Vous êtes sur la page 1sur 10

SESSION 2015

UE 114 – DROIT FISCAL

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le corrigé comporte : 10 pages

PARTIE I. Impôt sur le revenu : 4,5 points


PARTIE II. BIC - IS : 7,5 points
PARTIE III. TVA : 5,5 points
PARTIE IV. Contrôle - contentieux : 2,5 points

CORRIGÉ

PARTIE I - IMPÔT SUR LE REVENU (4,5 points)

1er Dossier

1) Calcul du revenu net catégoriel de Monsieur Éric Fabre

M. Fabre est imposable dans la catégorie des traitements et salaires. Ses revenus imposables sont
composés de sa rémunération en principal et des compléments de rémunération. L’indemnité de départ
volontaire à la retraite est intégralement imposable dans la mesure où ce départ à la retraite ne s’inscrit
pas dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Afin d’atténuer la progressivité de l’impôt, le
contribuable a la possibilité de demander, sur option, l’application du système de l’étalement sur 4 ans de
cette indemnité. M. Fabre a demandé l’étalement, l’indemnité imposable au titre de 2014 = 32 000 / 4 =
8 000 €. Elle sera imposable à hauteur de 8 000 € en 2015, 2016 et 2017.

Montant du revenu net catégoriel imposable pour 2014 dans la catégorie des traitements et salaires :
- Rémunération imposable : 58 000 + 4 000 + 8 000 = 70 000 €
- Déduction forfaitaire de 10 % : - 7 000 €
Traitements et salaires nets imposables : 63 000 €.

2) Calcul du revenu net catégoriel de Mme Fabre

Mme Fabre est avocate, elle est imposable dans la catégorie des bénéfices non commerciaux. Bénéfice
imposable 2014 : 80 000 €. Mme Fabre n’a pas adhéré à une association agréée : majoration de 1,25.
Revenu net catégoriel imposable en BNC : 80 000 x 1,25 = 100 000 €.

1
3) Revenu de Marie-Annabelle

Les indemnités versées par les entreprises aux étudiants en stage ne sont pas imposables si : le stage fait
partie intégrante du programme du diplôme, il a un caractère obligatoire et la durée du stage ne doit pas
excéder 3 mois. La somme de 1 800 € perçue par Marie-Annabelle n’est pas imposable.

4) Revenus de Florian Desmet

Cette rémunération n’étant pas perçue dans le cadre d’un stage universitaire et ne bénéficiant d’aucune
mesure d’exonération, elle est imposable dans la catégorie des traitements et salaires.
Revenu net catégoriel imposable en traitements et salaires : 20 000 € - (20 000 € x 10 %) = 18 000 €.

5) Composition du foyer fiscal des époux Fabre

Le foyer fiscal se compose des personnes suivantes :


- Eric Fabre ;
- Marie-Jeanne Fabre ;
- Pierre-Louis Fabre. Bien que majeur (28 ans) mais étant infirme il est à rattaché ;
- Marie-Annabelle Fabre. Elle a moins de 25 ans (23 ans) et elle est étudiante, elle peut donc demander
le rattachement au foyer fiscal de ses parents
- Florian Desmet. Il a 26 ans et poursuit ses études. Les conditions du rattachement ne sont pas
respectées mais comme il est marié à Marie-Annabelle Fabre qui, elle, remplit les conditions de
rattachement au foyer fiscal, le rattachement de Marie-Annabelle au foyer fiscal de ses parents vaut
également pour Florian Desmet.

6) Calcul du revenu net global imposable du foyer fiscal

Revenu brut global : 63 000 € + 100 000 € + 18 000 € = 181 000 €.

Revenu net global : la pension alimentaire de 6 000 € versée par Mme Fabre à son père est déductible
(état de besoin du bénéficiaire avéré, capacité financière du débiteur, existence d’une obligation
alimentaire, paiement effectif de la pension).
Revenu net global = 181 000 € - 6 000 € = 175 000 €.

