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INITIATION AUX PRATIQUES DES AFFAIRES


JURIDIQUES

ACTES DE COMMERCE

Définition :

On désigne par « acte de commerce » les activités d’une personne physique ou d’une
société qui, par profession, se livre habituellement des opérations commerciales.

Classification des actes de commerce

1. Acte de commerce par nature

Pour qu’un acte de nature commercial soit un acte de commerce, l’acte doit être fait
en vue de réaliser un profit pécuniaire (à but lucratif), l’acte doit être répété (habituel).

L’acte de commerce par nature est lié au statut de celui qui le réalise. Les opérations
intermédiaires sont en revanche considérées comme des actes de commerce par
nature.

 Actes de commerce isolés :

L’achat de biens meubles pour les revendre en état

L’achat d’un bien immeuble pour le revendre en état

Opérations de banque, d’assurance

Opérations de courtage

 Actes de commerce effectués dans le cadre d’une entreprise :

Entreprises de location

Entreprises de transport

Entreprises de fourniture

Assurances
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2. Acte de commerce par la forme

L’acte de commerce par la forme est un acte commercial par essence,


indépendamment du statut de la personne qui le réalise. L’acte de commerce par la
forme peut être habituel ou non habituel.

 La lettre de Change

Le simple fait de signe une lettre de change est un acte de commerce par la forme
(même si on n’est pas commerçant). C’est un titre qui constate une créance à une
certaine date.

 La société commerciale :

La société est une personne morale qui est constituée par 2 ou plusieurs personnes
qui décident d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie (c’est-à-
dire leur travail) en vue de profiter de l’économie qui pourra en résulter.

3. Actes de commerce par accessoire

On parle des actes civils qui sont réalisés par des commerçants pour les besoins de
leurs commerces. C’est le cas par exemple d’un bail locatif signé pour un commerçant.

LE COMMERCANT

a) Art 1 99-018 portant code de commerce

« Sont commerçants, ceux qui accomplissent des actes de commerce à titre


indépendant et dans un but lucratif en font leur profession habituelle ».

b) Conditions de la profession commercial


- L’individu doit être capable d’accomplir des actes de commerce
- Il en fait sa profession habituelle
- Les actes doivent être faits au nom du commerçant et pour son compte
- Le commerçant est celui qui fait des actes de commerce à titre principal ou
secondaire et jamais à titre accessoire
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CONDITIONS JURIDIQUES DU COMMERCANT

Capacité pour faire le commerce

Notion de capacité

Capacité d’exercice : usus, fructus, abusus

Capacité de jouissance : c’est l’aptitude à être titulaire de droit

Mineur commerçant

- Mineur non émancipé : il n’a pas la capacité pour exercer le commerce et


son tuteur ne peut le représenter. Il ne peut avoir le titre du commerçant quel
que soit l’acte de commerce qu’il accomplit
- Mineur émancipé : (ex : à cause du mariage) Pour exercer le commerce, il
a besoin de l’autorisation parentale.

Incapacités particulières au commerce

1- Incompatibilités
La profession commerciale doit être exercée à titre de profession habituelle,
c’est-à-dire de profession principale. Dans ces termes, sont incompatibles :
fonctionnaires d’Etat, les diplomates, avocats, notaires, experts comptables …
2- Déchéances
Sont frappés de la déchéance :
- Ceux qui ont été condamnées à une peine égale ou supérieure à trois mois
d’emprisonnement pour certains crimes ou délits.
- Ceux qui ont fait l’objet d’un jugement prononçant la faillite personnelle.
3- Les interdictions
- Les commerces interdits aux particuliers : l’Etat se réserve le monopole de
certaines activités.
- Les commerces soumis à une autorisation administrative : dans l’intérêt de
la salubrité publique, dans un intérêt économique, pour des raisons de
moralité et de bon ordre
- Sont soumis à la licence : les débits de boisson, l’exploitation du taxi, le
transport commun.
- Commerces réglementés soumis à un diplôme
4- Le cas des étrangers
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- L’étranger peut acquérir la capacité commerciale vu la « règle de l’intérêt


