Vous êtes sur la page 1sur 34

MASTER : Expertise financier audit et contrôle de gestion

Thème

LES ENTREPRISES EN DIFFICULTES

Réalisé parEncadré par

EL MAGROUD Asmae M. EL WALI Mouhamed

RHANI Asmae

MAAROUFI Wafae

Année universitaire : 2023/2024


SOMMAIRE

SOMMAIRE ..............................................................................................................................................3
INTRODUCTION .......................................................................................................................................4
Chapitre I – Prévention et sauvegarde avant la cessation de paiement..................................................6
1.1 Section 1 - La procédure de prévention...................................................................................6
1.2 Section 2 - La procédure de sauvegarde................................................................................10
Chapitre II : Les procédures engagées après la cessation de paiement ................................................13
1.3 Section 1 - L’ouverture des procédures de traitement des difficultés ...................................13
1.4 Section 2 : Les procédures judiciaires de traitement de la défaillance de l’entreprise..........22
CONCLUSION .......................................................................................................................................30
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE .......................................................................................................31
INTRODUCTION
Les défis auxquels une entreprise peut faire face, en tant que concept, sont une notion
relativement récente introduite dans la législation marocaine au cours de la décennie 90. Cette
notion établit un nouveau système juridique pour les entreprises en difficulté, dans le but de
les sauvegarder. Ce nouveau droit remplace l'ancien système de la faillite et s'applique
désormais à toute entreprise, qu'elle soit commerciale ou civile, indépendamment de la nature
de son activité et de l'ampleur de ses difficultés. Il concerne toute entreprise incapable de faire
face à ses obligations financières avec les ressources dont elle dispose, autrement dit, en
situation de cessation de paiement. Cette condition menace la continuité de l'activité de
l'entreprise.

Comparé à l'approche répressive du système de la faillite, qui privilégiait les créanciers pour
récupérer leurs créances sans se soucier du sort du débiteur, le nouveau droit sur les difficultés
des entreprises (loi n° 15-95 du 1er août 1996) adopte une perspective différente. Il
abandonne le concept de la faillite pour introduire de nouvelles dispositions axées sur la
prévention interne et externe, visant à sauvegarder l'actif, à maintenir l'activité et l'emploi, et à
apurer le passif de l'entreprise en difficulté.

Après plus de deux décennies d'application, le système de traitement des difficultés a subi une
réforme supplémentaire (loi n°73-17 du 19 avril 2018) visant à moderniser l'arsenal juridique
pour une meilleure adaptation aux normes internationales en vigueur dans le monde des
affaires. Cette nouvelle loi instaure une politique de gouvernance actualisée, mettant l'accent
sur la gestion et la détection précoce des difficultés avant l'intervention judiciaire, qui souvent
aboutit à la liquidation. Elle introduit également une nouvelle procédure de sauvegarde
permettant aux entreprises non encore en difficulté de bénéficier des dispositions légales en
cas d'initiative de leur chef, accompagnée d'un plan de sauvegarde.

L'objectif principal de la nouvelle procédure est de surmonter les difficultés auxquelles


l'entreprise est confrontée, assurant ainsi la continuité de ses activités et permettant un
diagnostic précoce de ses contraintes. Les nouvelles dispositions mettent en place des
mécanismes encourageant l'engagement effectif de l'entreprise et des créanciers dans la
procédure de conciliation, favorisant ainsi une sortie de crise financière. En résumé, la
nouvelle législation vise à renforcer la procédure de redressement, rééquilibrer les pouvoirs
entre le chef d'entreprise et les créanciers, améliorer l'efficacité de la liquidation judiciaire,
réviser les dispositions générales applicables aux procédures de redressement et de liquidation
judiciaire liées au règlement des créanciers et aux voies de recours, et enfin, améliorer la
performance des différents intervenants dans la procédure.

Dans ce contexte, le droit des entreprises en difficulté peut être considéré comme un droit à la
fois préventif et curatif, avec une fonction de sauvegarde. Les différentes facettes de ce droit
seront examinées dans la structure suivante : tout d'abord, la prévention des difficultés des
entreprises avant la cessation de paiement (chapitre 1), suivi de la procédure de traitement des
difficultés (chapitre 2)

5
Chapitre I – Prévention et sauvegarde avant
la cessation de paiement
Ce premier chapitre se concentre principalement sur les procédures précédant la cessation de
paiement, en mettant en lumière celles liées à la prévention, qu'elle soit interne ou externe à
l'entreprise (section 1), ainsi que celles relatives à la sauvegarde (section 2). La loi 73-17
apporte une nouveauté notable en restructurant les procédures de prévention des difficultés
des entreprises. Dans le but de renforcer le mécanisme de prévention, d'accroître son efficacité
et d'optimiser son rendement, cette loi introduit pour la première fois la procédure de
sauvegarde.

1.1 Section 1 - La procédure de prévention

La législation (loi n°15-95, modifiée et complétée par la loi n°73-17), établit un système de
prévention des difficultés de l'entreprise lorsque celle-ci est confrontée à des incidents de
fonctionnement susceptibles d'impacter de manière irrémédiable son exploitation. Les
dispositions cherchent à répondre aux besoins d'adaptation de l'entreprise en difficulté sans
attendre la manifestation financière de ses problèmes. Les objectifs visent à concilier la
continuité de l'activité de l'entreprise et le maintien de l'emploi. Pour atteindre ces objectifs, le
législateur marocain a adopté des solutions prenant en compte les difficultés insurmontables.
Il s'agit de réagir face à des faits ne nécessitant pas une intervention radicale, correspondant à
une situation irrémédiablement compromise, et impliquant un véritable redressement, une
cession ou une élimination de l'entreprise par liquidation, lorsque tous les facteurs de sa survie
sont perdus.

On distingue deux types de prévention : la prévention interne et externe (articles 545 à 559).
La première constitue une auto-prévention réalisée par les organes internes de l'entreprise,
n'ayant pas besoin de solliciter une autorité extérieure. Elle englobe la prévention interne
initiée par le chef de l'entreprise, le cas échéant le commissaire aux comptes, et les associés.
La deuxième catégorie correspond à une prévention externe placée sous le contrôle du
président du tribunal de commerce.

6
1.1.1 La prévention interne

La prévention interne constitue une obligation pour les dirigeants de l'entreprise et le


commissaire aux comptes, spécifiquement prévue pour les entreprises commerciales. Dans le
cas des entreprises sociétaires, les associés contribuent également à cette démarche. Le
législateur laisse aux parties concernées la liberté de choisir les moyens, les modalités et les
organes chargés de mettre en œuvre cette prévention au quotidien. Dans les entreprises
organisées, elle se manifeste à travers les fonctions dévolues aux organes de veille, de
contrôle et d'audit. Il est à noter que le législateur a expressément exclu les représentants du
personnel en tant qu'organe initiateur de cette procédure afin de préserver son caractère
confidentiel.

Le commissaire aux comptes, s'il en existe, ou tout associé, est chargé d'informer le chef
d'entreprise des faits susceptibles de compromettre la continuité de l'exploitation, dans un
délai de 8 jours à compter de la découverte de ces faits. Cette information doit être transmise
par lettre recommandée avec accusé de réception, invitant le chef d'entreprise à redresser la
situation.

