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L’ENTREPRISE EN DIFFICULTE
Le but de la prévention est de détecter au plus vite les difficultés et de mettre à la disposition du
débiteur des instruments contractuels pour les résoudre. La prévention = le meilleur moyen de lutter
contre la défaillance ; elle n’est pas faite d’un dispositif unique, mais de plusieurs mesures tendant à
prévoir, détecter et éviter les difficultés.
La prévention consiste à éviter que les difficultés des entreprises deviennent si graves qu’elles ne
permettent plus d’échapper au traitement judiciaire et à l’ouverture de la procédure collective.
L’utilisation de l’info comptable est essentielle car elle permet de prendre rapidement conscience des
difficultés de l’entreprise. Les doc sont le bilan, le compte de résultat et l’annexe.
En cela, ces infos participent de la prévention des difficultés de l’entreprise. Pour que ces
renseignements soient utiles dans la perspective de la prévention, ils doivent pouvoir être fournis
rapidement, être lisibles et fiables.
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Cette procédure peut être déclenchée à partir des informations dont le psdt a directement
connaissance à partir des divers registres d’inscription du greffe.
Le président convoque le dirigeant à une entretien afin d’envisager des mesures pour redresser la
situation.
Le psdt pourra ensuite transmettre, le cas échéant, au Procureur de la République les infos aux fins de
saisine du tribunal pour l’ouverture d’une procédure collective.
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Section 2 - La conciliation
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A - L’échec de la conciliation
Si le conciliateur ne parvient pas à obtenir l’accord des créanciers, le tribunal notifie sa décision au
débiteur ; le rapport doit être adressé en copie par le conciliateur au débiteur, déposé au greffe avec
copie au proc de la République. Le tribunal notifie sa décision au débiteur.
Deux hypothèses sont à envisager :
✓ Le débiteur n’est pas en état de CP :
Il peut demander son placement sous sauvegarde dans le but d’obtenir très rapidement un plan de
sauvegarde. Qui plus est, si, pendant le cours de la procédure de conciliation, il a préparé un projet de
plan susceptible de recueillir un accord rapide de la part de ses créanciers, il peut demander l’ouverture
d’une procédure de sauvegarde accélérée.
✓ Le débiteur est en état de CP :
Le psdt du tribunal met fin à la mission du conciliateur, transmet la décision au MP pour que ce dernier
saisisse le tribunal aux fins d’ouverture d’un redressement judiciaire ou d’une liquidation judiciaire.
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-L’accord qui n’est pas homologué, sera simplement constaté par le psdt du tribunal, lequel sera
seulement saisi au moyen d’une requête conjointe du débiteur et des créanciers signataires. Il =>
l’impossibilité pour les créanciers signataires de poursuivre le débiteur dans d’autres termes que ceux
convenus. C’est un contrat synallagmatique qu’il faut respecter. L’intervention du juge a pour effet
de donner force exécutoire à l’accord et la déclaration d’absence d’état de cessation des paiements
par le débiteur est jointe à l’accord.
Contrairement à l’accord homologué, l’accord simplement constaté ne produit pas d’effet à l’égard
des tiers, et spécialement à l’égard des créanciers qui ne l’ont pas signé.
2°) L’accord homologué
Le débiteur peut demander au tribunal l’homologation de l’accord, mais 3 conditions doivent être
réunies :
✓ Le débiteur ne doit pas être en état de cessation de paiements ou l’accord conclu doit y mettre
fin ;
✓ Les termes de l’accord doivent être de nature à assurer la pérennité de l’activité de
l’entreprise ; ainsi, la conciliation ne doit pas permettre au débiteur d’effacer une partie
substantielle de ses dettes pour pouvoir ensuite céder dans de bonnes conditions les actions
de la sté, revalorisées par l’extinction des dettes ;
✓ Les intérêts des créanciers non parties à l’accord doivent être sauvegardés : il s’agit là des
petits créanciers ou encore des créanciers réfractaires.
On constate ici que le tribunal peut homologuer l’accord même si tous les principaux créanciers ne
l’ont pas signé.
« Le tribunal statue sur l’homologation après avoir entendu ou dûment appelés en chambre du conseil
le débiteur, les créanciers parties à l’accord, les RP, le conciliateur et le MP. Il peut entendre toute
autre personne dont l’audition lui paraît utile ».
La décision d’homologation est déposée au greffe du tribunal qui l’a homologué. Le jugement
produisant des effets importants (notamment sur les créanciers) fait l’objet d’une publicité au BODACC
et dans un JAL.
La décision qui refuse l’homologation est susceptible d’appel de la part du MP, des parties à l’accord ;
les tiers peuvent faire une tierce opposition dans les 10 jours de la publication du jugement au
BODACC.
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A noter que seule, une personne en activité peut faire l’objet d’une procédure de sauvegarde ; en
revanche, le professionnel qui a cessé son activité peut faire l’objet d’une procédure de RJ.