Revenu net global imposable : Marie-Annabelle étant mariée, son rattachement au foyer fiscal de ses
parents ne se traduit pas par une majoration du nombre de parts du quotient familial mais par l’application
d’un abattement spécifique sur le revenu net global. Pour 2014, cet abattement est fixé, par hypothèse, à
5 000 € par personne rattachée. Les époux Fabre bénéficie d’un abattement de 10 000 € (5 000 € pour
Marie-Annabelle et 5 000 € pour Florian).
Revenu net global imposable : 175 000 € - 10 000 € = 165 000 €.

7) Détermination du nombre de parts du foyer fiscal

M. et Mme Fabre : 2 parts ; Pierre-Louis : 0,5 part ; Majoration pour personne à charge invalide (titulaire
de la carte d’invalidité) : 0,5 part. Nombre total de parts : 3 parts.

2ÈME DOSSIER

Les revenus des deux appartements loués nus constituent des revenus fonciers. Les revenus du studio
loué meublé entre dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux.

2
1) Détermination du revenu net foncier

Recettes brutes pour les deux appartements loués nu : 16 000 € (9 000 € + 7 000 €). Cette somme est
supérieure à la limite d’application du régime du micro foncier (15 000 €). Le contribuable est placé sous
un régime réel d’imposition et peut déduire les charges justifiées et payées au cours de l’année.

Appartement avenue de la Cannebière


- Recettes : 9 000 €
- Charges :
o Primes d’assurance : 300 €, déductibles
o Intérêts des emprunts : 500 €, déductibles
o Entretien et réparation de la salle de bains : 2 000 €, déductibles
o Ravalement : 600 €, déductibles
o Taxe foncière 700 €, impôt incombant au propriétaire et se rapportant au bien loué, déductible
o Total des charges déductibles : 4 100 € + 20 € (forfait autres frais de gestion) = 4 120 €
Revenu net : 9 000 € - 4 120 € = 4 880 €.

Appartement boulevard Sakakini


- Recettes : 7 000 €
- Charges :
o Primes d’assurance : 200 €, déductibles,
o Création d’une dépendance augmentant la superficie habitable de 20 m² : 3 000 €, travaux de
construction non déductibles,
o Honoraires d’avocats suite à un litige avec le locataire : 1 000 €, déductibles,
o Autres frais de gestion : correspondance, déplacement, téléphone, enveloppe, stylos, papier à
lettre… : 80 €, prises en compte dans le forfait de 20 €, non déductibles,
o Taxe foncière : 500 €, impôt incombant au propriétaire et se rapportant au bien loué, déductible
o Total des charges déductibles : 1 700 € + 20 € (forfait autres frais de gestion) = 1 720 €.
Revenu net : 7 000 € - 1 720 € = 5 280 €.

Revenu net foncier imposable pour 2014 = 4 880 € + 5 280 € = 10 160 €

2) Détermination du bénéfice industriel et commercial

Les revenus issus de la location du studio loué meublé entrent dans la catégorie des bénéfices industriels
et commerciaux. Les recettes brutes étant inférieur à 32 900 €, le contribuable se trouve placé de droit
sous le régime du micro BIC et bénéficie d’un abattement de 50 % applicable sur le montant des recettes
brutes : 4 800 € x 50 % = 2 400 €. Le contribuable n’a pas intérêt à opter pour le régime réel dans la
mesure où le montant effectif des charges payées en 2014 (550 €) est inférieur.

BIC imposable = 4 800 € - 2 400 € = 2 400 €.

PARTIE II - BIC - IS (7,5 POINTS)

1ER DOSSIER : BIC

1. Utilisation privative par monsieur Palat d’un immeuble inscrit à l’actif :


Lorsque l’exploitant ou un membre de sa famille occupe à titre privatif un immeuble inscrit à l’actif de
l’entreprise individuelle, ni les produits ni les charges afférents à cet immeuble ne sont pris en compte
dans la détermination du bénéfice imposable. Aucune écriture n’a été passée en comptabilité pour cette
opération, il n’y a pas lieu de rectifier le bénéfice comptable : aucun retraitement.

