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INTRODUCTION :

Avec le droit civil, le droit commercial fait partie de la grande branche du droit privé.
Le droit civil a vocation à s'appliquer et à régir toutes les relations que les personnes
entretiennent entre elles. Il ne s'efface que lorsqu'il y a des règles spécifiques propres à
certaines matières. Il est le droit commun des relations de droit privé.

Les relations commerciales constituent une matière qui fait exception à l'application
des règles du doit civil. Un droit autonome du droit civil s'est alors développé en tenant
compte de la spécificité des relations commerciales: c'est le droit commercial.

Dans ce cours, nous serons amenés à envisager :

PARTIE I : Droit commercial général

Chapitre préliminaire : La définition du droit commercial.


Chapitre I : Les actes de commerce
Chapitre II : Le commerçant
Chapitre III : La capacité d’exercer le commerce
Chapitre IV: Le RCCM
Chapitre V: Le bail commercial
Chapitre VI : Le fonds de commerce
Chapitre VII : La vente commerciale
Chapitre VIII : Les intermédiaires de commerce

PARTIE II : Droit des sociétés commerciales

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CHAPITRE PRELIMINAIRE : LA DEFINITION DU DROIT COMMERCIAL

Le droit commercial s'applique seulement aux activités de production et de circulation


de richesse, mais aussi aux personnes qui les exercent. Le droit commercial doit il être défini
par rapport aux activités commerciales (acte de commerce) ou au contraire par rapport aux
personnes qui l’exercent (commerçants) ?

Pour certains le droit commercial est avant tout, le droit des actes de commerce et
subsidiairement, celui des commerçants (conception objective). Pour les autres, il est le droit
des commerçant et accessoirement, celui des actes de commerce (conception subjective).

SS1 : LA CONCEPTION SUBJECTIVE : Le droit commercial est un droit professionnel :


celui des commerçants. L’article 60 al 1 et 2 de l’acte uniforme sur le droit commercial général
illustre parfaitement cette conception. Elle précise clairement que les personnes physiques et
morales assujetties à l’immatriculation au RCCM qui n’ont pas requis celle-ci dans les délais
prévus, ne peuvent se prévaloir, jusqu’à leur immatriculation de cette qualité.

Malgré sa simplicité et sa pertinence, elle présente des difficultés. En effet, il n’existe


pas de classement légal systématique des professions commerciales, leur détermination n’est
pas non plus aisée. Mieux, les commerçants n’accomplissent pas que des actes de commerce
et il arrive que des personnes qui ne sont pas commerçantes effectuent les mêmes opérations.

SS2 : LA CONCEPTION OBJECTIVE : Le droit commercial est le droit des actes de


commerce. Il place l'énumération des actes de commerce au premier plan (art 3 de l'acte
uniforme sur le droit commercial général). C'est pourquoi, il faudrait savoir ce qu'est un acte
de commerce avant de déterminer quelles personnes ont la qualité de commerçant (art 2 de
l’acte uniforme « est commerçants celui qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce
par nature sa profession »). Ex: Achat d'un livre pour le revendre: donc le libraire est un
commerçant parce qu'il effectue des actes de commerce.

Cette conception n'est pas non plus sans reproche.

Les actes juridiques n’ont pas tous une nature déterminée par leur forme ou leur objet.
Les grands contrats civils tels que louage, vente, mandat, dépôt, sont aussi utilisés en droit
commercial. Mieux, la loi définit le commerçant par le recours aux actes de commerce qu’il
effectue et l’acte de commerce par le recours à la qualité de commerçant de la personne qui
les effectue.

Il y a donc nécessité de dépasser le débat doctrinal et définir le droit commercial


comme « la partie du droit privé relative aux opérations juridiques faites par les commerçants
soit entre eux, soit avec leurs clients ».1 Ces opérations dites actes de commerce parce que se
rapportant à l’exercice du commerce peut être accomplies parfois par des non commerçants. Le
droit commercial les régira aussi sans considération de la personne de leur auteur ex : lettre de
change.

1
Ripert (G) et Roblot (R t,1
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CHAPITRE I : LES ACTES DE COMMERCE

L’AUDCG définit l’acte de commerce par nature comme étant « celui par lequel une
personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel elle
fournit des prestations de services avec l’intention d’en tirer un profit pécuniaire ».
Cet article donne une liste non exhaustive des actes de commerces par nature. Il s’agit
notamment :

* l’achat de biens, meubles ou immeubles en vue de leur revente ;


* les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d’assurance et de
transit ;
* les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce ;
* l’exploitation industrielle des mines, carrières et tout gisement de ressources
naturelles ;
* les opérations de locations de meubles ;
* les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication ;
* les opérations des intermédiaires de commerce, telles que commissions, courtages,
agences, ainsi que les opérations d’intermédiaires pour l’achat, la souscription, la vente ou la
location d’immeubles, de fonds de commerce, d’actions ou de parts de sociétés commerciales
ou immobilières ;
* les actes effectués par les sociétés commerciales.

A cette liste, l’article 4 ajoute comme étant commerciaux par la forme, la lette de
change, le billet à ordre et le warrant.

SECTION I: LES DIFF2RENTS ACTES DE COMMERCE

On peut en distinguer quatre : les actes de commerce par la forme, les actes de
commerce par nature, les actes de commerce par accessoire et les actes mixtes.

SS1 : LES ACTES CE COMMERCE PAR LA FORME: Ils sont prévus par l'art 4 de
l'acte uniforme qui dispose " ont également le caractère d'actes de commerce et ce par leur
forme, la lettre de change, le billet à ordre et le warrant". Ces actes sont commerciaux
indépendamment de la qualité de celui qui les accomplit.

SS2 : LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE OU PAR L’OBJET : Ils peuvent se
regrouper en deux catégories selon, qu’ils sont accomplis isolément ou dans le cadre d’une
entreprise.
A/ Les actes de commerce isolés : Les actes accomplis par un commerçant
dans l’exercice de sa profession sont présumés actes de commerce. Les actes de commerce
isolés sont donc nécessairement le fait de personnes dont la profession habituelle n’est pas de
faire du commerce.
Ex : la signature d’une lettre de change ou la souscription d’actions ou de parts d’intérêts dans
une société commerciale par un non commerçant, ce sont des actes de commerce par la forme.
Idem pour les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage d’assurance et de
transit qui constituent des actes de commerce par l’objet

B/ Les actes de commerce accomplis dans le cadre d’une entreprise :


L’entreprise est un cadre organisé disposant de moyens matériels et humains nécessaires à
l’exercice d’une profession.

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* L'achat de biens meubles ou immeubles en vue de la revente : Il s'agit
d'un achat effectué dans le but de la revente. Cela exclu donc l'achat de biens meubles ou
immeubles destinés à la consommation ou encore l'achat d'immeubles destinés à la location.
Cela exclu aussi la vente des matériaux extraits du sol par leur propriétaire (eau, sel...)
ou la vente d'un bien donné.

* Les activités industrielles : Il s'agit d'une part des opérations de


manufactures c'est à dire des industries qui revendent après avoir transformé les matières
1ères ou les produits qu'elles ont achetés. Ce sont les industries d'exploitation des mines,
carrières et de tout gisement de ressources naturelles.
D'autre part des entreprises de transport et de télécommunication, de transit.

* Les activités financières : Ce sont les opérations de change et les


opérations de banque, de bourse. Ex : transfert d'argent, accord de crédit……….

* Les opérations d'intermédiaires de commerce : Ce sont les opérations


de courtage, de commission, d'agent d'affaires, ainsi que les opérations d'intermédiaire pour
l'achat, la souscription, la vente ou la location d'immeubles, de fonds de commerce, d'actions
ou de parts de sociétés commerciales ou immobilières.

* Les opérations de locations de meubles : par ex: location de chaises,


bâches, assiettes, fourchettes. etc

SS3: LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE: Ce sont des actes qui sont
par nature civils mais qui sont commerciaux parce qu'ils ont été accomplis accessoirement à
l'activité commerciale, par un commerçant pour les besoins de son activité. Pour être
commercial, l’acte doit remplir deux conditions. Il doit non seulement avoir été accompli par
un commerçant, mais il doit surtout l’avoir été dans l’intérêt de son commerce.

L'art 3 en énumère deux: Ce sont les contrats entre commerçants pour les besoins de
leur commerce d’une part. Ex : engagements, transactions et obligations entre commerçants,
présumés contractés pour les besoins de leur profession. D’autre part, les actes effectués par
les sociétés commerciales. Ex : contrat passé par une société commerciale pour loger l’un de
ses employés.

SS4 : LES ACTES MIXTES : L’acte de commerce étant souvent un acte bilatéral
(contractuel), si les deux parties à l’acte sont commerçantes, aucune difficulté ne se présente.
L’acte est commercial pour chacune d’elle. Mais il arrive que l’acte soit commercial pour une
des parties et civil pour l’autre. On est en présence d’un acte mixte.

SECTION II : LE REGIME DES ACTES DE COMMERCE

SS1 : LES ACTES DE COMMERCE :

A : Les règles de compétence : Les tribunaux de commerce ou les juridictions


de droit commun qui en tiennent lieu sont compétentes pour connaître d’une part des
contestations entre commerçants et d’autre part de celles relatives aux actes de commerce
entre toutes personnes.

B : Les règles de preuve : Les actes de commerce peuvent se prouver par tout
moyen à l'égard des commerçant (art 5). C'est un des grands principes en matière
commerciale. Cela veut dire qu'elle peut être faite aussi bien par témoins que par écrit, par
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présomption, ou même par voie électronique, alors qu'en droit civil la preuve doit être
rapportée par écrit. Même en présence d’un écrit, la preuve peut être faite contre les mentions
de cet écrit par tous moyens.

C/ La prescription : Le délai de la prescription est plus court en matière


commerciale. Ainsi, les obligations nées entre commerçants se prescrivent par cinq années
saut si elles sont soumises à des prescriptions plus courtes (art 16).

SS2 : LES ACTES MITES : N’étant pas une catégorie légale prévue, ce sont la
jurisprudence et la doctrine qui ont posé les règles pour résoudre les problèmes qui se posent.

A: Les règles de compétence : Le demandeur non commerçant à l’option entre


le Tribunal civil et le Tribunal de commerce. Au contraire le demandeur commerçant ne peut
citer le non commerçant que devant le tribunal civil.

B : Les règles de preuve : La preuve est libre si l’action est dirigée par le non
commerçant contre le commerçant. Par contre elle est soumise aux règles du droit civil si
l’action est dirigée par le commerçant contre un non commerçant. Ainsi, tout commencement
de preuve par écrit peut être utilisé par un commerçant contre un non commerçant.

