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Chapitre 1.

La constitution de la société (naissance de la société)

Une fois que le contrat de sté est conclu, il sera procédé à l’immatriculation de la sté au RCS.
Et c’est par cette immatriculation, que la personne morale est créée. Mais dans certains cas, le
contrat de sté existe, mais volontairement, les associés ne souhaitent pas immatriculer la sté si
bien que le contrat de sté n’a pas d’effet à l’égard des tiers. Mais si tel est le cas, la sté n’aura
pas donc pas la personnalité morale.

Section 1. Le contrat de société

Les associés sont nécessaires à la sté puisque ce sont eux qui vont apporter des capitaux à
l’entreprise pour qu’elle devienne une sté.

Economiquement la sté est liée à la présence de ces associés, et juridiquement, ce sont ces
associés fondateurs qui, en signant un contrat de sté, vont permettre l’amorce de la sté, et au
fil du temps, une fois que la sté va être immatriculée, elle va pouvoir être détachée de ces
associés fondateurs.

Quand une sté est unipersonnelle, elle va résulter d’un acte unilatéral de l’associé qui crée
cette sté. La plupart du temps, la sté est pluripersonnelle (a plusieurs associés), et dans ce
cas, elle va résulter de la ccl° d’un contrat. C’est ce que prévoit l’article 1832 du Cciv.

Pour que cette sté soit valablement constituée, il va falloir que soient respecter les conditions
de validité de droit commun du contrat. Mais ce contrat étant soumis à un régime juridique
spécial, il doit aussi respecter les règles spéciales auxquelles il est soumis.

§1. Les conditions du droit commun des contrats

-> Enumérées à l’article 1128 du Cciv : la capacité, le consentement et un contenu licite et


certain.

Aucun texte du Cciv ne donne l’obligation d’un contrat, mais dans les faits,

NB : Lorsque les éléments de validité ne sont pas remplis, en pcp, la sanction est la nullité.
Mais, en réalité, pour des raisons éco, le législateur a réduit les hypothèses de nullité de la sté
pour éviter de faire disparaitre une entité éco qui fonctionne.

A) Le consentement

Pour que le contrat de sté soit valable, chaque associé doit avoir consenti à la signature du
contrat.

1) L’existence du consentement (consentement réel)


Le consentement doit être réel, mais deux situations sont particulières.

a) Le défaut de consentement

Cette situation existe lorsque les associés n’ont pas consenti à signer les statuts de la sté.

C’est l’hypothèse où une sté va s’engager dans une qualité d’associé dans une sté B.

b) Le consentement simulé

En pcp, les associés doivent s’associer et le vouloir réellement. Mais il peu exister une contre
lettre secrète qui va modifier le contrat de sté et qui sera celui qui s’appliquera.

Dans ce cas, le consentement n’est donc pas réel.

3 hypothèses sont envisageables :

-Une simulation sur l’existence du contrat de société : une simulation qui touche l’existence
même de la société.

-Une simulation sur la personne de la société lorsque un ou des associés qui se présentent
dans le contrat de société ne sont pas les vrais associés. Ces associés prêtent leur nom mais ce
ne sont pas les véritables associés.

-Une simulation sur la nature du contrat de société : lorsque les associés ont voulu conclure un
contrat, mais que la société n’est qu’un moyen de cacher un autre contrat d’une autre nature.
Grâce à l’acte de sté, parties souhaitent contourner le régime défavorable de l’acte secret. Ex :
Un contrat de travail interdit, une donation normalement taxée à des héritiers ou entre époux
(Civ 1ère, 17 mars, 1987).

-> Dans ces 3 cas, les parties consentent un acte qui est différent de la réalité, et donc leur
consentement n’est pas sincère. Souvent cette simulation révèle en réalité une sté fictive qui a
pour but de cacher une autre situation.

