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La prévention et le traitement des difficultés


Le traitement des difficultés des entreprises

Fiche n°2-2 La procédure de sauvegarde


Table des matières

1. L'OUVERTURE DE LA PROCEDURE ............................................................................................... 1

1.1. La situation financière de l'entreprise ................................................................................................ 1


1.2. Les finalités de la procédure .............................................................................................................. 1
1.3. L'initiative de la procédure ................................................................................................................ 2

2. LE DEROULEMENT DE LA PROCEDURE ...................................................................................... 2

2.1. La gestion de l'entreprise en période d'observation ........................................................................... 2


2.2. Le sort des contrats en cours d'exécution .......................................................................................... 2
2.3. La situation des créanciers ................................................................................................................ 3
2.4. La revendication de biens dont l'entreprise n'est pas propriétaire ..................................................... 4

3. L'ISSUE DE LA PROCEDURE ............................................................................................................. 4

3.1. L'élaboration du plan ......................................................................................................................... 4


3.2. L'adoption du plan ............................................................................................................................. 4
3.3. L'exécution du plan ........................................................................................................................... 5

Jugement
Jugement Période déterminant le Exécution du
d'ouverture d'observation plan de plan
sauvegarde

1. L'OUVERTURE DE LA PROCEDURE
1.1. La situation financière de l'entreprise

Est concernée par la procédure de sauvegarde toute entreprise qui rencontre des difficultés de quelque
nature que ce soit, qu'elle ne peut surmonter seule, mais qui n'est pas encore en cessation des
paiements.
La situation financière de l'entreprise n'est pas encore préoccupante mais ses difficultés pourraient, à
terme, menacer la continuité de son activité.

1.2. Les finalités de la procédure

La procédure de sauvegarde a pour objectif de permettre à l'entreprise de se réorganiser afin de revenir


rapidement à une situation économique saine.
Sous le contrôle du juge, des solutions sont adoptées pour que l'entreprise puisse poursuivre son
activité, main- tenir ses emplois et régler ses dettes.

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1.3. L'initiative de la procédure

Seul l'entrepreneur individuel ou le dirigeant de la personne morale peut demander au tribunal


l'ouverture de la procédure.
La demande, écrite, mentionne les difficultés rencontrées par l'entreprise, les raisons pour lesquelles
elle ne parvient pas à les surmonter et précise sa situation financière.

2. LE DEROULEMENT DE LA PROCEDURE
2.1. La gestion de l'entreprise en période d'observation

Période d'observation - Il s'agit d'une phase d'évaluation de la situation de l'entreprise permettant de


déterminer les mesures adaptées, qui seront finalisées ensuite dans le plan de sauvegarde. Elle débute à
la date du jugement d'ouverture, qui fixe sa durée (maximum 6 mois, renouvelable une fois à la
demande de l'entreprise ou de l'administrateur, et prolongeable de 6 mois à la demande du procureur).

Gestion de L'entreprise - L'entreprise poursuit son activité et sa gestion est assurée par le dirigeant.
L'administrateur judiciaire, lorsqu'il est nommé, exerce une mission de surveillance ou d'assistance.

Rôles respectifs du dirigeant et de l'administrateur judiciaire

Dirigeant Administrateur judiciaire


Exercice de ses pouvoirs de gestion avec deux limites: Surveillance de la gestion (contrôle a posteriori des
actes du dirigeant) ou assistance du dirigeant dans ses
. interdiction de payer les créances antérieures actes (co signature)
et les créances postérieures non privilégiées;
. autorisation préalable du juge commissaire Inopposabilité des actes passés par le dirigeant seul
(JC) pour les actes de disposition ne relevant (sauf les actes de gestion courante avec des
pas de la gestion courante (ex. : vente de cocontractants de bonne foi, présumés valables)
biens autres que des marchandises).

2.2. Le sort des contrats en cours d'exécution

Option - En principe, les contrats en cours au moment du jugement d'ouverture sont poursuivis.
L'administrateur (ou, à défaut, le chef d'entreprise sur accord du mandataire judiciaire) dispose d'une
option pour la continuation ou la renonciation (si le contrat n'est pas nécessaire à l'activité ou s'il
représente une charge financière trop lourde). Les contrats de travail se poursuivent automatiquement.

