut inscrire au nom du
conjoint, les biens les plus précieux et qu’il souhaite conserver quoi qu’il soit ;
 Pour obtenir le statut de salarié cadre, il peut constituer une société dans laquelle en tant que
principal responsable, il aura ce statut, mais alors l’entreprise individuelle disparaîtra.
 Le législateur a récemment créé la « société à responsabilité limité à associé unique » donc qui
peut être propriétaire de l’entreprise. Cette société permet de distinguer le patrimoine
commercial de celui de l’entrepreneur/associé unique.

L’entreprise est commerciale si son exploitant est commerçant C’est l’activité de l’entrepreneur qui
permet de caractériser l’entreprise. Pour savoir si une entreprise est commerciale, il faut donc
déterminer si son exploitant est commerçant.
SECTION II. LA COMMERCIALITE DE L’ENTREPRISE : LE COMMERÇANT  :

Quand est-on commerçant ?

Le code de commerce répond à cette question en deux étapes :

 Dans une première étape, le code de commerce précise : « sont commerçants ceux qui exercent
des actes de commerce et en font leur profession habituelle » (Article 11 du CC)
 Dans une deuxième étape, il énumère les actes de commerce. (Articles, 6, 7, 8, 9 ,10 CC).
Les critères de la commercialité
1- La commercialité par nature
Ainsi accomplit un acte de commerce par nature :
 Celui qui achète des denrées ou des marchandises pour les revendre, soit telles quelles,
c'est le cas du plus grand nombre des commerçants, soit transformées (ex. : achat de
tissus revendus sous forme de robes, manteaux, costumes, etc.);
 Celui qui achète des denrées ou des marchandises pour en louer l'usage (ex. : achat de
véhicule pour en faire la location) ; celui qui entreprend la transformation des matières
premières en objets de consommation (ex. : c'est le cas des industriels) ;
 Celui qui achète ou vend pour le compte d'une personne (commissionnaire) (ex. : achat
de marchandises pour le compte d'un client étranger, vente de marchandises pour le
compte d'un producteur étranger) ;
 Celui qui met en présence le vendeur et l'acheteur d'un produit (ex. : l'intermédiaire qui
met en relation un fabricant de chaussures et le détenteur d'un lot de cuirs) ;
 Celui qui entreprend le transport de marchandises, (transport terrestre, maritime,
fluviale ou aérien) ; celui qui reçoit des dépôts de fonds des particuliers et qui prête à
d'autres personnes (ex. : les banques) ;
 Celui qui se charge d'acheter ou de vendre des fonds de commerce ; etc.
En lisant l'article 6, 7, 8 et du CC, il est possible de dégager cinq types d'activités
commerciales par nature :

A- L'activité de négoce :

Le premier acte de commerce de cet article est l'achat pour revendre. C'est le prototype des actes
commerciaux. Il caractérise le type d'activité commerciale le plus ancien. Cette exigence d'un achat
exclut du domaine commercial toutes les activités de production et d'extraction. Ces derniers cependant
sont cités par la loi.

Critère de L'achat pour revente :

Ce qui est important, c'est l'intention de revendre ses produits et d'en tirer un bénéfice. Si un
commerçant n'arrive pas à écouler son stock, cette mévente ne change rien à sa qualification de
commerçant.

Autre exemple : Si j'achète un meuble et que je dois le revendre par manque de place, je ne fais pas un
acte de commerce. La jurisprudence exige que la revente soit destinée à dégager un bénéfice. Si un
groupement de personnes achète et revend au même prix, l'activité de vente n'est pas considérée
comme commerciale car il n’y a pas d’intention spéculative.
L’objet de l’achat pour revendre :

L'objet vise les biens meubles et les biens meubles incorporels. L'achat d'immeubles pour les revendre. Il
exclut du champ des actes de commerce les achats d'immeubles lorsque l'acquéreur a « agi en vue
d'édifier un ou plusieurs bâtiments et de les vendre en bloc ou par locaux ». Cette précision permet de
distinguer l'activité du marchand de biens, qui est commerçant, et celle du promoteur immobilier.
Exemples : Si un immeuble est rénové puis vendu, il s'agit d'une activité commerciale ; si une maison est
achetée et divisée en appartements, il s'agit d'un promoteur immobilier donc d'une activité civile.

B- Les activités de production :

Sont donc exclues de la sphère de commercialité l'activité agricole et l'activité de production


Intellectuelle. Un exemple d'activité agricole: l'agriculteur vend des produits, des œufs pondus par des
poules qu'il nourrit avec son blé. Dans ce cas, il vend des œufs mais il n'y a pas d'achat préalable, son
activité est donc civile.

En revanche, sur le même exemple, s'il achète de jeunes animaux, il les engraisse avec des aliments qu'il
a achetés et revend les animaux sur les foires. Le CC précise que l'achat pour revendre reste commercial
même si une transformation s'intercale entre l'achat et la revente.

