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4ème Année
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Avant propos
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Les mentions qui doivent figurer sur le titre changent d'un titre à un autre.
Le formalisme est important et son non-respect entraîne la nullité. La
forme est à la limite plus importante que le fond ici.
Seuls sont des titres négociables les titres transmissibles selon des procé-
dés simplifiés
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transmission) ; procédé utilisé pour les titres à ordre, par ex. la lettre de
change ;
- enfin le transfert qui consiste en une inscription sur le registre détenu
par l'émetteur du titre ; c'est le mode normal de transmission d'une ac-
tion nominative.
Le titre négociable constate un droit qui s’incorpore dans le titre .Ce qu’il
faut retenir c’est que le titre ne sert pas seulement à prouver un droit ; il
le représente, de telle sorte que celui qui possède le titre est considéré
comme titulaire du droit.
Ce droit incorporé dans le titre peut être :
-un droit réel (de propriété ou de gage) sur une marchandise qu'on ne
détient pas : connaissement ;
-un droit sur une société : valeurs mobilières (actions et obligations) ;
-ou un droit de créance à court terme sur une personne : effets de com-
merce.
Les effets de commerce peuvent être définis comme des titres négo-
ciables qui constatent au profit du porteur une créance à court terme et qui
sert au paiement de cette créance.
A partir de cette définition, on peut dégager certains éléments caractéris-
tiques :
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A partir de cette énumération, on peut isoler avec une marge d’erreur ré-
duite les titres qui répondent à la définition d’effets de commerce.
Il y a en premier lieu, la lettre de change qui est le titre par lequel une per-
sonne qu'on appelle tireur donne l'ordre à une autre personne appelée tiré
de payer une somme d'argent déterminée, à une échéance déterminée, à
une autre personne appelée bénéficiaire ou à son ordre.
Il y a en second lieu, le billet à ordre qui est le titre par lequel une per-
sonne appelée souscripteur s'engage à payer une somme d'argent déter-
minée, à une échéance déterminée, à une autre personne appelée bénéfi-
ciaire ou à son ordre.
Il y a un titre dont l’appartenance à la catégorie des effets de commerce
est contestée ; c’est le chèque. En effet, certains auteurs n’admettent pas
que le chèque puisse être considéré comme un effet de commerce pour
trois raisons :
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qu’elle a ou aura sur elle une créance appelée « provision » ; elle remet le
titre au bénéficiaire parce que celui-ci est créancier de ce que l’on appelle
« valeur fournie ».
L’originalité de la lettre de change résulte de ce que son émission donne
naissance à une obligation d’une nature particulière dénommée « obliga-
tion cambiaire »qui se superpose aux rapports fondamentaux (elle ne se
substitue pas à eux).
Cette obligation est formaliste, car la validité du titre dépend du seul
respect des formes.
Elle est abstraite, car les droits du porteur de bonne foi sont souvent déta-
chés des rapports fondamentaux.
Elle est rigoureuse et plusieurs applicables en la matière illustrent cette
rigueur : tous les signataires sont solidairement tenus ; la défaillance du
débiteur est solennellement constatée par l’établissement d’un acte au-
thentique appelé protêt ; le juge ne peut pas accorder de délai de grâce
(v.art.39 al 2 AU/RVE).
Elle est autonome, l’obligation de chaque signataire étant indépendante de
celle des autres (la nullité de l’engagement d’un signataire n’entraîne pas
celle des autres).
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La somme doit être déterminée ; c’est ce qui explique que les stipulations
d'intérêts soient interdites (art 151 al.1er Régl.) ; il y a cependant deux cas
où on admet les stipulations d'intérêts : lorsque la lettre de change est
payable à vue et lorsqu'elle est payable à un certain délai de vue (art 151
al.1er). Il peut arriver qu'il y ait discordance entre la somme indiquée en
lettres et celle qui sont indiquée en chiffres ; dans ce cas, on fait prévaloir
celle qui est indiquée en lettres. Il peut arriver aussi que les montants qui
figurent plusieurs fois sur le titre soit en chiffres, soit en lettres soient dis-
cordants ; dans une telle hypothèse, la lettre de change vaut pour la
moindre somme.
- Le nom du tiré : Cette indication est nécessaire, car c'est au tiré que le
porteur doit présenter la lettre de change à l’échéance. La signature du
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établie par acte sous seing privé, fait foi de sa date non seulement entre
les parties, mais aussi à l’égard des tiers. De ce point de vue, il y a une
différence fondamentale avec le droit commun. Il convient de rappeler
qu’en droit sénégalais, si l’acte sous seing privé fait foi de sa date
entre les parties et leurs ayants cause à titre universel, vis à vis des
tiers, il acquiert date certaine du jour où il été enregistré, du jour du dé-
cès d’une partie ou du jour où il a été mentionné dans un acte établi par
un officier public (art 24 C.O.C.C.).
Pour ce qui est du lieu de création, elle a pour unique but de régler un
conflit de lois dans l'espace.
- La signature du tireur : elle matérialise l'engagement du tireur. Le Rè-
glement admet, en plus de la signature manuscrite, la signature à la
griffe (dans un cachet). Il est prévu en effet la possibilité d’apposer la
signature par tout procédé non manuscrit.
2. Sanctions encourues en cas d'irrégularité
Les irrégularités peuvent prendre deux formes : l’omission ou
l’inexactitude d’une mention.
a) Omission d’une mention obligatoire
La sanction prévue par l’article 149du Règlement est assez singulière. Il
résulte de ce texte que le titre qui ne comporte pas une mention obliga-
toire ne vaut pas comme lettre de change. Cela veut dire que le titre est
nul en tant que lettre de change.
La nullité encourue est une nullité d'ordre public. Elle peut être opposée
par tout débiteur cambiaire à tout porteur même de bonne foi. Le juge
peut la soulever d'office.
La formule utilisée signifie que, malgré la nullité, le titre ne retombe pas
dans le néant juridique. L’application de la technique de la conversion
pour réduction peut conduire à le considérer comme un titre ayant une
autre valeur. Il peut par exemple dégénérer en billet à ordre s'il comporte
la signature du tiré. On peut, aussi dans certains cas, le considérer comme
un commencement de preuve par écrit, comme une promesse de payer ou
comme une reconnaissance de dettes.
Il convient d’observer que malgré la formule utilisée, l'absence d'une
mention obligatoire n'entraîne pas la nullité. Le législateur a créé un sys-
tème de suppléance qui conduit, dans certaines situations, à éviter la nulli-
té même en présence d’une irrégularité. Ainsi la lettre de change dont
l'échéance n'est pas indiquée est considérée comme payable à vue ; de
même, à défaut d'indication spéciale, le lieu désigné à côté du nom du tiré
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Même en dehors des cas de suppléance légale, la nullité peut ne pas être
prononcée ; il en est ainsi lorsqu’il y a régularisation ; cette technique
consiste à réparer le vice en ajoutant la mention qui fait défaut.
Il faut trois conditions pour que la régularisation puisse produire des ef-
fets :
- il faut qu'elle soit effectuée conformément à l'accord des intéressés
- elle doit intervenir avant la présentation au paiement
- il ne faut pas que le vice soit trop grave.
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cial Général, le mineur émancipé peut devenir commerçant ; dés lors rien
ne s’oppose à ce que ce mineur puisse tirer valablement une lettre de
change.
2. Les majeurs incapables
Ce sont les majeurs dont les facultés mentales sont durablement altérées
par une maladie, une infirmité ou un affaiblissement dû à l’âge et les ma-
jeurs dont l’altération des facultés corporelles est telle qu’elle empêche
l’expression de la volonté. Ces majeurs font l’objet d’un placement sous
l’un des régimes de sauvegarde prévus par la loi ; il s’agit de :
La tutelle : ce régime s’ouvre lorsque le majeur, pour l’une des causes
prévues à l’article 342 alinéa 1er du code de la famille, a besoin d’être re-
présenté de manière continue dans les actes de la vie civile ; ces majeurs
sont représentés par un tuteur ;
La curatelle :elle s’ouvre lorsqu’en raison de la défaillance de ses facultés
le majeur, sans être hors d’état d’agir lui-même a besoin d’être conseillé
et contrôlé dans les actes de la vie civile ; elle s’ouvre aussi lorsqu’en rai-
son de son intempérance, de sa prodigalité ou de son oisiveté, le majeur
s’expose au risque de tomber dans le besoin ou compromet l’exécution de
ses obligations familiales ;pour certains actes, le majeur en curatelle peut
agir seul, mais pour les actes les plus graves, ceux qui sont visés par
l’article 329 C.F. ,il doit être assisté de son curateur ;
La protection de justice : elle est prévue pour les majeurs internés ou soi-
gnés à domicile ;le placement sous ce régime a pour seul effet de faire
présumer l’absence de consentement.
La question qui se pose est de savoir si ces majeurs peuvent valablement
tirer des lettres de change. Il n’y a pas, dans le Règlement, une disposition
comparable à l’article 153 alinéa 1er pour les mineurs. Il faut donc se
tourner vers le code de la famille pour en pénétrer l’esprit. Une analyse
des dispositions de ce code conduit à la conclusion suivante : le majeur en
tutelle qui est presque dans la même situation que le mineur ne peut tirer
lui-même une lettre de change ;le majeur en curatelle ne devrait pas pou-
voir émettre seul une lettre de change ;quant au majeur placé sous le ré-
gime de la protection de justice il devrait pouvoir valablement tirer une
traite, car le code n’a pas prévu un système de représentation ou
d’assistance pour lui.
C Pouvoirs
Il peut arriver qu'une personne tire une lettre de change pour le compte
d'autrui. Il faut qu'elle ait les pouvoirs nécessaires. On distingue deux cas
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- ils peuvent résulter d'une convention des parties ; on parle, dans ce cas,
d'émission par mandataire spécialement désigné ; le mandataire appose
la mention par procuration avant de signer ;
- ils peuvent résulter aussi de la loi ; tel est le cas lorsque le tirage est ef-
fectué par le dirigeant d’une personne morale pour le compte de celle-
ci ; le dirigeant ayant le pouvoir d’engager la personne morale, il ne
fait pas de doute que la lettre de change qu’il émet pour le compte de
celle-ci l’oblige ; il faut cependant qu’il utilise la signature sociale.
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avoir payé, il devient porteur de la lettre de change et peut exercer les re-
cours cambiaires qui auraient été ouverts à celui qu’il prétend représenter.
On admet aussi, entre le soi-disant mandataire et le prétendu représenté,
un recours de droit commun fondé sur la gestion d'affaires.
Cette règle est également applicable en cas de dépassement de pouvoir.
Tirage pour compte
Contrairement à la situation étudiée ci-dessus, le tirage pour compte se
caractérise par le fait que le mandataire signe la lettre de change en tant
que tireur comme s'il agissait pour son propre compte alors qu'en réalité il
représente autrui.
Il y a une convention extra cambiaire qui est à la base du tirage pour
compte. Celui qui tire la lettre de change est appelé tireur pour compte.
Celui pour le compte de qui la lettre de change est tirée est appelé don-
neur d'ordre.
Le régime de ce tirage pour compte est déterminé par les règles du man-
dat et celles du droit cambiaire. Cela apparaît à travers les effets:
- à l’égard du bénéficiaire et des porteurs successifs, seul le tireur pour
compte est engagé cambiairement ;
- dans les rapports entre le donneur d'ordre et le tireur pour compte, on
applique les règles du mandat ; le tireur pour compte est obligé de ré-
diger la lettre de change conformément aux instructions du donneur
d’ordre, lequel est tenu de rembourser les frais engagés ;
- dans les rapports avec le tiré, on fait prévaloir les règles du mandat ;
c’est le donneur d'ordre qui doit fournir la provision ; cela résulte clai-
rement de l’article 155 du Règlement.
