NEOM A

M NI
ALU mag
#31
LE MAGAZINE DES AL
UMNI DE NEOMA BUSINESS SC
HOOL
JUIN 2022

LES NOUVEAUX MÉTIERS

DE LA DATA

HUMANITAIRE :
LES MÊMES COMPÉTENCES,
UNE AUTRE CULTURE

ANNÉE SABBATIQUE :
PARTIR, POUR REVENIR
À SOI

JÉRÔME WIROTIUS (PGE 93), DG DE BIOGARAN

GÉNÉRIQUES :
N°ISSN 2681-9570 - Juin 2022

LA FRANCE PEUT
MIEUX FAIRE !
ÉDITO

ILAN BENHAIM (PGE 01)

Président de l’association

PRÉSENT
C’est le maître mot de ce numéro.

Le présent est à la fois temps et espace. C’est le temps de l’action et c’est aussi le lieu
où l’on se trouve.

Les Alumni de NEOMA sont présents partout dans le monde. Dès fin février,
Agnès Flouquet, notre directeur général, est entrée en contact avec les Alumni présents
en Ukraine et en Russie afin de prendre de leurs nouvelles. Les vols de rapatriement
des élèves, inscrits aux programmes d’échange avec des universités en Russie passent
prioritairement par le Qatar et les Émirats arabes unis. Nous avons donc demandé aux
Alumni qui résident dans ces deux pays de transit de leur venir en aide, voire de les
accueillir. Ces derniers ont tous répondu, sans hésiter, au nom de la solidarité qui existe
naturellement entre les membres de notre école. Un immense merci à vous pour votre
générosité et votre engagement.

Par ailleurs, le mode de réunion en « présentiel » est indispensable, irremplaçable, inégalable.

Le Covid nous en avait privés et nous a surtout rappelés comme être ensemble, en même
temps, au même endroit, est important. Comme cela favorise les échanges, le dialogue,
l’écoute et l’attention, le contact humain et le développement de liens privilégiés, le partage
enfin. À partir de septembre, nos nouveaux bureaux parisiens, situés dans le 16e arrondisse-
ment de Paris, là où les décideurs importants de l’économie, les institutions et le monde des
affaires sont présents, accueilleront une grande majorité de nos évènements de moins de
50 personnes. Plus besoin de louer de lieu pour nous réunir, nous possédons désormais le
nôtre. Économies à la clé, ce qui n’est pas négligeable. Ces bureaux hébergeront nos
collaborateurs permanents, dont certains sont également présents auprès de nos étudiants
sur chacun de nos campus à Paris 13e, Reims et Rouen. Nous y avons également prévu
des espaces pour nos étudiants. Nous souhaitons les impliquer dans notre réseau d’Alumni
dès leurs premières années sur les bancs de l’école, afin qu’ils intègrent très tôt notre
grande famille.

Et toujours dans cette idée de présence, vous découvrirez dans ce numéro un dossier dédié
à cinq de nos Alumni qui ont fait le choix de pendre une année sabbatique. S’ils se sont
« absentés » un temps de leur quotidien, vous comprendrez à travers leurs témoignages
qu’ils furent plus que jamais présents à eux-mêmes, profitant pleinement de l’instant
présent. Une précieuse source d’inspiration, riche en leçons de vie. Enjoy !

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 —3—

 SOMMAIRE

50

iStockphoto
MODE D’EMPLOI
LE RÉSEAU EST PUISSANT,
LES OUTILS SONT
PLURIELS

26

INTERVIEW
EMMANUELLE LARROQUE (PGE
02), ENGAGÉE POUR L’INCLUSION
NUMÉRIQUE DES FEMMES
DR

54
iStockphoto

UN LIVRE, DES MÉTIERS

LA DATA CHANGE LE MONDE

47 100
iStockphoto
DR

CAMPUS
UNE ANNÉE SABBATIQUE FORMER AU BUSINESS RESPONSABLE,
PARTIR, POUR REVENIR À SOI
DÉCLOISONNER LES DISCIPLINES

Directeur de la publication : Jean-Michel Huet • Comité éditorial commun : Jean-Michel Huet, président (jean-michel.huet@neoma-alumni.com), Alexis Mersch,
rédacteur en chef (revue@neoma-alumni.com, tél. : +33 (0)6 62 18 42 26), Stéphanie Everaert, Agnès Flouquet-Vilboux, Pauline Maltret, Cécile Margain,
Marion Morato • Ont collaboré à ce numéro : Charlotte d’Aleman, Stéphanie Everaert, Ophélie Grojean, Thomas Lestavel, Pauline Maltret, Cécile Margain, Nicolas
Mathaud (PGE 19), Patrice Theillout, Thomas Weill • Siège et bureaux : 48 bis, rue des Belles Feuilles 75116 Paris, tél. : +33 (0)9 72 55 16 68, revue@neoma-alumni.com
• Conception éditoriale : Alexis Mersch • Conception graphique et mise en page : Denis Appollodorus, tél. : +33 (0)6 71 62 94 49 • Publicité : FFE, Serge Schando,
+33 (0)1 43 57 91 62, s.schando@neoma-alumnimag.fr • Impression : Chirat, 42540 Saint-Just-la-Pendue, tél. : +33 (0)4 77 25 44 • Version numérique :
phdupouy@newpress.fr • Dépôt légal : juin 2022 • N° ISSN : 2681-9570.

— 4 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 PROFILS DOSSIERS DES ENTREPRISES
8 – Actus des Alumni et mouvements 79 – Sommaire
17 – Librairie et Carnet
18 – Portraits : Daniella Tchana (MBA FT 17), Jérôme
Pasinetti (PGE 94), Anne-Catherine Péchinot
(PGE 93) CAMPUS
20 – Interview : Jérôme Wirotius (PGE 93), DG de Biogaran
26 – Interview : Emmanuelle Larroque (PGE 02), 97 – Les classements de NEOMA Business School
Social Builder 98 – Les actus du Campus
29 – Les Trophées NEOMA Alumni 2022 100 – Former au business responsable, décloisonner
les disciplines
102 – L’émergence des nouveaux modèles
pédagogiques
MAGAZINE 104 – Knowledge : carrières des femmes, à qui la faute ?
106 – Actus étudiants
36 – Switzerland: an attractive but competitive job market
41 – Humanitaire : les mêmes compétences, une autre
culture
47 – S’octroyer une année sabbatique FONDATION
50 – Le réseau, mode d’emploi
54 – La data change le monde 108 –  Challenge solidaire : l’ONU remporte le titre !

ASSO INDEX
61 – Les actualités et rencontres du réseau en image 110 – Retrouvez les diplômés cités dans ce numéro
65 – Tribus et Fresque du Climat
66 – WO.MEN’s #Equality4success : le Club Med
67 – Club Bien-être : osez la chance !
68 – Tribu Aquitaine et CareeR Center® : le coaching
69 – Club Business Durable et Solidaire / Club Marketing :
engagement des consommateurs
70 – Clubs Global Executive MBA, Digital & technologie,
Défense & intelligence économique : cybersécurité

Photo de couverture : Philippe Bauduin

POUR PLUS D’INFORMATIONS

Consultez aussi notre version électronique N’HÉSITEZ PAS À CONSULTER VOTRE
adaptée pour mobile, et partagez !
https://bit.ly/NAM-N31 SITE WWW.NEOMA-ALUMNI.COM

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 —5—

 PROFILS — ACTUS —

NOMINATIONS
Claire-Noël Bigay (PGE 85) est
promue responsable de projet en
innovation du Commissariat à
l’énergie atomique et aux
énergies alternatives (CEA), chargée
du programme Magellan d’accompa-
gnement à la création d’entreprise.
Catherine Charrier-Leflaive (PGE 86),
ex-directrice générale d’APRIL Santé
Prévoyance et présidente de la
Fondation APRIL, est nommée
secrétaire générale de Wakam.
Laurence Riot-Lamotte (CESEM 86),
précédemment directrice
administrative et financière
d’IntegraGen, est nommée
directrice administrative et financière
de Diaccurate, responsable des
opérations financières, des projets de
croissance stratégique et des relations
investisseurs.
DIMITRI ROTH (PGE 15), LIONEL SADOUN (PGE 15) ET CLÉMENT SORNIN-KASBI (PGE 15)
UNE APPLI POUR DES PETITS PRIX
De gauche à droite :
Clément Sornin-Kasbi,
Lionel Sadoun et Dimitri Roth.
L’étudiant fauché va peut-être devenir
un cliché éculé avec AirCampus, « l’app
qui répond aux besoins financiers de la
génération Z », d’après Clément Sornin-Kasbi,
qui l’a fondée en 2019 avec Dimitri Roth et
Lionel Sadoun. Le principe est simple : « On
négocie auprès de plus de 800 enseignes
partenaires des remises en argent pour
accompagner les jeunes dans leur
consommation. » Restauration, nouvelles
technologies, voyages, téléphonie, tous types
de produits peuvent être concernés.
Forts de plus de 400 000 utilisateurs, les trois
entrepreneurs se tournent vers les banques et
deviennent une entreprise de la fintech fin
2021 après une levée de fonds réussie.
« L’utilisateur doit désormais connecter son

Marianne de Cidrac (PGE 87), précé-
demment directrice des opérations,
est promue directrice expérience
clients d’Aésio Mutuelle.
Vincent Eches (PGE 89), jusqu’alors
directeur général de la Ferme du
Buisson, scène nationale de Marne-la-
Vallée, fondateur du PULP Festival, a
été nommé directeur général de la
Cité internationale de la bande
dessinée et de l’image à Angoulême.
Bertrand Giraud-Charreyron (PGE
90), ex-Fitch Bennett Partners,
est nommé Partner d’Exec
Avenue, chargé de renforcer la
pratique Consumer Retail, Premium &
Luxury Industries.
Édouard Bucaille (PGE 91), jusqu’ici
Finance Integration Leader, est
promu Financial Performance
Advisor, GBU Renewables
d’ENGIE, chargé d’optimiser la
performance de l’ensemble de la
branche d’activité Renouvelables du
groupe.
Philippe Arnaud (M GEI 92), directeur
des ventes, est désormais également
directeur du développement réseau
de Ford France, membre du comité
de direction de l’entreprise.
Sylvia Lefort (PGE 92) est promue
experte-comptable associée,
directrice financière du groupe
In Extenso.
Blandine Mugnier Grauvogel (PGE
92), anciennement directrice
associée Strategy & Transactions
chez EY, est nommée associée
d’EKEM Partners, spécialisée en
Transaction Services, en Technology
et en Corporate Investigations.
DR
compte bancaire à l’application pour identifier
les transactions chez nos partenaires et générer des micro-revenus liés à ses
achats. Par notre biais, les banques vont aussi mieux connaître les besoins des
jeunes », explique Clément, qui se félicite qu’AirCampus et ses 17 employés soit l’une
des rares entreprises de la fintech tournée vers le consommateur. L’idée séduit
tellement que la jeune pousse fait partie des « 100 start-up où investir en 2022 »
pour le magazine Challenges. Une aubaine à l’orée d’une nouvelle levée de fonds
prévue pour accélérer le développement auprès des banques. ❚
ARTHUR BREZAC (PGE 06), ÉDOUARD DE LA COTARDIÈRE (PGE 06),
ANTOINE DE TAVERNOST (PGE 06) ET ÉLODIE THÉVENOT-BÉJAOUI (PGE 07)
CLASSÉS COMME JAMAIS
Trois Alumni figurent au Choiseul 100 en 2022 ! Comme chaque année, l’Institut
Choiseul, think tank spécialisé dans les questions économiques et les relations
internationales, a révélé son classement des 100 leaders économiques de demain
âgés de moins de quarante ans.
Premier des Alumni du classement, Arthur Brezac, directeur de la stratégie chez
Ramsay Health Care, se place à la 51e position. Suivent Antoine de Tavernost,
directeur général de l’Auditoire de Paris à la 61e place, et Élodie Thévenot-Béjaoui,
directrice de la stratégie à la Banque Postale, qui se classe 82e.
Le classement, qui existe depuis 2013, a pour objectif de « mettre en lumière et en
réseau les jeunes dirigeants les plus prometteurs […] appelés à jouer un rôle dans
l’économie française. »
Dans une version étendue du classement, le Choiseul 200, un autre Alumni est mis
à l’honneur : Édouard de la Cotardière, vice-président du marketing et digital EMEA
au sein de la société spécialisée dans les revêtements de sols Tarkett. ❚
Arthur Brezac Édouard de La Antoine de Tavernost Élodie Thévenot-
(PGE 06) Cotardière (PGE 06) (PGE 06) Béjaoui (PGE 07)