Csq : Au consentement simulé s’ajouteront d’autres manquements aux conditions de validité


du contrat de sté.

c) la sanction de la simulation

Selon l’art. 1201 du Cciv, si un contrat apparent dissimule un contrat occulte appelé contre-
lettre, ce dernier produit un effet entre les parties. La simulation ne suffit donc pas à elle seule
à entrainer la nullité du contrat de société. En revanche, la contre-lettre n’est pas opposable
aux tiers qui peuvent ttefois tous s’en prévaloir. En csq, la simulation n’est pas sanctionnée
par la nullité (sauf fraude ou fictivité), alors qu’elle affecte la sincérité du consentement qui
est pourtant une condition de validité du contrat de sté.

L’art. 1201 pose ainsi une double règle : Si l’acte secret est licite, il s’applique entre les
parties, et les tiers ont le choix d’opposer l’acte secret ou l’acte ostensible selon leur intérêt.

2) Le consentement libre et éclairé (non-vicié)

Le contrat de sté se forme par la rencontre des volontés des associés de manière libre et
éclairée, càd non viciée.

Cela signifie que leur consentement ne doit pas avoir été extorqué par la violence, le dol ou
l’erreur qui sont sanctionnées par la nullité relative (art. 1131 Cciv).

NB : Le Code de commerce (L. 235-1) limite l’étendue de la sanction puisque, dans les stés
par actions et les SARL, le vice du consentement n’emporte la nullité, que si tous les associés
fondateurs sont concernés.

L’erreur correspond d’abord à une mauvaise interprétation jique de la situation (1133 Cciv), et
elle peut entrainer la nullité de la sté.

-Il peut s’agir d’une erreur sur la substance de la sté, càd sur la nature ou la forme de la sté.

-Il peut s’agir d’une erreur sur la personne des autres associés (dans les stés de personnes à
fort intuitu personae comme les stés civiles ou les SNC).

L’hypothèse du dol est la plus plausible en matière de constitution d’une sté, mais elle n’est
que rarement retenu par les juges.

S’agissant enfin de la violence, l’art. 1140 du Cciv prévoit qu’elle peut être de nature morale,
physique ou éco. Et dans ce dernier cas, le contrat de société n’est pas valable. Ce serait une
personne obligée de créer une sté du fait de sa dépendance éco. Cela restera exceptionnel.

3) La sanction en cas de consentement altéré

En pcp, le défaut ou le vice du consentement est une source de nullité du contrat de société.

Mais cette sanction est très nuancée en droit des sociétés :

-L235-1 Code commerce : la nullité de la SARL ou de la société par action ne peut


résulter d’un vice du consentement, sauf si elle atteint tous les associés (Com 20 juin
1989) : donc la sanction est théorique.
-Art. 120 CCiv : la simulation du consentement n’entraine pas la nullité du contrat.
-L’erreur sur la valeur d’un apport n’est pas une cause de nullité.

B) La capacité

La capacité est une condition de validité de tous les contrats, y compris le contrat de sté. Le
défaut de capacité entraine donc la nullité de la sté, sous réserve des dispositions spéciales à
certaines formes sociales comme la SARL.

Q° : Conclure un contrat de sté est une opération qui nécessite de respecter les règles de la
capacité, d’autant que le contrat est risqué. Mais toute pers peut-elle être associée d’une sté ?
Pour répondre, il faut distinguer les pers physiques (1) des pers morales (2).

1) La personne physique

Art. 1145 al. 1 du Cciv prévoit que « toute personne phys peut contracter sauf en cas
d’incapacité prévue par la loi ».

En effet, certaines pers sont privées de leur capacité : les mineurs non émancipées et les
majeurs protégés (art. 1146 Cciv).

En réalité, tte pers physique peut être associée, sous réserve des incompatibilités tenant à la
qualité de commerçant puisque la qualité de commerçant suppose des règles de protection
plus poussée.

a) La capacité dans les sociétés conférant la qualité de commerçant aux associés

Certaines sociétés supposent que les associés revêtent la qualité de commerçant (ex : SNC), ce
qui suppose que ces associés aient la capacité commerciale.

