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SECTION I : CONDITIONS REQUISES POUR AVOIR LA

QUALITE DE COMMERCANT

I- Définition :

Selon l'article 1 du code de commerce « sont commerçants tous ceux qui


accomplissent des actes de commerce et qui en font leur profession habituelle ».

Les actes de commerce qu'ils accomplissent doivent être faits dans le but de se
procurer des revenus pour leur propre compte à titre principal ou secondaire.

II- La qualité du commerçant :

Il faut remplir donc des conditions pour avoir la qualité de commerçant qui suppose la
répétition des actes de commerce de la profession commerciale. Elle est principalement liée à
l'exercice d'une profession commerciale ce qui suppose pour l'intéressé la capacité juridique
de faire le commerce : une capacité juridique spéciale.

Paragraphe I : Conditions liées à la personne : La capacité

Ainsi, toute personne ayant la capacité juridique peut exercer le commerce, sauf s'il y a
une incompatibilité, interdiction ou une réglementation particulière. Exemple : Pharmacie ;
débit du tabac.

Ainsi, il faut étudier le cas des mineurs, des incapables, des interdits légaux et les
incompatibilités.

1- Le mineur (moins de 18 ans ) :

Pour exercer le commerce, le mineur doit remplir les 3 conditions de l'article 4 du code
de commerce :

- Il doit être émancipé conformément aux règles ;


- Il doit avoir l'autorisation spéciale du Tuteur pour exercer le commerce, cette
autorisation peut être donnée aussi par délibération du conseil de famille désigné
par le tribunal de première instance suivant la Loi ;
- L'autorisation doit être enregistrée et affichée au tribunal de première instance du
domicile commercial du Mineur et enregistrée au registre de commerce ; Ainsi, ses
actes seront valables comme pour un majeur sauf pour la vente des biens
immeubles et l'interdiction de passer un contrat de société avec son père ou son
tuteur.

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2- La femme mariée :

Selon l'article 17, la femme mariée marocaine peut exercer le commerce sans
l'autorisation de son mari. Toute convention contraire est réputée nulle.

3- Les incapables majeures :

Toute personne majeure incapable ne peut exercer le commerce. Exemple :


mangouliens.

4- Les interdits légaux et les faillites non réhabilités :

Les personnes frappées par certaines condamnations sont privées de l'exercice du


commerce. Exemple : crimes, escroquerie, vol …

Toute personne frappée de faillite ne peut reprendre le commerce qu'après


autorisation, ils sont appelles les faillites non réhabilites.

5- Les étrangers :

Ils doivent avoir une carte de commerçant étranger.

6- Les incompatibilités :

Certaines professions sont incompatibles avec le commerce. Exemple : Fonctionnaires,


avocats, médecins …

Paragraphe II : Conditions liées à l'activité :

L'exercice de la profession commerciale est liée à celle de faire des actes de


commerce, c'est la pratique des actes de commerce qui confèrent la qualité de commerçant, il
n'est pas nécessaire que le commerce soit sa profession principale mais le commerçant doit
agir en son nom pour son propre compte de manière indépendante afin de se procurer des
revenus.

I- Les actes de commerce :

On distingue 4 catégories d'actes de commerce :

A- Les actes de commerce par nature :

Ce sont des actes de commerce par eux-mêmes càd indépendants de la qualité de leur
auteur, ces actes peuvent être regroupés en 3 grandes parties :

a- Les opérations sur marchandises et services :

On peut ranger dans cette catégorie :

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1- Achat pour la revente :

Tout achat de marchandises pour les revendre, soit dans leur état soit après les avoir
Transformées soit pour les louer.

2- Toute entreprise de manufacture :

Transformer individuellement les matières premières en produits finis. Exemple :


entreprise de confection.

3- Entreprise de transport :

Transport de marchandises ou de personnes. Exemple : Euro-Larache, SOTRUM,


ONCF, RAM, CTM …

4- Entreprise de fournitures de services :

Exemple : Electricite, nettoyage, éclairage, gaz …

5- Entreprise de vente aux enchères :

Toute entreprise spécialisée dans la vente aux enchères publics de marchandises pour
le compte d'autrui.

6- Entreprise de spectacles publics :

Exemple : cinéma, théâtre …

b- Les opérations financières :

1- Les opérations de banque ;

Toute opération effectuée par les banques. Exemple : crédit …

2- Les opérations de change :

Toute opération qui consiste à procurer à un client la monnaie d'un autre pays.