national » introduite par la jurisprudence.
- L’étranger doit alors être en possession d’une Carte d’identité
Professionnelle des Etrangers Non-Salariés (CIPENS), délivrée par le
Ministère du Commerce et qui doit être renouvelée en cas de changement
d’activité et Visa de Séjour.
5- La femme marié commerçante
« Le mariage ne porte pas atteinte à la capacité juridique des époux, mais leurs
pouvoirs peuvent être limités. »
a) Les conditions spécifiques pour la femme (marié) commerçante
- L’existence du mariage légal et légitime
La femme mariée doit respecter les conditions de fondement du mariage
tels que : la capacité matrimoniale, la volonté et le consentement, l’objet du
mariage.
Elle doit également respecter les conditions de formes du mariage tels que :
la formation et la célébration légale, l’acte de mariage à titre de preuve et de
validité.
- L’existence de l’autorisation maritale
Puisque la femme est mariée, elle a besoin de l’autorisation de son mari.
L’autorisation est expresse, c’est-à-dire sous forme écrite. L’acte est ensuite
signé par le mari et est approuvé par les 2 parties.
- La qualité de la femme commerçante : Elle ne doit pas être fonctionnaire ;
elle ne doit pas être condamnés pour les infractions commerciales ; elle a
pour activités principales le commerce.

Remarque : On dit que la femme mariée est commerçante

- Si elle exerce un commerce séparé de celui de son mari


- Si elle le déclare expressément au moment de son inscription au RCS
- Si elle est inscrite au RCS
b) Effets de l’exercice d’acte de commerce de la femme commerçante
Si le mari exerce effectivement le commerce et la femme agit sous sa
direction et son contrôle, c’est donc le mari qui est commerçant.
Si la femme est propriétaire du fond, elle acquiert alors la qualité de
commerçant mais elle doit également être inscrite au RCS.
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LES OBLIGATIONS DU COMMERCANT

1- L’inscription au Registre de commerce

Le Registre de commerce répertorie toutes les entreprises commerciales.

Les personnes physiques ou morales de droit privé comme les personnes de droit
public qui se livrent à des opérations commerciales sont immatriculées au « Registre
du Commerce et des sociétés » qui est tenu au Greffe des Tribunaux de Commerce.
Le Registre est placé sous la surveillance d’un magistrat commis à cette effet.

L’immatriculation des personnes physiques

- La demande d’immatriculation est faite par l’intéressé


- Le contenu de l’immatriculation concerne du commerçant et son état civil
(nom, prénom, domicile, date et lieu de naissance)
- Les commerçants mariés doivent indiquer la date et le lieu de leur mariage,
le régime matrimonial.
- Le fondes de commerce exploité doit aussi être inscrite (enseigne, origine
du fonds)
- La nature de l’activité

L’immatriculation des personnes morales

- La demande et l’identification se font par l’indication de la raison social,


forme, date de création
- Sont également déposés les statuts de la société, les copies des actes de
nominations des dirigeants

Effets juridiques des inscriptions et mentions au registre du commerce

- L’immatriculation d’une personne physique emporte présomption de la


qualité de commerçant
- Les sociétés commerciales jouissent de la personnalité morale à compter
de leur immatriculation
- La publicité au RCS est une condition nécessaire de m’opposanbilité

Effets du défaut de mention

- L’inopposabilité
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- La publication faite au journal officiel à la diligence du greffier a disparu

Sanctions du défaut d’inscription

- Sanctions civiles
En cas d’actes non mentionnés, la responsabilité du déclarant sera
prononcée au tiers qui a subi un préjudice + dommages-intérêts
- Sanctions pénales
Une amende sanctionne la déclaration non effectuées dans les délais
prescrits
L’indiction inexacte ou incomplète constitue un délit qui est de la
compétence du Tribunal correctionnel = emprisonnement pouvant atteindre
1 an
Le défaut du numéro d’inscription au registre du commerce est sanctionné
par une amende

2- Tenue des livres de commerce


a) Les livres comptables : permettent aux commerçant de connaître la situation
financière de son entreprise
- Servent de moyens de preuves
- Font apparaître la situation du patrimoine (Actif et Passif) de l’entreprise
b) Livres obligatoires
- Journal : enregistre les opérations de l’entreprise
- Livre d’inventaire : les commerçants sont tenus de faire annuellement un
inventaire des actifs et du passif
- Grand livre
- Livre de caisse

Sanctions en cas d’irrégularités

- Sanctions pénales
Le délit de faux en écriture de commerce et la présentation d’un faux bilan
sont punis d’un à dix ans d’emprisonnement
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En cas de faillite, la tenue irrégulière du livre de commerce permet de


déclarer la banqueroute simple qui est sanctionnée de 1 mois à 2 ans
d’emprisonnement
- Sanctions civiles
A défaut d’emploi des livres de commerce, le commerçant encourt la faillite
personnelle. Il ne passera pas au règlement judiciaire mais déclaré en
liquidation des biens.

LA DISTINCTION DE L’ARTISAN ET DU COMMERCANT

1- Définition de l’artisan

L’artisan est un travailleur manuel et il l’exerce à titre d’activité principale.