Il faut alors distinguer le mineur du majeur.

-1ère hypothèse : Le mineur

Le mineur non-émancipé ne peut être associé d’une SNC comme il ne peut pas avoir la
capacité commerciale (art. L. 121-2 C. com).

En revanche, le mineur non-émancipé peut être associé des stés commerciales à risque limité
(SARL, SA, SAS, SCA, SCS comme associés commanditaires) car ces stés n’exigent pas des
associés qu’ils revêtent la qualité de commerçant.

Le mineur émancipé peut être commerçant sur autorisation du juge des tutelles au jour de son
émancipation ou ultérieurement sur décision du président du TJ.
-2ème hypothèse : Les majeurs protégés :
-Le majeur sous sauvegarde de J peut être associé de tte société, y compris dans celles qui
nécessitent la qualité de commerçant (art. 491-21 Cciv).

-Le majeur sous curatelle peut ê associé ou réaliser des actes de constitution de sté avec
l’assistance de son curateur, sauf si le juge l’autorise à contracter seul (art. 467 Cciv).

-Le majeur sous tutelle peut ê associé avec représentation de son tuteur, sauf dans les stés qui
nécessitent la qualité de commerçant, puisqu’il ne peut l’être, même en étant représenté (ex :
SNC ou associé commandite) -> art. 509-3 Cciv.

b. La capacité dans les sociétés ne conférant pas la qualité de commerçant aux associés

Dans ces sociétés moins dangereuses, les cond° sont allégées.

-1ère hypothèse : Le mineur

Le mineur même non-émancipé, un bébé peut être associé, mais les actes seront réalisés par
ses représentants légaux.

Et si le mineur est émancipé, il peut s’associer librement dans le cadre d’une sté civile ou
commerciale ne conférant pas la qualité de commerçant (art. 413-6).

-2ème hypothèse : le majeur protégé

-Le majeur sous sauvegarde de justice n’a pas d’interdiction d’être associé de quelque société
que ce soit (art 491-2 Cciv).

-Sous curatelle : l’assistance de son curateur est obligatoire, sauf si le juge l’autorise à
contracter seul par ex pour la constitution de société (art 467 Cciv).

-Sous tutelle : l’emploi des capitaux relève du tuteur sauf si le juge l’autorise à agir seul ce qui
est rare (501 Cciv).

c) La sanction de l’incapacité

Si le contrat de société est conclu en violation des règles précédentes, il sera frappé de nullité.
Mais cette sanction est écartée par les règles spéciales prévues pour la SARL et les sociétés
par actions, sauf si l’ensemble des associés est touché par cette incapacité (société de
démens).

2) La personne morale

Les personnes morales de droit public sont plus limitées dans leurs prérogatives :
- L’Etat peut souscrire au capital d’une société, mais pour devenir majoritaire
(nationalisation) une loi est nécessaire.

- Les collectivités locales doivent être autorisée par décret en CE pour prendre des
participations dans des sociétés ayant pour objet l’exploitation de services publics locaux ou
des activités d’intérêt général. Mais elles peuvent créer librement des sociétés d’économie
mixte locales.

C) L’objet social

C’est une condition de validité du contrat de société, puisqu’à défaut, la société est frappée
de nullité. L’objet social est aussi très important en cours de fonctionnement de la société il
peut limiter les pvrs des organes et des dirigeants. Les contours de l’objet social ont évolué
avec la loi Pacte de 2019 qui a modifié la déf° de l’article 1833 du Code civil.

1) La notion d’objet social

Elle a un double sens :

- Sous l’angle du droit des contrats, l’objet social correspond à la condition de droit
commun : c’est le contenu licite et certain (art. 1128 et 1162 et s.) qui a remplacé les
anciennes notions d’objet et de cause.

- Elle constitue ensuite le programme, l’exploitation commerciale définie dans les


statuts de la société.

a) Déf°

Déf° : C’est l’objet légal du contrat de sté, càd le type d’activité choisi par les associés dans
les statuts, le programme de la sté.

