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Chapitre I : L’alerte
Il y a deux types d’alerte :
- l'alerte déclenchée par les commissaires aux comptes ;
- l’alerte déclenchée par les associés.
Contrairement en France où l’alerte peut être déclenchée, par exemple les comités d'entreprises,
les institutions représentatives du personnel et même par le Président du Tribunal. En droit
OHADA l’alerte ne peut être déclenchée que d’une part par le Commissaire aux comptes et
d’autre part par les associés.
Section I : L'alerte déclenchée par le Commissaire aux comptes
Para I : Dans les Sociétés par action.
Si le Commissaire aux comptes découvre, lors de l’examen des documents qui lui sont
communiqués ou à l’occasion de l’exercice de sa mission, l’existence d’un fait qui est de nature à
compromettre la continuation des activités de l’exploitation, il demande par lettre au porteur
contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception des explications,
selon le cas, soit au Président du Conseil d’administration, soit au Président Directeur Général,
soit à l'Administrateur général ou le président. Le dirigeant qui reçoit cette demande doit
répondre dans un délai de 15 jours. Deux situations peuvent alors être envisagées :
Soit le dirigeant destinataire répond ; dans ce cas il donne une analyse de la situation et
indique, le cas échéant, les mesures qui sont envisagées ;
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Soit il ne répond pas dans le délai ou s’il donne une réponse non satisfaisante, le problème
est déplacé vers un autre organe ; en effet le Commissaire aux comptes invite, selon le cas,
le Président Directeur Général ou le Président du conseil d’administration à faire délibérer le
conseil ; s’il s’agit d’une société anonyme avec administrateur général, il invite
l’administrateur à se prononcer.
Si, à l’issue de l’assemblée, le commissaire aux comptes constate que les décisions prises ne
permettent pas d’assurer la continuité de l’exploitation, il doit informer de ses démarches la
juridiction compétente et lui en communique les résultats.
Para II : Dans les sociétés d'un autre type (SARL, SNC, SCS)
Si, dans les sociétés d’un autre type (Société en nom collectif, Société en commandite simple,
Société à Responsabilité Limitée), le Commissaire aux comptes découvre l’existence de ces faits
de nature à compromettre la continuité de l’exploitation, il demande par lettre au porteur contre
récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception des explications au
gérant qui est tenu de répondre dans un délai de 15 jours. Deux situations peuvent se présenter :
soit le gérant décide de répondre ; dans ce cas il donne une analyse de la situation et précise,
le cas échéant, les mesures envisagées ; si la réponse est satisfaisante, la procédure s'arrête
soit il ne répond pas ; dans ce cas, le Commissaire aux comptes établit un rapport ; il peut
demander la présentation de ce rapport à la prochaine assemblée ou sa communication aux
associés ; il en est de même lorsque, malgré les mesures prises, le commissaire aux comptes
constate que la continuité de l’exploitation reste compromise.
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Le dirigeant qui a reçu la question a un délai de 15 jours pour répondre par écrit, et dans le même
délai il transmet une copie de la question et de la réponse au Commissaire aux comptes. Aucune
sanction spécifique n’est prévue lorsque le dirigeant ne répond pas.
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I : Les entreprises concernées
a) La procédure de conciliation est applicable à toute personne physique exerçant une activité
professionnelle indépendante, civile, commerciale, artisanale ou agricole.
Concernant l’activité professionnelle indépendante, elle suppose que la personne qui l’exerce
ne soit soumise à aucune relation de subordination dans le cadre de cet exercice. Elle agit en
son nom et pour son propre compte.
b) Elle est aussi applicable à toute personne morale de droit privé ainsi qu'à toute entreprise
publique ayant la forme d'une personne morale de droit privé. On peut citer les sociétés
commerciales telles que définies à l’article 6 de l’Acte Uniforme sur les sociétés
commerciales (les SNC, les SCS, les SARL, les SA, les SAS), les sociétés civiles, les sociétés
en participation et même les sociétés coopératives. De même pour les entreprises publiques
ayant la forme de personne morale de droit privé, on peut citer les sociétés nationales, les
sociétés anonymes à participation publique majoritaire.
c) Les procédures de conciliation est aussi applicable aux personnes morales de droit privé qui
exercent une activité soumise à un régime particulier lorsqu'il n'en est pas disposé autrement
dans la réglementation spécifique régissant ladite activité. Il s’agit, notamment, des
établissements de crédit au sens de la loi bancaire, des établissements de micro finance et des
acteurs des marchés financiers ainsi que celles des sociétés d'assurance et de réassurance des
États parties au Traité de l'OHADA.