La production intellectuelle est une activité purement civile (production des auteurs, compositeurs,
artistes, écrivains, etc.). Les personnes exercent une activité civile et ce, même si la production
intellectuelle débouche sur le dépôt d'un brevet.

C- Les activités d’extraction :

En principe, l'activité d'extraction des matières premières relève du droit civil. Il existe toutefois des
exceptions. L’article 6 du CC considère l'exploitation des mines comme un acte de commerce. Tout ce qui
s'apparente à la fourniture de matières premières constitue une activité commerciale. Et si on considère
les produits de la mer comme matière première, la loi estime que la pêche maritime est commerciale si
elle est pratiquée à bord d'un navire et qu'elle a pour but la commercialisation de produits (Article 7 du
CC).

D-Les activités de fourniture :

De nombreux objets sont achetés pour être ensuite fournis. Cette catégorie d'actes de commerce
permet d'englober dans la sphère des actes de commerce des produits qui seraient normalement exclus
du champ d'application comme par exemple les matières premières.

E-Les activités de transformation :

Elles concernent l'entreprise de manufacture. Ce terme désigne la transformation d'une matière, que ce
soit manuellement ou par l'intermédiaire d'une machine. Mais toute manufacture ne constitue pas une
activité commerciale, il existe une manufacture artisanale.

 L'objet de la transformation

La manufacture, c'est le travail sur une matière ou sur une matière qui est remise à une personne par
son cocontractant (garagiste avec voiture, teinturier avec linge). Généralement, cette activité vise tous
ceux qui réparent ou qui rénovent un bien, quel qu'il soit. Les commerçants ne sont pas les seuls
concernés, les artisans qui exercent une activité de nature civile le sont également. L'activité artisanale
emporte par nature l'activité de transformation. Cependant, la transformation n'est pas faite dans un but
spéculatif alors que la transformation artisanale repose sur l'absence de spéculation. Selon le Droit
français : « L’artisan se distingue du commerçant en ce que ses revenus professionnels proviennent
essentiellement de son travail manuel. 

Distinction entre activité commerciale et activité artisanale

Les artisans ont une activité voisine de celle des commerçants. Ils s’en distinguent : soit par les
conditions d’exercice de leur activité : la source de leurs revenus se trouve surtout dans le travail qu’ils
fournissent (Exemple : coiffeuse, conducteur de taxi indépendant …) ;

 Soit par l’appartenance de l’entreprise au secteur des métiers en raison de sa dimension et de


son objet (Exemple : entreprise de réparation automobile). La distinction entre le commerçant et
l’artisan permet à ces derniers de bénéficier des dispositions juridiques favorables aux
commerçants mais d’échapper à certaines obligations de la profession commerciale.

2- La commercialité par accessoire:

C’est l’acte accomplit par le commerçant pour l’exercice de sa profession. Ainsi l’achat d’une
camionnette fait par un marchand de légumes pour lui permettre de transporter ses marchandises, s’il
n’est pas un acte de commerce par nature (le véhicule n’est pas acheté pour être revendu avec profit),
n’en est pas moins acte de commerce puisqu’il est fait pour faciliter l’exercice de ce commerce.

En revanche les actes que le commerçant accomplit sans rapport avec l’activité commerciale sont des
actes civils (achat d’une maison, d’un véhicule pour un usage privé).

Exemple : Une personne loue un local pour stocker ses marchandises dans le but de les revendre. Elle a
accompli un acte de commerce car elle a pratiqué le négoce. Elle a appliqué un acte civil car elle a loué
un immeuble. Mais cette location étant prise en vue d'un acte de commerce, elle apparaît comme
l'accessoire d'un acte de commerce. Il existe un principe en droit français selon lequel l'accessoire suit le
principal.

Le Principe de l'accessoire:

The accessory principle the accessory theory makes it possible to group together different legal acts or
facts around the main act to apply to it one and the same legal regime, that of the principal. This theory
makes it possible to understand that the commercial activity includes the application commercial acts
but also other acts of a civil nature. In addition, since the acts of civil nature are ancillary to commercial
acts, then the latter will be assimilated to commercial acts. The interest is that these two acts, the main
and the accessory, have the purpose of satisfying commercial activity. An act can be a commercial act for
two conditions: the perpetrator must be a trader and the act must have been performed for business
needs.

Les applications de l’accessoire:

The trade by accessory includes first all the contracts born for the needs of the trade and those
concluded for the needs of this trade. (Example: material purchase, bank loan, insurance contract). This
commercialization by accessory makes it possible to integrate into commercial law all operations relating
to the business. The goodwill is the privileged tool of the commercial activity. So the, Assignment is
considered on the seller's side as the last act of his commercial exploitation, while on the buyer side it is
his first. Case Law has extended the marketability by accessory.

