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Il n’y a pas non plus d’expropriation
puisque la masse n’acquiert pas la
propriété du patrimoine du débiteur.
Paragraphe II : les mesures tendant à l’administration des
biens du débiteur : le dessaisissement
I. La structure de la masse
A. La notion de masse
Le terme de masse évoque un groupement qui ne rentre
pas dans les catégories connues et qui se singularise par
son caractère obligatoire, comme la collectivité des
obligataires, par exemple.
Le Code de commerce, la doctrine et la jurisprudence du
milieu et de la fin du 19èmesiècle faisaient déjà usage du
terme de masse et proclamaient la réunion des créanciers
en une masse dès le prononcé de la procédure collective.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
I. La structure de la masse
A. La notion de masse
Il faut signaler parmi les prérogatives de la masse,
l’hypothèque légale dont elle bénéficie. L’intérêt de cette
hypothèque paraît à priori limité. Elle garantit la bonne
exécution du concordat. En effet, chaque ancien créancier
dans la masse en bénéficie à titre individuel, ce qui lui
permet de ne pas être primé par les créanciers que l’activité
du débiteur postérieurement au concordat va entraîner.
Paragraphe I : La masse et les créanciers qui la composent
I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des
créanciers
Le jugement d’ouverture modifie profondément la
situation des créanciers. Il en résulte une
uniformisation ou une égalisation de leur condition
juridique, qui affecte les créances et l’exercice des
droits.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la composent
I. La structure de la masse
I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des
créanciers
Il y a, en second lieu et comme d’habitude, l’arrêt du
cours des intérêts à l’égard de la masse. L’un des
fondements de cette règle est purement logique ou de bon
sens : il ne convient pas de réclamer les intérêts là où le
remboursement du principal est incertain. Peu importe que
la créance soit chirographaire ou garantie par une sûreté.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la composent
I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des créanciers
Désormais ce n’est la masse seule qui est fondée à s’en prévaloir. Il
est également prévu que les personnes physiques coobligées ou
cautions ou ayant affecté ou cédé un bien en garantie à l’encontre
desquelles les poursuites sont suspendues en redressement
judiciaire bénéficient de cet arrêt du cours des intérêts dans les
mêmes conditions que le débiteur. Cette innovation participe de
l’attractivité du redressement judiciaire pour le débiteur .
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la composent
I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des
créanciers
Il y a, en troisième lieu, l’arrêt du cours des inscriptions de
toute sûreté mobilière ou immobilière. A compter du jugement
d’ouverture, le dessaisissement empêche la prise d’une sûreté
qui ne respecterait pas les règles légales. De ce fait,
l’interdiction vise principalement les sûretés prises avant le
jugement d’ouverture et qui ne seraient pas encore publiées à la
date de celui-ci. Si malgré l’interdiction, il est procédé à la
publication de la sûreté, celle-ci doit être annulée ou déclarée
inopposable.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
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I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des
créanciers
Enfin, il y a l’importante règle de la suspension des
poursuites individuelles à compter du jugement
d’ouverture. Peu importe que l’action soit engagée
avant le jugement d’ouverture ou soit introduite depuis
lors ou qu’il s’agisse d’une demande en paiement ou de
l’exercice d’une voie d’exécution, pourvu qu’elle n’ait
pas encore produit son principal effet juridique.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
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I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des
créanciers
S’agissant du cas particulier des voies d’exécution, des
précisions peuvent s’avérer utiles. Ainsi, il convient de
partir de la finalité poursuivie et de se demander si celle-
ci est d’ores et déjà atteinte, auquel cas la suspension ou
l’arrêt des poursuites empêche sa finalisation. A ce titre,
les saisies conservatoires sont suspendues tant qu’elles
n’ont pas été transformées en saisies ventes.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des créanciers
Les saisies-ventes elles-mêmes sont suspendues tant qu’elles
n’ont pas conduit à la vente des biens saisis, c’est-à-dire à
l’adjudication.
La suspension ne s’applique toutefois pas aux actions en nullité
ou en résolution ni aux actions tendant à la reconnaissance de
droit ou à la fixation de leur montant.
L’exercice de cette seconde catégorie d’action est repris ou
initié après la production des créances en cas de rejet définitif
ou d’admission provisoire ou partielle.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des
créanciers
L’innovation majeure en ce domaine est prévue par l’article
75-1 qui prévoit que : « la décision d’ouverture du
redressement judiciaire suspend toute action contre les
personne physiques coobligées ou ayant consenti une sûreté
personnelle ou ayant affecté ou cédé un bien en garantie à
compter dudit jugement et durant l’exécution du concordat de
redressement judiciaire.
Toutefois, les créanciers de ces garanties peuvent prendre des
mesures conservatoires.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
I. La structure de la masse
B. L’uniformisation de la condition juridique des créanciers
Ce disposition pour objet d’encourager le débiteur à recourir au
redressement judiciaire. Il prévoit d’étendre la suspension des
poursuites, en faveur des personnes physiques coobligées et aux
cautions personnelles ou réelles.