En effet pour ces types de société, les règlementations spécifiques exigent que l’ouverture
d’une procédure collective se fasse respectivement sur demande d’une autorité bancaire ou de
la commission régionale de contrôle des assurances.
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contrats importants arrivés à expiration) ou même accidentelle (incendie affectant gravement
l’outil de production alors que l’entreprise n’était pas assurée).
Para II : les conditions de forme
L’ouverture d’une procédure de conciliation nécessite la formulation d’une demande sous
forme de requête adressée au président de la juridiction compétente en matière de procédures
collectives.
Cette requête peut être formulée par le débiteur agissant seul. Il peut également s’agir d’une
requête conjointe du débiteur avec un ou plusieurs de ses créanciers.
Pour être recevable, la requête doit exposer les difficultés du débiteur ainsi que les moyens d'y
faire face et, elle doit obligatoirement être accompagnée d’un certain nombre de documents
datés, signés et certifiés conformes et sincères par le requérant. Tous ces documents doivent
dater de moins de trente (30) jours.
Ces documents permettant de bien identifier le débiteur, de se faire une idée sur sa situation
financière (les états financiers de synthèse comprenant le bilan, le
compte de résultat, un tableau financier des ressources et des
emplois, le montant du chiffre d'affaires et des bénéfices ou des
pertes des trois derniers exercices ; un état de la trésorerie et un
état chiffré des créances et des dettes avec indication des dates
d'échéance) et de s’assurer que le débiteur n’est pas au moment de sa demande soumis à
une procédure collective non encore clôturée ou est en cessation des paiements.
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-des personnes qui, à quelque titre que ce soit, ont perçu directement ou indirectement, une
rémunération ou un paiement de la part du débiteur intéressé, de tout créancier du débiteur ou
d'une personne qui en détient le contrôle ou est contrôlée par lui, au cours des vingt-quatre
(24) mois précédant la décision d'ouverture ;
- des magistrats en fonction ou ayant quitté leurs fonctions depuis moins de cinq (5) ans.
Toute personne désignée conciliateur doit, dès qu'elle est informée de sa désignation, attester
qu'elle remplit, à sa connaissance, les conditions énoncées ci-dessus. A tout moment, durant le
déroulement de la conciliation, s'il lui apparaît qu'elle ne remplit plus ces conditions, elle en
informe sans délai le président de la juridiction compétente qui, s'il y a lieu, peut mettre fin à
sa mission et nommer un remplaçant.
La rémunération du conciliateur est déterminée par le président de la juridiction avec l'accord
du débiteur au jour de l'ouverture de la conciliation. Si au cours de sa mission, le conciliateur
estime que le montant initialement déterminé est insuffisant, il doit en informer sans délai le
président de la juridiction qui fixe les nouvelles conditions avec l'accord du débiteur. A défaut
d'accord, il est mis fin à la mission du conciliateur. La rémunération du conciliateur est à la
charge du débiteur.
II : la mission du conciliateur
Le conciliateur a pour mission de favoriser la conclusion, entre le débiteur et ses
principaux créanciers ainsi que, le cas échéant, ses cocontractants habituels, d'un accord
amiable destiné à mettre fin aux difficultés de l'entreprise.
Cette mission ne peut excéder trois mois (3 mois) sauf prorogation au plus d’un mois (1 mois)
à la demande motivée du conciliateur ou du débiteur. À l’expiration de ces délais, la
conciliation prend fin plein droit et aucune nouvelle procédure de conciliation ne peut être
introduite avant l’expiration d’un délai de trois mois.
Le conciliateur peut, à cette fin, obtenir du débiteur tous renseignements utiles.
Le conciliateur rend compte régulièrement, au président de la juridiction compétente, de l'état
d'avancement de sa mission et formule toutes observations utiles. S'il a connaissance de la
survenance de la cessation des paiements, il en informe sans délai le président de la juridiction
compétente.