3- Les opérations d'assurance :

Toute entreprise d'assurance qui garantit un assuré.

c- Les opérations effectuées par les intermédiaires :

1- Le courtage :

Exemple : Le courtier intermédiaire entre un acheteur et un vendeur.

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2- La commission :

C'est accomplir des actes sous son propre nom mais pour le compte d'autrui : Le
Commissionnaire. Exemple : Agent général AXA.

3- Les agences et bureaux d'affaires :

Exemple : agence de voyages.

ANNEXE

L'ACQUISITION DE LA QUALITE DE COMMERCANT

L'acquisition de la qualité de commerçant s'acquiert par l'exercice habituel ou


professionnel des activités suivantes :

1- L'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en


nature,
soit après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
2- La location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-
location ;
3- L'achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après
transformation ;
4- La recherche et l'exploitation des mines et carrières ;
5- L'activité industrielle ou artisanale ;
6- Le transport ;
7- La banque, le crédit et les transactions financières ;
8- Les opérations d'assurances à primes fixes ;
9- Le courtage, la commission et toutes autres opérations d'entremise ;
10- L'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux ;
11- L'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le support ;
12- Le bâtiment et les travaux publics ;
13- Les bureaux et les agences d'affaires, de voyages, d'information et de
publicité ;
14- La fourniture de produits et services ;
15- L'organisation des spectacles publics ;
16- La vente aux enchères publiques ;
17- La distribution d'eau, d'électricité et de gaz ;
18- Les postes et télécommunications.

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B- Les actes de commerce par forme :

La Loi ne prend en considération ni la nature de ces actes ni la qualité de leurs auteurs


mais uniquement leur forme :

1- La lettre de change :

Elle est considérée comme commerciale sans tenir compte de la personne qui l'utilise
ni de l'opération qu'elle matérialise (civile ou commerciale).

2- Les actes accomplis par certaines sociétés :

Toutes les sociétés par action, exemple : SARL (Société à Responsabilité Limitée)
sont commerciales même si leur objet est civil. Il s'agit d'une commercialité par la forme.

C- Les actes de commerce par accessoire :

Cette catégorie renferme sur des actes de nature civile mais qui revêt le caractère
commercial lorsqu' ils sont accomplis par un commerçant accessoirement à son commerce, ils
peuvent être soit d'origine contractuelle soit d'origine délictuelle.

1- Acte découlant de l'obligation contractuelle : Acte juridique

La société Euro-Larache loue un logement pour un de ses employés : cet acte est
intervenu pour les besoins de son commerce donc il constitut un acte de commerce par
accessoire.

2- Acte découlant de l'obligation délictuelle : Fait juridique

Exemple : M.ALAMI client de la société LUKUS est blessé accidentellement dans les
locaux commerciaux par une machine :

Accident Dommage Réparation

On considère comme commerciale l'obligation du commerçant à réparer le préjudice


causé dans son local commercial.

D- Les actes mixtes :

Les actes mixtes sont des actes juridiques qui sont commerciaux pour l'une des parties
et non commerciaux pour l'autre.

Exemple : La vente d'une voiture par un concessionnaire à un particulier.

- L'acte est civil pour le particulier : profession civile ;


- L'acte est commercial pour le concessionnaire : profession commerciale.

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On applique donc les règles du Droit Civil à celui pour lequel il s'agit d'un acte civil, et
les règles du Droit Commercial à celui pour lequel il s'agit d'un acte commercial. On parle
alors de système dualiste.

II- Accomplissement d'actes de commerce à titre professionnel :

L'auteur d'actes de commerce ne sera qualifié de commerçant que s'il effectue ceux-ci
de manière habituelle, et dans le but de tirer de son activité des ressources nécessaires à
l'existence. En d'autres termes, le commerçant doit effectuer des actes de commerce à titre de
Profession Habituelle, cette profession étant exercée à titre principal même si cette activité
n'est pas unique. Exemple : Le fait de signer, même habituellement, des lettres de change ne
permet pas de qualifier leur signature de commerçant.

III- Accomplissement d'actes de commerce à titre personnel :


Le commerçant, pour être qualifié comme tel, doit agir pour son compte, à ses risques
et de façon indépendante. En conséquence, les salariés, liés par un contrat de travail à un
commerçant ne sont pas commerçants même s'ils ont reçu le pouvoir de le représenter. De la
même façon, les mandataires qui agissent pour le compte d'un mandant commerçant ne
peuvent sous certaines réserves recevoir cette qualité. Exemple : Les commissionnaires sont
des commerçants bien que le contrat de commission soit une forme commerciale de mandat,
mais seulement parce qu'ils agissent toujours en leur nom sans révéler celui de leur
commettant.