L’artisan est un travailleur indépendant et vit pour son compte, du produit de son
travail.

L’artisan doit assurer personnellement la direction de son entreprise.

Les ventes qu’il fait ne doivent représenter qu’une fraction minime de son chiffre
d’affaire.

2- Les règles applicables aux artisans


a) Les droits et avantages de l’artisan
- L’artisan n’est pas obligé de s’inscrire au RCS ni tenir des livres de
comptabilité
- Ses litiges ne sont pas de compétence des tribunaux de commerce mais de
la compétence des tribunaux civils ; il n’encourt pas la procédure de la
liquidation des biens
- Il bénéficie des avantages de la profession commerciale groupement en
chambre des métiers
b) Les obligations de l’artisan
- Il doit s’inscrire au registre des métiers, tenu au greffe du tribunal du
commerce
- Il doit se soumettre aux obligations nées de l’adhésion à la chambre des
métiers et dont l’inobservation entraine l’exclusion de celle-ci
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3- Les sanctions pénales

Le législateur punit d’une peine d’Amende de 2000ar à 20 000ar, toutes infractions


aux dispositions de la loi relative à l’artisanat.

LA JUSTICE DU COMMERCE

I- Les tribunaux de commerce


A- L’organisation des tribunaux de commerce

La juridiction commerciale est composée d’un magistrat professionnel et de deux


assesseurs commerçants. Les fonctions d’assesseurs sont gratuites sauf les frais
exposés pour l’accomplissement de leur acte.

B- La compétence des tribunaux de commerce

1) La compétence d’attribution

Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaitre des constatations

relatives aux actes de commerce accomplis par toutes personne.

Ils ne sont pas compétents pour connaitre des actions en réparation des dommages

causés par un véhicule appartenant à un commerçant. Ils sont compétents pour

connaitre des actions en réparation des dommages causés par un navire, bateau et

moyen de transport par eau.

2) La compétence territoriale

Principe : le tribunal compétent est celui

- Du domicile du défendeur

- Du lieu de livraison ou du paiement


- Du domicile de l’une des parties
 En matière de société : c’est celui du siège de la société ou son succursale
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 Pour la réparation des dommages causés par un délit ; c’est celui du lieur de
commission du délit

C- la procédure devant le tribunal de commerce


a) La demande

La demande est formée par requête ou assignation 8 jours avant la date d’audience

Les parties peuvent comparaitre en personne ou par mandataire ou être


représentées par un avocat.

b) Phase du règlement

« C’est la partie qui allègue un fait de le prouver. »

c) Le jugement peut être assorti d’une exécution provisoire

II- L’arbitrage commercial


A- Le compromis
C’est un contrat par lequel les parties décident que leur litige soit confié à un ou
plusieurs arbitres.

Conditions de validité du compromis

- Le compromis obéit aux conditions de validité d’un contrat


- Forme : il doit être écrit, il peut être un acte notarié, un acte sous seing privé
ou un acte authentifié
- Contenu : objet du litige, nom des arbitres, le délai d’arbitrage
- Les parties peuvent choisir librement les arbitres

Pouvoirs des arbitres

 Pourvoir juridictionnel

Les arbitres peuvent statuer d’après les seules données de leur conscience. Si les
arbitre ne parviennent pas à s’entendre, ils désignent un tiers-arbitres, à défaut
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d’accord, ils le font désigner par le président du tribunal. Ce tiers-arbitre doit opter
pour l’une des solutions proposées par les premiers arbitres.

 Exécution de la décision des arbitres


- L’ordonnance d’exequatur

La sentence arbitrale est déposée au greffe, le président du tribunal rend une


ordonnance qui la déclare exécutoire que l’on nomme « ordonnance
d’exéquatur »

- Les voies de recours


 L’opposition
 L’appel est toujours possible
 Pourvoi en cassation

LES EFFETS DE COMMERCES

Les instruments de paiement et de crédit sont, pour la plupart d’entre eux, des titres
négociables. Tel est le cas de la lettre de change, du chèque, du billet à ordre, du
bordereau de cession de créances professionnelles.

Le titre négociable se transmet par un mode simplifié, qu’il s’agisse de la remise


matérielle du titre, de la signature opposée sur le titre ou de l’inscription sur un registre.
La transmission du titre négociable échappe donc au formalisme de la cession de
créance.