Continuation des contrats


indispensable au fonctionnement Renonciation des contrats non
de l'entreprise: exécution des indispensables entrainant la
prestations prévues Jugement d’ouverture résiliation du contrat

Options sur les contrats en cours

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2.3. La situation des créanciers

Distinction entre les créanciers - Selon la date et la nature de leur créance, les créanciers sont soumis
à des règles différentes.

Catégories de créanciers

Créanciers antérieurs Créances nées avant le jugement d'ouverture


Créanciers postérieurs Créances nées après le jugement d'ouverture, non utiles à l'activité ou à la
non privilégiés procédure
Créanciers postérieurs Créances nées après le jugement d'ouverture, utiles à l'activité ou à la procédure
privilégiés (ex. : prix correspondant à la fourniture de marchandises, entretien du matériel de
production, créances d'impôts et charges sociales liées à l'activité en période
d'observation, honoraires du mandataire judiciaire)

Déclaration des créances - Les créanciers antérieurs et postérieurs non privilégiés doivent déclarer
leur créance. À défaut, elle devient inopposable à l'entreprise (forclusion).
Le créancier ne pourra obtenir aucun paiement au cours de la procédure ni à l'issue du plan de
sauvegarde, si l'entreprise l'a exécuté intégralement.
Si le défaut de déclaration n'est pas dû au créancier, celui-ci peut demander au juge-commissaire un
relevé de forclusion afin de déclarer sa créance.

Liste des créanciers - L'entreprise communique au mandataire judiciaire la liste de ses créanciers au
début de la procédure. Cette liste fait présumer la déclaration de créance.

Déclaration par le créancier Vérification par le mandataire Admission ou rejet de la


au mandataire de sa créance judiciaire créance par le juge-commissaire
(montant et échéance) délai de
deux mois:
. suivant publication au Bodacc (créances antérieures)
. suivant la date d'exigibilité (créances postérieures non
privilégiées)

Déclaration et admission des créances

Droits des créanciers antérieurs et postérieurs non privilégiés - Ces créanciers ont des droits
restreints en période d'observation: ils ne peuvent obtenir aucun paiement, les actions individuelles en
paiement contre l'entreprise sont interdites; les actions en cours, interrompues.
Les intérêts de retard ne sont plus dus.

Créanciers postérieurs privilégiés - Ces créanciers sont payés en principe à l'échéance de leur
créance. À défaut, le créancier doit informer l'administrateur judiciaire du non-paiement. Il sera alors
payé à l'issue de la procédure en priorité, avant les créanciers antérieurs et postérieurs non privilégiés.

Exemple : Une société fait l'objet d'une procédure de sauvegarde depuis le 1er mars. Au cours de la
période d'observation, son fournisseur, lui a vendu un stock de marchandises pour un montant de 8500
€, payable au 15 juin. Si la société ne dispose pas de la trésorerie nécessaire pour payer cette facture à
l'échéance, le fournisseur devra informer l'administrateur judiciaire du non-paiement de sa créance et
sera remboursé en priorité.

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2.4. La revendication de biens dont l'entreprise n'est pas propriétaire

Si, au début de la procédure, l'entreprise détient un bien dont elle n'est pas propriétaire (ex.
marchandises vendues avec une clause de réserve de propriété et non intégralement payées) le
propriétaire peut revendiquer son bien auprès de l'administrateur judiciaire dans les 3 mois du
jugement d'ouverture.
À défaut, son droit de propriété devient inopposable.

3. L'ISSUE DE LA PROCEDURE

Le tribunal met fin à la procédure au terme de la période d'observation en déterminant le plan


permettant de sauvegarder l'entreprise.

3.1. L'élaboration du plan

Bilan économique et social - Pour prendre sa décision, le tribunal doit être informé de la situation de
l'entreprise. Si un administrateur judiciaire a été nommé, il est chargé d'établir un bilan économique et
social précisant l'origine, la nature et l'importance des difficultés de l'entreprise.