2-La commercialité par la forme :

Certains actes tirent leur commercialité non pas de leur objet, mais par leur forme. Ainsi, certains actes
sont commerciaux, quelle que soit l’activité de celui qui les fait, en raison de leur forme : signature d’une
lettre de change, activité exercée par certain type de société.

 La Lettre de change

La lettre de change est un effet de commerce, un instrument de crédit. On l'appelle aussi « traite ». Une
lettre de change est un écrit par lequel une personne appelée « tireur » donne ordre à une autre
personne appelée « tiré » de payer à une date déterminée une certaine somme d'argent à une certaine
personne appelée « bénéficiaire ».

E.g.: A bill of exchange is of real use if the person directed to pay the amount accepts it. For example, X
orders Y to pay ₹ 50,000 for 90 days after date and Y accepts this order by signing his name, then it will
be a bill of exchange.
A retenir
Pour être commerçant il faut faire des actes de commerce par nature
Seule la pratique d’actes de commerce par nature donne la qualité de commerçant. Il est évident que les
actes de commerce par accessoire ne donnent pas cette qualité : ils ne sont, eux-mêmes, commerciaux
que parce qu’ils sont faits par un commerçant. Quant à la signature répétée de lettres de change, la loi
estime logiquement que cela n’est pas une activité professionnelle, donc, elle ne peut donner la qualité
de commerçant.
Pour être commerçant il faut faire des actes de commerce professionnellement
L’activité commerciale doit être exercée de façon répétitive et régulière. Une personne qui réaliserait
ponctuellement un acte de commerce ne serait pas commerçante. La profession peut être considérée
comme l’exercice d’une activité dans un but lucratif.
Une profession est destinée à procurer des ressources. La répétition d’actes de commerce doit
constituer un état dont l’intéressé tire les moyens de vivre pour qu’elle donne la qualité de commerçant.

L’exercice de la profession doit être pratiqué de manière personnelle et indépendante :


Le gérant salarié d’une entreprise n’agit pas pour son compte mais pour celui de son employeur. Il n’a
pas d’indépendance, il n’est donc pas commerçant bien qu’il fasse des achats pour revendre avec
bénéfice.
L’exercice de la profession doit être pratiqué à titre principal :
Pour être commerçant il ne suffit pas d’exercer une activité commerciale à titre professionnel et de façon
indépendante, il faut aussi que les activités commerciales exercées ne soient pas une simple
conséquence, un simple prolongement d’une activité civile qui constituerait la profession principale.
Ainsi l’association sportive (dont l’activité est civile) qui vendrait des équipements avec un léger bénéfice
qu’elle utiliserait pour moderniser ou entretenir les salles ne serait pas commerçantes.
L’exercice professionnel du commerce s’acquiert par l’exercice habituel ou professionnel des activités
énumérées par le Code :
La qualité du commerçant est subordonnée à l’exercice d’une activité commercial à titre habituel ou
professionnel et à titre personnel (au nom et pour le compte de l’intéressé). (Actes de commerce par
nature). Le caractère professionnel : la profession suppose une organisation et une compétence et que le
professionnel agit dans un but intéressé c’est-à-dire contre rémunération.
Les différentes catégories du commerçant :

On distingue les commerçants de droit, les commerçants de fait et les commerçants avec fonds de
commerce de ceux sans fonds de commerce.
 Les commerçants de droit :
Sont ceux qui exercent une activité commerciale en respectant les règles légales relatives au commerce.

 Exercice de l’activité commerciale à titre habituel ou professionnel et pour leur compte :


 Immatriculation au registre de commerce :
 Tenue d’une comptabilité.
 Les commerçants de fait :
Sont ceux qui exercent une activité commerciale à titre professionnel ou habituel, mais ils ignorent
totalement la loi commerciale, ils ne sont pas immatriculés au registre de commerce et ne tiennent pas
de comptabilité.
SECTION III : LES CONDITIONS JURIDIQUES DE L’EXERCICE DU COMMERCE  :

Les conditions et limitations liées à la personne du commerçant

La jurisprudence et la doctrine précisent que pour être réputé commerçant, il faut être indépendant
dans son activité. Le commerçant perd sa liberté ou son indépendance à cause d’une incapacité, d’une
incompatibilité de la condition de commerçant avec la situation juridique où il se trouve, ou à cause
d’une interdiction légale ou à cause d’une sanction, ou d’une déchéance qui frappe l’intéressé.

1- Les incapacités Capacité judiciaire ou commerciale :

La capacité juridique doit être respectée. Seul un majeur peut être commerçant, cela signifie que le
mineur, ne peut être commerçant, de même que les majeurs incapables. Cette règle est fondée sur un
souci de protection des tiers et de l’incapable lui-même, l’exercice du commerce créant des risques
sérieux tant pour le commerçant que pour son environnement.

