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Suite de Cours - droit

Le droit commercial est constitué par toutes les règles spécifiquement applicables aux commerçants
dans l’exercice de leur activité ou de la gestion de leur fortune commerciale. Le droit commercial
s’adresse aux professionnels; aux gens du métier.

I- Les actes de commerces :


Sont commerçants selon l'article 6 ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur
profession habituelle. Si la réalisation d'acte de commerce est nécessaire à la qualité du commerçant
elle doit être durable pour atteindre la dimension d'une activité professionnelle.
A. La détermination des actes de commerce :
Les actes de commerce requièrent cette qualité à raison soit de leur nature soit de leur forme ou leur
finalité qui les font apparaître comme accessoire à l'exercice d'un commerce.
1.) Acte de commerce par nature :
a. Activités portant sur les biens :
- L'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit après les
avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
- La location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location ;
- L'achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après transformation ;
- La recherche et l'exploitation des mines et carrières ;
- L'activité industrielle ou artisanale ;
- La fourniture de produits ;
- La distribution d’eau, d’électricité et de gaz ;
- Le bâtiment et les travaux publics.
b. Activités portant sur les services :
- Le transport ;
- L’imprimerie et l’édition quels qu'en soient la forme et le support ;
- L’exploitation d’entrepôts et de magasins généraux ;
- La fourniture de services ;
- L’organisation des spectacles publics ;
- Les postes et télécommunications.
c. Activités portant sur l’argent :
- La banque,
- le crédit et les transactions financières;
- Les opérations d'assurances à primes fixes.
d. Activités d’intermédiation :
- Le courtage, la commission et toutes autres opérations d’entremise ;
- Les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d’information et de publicité
- La vente aux enchères publiques.
La qualité de commerçant s'acquiert également par l'exercice habituel ou professionnel de toutes
activités pouvant être assimilées aux activités énumérées, ci- dessus.
La qualité de commerçant s'acquiert également par l'exercice habituel ou professionnel des activités
suivantes:
- Toutes opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires;
- Toutes opérations se rattachant à l'exploitation des navires et aéronefs et au commerce maritime
et aérien.
2.) Actes de commerce par la forme :
Certains actes sont réputés commerciaux par leur forme quelque soit la qualité de leur auteur et
indépendamment de la nature de l’opération qui s’y rapporte :
- la lettre de change;
- Le billet à ordre signés même par un non-commerçant, lorsqu'ils résultent d'une transaction
commerciale.
Par ailleurs, sont commerciales par leur forme et quelle que soit la nature de leur activité :
- Les Sociétés en non collectif ;
- Les sociétés en commandite ;
- Les sociétés anonymes ;
- Les SARL.
3.) Actes de commerce par accessoire :
Certains actes sont intrinsèquement civils mais dès lors qu’ils sont accomplis par des commerçants
pour le besoin de leur commerce, ils prennent la forme commerciale par accessoire.
Exemples : achat d’une voiture pour le transport du personnel, achat d’un réfrigérateur pour le
besoin de son commerce, …

II- Le Commerçant :
Le commerçant est une personne physique ou morale qui, exerce de façon habituelle ou
professionnelle des actes de commerce.
• L’article 6 élargit le champ de la commercialité à des activités qui étaient autrefois
exclues (activités immobilières et artisanales). Cependant, des activités telles que
l’agriculture et les professions libérales demeurent exclues.
• L’article 58 ajoute que toute personne physique ou morale inscrite au registre de
commerce est considérée comme étant un commerçant.

En conséquence, la qualité du commerçant est différente selon que la personne est physique ou
morale.
A- Le commerçant personne physique :
Selon l’article 6 du code de commerce « la qualité du commerçant s’acquiert par l’exercice habituel
ou professionnel des activités professionnelles ».
- l’exercice d’activités commerciales ;
- L’habitude ou la profession.

Seul celui qui exerce des activités commerciales, en son nom et pour son compte est qualifié de
commerçant : il doit être le seul à recueillir les résultats de ses opérations à savoir le profit ou la
perte.
Il en résulte que les personnes qui participent à une activité et qui ne jouissent pas d’une autonomie
(indépendance) suffisante ne peuvent être considérées comme commerçants.
Par conséquent, sont exclues de la communauté les salariés et les mandataires.

