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Difficulté d’entreprise

Intro
Le droit des difficultés de l’entreprise peut se définir comme étant
l’ensemble de règle ayant pour objet de restaurer le déséquilibre qui peut
influencer négativement l’exploitation d’une entreprise et permettre à
l’entreprise de dépasser ses difficultés dans l’objectif de poursuivre ses
activités.

Le droit des procédures collectives est passé par trois étapes :

 La phase avant le protectorat : ou le droit applicable était le droit


musulman.
 Promulgation de la 15-95 :
 La loi 73-17

Les procédures de prévention :

Ces procédures comportent une double variante, à savoir la prévention


interne et la prévention externe.
Section 1 : La prévention interne.

On doit traiter les faits déclencheurs de la procédure (paragraphe 1) ainsi que


son déroulement (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Faits déclencheurs

A la lecture de l’article 547 du code de commerce, nous constatons que


le législateur a limité le champ d’application de la procédure de prévention
interne :

Lorsqu’il apparaît au commissaire aux comptes, s’il en existe un, ou à


tout associé qu’il y’a des faits de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation, notamment ceux de nature juridique, économique, financière ou
sociale, il doit attirer l’attention du chef d’entreprise en l’invitant à redresser la
situation.

Les organes sont :

 le chef de l’entreprise qui doit prendre les décisions nécessaires au


redressement.
 Le commissaire aux comptes a un rôle préventif. Ainsi le législateur
a ajouté au commissaire aux comptes une mission supplémentaire
consistant à déclencher l’alerte au sein des sociétés ou il exerce son
mandat.
 Les associés : Le droit d’alerte des associés se limite à alerter le chef
d’entreprise.

Paragraphe 2 : Déroulement

Le chef d’entreprise doit être informé dans un délai de 8 jours par lettre
recommandée avec accusé de réception. Le chef d’entreprise dispose d’un
délai de 15 jours en vue de trouver une solution à même de redresser la
situation. S’il n’y parvient pas personnellement, ou après délibération du
conseil d’administration ou du conseil de surveillance, il est tenu de faire
délibérer la prochaine assemblée générale afin de statuer sur un rapport du
commissaire aux comptes à ce sujet. Si l’assemblée générale n’a pas délibéré
ou s’il a été constaté que malgré les décisions prises par l’assemblée générale,
la continuité de l’exploitation demeure toujours compromise, le président du
tribunal est informé par le commissaire aux comptes ou le chef de l’entreprise.

Section 2 : la prévention externe

Paragraphe 1: Organe compétant.

Il s’agit de président du Tribunal de Commerce. Ce dernier peut être saisi


par le commissaire au compte ou le chef d’entreprise, dès lors que la continuité
de l’exploitation demeure compromise malgré le déclanchement de la
prévention interne.

La mission du président du tribunal consiste à convoquer le chef


d’entreprise (A), désigner un mandataire spécial(b), et désigner aussi un
conciliateur(c).

A- Convocation du chef d’entreprise

Le président du tribunal convoque le chef d’entreprise pour envisager


des mesures propres au redressement de l’entreprise

B- Désignation d’un mandataire spécial

En vertu de l’article 549 du code de commerce, le président du tribunal


désigne le mandataire spécial sur proposition du chef d’entreprise. Sa mission
consistera à alléger les oppositions de nature sociale ou résultants d’un conflit
entre les associés ou celles qui découlent des relations entre les partenaires
habituels de l’entreprise, ou toute difficulté de nature à affecter la continuité
de l’exploitation.

C- la conciliation

Le législateur est inspiré par des lois françaises qui a remplacé


l’appellation de règlement amiable par celle de conciliation.

Son objectif réside dans la volonté de rechercher un accord entre


l’entreprise et ses principaux créanciers avant l’ouverture de redressement ou
de liquidation judiciaire.

c-1- les conditions d’ouverture


Pour bénéficier de la conciliation, la loi prévoit une condition négative et
une autre condition positive.

La condition négative suppose que l’entreprise ne doit pas en état de


cessation de paiement

La condition positive signifie que l’entreprise doit éprouver ses


difficultés.

c-2- la procédure

L’initiative de l’ouverture de la procédure de conciliation revient


uniquement au chef d’entreprise qui doit saisir le président du tribunal de
commerce par une requête, celle-ci expose la situation financière,
économique et sociale, les besoins de financements ainsi que les moyens. Le
président du tribunal peut obtenir communication de toute information
susceptible de lui donner une image exacte sur la situation économique et
financière de l’entreprise, à cet effet il peut consulter le commissaire aux
comptes s’il en existe ou toute personne de droit public. Outre ces
prérogatives, le président du tribunal a le pouvoir de charger un expert
d’établir un rapport sur la situation économique et financière et sociale de
l’entreprise.
La procédure de sauvegarde
Cette procédure constitue une innovation majeure de la loi 73-17.

Elle a pour objectif de permettre à l’entreprise de dépasser ses difficultés en


poursuivant son activité, en conservant ses emplois et en réglant ses dettes.