La capacité pour exercer le commerce obéit aux règles du statut personnel (Moudawana). On distingue
le mineur commerçant et le majeur incapable.

a) Le mineur commerçant Le mineur marocain musulman :

On applique au mineur marocain musulman les règles de la Moudawana ou code de statut personnel
musulman. Selon la Moudawana, l’âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années grégoriennes
révolues (Article 209 Moudawana). Pour pouvoir exercer le commerce, Il faut donc jouir de la capacité
juridique: avoir 18 ans.

La déclaration anticipée de majorité / Tarchid ou émancipation, (Article 218), à 16 ans, le mineur ou son
représentant légal peut demander au tribunal de déclarer sa majorité de manière anticipée.

La Loi lui autorise à exercer le commerce sous certaines conditions. Celui-ci doit être émancipé, il doit
être spécialement autorisé à exercer le commerce par son père ou par sa mère ou par son tuteur.

L'acte d'autorisation doit être enregistré et affiché au tribunal de première instance du domicile
commercial du mineur.
Le mineur doué de discernement (+12 ans), l’article 225 Moudawana) dispose que les actes du mineur
doué de discernement sont valables s’ils lui sont pleinement profitables et sont nuls s’ils lui sont
préjudiciables.

Le mineur marocain de confession hébraïque :

Il obéit à la loi de son statut personnel. Il est majeur à 20 ans mais peut exercer une activité commerciale
à sa puberté si ses parents l’acceptent.

Le mineur étranger (Article 15 CC)

« Est réputé majeur tout étranger ayant atteint 20 ans révolus même si sa loi nationale prévoit un âge de
majorité supérieure à celui qui est édicté par la loi marocaine ». (Ex : sa loi dit 21 ans). Quand un
étranger n’a pas l’âge de la majorité requis par la loi marocaine et qu’il est réputé majeur par sa loi
nationale, il ne peut exercer le commerce qu’après autorisation du tribunal (Ex : sa loi dit majeur à 16
ans.) (Article 16 CC). b)

Le majeur incapable

Les personnes âgées de 18 ans peuvent ne pas être capables en raison de maladies mentales, de
faiblesse d’esprit. Ainsi, l’article 217 Moudawana écarte la capacité en ce qui concerne l’aliéné mental ou
de prodigalité. (Le dément et celui qui a perdu la raison). L’article 228 aligne le prodigue (qui dilapide ses
biens) et le faible d’esprit sur le mineur doué de discernement (actes valables s’ils sont profitables). Les
incapables majeurs ne peuvent pas créer leur entreprise. Ils ne possèdent pas la capacité commerciale,
uniquement la capacité civile. c)

La femme mariée

Les conditions relatives l'exercice du commerce par la femme ont énormément évolué au Maroc. La
législation antérieure (art 6 du DCC) précise que la femme ne peut faire le commerce sans le
consentement de son mari. Aujourd'hui, la femme mariée est complètement émancipée de ce point de
vue, elle peut donc exercer le commerce sans l'autorisation préalable de son mari (Article 17 CC).

2- Incompatibilités :

La capacité commerciale ne peut pas tomber sous le coup d’une incompatibilité. L’incompatibilité
consiste à se trouver simultanément dans deux conditions juridiques, deux statuts, dont les règles
précises ne peuvent être appliquées en même temps. L’intéressé doit faire son choix. L’exercice du
commerce est incompatible avec certaines professions telles que celles :

a) Les membres des professions libérales

Avocats et l’appartenance à des professions libérales ou experts comptables sauf s’ils l’exercent dans le
cadre d’une société commerciale ; ou architectes sauf s’ils font accomplir aussi des tâches de
construction ou promotion libérale ; ou médecins, commissaires aux comptes, conseils juridiques…

La méconnaissance des incompatibilités entraine des sanctions pénales et disciplinaires (Radiation du


barreau pour l’avocat). Mais les actes de commerce demeurent valables et le contrevenant est considéré
comme un commerçant de fait. On justifie l’existence d’une telle incompatibilité par le caractère digne
des professions visées. Mais en réalité, les incompatibilités paraissent s’expliquer par un motif de
conscience professionnelle et parfois de conflit d’intérêt

b) Les officiers ministériels et auxiliaires de justice

Notaires, Huissiers et Abdoul.

c) Les fonctionnaires publics (civils et militaires)

Le commerce est considéré comme incompatible avec l’exercice d’autres activités notamment la
fonction publique (Article 16 Dahir 24 février 1958 portant statut général de la fonction publique),
(fonctionnaires de l’administration, magistrats, militaires). Les incompatibilités paraissent s’expliquer par
un motif de conscience professionnelle et parfois de conflit d’intérêt (commerçant voulant réaliser un
bénéfice alors que le fonctionnaire est inspiré par l’intérêt général. Cependant, le fonctionnaire peut
financer une activité commerciale qui sera gérée par quelqu’un d’autre. Aussi, certaines activités
commerciales ne peuvent être exercées par des personnes physiques mais seulement par des sociétés,
telles, par exemple les activités bancaires, les activités de recherche et d'exploitation d'hydrocarbure,
etc.