Article 1833

Depuis la loi Pacte de 2019, l’art. L. 210-10 a consacré la sté à mission qui poursuit
également des objectifs sociaux et environnementaux en cohérence avec sa raison d’être
(1833 Cciv).

b) Distinction avec les notions voisines

Il convient de distinguer l’objet social de l’activité social, de l’intérêt social et de la raison


d’être.
NB : A distinguer de l’activité sociale qui est l’activité exercée par la sté, l’objet social
pouvant être plus large que l’activité réelle. L’objet social est celui indiqué dans les statuts ->
ce n’est que théorique.

En pcp, l’activité sociale découle de l’objet social statutaire pour lequel la sté a été constituée
et a été autorisée.

NB : A distinguer de l’intérêt social : plus difficile à distinguer

L’intérêt social est une notion complexe fondamentale en drt des stés puisqu’il détermine la
légitimité des décisions sociétaires prises par les dirigeants, les associés etc.
Le législateur ne l’a jamais défini. Il semble être l’union des intérêts en présence et
représenter l’intérêt sup de la sté.

En fait, c’est une fiction jique, pour déterminer si les acteurs st fautifs ou pas par rapport à
l’intérêt de la sté.

L’intérêt social est la boussole tandis que l’objet social est l’activité promise.

NB : A distinguer de la raison d’être.

La loi PACTE du 22 mai 2019 a prévu que toute société puisse compléter ce but par
l'indication d'une raison d'être dans la définition de l'objet social à l'article 1835 du Code civil,
sans compter la possibilité pour les sociétés commerciales d'adopter le label de société à
mission.

-L'origine de la notion :

Il n'y a pas là de véritable révolution, cette modification n'étant pas inscrite dans la définition
de la société. Cela rejoint l'idée de RSE.

C'est l'idée que l'entreprise puisse être objet d'intérêt collectif au-delà de l'intérêt de ses
membres.

-La notion :

Ce n'est pas l'objet social, c'est une sorte d'éthique, de principes moraux, de valeur que
poursuit l'entreprise dans la réalisation de son objet social. La raison d'être transcende l'objet
social.

Ex CAMIF proposer des produits et services pour la maison, conçus au bénéfice de l'homme
et de la planète.

Ex Danone rendre les gens heureux dans leur souveraineté alimentaire apporter la santé par
l'alimentation au plus grand nombre.

-Le problème : le caractère facultatif


Il n'y a rien d'obligatoire a priori, sauf pour les sociétés à mission.

Cette raison d'être est obligatoire dans les sociétés à mission labelisées où il y a un contrôle
par des organismes tiers.

En dehors des sociétés a missions, en cas de raison d'être dans les statuts et de manquement à
cette raison, il y aura violation des statuts et pourquoi pas mise en jeu de la responsabilité du
dirigeant et/ou des associés.

c) Les enjeux de l’objet social

-L’objet social est une cond° de validité de la ccl° du contrat de sté, mais bien plus encore.
-C’est l’objet social qui permet de recourir à telle ou telle forme sociale et de qualifier la civ
comme étant civ ou com.

-C’est lui qui permet de déterminer le régime fiscal de la sté.

-Il est déterminant pour connaître des actions des dirigeants et de l’engagement de la sté s’il
dépasse l’objet social.

-Il est très important car en cas de disparition, la sté doit ê dissoute.

2) Les conditions de validité de l’objet social

Son existence ne pose pas de pb (a), c’est sa licéité qui soulève des q° et entraine l’annulation
de la sté si elle est illicite (b).

a) Un objet social existant et possible (1163 Cciv)

Les art. 1834 du Cciv et L. 210-1 du C. com. exigent que l’objet soit déterminé dans les
statuts. Les statuts prévoient un objet le plus large possible afin d’éviter la nécessité de
rédaction de nouv statuts en cas de vol de déspécialisation de l’objet.