En vertu de la nouvelle loi, l'article précisant les causes entraînant l'application de la


procédure interne s'est élargi en incluant les difficultés de nature juridique, économique,
financière et sociale, comme stipulé à l'article 547. Il convient de noter que les faits visés
demeurent distincts de la cessation de paiement, englobant des situations telles que la perte
d'un marché significatif due à une crise économique ou des difficultés dans le recouvrement
des créances.

En l'absence de réaction corrective de la part du chef d'entreprise dans un délai de 15 jours à


compter de la réception de l'information, ou en cas d'impossibilité de sa présence personnelle,
ou encore après délibération du conseil d'administration, il est impératif de convoquer une
assemblée générale dans un délai de 15 jours pour délibérer sur la situation, après audition
éventuelle du commissaire aux comptes, s'il en existe.

En cas de défaut de délibération de l'assemblée générale sur la question, ou si malgré les


décisions prises, la situation de l'entreprise demeure compromise, le président du tribunal de
commerce doit être informé par le commissaire aux comptes, le chef d'entreprise, ou tout
associé.

7
1.1.2 La prévention externe

Le législateur a introduit la prévention externe dans le but de surmonter les crises en éliminant
les difficultés ou en parvenant à un accord de conciliation entre l'entreprise et ses partenaires.
Cette procédure se caractérise par son caractère non contentieux, dépourvu des pouvoirs
judiciaires traditionnels tels que le droit de juger et de prononcer des sanctions. Elle est
également marquée par son caractère confidentiel et secret, préservant ainsi la réputation de
l'entreprise.

La prévention externe propose deux modalités : d'une part, un arrangement réalisé par un
mandataire spécial, et d'autre part, une conciliation qui, bien que légèrement complexe, vise à
parvenir à un accord amiable.

La prévention externe peut être déclenchée de deux manières :

1. Initiative des organes de l'entreprise

Le chef de l'entreprise, le commissaire aux comptes ou tout associé peuvent informer


rapidement le président du tribunal de commerce des difficultés rencontrées. Le défaut
d'information du tribunal par le chef d'entreprise ne conduit à aucune sanction selon le livre 5
du code de commerce.

2. Initiative du président du tribunal

Ce dernier peut se saisir d'office dès lors qu'un acte, un document ou une procédure d'une
société commerciale ou d'une entreprise individuelle révèle des difficultés ou des besoins non
couverts par un financement adapté aux moyens de l'entreprise.

Mission du président du tribunal

Une fois informé, le président du tribunal convoque le chef d'entreprise pour discuter des
causes, des éléments et du sort préalable des difficultés. Il peut recueillir des informations de
différentes sources pour avoir une vision claire et complète de la situation de l'entreprise, en
vue de déterminer le processus nécessaire au redressement. Dans ce cadre, il peut désigner un
mandataire spécial ou enclencher la conciliation.

Mandataire spécial

Désigné par le président du tribunal sur proposition du chef d'entreprise, le mandataire spécial
a pour mission de réduire les oppositions potentielles des partenaires habituels de l'entreprise.

8
S'il échoue, un rapport peut être déposé, et avec l'accord du chef d'entreprise, le juge peut
prolonger la durée ou changer le mandataire.

Procédure de conciliation

Remplaçant l'appellation de "règlement amiable", la conciliation (articles 551 à 559) est


ouverte à toute entreprise non en cessation de paiement, confrontée à des difficultés
économiques, sociales ou financières. Cette procédure souple et secrète vise à trouver un
accord avec les principaux créanciers avant d'entamer les procédures de traitement.

Ouverture de la procédure

Le chef d'entreprise saisit le président du tribunal par une requête exposant sa situation, ses
besoins de financement, et les moyens qu'il envisage pour y faire face.

Mission du président du tribunal dans la conciliation :

Le président collecte des informations utiles, peut consulter divers organismes, et peut, si
nécessaire, désigner un expert pour établir un rapport sur la situation de l'entreprise. S'il
estime que la sauvegarde de l'entreprise est possible, il ouvre la procédure de conciliation en
désignant un conciliateur.

Mission du conciliateur

Le conciliateur a trois mois, prolongeable une fois, pour favoriser la continuation de


l'entreprise et rechercher un accord avec les créanciers.

Suspension des poursuites :

Le président du tribunal peut, après audition des principaux créanciers, ordonner la


suspension provisoire des poursuites et exécutions des créanciers dont les titres sont antérieurs
à la date de la décision. Cela vise à éviter des pressions incompatibles avec l'esprit de la
conciliation.

Effets de l'ordonnance

L'ordonnance rendue par le président du tribunal interdit toute action en justice ou exécution
de la part des créanciers, aussi bien sur les meubles que sur les immeubles. Les délais impartis
sont suspendus, et le débiteur ne peut payer une créance antérieure à la suspension sans
l'autorisation du tribunal.

9
Homologation de l'accord

Si un accord est conclu, le président du tribunal l'homologue et le dépose au greffe. Le cas


échéant, le président peut homologuer un accord conclu avec les principaux créanciers. Le
texte de l'accord et le rapport de l'expert sont communiqués à l'autorité judiciaire et aux
parties signataires. Le rapport de l'expertise n'est communiqué qu'au chef de l'entreprise.

L'accord conclu entre le conciliateur et les parties est déposé au greffe et a une portée
significative. Il produit plein effet sur les créanciers signataires et sur le débiteur. De plus, il
confère au débiteur une protection contre d'éventuelles actions inconsidérées des créanciers
qui ont refusé de signer l'accord.

Pendant la durée de son exécution, l'accord de conciliation suspend toute poursuite


individuelle contre le débiteur visant à obtenir le paiement des créances concernées. Il met
également en suspens les délais qui auraient couru pour ces créanciers en vue d'agir, sous
peine de déchéance ou de résolution des droits liés à ces créances. Les créanciers et le
débiteur sont tenus d'exécuter l'accord de manière diligente et de bonne foi, bénéficiant ainsi
de la protection légale.

Cependant, le législateur accorde un privilège aux personnes qui ont répondu aux besoins
financiers de l'entreprise débitrice, leur assurant un remboursement privilégié de leurs
créances en fonction de leurs rangs et avec priorité sur toutes les autres créances. Ce privilège
s'étend également à toutes les personnes ayant fourni des biens ou services à l'entreprise pour
assurer la poursuite et la continuité de son activité.

En cas d'inexécution des engagements résultant de l'accord, le président du tribunal peut


prononcer la résolution de celui-ci par une ordonnance insusceptible de recours. Cette
décision entraîne également la déchéance de tout délai de paiement accordé, ouvrant ainsi la
voie à l'ouverture des procédures de traitement des difficultés, notamment le redressement
judiciaire voire la liquidation judiciaire.

1.2 Section 2 - La procédure de sauvegarde

La section 2 traite de la procédure de sauvegarde, qui constitue l'innovation principale de la


loi 73-17. Cette procédure, d'origine américaine et inspirée du modèle français, se situe entre
la prévention et le redressement judiciaire, visant à aider l'entreprise à poursuivre son activité
et à éviter la cessation de paiement.

10
1.2.1 Les conditions de fond

Qualité du débiteur : tous les commerçants, personnes physiques ou morales, peuvent bénéficier de
la procédure de sauvegarde.