— 6 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 ÉDOUARD BAUMGARTNER (PGE 22) ET PABLO RIGAUD (PGE 22)
VOYAGER SANS ENCOMBRE
« J’ai quitté mon Airbnb à 11 h et j’avais
mon train à 16 h. » Vous voyez le problème
rencontré par Pablo Rigaud en début
d’année 2021 ? Il s’est retrouvé encombré
de sa valise pendant cinq heures. De cette
situation banale, il a eu l’idée de Groome
(prononcer « groumi ») qu’il est allé incuber
à l’université de Laval au Québec, avec
son ami et associé Édouard Baumgartner,
pendant ce premier semestre 2022.
Leur proposition, « c’est un peu l’ubérisa-
tion du transport des valises. Que j’arrive
dans une ville avant que ma chambre ne
© Cynthia Gagné
soit prête ou l’inverse, je commande un
concierge qui apporte ma valise chez un
Édouard Baumgartner (gauche) et Pablo. commerce de confiance proche de mon
point d’arrivée ou directement à mon
hôtel. Le tarif dépend de trois facteurs : la distance jusqu’à la destination, le
nombre de valises et le temps de garde. »
Les deux associés encore en phase de test ont pourtant déjà signé des partena-
riats avec des hôtels au Canada et ont la ferme intention de réitérer à leur retour
en France. Paris sera leur prochain terrain de jeu durant l’été, puis ils se lanceront
de manière durable, chacun sur son campus, à Rouen pour Pablo et Reims pour
Édouard. L’objectif à terme pour les associés : organiser une levée de fonds et
recruter un CTO pour développer une application et s’étendre au reste de la
France. ❚
ROMAIN BARANGER (PGE 21)
ENTREPRENEUR, DANS LE FOND
S’il n’avait pas créé Campus
Fund lui-même, il aurait sans
doute apprécié en bénéficier.
Ce fonds d’investissement,
lancé par Romain Baranger
et son associé en 2021, vise à
soutenir l’entrepreneuriat
étudiant, en s’inspirant du
modèle américain où ce
marché est très prisé. Grâce à
une levée de fonds réussie en
fin d’année dernière, Romain
Romain Baranger (à gauche) et son associé Nicolas Rizk. et son associé peuvent
investir 20 à 60 000 euros
dans une vingtaine de pépites de demain, qu’ils repèrent grâce à un réseau qui
s’étend sur une trentaine de campus.
La jeune pousse propose ensuite un accompagnement spécialisé grâce à
« huit experts, des seniors qui ont presque tous créé une entreprise, spécialisés
dans différents domaines, comme la médecine, l’aéronautique, la tech, l’agro-
alimentaire… » Une gageure, mais Romain assume : « On investit dans une équipe
qui donne de bons signaux, pas des projets en soi. Il y a un taux d’échec
important, mais les entreprises qui vont réussir vont compenser les pertes. » ❚
NOMINATIONS
Florence Potier (PGE 92), jusqu’ici
directrice opérationnelle, est promue
présidente de L’Echelle Européenne.
Pierre Barnabé (PGE 93), jusqu’à
présent Senior Executive Vice
President, Head of Big Data &
Security division, group security
officer d’Atos, est nommé directeur
général groupe de Soitec.
Guillaume Canard-Duchêne (CESEM
93), jusqu’ici Executive Director
pour la zone Asie-Pacifique, est
nommé Vice President Asia, Middle
East, Africa & Latin America
d’Euronews, basé à Dubaï.
Romain Bessi (PGE 94), jusqu’à
présent directeur général délégué,
est promu directeur général
de Newen.
Karinne Chapel (PGE 95), précédem-
ment Sustainable Chief Data and
Digital Officer de BNP Paribas
Corporate & Institutional Banking,
est promue Chief of Staff to the Chief
Executive Officer de BNP Paribas
Securities Services.
Cédric Charpentier (PGE 95),
jusqu’ici directeur général en
charge de Siaci Corporate &
Specialty (SCS) de Siaci Saint-Ho-
noré, est promu Global Chief Execu-
tive Officer de Diot-Siaci Corporate
Solutions, chargé de la business
unit IARDT.
Pascale Socquet (PGE 95), directrice
exécutive de Prisma Média, prend la
direction du pôle premium et le
développement de ses activités en
complément de son périmètre actuel,
incluant les pôles femmes et TV
Entertainment.
Katia Wagner (PGE 95) est promue
associée cofondatrice, corespon-
sable de la business line Transac-
tion Suport France d’Eight
Advisory.
Christophe Kijewski (MBA FT 96),
président de Fontainebleau Langues
et Communication (FL&C), est
nommé par décret du Premier
ministre sur proposition du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères,
pour une durée de trois ans, conseiller
du commerce extérieur de la France.
Gregory Walker (MBA FT 96),
jusqu’ici directeur du développe-
ment de Logicor, devient directeur
du développement de Panattoni.
Charles Boudet (PGE 97), directeur
général de JLL en France depuis
2016, est nommé président du
Groupe JLL France.
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 —7—

LAURE RENAUD (CESEM 12)
UN VIN PRODUIT
PRÈS DE CHAI VOUS
Qui a dit qu’il fallait être à la campagne
pour faire du bon vin ? Certainement pas
Laure Renaud et son mari. Ces deux
passionnés de vin ont relevé un défi :
produire du vin tranquille en Champagne,
et le produire en ville. Début avril, les
6 000 premières bouteilles produites par
D.O.C.k - Les Sacrés Chais étaient mise
en vente, accessibles (avec modération)
sur leur boutique en ligne.
Pour se lancer, Laure a pu compter sur plus
de dix ans d’expérience dans le secteur, un
Master spécialisé dans le vin, passé en
compagnie de son mari et associé, et bien
sûr, sur leur envie commune « de mettre un
pied dans la production. Le concept de
chais urbains se développe en France. Cela
nous est apparu comme la façon la plus
simple et la plus intéressante de nous
lancer tout en restant prudents », explique
Laure. Le lieu choisi a aussi été détermi-
nant pour le couple. « On ne voulait pas
d’un local sans âme, et on a tout de suite
eu un coup de cœur pour les docks
rémois », un endroit riche d’une longue
histoire dans la production de vin et autres
denrées alimentaires.
Après être allé chercher des grappes bio
jusque dans le Rhône et en Provence, à
cause d’une mauvaise météo en 2021, le
couple a pu se lancer dans la vinification
dès la fin des vendanges de septembre.
« Pour la première année, on s’est entourés
d’un copain qui a déjà vinifié au Chili et
dans le Beaujolais. » Résultat, le couple a
produit un rosé, deux blancs et trois
rouges, « des vins assez jeunes, sur le fruit,
croquants. » Des bouteilles qui, comme
cette histoire, ne manquent pas de saveur. ❚
DR
Laure Renaud et son époux Fabrice.
PROFILS — ACTUS —
NOMINATIONS
Arnaud Lafleur (PGE 97), précé-
demment Vice President Consu-
mer Goods France, Belgique et
Italie, est promu Global Vice
President Consumer Tissue
d’Essity France.
Delphine Bonnet (PGE 98), jusqu’ici
responsable Marketing et Communi-
cation, est promue directrice Marke-
ting et Communication du format
Promocash, enseigne du groupe
Carrefour pour les professionnels de
la restauration.
Gilles Gautherot (PGE 98), jusqu’à
présent Head of Cars & Motors-
ports Communications chez
Alpine, est nommé Product, Design
and Technologies Communications
Manager de Nissan France.
Hélène Chaplain Lambert (PGE 99),
précédemment associée, leader
secteur Consumer Products chez
Deloitte France, est nommée Group
Chief Information Officer de
Pernod Ricard.
Jérôme Vanhove (PGE 99), jusqu’à
présent directeur stratégie,
développement et acquisitions,
est promu directeur administratif et
financier du groupe SPIE.
Nadia Grant (PGE 00), ex-portfolio
manager de Capital Group, est
nommée responsable de l’équipe
de gestion Global Equity de BNP
Paribas AM, basée à Londres.
Alain Le Meur (PGE 00), jusqu’à
présent responsable de la
communication produit, technolo-
gies et design de Nissan France,
est nommé directeur adjoint presse et
RP de l’activité Automobile de Suzuki
France, chargé également d’animer et
de développer les partenariats de la
marque avec OC Sport Pen Duick,
Rêves de Gosse, La Voix De l’Enfant…
Romain Engrand (PGE 01), jusqu’ici
Senior Manager Transaction Services
chez PwC Transaction Services, est
nommé directeur de Sodero Gestion.
Virginie Preseguer (CESEM 01),
ex-Vice President Sales Strategy
and Capabilities de Bel à Chicago,
est nommée Head of Sales
de La Vie.
Nicolas San Galli (PGE 01), jusqu’ici
directeur des ventes d’Hachette
Illustré, est nommé directeur marke-
ting de Marabout (Hachette Illustré).
Mélanie Birgé (CESEM 02) est
promue directeur de l’activité
Health & Benefits
de WTW France.
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 —9—
 PROFILS — ACTUS —

CORENTIN CADIEU (PGE 18) NOMINATIONS

LA BLOCKCHAIN ? C’EST PAS SORCIER
Arnaud Savary (PGE 02), fondateur
et directeur de Sport to Business
Agency, est nommé responsable
Événementiel et Partenariats au
sein de la CCI Rouen Métropole.
Julien Schneider (CESEM 02),
précédemment Vice President
Retail and Digital de Lacoste,
est nommé directeur général
de Balibaris.
Romain Herbeau (CESEM 03),

iStockphoto
précédemment Head of SAP
SuccessFactors chez SAP France,
est nommé Senior Director Digital
Plus besoin d’être un as de l’informatique pour utiliser la Media Enterprise d’Adobe France,
chargé du management de l’équipe
blockchain, ou « chaîne de blocs ». Avec Wizard protocol, ou commerciale Enterprise Digital Media
WIP, Corentin Cadieu et ses deux associés souhaitent rendre solutions en Europe de l’Ouest.
cette technologie de stockage et de transmission d’informations
Mathieu Arles-Dufour (TEMA 04),
accessible sans qu’il soit nécessaire de savoir coder.
jusqu’ici Senior Sales Manager,
Dans les faits, la blockchain est « un réseau qui appartient à ses Strategic Accounts, FinServ pour
utilisateurs », puisque chacun d’entre eux garde la trace de tous les échanges Amazon Advertising, est nommé
qui y sont réalisés. Son fonctionnement est régi par une organisation autonome Head of Channel Partnerships
décentralisée (DAO), sorte de contrat de fonctionnement, parfaitement transpa- de Sellsy.
rent et impossible à modifier qui permet de sécuriser les échanges. Ambre Steyer (PGE 04), présidente
Encore un peu confus ? C’est là que WIP intervient. « Notre but est de vulgariser et directrice compliance et
cette technologie et faire en sorte qu’en deux clics, les gens puissent créer leur externalisation d’Alfred
DAO, leur cryptomonnaie, sans avoir de compétence particulière. Notre premier Compliance, et Pierre de Montera
produit accessible au printemps est le créateur de cryptomonnaie. » (PGE 04), Partner et fondateur
Il suffit de rentrer le nom de sa monnaie, sa quantité et sa prise de valeur au fil d’Alfred Compliance, sont nommés
associés du cabinet de conseil en
de son existence par le « brûlage » d’une partie de la réserve créée, et… C’est compliance Proetic.
tout ! 15 % du stock initial, qui n’a à ce stade aucune valeur, vont à WIP pour être
automatiquement réinvestis dans le système, et le créateur de cet argent virtuel Sébastien Beausoleil (PGE 05),
n’a plus qu’à mener à bien le projet qu’il souhaite y associer pour en faire précédemment Director Value
Creation Services chez Deloitte
grimper le cours. France, est nommé Director au sein
« Les gens ne font pas confiance à la blockchain et aux cryptomonnaies parce de la branche Private Equity
qu’ils ne comprennent pas. Mais ce n’est pas juste un moyen de se faire de Performance Improvement (PEPI)
l’argent. Cela part d’une philosophie selon laquelle on ne veut plus que les d’Alvarez & Marsal France.
gouvernements et les banques centralisent tout. » La rendre accessible pour Rémi Jakots (PGE 07), déjà directeur
qui ne sait pas coder n’est qu’un pas de plus dans cette direction. ❚ du contrôle de gestion Europe, est
promu en sus directeur financier
d’Arrow ECS France.
CÉDRIC LAGARDE-GILLOT (PGE 15)
Flore Blanchard-Dignac (PGE 08),
DES FEMMES EN MODE ÉTHIQUE jusqu’à présent Head of Product
Marketing d’Amazon France, est
Acheter des vêtements, oui, mais pas n’importe lesquels nommée Chief Marketing Officer
et pas auprès de n’importe qui. Cocréé en octobre 2020 de Qwant.
par Sarah Lagarde-Gillot, le site d’e-commerce Agathe Orsoni (MS CE 08), précé-
selene-provence.fr vise à promouvoir l’entrepreneuriat demment directrice e-commerce
féminin tout en défendant une approche de la mode et CRM de Kusmi Tea, est
écoresponsable. « À l’heure du greenwashing par les nommée Manager Customer
Cédric et Sarah Lagarde-
grands groupes, c’est compliqué pour de petites Success France de Contentsquare.
Gilot
marques de se faire connaître », commente Cédric Romain Caillet (PGE 09), ex-direc-
Lagarde-Gillot, associé et directeur des opérations de l’entreprise depuis janvier. teur de Eight Advisory, est nommé
Pour figurer parmi les 50 marques du site, « la règle numéro 1, c’est que la Partner au sein de l’équipe conseil
fondatrice soit une femme. On fait également signer une charte éthique et de de Korn Ferry et travaillera avec les
Practices Private Equity and Organi-
transparence sur la provenance de la production, les conditions de travail, et le zation Strategy.
respect de l’environnement », jusque dans les matières utilisées. Une partie des
revenus du site est allouée au projet Sirius, via lequel Sélène Provence propose
même des ateliers et conférences visant à créer du lien entre entrepreneuses
tout en leur permettant de développer leur confiance en elle. ❚