C/ La prescription : Les obligations nées entre commerçants et non


commerçants se prescrivent également par cinq ans, sauf si elles sont soumises à des
prescriptions plus courtes (art 16).

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CHAPITRE II : LE COMMERCANT

Sont commerçants, ceux qui font de l’accomplissement d’actes de commerce par


nature, leur profession (art 2)..

SECTION 1 : LES ELEMENTS DE DEFINITION DU COMMERÇANT.

L’accomplissement d’actes de commerce par nature, le compte personnel et la


profession.

SS1 : L'ACCOMPLISSEMENT DES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE. La qualité de


commerçant suppose l'accomplissement des actes de commerce par nature. On doit cependant
écarter les actes de commerce isolés qui sont la lettre la lettre de change, le warant, le billet à
ordre. Ces actes sont plutôt commerciaux par la forme et ne confère pas la qualité de
commerçant à celui qui les accomplit.
Ce sont donc les actes de commerce par nature, accomplis dans le cadre d’une
entreprise qui confèrent la qualité de commerçant.

SS2 : LE COMPTE PERSONNEL : C’est l’indépendance dans l’activité. Bien que l’article
2 soit muet sur cette condition, elle est consacrée par la jurisprudence et la doctrine. Le
commerçant, c'est celui qui travail pour lui-même et pour son propre compte, à ses risques et
périls. C'est à dire qu'il ne doit avoir d'autre maître que lui-même. C'est pourquoi, les salariés
ne sont pas des commerçants.

SS3 : LA PROFESSION : La profession implique l’idée d’habitude. Il est en effet


inconcevable qu’une personne exerce de façon occasionnelle sa profession. Par contre,
l’habitude n’implique pas la profession. Une personne pouvant bien accomplir des actes
habituellement sans le faire professionnellement.
Elle suppose que l’activité soit déployée d’une façon continue, régulière. Habitude
voudra dire que des actes isolés ou sporadiques ne sauraient conférer à une personne la qualité
de commerçant.
Ex : un individu qui a organisé un voyage à forfait pour un certain nombre de
personnes, ce qui l'a amené à conclure diverses conventions pour assurer le transport et la
nourriture des voyageurs. L'opération de transport n’ayant été qu’un acte isolé pour cette
personne, elle ne saurait lui conférer la qualité de commerçant.

La qualité de commerçant suppose donc l'habitude c'est-à-dire la répétition d'actes de


commerce par nature. La profession étant l’activité habituellement exercée par une personne,
elle peut être définie comme le fait de «consacrer d'une façon principale et habituelle son
activité à l'accomplissement d'une certaine tâche dans le dessein d'en tirer un profit".

En clair, l'on peut dire qu'il ne suffit pas de faire un acte de commerce isolé pour
acquérir la qualité de commerçant. Plusieurs actes de commerce ne suffisent pas non plus,
s'ils ne sont pas assez nombreux et répétitifs pour constituer une profession.

L'auteur des actes doit les accomplir dans le but de spéculation pour gagner de
l'argent, pour en faire un métier. Il n'est d'ailleurs pas exigé que l'exercice du commerce soit
la profession principale de l'intéressé. Un salarié peut très bien avoir indépendamment de sa
profession principale des occupations qui font de lui un commerçant.

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Il n'est pas non plus nécessaire que l'exercice de la profession soit notoire: celui qui
fait du commerce en cherchant à maintenir secrète son activité n'en acquiert pas moins la
qualité de commerçant.

Ex : Scolaires ou fonctionnaires qui profitent de vacances ou de certaines occasions


pour revendre des biens achetés ne sont pas commerçantes.

SECTION II : LES OBLIGATIONS DU COMMERCANT

Sur le plan comptable, tout commerçant doit respecter les dispositions prévues par
l'acte uniforme relatif à l'organisation et à l'harmonisation des comptabilités des entreprises
(art 13).

En particulier, tout commerçant (personne physique ou morale) doit tenir un Journal,


enregistrant au jour le jour ses opérations commerciales, un Grand Livre, avec balance
générale récapitulative, ainsi qu'un Livre d'Inventaire.

Le Journal et le Livre d'Inventaire qui portent mention du numéro d'immatriculation au


RCCM de la personne concernée, sont cotés et paraphés par le Président de la Juridiction
compétente ou par le Juge délégué à cet effet. Ils peuvent être admis par le Juge pour
constituer une preuve entre commerçants.

Cette contrainte était bien sûr d'une grande utilité pour le commerçant et le législateur
en l'instituant, s'est proposée plusieurs buts:

 permettre au commerçant de se rendre compte de leurs opérations et de leur situation;


 établir des moyens de preuve à l'égard des tiers en cas de litiges;
 trouver les causes de la déconfiture en cas de cessation de payement pour permettre au
tribunal de décider s'il y' a lieu à règlement judiciaire ou à liquidation de biens.

Sur le plan juridique, il s’agit principalement de l’inscription au RCCM qui confère la


qualité de commerçant à la personne physique qui désire exercer le commerce, des
inscriptions modificatives et complémentaires lorsque survient un changement dans leur
situation et de la radiation lorsqu’elle cesse toute activité commerciale.

Sur le plan fiscal, il s’agit de l’acquittement de tous impôts directs ou indirects


notamment, l’identification fiscale (NIF), le prélèvement et le reversement de la /TVA, le
paiement de la patente selon le régime du réel ou du forfait, et du BIC.

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CHAPITRE III : LA CAPACITE D’EXERCER LE COMMERCE

Aux termes de l’acte uniforme sur le droit commercial général, nul ne peut accomplir
des actes de commerce à titre de profession habituelle, s’il n’est juridiquement capable
d’exercer le commerce (art 6).

Nous envisagerons les situations dans lesquelles une personne physique ne peut pas
faire le commerce. Il s’agit des incapacités et des empêchements à l’exercice du commerce.

SECTION I: LES INCAPACITES D’EXERCER LE COMMERCE:

En droit la capacité à deux sens. D’une part elle peut désigner l’aptitude d’une
personne à être titulaire de droits et d’obligations, c’est la capacité de jouissance et d’autre
part, elle peut désigner le pouvoir de la personne titulaire de droits et d’obligations à les
mettre en œuvre, c’est la capacité d’exercice. Ces deux capacités ne sont pas liées. En
principe, l’être humain a la jouissance de ses droits dès sa naissance, mais il ne pourra en
avoir l’exercice qu’à la majorité. Entre temps, il ne pourra les exercer que par l’intermédiaire
de son représentant.

SS I : LES MINEURS : Le mineur, c’est la personne physique de l’un ou l’autre


sexe qui n’a pas encore atteint un age fixé par chaque Etat pour être responsable de lui même.
Au Niger, cet age est fixé à 21 ans révolus. Son aptitude à exercer le commerce doit être
envisagé, selon qu’il est émancipé ou non. En effet, le mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut
avoir la qualité de commerçant, ni effectuer des actes de commerce (art 7).

* Lorsqu’il est non émancipé, l’incapacité du mineur est double. Non seulement il ne
peut avoir la qualité de commerçant mais il ne peut non plus pas faire des actes de commerce.

* Lorsqu’il est émancipé, le mineur peut avoir la qualité de commerçant et effectuer


des actes de commerce. Le mineur émancipé, c’est une personne qui n’a pas encore atteint
l’age de la majorité mais qui en raison d’un acte juridique a été relevée de son incapacité. Au
Niger et dans la plupart des législations nationales, le mariage est une cause d’émancipation.

SSII : LES MEJEURS INCAPABLES : Généralement, l’incapacité frappe non


seulement, les mineurs, mais aussi certains majeurs dont les facultés mentales, intellectuelles
ou physiques sont altérées par une maladie, une infirmité ou un affaiblissement du à l’age et
qui empêche la libre expression de la volonté. Elle atteint aussi les personnes majeures que
leur prodigalité, leur intempérance ou leur oisiveté expose à tomber dans le besoin ou à
compromettre l’exécution de leurs obligations familiales.

La loi prévoit trois types de protection pour les majeurs incapables. La protection de
la justice, la tutelle et la curatelle.
* les majeurs placés sous protection de la justice. Elle est définie comme une mesure
dont peuvent bénéficier tous les majeurs incapables quelle que soit la cause de leur incapacité
et qui ont besoin d’être protégés dans les actes de la vie civile sans que leur état nécessite un
régime d’assistance ou de représentation. Elle est provisoire et renouvelable. Elle prend fin
soit par une déclaration médicale indiquant que l’intéressé n’est plus malade, soit par la mise
sous tutelle. Le majeur placé sous protection de la justice conserve l’exercice de ses droits.

* les majeurs placés en tutelle. La tutelle n’est ouverte qu’aux majeurs dont les
facultés mentales et corporelles sont altérées par une maladie, une infirmité ou un
affaiblissement du à l’age et qui empêche la libre expression de la volonté. Elle implique
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donc la représentation continue du majeur dans tous les actes de la vie civile. Il ne peut donc
pas exercer le commerce. La tutelle cesse avec la fin des causes qui l’ont déterminées, mais
le majeur ne pourra reprendre l’exercice de ses droits qu’après décision de main levée
prononcée par le juge.
* Les majeurs placés en curatelle. La curatelle profite aux majeurs qui sont prodigues,
intempérants ou oisifs et qui sans être hors d’état d’agir par eux-mêmes, ont besoin d’être
conseillés ou contrôlés dans les actes de la vie civile. Le majeur en curatelle ne peut faire le
commerce car l’autorisation générale éventuellement donnée par le curateur de faire le
commerce ne saurait couvrir l’incapacité de faire des actes déterminés sans l’assistance ou
les conseils du curateur. Le majeur en curatelle doit donc absolument être assisté ou conseillé
dans l’exercice de la profession, dans les actes de commerce qu’il conclut.

SECTION II: LES EMPECHEMENTS A L’EXERCICE DU COMMERCE

Même lorsque la capacité de faire le commerce est reconnue, certains obstacles


peuvent se poser et qui empêchent l’exercice du commerce. Ce sont les incompatibilités et
les déchéances.

SS I : LES INCOMPATIBILITES : Ce sont des interdictions faites à une personne


exerçant une profession déterminée d’en exercer une autre. Elle se justifie d’une part, par la
nécessité de préserver l’honneur et la dignité de certaines professions jugées nobles par
rapport à d’autres, et d’autre part, par la conscience professionnelle, car très souvent, les buts
poursuivis sont opposés.