B- Le commerçant personne morale :

La commercialité des personnes morales du droit public fait défaut. Donc, seules les personnes
morales de droit privé peuvent exercer le commerce ; ce sont essentiellement les sociétés
commerciales. Trois formes de sociétés commerciales existent dans le droit marocain :
- Les sociétés de personnes ;
- Les sociétés de capitaux ;
- La société à responsabilité limitée (SARL).

N.B. : Ces formes de société seront traitées dans le module de droit de société.

III- La qualité du commerçant : conditions requises pour l’exercice du commerce :


L’acquisition de la qualité du commerçant suppose un certain nombre de conditions.

A- Conditions subjectives :

1- la capacité commerciale :

L'exercice du commerce exige une capacité juridique spéciale. Il s'agit de la capacité commerciale, du
comportement et du statut de la personne qui l'exerce. La capacité obéit aux règles du statut
personnel (majorité à 18 ans).

- Mineur émancipé (16 ans) : Lorsqu’il atteint l’âge de 16 ans et qu’il présente des signes de maturité,
le mineur peut demander au tribunal de lui accorder l’émancipation et sa demande ne doit pas être
déclarée irrecevable pour cause d’incapacité

2- La compatibilité :
L’exercice de certaines professions est incompatible avec l’exercice de l’activité commerciale. Tel est
le cas des juristes, des fonctionnaires, des militaires qui sont interdits d’exercer le commerce en
raison de leur profession.

3- La non déchéance :
Les personnes ayant fait l’objet d’une condamnation pénale ou de mise en faillite : vol, meurtre, viol,
abus de confiance … sont déchus et ne peuvent exercer le commerce.

4- L’interdiction :
Le commerçant, personne physique ou morale, faillis et non réhabilités sont interdits d’entreprendre
une activité commerciale.
CHAPITRE 2 : LE FONDS DE COMMERCE
I- Définition du fonds de commerce :
Le code de commerce de 1996 dans son article 79 définit le fonds de commerce de la façon
suivante : « Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble des
biens mobiliers affectés à l’exercice d’une ou de plusieurs activités commerciales ».
II- Eléments du fonds de commerce :
Les éléments les plus fréquemment réunis dans un fonds de commerce peuvent être regroupés
selon leur caractère corporel ou incorporel.
A- Les éléments corporels :
Les éléments corporels se répartissent en deux catégories principales :
1-Le matériel, mobilier et l’outillage :
Il comprend l’ensemble de l’outillage du fonds, le mobilier, les machines, voitures,…etc. servant à
l’exploitation du commerce.
2-Les marchandises :
Elles constituent la matière même sur laquelle porte le commerce considéré ; elles font partie du
FC.
B- Les éléments incorporels :
Ce sont les éléments incorporels (immatériels mais ayant une valeur pécuniaire) qui confèrent au
fonds de commerce l’essentiel de sa valeur. On distingue :
1- La clientèle actuelle et l’achalandage :
La clientèle est constituée l’ensemble des personnes qui utilisent habituellement le service d’un
commerçant.
L’achalandage est une clientèle occasionnelle ou de passage (clientèle potentielle de la zone
d'attraction). Elle est, en fait, liée à la position géographique du fonds de commerce.
Exemple : une pharmacie placée à côté d’une clinique ou un hôpital a la chance d’attirer plus
d’achalandage (patients se rendant aux centres hospitaliers).
➢ Ce sont les éléments essentiels sans lesquels le fonds de commerce n'existerait pas. La
clientèle est considérée comme " l'aptitude à réaliser un chiffre d'affaires " ;
2- Le nom commercial :
Le nom commercial est le nom sous lequel un commerçant, personne physique ou société
commerciale, exploite son commerce.
3- L’enseigne commerciale :
L’enseigne est une inscription, une forme ou une image, apposée sur un immeuble et se rapportant à
l’activité qui s’y exerce. C’est un signe extérieur qui permet de distinguer et d’individualiser
l’entreprise commerciale.
L’enseigne peut se présenter sous la forme d’un emblème (symbole, logo). Ex. la silhouette d’un
animal, une figure géométrique, une dénomination de fantaisie et parfois même le nom commercial
(lion pour les voitures Peugeot, losange pour Renault, cheval brun pour la Banque Poulaire…)
4- Le droit au bail :
Le fonds commercial exige des locaux pour son exploitation et le commerçant les détient souvent en
qualité de locataire. Le commerçant exerçant une activité commerciale et titulaire d'un bail, détient
un " droit au renouvellement " qui constitue un des principaux éléments incorporels du fonds de
commerce, car il permet le maintien dans les lieux et évite toute éviction arbitraire. Le droit au bail a
une valeur propre ; Si le bailleur refuse de renouveler le bail commercial (sans motif grave et
légitime), il devra verser au locataire une indemnité dite "d'éviction" qui correspond à la valeur
marchande du fonds de commerce. Le changement d'activité peut avoir lieu en informant le
propriétaire (sauf exception).
5- Les droits de propriété industrielle :
Ces droits sont de création de l’intelligence et confèrent à leur titulaire un monopole. Les
principaux droits de propriété industrielle et commerciale sont, en plus du nom commercial et de
l’enseigne, les brevets d’invention, les marques de fabrique, les dessins et modèles.

