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Boaca Aliona

N° Élevé 249591

Juriste d’entreprise

Introduction au droit-Devoir D0004

DEVOIR D0004

SERIE DE QUESTIONS SUR L’ENSEMBLE DU THEME

1. Toutes les entreprises et autres personnes morales ayant une activité économique sont-
elles soumises à l’obligation d’établissement de documents de gestion prévisionnelle ? Oui
ou non ?

Non. Selon les articles L. 232-2 et L. 612-2 du Code de commerce, seules les sociétés commerciales,
les EPIC, les GIE et les personnes de droit privé non commerçantes ayant une activité économique
(comme les associations) qui dépassent au moins l’un des seuils légaux suivants sont soumis à cette
obligation comptable spécifique : 300 salariés et/ou chiffre d’affaires HT d’au moins 18 000 000
euros (art. 232-2 et R. 612-3).

2. La procédure d’alerte est-elle une procédure judiciaire ? Oui ou non ?

Non. La procédure d’alerte n’est pas une procédure judiciaire. Elle est plutôt un mécanisme préventif
qui fournit des informations sur l’entendue des difficultés économiques et/ ou sociales qui
pourraient menacer le futur d’une entreprise.

3. Le déclenchement de l’alerte est-il soumis à conditions de fond ? Si oui, laquelle ?

Oui. Selon l’article L. 611-2 du Code de commerce, la procédure d’alerte peut être déclenchée par le
président du tribunal de commerce ou du tribunal de grande instance en cas de difficultés de nature
à compromettre la continuité de l’exploitation. Les associe, les commissaires aux comptes et le
comité social et économique peuvent également déclencher cette procédure.

Les faits ou les chiffres qui remettent en questions le bon déroulement de l’activité de l’entreprise
doivent être constates immédiatement pour que la procédure d’alerte soit mise en œuvre. L’objectif
est d’éviter l’aggravation des difficultés et de redresser la situation en recherchant des solutions à
mettre en place.

4. L’alerte a-t-elle des effets juridiques obligatoires pour les dirigeants de l’entreprise ? Oui ou
non ?

Non. La procédure d’alerte n’a pas d’effets juridiques obligatoires pour les dirigeants de l’entreprise.
Les dirigeants alertés font ce qu’ils veulent du message d’alerte qui leur est transmis. Ils ne sont
juridiquement pas obligés d’essayer de remédier à la situation… La loi est donc l’inspiration libérale :
elle cherche à mettre le chef d’entreprise devant ses responsabilités. Seule l’information du
président du tribunal, en dernière étape de la procédure, est susceptible d’aboutir à des effets

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juridiques.

5. L’alerte n’existe pas dans les entreprises n’ayant pas désigné de commissaire aux comptes.
Vrai ou faux ?

Faux, l’alerte est un mécanisme de prévention interne des difficultés de l’entreprise, qui est certes
confiée en premier lieu au commissaire aux comptes. Mais le législateur n’a pas voulu laisser en
dehors de l’utilité de cette procédure les organismes qui ne sont pas dotés d’un commissaire aux
comptes. Pour eux, l’alerte peut être déclenchée par les institutions représentatives du personnel ou
peut être externe, (président de juridiction, groupements de prévention agréés).

6. Quelle est l’origine de la procédure de conciliation créée par la loi du 26 juillet 2005 ?

La procédure de conciliation a été créée par la loi n°2005-845 du 26 juillet 2005. Elle a été mise en
place pour remplacer le règlement amiable institué par la loi du 1er mars 1984 et rénové par la loi du
10 juin 1994.

7. Comment s’appelle juridiquement la personne désignée par le tribunal pour aider


ponctuellement le chef d’entreprise en cas de difficultés toutes récentes.

La personne désignée par le tribunal pour aider ponctuellement le chef d’entreprise en cas de
difficultés est appelée mandataire. Le mandataire est désigné par le tribunal de commerce pour aider
une entreprise commerciale en difficulté.

8. Une entreprise déjà en cessation de paiement peut-elle recourir à la procédure de


conciliation ? Oui ou non ?

Oui, la situation de cessation de paiement n’est plus un obstacle à l’ouverture d’une procédure
amiable et ne conduit plus obligatoirement à l’ouverture directe d’une procédure judiciaire. Il suffit
pour que l’entreprise essaie d’éviter la procédure judiciaire en commençant par la conciliation, que
l’état de cessation de paiements ne soit pas trop ancien donc encore rattrapable (inférieur ou égal à
45 jours avant la demande de conciliation).