Nul ne peut exercer une activité commerciale lorsqu’il est soumis à un statut
particulier établissant une incompatibilité. L'exercice d'une activité commerciale est
incompatible avec l'exercice des fonctions ou professions suivantes :

 Fonctionnaires et personnels des collectivités publiques et des entreprises à


participation publique ;
 Officiers Ministériels et Auxiliaires de Justices : Avocats, Huissiers,
Commissaires priseurs, Agent de change, Notaires, Greffiers, Administrateur et liquidateur
judiciaire.
 Experts Comptables Agréés et Comptables Agréés, Commissaires aux
Comptes et aux Apports, Conseils Juridiques, Courtiers Maritimes.
 Plus généralement de toute profession dont l'exercice fait l'objet d'une
réglementation interdisant le cumul de cette activité avec l'exercice d'une profession
commerciale.

Cependant, l'incompatibilité ne frappe pas systématiquement de nullité les actes


irréguliers. Ses actes sont appréciés en considération de l'intérêt des tiers de bonne foi.
 Les actes accomplis par une personne en situation d'incompatibilité n'en restent
pas moins valables à l'égard des tiers de bonne foi.
 Ceux-ci peuvent si bon leur semble se prévaloir des actes accomplis par une
personne en situation d'incompatibilité, mais celles-ci ne peuvent s'en prévaloir.

SS II: LES DECHEANCES : Les déchéances sont des interdictions qui frappent
des personnes ayant déjà fait la preuve de leur indignité. La déchéance est la perte d’un droit
infligé soit à titre de sanction, soit en raison du non-respect des conditions d’exercice de ce
droit.

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Ainsi, nul ne peut exercer une activité commerciale directement ou par personne
interposée, s'il a fait l'objet :
- d'une interdiction générale, définitive ou temporaire prononcée par une
juridiction de l'un des États parties; que cette interdiction ait été prononcée comme peine
principale ou comme peine complémentaire ;
- d'une interdiction prononcée par une juridiction professionnelle; dans ce
cas, l'interdiction ne s'applique qu'à l'activité considérée;
- d'une condamnation définitive à une peine privative de liberté pour un
crime de droit commun, ou à une peine d'au moins trois mois d'emprisonnement non assortie
de sursis pour un délit contre les biens, ou une infraction en matière économique ou
financière.

L'exercice de certaines professions est interdit pour les motifs de moralité publique ou
de salubrité (maison de tolérance par exemple). Également comme il est dit précédemment,
certaines personnes peuvent se voir interdire d'exercer le commerce soit en raison de leur
profession (officiers ministériels, experts comptables, fonctionnaires), soit en raison d'une
déchéance prononcée contre eux à la suite de condamnation.

Après expiration du délai de 5ans, l'interdiction peut être levée par la juridiction qui l'a
prononcée, à la requête de l'interdit. En cas de faillite, l'interdiction prend fin par la
réhabilitation du failli. Les actes accomplis par un interdit sont inopposables aux tiers de bonne
foi (celle ci étant toujours présumée), mais ils sont opposables à l'interdit lui-même.

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CHAPITRE IV: LE REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT MOBILIER

Le Registre de Commerce et du Crédit Mobilier a pour objet de recevoir


l’immatriculation des commerçants personnes physiques ou morales et les informations y
afférentes, c’est à dire celles qui permettent l’identification de l’entreprise commerciale, de
son activité et de ses dirigeants d’une part et d’autre part, les informations marquant la vie de
l’entreprise, modifications de toute nature, dissolution ou cessation d’activités.

Le RCCM est organisé en :


1- Un fichier local (registre de commerce proprement dit) institué auprès de chaque
juridiction compétente et tenu par le Greffe de ladite juridiction, sous la surveillance du
Président de ladite juridiction.
2- Un fichier national : il centralise les renseignements consignés dans chaque RCCM ;
3- Un fichier régional tenu auprès de la cour commune de justice et d'arbitrage. Il centralise
les renseignements consignés dans chaque fichier national

SECTION I: L’IMMATRICULATION

L’immatriculation au RCCM est la procédure au terme de laquelle une personne


commerçante (physique ou morale), se fait inscrire sur un registre conçu à cet effet en vue de
se faire reconnaître à la qualité de commerçant ou d’acquérir la personnalité morale.

SS1 : L'IMMATRICULATION DES PERSONNES PHYSIQUES : Cette immatriculation vise


toute personne physique qui accomplit des actes de commerce par nature et en fait sa
profession. Même l’acquéreur d’un fonds de commerce, s’il n’exerce pas la profession est
obligé de s’immatriculer. Il en est de même du gérant locataire et de l’agent commercial.

La demande d’immatriculation doit contenir les informations relatives à la personne


du commerçant notamment le nom, prénom, domicile, date et lieu de naissance, nationalité,
situation et régime matrimonial de l’assujetti et des informations relatives à l’activité exercée
par le commerçant notamment, le nom commercial, les activités exercées, la forme de
l’exploitation, les adresses de l’entreprise.
Cette demande est adressée au Greffe de la juridiction compétente dans le premier
mois de l’exercice de l’activité.

SS2 : L'IMMATRICULATION DES PERSONNES MORALES : Les sociétés commerciales,


les Groupements d’Intérêts Economiques (GIE), les sociétés civiles par leur forme et
commerciales par leur objet, les succursales, les établissements publics ayant une activité
économiques et bénéficiant de l’autonomie juridique et financières, sont assujetties à
l’immatriculation.

La société en participation et la société de fait ne sont cependant pas assujetties à


l’immatriculation, parce qu’elles ne sont pas dotées de personnalité juridique.

La demande d’immatriculation doit contenir des informations relatives à la personne


morale elle même d’une part notamment, son identité, le sigle, les activités exercées, la forme
juridique, le montant du capital social avec l’indication des apports, l’adresse et la durée) et
d’autre part aux associés et organes sociaux notamment l’identité des associés, le domicile et
l’identité des gérants, administrateurs..

Les établissements secondaires et les succursales également sont assujettis à une


deuxième immatriculation appelée immatriculation secondaire.
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SS3 : LES EFFETS DE L’IMMATRICULATION : Les effets varient selon que
l’immatriculation est effectuée ou non. Lorsqu’elle est effectuée, elle crée à l’égard de la
personne, la présomption légale de la qualité de commerçant.
Lorsqu’elle n’est pas effectuée, la personne ne peut d’une part pas se prévaloir de cette
qualité aussi bien à l’égard des tiers qu’à l’égard de l’administration.
D’autre part, la personne ne pourra invoquer son défaut d’immatriculation pour se
soustraire à ses obligations et aux responsabilités inhérentes à la qualité de commerçant.
Le défaut d’immatriculation prive donc l’assujetti du bénéfice des règles propres aux
commerçants mais ne lui permet pas de se soustraire aux charges inhérentes à cette qualité.

SECTION II: L’INSCRIPTION DES SURETES MOBILIERES

Les sûretés sont des garanties qui sont accordées au créancier pour le recouvrement de
leurs créances. Lorsque ces garanties résultent de l’engagement d’une autre personne aux
cotés du débiteur, on parle de sûreté personnelle. Par contre, lorsque le paiement de la créance
est garanti par d’autres biens de sorte qu’en cas de défaillance, le produit de la vente de ces
biens est remis au créancier, on parle de sûretés réelles. Les sûretés réelles sont dites
immobilières lorsque les biens donnés en gage sont des immeubles (hypothèques) et elles sont
mobilières lorsque les biens donnés en gage sont des meubles.
Il existe une multitude de sûretés mobilières. Cependant, toutes ne sont pas adaptées
aux exigences de l’inscription au RCCM. C’est le cas du droit de rétention.

SS1 : Les sûretés mobilières soumises à inscription : Il s’agit du nantissement,


des privilèges et des propriétés sûretés.

A : Le nantissement : C’est un contrat par lequel un débiteur remet une


marchandise à son créancier pour sûreté de la dette. Lorsque cette remise s’accompagne de la
dépossession, on parle de gage. Cependant, la dépossession est inopportune avec l’activité
commerciale du débiteur, car ce serait compromettre toutes ses chances de rembourser la
créance que de le déposséder des marchandises. C’est pourquoi, le gage sans dépossession a
été aménagé : il s’agit du nantissement.
Il porte sur les actions, le fonds de commerce, le matériel professionnel, le véhicule
automobile et les stocks. Il est obligatoirement constitué par écrit authentique ou sous seing
privé. Il peut être conventionnel ou judiciaire. Le contrat de nantissement mentionne
obligatoirement, l’identité des parties, le montant de la créance garantie, les conditions
d’exigibilité et l’élection de domicile du créancier.

B : Les autres sûretés mobilières : Le privilège et les propriétés sûretés :


Le privilège est le droit que donne la loi à un créancier de se faire payer sur le prix de vente
d’un ou de plusieurs biens du débiteur par préférence à d’autres débiteurs. Ex : le privilège du
vendeur du fonds de commerce et le privilège du trésor, de l’administration des douanes et de
la CNSS, sont des privilèges légaux.
Les propriétés sûretés sont des clauses par lesquelles la propriété d’un bien est
réservée par le créancier pour garantir les obligations nées de la vente. Il s’agit des clauses de
réserve de propriété et du crédit bail.
La clause de réserve de propriété est celle par laquelle, le vendeur d’un bien s’en
réserve la propriété jusqu’à ce que le prix convenu lui ait été payé. Elle est conventionnelle.
Le plus souvent, les parties prévoient dans leur contrat de reporter le transfert de propriété au
jour du paiement complet du prix. Elle n’est valable que si l’acheteur en a eu connaissance par
sa mention dans le contrat de vente, le bon de commande ou le bon de livraison.

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Le crédit bail, est une opération de financement combinant plusieurs techniques
contractuelles. L’établissement financier appelé crédit bailleur achète le bien décrit par le
client appelé crédit locataire et le lui donne en location. Aux termes de la période de location,
le crédit locataire peut soit mettre fin à la location soit la continuer, soit acquérir la propriété
du bien pour un prix correspondant à sa valeur résiduelle.

SS2 : La procédure d’inscriptions des sûretés mobilières : L’inscription est


prise à l’initiative du créancier nanti ou du créancier bénéficiaire sur présentation du titre
constitutif de la sûreté ou la mentionnant avant de remplir le formulaire d’inscription fourni
par le greffe. Cette inscription peut être modifiée ou radiée.
L’inscription se fait au greffe du tribunal de commerce du lieu d’immatriculation du
débiteur.
Aucun délai n’est prévu pour faire l’inscription. Elle doit se faire cependant au plus tôt
puisque de la date d’inscription dépendra son rang. Cependant, le privilège du trésor, des
douanes, de la CNSS doit se faire dans un délai de six mois à compter de l’exigibilité de la
créance faute de quoi, il y a forclusion.

