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SESSION 2015

UE 112 – DROIT DES SOCIÉTÉS

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le corrigé comporte : 9 pages

CORRIGÉ

Première partie – Cas pratique (16 points)

Dossier 1 : SARL (5 points)

Question 1 : Gabriel peut-il devenir salarié de la SARL, tout en restant gérant de cette société ?

Problème de droit

Le cumul d’un mandat de gérant de SARL et d’un contrat de travail dans la même société

Règles de droit

Le gérant d’une SARL peut cumuler son mandat de gérant avec un contrat de travail dans la société,
lorsque les trois conditions suivantes sont réunies :
- Le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif,
- Il doit exister une nette distinction des fonctions entre celles exercées en tant que gérant et celles
exercées en tant que salarié,
- Le gérant doit être dans un état de subordination à l’égard de la société, ce qui implique qu’il ne soit
pas associé majoritaire.

Application au cas

En l’espèce, Gabriel, le gérant de la SARL, n’est pas associé. Il se trouve donc dans un état de
subordination à l’égard de la société.
De plus, le contrat de travail envisagé semble correspondre à un emploi effectif car il répond à un réel
besoin de la société.
Les fonctions salariées prévues présentent un caractère technique, et sont donc bien distinctes des
fonctions que Gabriel exerce en tant que gérant de la société.
Par conséquent, les trois conditions étant respectées, Gabriel peut devenir salarié de la SARL tout en
restant gérant de cette société.

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Question 2 : le cas échéant, la conclusion de ce contrat de travail par le gérant peut-elle intervenir
librement, ou doit-elle au contraire être soumise à une procédure de contrôle ?

Problème de droit

Les conventions réglementées dans les SARL

Règles de droit

 Définition des conventions réglementées

Les contrats conclus, directement ou par personne interposée, entre la SARL et l’un de ses gérants ou l’un
de ses associés, constituent des conventions réglementées (dès lors qu’ils ne correspondent pas à des
conventions interdites).
Constituent également des conventions réglementées les contrats conclus entre la SARL et une autre
société lorsque le gérant ou un associé de la SARL est simultanément :
- Soit associé indéfiniment responsable de l’autre société,
- Soit dirigeant de l’autre société.

 Une exception aux conventions réglementées : les conventions libres

Les contrats relevant en principe des conventions réglementées, sont finalement qualifiés de conventions
libres lorsque deux conditions sont réunies :0
- Le contrat porte sur une opération courante pour la SARL
- Le contrat est conclu à des conditions normales.
Les conventions libres échappent à la procédure de contrôle des conventions réglementées.

 La procédure de contrôle des conventions réglementées (contrôle exercé par les associés)

 Le moment du contrôle :
o En principe, le contrôle intervient a posteriori, c’est-à-dire après la conclusion du contrat ;
o Cependant, le contrôle intervient a priori, c’est-à-dire préalablement à la conclusion du
contrat, lorsque deux conditions cumulatives sont réunies :
 La SARL n’a pas de commissaire aux comptes,
 Le gérant de la SARL est un tiers.

 Les étapes de la procédure :


Que l’approbation par les associés doive intervenir avant ou après la conclusion du contrat, la
procédure est la suivante :
o Lorsque la SARL est dotée d’un commissaire aux comptes, le gérant doit informer celui-ci de
la convention projetée ou de la convention intervenue, selon le cas ;
o Le commissaire aux comptes doit alors établir un rapport sur la convention ; à défaut de
commissaire aux comptes, le rapport est établi par le gérant de la société ;
o Ce rapport est ensuite présenté aux associés dans le cadre de l’assemblée générale ordinaire
suivante ;
o Les associés statuent sur le fondement de ce rapport, et approuvent ou désapprouvent la
convention ; étant précisé que le gérant intéressé ou l’associé intéressé par la convention ne
peut pas prendre part au vote (ses parts sociales ne sont pas prises en compte pour le calcul de
la majorité).

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Application au cas

En l’espèce, le contrat de travail conclu entre la SARL et Gabriel sera une convention réglementée car il
s’agit d’un contrat conclu directement entre la société et son gérant. La conclusion d’un contrat de travail
ne constituant pas une opération courante pour la société, il ne peut s’agir d’une convention libre (il est
donc inutile d’envisager ici le second critère des conventions libres : les conditions normales).
La SARL n’ayant pas de commissaire aux comptes et le gérant étant un tiers, le contrôle par les associés
de cette convention réglementée doit intervenir préalablement à la conclusion du contrat.

