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Kassylda SEBAA L2PA

SÉANCE 8 : CAPACITE ET POUVOIR

Un contrat conclu avec un cocontractant incapable peut-il faire l’objet d’une action en
nullité ?

Avant de répondre à cette question, il faut commencer par déterminer le droit qui lui
est applicable.
En l’espèce, tous les événements et les accords en cause sont a priori postérieurs au
1er octobre 2018.
Ils sont donc soumis aux nouvelles dispositions du Code civil telles qu’elles résultent
de l’ordonnance datant de 2016 et de la loi de ratification datant de 2018.

L’article 1128 du Code civil impose trois conditions cumulatives pour la validité d’un
contrat : le consentement des parties, leur capacité de contracter et un contenu licite et
certain.

En l’espèce, pour les trois cas, il faut s’interroger sur la possibilité de remettre en
cause le contrat sur le fondement de l’incapacité du cocontractant.

En vertu de l’article 1147 du Code civil qui dispose que la nullité du contrat est
engendrée par l’incapacité de la personne cocontractante.

La capacité est l’aptitude d’une personne à accomplir des actes juridiques,


notamment conclure des contrats.

I. Le cas de M. Martin :

M. Martin, le défunt père de Léa Martin à la suite d’un cancer, a consenti, quelques
jours avant son décès, de faire donation de deux de ses voitures de collection à son médecin
traitant, M. Francas, mais également à M. Dupont.
Léa Martin, sa fille, aimerait récupérer les voitures.

Il convient de se demander si : la nullité d’une donation faite par une personne
vulnérable à des tiers, dont notamment son médecin, peut-elle être demandée ?

A. Le fondement juridique de l’incapacité de jouissance

En vertu de l’article 1145 alinéa 1 du Code civil, l’intégralité des personnes physiques
ont la possibilité de contracter à condition qu’elles en soient capables. Autrement dit, par
principe, chez les personnes physiques, la capacité est pleine et entière.
En revanche, une personne physique peut perdre sa compétence à être titulaire d’un droit
dans son patrimoine, elle va, de ce fait, être victime de l’incapacité de jouissance. La volonté
de protection de la personne est alors centrale. De plus, selon la doctrine, l’incapacité de
jouissance entraîne la nullité absolue du contrat.

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En l’espèce, M. Francas, médecin, soignait une personne mourante, M. Martin. Ce


dernier a ainsi gratifié son médecin en lui faisant une donation. L’état de faiblesse dans
lequel se trouvait M. Martin ne peut permettre d’affirmer sa pleine capacité à effectuer une
donation à son médecin mais également à M. Dupont.
M. Martin ne pouvait donc pas donner à titre gratuit ses voitures de collection. Les
acquéreurs, M. Francas et M. Dupont, ne pouvaient ainsi pas recevoir la donation.

Par conséquent, l’incapacité de jouissance de M. Martin semble être avérée, la nullité


de la donation peut ainsi être invoquée par sa fille Léa.

Il convient désormais de se pencher sur ce qu’engendre la nullité du contrat.

B. Les conséquences de l’annulation de la donation

En vertu des alinéas 2 et 3 de l’article 1178 du Code civil, le contrat qui a été annulé
est considéré comme n’avoir jamais eu d’effet, et les prestations qui ont été faites doivent
être restituées dans les conditions prévues aux articles 1352 à 1352-9 du Code civil.

De ce fait, en l’espèce, en obtenant que soit prononcée l’annulation du contrat, Léa


Martin devrait pouvoir obtenir la restitution des voitures de collection de son défunt père.

II. Le cas de Laurent Martin

Laurent Martin, le fils de Léa âgé de 15 ans, a acheté une voiture de collection à M.
Gilbert, au prix de 150 000 euros, en lui indiquant qu’il achetait une voiture pour fêter
l’obtention de son permis de conduire. Laurent réalise que la somme dépensée aurait pu lui
permettre d’acheter un appartement bénéfique à ses études. Il souhaite alors revenir à la
situation initiale.

Il convient de se demander si : la nullité d’un contrat de vente fait avec un


cocontractant mineur peut-elle être invoquée ?

