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Devoir n°4 - Droit des sociétés et des groupements d’affaires

1) Quelles sont les conditions de fond supplémentaires que nécessite un contrat de société
par rapport à la théorie générale des contrats ?

Pour qu’un contrat soit valide, il faut remplir plusieurs conditions de fond : il s’agit du
consentement, de la capacité, de l’objet et de la cause.
Cependant, il existe trois autres conditions de fond pour qu’un contrat de société fonctionne : on
parle ici des apports, dont il existe trois types (en numéraire, en nature et en industrie), de la
volonté de la part des associés de partager les bénéfices mais aussi les pertes, et enfin
également de leur volonté de s’associer sur le même pied d’égalité : c’est l’affectio societatis.

2) Définissez, expliquez et illustrez les trois vices du consentement que l’on peut rencontrer
dans un contrat de société.

Le consentement désigne ici la volonté des deux parties de contracter. Cependant, il existe trois
vices qui faussent ce consentement et le rendent invalide :

• Le dol : ce cas de figure se présente lorsque l’une des parties obtient le consentement de
l’autre partie par la manipulation, la tromperie ou encore le mensonge. Par exemple, le
vendeur contracte avec l’acheteur sans le prévenir que son produit possède une défaillance.
• La violence : il s’agit de la menace d’une des parties sur l’autre partie : un des
contractants agit sous la contrainte, de peur que l’autre contractant le nuise.
• L’erreur : ce vice du consentement est considéré comme involontaire, mais peut tout de
même annuler le contrat, puisque l’un des contractants s’est trompé tout seul, mais cela
nuit à l’autre partie. Par exemple, un tableau est vendu au prix de l’authentique, car le
vendeur pensait qu’il l’était, mais ce n’est en réalité qu’une copie de l’authentique.

3) Les mineurs et les majeurs incapables peuvent-ils être associés dans toutes les sociétés ?
Pourquoi ?

Selon la loi, les mineurs ou majeurs incapables ne peuvent pas obtenir le statut de commerçant,
ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas être associés dans les sociétés commerciales. Cependant, ils
peuvent être associés dans les autres sociétés, c’est-à-dire les sociétés civiles ou les sociétés de
capitaux, mais à la condition qu’ils aient un représentant légal.

4) Quels sont les trois types d’apports que vous connaissez ? Définissez-les et illustrez-les.

Comme nous l’avons dit en question n°1, il existe trois types d’apports :

• Les apports en numéraire : ce sont les sommes d’argent en numéraire ou en espèces.


• Les apports en nature : il s’agit de biens corporels immobiliers (terrains, immeubles par
exemple) ou mobiliers (meubles, véhicules, matériel...), ainsi que des biens incorporels
(fonds de commerce, brevet d’invention...)
• Les apports en industrie : ceux-ci ne figurent pas dans le capital social, ils sont considérés
comme des services, du savoir-faire, par exemple le travail ou encore un crédit.

5) Pourquoi l’évaluation des apports en nature est-elle une opération délicate ? Que faire
pour en éviter les difficultés ?

La difficulté est de ne pas surévaluer ou sous-évaluer les biens apportés par les associés. En effet,
la part des actions qu’ils détiennent dans la société peut être proportionnelle au montant des
apports. Ainsi, si les apports en nature sont surévalués, l’associé aura une part supérieure que ce
qu’il devrait obtenir, et inversement ; dans un cas comme dans l’autre, cela nuira soit à l’associé
en question, ou soit aux autres. Pour éviter cela, la société peut faire appel à un commissaire aux
apports, qui sera compétent pour juger de la valeur des biens apportés et cela donnera ainsi une
bonne estimation des parts que doit posséder l’associé.

6) Qu’est-ce qu’une « clause léonine » ? Quelle est sa valeur juridique ?

Une clause léonine permet de dispenser un associé de toutes les pertes ou de tous les bénéfices,
ou à l’inverse de lui attribuer toutes les pertes ou tous les bénéfices. Cette clause est réputée nulle,
elle n’a donc aucune valeur juridique. Si elle est avérée dans une société, il faudra recommencer
le partage des bénéfices ou des pertes, de sorte à ce qu’un seul associé ne se soit pas octroyé
l’ensemble de ceux-ci.

7) Comment sont répartis les bénéfices ou les pertes entre les associés ? Principe,
exception, limite.

Selon le principe, les bénéfices ou les pertes des associés sont répartis proportionnellement aux
apports qu’ils ont fourni à la société. Cependant, une société peut décider de ne pas appliquer ce
principe, elle peut ainsi effectuer le partage qu’elle souhaite entre les associés, mais à condition
qu’il n’y ait donc pas de clause léonine.

8) Qu’est-ce que l’affectio societatis ? A quoi sert-il ?

L’affectio societatis constitue l’une des conditions de fond du contrat de société. Il est défini par la
volonté des associés de collaborer à la vie sociale de manière active (participer aux décisions
sociales), volontaire (sans contrainte) et égalitaire (sans subordination entre eux). Lorsque les
juges cherchent à définir s’il s’agit d’un contrat de société, il vont donc rechercher la présence de
l’affectio societatis ; s’ils ne la trouvent pas, cela signifie qu’il n’y a pas de contrat de société et
cela entraîne donc sa nullité. En revanche, lorsqu’il est présent, les juges peuvent affirmer qu’il
s’agit bien d’un contrat de société.

9) Les statuts doivent-ils obligatoirement être écrits ? Sinon, une société peut-elle exister
sans statuts rédigés par écrit ?

La loi n’impose pas à une société que les statuts soient obligatoirement écrits. La société peut très
bien exister, tant que les conditions de fond sont valides. Cependant, lorsqu’une société souhaite
s’immatriculer au RCS, il y a obligation de rédaction des statuts, soit sous seing privé, soit par
acte authentique. Ainsi, la société ne peut pas obtenir la personnalité juridique si les statuts ne
sont pas écrits. On peut donc considérer que les sociétés qui peuvent exister sans statuts écrits
sont les sociétés non immatriculées : la société en participation, la société de fait et la société
créée de fait.
10) Classez dans l’ordre chronologique les opérations de constitution d’une société
régulièrement immatriculée au RCS.

• La première étape consiste en la rédaction et la signature du contrat de société,


matérialisant la volonté des parties de créer une société, ainsi que les clauses du contrat.

• Ces statuts rédigés doivent ensuite faire l’objet d’un avis de constitution au JAL (Journal
d’annonces légales).

• Les associés doivent ensuite déposer au greffe du tribunal du commerce, par


l’intermédiaire du Centre de Formalité des Entreprises (CFE), le dossier de constitution.

• Immatriculation au RCS permettant l’obtention de la personnalité juridique.

• Dans les huit jours suivant l’immatriculation, publication de la constitution au BODACC


(Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales).

• Enfin, la société doit être enregistrée fiscalement, un mois maximum après la signature du
contrat de société.

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