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 11 —

 PROFILS — ACTUS —

NOMINATIONS
Geoffroy Starkloff (CESEM 09),
jusqu’ici Senior Manager Consul-
ting de PwC France, est nommé
directeur du contrôle de gestion
Groupe de Focus Entertainment.
MAXENCE CHALAUX (BBA 22),
JULES GHINOZZI (BBA 22) ET Florian Boret (PGE 10), précédemment,
TDYLAN DE SOUSA (BBA 22) Chief Product Officer de NapoleonX,
est nommé directeur général adjoint
L’EXPAT’ FACILE et directeur de la business line CSE
(Comité Social et Economique)
Delivrone

De gauche à droite : Gautier Dhaussy, Pierre Lebel Que se passe-t-il lorsque trois amis de de Bimpli.
et Valentin Vincent (salarié).
retour d’année d’études à l’étranger se Marie Gandouet Le Jehan (PGE 10),
racontent les difficultés rencontrées ? jusqu’ici Senior Manager, assis-
GAUTIER DHAUSSY (PGE 07)
ET PIERRE LEBEL (PGE 07) La jeune pousse Expat’s Facilities tance et conseil comptable, est
voit le jour. Cette société, fondée par nommée associée, consultante
VOLER AU SECOURS Maxence Chalaux, Dylan de Sousa experte-comptable de Mazars France.
DES HÔPITAUX et Jules Ghinozzi, propose d’aider Antoine Durand (CESEM 11), ex-Project
les étudiants dans les démarches Manager de Linkbynet, est nommé
Avec leurs drones électriques, ils nécessaires à leur expatriation dans FinOps Consultant de Cloudeasier
pensaient livrer des burgers, ce seront le cadre des études. (groupe Accenture).
finalement des médicaments. Pour « Obtention de visa, recherche de Camille Zoppardo (PGE 11), jusqu’ici
Gautier Dhaussy et Pierre Lebel, logement, transport, assurance », la liste responsable marketing et
Delivrone est parti de deux constats : des services proposés est longue, communication, est promue
« La livraison du dernier kilomètre est le tout pour 250 euros en Europe, responsable développement
compliquée et chère, et livrer des colis 500 euros en dehors, tout compris des talents et relations écoles
de Mazars France.
légers avec des camions de plusieurs (prix du visa, du contrat d’assurance à
tonnes est un modèle incohérent qui l’année, etc.). « Un ambassadeur, un Hélène Barrière (PGE 12), précé-
émet beaucoup de gaz à effet de serre », étudiant local présent sur place qui demment Head of Sales B2B
explique Gautier. Les associés s’imagi- parle la langue du pays et l’anglais, fait Channel, est promue Head of
Sales France d’Ercom (groupe
naient livrer des produits du quotidien ce travail de facilitateur », résume Thales).
et de la nourriture, mais lors d’une Maxence, le tout en étant rémunéré
première démonstration avec un 10 euros de l’heure où qu’il se trouve sur Cécile Farah (BSc 12 et MSc IPD 14),
prototype de drone, les hôpitaux se sont le globe. Lancée en septembre dernier, ex-International Sales & Expan-
sion Director de JobTeaser, est
montrés les plus intéressés. Expat’s Facilities est déjà présente nommée vice president sales
« Ils font face à des problèmes logis- dans 40 pays, 180 villes, par le biais expansion de Partoo.
tiques complexes : des colis légers, de 300 ambassadeurs. ❚
fréquents, un besoin de livraison rapide, Sami Bouhia (PGE 13), jusqu’ici
responsable marketing acquisition de
on a donc imaginé une solution pour Reworld Media, est nommé Global
répondre à ce besoin. Notre technologie Growth Manager de Mytraffic.
permet de relier deux hôpitaux par les
Perrine Carrër-Delabarre (PGE 13),
airs de façon régulière jusqu’à 100 précédemment Marketing &
kilomètres de distance, à une vitesse Communication Manager de
de 150 km/h, jusqu’à 5 kilogrammes de Continental France, est promue
charge utile », c’est-à-dire en plus du responsable marketing et communi-
poids du drone. Les deux associés ont cation de BestDrive.
pour objectif d’inaugurer les vols en fin Karine Mercery (PGE 13), jusqu’ici
de premier semestre 2022 sur trois Product Owner chez OUI.sncf, est
routes aériennes entre hôpitaux. promue Lead Product Manager de
Pour commencer, ce sont surtout des SNCF Connect.
DR

poches de sang, des médicaments et De gauche à droite : Jules Ghinozzi, Maxence Chalaux,
Frédéric Vernier (PGE 13), ex-Invest-
Dylan de Sousa.
des documents qui seront transportés ment Manager et Asset Manager
régulièrement par Delivrone. L’entre- de Savills Investment Manage-
prise effectuera aussi « du transport ment, est nommé Senior Transac-
médical urgent dans un rayon de 30 tion Manager de l’Union Bancaire
Privée (UBP).
kilomètres, pour des poches de sang ou
des défibrillateurs lorsqu’il y a des arrêts Arthur Vignéras (MS AFI 13),
cardiaques dans des zones difficiles jusqu’ici chargé d’affaires, est
d’accès. » Pourquoi pas, dans quelques promu directeur de participations
années, pouvoir effectuer du transport au sein de l’équipe d’investissement
non coté de NextStage Asset
d’organes ? ❚ ❱❱❱

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 13 —

 NOTES BOISÉES

C H A Q U E G O U T T E D E H E N N E S S Y X.O
RENFERME UN GOÛT COMPLEXE

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

 PROFILS — ACTUS —

SOUHAIR BOUALLALA (PGE 12)

NOMINATIONS
DIGITALISER LE PORTE À PORTE
Management. Il siège aux conseils de
surveillance et comités stratégiques
C’est journée porte ouverte au Maroc avec des groupes Linxea, WiiSmile,
BebDary. L’application mobile créée par Souhair NaturaBuy et EurobioNext.
Bouallala a pour objectif de promouvoir l’activité
Benjamin Townend (MS EDM 14),
des prestataires et notamment les femmes dans la jusqu’ici Senior Growth Strategist,
mode, la décoration, la cuisine et le bien-être. « “Bebdary” est promu Head of Marketing and
veut dire “porte de ma maison”. Dans la culture marocaine, les prestations Communications Group
de service à domicile, c’est très commun. On connaît tous la grand-mère de de Gamned! Group.
quelqu’un qui a une recette pour des mets délicieux et en a fait son métier, Yanick Simon (E MBA 15), ex-direc-
mais travaille de manière artisanale. » teur systèmes d’information de
C’est là que Souhair intervient. « Je cherche à sortir du schéma traditionnel Confidentiel, est nommé Chief
pour le rendre plus professionnel et digitalisé. L’idée c’est de créer une Information Technology Officer
plateforme en ligne pour ces prestataires de service, les aider à structurer d’Alinea.
leur activité, à faire de la promotion sur les réseaux sociaux… » Capucine Oppenheim (MS MDA 17),
Avec BebDary, Souhair espère favoriser l’emploi des femmes, situé autour ex-directrice associée communica-
de 21,5 % en 2019 au Maroc d’après le Haut-Commissariat au Plan (HCP). tion et marketing Europe de
Cet engagement lui vaut d’être l’une des huit finalistes marocaines Weborama, est promue Southern
du programme Women in Africa porté par la fondation éponyme qui Europe Marketing Director
récompense l’entrepreneuriat féminin. Pour l’instant lancée à Casablanca, de Dataiku France.
l’application devrait à terme s’étendre à d’autres grandes villes marocaines, DANS LA PRESSE
voire ailleurs sur le continent africain. ❚
Jean-Michel Huet (PGE 97) et
Sébastien Dunod (PGE 05) ont
coordonné l’ouvrage De l’école à la
start-up – Les chemins de la forma-
tion et de l’entrepreneuriat, paru chez
Pearson en novembre 2020, dont
Les Echos Entrepreneurs reprennent
les bonnes feuilles : « Vente BtoB :
7 questions à poser pour cerner les
besoins clients ». https://bit.ly/NAM31-1
ÉTIENNE RÉMOND (PGE 10) Bruno Vacossin (PGE 97), gérant de
Palatine France Emploi Durable, était
ILS FINANCENT VOTRE START-UP interviewé par le journal Investir au
sujet de la valeur de l’action Air
Tout a commencé lorsque ces deux amis de longue Liquide.
date, Étienne Rémond et son associé Guillaume
Salomon, ont aidé des relations à financer leurs Marianne Constans (PGE 12), forma-
projets. « Nous nous sommes rendu compte que nous trice soft-skills et comédienne, brûle
les planches avec son One Woman
étions très complémentaires. Guillaume, mon associé, Show (sous le pseudo de Marianne
a été commercial, il est ingénieur et avait monté trois Content). Elle est gagnante du festival
sociétés. Moi j’ai un profil très financier et de l’expérience dans Histoires d’en Rire à Lyon, Dingo de
le milieu des start-up technologiques », explique Étienne. Forts de ces bronze au festival Rire sans frontières
premières collaborations à succès, les deux amis d’enfance décident de à Saint-Gaudens (lire ici :
lancer WeMatchPartners, une banque d’affaires pas tout à fait comme https://bit.ly/NAM31-3)
les autres. Gare à la face cachée du travail
« Traditionnellement, une banque d’affaires organise soit des levées de hybride ! Nos réunions sont
fonds auprès d’investisseurs privés, soit un accompagnement lors d’une aujourd’hui plus des pertes de temps
cession d’entreprise. » Non seulement Étienne et son associé se qu’autre chose. Comment expliquer ce
positionnent sur ces deux activités, mais ils s’adressent également à phénomène ? Citation de Vijay Pereira,
professeur de gestion internationale
des financeurs publics, comme la Banque publique d’investissement et stratégique du capital humain de
(Bpifrance) par exemple. « Quand vous levez des fonds auprès d’un NEOMA Business School. https://bit.ly/
investisseur privé, vous lui donnez une part de votre capital. NAM31-2
Avec un investisseur public, vous pouvez optimiser cela. » Dans The Conversation, tribune
Depuis leur lancement en septembre dernier, les deux associés ont d’Oihab Allal-Chérif, professeur de
accompagné près d’une quinzaine de clients, principalement des sociétés Management des Systèmes d’Infor-
technologiques et à impact, en France et aux Pays-Bas où est basé mation et des Achats à NEOMA BS,
Guillaume. « Nous avons réuni au total plusieurs millions d’euros pour nos sur les stratégies des entreprises
clients et en ce moment nous avons 9 clients actifs. L’objectif sera de finir aéronautiques, en particulier d’Airbus,
l’année à 25 clients. Ils se chargent de développer le business, on s’occupe pour effectuer leur transition
écologique. https://bit.ly/NAM31-4
de trouver les financements, je crois que c’est apprécié par nos clients ! » ❚

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 15 —

 PROFILS — LIBRAIRIE —

LE PAVILLON AUX PIVOINES

Agnès Kiefer (PGE 97)
Dans la Chine de la dynastie des Song, vit une belle jeune fille prénommée Du Liniang. Un jour
de printemps, elle fait un songe dans lequel elle rencontre l’amour parfait, l’étudiant Liu Meng
Mei. Après son réveil, captive de cet amour impossible, elle se meurt de mélancolie. Mais le Juge
des Enfers est touché par la constance de cet amour au-delà de la mort et la prend en pitié.
Il lui promet que si son amant, qui existe réellement, la libère de sa sépulture d’ici trois ans, elle
reviendra à la vie… Cet album de conte, le premier d’Agnès Kiefer, est l’adaptation d’un opéra
classique chinois, Mundang Ting (Le Pavillon aux pivoines) composé en 1598. Liu est un autre
Orphée qui transgresse les lois en ramenant à la vie un amour né d’un songe.
Auto-édition, mars 2022

ADA, LA LUNE ÉTAIT WHERE THERE IS A WILL

SPLENDIDE Michel Vimal du Monteil (PGE 77)
A massive cyclone swell on Sydney’s beaches
Florence Gosson Lusetti (PGE 82)
claims a big wave surfer, leaving his long-term
Sœur Anna reçoit et prend soin
partner without a body to mourn. His four adult
des nouveau-nés abandonnés
godchildren from far and wide gather for the
dans la Ruota de l’Annunziata,
reading of his will. A mystery girl from Tasma-
l’orphelinat de Naples. Elle va
nia joins them. Down the coast, a man is pulled
s’attacher tout particulièrement
from the water and abandoned to his fate with
à une fillette, Maria Adelaïde.
a head injury and amnesia. He sets out on an
Chiara, mariée depuis dix mois
odyssey along the east coast of Australia in
avec Rafajèle, attend leur
search of his identity. Will he like what he finds?
premier enfant. La mort de sa
Hawkeye Publishing, August 2021
mère douze ans auparavant l’a
Julliard, août 2021, 208 pages
laissée meurtrie. Chiara traverse les
inquiétudes et les joies de la maternité,
jusqu’à la tragédie. Comment va-t-elle
surmonter cette épreuve ? Son
opiniâtreté la conduira jusqu’à Sœur RÉUSSIR SA PRISE DE POSTE
Anna. Dans le décor enchanteur de l’île EN 7 ÉTAPES
d’Ischia et de la baie de Naples, des Didier Durandy (PGE 71) et Hugues de Poncins
Rameaux à la Pentecôte de l’année 1860, Des conseils concrets pour appréhender les défis
le sacré n’est jamais loin des traditions tant managériaux que juridiques rencontrés lors
populaires qui se mêlent aux pages d’une prise de poste ! On estime qu’environ un
légères ou graves de la vie familiale de recrutement sur deux se solde par un échec
Chiara. L’autrice signe ici son premier après dix-huit mois de collaboration. En cause, un
roman, inspiré par l’histoire de ses survol de la culture managériale ou encore des
arrière-arrière-grands-parents, nés dans malentendus sur les aspects juridiques. Or,
la baie de Naples. l’intégration réussie se prépare dès les premiers
Sydney Laurent Éditions, février 2022 entretiens, bien avant le fameux premier jour, et
se poursuit après la période d’essai. Les auteurs
de ce livre mettent leur expertise en techniques
managériales et en droit du travail à votre service.
CARNET Dunod, mai 2022
Naissances
• Lucile et Dominique Dutronc (CESEM 01) ont la joie d’annoncer
la naissance d’Ines.