Projet de plan - L'entreprise (avec l'aide de l'administrateur, s'il en existe) élabore un projet de plan
contenant les perspectives de redressement de l'entreprise, les modalités de règlement des créanciers,
les perspectives d'emploi et les licenciements à prévoir, les propositions d'arrêt d'une partie de l'activité
ou les offres d'acquisition de branche autonome d'activité.

Consultation des créanciers - Chaque créancier exprime son accord ou son refus des propositions de
remise de dettes et de délai de paiement.
Dans les entreprises de taille importante (plus de 150 salariés ou 20 000 000 € de CA), les principaux
créanciers sont réunis en comités de créanciers et votent les propositions du plan.

3.2. L'adoption du plan

Jugement - À l'issue de la période d'observation, le tribunal adopte le plan s'il permet la sauvegarde de
l'entreprise et respecte les intérêts de tous les créanciers.

Contenu - Le plan contient différentes mesures permettant la sauvegarde de l'entreprise

Contenu du plan

Exemples de mesures de Exemples de mesures d'apurement du passif


restructuration de l'entreprise
. Arrêt d'une partie de l'activité . Remises de dettes et délais de paiement accordés par les
. Cession d'une branche autonome créanciers
activité . Délai de paiement uniforme pouvant être imposé par le
. Cession isolée d'éléments d'actifs tribunal aux créanciers qui ont refusé les propositions
. Inaliénabilité de certains biens . Exception: créances payables sans remise ni délai: salaires,
nécessaires à l'activité pendant la créances de faible montant (inférieur à 500 €, dans la limite de
durée du plan, leur vente étant soumise 5% des créances) et créances bénéficiant du privilège de
à autorisation du tribunal conciliation
. Licenciements pour motif économique

Mesures nécessitant une modification des statuts de La société - Elles doivent au préalable être
approuvées par les associés (ex. : augmentation ou réduction du capital social).

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Personnes physiques codébitrices avec l'entreprise ou lui ayant apporté leur garantie (ex.
cautionnement) - Elles bénéficient des délais et remises prévus par le plan.

3.3. L'exécution du plan

Commissaire à L'exécution du plan - Nommé par le tribunal, il est chargé de veiller à sa bonne
exécution. Il respecte les dispositions du plan et paye les créanciers.

Modification - Le tribunal peut modifier le plan de sauvegarde en cours d'exécution si la situation de


l'entreprise s'est améliorée ou si elle requiert des mesures complémentaires.

Inexécution par L'entreprise de ses engagements - À la demande d'un créancier ou du commissaire


à l'exécution du plan, le tribunal peut prononcer la résolution du plan.
Les délais de paiement et remises accordés sont annulés, mais les paiements déjà effectués restent
acquis.
Parallèlement, le tribunal peut décider l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire ou de
liquidation judiciaire, si l'entreprise est en cessation des paiements.
Dans ce cas, les créanciers n'ont pas à déclarer à nouveau leur créance.

La procédure Entreprises concernées - Sont éligibles à la procédure accélérée les entreprises de taille
de sauvegarde importante (plus de 20 salariés et 3 000 000 € de CA HT ou 1 500 000 € de total de bilan,
des comptes certifiés par un CAC ou établis par un expert-comptable ou consolidés),
faisant l'objet d'une procédure de conciliation en cours, et ayant négocié un plan permettant
d'assurer la pérennité de l'entreprise soutenu par la plupart des créanciers.

Déroulement - La procédure est ouverte sur rapport du conciliateur, et après consultation


des créanciers réunis en comités. Le tribunal détermine le plan de sauvegarde dans les 3
mois du jugement d'ouverture. Le plan a des effets plus limités, tous les créanciers n'étant
pas concernés.

Sauvegarde financière accélérée - Une procédure particulière s'applique dans les


mêmes conditions aux entreprises ayant négocié un plan avec leurs créanciers financiers
(les autres ne sont pas concernés par la procédure). Dans ce cas, le tribunal détermine le
plan de sauvegarde dans le mois du jugement d'ouverture.

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