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Commentaire d’arrêt séance 2 droit des obligations:

Un homme a vendu une parcelle de terrain en 1981 au département de la Haute-Savoie.


Avec cette a été signé un pacte de préférence entre les parties: si le département
revendrait cette parcelle de terrain, il devrait adresser une offre de rétrocession en priorité
à son précédent propriétaire. Le 17 mars 1995 le département de Haute-Savoie adresse
au précédent propriétaire du terrain une offre de rétro-cession de celui-ci. Cette offre est
laissée sans réponse. L’offre est renouvelée par courrier le 7 octobre 1996 sans d’ailleurs
être assortie d’un délai. Le 8 décembre 2001, l’offre est acceptée par son bénéficiaire par
le biais d’un courrier qui enjoint le département à signer l’acte authentique de vente. Le 28
janvier 2004, l’héritière du bénéficiaire de l’offre assigne le département de Haute-Savoie
en résiliation forcée de la vente, le département se prévaut de la caducité de son offre.
Nous n’avons aucune information sur l’issue en première instance. La cour d’appel de
Chambéry, dans un arrêt rendu le 15 janvier 2008, donne raison à la demande en se
prévalant que l’offre renouvelée par courrier le 7 octobre 1996 n’était assortie d’aucun
délai et que le bénéficiaire de celle-ci a de ce fait pu l’accepter le 8 décembre 2001.
Le département de Haute-Savoie se pourvoit en cassation.
Le moyen de la demande est le suivant: l’offre n’étant assortie d’aucun délai, le
bénéficiaire de celui-ci a pu l’accepter, même cinq années après l’émission de celle-ci.
L’existence de cette offre permet à la demande d’obtenir une résiliation forcée de la vente
relative à cette offre. A cela la défense argue le moyen suivant: il n’y a pas eu
d’acceptation de l’offre, en dépit du fait que l’offre aie été renouvelée et ainsi, cette offre
ne peut qu’être caduque.
La question posée à la cour de cassation est la suivante: ‘Quel est le délai rendant
caduque une sans que cette dernière soit assortie d’un délai précis? ‘
La solution apportée par la cour de cassation fut la suivante: la cour de cassation, dans
une décision rendue par sa 3ème chambre civile le 20 mai 2009 casse et annule le
jugement rendu par la cour d’appel. Au motif que, le jugement rendu par la cour d’appel
est privé de base légale car celle-ci n’a pas recherché si ‘ l’acceptation était intervenue
dans le délai raisonnable nécessairement contenu dans toute offre de vente non assortie
d’un délai précis’.
L’offre constitue un élément essentiel dans le droit des obligations. L'offre (la doctrine
parle également de pollicitation) est une proposition ferme de conclure un contrat à des
conditions déterminées, de sorte que son acceptation suffit à la formation de l'acte. L’arrêt
étudier nous amène au raisonnement suivant ; au regard de ce dernier nous pouvons
nous poser la question suivante ; certes si le délais est expiré l’offre devient caduque
cependant cela est assortie d’une mention d’une délai précis dans l’offre or si il n’y a pas
mention du dit délai dans l’offre on est amener a ce demander quand intervient la caducité
de cette dernière ?
Afin de répondre a cette question nous verrons, dans un premier temps que cet arrêt pose
à la cour de cassation la question du délai relatif à chaque offre (I) puis, dans un second
temps que cet arrêt tend à encadrer de plus en plus le régime juridique de celle-ci (II).
I. le délai relatif a l’offre, une notion encore floue

