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2015-2016

UE 114 – DROIT FISCAL


Examen d’essai : semaine du lundi 18 janvier au samedi 23 janvier 2016

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le corrigé comporte : 8 pages

PARTIE 1 = 3 POINTS
PARTIE 2 = 8 POINTS
PARTIE 3 = 4 POINTS
PARTIE 4 = 2 POINTS
PARTIE 5 = 2 POINTS
PARTIE 6 = 1 POINTS

CORRIGÉ
__________________________________________________________________________________________

PARTIE 1 : SNC STYLEDÉCO = 3 POINTS

1. Résultat fiscal 2015 « commun » de la société STYLEDÉCO

Ventilation par associée


Éléments Total M. PIN Mme DRESSING
60 % 40 %
Résultat fiscal 2058-A 600 000 - -
Rémunération M PIN - 40 000 + 40 000 -
Cotisations M PIN - 10 000 + 10 000 -
Rémunération Mme DRESSING - 30 000 - + 30 000
Cotisations Mme DRESSING - 7 000 - +7 000
Intérêt du compte courant non - 200 + 200 -
déductible (1)
Dépenses d’ordre personnel de - 2 800 + 2 800
restauration (0,5)
Résultat commun (0,5 point) + 510 000 + 306 000 (2) + 204 000 (3)

TOTAUX + 600 000 € + 359 000 € + 241 000 €


(1 point) (1 point)
(1) [8 000 € + (4 000 x 6/12)] x (4,79 % - 2,79 %)
(2) 510 000 x 60 %
(3) 510 000 x 40 %

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2. Quote-part imposable de chaque associé

Résultat BIC à déclarer par M. PIN (0,50 point)

Quote-part brute : + 359 000 €


Cotisations sociales obligatoires : - 10 000 €
Quote-part non déductible : + 600 €
---------------
Net imposable : + 349 600 €

Résultat BIC à déclarer par Mme DRESSING (0,50 point)

Quote-part brute : + 241 000 €


Cotisations sociales obligatoires : - 7 000 €
Quote-part non déductible : + 500 €
--------------
Net imposable : + 234 500 €

PARTIE 2 : SA INTÉRIORE = 8 POINTS

1. Analyse fiscale de chacune des opérations

1) Concession d’une licence d’exploitation de brevets (0,50 point)

Le régime des plus-values à long terme s’applique au résultat net de la concession de licence
d’exploitation de brevets ou d’inventions brevetables dès lors que ces brevets font partie de l’actif
immobilisé de l’entreprise concédante et ont été acquis à titre onéreux depuis au moins deux ans.

Au cas particulier, le brevet acquis par la SA INTÉRIORE est inscrit à l’actif et a été acquis à titre
onéreux en 1999, soit depuis plus de deux ans.

La redevance nette (12 400 € - 400 €), soit 12 000 € suit le régime des plus-values à long terme au taux
réduit de 15 %. Elle doit donc être déduite extracomptablement.

2) Dividendes de la société française

a. Les dividendes perçus de la société filiale française peuvent bénéficier du régime mère-fille car les
conditions nécessaires sont réunies : la SA INTÉRIORE conserve pendant plus de 2 ans une participation
dans le capital de la société française supérieure à 5 %.

Calcul de la quote-part de frais et charges : 30 000 X 5 % = 1 500 €.

Le retraitement fiscal est le suivant :


- Déduction fiscale du produit comptabilisé : 30 000 € (0,25 point).
- Réintégration fiscale d’une quote-part de frais et charges : 1 500 € (0,25 point).

b. La SCI MASSIF étant une société relevant de l’IR, son résultat est taxable entre les mains de ses
associés dès la clôture de l’exercice, sans attendre la distribution effective du résultat. La quote-part de
résultat fiscal de 2014 a normalement déjà été réintégrée extra-comptablement dans l’exercice de la SA
INTÉRIORE, clos au 31 décembre 2014. Il convient donc de déduire extra-comptablement en 2015 la

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quote-part du bénéfice de 2014 qui a été distribuée en 2015 pour 20 000 € X 70 % = 14 000 € (au titre du
bénéfice 2014) afin d’éviter une double taxation (0,25 point).