9. La procédure de conciliation est-elle une procédure judiciaire collective? Oui ou non ?

Non, la procédure de conciliation vise à obtenir un accord amiable entre le débiteur en difficulté et
tout ou certains seulement de ses créanciers : dans ce cas, il s’agit, en pratique, de son ou ses
créanciers principaux. Ce n’est pas une procédure judiciaire collective : elle ne suspend pas, pendant
la durée de la procédure, les droits de poursuite individuelle des créanciers.

10. En cas de non-respect de l’accord obtenu à la fin de la procédure de conciliation, une


procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire est automatiquement ouverte. Vrai
ou faux ?

Faux, l’accord est simplement résolu par le tribunal à la demande de l’une des parties et cela
provoque la déchéance des délais de paiement éventuellement accordés.

11. La procédure de sauvegarde est une procédure judiciaire et collective ? Vrai ou faux ?

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Vrai : la sauvegarde est une procédure judiciaire, ouverte, contrôlée et clôturée par une juge ; c’est
une procédure collective dont l’ouverture suspend les droits de poursuites individuelles des
créanciers.

12. La procédure de sauvegarde reprend de nombreuses dispositions antérieurement intégrée à


une autre procédure collective. Laquelle ?

Il s’agit du redressement judiciaire, que la procédure de sauvegarde a en partie vidé de son régime
procédant désormais beaucoup par renvois à la procédure de sauvegarde.

13. Quelle est la grande particularité de la procédure de sauvegarde par rapport aux conditions
traditionnelles d’ouverture d’une procédure collective ?

La grande particularité de la procédure de sauvegarde par rapport aux conditions traditionnelles


d’ouverture d’une procédure collective est qu’elle est préventive et volontaire.

La procédure de sauvegarde est une procédure judiciaire destinée à faciliter la réorganisation de


l’entreprise pour lui permettre de maintenir son activité économique, les emplois et d’assurer
l’apurement de ses dettes. Elle s’adresse aux entreprises en difficulté et qui ne sont pas encore en
cessation de paiement.

Contrairement aux procédures de redressement ou de liquidation judiciaire, seul le dirigeant de


l’entreprise peut demander l’ouverture d’une procédure de sauvegarde.

14. Classez ces créances dans leur ordre de paiement suite à leur déclaration à la procédure de
sauvegarde :
 créances de salaires
 frais de justice
 créances nées après le jugement d’ouverture mais nécessaires à la poursuite de l’activité
 créances ordinaires nées après le jugement d’ouverture
 créances nées avant le jugement d’ouverture.

15. Que se passe-t-il lorsque le débiteur se retrouve en état de cessation des paiements au
cours de la procédure de sauvegarde ou de l’exécution du plan ?

Lorsqu’une entreprise se retrouve en état de cessation de paiements au cours de la procédure de


sauvegarde ou de l’exécution du plan, les conséquences peuvent varier selon la situation.

Si l’état de cessation de paiements est constaté au cours de l’exécution du plan, le tribunal qui a
arrêté ce dernier décide, après avis du ministère public, sa résolution et ouvre une procédure de
redressement judiciaire ou, si le redressement est manifestement impossible, une procédure de
liquidation judiciaire.

En revanche, la procédure de sauvegarde est incompatible avec l’état de cessation des paiements.
Toutefois, la procédure de sauvegarde accélérée peut être ouverte à l’égard d’une entreprise qui se
trouve en état de cessation de paiements depuis moins de 45 jours à la date du jugement
d’ouverture.

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16. Seules les entreprises de nature commerciale peuvent bénéficier d’une procédure collective
de redressement judiciaire. Vrai ou faux ?

Faux, les entreprises de toutes natures peuvent bénéficier d’une procédure collective de
redressement judiciaire.

Toutes les sociétés civiles ou commerciales sont concernées, ainsi que toutes les entreprises
individuelles (commerciales, artisanales, agricoles), les associations et même, depuis 2005, les
professionnels libéraux…

17. Quelle condition économique de fond conduit à l’ouverture d’une procédure de


redressement judiciaire ?

La procédure de redressement judiciaire est une procédure collective applicable à une entreprise qui
est en état de cessation des paiements.

La cessation des paiements est caractérisée par l’impossibilité pour l’entreprise de faire face à son
passif exigible avec son actif disponible (Article L. 631-1 Code de commerce).

