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Avec cet arrêt nous nous situons dans le domaine du droit des contrats.
L’offre est la manifestation de volonté par laquelle le pollicitant, celui qui formule l’offre,
propose à un tiers, en l’occurrence le bénéficiaire, de conclure un contrat.
Pour être considérée comme une offre, la proposition de la part du pollicitant doit être à la fois
précise (contenir tous éléments indispensables du contrat) et ferme (manifestation de la
volonté).
Le plus compliqué à déterminer est de savoir dans quel mesure l’offre engage ou non son
auteur.
Pour donner naissance au contrat l’offre doit être acceptée par le bénéficiaire.
La doctrine antérieure à la réforme de 2016, comme c’est le cas dans l’arrêt susvisé,
considère la valeur juridique de l’offre avant l’acceptation par son bénéficiaire tel un
engagement unilatéral de volonté pour lequel, s’il y a rétractation ou caducité, des effets
variables seront appliquées en fonction de leur valeur.
Nous pouvons diviser l’offre en deux parties, celle assortie d’un délai et celle non assortie
d’un délai. Cette distinction sera, lors de procès liés à ce problème de droit, la clé des
décisions jurisprudentielles.
Si le pollicitant fixe un délai pour son offre, alors la possibilité de contracter est valable
pendant un certain temps. L’offre a donc une durée de vie obligatoire. La jurisprudence
antérieure à la réforme de 2016 (Cass, 1ère chambre civile, 17 décembre 1958) impose, dans
cette situation, au pollicitant de maintenir son offre pendant le délai conclu.
La Cour de Cassation, dans son arrêt de 7 mai 2008, précise le principe de liberté de
rétractation mais pose la condition qu’« il en est autrement au cas où celui de qui elle émane
s’est engagé à ne pas la retirer avant une certaine époque ». Par conséquent, la Cour de
Cassation casse et annule la décision des juges du fond qui fait droit à la pollicitante.
Un délai fixé pour une offre peut donner recours à la recherche d’une obligation
de maintien de l’offre à la charge de la demanderesse.
La doctrine utilise la théorie de l'engagement unilatéral qui statue sur le fait qu’une
volonté, à elle seule, pourrait être source d'obligation.
La Cour de Cassation fait, dans cet arrêt, implicitement comprendre que si l’acceptation
intervient dans le délai mais après la rétractation par le pollicitant, ce qui est le cas ici, alors le
contrat sera considéré comme valablement formé.
L’utilisation de l’article 1134, ancien, du Code civil, dont l’alinéa 1er dispose que « Les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites », indique
l’intérêt de la Cour de cassation pour ce mode de sanction.
Le visa de l’article 1134 du Code civil à l’air de mettre en avant une probable
condamnation de la responsabilité civile. La responsabilité civile contractuelle est l’obligation
de réparer le préjudice causé qui trouve sa source dans la non-exécution ou bien la mauvaise
exécution du contrat.
La Cour de cassation, en affirmant que la pollicitante « s'était engagée à maintenir son
offre jusqu'à cette date », met en lumière l’engagement unilatéral de volonté. Non seulement
elle sera soumise au paiement de dommages et intérêts, mais en plus le juge peut l’obliger à
l’exécution forcée du contrat.
L’article 1134 dépasse le champ du droit civil et peut s’appliquer en droit des sociétés, en
droit de la consommation ou encore en droit du travail.