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LES PROCEDURES COLLECTIVES DE REDRESSEMENT

JUDICIARE ET D’APUREMENT DU PASSIF


La vie des entreprises n’est pas un long fleuve tranquille. Parfois elles rencontrent des
difficultés parce que l’état de leur trésorerie est telle qu’elles ne peuvent faire face à leurs
échéances. Et ces difficultés peuvent être telles qu’elles vont déboucher sur une cessation des
paiements et entrainer la disparition de l’entreprise (liquidation de biens).
Pour éviter qu’une telle situation ne se produise, le législateur OHADA a institué deux types de
solutions : d’une part des mesures préventives qui ont pour but d’éviter que l’entreprise ne soit
en cessation des paiements et d’autre part des mesures curatives ou mesures de traitement
classique que sont le redressement judiciaire et la liquidation des biens.

TITRE I : LES MESURES PREVENTIVES


Les mesures préventives sont destinées à détecter très rapidement les signes annonciateurs des
difficultés afin d’éviter l’évolution vers une situation irrémédiablement compromise. Elles sont
de deux ordres, l’une est prévue par l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et
du groupement d’intérêt économique, il s’agit de l’alerte et les autres par l’Acte uniforme
portant organisation des procédures collectives et là il s’agit de la conciliation et du règlement
préventif.

Chapitre I : L’alerte
Il y a deux types d’alerte :
- l'alerte déclenchée par les commissaires aux comptes ;
- l’alerte déclenchée par les associés.

Contrairement en France où l’alerte peut être déclenchée, par exemple les comités d'entreprises,
les institutions représentatives du personnel et même par le Président du Tribunal. En droit
OHADA l’alerte ne peut être déclenchée que d’une part par le Commissaire aux comptes et
d’autre part par les associés.
Section I : L'alerte déclenchée par le Commissaire aux comptes
Para I : Dans les Sociétés par action.
Si le Commissaire aux comptes découvre, lors de l’examen des documents qui lui sont
communiqués ou à l’occasion de l’exercice de sa mission, l’existence d’un fait qui est de nature à
compromettre la continuation des activités de l’exploitation, il demande par lettre au porteur
contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception des explications,
selon le cas, soit au Président du Conseil d’administration, soit au Président Directeur Général,
soit à l'Administrateur général ou le président. Le dirigeant qui reçoit cette demande doit
répondre dans un délai de 15 jours. Deux situations peuvent alors être envisagées :
 Soit le dirigeant destinataire répond ; dans ce cas il donne une analyse de la situation et
indique, le cas échéant, les mesures qui sont envisagées ;

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 Soit il ne répond pas dans le délai ou s’il donne une réponse non satisfaisante, le problème
est déplacé vers un autre organe ; en effet le Commissaire aux comptes invite, selon le cas,
le Président Directeur Général ou le Président du conseil d’administration à faire délibérer le
conseil ; s’il s’agit d’une société anonyme avec administrateur général, il invite
l’administrateur à se prononcer.

Là aussi deux cas figure peuvent se présenter :


1. soit le dirigeant convoque le Conseil d’administration dans les quinze jours ; dans ce cas, le
Commissaire aux comptes est convoqué à la délibération ; s'il s'agit d'un Administrateur
Général qui décide de se prononcer, le Commissaire aux comptes est convoqué pour assister
à la séance au cours de laquelle l'Administrateur va se prononcer sur les faits relevés ;

2. soit le dirigeant ne convoque pas le conseil ou l'Administrateur Général ne se prononce pas ;


le Commissaire aux comptes établit un rapport qui va être présenté à la prochaine assemblée
ou en cas d’urgence à une assemblée qu’il convoque ; la même solution est retenue lorsque,
malgré les décisions prises le commissaire aux comptes constate que la continuité de
l’exploitation reste compromise.

Si, à l’issue de l’assemblée, le commissaire aux comptes constate que les décisions prises ne
permettent pas d’assurer la continuité de l’exploitation, il doit informer de ses démarches la
juridiction compétente et lui en communique les résultats.

Para II : Dans les sociétés d'un autre type (SARL, SNC, SCS)
Si, dans les sociétés d’un autre type (Société en nom collectif, Société en commandite simple,
Société à Responsabilité Limitée), le Commissaire aux comptes découvre l’existence de ces faits
de nature à compromettre la continuité de l’exploitation, il demande par lettre au porteur contre
récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception des explications au
gérant qui est tenu de répondre dans un délai de 15 jours. Deux situations peuvent se présenter :
 soit le gérant décide de répondre ; dans ce cas il donne une analyse de la situation et précise,
le cas échéant, les mesures envisagées ; si la réponse est satisfaisante, la procédure s'arrête
 soit il ne répond pas ; dans ce cas, le Commissaire aux comptes établit un rapport ; il peut
demander la présentation de ce rapport à la prochaine assemblée ou sa communication aux
associés ; il en est de même lorsque, malgré les mesures prises, le commissaire aux comptes
constate que la continuité de l’exploitation reste compromise.