Cessation de paiement : caractérisée par le non-respect des échéances et le refus de payer des
dettes exigibles.
Nécessite une situation désespérée où le débiteur est incapable de faire face à ses dettes.
Difficultés insurmontables :Des problèmes financiers graves pouvant rapidement conduire à la
cessation de paiement.
Justifient l'intervention législative pour sauvegarder les intérêts des parties prenantes.

1.2.2 Les conditions de forme

La procédure de saisine du tribunal pour la procédure de sauvegarde au Maroc est strictement


initiée par le chef de l'entreprise. Ce dernier doit soumettre une requête au tribunal, incluant
une description succincte de la situation financière, économique et sociale de l'entreprise,
ainsi qu'une explication des difficultés insurmontables rencontrées. La requête doit également
proposer des solutions de redressement et être accompagnée des documents administratifs
requis par la loi pour permettre au tribunal d'évaluer la situation de manière claire.Elle doit être
accompagner de certains documents administratifs énoncés dans l’article 259-2 du C.C pour
permettre au tribunal une appréciation claire des faits générateurs de cette situation.

1.2.3 La juridiction compétente

On distingue entre la compétence matérielle et la compétence territoriale.

Pour ce qui est de la compétence territoriale, Le tribunal compétent pour prononcer la


sauvegarde est le tribunal du lieu du principal établissement du commerçant ou du siège social
de la société.

Quant à la compétence matérielle, elle revient aux juridictions commerciales.

De ce fait le tribunal de commerce, qui a ouvert la procédure de sauvegarde, est également


compétent pour toutes les actions qui s’y rattachent.

11
1.2.4 Les objectifs principaux de la procédure de sauvegarde

En effet, la procédure de sauvegarde intervient avant la constatation de la cessation de


paiement et a pour objectif principal de faciliter la réorganisation des entreprises en difficulté
en permettant :

La poursuite de l’activité économique :La sauvegarde cherche à préserver l'activité


économique de l'entreprise en difficulté, offrant ainsi une possibilité de redressement sans
recourir à des mesures drastiques telles que la liquidation.

Le maintien de l'emploi :En favorisant la continuité de l'entreprise, la procédure de


sauvegarde vise à sauvegarder les emplois des salariés, contribuant ainsi à atténuer les
conséquences sociales négatives liées aux difficultés de l'entreprise.

L'apurement de son passif :La sauvegarde offre une opportunité de restructuration


financière. Elle permet de négocier avec les créanciers et de mettre en place un plan de
sauvegarde visant à régler progressivement le passif de l'entreprise, éventuellement avec des
remises de dettes, sous la supervision du tribunal.

En résumé, la procédure de sauvegarde vise à prévenir une situation de cessation de paiement


tout en fournissant à l'entreprise les moyens nécessaires pour surmonter ses difficultés
financières et reprendre son activité de manière viable.

12
Chapitre II : Les procédures engagées
après la cessation de paiement

Lorsque les mesures de prévention se révèlent inefficaces ou échouent, des procédures plus
complexes deviennent indispensables. Ces démarches visent soit à redresser l'entreprise si sa
situation n'est pas irrémédiablement compromise, soit à la liquider si sa survie est
définitivement compromise. Avant de détailler les modalités de traitement, nous débuterons
par définir les conditions d'ouverture des procédures d'une part, et exposer les règles de
préparation des solutions afin de prendre la décision de traitement la mieux adaptée aux
difficultés rencontrées.

1.3 Section 1 - L’ouverture des procédures de traitement des difficultés

L'ouverture des procédures de traitement des difficultés des entreprises se déroule dans un
contexte juridique précis, nécessitant une décision émanant de la juridiction compétente. Ces
démarches sont soumises à des critères substantiels et formels pour garantir leur légitimité et
leur efficacité.

Les organes chargés de mettre en œuvre ces procédures, ainsi que les droits des créanciers et
de l'entreprise en difficulté, ont été soigneusement établis par le législateur. Ces dispositions
visent à assurer un processus transparent et équitable, tout en préservant les intérêts légitimes
de toutes les parties impliquées.

Plus spécifiquement, cela implique que la juridiction compétente doit être saisie de manière
appropriée, en suivant les procédures établies par la loi. Les critères pour déterminer si une
entreprise est en difficulté doivent être clairs et objectifs, afin d'éviter toute ambiguïté ou
arbitraire.

En outre, les droits des créanciers doivent être protégés, garantissant leur accès à une
procédure équitable pour récupérer leurs créances impayées. De même, l'entreprise en
difficulté doit bénéficier d'un processus juste et équilibré, lui permettant de présenter sa

13
situation et de trouver des solutions adaptées à ses besoins spécifiques.

L'ouverture des procédures de traitement des difficultés des entreprises repose sur un cadre
juridique solide, conçu pour assurer la justice, l'équité et l'efficacité dans la gestion des
situations de crise économique.

1.3.1 Le jugement de l’ouverture

Les procédures de traitement s'appliquent à toute entité, qu'il s'agisse d'une personne
physique, de son représentant légal ou d'une société commercialeselon l'article 575 du
D.O.C « La procédure de redressement judiciaire s’applique à toute entreprise commerciale
en cessation de paiement ».

.Elles peuvent être initiées même si le commerçant a mis fin à son activité ou est décédé dans
l'année de sa retraite ou les six mois suivant son décès, à condition que la cessation de
paiement ait eu lieu avant ces événements. Selon l'article 579 du D.O.C«La procédure peut
être ouverte à l’encontre d’un commerçant qui a mis fin à son activité ou qui est décédé, dans
l’année de sa retraite ou dans les six mois suivant la date de son décès si la cessation de
paiement est antérieure à ces événements».

La condition essentielle pour déclencher ces procédures est l'incapacité du débiteur à payer
ses dettes exigibles à la date d'échéance,

Le jugement d’ouverture a pour effets majeurs :

 La fixation de la date de cessation des paiements :Le jugement d’ouverture fixe la


date de la cessation des paiements. À défaut, elle est réputée être intervenue à la
date du jugement qui la constate
 La nomination des organes de la procédure :Les différents organes de la procédure
sont nommés par le jugement d’ouverture. « Dans le jugement d’ouverture, le tribunal
désigne le juge- commissaire et le syndic » (article 637 alinéa 1)

 Fixation de la durée de la période d'observation : Dans le cadre d'une procédure de


redressement judiciaire, le jugement établit la durée de la période d'observation,
généralement de 4 mois, renouvelable une fois.

 Interdiction de payer les dettes antérieures : Le jugement d'ouverture de la procédure


entraîne automatiquement l'interdiction de payer les créances antérieures, sauf dans les
cas où le paiement est nécessaire pour retirer un gage ou une chose légitimement

14
retenue et indispensable à la poursuite de l'activité de l'entreprise.

 Arrêt des poursuites individuelles : Conformément à l'article 653, le jugement


d'ouverture suspend ou interdit toute action en justice de la part des créanciers dont les
créances ont été établies avant ledit jugement. Cela concerne les actions visant à
obtenir le paiement d'une somme d'argent ou la résolution d'un contrat pour défaut de
paiement. De plus, toute voie d'exécution sur les biens meubles et immeubles est
également arrêtée ou interdite pour ces créanciers. Ainsi, cette règle empêche la
poursuite des actions intentées avant le jugement déclaratif et toute nouvelle action
contre le chef d'entreprise.
 L’arrêt du cours des intérêts : Lors du jugement d'ouverture, le cours des intérêts
légaux et conventionnels, ainsi que des intérêts de retard et des majorations, est
suspendu. Cette suspension est levée à la date du jugement arrêtant le plan de
continuation, où les intérêts reprennent leur cours normal, conformément aux
dispositions des articles 659 et 660.