3- Les interdictions
La capacité commerciale ne peut pas tomber sous le coup d’une interdiction.

a) La Loi interdit à certains condamnés d’exercer le commerce

Il s’agit notamment des personnes condamnées à des peines d’emprisonnement à plus de trois
ans pour crime ou délit. (Vol, escroquerie, abus de confiance délits fiscaux, …)
b) Les personnes ayant subi une faillite judiciaire

Les personnes mises en faillite ne peuvent plus exercer une activité commerciale.

Ainsi, l'exercice d'une activité commerciale est interdit à toute personne contre laquelle a été
prononcée la faillite personnelle ou l'interdiction de gérer.

La faillite personnelle entraîne l'interdiction de diriger ou de contrôler une entreprise. Cette faillite
intervient à l'occasion d'une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire et
entraîne un certain nombre de restrictions pour les personnes concernées.

c) Les étrangers au Maroc

Les étrangers au Maroc n’ont le droit d’exercer le commerce sauf autorisation administrative.

4- Les déchéances (Articles 711, 712, 713, 714, 715, 716, 717, 718 de CC)

La déchéance est une mesure privative de la liberté d’exercer une profession commerciale qui est
prononcée par le tribunal. (Pour au moins 5 ans). En vertu de l’article 711CC « La déchéance
commerciale emporte interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou
indirectement, toute entreprise commerciale ou artisanale et toute société commerciale ayant une
activité économique ».
 La déchéance concerne par exemple le dirigeant de société qui a disposé des biens de
la société comme les siens, ou qui a poursuivi abusivement dans un intérêt personnel
une exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire qu’à la cessation de paiement de la
société (Article 706 CC).
 Certaines personnes sont interdites à exercer une activité commerciale sur un défaut
d’honorabilité. Exemple : Personnes condamnés pour des infractions en relation avec
les affaires (vol, abus de confiance, escroquerie).
 Certaines personnes sont déchues ont pour objectif de protéger le monde des affaires
contre les personnes indésirables. Ces personnes n'ont pas/plus le droit de gérer une
entreprise suite à des fautes particulièrement graves qu'elles ont pu commettre.
Exemple : Personne condamnée à une peine d'emprisonnement de plus de 3 mois (vol,
abus de bien sociaux, escroquerie.).
Il s'agit souvent d'une exclusion temporaire.

 La loi interdit à certains condamnés d’exercer le commerce. Il s’agit notamment des


personnes condamnées à des peines d’emprisonnement pour crime, vol, escroquerie,
abus de confiance …
 Officiers ministériels déchus et non réhabilités.
La déchéance peut être prononcée à vie ou pour un certain temps
La demande de réhabilitation se fait auprès du juge qui prononce un jugement de
réhabilitation.
Le jugement de déchéance ou de réhabilitation est inscrit au registre de commerce.
I- Les interdictions et limitations liées au commerce envisagé :
Les commerces interdits ou réglementés :
1- Les activités interdites
1- Les activités interdites Certaines activités demeurent interdites pour des raisons de:
Défense nationale; Sécurité ;
 Vente des armes et explosifs pour préserver l’ordre public;
 Vente les organes humains pour préserver la moralité Vente du corps humain (Prostitution),
pour préserver la moralité
 Vente de la drogue pour préserver la santé publique…)
 Loterie, Jeux de hasard, casinos réservés aux entreprises ayant une autorisation de l’Etat.
(Moralité publique) ; Un monopole de l’État (les minerais ex : phosphates, le pétrole); les
individus ne peuvent exercer le commerce dans un domaine monopolisé par l’ETAT (Ex : Le
transport ferroviaire) ;
 Un autre cas d’interdiction, c’est l’interdiction d’exercer le commerce fait : aux associations
soumises au Dahir du 15 novembre 1958, aux partis politiques et aux syndicats.
2- Les activités réglementées:

Certaines activités requièrent un titre ou une autorisation administrative préalable ou particulière.

 Certaines activités nécessitent la détention d’un diplôme par exemple la pharmacie, les
laboratoires d’analyses médicales, les opticiens, … Il s’agit de produits dangereux pour la
santé ou une activité dangereuse qui exige des conditions d’exploitation spécifiques.
L’autorisation délivrée dans ce cas a un caractère personnel.
 Certains commerces nécessitent la détention d’une licence autorisation donnée par les
pouvoirs publiques (Exemple : agence de voyage).
 Le transport dont l’activité peut se révéler dangereuse pour la santé.
 L’autorisation n’a pas un caractère personnel
 Autorisation pour le transport : Agrément.
 Les activités de banque et l’activité d’assurance dont l’activité peut se révéler
dangereuse pour le patrimoine du consommateur.