Section II : L'alerte déclenchée par les associés


Là aussi, on distingue les Sociétés anonymes et les sociétés d’un autre type.
Para I : Dans les Sociétés anonymes :
Chaque actionnaire a la possibilité de poser des questions sur tout fait de nature à compromettre
la continuité de l'exploitation. L'actionnaire ne peut poser les questions que deux fois par
exercice. Le destinataire de la question est, selon le cas, soit le Président Directeur Général, soit
le Président du conseil d’administration, soit l’Administrateur Général.

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Le dirigeant qui a reçu la question a un délai de 15 jours pour répondre par écrit, et dans le même
délai il transmet une copie de la question et de la réponse au Commissaire aux comptes. Aucune
sanction spécifique n’est prévue lorsque le dirigeant ne répond pas.

Para II : Dans les autres sociétés :


Dans ces sociétés aussi le législateur communautaire donne le droit a chaque associé, de poser au
gérant des questions sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. La
périodicité est là aussi de deux fois par exercice. Le gérant est tenu, lorsque la question lui est
adressée, de répondre dans le délai de 15 jours et de communiquer une copie de la question et de
la réponse au commissaire aux comptes. Il convient d’observer qu’il n’y a pas toujours un
commissaire aux comptes dans ce type de société ; c’est ce qui explique que ce type de mesures
préventives est d’une efficacité douteuse.

CHAPITRE II : La conciliation et le règlement préventif


L’acte uniforme organisant les procédures collectives d’apurement du passif a prévu un
certain nombre de mesures préventives destinées à détecter très rapidement les
signes annonciateurs des difficultés afin d’éviter l’évolution vers une
situation irrémédiablement compromise.
Parmi ces mesures, nous avons la conciliation et le règlement préventif.

Sous chapitre I : La conciliation


La conciliation est procédure préventive de la cessation des paiements introduite en droit
OHADA par la réforme de 2015.

La conciliation est une procédure préventive, consensuelle et confidentielle,


destinée à éviter la cessation des paiements de l'entreprise débitrice afin
d'effectuer, en tout ou partie, sa restructuration financière ou
opérationnelle pour la sauvegarder. Cette restructuration s'effectue par le
biais de négociations privées et de la conclusion d'un accord de conciliation
négocié entre le débiteur et ses créanciers ou, au moins ses principaux
créanciers, grâce à l'appui d'un tiers neutre, impartial et indépendant dit
conciliateur.
Mais pour qu’une procédure de conciliation puisse être ouverte et produire les effets
escomptés (II) ; il faudrait d’abord qu’un certain nombre des conditions soient réunies (I)

Section I : Les conditions d’ouverture d’une conciliation


Para I : les conditions de fond

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I : Les entreprises concernées
a) La procédure de conciliation est applicable à toute personne physique exerçant une activité
professionnelle indépendante, civile, commerciale, artisanale ou agricole.
Concernant l’activité professionnelle indépendante, elle suppose que la personne qui l’exerce
ne soit soumise à aucune relation de subordination dans le cadre de cet exercice. Elle agit en
son nom et pour son propre compte.
b) Elle est aussi applicable à toute personne morale de droit privé ainsi qu'à toute entreprise
publique ayant la forme d'une personne morale de droit privé. On peut citer les sociétés
commerciales telles que définies à l’article 6 de l’Acte Uniforme sur les sociétés
commerciales (les SNC, les SCS, les SARL, les SA, les SAS), les sociétés civiles, les sociétés
en participation et même les sociétés coopératives. De même pour les entreprises publiques
ayant la forme de personne morale de droit privé, on peut citer les sociétés nationales, les
sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
c) Les procédures de conciliation est aussi applicable aux personnes morales de droit privé qui
exercent une activité soumise à un régime particulier lorsqu'il n'en est pas disposé autrement
dans la réglementation spécifique régissant ladite activité. Il s’agit, notamment, des
établissements de crédit au sens de la loi bancaire, des établissements de micro finance et des
acteurs des marchés financiers ainsi que celles des sociétés d'assurance et de réassurance des
États parties au Traité de l'OHADA.
En effet pour ces types de société, les règlementations spécifiques exigent que l’ouverture
d’une procédure collective se fasse respectivement sur demande d’une autorité bancaire ou de
la commission régionale de contrôle des assurances.