A. Le rappel du principe jurisprudentiel encadrant l’offre assortie d’un délai:

L’offre dans les obligations est une notion qui n’est définie par le code civil mais qui y
rattachée par le biais de son article 1134 grâce à la jurisprudence. L’offre peut, en principe
être librement révoquée. Sur cette affirmation deux points ne sont pas sujet a polémique.
Dans un premier temps une fois que l’offre est acceptée, le contrat est formé et l’offrant ne
peut plus la révoquer. Dans un deuxième temps, tant que l’offre n’est pas parvenue à la
connaissance de son bénéficiaire, l’offrant peut sans problème retirer son offre. Rien ne
nui a la sécurité juridique. Cette solution pourrait être consacrée dans le dans le Code
Civil « l’offre peut être librement rétracté tant qu’elle n’est pas parvenue a la connaissance
de son destinataire ». le problème ce pose quand l’offrant a porter à la connaissance du
bénéficiaire l’offre mais que cette dernière n’a pas encore était accepter. Cela nous amené
à la question du maintient de l’offre pour cela la jurisprudence a fait distinction soit que
l’offre est assortie d’un délai soit, au contraire que ce dernier soit absent de l’offre. Quand
l’offre est assortie d’un délai : le juge considère que l’offrant doit maintenir son offre durant
le délai en question. Ce délai est parfois fixé par le législateur dans des hypothèses
ponctuelles : offre de contrat de crédit à la consommation doit être maintenu pendant 15
jours, offre de contrat de crédit immobilier doit être maintenue pendant 30 jours.
Cependant la question ce corse quand l’offre n’est pas assortie d’un délai précis. Il y a un
principe qui assortit d’un tempérament. Le principe est, au non de la liberté contractuelle si
l’offre n’est pas assortie d’un délai elle peut être librement révoquée. Le tempérament au
principe est que le juge imposée parfois le maintient de l’offre lorsqu’elle contient
implicitement un délai raisonnable d’acceptation l’offrant doit maintenir l’offre dans un délai
raisonnable en particulier particulièrement lorsque celle-ci a été faite à un particulier qui en
bénéficierait, comporte un délai raisonnable d’acceptation pour son bénéficiaire. Cela
implique que le juge aie la faculté de déterminer si l’offre a été maintenue dans un délai
raisonnable ou non
Dans l’arrêt que nous étudions, la cour de cassation casse la décision rendue par les
juges du fond car la cour a accueilli positivement la demande initiale sans chercher si
l’offre comportait un délai raisonnable ou non.
Selon la cour de cassation cette décision est donc erronée car le juge doit déterminer si le
délai comporté dans ‘toute offre’ a expiré ou non. Cet arrêt semble confirmer la
jurisprudence antérieure

B. un arrêt dans la continuité de la jurisprudence antérieur.

La cour de cassation, par sa jurisprudence a introduit peu à peu la notion de délai


raisonnable d’acceptation de l’offre dans les obligations.
Dans un arrêt de 1972 la cour de cassation confirme le jugement d’une cour d’appel; les
juges du fond avaient recherché si l’offre en question était assortie d’un délai raisonnable
d’acceptation et en avaient déduit les conséquences quant à la formation ou non du
contrat en jeu (C.Cass 3eme. C.Civ 10/05/1972).
Dans un arrêt du 20 mai 1992: la cour de cassation affirme que l’offre comporte
implicitement un délai raisonnable d’acceptation. Le juge décidant de la validité de celle-ci.
Dans un arrêt du 25 mai 2005 la cour de cassation affirme que c’est au juge de considérer
si le délai compris dans une offre même assortie d’un délai est raisonnable ou non.
Dans l’arrêt que nous étudions la cour de cassation reproche en l’espèce aux juges
d’appel de ne pas avoir tenu compte de cette jurisprudence et d’avoir positivement
accueilli la demande sans chercher si oui ou non celle-ci était assortie d’un délai
raisonnable d’acceptation, ce qui entraîne de façon logique la cassation de l’arrêt. On peut
considérer la jurisprudence de la cour de cassation comme similaire a la théorie des petits
pas. Sauf que dans le cas présent, cette théorie ne va pas annoncer un revirement de
jurisprudence mais plutôt l’émergence d’un nouveau principe.

En dépit d’une continuité de jurisprudence cet arrêt n’est pas considéré comme un arrêt
de rappel, en effet la mention « toute offre » va pousser l’encadrement de cette dernière
encore plus loin.