1.3.2 La cessation de paiement

La première définition qui a été rendue par la jurisprudence qualifie la cessation de paiements
comme étant l’arrêt matériel des paiements, c'est-à-dire le non paiement des dettes échues,
donc il s’agit d’un critère purement matériel : est ce que le commerçant paie ou ne paie pas ?
quidéclenche l’ouverture des procédures collectives.

La cessation de paiement survient lorsque l'entreprise se trouve dans l'incapacité de faire face
à ses dettes exigibles avec ses actifs disponibles, y compris les créances découlant d'accords
amiables. Selon l’article 575 du code de commerce « La cessation de paiement est établie dès
lors que l’entreprise est dans l’impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif
disponible, y compris les créances résultant des engagements pris dans le cadre de l’accord
amiable »

La cessation de paiement suppose deux éléments : un passif de l'entreprise trop élevé et un


actif disponible insuffisant pour le couvrir.

Le passif exigible englobe toutes les dettes non payées à leur échéance, qu'elles soient
d'origine commerciale ou civile. Ces dettes doivent être certaines, non déclarées par le

15
débiteur, et exigibles.

L'actif disponible représente les fonds dont dispose l'entreprise, comprenant les liquidités en
caisse et en banque, les valeurs immédiatement convertibles, ainsi que les réserves de crédits
dont elle bénéficie, comme les apports en compte courant.

1.3.3 Déclenchement des procédures

Le déclenchement des procédures de traitement des difficultés des entreprises peut être initié par
différentes parties : le chef d'entreprise lui-même, les créanciers, le président du tribunal de commerce
ou le ministère public.

Le chef d'entreprise doit déposer sa demande au greffe du tribunal de commerce dans un délai
de trente jours à partir de la date de la cessation de paiement, sous peine de sanctions. Cette
demande doit être accompagnée d'une série de documents essentiels, tels que

 Les états de synthèse du dernier exercice comptable visés par le commissaire aux
comptes s’il en existe.

 L’énumération et l’évaluation de tous les biens mobiliers et immobiliers de


l’entreprise.

 La liste des débiteurs avec l’indication de leur adresse le montant des droit de
l’entreprise et garanties à la date de cessation de paiement.

 La liste des créanciers avec l’indication de leurs adresses, le montant de leurs créances
et garantie à la date de cessation de paiement.

 Le tableau des charges.

 La liste des salaires ou leurs représentants s’il existe.

 Copie du modèle du registre de commerce.

 Le bilan de l’entreprise pendant le dernier trimestre.

 Les documents présentés doivent être datés et visés par le chef d’entreprise.

16
Tout créancier peut demander l'ouverture des procédures, mais il doit prouver l'existence de sa
créance, son caractère certain et exigible, ainsi que l'incapacité du débiteur à l'honorer. Sinon,
la demande sera rejetée par le tribunal.

Le tribunal peut également être saisi d'office par le ministère public ou le président du
tribunal, qui peuvent agir lorsqu'ils constatent des difficultés de l'entreprise ou sont informés
de la cessation de paiement.

Avant de décider d'ouvrir la procédure, le tribunal convoque le chef d'entreprise pour


l'entendre et peut auditionner d'autres parties concernées. Il peut même désigner un expert
pour recueillir des informations pertinentes sur la situation de l'entreprise.

Le tribunal compétent pour ouvrir ces procédures est celui où se trouve le principal
établissement du commerçant ou le siège social de la société. Il doit rendre sa décision dans
les 15 jours suivant la saisine.

1.3.4 Le contenu de jugement

Pour pouvoir garantir le bon déroulement de la procédure et la protection des intérêts en


présence, des organes sont désignés. L'autorité judiciaire et les mandataires de justice nommés
par elles ont la haute main sur le déroulement de la procédure. Il appartient au tribunal de
procéder à des nominations dès le jugement d'ouverture. Sont, en effet, nommés un juge-
commissaire, un syndic et des contrôleurs. Le juge-commissaire est l'homme-orchestre de la
procédure. Il est désigné dans le jugement d'ouverture, parmi les membres qui composent le
tribunal, pour veiller au déroulement rapide de la procédure et à la protection des intérêts en
présence. Le législateur lui confie de nombreuses attributions. Pour fixer les grandes lignes
directrices de son rôle, on retiendra qu'il contribue à accélérer la procédure en statuant seul sur
une partie des demandes contentieuses, formées après l'ouverture de la procédure : demandes
de relevé de forclusion, actions en revendication, réclamations contre les actes du syndic…Le
juge-commissaire contribue également au bon déroulement de la procédure et à la défense des
intérêts en présence. Certaines opérations importantes ne peuvent être faites qu’avec son
autorisation : licenciements, cessions d'actifs, emprunts pendant la période d'observation…Le
juge-commissaire aide à éclairer le tribunal, d'une part, en lui faisant obligatoirement un
rapport sur toutes les contestations portées devant lui et qui naissent de la procédure collective
et, d'autre part, en lui soumettant des propositions aussi importantes que le remplacement d’un
syndic. Entreprises en difficulté Pour remplir son rôle, il dispose de moyens d'information
17
importants. Il peut tout savoir de la procédure. D'abord, il est régulièrement tenu informé du
déroulement de la procédure par le syndic et le(s) contrôleur(s). Il peut à tout moment
recueillir communication de tout document relatif à la procédure. Enfin, il peut demander des
renseignements auprès des établissements de crédit sans qu'ils lui opposent le secret
professionnel. Ce pouvoir est particulièrement important au moment de l'élaboration du bilan
économique et social. Quand au syndic, sa mission est de surveiller le débiteur dans sa gestion
ou de l'assister pour tous les actes de gestion ou certains d'entre eux. Dans le cas d'un
redressement, son rôle peut aller de la simple surveillance des opérations de gestion au
remplacement total des dirigeants, en passant par l'assistance totale ou partielle du débiteur. Sa
mission, initialement définie, peut être modifiée par le tribunal à sa demande. Le syndic
prépare également le plan de redressement après avoir constitué le bilan économique et social
de l'entreprise. Il est le seul à pouvoir présenter le plan au tribunal et les différentes
propositions sur lesquelles il émet un avis ; il est donc l'interlocuteur privilégié des candidats
repreneurs. Enfin, le juge-commissaire nommera des contrôleurs parmi les créanciers qui lui
en font la demande. S'il en désigne plusieurs, il doit veiller à ce qu'au moins l'un d'entre eux
soit choisi parmi les créanciers titulaires de sûretés et un parmi les créanciers chirographaires
déterminer le rôle de juge commissaire le syndicat et les contrôleurs.