Question 3 : la SARL peut-elle prêter la somme de 10.000 € à l’EURL de Gabriel ?

Problème de droit

Les conventions interdites dans les SARL

Règles de droit

Il est interdit aux gérants ou aux associés personnes physiques, sous peine de nullité absolue du contrat :
- De contracter des emprunts auprès de la SARL ;
- De se faire consentir par la SARL un découvert, en compte courant d’associé ou autrement ;
- De faire cautionner ou avaliser par la SARL leurs engagements personnels envers des tiers.
Cette interdiction concerne également :
- Les représentants permanents des associés personnes morales,
- Le conjoint, les ascendants et les descendants des gérants, des associés personnes physiques ou des
représentants permanents des associés personnes morales,
- Toute personne interposée.

Application au cas

En l’espèce, le contrat de prêt est conclu entre la SARL et l’EURL. Or, l’associé unique de l’EURL est
Gabriel, qui est également gérant de la SARL. Gabriel souhaite s’approprier cette somme d’argent lorsque
l’EURL la recevra. En réalité, le bénéficiaire réel du prêt est Gabriel, l’EURL ne constituant qu’un
intermédiaire. Dès lors, l’EURL est une personne interposée entre la SARL et Gabriel. Le contrat de prêt
entre la SARL et l’EURL est donc une convention interdite.

Dossier 2 : SA (6 points)

Question 1 : si Gabriel démissionne de ses fonctions de membre du directoire, est-il impératif de le


remplacer immédiatement ? En sera-t-il de même si la SA augmente son capital comme prévu ?

Problème de droit

Le nombre de membres du directoire d’une SA

Règles de droit

Le nombre de membres du directoire est déterminé par les statuts.


En principe, il doit être compris entre 2 et 5.
Cependant, il existe deux exceptions :
- Minimum 1 membre (au lieu de 2) lorsque le capital social de la SA est inférieur à 150.000 € ; si le
directoire ne comporte qu’un seul membre, celui-ci porte le titre de DGU (directeur général unique) ;
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- Maximum 7 membres (au lieu de 5) lorsque les actions de la SA sont admises aux négociations sur
un marché réglementé.

Application au cas

En l’espèce, le capital social de la SA est actuellement de 60.000 €. Le directoire de la SA peut donc ne


comporter qu’un seul membre. Dès lors, si Gabriel démissionne de son mandat de membre du directoire,
il ne sera pas indispensable de le remplacer immédiatement, Farid pouvant rester membre unique du
directoire (il prendrait alors le titre de DGU).
Si la SA exécute son projet d’augmentation de capital, le capital social sera de 180.000 €. Nous ne nous
situerons alors plus dans l’exception : le directoire devra comporter au moins 2 membres (et maximum 5).

Question 2 : selon quelles modalités sera décidée l’augmentation du capital social ?

Problème de droit

L’organe compétent pour décider une augmentation de capital dans une SA et les modalités de prise de
décision (augmentation de capital par apport en nature)

Règles de droit

L’augmentation du capital social est une décision modificative des statuts. Elle relève donc de la
catégorie des décisions collectives extraordinaires, lesquelles sont prises par les actionnaires en AGE
(assemblée générale extraordinaire).
L’AGE est en principe seule compétente pour statuer sur l’augmentation de capital, mais elle peut
cependant déléguer au conseil d’administration (ou au directoire, dans les SA dualistes) tout ou partie de
son pouvoir de décision.

Pour une augmentation de capital social par apport en nature, l’AGE statue aux conditions suivantes :
- L’AGE ne peut valablement statuer que si le quorum suivant est atteint :
o Sur 1ère convocation, au moins ¼ des droits de vote doivent être présents ou représentés,
o Sur 2nde convocation, au moins 1/5 des droits de vote doivent être présents ou représentés ;
- Lorsque le quorum est atteint, le vote peut avoir lieu : les décisions sont adoptées à la majorité des
2/3 des droits de vote présents ou représentés.
Dans les SA dont les actions ne sont pas admises aux négociations sur un marché réglementé, les statuts
peuvent valablement exiger des quorums plus élevés.
L’apporteur en nature, s’il est déjà actionnaire, ne peut pas participer au vote sur l’évaluation de son
apport. Ses actions ne sont pas prises en compte pour le calcul du quorum et de la majorité.