A. Le fondement juridique de l’incapacité d’exercice

1. L’incapacité d’exercice in abstracto

L’article 1146 du Code civil renvoi à l’incapacité que connait le droit des personnes,
celui des mineurs non émancipés et des majeurs protégés.
Cet article prévoit l’incapacité d’exercice. Cette dernière est marquée par le fait que
l’intéressé n’est pas contraint de ne pas pouvoir utiliser son droit de contracter, mais il ne
peut pas lui-même l’exercer. Il est obligatoirement assisté par un tiers ou représentant.

En l’espèce, Laurent M., le fils de Léa âgé de 15 ans, ne rentre pas dans la case des
majeurs protégés.

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Par conséquent, il semble, d’après les informations communiquées, qu’il est un


mineur non émancipé. Il peut tout de même bénéficier du titre d’incapacité d’exercice.

2. Le régime propre au mineur non émancipé

Il convient de se demander si : un mineur non émancipé bénéficie-t-il d’exceptions de


traitement au vu de son incapacité ?

Aux termes de l’article 1148 du Code civil, la personne incapable peut tout de même
exercer les actes de la vie courante.
L’article 1149 du Code civil vient apporter quelques précisions à l’article le précédent. En
effet, il prévoit une spécificité concernant l’acte fait par un mineur : il précise qu’il est
annulable s’il a entrainé une lésion pour ce dernier. Cela est fait en partie afin de veiller à la
protection du mineur, de le protéger contre ses erreurs et imprudences (Civ. 19 février
1856 : DP 1856. 1. 86).
De plus, l’alinéa 2 du même article dispose que même dans le cas où le mineur aurait
mentionné qu’il était majeur, cela ne peut contribuer à l’impossibilité de demander la nullité
du contrat.

En l’espèce, le jeune Laurent, après avoir dépensé 150 000 euros afin d’acheter une
voiture de collection à M. Gilbert, s’est rendu compte qu’il aurait été plus judicieux de
conserver cette somme afin d’investir dans un appartement à Toulouse pour ses études. De
plus, il a faussement déclaré au vendeur qu’il acheté la voiture afin de fêter l’obtention de
son permis de conduire.

Par conséquent, Laurent, étant un mineur non émancipé, peut bénéficier, même s’il
n’a pas été totalement sincère sur son âge, de la nullité du contrat du fait que son choix de
contracter lui a causé une lésion, plus précisément un déséquilibre financier.

B. Les conséquences de l’annulation du contrat de vente

Aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 1178 du Code civil, l’annulation du contrat
engendre le fait que ce dernier est considéré comme n’avoir jamais existé, de ce fait les
prestations exécutées doivent être restituées en respectant les conditions dont disposes les
articles 1352 à 1352-9 du Code civil. Il est important de prendre en compte que l’article
1352-3 du Code civil prévoit que la restitution inclut la jouissance que la chose a procurée.

Ainsi, en obtenant que soit prononcée la nullité du contrat, Laurent devrait pouvoir
obtenir d’être remboursé du prix d’achat et de restituer la voiture de collection au vendeur.
Cependant, il est possible qu’il soit tenu d’indemniser le vendeur pour la jouissance de la
voiture entre la conclusion du contrat et son annulation.

III. Le cas de M. Gabriel Martin

Dépressif depuis quelques mois, Gabriel, le frère de Léa, a échangé sa moto Harley
Davidson, valant 45 000 euros, contre un vélo électrique d’une valeur de 1200 euros. Cela,

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combiné à son comportement, lui ont coûté un placement sous curatelle simple. Il a ensuite
dépensé 150 euros pour une console de jeux d’occasion et a donné une montre de valeur à
son neveu sans l’autorisation de son tuteur.

A. Le fondement juridique de l’incapacité d’un majeur

1. L’échange conclu avec une personne vulnérable

Il convient de se demander si : la nullité d’un contrat fait par une personne vulnérable et
mise sous curatelle quelques temps après, peut-elle être demandée ?