La part du déficit réalisé par la SCI MASSIF, à la clôture de l’exercice 2015 doit être appréhendée
fiscalement. Il convient donc de déduire 5 000 € X 70 % = 3 500 € (0,25 point).

3) Indemnité d’assurance (0,50 point)

Les indemnités destinées à compenser la perte d’un stock de marchandises, à la suite d’un vol constituent
des recettes de remplacement et sont rattachées aux résultats de l’exercice au cours duquel elles sont
acquises par l’entreprise. Au cas particulier, l’indemnité de 10 000 € ayant été normalement
comptabilisée aucun retraitement fiscal n’est donc à opérer.

4) Cession de titres de participation (0,50 point)

À la clôture de l'exercice 2015, la SA INTÉRIORE réalise une plus-value à long terme (les titres étant
détenus depuis plus de 2 ans) d'un montant de 130 000 € (200 000 € – 70 000 €). Cette plus-value à long
terme de cession de titres de participation est exonérée (taux de 0 %). Elle doit être déduite du résultat
fiscal sur le tableau de détermination du résultat fiscal.

Toutefois, l'entreprise devra imposer une quote-part de frais et charges égale à 12 % du montant de la
plus-value, soit d'un montant de 15 600 € (130 000 X 12 %). Cette quote-part doit être réintégrée sur le
tableau de détermination du résultat fiscal.

5) Dégrèvement d’impôt sur les sociétés (0.50 point)

L’impôt sur les sociétés ne constitue pas une charge déductible du résultat imposable. Par conséquent, le
dégrèvement de cet impôt comptabilisé en produit pour un montant de 4 000 € constitue un produit non
imposable qu’il convient de déduire extracomptablement.

6) Succursale en Espagne (0,50 point)

En application des règles de territorialité de l’IS, les résultats d’un établissement stable de l’entreprise
situé à l’étranger ne sont pas imposables en France mais dans le pays du lieu de situation géographique de
ce pays. Par symétrie, les déficits réalisés par ces établissements ne sont pas déductibles des résultats de
la société située en France.

Par conséquent il convient de procéder à une réintégration fiscale du déficit réalisé par la succursale
Espagnole pour un montant de 10 000 €.

7) Echange standard (0,50 point)

L’échange standard d’un moteur est considéré comme le remplacement d’un composant à immobiliser.
La somme de 6 000 € HT ayant été comptabilisée en charges, elle doit être réintégrée
extracomptablement.

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8) Sicav « monétaires » (0,50 point)

Les écarts sur valeurs liquidatives de SICAV monétaires sont immédiatement reconnus sur le plan fiscal,
quel que soit le sens de cet écart.

Au 31 décembre 2015, l’écart d’évaluation négatif est donc à déduire du résultat fiscal : 40 000 – 30 000
= 10 000 €.

Afin d’éviter toute double déduction (ou taxation) avec le traitement fiscal fondé sur les valeurs
liquidatives, les mouvements sur dépréciations comptables pratiquées sur les OPCVM sont
systématiquement neutralisés sur le plan fiscal. La dépréciation de 10 000 € est à réintégrer.

9) Impôts et taxes

a. La taxe sur les véhicules de tourisme des sociétés d’un montant de 2 200 € n’est pas déductible du
résultat fiscal des sociétés soumises à l’IS. Il convient donc de la réintégrer extracomptablement (0,25
point).

b. la pénalité pour retard de paiement de la TVA d’un montant de 400 € n’est pas déductible fiscalement.
Il convient donc de la réintégrer extracomptablement (0,25 point).

2. Détermination du taux de l’impôt sur les sociétés

La société INTÉRIORE peut bénéficier de l’IS au taux réduit de 15 % (0,50 point) :


- capital entièrement libéré ;
- capital détenu à plus de 75 % par des personnes physiques ;
- chiffre d’affaires HT inférieur à 7 630 000 €.

La plus-value à long terme sur les redevances de concession de brevet est imposable au taux de 15 %
(0,25 point).

La plus-value à long terme sur les titres de participation est imposable au taux de 0 % (0,25 point).