SECTION III: LES AUTRES INSCRIPTIONS

Pour que le RCCM constitue une source fiable d’informations, une mise à jour doit
être faite. C’est pourquoi, les inscriptions ultérieures sont requises pour compléter ou rectifier
l’immatriculation compte tenu du fait que des actes ont une influence sur la situation de
l’assujettie.

SS1 : LES INSCRIPTIONS MODIFICATIVES OU COMPLEMENTAIRES : Lorsque après


immatriculation, la situation de l'assujetti subit des modifications, celles-ci doivent être
inscrites au RCCM, sur l’initiative de celui-ci dans les trente jours.

S’agissant des personnes physiques, elles concernent les changements intervenus dans
l’état civil du commerçant (mariage, divorce, séparation de corps) ou tout changement relatif
à sa capacité (révocation de l’émancipation du mineur) ou de changement relatif à son activité
(nom commercial, localisation, modification de l’activité).

S’agissant des personnes morales, il s’agit de tout changement concernant les statuts,
notamment les organes, la structure et le patrimoine de la société.

Le principal effet de l’inscription modificative est l’opposabilité aux tiers.

SS2 : LA RADIATION : C’est l’opération qui consiste à rayer sur le RCCM,


l’immatriculation d’un commerçant personne physique ou morale. Elle peut être faite sur
l’initiative du commerçant lui-même, d’un tiers ou du greffe dans le mois de l’événement qui
l’a provoqué.

* Sur l’initiative du commerçant lui-même, la radiation intervient en cas de cessation


de l’activité commerciale et en cas de transfert du lieu d’exploitation hors de la juridiction
auprès de laquelle l’immatriculation a été faite dans le mois qui suit l’évènement.
* Le liquidateur et les ayants droit sont les seuls tiers autorisés à demander la radiation
d’une immatriculation. Lorsque le commerçant est décédé, ses ayants droit sont tenus de
demander sa radiation dans un délai de trois mois à compter du décès sauf continuation. En
cas de dissolution de la personne morale commerçante, le liquidateur est également tenu de
demander la radiation dans un délai de un mois à compter de la publication de la clôture des
opérations de liquidation.
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* Sur l’initiative du greffe, elle peut intervenir d’office lorsqu’elle est ordonnée par
décision judiciaire (pour suppléer l’inaction de la personne tenue de la demander) ou du
greffier en chef (en cas d’ouverture de procédure collective ou en cas de transfert du siège
social).

S’agissant des effets de la radiation, elle entraîne logiquement, la perte officielle de la


qualité de commerçant pour les personnes physiques ou la fin de la personnalité morale pour
les personnes morales, dès que les formalités sont accomplies.

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CHAPITRE V : LE BAIL A USAGE PROFESSIONNEL

Le bail est le contrat par lequel l'une des parties, le propriétaire d'un immeuble ou
bailleur, s'engage à assurer à l'autre, le propriétaire du fonds (locataire ou preneur) la
jouissance des lieux moyennant un prix ou loyer.
L’usage professionnel s’entend de l’usage commercial, industriel, artisanal ou tout
autre usage professionnel, notamment locaux destinés à l’exercice d’une profession. Ex :
notaire, avocat, garagiste etc.
Pour que le bail soit à usage professionnel, l’immeuble doit être affecté à une activité
professionnelle. Il s’agit :

1 -Locaux ou immeubles à usage commercial, artisanal, industriel ou à tout autre usage


professionnel.
2 -Locaux accessoires dépendant d'un local ou d'un immeuble à usage commercial,
industriel, artisanal ou à tout autre usage professionnel; à la condition si ces locaux
accessoires appartiennent à des propriétaires différents que cette location ait été faite en vue
de l'utilisation jointe que leur destinait le preneur, et que cette destination ait été connue, du
bailleur au moment de la conclusion du bail;
3 -Terrains nus sur lesquels ont été édifiées, avant ou après la conclusion du bail, des
constructions à usage industriel commercial, artisanal ou à tout autre usage professionnel, si
ces constructions ont été élevées ou exploitées avec le consentement du propriétaire ou à sa
connaissance.
Est dès lors réputé bail à usage professionnel, toute convention écrite ou même verbale
entre une personne appelée bailleur ayant pouvoir de donner en location tout ou partie d’un
immeuble et une autre personne appelée preneur, permettant à celle-ci d’exercer dans les lieux
avec l’accord du bailleur, une activité commerciale, artisanale, industrielle ou tout autre
activité professionnelle.

SECTION I : LES OBLIGATIONS DES PARTIES AU BAIL COMMERCAIL

SS1 : LES OBLIGATIONS DU BAILLEUR : L’obligation de délivrance, l’obligation


d’entretien et l’obligation de garantie.

L’obligation de délivrance, c’est la mise des locaux loués à la disposition du preneur.


Les lieux doivent être libre de toute occupation pour que le preneur puisse en jouir et en
disposer.
Cette obligation est remplie lorsque le bail est verbal sans aucune autre formalité et
lorsque le bail est écrit si, le preneur n’a formulé aucune réserve sur l’état des lieux.

L’obligation d’entretien, consiste pour le bailleur à faire procéder à ses frais à toutes
les grosses réparations devenues nécessaires et urgentes dans les lieux loués. Elle dure tout le
temps du bail et vise à maintenir les lieux loués aptes à l’usage pour lequel ils ont été loués.
Les grosses réparations s’entendent de celles des murs, voûtes, poutres, toitures, des fosses
sceptiques et puisards. Le preneur, en cas de refus du bailleur peut se faire autoriser par
décision judiciaire à les exécuter pour le compte du bailleur.
Le preneur supporte les inconvénients de cet entretien. Cependant, le montant du loyer
est diminué en fonction du temps et de l’usage pendant lequel le preneur a été privé de la
jouissance de l’immeuble.
Si les réparations urgentes rendent l’immeuble indisponible, le preneur peut demander
la suspension du bail pendant la durée de l’indisponibilité ou même demander à la juridiction
compétente sa résiliation judiciaire.

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L’obligation de garantie concerne les troubles de jouissance relatifs aux vices ou
défauts de la chose louée qui en empêchent l’usage. Seuls les vices cachés sont retenus à
l’exclusion de ceux dont le preneur à du connaître ou à connu.

SS2 : LES OBLIGATIONS DU PRNEUR : Le paiement du loyer, le bon usage des lieux
donnés à bail et leur conservation.

Le preneur est redevable du loyer tout le temps que dure le bail sauf en cas de perte de
la chose louée (ex : destruction accidentelle partielle ou totale). Le preneur ne peut tirer
argument de ce que le bailleur ne satisfait pas à son obligation d’entretenir les lieux loués
pour s’abstenir de payer le loyer. Le paiement du loyer est garanti par un privilège portant sur
les meubles garnissant les lieux loués.

Le bon usage s’entend de l’exploitation des lieux loués en bon père de famille et
conformément à la destination prévue au bail ou à défaut d’écrit suivant celle présumée
d’après les circonstances. Ex : un local prévu pour abriter un fonds de commerce ne peut
servir d’habitation.

La conservation des lieux loués s’entend de ce que le preneur est tenu des réparations
d’entretien et répond des dégradations ou des pertes dues à un défaut d’entretien au cours du
bail. Cette obligation s’explique par le fait que le preneur est tenu en fin de bail de restituer les
lieux loués au bailleur, en bon état de réparation locative.

SECTION III : CONCLUSION DU BAIL A USAGE PROFESSIONNEL, DUREE ET FIXATION DU


LOYER

La conclusion du bail n’est soumise à aucun formalisme. Il peut être écrit ou verbal. Il
peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée Cependant, "à défaut d'écrit ou
de terme fixé, le bail est réputé conclu pour une durée indéterminée".
Dans pareil cas, chaque partie dispose du droit de mettre fin au bail à condition de
tenir informer son cocontractant 6 mois à l'avance et cela par acte extra judiciaire.

Le bail commercial qui est conclu avec limitation de durée peut prendre fin à
l'expiration du délai prévu au contrat ou pour des causes prévues par les parties. Ex non-
paiement des loyers par le locataire.

Les parties sont entièrement libres de déterminer le montant du loyer. Ce loyer peut
être révisé à la demande de l’une ou de l’autre des parties, à l’expiration de chaque période
triennale si rien n’a été prévu par le contrat. Lorsque les parties ne s’entendent pas sur la
révision du loyer, la partie la plus diligente saisit la juridiction pour fixer le loyer.

SECTION IV : LES POUVOIRS DU PRENEUR DANS L’UTILISATION DU BAIL.

Du fait de l’obligation de bon usage qui pesait sur le preneur, les bailleurs inséraient
dans le contrat des clauses restrictives relatives à la destination des lieux afin d'exercer un
contrôle sur leur immeuble. Ces clauses leur permettaient soit d'intervenir au moment où leur
locataire désirait changer de commerce ou céder son bail à un commerçant, de façon à
monnayer leur accord ou de demander la résiliation du bail.

Mais de telles clauses interdisant des changements d'activités au locataire sont


gênantes lorsqu'un commerçant désirait effectuer l’opération de reconversion appelée la
«déspécialisation».

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SS1 : DESPECIALISATION DU FONDS DE COMMERCE : Elle peut être partielle ou
totale.
La déspécialisation est dite plénière ou totale, lorsque le locataire désire
exercer des activités totalement différentes de l'ancienne. Dans ce cas, l’autorisation du
bailleur est nécessaire et elle doit être donnée par écrit. Dans le cas contraire, le bailleur est
autorisé à saisir les juridictions compétentes pour la résiliation du bail même, en l’absence
d’aucun préjudice pour lui.

Elle est partielle ou restreinte, lorsque le preneur sans changer son activité
initiale, décide de lui adjoindre des activités connexes ou complémentaires. L'opposition du
bailleur viendrait seulement lorsque là déspécialisation lui cause un préjudice. Lorsque le
preneur donne aux locaux un autre usage que celui auquel ils sont destinés et qu'il en résulte
un préjudice pour le bailleur, celui-ci pourra demander à la juridiction compétente la
résiliation du bail.