II : La situation financière de l’entreprise


Elle s’applique aux entreprises, qui connaissent des difficultés avérées c’est à dire celles
dont les conséquences se font déjà ressentir (retard dans les paiements, problèmes
d’approvisionnement…) ou des difficultés prévisibles celles qui ne sont pas encore
constatables mais qui cependant, sont inéluctables eu égard aux conséquences de
certaines mesures prises ou aux défaillances de certaines activités mais qui ne sont pas
encore en état de cessation des paiements (la baisse de la rentabilité d’une unité de
production). Donc l’entreprise ne doit pas être en cessation de paiement, elle doit simplement
avoir de difficultés.
L’article 1-3 de l’Acte uniforme relatif aux procédures collectives définit la cessation des
paiements comme étant l'état où le débiteur se trouve dans l'impossibilité de faire face à son
passif exigible avec son actif disponible, à l'exclusion des situations où les réserves de crédit
ou les délais de paiement dont le débiteur bénéficie de la part de ses créanciers lui permettent
de faire face à son passif exigible.
Ces difficultés peuvent avoir une origine soit interne (mauvaise gestion de la comptabilité,
personnel pléthorique, le refus de certification de comptes par le commissaire aux comptes) ;
soit externe (environnement économique défavorable, la perte de gros part de marché due à
l’arrivée d’un nouveau concurrent, la défaillance d’un partenaire, le non-renouvellement de

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contrats importants arrivés à expiration) ou même accidentelle (incendie affectant gravement
l’outil de production alors que l’entreprise n’était pas assurée).
Para II : les conditions de forme
L’ouverture d’une procédure de conciliation nécessite la formulation d’une demande sous
forme de requête adressée au président de la juridiction compétente en matière de procédures
collectives.
Cette requête peut être formulée par le débiteur agissant seul. Il peut également s’agir d’une
requête conjointe du débiteur avec un ou plusieurs de ses créanciers.
Pour être recevable, la requête doit exposer les difficultés du débiteur ainsi que les moyens d'y
faire face et, elle doit obligatoirement être accompagnée d’un certain nombre de documents
datés, signés et certifiés conformes et sincères par le requérant. Tous ces documents doivent
dater de moins de trente (30) jours.
Ces documents permettant de bien identifier le débiteur, de se faire une idée sur sa situation
financière (les états financiers de synthèse comprenant le bilan, le
compte de résultat, un tableau financier des ressources et des
emplois, le montant du chiffre d'affaires et des bénéfices ou des
pertes des trois derniers exercices ; un état de la trésorerie et un
état chiffré des créances et des dettes avec indication des dates
d'échéance) et de s’assurer que le débiteur n’est pas au moment de sa demande soumis à
une procédure collective non encore clôturée ou est en cessation des paiements.

Section II : le déroulement et les effets de la conciliation


Para I : Le déroulement de la procédure
I : Le choix du conciliateur
Lorsque le président de la juridiction compétente décide d’ordonner l’ouverture d’une
conciliation, il désigne dans la même décision un conciliateur qu’il a choisi lui-même ou sur
proposition du débiteur.
Le président du tribunal peut choisir comme conciliateur toute personne justifiant d’une
compétence professionnelle à la condition qu’elle ait le plein exercice de ses droits civils, et
demeurer indépendant et impartial vis-à-vis des parties concernées par la conciliation.
Cela veut dire que le juge a un large éventail de choix même si dans la pratique, il choisit pour
l’essentiel des mandataires judiciaires, des administrateurs judiciaires ou des juges consulaires
honoraires. Mais rien ne s’oppose à ce qu’il puisse choisir des avocats, des experts
comptables, des experts fiscaux, des huissiers etc.
Cependant certaines personnes ne peuvent pas être désignées comme conciliateur par le juge.
Il s’agit :
- des parents ou alliés du débiteur, jusqu'au quatrième degré inclusivement ;

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-des personnes qui, à quelque titre que ce soit, ont perçu directement ou indirectement, une
rémunération ou un paiement de la part du débiteur intéressé, de tout créancier du débiteur ou
d'une personne qui en détient le contrôle ou est contrôlée par lui, au cours des vingt-quatre
(24) mois précédant la décision d'ouverture ;
- des magistrats en fonction ou ayant quitté leurs fonctions depuis moins de cinq (5) ans.
Toute personne désignée conciliateur doit, dès qu'elle est informée de sa désignation, attester
qu'elle remplit, à sa connaissance, les conditions énoncées ci-dessus. A tout moment, durant le
déroulement de la conciliation, s'il lui apparaît qu'elle ne remplit plus ces conditions, elle en
informe sans délai le président de la juridiction compétente qui, s'il y a lieu, peut mettre fin à
sa mission et nommer un remplaçant.
La rémunération du conciliateur est déterminée par le président de la juridiction avec l'accord
du débiteur au jour de l'ouverture de la conciliation. Si au cours de sa mission, le conciliateur
estime que le montant initialement déterminé est insuffisant, il doit en informer sans délai le
président de la juridiction qui fixe les nouvelles conditions avec l'accord du débiteur. A défaut
d'accord, il est mis fin à la mission du conciliateur. La rémunération du conciliateur est à la
charge du débiteur.
II : la mission du conciliateur
Le conciliateur a pour mission de favoriser la conclusion, entre le débiteur et ses
principaux créanciers ainsi que, le cas échéant, ses cocontractants habituels, d'un accord
amiable destiné à mettre fin aux difficultés de l'entreprise.
Cette mission ne peut excéder trois mois (3 mois) sauf prorogation au plus d’un mois (1 mois)
à la demande motivée du conciliateur ou du débiteur. À l’expiration de ces délais, la
conciliation prend fin plein droit et aucune nouvelle procédure de conciliation ne peut être
introduite avant l’expiration d’un délai de trois mois.
Le conciliateur peut, à cette fin, obtenir du débiteur tous renseignements utiles.
Le conciliateur rend compte régulièrement, au président de la juridiction compétente, de l'état
d'avancement de sa mission et formule toutes observations utiles. S'il a connaissance de la
survenance de la cessation des paiements, il en informe sans délai le président de la juridiction
compétente.
Une fois l’accord conclu les parties ont le choix entre saisir un notaire pour le constater ou
saisir un juge pour l’homologuer ou l’exequaturer.
La décision homologuant ou exequaturant l'accord n'est pas susceptible de recours. Elle met
fin à la conciliation. Le cas échéant, la conciliation prend fin par la signature de l'accord et, en
tout état de cause, à l'expiration des délais prévus par l'alinéa 1er de l'article 5-3 ci-dessus.
Notons enfin qu’en principe, la participation à la conciliation n’emporte pas de restriction aux
droits des créanciers. Toutefois, si le débiteur est mis en demeure ou poursuivi par un
créancier appelé à la conciliation pendant la période de recherche de l’accord, le président du
tribunal peut, à la demande du débiteur, et après avis du conciliateur, reporter le paiement des
sommes dues et ordonner la suspension des poursuites engagées par ce créancier.
III : La fin de la mission