Les activités réglementées sont soumises au contrôle. En cas de non-respect des conditions
d’exploitation, il y a retrait de l’autorisation.

3- Les activités libres

Sont celles qui ne sont ni interdites ni réglementées. À charge pour le commerçant d’accomplir les
autres démarches juridiques: l’immatriculation….

SECTION IV : LES OBLIGATIONS DU COMMERÇANT :

L’entreprise commerciale exerce son activité dans un contexte économique et social qui l’influence et sur
lequel réciproquement elle agit. Afin de protéger l’entreprise et les tiers qui traitent avec elle contre les
risques du commerce, la Loi a prévu des protections légales qui créent pour l’entreprise commerciale des
obligations diverses.

1- L’obligation d’immatriculation (de publicité légale)

C’est la démarche juridique qui permet au commerçant de se faire connaître par l’État. Elle est accomplie
auprès du Registre de Commerce

Cette obligation est destinée à fournir aux tiers des informations sur l’entreprise. Elle consiste aux
formalités qui s’effectuent essentiellement lors de la création de l’entreprise, mais aussi au cours de sa
vie, si certains éléments initialement fournis sont modifiés.

Le commerçant communique des informations sures :

 Sa personne (nom et prénom, âge, régime matrimonial); vérification de la capacité


juridique et commerciale; Sur son activité : libre? Réglementée ou interdite?
 Adresse du commerce…

S’il s’agit d’une société, vérification des conditions juridiques de constitution des sociétés.

La première obligation qui pèse sur le commerçant est l’immatriculation au registre du commerce. C’est
le point de départ de l’activité commerciale.

1- L’obligation d’Immatriculation au registre de commerce :

La publicité a pour objet de faire connaitre aux tiers l’identité du commerçant, son domaine d’activité. Le
registre du commerce est un service du greffe du tribunal de première instance ou du tribunal de
commerce qui regroupe certains renseignements concernant les commerçants individuels et les sociétés.
C’est aussi un document public (livre, registre) dans lequel le greffier enregistre les demandes
d’immatriculation (commerce individuel ou société).

a) Organisation du registre de commerce


En vertu de l’article 27 CC, le registre du commerce est constitué par des registres locaux et un
registre central.
Registre local de commerce (Article 28 CC :
Il est tenu par le secrétariat-greffe du tribunal compétent. Il est placé sous la surveillance du
Président du Tribunal ou par un juge qu’il désigne chaque année à cet effet.
Le registre central de commerce (Article 31 CC) :
Il est tenu par l’Administration, l’office marocain de la propriété industrielle et commerciale
(OMPIC). Toutefois, sa constitution ne peut avoir lieu qu’en présence du préposé à la tenue de ce
registre.
Le registre central du commerce est public (Article 32 CC). Le registre central du commerce reçoit
toutes les déclarations des Secrétariats greffes des tribunaux de commerce.
b) Fonctionnement du registre de commerce
Toute inscription au registre du commerce d’un nom de commerçant ou d’une dénomination
commerciale doit être effectuée au secrétariat-greffe du tribunal du lieu de situation de
l’établissement principal du commerçant ou du siège de la société. Les inscriptions au registre du
commerce comprennent les immatriculations, les inscriptions modificatives et les radiations.
2- Les immatriculations au registre de commerce

Elles sont tenues de se faire immatriculer au registre du commerce les personnes physiques et morales,
marocaines ou étrangères, exerçant une activité commerciale sur le territoire du Royaume.

a) Délai

L’immatriculation des personnes physiques doit être requise dans les trois mois de l’ouverture de
l’établissement commercial ou de l’acquisition du fonds de commerce.

L’immatriculation des personnes morales doit être requise dans les trois mois de leur création ou de
leur constitution. Il en est de même des succursales et agences marocaines ou étrangères.

B-Déclaration d’immatriculation

L’immatriculation au registre de commerce ne sera reçue par le secrétaire-greffier que sur la production
d’un certificat d’inscription au rôle d’imposition à l’impôt de la taxe professionnelle (Patente).
L’immatriculation du commerçant est requise sur demande écrite du commerçant ou de son mandataire.