3
2. Revenus du portefeuille titres :
Monsieur Palat a perçu de son portefeuille titres :
- Revenus des actions : 300 000 x 5 % = 15 000 €,
- Revenus des obligations : 1 000 €,
Total perçu = 16 000 €
S’agissant de produits financiers marginaux, car inférieurs à 5 % de l’ensemble des produits de l’exercice
(2 530 000 € x 5 % = 126 500 €), ces produits doivent être compris dans le BIC.
Ces sommes ayant été enregistrées en produits en comptabilité, aucune rectification ne doit être opérée.

3. Contrat d’assurance homme-clé :


La prime d’assurance de 6 000 € est déductible. Le contrat est souscrit au bénéfice de l’entreprise,
concerne des personnes qui jouent un rôle déterminant dans l’entreprise, assure la perte pécuniaire
consécutive au décès ou à l’incapacité de l’homme clé. Aucune rectification ne doit être effectuée.

4. Dépenses de création d’un site Internet :


Les dépenses de création ou d’acquisition de sites Internet engagées en phase de développement ou de
mise en production du site sont, fiscalement, assimilées à des dépenses de conception de logiciels utilisés
pour les besoins propres de l’entreprise. L’entreprise peut faire le choix de la déduction immédiate de ces
dépenses. L’entreprise a déduit 10 000 € HT représentant l’intégralité de la dépense engagée à ce titre.
Aucune correction extra-comptable ne doit être effectuée.

5. Résidence de plaisance et d’agrément appartenant à l’entreprise Palat :


Les charges résultant de l’achat, de la location ou de toute autre opération faite en vue d’obtenir la
disposition de résidences de plaisance ou d’agrément ne sont pas déductibles. Il s’agit de dépenses
somptuaires qui ne sont pas fiscalement déductibles. Les frais d’entretien : 6 000 € et d’amortissement :
9 000 € de ces résidences sont exclus des charges déductibles.
À réintégrer sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A = + 15 000 €.

6. Loyer d’un véhicule de tourisme :


La location de véhicules de tourisme est soumise à la règle de plafonnement de déduction de
l’amortissement s’il s’agit d’une location de longue durée (supérieure à 3 mois) ou d’un contrat de crédit-
bail quelle que soit sa durée. Pour les véhicules non polluants (taux d’émission de dioxyde de carbone
n’excède pas 200 g/km), la limite de déduction est fixée à 18 300 € TTC (9 900 € pour les véhicules
polluants). La valeur du véhicule pris en crédit-bail : 35 000 € donc à réintégrer dans le résultat fiscal :
(35 000 – 18 300) x 20 % = 3 340 €.
A réintégrer sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A : + 3 340 €.

7. Entretien et réparation du matériel :


L’échange standard d’un moteur est considéré comme le remplacement d’un composant à immobiliser.
L’entreprise a comptabilisé en charge : A réintégrer sur le tableau de détermination du résultat fiscal
2058-A : + 5 000 €.

8. Subvention d’exploitation :
La subvention d’exploitation, liée à l’activité courante de l’entreprise, doit être prise en compte dans le
résultat d’exploitation. Elle est imposable dans les conditions de droit commun applicables au résultat
auquel elle se rattache et doit être rattachée à l’exercice au cours duquel elle est devenue une créance
acquise (date de décision d’octroi de l’aide). Le comptable ayant comptabilisé cette somme en produit
aucune rectification ne doit être effectuée.

9. Indemnité d’assurance :
L’indemnité d’assurance de 25 000 € suite à la perte de marchandises en stock ne représente pas
l’indemnisation d’un préjudice moral et matériel mais constitue la contrepartie d’un produit d’exploitation
qui compense la disparition d’une partie du stock. Les sommes provenant de la vente d’un stock entrent
dans le résultat de l’entreprise en produits d’exploitation. Les sommes perçues de l’assurance suivent ce
4
régime fiscal : cette indemnité compense une perte d’exploitation. Le comptable ne l’ayant pas
enregistrée en produits d’exploitation, il convient de réintégrer sur le tableau de détermination du
résultat fiscal 2058-A : + 25 000 €.