Application au cas

En l’espèce, les statuts ne semblent pas contenir de clause particulière imposant des quorums plus élevés
que la règle légale. Par conséquent, l’AGE statuera aux conditions légales présentées ci-dessus. L’apport
en nature sera effectué par Charles, déjà actionnaire. Charles ne pourra donc pas participer au vote de
l’AGE.

Question 3 : Charles peut-il imposer aux autres actionnaires son évaluation de 200.000 € ?

Problème de droit

L’évaluation d’un apport en nature dans une SA

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Règles de droit

 Principe : intervention obligatoire d’un commissaire aux apports (CAA)


o Le CAA est désigné à l’unanimité des actionnaires ou, à défaut, par décision de justice.
o Le CAA établit un rapport contenant une proposition d’évaluation pour chaque apport en nature
envisagé.
o Les actionnaires restent libres de ne pas suivre la proposition d’évaluation émanant du CAA.

 Exception : le conseil d’administration (ou le directoire, pour les SA dualistes) peut décider de ne pas
désigner de CAA lorsqu’il existe une évaluation récente et fiable du ou des apports en nature et que les
actionnaires décident de retenir cette valeur, précisément dans les deux hypothèses suivantes :
o Lorsque l’apport en nature consiste en des valeurs mobilières ayant déjà fait l’objet d’une
évaluation récente sur les marchés financiers ; il s’agit alors pour les actionnaires de retenir
comme valeur « le prix moyen pondéré » de ces valeurs mobilières au cours des trois derniers
mois ;
o Lorsque l’apport en nature correspond à tout autre bien et qu’un CAA a déjà procédé à une
évaluation de ce bien « à sa juste valeur » au cours des six derniers mois.

Il est à préciser que l’apporteur, s’il est actionnaire de la SA, ne participe pas au vote sur l’évaluation de
son apport et sur l’augmentation de capital. Ses droits de vote ne sont pas pris en compte pour le calcul
du quorum et de la majorité.

Application au cas

En l’espèce, l’apport en nature envisagé est un bien autre que des valeurs mobilières. Il n’existe pas
d’évaluation de ce bien faite par un CAA au cours des six derniers mois (l’évaluation faite par l’agent
immobilier n’a aucune valeur juridique). Par conséquent, les actionnaires doivent désigner un CAA qui
sera chargé de proposer une évaluation de ce bien à sa juste valeur.
Ensuite, les actionnaires statueront en AGE sur cette proposition d’évaluation et sur l’augmentation de
capital, étant précisé que Charles ne pourra pas prendre part à ce vote.
Charles ne peut donc pas imposer son évaluation.

Dossier 3 : Droit pénal (3 points)

Question 1 : une infraction est-elle commise par l’expédition aux actionnaires des comptes sociaux
modifiés ?

Problème de droit

Le délit de présentation de comptes annuels inexacts

Règles de droit

Toute incrimination pénale se compose de trois éléments : l’élément légal, l’élément matériel et l’élément
moral.

D’un point de vue légal, le délit de présentation de comptes annuels inexacts est défini et sanctionné par
le code de commerce. Ce délit s’applique uniquement aux SARL, SA, SCA et SAS.

D’un point de vue matériel, le délit de présentation de comptes annuels inexacts suppose la réunion de
deux faits :

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- D’une part, l’existence de comptes annuels (c’est-à-dire établis après la clôture de l’exercice afin
d’être soumis aux associés/actionnaires dans le cadre de l’AG annuelle) qui ne donnent pas une
image fidèle du résultat de l’exercice, de la situation financière et du patrimoine de la société à
l’expiration de cet exercice ; les inexactitudes contenues par ces comptes peuvent être matérielles ou
formelles ;
- D’autre part, une présentation de ces comptes, c’est-à-dire une communication de ces comptes aux
associés/actionnaires, avant ou pendant l’AG d’approbation des comptes et ce, quelle que soit la
décision prise ultérieurement par les associés/actionnaires lors de cette AG annuelle.