S’il disparait, par résiliation ou l’extinction, cela emporte la dissolution de la sté.

b) Un objet social licite

Article 1162 Cciv -> « Le contrat ne peut déroger à l’ordre public (…) ».

Cela signifie que l’objet ne doit pas ê contraire à l’OP (art. 1833 Civ).

Ex : Sté destinée à dvp un réseau de mères porteuses.

Ex : Commercialiser des produits pharmaceutiques en violation des dispositions du CSP


(Com, 27 mai 2015).
§2. Les conditions particulières au contrat de société

L'article 1832 prescrit 4 conditions principales que nous verrons tour à tour une pluralité
d'associés en principe (A), des apports (B) l'affectio societatis (C) let la vocation aux
bénéfices, économies et pertes (D).

A) La pluralité d’associés

Le pcp est qua la sté est constituée d’au moins 2 associés sans limitation de nb maximum.

Exceptions à ces 2 règles :

Le législateur a prévu dès 1985 (loi du 11 juillet 1985 sur l'EURL) des sociétés avec un seul
associé : EURL, SASU (=SARL avec un seul associé), SELEURL, SELASU.

Le législateur a parfois fixé un nombre minimal d'associés sociétés coopératives agricoles


nombre minimal de 7 associés (R. 522-1 C. rural). SA cotées : nombre minimal de 7 associés,
seuil qui a disparu pour les autres SA.

Le législateur a parfois fixé un nombre maximal d'associés SARL doit avoir au maximum 100
associés, si le seuil est dépassé pas de nullité mais la société dispose d'un délai d'un an à
compter du dépassement de 100, pour régulariser (soit réduire le nombre d'associés, soit se
transformer en une autre forme de société) à défaut elle sera dissoute (L. 223-3 C. com)

Enfin, certaines sociétés supposent que les associés revêtent la qualité de commerçant : SNC
et les associés commandités de sociétés en commandite.

B) Les apports

Exigé par l’article 1832

Pour constituer une société, tout associé s'engage à réaliser un apport d'un bien ou de son
industrie (art 1832 du C. civ) Sans apport il ne peut y avoir de société. l'apport est une
condition constitutive de la société.

En réalisant leurs apports, les associes marquent leur volonté d'œuvrer ensemble et par
conséquent réalisent l'affectio societatis.

En l'absence d'apport, la société est nulle (1844-10 C. civ. L 235-1 C. com). Mais le problème
de l'absence d'apport est rare, ce qui est plus fréquent est l'apport sans valeur (qui revient à ne
rien apporter).
La somme des apports (hors apports en industrie) constitue le capital de la sté.

Le montant des apports est déterminé dans certains cas :

-Pour les stés à risque limité : SA et SCA (capital minimum de 37.000 euros, sauf SA cotée en
bourse où il est de 225.000 euros), mais suppression pour SARL et SAS.

-Pas pour les stés à risque illimité : pas d’obligations donc possible de créer une SCI, une
SNC avec un capital d’1 euros ; pour les GIE et GEIE possible sans capital.

Déf° : Par l’apport, un associé affecte une bien ou un droit à la société en contrepartie de la
remise de droits sociaux (parts ou actions) -> art. 1843-3 Cciv.

1) La nature des apports

C’est le total des apports (en nature et numéraire) qui forme le capital social -> notion
primordiale pour le fonctionnement de la sté.

Il en existe 3 catégories. Les apports en numéraire (somme d’argent) (a), en nature (b) ou en
industrie (c).

a) L’apport en numéraire (en argent)

Déf° : C’est l’apport d’une somme d’argent en contrepartie de droits sociaux.

NB : A ne pas confondre avec l’apport en compte courant d’associés qui correspond à un prêt
fait à la sté par l’associé qui dispose donc d’un drt de créance à l’encontre de la sté (taux
d’intérêt et droit au remboursement de la somme prêtée).