II. Conditions liées à l'objet et à la cause
Si l’étude de l’objet ne suscite pas de grandes difficultés, il n’en est
pas de même en ce qui concerne la cause.
L'objet
Il ne s’agit pas de l’objet de la lettre de change mais de l’objet de
l’obligation de chaque signataire. Cet objet c’est une somme d’argent dé-
terminée ; un signataire ne peut pas être tenu d’une obligation ayant un
objet non monétaire. Il convient de rappeler que le montant de la traite
doit être déterminé et que les stipulations d'intérêts sont interdites sauf
pour la lettre de change payable à vue et à un certain délai de vue.
A. La cause
Deux problèmes retiendront notre attention : le rôle de la cause et le
problème des effets de complaisance.
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a) Rôle de la cause
Il y a une controverse sur le rôle de la cause. Certains soutiennent que la
cause n'a aucun rôle à jouer en matière de lettre de change ; pour eux la
lettre de change est un acte abstrait ; il s’y ajoute que l’obligation de
chaque signataire résulte de ce que son engagement s’est coulé dans le
moule formel prévu par la loi. D'autres estiment que la cause joue un rôle
important. Pour eux certaines règles ne peuvent s’expliquer que par un
recours à la notion de cause ; par exemple la possibilité, pour le tiré,
d’opposer au porteur l'exception fondée sur le défaut de provision.
A notre avis la question de la cause ne saurait être occultée .Mais il
ne faut pas perdre de vue qu’il ne s’agit pas de la cause de la lettre de
change .Il s’agit plutôt de la cause de l'obligation de chaque signataire.
Cette cause se trouve dans un rapport juridique déterminé. Ainsi si le ti-
reur émet la lettre de change, c’est parce qu’il est débiteur de la valeur
fournie ; si le tiré accepte la lettre de change, c'est parce qu'il est débiteur
de la provision, c'est la cause de son engagement.
L’inexistence de ce rapport juridique est synonyme d’absence ; l'illi-
céité ou l'immoralité de ce rapport juridique est synonyme d'illicéité ou
d'immoralité de la cause.
L’absence de cause, l’immoralité ou l’illicéité de la cause entraînent la
nullité, mais c'est une nullité qui est doublement limitée ; d’abord parce
que l'on ne peut s'en prévaloir vis à vis du porteur de bonne foi ; ensuite
parce qu’en raison de la règle de l'indépendance des signatures, malgré
cette nullité les engagements des autres signataires demeurent valables.
b) Effets de complaisance :
Notion d'effets de complaisance
Ce sont des effets destinés à tromper des tiers sur les relations qui existent
entre les signataires et qui dans l'esprit de ceux-ci ne doivent pas con-
traindre le complaisant à décaisser effectivement la somme indiquée. Il y
a toujours deux (02) principaux personnages : le tiré complaisant et le ti-
reur complu. Le mécanisme est très simple : un commerçant confronté à
des difficultés demande à un ami de l’autoriser à tirer sur lui une lettre de
change alors qu’il n’a sur lui aucune créance ni actuelle, ni en formation ;
il lui promet de lui procurer, avant l’échéance, les sommes nécessaires
pour en régler le montant ou de la retirer de la circula-
tion .Postérieurement à l’émission, le tireur fait escompter la traite par un
banquier maintenu dans l’ignorance des conditions de l’émission.
Le montage prend souvent ces deux (02) formes :
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civile, sur le terrain du droit commun, de celui qui émet un effet de com-
plaisance.
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II. Modalités
Il résulte de l’article 163 du Règlement que la lettre de change peut
être présentée par le porteur ou même par un simple détenteur.
C’est au tiré qu’il faut présenter le titre et celui-ci n’est pas te de vérifier
que l’auteur de la présentation a la qualité de porteur légitime.
C’est au domicile du tiré que se fait la présentation ; il en est ainsi
même si la traite comporte une clause de domiciliation ; cela s’explique
par le fait que le domiciliataire ne prend pas d’engagement cambiaire ; il
est seulement chargé d’exécuter les ordres du tiré pour le paiement.
En principe l’acceptation peut être demandée dés l'émission et à
n’importe quel moment jusqu'au jour qui précède l'échéance. Cette liberté
du porteur dans le choix du moment de présentation connaît cependant
deux (02) limites :
D’une part la lettre de change payable à un certain délai de vue doit
être présentée à l’acceptation dans le délai d’un an à compter de
l’émission;
D’autre part, le tireur peut imposer la présentation à l’acceptation dans
un délai déterminé ou l’interdire l avant une certaine date.
Selon l’article 164 du Règlement le porteur n'est pas tenu de se des-
saisir, entre les mains du tiré, de la lettre de change présentée à
l’acceptation. Il faut entendre par cette formule que le porteur n’est pas
tenu de quitter le domicile du tiré en y abandonnant la traite. Ceci dit,
dans la pratique, les porteurs se déplacent rarement eux-mêmes pour la
présentation ; ils utilisent plutôt la voie postale.
Paragraphe 2 : Situation du tiré auquel le titre est présenté
Lorsque la traite lui est présentée, le tiré n’est pas tenu, sauf dans
les cas prévus par la loi, de l’accepter. C’est le caractère facultatif de
l’acception qui fait que le tiré a une véritable alternative : accepter ou ne
pas accepter.
I. Caractère facultatif de l'acceptation
Il y a une espèce de symétrie entre la situation du porteur et celle du ti-
ré ; la présentation à l’acceptation a un caractère facultatif, l’acceptation
aussi .Le principe comporte cependant des exceptions
A. Principe
Même si le tiré est débiteur du tireur, il n'est pas tenu d'accepter la
lettre de change ; cela s’explique par le fait qu’en acceptant le tiré aggrave
sa situation, l'engagement cambiaire étant plus rigoureux que l'engage-
ment du droit commun.
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B. Limites
Le caractère facultatif est doublement limité ; il existe en effet deux cas
où l'acceptation est obligatoire : lorsqu’il y a une promesse d’acceptation
et lorsque la traite est émise en exécution d’un contrat de fourniture de
marchandises.
1. Promesse d'acceptation
S'il y a une promesse d'acceptation, le tiré sera obligé d'accepter. Cette
promesse résulte d'une convention extra cambiaire (qui se situe en dehors
de la lettre de change). Cette convention est appelée convention de bon
accueil.
Si en violation de cette convention le tiré refuse de prendre l’engagement
d’acceptation, il ne sera pas possible de le contraindre à signer la lettre de
change, car il est tenu d’une obligation de faire non susceptible
d’exécution forcée, mais il sera toujours possible d’engager sa responsa-
bilité civile.
2. Lettre de change émise en exécution d'un contrat de fourniture de mar-
chandises
L’article 163, dernier alinéa donne au tireur le droit d’exiger du tiré
l’acceptation de la lettre de change lorsque celle-ci est crée en exécution
d’un contrat de fourniture de marchandises. Il faut cependant quatre (04)
conditions:
- le montant de la lettre de change doit représenter le prix de vente des
marchandises;
- le tireur doit avoir exécuté les obligations qui résultent, pour lui, du
contrat (livrer les marchandises);
- les parties doivent avoir l'une et l'autre la qualité de commerçant;
- la présentation doit avoir lieu à l'expiration d'un délai conforme aux
usages normaux du commerce en matière de reconnaissance des mar-
chandises.
Lorsque ces conditions sont réunies, le tiré qui refuse s’expose à la dé-
chéance du terme qui était fixé pour le paiement du prix de vente des
marchandises. Cette déchéance n’affecte pas la lettre de change dont
l’échéance reste inchangée, mais c’est l’obligation de payer le prix de
vente qui devient immédiatement exigible.
II. Termes de l'alternative
En dehors des cas où l’acceptation est obligatoire, le tiré dispose d’une
véritable alternative : soit accepter, soit refuser.
A. Engagement d'acceptation
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Si le porteur est un tiers, le tiré est tenu de payer même s'il n'est pas débi-
teur. Il ne peut donc pas invoquer le défaut de provision ; règle de l'inop-
posabilité des exceptions qui ne s'applique que si le tiers est de bonne foi.
Il ne peut pas non plus invoquer les conventions passées entre le tireur et
lui pour ne pas payer.
Cette acceptation fait aussi présumer la provision et elle la rend indispo-
nible.
Rapports entre tiré accepteur et tireur porteur :
Il est possible que le tireur émette une lettre de change en son nom et ne
l'endosse pas. Il est possible aussi que la lettre de change émise au profit
d’un tiers circule et revienne entre les mains du tireur. Dans ces cas, le ti-
reur est en même temps le porteur. La Loi semble assimiler ce tireur por-
teur au tiers porteur. Selon l’article 167, alinéa 2 du Règlement, à défaut
de paiement le porteur même s'il est le tireur a une action directe résul-
tant de la lettre de change. Il y a cependant une différence entre la situa-
tion du tiers porteur et celle du tireur porteur. Elle réside dans le fait que
le tiré peut opposer au tireur porteur l'exception fondée sur le défaut de
provision alors qu’il ne peut pas l'opposer au tiers porteur.
B : Le défaut d’acceptation
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Le tiré peut refuser d'accepter même s'il est débiteur du tireur et si tel
est le cas le porteur pourra faire constater cela solennellement en faisant
dresser un protêt sauf s'il y a une clause non acceptable ou une clause de
retour sans frais ni protêt. Ce refus produit des effets qu'on peut analyser
en distinguant deux types de rapports :
- rapports entre porteur et les autres signataires ; dans ce type rapport, le
porteur pourra exercer des recours anticipés, avant l'échéance.
- rapports entre tiré et porteurs successifs ; il y a déchéance du terme, la
créance du tireur sur le tiré devient immédiatement exigible.
Le refus d'acceptation crée des inconvénients pour tout le monde. Pour
éviter cela on a inventé un remède appelé l'acceptation par intervention.
C'est l'acceptation donnée par une personne autre que le tiré. Mais qui
peut accepter par intervention? En principe, toute personne capable de
prendre un engagement cambiaire : un tiers, un signataire et même le tiré
qui a refusé une acceptation pure et simple (art.210 al.3 Règl.).Elle peut
être donnée au profit de l’un quelconque des signataires exposés à un re-
cours anticipé ; à défaut d’indication de celui pour le compte de qui elle
est intervenue, elle est réputée donnée pour le tireur. Lorsqu'il y a accep-
tation par intervention, le porteur est privé des recours anticipés contre le
bénéficiaire de cette acceptation par intervention et contre les signataires
postérieurs ; c’est la raison pour laquelle il peut la refuser, sauf si la lettre
de change comporte une clause de recommandation. Celui qui a donné
l'acceptation par intervention s'expose aux mêmes recours que la personne
pour le compte de laquelle il est intervenu. Si l'intervenant a été amené à
payer, il pourra se retourner contre le bénéficiaire et contre les signataires
antérieurs.
I. Conditions
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A. Conditions de forme
1. Modalités de l'endossement
Il faut la mention de l’endos c’est à dire la réitération de l'ordre de
payer qui est suivie de la signature de l'endosseur ; d'ailleurs on peut se
contenter simplement d'apposer sa signature, dans ce cas elle doit figurer
sur une allonge ou au verso ; un tel endossement est considéré comme un
endossement en blanc qui est réputé translatif.