2ÈME DOSSIER : IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS

A) Détermination de la territorialité de l’IS pour les opérations réalisées à l’étranger par


l’intermédiaire des succursales ou de la société de courtage allemande

En application des règles de territorialité de l’IS, le bénéfice de la succursale espagnole : + 20 000 € et le


déficit de la succursale tchèque : - 5 000 € sont imposables ou déductibles dans le pays de situation de
l’établissement étranger. Le bénéfice de la succursale espagnole est imposable en Espagne et le déficit de
la succursale tchèque n’est pas déductible du résultat de la SARL française. Ces résultats ne doivent pas
remonter dans ceux de la SARL établie en France.

Le bénéfice de la succursale espagnole (+ 20 000 €) ayant été enregistré par la SARL en produits en
comptabilité : A déduire - 20 000 € sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A.

Le déficit de la succursale tchèque comptabilisé dans la SARL n’est pas déductible du résultat fiscal de la
SARL : A réintégrer + 5 000 € sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A.

Concernant les opérations réalisées en Allemagne par l’intermédiaire de la société de courtage allemande,
elles sont normalement imposables en France. Ayant été régulièrement comptabilisées, aucune
rectification ne doit être apportée au résultat fiscal.

B) Modalités de remontée des résultats de la Société « il momento giusto » dans ceux de la SARL
MAMIE

La SARL détient 60 % du capital de la Société italienne. La participation est supérieure à 5 %, le régime


mère-filiale s’applique. La SARL peut opter pour l’exonération des dividendes perçus de la Société
italienne à hauteur de 8 500 € et réintégrer une quote-part pour frais et charges de 5 % du dividende brut :
10 000 € x 5 % = 500 €.
A déduire : - 8 500 € sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A.
A réintégrer : + 500 € sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A.

C) Modalités de retraitement du résultat de la SNC au niveau de la détermination du bénéfice


fiscal de la SARL

La SNC est une société de personnes qui relève de l’IR. Les résultats sociaux sont déterminés par la
société elle-même, mais l’imposition de ce résultat n’est pas établie au nom de la SNC. Ses résultats sont
imposés au niveau des associés dès la clôture de l’exercice en fonction de leur quote-part dans le capital
social. Le bénéfice de la SNC est imposé soit à l’IR si l’associé relève de cet impôt, soit à l’IS si la société
participante relève de cet impôt. Le bénéfice de la SNC est imposable à l’IS pour la quote-part de la
SARL dans le capital social de cette SNC, soit 50 %, à la clôture de l’exercice, au 31 décembre 2014.
La SARL doit réintégrer dans son résultat au titre de l’exercice 2014 : 200 000 x 50 % = + 100 000 €
sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A.

Il convient de déduire du résultat fiscal de 2014, la quote-part du bénéfice de la SNC réalisé en 2013
imposée en 2013 et figurant dans le résultat comptable 2014 de la SARL : 50 000 € x 50 % = 25 000 €.
À déduire - 25 000 € sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A.

5
D) Analyse des opérations et détermination de leur régime fiscal

1. Compte courant d’associés :


Les intérêts acquittés par la société au titre des sommes laissées en compte courant par les associés sont
déductibles dans la limite du taux maximum si le capital social est entièrement libéré. Le capital de la
société est entièrement libéré. Le taux limite est fixé à 3 %. À réintégrer sur le tableau de
détermination du résultat fiscal 2058-A : 100 000 x (6 % - 3 %) = + 3 000 €.

2. Mécénat d’entreprise :
Les dépenses de mécénat, retenues dans la limite de 5 ‰ du chiffre d’affaires HT, ouvrent droit à une
réduction d’impôt de 60 %. La société a versé : 10 000 € à « La ligue contre le cancer » : réduction
d’impôt : 10 000 € x 60 % = 6 000 €, le plafond n’étant pas atteint (37 000 000 x 5 ‰).
A réintégrer sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A : + 10 000 €. Les 6 000 € de
réduction d’impôt s’imputeront sur l’IS net à payer.