Décès
• Guy Madoulet (PGE 63), le 30 mars 2022.

Distinctions
• Sandrine Conseiller (PGE 95), PDG d’Aigle, est nommée
au grade de Chevalier dans l’ordre national du Mérite.
• Emmanuelle Larroque (PGE 02), Social Builder, est nommée ENVOYEZ-NOUS VOS FAIRE-PART
chevalier de l’ordre national du Mérite. (naissances, mariages, distinctions, décès)
• Delphine Manceau, DG de NEOMA BS, est nommée au grade À : Carnet NEOMA Alumni, 48 bis rue des Belles Feuilles,
de Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. 75116 Paris • revue@neoma-alumni.com

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 17 —

 PROFILS — PORTRAITS —

UNE ENTREPRENEUSE
POUR L’ÉGALITÉ DES CHANCES
Docteure en mécanique et nanotechnologie, DANIELLA TCHANA
(MBA FT 17), après son passage à NEOMA BS, a fondé BeSMART-edu
pour favoriser l’accès aux grandes écoles d’ingénieur à tous.
« Ce qui forge un scientifique, c’est de toujours poser des questions, de ne
jamais baisser les bras. » Daniella Tchana est bien placée pour le savoir. Avant
de passer sa thèse en nanotechnologie, elle a été deux fois en décrochage
scolaire. « J’avais un trouble de l’attention élevé, après quinze minutes je
décrochais. Pourtant je n’ai jamais été grondée si j’avais une mauvaise note.
Mes parents m’ont toujours accompagnée dans ma singularité et m’ont fait
comprendre que je pouvais flirter avec l’excellence si je le voulais. »
Déterminée et ambitieuse, elle va jusqu’au doctorat et pendant plusieurs
années se met au service de la recherche sur la durée de vie des matériaux
servant à fabriquer les implants orthopédiques. « Mes travaux avaient un réel
impact sur la vie de tous les jours, c’est ce qui m’a intéressée dans ce domaine.
Mais en tant que professeure, je rencontrais des élèves ayant les mêmes dif-
ficultés que moi à trouver leur place dans ce système éducatif. »
De ce constat naît un projet entrepreneurial pour lequel Daniella se forme en
management et finance en intégrant NEOMA BS. Le résultat, c’est BeS-
MART-edu. Cette classe préparatoire scientifique à distance vise à favoriser
l’accès aux grandes écoles d’ingénieur. « Les personnes qui ne se sentent pas
à leur place dans le système scolaire ou qui rencontrent des freins géogra-
phiques ou sociaux ont droit à une prépa de qualité. »
Convaincue que c’est au système éducatif de s’adapter à l’étudiant
et non l’inverse, Daniella est guidée par un idéal, la notion que « tout
le monde a le droit à l’excellence. » Daniella figure d’ailleurs dans l’édition 2022
du classement Institut Choiseul Région Hauts-de-France qui récompense les
jeunes leaders économiques de 40 ans et moins. Après tout, même une jeune
fille avec un trouble de l’attention peut passer un doctorat et, à sa manière,
changer le monde. ❚
DR

UNE FEMME De poste de direction en poste de

direction, ANNE-CATHERINE
venter le secteur du grand âge. Colisée
est une entreprise à mission, avec la

À L’ÉCOLE
PÉCHINOT (PGE 93) a toujours aimé volonté de bien faire, mais qui cherche
relever des défis. Une passion qui aussi la performance économique, il y a

DU DÉFI
l’a guidée aussi bien dans sa vie
professionnelle que sportive.
NEOMA BS lui a apporté beaucoup. « Un
accueil bienveillant, une ouverture d’es-
prit et une préparation au monde de l’en-
treprise. » Le goût pour les défis, elle
l’avait déjà en elle. « C’est ce qui me
motive », affirme Anne-Catherine
Péchinot. À cinquante-et-un ans, elle fête
sa première année d’emploi à la tête de
Colisée France, une entreprise de gestion
d’établissements et services médico-so-
ciaux pour seniors. « Ce qui m’intéresse
avec ce poste, c’est la possibilité de réin-
ces deux piliers. »
Dans sa carrière, c’est la quatrième fois
qu’elle dirige une entreprise. Auparavant,
elle est passée par le réseau de self stoc-
kage Homebox, puis Gîtes de France, et
Rent A Car, où elle a « accompagné le
changement, le passage de la location de
voiture traditionnelle au marché de la
mobilité. »
Mais Anne-Catherine a besoin de plus et
pour cela elle court, avec des enfants en
situation de handicap via l’association
Dunes d’espoir. Ou en grimpant elle-
même des dunes, au Maroc, au début du

— 18 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

DÉPLIER UN MONDE TRAVERSÉ
DE FRACTURES
Passionné de relations internationales, JÉRÔME
PASINETTI (PGE 94) a fait de son plaisir intellectuel
son activité professionnelle. Analyser les mécanismes
politico-économiques des territoires (déplier le monde),
en fournissant de l’information et du conseil aux donneurs
d’ordres privés, publics ou ONG.
S’armant à plusieurs reprises de formations complémentaires,
Jérôme a travaillé dans plus de trente pays pour analyser les
conflits gelés. Il monte son entreprise d’intelligence économique
et d’études stratégiques spécialiste de l’espace postsoviétique,
du Moyen-Orient et de l’Asie. Aujourd’hui, son entreprise est
intégrée à Amarante International.
« Je connaissais son président depuis longtemps et nous avions
toujours eu le projet d’associer nos deux activités. Le premier
confinement a déclenché l’union de nos sociétés, en nous lais-
sant le temps de monter un business plan. » Aujourd’hui, Jérôme
pilote les quatre équipes de la business unit ARISE (Amarante
Risk Intelligence & Strategic Expertise). Elles ont pour responsa-
bilités respectivement l’intelligence politique et l’analyse de
risques, l’intelligence économique et la compliance, le dévelop-
pement de solutions technologiques et digitales pour outiller les
activités des deux premières et enfin, la cybersécurité.
Des exemples de missions ? Analyser l’intégrité d’une entreprise
saoudienne pour orienter la décision d’investissement du client,
un fonds. Ou fournir les informations en termes de risque
géopolitique et économique d’un territoire pour accompagner
une société ayant pour projet de s’y installer. ❚
DR

printemps lors du célèbre Marathon des

Sables, un périple de 250 kilomètres dans
le désert. Autre accomplissement, son
record de France en 24 heures rameur, et
son record du monde en 24 heures skieur,
un appareil qui mime le mouvement du
ski de fond. « Le sport est une belle école
de la vie, une école de l’humilité, de l’en-
traînement, de l’échec aussi. Ça permet
de prendre du recul sur ses pratiques et
de travailler sur soi, autant de choses
intéressantes pour la gestion d’entre-
prise. » En fin de compte, même en par-
tant à point, courir peut servir. ❚
DR

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 19 —

 PROFILS — ENTRETIEN —

Jérôme Wirotius (PGE 93), DG de Biogaran

GÉNÉRIQUES :
LA FRANCE PEUT
MIEUX FAIRE !
LE LEADER TRICOLORE DES MÉDICAMENTS GÉNÉRIQUES A SU DÉVELOPPER UNE BELLE
NOTORIÉTÉ AUPRÈS DU GRAND PUBLIC. SA MARQUE S’EST FAIT UNE PLACE DANS L’ESPRIT
DES FRANÇAIS. JÉRÔME WIROTIUS, DG DE BIOGARAN DEPUIS LE 1ER JANVIER 2021,
ÉVOQUE LES PISTES DE DIVERSIFICATION DU LABORATOIRE, FILIALE DE SERVIER.

Biogaran est le leader des médicaments

génériques en France. Que représente
ce marché ?
Il pèse 3,7 milliards d’euros par an dans notre pays,
soit environ 1 milliard de médicaments délivrés par
une dizaine d’acteurs. Mais la pénétration du géné-
rique au sein des médicaments remboursés est de
41 % seulement, contre près de 80 % en Allemagne
ou au Royaume-Uni. L’explication est simple : ces
deux pays autorisent la substitution sur davantage
de produits.

Il n’y a donc pas de cadre commun au niveau

européen dans ce domaine ?
Non, en vertu du principe de subsidiarité, chaque
État de l’Union européenne décide de la « liste »
des produits qui sont substituables ou non en
pharmacie.

BIO EXPRESS

1993 Diplômé de NEOMA (Reims)

1994 Responsable de secteur chez Mars
1996 Directeur régional Ouest de Pepsico
1998 Directeur national des ventes puis directeur
commercial de L’Oréal Luxe France
2005 DGA de Bayer grand public France
2007 DG d’URGO grand public
2009 Cofondateur d’Excilor
2013 Revente d’Excilor à Cooper-Vemedia. Conseiller
auprès de dirigeants de laboratoires
2017 Président France de HARTMANN Group
2019 Directeur Mylan France Pharma
Depuis 2019 Vice-président du GEMME
(association GEnérique Même MEdicament)
Depuis 2021 DG de Biogaran