L’endosseur doit remettre le titre à l'endossataire.
2. Mentions :
a. Nom du bénéficiaire :
S'il figure dans l'endossement, on parle d'endossement nominatif.
Cette mention est cependant facultative puisque l'endossement peut
être en blanc ou au porteur.
L'endossement est en blanc lorsque l’endosseur réitère l’ordre de
payer sans mettre le nom du bénéficiaire ou lorsqu’il appose sa signa-
ture isolée au dos du titre ; dans un tel cas de figure, l’endossataire a
trois (3) possibilités :
- Soit il remplit le blanc en y mettant son nom ou le nom d'une autre
personne;
- Soit il endosse à nouveau, en blanc ou au profit d'une autre per-
sonne ;
- Soit il transmet le titre sans remplir le blanc, sans l'endosser à nou-
veau
L'endossement est au porteur lorsque l’endosseur inscrit la mention
"Veuillez payer à l'ordre du porteur" ou 'transmis à l'ordre du por-
teur" ; une telle lettre de change circule par la voie de la tradition.
b. Autres mentions :
- Il y a la date. Elle n'est pas obligatoire, mais elle présente certains
intérêts ; elle permet de vérifier la capacité et les pouvoirs de
l’endosseur ; elle permet aussi de savoir si l’endossement a été fait
avant ou après l’expiration des délais pour dresser protêt.
- Il y a aussi la clause non à ordre ; elle interdit la transmission de la
lettre de change par voie d’endossement.
- On peut citer en troisième lieu la clause par laquelle on interdit un
nouvel endossement ; une telle clause n'interdit pas un nouvel en-
dossement, car si elle figure sur la lettre de change on peut l'endos-
ser, mais elle supprime la garantie de l'endosseur vis à vis de l'en-
dossataire.
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B. Conditions de fond
1. Conditions liées au moment de l'endossement :
L’endossement peut être fait dés l'émission. Il peut être effectué jusqu'à
l'échéance et même au delà, car l’endossement fait après l'échéance pro-
duit les mêmes effets que l’endossement fait avant l'échéance ; mais il y a
une limite, car lorsque l'endossement est fait après un protêt ou après
l'expiration des délais pour dresser protêt, il ne produit que les effets d'une
cession de créance.
On peut rencontrer à ce sujet des difficultés ; c'est lorsque l'endossement
n'a pas été daté et qu’il n’a pas été dressé de protêt ; dans ce cas, il ne sera
pas possible de savoir s'il a été daté avant ou après l'expiration des délais.
Si un protêt est dressé le problème ne se pose pas parce qu'il y a une
transcription de la lettre de change et des endossements qui figurent de
telle sorte que si l’endossement est fait avant, il apparaît nécessairement
dans ce protêt.
Pour résoudre le problème posé par l’endossement non daté, le Règlement
édicte une présomption ; il prévoit à cet égard que l'endossement non daté
est présumé avoir été fait avant l'expiration des délais pour dresser protêt.
La présomption qui est simple peut être renversée par le débiteur cam-
biaire qui a la possibilité d’apporter la preuve que l’endossement a été fait
après l’expiration des délais.
2. Personnes impliquées dans l’opération d’endossement :
a. L'endosseur :
L’endossement produit des effets considérables car non seulement
l’endosseur perd ses droits sur le titre, mais en plus il prend un engage-
ment cambiaire, car si le tiré ne paie pas, il pourra être poursuivi. C’est la
raison pour laquelle le Règlement pose des conditions rigoureuses pour
l’endossement.
Pour pouvoir réaliser un endossement, il faut tout d’abord avoir la qualité
de porteur légitime. Est considéré comme tel le porteur dont le droit ré-
sulte d'une suite ininterrompue d'endossement. Il y a une suite ininter-
rompue des endossements lorsque le premier endossement est fait par le
premier bénéficiaire et lorsque chaque endossement suivant est fait par la
personne désignée comme endossataire par l'endossement qui précède
immédiatement.
Le Règlement a apporté deux précisions pour résoudre certains problèmes
pouvant se poser :
- l'endossement biffé est réputé non écrit ;
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Dans l'article 158 du Règlement il est prévu que « l'endosseur est sauf
clause contraire garant de l'acceptation et du paiement ». Il est garant de
l'acceptation car, en cas de défaut d'acceptation, il peut être l’objet re-
cours anticipé de la part du porteur qui a fait dresser protêt. Il est garant
du paiement car il est tenu solidairement avec les autres signataires du
paiement de la lettre de change.
L'endosseur est, on le constate, plus sévèrement tenu que le cédant
dans la cession de créance, car il garantit non seulement l'existence de la
créance, mais aussi la solvabilité du débiteur.
Lorsque l'endossataire était déjà tenu cambiairement, il est dépourvu
d'action cambiaire contre les autres signataires ; par exemple si le tiré est
endossataire et endosse à nouveau la lettre de change.
C. Inopposabilité des exceptions
L'article 160 du Règlement dispose : « Les personnes actionnées en
vertu de la lettre de change ne peuvent pas opposer au porteur les excep-
tions fondées sur les rapports personnels avec le tireur ou avec les por-
teurs antérieurs à moins que le porteur en acquérant la lettre de change
n'ait agit sciemment au détriment du débiteur ». Cette règle est exprimée
sous la formule raccourcie de « principe de l’inopposabilité des excep-
tions ». Il convient d’en examiner les conditions d’application et le do-
maine.
1. Conditions d'application de la règle
L'article 160 ne formule pas de manière positive la condition qu'il
faut remplir. Il prévoit seulement que si le porteur agi sciemment au dé-
triment du débiteur, c’est à dire s’il est de mauvaise foi, il ne bénéficie
pas de la règle de l'inopposabilité des exceptions. Il faut donc être de
bonne foi pour pouvoir en bénéficier. Le porteur de mauvaise foi est celui
qui a eu conscience, en consentant à l’endossement à son profit, de causer
un dommage au débiteur cambiaire par l'impossibilité où il le mettait de
se prévaloir, vis à vis du tireur ou d’un précédent endosseur d'un moyen
de défense issu ses relations personnelles avec ces derniers.
A quel moment il faut se placer pour apprécier la bonne ou mauvaise
foi du porteur ?
D’après les tribunaux, elle s'apprécie au moment de l'acquisition de la
lettre de change.
Il se peut qu'il ait une contestation sur cette question. Dans ce cas, c’est au
débiteur cambiaire qui allègue la mauvaise foi pour opposer les excep-
tions qui doit en apporter la preuve.
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I. Conditions
A. Conditions de forme
L’endossement pignoratif résulte de l’inscription de la mention "valeur en
gage" ou "valeur en garantie" ou toute autre formule impliquant l'idée de
nantissement suivie de la signature de l’endosseur.
il peut arriver ici aussi, comme pour l'endossement de procuration, que
l’endossement soit fait en blanc donc réputé translatif alors que dans
l’esprit des intéressés il s’agissait seulement de réaliser un endossement
pignoratif, la mise en gage étant faite par acte séparé. Il faudra, dans ce
cas aussi, faire une distinction :
- dans les relations avec l’endosseur, l’endossataire n’a que les droits
d’un créancier gagiste ;
- à l’égard des tiers de bonne foi, il est considéré comme un porteur légi-
time ; donc l’endosseur ne sera pas fondé à soutenir que l'endossataire
n’a que les pouvoirs d’un créancier gagiste.
B. Conditions de fond
L'endosseur prend un engagement cambiaire parce qu'il garantit le paie-
ment de la lettre de change. Il doit donc remplir toutes les conditions re-
quises pour prendre un engagement cambiaire : capacité, pouvoirs néces-
saires, qualité de porteur légitime, consentement.
II. Effets
L'endossataire cumule les qualités de porteur et de créancier gagiste.
En tant que porteur il peut présenter le titre à l'acceptation et faire dres-
ser protêt à défaut d’acceptation. Il peut présenter le titre au paiement et
encaisser et encaisser le montant ; ce qui va entraîner la compensation, le
surplus étant reversé à l’endosseur. Cela suppose cependant que la
créance garantie et la lettre de change arrivent à échéance en même
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temps. Si la créance n’est pas encore échue, l’endossataire doit les intérêts
au taux légal jusqu’à l’échéance. Si la créance garantie est échue avant la
traite, il attend l’échéance de la traite (v. art 56 AUS).
En tant que porteur, l'endossataire peut faire dresser un protêt, résister à
une action en revendication et invoquer la règle de l’inopposabilité des
exceptions. Toutefois, il ne peut pas faire un endossement translatif ; un
endossement translatif fait par lui équivaudrait à un endossement de pro-
curation.
L’endossataire est aussi créancier gagiste. A ce titre, il répond de la perte
ou de la détérioration du gage survenu par sa négligence. La présentation
à l’acceptation ou au paiement, le protêt et les recours apparaît donc à la
fois comme des droits et des obligations.
Section 4 : Garanties de la lettre de change.
Plusieurs garanties existent au profit du porteur de la lettre de change.
Mais malgré leur diversité on peut les ranger en deux catégories : d’une
part les sûretés de droit commun ; d’autre part les garanties résultant du
mécanisme cambiaire.
Les sûretés de droit commun sont elles-mêmes de deux ordres : les
sûretés constituées pour garantir la créance de provision et les sûretés
spécialement constituées pour garantir le paiement de la lettre de change.
Les garanties qui résultent du mécanisme cambiaire sur lesquelles
nous allons insister sont de trois types : la provision, la solidarité des si-
gnataires et l'aval.
Paragraphe 1. : La provision
C’est la créance du tireur sur le tiré qui doit exister à l’échéance. L’article
155 du Règlement qui est consacré à la provision traite deux questions :la
constitution de la provision et les droits du porteur sur la provision.
I. La constitution de la provision
A. Sources de la créance de provision
Les sources peuvent être :
- une vente de marchandises ; dans ce cas, la provision correspond au
prix de vente des marchandises ;
- la remise d'effets de commerce ; dans ce cas elle correspond à la
somme d'argent qui résulte de l'encaissement ou de l’escompte du
titre ;
- l’octroi d’un prêt ; celui qui a consenti un prêt tire une lettre de change
pour se faire rembourser ;
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Compte tenu des termes utilisés par le texte, on pourrait penser que la
présomption ne concerne que les rapports avec les endosseurs qui sont
seuls visés. En réalité, la présomption peut également profiter au tireur.
S’il y a un problème, c’est au niveau du caractère de la présomption : est-
elle simple ou irréfragable ?
Dans les rapports entre le tiré et le tireur, il ne fait pas de doute qu’il
s’agit d’une présomption simple.
Dans les rapports entre le tiré et le tiers porteur, la jurisprudence
française qui interprétait un texte comparable à l’article 155 du Règle-
ment (art.116 ancien code de commerce) avait affirmé que la présomp-
tion était irréfragable. Cette solution n’était pas satisfaisante car elle mé-
connaissait les effets de l’acceptation. L’effet de l’acceptation est de faire
naître un engagement direct qui est indépendant de la provision.
2. Les modes de preuve
Ils dépendent de la nature civile ou commerciale de la créance. Si la
créance est civile la preuve est faite selon les règles du droit commun ;si
elle est commerciale, la preuve est libre.
