Devoir n°3 – Droit des sociétés et des groupements d’affaires

1) Quels sont les faits de cette espèce et la procédure suivie ?

En l’espèce, la loi du 1er mars 1984 a obligé à la société Alarme Service Electronique à faire porter
son capital à 50 000 francs au moins. Cependant, la demande a été refusée car le minimum de
voix nécessaire à sa réalisation n’a pas été atteint. Ainsi, une nouvelle demande a été faite par
voie extraordinaire pour porter cette fois-ci le capital à 500 000 francs, mais les deux principaux
détenteurs des parts de la société, M. Flandin et M. Joseph, ne se sont pas présentés lors des
deux assemblées générales extraordinaires, ayant lieu les 4 et 8 septembre 1988. Il s’agit donc ici
d’un abus de droit, puisque les absences du gérant nuisent à la société et aux autres associés,
alors qu’elles favorisent ses propres intérêts. La cour d’appel casse et annule donc l’arrêt,
remettant la décision à une autre cour d’appel.

2) Quel abus de minorité est retenu ? Pourquoi ?

Ici, nous sommes donc dans le cas d’un abus de minorité puisque les deux actionnaires cumulent
à eux deux 101 parts sur les 204 représentant le capital social, soit moins de la moitié. L’abus de
minorité retenu dans cette affaire est l’abus de minorité négatif, déterminé par trois conditions
cumulatives :
- La contradiction avec l’intérêt social de la société : comme le dit l’arrêt, la société se
portait bien mais il était essentiel que le capital soit augmenté, la décision des deux
actionnaires est donc totalement contraire à la survie de la société.
- Le blocage de la prise de décision : il n’est normalement pas sanctionné puisque
chaque associé possède un droit de vote ; cependant, il est considéré comme abusif
lorsqu’il est contraire à l’intérêt social, ce qui est le cas ici.
- La favorisation de leurs propres intérêts : le comportement des deux associés
minoritaires nuit aux autres associés dans le seul but de favoriser leurs intérêts, ce qui
constitue également l’abus de minorité.

3) Quel abus de minorité n’est pas retenu ? Pourquoi ?

C’est l’abus de minorité positif. Il se traduit par une volonté très claire de nuire aux autres
associés, par l’utilisation abusive de leurs prérogatives, qui peut même apparaître comme une
forme de harcèlement. Cet abus de minorité n’entre donc pas dans le cadre de cette affaire.
 4) Quelle définition les juges donnent-ils de l’intérêt social ? A quoi sert-il en l’espèce ?

Pour les juges, l’intérêt social est défini comme l’intérêt propre de la société en tant qu’institution
hiérarchisée dans laquelle dirigeants et associés ne sauraient agir en négligeant l’intérêt commun
et supérieur qui les domine.
Lorsqu’un acte du dirigeant est considéré comme abusif, c’est-à-dire contraire à l’intérêt social, les
associés peuvent obtenir plusieurs avantages, notamment l’annulation de cet acte, un
dédommagement du préjudice, ou encore la révocation du dirigeant. L’existence d’un intérêt
commun à tous, et non pas individuel, est donc très important.

5) Les juges peuvent-ils se substituer aux organes sociaux ? Pourquoi ?

Les juges ne peuvent pas se substituer aux organes sociaux car ils ne possèdent pas la
compétence, seuls les organes sociaux sont compétents. Cependant, ils peuvent tout de même
désigner un mandataire pour représenter les associés minoritaires.

6) Essayez de dresser un schéma du fonctionnement et de la répartition des pouvoirs de la

SARL ASE.

Tout d’abord, la société est représentée par le gérant, M. Flandin : c’est donc le représentant légal
lorsque la société est engagée en justice. L’arrêt nous dit ensuite que le gérant possède 50 parts
sur 204 du capital de la société, et M. Joseph en possède 51. On en déduit donc que le reste des
associés possède 102 parts du capital. Ici, le gérant, M. Flandin, n’est pas l’actionnaire majoritaire.
Cela signifie qu’il est considéré comme un simple salarié d’un point de vue social, et donc au
même titre que les autres, puisqu’on est dans le cas d’une SARL, il bénéficie du régime de
sécurité sociale et de retraite des salariés.