En vertu de l’article 414-1 du Code civil, afin d’obtenir la validité d’un acte, il faut
obligatoirement être sain d'esprit.
De plus, selon l’article 1150 du Code civil, les actes accomplis par les majeurs
protégés englobent également les actes antérieurs à l’ouverture d’une mesure de
protection.
En effet, l’article 464 du Code civil dispose que les actes fait par une personne
protégée moins de deux ans avant le déroulement de la mesure de protection, engendre
l’annulation du contrat si la situation de la personne protégée était connue de son
cocontractant et qu’il en a donc profité (Civ. 1ère, 9 mars 1982).
S’ajoute à cela, les termes de l’article 435 qui dispose que les tribunaux prennent en
compte la bonne ou la mauvaise foi du cocontractant de la personne protégée (Civ. 1 ère, 4
déc. 2013).

En l’espèce, Gabriel était déjà atteint d’une dépression au moment de la conclusion


de l’échange de sa moto contre un vélo électrique, c’est-à-dire quelques semaines avant sa
mise sous curatelle, le délai de deux ans est donc bien respecté.
De plus, l’échange effectué présente une différence de prix énorme. En effet, c’est un
échange entre un bien de 45 000 euros et un autre de 2000 euros présentant une grande
défaveur pour Gabriel.
Afin d’obtenir la nullité de l’acte, il est nécessaire de savoir si le cocontractant de
Gabriel était au courant de son état mentale fragilisé par la dépression, mais il y a trop peu
d’éléments sur l’échange et l’intention du cocontractant pour affirmer cela.

Par conséquent, pour que cet échange soit annulé, il est nécessaire d’apporter des
éléments supplémentaires sur le cocontractant lors de la conclusion du contrat. Connaissait-
il la situation dans laquelle Gabriel se trouvait ?

2. Les contrat d’achat et de donation conclu sous curatelle sans accord

Il convient de se demander si : la nullité d’un contrat fait sans autorisation par un majeur
protégé sous curatelle, peut-elle être demandée ?

En vertu de l’article 1146 du Code civil, les majeurs protégés sont dans l’incapacité de
contracter. L’article 425 du Code civil vient notamment préciser qu’une personne majeure
protégée est une personne dans l'impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts à cause de

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problème médicalement constatée (facultés mentales ou corporelles), cela empêchant alors


l'expression de sa volonté.

En revanche, l’article 1148 du Code civil dispose que la personne incapable peut tout
de même exercer des actes courants.
L’article 1150 du Code civil vient tout de même y apporter quelques précisions. En
effet, il dispose que les agissements effectués par les majeurs protégés sont notamment
gouvernés par les articles 435 et 465 du Code civil.
Premièrement, l’article 435 dispose que même dans le cas d’un placement sous
sauvegarde de justice, la personne garde l’exercice de ses droits.
Ensuite, le 3° de l’article 465 dispose que, dans le cas où le majeur protégé a effectué
un acte seul alors qu’il aurait dû être représenté, alors cet acte est légalement considéré
comme nul sans qu’il y ait la nécessité de justifier le préjudice.

En l’espèce, Gabriel Martin, atteint d’une dépression, a effectué, après avoir été placé
sous curatelle simple, deux contrat, l’achat d’une console de jeux et la donation d’une
montre de valeur à son neveu, sans avoir demandé l’autorisation de son tuteur. Au vu des
fondement juridiques cités, Gabriel, majeur protégé, la validité de ces deux actes effectué
seul peut être remise en question.

Par conséquent, le tuteur de Gabriel peut effectuer une action en nullité afin
d’obtenir réparation.

B. Les conséquences de la nullité sur les contrats

Aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 1178 du Code civil, l’annulation du contrat
engendre le fait que ce dernier est considéré comme n’avoir jamais existé, de ce fait les
prestations exécutées doivent être restituées en respectant les conditions dont disposes les
articles 1352 à 1352-9 du Code civil. Il est important de prendre en compte que l’article
1352-3 du Code civil prévoit que la restitution inclut la jouissance que la chose a procurée.