Section 1 : Les conditions d’ouverture.

Cette procédure est soumise à des conditions de fond et de forme.

Paragraphe 1 : Les conditions de fond.

Elles sont en nombre de deux, une négative et l’autre positive. La condition


négative résulte dans le fait que l’entreprise ne doit pas être en état de
cessation de paiement. La condition positive, elle consiste dans le fait que
l’entreprise souffre de difficultés qu’elle est dans l’incapacité de surmonter et
qui est de nature à la conduire à la cessation de paiement dans un court délai.

Paragraphe 2 : Les conditions de forme.

Elles sont en nombre de 3 et consistent dans le dépôt d’une demande


accompagnée d’un document, le règlement de frais et la présentation d’un
projet de plan de sauvegarde

Section 2 : Comment se déroule la procédure de sauvegarde ?

Le chef d’entreprise fait une demande d’ouverture de procédure de


sauvegarde. Il dépose sa demande au secrétariat du greffe du tribunal
compétent. Dans cette demande, il doit mentionner la nature des difficultés. Le
chef d’entreprise doit accompagner sa demande d’un plan de sauvegarde. Le
tribunal statue sur l’ouverture de la procédure de sauvegarde 15 jours après la
demande. Avec le concours du chef d’entreprise, le syndic analyse la situation
et établi un rapport détaillé. Dans ce rapport, il précise la situation financière,
économique et sociale de l’entreprise. Il le propose ensuite au tribunal. Le
tribunal décide soit de l’approbation du projet de sauvegarde ou sa
modification. Il peut aussi ordonner le redressement de l’entreprise en
difficulté ou sa liquidation judiciaire.
Le redressement judiciaire
Lorsqu’une entreprise fait face à de grandes difficultés financières, il se peut
qu’elle soit en état de cessation des paiements. La cessation est l’incapacité de
faire face à son passif exigible. Ceci signifie que ses dettes dépassent son actif
disponible.

Qui peut demander l’ouverture de cette procédure ?

La procédure de redressement judiciaire s’applique à toute entreprise


commerciale qui se trouve en cas de cessation de paiement.

Pour l’ouverture de cette procédure, certaines personnes peuvent faire la


demande à savoir : le chef d’entreprise, un créancier, ou sur requête du
ministère public ou du président du tribunal.

Comment se déroule la procédure de redressement judiciaire

Afin qu’un intéressé demande l’ouverture d’une procédure de redressement, il


doit compléter une déclaration de cessation des paiements. Ensuite, la déposer
auprès du tribunal. Après ouverture de la procédure de redressement
prononcée par le tribunal, l’activité de l’entreprise se poursuit dans un cadre
protecteur.

Ensuite il y a une période d’observation qui permet de faire un bilan de la


situation économique. Son objectif est d’analyser l’origine, la nature des
difficultés. Elle vise à étudier les différentes possibilités de redressement de
l’entreprise.

Cette procédure peut avoir 4 issues à savoir :

 Premièrement, implémenter un plan de redressement.


 Ensuite, La fin du redressement judiciaire en cas de disparition des
difficultés de l’entreprise.
 La cession partielle ou totale de l’entreprise
 La prononciation de la liquidation judiciaire
La liquidation judiciaire
La procédure de liquidation concerne les entreprises dont la situation est
irrémédiablement compromise.

C’est la procédure qui intervient lorsque le redressement judiciaire a échoué.


Elle a pour objectif de mettre fin définitivement à l’activité de l’entreprise.

Qui sont concernés et qui peut faire la demande d’ouverture ?

La procédure de liquidation a vocation à concerner les entreprises qui :

Sont en état de cessation de paiements

Sont dans l’impossibilité manifeste de se redresser

Elles s’adressent exclusivement aux petites entreprises

Les organes de cette procédure de gestion de difficultés d’entreprises sont le


syndic et le juge-commissaire.

Déroulement de la procédure de liquidation judiciaire

Dès que le tribunal ouvre la procédure, le chef d’entreprise se dessaisi de


l’administration. Il se dessaisi également de la disposition de ses biens. Le
tribunal nomme un syndic pour administrer l’entreprise.

Comment se déroule la liquidation

Ici, on commence par la réalisation de l’actif qui se passe ainsi :

D’abord, la vente d’immeuble qui se fait toujours aux enchères publiques.


Ensuite, les unités de production qui peuvent faire l’objet soit d’une cession
globale ou alors d’une cession par parties. Il est à noter que pour les biens
meubles le juge commissaire a le choix. Il peut ordonner leur vente soit, aux
enchères publiques ou alors, de gré à gré. La procédure de liquidation peut se
terminer de deux manières :

Soit, on rembourse tous les créanciers. Si l’entreprise a encore de l’argent on


parle de boni de liquidation. Ou alors, elle peut se clôturer pour insuffisance
d’actif. En effet, ceci signifie que l’entreprise n’a plus assez d’argent pour
rembourser tous ses créanciers.

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