3. Cession d’éléments d’actif :


À l’IS, les plus et moins-values provenant de la cession des éléments de l’actif immobilisé sont taxées
selon le régime des plus et moins-values à court terme, quelle que soit la durée de détention de
l’immobilisation cédée, et quel que soit le niveau des amortissements comptables pratiqués. La plus-value
de 5 000 € réalisée par la SARL lors de la cession du four suit le régime des plus-values à court terme
taxées au taux normal de l’IS. Aucune correction extra-comptable ne doit être effectuée dans la
mesure où cette plus-value figure dans le résultat comptable.

4. Cession de titres de participations :


Pour les sociétés soumises à l’IS, le régime des plus et moins-values à long terme s’appliquent aux parts
ou actions de sociétés qui revêtent le caractère de titres de participations au sens fiscal. La plus-value de
20 000 € réalisée par la SARL à l’occasion de la cession des titres de la SA « Un instant de plaisir » suit
le régime des plus-values à long terme dans la mesure où ces titres sont considérés comme des titres de
participations. Cette plus-value de 20 000 € est taxée au taux de 0 %. Corrélativement, il convient de
réintégrer une quote-part de frais et charges de 12 % de la plus-value : 2 400 € (20 000 x 12 %).
À déduire du résultat fiscal sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A = - 20 000 €.
À réintégrer au résultat fiscal sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A = + 2 400 €.

5. Concession d’une licence d’exploitation d’un brevet :


Le régime des plus-values à long terme s’applique au résultat net de la concession de licences
d’exploitation de brevets, dès lors que ces brevets font partie de l’actif immobilisé de l’entreprise
concédante et ont été acquis à titre onéreux depuis au moins deux ans. Le brevet acquis par la SARL est
inscrit à l’actif et a été acquis à titre onéreux en 2005, soit depuis plus de deux ans, la somme de 30 000 €
perçue au titre de la concession de la licence d’exploitation de ce brevet suit le régime des plus-values à
long terme taxées au taux réduit de l’IS de 15 %. La somme de 30 000 € figurant dans le résultat
comptable, il convient de la déduire sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A pour
pouvoir l’imposer au taux réduit de 15 % des plus-values à long terme : - 30 000 €.

6. Provision pour dépréciation des titres :


Le portefeuille de SICAV monétaires est évalué à la clôture de l’exercice 2014 à 50 000 €, alors qu’à la
clôture de l’exercice 2013 ces mêmes SICAV étaient évaluées à 60 000 €. La société a réalisé une moins-
value latente de 10 000 €. Les sociétés soumises à l’IS qui détiennent des SICAV monétaires évaluent ces
titres à la clôture de l’exercice à leur valeur liquidative. Elles comprennent dans leur résultat imposable le
montant de l’écart net d’évaluation constaté entre la valeur liquidative des titres à l’ouverture et à la
clôture de l’exercice. Les provisions constatées en comptabilité ne sont pas déductibles.
La moins-value latente de 10 000 € à la clôture de l’exercice 2014 constitue une charge déductible. A
déduire sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A : - 10 000 €.
La provision pour dépréciation constatée en comptabilité doit être réintégrée dans le résultat fiscal
sur le tableau de détermination du résultat fiscal 2058-A : + 5 000 €.
6
PARTIE III - TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE (TVA) (5,5 POINTS)

1ER DOSSIER : VENTES ET PRESTATIONS DE SERVICES

1. Vente de 10 flacons d’essence de jasmin à un parfumeur situé en Estonie :


Cette opération entre dans le champ d’application de la TVA.
Il s’agit d’une livraison intracommunautaire qui est exonérée dès lors que : l’opération est réalisée entre
deux assujettis, le bien quitte effectivement le territoire et l’acquéreur a communiqué son numéro
d’identification à la TVA en Estonie.
L’opération est exonérée et la SA « Dermolive » doit établir une facture hors taxe.
La TVA estonienne sera autoliquidée par l’acquéreur estonien.
La SA doit déposer une déclaration d’échanges de biens en flux expéditions.