— 20 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

Philippe Bauduin pour NEOMA Alumni Mag
Un tel écart du simple au double dans le taux
de pénétration a de quoi interpeler.
Les laboratoires en France font-ils preuve
de protectionnisme ?
Oui, certains parviennent à se protéger de la subs-
titution en faisant pression pour que leurs produits
ne soient pas inscrits dans le répertoire1 même s’ils
ne sont plus sous brevet. Par exemple, si votre
médecin écrit Doliprane sur votre ordonnance,
votre pharmacien ne pourra pas vous proposer un
autre paracétamol.
J’ai toutefois bon espoir pour la suite. Notre asso-
ciation professionnelle – le GEMME, qui défend la
filière des génériques et des biosimilaires, dont je
suis vice-président en charge des affaires écono-
miques – se bat pour élargir le répertoire.
C’est indispensable pour le financement de notre
système de santé qui est, rappelons-le, unique. Et
avec les échéances brevetaires à venir, la part des
génériques dans les ventes de médicaments va
continuer à augmenter.
Que faites-vous pour inciter les médecins à
écrire paracétamol plutôt que Doliprane sur
une ordonnance, pour reprendre cet exemple ?
Il y a environ 85 000 médecins généralistes et
100 000 spécialistes en France en exercice régu-
lier. Les sensibiliser à ce sujet prendrait énormé-
ment de temps. Ce n’est pas à notre portée. Nous
préférons nous concentrer sur la législation pour
que des incitations soient mises en place. Les pou-
voirs publics sont sensibles à nos arguments. For-
cément : les génériques assurent 3 milliards d’euros
d’économies chaque année à l’Assurance Maladie
– c’était d’ailleurs l’objectif initial du droit de subs-
titution, qui date de 1999. Un produit générique se
vend généralement 60 % moins cher que le médi-
cament breveté qui le précédait. Il s’agit d’un enjeu
majeur pour l’équilibre financier de notre système
de santé, qui fait face au vieillissement de la popu-
lation et à la flambée des coûts des innovations.
Jérôme Wirotius a habité
dans sa jeunesse au Brésil,
pays où il retourne tous les
ans. Son bureau est décoré
de photos de Rio.
D’après un sondage OpinionWay pour
le GEMME (l’association professionnelle
regroupant les acteurs des génériques et
biosimilaires), les 18-24 ans ne sont que 45 %
à faire totalement confiance aux génériques,
contre 65 % des plus de 50 ans. Que faire face à
cette défiance étonnante des jeunes ?
Il faut d’abord noter que les plus jeunes étant
généralement moins concernés par les patholo-
gies et la prise de médicaments, ces résultats ne
sont pas étonnants. Cette étude est par ailleurs
extrêmement intéressante et valide la stratégie
que nous avons mise en œuvre depuis 2007 chez
Biogaran. Nous avons décidé de travailler la noto-
riété de notre marque, ce qui pouvait paraître
contradictoire – puisque le générique, par défini-
tion, c’est une non-marque. Nous voulons créer un
lien de confiance très fort avec les professionnels
de santé et les patients. Pendant plusieurs années,
nous avons été les seuls génériqueurs à commu-
Un produit générique se vend
généralement 60 % moins cher que
le médicament breveté qui le précédait.
Il s’agit d’un enjeu majeur pour l’équilibre
financier de notre système de santé.
niquer à la télévision et sur d’autres médias grand
public. Résultat, nous sommes devenus le deu-
xième laboratoire en France en termes de noto-
riété. Les patients nous voient comme un
laboratoire généraliste, au même titre qu’un Pfizer
ou un Sanofi. C’est un acquis important pour nous,
notamment auprès des jeunes.
❱❱❱
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 21 —
 PROFILS — ENTRETIEN —
En 2021, Biogaran a
distribué gratuitement
près de 900 000
exemplaires de « Ma
Bouteille® », dotée d’un
bouchon pilulier avec
3 compartiments (matin,
midi et soir) et d’un
gobelet.
❱❱❱ Le secteur est confronté à la flambée des coûts
des matières premières et de l’énergie…
sur un marché dont les prix baissent en
moyenne de 3,5 % chaque année. Comment
préserver la filière dans ces conditions ?
Biogaran a fait le choix des circuits courts : 90 % de
nos médicaments sont fabriqués en Europe et
50 % en France. C’est d’abord une question de sou-
veraineté. Nous dépendons donc peu de fournis-
seurs étrangers et nous risquons moins que nos
concurrents de nous retrouver en rupture d’appro-
visionnement. Une proximité qui permet aussi de
réduire notre consommation d’énergie, qui effecti-
vement fait partie de l’équation économique, d’au-
tant que nos prix sont cadrés donc pas de « pricing
power », surtout en cette période d’inflation !
Chez Biogaran, nous avons décidé
de travailler la notoriété de notre marque,
ce qui pouvait paraître contradictoire –
puisque le générique, par définition,
c’est une non-marque !
Vous fabriquez vos médicaments en Europe,
mais comme pour les autres acteurs du
secteur, la plupart de vos intrants viennent
d’Asie…
Les systèmes de santé européens ont tellement
poussé pour réduire les prix des médicaments que
les fabricants de principes actifs ont quitté le
continent. Ils sont majoritairement installés en Inde
et en Chine. Néanmoins, chez Biogaran, 55 % des
principes actifs sont sourcés en Europe ; un ratio
très élevé. Si dans une démarche de souveraineté,
l’Europe souhaitait relocaliser la fabrication de
principes actifs, il faudrait autoriser des prix plus
attractifs pour les industriels déjà sur un modèle
de marges extrêmement serrées.
— 22 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
Des pays ont-ils fait ce choix ?
Oui, l’Allemagne et l’Italie par exemple ont des
niveaux de prix qui sont beaucoup plus élevés que
chez nous.
Ce jeudi 14 avril (ndlr : date de notre
interview), un arrêté paru au Journal Officiel
liste les molécules biologiques pouvant faire
l’objet d’une substitution par des biosimilaires.
De quoi parle-t-on exactement ?
La différence avec le générique porte sur le mode
de synthèse. Les médicaments biologiques sont
créés à partir de matière vivante (cellule, bactérie,
levure). Ces produits ont été très innovants dans
le traitement de certaines pathologies comme les
polyarthrites rhumatoïdes, avec des modes d’ac-
tion très efficaces, mais ils coûtent extrêmement
cher à développer et donc impactent fortement le
coût des dépenses de santé.
Le médicament générique repose sur la bioéqui-
valence. Sa fabrication ne nécessite pas de mener
une étude clinique sur des patients. Un médica-
ment biosimilaire implique, lui, de refaire une étude
clinique complète afin de garantir l’efficacité et la
sécurité apportées aux malades. C’est pourquoi un
médicament biosimilaire coûte beaucoup plus
cher à développer qu’un générique et va permettre
une contribution significative à la baisse des coûts
de l’Assurance Maladie (5 biologiques dans le top
10 des dépenses Assurance Maladie).
Quelle opportunité de marché cela
représente-t-il pour Biogaran ?
Le filgrastim et le pegfilgrastim, deux biomédica-
ments qui sont utilisés dans les traitements
post-chimiothérapie, représentent à eux seuls un
marché de l’ordre de 200 millions d’euros en
France. En appliquant notre part de marché d’en-
viron 31 %, les biosimilaires de ces deux produits
pourraient représenter des ventes additionnelles
de 60 millions d’euros pour Biogaran. Soit environ
6 % de notre chiffre d’affaires.
Quel investissement cela représente-t-il ?
Un lancement de produits prend entre trois et cinq
ans de travail, que ce soit un produit générique ou
un biosimilaire. Notre job consiste à anticiper
l’échéance brevetaire. Pendant les cinq années qui
précèdent cette date, nous travaillons à constituer
le meilleur dossier.
J’ajoute que nous avons au sein de nos équipes
des experts en brevets qui analysent en perma-
nence les brevets pour vérifier s’ils sont légitimes.
Si ce n’est pas le cas, nous les attaquons en vue de
lancer des produits plus tôt.
Quelle proportion de brevets s’avèrent
illégitimes ?
Moins de 5 %.
Biogaran s’est engagé dans une politique
de diversification. En quoi consiste-t-elle ?
Nous venons de sceller un partenariat avec GSK
pour relancer l’année prochaine leur vaccin anti-
grippe. L’offre s’avère insuffisante, avec seulement
deux vaccins contre la grippe disponibles dans
l’Hexagone. La bonne nouvelle, c’est qu’à la faveur
du Covid-19, nos premiers clients, les pharmaciens,
viennent d’obtenir le droit d’administrer la plupart
des vaccins adultes dès le second semestre 2022.
Votre stratégie de diversification passe
aussi par les médicaments sans ordonnance.
Comment vous positionnez-vous sur
ce marché ?
Nous proposons aujourd’hui plus de 55 produits
que vous pouvez acheter sans ordonnance sous la
marque Biogaran – par exemple de l’ibuprofène ou
encore de la cétirizine, contre les allergies saison-
nières. Le consommateur bénéficie d’un prix plus
attractif et le pharmacien une meilleure prise en
compte de sa valeur ajoutée.
Biogaran veut offrir des solutions en termes d’au-
tomédication et de médication familiale sur toutes
les grandes catégories. C’est pourquoi nous
sommes en train de lancer des produits anti-poux,
mais aussi des vitamines et des compléments ali-
mentaires.
Nous sommes aujourd’hui le douzième acteur sur
le marché de l’automédication en France, et nous
affichons le plus fort taux de croissance des douze.
Nous visons le top 10 d’ici trois ans avec une offre
plus large.
La taille favorise les économies d’échelle.
Un géant comme Sandoz ou Teva pourrait-il
être tenté de racheter Biogaran à votre
maison-mère Servier ?
Nous ne sommes pas cotés en Bourse mais dirigés
par une Fondation, donc un rachat par OPA est
inenvisageable.
Depuis le début de votre carrière, vous
alternez entre des multinationales (Mars,
L’Oréal, Mylan) et des grosses PME comme
les laboratoires URGO ou Hartmann.
Comment trouvez-vous votre compte dans
ces deux mondes ?
Pendant mon parcours professionnel, j’ai pris
conscience que je me sentais bien dans des entre-
prises qui ont une forte culture entrepreneuriale.
Ce n’est absolument pas lié à la taille. Pour preuve,
j’ai créé (ndlr : en 2009) ma propre société dans la
médication familiale, Excilor, qui est devenue lea-
der dans de nombreux pays en Europe du traite-
ment de la mycose de l’ongle et que j’ai revendue
(ndlr : en 2013) à un spécialiste des médicaments
sans ordonnance. Ce n’est pas le moment de mon
parcours que j’ai préféré. Les six premiers mois ont
certes été satisfaisants : nous avons trouvé la
bonne idée, avons développé la plateforme tech-
nologique, le modèle d’affaires, les fonds. Puis il
s’agissait de chercher le meilleur partenaire dans
chaque pays, de facturer les ventes… Nous travail-
lions en toute petite équipe et j’ai trouvé cela vite
appauvrissant intellectuellement. La richesse en
❱❱❱
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 23 —
 PROFILS — ENTRETIEN —
Seul « trophée » dans le
bureau de Jérôme Wirotius :
celui de Facebook célébrant
les 100 000 premiers fans
de la page Biogaran, score
atteint en 2020.
❱❱❱ entreprise, c’est la somme des intelligences, des
idées, des expertises, des personnalités. Cette sti-
mulation vertueuse est la plus grande créatrice de
valeurs humaines et business.
Vous êtes colonel à la réserve citoyenne
de la Gendarmerie nationale. Quelle forme
prend concrètement cet engagement
et quel sens y trouvez-vous ?
À cinquante ans passés, je me situe à un moment
de ma vie où j’ai envie de transmettre et d’ap-
prendre de nouvelles choses.
Je me suis rapproché de la direction générale de la
Gendarmerie nationale. L’état-major me sollicite
aux côtés d’autres civils, des experts et des gen-
darmes, une dizaine de fois par an pour des tables
rondes sur des sujets liés à la jeunesse et à la
citoyenneté.
Ces réunions donnent lieu à des mémos dont le
directeur général de la Gendarmerie, Christian
Rodriguez, prend connaissance en vue de déployer
certaines recommandations.
BIOGARAN EN CHIFFRES
• 1er laboratoire de médicaments génériques en France avec environ
31,5 % du marché
• 2e laboratoire français en quantités vendues
• Plus de 900 médicaments en catalogue
• 290 millions de boîtes de médicaments délivrées par an
• Près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires
• 9 000 emplois directs et indirects
• Le marché des génériques pèse 3,7 milliards d’euros en France
— 24 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
En tant que civil, j’apporte avec d’autres un éclai-
rage complémentaire, nous challengeons l’existant,
nous réfléchissons ensemble pour que la Gendar-
merie avance dans la bonne direction. L’initiative
qui consiste à créer cette passerelle avec la société
civile sous la responsabilité du général Fortin est
exceptionnellement riche et audacieuse.
Les valeurs humaines, d’engagement et de volonté
de connexion avec les réalités des gendarmes sont
une immense force.
Vous avez étudié à NEOMA BS (Reims) de 1991
à 1993. Quel souvenir marquant gardez-vous
du campus ?
Ce fut une période exceptionnelle ! Ces trois
années ont renforcé ma personnalité, elles ont
changé ma vie. NEOMA ne nous fait pas rentrer
dans un moule. L’école nous fait comprendre et
La richesse en
entreprise, c’est la somme des
intelligences, des idées, des
expertises, des personnalités.
expérimenter la richesse de côtoyer des personnes
différentes. C’est sa grande force.
Un message pour la communauté NEOMA ?
J’appelle à renforcer encore les liens entre l’école
et l’association des diplômés. En tant que DG de
Biogaran, j’aimerais par exemple pouvoir solliciter
des groupes d’étudiants sur certaines de nos pro-
blématiques, afin de recueillir leurs avis. Nous
pourrions organiser des rencontres où l’entreprise
présente ses défis et ses difficultés.
Un des défis des entreprises concerne la marque
employeur : comment attirer les jeunes généra-
tions dans une entreprise comme la nôtre ? Com-
ment améliorer notre taux de rétention ? Quels
types de projets seraient susceptibles de plaire
aux jeunes recrues ?
Que diriez-vous à un ou une diplômé(e)
NEOMA qui envisage de candidater chez
Biogaran ?
De m’appeler ! Je suis disponible. Comptez sur moi
pour faire preuve d’honnêteté et de transparence
car l’adéquation avec la culture est une source
d‘épanouissement et de succès. ❚
1- Le répertoire des groupes génériques, au sein desquels la
substitution est autorisée.
Interview par Thomas Lestavel et Alexis Mersch
 PROFILS — ENTRETIEN —
Emmanuelle Larroque (PGE 02), Social Builder
ENGAGÉE
POUR L’INCLUSION
NUMÉRIQUE DES FEMMES
SENSIBLE DEPUIS TOUJOURS À L’ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES, EMMANUELLE A DONNÉ CORPS
À SON ENGAGEMENT EN CRÉANT EN 2011 L’ENTREPRISE SOCIALE SOCIAL BUILDER, QUI
FORME LES FEMMES AUX MÉTIERS DE LA TECH.
Comment est né le projet Social Builder ?
Le projet est né il y a onze ans, mais à titre person-
nel j’ai toujours été intéressée par la question de
l’égalité femmes-hommes et je me suis engagée
très tôt au sein d’associations en lien avec cette
thématique. J’avais depuis longtemps l’envie de
développer un projet personnel et après un pre-
mier essai de création d’entreprise en 2001 dans le
domaine de l’art et du digital, cette tentative fut la
bonne ! Au départ, nous aidions des femmes qui
souhaitaient développer leur leadership, mais face
au manque de parité dans les métiers de la tech,
nous avons ensuite recentré notre activité en 2015
sur la place des femmes dans le digital. Aujourd’hui,
Social Builder compte 30 salariés et a accompagné
70 000 femmes depuis son démarrage. Nous pro-
posons aussi bien des initiations au code sur cinq
jours que des formations de dix-huit mois aux
métiers de développeuse ou de cheffe de projet
digital. Nous soutenons également les cheffes
d’entreprise dans le développement de leur acti-
vité grâce au numérique.
Quel est votre modèle économique ?
Nous avons une branche formation et insertion qui
est financée par la formation professionnelle et le
mécénat, ainsi qu’une partie conseil et accompa-
gnement aux entreprises. Notre modèle écono-
mique est hybride puisque nous sommes une
association loi 1901 mais aussi une entreprise de
l’économie sociale et solidaire. Les bénéfices
que nous réalisons via notre entreprise de conseil
sont réinjectés dans l’association. Nos partenaires
sont Pôle Emploi, l’APEC, les missions locales, la
Banque des Territoires, le ministère du Travail, de
l’Emploi et de l’Insertion et le ministère chargé de
l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la
diversité et de l’égalité des chances, les régions, les
départements, mais aussi des sociétés privées
comme Microsoft, Google, Facebook, Accenture,
CapGemini… Certaines entreprises vont plus loin
— 26 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
puisqu’elles recrutent des candidates que nous
avons formées, à la sortie voire en amont des
cursus.
Quels sont les profils qui intègrent vos
formations ?
Elles sont âgées de dix-huit à soixante-trois ans, et
beaucoup sont en reconversion car la formation
initiale ne prépare pas suffisamment de femmes
aux métiers de la tech. L’objectif est d’élargir leurs
choix professionnels et leur donner accès à ces
métiers dont beaucoup sont en tension et rému-
nérateurs. Nous proposons plusieurs formations
de quatre cents heures, y compris pour des
femmes très éloignées de l’emploi et peu quali-
fiées, comme des femmes migrantes ou en situa-
tion de handicap. Pour d’autres qui ont déjà un bon
bagage, il sera plutôt question d’ajouter une corde
à leur arc. Notre objectif est vraiment d’accompa-
gner toutes les femmes en recherche d’emploi,
c’est pourquoi les formations que nous proposons
sont gratuites.
Est-il facile pour ces profils atypiques
d’intégrer ensuite des grandes entreprises ?
Social Builder travaille main dans la main avec des
entreprises partenaires afin que ces femmes soient
le plus opérationnelles possible et répondent aux
attentes des managers, d’autant plus que le par-
cours initial de certaines est très éloigné de la tech.
Parmi les profils, nous comptons d’anciennes
pâtissières, assistantes maternelles, scientifiques…
C’est pourquoi des salariées de nos entreprises
partenaires mentorent nos élèves en reconversion
tout au long de la formation. La diversité s’accom-
pagne et cela nous permet d’atteindre des chiffres
d’insertion encourageants. Six mois après la fin de
la formation, nous avons 85 % de sorties positives,
dans l’emploi, la création d’entreprise ou en pour-
suite de formation.
D’une manière générale, la tech est-elle
aujourd’hui plus inclusive qu’il y a vingt ans ?
À ce jour, les femmes représentent 16 % des
emplois dans la tech, et seulement 7 % dans la
cybersécurité, l’un des secteurs où il y a le plus
d’opportunités. C’est dire si la marge de progres-
sion reste importante car les stéréotypes sur
l’orientation des femmes sont encore bien pré-
sents. Les pratiques de recrutement évoluent len-
tement et beaucoup de grandes entreprises
continuent de privilégier les profils d’ingénieurs.
Pour tenter d’y remédier, nous avons également
une action de porte-parolat afin d’inciter les
acteurs des entreprises et de la formation à déve-
lopper leurs compétences en inclusion et leur
demander de faire évoluer les prérequis. D’une
manière générale, nous sommes actifs sur tous les
sujets touchant à la place des femmes dans l’éco-
nomie de demain. L’égalité salariale est aussi un
sujet essentiel, sur lequel la France reste encore
très en retard.
Vous venez d’être sélectionnée par le Google
Impact Challenge 2021, qu’est-ce que cela
représente pour Social Builder ?
Le Google Impact Challenge 2021 a récompensé
les actions en faveur de l’émancipation écono-
mique et professionnelle des femmes et nous
avons fait partie des 25 projets sélectionnés parmi
800 candidatures. Ce prix nous permet de bénéfi-
cier d’un financement et d’un accompagnement
pour un passage à l’échelle, en France mais aussi à
l’international. L’objectif est d’arriver à 150 000
bénéficiaires d’ici 2025, à la fois sur des pro-
grammes courts et longs, en présentiel et en dis-
tanciel via des partenariats avec des associations
qui accompagnent les femmes au quotidien.
Quels sont vos autres projets ?
Nous participons pendant cinq ans au Forum
Mondial Génération Égalité organisé par l’ONU
Femmes pour accélérer les progrès en matière
d’égalité entre les femmes et les hommes. Notre
rôle est de définir une feuille de route sur la tech
et l’innovation, dans le cadre d’un projet global très
ambitieux de 40 milliards d’investissement d’ici à
2026. Nous développons également des interven-
tions aux États-Unis et en Belgique. Toute la
période du Covid-19 nous a au départ ralenti, mais
finalement la digitalisation croissante nous a per-
mis de toucher des personnes que nous n’aurions
pas pu atteindre autrement. En France, nous déve-
loppons des programmes dans les départements
des Hauts-de-Seine (92), de Seine-Saint-Denis
(93) et du Val d’Oise (95) pour les femmes les plus
éloignées de l’emploi, et depuis peu des pro-
grammes pilotes en Auvergne et en Nou-
velle-Aquitaine.
DR
BIO EXPRESS
2002 Programme Grande École à NEOMA Business School
2003-2005 Consultante en systèmes d’information dans une
start-up aux États-Unis
2006 Master 2 en sociologie de l’innovation et du changement
à Paris Dauphine, mémoire sur le genre et la relation femmes-
hommes dans l’entreprise
2007-2009 Développement des partenariats RSE
pour le campus de NEOMA Rouen et d’un incubateur pour
les projets à impact
2011 Fondation de la start-up Social Builder
2021 Sélectionnée par le Google Impact Challenge et
nommée en tant qu’International Gender Champion
(Network for Gender Equality)
Emmanuelle est chevalier de l’ordre national du Mérite.
Ces dernières années, le développement du
digital s’est accompagné de scandales autour
de la gestion des données mais aussi de
l’aspect discriminatoire des algorithmes.
Faut-il réguler davantage ?
Oui, je suis convaincue qu’il faut légiférer et réguler
pour s’assurer que tout algorithme mis sur le mar-
ché est passé par des tests de sécurité et n’est pas
discriminant. Il est aussi important de sensibiliser
le grand public sur ces questions pour que chacun
demande plus de transparence sur les interfaces
qu’il utilise au quotidien. Un autre enjeu essentiel
est celui de l’exclusion numérique, qui concerne
toujours 13 millions de personnes en France. C’est
pourquoi nous participons à un programme pour
former les agents numériques qui vont aider les
personnes à s’approprier les usages d’Internet.
Nous ne reviendrons pas en arrière par rapport à
la digitalisation et il est vraiment essentiel d’ac-
compagner rapidement le plus de personnes
possible. ❚
Propos recueillis par Pauline Laigneau
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 27 —
 ÉVÉNEMENT — TROPHÉES —