Chapitre 3 : Les instruments de paiement et de crédit

Le chèque :

Régi par le code de commerce (art.239 à 328), le chèque peut être défini comme un titre de
propriété monétaire permettant au bénéficiaire de se faire servir, jusqu'à due concurrence, les
avoirs portés au crédit d'un compte du tireur auprès d'un dépositaire déterminé.
C'est un écrit par lequel, le tireur (l’émetteur) donne l'ordre au tiré (le banquier) de payer, à sa
présentation une somme déterminée au profit de lui-même ou d'un bénéficiaire.
Le chèque est obligatoirement tiré sur un banquier, un agent de change ou un bureau de chèques
postaux. C'est un acte civil ou commercial suivant qu'il se rapporte à une opération civile ou
commerciale. Il n'est jamais un acte de commerce par la forme.
Le chèque est un moyen de paiement à vue.

I- L'existence juridique du chèque :

Elle s'ordonne autour de deux thèmes principaux : la création et l'émission du chèque.


A- La création du chèque :
1- Conditions de validité :
Outre la condition générale de capacité requise de tout signataire d'un chèque, la création de cet
effet est soumise à des conditions de forme très strictes. Le chèque doit contenir :
- La désignation : le mot "chèque" doit être inséré dans le texte même et dans la langue de
rédaction du titre ;
- Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée ; en cas de désaccord entre la
somme en chiffres et la somme en lettres, le chèque vaut pour la somme en lettres ; si la
somme a été inscrite deux fois en chiffres ou en lettres, en cas de différence, il vaut pour la
somme la moins forte ;
- Le nom du tiré ;
- La domiciliation : indication du lieu où le paiement doit s'effectuer ;
- L'indication de la date et du lieu où le chèque est tiré ;
- La signature du tireur

B- L'émission du chèque :

L'émission est l'acte par lequel le tireur se dessaisit du chèque en le remettant au bénéficiaire.
Le chèque est payable dès son émission qui emporte le transfert de la propriété de la provision.
Celle-ci suppose donc l'existence concomitante d'une provision même si le chèque est susceptible de
circuler avant sa présentation au paiement.

1- La provision du chèque :

La provision est constituée par la créance de somme d'argent, exigible, dont le tireur est titulaire à
l'encontre du tiré. Ainsi définie, la provision doit exister au moment même d'émission du chèque et
se révéler, à cette date, suffisante et disponible.
Pour renforcer la crédibilité du chèque à l'égard des porteurs, deux techniques peuvent être utilisées
: le visa et la certification.
a- Le visa du chèque :
C'est l'attestation faite par le tiré que la provision existe. Mais, cette mesure ne confère aucune
sécurité réelle, car le visa ne vaut que pour le moment où il est donné et rien n'empêche le tireur de
disposer de la provision avant la présentation du chèque au paiement ;

b- La certification :
Elle résulte de l'apposition sur le chèque, par le tiré au moyen d'un procédé d'écriture indélébile,
d'une formule comportant sa signature, la mention de certification, la date de celle-ci, le montant du
chèque et la désignation du tiré.
La mention de certification consiste elle- même en une attestation de l'existence de la provision. A
l'inverse du visa, elle procure une grande sécurité puisqu'elle oblige le tiré à bloquer la provision au
profit du porteur, pendant le cours du délai légal de présentation.