La preuve de cet état peut résulter de l’aveu du débiteur, de simples indices, de refus de paiement,
de refus de crédit. Elle est à l’appréciation souveraine des juges du fond qui fixent également
souverainement la date de cet état.

18. Quels sont les plans de redressement possibles à l’issue de la procédure de redressement
judiciaire ?

Une entreprise en redressement judiciaire dispose de deux voies pour en sortir : le plan de
continuation ou le plan de cession, selon les résultats de la période d’observation et la capacité de la
société de rembourser ses créanciers.

Le tribunal peut décider, sur le rapport de l’administrateur, la continuation de l’entreprise lorsqu’il


existe de sérieuses possibilités de redressement et de règlement du passif. En effet, la continuation
implique le paiement de l’intégralité du passif, celui-ci est simplement étalé mais il ne disparaît pas
automatiquement, sauf s’il y a accord des créanciers.

Au vu du rapport de l’administrateur le tribunal peut ordonner la cession totale ou partielle de


l’entreprise si le débiteur est dans l’impossibilité d’en assurer lui-même le redressement : la cession
intervient lorsqu’a l’issue de la période d’observation, l’administrateur constate l’impossibilité pour
l’entreprise de solder son passif.

Le tribunal ordonne alors la cession de l’entreprise, « dans le but de maintenir une partie des
activités susceptibles d’exploitation autonome et rentables, et de préserver les emplois qui y sont
attachés ».

19. Quels sont les conditions et les effets de la liquidation judiciaire de l’entreprise ?

La liquidation judiciaire est une procédure qui met fin à l’activité d’une entreprise en état de
cessation des paiements et dont le rétablissement est manifestement impossible.

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Elle consiste en la cession des actifs de l’entreprise afin de régler ses dettes auprès des créanciers.

20. Quels sont les différents types de sanctions pouvant être prononcées à l’encontre des
dirigeants d’entreprise en cas de procédure collective ?

Les sanctions possibles sont les suivantes :

 Sanctions patrimoniales (sanction touchant les droits sociaux ou les droits de vote, action en
comblement de passif, obligation aux dettes sociales en cas de faute(s) ayant contribué à la
cessation des paiements) ;
 Sanctions personnelles (faillite personnelle, interdiction de gérer) ;
 Sanctions pénales (en cas de délit de banqueroute et autres délits commis pendant la
procédure (dissimulation de patrimoine, fausses déclarations de créances, paiements ou
actes de disposition effectués en violation des règles légales)).

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BIBLIOGRAPHIE

Droit des entreprises en difficulté

André Jacquemont , Droit des entreprises en difficulté, Editions Litec, LexisNexis. Dernière édition
02/2007.

Jean Pierre Le Gall –Pierre-Michel Le Corre, Droit des entreprises en difficulté, Editions Dalloz,
mémento. Dernière édition 11/2006

Droit commercial

Michel jeantin –Paul le cannu, Entreprises en difficulté, Editions Dalloz, précis Droit privé. Réédition
annuelle.

Droit des sociétés -Les sociétés commerciales

Philippe MERLE, Editions Dalloz, collection Précis.

Droit des sociétés

Michel JEANTIN, Editions Montchrétien, collection Domat droit privé.

Droit des affaires

Yves Guyon, Droit des affaires, tome2 Entreprises en difficulté-Redressement judiciaire-Faillite,


Editions Economica, collection Droit des affaires et de entreprise, 10e édition 2007.

Bibliographie en ligne

Les codes et textes légaux en ligne : www.legifrance.gouv.fr

Le soutien aux entreprises en difficulté : le Codefi et le Ciri : http:/www.entreprises.


minefi.gouv.fr/fiche-difficulttes1.htm*2a.

La lettre de l’observatoire des entreprises agricoles : http:/oced.ccip.fr/pdf/Zoom-02-20020601.pdf

Compléments sur le redressement et la liquidation judiciaires :

http://www.infoloreg.ccip.fr/redressement/redressement-judiciaire.pdf

http://www.infoloreg.ccip.fr/redressement/index.html;

http://www.netpme.fr/procedure-collective/231-sortie-redressement-judiciaire-plan-continuation-
cession.html;

Textes fondamentaux : http:/statutsassociation.com

http:/pagespreso-orange.fr/association.1901/HTLM/textes/menu_textesdeloi.htm

http:/www.monassociation 1901.com

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