II. L’offre non assortie d’un délai précis limité par le délai raisonnable

Dans cet arrêt la cour de cassation va confirmé la notion de délai raisonnable, mais de
surcroît va l’universalisé (A). En effet le fait que « toute offre » soit assortie d’un delà
raisonnable chamboule l’ordre établie et notamment contredit le principe de la liberté
contractuelle et donc créer de nouveaux problèmes (B).

A. L’extension du principe de délai raisonnable à toute offre:

La nouveauté posée par la cour de cassation dans cet arrêt est l’usage du mot « toute »
(offre). Alors qu’antérieurement on admettait qu’une offre pouvait implicitement comporter
un délai raisonnable, la cour se dote d’un rôle de quasi législateur en admettant que ‘toute
offre de vente non assortie d’un délai précis comporte un délai raisonnable d’acceptation.
En effet par cet arrêt la cour de cassation laisse entendre aux juridictions de fond que
toute décision de justice dans laquelle une juridiction de fond rendra benoîtement une
décision sans rechercher si l’offre de vente était assortie d’un délai raisonnable sera
cassée par celle-ci. Ceci implique aussi que toute offre même assortie d’un délai
comporte un délai raisonnable d’acceptation.
Dans cet arrêt la Cour de cassation vise toutes vente même et au delà puisque la Cour de
cassation vise l’article 1101 du cc, une règle du droit commun des contrat les auteurs on
considéré que la solution vaudrait sur toutes offres quelque en soit l’objet plus encore la
cour ne semble pas faire de distinction selon qu’elle soit faite a une personne déterminé
ou qu’elle soit faite au publique. Il n’y a plus de principe de libre révocabilité de l’offre alors
on met à mal le principe de liberté contractuel. Au bout du compte que faut il retenir :
l’offre doit être maintenu dans le délai précisé soit maintenu dans un délai raisonnable.
Cette mention donne donc au délai raisonnable d’acceptation d’une offre non assortie d’un
délai précis le caractère d’une règle non plus d’exception mais de principe!

Cet novateur à bien des égards, cependant cette ‘nouvelle règle’ jurisprudentielle semble
poser problème, notamment quant à son application.

B. Le problème de droit relatif à la mention ‘toute offre’ :


Si l’on interprète strictement cet arrêt (visa article 1101 à portée générale) et que l’on
considère que « toute offre comporte nécessairement un délai raisonnable
d’acceptation », l’ on remet en cause le principe de la libre rétractation de l’offre qui est
une liberté fondamentale dans le droit des obligations. En effet, la détermination du délai
raisonnable d’acceptation d’une offre est l’œuvre, comme nous avons pu le voir
précédemment de l’organe judiciaire. Si toute offre comporte un délai raisonnable
d’acceptation, cela veut dire que toute révocation d’une offre, assortie de délai ou non, de
nature litigieuse ou non, peut être matière à une contestation civile (au sens de l’article
1134 du code civil). Avec cet arrêt l’offre semble tout simplement quasi-irrévocable sans le
recours à un juge civil dans le cadre d’un litige.
De plus, la cour confirme ses décisions antérieures en montrant son attachement à la
notion ‘délai raisonnable d’acceptation’ mais reste cependant muette sur celui-ci; il
incombe désormais à l’organe judiciaire de trancher la question de délai raisonnable
d’acceptation sans que des précisions soient apportées à cette notion. Cet arrêt semble
être un prémisse à la probable future réforme des obligations, une des propositions faites
au législateur français étant de consacrer les solutions jusqu’alors proposées par la
jurisprudence en leur allouant un article du code civil.
Cet arrêt ne marque un point de non retour dans le principe de libre révocabilité de l’offre,
la mention « toutes ventes » ne fait pas de distinction entre personne particulière ou le
public. On peut s’intéresser aux fondements de cette décisions. Dans l’arrêt le principe de
délai raisonnable est favorable à Mme X puisque ce dernier la protège cependant ce
principe a t il un but universel de protection, la cour de cassation ce fait elle l’étendard des
contractants lésé par l’inexorable sablier du temps.

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