LES TROPHÉES
NEOMA ALUMNI 2022
LA RICHESSE ET LA DIVERSITÉ DU RÉSEAU NEOMA SONT ILLUSTRÉES DEPUIS 2005
PAR LES TROPHÉES NEOMA ALUMNI. DÉCOUVREZ LES 10 LAURÉATS DE CETTE ÉDITION 2022,
ET VOTEZ POUR LE TROPHÉE DU MANAGEMENT DE CETTE 17E ÉDITION !

TROPHÉES MODE D’EMPLOI

Les équipes de NEOMA Alumni dressent une première liste longue de candidats, avec au moins 5 noms
par catégorie, à partir de retombées presses de l’année écoulée. La sélection est guidée par deux valeurs :
• L ’exemplarité : leur carrière professionnelle doit être une référence pour les diplômés, notamment les
plus jeunes.
• La reconnaissance : les lauréats continuent de porter la valeur de leur diplôme (citation de NEOMA
Business School dans la presse, cotisation à NEOMA Alumni, etc.)
Un premier jury restreint choisit un lauréat pour chacune des 10 catégories. Parmi les lauréats des
catégories professionnelles, l’un des 7 lauréats se voit remettre le Trophée du Management de l’année,
attribué à la suite des délibérations du jury élargi (comptant pour 50 %) et du vote des Alumni. Ce tro-
phée est l’un des plus anciens prix français annuels intégrant un vote en ligne ! ❚

LE JURY DES TROPHÉES

• André Staut (PGE 70)
• Viviane Neiter (PGE 80)
• Isabelle Tracq-Sengeissen (PGE 90)
• Grégoire Chantemargue (PGE 94)
• Jean-Michel Huet (PGE 97)
• Adeline Simon (PGE 99)
• Franck Pignède (PGE 14)
• Agnès Flouquet-Vilboux, directeur général
• Marion Morato, responsable réseau et événement
• Ilan Benhaim (PGE 01), président de NEOMA Alumni
• Delphine Manceau, directrice de NEOMA BS
• Michel-Édouard Leclerc, président de NEOMA BS
Et pour 50 % dans la décision du Trophée du Management :
les 78 700 diplômés et futurs diplômés par le vote en ligne !

Votez en ligne pour le Trophée du

Management 2022 parmi les lauréats
présentés dans les pages suivantes !
https://bit.ly/NAM31-Vote

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 29 —

 ÉVÉNEMENT — TROPHÉES —

SEPT CATÉGORIES
PROFESSIONNELLES
TROPHÉE DIRECTION GÉNÉRALE
• Prix direction générale Sandrine Conseiller (PGE 95), CEO, Aigle
• Prix international
• Prix marketing
• Prix finance
FAIRE VOLER AIGLE
• Prix digital DANS L’AIR DU TEMPS
• Prix ressources humaines Sandrine Conseiller aime prendre soin des autres. Durant vingt
• Prix entrepreneuriat ans, elle s’épanouit pleinement au sein du groupe Unilever.
Quatre catégories hors compétition Elle pilote le marketing de la ligne de produits « personal care »,
• Prix passion dirige l’Audit interne de la filiale indienne puis prend la direction
• Prix espoir marketing du groupe en Asie du Sud et du Sud-Est. En 2011,
• Prix Engaged for Positive Impact elle est nommée vice-présidente globale et rejoint l’Executive
•P rix de la générosité de la Fondation NEOMA Committee Hair Care d’Unilever à Londres. « Je suis très sensible
(dévoilé à la remise des Trophées) à la dimension humaine des entreprises, ce qu’elles peuvent
apporter au-delà des produits, sur un plan social notamment.
CÉRÉMONIE DES TROPHÉES, Durant ces deux décennies chez Unilever, je prends également
17E ÉDITION
pleinement conscience de la puissance de la diversité des
PALAIS DU LUXEMBOURG équipes, à quel point elle peut être fertile pour l’entreprise. »
Après quatre années au poste d’EVP Marketing & Branding du
Salons Pourpre et Napoléon Groupe Lacoste, « en charge du développement de la marque
Restaurant du Sénat - au crocodile dans plus de 120 pays », Sandrine prend le large en
15 ter rue de Vaugirard - 75006 Paris 2019 avec un nouvel équipage, au poste de directrice générale
International d’une marque qui lui va comme un gant, comme
Lundi 13 juin 2022 une botte plutôt, le produit emblématique d’Aigle. Elle
à partir de 19h00 déclenche un vaste plan de transformation industrielle,
« écoconception, recyclage, valorisation du savoir-faire made in
Sous le parrainage de Catherine Morin-Desailly, France » et part à la conquête de nouveaux clients en
sénatrice de la Seine-Maritime et présidente s’appuyant sur les valeurs fortes de consommation responsable
de la commission de la culture de l’éducation d’une entreprise née en 1853, désormais « à mission ».
et de la communication « J’ai l’intime conviction, et nous le prouvons jour après jour au
sein d’Aigle, qu’une entreprise peut être durable et rentable,
Inscriptions sur www.neoma-alumni.com dès lors que la marque reste désirable. » Aigle a tout pour
(https://bit.ly/NAM31-T) redéployer ses ailes et voler dans l’air du temps. Et ce Trophée
NEOMA Alumni alors ? « Quelle joie de le recevoir ! Ces années
d’études ont fait souffler un vent de liberté dans ma tête ! »…
qui n’est jamais retombé depuis, visiblement.

TROPHÉE INTERNATIONAL
Bénédicte de Bonnechose (PGE 89), directrice Business Transport Longue Distance
et Transport Urbain, Michelin

UNE CARRIÈRE DANS LA FINANCE UTILE

« Mon parcours professionnel a été guidé par le souhait de mettre la finance au service du développement de
l’industrie, dont les activités ont un impact considérable sur nos vies », confie Bénédicte de Bonnechose. Elle commence
sa carrière au sein du cabinet d’audit Deloitte, puis rejoint en 1993 le groupe Lafarge où elle restera vingt-cinq ans.
« Évoluer dans le secteur de la construction m’a passionnée, j’étais au cœur des transformations des paysages urbains. »
En 2015, elle est nommée présidente de LafargeHolcim France et Belgique. En parallèle, elle préside le Syndicat Français
de l’Industrie Cimentière (SFIC) « dans un contexte de profonde transformation, en lien avec la transition énergétique. »
En 2019, elle rejoint le groupe Michelin, « séduite par les valeurs humaines qui président à sa destinée », au poste de
directrice financière déléguée. Le 1er janvier 2021, elle est nommée directrice Business supervisant les lignes Business
Transport Longue Distance et Transport Urbain et les régions Europe. « L’enjeu de long terme est de réussir notre
conversion vers des pneumatiques toujours plus respectueux de l’environnement, adaptés aux véhicules électriques. »
Elle est également membre du Comité exécutif du groupe, « qui comprend quatre femmes », souligne-t-elle. Bénédicte de
Bonnechose se dit « surprise et très honorée de recevoir cette distinction. Je garde d’excellents souvenirs de mes années
d’études à NEOMA Business School. J’y ai appris à oser, sans limiter le champ des possibles. » Cette dirigeante de haut
niveau a entre autres toujours mené de front vie professionnelle intense et vie personnelle riche, « je suis maman de cinq
enfants. » Une incitation supplémentaire, comme tout parent, à construire un futur durable.