II Les droits du porteur sur la provision
Selon l’article 155, alinéa 3 du Règlement, "La propriété de la provision
est transmise de droit aux porteurs successifs de la lettre de change". Cette
formule est inappropriée car il n’est pas possible de parler de propriété à
propos de la provision qui, en tant que créance, échappe au domaine des
droits réels.
Le législateur a voulu simplement dire à travers cette formule que le por-
teur a un droit exclusif sur la créance constitutive de la provision.
A. Conditions de la transmission
Il y a trois conditions :
- Il faut que le titre soit valable en tant que lettre de change pour que la
créance soit transmise au porteur.
- La provision doit avoir été régulièrement constituée ; il faut que le ti-
reur puisse disposer des sommes qui constituent la provision.
Il ne faut pas qu’il y ait une convention contraire : la règle posée par l'ar-
ticle 155 alinéa 3 n'est pas d'ordre public ; on peut écarter son application
par une convention d'ordre contraire.
B. Portée des droits du porteur
Il faut distinguer selon que la lettre de change est acceptée ou ne l’est
pas. Si elle n'est pas acceptée les droits du porteur sont fragiles ; si elle est
acceptée les droits sont très étendus.
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le tireur ne peut plus céder cette créance à un tiers dans les formes de la
cession ordinaire ;
les créanciers du tireur ne peuvent procéder à une saisie-attribution
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2. Le débiteur garanti
Tous ceux qui sont obligés en vertu de la lettre de change, c’est à
dire tous ceux qui ont un engagement cambiaire peuvent être avalisés
(endosseur, donneur d'aval antérieur, tireur) ; il semble que même le tiré
qui n’a pas encore accepté puisse être avalisé, mais dans ce cas les effets
de l’aval sont suspendus jusqu’à l’acceptation.
3. Moment de l'aval :
On peut le donner à un moment quelconque depuis l’émission jus-
qu'à l'échéance et même après ; s’il s’agit d’aval par acte séparé, il peut
être donné avant l'émission.
Effets de l'aval
Pour analyser les effets de l’aval, il faut distinguer deux types de
rapports : les rapports entre le donneur d’aval et le porteur et les rapports
entre le donneur d’aval avec les autres signataires.
A Rapports donneur d’aval / porteur
Le donneur d'aval prend un engagement cambiaire et il est soumis à
la règle de la solidarité, ce qui veut dire qu’il ne peut opposer ni le béné-
fice de discussion, ni le bénéfice division s'il est poursuivi.
Il est soumis à la règle de l'indépendance des signatures. En effet
l’engagement du donneur d’aval est valable alors même que l'engagement
du débiteur garanti serait nul pour toute autre cause qu’un vice de forme.
Il est soumis à la règle de l'inopposabilité des exceptions. Mais mal-
gré la rigueur de la règle, il n’est pas dépourvu de tout moyen de dé-
fense ;il peut en effet :
opposer au porteur les exceptions inhérentes à la dette du débiteur ga-
ranti ;
être déchargé si par la faute du porteur, il ne peut être subrogé dans les
droits de celui-ci.
B Rapports donneur d’aval
Le donneur d’aval est exposé aux mêmes recours que le débiteur ga-
ranti. Après avoir payé, à la suite d’une poursuite, il pourra exercer un re-
cours intégral contre le débiteur garanti et les signataires antérieurs ; il
dispose à cet égard d’un droit propre et personnel que l’article 169, der-
nier alinéa définit dans les mêmes termes que celui d’un porteur de bonne
foi; il peut notamment se prévaloir de la règle de l’inopposabilité des ex-
ceptions.
Il est possible que deux donneurs d’aval garantissent l’engagement du
même débiteur ; dans ce cas celui qui a payé ne pourra pas exercer de re-
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tiré ou le tireur d’une lettre de change non acceptable peut demander par
requête au juge des délais de paiement.
Il convient de signaler que, selon l’article 197 du Règlement, lorsque la
présentation de la lettre de change et la confection d’un protêt dans les dé-
lais prescrits sont rendues impossibles par un obstacle insurmontable, ces
délais sont prolongés.
Le porteur n'a pas le droit de demander un paiement anticipé. Il ne peut
réciproquement être contraint d’accepter un paiement anticipé ; le tiré qui
paye avant l’échéance le fait à ses risques et périls (art. 176 Règl.).
C. Les modalités de paiement
1. Les modes de paiement
Le paiement se fait en espèces, mais rien ne s'oppose à ce que le tiré
effectue le paiement par la remise d'effets de commerce ou de chèque ou
par virement. Si le paiement est effectué par chèque ou par effet de com-
merce, l'obligation cambiaire subsiste jusqu'au jour de l'encaissement.
Il est possible que la lettre de change soit stipulée payable en une
monnaie n'ayant pas cours légal au lieu de paiement ; dans une telle hypo-
thèse, le paiement pourra être fait en monnaie du lieu de paiement d’après
sa valeur au jour de l’échéance(art. 177, al 1er).
Cette clause de paiement en monnaie étrangère ne doit pas être con-
fondue avec la clause de paiement effectif en monnaie étrangère. Si cette
dernière clause figure dans le titre, le paiement devra être fait dans cette
monnaie, sauf si la réglementation des changes s’y oppose. Il convient de
signaler que l’article 185 C.O.C.C. prévoit que les clauses monétaires
telles que les clauses or, payables en or ou en monnaie étrangère ne sont
valables que dans les paiements internationaux.
2. Le montant du paiement
Le porteur peut accepter le paiement partiel, il pourra ensuite dresser
protêt pour la différence.
D. La preuve du paiement
Lorsqu'il effectue le paiement à l'échéance, le tiré peut exiger la resti-
tution du titre acquitté par le porteur. Cette règle est étendue au garant ex-
posé à un recours et qui paie, ;en effet, l’article 194 du Règlement prévoit
que ce signataire peut exiger, contre remboursement, la remise de la lettre
de change avec le protêt qui avait été dressé par le porteur et un compte
acquitté.
En cas de paiement partiel, le tiré ne peut demander la remise du titre,
car la remise volontaire du titre fait présumer la remise de dette ou le
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- les actions des endosseurs les uns contre les autres et contre le tireur se
prescrivent par six (06) mois à compter du jour du remboursement ou
du paiement forcé.
Le billet à ordre est l’écrit par lequel une personne dite souscripteur
s’engage à payer, à une échéance déterminée une somme d’argent déter-
minée, à une autre personne appelée bénéficiaire ou à son ordre.
Ainsi défini le billet à ordre est, comme la lettre de change, un effet de
commerce. C’est ce qui explique une certaine parenté avec la lettre de
change.
Cette parenté est d’autant plus étroite que l’article 230 du Règlement sur
les systèmes de paiement qui est un des textes régissant le billet à ordre
renvoie expressément, pour certaines questions, aux dispositions appli-
cables à la lettre de change.
Cette parenté s’explique dans une certaine mesure, puisque les deux titres
sont soumis presque au même régime juridique.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’ils ont la même nature. Il y a une dif-
férence entre les deux titres sur bien des points.
Ainsi la lettre de change est un rapport à trois personnes : tireur – tiré –
bénéficiaire, alors que le billet à ordre met en présence un souscripteur et
un bénéficiaire. De ce fait, il ne peut pas faire l’objet d’une acceptation.
Cela explique parfois pourquoi, en étendant les dispositions sur la lettre
de change au billet à ordre, le législateur prend soin de préciser que c’est
seulement dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec la na-
ture de ce titre.
Certaines règles applicables à l’émission, à la transmission, aux garanties
et au paiement de la lettre de change ne sont pas compatibles avec la na-
ture du billet à ordre. On insistera donc sur les dispositions spécifiques
applicables à ces questions.
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Il faut, comme pour la lettre de change, un support écrit : cela peut être
soit un acte sous seing privé, soit un acte authentique (même si cette der-
nière forme est rare).
Sous l’empire de la loi de 1996, il y avait une différence avec la traite qui
se trouvait au niveau des modalités d’établissement du titre. Certes les ar-
ticles 181 et 182 de la loi de 1996 sur les copies en matière de lettre de
change étaient applicables au billet à ordre mais les articles 178 à 180 de
la loi de 1996 sur la pluralité d’exemplaires ne l’étaient pas.
Ce qui fait qu’il n’était pas possible d’établir un billet à ordre en plu-
sieurs exemplaires et le souscripteur qui le faisait était tenu de payer le
montant autant de fois qu’il y avait d’exemplaires.
Aujourd’hui, l’article 230 du Règlement renvoie expressément aux dispo-
sitions de la lettre de change en matière de pluralité d’exemplaires ; ce qui
est de nature à remettre en cause la solution traditionnelle.
II / LES MENTIONS
Il y a deux types de mentions : les mentions obligatoires et les mentions
facultatives
A - Mentions Obligatoires
1) Détermination :
-La clause à ordre ou dénomination du titre figurant dans le texte même
et exprimée dans la langue employée pour la rédaction du titre. La clause
à ordre est de l’essence même du billet ordre. Il y a à ce niveau une diffé-
rence avec la lettre de change où elle est sous-entendue. D’ailleurs la
lettre de change peut être stipulée non à ordre. Lorsque la clause non à
ordre figure sur la lettre de change, celle-ci ne peut circuler parla voie de
l’endossement.
- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée (Dans la
lettre il s’agit d’un mandat).
- L’indication de l’échéance : comme la traite, le billet à ordre peut être
stipulé payable à jour fixe, à un certain délai de date, à vue ou à un certain
délai de vue (dans ce dernier cas, le point de départ du délai c’est le jour
de la présentation au visa du souscripteur).
- L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer.
- Le nom de celui auquel où à l’ordre duquel le paiement doit être fait. Le
souscripteur ne peut se désigner lui-même. En l’absence d’une indication
du nom du bénéficiaire, il s’agirait d’un billet au porteur.
- L’indication de la date et du lieu de souscription.
- La signature du souscripteur ; celle-ci doit toujours être manuscrite.
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tendu représenté. Lorsque le tireur est marié les règles prévues par
l’article 374 du Code de la Famille sont applicables. Ce texte prévoit la
liberté pour chacun des époux d’ouvrir un compte. Cette liberté
s’accompagne d’une présomption de pouvoir exprimée en ces termes
« l’époux déposant est réputé à l’égard du dépositaire, avoir la libre dis-
position des fonds et des titres en dépôt. (V. sur cette question Ndiaw
Diouf et I.Y. Ndiaye,, Jurisclasseur de Droit comparé formulaire notarial.
Sénégal, fasc. II, n° 42 ).
La femme mariée n’a pas de justification à fournir ; par ailleurs les
sommes portées sur son compte sont réputées lui appartenir de telle sorte
que le bénéficiaire n’aura pas à s’enquérir de sa capacité ou des ses pou-
voirs.
Pour ce qui est de la capacité, il y a lieu d’appliquer le droit commun des
incapacités (pour le problème des incapacités en droit sénégalais V.Ndiaw
Diouf et I.Y.Ndiaye Jurisclasseur droit comparé formulaire national Fasc.
I).La capacité commerciale n’est donc pas exigée. On n’exige de lui seu-
lement qu’il ait la capacité nécessaire pour effectuer le transfert de fonds
en vue duquel le chèque est créé. Il convient cependant de d’observer que,
depuis l’entrée en vigueur de l’Acte Uniforme sur le droit commercial gé-
néral qui autorise le mineur émancipé à devenir commerçant, la distinc-
tion entre capacité commerciale et capacité civile a perdu tout intérêt.