La notion de déspécialisation entraîne deux séries de difficultés: D'une part, le


caractère connexe ou complémentaire d'une activité est difficile à définir. Le désaccord entre
bailleur et locataire est tranché par le tribunal.
D'autre part, une autre difficulté se présente lorsque l'extension est susceptible de
porter atteinte au droit des tiers. On donne l'exemple d'une personne qui est propriétaire de
deux locaux situés dans le même immeuble. Elle loue le premier à un marchand de disque, en
lui garantissant que le second ne sera pas loué à un commerçant exerçant la même activité.
Puis, en conformité avec cette clause, elle conclut un bail avec un libraire.

Que va t- il se passer si ce dernier demande, en application de la déspécialisation,


d'adjoindre à son fonds de commerce la vente de disques? Les droits du premier locataire
permettent-il d'y faire obstacle? Il faut répondre par la négative, car la loi ne réserve pas les
droits des tiers.

SS2 : LA CESSION DE BAIL : La cession de bail est l'acte par lequel le titulaire
du bail ou locataire, le transmet dans tous ses droits et obligations à un tiers ou (cessionnaire)
qui prendra sa place dans le contrat.
La loi a prévu la cession du bail. Lorsque le contrat ne l’interdit pas, elle doit
obligatoirement être signifiée au bailleur par acte extra judiciaire ou par tout autre moyen
écrit mentionnant : l'identité complète du cessionnaire, son adresse et éventuellement son
numéro d'immatriculation au RCCM. A défaut de signification elle est inopposable au
bailleur.

Le bailleur dispose d'un délai d'un (1) mois à compter de cette signification pour s'y
opposer et saisir la juridiction compétente en exposant les motifs sérieux et légitimes de son
opposition. La violation par le preneur des obligations du bail et notamment le non-paiement
du loyer constitue un motif sérieux et légitime de s'opposer à cette cession.

Cependant, les parties peuvent décider dans leur contrat d’interdire la cession. Dans ce
cas, toute cession ne serait nulle et de nul effet.

SS3 : LA SOUS-LOCATION : La sous-location consiste pour un locataire à devenir à son


tour bailleur et à recevoir de son sous locataire un loyer alors qu'il continue de payer le loyer
principal à son propriétaire.

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La sous-location peut être totale ou partielle. Elle est interdite sauf stipulation contraire
du bail. En cas de sous location du bail autorisée, l'acte doit être porté à la connaissance du
bailleur par tout moyen écrit. A défaut la sous-location lui est inopposable.

Lorsque le loyer de la sous-location totale ou partielle est supérieur au prix du bail


principal, le bailleur à la faculté d'exiger une augmentation correspondant au prix du bail
principal, augmentation qui à défaut d'accord entre les parties est fixée par la juridiction
compétente.

SECTION V : Le DROIT AU RENOUVELLEMENT DU BAIL

La « propriété commerciale» est le droit pour le locataire d'obtenir le renouvellement


ou, à défaut, l'indemnité d'éviction représentant le préjudice causé par la privation des locaux.
Elle obéit à des conditions légalement prévues.

SS1 : LES CONDITIONS DU DROIT AU RENOUVELLEMENT : Le droit au renouvellement


obéit à des conditions de fond et à une procédure de renouvellement.

A : Les conditions de fond : Le droit au renouvellement est acquis au preneur


qui justifie avoir exploitée, l’activité prévue pendant une durée de deux ans au moins. Trois
conditions sont donc exigées : d’abord, avoir la qualité de preneur des lieux loués (le
locataire, le locataire gérant). Ensuite l’exploitation d’un fonds de commerce ou d’une
clientèle et enfin, la durée minimale de deux ans.

B : La procédure de renouvellement : La demande de renouvellement formulée


par le locataire doit être adressée au bailleur, lorsqu'il s'agit d'un bail à durée déterminée, au
plus tard 3 mois avant la date d'expiration du bail. Le preneur qui n'a pas formulé sa demande
de renouvellement dans ce délai est déchu du droit au renouvellement du bail. Quant à lui, le
bailleur est tenu de faire connaître au preneur sa réponse à la demande de renouvellement au
plus tard 1 mois avant l'expiration du bail, sinon il est réputé avoir accepté le principe de
renouvellement de ce bail.

Dans le cas du bail à durée indéterminée, le preneur peut s'opposer au congé donné par
le bailleur au plus tard à la date d'effet de celui-ci en lui notifiant sa contestation de congé,
sinon, le bail cesse à la date fixée par ce congé.

SS2 : LE REFUS DE RENOUVELLEMENT ET LE DROIT DE REPRISE : Le bailleur qui


refuse le renouvellement du bail devra, sauf exception payer au locataire évincé une
indemnité dite d'éviction. Cette indemnité est la contre partie du droit du bailleur de refuser le
renouvellement du bail arrivé à expiration.

Cependant, le bailleur a le droit de refuser le renouvellement du bail commercial et


sans indemnité d'éviction lorsqu'il justifie de motifs graves et légitimes ou en cas de reprise
des locaux : c’est le droit de reprise.
Le refus de renouvellement sans indemnité peut intervenir si le bailleur justifie d'un
motif grave et légitime à l'encontre du preneur sortant ou s’il envisage de démolir l'immeuble
comprenant les lieux loués et de le reconstruire.

S'agissant des motifs graves et légitimes, c’est le cas par exemple lorsque le locataire
ne paye pas les loyers ou les paye de façon irrégulière.

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Enfin, s'agissant de la reprise des locaux sans indemnité d'éviction, on retiendra qu'il
en est ainsi lorsque les locaux sont insalubres ou lorsque le propriétaire a manifesté son désir
de reconstruire les locaux pour y habiter lui-même, y faire habiter son conjoint, ses
ascendants, ses descendants ou ceux de son conjoint.
L'indemnité est généralement égale, non seulement au préjudice subi par le locataire
par la perte matérielle de son fonds, mais aussi par les frais supplémentaires que lui
occasionne l'acquisition d'un autre fonds.

Le sous-locataire est un ayant droit. Il peut donc demander le renouvellement ou, à


défaut, l'indemnité d'éviction au locataire principal. Ce dernier ne peut accorder un
renouvellement dépassant la durée sont propre bail. En cas de renouvellement le bailleur est
appelé à concourir à l'acte. Lorsque le sous-bail expire en même temps que le bail principal et
que ce dernier n'est pas renouvelé, la loi accorde aux locataire un droit direct opposable au
propriétaire. Il faut en outre que le propriétaire ait expressément ou tacitement autorisé ou
agrée la sous-location.

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CHAPITRE VI : LE FONDS DE COMMERCE

Le fonds de commerce est l'ensemble des moyens qui permettent au commerçant


d’attirer et de conserver une clientèle. Il comprend nécessairement la clientèle et l’enseigne ou
la clientèle et le nom commercial.
Il peut comprendre différents éléments mobiliers corporels (matériels, outillage,
marchandises) et incorporels (droit au bail, droits de propriétés industrielles et commerciales
ou les droits intellectuels).

SECTION I : LA COMPOSITION DU FONDS DE COMMERCE

Les biens compris dans le fonds : ce sont d'une part les biens meubles ex: matériel,
marchandises, droit de propriété industriels, littéraires ou artistique. Ces biens sont les uns
corporels, les autres incorporels. Mais tous n'entrent pas chaque fois dans tous les fonds de
commerce c'est à dire que certaines entreprises n'ont pas tous ces éléments. Ex: entreprises
sans droit au bail, ou sans marchandises (fourniture de service).
Les biens exclus du fonds. Il existe deux catégories. D'une part les dettes et les
créances liquides. Elles le sont à cause de leur liquidité. D'autre part les immeubles. Elles le
sont à cause de leur trop grande stabilité. Cela constitue un amoindrissement de la valeur du
fonds.

SS 1 : ELEMENTS INCORPORELS: Les uns sont cédés avec le fonds de commerce


tandis que les autres ne le sont pas.

A -Les éléments incorporels cédés avec le fonds

a)- La clientèle ou l'achalandage: La clientèle ou l'achalandage est l'ensemble des


personnes qui sont en relation d'affaires avec une maison de commerce. La clientèle est le
signe de l'existence d'un fonds de commerce. Trois conséquences s'attachent à cela.
* Le fonds de commerce n'apparaît que lorsque naît la clientèle et il cesse lorsque
disparaît la clientèle.
* La vente du fonds de commerce suppose que la clientèle passe à l'acheteur. Si les
éléments cédés ne sont pas assez déterminants pour que la clientèle soit transférée avec eux, il
y a vente de biens matériels (ex brevet) et non pas vente de fonds de commerce.
* Les commerçants qui bénéficient de la clientèle d'autrui (qui n'ont pas de clientèle
propre) ne sont pas propriétaires d'un fonds de commerce. Lorsqu'ils vendent les biens
comprenant leur entreprise, ils ne vendent pas un fonds de commerce.

b)- Le nom commercial: Il désigne l'entreprise et se distingue du nom de la personne


qui exploite le fonds de commerce. Quelques fois, le nom du commerçant et de l'entreprise
sont identiques. Même si les noms sont identiques, ils restent distincts sur le plan juridique.
Le nom commercial est un bien, tandis que le nom patronymique est un droit attaché à la
personne.
Le choix du nom commercial est libre. Il peut être celui d'un dirigeant ou un nom de
pure fantaisie. La liberté dans le choix du nom a deux exceptions. D'une part il ne doit pas être
contraire à l'ordre public ou aux bonnes mœurs. D'autre part il doit respecter les antériorités,
c'est à dire qu'il doit éviter les confusions.

Le nom patronymique est indétachable de la personne alors que le nom commercial est
cessible. Lorsque le nom patronymique et le nom commercial sont identiques, en cas de vente
du fonds de commerce, la loi exige qu'une indication soit ajoutée au nom commercial pour
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distinguer l'entreprise. Ex "successeur de " ou "ancienne maison". Le nom commercial est
protégé par l'action en concurrence déloyale contre les usurpations ou imitation des
concurrents.

c- Enseigne: C'est l'emblème figuratif ou une désignation de fantaisie par lequel le


commerçant sur son papier à lettre et sur (son magasin) la porte de son magasin individualise
son fonds. Ce peut être un nom de personne (chez koffi) ou une appellation rappelant
l'emplacement du commerce (par «pharmacie de l'aéroport) ou une dénomination e pure
fantaisie (comme «ango maï Kilim») ou un emblème véritable (par ex. «la vache qui rit).
Comme le nom, l'Enseigne est défendu en justice en cas d'usurpation ou de confusion.

d- Le Droit au bail : C’est Ie droit de jouissance des lieux loués. Il n'existe pas si le
commerçant est propriétaire ou usufruitier de l'immeuble où il exerce son commerce.

e- Les droits de propriété industrielle et commerciale ou les droits intellectuels Ce


sont les droits qui procèdent de l'invention et de la créativité humaine. Ils sont protégés sur le
plan international et national. Ce sont :
* Les brevets d'inventions : ils confèrent à son titulaire la propriété de l'invention.
* Les marque de fabrique : c'est un signe par lequel une entreprise distingue ses
produits ou ses services de ceux des autres entreprises. Parfois, c'est un nom (frigidaire,
lavibel, mercedes), un signe (croix d'agadez), un ensemble de mot, des signes et des couleurs.
* Les dessins et modèles. Pour être protégés, ils doivent représenter une forme
apparente, être nouvelle et constituer une invention brevetable.