2. Soins du corps (massage, relaxation) :


Cette opération entre dans le champ d’application de la TVA et est imposable par nature. Il s’agit d’une
opération interne imposable en France.
S’agissant d’une prestation de service, le fait générateur intervient à l’exécution du service et l’exigibilité
à l’encaissement des acomptes, du prix ou de la rémunération. L’exigibilité intervient au moment de
l’encaissement : 1er juillet 2014.
La base imposable est égale au montant HT de l’opération : 15 000 €.
TVA collectée au titre du mois de juillet 2014 = 15 000 x 20 % = 3 000 €.

3. Acomptes perçues sur prestations de services le 17 septembre 2014 :


La TVA se rapportant à des acomptes relatifs à des prestations de services est exigible à l’encaissement.
Les acomptes ont été versés le 17 septembre 2014 et la facture est intervenue le 2 octobre 2014. La TVA
sur les acomptes est exigible au titre du mois septembre 2014.
Un acompte est présumé TTC. Il convient de calculer le montant HT pour obtenir la base imposable à la
TVA, celle-ci étant exprimée HT. Base imposable : 3 000 € x 100/120 = 2 500 €.
S’agissant d’une prestation de services, le taux applicable est celui propre à la prestation : 20 %
TVA collectée au titre du mois de septembre 2014 : 2 500 € x 20 % = 500 €.

4. Vente de 30 cartons d’essence de lavande en Tunisie :


Cette opération entre dans le champ d’application de la TVA mais fait l’objet d’une exonération expresse
sans possibilité d’option pour la taxation. Les livraisons de biens meubles corporels expédiés ou
transportés hors de l’UE par le vendeur ou pour son compte sont exonérées de TVA, ainsi que les
prestations de services qui leur sont directement liées. La justification de la réalité de l’exportation
résulte de la tenue d’une comptabilité spéciale et d’une déclaration d’exportation visée par le service des
douanes du point de sortie de l’UE (exemplaire 3 du document administratif unique, DAU).
La livraison ayant lieu en Tunisie, pays tiers à l’UE, elle exonérée de TVA, sous réserve que la SA
présente à l’appui de la facture l’exemplaire n° 3 du DAU.

2ème dossier : Achats, frais et charges

1. Acquisition d’un véhicule utilitaire :


Il s’agit d’un bien affecté à l’activité de l’entreprise ne faisant pas l’objet d’une exclusion expresse du
droit à déduction. Le coefficient de déduction de l’entreprise étant de 1, la TVA acquittée lors de
l’acquisition est intégralement déductible. Le formalisme de la facture est respecté. La TVA est
déductible chez le client lorsque l’exigibilité de la taxe chez le fournisseur est intervenue. La livraison est
intervenue le 12 avril 2014, la TVA peut être déduite par la SA au titre d’avril.
À déduire sur la CA3 déposée au titre du mois d’avril : 4 000 €

7
2. Réparation d’un véhicule de tourisme :
Il s’agit d’une prestation sur un bien affecté à l’activité de l’entreprise faisant l’objet d’une exclusion
expresse du droit à déduction. La TVA sur les véhicules de tourisme n’est pas déductible, le coefficient
d’admission égal à 0. La prestation suit le régime du bien auquel elle se rapporte. Le coefficient de
déduction est de 0. La TVA sur cette prestation de services n’est pas déductible.

3. Acquisition de 100 flacons d’essence d’oranger auprès d’un cultivateur marocain :


Cette opération entre dans le champ d’application de la TVA et est imposable par disposition expresse de
la loi. Il s’agit d’une importation car le bien provient d’un pays tiers à l’UE (lieu de départ en Maroc et
lieu d’arrivée en France). Il s’agit d’une opération imposable en France.
La TVA est due par l’entreprise française auprès de la douane lors du passage du bien à la frontière.
La TVA correspondante, soit 2 000 € (10 000 x 20 %), est normalement déductible dès lors qu’elle se
rapporte à un bien affecté à l’exploitation ne faisant pas l’objet d’une exclusion expresse du droit à
déduction et que l’entreprise est en possession d’une facture en bonne et due forme et qu’elle peut
justifier du paiement de la TVA à la frontière par la production d’une attestation d’importation dûment
visée par le service des douanes.
Le coefficient de déduction est égal à 1.
Le droit à déduction prend naissance au moment de l’exigibilité de la taxe, c’est-à-dire au cas particulier
au moment du passage du bien à la frontière, soit le 13 mars 2014.
L’entreprise peut exercer son droit à déduction en mars 2014. La taxe doit figurer en TVA
déductible sur la déclaration déposée au titre des opérations réalisées en mars 2014 : 2 000 €.