Contrairement à la nullité résultant d’un vice du consentement, la nullité
résultant d’une incapacité est opposable même au porteur de bonne foi.
Cette règle commune à tout les effets de commerce s’explique par la né-
cessité de faire prévaloir la protection due aux incapables sur l’impératif
de sécurité dominant le régime de ces titres. Le porteur est cependant pro-
tégé par la règle de l’indépendance des signatures (article 57 du règle-
ment).
B - le Tiré
Il faut seulement rappeler que le tiré doit nécessairement être un banquier
ou un établissement assimilé. (art. 50 Règl.). Il faut rappeler aussi que le
chèque ne peut être tiré sur le tireur lui – même sauf s’il s’agit d’un
chèque émis entre divers établissements d’un même tireur et à condition
de ne pas être au porteur (art 53 Règl.).Le fondement juridique de cette
règle se trouve dans l’idée qu’il faut éviter la création de monnaie par les
banques.
C – le bénéficiaire
Le chèque peut être stipulé payable :
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Mais la 1ère chambre civile de la Cour de Cassation est revenue sur cette
position dans un arrêt rendu le 31 janvier 1984 (B. I. n° 41 – D 1985 – 40
note Diener ; elle admettait la possibilité pour le joueur de se prévaloir de
l’exception de jeu. Désormais il semble qu’une distinction s’impose :
- si le chèque est émis pour régler au comptant le prix des plaques ou je-
tons vendus, il est valable ;
- si le chèque est établi pour garantir une avance faite par le casino au
joueur pour lui permettre de continuer de jouer, il est nul (V. Civ. 1ère
Ch. 31 janvier 1984 précit ; Civ. 20 juillet 1988 B. I. n° 257) (le fonde-
ment doit être recherché dans l’idée qu’i il représente une dette de jeu) ;
toutefois la nullité n’est pas opposable au tiers de bonne foi.
Section II : Les garanties du chèque
On retrouve à propos du chèque les garanties légales comparables à
celles prévues pour la traite : solidarité des signataires ; indépendance des
signatures. Il ne sera pas question de revenir sur ces points. L’étude ne
portera que sur les garanties conventionnelles et la provision qui présen-
tent une certaine spécificité ici.
Paragraphe 1er : Les garanties conventionnelles
Il s’agit de l’aval, du visa, de la certification et de la nouvelle garantie
prévue par la l’article 79 : cartes dites de garantie de paiement.
I- L’aval
L’aval est régi par les articles 74 à 76 du Règlement. Il est fourni par un
tiers ou même par un signataire. Mais le tiré ne peut donner l’aval.( art.
33, al. 2). Il est donné sur le chèque ou sur une allonge. Il peut être aussi
donné par acte séparé ; dans ce cas on indique la date et le lieu où il est
intervenu.
Il doit indiquer pour le compte de qui il est donné ; à défaut, il est supposé
donné pour le tireur. L’engagement du donneur d’aval est valable même
si l’obligation garantie est nulle, sauf pour vice de forme.
L’avaliste peut couvrir en tout ou en partie chaque signataire du titre. En
réglant le chèque, il est subrogé dans les droits et actions du garanti ; il
peut les exercer contre ceux qui seraient tenus envers ce garanti.
II- Le visa et la certification
Le visa a pour effet de constater l’existence de la provision à la date à la-
quelle il est donné. En somme par le visa le banquier atteste simplement
l’existence de la provision au moment où il l’appose (article 77 du Rè-
glement).
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L’article 380 était aussi le siége des règles applicables à d’autres agisse-
ments susceptibles d’être commis en matière de chèque : La contrefaçon
ou la falsification de chèques et l’acceptation en connaissance de cause de
chèques falsifiés ou contrefaits (les peines pouvaient être portés au
double).
2 – Depuis la réforme :
La réforme est due à la loi de 1996qui a été abrogée par le Règlement,
mais les dispositions répressives de ce texte sont maintenues. Ceci dit il y
a deux types de mesures.
Il y a d’une part l’interdiction bancaire. Pour comprendre cette sanction, il
faut examiner les art 113 et suivants du Règlement. Il est prévu que lors-
que le banquier tiré a refusé le paiement d’un chèque pour défaut ou in-
suffisance de provision, il doit prendre 3 dispositions (art 114 règl) :
- délivrer, une attestation de rejet au bénéficiaire ;
- enregistrer l’incident sur ses livres au plus tard le 2ème jour ouvré
- adresser au titulaire du compte une lettre d’avertissement précisant
le motif du refus de paiement, l’interdiction d’émettre des chèques
jusqu’à la régularisation et les sanctions encourues en cas
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Les marques sont des signes utilisés ou que l’on se propose d’utiliser
pour distinguer les produits ou les services d’une entreprise.
Les droits de propriété intellectuelle englobent les monopoles
d’exploitation découlant de la cession à un commerçant des droits
d’exploitation d’une œuvre appartenant à un artiste ou à un écrivain.
L’Acte uniforme ne vise pas les secrets de fabrique qui englobent toutes
les innovations de détail qui relèvent de la technique industrielle courante
sans révéler une activité inventive proprement dite. Ex : le dosage.
II - Les licences d’exploitation
Pour certains commerces l’exploitation est subordonnée à l’obtention de
licence ou d’autorisation. Si dans certains cas, ces licences ont un carac-
tère personnel, dans d’autres, elles ont un caractère réel. Dans ces cas là,
elles peuvent être un élément du fonds et être transférés à l’acquéreur en
cas de cession du fonds.
III - Le droit au bail
La plupart des commerçants exploitent leur fonds dans des locaux qu’ils
prennent à bail. Ce droit au bail a pour le fonds de commerce une impor-
tance capitale car la clientèle est souvent attachée à l’emplacement. Ce
droit est incorporel, mobilier et cessible.
Paragraphe II - Les éléments corporels
Ce sont les biens dont la matérialité s’appréhende par les sens. L’Acte
uniforme vise 2 éléments corporels, traditionnellement considérés comme
faisant partie du fonds de commerce. Il s’agit du matériel et des marchan-
dises.
Le matériel est constitué par des objets mobiliers qui servent à
l’exploitation du fonds de commerce. Il s’agit de tous les biens se trou-
vant dans le local ou rattachés au local d’exploitation et qui ne sont pas
destinés à la revente en l’état ou après transformation.
Les marchandises sont des objets mobiliers corporels destinés à la vente
soit en l’état soit après transformation. La finalité de la revente, est
comme on peut le constater, le seul véritable critère de distinction du ma-
tériel et des marchandises puisque ces deux types d’éléments sont des
meubles corporels affectés à l’exploitation du fonds.
L’Acte uniforme vise aussi, parmi les éléments corporels, les installa-
tions, les aménagements et agencements. Ces éléments n’appellent pas
d’observations particulières. Il suffit tout simplement de signaler qu’ils ne
font pas partis du fonds de commerce, lorsque le propriétaire du fonds est
en même temps propriétaire de l’immeuble où il est exploité et lorsqu’il
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blissements publiques, les incapables en ce qui concerne les fonds dont ils
étaient propriétaires avant la survenance d’une incapacité et les héritiers
ou légataires d’un commerçant décédé en ce qui concerne le fonds trouvé
dans la succession.
Ces conditions ne sont pas non plus exigées lorsqu’il s’agit de location
gérance concédée par un mandataire de justice de l’administration d’un
fonds de commerce.
Paragraphe II - Les mesures de publicité
Le locataire gérant doit se conformer aux dispositions réglementant
l’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier. Le pro-
priétaire du fonds s’il est commerçant, est tenu de requérir la mention
modificative de son inscription.
En plus des inscriptions, il faut une insertion du contrat sous forme
d’extraits dans un journal d’annonces légales. Le propriétaire du fonds a
tout intérêt à ce que la publicité du contrat soit faite le plus rapidement
possible car jusqu’à l’intervention de cette mesure il est solidairement
responsable avec le locataire gérant des dettes contractées dans
l’exploitation du fonds.
Paragraphe III - Les effets
Le contrat de location gérance fait naître une obligation à la charge du lo-
cataire gérant. Celui ci doit en effet indiquer en tête de ses bons de com-
mande, de ses factures et autres documents à caractère commercial ou fi-
nancier sa qualité de locataire gérant.
Il faut signaler que selon l’article 112, le tribunal peut déclarer immédia-
tement exigibles les dettes du propriétaire lorsqu’il estime que la location
gérance met en péril leur recouvrement. Le tribunal est saisi à la demande
de tout intéressé dans le délai de trois mois à compter de la publicité.
Section 2 - La cession
Paragraphe 1er - Les conditions de la cession
Il y a les conditions de fonds et les conditions de forme.
I - Les conditions de fond
La cession d’un fonds de commerce est, comme tout contrat de vente,
soumise aux règles générales sur la vente. Elle obéit, en outre, aux règles
spécifiques contenues dans l’Acte uniforme. Ces règles concernent pour
l’essentiel l’objet de la vente et le prix. Selon l’article 116, alinéa 1er la
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subi un préjudice de ce fait. Il s’y ajoute que dans les contrats solennels,
l’écrit est un acte authentique.
Paragraphe II - La publicité de la cession
La vente du fonds de commerce donne lieu à diverses formalités de publi-
cité qui sont, pour l’essentiel, organisées par l’Acte uniforme relatif au
droit commercial général.
L’article 120 prévoit ainsi que tout acte une cession de fonds de com-
merce doit être déposé en 2 copies certifiées conformes par le vendeur et
l’acquéreur au registre du commerce et du crédit mobilier.
Quant à l’article 121, il prévoit une formalité de publicité à la charge du
seul acquéreur. Celui-ci doit, dans les 15 jours qui suivent la vente, pu-
blier, l’acte sous forme d’avis dans un journal d’annonces légales parais-
sant au lieu où le vendeur est immatriculé.
Le vendeur et l’acquéreur doivent procéder à la mention modificative
correspondante au registre du commerce et du crédit mobilier.
Paragraphe III - Les effets de la cession
Il faut les examiner en analysant la situation des parties et celle des créan-
ciers du vendeur.
I - La situation du vendeur
La vente fait naître des obligations à la charge du vendeur et de
l’acquéreur.
A-.Les obligations du vendeur
Le vendeur a deux obligations : l’obligation de mettre le fonds à la dispo-
sition de l’acquéreur et l’obligation de garantie.
1). L’obligation de mettre le fonds à la disposition de l’acquéreur
C’est l’article 122 AU/DC qui est le siège de cette obligation. Selon
l’alinéa 1er de cet article, le vendeur est tenu de mettre le fonds à la dispo-
sition de l’acheteur à la date prévue par l’acte de cession. Le texte ne dit
pas cependant ce qu’il faut entendre par l’expression «mettre le fonds à la
disposition de l’acquéreur ».
A notre avis, il s’agit de l’obligation pour le vendeur de mettre
l’acquéreur en possession de tous les éléments du fonds.
L’exécution de cette obligation peut être différée. En effet selon l’article
122, alinéa 2 «…si le paiement du prix a été prévu au comptant, le ven-
deur n’est tenu sauf convention contraire entre les parties de mettre
l’acheteur en possession qu’à la date du complet paiement ».
2. L’obligation de garantie
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Cette obligation est prévue par les articles 123 et 124 qui se présentent
sous 3 aspects.
