Le règlement préventif dans le cadre des procédures collectives d’apurement de passif

Définition : l’AU définit le règlement préventif comme étant une procédure destinée à éviter la
cessation de paiement ou la cessation d’activité de l’entreprise et permettant ainsi l’apurement du
passif par le biais d’un concordat préventif
I- Domaine d’ouverture
1- Domaine rationae personae : toute personne physique ou morale commerçante, et toute
personne morale de droit prive non commerçante ainsi qu’aux entreprises publiques ayant
la forme d’une personne morale de droit privé, qui se retrouve dans une situation
économique et financière difficile mais pas irrémédiablement compromise
2- Domaine rationae materiae : la condition de situation économique et financière difficile
mais pas irrémédiablement compromise peut être définie comme étant l’état d’une
entreprise qui est encore en bonis mais dont la trésorerie est inquiétante et par le simple
écoulement du temps, l’entreprise devrait se retrouver en cessation de paiement si
aucune mesure n’est prise
II- L’ouverture de la procédure de règlement préventif
1- Demande d’ouverture de la procédure
La demande d’ouverture est introduite par une requête du débiteur, dans laquelle est
mentionnée la situation économique et financière, présenter les perspectives de redressement
de l’entreprise et l’apurement du passif. En outre, la requête doit mentionner les créances
pour lesquelles le débiteur demande la suspension des poursuites individuelles, a défaut de
mentionner ces éléments dans la requête, cette dernière pourra être rejetée ou requalifiée.
Parallèlement, soit en même temps, soit dans les trente jours qui suivent le dépôt de la
requête, le débiteur doit déposer, une offre de concordat préventif qui reprend les mesures et
conditions envisagées pour le redressement de l’entreprise.

2- La décision du juge, une décision a double dispositif

° une décision de suspension de poursuites individuelles
°une décision de désignation d’un expert pour qu’il fasse un rapport sur la situation de
l’entreprise. La mission de l’expert consiste principalement à déterminer si le concordat
préventif est ou non faisable. Il peut aussi jouer le rôle de médiateur entre le débiteur et ses
différents créanciers en vue de négocier des délais pour payer.
Apres la réalisation de sa mission, l’expert déposera au greffe de la juridiction en double
exemplaire le rapport contenant le concordant préventif propose par le débiteur ou conclu
entre lui et ses créanciers.
Le président de la juridiction compétente convoquera dans les huit jours du dépôt du rapport,
le débiteur à comparaitre pour y être entendu en audience non publique.

III- La décision de la juridiction compétente sur l’efficacité du concordat préventif

En effet, la juridiction doit se prononcer dans le mois de sa saisine et a trois possibilités.

1- Une décision de règlement préventif :
Si la situation du débiteur le justifie, la juridiction compétente rend une décision de règlement
préventif et homologue le concordat préventif en constatant les délais et les remises consentis
par les créanciers et en donnant acte au débiteur des mesures proposées pour le
redressement de l’entreprise.
2- En cas de cessation de paiement :
Si la juridiction compétente constate la cessation de paiement, elle prononce d’office et à tout
moment le redressement judiciaire ou la liquidation des biens.
3- Absence de situation relevant de procédures collectives quelconque :
Si la juridiction compétente estime que la situation du débiteur ne relève d’aucune procédure
collective ou elle rejette le concordat préventif propose par le débiteur, elle annule la décision
de suspension des poursuites individuelles. Cette annulation remet les parties en l’état
antérieur à cette décision.
IV- La portée des décisions de la juridiction compétente relative au règlement préventif

1- Une décision, exécutoire par provision

2- Des décisions, insusceptible de recours que par la voie de l’appel et dans un délai de 15 jours
à compter de leur prononcer.