Elle doit comporter certaines mentions obligatoires :

 Pour les commerçants personnes physiques, la déclaration d’immatriculation doit


comporter tous les éléments permettant d’identifier ledit commerçant (Nom, prénom,
date de naissance, nationalité, l’activité exercée, le siège de son entreprise, l’origine du
fonds de commerce et l’enseigne si l’intéressé en possède, 52 date du certificat négatif
pour l’inscription du nom commercial.
 Pour les commerçants personnes morales (de droit public ou privé) : la déclaration
d’immatriculation doit indiquer pour les sociétés commerciales : les éléments
permettant d’identifier les associés, actionnaires, la raison sociale, l’objet de la société,
l’activité exercée, le siège social, la forme juridique de la société, le montant du capital
social.
c) Effet de l’immatriculation

L’inscription au Registre de commerce entraîne une présomption simple de la qualité de commerçant : la


présomption de commercialité.

Les personnes physiques ou morales immatriculées au registre de commerce sont présumées, sauf
preuve contraire, avoir la qualité de commerçant. Les personnes qui ne se font pas immatriculer ne
peuvent se prévaloir à l’égard des tiers de leur qualité de commerçant mais restent soumises à toutes les
obligations découlant de cette qualité.

 Les commerçants non-inscrits risquent une amende et ne bénéficient pas de la présomption de


commercialité.

Les personnes assujetties à l’immatriculation ou ses mandataires encourent une amende de 1.000 à
5.000 DHS s’ils ne remettent pas la déclaration d’immatriculation ou d’inscription à l’expiration du délai
d’un mois à compter de la mise en demeure adressée par l’administration. La même sanction est infligée
en cas d’immatriculation à titre principal dans plusieurs registres locaux ou dans un même registre local
sous plusieurs numéros et en cas de non indication dans ses factures, lettres ou autre document
commercial destiné aux tiers, le numéro et lieu d’immatriculation au RC.

3- Les inscriptions modificatives

Toute modification de l’activité professionnelle, de la situation personnelle ainsi que demande de


radiation doit être signalée. Elles ne concernent que le changement ou la modification qui portent sur les
faits qui ont fait l’objet d’une inscription au registre du commerce (ex : vente, apport en société ou
nantissement du fonds de commerce ; déplacement du siège social, modification du capital de la
société ; changement d’adresse, nom de famille d’activités…).

4- La radiation

C’est la suppression d’une immatriculation au registre du commerce. Elle peut intervenir soit en cas de
cassation d’activité commerciale soit après le décès du commerçant, soit en cas de dissolution d’une
société.

Les différents renseignements à fournir :

 La situation juridique du futur commerçant, son état civil, sa forme juridique, sa durée, l’identité
des dirigeants pour les sociétés ;
 L’adresse du lieu d’exploitation, du siège social, des succursales ;
 Le montant du capital
 La nature de l’activité.
 Un numéro d’immatriculation au RC est attribué à l’entreprise.
 Toute modification, survenant dans les caractères de l’entreprise, doit donner lieu à
une déclaration modificative au RC.
Toute entreprise cessant son activité doit demander sa radiation du RC dans le mois qui suit la cessation
d’activité ou la liquidation

II-Les conséquences juridiques de l’inscription au Registre de commerce  :

Le RC est un registre public. Toute personne intéressée peut le consulter. Le numéro d’inscription au RC
doit être mentionné sur tous les documents de l’entreprise : facture, lettres, publicité… afin que les tiers
le connaissant puissent obtenir du RC les renseignements qui leurs sont utiles.

 Les sociétés ont la personnalité morale à dater de leur inscription au registre de commerce.
 Commerçants de fait (Le commerce informel) : Ils ne sont pas immatriculés au RC commerçants
de droit Tirent avantage du commerce (bénéfices) sans être soumis aux obligations des
commerçants (impôts…) Commerçant ambulant.
 Commerçants de droit : Ils Exercent le commerce et en supportent les charges. Les commerçants
de droit bénéficient des avantages accordés par la loi (droit au bail…).
 Effet de l’immatriculation sur les sociétés : L’immatriculation a pour conséquence de doter la
société (le groupement) de la personnalité morale distincte de l’existence des personnes
physiques qui l’ont créées.

III-Les obligations fiscals:

1- Se faire connaitre auprès de l’administration fiscale

Le commerçant doit se faire connaître de l’administration fiscale pour payer les impôts directs et
indirects. Au cours de la vie de l’entreprise, il devra informer le centre des impôts de toute modification
des caractères de l’entreprise qui le concerne (changement de siège social, de forme juridique, par
exemple), et de sa volonté de modifier son régime d’imposition.

2- Identifiant fiscal

La patente (Taxe professionnelle) que le commerçant doit coller sur les murs de son commerce.

3- Obligation de déclaration des revenus pour payer ses impôts

S’il s’agit d’une société : option pour l’IR ou l’IS (les sociétés de personnes). Pour les sociétés de capitaux,
soumises office à l’IS.

III-Les obligations comptables  :

Le Code de Commerce impose à tous les commerçants, personnes physiques ou morales, de tenir une
comptabilité (Article19 à 26 CC).