Une fois l’accord conclu les parties ont le choix entre saisir un notaire pour le constater ou
saisir un juge pour l’homologuer ou l’exequaturer.
La décision homologuant ou exequaturant l'accord n'est pas susceptible de recours. Elle met
fin à la conciliation. Le cas échéant, la conciliation prend fin par la signature de l'accord et, en
tout état de cause, à l'expiration des délais prévus par l'alinéa 1er de l'article 5-3 ci-dessus.
Notons enfin qu’en principe, la participation à la conciliation n’emporte pas de restriction aux
droits des créanciers. Toutefois, si le débiteur est mis en demeure ou poursuivi par un
créancier appelé à la conciliation pendant la période de recherche de l’accord, le président du
tribunal peut, à la demande du débiteur, et après avis du conciliateur, reporter le paiement des
sommes dues et ordonner la suspension des poursuites engagées par ce créancier.
III : La fin de la mission
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La mission du conciliateur et se faisant la conciliation prend fin de plusieurs manières ;
D’abord la conciliation prend fin si, malgré la présence du conciliateur, il est impossible pour
les parties d’aboutir à un accord. En effet, pour éviter de faire perdre du temps à tout le
monde, il est préférable de mettre un terme aux négociations si l’on sait qu’aucun accord ne
sera trouvé par les différentes parties en cause.
Ensuite, à tout moment, même en l'absence de cessation des paiements, le débiteur peut
demander à ce qu'il soit mis fin à la mission du conciliateur et à la conciliation. Dans ce cas le
président de la juridiction compétente y met fin sans délai.
Et enfin, à tout moment, s'il est informé de la survenance de l'état de cessation des paiements
du débiteur, le président de la juridiction compétente met fin sans délai à la conciliation et à la
mission du conciliateur, après avoir entendu le débiteur et le conciliateur.
- toute personne morale de droit privé ainsi qu'à toute entreprise publique ayant la forme d'une
personne morale de droit privé ;
- toute personne morale de droit privé qui exercent une activité soumise à un régime
particulier lorsqu'il n'en est pas disposé autrement dans la réglementation spécifique régissant
ladite activité. Il s’agit, notamment, des établissements de crédit au sens de la loi bancaire, des
établissements de micro finance et des acteurs des marchés financiers ainsi que celles des
sociétés d'assurance et de réassurance des États parties au Traité de l'OHADA.
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que la situation de l’intéressé ne relève d’aucune procédure collective et annuler l’ordonnance
de suspension des poursuites individuelles ;
Si en revanche la situation est irrémédiablement compromise, la demande devra être
considérée comme tardive et le Tribunal sera tenu de prononcer le redressement judiciaire ou
la liquidation des biens en application de l’article 15-1 AU/PC.
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des charges salariales si la requête est introduite par un débiteur répondant à la définition de la
petite entreprise conformément à l'article 1-3 ci-dessus ;
5°) une attestation émanant du débiteur par laquelle il déclare sur l'honneur ne pas être en état
de cessation des paiements ;
6°) l'état détaillé, actif et passif, des sûretés personnelles et réelles données ou reçues par
l'entreprise et ses dirigeants ;
7°) une attestation du débiteur indiquant qu'il ne bénéficie pas d'un accord de conciliation en
cours d'exécution et, en tout état de cause, qu'il n'est pas soumis à une procédure de règlement
préventif, de redressement judiciaire ou de liquidation des biens, qui ne serait pas clôturée et
qu'il remplit les conditions du dernier alinéa de l'article 6 ci-dessus ;
8°) l'inventaire des biens du débiteur avec indication des biens mobiliers soumis à
revendication par leurs propriétaires et de ceux affectés d'une clause de réserve de propriété
conformément à l'article 1-3 ci-dessus ;
9°) un document indiquant les noms, prénoms et adresses des représentants du personnel ;
10°) s'il s'agit d'une personne morale, la liste des membres solidairement responsables des
dettes de celle-ci, avec indication de leurs noms, prénoms et domiciles, ainsi que des noms et
adresses de ses dirigeants ;
11°) si le débiteur propose une personne à la désignation en qualité d'expert au règlement
préventif conformément au premier alinéa de l'article 8 ci-dessous, un document indiquant les
noms, prénoms, qualités et domicile de cette personne et une attestation de cette dernière
précisant qu'elle remplit les conditions prévues aux articles et 4-1 et 4-2 ci-dessus ;
12°) le cas échéant, un document indiquant les noms, prénoms, qualités et domiciles des
personnes qui envisagent de consentir un nouvel apport en trésorerie ou de fournir un nouveau
bien ou service dans les conditions de l'article 11-1 ci-dessous, avec l'indication du montant
de l'apport ou de la valeur du bien ou du service ;
13°) un projet de concordat préventif ;
14°) le cas échéant, un document indiquant les noms, prénoms et domiciles des créanciers qui
se joignent à la demande du débiteur, et le montant de leurs créances et des éventuelles sûretés
dont elles sont assorties.