2- La circulation du chèque :

Si le chèque circule peu, rien n'interdit qu'il soit transmis à des porteurs successifs jusqu'à sa
présentation au paiement.
Lorsque le chèque est à ordre ou à une personne dénommée, sans clause "non à ordre", il se
transmet par endossement comme la lettre de change. Toutefois, le tiré ne peut pas réendosser le
chèque
L'endossement ou la remise d'un chèque au porteur transmet au bénéficiaire la propriété de la
provision, et les tribunaux en tirent la conclusion qu'une banque qui a la connaissance de l'émission
d'un chèque doit immobiliser la provision au profit du porteur.
II- L'efficience du chèque :

Elle se mesure à la vocation que le chèque crée à son bénéficiaire d'en obtenir le paiement ou d'en
poursuivre le recouvrement.

A- Le paiement du chèque :
1- Délai de présentation :

Le chèque est payable à vue et toute clause contraire est réputée nulle. Si, pour tourner la loi, le
tireur l'avait postdaté, non seulement il serait passible de sanctions, mais encore le porteur pourrait
le présenter immédiatement au paiement et le tiré serait obligé de le payer s'il avait provision..
Le chèque doit être présenté au paiement dans un délai de vingt (20) jour s'il est émis et payable
au Maroc et dans soixante (60) jours s'il est émis hors du Maroc.
Toutefois, si un chèque est présenté après l'expiration du délai de ces délais, le tiré peut le payer
s'il a provision et tant qu'il n'est pas prescrit (délai de prescription est d’un an) . La présentation
tardive peut seulement empêcher le porteur d'exercer ses recours, si le chèque n'est pas payé.
Ni le décès, ni l'incapacité survenant après l'émission ne peuvent empêcher le paiement du
chèque.
2- Modalités de paiement :
a- Paiement en espèces :
Le porteur du chèque se présente à la banque du tireur (agence indiquée sur le chèque) pour se
faire payé.
Le banquier doit, avant de payer, s’assurer de la régularité du titre, vérifier la signature du tireur en
la comparent au spécimen de signature tenu par la banque et prendre l’identité du bénéficiaire.

3- Le barrement :
Pour limiter les risques en cas de perte ou de vol, le chèque peut être barré. Le barrement
s'effectue au moyen de deux barres parallèles apposées au recto du chèque par le tireur ou un
porteur quelconque. Le barrement peut être général ou spécial :

Barrement général Barrement spécial

Si entre les deux barres, ne figure aucune mention, le barrement est général. Le barrement est
spécial si le nom d'un banquier est inscrit entre les deux barres.
Le chèque à barrement général ne peut être payé que par un établissement bancaire ou le CCP. Un
chèque à barrement spécial ne peut être payé qu'au banquier désigné. Le tiré qui ne se conformerait
pas à ces règles serait responsable du préjudice causé jusqu'à concurrence du montant du chèque.
Un banquier ne peut recevoir un chèque barré à l'encaissement que par l'un de ses clients.

4- Opposition au paiement :

Le tireur ne peut s’opposer au paiement d’un chèque émis sauf dans les quatre cas admis par la
loi : perte, vol ou utilisation frauduleuse du chèque et redressement ou liquidation judiciaire du
tireur. Le cas échéant, l’opposition doit être établie par écrit et justifiée par tout document utile.
Si l’opposition, motivée par l’une des causes permises, se révèle non sincère et faite avec
l’intention de porter atteinte aux droits d’autrui, l’opposant encourt une peine d’emprisonnement de
un à cinq ans et/ ou une amende de 2 000 à 10 000 dirhams.