Ainsi, en obtenant que soit prononcée la nullité du contrat, Gabriel devrait pouvoir
obtenir d’être remboursé du prix d’achat et de restituer ce qu’il possède. Cependant, il est
possible qu’il soit tenu d’indemniser le vendeur de la console de jeux d’occasion pour la
jouissance de cette dernière entre la conclusion du contrat et son annulation.

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Cas pratique 2 :

Les époux X décident de mettre en vente leur maison. Dû à leurs professions très
prenantes, ils décident de donner mandat le 15 février 2021 à M. Y, un agent immobilier
indépendant afin qu'il vende leur maison. Il dispose d’un délai de 6 mois. Le prix de vente
doit être dans une fourchette allant de 180 000 à 250 000 euros, les époux précisent que M.
Y pourra vendre en dessous de ce prix seulement s’il ne trouve pas d’acquéreur au prix du
marché qui est de 230 000 euros. M. Y contacte son ami d’enfance M. Z et lui propose
d’acheter la maison à « un prix d’amis ». Le 20 février 2021, un contrat de vente est conclu
pour un prix de 180 000 euros.
Le 26 février 2021, les époux X reçoivent un mail d’acheteur potentiel pour un prix de
240 000 euros. Les époux apprennent quelques jours après la signature le lien unissant Mr Y
et Mr Z.
Les époux souhaitent alors faire annuler la vente.

Un cocontractant représenté au titre d’un mandat peut-il obtenir la nullité du contrat conclu
avec un tiers acquéreur si le mandant a abusé de ses pouvoirs ?

Avant de répondre à cette question, il faut commencer par déterminer le droit qui lui
est applicable.
En l’espèce, tous les événements et les accords en cause sont a priori postérieurs au
1er octobre 2018.
Ils sont donc soumis aux nouvelles dispositions du Code civil telles qu’elles résultent
de l’ordonnance datant de 2016 et de la loi de ratification datant de 2018.

I. La vente pour un montant de 180 000 euros

A. Les fondements juridiques de la représentation

1. La qualification de la représentation et de son pouvoir

Il convient de se demander : qu’est-ce qu’il permet d’identifier la représentation, et quelle


est l’étendue du pouvoir du représentant ?

En vertu de l’article 1153 du Code civil, le représentant peut être choisi


conventionnellement, légalement, ou encore par le juge, et doit agir dans les limites de ses
pouvoirs. Dans le cas de la représentation individuelle, une personne juridique, physique ou
bien morale, est ainsi représentée par une autre personne. La représentation constitue ainsi
un mécanisme juridique qui va permettre au représentant de conclure un contrat au nom
mais également pour le compte d’une autre personne
De plus, l’alinéa 2 de l’article 1155 du Code civil dispose que le représentant possède
un pouvoir déterminé, il est dans l’obligation de ne faire que les actes pour lesquels il est

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compétent. Autrement dit, il doit respecter les éléments essentiels de la prestation conclue
(Civ. 1ère, 21 déc. 1976, aux termes de l’article 1988).
Aux termes de l’article 1158 du Code civil, le représenté lors de l’exécution d’une
convention, garde pleinement l’exercice de ses droits.

En l’espèce, les époux ont conclu un mandat avec M. Y, un agent immobilier


indépendant, afin de vendre leur maison. Il est ainsi considéré comme étant leur
représentant. De plus, les époux ont établi avec leur représentant, la fourchette du prix de
vente en précisant que M.Y ne pourra vendre en dessous de 230 000 euros, seulement s’il ne
trouve aucun acquéreur à ce prix. Ce dernier a tout de même contacté son ami M. Z afin de
lui proposer la maison à « un prix d’ami », soit à 180 000 euros.

Par conséquent, l’agent immobilier possédait bien un pouvoir déterminé et était dans
l’obligation de respecter les conditions conclues concernant le prix de vente, ce qu’il n’a pas
fait, il a donc abusé de son pouvoir de représentant.

2. L’abus de pouvoir par le représentant

Il convient de se demander : qu’est-ce qu’engendre l’abus des pouvoirs confiés au


représentant ?