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La mission du conciliateur et se faisant la conciliation prend fin de plusieurs manières ;
D’abord la conciliation prend fin si, malgré la présence du conciliateur, il est impossible pour
les parties d’aboutir à un accord. En effet, pour éviter de faire perdre du temps à tout le
monde, il est préférable de mettre un terme aux négociations si l’on sait qu’aucun accord ne
sera trouvé par les différentes parties en cause.
Ensuite, à tout moment, même en l'absence de cessation des paiements, le débiteur peut
demander à ce qu'il soit mis fin à la mission du conciliateur et à la conciliation. Dans ce cas le
président de la juridiction compétente y met fin sans délai.
Et enfin, à tout moment, s'il est informé de la survenance de l'état de cessation des paiements
du débiteur, le président de la juridiction compétente met fin sans délai à la conciliation et à la
mission du conciliateur, après avoir entendu le débiteur et le conciliateur.

Para II : les effets de la conciliation


I : la suspension des poursuites
Pendant la durée de son exécution, l'accord interrompt ou interdit toute action en justice et
arrête ou interdit toute poursuite individuelle, tant sur les meubles que les immeubles du
débiteur, dans le but d'obtenir le paiement des créances qui en font l'objet.
L’Acte uniforme n’interdit, ainsi de façon expresse que les actions en paiement des créances
qui font l’objet de l’accord. Sont donc exclus les actions qui poursuivent un but autre que le
paiement d’une somme d’argent telles que les actions en résolution, en nullité, les actions en
revendication. De même le texte ne semble pas interdire au créancier dont la créance est
incertaine d’agir en justice pour en faire reconnaître l’existence ou en faire fixer le montant.
L'accord interrompt, pour la même durée, les délais impartis aux créanciers, parties à l'accord
à peine de déchéance ou de résolution des droits afférents aux créances mentionnées par
l'accord.
Les personnes ayant consenti une sûreté personnelle ou ayant affecté ou cédé un bien en
garantie et les coobligés peuvent se prévaloir des dispositions de l'accord.

II : L’octroi de privilège à certains créanciers


La loi accorde un super privilège aux personnes qui avaient consenti dans l'accord un nouvel
apport en trésorerie au débiteur en vue d'assurer la poursuite de l'activité de l'entreprise
débitrice et sa pérennité. Les personnes qui ont fourni un nouveau bien ou service en vue
d'assurer la poursuite de l'activité de l'entreprise débitrice et sa pérennité bénéficient du même
privilège pour le prix de ce bien ou de ce service.
Ce privilège appelé privilège de new money ou privilège de l’ « argent frais » est une sorte de
récompense au profit des créanciers qui auront apporté au débiteur leur soutien sachant que
l’entreprise connaissait déjà des difficultés.
Ainsi en en cas d'ouverture d'une procédure de liquidation des biens postérieurement à la
conclusion d'un accord de conciliation homologué ou exéquaturé par la juridiction
compétente, ces créanciers seront réglés avant tous les autres créanciers, c’est-à-dire avant les
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créanciers des procédures judiciaires et même ceux bénéficiant du super privilège de salaire et
des frais de justice. Ils se placeront au-dessus de tous les créanciers titulaires de sûretés
spéciales.
Si en cours d’exécution de l’accord, il est constaté la cessation de paiement des paiements du
débiteur, le juge devra mettre fin à l’accord et déclarer l’entreprise soit en redressement
judiciaire, en liquidation des biens en fonction de la situation économique et financière de
l’entreprise.