Ces droits constituent un monopole de production et d'exploitation. Leur usurpation


ouvre une action en concurrence déloyale ou est constitutive de délits correctionnels (contre
façon des marques ou des dessins et modèle).

B : Les éléments incorporels qui ne sont as cédés avec le fonds

a- Les créances et les dettes : Les dettes fiscales sont par contre cédées avec le
fonds de commerce. En effet, le cessionnaire est tenu solidairement avec le cédant de l'impôt
sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP).
b- Les contrats et les marchés : Ils sont conclus avec des fournisseurs ou des
clients et ne sont pas cédés avec le fonds sauf clause contraire.
Par contre les contrats de travail passent à l'acquéreur en vertu de la loi.
c- Les livres de commerce Ils ne font pas partie du fonds. Les livres restent la
propriété du vendeur. Il peut simplement les mettre à la disposition de l'acquéreur pendant
quelques temps.

SS2 : LES ELEMENTS CORPORELS DU FONDS DE COMMERCE : Ils diffèrent des éléments
incorporels car se sont des droits qui s'exercent directement sur les choses corporelles: droits
réels ou droits de propriété; ils portent sur le matériel et outillage ainsi que sur les
marchandises.
a- Matériels et outillages : Il s'agit d'une façon générale de tous les biens corporels
mobiliers qui servent à l'exploitation de l'entreprise : les machines, les outillages, les chevaux,
les voitures, le matériel d'exploitation de l'entreprise, le mobilier.

Mais si le propriétaire du fonds est également le propriétaire de l'immeuble, le matériel


qui présenterait le caractère d'immeuble par destination ne ferait pas partie du fonds de
commerce.

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b- Les marchandises : Ce sont les stocks soient les produits finis à vendre soient
des produits à transformer, ils n'ont pas le caractère de stabilité du matériel et des liens avec le
fonds de commerce sont plus lâches. Les bureaux sont considérés par exemples comme
matériel dans une entreprise. Dans un magasin de vente de mobiliers de bureaux ceux-ci font
partie de la marchandise.

SS3 : NATURE JURIDIQUE DU FONDS DE COMMERCE : Chaque élément du fonds de


commerce a sa nature juridique propre: outillage et marchandise (biens mobiliers corporels),
droit ou bail (droit personnel), Brevets et marques de fabrique (propriétés incorporelles).

Certes chaque élément du fonds peut bien faire l'objet de transaction séparée et être
cédé isolement mais la réunion de tous ces éléments, en vue d'un objet unique (l'exploitation
du fonds) et dans un but précis (retenir la clientèle) constituent un ensemble distinct soumis à
des règles différentes de celles des éléments qui le composent et ayant la valeur vénale
distincte souvent supérieure à celle des éléments qui en font partie. Le fonds de commerce est
unitaire, mobilier, incorporels et commercial.

Le fonds de commerce est unitaire : Le fonds de commerce est composé d'éléments


divers qui forment un tout transmissible et cessible. Il comprend obligatoirement la clientèle
et l'Enseigne ou le nom commercial.

Le fonds de commerce est mobilier et incorporel : Le fond de commerce est un bien


meuble et répond aux règles juridiques des meubles, mais il n'est pas soumis à l'article 2279
du code civil: « en fait de meuble la possession vaut titre».

Le fonds de commerce est commercial : Le fonds de commerce a toujours une nature


commerciale ainsi que toutes les opérations s'y référant.

SECTION II : L’EXPLOITATION DU FONDS DE COMMERCE

Le fonds de commerce peut être exploité par son propriétaire, comme il peut aussi
l’être par une tierce personne.

SS1 : L’EXPLOITATION DIRECTE DU FONDS DE COMMERCE : Il y a exploitation directe


du fonds de commerce lorsque le propriétaire accomplit lui-même toutes les opérations
matérielles et juridiques de gestion. Il a alors la qualité de commerçant.
L’exploitation est encore directe lorsque le propriétaire la confie à un tiers lié à lui par
un contrat de travail ex du gérant salarié.

SS2 : LA LOCATION DU FONDS DE COMMERCE : La location gérance ou gérance libre


par opposition à la gérance salariée est une convention par laquelle, le propriétaire du fonds
personne physique ou morale en concède la location à un gérant, personne physique ou
morale qui l’exploite à ses risques et périls.
Contrairement au gérant salarié qui n’est qu’un simple employé, le gérant libre
exploite le fonds en son nom et pour son compte personnel, moyennant le paiement d’une
redevance au propriétaire. Il est commerçant et s’il ne l’était pas, il le devient. Quant au
propriétaire du fonds, qui n’a pas nécessairement la qualité de commerçant, il cesse de l’avoir
s’il l’avait auparavant. S’il avait cette qualité au moment de la location gérance, le contrat est
commercial à son égard. Par contre, il n’a jamais exercé d’activité commerciale, l’opération
est civile à son égard.

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CHAPITRE VII : LA VENTE COMMERCIALE

La vente en elle-même est un type particulier de contrat. Le code civil en son article
1582 la définit comme "une convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose et l'autre à
la payer".
Si la vente commerciale répond aux principes et aux règles générales du contrat de
vente du droit commun, certains de ses éléments (consentement, objet et prix) présentent des
caractères originaux qui correspondent non seulement à la vente civile mais aussi à la pratique
commerciale.
La vente commerciale ne s’applique qu'au contrat de vente, à l'exclusion des contrats
d'entreprise conclus entre commerçants et portant essentiellement sur des meubles corporels.
Par référence donc à la définition du code civil, nous pouvons dire que la vente
commerciale est une convention conclue entre commerçants par laquelle, l'un s'oblige à livrer
des marchandises (meubles corporels ou incorporels) et l'autre à payer le prix.

SECTION I : LA FORMATION DU CONTRAT

SS1 : LES CONDITIONS DE FORME : La vente commerciale n'est soumise à aucune


condition de forme. Elle peut être écrite ou verbale.
Toute communication qui utilise un support écrit (mail, télégramme, télex, télécopie)
peut constituer un écrit.
Lorsque le contrat est écrit, il ne se pose aucun problème de preuve. Cependant même
en l'absence d'écrit, la difficulté est contournée car la vente pourra se prouver par tous moyens
y compris par témoin. C'est l'application du principe qui veut qu'en matière commerciale, la
preuve soit libre.

SS2 : LES CONDITIONS DE FOND : Elles sont relatives au consentement, à l'objet et au


prix.
A : Le consentement : C'est l'expression de la volonté des deux parties à
contracter. Il est formé par l'acceptation d’une offre ou par un comportement des parties qui
indique suffisamment leur accord.
Constitue une offre, une proposition de conclure un contrat adressé à une ou plusieurs
personnes déterminées si elle est suffisamment précise et si elle indique la volonté de son
auteur d'être lié en cas d'acceptation.
Cette proposition est suffisamment précise lorsqu'elle désigne les marchandises et
expressément ou implicitement fixe la quantité et le prix ou donne les indications permettant
de les déterminer. La proposition faite au public ne constitue donc pas une offre.
Elle prend effet dès qu'elle parvient à son destinataire. Elle ne peut être révoquée que
si elle parvient au destinataire avant que celui-ci n'ait exprimé son acceptation. Si elle fixe un
délai déterminé pour son acceptation, elle ne peut être révoquée avant ce délai.
Quant à l'acceptation, elle constitue une déclaration ou tout autre comportement du
destinataire indiquant qu'il acquiesce à une offre. Le silence ou l'inaction ne peut valoir
acceptation. Elle ne requiert aucune formalité.
Elle prend effet au moment ou l’expression de l’acquiescement parvient à l'auteur de
l'offre. Si elle ne parvient pas à l'auteur de l'offre avant le délai qu'il a stipulé ou à défaut de
stipulation dans un délai raisonnable compte tenu des circonstances de la transaction et du
moyen de communication utilisé par l'auteur de l'offre, elle ne prend pas effet. Lorsque l'offre
est verbale, elle doit être immédiatement acceptée.
Le contrat de vente se forme donc au moment de la réception de l'acceptation, sauf si
elle intervient hors délai ou en cas d'offre verbale.

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Lorsque l'acceptation n'est pas pure et simple, elle devient une contre proposition non
susceptible de former le contrat.

Le consentement ne peut être valable que s'il est exempt de tout vice.

B : L'objet : La vente porte normalement sur une chose qui existe. Mais elle
peut aussi porter sur une chose future. Dans ce cas, le contrat portera sur ce qui sera achevé.

C : Le prix : Le principe est la liberté du prix. La détermination du prix dans le


contrat de vente est une condition de formation du contrat de vente, mais l'A.U admet la
référence au prix habituellement pratiqué sur le marché au moment de la conclusion du
contrat de vente.

Contrairement au droit commun, le prix dans le contrat de vente commerciale est


portable lorsque les parties n'ont rien prévu, c'est à dire que l'acheteur doit payer le vendeur ou
à son établissement ou au lieu indiqué pour la livraison ou la remise de la marchandise.

SECTION II : LES OBLIGATIONS DES PARTIES

La vente étant un contrat synallagmatique (c'est à dire contrat en vertu duquel chacune
des parties a des obligations qui sont la contrepartie de ses droits), chacune des parties assume
envers l'autre des obligations dont l'inexécution entraîne des sanctions.

SS1 : LES OBLIGATION DU VENDEUR : livraison, de conformité et garantie.

A : L'obligation de livraison : Les parties déterminent librement le lieu de


livraison des marchandises.
 Lorsque le contrat de vente prévoit un transport des marchandises, elle consiste
à remettre ces marchandises à un transporteur pour leur livraison à l'acheteur;
 Lorsque aucun lieu particulier n’a été convenu, la livraison consiste à tenir les
marchandises à la disposition de l'acheteur au lieu où celles-ci ont été fabriquées, ou encore,
là où elles sont stockées, ou encore au lieu où le vendeur a son principal établissement.