Il y a d’abord la garantie contre l’éviction. Cette garantie se dédouble :
le vendeur doit garantir l’acquéreur contre l’éviction totale ; ainsi selon
l’article 123, alinéa 3, il doit assurer à l’acquéreur la possession paisible
de la chose vendue et en particulier le garantir contre les droits que les
tiers prétendraient faire valoir sur le fonds vendu;
le vendeur doit également garantir contre l’éviction partielle c’est à dire
l’éviction portant sur certains éléments du fonds ; ainsi l’acquéreur peut
selon l’article 124 demander la résolution du contrat s’il est évincé par-
tiellement.
Il y a ensuite la garantie des vices cachés. Le vendeur doit garantir
l’acquéreur en raison des défauts cachés et l’article 124 prévoit la possibi-
lité pour l’acquéreur de demander la résolution de la vente si le fonds est
affecté de vices cachés ou s’il découvre des charges non déclarées dans
l’acte de vente. Il faut cependant que la diminution de jouissance que su-
bit cet acquéreur soit d’une importance telle qu’il n’aurait pas acheté le
fonds s’il en avait eu connaissance.
Il y a enfin la garantie du fait personnel. Selon l’article 123 alinéa 1er, le
vendeur doit s’abstenir de tout acte qui serait de nature à gêner
l’acquéreur dans l’exploitation du fonds vendu. Il ne doit pas en quelque
sorte se rétablir dans des conditions telles qu’il puisse conserver tout ou
partie de la clientèle.
D’ailleurs très souvent les parties insèrent dans leur contrat une clause de
non-rétablissement précisant les obligations du vendeur. Ces clauses ne
sont cependant valables que si elles sont limitées soit dans le temps, soit
dans l’espace. L’article 123, alinéa 2, précise qu’une seule de ces limita-
tions suffit pour rendre la clause valable.
B. Les obligations de l’acquéreur
Le paiement du prix constitue l’obligation essentielle de l’acquéreur. Ce
paiement doit être fait aux jour et lieu fixé dans l’acte de vente entre les
mains du notaire ou d’un établissement bancaire désigné d’un commun
accord entre les parties. L’intermédiaire désigné est tenu de conserver les
sommes en qualité de séquestre pendant un délai de trente (30) jours à
compter de la publicité de la vente dans un journal d’annonces légales.
Si à l’expiration de ce délai, il n’y a pas d’opposition de la part des créan-
ciers, il devra tenir le prix à la disposition du vendeur. S’il y a opposition
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II - Conditions de forme
Le nantissement doit faire l’objet d’un écrit qui peut être soit un acte au-
thentique, soit un acte sous seings privés dûment enregistré. Cet écrit doit
à peine de nullité comporter les mentions énumérées dans l’article 70 de
l’AU/Sûretés.
Paragraphe II - Les règles de publicité
Le nantissement doit faire l’objet d’une inscription au registre du com-
merce et du crédit mobilier.
Lorsqu’il porte sur des brevets d’inventions, des marques de fabrique,
des dessins ou modèles ou sur le matériel, le créancier doit en plus de
l’inscription de sa sûreté effectuer la publicité prévue par les dispositions
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ANNEXES
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-Carte de retrait : une carte émise par les organismes visés à l'article
42 et permettant exclusivement à son titulaire de retirer des
fonds ;
-Certificat électronique qualifié : un certificat électronique
répondant en outre aux exigences définies à l’article 26 du
présent Règlement ;
-Certificat électronique : un document sous forme électronique
attestant du lien entre les données de vérification de signature
électronique et un signataire ;
-Destinataire : une personne censée recevoir le message de
données ainsi que le paiement qui doit y faire suite ;
-Dispositif de création de signature électronique : un matériel ou un
logiciel destiné à mettre en application les données de création de
signature électronique ;
-Dispositif de vérification de signature électronique : un matériel ou
logiciel destiné à mettre en application les données de vérification
de signature électronique ;
-Dispositif sécurisé de création de signature électronique : un
dispositif qui satisfait aux exigences définies à l’article 23;
-Données de création de signature électronique : les éléments
propres au signataire, tels que des clés cryptographiques
publiques, utilisés pour créer la signature électronique ;
-Données de vérification de signature électronique : les éléments,
tels que des clés cryptographiques publiques, utilisés pour
vérifier la signature électronique ;
-Ecrit : toutes les formes d’expression dotées d’une signification
lisible ;
-Expéditeur : une personne qui émet l’ordre de paiement et au nom
de qui le virement est opéré. Le terme peut aussi désigner la
banque expéditrice qui reçoit l’ordre de paiement ;
-Intermédiaire : une personne qui, au nom et pour le compte d’une
autre, envoie, reçoit ou conserve des messages de données.
L’intermédiaire est astreint aux mêmes obligations que son
mandataire ;
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Article 25
Un dispositif de vérification de signature électronique doit être éva-
lué et peut être certifié conforme, selon les procédures définies par le Rè-
glement et mentionnées au paragraphe 2 alinéa 2 de l’article 23 ci-dessus,
s’il permet :
1.de garantir l’identité entre les données de vérification de
signature électronique utilisées et celles qui ont été portées à la
connaissance du vérificateur ;
2.d’assurer l’exactitude de la signature électronique ;
3.de déterminer avec certitude les conditions et la durée de
validité du certificat électronique utilisé ainsi que l’identité du
signataire ;
4.de détecter toute modification ayant une incidence sur les
conditions de vérification de la signature électronique.
Article 26
Un certificat électronique ne peut être regardé comme qualifié que
s’il est délivré par un prestataire de services de certification qualifié et s’il
comporte :
1.une mention indiquant que ce certificat est délivré à titre de
certificat électronique qualifié ;
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Article 30
Le contrôle du respect par les prestataires de services de certification
des exigences prévues à l’article 26 peut être effectué d’office ou à
l’occasion de toute réclamation mettant en cause un prestataire de ser-
vices de certification, par les services de la BCEAO chargés de la sécurité
des systèmes d’information ou par des organismes désignés par eux.
Lorsque ce contrôle révèle qu’un prestataire n’a pas satisfait à ces
exigences, les services de la BCEAO chargés de la sécurité des systèmes
d’information assurent la publicité des résultats de ce contrôle. Dans le
cas où le prestataire a été reconnu comme qualifié, ils en informent
l’organisme de qualification.
La Banque Centrale fixe par Instruction les sanctions pouvant être
prononcées à l'encontre des prestataires défaillants. Ces sanctions, pou-
vant aller jusqu’à l’interdiction d’exercer l’activité de prestataire de ser-
vices de certification, seront prononcées par les services compétents de la
BCEAO. Toute sanction prononcée devra faire l’objet de publication dans
un journal habilité à recevoir des annonces légales ou selon les modalités
fixées par instruction de la Banque Centrale.
Les mesures prévues à l’alinéa 2 ci-dessus doivent faire l’objet, pré-
alablement à leur adoption, d’une procédure contradictoire permettant au
prestataire de présenter ses observations.
TITRE II : De la cession temporaire des titres
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES
Article 31
Le présent Règlement s’applique aux personnes morales, ainsi
qu’aux fonds communs de placement et aux fonds communs de créances.
Toutefois, les interdictions définies à l’article 7 de la Loi portant
Réglementation Bancaire ne font pas obstacle à ce qu’une entreprise,
quelle que soit sa nature, puisse prendre ou mettre en pension des valeurs
mobilières, des titres de créances négociables sur un marché réglementé
UEMOA ou étranger.
Article 32
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Article 37
Les dettes et les créances afférentes aux opérations de pension oppo-
sables aux tiers, régies par une convention cadre, approuvée par les ser-
vices compétents de la Banque Centrale, et organisant les relations entre
deux parties sont compensables par les modalités prévues par ladite con-
vention cadre.
Cette convention cadre peut, lorsqu’une des parties fait l’objet d’une
des procédures prévues par l’Acte Uniforme portant organisation des Pro-
cédures Collectives d’Apurement du Passif, à l'exclusion de la Procédure
de Règlement Préventif, prévoir la résiliation de plein droit de l’ensemble
des opérations de pension mentionnées à l’alinéa précédent.
Les dispositions du présent article sont applicables nonobstant toute
disposition législative contraire.
Article 38
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TITRE I : Du chèque
CHAPITRE I : DE L'OUVERTURE ET DU FONCTIONNEMENT
DES COMPTES
Article 43
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Article 48
Le chèque contient :
-la dénomination de chèque, insérée dans le texte même du titre et
exprimée dans la langue employée pour la rédaction de ce titre ;
-le mandat pur et simple de payer une somme déterminée ;
-le nom de celui qui doit payer (tiré) ;
-l'indication du lieu où le paiement doit s'effectuer ;
-l'indication de la date et du lieu où le chèque est créé ;
-la signature manuscrite de celui qui émet le chèque (tireur).
Article 49
Le titre dans lequel une des énonciations indiquées à l'article 48 ci-
dessus fait défaut ne vaut pas comme chèque, sauf dans les cas déterminés
par les alinéas suivants.
A défaut d'indication spéciale, le lieu désigné à côté du nom du tiré
est réputé être le lieu de paiement. Si plusieurs lieux sont indiqués à côté
du nom du tiré, le chèque est payable au premier lieu indiqué.
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Article 53
Le chèque peut être à l'ordre du tireur lui-même.
Le chèque peut être tiré pour le compte d'un tiers.
Le chèque ne peut être tiré sur le tireur lui-même, sauf dans les cas où il
s'agit d'un chèque tiré entre différents établissements d'un même tireur et
à condition que ce chèque ne soit pas au porteur.
Article 54
Toute stipulation d'intérêts insérée dans le chèque est réputée non écrite.
Article 55
Le chèque peut être payable au domicile d'un tiers, soit dans la localité où
le tiré a son domicile, soit dans une autre localité, à condition toutefois
que le tiers soit un banquier au sens de l'article 42 alinéa 2 du présent
Règlement.
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Article 56
Le chèque dont le montant est écrit à la fois en toutes lettres et en
chiffres vaut, en cas de différence, pour la somme écrite en toutes lettres.
Le chèque dont le montant est écrit plusieurs fois, soit en toutes
lettres, soit en chiffres, ne vaut, en cas de différence que pour la moindre
somme.
Article 57
Si le chèque porte des signatures de personnes incapables de s'obli-
ger par chèques, des signatures fausses ou des signatures de personnes
imaginaires ou des signatures qui, pour toute autre raison, ne sauraient
obliger les personnes qui ont signé le chèque ou au nom desquelles il a été
signé, les obligations des autres signataires n'en sont pas moins valables.
Article 58
Quiconque appose sa signature sur un chèque, comme représentant
d'une personne pour laquelle il n'avait pas le pouvoir d'agir, est obligé lui-
même en vertu du chèque et, s'il a payé, a les mêmes droits qu'aurait eus
le prétendu représenté. Il en est de même du représentant qui a dépassé
ses pouvoirs.
Article 59
Le tireur est garant du paiement. Toute clause par laquelle le tireur
s'exonère de cette garantie est réputée non écrite.
La remise d'un chèque en paiement acceptée par un créancier n'en-
traîne pas novation. En conséquence, la créance originelle subsiste avec
toutes les garanties qui y sont attachées jusqu'à ce que ledit chèque soit
payé.
Article 60
Tout chèque pour lequel la provision correspondante existe à la dis-
position du tireur doit être certifié par le tiré si le tireur ou le porteur sur
accord du tireur le demande, sauf la faculté pour le tiré de remplacer ce
chèque par un chèque émis dans les conditions prévues à l'article 53 ali-
néa 3 ci-dessus.