Chapitre III : Le règlement préventif


Le règlement préventif est défini par l'article 1-3AU/PC comme la " procédure destinée à
éviter la cessation de paiement ou la cessation d'activité de l'entreprise et à permettre
l'apurement de son passif au moyen d'un concordat préventif".
Section I : Les conditions
Para I : Les conditions de fond
I : Les conditions liées aux personnes qui peuvent demander le règlement préventif.
Il s’agit de :
- toute personne physique exerçant une activité professionnelle indépendante, civile,
commerciale, artisanale ou agricole ;

- toute personne morale de droit privé ainsi qu'à toute entreprise publique ayant la forme d'une
personne morale de droit privé ;

- toute personne morale de droit privé qui exercent une activité soumise à un régime
particulier lorsqu'il n'en est pas disposé autrement dans la réglementation spécifique régissant
ladite activité. Il s’agit, notamment, des établissements de crédit au sens de la loi bancaire, des
établissements de micro finance et des acteurs des marchés financiers ainsi que celles des
sociétés d'assurance et de réassurance des États parties au Traité de l'OHADA.

Il faut noter qu’avec la réforme de 2015, le législateur OHADA a élargi le champ


d’application du règlement préventif. En effet, avant ; seul les personnes physiques
commerçantes étaient éligibles à cette procédure. Aujourd’hui quelque soit la nature de
l’activité (commerciale, professionnelle, artisanale ou agricole) tout professionnel
indépendant on peut bénéficier du règlement préventif. De même l’acte uniforme ajoute à la
liste des personnes éligibles, les personnes morales régies par un statut spécial (les banques,
les établissements de crédit et les sociétés d’assurance et de réassurance)

II : La condition liée à la situation financière économique de l'entreprise


Il faut que cette situation soit difficile mais sans être irrémédiablement compromise.
Si la situation est saine, toute demande tendant à obtenir le règlement devra être considérée
comme prématurée ; le Tribunal devra dans ce cas s’il est saisi par le Président, considérer

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que la situation de l’intéressé ne relève d’aucune procédure collective et annuler l’ordonnance
de suspension des poursuites individuelles ;
Si en revanche la situation est irrémédiablement compromise, la demande devra être
considérée comme tardive et le Tribunal sera tenu de prononcer le redressement judiciaire ou
la liquidation des biens en application de l’article 15-1 AU/PC.

Para II : Les conditions de forme


Pour bénéficier du règlement préventif, le débiteur doit introduire une requête accompagnée
d’un certain nombre de documents (I) il doit aussi déposer une offre de concordat (II)
I : La requête
Le débiteur doit introduire une requête adressée au Président de la juridiction compétente et
déposée au greffe.
Dans cette requête, le débiteur expose ses difficultés financières ou économiques ainsi que les
perspectives de redressement de l'entreprise et d'apurement de son passif.
Les documents accompagnant la requête
Il faut aussi le dépôt d'un dossier en même temps que la requête ; ce dossier doit comporter les
éléments visés par l’article 6 AU/PC. Il s’agit en fait de documents permettant d’identifier le
requérant et de se faire une idée de la situation économique. Tous les documents qui doivent
dater de moins de trente (30) jours, doivent être datés, signés et certifiés conformes et sincères
par le requérant. En cas d’impossibilité de production totale des documents, le requérant doit
indiquer les motifs de l’empêchement.
Les documents sont les suivants:
1°) une attestation d'immatriculation, d'inscription ou de déclaration d'activité à un registre ou
à un ordre professionnel ou, à défaut, tout autre document de nature à prouver la régularité de
l'activité exercée par le débiteur ;
2°) les états financiers de synthèse comprenant le bilan, le compte de résultat, un tableau
financier des ressources et des emplois, l'état annexé et, en tout état de cause, le montant du
chiffre d'affaires et des bénéfices ou pertes des trois (03) derniers exercices ou, à défaut, tout
autre document de nature à établir la situation financière et économique du débiteur si la
requête est introduite par un débiteur répondant à la définition de la petite entreprise
conformément à l'article 1-3 ci-dessus ;
3°) un état de la trésorerie et un état chiffré des créances et des dettes avec indication des
noms, qualités et adresses des créanciers et des dates d'échéance ou, à défaut, tout autre
document de nature à établir la capacité du débiteur de faire face à son passif exigible avec
son actif disponible si la requête est introduite par un débiteur répondant à la définition de la
petite entreprise conformément à l'article 1-3 ci-dessus ;
4°) un document indiquant le nombre de travailleurs et le montant des salaires et des charges
salariales à la date de la demande ou, à défaut, tout autre document de nature à permettre
d'identifier et de dénombrer les travailleurs du débiteur et d'estimer le montant des salaires et