Bien souvent les personnes en question sont le dirigeant ou ses
proches. Le fait qu’ils puissent être actionnés en paiement au
lendemain de l’ouverture du redressement judiciaire risque de
conduire le dirigeant à retarder sa demande d’ouverture en
redressement judiciaire. La disposition prévue aura au contraire pour
objet de l’inciter à recourir plus rapidement au redressement
judiciaire.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la procédure de
vérification des créances
A. La production
La production consiste à faire une déclaration du montant
des sommes réclamées accompagnée d’un bordereau
récapitulatif des pièces remises constituant titre.
Même les créanciers sans titre doivent être produites.
La production commence à partir de la décision d’ouverture
et prend fin à l’expiration d’un délai de 30 jours suivant
deuxième insertion dans un journal d’annonces légales.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la
procédure de vérification des créances
A. La production
Elle concerne tous les créanciers, qu’ils soient
chirographaires ou munis de sûretés.
Les créanciers inscrits qui n’ont pas produit dans les 15
jours sont personnellement avertis par le syndic par
lettre recommandée avec accusé de réception ou par
tout moyen laissant trace écrite.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la procédure de
vérification des créances
A. La production
Les créanciers qui n’ont pas produit dans les délais ou
dans les 15 jours de l’avertissement sont forclos.
Ils peuvent être relevés de forclusion dans des conditions
strictes de délai (avant l’arrêté et le dépôt de l’état des
créances) et de fond (preuve d l’absence de faute avec une
limitation des droits des intéressés qui ne peuvent
concourir que pour la répartition de dividende postérieures
à leur demande.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la
procédure de vérification des créances
A. La production
En absence de production dans les délais ou de relevé
de forclusion, les créances concernées sont
inopposables à la masse (liquidation des biens) ou
éteintes (redressement judiciaire)
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui
la composent
II. L’admission effective dans la masse : la procédure
de vérification des créances
B. La vérification
La vérification est obligatoire qu’elle que soit
l’importance de l’actif et du passif.
Elle a lieu dans les 3 mois du jugement d’ouverture. Elle
est faite par le syndic au fur et à mesure des productions,
en présence du débiteur et des contrôleurs s’il en a été
nommé ou en leur absence s’ils sont été dûment appelés
par pli recommandé ou par tout moyen laissant trace
écrite.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la procédure
de vérification des créances
B. La vérification
La vérification porte à la fois sur :
- l’existence de la créance,
- son quantum
- et la validité des sûretés qui en garantissent le
paiement.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la procédure de
vérification des créances
B. La vérification
L’état des créances est déposé au greffe après signature par le
juge-commissaire qui mentionne pour chaque créance :
- le montant et le caractère provisoire ou définitif de
l’admission ;
- sa nature chirographaire ou garantie par une sûreté et
laquelle ;
- si une instance est en cours ou si la contestation ne relève
pas sa compétence.
Paragraphe I : La masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la procédure
de vérification des créances
B. La vérification
Le juge-commissaire ne peut rejeter en tout ou en partie
une créance ou une revendication ou se déclarer
incompétent qu’après avoir entendu ou dûment appelé le
créancier ou le revendiquant, le débiteur et le syndic .
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la procédure
de vérification des créances
B. La vérification
L’état des créances est déposé et publié dans un journal
d’annonce légales et au journal officiel dans le but
d’informer les créanciers afin que ceux-ci, le cas échéant,
puissent le contester.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
II. L’admission effective dans la masse : la procédure de
vérification des créances
B. La vérification
Les contestations introduites dans les délais (15 jours) de la
publication de l’état des créances sont tranchées par TC de la
procédure ou par la juridiction dont relève l’affaire. En
attendant la décision, les créances concernées sont admises par
provision.
Selon l’article 89, alinéa 3, dans le cas où la juridiction de la
procédure, elle admet la créancier ou le revendiquant à titre
provisoire afin de ne pas retarder le déroulement et le
dénouement de la procédure.
Paragraphe I : la masse et les créanciers qui la
composent
C. L’admission
II. L’admission effective dans la masse : la procédure de vérification
des créances
L’admission s’analyse comme un contrat judiciaire qui produit
les conséquences d’une décision de justice à laquelle est attaché
l’irrévocabilité, ce qui met la créance à l’abri de toute
contestation ultérieure.
Elle ne joue que dans la mesure de ce qui a été vérifié et admis.
Il n’y a pas d’effet novatoire : la créance va subsister avec
l’ensemble de ses caractéristique.
En cas de clôture pour insuffisance d’actif, les créanciers dont
les créances sont admises recevront un titre exécutoire.
Paragraphe II : la révision des droits des
créanciers