Les documents visés aux numéros 1° à 5° ainsi qu'aux numéros 7°, 8°, 10° et 13° doivent être
fournis à peine d'irrecevabilité de plein droit de la requête.
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- les modalités de continuation de l'entreprise (par exemple : la demande de délais et de
remises, la cession partielle d'actif avec indication précise des biens à céder ; la cession
ou la location-gérance d'une branche d'activité formant un fonds de commerce ; la
cession ou la location-gérance de la totalité ou d'une partie de l'entreprise) ;
- les perspectives d’emplois ou les licenciements pour motif économique des salariés
qui doivent intervenir conformément aux dispositions du droit du travail ainsi que
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- de signaler à la juridiction compétente les manquements à l’article 11 AU/PC ;
- d’apprécier la situation du débiteur.
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spéciale. Une seule catégorie de créanciers échappe à la règle ; ce sont les créanciers de
salaires
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-les délais consentis n’excèdent pas trois ans pour l’ensemble des créanciers et un an pour les
créanciers de salaires.
La procédure de règlement préventif suit son cours normal s’il y a cette homologation. A
partir de ce moment des effets considérables se produisent :
-le concordat devient obligatoire pour tous les créanciers antérieurs qui ont donné leur accord
à la décision de règlement préventif.
S’il y a des créanciers qui ont refusé de consentir des délais ou remises au débiteur, le
président de la juridiction compétente fait ses bons offices entre ces créanciers et le débiteur.
Il entend ces derniers sur les motifs de leur refus et provoque une négociation entre les parties
en vue de leur permettre de parvenir à un accord. Si malgré les bons offices du président, les
parties ne parviennent pas à trouver un accord et dans le cas où le concordat préventif
comporte seulement une demande de délai n'excédant pas deux (02) ans, la juridiction
compétente peut rendre ce délai opposable aux créanciers qui ont refusé tout délai et toute
remise sauf si ce délai met en péril l'entreprise de ces créanciers.
Cependant cette décision n’est opposable ni aux créanciers de salaires, ni aux créanciers
d'aliments. En effet ces derniers ne peuvent consentir aucune remise, ni se voir imposer un
délai qu'ils n'ont pas consenti eux-mêmes.
-les créanciers munis de sûretés réelles spéciales conservent leurs garanties mais ils ne
pourront les réaliser ;
-la prescription est suspendue pour les créanciers qui, par l’effet du concordat, ne peuvent
exercer leurs actions ;
-les cautions et coobligés ne peuvent se prévaloir des délais et remises consentis au débiteur.
A partir du moment où le jugement d’homologation ne pourra plus faire l’objet de recours
suspensif, le débiteur retrouve la libre administration et la libre disposition de ses biens.
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La rémunération du syndic en qualité de contrôleur est fixée par la juridiction qui l'a nommé
selon le barème établi conformément à l'article 4-19 ci-dessus.
Si le projet de concordat préventif prévu n'a pas été déposé par le débiteur au moment de la
demande d'ouverture, il est établi par ce dernier avec le concours de l'expert au règlement
préventif.
Ce projet précise les mesures et conditions envisagées pour le redressement de l'entreprise
débitrice, notamment les modalités d'apurement du passif et, en particulier, la demande de
délais et de remises, les personnes tenues d'exécuter le concordat préventif, ainsi que, s'il y a
lieu, les garanties fournies pour en assurer l'exécution.
En tout état de cause, ce projet précise les éléments permettant d'établir la viabilité financière
et économique du débiteur.
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