4. Acquisition de 70 bidons d’huile d’olives auprès d’un négociant grec :


Cette opération entre dans le champ d’application de la TVA et est imposable par disposition expresse de
la loi. Il s’agit d’une acquisition intracommunautaire car le bien provient d’un pays membre de l’UE
(Grèce). Les acquisitions intracommunautaires sont taxables dans le pays de destination, au cas particulier
la France. L’opération est imposable en France. Il s’agit d’un cas d’autoliquidation de la TVA française.
La TVA est exigible le 15 du mois qui suit celui de la livraison, sauf si la facture intervient avant cette
date. La livraison et la facturation ont eu lieu le 14 février 2014 : la taxe est exigible en février 2014.
La TVA est déductible dans les conditions de droit commun au moment de l’exigibilité et sous réserve
d’avoir la facture : 14 février 2014.
TVA : 20 000 x 20 % = 4 000 €, figure en TVA collectée et en TVA déductible sur la déclaration au
titre de février 2014. La SA doit produire une déclaration d’échanges de biens en flux introductions.

3ème dossier : Opérations diverses

1. Cadeau :
Le 22 juillet 2014, la société a prélevé sur ses stocks 10 flacons de parfums qu’elle a offerts à sa clientèle.
Ces articles ont été acquis en décembre 2012 par la société 1 000 € HT, TVA à 19,6 % = 196 €.
Il s’agit d’une livraison à soi-même d’un bien affecté à des besoins autres que ceux de l’entreprise. Il
s’agit d’un prélèvement sur les stocks. S’agissant d’un bien qui a ouvert droit à déduction lors de l’achat,
cette livraison à soi-même est imposable.
La SA est taxable sur cette livraison à soi-même sur le prix d’achat du bien, soit 1 000 x 20 % = 200
€. Cette taxe est due au tire du mois au cours duquel le prélèvement a eu lieu, soit en juillet 2014.
La TVA sur cette LASM n’est pas déductible car le bien est affecté à des besoins autres que ceux de
l’entreprise. En outre, la tolérance admise visant les cadeaux de faible valeur pour l’exclusion du droit à
déduction n’est pas applicable car la valeur unitaire TTC du bien excède 65 €.

2. Campagne publicitaire en Italie


Il s’agit d’une prestation de service immatérielle réalisée par un prestataire établi dans un autre État
membre de l’UE (Italie) au bénéfice d’un preneur assujetti en France. Il convient d’appliquer la règle
générale de territorialité des prestations de services en TVA. Cette opération est taxée dans le pays

8
d’établissement du preneur assujetti : la France. Il s’agit d’un cas d’autoliquidation de la TVA
française.
La SA est redevable de la TVA sur cette opération : 20 000 x 20 % = 4 000 €.
L’exigibilité de la taxe intervient lors du fait générateur c’est-à-dire à l’exécution de la prestation : août
2014. La taxe doit donc figurer sur la déclaration déposée au titre d’août 2014.
La SA peut exercer son droit à déduction dans les conditions de droit commun. Elle va pouvoir déduire
4 000 € au moment de l’exigibilité de la taxe, soit en août 2014 sur la même déclaration dès lors qu’il
s’agit d’une opération affectée à l’activité et ne faisant pas l’objet d’une exclusion expresse du droit à
déduction. Le coefficient de déduction est égal à 1.
La SA n’est pas tenue au dépôt de la déclaration européenne de services.