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§2) Procédure de RJ
A – Saisine du tribunal
- Par le débiteur (appelée communément le dépôt de bilan) = requête de déclaration de CP ;
délivrance d’un pouvoir possible. C’est la norme.
La déclaration de CP est en effet une obligation légale : lorsque le débiteur est en état de CP,
l’ouverture de sa procédure de RJ doit être demandée au plus tard dans les 45 jours qui suivent la CP,
à moins que, dans ce délai, il n’ait demandé l’ouverture d’une conciliation. La déclaration au-delà du
délai expose le débiteur à une mesure d’interdiction de gérer.
- Par le créancier (assignation et non requête) quelle que soit la nature de sa créance (civile ou
commerciale, privilégiée ou chirographaire). La preuve de l’état de CP de son débiteur lui
incombe.
La créance doit être certaine, liquide et exigible.
Cependant, s’il s’agit d’une exploitation agricole, avant de solliciter l’ouverture d’un RJ, le
créancier doit d’abord demander au psdt du TJ la désignation d’un conciliateur.
- Par le ministère public (proc de la République et parquet général)
= requête indiquant les faits de nature à motiver la demande et le psdt fera ensuite convoquer
le débiteur par le greffier.
- Par la CA
La CA qui infirme ou annule un jugement un jugement statuant sur l’ouverture d’un RJ ou d’une
LJ peut d’office soit ouvrir la procédure de RJ, soit ouvrir la LJ.
B- La juridiction compétente
- Compétence matérielle :
Tribunal de commerce → débiteur exerçant une activité commerciale ou artisanale.
TJ → dans les autres cas.
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A noter que le décret du 30 décembre 2005 complété par le décret du 20 février 2006 sélectionne les
tribunaux appelés à connaître des procédures collectives ; depuis le 1er mars 2016, certains tribunaux
de commerce ont connaissance des procédures collectives intéressant des personnes remplissant les
conditions suivantes :
- Soit un effectif d’au moins 250 salariés et CA HT d’au moins 20 millions d’euros,
- Soit un CA HT d’au moins 40 millions d’euros,
- Soit société détenant ou contrôle une autre société dès lors que le nombre des salariés des
sociétés concernées > ou égal à 250 et que le montant du CA des sociétés = au moins 20
millions d’euros.
- Soit une société détient ou contrôle une autre société, dès lors que le montant net du CA de
l’ensemble de ces sociétés s’élève à 40 millions d’€ au moins.
Dérogation prévue aux règles de compétence territoriale sur décision de la CA ou de la Cour de
cassation.
- Compétence territoriale :
Personnes physiques → Ressort de l’adresse ;
Personnes morales → Ressort du siège social.
C – Le jugement d’ouverture
Le jugement d’ouverture fait l’objet de plusieurs publicités et mentions à des registres. Celle au
BODACC est la plus importante, car elle fait courir certains délais tels que celui imparti aux créanciers
pour déclarer leurs créances.
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-Il est doté d’une particulière efficacité : il est opposable à tous, et qui plus est, il rétroagit à 0 h de sa
date.
=> Tous les actes accomplis le jour du jugement d’ouverture sont réputés intervenus après le jugement
d’ouverture.
Une personne déjà placée en sauvegarde, en RJ ou en LJ ne peut, avant la clôture de cette procédure,
être à nouveau déclarée en sauvegarde, RJ ou LJ (en raison du principe de l’unicité du patrimoine).
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Exception : l’EIRL : les effets de la procédure collective sont circonscrits au passif et à l’actif relatifs à
l’entreprise puisque cet entrepreneur a 2 patrimoines : celui affecté à l’entreprise et celui non affecté.
On parle d’attraction de compétence du tribunal de la faillite càd que ce dernier est compétent pour
connaître de toutes les actions nées de la faillite.
Dans les procédures collectives, les voies de recours présentent un caractère très restrictif tant par les
cas d’ouverture que par la brièveté des délais.
Volonté du législateur d’aller vite.
§ 1) La durée
= durée initiale maximum de 6 mois, renouvelable 1 fois pour la même durée / demande de l’AJ, du
MJ ou du MP. Prolongation encore de 6 mois mais seulement / demande du MP. Un nouveau délai
de PO peut être admis par la cour d’appel en cas d’infirmation du jugement d’ouverture et de renvoi
de l’affaire devant le tribunal.
Dans la procédure de sauvegarde, la PO se poursuit de plein droit jusqu’au terme fixé par le tribunal
dans le jugement d’ouverture.
En RJ, le tribunal, au plus tard 2 mois après l’ouverture décide, au vu d’un rapport de l’AJ ou, à défaut,
par le débiteur, s’il faut poursuivre la PO, si le débiteur dispose des capacités de financement de la PO.
La PO peut prendre fin à tout moment et le tribunal prononce une procédure de RJ ou de LJ.
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