En vertu de l’article 1156 du Code civil, lorsque le représentant acquiert un bien pour
le compte du représenté mais pas dans les conditions prévues, il y a inopposabilité de l’acte
au représenté. Autrement dit, le représenté pourra en écarter les effets même si l’acte est
considéré comme valable pour tout autre.
De plus, l’article 1157 du Code civil dispose qu’à partir du moment où le représentant
abuse de ses pouvoirs au détriment du représenté, il peut en demander la nullité dans le cas
où le tiers contractant était au courant de l’excès de pouvoir ou ne pouvait pas ne pas en
être informé (Civ. 3ème, 29 nov. 1972).

En l’espèce, l’agent immobilier a abusé de ses pouvoirs de mandant en proposant en


premier lieu à son ami d’enfance la vente a un prix très arrangeant de 180 000 euros, sans
faire, au vu des informations communiquées, énormément de recherches de potentiel
acquéreurs pour un prix de 230 000 euros. Ainsi, il n’a donc pas respecté la condition du
mandat posée par les époux qui était d’accepter la proposition en deçà du prix de vente du
marché, soit 230 000 euros, seulement s’il n’y avait aucun acheteur intéressé. S’ajoutant à
cela, que la conclusion du contrat avec M. Z a été faite seulement 5 jours après la conclusion
du mandat avec les époux, soit le 20 février 2021, alors que l’agent immobilier disposait d’un
délai de 6 mois. Pour finir, Il est, au vu de la situation amicale qu’entretiennent l’agent
immobilier et M. Z, très probable que ce dernier était informé de la situation de
représentant de M. Y.

Par conséquent, l’excès de pouvoir du mandant étant avéré au vu des informations


fournies, il est donc possible pour les époux de demander la nullité du contrat de vente
conclu entre l’agent immobilier et M. Z.

B. Les conséquences de la nullité du contrat de vente

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Aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 1178 du Code civil, l’annulation du contrat
engendre le fait que ce dernier est considéré comme n’avoir jamais existé, de ce fait les
prestations exécutées doivent être restituées en respectant les conditions dont disposes les
articles 1352 à 1352-9 du Code civil. De plus, aux termes de l’article 1231-1 du Code civil, la
responsabilité contractuelle du cocontractant fautif, peut être engagé à raison de
l’inexécution de l’obligation de la prestation et engendrer le paiement de dommages et
intérêts.

Ainsi, en obtenant que soit prononcée la nullité du contrat, les époux devraient
pouvoir obtenir l’annulation du prix d’achat de M. Z, et en plus de cela, s’ils mettent en
cause la responsabilité contractuelle de l’agent immobilier, le paiement de dommages et
intérêts de la part de ce dernier.

II. La vente pour un montant inférieur à 180 000 euros

Les époux A, intéressés par la maison, veulent savoir quel aurait été le sort de la
vente si M. Y avait vendu le bien à un tiers à un prix inférieur à 180 000 euros ?

Dans le cadre de la vente d’un montant inférieur à 180 000 euros à un tiers, la finalité
aurait été la même que dans le cas vu précédemment, soit la nullité du contrat possible, si le
tiers contractant était au courant de l’abus de pouvoir de l’agent immobilier, le
représentant, ou ne pouvait que difficilement ne pas ne pas le savoir (article 1157 du Code
civil).

En revanche, si le tiers contractant n’était pas au courant de l’excès de pouvoir


qu’exerçait l’agent immobilier, la demande de nullité du contrat, aux termes de l’article 1157
du Code civil, se serait avérée plus compliqué à effectuer.
En effet, aux termes de l’article 1158 du Code civil, si le possible tiers contractant
doute des pouvoirs du représentant de la convention, il peut écrire au représenté pour
demander confirmation de l’étendue des pouvoirs de ce dernier. En revanche, cette
démarche de la part du tiers semble être nécessaire lorsque ce que dernier est dans une
position défavorable, par exemple sur le prix de vente qui est trop élevé, ou alors qu’il fait
preuve d’une rarissime bonne foi.
Par conséquent, la demande de nullité du contrat à un prix inférieur à 180 000 euros,
qui est très attractif pour le tiers au vu du prix du marché de 230  000 euros, sera
difficilement possible par les époux vendeurs et les époux A.

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