 Le juge commissaire

 Superviser le déroulement rapide de la procédure : Le juge-commissaire veille à ce


que la procédure avance efficacement et dans les délais prévus, assurant ainsi une
résolution rapide des difficultés rencontrées par l'entreprise.
 Protéger les intérêts en présence : Le juge-commissaire est chargé de garantir que
les intérêts de toutes les parties impliquées dans la procédure sont pris en compte
et protégés de manière équitable.
 Statuer sur certaines demandes contentieuses : Le juge-commissaire est habilité à
prendre des décisions sur des demandes litigieuses spécifiques qui surviennent
après l'ouverture de la procédure, telles que les demandes de relevé de forclusion,
les actions en revendication, ou les réclamations contre les actes du syndic.
 Autoriser certaines opérations importantes : Certaines actions importantes, telles
que les licenciements, les cessions d'actifs ou les emprunts pendant la période
d'observation, ne peuvent être entreprises sans l'autorisation préalable du juge-
commissaire.

18
 Éclairer le tribunal : Le juge-commissaire informe régulièrement le tribunal de
l'évolution de la procédure et lui soumet des rapports sur les contestations portées
devant lui. Il peut également proposer des mesures importantes, comme le
remplacement du syndic.

 Le syndic

Le syndic est chargé de mener les opérations de redressement et de liquidation judiciaire à


partir du jugement d'ouverture jusqu'à la clôture de la procédure.
 Il surveille l'exécution du plan de continuation ou de cession.
 Le syndic procède à la vérification des créances sous le contrôle du juge-
commissaire.
 Dans sa mission, le syndic est tenu au respect des obligations légales et
conventionnelles incombant au chef d'entreprise.
 Le syndic tient informé le juge-commissaire du déroulement de la procédure. Ceux
-ci peuvent à tout moment requérir la communication de tous actes ou documents
relatifs à la procédure.
 Sous réserve des droits reconnus aux contrôleurs, le syndic a seul qualité
pour agir au nom et dans l'intérêt des créanciers.
 Le syndic prend toute mesure pour informer et consulter les créanciers. Il
communique au juge-commissaire les observations qui lui sont adressées par les
contrôleurs.
 Aucun parent jusqu'au quatrième degré inclusivement du chef ou des dirigeants de
l'entreprise ne peut être désigné comme syndic.

 Les contrôleurs

Les contrôleurs assistent le syndic dans ses fonctions et le juge commissaire dans sa mission
de surveillance et de gestion de l’entreprise. Ils peuvent prendre connaissance de touts les
documents transmis au syndic, ils doivent observer la confidentialité sur les documents et la
procédure. ils rendent compte aux autres créanciers de l’accomplissement de leur mission à
chaque étape de la procédure. Les fonctions des contrôleurs sont gratuites, le contrôleur peut
se faire représenter par procuration spéciale par un de ses préposés ou par un avocat.

19
 Le juge-commissaire désigne un à trois contrôleurs parmi les créanciers qui lui en
font la demande. Les contrôleurs peuvent être des personnes physiques ou des
personnes morales.
 Lorsque le juge-commissaire désigne plusieurs contrôleurs, il veille à ce qu'au
moins l'un d'entre eux soit choisi parmi les créanciers titulaires de sûretés et qu'un
autre choisi parmi les créanciers chirographaires.
 Les contrôleurs assistent le syndic dans ses fonctions et le juge-commissaire dans
sa mission de surveillance de l'administration de l'entreprise. Ils peuvent prendre
connaissance de tous les documents transmis au syndic.
 Ils rendent compte aux autres créanciers de l'accomplissement de leur mission à
chaque étape de la procédure.
 Aucun parent ou allié jusqu'au quatrième degré inclusivement du chef d'entreprise
ne peut être nommé contrôleur ou représentant d'une personne morale désignée
comme contrôleur.

1.3.5 L’association des créanciers

Elle constitue une nouveauté de la loi 17-73 qui lui a consacré les articles 606 à 621, elle est
constituée à l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire dans les trois cas suivants :
 Toute entreprise soumise à une obligation de nomination d’un commissaire aux
comptes conformément aux dispositions législatives en vigueur.
 Toute entreprise dont le chiffre d’affaires annuel est supérieure à 25 millions de
DH, et qui emploie un nombre de salariés qui ne peut être inférieur à 25 au cours
de l’année précédant l’ouverture de la procédure.
 Sur décision motivée du tribunal, à la demande du syndic et ce en l’absence des
conditions précédentes dés lors qu’il existe des raisons valables. Le jugement est
insusceptible de recours.
La commission des créanciers est dirigée par le syndic, sauf lors de la réunion visant à
discuter de son remplacement, présidée par le juge commissaire. Quant à sa composition, elle
inclut :
 Le chef d'entreprise,
 Les créanciers énumérés dans la liste des créances déclarées transmise par le
syndic au juge commissaire, lorsque la réunion est convoquée avant que cette liste
ne soit déposée au greffe du tribunal. Ces créanciers doivent ne pas être sujets à
20
une proposition de rejet ou de report devant le tribunal, à moins qu'une autorisation
du juge commissaire ne leur soit accordée pour participer à la réunion.
 Les créanciers dont les créances ont été acceptées par le juge commissaire. Si la
réunion est programmée après le dépôt de cette liste au greffe du tribunal, les
créanciers peuvent assister personnellement à la réunion ou se faire représenter par
un mandataire.

1.3.6 Compétence et fonctionnement de l’association des créanciers

L'assemblée se réunit pour examiner les points suivants :

 Le projet de plan de redressement visant à assurer la continuité de l'entreprise,


présenté par le syndic dans le cadre de l'élaboration de la solution.
 Le projet de plan de redressement assurant la continuité de l'entreprise, proposé par
les créanciers en remplacement de celui présenté par le syndic et rejeté par ces
derniers.
 La modification des objectifs et des moyens du plan de redressement visant à
assurer la continuité de l'activité.
 La demande de remplacement du syndic nommé.
 La cession d'un ou plusieurs actifs principaux.
L'assemblée se réunit soit sur invitation du syndic, soit à l'initiative du juge commissaire, soit
sur demande du chef d'entreprise ou de l'un des créanciers. Le quorum est atteint lorsque les
créanciers représentent au moins les deux tiers des créances déclarées. En cas de non-atteinte
du quorum, une nouvelle date de réunion est fixée par le président via un procès-verbal. Si la
réunion vise à discuter du remplacement du syndic, elle est convoquée par le juge
commissaire.

L'avis de convocation de l'assemblée doit être publié dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales, judiciaires et administratives, et affiché sur un panneau dédié au tribunal.
La convocation peut également être envoyée aux créanciers à leur adresse électorale ou par
voie électronique.

L'avis de convocation doit préciser le lieu, la date et l'heure de la réunion ainsi que l'ordre du
jour. Il doit également informer les créanciers de leur droit à consulter les documents

21
mentionnés à l'article 612 du code de commerce au siège social ou à tout autre endroit de
l'entreprise indiqué dans l'avis de convocation. De plus, il doit stipuler que l'absence d'un
créancier ou de son représentant à la réunion vaut acceptation de toutes les décisions prises
par l'assemblée.

Lorsque l'assemblée se réunit, elle décide des modifications à apporter aux objectifs et aux
moyens du plan de continuité. L'avis doit indiquer que les créanciers qui ne sont pas d'accord
avec les modifications proposées dans le plan de continuité doivent présenter leur proposition
lors de la réunion.