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des charges salariales si la requête est introduite par un débiteur répondant à la définition de la
petite entreprise conformément à l'article 1-3 ci-dessus ;
5°) une attestation émanant du débiteur par laquelle il déclare sur l'honneur ne pas être en état
de cessation des paiements ;
6°) l'état détaillé, actif et passif, des sûretés personnelles et réelles données ou reçues par
l'entreprise et ses dirigeants ;
7°) une attestation du débiteur indiquant qu'il ne bénéficie pas d'un accord de conciliation en
cours d'exécution et, en tout état de cause, qu'il n'est pas soumis à une procédure de règlement
préventif, de redressement judiciaire ou de liquidation des biens, qui ne serait pas clôturée et
qu'il remplit les conditions du dernier alinéa de l'article 6 ci-dessus ;
8°) l'inventaire des biens du débiteur avec indication des biens mobiliers soumis à
revendication par leurs propriétaires et de ceux affectés d'une clause de réserve de propriété
conformément à l'article 1-3 ci-dessus ;
9°) un document indiquant les noms, prénoms et adresses des représentants du personnel ;
10°) s'il s'agit d'une personne morale, la liste des membres solidairement responsables des
dettes de celle-ci, avec indication de leurs noms, prénoms et domiciles, ainsi que des noms et
adresses de ses dirigeants ;
11°) si le débiteur propose une personne à la désignation en qualité d'expert au règlement
préventif conformément au premier alinéa de l'article 8 ci-dessous, un document indiquant les
noms, prénoms, qualités et domicile de cette personne et une attestation de cette dernière
précisant qu'elle remplit les conditions prévues aux articles et 4-1 et 4-2 ci-dessus ;
12°) le cas échéant, un document indiquant les noms, prénoms, qualités et domiciles des
personnes qui envisagent de consentir un nouvel apport en trésorerie ou de fournir un nouveau
bien ou service dans les conditions de l'article 11-1 ci-dessous, avec l'indication du montant
de l'apport ou de la valeur du bien ou du service ;
13°) un projet de concordat préventif ;
14°) le cas échéant, un document indiquant les noms, prénoms et domiciles des créanciers qui
se joignent à la demande du débiteur, et le montant de leurs créances et des éventuelles sûretés
dont elles sont assorties.
Les documents visés aux numéros 1° à 5° ainsi qu'aux numéros 7°, 8°, 10° et 13° doivent être
fournis à peine d'irrecevabilité de plein droit de la requête.

II : l’offre de concordat


Le débiteur doit, en même temps que le dépôt de la requête, faire une offre de concordat
préventif.
Dans l'offre de concordat, le débiteur doit préciser les mesures envisagées pour le
redressement de l'entreprise, notamment:

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- les modalités de continuation de l'entreprise (par exemple : la demande de délais et de
remises, la cession partielle d'actif avec indication précise des biens à céder ; la cession
ou la location-gérance d'une branche d'activité formant un fonds de commerce ; la
cession ou la location-gérance de la totalité ou d'une partie de l'entreprise) ;

- les noms, prénoms, qualités et adresses des personnes tenues d'exécuter le


concordat préventif et l'ensemble des engagements souscrits par elles et nécessaires au
redressement de l'entreprise

- les garanties d'exécution du concordat (la souscription d'une augmentation du capital


social par les anciens associés ou par de nouveaux, une conversion de créances en
capital, l'ouverture de crédits par des établissements bancaires ou financiers ou par toute
autre personne, y compris tout nouvel apport en trésorerie ou sous forme de nouveau
bien ou service ainsi que le montant de l'apport ou la valeur du bien ou du service ; la
poursuite de l'exécution de contrats conclus antérieurement à la requête, la fourniture de
cautions ;

- les perspectives d’emplois ou les licenciements pour motif économique des salariés
qui doivent intervenir conformément aux dispositions du droit du travail ainsi que

- les remplacements des dirigeants si cela est envisagés.

Section II : Le déroulement de la procédure


C'est une procédure qui comporte deux phases : la première phase se déroule devant le
Président du Tribunal, et la deuxième devant le Tribunal lui-même.

Para I : L'intervention du Président du Tribunal


Contrairement à ce qui se passait sous l’ancien acte uniforme où le président du tribunal
devait, dès que la requête lui est présentée, ordonner la suspension des poursuites
individuelles. Aujourd’hui, il doit apprécier et analyser le caractère sérieux de la requête. S’il
trouve que le concordat préventif proposé par le débiteur n’est pas sérieux, il rejette la
demande. Si au contraire le concordat préventif proposé par le débiteur lui parait sérieux, il
ordonne l’ouverture d’un règlement préventif. Cette ordonnance du juge aura deux
conséquences : d’une part, elle entraine la suspension immédiate de toutes les poursuites
contre le débiteur, et d’autre part la désignation d’un expert.