— 30 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 TROPHÉE FINANCE
Xavier Tardy (PGE 87), Executive Vice President Finance, Airbus Defence and Space

LES YEUX VERS LE CIEL ET LES PIEDS SUR TERRE

Quand Xavier Tardy rejoint Airbus en 2005, il est
déjà porteur d’une forte expertise en matière de finance
internationale. « À NEOMA Business School, à Reims,
j’avais acquis des bases techniques et concrètes très
solides. Dès ma sortie de l’école, j’ai souhaité m’aguerrir à
la finance anglo-saxonne, très opérationnelle, qui est au
service du développement de l’entreprise. » De 1988 à
1994, Xavier est analyste financier à Londres, pour
Eastman Kodak, puis contrôleur financier pour AlliedSi-
gnal, « aujourd’hui Honeywell », et directeur financier des
activités après-vente Europe de l’américain Delphi,
équipementier auto, entre 1997 et 2005. « Avec mon
épouse, nous avions envie de rentrer en France. Nos
quatre enfants avaient entre quatre et douze ans. C’était
le moment. » Xavier atterrit à Marignane et prend le poste
de Vice President Controlling au sein d’Airbus Helicop-
ters. Il restera fidèle au constructeur aéronautique
européen. « Airbus est un groupe aux activités diversi-
fiées. Je ne m’y suis pas ennuyé une seule seconde
depuis mon arrivée et j’ai eu toute latitude pour impulser
une approche mondialisée et pragmatique du contrôle
financier, de l’évaluation des performances économiques
et des solutions de financement en soutien du dévelop-
pement de nos activités. » Après de multiples postes à
responsabilités, Xavier Tardy devient en 2019 Executive
Vice President Finance d’Airbus Défense et Espace,
« 11 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 37 000
collaborateurs. » Il fait également partie du Board
d’ArianeGroup. Mais cet homme très occupé prend
toujours le temps de répondre aux Alumni qui le
contactent. « J’ai gardé un formidable souvenir de cette
“école de commerce de province”, à la qualité d’enseigne-
ment remarquable et à la fraternité réelle entre étudiants,
dit-il avec un large sourire. Et je suis extrêmement flatté
aujourd’hui de recevoir ce prix. »

TROPHÉE MARKETING & COMMERCIAL

Anne Lainé (PGE 05), directrice marketing, McDonald’s France

MONTRER MCDO TEL QU’IL EST

« Parler à monsieur et madame tout le monde est sans doute ce que je
sais faire de mieux », affirme en souriant Anne Lainé. Son parcours en marke-
ting en atteste. Elle débute sa carrière en 2003 chez Vranken-Pommery, « la
première maison de champagne commercialisée en grande distribution. » Elle
rejoint ensuite l’IFOP où elle s’intéresse de près aux habitudes de consommation
des Français, avant de passer huit ans au sein de Canal+. Elle y sera successive-
ment en charge du marketing des services digitaux, puis des chaînes et contenus,
avant d’être promue directrice marketing et communication Canalsat. En 2016, elle
prend la direction marketing de Seat France au sein du groupe Volkswagen. Un
poste qui lui vaudra la distinction de « personnalité marketing 2019 », décernée par
Marketing Magazine. « Trois ans de suite, nous avons affiché la meilleure croissance
des ventes du marché automobile français. » Depuis 2019, Anne Lainé est directrice
marketing de McDonald’s France. Son challenge ? Montrer tel qu’est « vraiment » le
géant américain qui dit à ses clients « Venez comme vous êtes. » « Loin de son image
souvent écornée, McDonald’s c’est aussi la puissance utile. Utile à l’évolution vers
une nourriture plus variée, utile à l’économie du pays (emploi), à la transition
énergétique ou encore à l’éducation. » Et Anne de citer pêle-mêle le partenariat de
l’enseigne avec les éleveurs de bœufs charolais, les pommes de terre 100 %
françaises, les huiles de friture recyclées en bio-carburant et « notre rôle de premier
distributeur de livres jeunesse, entre ceux proposés lors de l’achat d’un menu
enfant et ceux offerts lors de notre rendez-vous mensuel des mercredis à lire. »
Surprise, « mais ravie ! » de compter parmi des lauréats des trophées NEOMA
Alumni, la jeune femme confie avoir adoré sur le campus « l’enseignement pratique
et la formule de l’apprentissage, très peu développés à l’époque. » Et dont
McDonald’s est un fervent adepte.

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 31 —

 ÉVÉNEMENT — TROPHÉES —

TROPHÉE DIGITAL
Charlotte Henry (PGE 06), Chief Digital Officer de l’Autorité des marchés financiers (AMF)

LE DIGITAL AGILE
Titulaire d’un Master Marketing et Commerce
international, Charlotte Henry s’oriente d’abord logique-
ment vers la grande distribution, direction New York puis
Hong Kong. Puis en 2008, Arval, le loueur de véhicules
d’entreprise de BNP Paribas, lui offre l’opportunité d’une
première mission d’accompagnement au changement et
gestion de projet IT pour les filiales à l’étranger. C’est le
coup de foudre : « L’humain y est omniprésent. » Après
l’Inspection Générale pendant dix-huit mois pour BNP
Paribas Real Estate, la jeune femme pilote en 2013 les
projets stratégiques de « dématérialisation et innovation »
de la Fintech de crédit en ligne Younited Credit. « On
passait en mode agile de la R&D à l’hypercroissance, avec
la satisfaction client au cœur de nos préoccupations !
C’était stimulant ! » Changement complet d’univers en
2019. Charlotte intègre l’Autorité des marchés financiers
(AMF), comme Chief Digital Officer. Une création de
poste. L’enjeu ? « Améliorer l’expérience collaborateur et
manager, transformer l’institution vers plus d’efficience. »
La fédératrice du changement a carte blanche sur la
méthode, et l’institution dispose déjà de beaux acquis
technologiques : la plateforme de surveillance des
marchés, « ICY », mise en place l’année précédente et déjà
rompue à la gestion ultra-sécurisée de données sensibles.
« Avec les directions de l’AMF, nous avons identifié la
maturité digitale des équipes, pris appui sur les collabora-
teurs les plus aguerris, et assuré la montée en compé-
tences de tous. » Simple et efficace. Résultat : « 20 000
décisions dématérialisées en 2021, prises en six mois de
moins qu’en mode papier. » Charlotte se déclare étonnée
et flattée de recevoir ce Trophée, « une formidable école
où j’ai appris, entre autres, à travailler en équipe. »
Quelque chose nous dit qu’elle en était souvent la
capitaine…

TROPHÉE RESSOURCES HUMAINES

Anaïs Bonnet (PGE 09), DRH, The Coca-Cola Company

LE GOÛT DES AUTRES

Anaïs Bonnet a d’abord été quatre années durant… infirmière, avant d’aborder
l’univers des ressources humaines ! « Le soin était une excellente entrée en matière »,
confie l’actuelle DRH de The Coca-Cola Company pour la France. Flash-back. 2005, Anaïs
quitte donc le monde hospitalier et intègre NEOMA Business School. Elle en sort avec un
Master en management et part en Volontariat International, à Londres puis à Hong Kong,
accomplir des missions de gestion de projets RH pour les équipes internationales de la Société
Générale – « politique de rémunération, avantages sociaux, gestion des talents… » De 2012 à
2019 elle est consultante en stratégie RH chez Accenture puis BearingPoint. « Je conseillais de
grands groupes en phase de transformation, sans pour autant me projeter comme future
responsable RH en entreprise, peu attirée par cet univers que je pensais ne pas me corres-
pondre. » Mais le goût des autres et l’envie d’apporter une nouvelle approche dans l’accompa-
gnement des salariés prend le dessus en 2019, quand Anaïs rejoint The Coca-Cola Company,
alors en plein déploiement de sa stratégie de diversification du portefeuille, consistant à offrir
un choix plus large de boissons à ses consommateurs (proposer des boissons avec ou sans
sucre, avec ou sans bulles, pour tous les moments de la journée). Cette stratégie « s’est
accompagnée d’une réorganisation mondiale : fini les silos, place au travail en réseau pour une
harmonisation des collaborations internationales. » En France, Anaïs pilote la réorganisation en
s’attachant à proposer un support RH de proximité, maintenant ainsi les collaborateurs
informés des différentes possibilités qui leur étaient offertes, tout en entretenant d’excellentes
relations avec les partenaires sociaux. « Il n’y a eu aucun licenciement et nous avons tout mis
en œuvre pour que les collaborateurs bénéficiant du dispositif de rupture conventionnelle
collective renforcent leur employabilité. » À peine cette mission accomplie, Anaïs, en forme
olympique, s’est vu adjoindre celle de piloter les RH pour « l’équipe The Coca-Cola Company
des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ! » Pas étonnant que ce trophée NEOMA
Alumni procure « un immense plaisir » à cette DRH combative et moderne.

— 32 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 TROPHÉE ENTREPRENEUR
Tanguy Desandre (PGE 99), président, maplaceencrèche

« LES PARENTS ZEN FONT LES ENFANTS

HEUREUX ! »
Après un BTS commerce à Dijon puis NEOMA Business School à Reims, Tanguy
Desandre s’envole pour le Canada où il commercialise des produits de santé animale.
Puis il travaille entre la France et les États-Unis dans différents dispositifs médicaux
avant de rejoindre un gestionnaire de crèches privées et de fonder en 2010, avec son
épouse, maplaceencrèche, un concept innovant sur le marché. « Nous proposons des
places en crèches d’entreprise à proximité du domicile des salariés, et non pas là où
est implantée l’entreprise. » Un choix que l’accélération du télétravail rend encore plus
judicieux. maplaceencrèche est aujourd’hui le principal réseau de crèches de France
avec plus de 4 000 structures sur tout le territoire. Ses clients sont aussi bien des
groupes du CAC 40 que des PME/TPE. Pour chacun, il construit un projet personna-
lisé « qui vient renforcer leur marque employeur », à l’image de cette crèche sur site
dédiée aux salariés postés du ZooParc de Beauval, dans le département rural du
Loir-et-Cher. L’inventeur de la crèche de proximité sait parfaitement dorloter les
parents – « s’ils sont zen, les enfants seront heureux ! » – à qui il offre une gamme
complète et unique de services de parentalité, du début de la grossesse jusqu’à la
majorité de l’enfant. Que ressent-il au moment de recevoir le trophée NEOMA Alumni
2022 de l’Entrepreneur ? « Je suis très fier et reconnaissant. Pour moi qui venais d’un
petit village de 100 habitants en Haute-Marne, intégrer NEOMA Alumni a été une
chance énorme et une ouverture sur le monde. J’ai une pensée pour mes professeurs
et camarades de l’époque, qui m’ont tant appris et donné confiance. Je veux aussi
remercier mes collaborateurs, qui font chaque jour le succès de maplaceencrèche. »
Un bébé qui a bien grandi !

TROPHÉE ENGAGED FOR POSITIVE IMPACT

Xavier Thauron (PGE 81), directeur de l’investissement, Phitrust Partenaires

MISER SUR L’HUMAIN

En 2008, après vingt-cinq ans d’expérience du
financement des PME sous toutes ses formes, Xavier
Thauron devient membre du comité d’investissement de
Phitrust Partenaires, premier fonds de capital investisse-
ment français soutenant en priorité des projets entrepre-
neuriaux à fort impact social. « L’objectif était de leur
appliquer les techniques du “private equity”, qui per-
mettent de démultiplier l’efficacité de l’aide financière
apportée. » Devenu directeur de l’investissement de
Phitrust en 2015, Xavier gère aujourd’hui un portefeuille
de 50 millions d’euros investis dans une trentaine
d’entreprises sociales en France, Belgique, Espagne, Italie,
Suisse et Afrique francophone. « Nous sommes présents
dans des domaines très divers : l’immobilier social, le
microcrédit, la franchise solidaire, la technologie au
service du handicap, la santé des anciens, mais aussi la
formation et l’insertion. » Phitrust accompagne entre
autres le Groupe La Varappe, leader de l’inclusion depuis
trente ans, qui a pour vocation de donner le pouvoir à
chacun de jouer son rôle dans la société. « C’est une très
belle réussite. Ils ont atteint l’équivalent de près de 1 000
emplois temps plein en 2021 et ambitionnent de franchir
la barre des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires dans
deux ans pour 3 millions d’euros en 2008 quand nous y
avons investi. »
« Investi » également à NEOMA BS depuis sa sortie de
l’école, « j’y assure des cours, je suis jury des oraux aux
examens et j’ai toujours eu soin de prendre des stagiaires
de l’école tout au long de ma carrière », Xavier accueille ce
premier prix « Engaged for Positive Impact » avec
beaucoup de modestie. « C’est un très grand honneur,
bien que je regrette le nombre encore limité d’Alumni qui
sont engagés dans l’impact. Je forme le vœu que l’école
suscite demain de nombreuses vocations d’entrepreneurs
sociaux voulant changer le monde. » En misant sur
l’humain.