Dans les SA, SCA et SAS, la publication de ces comptes annuels inexacts constitue également une
incrimination.

D’un point de vue moral, l’infraction existe si les dirigeants ont agi volontairement, afin de « dissimuler
la véritable situation de la société ».

Les personnes responsables pénalement en qualité d’auteurs de ce délit sont les dirigeants des sociétés
concernées :
- gérants des SARL et SCA,
- président de SAS,
- directeur général, président et administrateurs, membres du directoire de SA.

Application au cas

En l’espèce, les deux membres du directoire ont volontairement expédié aux actionnaires des comptes
annuels inexacts, avant la tenue de l’AG annuelle. Nous constatons donc que l’élément matériel et que
l’élément moral du délit de présentation de comptes annuels inexacts sont bien réunis ici. Le délit a donc
été commis, quelle que soit la décision future des actionnaires en AG. Les deux membres du directoire
sont donc responsables pénalement.

Question 2 : si les actionnaires décident la mise en distribution des dividendes, une infraction sera-
t-elle commise ?

Problème de droit

Le délit de répartition de dividendes fictifs

Règles de droit

Toute incrimination pénale se compose de trois éléments : l’élément légal, l’élément matériel et l’élément
moral.

D’un point de vue légal, le délit de répartition de dividendes fictifs est défini et sanctionné par le code de
commerce. Ce délit s’applique uniquement aux SARL, SA, SCA et SAS.

D’un point de vue matériel, le délit de répartition de dividendes fictifs suppose la réunion de trois faits :
- D’une part, une absence d’inventaire ou l’existence d’un inventaire frauduleux ; la notion
d’inventaire est à appréhender largement, il s’agit des comptes annuels ; l’inventaire frauduleux
correspond à la présentation aux associés/actionnaires de comptes annuels inexacts ;
- D’autre part, la fictivité des dividendes mis en distribution ; les sommes réparties ne doivent pas
constituer des bénéfices distribuables ;
- Enfin, l’existence d’un acte de répartition de ces sommes effectué par les dirigeants de la société
après la décision de mise en distribution prise par les actionnaires en AGO ; cet acte de répartition
correspond à la décision de mise en paiement de ces dividendes fictifs prise par les dirigeants.
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D’un point de vue moral, l’infraction existe si les dirigeants ont agi volontairement.

Les personnes responsables pénalement en qualité d’auteurs de ce délit sont les dirigeants des sociétés
concernées :
- gérants des SARL et SCA,
- président de SAS,
- directeur général, président et administrateurs, membres du directoire de SA.

Application au cas

En l’espèce, notre situation fait déjà l’objet d’un délit (présentation de comptes annuels inexacts) constaté
dans le cadre de la question précédente. Nous sommes donc en présence d’un inventaire frauduleux.
De plus, il n’existe pas de bénéfices distribuables. Les sommes que les dirigeants souhaitent mettre en
distribution seraient des dividendes fictifs.
La démarche volontaire des dirigeants ne fait ici aucun doute.
Le délit de répartition de dividendes fictifs semble donc se profiler.
Tant que les dirigeants ne mettent pas en paiement ces dividendes qui ne correspondent pas à des
bénéfices distribuables, le délit de répartition de dividendes fictifs n’est pas commis.
Ce délit de répartition de dividendes fictifs ne concerne que les dirigeants, qui seraient responsables en
tant qu’auteurs.
La décision des actionnaires (prise en AG annuelle) de mise en distribution de dividendes fictifs n’est pas
en soi constitutive d’un délit.

Dossier 4 : GIE (2 points)

Question 1 : si le GIE ne peut pas payer le prix de cet achat de matériel, le vendeur peut-il
demander à la société Les Grès de Penfeld le paiement de tout ou partie du prix de vente ?

Problème de droit

L’étendue de la responsabilité des membres d’un GIE

Règles de droit

Les membres d’un GIE sont responsables indéfiniment et solidairement de toutes les dettes du
groupement.
Cette responsabilité implique une obligation aux dettes. Si le GIE ne paie pas une dette, le créancier peut
agir contre tout membre du groupement.