Le vendeur a l'obligation de livrer les marchandises dans le délai fixé dans le contrat.
A défaut, l'acheteur ne peut exiger une livraison immédiate, mais seulement une livraison
dans un délai raisonnable en fonction des usages et de la nature des marchandises.

B : L'obligation de conformité : Le vendeur doit livrer les marchandise dans la


quantité, la qualité, la spécification, le conditionnement correspondant à ceux prévus au
contrat. Ce texte énumère les éléments au regard desquels la conformité doit s'apprécier. Ce
sont, la qualité, la quantité, la spécification, le conditionnement et l'emballage.

L'acheteur a l'obligation d'examiner la marchandise pour vérifier leur conformité avec


sa commande et dénoncer rapidement le défaut de conformité en précisant la nature de ce
défaut au vendeur. Lorsque le défaut est apparent, la dénonciation doit intervenir dans le mois
qui suit la livraison.

C : L'obligation de garantie : Le vendeur est tenu de garantir l'acheteur de


l'éviction du fait des tiers. Cette garantie ne prend pas en compte les faits personnels à
l'acheteur. Le vendeur doit également garantir l'acheteur des vices cachés qui affecte la
marchandise vendue dès sa fabrication.

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SS2 : LES OBLIGATION DE L'ACHETEUR : Le paiement du prix et la prise de livraison.

A : Le paiement du prix : Le prix doit être payer le prix à la date fixée au


contrat ou résultant du contrat. Aucune mise en demeure n'est nécessaire pour cela. Le
paiement du prix peut être une des conditions de remise des marchandises ou des documents.

B :La prise de livraison : L'obligation de livraison suppose pour l'acheteur


l'accomplissement de différents actes juridiques et matériels tendant à faciliter le retrait de la
marchandise. Les parties sont tenues de collaborer à cet effet.

Elle consiste à accomplir tout acte qu'on peut raisonnablement attendre de lui pour
permettre au vendeur d'effectuer la livraison et à retirer la marchandise.
Le retard dans la prise de livraison par l'acheteur oblige le vendeur à conserver les
marchandises dans des conditions appropriées sous peine de dommages et intérêts. Il s'agit
cependant d'une obligation de moyens.

Si l'acheteur ne paie pas le prix de la marchandise alors que le paiement du prix et la


livraison doivent se faire simultanément, le vendeur est fondé à exercer son droit de rétention
sur les marchandises et à ne les livrer que s'il obtient paiement du prix et le remboursement de
ses dépenses de conservation.

SECTION III : LES SANCTIONS DE L'INEXECUTION DES OBLIGATIONS DES PARTIES

Les sanctions peuvent être préventives (la suspension du contrat ou la résolution


anticipée) ou pécuniaires (dommages et intérêts ou intérêts moratoires) ou judiciaire (la
résolution) ou constituer une exécution forcée ou volontaire.

SS1 : LES SANCTIONS PREVENTIVES : Il s'agit de la suspension du contrat et la


résolution anticipée. Lorsqu'il apparaît après la conclusion du contrat qu'une partie n'exécutera
pas une partie essentielle de ses obligations, l'autre peut demander à la juridiction compétente,
l'autorisation de différer l'exécution de ses obligations, en invoquant l'exception d'inexécution.
Le manquement qui peut être invoqué doit constituer une grave insuffisance dans la capacité
d'exécution de l'autre ou son insolvabilité ou la manière dont elle s'apprête à exécuter ou
exécute le contrat.

Lorsque cette inexécution devient certaine, la résolution anticipée peut être demandée
judiciairement. Un manquement au contrat de vente commis par l'une des parties est considéré
comme essentiel lorsqu'il cause à l'autre partie un préjudice tel qu'il la prive substantiellement
de ce qu'elle était en droit d'attendre du contrat.

SS2 : LES SANCTIONS PECUNIAIRES : Il s'agit des dommages et intérêts et des intérêts
moratoires. En cas de manquements d'une des parties à l'une quelconque des, obligations,
résultant au contrat de vente, l'autre est fondée à demander des dommages et intérêts.

Si l'une des parties ne paie pas le prix ou toute autre somme due, l'autre partie a droit à
des intérêts sur cette somme, calculés au taux d'intérêt légal applicable en matière
commerciale et cela, sans préjudice des dommages et intérêts qu'elle peut être fondée à
demander en compensation de son préjudice. Les intérêts courent de l'envoi de la mise en
demeure adressée à l'autre partie par lettre recommandée avec accusé de réception ou par tout
autre moyen écrit.

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Ainsi, en dehors de tout préjudice, chaque partie a droit à des intérêts sur toute somme
qui lui est due en exécution du contrat à compter de la mise en demeure.

La partie victime d'un manquement peut également impartir à l'autre un délai


supplémentaire de durée raisonnable pour l'exécution de ses obligations. Cette possibilité de
continuation du contrat existe pour tous les cas d'inexécution sans préjudice des dommages et
intérêts qui pourraient être alloués par le juge.
L'application de ces textes ne dépend ni de la nature, ni du caractère de l'inexécution.
Le délai imparti devrait être suffisant pour permettre à l'acheteur de remédier à sa défaillance.

SS3 : LES SANCTIONS JUDICIAIRES : Il s'agit de l'action en résolution. L'acheteur peut


saisir la juridiction compétente de l'action en résolution
 si l'inexécution par le vendeur de l'une quelconque des obligations ou des
présentes dispositions constitue un manquement essentiel au contrat ou
 en cas de défaut de livraison, si le vendeur ne livre pas les marchandises dans
les délais supplémentaires qui avaient pu lui être accordés.

Cependant, lorsque le vendeur a livré les marchandises, l'acheteur est déchu du droit de
considérer le contrat résolu, s'il ne l'a pas fait dans un délai raisonnable
 en cas de livraison tardive, à partir du moment où il a su que la livraison avait
été effectuée.
 en cas de manquement autre que la livraison tardive (Art 254).

Quant au vendeur, cette action lui est ouverte :


 si l'inexécution par l'acheteur de l'une quelconque des obligations résultant
pour lui du contrat constitue un manquement essentiel au contrat ou
 en cas de défaut de prise de livraison, si l'acheteur ne prend pas livraison des
marchandises dans le délai supplémentaire proposé par le vendeur Art 259).

Lorsqu'elle est prononcée, la résolution libère les parties de leurs obligations.


L'anéantissement du contrat n'affecte cependant pas toutes les obligations. Néanmoins, la
partie qui a exécuté tout ou partie de ses obligations peut réclamer à l'autre la restitution de ce
qu'elle a fourni ou payé en exécution du contrat.

SECTION IV : LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE COMMERCIALE

Le contrat de vente commerciale emporte deux principaux effets. Le transfert de


propriété et le transfert de risque.

SS1 : LE TRANSFERT DE PROPRIETE : C'est la prise de livraison qui attribue la


propriété du bien à l'acheteur. Cette solution protège mieux l'acheteur et évite aux tiers les
conséquences fâcheuses d'un transfert immatériel. La prise de livraison devient ainsi le critère
déterminant du transfert de propriété.

Cependant, les parties ont la possibilité de différer le transfert de propriété par le jeu
de la clause de réserve de propriété ou d'autres aménagements conventionnels.

SS2 : LE TRANSFERT DES RISQUES : Le transfert des risques s'opère lors du


transfert de propriété. L'acheteur n'est cependant pas libéré de son obligation de payer le prix
si la marchandise se perds ou se détériore après le transfert des risques, sauf si ces événements
sont le fait du vendeur.

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CHAPITRE VIII : LES INTERMEDIAIRES DE COMMERCE

L’intermédiaire de commerce est défini comme étant la personne qui a le pouvoir


d’agir ou qui entend agir habituellement et professionnellement pour le compte d’une autre
personne commerçante ou non, afin de conclure avec un tiers un acte juridique à caractère
commercial.
Il est un commerçant dont l’activité principale est l’action pour le compte d’une autre
personne en vue de la conclusion d’un acte juridique à caractère commercial (ex : vente,
location) ou encore tout acte accomplit par l’intermédiaire en vue de la conclusion du contrat
ou relatif à l’exécution du contrat. Il peut ainsi intervenir à trois niveaux : d’abord avant la
conclusion du contrat, ensuite à la conclusion du contrat ou enfin au cours de l’exécution du
contrat.

En agissant pour le compte d’autrui ou en représentant autrui dans les transactions,


l’intermédiaire de commerce à la qualité de mandataire. Son mandat peut être écrit ou verbal.
Il n’est soumis à aucun formalisme et peut se prouver par tous moyens.

Cependant, certains mandataires sont légalement exclus de l’activité d’intermédiaire


de commerce.
Ce sont d’abord, les représentations dans les relations familiales (représentants légaux
du mineur, ou encore dans les relations entre époux), ensuite, les représentations dans les
ventes spéciales (ventes aux enchères publiques, adjudications ou vente publique) les
huissiers, notaires et commissaires priseurs et enfin les organes de représentations des
entreprises (dirigeants sociaux, liquidateurs).
Nous verrons dans ce chapitre trois différents intermédiaires : les commissionnaires,
les courtiers et les agents commerciaux. Leurs sont soumises à deux types de règles : d’une
part les règles générales et les règles spécifiques à chaque intermédiaires.

SECTION I : Les règles communes aux intermédiaires de commerce

SS1 : Les rapports juridiques entre les parties : Il s’agit de l’intermédiaire et du


représenté.

A : Les obligations de l’intermédiaire : il s’agit de l’exécution du


contrat et de la réédition des comptes.
L’exécution du contrat s’entend non seulement de la bonne et fidèle exécution mais
aussi de l’exécution personnelle du contrat. L’intermédiaire est donc tenu d’exécuter le
contrat lui-même et cela aux conditions arrêtées avec le représenté.
La réédition des comptes est l’obligation qui est faite à l’intermédiaire de rendre
compte au représenté de l’exécution du mandant. Il doit notamment l’informer de la gestion
des biens reçus en vertu du mandat.

B : Les obligations du représenté : Il doit principalement rémunéré


l’intermédiaire et supporter les conséquences financières et juridiques des actes posés par
l’intermédiaire en vertu du mandat de gestion qu’il lui a donné.

SS2 : Les rapports juridiques avec les tiers : Ces rapports diffèrent selon que le
mandat a été exécuté fidèlement ou non.