3. Vente d’un véhicule de tourisme :


Il s’agit de la cession d’un bien mobilier d’investissement n’ayant pas ouvert droit à déduction lors de
l’achat. En principe, cette opération est exonérée. Elle peut faire l’objet d’une option pour la taxation si la
cession est réalisée au bénéfice d’un négociant en biens d’occasion. Le véhicule est cédé à un négociant
en biens d’occasion. Cette cession peut être taxée à la TVA.
TVA collectée : 7 200 € x (100 / 120) = 6 000 €. TVA collectée = 6 000 € x 20 % = 1 200 €.
Cette cession intervient dans le délai de régularisation (5 ans pour les meubles immobilisés) : date de
l’achat : 9 mars 2012 et date de la cession 11 juin 2014. Il convient d’effectuer une régularisation globale
du droit à déduction sur le montant de la TVA qui n’a pas été déduite lors de l’achat par 1/5 par année
restante jusqu’au terme du délai de régularisation : 2/5.
Cette régularisation se traduit par un complément de déduction : 2 500 x 2/5 = 1 000 €.

PARTIE IV - CONTRÔLE - CONTENTIEUX (2,5 POINTS)

DOSSIER 1

Le délai de reprise correspond au délai, pendant lequel l'administration peut réparer les omissions,
insuffisances ou erreurs commises dans l'établissement de l'impôt. Il est aussi appelé délai de prescription.
En principe, le délai de reprise expire à la fin de la troisième année suivant celle au titre de laquelle
l'imposition est due. Ce délai de 3 ans peut être allongé dans des cas particuliers (10 ans en cas d'activités
occultes ou de flagrance fiscale).

Toutefois, l'expiration du délai de reprise n'interdit pas à l'administration de vérifier les périodes prescrites
dont les opérations ont une incidence sur la période non prescrite (cas d'un exercice déficitaire).

La vérification de comptabilité ayant débuté le 5 avril 2014, l'exercice 2013 ne peut être vérifié car le délai
de dépôt de la déclaration fiscale n'a pas expiré. Les exercices 2012 et 2011 peuvent faire l'objet de
rectifications. Le déficit de 2010 ayant un impact sur le résultat de l'exercice 2011, l'exercice 2010 peut
également faire l'objet d’une vérification en vue de remettre en cause le déficit reporté soit : 11 000 €.

En matière de TVA, l'administration peut exercer un droit de reprise jusqu'à la fin de la 3ème année suivant
celle au cours de laquelle la TVA est devenue exigible. De plus, le contrôle peut s'étendre en TVA jusqu'à la
dernière déclaration dont la date limite de dépôt est expirée au début du contrôle. Ainsi, l'administration peut
procéder à des rectifications sur les opérations s'étant déroulées entre le 1er janvier 2011 et le 28 février
2014. A la date du 5 avril, le délai de dépôt de la déclaration de TVA relative au mois de mars n'ayant pas
expiré, la TVA relative au mois de mars 2014 ne peut faire l'objet de rectifications.

DOSSIER 2 :

La procédure contentieuse commence par une réclamation devant le service des impôts et le cas échéant se
poursuit devant les tribunaux.
9
Selon le délai général de réclamation, une réclamation contentieuse préalable auprès de l’administration
fiscale peut être déposée au plus tard le 31 décembre de la 2ème année suivant celle de la mise en
recouvrement du rôle ou de la notification d'un avis de mise en recouvrement.

En l'espèce le délai de réclamation général court jusqu'au 31 décembre 2016.

Lorsque le contribuable fait l’objet d’une procédure de reprise ou de rectification de la part de


l’administration, il dispose pour présenter ses réclamations, d’un délai spécial expirant, d’une manière
générale au 31 décembre de la 3ème année suivant celle de la notification de la proposition de rectification.

En l'espèce le délai de réclamation spécial court jusqu'au 31 décembre 2017.

Si la décision de l’administration sur la réclamation ne donne pas satisfaction au contribuable ou si cette


décision ne lui est pas parvenue dans les six mois de la réclamation, il peut saisir les tribunaux. En matière
de contentieux fiscal, l'ordre administratif est compétent s'agissant des impôts directs et des taxes sur le
chiffre d'affaires. L'ordre judiciaire est compétent s'agissant de droits d'enregistrement, de taxe de
publicité foncière ou d'ISF.

En l'espèce, M. DUPOINTEC peut soulever le litige devant le tribunal administratif.

10

Vous aimerez peut-être aussi