La lettre de change

La création ou Les conditions de fond


émission de la La signature de la lettre de change par le tireur est un acte juridique
LC volontaire qui est soumis aux conditions habituelles de fond des
actes juridiques et des contrats : consentements, capacité, cause
licite. Ces conditions sont d’ailleurs requises non seulement pour
le tireur, mais pour tout signataire de la lettre de change : tiré
accepteur, endosseur, donneur d’aval, etc. La nullité de
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l’engagement de cambiaire pour non-respect d’une condition de


fond n’entraîne pas celui de la lettre de change. La validité de
l’engagement de chaque signataire est en effet appréciée
séparément en application du principe d’indépendance des
signatures.
- Consentement et pouvoir
Le consentement du tireur est nécessaire et s’exprime par
sa signature. Si sa signature a été imitée, il n’est pas obligé,
mais les autres signataires sont tenus. Le consentement du
tireur ne doit pas être vicié par une erreur, un dol ou une
violence ; mais il ne peut pas opposer la nullité qui en résulte
à un porteur de bonne foi.
- Capacité
La signature d’une lettre de change est un acte de
commerce pour toutes personne ; elle ne peut donc être
donnée que par une personne ayant la capacité de faire des
actes de commerce ; mais il n’est pas nécessaire d’être
commerçant.
Les conditions de forme
La lettre de change contient :
- La dénomination de la lettre de change insérée dans le
texte même du titre et exprimée dans la langue
employée pour la rédaction de ce titre.
- Le mandat pur et simple de payer une somme
déterminée
- Le nom de celui qui doit payer (tiré)
- L’indication de l’échéance
- Celle du lieu où le paiement doit s’effectuer
- Le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement
doit être fait
- L’indication de la dater et du lieu où la lettre est créée
- La signature de celui qui émet la lettre (tireur)
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Le titre dans lequel une des énonciations indiquées aux


alinéas précédents fait défaut ne vaut pas comme lettre de
change, sauf dans les cas déterminés par les alinéas
suivants.
La lettre de change dont l’échéance n’est pas indiquée est
considérée comme payable à vue. A défaut d’indication
spéciale, le lieu désigné à côté du nom du tiré, et réputé être
le lieu de paiement et, en même temps, le lieu du domicile
du tiré.
La provision - L’existence de la provision n’est pas une condition de
validité de la lettre de change
D’une part, il n’est pas nécessaire qu’elle existe lors de l’émission
de la lettre. Il suffit qu’elle existe lors de l’échéance.
D’une part, même si la provision n’existe pas au moment de
l’échéance de la traite, celle-ci ne sera pas privée d’effet. Le tiré
pourra la payer valablement sauf à exercer un recours contre le
tireur ; et, s’il ne la paie pas, le bénéficiaire pourra exercer un
recours cambiaire contre le tireur. Mais ce dernier aura commis
une faute en ne constituant pas la provision avant l’échéance, ce
qui l’empêchera de se prévaloir de la négligence du bénéficiaire.
- Rôle de la provision
a) Dans les relations entre le tireur et le tiré même acceptant,
l’existence ou l’absence d’une provision conserve toute son
importance. Malgré son acceptation, le tiré conserve le droit
d’opposer au tireur-porteur les exceptions provenant de
l’absence ou de l’illicéité de la provision ; et en définitive, la
lettre de change devra être finalement réglée par le tiré ou
par le tireur selon qu’il y aura eu ou non provision.
b) Le défaut de provision est un des éléments qui caractérisent
les traites de complaisance.
c) Enfin et surtout, la créance de provision est transmise avec
la lettre de change au bénéficiaire et aux porteurs ultérieurs
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successifs ; c’est ce qu’on appelle la « transmission de la


propriété de la provision »
L’acceptation Forme
L’acceptation est écrite sur la lettre de change. Elle est exprimée
par le mot « accepté » ou tout autre mot équivalent ; elle est signée
du tiré. La simple signature du tiré apposée au recto de la lettre
vaut acceptation.
Caractère de l’acceptation
- Le tiré peut refuser la LC
- L’acceptation peut être partielle
- L’acceptation ne peut être conditionnelle
Dans les cas où l’acceptation est refusée, le porteur doit dresser
un protêt.
Les effets de l’acceptation
- L’acceptation vaut provision
- Relations entre le tiré acceptant et dernier porteur de la
lettre.
a) Le tiré s’engage commercialement, il doit d’ailleurs avoir la
capacité commerciale
b) Il s’engage unilatéralement et conformément au principe
d’indépendance des signatures, il est obligé même si le
tireur était incapable ou si sa signature a été falsifiée
c) Il s’engage solidairement, c’est même lui qui est le débiteur
principal de la traite et c’est à lui que le porteur devra
s’adresser en premier lors de l’échéance
d) Il ne peut obtenir aucun délai de grâce à l’échéance
e) Son obligation cambiaire se prescrit rapidement
f) Enfin, il s’oblige de façon abstraite sans pouvoir opposer à
un porteur de bonne foi les exceptions qu’il aurait pu
opposer au tireur, spécialement celles provenant du défaut
ou de l’illicéité de la provision.
Le défaut d’acceptation
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Le refus d’acceptation entraîne de plein droit la déchéance du


terme aux frais et dépense du tiré.
- Le porteur, pour conserver ses droits de recours contre
les endosseurs et contre le tireur, fait constater cette
omission par un protêt dressé en temps utile