Article 61
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Article 72
Lorsque l'endossement contient la mention "valeur en recouvre-
ment", "pour encaissement", "par procuration" ou toute autre mention im-
pliquant un simple mandat, le porteur peut exercer tous les droits décou-
lant du chèque, mais il ne peut endosser celui-ci qu'à titre de procuration.
Les obligés ne peuvent, dans ce cas, invoquer contre le porteur que
les exceptions qui seraient opposables à l'endosseur.
Le mandat renfermé dans un endossement de procuration ne prend
pas fin par le décès du mandant ou la survenance de son incapacité.
Article 73
L'endossement fait après le protêt ou après l'expiration du délai de
présentation, ne produit que les effets d'une cession ordinaire.
Sauf preuve contraire, l'endossement sans date est présumé avoir été
fait avant le protêt ou avant l'expiration du délai visé à l'alinéa précédent.
Il est défendu d'antidater les ordres à peine de faux.
Article 74
Le paiement d'un chèque peut être garanti pour tout ou partie de son
montant par un aval. Cette garantie est fournie par un tiers, sauf le tiré, ou
même par un signataire du chèque.
Article 75
L'aval est donné soit sur le chèque ou sur une allonge, soit par un
acte séparé indiquant la date et le lieu où il est intervenu.
Il est exprimé par les mots "bon pour aval" ou par toute autre for-
mule équivalente ; il est signé par le donneur d'aval avec indication de ses
nom et adresse.
Il est considéré comme résultant de la seule signature du donneur
d'aval, apposée au recto du chèque, sauf quand il s'agit de la signature du
tireur.
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Article 89
Lorsqu'un chèque est stipulé payable en une monnaie n'ayant pas
cours dans l’UEMOA, le montant peut en être payé, dans le délai de pré-
sentation du chèque, d'après sa valeur en francs CFA au jour du paiement.
Si le paiement n'a pas été effectué à la présentation, le porteur peut, à son
choix, demander que le montant du chèque soit payé en francs CFA
d'après le cours, soit du jour de la présentation, soit du jour du paiement.
Les usages en vigueur pour la cotation des devises dans lesquelles
sont libellés les chèques doivent être suivis pour déterminer la valeur de
ces monnaies en francs CFA. Toutefois, le tireur peut stipuler que la
somme à payer sera calculée d'après un cours déterminé dans le chèque.
Les règles ci-dessus énoncées ne s'appliquent pas au cas où, con-
formément aux dispositions de la réglementation des changes, le tireur a
stipulé que le paiement devra être fait dans une certaine monnaie indiquée
(clause de paiement effectif en une monnaie étrangère).
Si le montant du chèque est indiqué dans une monnaie ayant la
même dénomination, mais une valeur différente, dans le pays d'émission
et dans celui du paiement, on est présumé s'être référé à la monnaie du
lieu du paiement.
CHAPITRE VI – DU CHEQUE BARRE
Article 90
Le tireur ou le porteur d'un chèque peut le barrer.
Le barrement s'effectue au moyen de deux barres parallèles appo-
sées au recto. Il peut être général ou spécial.
Le barrement est général s'il ne porte entre les deux barres aucune
désignation ou la mention "banquier" ou un terme équivalent ; il est spé-
cial si le nom d'un banquier est inscrit entre les deux barres.
Le barrement général peut être transformé en barrement spécial,
mais le barrement spécial ne peut être transformé en barrement général.
Le biffage du barrement ou du nom du banquier désigné est réputé
non avenu.
Article 91
Un chèque à barrement général ne peut être payé par le tiré qu'à un
banquier.
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Si la clause est inscrite par le tireur, elle produit ses effets à l'égard
de tous les signataires ; si elle est inscrite par un endosseur ou un avali-
seur, elle produit ses effets seulement à l'égard de celui-ci. Si, malgré la
clause inscrite par le tireur, le porteur fait établir le protêt, les frais en res-
tent à sa charge. Quand la clause émane d'un endosseur ou d'un avaliseur,
les frais du protêt, s'il en est dressé un, peuvent être recouvrés contre tous
les signataires.
Article 97
Toutes les personnes obligées en vertu d'un chèque sont tenues soli-
dairement envers le porteur.
Le porteur a le droit d'agir contre toutes ces personnes, individuel-
lement ou collectivement, sans être astreint à observer l'ordre dans lequel
elles se sont obligées; Le même droit appartient à tout signataire d'un
chèque qui a remboursé celui-ci.
L'action intentée contre un des obligés n'empêche pas d'agir contre
les autres, même postérieur à celui qui a été d'abord poursuivi.
Article 98
Le porteur peut réclamer à celui contre qui il exerce son recours :
-le montant du chèque non payé ;
-les intérêts à partir du jour de la présentation, dus au taux légal pour
les chèques émis et payables dans un Etat membre de l'Union et
au taux fixé par Instruction de la Banque Centrale pour les autres
chèques ;
-les frais de protêt, ceux des avis donnés, ainsi que les autres frais.
Article 99
Celui qui a remboursé le chèque peut réclamer à ses garants :
-la somme intégrale qu'il a payée ;
-les intérêts de ladite somme, à partir du jour où il l'a déboursée,
calculés au taux légal pour les chèques émis et payables dans un
Etat membre de l'Union et au taux fixé par Instruction de la
Banque Centrale pour les autres chèques ;
-les frais qu'il a supportés.
Article 100
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Tout obligé contre lequel un recours est exercé ou qui est exposé à
un recours peut exiger, contre remboursement, la remise du chèque avec
le protêt et un compte acquitté.
Tout endosseur qui a remboursé le chèque peut biffer son endosse-
ment et ceux des endosseurs subséquents.
Article 101
Quand la présentation du chèque ou la confection du protêt dans les
délais prescrits est empêchée par un obstacle insurmontable (prescription
légale ou autre cas de force majeure), ces délais sont prolongés.
Le porteur est tenu de donner, sans retard, avis du cas de force ma-
jeure à son endosseur et de mentionner cet avis, daté et signé de lui, sur le
chèque ou sur une allonge ; pour le surplus, les dispositions de l'article 95
du présent Règlement sont applicables.
Après la cessation de la force majeure, le porteur doit, sans retard,
présenter le chèque au paiement et, s'il y a lieu, faire établir le protêt.
Si la force majeure persiste au-delà de quinze (15) jours à partir de
la date à laquelle le porteur a, même avant l'expiration du délai de présen-
tation, donné avis de la force majeure à son endosseur, les recours peu-
vent être exercés, sans que ni la présentation, ni le protêt soient néces-
saires.
Ne sont pas considérés comme constituant des cas de force majeure
les faits purement personnels au porteur ou à celui qu'il a chargé de la
présentation du chèque ou de l'établissement du protêt.
CHAPITRE VIII - DES PROTETS
Article 102
Le protêt doit être fait, par un notaire, par un huissier ou par toute
personne ou institution dûment habilitée par la loi, au domicile de celui
sur qui le chèque était payable ou à son dernier domicile connu.
Article 103
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Article 108
En cas d'altération du texte d'un chèque, les signataires postérieurs à
cette altération sont tenus dans les termes du texte altéré ; les signataires
antérieurs le sont dans les termes du texte originel.
Section 2 - De la prescription
Article 109
Les actions en recours du porteur contre les endosseurs, le tireur et
les autres obligés se prescrivent par six (6) mois à partir de l'expiration du
délai de présentation.
Les actions en recours des divers obligés au paiement d'un chèque
les uns contre les autres se prescrivent par six (6) mois à partir du jour où
l'obligé a remboursé le chèque ou du jour où il a été lui-même actionné.
Toutefois, en cas de déchéance ou de prescription, il subsiste une ac-
tion contre le tireur qui n'a pas fait provision ou les autres obligés qui se
seraient enrichis indûment.
L'action du porteur du chèque contre le tiré se prescrit par trois ans à
partir de l'expiration du délai de présentation visé à l'article 81 du présent
Règlement.
Article 110
Les prescriptions en cas d'action exercée en justice ne courent que
du jour du dernier acte de procédure. Elles ne s'appliquent pas s'il y a eu
condamnation ou si la dette a été reconnue par acte séparé.
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Article 119
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S'il n'y a pas paiement dans un délai de vingt (20) jours à compter de
la mise en demeure, il est procédé comme il est dit à l'article 123 du pré-
sent Règlement.
Section 4 : Des sanctions civiles
Article 125
Lorsqu'il a refusé le paiement d'un chèque, le tiré doit être en mesure
de justifier qu'il a satisfait aux prescriptions légales et réglementaires rela-
tives à l'ouverture du compte et à la délivrance des formules de chèques
ainsi qu'aux obligations légales et réglementaires résultant des incidents
de paiement, notamment en ce qui concerne l'injonction d'avoir à restituer
les formules de chèques.
Article 126
Le tiré doit payer, nonobstant l'absence, l'insuffisance ou l'indispo-
nibilité de la provision, tout chèque :
-émis au moyen d'une formule dont il n'a pas obtenu la restitution
dans les conditions prévues à l'article 115, sauf s'il justifie qu'il a
mis en œuvre les diligences prévues par ledit article ;
-émis au moyen d'une formule qu'il a délivrée en violation des
dispositions des articles 113 du présent Règlement et 85 alinéas 1
et 2 de la Loi Uniforme sur les Instruments de Paiement.
Le tiré qui refuse le paiement d'un chèque émis au moyen de l'une
des formules susvisées est solidairement tenu de payer, outre une somme
égale au montant du chèque, les dommages-intérêts accordés au bénéfi-
ciaire en raison du non-paiement.
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Seront punis des mêmes peines, ceux qui, malgré l'injonction de res-
titution reçue, continuent à utiliser la carte irrégulièrement détenue.
Article 146
Les jugements définitifs rendus en application des articles 143, 144
et 145 du présent Règlement sont notifiés par les soins du Parquet à la
Banque Centrale.
Celle-ci est tenue de diffuser auprès des établissements émetteurs
l'ensemble des informations recueillies selon des modalités qu'elle aura
définies.
Article 147
Sera punie des peines prévues à l’article 83 de la Loi Uniforme sur
les Instruments de Paiement, toute personne qui aura, en connaissance de
cause, effectué ou fait effectuer, tenté d’effectuer ou de faire effectuer un
transfert d’argent ou de valeur monétaire, dans le but de se procurer un
avantage économique illégal ou de le procurer à une autre personne, cau-
sant ainsi de manière illicite une perte de propriété à un tiers, en :
1.introduisant, altérant, effaçant ou supprimant des données
informatiques, en particulier des données permettant
l’identification ;
2.perturbant le fonctionnement d’un logiciel ou d’un système
informatique.
Article 148
Sera punie des peines prévues à l’article 83 de la Loi Uniforme sur
les Instruments de Paiement, toute personne qui, en connaissance de
cause, aura fabriqué, reçu, obtenu, vendu, cédé, détenu ou tenté de fabri-
quer, recevoir, obtenir, vendre, céder ou détenir illégalement :
1.des instruments, articles, logiciels ou tout autre moyen
spécialement adapté pour commettre les infractions visées à
l’article 147 du présent Règlement ;
2.des logiciels ayant pour objet la commission des infractions visées
à l’article 147 précité.
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Article 153
Les lettres de change, souscrites par des mineurs, non-négociants
sont nulles à leur égard, sauf les droits respectifs des parties conformé-
ment au droit commun.