I. - La désignation d'un expert


Le Président du tribunal, lorsque le concordat préventif proposé par le débiteur lui parait
sérieux, désigne un expert au règlement préventif. Celui-ci a pour mission :
- d'éclairer le Président du Tribunal en lui faisant un rapport sur la situation économique et
financière de l'entreprise, les perspectives de redressement et les mesures proposées dans
l’offre de concordat ;
- de favoriser un accord entre le débiteur et ses créanciers ;

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- de signaler à la juridiction compétente les manquements à l’article 11 AU/PC ;
- d’apprécier la situation du débiteur.

L'expert peut, nonobstant toute disposition législative ou réglementaire, obtenir


communication des renseignements de nature à lui donner une exacte information sur la
situation du débiteur ; ces renseignements peuvent être demandés aux commissaires aux
comptes, aux comptables, administrateurs, aux organismes de sécurité sociale, aux
établissements bancaires et aux services chargés de centraliser les risques bancaires et les
incidents de paiemen. Il peut aussi, s’il le souhaite, entendre le débiteur et ses créanciers.
L'expert doit rendre compte régulièrement, au président de la juridiction compétente, de l'état
d'avancement de sa mission et formuler toutes observations utiles. Ainsi s'il lui apparaît que
l'adoption d'un concordat préventif est impossible, il en informe le président de la juridiction
compétente. Après l'avoir entendu ainsi que le débiteur et, s'il le juge utile, les créanciers ou
certains d'entre eux, le président de la juridiction compétente décide de poursuivre la
procédure ou d'y mettre fin.
De même s'il a connaissance de la survenance de la cessation des paiements, il en informe
sans délai le président de la juridiction compétente.
L'expert doit, dans les deux (2) mois de sa désignation, déposer son rapport en double
exemplaire au greffe du Tribunal, sauf autorisation motivée du Président du tribunal; à défaut
sa responsabilité civile pourra être engagée à l’égard du débiteur ou des créanciers.

II. - La suspension des poursuites individuelles :


La décision du Président du tribunal ordonnant l’ouverture d’une procédure de règlement
préventif entraine la suspension de toutes les poursuites individuelles contre le débiteur. Il
faut noter qu’avant la réforme, l’ordonnance de suspension des poursuites individuelles ne
concernait que les créanciers qui étaient désignés dans le concordat préventif et pour les
seules créances qui y étaient visées.
Une telle mesure produit des effets considérables sur la situation des créanciers et celle du
débiteur.
A. - Effets à l'égard des créanciers
C'est l'interdiction ou la suspension des actions individuelles contre le débiteur. Sont
concernées :
-les poursuites qui tendent à obtenir le paiement des créances nées avant l'ordonnance ;
-les voies d'exécution (les saisies) et les mesures conservatoires.
Certaines actions échappent cependant à l'interdiction ou à la suspension. Ce sont d'abord les
actions tendant à faire reconnaître un droit contesté. Ce sont ensuite les actions cambiaires
dirigées contre les signataires d'effets de commerce autres que le bénéficiaire de la
suspension.
Pratiquement tous les créanciers subissent les effets de la suspension : créanciers
chirographaires, créanciers munis d’un privilège et créanciers titulaires d’une sûreté réelle

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spéciale. Une seule catégorie de créanciers échappe à la règle ; ce sont les créanciers de
salaires

B. - Effets à l'égard du débiteur :


Le débiteur ne peut accomplir certains actes qu’avec l’autorisation du président de la
juridiction.
En effet le débiteur ne peut sans autorisation :
-payer, en tout ou en partie, les créances nées avant l'ordonnance et visées par celle-ci ;
- accomplir des actes de dispositions étrangers à l'exploitation normale de l'entreprise ;
- consentir des sûretés ;
- désintéresser les cautions qui ont acquitté des dettes nées avant la décision.

Paragraphe II : La procédure devant le Tribunal


Dès le dépôt du rapport de l'expert, le président de la juridiction compétente saisie convoque
sans délai le débiteur et l’expert à comparaître à une audience pour y être entendus.
Les créanciers ne seront convoqués que si le Président l'estime nécessaire.
L'audience n'est pas publique ; il s’agit de préserver le secret des affaires.
Le Tribunal rend une décision qui comporte deux dispositions : l’une sur l’option et l’autre
sur la nomination des organes de la procédure.
I : L’option du tribunal
Lorsque le Tribunal opte pour l’une des trois solutions prévues par l’article 15 AU/PC:
a) ouverture d'une procédure collective de redressement judiciaire ou de liquidation des
biens ; il adopte cette solution lorsqu’il estime que le débiteur est déjà en état de cessation de
paiement ; cela résulte clairement de l’article 15-1 aux termes duquel « si elle (c’est à dire la
juridiction compétente) constate la cessation des paiements, elle prononce d’office et à tout
moment le redressement judiciaire ou la liquidation des bien.

b) annulation de l'ordonnance de suspension des poursuites individuelles ; il adopte une telle


solution lorsqu’il estime que la situation du débiteur ne relève d'aucune procédure collective
ou s’il rejette le concordat (art.15-3 AU/PC)

c) adoption d’un jugement de règlement préventif et homologation du concordat ; il opte pour


cette solution lorsqu’il estime que la situation du débiteur est difficile mais qu’un
redressement est possible ; le concordat ne peut cependant être homologué que si :
-il y a des possibilités sérieuses de redressement, de règlement préventif et des garanties
suffisantes d’exécution ;