La circulation Les endossements non translatifs


de la LC - L’endossement à titre de procuration
Lorsque l’endossement contient la mention « valeur en
recouvrement », « pour encaissement », « par
procuration » ou toute autre mention impliquant un
simple mandat, le porteur peut exercer tous droits
dérivant de la lettre de change, mais il ne peut endosser
celle-ci qu’à titre de procuration.
- L’endossement pignoratif
Lorsqu’un endossement contient la mention « valeur en
garantie », « valeur en gage » ou toute autre mention
impliquant un nantissement, le porteur peut exercer tous
les droits dérivant de la LC, mais un endossement fait
par lui ne vaut que comme un endossement à titre de
procuration.

L’endossement translatifs de propriété


- Conditions de forme
a) Endossement nominatif : avec désignation du
nouveau bénéficiaire, suivi de la date et la signature.
La mention « à son ordre » n’est pas nécessaire car
le nouveau porteur pourra réendosser la lettre.
Tandis que si l’endosseur ajoutait la clause « non à
ordre » ou « non endossable », il ne pourra donc pas
l’endosser.
b) Endossement au porteur : « passé ou transmis au
porteur », suivi de la date et de la signature. La lettre
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devient alors un titre au porteur qui peut être transmis


par tradition, de la main à main, sans nouvel
endossement. Mais le porteur, en le signant peut
aussi la réendosser en la signant.
c) Endossement en blanc : il résulte de la seule
signature de l’endosseur. La LC devient un titre au
porteur comme dans le cas précèdent et peut aussi
la réendosser « en blanc » en la signant ou la
réendosser en indiquant le nom du nouveau porteur ;
ces solutions sont préférables car la lettre se
« charge » ainsi de signatures qui en augmentent la
sécurité pour le porteur.
- Effets de l’endossement
Droit du porteur : le nouveau porteur devient titulaire de
tous les droits cambiaires que l’endosseur pouvait avoir
contre les signataires antérieurs de la lettre : droit de
demander le paiement au tiré acceptant et, à défaut,
recours cotre le tireur, les endosseurs et les donneurs
d’aval.
La propriété de la provision est transmise au nouveau
porteur, si du moins cette provision existe et dans la
mesure où elle existe ; en revanche la créance de valeur
fournie que l’endosseur pouvait avoir contre le tireur ou
le précédent endosseur, n’est pas transmise au nouveau
porteur.
Le paiement MODALITES DE PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE
de la LC - Qui doit payer ?
C’est le tiré qui doit payer s’il l’a acceptée ou même, à
défaut, s’il y a provision suffisante.
- Qui a droit au paiement ?
C’est le dernier porteur régulier en vertu d’une chaîne
continue d’endossements
- Date et lieu du paiement. Obligation de présentation
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La date de paiement est celle d’échéance indiquée sur


la traite. Avant cette date, le porteur ne peut pas
réclamer le paiement au tiré ; de son côté le tiré ne peut
pas imposer un paiement anticipé au porteur à mains
que la traite ne porte la « clause d’escompte » ; dans ce
cas, le tiré pourra déduire l’intérêt au taux légal pour le
temps restant à courir jusqu’à l’échéance.

DEFAUT DE PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE


- Forme de protêt
Si le tiré ne paie pas la lettre à présentation ou ne la paie
que partiellement, le porteur doit faire dresser protêt
faute de paiement, sinon il est « négligent » et perd une
partie de ses recours contre les autres signataires.
Le protêt est un acte dressé par un huissier ou par un
notaire qui constate officiellement que la traite a été
présentée régulièrement au tiré à l’échéance e qu’elle
n’a pas été payée.
Il contient la copie intégrale de la LC, une sommation de
payer adressée au tiré, la constatation de la présence ou
de l’absence de celui-ci et, éventuellement, des motifs
de refus de paiement.
- Déchéance du porteur négligent
Le porteur est « négligent » lorsqu’il n’a pas fait dresser
dans les délais légaux le protêt faute de paiement, ou
bien lorsqu’étant dispensé de ce protêt, il n’a pas fait
présenter la lettre au paiement dans ces délais. Il l’est
aussi lorsqu’il n’a pas fait dresser le protêt faute
d’acceptation si une clause de la lettre l’imposait ou
lorsqu’il a refusé un paiement par intervention
- Délai de préscription
De trois ans, à compter de l’échéance, pour le recours
du porteur contre le tiré acceptant.
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D’un an à compter du protêt ou, en cas de dispense, à