Droit des sociétés

I. Le contrat de société
A. La définition de société
Le code civil définit la société comme "un contrat par lequel une ou plusieurs personnes
conviennent d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de
partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter ".

La société anonyme

La SA est une société par actions dans laquelle les associés appelés actionnaires reçoivent en
contrepartie de leurs apports, des titres négociables appelés actions et dont la responsabilité est
limitée au montant de ces apports.

Cette société est dite anonyme parce qu’elle n’est pas désignée par le nom de ses associés

La société anonyme est régie par la loi n° 17-95 promulguée par le dahir du 30 août 1996, elle
comprend 454 articles divisés en 16 titres avec des chapitres et des sections.
La SA présente les caractéristiques suivantes :

− c’est une société commerciale par la forme peu importe la nature civile ou commerciale de
son objet (art1).

− c’est une société de capitaux dans laquelle la personne des associés s’efface derrière les
apports qu’ils effectuent. En d’autres termes, on accorde plus d’importance aux capitaux
qu’aux personnes, c’est ce qui explique pourquoi la SA est une société généralement
ouverte.

− c’est une société par actions c'est à dire que le capital de la SA est divisé en actions qui sont
en principe librement négociables et qui peuvent être cotées en bourse. (art6)

− c’est une société à risque limité (N.P contrairement à la SNC au risque illimité), les
actionnaires ne pouvant être tenus au-delà de leur mise.

− c’est une société dont l’organisation est complexe et dont les organes sont hiérarchisés,
c’est une véritable institution dans laquelle la loi a laissé peu de place à l’autonomie de la
volonté et à la liberté contractuelle, ce qui importe pour le législateur c’est la sécurité des tiers
et la protection de l’épargne publique.
Section 1 : La constitution
La loi distingue deux modes de constitution Les critères de cette distinction sont au nombre de
deux. Est réputée faire appel public à l’épargne,
toute SA qui : (art9)
Société anonyme 1/ fait admettre ses valeurs mobilières à la bourse
de Casablanca

2/ émet où cède ses valeurs mobilières dans le


Sans appel Avec appel public en ayant recours au démarchage ou à la
public à public à publicité, ou par l’entremise des sociétés de
l’épargne l’épargne bourse, des banques ou d’autres établissements
spécialisés dans la gestion ou le conseil en
matière financière.
Il existe des exigences légales qui sont communes à toutes les constitutions de sociétés anonymes,
mais les procédures de constitution sont différentes selon qu’il y a ou non appel public à l’épargne.

I. les exigences communes

Elles concernent les associés et le capital.

1- les associés

Le nombre d’associés ne doit pas être inférieur à cinq.

Les actionnaires peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales. Pour les
personnes physiques, il n’y a pas d’exigence particulière en matière de capacité (les mineurs non
émancipés et les majeurs incapables peuvent être actionnaire et doivent être représentés pour exercer
leurs droits notamment de vote) parce qu’il n’est pas nécessaire d’être commerçant pour être
actionnaire dans une société anonyme.

2- le capital

Toute société anonyme doit avoir un capital minimum. (art6)

Pour les sociétés ne faisant pas appel public à l’épargne, ce minimum doit être de 300 000 dirhams.
Dans le cas contraire, le capital doit être de 3 millions de dirhams.
Ce capital doit être intégralement souscrit1, c’est-à-dire qu’il faut que cinq personnes au minimum se
partagent entre elles la souscription de tout le capital. A défaut, la société ne peut être constituée.

 les apports en nature


Lorsque le capital est constitué par des apports en nature, ces apports doivent être intégralement
libérés au moment de la constitution.

 les apports en numéraire


Pour les apports en numéraire, la loi n’exige pas le versement de la totalité au moment de la
constitution, mais seulement le quart au moins
La libération du reste doit intervenir en une ou plusieurs fois sur appel du conseil d’administration
dans un délai maximum de trois ans à compter de l’immatriculation au registre du commerce.