Si l'assemblée rejette le plan de redressement proposé par le syndic, les créanciers opposés
doivent présenter un plan de remplacement dans les 15 jours suivant la réunion. Ce plan n'est
pris en compte que s'il est signé par la majorité des créanciers. Une nouvelle réunion est alors
programmée pour en délibérer.

Le plan de redressement approuvé par l'assemblée des créanciers est soumis au tribunal pour
homologation. Le tribunal homologue le plan dans les dix jours suivant son dépôt s'il n'y a pas
de plan de remplacement présenté par les créanciers. En cas de refus d'homologation par le
tribunal, le syndic convoque une nouvelle réunion de l'assemblée pour discuter d'une nouvelle
proposition de plan tenant compte de la décision du tribunal.

22
1.4 Section 2 : Les procédures judiciaires de traitement de la défaillance
de l’entreprise

Le traitement des difficultés de l’entreprise peut nécessiter le recours à la justice dans le cadre
d’une procédure collective. L’entreprise est placée sous le contrôle du juge et le règlement des
créanciers s’effectue collectivement. Selon la situation financière de l’entreprise, plusieurs
procédures peuvent être mises en œuvre. Ces procédures, dont le but principal est de prévenir
les difficultés d’entreprises, sont nommées les procédures collectives. Ce sont toutes les
procédures décidées par un juge. Elles visent à redresser ou à liquider une entreprise qui
rencontre des difficultés d’ordre économique. Les mesures de prévention de difficultés
d’entreprises sont des mesures judiciaires qui ont pour objectif de garantir la poursuite de
l’activité. En outre, elles ont pour objectif de maintenir l’emploi, tout en respectant les droits
des créanciers.

En gros, il existe deux formes de procédures en fonction du degré des difficultés d’entreprises
rencontrées à savoir :

En premier lieu, le redressement judiciaire

En dernier lieu, la liquidation judiciaire.

Ces solutions de traitement de la défaillance de l’entreprise. Elles sont établies à la lumière du


rapport du syndic. Avant d’opter pour une solution, une phase préliminaire s’impose.

Jusqu’au terme de la période d’observation, la procédure de redressement judiciaire a


vocation de se différencier par l’effet du jugement portant le dénouement du sort de
l’entreprise. En toute hypothèse, cette décision est précédée par le dépôt du bilan financier,
économique et social établi par le syndic, en vue de permettre au tribunal d’être éclairé sur la
nature des difficultés et les perspectives envisageables.

Par ailleurs, avant de rendre son jugement qui fixera le sort de l’entreprise, le tribunal entend
le chef de l’entreprise, les représentants des créanciers et les délégués du personnel (Article
590), pour une ultime consultation contradictoire en chambre du conseil (audience non
publique). Ayant acquis, avec ces différentes étapes informatives et consultatives, un point de
vue global de la situation de l’entreprise, dans la plénitude de ses implications et de ses
problématiques, le tribunal rend son jugement en audience publique, sur l’issue de la
procédure collective. La nouvelle législation sur les difficultés de l’entreprise, permet de sortir
du schéma unitaire de la liquidation comme seule issue possible des procédures collectives,

23
telles qu’organisées par l’ancienne loi sur la faillite. Le nouveau Code de Commerce apporte
une gamme de solutions en fonction des spécificités du contexte de l’entreprise.

1.4.1 La procédure de redressement judiciaire

La procédure de redressement judiciaire est réservée au débiteur qui est déjà en cessation des
paiements c’est-à-dire, toute entreprise commerciale qui est face à de grandes difficultés
financières et qui se trouve en cas de cessation des paiements.

Pour l’ouverture de cette procédure, certaines personnes peuvent faire la demande à savoir : le
chef d’entreprise qui dépose sa demande au greffe dans les 30 jours après la cessation des
paiements, ainsi, la procédure peut être ouverte d’office par le tribunal, sur requête du
ministère public ou du président du tribunal ou sur assignation du créancier, (quel que soit la
nature de sa créance).

Lorsque le débiteur fait la demande d’ouverture de redressement, le tribunal après examen de


la situation rend un jugement. Le juge prononce l’ouverture d’une procédure pour le
redressement judiciaire.

Afin que l’intéressé demande l’ouverture d’une procédure de redressement, il doit compléter
une déclaration de cessation des paiements. Ensuite, la déposer auprès du tribunal. Après
ouverture de la procédure de redressement prononcée par le tribunal, l’activité de l’entreprise
se poursuit dans un cadre protecteur.

Ensuite il y a une période d’observation qui permet de faire un bilan de la situation


économique. Son objectif est d’analyser l’origine, la nature, et l’ampleur des difficultés. Elle
vise à étudier les différentes possibilités de redressement de l’entreprise.

A noter que la procédure de redressement peut avoir 4 issues à savoir :

● D’une part, implémenter un plan de redressement qui a pour finalité que la société
puisse poursuivre son activité. Une poursuite permet de sauvegarder les intérêts des
créanciers et idéalement maintenir les emplois. Cependant, il est possible qu’il soit
nécessaire de supprimer des postes, ou d’exiger le départ du chef de l’entreprise.
● D’autre part, la clôture de la procédure de redressement judiciaire en cas de disparition
des difficultés de l’entreprise. En effet, lorsque l’entreprise dispose des sommes suffisantes
pour désintéresser les créanciers et s’acquitter des frais de procédure.
● Ensuite, la cession partielle ou totale de l’entreprise

24
● Enfin, la prononciation de la liquidation judiciaire si, durant la phase d’observation, les
conditions de la liquidation sont réunies. Le tribunal peut prononcer la conversation de la
procédure de redressement judiciaire en liquidation judiciaire, à signaler que dans la
pratique, la liquidation est très loin, la solution est la plus pratiquée. Ceci est expliqué par
le fait que les petites entreprises sont les plus nombreuses, mais aussi les plus fragiles, une
petite entreprise en difficulté à beaucoup moins de potentielètés de redressement qu’une
entreprise d’une certaine taille.
Généralement, le redressement judiciaire suit un régime similaire à la procédure de
sauvegarde mais avec un contrôle plus important de la part du Tribunal et de l’administrateur
judiciaire. Dans une telle conjoncture l’entreprise peut se faire, soit à travers d’un plan de
continuation, soit par la cession des actifs de l’entreprise dans le cadre d’un plan de cession ou
la liquidation judiciaire.

1.4.2 Plan de continuation

Le redressement par continuation permet de maintenir la même structure d’entreprise, dans le


cadre de la continuation de l’activité, avec le maintien à la tête de l’entreprise ou des
dirigeants.

Ce plan de continuation est tributaire de la réunion de deux conditions, celle de l’existence de


possibilités sérieuses de redressement d’une part et les chances sérieuses de règlement du
passif d’autre part. Le tribunal peut décider ce choix de plan même si la procédure de
vérification des créances n’est pas encore permise et peut aussi décider de l’arrêt, l’adjonction
ou la cession certaines branches d’activités.

L’établissement du plan de continuation est pour une durée maximale de 10 ans. Son contenu
(objectifs, moyens) ne peut être modifié que par une décision du tribunal. En cas de
modifications ayant des conséquences négatives sur les remises et les délais acceptés par les
créanciers une assemblée de ces derniers est provoquée par le syndic. Le tribunal statue avoir
entendu les parties. Enfin, Il peut prononcer la résolution du plan.