3. Report en arrière des déficits (2 points)

Voir cours par correspondance : Série 2 pages 144 et suivantes.

PARTIE 3 = 4 POINTS

1. Résultat foncier des époux RINTEC (2 points) :

Revenu brut foncier 2015 : doivent être retenues les seules recettes encaissées au cours de l’année à
l’exception du dépôt de garantie qui n’est pas compris, sauf exceptions, dans le revenu imposable.

Loyer du mois de décembre 2014 1 450 €


Loyers des mois de janvier à novembre 2015 17 050 €
Revenu brut 18 500 €

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Charges déductibles du revenu foncier 2015 : charges décaissées au cours de l’année nécessitées par
l’acquisition et la conservation du revenu.

Frais de correspondance et de téléphone (forfait pour un local) 20 €


Honoraires versés à l’agence au titre de la gestion des loyers en 2015 : cette charge est 1 280 €
déductible, s’agissant de frais réels engagés pour la conservation du revenu.
Taxe foncière 2015 – même observation 1 400 €
Travaux d’amélioration et de rénovation de la maison réglés en janvier 2015 - Facture du 3 24 500 €
décembre 2014 : les travaux d’amélioration et de rénovation sont déductibles car il ne
s’agit pas de travaux de construction ou d’agrandissement.
Intérêts d’emprunt dus et payés en 2015 sur l’acquisition de la maison : les intérêts des 20 000 €
dettes contractées pour l’amélioration et la rénovation de l’immeuble sont déductibles.
Prime d’assurance pour loyers impayés : cette prime, destinée à garantir le propriétaire en 1 300 €
cas de défaillance du locataire, est déductible.
Travaux de construction d’un garage attenant à la maison : les dépenses de construction ne
sont jamais déductibles.
Charges déductibles 48 500 €
Déficit foncier 2015 - 30 000 €

2. Montant des prélèvements sociaux (0,5 point) :

Le résultat foncier étant déficitaire, les prélèvements sociaux ne sont pas dus.

3. Revenu imposable des époux RINTEC – hypothèse 1 (1 point) :


Le revenu brut est considéré compenser en priorité les intérêts d’emprunt. Le déficit de 30 000 € est donc
considéré provenir à hauteur de 1 500 € des intérêts d’emprunt (18 500 € – 20 000 €) et de 28 500 € des
autres charges.

Revenu imposable :
Revenu brut global hors résultat foncier : 35 000 €
Déficit imputable : 28 500 € plafonné - 10 700 €
Revenu imposable : 24 300 €

28 500 – 10 700 = 17 800 €.

Le solde du déficit foncier, soit 19 300 € (17 800 € + 1 500 €), est imputable sur les revenus fonciers des
10 années suivantes.

4. Revenu imposable des époux GUILLON – hypothèse 2 (0,5 point) :

Revenu imposable :
Revenu brut global hors résultat foncier : 8 000 €
Déficit imputable : 28 500 € plafonné - 10 700 €
Déficit global : - 2 700 €

Le déficit de 2 700 € qui n’a pu être imputé sur le revenu global est imputable sur le revenu global des 6
années suivantes. Le solde du déficit foncier, soit 19 300 €, est imputable sur les revenus fonciers des 10
années suivantes.

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PARTIE 4 = 2 POINTS

1. Plus-values imposables en 2014 et 2015

Plus-value réalisée en 2014 (0,5 point)

Les moins-values réalisées sur les cessions de valeurs mobilières sont imputables sur les plus-values de
même nature réalisées au titre de la même année et des 10 années suivantes.

Plus-value 2014 : 25 000 – 7 000 (moins-value 2012) – 13 000 (moins-value 2013) = 5 000 €.

Plus-value réalisée sur 2015 (0,5 point)

Le prix de revient des titres se calcule au coût moyen unitaire pondéré s’agissant des plus-values des
particuliers : CMUP = [(2 000 x 20) + (2 000 x 30)] /4 000 = 25 €.

Plus-value = 3 000 (35 – 25) = 30 000 €.