Si la lettre de change porte la signature de personnes incapables de
s'obliger par lettre de change, des signatures fausses ou des signatures de
personnes imaginaires ou des signatures qui, pour toute autre raison, ne
sauraient obliger les personnes qui ont signé la lettre de change ou au nom
desquelles elle a été signée, les obligations des autres signataires n'en sont
pas moins valables.
Quiconque appose sa signature sur une lettre de change comme re-
présentant d'une personne pour laquelle il n'avait pas le pouvoir d'agir, est
obligé lui-même en vertu de la lettre, et, s'il a payé, a les mêmes droits
qu'aurait le prétendu représenté. Il en est de même du représentant qui a
dépassé ses pouvoirs.
Article 154
Le tireur est garant de l'acceptation et du paiement. Il peut s'exoné-
rer de la garantie de l'acceptation ; toute clause par laquelle il s'exonère de
la garantie de paiement est réputée non écrite.
Section 2 - De la provision
Article 155
La provision doit être faite par le tireur ou par celui pour le compte
de qui la lettre de change sera tirée, sans que le tireur pour compte d'autrui
cesse d'être personnellement obligé envers les endosseurs et le porteur
seulement.
Il y a provision si, à l'échéance de la lettre de change, celui sur qui
elle est fournie est redevable au tireur ou à celui pour le compte de qui
elle est tirée, d'une somme au moins égale au montant de la lettre de
change.
La propriété de la provision est transmise de droit aux porteurs suc-
cessifs de la lettre de change.
L'acceptation suppose la provision. Elle en établit la preuve à l'égard
des endosseurs.
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Section 5 - De l'aval
Article 169
Le paiement d'une lettre de change peut être garanti pour tout ou
partie de son montant par un aval. Cette garantie est fournie par un tiers
ou même par un signataire de la lettre.
L'aval est donné soit sur la lettre de change ou sur une allonge, soit
par acte séparé indiquant le lieu où il est intervenu.
Il est exprimé par les mots "bon pour aval" ou par toute autre for-
mule équivalente ; il est signé par le donneur d'aval.
Il est considéré comme résultant de la seule signature du donneur
d'aval apposée au recto de la lettre de change, sauf quand il s'agit de la si-
gnature du tiré ou de celle du tireur.
L'aval doit indiquer pour le compte de qui il est donné. A défaut de
cette indication, il est réputé être donné pour le tireur.
Le donneur d'aval est tenu de la même manière que celui dont il s'est
porté garant.
Son engagement est valable alors même que l'obligation qu'il a ga-
rantie serait nulle pour toute cause autre qu'un vice de forme.
Quand il paie la lettre de change, le donneur d'aval acquiert les
droits résultant de la lettre de change contre le garanti et contre ceux qui
sont tenus envers ce dernier en vertu de la lettre de change.
Section 6 - De l'échéance
Article 170
Une lettre de change peut être tirée :
-à vue ;
-à un certain délai de vue ;
-à un certain délai de date ;
-à jour fixe.
Les lettres de change, soit à d'autres échéances, soit à échéances
successives, sont nulles.
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Article 181
En cas de perte d'une lettre de change non acceptée, celui à qui elle
appartient peut en poursuivre le paiement sur une seconde, troisième, qua-
trième, ainsi de suite.
Si la lettre de change perdue est revêtue de l'acceptation, le paiement
ne peut être exigé sur une seconde, troisième, quatrième ainsi de suite que
par ordonnance du juge et en donnant caution.
Si celui qui a perdu la lettre de change qu'elle soit acceptée ou non,
ne peut représenter la seconde, troisième, quatrième ainsi de suite, il peut
demander le paiement de la lettre de change perdue et l'obtenir par ordon-
nance du juge en justifiant de sa propriété par ses livres et en donnant
caution.
Article 182
En cas de refus de paiement sur la demande formée en vertu des
deux derniers alinéas de l'article précédent, le propriétaire de la lettre de
change perdue conserve tous ses droits par un acte de protestation. Cet
acte doit être fait le lendemain de l'échéance de la lettre de change perdue.
Les avis prescrits par l'article 189 du présent Règlement doivent être don-
nés au tireur et aux endosseurs dans les délais fixés par cet article.
Article 183
Le propriétaire de la lettre de change égarée doit, pour s'en procurer
une seconde, s'adresser à son endosseur immédiat qui est tenu de lui prê-
ter son nom et ses soins pour agir envers son propre endosseur jusqu'au
tireur de la lettre. Le propriétaire de la lettre de change égarée supportera
les frais.
Article 184
L'engagement de la caution mentionnée à l'article 181 alinéas 2 et 3
du présent Règlement est éteint après trois ans si, pendant ce temps, il n'y
a eu ni demandes ni poursuites en justice.
Section 8 - Des recours faute d'acceptation et faute de
paiement, des protêts, du rechange
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Article 211
L'acceptation par intervention peut avoir lieu dans tous les cas où
des recours sont ouverts avant l'échéance au porteur d'une lettre de change
acceptable.
Lorsqu'il a été indiqué sur la lettre de change une personne pour
l'accepter ou la payer au besoin au lieu de paiement, le porteur ne peut
exercer avant l'échéance ses droits de recours contre celui qui a apposé
l'indication et contre les signataires subséquents, à moins qu'il n'ait pré-
senté la lettre de change à la personne désignée et que, celle-ci ayant refu-
sé l'acceptation, ce refus n'ait été constaté par un protêt.
Dans les autres cas d'intervention, le porteur peut refuser l'accepta-
tion par intervention.
Toutefois, s'il l'admet, il perd les recours qui lui appartiennent avant
l'échéance contre celui pour qui l'acceptation a été donnée et contre les
signataires subséquents.
L'acceptation par intervention est mentionnée sur la lettre de change,
elle est signée par l'intervenant. Elle indique pour le compte de qui elle a
eu lieu, à défaut de cette indication, l'acceptation est réputée donnée pour
le tireur.
L'accepteur par intervention est obligé envers le porteur et envers les
endosseurs postérieurs à celui pour le compte duquel il est intervenu, de la
même manière que celui-ci.
Celui pour lequel elle a été faite et ses garants peuvent exiger du
porteur, contre remboursement de la somme indiquée à l'article 192 du
présent Règlement, la remise de la lettre de change, du protêt et d'un
acompte acquitté s'il y a lieu.
Sous-Section 2 - Du paiement par intervention
Article 212
Le paiement par intervention peut avoir lieu dans tous les cas où des
recours sont ouverts au porteur soit à l'échéance, soit avant l'échéance.
Le paiement doit comprendre toute la somme qu'aurait à payer celui
pour lequel il a lieu. Il doit être fait au plus tard le lendemain du dernier
jour admis pour la confection du protêt faute de paiement.
Article 213
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Article 234
Les billets à ordre payables à un certain délai de vue doivent être présen-
tés au visa du souscripteur dans les délais fixés à l'article 163 du présent
Règlement. Le délai de vue court de la date du visa signé du souscripteur
sur le billet. Le refus du souscripteur de donner son visa daté est constaté
par un protêt dont la date sert de point de départ au délai de vue.
CHAPITRE III - DE LA CENTRALISATION DES INCIDENTS DE
PAIEMENT
Section 1 - De la domiciliation
Article 235
Seuls la lettre de change acceptée et le billet à ordre domiciliés en
banque sont soumis à la centralisation.
La lettre de change et le billet à ordre ne peuvent être domiciliés en
banque que s'ils sont conformes à la normalisation définie par Instruction
de la Banque Centrale.
Article 236
La domiciliation est établie par suite de l'envoi au domiciliataire
d'un avis signé par le tiré ou le souscripteur, ou par indication expresse
sur la lettre de change ou le billet à ordre, avec signature.
Toutefois, il peut être suppléé à cette formalité par un ordre perma-
nent donné par le tiré ou le souscripteur au domiciliataire.
Article 237
En dehors des cas susvisés, le paiement effectué par le domicilia-
taire est inopposable au tiré ou au souscripteur.
Article 238
La domiciliation peut être révoquée par le tiré ou le souscripteur.
Section 2 – Des incidents de paiement
Article 239
Tout banquier qui rejette un effet de commerce visé à l'article 235
pour défaut ou insuffisance de la provision doit, dans les conditions fixées
par Instruction de la Banque Centrale :
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Article 241
La Banque Centrale est chargée de la diffusion auprès des banques des
informations centralisées selon des modalités qu'elle aura fixées par Ins-
truction.
Article 242
Toute personne intéressée peut avoir accès au fichier tenu par la
Banque Centrale dans les formes et conditions qui seront fixées par arrêté
ministériel.
L'utilisation des informations est soumise aux règles prévues par
l'article 129 in fine du présent Règlement.
QUATRIEME PARTIE - DISPOSITIONS FINALES
Article 243
Des mesures appropriées d’information et de sensibilisation seront
initiées par les Autorités publiques, les banques et établissements finan-
ciers, après la mise en vigueur du présent Règlement.
Ces mesures d’information et de sensibilisation doivent être pour-
suivies de façon périodique après l’entrée en vigueur du présent Règle-
ment.
Article 244
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Article 245
La BCEAO et la Commission de l’UEMOA sont chargées du suivi
de l’application du présent Règlement.
Article 246
Le présent Règlement peut être modifié par le Conseil des Ministres
de l’UEMOA, sur l’initiative de la BCEAO, sur proposition conjointe de
cette dernière et de la Commission de l’UEMOA.
Article 247
Des Instructions de la BCEAO précisent, en tant que de besoin, les
dispositions du présent Règlement.
Article 248
Le présent Règlement, entre en vigueur à compter de sa date de
signature et sera publié au Bulletin Officiel de l’Union.
Fait à Cotonou, le 19 sep-
tembre 2002
Kossi ASSIMAIDOU
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Kossi ASSIMAI-
DOU
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Art. 2. – Objet
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Art. 7. –
Le Premier Ministre
Macky SALL.
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TITRE II
FONDS DE COMMERCE
CHAPITRE 1
DEFINITION DU FONDS DE COMMERCE
Article 103
Le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui
permettent au
commerçant d'attirer et de conserver une clientèle.
Il regroupe différents éléments mobiliers, corporels et incorporels.
Article 104
Le fonds de commerce comprend obligatoirement la clientèle et l'en-
seigne ou le nom commercial.
Ces éléments sont désignés sous le nom de fonds commercial.
Article 105
Le fonds de commerce peut comprendre en outre, à condition qu'ils
soient nommément
désignés, les éléments suivants :
- les installations,
- les aménagements et agencements,
- le matériel,
- le mobilier,
- les marchandises en stock,
- le droit au bail,
- les licences d'exploitation,
- les brevets d'inventions, marques de fabrique et de commerce, des-
sins et modèles, et tout autre droit de propriété intellectuelle néces-
saires à l'exploitation.
CHAPITRE 2
MODES D'EXPLOITATION DU FONDS DE COMMERCE
Article 106
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C. Article 126
Est nulle et de nul effet toute contre-lettre ou convention ayant pour
objet de dissimuler partie du prix d'une cession de fonds de commerce.
Article 127
Tout créancier du vendeur qui forme opposition doit notifier celle-ci
par acte extrajudiciaire :
1°) au Notaire ou à l'établissement bancaire désigné en qualité de sé-
questre ;
2°) à l'acquéreur, à son adresse telle que figurant dans l'acte ;
3°) au Greffe de la juridiction où est tenu le Registre du Commerce et
du Crédit Mobilier où est inscrit le vendeur, à charge pour le Greffe de
procéder à l'inscription de cette opposition sur le Registre du Com-
merce et du Crédit Mobilier.
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