NB : Il faut distinguer entre la souscription et la libéralisation de l’apport. Par la souscription,


l’associé promet de verser telle somme d’argent ; par la libération, il verse réellement cette
somme. La sté ne peut être constituée tant que la totalité du capital requis n’est pas souscrit.

-Dans les SA et les SAS, il faut libérer la moitié au moins de l’apport à la constitution, et
l’autre moitié peut être libérée dans les cinq ans.

-Dans les SARL, les apports doivent être payés à la constitution à hauteur de 1/5ème seulement,
le reste dans les 5 ans.

-Dans les stés de personnes, les délais de libéralisation ne sont pas indiqués, on peut prévoir
qu’ils seront libérés au fur et à mesure de la réalisation des bénéfices. Dans ces stés, cela
tempère le pcp de l’exigence des apports.

(…)
b) L’apport en nature (de biens)

L'apport en nature est rapport d'un bien autre que de l’argent ou de l’industrie. Ce peut être un
bien corporel (matériel, mobilier) ou incorporel (fonds de commerce, brevet droits sociaux
marque) mobilier ou immobilier.

Le droit commun ne prévoit aucune mesure concernant l'évaluation des biens apportés, tandis
que le droit commercial s'en est préoccupe :

L'apporteur reçoit en effet des droits sociaux à hauteur de la valeur du bien apporté. Le risque
est évidemment la surévaluation des biens :

- Dans les SARL at les sociétés par actions la loi prévoit la désignation d'un commissaire aux
apports pour évaluer le bien apporté (L. 227-1 pour les SAS ; L. 225-8 et R. 225-7 pour les
SA ; L. 223-9 et R. 223-6 pour la SARL) et sanctionne une surévaluation des biens apportes
par le délit de « majoration frauduleuse d’apports en nature ».

-Dans les sociétés de personnes, rien n'est en revanche prévu. On fait confiance aux associés
qui se connaissent bien en pcp.

L’apport peut s’effectuer en propriété en jouissance, en usufruit ou nue-pté.


c) L’apport en industrie (du travail, des connaissances…)

Celui qui n’a pas de bien ne peut apporter que son industrie càd ses connaissances, son
expérience pro, ou son travail.

Mais l’apport en industrie n’a pas la même valeur que les autres apports, puisqu’il ne rentre
pas dans le calcul du capital social. Ce n’est pas un apport en capital, il est insaisissable.

Historiquement, cet apport était interdit dans les stés de capitaux, et ajd, il est interdit dans les
SA (L. 225-3) et pour les associés commanditaires de stés en commandite (L. 222-1).

Par contre, il est possible dans les SARL, les SAS, les stés de personnes (comme les SCP,
SEL, stés en participation, les stés créées de fait).

 Les spécificités du régime juridique de l'apport en industrie :

- Il ne compte pas dans la composition du capital car il est apporté au fur et à mesure des
activités, et ne peut donc être appréhendé par les créanciers (art. 1843-2 Cciv).
-Les titres sociaux ne représentent pas une part du capital, mais donnent droit aux
bénéfices. La part de bénéfice de l’apporteur en industrie est égale à celle de celui qui a le
moins apporté, sauf clause contraire des statuts (art. 1844-1 Cciv).

-Les droits sociaux qui sont la contrepartie d'apports en industrie sont incessibles. L'associé
qui désire quitter la société doit demander l'annulation et le remboursement de ses droits.

-L'apporteur en industrie doit réellement remplir son apport qui doit avoir une consistance
réelle et un contenu licite (Civ 1ère, 16 juillet 1997).

-L'apporteur en industrie à une obligation de non-concurrence et d’exclusivité originale


envers la sté.

-L'apporteur en industrie est un véritable associé. Il dispose des droits politiques


(information et vote), des droits financiers (droit aux bénéfices), mais pas de droit patrimonial
(il ne peut pas céder ses droits dans la société).
2) Les modalités des apports

Section 2. La société personne morale

Chapitre 2. Le fonctionnement de la société

Chapitre 3. La transformation de la société

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