1 Le capital social souscrit est la somme que les associés se sont engagés à apporter à la société. Le capital
libéré, appelé aussi capital souscrit appelé, signifie que les associés ont effectivement versé cette somme sur
le compte bancaire de la société.
Les fonds provenant de la souscription doivent être déposés dans le délai de 8 jours de leur réception
dans un compte bancaire bloqué, ouvert au nom de la société en formation.

Ces fonds ne peuvent être débloqués ni retirés que sur présentation à la banque d’un certificat
d’immatriculation au registre du commerce..

(société des personnes) : cas de LA SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF

Rappel : Une société de personnes, c'est un groupement dont les membres se sont réunis en
considération de la personnalité de chacun, en raison de la confiance réciproque, de la
capacité ou des compétences de chacun, de la solvabilité et de l'honorabilité de chaque
associé. C'est une société qui se réunit intuitu personae, en considération de la personne de
chaque associé.

I. Caractéristiques : une société de personnes

Définition : selon L’article 3 de la loi n° 5-96 définit la société en nom collectif


comme étant : La société en nom collectif est une société dont les associés ont tous la qualité
de commerçant et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales.

La SNC est toujours commercial par la forme quel que soit son activité ou son objet,
par conséquent la qualité de commerçant est acquise dés quand y est associé. La SNC jouit de
la personnalité morale à dater de son immatriculation au registre du commerce.

La société en nom collectif est désignée par une dénomination sociale, à laquelle peut
être incorporé le nom d'un ou plusieurs associés et qui doit être précédée ou suivie
immédiatement de la mention société en nom collectif.

L’intuitu personae (terminologie latine) : Ce type de société réunit un petit nombre de


personnes qui se connaissent bien et ce font une grande confiance réciproque, autrement dit :
La personne de l’associé est plus importante que le montant de son apport, et les associés se
choisissent à raison de la confiance qu’ils s’inspirent. En contrepartie de leurs apports, les
associés reçoivent des parts non négociables mais cessibles par voie civile sous réserve du :
• Consentement des associés (unanimité)
• Cession réalisée par écrit
• Cession signifiée à la société
• Cession publiée au registre de commerce (art 16 loi 5-96)
• Alors les parts sociales sont incessibles sans l’accord de toutes les parties

La société prend fin par le décès de l'un des associés .s'il a été stipulé qu'en cas de mort
de l'un des associés, la société continuerait avec ses héritiers ou seulement avec les associés
survivants, ces dispositions sont suivies, sauf à prévoir que pour devenir associé, l'héritier
devra être agréé par la société.
Lorsque la société continue avec les associés survivants, l'héritier est seulement créancier de
la société et n'a droit qu'à la valeur des droits sociaux de son auteur.

la responsabilité indéfinie et solidaire des associés : Les associés sont tenus


indéfiniment et solidairement des dettes de la société lorsque celle-ci ne peut les payer .les
créanciers de la société peuvent poursuivirent le paiement des dettes contre les associés après
avoir mis la société en demeure de les payer. Une clause exonérant un associé de toute
responsabilité ou la limitant ne serait pas valable .les associés étant responsables indéfiniment
du passif social.
(société hybride): La société à responsabilité Limitée

Le droit marocain des sociétés distingue six formes de sociétés, ces dernières sont regroupés
en 3 : les sociétés de capitaux que sont la SA et la SCA, les sociétés de personnes que sont la
SNC, la SP, la SCS, et enfin la SARL, société de nature mixte, à mi chemin entre les sociétés
de personne et les sociétés de capitaux.

I. Dispositions générales

 La société à responsabilité limitée est constituée par une ou plusieurs personnes qui ne
supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports.
 Lorsque la société, contrairement aux dispositions de l'article 982 du dahir formant code des
obligations et contrats, ne comporte qu'une seule personne, celle-ci est dénommée associé
unique. L'associé unique exerce les pouvoirs dévolus à l'assemblée des associés par les
dispositions du présent titre.

Remarques :
1. Le nombre des associés d'une société à responsabilité limitée ne peut être supérieur à
cinquante. Si la société vient à comprendre plus de cinquante associés, elle doit, dans le délai,
de deux ans, être transformée en société anonyme.

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