A : L’exécution conforme : Dans ce cas, les actes du mandataire lie


directement le représenté et le tiers, à condition que l’intermédiaire fasse connaître au tiers sa
qualité de mandataire sinon, ces actes ne le lie pas. Seul le mandataire sera alors engagé.
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B : L’exécution non-conforme : C’est le cas ou le mandataire agit sans
pouvoir ou encore ou il dépasse les pouvoirs que lui confère le mandat. Dans cette hypothèse,
le mandataire aura agit pour lui-même. Il sera donc impossible de lier le représenté par les
actes qu’il aura posés.
Cependant il existe deux exceptions dans lesquelles, le représenté sera quand même
engagé malgré l’exécution non-conforme : Le mandat apparent ou fait du tiers par lequel, le
comportement du représenté amène le tiers à croire qu’il a donné mandat à l’intermédiaire et
le fait du mandant. Dans ce cas, bien que l’intermédiaire a agit sans mandat, le représenté
intervient après soit par son comportement, soit par ses actes ou les circonstances pour ratifier
les actes posés par le mandataire.

SS3 : L’extinction du contrat d’intermédiaire :

A : Les causes d’extinction : Il existe des causes liées aux parties qui
sont : la renonciation de l’intermédiaire, la révocation de l’intermédiaire, l’accomplissement
de la mission ou l’accord commun. Mais il existe aussi des causes indépendantes des parties.
Ce sont le décès, la faillite et l’incapacité de l’intermédiaire.

B : Les effets de l’extinction : Il s’agit de la disparition du contrat


d’intermédiaire mais exceptionnellement, le contrat peut survivre dans certains cas. Lorsque
le tiers n’est pas informé, le contrat subsiste jusqu’à ce que le représenté l’en informe. En cas
d’urgence, le contrat survit et se limite seulement aux actes nécessaires et urgents pour pallier
les conséquences brutales de sa cessation.

SECTION II : Les règles spécifiques aux intermédiaires de commerce

SS1 : Le commissionnaire : Le commissionnaire est un professionnel qui,


moyennant le versement d’une commission se charge de conclure tout acte juridique en son
propre nom mais pour le compte du commettant qui lui en donne mandat.
En matière de vente ou d’achat le commissionnaire est celui qui se charge d’opérer en
son nom propre mais pour le compte du commettant la vente ou l’achat de marchandises
moyennant une commission.
En plus de ce commissionnaire, l’acte uniforme ohada sur le droit commercial général
ajoute le commissionnaire expéditeur ou agent de transport et le commissionnaire agrée en
douanes. Le premier est celui qui promet de soigner le transport d’une marchandise du lieu
d’expédition au lieu de destination tandis que le second est celui qui se charge d’accomplir les
formalités douanières en son nom pour le compte d’autrui.

A : Les obligations : Les obligation du commissionnaire sont au nombre


de deux : le secret qui lui impose de ne divulguer ni l’identité du commettant ni celle du tiers
et la sauvegarde qui lui impose de conserver la marchandise, quitte à prendre toutes les
mesures nécessaires pour cela.
Les obligations du commettant sont au nombre de trois : la rémunération, le
remboursement de tous les frais engagés par le commissionnaire et éventuellement,
l’indemnisation du préjudice subi du fait du contrat.

B : Les garanties d’exécution : Pour le commissionnaire, il s’agit du


droit de rétention qui porte uniquement sur les marchandises et du privilège qui lui confère
une préférence par rapport aux autres créanciers du commettant dans le paiement.

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Pour le commettant, il s’agit essentiellement de la revendication qui lui permet
d’échapper au concours des autres créanciers du commissionnaire en cas de faillite par
exemple. Elle peut porter sur le prix et même directement sur les marchandises.

SS2 : Le courtier : C’est un professionnel qui met en rapport des personnes en


vue de faciliter ou faire aboutir la conclusion de convention entre ces personnes.

Son activité consiste à mettre en rapport des personnes en vue de faciliter la


conclusion d’une convention, opération ou transaction entre ces personnes et à l’organisation
des démarches propres à faciliter l’accord entre elles. A l’instar du commissionnaire, le
courtier agit également en son nom personnel mais fait clairement savoir la personne pour le
compte de qui il agit. Ex : courtier en assurance, en douanes, en transit, en transport.

A : Les obligations : Pour le courtier, il s’agit de la recherche de


cocontractant, des garanties des offres présentées et de la réédition des comptes.

Pour le donneur d’ordre, ses obligations sont, la conclusion du contrat et la


rémunération du courtier. Il a l’obligation de conclure le contrat avec le tiers présenté par le
courtier chaque fois que l’offre est ferme et précise et lui seul à l’exclusion de toute autre
personne a le devoir de rémunérer le courtier. Ainsi, lorsque le courtier n’a pas agit dans
l’intérêt du donneur d’ordre ou s’il s’est fait remettre une rémunération par le tiers à l’insu du
donneur d’ordre, il perd son droit à la rémunération.

SS3 : L’agent commercial : C’est un mandataire professionnelle chargé de


façon permanente de négocier et éventuellement de conclure des contrats de vente, d’achat, de
location ou de prestation de service au nom et pour le compte du producteur, d’industrie, de
commerçants ou d’autres agents commerciauxsans être lié avec eux par un contrat de travail.
De tous les intermédiaires de commerce, il est le seul qui agit au nom et pour le
compte d’un mandant. Sa mission est de négocier au près de la clientèle des contrats au nom
et pour le compte de son mandant.

A : Les obligations : Les deux parties ont des obligations réciproques


qui sont la loyauté et l’information. L’obligation de loyauté impose la non concurrence de
l’agent commercial et le respect par le mandant de l’exclusivité du mandataire. L’obligation
d’information impose à chacune des parties de s’informer mutuellement de l’exécution du
contrat.
Les obligations particulières des parties sont constituées pour l’agent commercial par
l’obligation d’exécution personnelle de la mission et le secret professionnel qui lui impose de
ne pas divulguer non pas l’identité du mandant mais les informations dont il aura eu
connaissance du fait de la conclusion du contrat d’agence commerciale ex : secrets de
fabrication,
Les obligations particulières du donneur d’ordre sont la rémunération et la mise à la
disposition de l’agent commercial des moyens d’accomplir sa mission.

B : La cessation du contrat d’agence commerciale : La rupture du


contrat obéit aux principes du respect du préavis et de l’indemnisation de l’agent commercial.
Cependant, en cas de faute grave de l’agent, de démission et de cession de droits et
obligations, la rupture est exclusive du droit à l’indemnité compensatrice.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION 1

CHAPITTRE PRELIMINAIRE : La définition du droit commercial 2


SS1 : La conception subjective 2
SS2 : La conception objective 2

CHAPITRE I : LES ACTES DE COMMERCE 3


SECTION I : La détermination des Actes de commerce 3
SS1 : Les actes de commerce par la forme 3
SS2 : Les actes de commerce par nature 3
SS3 : Les Actes de commerce par accessoire 4
SS4 : Les actes mixtes 4
SECTION II : Le régime des actes de commerce et des actes mixtes 4
SS1 : Les actes de commerce 4
SS2 : Les actes mixtes 5

CHAPITRE II : LE COMMERCANT 6
SECTION I : Les éléments de définition du commerçant 6
SS1 : L'accomplissement des actes de commerce 6
SS2 : Le compte personnel 6
SS3 : La profession habituelle 6
SECTION II : Les obligations du commerçant 7

CHAPITRE III : LA CAPACITE D’EXERCICE DU COMMERCE 8


SECTION I : Les incapacités d’exercice 8
SS1 : Les mineurs 8
SS2 : Les majeurs incapables 8
SECTION II : Les empêchements 9
SS1 : Les incompatibilités 9
SS2 : Les déchéances 9

CHAPITRE IV : LE REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT MOBILIER 11


SECTION I : L’immatriculation 11
SS1 : L’immatriculation des personnes physiques 11
SS2 : L’immatriculation des personnes morales 11
SS3 : Les effets de l’immatriculation 12
SECTION II : L’inscription des sûretés mobilières 12
SS1 : Les sûretés mobilières soumises à inscription 12
SS2 : La procédure d’inscription 13
SECTION III : Les autres inscriptions 13
SS1 : Les inscriptions modificatives et complémentaires 13
SS2 : La radiation 13
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CHAPITRE V : LE BAIL COMMERCIAL 15
SECTION I : LES OBLIGATIONS DES PARTIES 15
SS1 : Les obligations du bailleur 15
SS2 : Les obligations du preneur 15
SECTION II : LA DUREE DU BAIL ET FIXATION DU LOYER 16
SECTION III : LES POUVOIRS DU PRENEUR 16
SS1 : La déspécialisation du fonds de commerce 16
SS2 : La cession du bail commercial 17
SS3 : La sous-location du bail commercial 17
SECTION IV : LE DROIT AU RENOUVELLEMENT 17
SS1 : Les conditions du droit au renouvellement 17
SS2 : Le refus de renouvellement et le droit de reprise 18

CHAPITRE VI : LE FONDS DE COMMERCE 19


SECTION I : LA COMPOSITION DU FONDS DE COMMERCE 19
SS1 : Les éléments incorporels du fonds 19
SS2 : Les éléments corporels du fonds 20
SS3 : La nature juridique du fonds 21
SECTION II : L’EXPLOITATION DU FONDS DE COMMERCE 21
SS1 : L’exploitation directe 21
SS2 : La location du fonds de commerce 21

CHAPITRE VII : LA VENTE COMMERCIALE 22


SECTION I : LA FORMATION DU CONTRAT 22
SS1 : Les conditions de forme 22
SS2 : Les conditions de fond 22
SECTION II : LES OBLIGATIONS DES PARTIES AU CONTRAT 23
SS1 : Les obligations du vendeur 23
SS2 : Les obligations de l’acheteur 24
SECTION III : LES SANCTIONS 24
SS1 : Les sanctions préventives 24
SS2 : Les sanctions pécuniaires 24
SS3 : Les sanctions judiciaires 25
SECTION IV : LES EFFETS DU CONTRAT 25
SS1 : Le transfert de propriété 25
SS2 : Le transfert de risque 25

CHAPITRE VIII : LES INTERMEDIAIRES DE COMMERCE 26


SECTION I : LES REGLES COMMUNES AUX INTERMEDAIRES 26
SS1 : Les rapports juridiques entre les parties 26
SS2 : Les rapports juridiques avec les tiers 26
SECTION II : LES REGLES SPECIFIQUES AUX INTERMEDIAIRES 27
SS1 : Le commissionnaire 27
SS2 : Le courtier 27
SS3 : L’agent d’affaires 28

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DROIT COMMERCIAL GÉNÉRAL

COURS
PRÉPARÉ PAR

M. LADEDJI FLAVIEN FABI


AVOCAT A LA COUR
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NIAMEY NIGER
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