2. Montant de l’imposition (0,5 point)

Imposition de la plus-value réalisée en 2015 : Les plus-values réalisées sont imposables au barème
progressif de l’impôt sur le revenu, après abattement éventuel selon la durée de détention. Les titres
étant détenus depuis moins de 2 ans lors de la vente, M. PINTEC ne bénéficie d’aucun abattement.

Le montant de l’impôt sur la plus-value est compris dans le montant de l’impôt issu du barème progressif
de l’impôt sur le revenu.

3. Montant des prélèvements sociaux (0,5 point)

Prélèvements sociaux dus sur plus-value 2015 : 30 000 € x 15,5 % = 4 650 €. M. PINTEC peut bénéficier
de la déductibilité d’une fraction de la CSG à hauteur de 5,1 %, soit 30 000 € x 5,1 % = 1 530 €. Les
prélèvements sociaux sur les plus-values sont acquittés en 2016. La charge de 1 530 € sera donc
déductible du revenu brut global déclaré au titre de 2016.

PARTIE 5 = 2 POINTS

1. Dividendes imposables en 2015 (0,5 point)

Montant des dividendes perçus en 2015 16 000 €


Abattement de 40 % - 6 400 €
Montant des dividendes imposables 9 600 €

2. Catégorie et modalités d’imposition (1 point)

Les dividendes sont imposables dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers et soumis au barème
progressif de l’impôt sur le revenu.

Un prélèvement à la source non libératoire est applicable sur l’ensemble des dividendes.
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Le prélèvement est imputable sur l’impôt dû en 2016 au titre des revenus de 2015. En cas d’excédent, il
est restituable.

Il est calculé sur le montant brut du revenu (avant abattement et/ou déduction de frais et charges) au taux
de 21 %.

Montant du prélèvement dû au titre des revenus perçus en 2015 : 16 000 € x 21 % = 3 360 €.

Le prélèvement est effectué par l’établissement payeur, en général l’établissement financier teneur du
compte sur lequel les dividendes ont été versés.

Les contribuables dont le revenu fiscal de référence de l’avant dernière année est inférieur à 50 000 €
(célibataires, veufs ou divorcés) ou 75 000 € (imposition commune) peuvent demander expressément à
être dispensés du prélèvement sur dividendes en produisant une attestation en ce sens auprès des
personnes qui en assurent le paiement.

Au cas présent, le revenu fiscal de référence de l’avant dernière année (2013) est supérieur au seuil de
75 000 €. Les époux PINTEC ne peuvent donc prétendre à la dispense de paiement du prélèvement.

3. Montant des prélèvements sociaux et modalités de paiement (0,5 point)

Les dividendes encaissés à titre personnel par les contribuables personnes physiques sont assimilés à des
revenus de placement.

Les prélèvements sociaux dus s’élèvent à 15,5 % du montant brut mis en paiement, soit 16 000 € x
15,5 % = 2 480 € en 2015.

Ces derniers sont prélevés à la source par l’établissement payeur. La CSG est déductible du revenu global
à hauteur de 5,1 % l’année même de l’encaissement du revenu.

16 000 x 5,1 % = 816 €.

PARTIE 6 = 1 POINT

A. Traitements et salaires imposables (0,5 point)

M. LEBINTEC étant dirigeant de société, sa rémunération imposable est constituée du salaire proprement
dit, et de l’allocation forfaitaire pour frais d’emploi quelle que soit l’option retenue : frais réels ou
déduction forfaitaire de 10 %.

Déduction forfaitaire

Salaire net à déclarer : 90 000 €


Allocation forfaitaire : 20 000 €
Montant net fiscal à déclarer : 110 000 €
Déduction forfaitaire 10 % : - 11 000 €
Montant imposable : 99 000 €

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B. Détermination du quotient familial (0,5 point)

Le veuf ou la veuve qui a à sa charge un ou plusieurs enfants issus ou non de son mariage avec le conjoint
décédé, bénéficie du même nombre de parts qu’un couple marié ayant le même nombre de personnes à
charge.

Le foyer fiscal est donc composé de 3 parts (1 part + 1 part + 0,5 part + 0,5 part).

QF = 27 000 € / 3 = 9 000 €.

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