Au cours de cette phase les poursuites des créanciers sont arrêtées. Mais aucune décision
irréversible n’est prise. Toutes les éventualités demeurent possibles : continuation, cession ou
liquidation.

25
Pendant cette période, si la situation l’exige et sur la demande du syndic, le tribunal peut
subordonner l’adoption du plan de redressement au remplacement d’un ou plusieurs
dirigeants.

Aux termes de l’article 622, à partir du rapport du syndic et après avoir entendu le chef
d’entreprise, les contrôleurs et délégués du personnel, le tribunal se prononce sur l’une des
trois issues possibles.

Le tribunal décide la continuation de l’entreprise (et arrête un plan de continuation) lorsqu’il


existe des possibilités sérieuses de redressement et de règlement du passif. Il peut décider que
les biens qu’il estime nécessaires à la continuation de l’entreprise ne pourront être aliénés sans
son autorisation et ce, pendant une durée qu’il fixe. La continuation peut être accompagnée
par :

- La cession de certaines branches d’activités;

- La résiliation de certains contrats de travail;

- La suspension de l’interdiction d’émettre de chèque, le cas échéant;

- La mention des modifications nécessaires sur le statut de l’entreprise.

Conformément à l'article 598 de la loi 15-95, en ce qui concerne les remises et les délais de
paiement, le tribunal donne acte des délais et remises acceptés par les créanciers, après
proposition du représentant des créanciers. Cependant ces délais et remises peuvent, le cas
échéant, être réduits par le tribunal. La réduction de la créance n'est définitivement acquise
qu'après le versement, au terme fixé, de la dernière échéance prévue par le plan.

Toutefois, certaines créances ne peuvent faire l'objet de remises et de délais : c'est le cas des
créances garanties par le superprivilège des salaires ; Dans le même ordre d’idée, l’article 693
stipule que : «La vérification des créances est faite par le syndic en présence du chef
d'entreprise ou lui dûment appelé, avec l'assistance des contrôleurs, sous le contrôle du juge
commissaire. Si une créance est contestée, le syndic en avise le créancier par lettre
recommandée avec accusé de réception. Cette lettre précise l'objet de la contestation, indique
éventuellement le montant de la créance dont l'inscription est proposée, et invite le créancier à
faire connaître ses explications Le défaut de réponse dans un délai de trente jours interdit
toute contestation ultérieure de la proposition du syndic. La décision optant pour un plan de
redressement met fin à la période d'observation. L'entreprise est gérée par dirigeant, ancien ou
remplacé, qui retrouve ses pouvoirs et sa liberté d'action, à l'exception de ceux limités ou
26
interdits par le plan Possibilité de résolution du plan et décision de la liquidation judiciaire au
cas du non-respect des engagements qu’il a fixé. Au cas contraire, si le plan est exécuté, le
tribunal prononce la clôture de la procédure.

1.4.3 Plan de cession

Le législateur assigne trois objectifs au plan de cession ; tout d’abord préserver l’économie à
travers le maintien de l’outil de travail. Ainsi, la préservation de l’emploi et en fin la justice
économique et financière afin d’atteindre ses objectifs. Ce plan constitue une alternative au
redressement par continuation, c’est une autre voie possible pour la restructuration de
l’entreprise. Elle s’impose lorsque l’entreprise est redressable mais que le débiteur ne dispose
pas des moyens pour assurer lui-même le redressement. C’est un dessaisissement du débiteur
qui permet de sauver l’entreprise de maintenir l’emploi en lui donnant un nouveau
propriétaire en principe plus solvables que l’ancien.

La cession est une opération spécial qui a un objet spécial, c’est une vente qui consiste au
transfert du patrimoine de l’entreprise pour son redressement judiciaire ; Dans la cession de
l’entreprise, l’acheteur s’engage non seulement à payer le prix mais aussi à d’autres
obligations qu’on ne trouve pas dans le contrat de vente. L’acheteur est soumis à des
contraintes qui délimitent le droit des obligations et des contrats qui normalement lui donnent
la possibilité d’agir dans le bien acheté. Le prix dans la cession de l’entreprise dans le cadre
de redressement judiciaire diffère du prix dans le contrat de cession normal. Car, dans le
premier cas, l'acheteur s’oblige à sauvegarder l’activité et l’emploi qui sont la contrepartie du
transfert de la propriété, ce qui n’est pas le cas dans un contrat de vente normal. On ne
constate donc que la cession porte sur deux éléments :

D’une part, élément judiciaire : concerne la compétence du tribunal qui a le droit d’arrêter le
plan de cession avec des conditions procédurales spéciales.

D’autres part, élément contractuel : l’article 608 dispose que : « en exécution du plan arrêté
par le tribunal, le syndic passe tous les actes nécessaires de la réalisation de la cession».

La cession est une opération originale, elle s’apparente à un contrat, puisqu’elle suppose une
offre d’achat émanant d’un repreneur, mais elle n’est pas un véritable contrat puisque cette
offre n’est pas acceptée par le débiteur ou par l’administrateur mais par le tribunal.

En outre, la cession d’une entreprise en difficulté ne se réalise que si les conditions suivantes
sont remplies :

27
1- Il faut que la continuation de l’exploitation de l’entreprise par le débiteur ne soit pas
possible;
2- L’entreprise doit être susceptible de cession ;
3- Il faut que le redressement de l’entreprise paraisse possible ;
4- La cession doit avoir un caractère global : elle doit porter sur l’ensemble des éléments de
production qui forment une ou plusieurs branches complètes et autonomes d’activités;
5- La cession doit être faite dans des conditions raisonnables : elle doit permettre le
redressement définitif (si possible sauvegarder les emplois et offrir aux créanciers des
modalités de remboursement qui ne soient pas spoliatrices) et le prix doit être suffisant
pour permettre d’apurer le passif. Pour conclure on peut dire que la cession de
l’entreprise peut, selon les cas, être la meilleure des solutions, si elle intervient
rapidement car elle permet de redresser l’entreprise grâce au dynamisme, aux relations et
aux moyens financiers de ses nouveaux dirigeants. La pire car elle peut aboutir à une
spoliation des anciens propriétaires et à un sacrifice des créanciers, notamment si le prix
proposé par le repreneur n’est pas suffisant.