compter de l’échéance, pour le recours du porteur contre
les endosseurs ou le tireur
De six mois à compter du paiement ou de l’assignation
en paiement, pour le recours d’un signataire contre un
autre signataire
L’effet de Une traite de complaisance est une lettre de change qui est signée
complaisance par une personne qui n’a pas l’intention de la payer mais qui agit
par complaisance pour une autre personne afin de lui permettre de
se procurer des fonds en faisant escompter cette traite fictive par
un banquier naïf. Le plus souvent, c’est le tiré qui est complaisant.
Bien qu’il ne doive rien au tireur, il accepte la LC que celui-ci tire
sur lui et pourra ainsi faire escompter. Le tiré complaisant n’a
nullement l’intention de payer personnellement la traite, le tireur lui
ayant d’ailleurs promis de lui verser, avant l’échéance, les fonds
nécessaires au paiement. Parfois c’est le tireur qui est
complaisant, il tire alors une traite sur le complu et fait escompter
cette traite par son propre banquier
- Sur le plan pénal, les traites de complaisance constituent
le délit d’escroquerie et elles entraînent les peines de la
banqueroute en cas de faillite du signataire.
- En droit commercial, la nullité de la traite de
complaisance n’empêche pas les signataires-tireur ou
tiré d’être obligés envers le porteur de bonne foi qui a
ignoré la fictivité de l’effet. En revanche, la nullité peut
être opposée par un signataire à un porteur de mauvaise
foi ; elle peut aussi être opposée entre signataires ayant
participé à la fraude, notamment par le tireur au tiré
complaisant qui a dû payer la traite.
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Le Billet à ordre

Notion Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne, le


souscripteur, s’engage à payer une autre personne, le bénéficiaire,
ou à son ordre, une somme d’argent à une date déterminée. Le BO
ne comprend donc que deux parties à l’origine, à la différence de la
LC qui en comprend normalement trois : le souscripteur du billet
joue le rôle à la fois le tireur et du tiré. Le BO est utilisé comme
moyen de paiement à crédit, pour représenter et permettre de
mobiliser, au moyen de l’escompte, des créances à court terme.
Notamment des billets de fonds sont souscrits par l’acheteur du
fonds de commerce pour représenter le solde du prix de vente ; des
billets sont aussi souscrits au profit des banques par les
bénéficiaires de certains crédits ; de même, les bons de caisse
souscrits par de grandes entreprises ou des banques représentent
des emprunts à très court terme.
Caractère La signature d’un billet à ordre ne constitue pas un soi un acte de
civil ou commerce et il n’est donc pas nécessaire d’avoir la capacité
commercial commerciale pour donner une telle signature. L’engagement sera
civil ou commercial selon l’opération à propos de laquelle il est pris.
Cependant, il suffit qu’un signataire soit commerçant pour que le
tribunal de commerce soit compétent pour tous les litiges auxquels
ce billet peut donner lieu ; et si même aucun signataire n’est
commerçant, l’incompétence du tribunal de commerce n’est retenue
que si elle est opposée par l’une des parties dès le début de
l’instance.
Conditions Le BO est un titre formaliste pour la validité duquel la loi exige une
de forme série de mentions obligatoires voisines de celles exigées pour la LC.
- La dénomination BO ; elle n’est cependant pas
indispensable et peut être remplacée par « la clause à
ordre », c’est-à-dire l’indication que le titre est créé au
profit du bénéficiaire ou « à son ordre »
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- La promesse pure et simple de payer une somme


