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La profession commerciale
L’exercice d’une des activités énumérées aux articles 6 et 7 est certes un préalable pour l’acquisition de la
qualité de commerçant. Il n’est toutefois pas suffisant. Autrement dit, l’exercice doit satisfaire à deux conditions.
Il doit, d’une part, se faire à titre professionnel, d’autre part, s’accomplir au nom et pour le compte de la
personne.
N’est pas commerçant celui qui exerce des activités énumérées aux articles 6 et 7 pour le compte d’une
autre personne. La qualité de commerçant suppose un exercice au nom et pour le compte de la personne qui la
réclame. Il en va ainsi par exemple des représentants qui agissent au nom et pour le compte de leur employeur.
De même, la personne qui se contente d’aider un parent dans son activité commerciale ne serait pas concernée
par la qualité de commerçant.
1
Y. Guyon, op. cit., p.65.
Sont également déclarées commerciales « à raison de leur forme » la société en nom collectif, la société
en commandite simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée 2 et la société
anonyme3.
L’article 10 du code stipule que « sont également réputés actes de commerce, les faits et actes accomplis
par le commerçant à l’occasion de son commerce, sauf preuve contraire ». Il s’agit donc de tous les faits ou actes
accomplis par le commerçant dans l’exercice de son activité. Le souci est d’assurer une certaine cohérence dans
l’activité en soumettant l’ensemble des opérations accomplies par un commerçant, ou une société commerciale,
pour les besoins de son activité aux mêmes règles. Un acte civil est alors considéré comme commercial par
rattachement lorsqu’il a eu lieu pour les besoins du commerce.
Suivant l’article 4 du code, « Lorsque l’acte est commercial pour un contractant et civil pour l’autre, les
règles de droit commercial s’appliquent à la partie pour qui l’acte est commercial ; elles ne peuvent être
opposées à la partie pour qui l’acte est civil, sauf disposition spéciale contraire ». Il s’agit des actes civils pour
une partie et commerciaux pour l’autre. Un régime spécial a été prévu pour ce type d’acte. Le non-commerçant
peut se prévaloir contre le commerçant de la commercialité de l’acte. Le commerçant ne peut par contre imposer
au commerçant les règles de droit commercial.
Le législateur a pris beaucoup de retard pour organiser ce genre d’activité, si on prend en considération
son rôle et son importance dans la vie commerciale. D’après le premier paragraphe de l’article 153 « le gérant
libre a la qualité de commerçant et il est soumis à toutes les obligations qui en découlent ».
Le régime juridique des actes de commerce se réfère à un ensemble de règles qui lui sont particulières.
Ces règles sont différentes de celles applicables aux actes civils. L’on relève ces différences particulièrement au
niveau des règles de compétence et des règles de fond.
Ce régime ne joue toutefois pleinement que pour les actes de commerce conclu entre commerçants dans le
cadre de leur activité commerciale. Autrement dit, il ne joue que de manière partielle quand il s’agit des actes de
commerce mixtes. Le régime juridique de ces actes a la particularité d’emprunter à la fois aux règles du droit
commercial et à celles du droit civil.
2
Voir l’article 2 de la loi n¨5-96.
3
L’article premier de la loi n¨17-95 sur la société anonyme stipule que : »la société anonyme est une société
commerciale à raison de sa forme et quel que soit son objet… ».
A. Sur le plan des règles de compétence
Il s’agit des règles qui organisent la répartition du contentieux entre les différentes juridictions. On
distingue la compétence d’attribution et la compétence territoriale.
1. Compétence d’attribution
Elle se réfère à la détermination de la nature et du degré de la juridiction à saisir. En matière commerciale,
la compétence revient aux tribunaux de commerce institués par la loi n¨53/95 promulguée par le dahir du
12/02/97. Il s’agit d’une part des tribunaux de commerce et d’autre part des cours d’appel de commerce.
- Les tribunaux de commerce : ils sont compétents pour statuer à l’occasion des litiges portant sur les
contrats commerciaux, les opérations relatives aux effets de commerce, les actions entre commerçants à
l’occasion de leur activité commerciale, les litiges entre associés dans une société commerciale et les litiges en
raison d’un fonds de commerce4. Pour les actes mixtes c’est-à-dire ceux qui sont commerciaux pour l’une des
parties et civils pour l’autre, le non-commerçant a le choix entre le tribunal de commerce et le tribunal civil
(exception du cas où il s’agirait d’une acte de commerce par la forme). Le commerçant est quant à lui obligé de
faire appel au tribunal civil.
Le tribunal de commerce statue en premier et dernier ressort lorsque le principal de la demande n’excède
pas 9000 dirhams.
- Les Cours d’appel de commerce : elles statuent sur l’appel des jugements rendus par les tribunaux de
commerce. Le délai d’appel est de 15 jours à compter de la date de notification du jugement.
2. Compétence territoriale
La règle générale est que la compétence appartient au tribunal du domicile du défendeur. La loi a
néanmoins prévue des exceptions :
- Le tribunal compétent quand il s’agit d’une société est celui du lieu de son siège social ou celui de la
succursale.
- En matière de difficulté de l’entreprise, le tribunal compétent est celui du principal établissement du
commerçant ou du lieu du siège social de l’entreprise.
- En matière de mesures conservatoires, il s’agit du tribunal dans le ressort duquel se trouve le bien objet
de la mesure.
Ceci étant, les parties peuvent toutefois se mettre d’accord pour désigner par écrit le tribunal territorialement
compétent.
A ce niveau, une distinction est à faire entre les actes de commerce conclu entre commerçants pour les
besoins ou à l’occasion de leur activité commerciale, et les actes mixtes, c’est-à-dire commerciaux pour l’une
4
Voir article de la loi n¨53-95.
des parties et civils pour l’autre. Le régime juridique particulier aux actes de commerce ne joue pleinement que
pour les premiers. Pour les seconds, il joue de manière partielle.
10
Voir l’article 387 du dahir des obligations et contrats. .
11
Voir articles 306 et ss du code de procédure civile