Application au cas

En l’espèce, si le GIE ne peut pas payer le prix d’achat du matériel, le vendeur pourra exercer un recours
contre n’importe quel membre du groupement, notamment la société Les Grès de Penfeld.

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Question 2 : dans quelle mesure le GIE est-il réellement engagé par cet acte à l’égard du vendeur
du matériel ?

Problème de droit

Les pouvoirs des dirigeants du GIE dans les rapports du groupement avec les tiers (ordre externe)

Règles de droit

À l’égard des tiers, le GIE est engagé uniquement par les actes entrant dans l’objet du groupement.
Les clauses statutaires limitatives de pouvoirs sont inopposables aux tiers, même si ceux-ci en ont eu
connaissance.

Application au cas

En l’espèce, l’enjeu est de savoir si l’acte accompli entre ou non dans l’objet du groupement. Le fait que
cet acte soit injustifié au regard de l’intérêt du groupement est sans incidence sur la question de
l’engagement du GIE à l’égard des tiers.
Si l’acte entre dans l’objet du GIE, celui-ci est engagé à l’égard du vendeur.
En revanche, si l’acte n’entre pas dans l’objet du GIE, celui-ci n’est pas engagé à l’égard du vendeur.

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Seconde partie – Analyse d’une décision de justice (4 points)

1) Résumer les faits (0,5 point)

La société IWH, dont le gérant est M. H., est une société civile immobilière (SCI) dont le capital social
est réparti comme suit :
o La moitié des parts sociales sont détenues par la société Brooks (également gérée par M. H.),
o L’autre moitié des parts sociales sont détenues en nue-propriété par Mme W. et en usufruit par la
société CW Finances (gérée par Mme W.).
Une mésentente très forte existe entre les associés, qui paralyse le fonctionnement de la société IWH.
La société Brooks, par l’intermédiaire de son gérant M. H., saisit le tribunal de commerce afin de faire
prononcer la dissolution judiciaire de la SCI IWH pour justes motifs, en invoquant la grave mésentente
entre les associés.

2) Citer les autres causes communes de dissolution des sociétés (1,75 point)

Outre la dissolution anticipée décidée par le tribunal de commerce pour justes motifs, notamment en cas
de mésentente entre associés paralysant le fonctionnement de la société, le code civil énonce les causes
communes de dissolution suivantes :
o L’arrivée du terme (expiration de la durée de la société),
o La réalisation ou l’extinction de l’objet social,
o L’annulation du contrat de société,
o La dissolution anticipée décidée par les associés,
o La dissolution anticipée décidée par le tribunal en cas de réunion de toutes les parts sociales en une
seule main (sauf pour les SARL et les SAS),
o Le placement de la société en liquidation judiciaire,
o Toute cause de dissolution définie par les statuts.

3) Analyser la solution de la cour d’appel (0,75 point)

o La cour d’appel énonce que le droit d’agir en dissolution judiciaire d’une société pour justes motifs,
notamment en cas de mésentente entre associés, appartient à tout associé ayant un intérêt légitime à
agir ;
o Ensuite, elle rappelle que cette action n’est recevable que si l’associé demandeur n’a pas lui-même
causé la mésentente ;
o Constatant que la mésentente entre les associés de la SCI IWH résulte du comportement personnel
de M. H. (gérant de la société Brooks et de la SCI), la cour d’appel en déduit que la demande de la
société Brooks (dirigée par M. H.) est irrecevable.

4) Analyser la solution de la Cour de cassation (1 point)

o La Cour de cassation casse et annule l’arrêt rendu par la cour d’appel de Reims, mais reste du même
avis que la cour d’appel sur un point : si l’associé demandeur est à l’origine de la mésentente qui
paralyse le fonctionnement de la société, il ne peut pas s’en prévaloir pour obtenir la dissolution
judiciaire de la société pour juste motif ;
o L’analyse de la Cour de cassation diverge sur un point avec celle de la cour d’appel : selon la Cour
de cassation, l’associé demandeur qui est à l’origine de la mésentente peut quand même exercer
l’action en justice. Sa demande est donc recevable. Cependant, bien que sa demande soit recevable,
les juges ne pourront pas prononcer la dissolution de la société pour juste motif.

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