déterminée
- L’indication de l’échéance, sinon le billet est à vue
- L’indication de lieu où le paiement doit s’effectuer, mais la
loi y supplée en disant que le lieu de création est réputé
être le lieu de paiement
- L’indication de la date et du lieu de souscription, l’adresse
indiquée à côté du nom du souscripteur est présumée être
à la fois celle du lieu de souscription et celle du lieu de
paiement
- La signature manuscrite du souscripteur
Effet de la Les droits du porteur du BO sont en principe ceux d’un porteur de
souscription LC. La loi se contentant d’étendre au BO les règles de la LC.
Notamment, l’engagement du signataire du BO présente tous les
caractères de l’engagement cambiaire à l’exception du caractère
commercial qui n’est pas automatique. Le principe de
l’inopposabilité des exceptions est applicable. Toutefois
d’importantes différences doivent être signalées qui résultent de ce
que le souscripteur joue à la fois le rôle du tireur et du tiré.
- Le BO n’a pas à être accepté, la signature du souscripteur
produisant les effets d’une acceptation
- La jurisprudence en déduit qu’il n’y a pas de provision
dans le BO ni par suite de transmission de la propriété de
la provision aux porteurs successifs, la cause de la remise
du billet par le souscripteur au premier bénéficiaire n’est
pas une créance de provision, transmissible avec le billet,
mais une créance de valeur fournie qui reste personnelle
au premier bénéficiaire. Il en résulte que le porteur
négligent du BO perd son recours contre le premier
bénéficiaire sans que l’existence de la provision soit à
prouver. Cependant, pour les billets de fonds de
commerce, la jurisprudence dit que les porteurs
successifs du billet acquièrent automatiquement le
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bénéfice du privilège du vendeur, la solution est en


contradiction avec l’absence de transmission de la
propriété de la provision
- La présomption irréfragable que l’aval est donné pour le
compte du tireur ne joue pas pour le billet à ordre puisqu’il
n’y a pas de « tireur ».
Circulation Le code de commerce se contente de renvoyer aux règles
et paiement applicables à la LC. On en fera de même ici.
du BO
Billet à ordre Comme la LC, le BO est aujourd’hui traité de manière informatisée.
relevé Le banquier qui se voit remettre un billet en transfère toutes les
mentions sur une bande magnétique. Le paiement du billet est
réalisé grâce à l’intervention de l’ordinateur de compensation. La
procédure de paiement est ainsi entièrement automatisée.

Le chèque

Emission du Exigences préalables


chèque - Droit d’émettre un chèque
Capacité pour tirer un chèque. L’émission d’un chèque
suppose que le tireur soit capable. Cependant, les
établissements de crédit acceptent de délivrer des
chéquiers à des mineurs en exigeant une décharge de
responsabilité du représentant légal.
- Obtention d’un chéquier
Délivrance d’un chéquier à un particulier. Pour pouvoir
émettre un chèque, il faut disposer d’une formule de
chèque délivrée par un établissement de crédit. Or nul n’a
un droit acquis à obtenir un chéquier. L’établissement de
crédit qui a déjà le droit de refuser l’ouverture d’un compte
à tout demandeur peut aussi refuser la délivrance d’une
formule de chèques autres que de retrait ou certifiés.
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Création du chèque
Comme la LC, le chèque doit comporter un certain nombre de
mentions exiges à peine de nullité :
- La dénomination « chèque »
- Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée
qui est généralement indiquée en chiffres en haut et à
droite et en lettres dans le corps du texte 3
- Le nom du tiré, c’est généralement une succursale de
banque
- Le lieu où le paiement doit s’effectuer
- Le nom et l’adresse du tireur et le numéro de son compte
- Le lieu et la date du tirage. La date d’un chèque s’entend
de l’indication de l’année du mois et du jour où il est créé
- La signature manuscrite du tireur
Effets de l’émission du chèque
Conséquences attachées à la remise
Une fois rempli par le tireur, le chèque est remis au bénéficiaire.
Cette remise est essentielle même si elle ne vaut pas paiement.
L’émission du chèque résulte en effet à la fois de sa création et de
sa mise en circulation. Il en résulte certains effets :
D’une part, c’est à la date de la remise que la provision doit exister.
D’autre part c’est la date de la remise qui est prise en considération
dans bon nombre de cas : les pénalités de retard en matière fiscale
ne sont pas dues si le chèque a été envoyé avant l’expiration de
délai administratif de règlement. En matière de sécurité sociale, le
débiteur n’est réputé avoir acquitté sa dette qu’à la date où le
créancier a effectivement reçu le chèque.
Droit du porteur sur la provision
La provision est une créance de somme d’argent du tireur sur le tiré,
disponible et suffisante pour couvrir l’ordre de payer de l’émetteur.
La provision ne figure pas parmi les conditions de validité du
chèque.
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Cependant, beaucoup de conséquences sont attachées à l’émission


de chèques sans provision.
La provision doit exister lors de l’émission de chèque consistant à la
fois en sa création et en sa mise en circulation. C’est une différence
essentielle avec la LC. La provision doit alors exister seulement lors
de l’échéance du titre. La provision doit être certaine, liquide,
exigible et disponible. Cela signifie que le banquier doit disposer des
fonds pour payer le chèque.