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-les délais consentis n’excèdent pas trois ans pour l’ensemble des créanciers et un an pour les
créanciers de salaires.
La procédure de règlement préventif suit son cours normal s’il y a cette homologation. A
partir de ce moment des effets considérables se produisent :
-le concordat devient obligatoire pour tous les créanciers antérieurs qui ont donné leur accord
à la décision de règlement préventif.
S’il y a des créanciers qui ont refusé de consentir des délais ou remises au débiteur, le
président de la juridiction compétente fait ses bons offices entre ces créanciers et le débiteur.
Il entend ces derniers sur les motifs de leur refus et provoque une négociation entre les parties
en vue de leur permettre de parvenir à un accord. Si malgré les bons offices du président, les
parties ne parviennent pas à trouver un accord et dans le cas où le concordat préventif
comporte seulement une demande de délai n'excédant pas deux (02) ans, la juridiction
compétente peut rendre ce délai opposable aux créanciers qui ont refusé tout délai et toute
remise sauf si ce délai met en péril l'entreprise de ces créanciers.
Cependant cette décision n’est opposable ni aux créanciers de salaires, ni aux créanciers
d'aliments. En effet ces derniers ne peuvent consentir aucune remise, ni se voir imposer un
délai qu'ils n'ont pas consenti eux-mêmes.
-les créanciers munis de sûretés réelles spéciales conservent leurs garanties mais ils ne
pourront les réaliser ;
-la prescription est suspendue pour les créanciers qui, par l’effet du concordat, ne peuvent
exercer leurs actions ;
-les cautions et coobligés ne peuvent se prévaloir des délais et remises consentis au débiteur.
A partir du moment où le jugement d’homologation ne pourra plus faire l’objet de recours
suspensif, le débiteur retrouve la libre administration et la libre disposition de ses biens.

II : La désignation des organes de la procédure


En principe la décision du Tribunal homologuant le concordat met fin aux fonctions de
l’expert. D’autres organes vont alors prendre le relais.
En effet, le tribunal désigne obligatoirement un juge-commissaire. Sa mission est de contrôler
les activités du syndic ou des contrôleurs chargés de surveiller l'exécution du concordat
préventif homologué. Il rédige un rapport à l'intention de la juridiction compétente tous les
trois (03) mois et à tout moment à la demande de cette dernière.
Le tribunal peut aussi désigner un syndic et des contrôleurs. Leur mission est de contrôler
l'exécution du concordat préventif. Ils signalent sans délai tout manquement au juge-
commissaire.
Ils rendent compte par écrit, tous les trois (03) mois, au juge-commissaire du déroulement des
opérations et en informent le débiteur. Ce dernier dispose d'un délai de quinze (15) jours pour
formuler, s'il y a lieu, ses observations et contestations.

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La rémunération du syndic en qualité de contrôleur est fixée par la juridiction qui l'a nommé
selon le barème établi conformément à l'article 4-19 ci-dessus.

Règlement préventif simplifié


La procédure de règlement préventif simplifié est aux petites entreprises. Et par petite
entreprise on entend toute entreprise individuelle, société ou autre personne morale de droit
privé dont le nombre de travailleurs est inférieur ou égal à vingt (20), et dont le chiffre
d'affaires n'excède pas cinquante millions (50.000.000) de francs CFA, hors taxes, au cours
des douze (12) mois précédant la saisine de la juridiction compétente.
Le débiteur souhaitant bénéficier du règlement préventif simplifié doit soumettre une requête
dans les conditions fixées par l'article 6 de l’acte uniforme, en tenant compte notamment des
dérogations accordées aux petites entreprises.
Notons que contrairement au règlement préventif la procédure peut être ouverte même si
aucun projet de concordat préventif n'a été fourni.
La décision de la juridiction compétente de faire application du règlement préventif simplifié
n'est susceptible d'aucun recours.
Les délais de trois (03) mois et d'un (01) mois, fixés par les articles 9 alinéa 1er et 13 alinéa 2
ci-dessus, sont respectivement réduits à deux (02) mois et à quinze (15) jours.

Si le projet de concordat préventif prévu n'a pas été déposé par le débiteur au moment de la
demande d'ouverture, il est établi par ce dernier avec le concours de l'expert au règlement
préventif.
Ce projet précise les mesures et conditions envisagées pour le redressement de l'entreprise
débitrice, notamment les modalités d'apurement du passif et, en particulier, la demande de
délais et de remises, les personnes tenues d'exécuter le concordat préventif, ainsi que, s'il y a
lieu, les garanties fournies pour en assurer l'exécution.
En tout état de cause, ce projet précise les éléments permettant d'établir la viabilité financière
et économique du débiteur.

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