1.4.4 La procédure de liquidation judiciaire

L’ouverture d’une liquidation judiciaire est le constat d’un échec puisque la sauvegarde est
impossible. L’activité de l’entreprise alors est arrêtée, ses actifs cédés aux créanciers grâce au
prix de la cession. La décision de liquider les actifs du débiteur est normalement prise au
cours de la période d’observation soit d’office soit à la demande du syndic du représentant des
créanciers du débiteur ou du procureur général du roi. Elle peut aussi être prononcée
immédiatement sans aucune période d’observation lorsque l’entreprise a déjà cessé son
activité ou lorsque son redressement est manifestement impossible au jour du jugement
d’ouverture de procédure. La vente des immeubles peut être effectuée selon deux procédés.
Le premier est la saisie immobilière où le juge commissaire, après consultation des
contrôleurs, du chef d’entreprise et du syndic, fixe le prix de l’ouverture des enchères.
Lorsqu’une procédure de saisie immobilière a été engagée avant le redressement ou la
liquidation et qu’elle a été suspendue, le syndic peut être subrogé dans les droits du créancier
saisissant pour les procédures que celui a effectué. La procédure peut alors reprendre son
cours au stade où le jugement d’ouverture l’avait suspendue. Le deuxième procédé de vente
permet, à titre exceptionnel, au juge commissaire d’effectuer la cession amiable. Celle-ci peut
prendre la forme d’une adjudication amiable sur la mise à prix qu’il fixe ou de gré à gré au
prix et conditions qu’il détermine. Quant aux unités de production qu’elles soient composées

28
de tout ou partie de l’actif mobilier ou mobilier, elles peuvent faire l’objet d’une cession
globale. Dans ce cas, toute personne intéressée peut soumettre une offre. Toutefois, ni le
débiteur, ni les dirigeants de droit ou de fait, ni aucun parent, ni allié de ceux-ci jusqu’au
4ème degré inclusivement ne peuvent se porter acquéreur. Le juge choisira l’offre qui lui
paraît plus sérieuse et qui permet d’assurer dans les meilleures conditions l’emploi et le
paiement des créanciers. Pour les autres biens, la vente s’accomplit au choix du juge
commissaire soit aux enchères publiques, soit de gré à gré. Les mêmes règles inhérentes à
chaque procédé s’appliquent comme précédemment mentionnées. Une transaction ou un
compromis sur toutes les contestations qui intéressent collectivement les créanciers peut être
conclu par le syndic s'il est autorisé par le juge commissaire. De même pour le sort des biens
gagés ou retenus, le syndic, en payant la dette, peut les retirer. Le jugement d’ouverture de la
liquidation rend exigible les créances non échues au jour du prononcé du jugement. Quant au
règlement du passif, il se réalise par la répartition des produits sur les créanciers.

Le jugement qui ouvre ou prononce la liquidation judiciaire exporte de plein droit


ledessaisissement pour le débiteur de l’administration de l’entreprise de ses biens tant que la
liquidation n’est pas clôturée. Le dessaisissement prenant effet à partir de la date du jugement
jusqu’au jour de la clôture de la liquidation. La possibilité de poursuite temporaire de
l’activité. C’est une solution exceptionnelle limitée dans la durée et décidée si l’intérêt général
ou celui des créanciers l’exige.

29
Conclusion

En conclusion, les procédures de prévention et de sauvegarde introduites par la loi 73-17


constituent une avancée significative dans le paysage juridique marocain pour la gestion des
entreprises en difficulté. En mettant en place des mécanismes permettant d'anticiper et de
traiter les crises financières, ces dispositions offrent aux entreprises la possibilité de se
redresser tout en préservant leur activité économique et les emplois associés. Grâce à ces
nouvelles procédures, les entreprises peuvent désormais bénéficier d'un cadre juridique plus
adapté et efficace pour surmonter les difficultés rencontrées, contribuant ainsi à la stabilité et à
la croissance du tissu économique du pays.

Les procédures de traitement des difficultés des entreprises, déclenchées en cas de cessation
de paiement, sont encadrées par un cadre juridique rigoureux visant à garantir la légitimité,
l'efficacité et l'équité du processus. L'ouverture de ces procédures est décidée par la juridiction
compétente, suivant des critères substantiels et formels clairs. Les organes désignés, tels que
le juge-commissaire, le syndic et les contrôleurs, ont des rôles spécifiques dans la supervision
et la gestion de la procédure, assurant ainsi la protection des intérêts des parties impliquées,
notamment les créanciers et l'entreprise en difficulté. L'association des créanciers constitue
également une étape essentielle dans le processus, permettant aux créanciers de participer
activement à l'examen des solutions proposées pour le redressement ou la liquidation de
l'entreprise. En somme, ce cadre juridique offre une approche systématique et transparente
pour traiter les situations de crise économique et préserver les intérêts des parties prenantes.

Pour traiter la défaillance de l’entreprise, le tribunal peut juger l’ouverture soit d’une
procédure judiciaire de sauvegarde, de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire, ces
procédures visent à protéger et à prévenir la faillite et à mieux gérer les difficultés
d’entreprises. Après avoir défini le champ d'application commun à ces procédures est exposé
la situation de l'entreprise, des salariés et des créanciers au cours de la période d'observation,
et dans le plan de sauvegarde. Sont enfin abordées les règles particulières au redressement et à
la liquidation.

30
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
 Moulay mohamedlahbibRhalib « ENTREPRISES E N DIFFICULTES », Edition
2014, pp.35/71

 France GUIRAMAND et Alain HERAUD « Droit des sociétés et autres


groupements, Droit de l’entreprise en difficulté » Edition Foucher, 2006-2007,
447p
 J. Bourgoin, M. Revah, M. Topzian-Revah et F. Rouaix « Droit des sociétés »
Edition DUNOD 2005, 597p
 NADIA QAIDI « ENTREPRISES E N DIFFICULTES », Edition 2020
 « CODE DE COMMERCE »Version consolidée en date du 19 décembre 2019

 ‫ﯿﺔ‬
‫ﻟ‬‫ﻟﺪو‬
‫ﺎلا‬
‫اﻻﻋﻤ‬
‫ﻧﻮنو‬
‫ﺎ‬‫ﻘ‬
‫ﻟ‬‫ﻠﺔا‬
‫ﻣﺠ‬: «Les procédures des difficultés de l’entreprise au Maroc»
2021
 https://juristconseil.blogspot.com/2018/01/la-loi-n-73-17-les-difficultes-de.html

31
Table des matières
SOMMAIRE ..............................................................................................................................................3
INTRODUCTION .......................................................................................................................................4
2 Chapitre 1 – Prévention et sauvegarde avant la cessation de paiement.........................................6
2.1 Section 1 - La procédure de prévention...................................................................................6
2.1.1 La prévention interne ......................................................................................................7
2.1.2 La prévention externe......................................................................................................8
2.2 Section 2 - La procédure de sauvegarde................................................................................10
2.2.1 Les conditions de fond...................................................................................................11
2.2.2 Les conditions de forme.................................................................................................11
2.2.3 La juridiction compétente..............................................................................................11
2.2.4 Les objectifs principaux de la procédure de sauvegarde ...............................................12
3 Chapitre 2 : Les procédures engagées après la cessation de paiement.........................................13
3.1 Section 1 - L’ouverture des procédures de traitement des difficultés ...................................13
3.1.1 Le jugement de l’ouverture............................................................................................14
3.1.2 La cessation de paiement ..............................................................................................15
3.1.3 Déclenchement des procédures ....................................................................................16
3.1.4 Le contenu de jugement ................................................................................................17
 Le juge commissaire..............................................................................................................18
 Le syndic ...............................................................................................................................19
 Les contrôleurs ......................................................................................................................19
3.1.5 L’association des créanciers...........................................................................................20
3.1.6 Compétence et fonctionnement de l’association des créanciers ....................................21
3.2 Section 2 : Les procédures judiciaires de traitement de la défaillance de l’entreprise..........23
3.2.1 La procédure de redressement judiciaire ......................................................................24
3.2.2 Plan de continuation......................................................................................................25
3.2.3 Plan de cession ..............................................................................................................27
3.2.4 La procédure de liquidation judiciaire ...........................................................................28
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE .......................................................................................................31

32
33
34

Vous aimerez peut-être aussi