Circulation Les règles sont calquées sur celles de la circulation de la LC et il


du chèque suffit d’y renvoyer, sous réserve des précisions suivantes. La plupart
des chèques ne sont pas librement endossables puisque
l’endossataire doit être un établissement de crédit.
Endossement translatif : Si le chèque contient le nom d’un
bénéficiaire, celui-ci peut le transmettre par endossement, même si
la clause à ordre ne figure pas sur le titre. Mais si la clause « non à
ordre » ou « non endossable » ou toute autre analogue a été
apposée sur le chèque, celui-ci ne peut être cédé que dans les
formes et avec les effets de la cession civile de créance.
Les formes de l’endossement translatif sont les mêmes que pour la
LC, cette endossement ne peut pas être notamment en blanc et
résulter de la seule signature manuscrite ou « à la griffe » du
bénéficiaire ; le chèque circule alors comme un chèque au porteur
et peut être transmis par tradition.
Endossement de procuration : comme pour la LC, cet endossement
doit être en principe exprès ; « pour recouvrement », « pour
encaissement » ; en pratique, cependant, il se réalise au moyen
d’un endossement en blanc ; il est généralement donné à un
banquier qui se charge de l’encaissement et inscrit ensuite le
montant du chèque au crédit du compte de son client. Le banquier
est responsable, comme mandataire, des fautes qu’il pourrait
commettre par exemple du retard à présenter le chèque au
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paiement ou du retard à avertir le bénéficiaire du défaut de


paiement.
Endossement pignoratif : il est possible et soumis aux mêmes règles
que pour la lettre de change, mais il est pratiquement inconnu car la
vie du chèque est brève.
Paiement du Obligation de présenter le chèque au paiement :
chèque Le chèque, comme la lettre de change doit être présenté au
paiement, par le bénéficiaire ou le banquier qu’i a chargé de
l’encaissement, au domicile du tiré mentionné sur le titre ; la
présentation à une chambre de compensation vaut présentation au
paiement.
Le chèque étant à vue, le porteur peut le présenter au paiement dès
qu’il lui est remis, même s’il comporte une postdate. Le chèque est
en effet un titre payable sur première présentation. Mais il doit le
faire, en principe, dans les délais assez brefs : huit jours pour les
chèques tirés et payables en France, 20 jours pour ceux tirés dans
des pays d’Europe ou méditerranéens, 70 jours pour ceux tirés dans
d’autres pays. Le jour d’émission ne compte pas : les jours fériés
inclus dans le délai comptent, mais si le délai expire un jour non
ouvrable, son expiration est reportée au jour ouvrable suivant.
Lutte contre les chèques sans provision
Régularisation : le tireur dispose d’une faculté de régularisation. Le
paiement du chèque au porteur se fait alors par remise directe des
fonds ou par règlement sur nouvelle présentation. Cette faculté est
ouverte à tout moment. Si le paiement du chèque intervient dans les
deux mois de l’injonction, le tireur recouvre son droit d’émettre des
chèques sans paiement de pénalité
Sanctions encourues par le tireur : l’émission de chèque sans
provision est sanctionné de peine correctionnelle (un délit)
Les 1) Les infractions commises par le tireur
infractions L’émission sans provision
sur les Caractère imposé par la prévision :
chèques - Préalable à l’émission
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- Suffisante, c’est-à-dire égale au montant du chèque


- Disponible, la provision doit être certaine, liquide et
exigible (élément matériel : consiste à l’émission du
chèque ; élément moral : l’émission coupable est celle du
mauvais foie ; la répression : emprisonnement de 2 mois
à 2 ans et d’une amende de 20 000 à 1 million de franc
ou l’une des deux peines seulement
Le retrait de la provision
- Enlèvement matériel des fonds
- Virement à un autre compte
- Emission d’un autre chèque dont les payements épuisent
les provisions
- La compensation entre la provision et une dette du tireur
2) Les infractions commises par le porteur
- L’acceptation ou l’endossement d’un chèque sans
provision (élément matériel : acceptation d’un chèque
sans provision ; élément moral : est constitué par la
simple connaissance de l’insuffisance ou du chèque
provision)
3) Les faux en matière de chèques
- la contrefaçon et falsification
C’est le cas de fausse écriture de commerce ; c’est aussi
qualifié d’escroquerie
La répression : l’escroquerie : peine correctionnelles
avec des peines civil et commercial prévus par l’art 402
du CP

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