La tenue de la comptabilité présente un intérêt pour :

 L’Etat puisque l’assiette des impôts est calculée sur le chiffre d’affaire.
 L’entreprise à qui la comptabilité permet de contrôler et de maîtriser son fonctionnement, sa
gestion et ses résultats.
 Les tiers (fournisseurs, banquiers) qui sont informés de la solvabilité de l’entreprise.

1- L’objet de obligation comptable :( The purpose of the accounting obligation)


L’article 1er de la loi n° 9-88 dispose que les commerçants doivent procéder à l’enregistrement
comptable des mouvements affectant les actifs et passifs de l’entreprise.

Comment tenir cette comptabilité ?

 Régulièrement, sans oubli….


 Sans ratures ni rajouts… 
 Les livres comptables doivent être cotés et paraphés par le président du tribunal de 1ère
instance ou le président du Tribunal de commerce.
 Les livres comptables obligatoires  :

A quoi servent les livres comptables?

 La transparence des affaires ;


 C’est un moyen de preuve dans les litiges entre commerçants.
 Comptabilité bien tenue : preuve valable pour le juge.
 Comptabilité mal tenue joue contre le commerçant, c’est une preuve contre lui.

Tout commerçant tient obligatoirement trois livres.

 Le livre journal sert à enregistrer toutes les opérations effectuées par l’entreprise au jour le jour.
 Le grand livre permet de classer méthodiquement dans des comptes ouverts les écritures
portées chronologiquement au livre journal.
 Le livre inventaire sur lequel on reporte chaque année l’inventaire, le bilan le compte de
résultat et l’annexe.
 Les documents de synthèse :

A partir de ses livres comptables, l’entreprise doit établir des documents annuels à la fin de son exercice.
Ces documents comprennent le bilan, le compte de résultat et une annexe.

 Le bilan : Il décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entreprise, et fait apparaître, de
façon distincte, les capitaux propres. C’est un résumé de l’inventaire exprimant les mêmes
résultats sous forme de tableau synthétique en deux colonnes.
 Le compte de résultat (ou l’état des soldes) : Il récapitule les produits et les charges de
l’exercice et permet donc, par différence, de déterminer le résultat de l’exercice. Il précise ainsi
le processus de l’autofinancement.
 L’annexe : Elle complète et commente les informations fournies par le bilan et le compte de
résultat.

2-Role probatoire:( Probational role)

 En cas de litige entre deux commerçants :


La preuve est libre par tous les moyens (livres comptables, factures…)
 En cas de litige entre deux particuliers :
Une preuve littérale (un contrat écrit).
 En cas de litige mixte entre un commerçant et un particulier (la preuve croisée) :
Si le commerçant est demandeur : il doit prouver ses prétentions en ramenant la preuve littérale
(un contrat écrit) Si le particulier est demandeur, il a la possibilité d’invoquer la preuve libre, les
livres comptables du commerçant, facture,
IV- Les autres obligations:

1- Ouverture d’un compte bancaire ou postal :


 Le commerçant devra obligatoirement utiliser un compte-chèques pour recevoir ou effectuer
certains payements.
 Les règlements importants (> à 10 000 Dh) doivent légalement être payés par chèque. Cela
permet au fisc d’opérer un contrôle plus sûr que si les règlements étaient réalisés en espèces.
Aussi pour la transparence dans les affaires
2- Présentation et observation des documents comptables (livres de commerce)  :
Les documents comptables et les pièces justificatives doivent être conservés pendant 10 ans.
Les originaux des correspondances reçues et les copies des correspondances envoyées doivent
également être conservés pendant 10 ans car ce sont des moyens de preuves valables en droit
commercial.

Pourquoi ?

 Pour la transparence
 Ce sont des moyens de preuve valables entre commerçants.
3- Information des organismes sociaux :
Cas du commerçant employeur :
 Il doit déclarer ses salariés à la Caisse Nationale de la Sécurité sociale (CNSS) pour qu’ils
puissent bénéficier du régime de protection sociale.
 Payer ses cotisations sociales

L’entreprise doit s’affilier aux différents régimes de la sécurité sociale :

 Régime général pour les salariés de l’entreprise ;


 Régime de retraite.

V- Les prérogatives des commerçants

1- Chambres de commerce :

Les commerçants sont électeurs et éligibles aux chambres de commerce, d’industrie et des services
(CCIS)

 C’est un organisme professionnel où sont représentés les commerçants détaillants, les


entreprises industrielles et les entreprises de services
 Organe consultatif.
2- Le droit au bail :

Un droit qui permet au commerçant locataire d’exiger le renouvellement de son bail commercial.

CHAPITRE III : LES BIENS DE L’ENTREPRISE : LE FONDS DE COMMERCE  :

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