Commission
Commettant Commissionnaire

SECTION II : LES OBLIGATIONS DES COMMERCANTS

Le Commerçant est soumis à tous les devoirs d'un citoyen en plus certaines
obligations qui ne concernent que les commerçants. Le commerçant doit payer ses impôts,
doit respecter le droit commercial et le droit social (droit du travail).

Les principales obligations du commerçant du point de vue juridique sont :

- Inscription au registre du commerce ;


- Publicité ;
- Ouverture d'un compte bancaire ou postal ;
- Tenue des livres de commerce (comptabilité).

Paragraphe I : Inscription au registre du commerce : La publicité


commerciale

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Le Dahir du code commercial du 12/08/1913 a crée au Maroc le Registre du
Commerce, c'est un instrument de publicité destiné à reconnaître l'existence des
établissements de commerce et à fournir tous les renseignements sur les statuts juridiques.

I- Immatriculation au Registre du Commerce :

 Le commerçant qui veut se faire immatriculer au RC doit remettre au tribunal une


déclaration contenant un certain nombre de renseignements sur son état civil et son
statut personnel ;
 Pour les sociétés commerciales : la déclaration doit mentionner la forme de la
société, la raison sociale ou la dénomination et le montant du capital.

Tout changement ou modification apportés à ces indications doit faire l'objet d'une
déclaration. Chaque commerçant déclaré reçoit un numéro.

Le RC établit un dossier individuel pour chaque commerçant.

II- Régime juridique des inscriptions :

a- L'immatriculation des commerçants : Personne physique

Doit se faire dans les 3 mois d'ouverture ou d'acquisition du fonds de commerce sous
peine de sanction.

b- Pour les sociétés commerçantes :

L'inscription doit se faire dans les 3 mois de leur construction sous peine de sanction.

Les inscriptions modificatives doivent être faites dans un délai d'un mois à partir de la
date de l'acte.

Le défaut d'inscription dans les délais entraînent des sanctions et produisent certains
effets juridiques.

c-Sanctions :

Une amende est déterminée ainsi que des sanctions pénales.

d- Effets juridiques des inscriptions :

 L'inscription au registre du commerce du nom commercial confère à son titulaire le


monopole de son commercial et de son utilisation ;
 La vente, le nantissement et la location-gérance du fonds de commerce ne sont
opposables aux tiers que par l'inscription au RC.

Paragraphe II : La comptabilité commerciale : Tenue des livres de


commerce

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L'obligation de tenir des livres de commerce consiste dans la tenue de deux livres,
du résultat et du bilan.

1- Le livre journal :

Les différentes opérations effectuées par l'entreprise sont portées sur le livre
journal chronologiquement.

3-Le livre inventaire :

- Les commerçants sont tenus de dresser toutes les périodes, en général 1 fois par an,
un inventaire des éléments actifs et passifs de l'entreprise, d'arrêter les comptes
afin d'établir le bilan et de déterminer le résultat : Le bilan et le résultat sont copiés
sur le livre inventaire.
- La correspondance commerciale doit être classée et conservée pendant au moins 10
ans. Ces documents doivent être tenus chronologiquement sans blanc ni ratures, ni
surcharge, ils doivent être côtés (numérotes) et parafés (signés) par le juge du
tribunal de première instance.

Paragraphe III : L'ouverture d'un compte bancaire ou postal

Pour les besoins de son commerce, un commerçant ouvre un compte postal, et / ou


un ou plusieurs comptes bancaires. En principe, tout paiement supérieur à un seuil (environ
1 000 DH) doit être effectué par un chèque nominatif.

Paragraphe IV : La publicité

Les tiers qui désirent traiter avec un commerçant recherchent à connaître la situation
juridique de son entreprise. Il existe plusieurs moyens de publicité : Journaux d'annonces
légales, bulletin officiel … mais le moyen qui permet de suivre régulièrement la situation
juridique du commerçant, de son entreprise et qui centralise les renseignements utiles est le
RC. Les déclarations doivent contenir toutes les indications sur l'identité et le régime
matrimonial, le nom commercial, les fonds exploités et tous les éléments sur l'activité
commerciale de l'intéresse.

Une publicité spéciale est imposée aux établissements commerciaux constitués en


société : Constitution, modification, journal d'annonces légales et peut être même dans le
bulletin officiel.

Tout commerçant doit indique son numéro de registre de commerce sur tous ses
documents commerciaux sans oublier son lieu d'immatriculation. Tout changement ou
modification doit être mentionnée au RC, au journal d'annonces légales et peut être même au
bulletin officiel.

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