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 33 —

 ÉVÉNEMENT — SOIRÉE TROPHÉES —

TROPHÉE PASSION
Romain Cannone (BBA 18), épéiste champion olympique, contrôleur de gestion, EDF

LES YEUX VERS LE CIEL ET LES PIEDS SUR TERRE

Le 25 juillet 2021, à la surprise générale, Romain Cannone
remporte la première médaille d’or de la délégation
française aux Jeux olympiques de Tokyo, battant en
finale le hongrois Gergely Siklósi, numéro un mondial.
Un sacre suprême, né à Reims. Retour en arrière. Romain
passe son enfance au Brésil puis à New York, où ses
parents ont ouvert une boutique de macarons. Il
découvre l’escrime à la NY Fencing Academy, à l’âge de
douze ans. Il est doué, et très vite caresse le rêve fou de
gagner les JO, « ce qui suppose de rentrer en France »,
précise-t-il. Ses parents y mettent une condition : mener
de front sport et études. « Le pôle espoir des escrimeurs
français était basé à Reims. NEOMA Business School
aussi, et mes parents avaient accueilli des stagiaires
de l’école dans leur entreprise », mesurant au passage
la qualité de leur formation et de leurs soft skills.
Ils donnent leur accord. La montée vers l’Olympe de ce
jeune homme d’à peine vingt ans peut commencer.
Romain garde un merveilleux souvenir de ses années
d’étudiant, « NEOMA a tout mis en œuvre pour que je
puisse étudier et m’entraîner. C’était intense mais j’y
trouvais un équilibre indispensable à une progression
sereine vers le très haut niveau sportif. » Il se fait de
nombreux amis, « qui me passaient leurs notes prises en
cours ! » De son côté, Romain les aide à préparer mentale-
ment l’échéance des examens. « Gérer la pression fait
partie du bagage d’un compétiteur sportif ! » La suite, on
la connaît. Devenu numéro un mondial, l’épéiste, qui
prépare désormais les JO de Paris 2024, est depuis
janvier dernier contrôleur de gestion de la division
Thermique du groupe EDF. « Je suis vraiment heureux
de recevoir le Trophée Passion de NEOMA Alumni !
Et j’adorerais m’impliquer dans la structuration d’une
filière sport étude de haut niveau, à l’américaine. »
Romain est vraiment un type en or.

TROPHÉE ESPOIR
Solène Jalet (PGE 21), étudiante

UNE PREMIÈRE RENCONTRE AU SOMMET

Mardi 4 janvier dernier, dans le cadre de l’opération « Face au lecteur » du Parisien,
Solène Jalet a interviewé le président Emmanuel Macron dans les salons de l’Élysée, en
compagnie des six autres personnes sélectionnées par le quotidien. « J’ai toujours été
intéressée par les questions sociétales et politiques, raconte l’étudiante. J’ai effectué mon
stage de 1re année en tant que collaboratrice parlementaire, puis j’ai intégré un cabinet en
affaires publiques pour celui de M1. » Quand une de ses amies l’informe du « casting » de
cette interview, programmée à l’occasion de la présidence française du Conseil de l’Union
européenne qui vient de débuter, elle saute sur l’occasion. « J’ai tout de suite envoyé ma
candidature et mes propositions de questions au rédacteur en chef du journal. À NEOMA
Business School, on nous apprend à oser ! » Solène est retenue. Le jour J, ultra-préparée,
elle interroge Emmanuel Macron sur les thèmes de l’énergie nucléaire, du probable fort taux
d’abstention des jeunes générations aux prochaines élections et de la place des femmes
sur la scène politique. « Nous avons eu toute latitude pour rebondir sur les réponses du
président. Il y a eu une vraie liberté de prise de parole durant ce “Face à Face” qui a duré
deux heures trente au lieu de l’heure et demie prévue. » Honorée de recevoir ce trophée
Espoir, Solène remercie l’école « pour les compétences acquises dans de multiples disciplines
et pour les opportunités qu’elle nous offre ! » Que retient-elle de ses échanges avec le plus
haut dignitaire de l’État ? « C’était une expérience incroyablement enrichissante qui a
conforté mon projet professionnel : évoluer dans l’univers des affaires publiques et des
relations internationales. » Cette première rencontre au sommet en appelle d’autres.
Solène rêve qu’elles aient pour cadre l’UNESCO, l’ONU ou l’OCDE…
Rédaction par Patrice Theillout

— 34 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 MAGAZINE

SWITZERLAND

AN ATTRACTIVE
BUT COMPETITIVE
JOB MARKET
KNOWN FOR ITS HIGH WAGES AND LOW UNEMPLOYMENT, SWITZERLAND OFFERS LOTS
OF INTERESTING OPPORTUNITIES FOR NEOMA ALUMNI. WHETHER ONE WORKS IN THE
FRENCH OR IN THE GERMAN-SPEAKING PART OF THE COUNTRY, PROVIDES A GOOD
QUALITY OF LIFE. HOWEVER, THE JOB MARKET IS HIGHLY COMPETITIVE AND WORK PERMITS
ARE REQUIRED. SWITZERLAND-BASED ALUMNI GIVE THEIR INSIGHT INTO PROFESSIONAL
LIFE IN THE COUNTRY.

S witzerland, a federal state with 26

districts, is composed of four different cultural
areas based on the national languages: German,
French, Italian and Romansh. Each district has its
own policy regarding schools, police forces but
also healthcare and taxes. With the second highest
per capita GDP in the world, salaries two to three
times higher than in France as well as an unem-
ployment rate around 3%, the country can seem
like an El Dorado. However, being one of the most
prosperous and developed country in the world
attracts many people, and the Swiss job market is
increasingly saturated, especially in Romandy, the
French-speaking part of Western Switzerland:
“Everyone wants to come there, so the competition
is really fierce. However, companies really value
NEOMA graduates” says Marine Pignon (PGE
08), account executive at Gartner, an American
technological research and consulting firm. The
alumna is involved in both an organization that
helps unemployed executives and in a parents’
association: “The Swiss system is based on trust.
Therefore, networking is the key to creating your
own opportunities” she declares. In daily life, net-
working is also essential. She adds: “When I arrived,
I was looking for a doctor and I called one who told
me he was fully booked. But, when I said that my
neighbor referred me to him, he agreed to sched-
ule an appointment!”

WORK PERMITS ARE MANDATORY

iStockphotos

TO GET A JOB IN SWITZERLAND

Everyone wants to come there, so the
competition is really fierce. However,
companies really value NEOMA graduates.
The main requirement to enter the Swiss job mar-
ket is the work permit. Some alumni advise to start
looking for jobs before settling in Switzerland:
“Being transferred by your employer is the ideal

— 36 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

situation because they will obtain the work permit
for you. Otherwise, you can get it through your
partner if he or she works in the country” explains
Marine Pignon. “Headhunters rarely consider
executives from France since they have enough
people on the market there. The best option would
be to get an offer while you are still in your home
country” confirms Thibaut Chapron (CESEM 12).
Another reason for finding a job before coming to
Switzerland is that living in the country is so
expensive that your savings may run down quickly.
As an example, kindergarten for children costs
between 2,000 and 3,000 euros a month, health
insurance around 400 euros and a two-bedroom
apartment in Geneva around 4,000: “In Switzer-
land, the “double income no kids” lifestyle is the
best because you spend a fortune as soon as you
have children! This is why some women give up
their job after their second children, unless they
make enough money to afford a kika, the Swiss
kindergarten” explains Thibaut Chapron.
AN ECONOMY LARGELY BASED ON
THE SERVICE SECTOR
Even with a work permit, finding opportunities in
certain industries may be challenging: “Once you
have a first job experience in Switzerland, things
get easier but entering the market is complicated.
One of my friends, who is now the head of commu-
nications in a palace, searched for a job for two
years before finding her current position” says
Floria Mignot (PGE 10).
Finance is one of the sectors that offers the most
opportunities. If most of the French expats live in
the francophone part of the country, many oppor-
tunities are also to be found in the German-speak-
ing part of the Swiss confederation, particularly in
Zurich and Basel. Thibaut Chapron, who fell in love
with Switzerland in 2010 during an internship,
found a position as procurement partner in AG in
the largest city of the country: “Zurich is the global
banking and finance center. Most of the opportu-
nities are in these sectors but there are also jobs
in IT. For instance, Google’s apps, engineering,
R&D, controlling and insurance business lines are
headquartered in Zurich” he explains.
Indeed, many multinationals are based in Switzer-
land because of the favorable tax conditions of the
country. If Nestle is the largest company in the
Swiss-confederation in terms of number of
employees, there are also other large firms such as
Glencore International, Credit Suisse, Adecco,
Roche, ABB or Novartis. National companies are
also recruiting. 99% of them are SMEs that employ
less than 250 staff. Finally, the long tradition of
neutrality of the country has attracted many inter-
national organizations and NGOs, which have
installed their headquarters in Geneva.
A RIGOROUS AND STRUCTURED WORK
MINDSET
If the Swiss work environment may not be the
most innovative, with long work hours and a rather
formal and conservative approach to business, Marine Pignon
(PGE 08)
especially in the German-speaking side of the
country, Thibault Chapron deems Zurich as “one of
the most open-minded Swiss cities” as well as “one
of the most livable places on earth”. What he
enjoys about the German-speaking city are reach-
ing lakes every 15km and easily accessible moun-
tains, as well a large community of French expats.
However, if you can get by in English in the inter-
national banking sector, you must speak German
Thibaut Chapron
to work in a Swiss company in Zurich or Basel. (CESEM 12)
Basel, the third largest city in the country, is also
one of the most dynamic. There are opportunities
in the chemical, pharmaceutical and medical tech-
nology industries. So, if you are inclined to go to
Switzerland for a short experience or to make the
country your home, options are numerous, if you
follow the rules! ❚ ❱❱❱
Floria Mignot
(PGE 10)
THE ALUMNI TRIBE IN SWITZERLAND
With four active tribes in Geneva, Zurich, Lausanne and Basel and over
1000 members, the NEOMA community in Switzerland is dynamic and
events are taking place again after a two-year break due to COVID: “We are
used to hosting more than one event per moth with as many as 50
participants just for Geneva but at the moment, things are slowly restarting
after the pandemic” says Floria Migniot, a member of the Geneva and
Lausanne tribes, and Board Member of NEOMA Alumni. If most of the
gatherings are festive, themed evenings on business-related topics are
also organized, such as workshops on the chocolate and diamond indus-
tries, a Hublot factory tour or a conference on the Swiss job market. In
Lausanne, Marine Pignon has organized around
10 afterwork events since 2019. Their average audience is made up of
15 alumni, who live between Lausanne and Montreux. Living in Zurich
since 2016, Thibaut Chapron has been pretty creative, organizing an
escape game, a bowling evening or a joint event with the ESCP/ESSEC/
HEC alumni networks at the Lucerne Panorama: “The average attendance
is around 10 people but there are always new people joining in” he
comments.
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 37 —
 MAGAZINE
r Merchandising at Tudor Watch
e find work in the French capital but had an opportunity in Geneva
r
“I FOUND MY JOB
THANKS TO NEOMA”
Élodie Pilot (PGE 13), Trade Finance and
dy Treasury in trading house, non-ferrous metals,
Mechem
After an apprenticeship in Credit Agricole CIB,
Élodie Pilot went to London to search for a job:
“Geneva was not my first target, but I got a job
as trade finance officer in Louis Dreyfus
y Commodities”. She highlighted “various
ur employees were from NEOMA including the
regional CEO”.
Afterwards, she took on various positions in
the banking sector first within ING and then
BNP Paribas. She worked in the middle office
and the front office in trade finance. During her
experience, she participated in an ING compe-
tition: “In 2016, we won a world prize for
innovation. Our idea consisted in applying
blockchain to commodities trading. Back then,
this type of technology was unknown. For
instance, bitcoin price was only 600 dollars
instead of 40k dollars today.” She added that
Geneva is a “Crypto Valley” and a trading
commodities place. The ambitious and
dynamic young woman then created her own
company, which is based on this idea: “It was a
wonderful experience, but the sector was not
fully mature” she regrets. She points out: “You
need to be financially secure to launch a
company”. Currently, she is back in Mechem,
a Turkish trading house: “The CEO knew the
reputation of the school. Being a NEOMA
graduate is an asset”. To further the great
image of NEOMA BS, she regularly leads
finance conferences that are held by NEOMA
Alumni.
But she doesn’t see herself stay long-term in
Geneva: “It is a very small place and to me a
little boring. In one year and a half I will have
my citizenship, and then I plan to come back
and forth as Switzerland remains extremely
attractive for salaries and job opportunities.”
— 38 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
LIVE IN SWITZERLAND
IF YOU WANT TO FIT IN!
Patricia Weides (MS EDM 00), Retail & Visual
In Switzerland for the last 11 years, Patricia Weides has
been working for an American company in Paris. The firm is
headquartered in Geneva and she was offered a transfer to
Switzerland: “My future husband, who is from Toulouse, couldn’t
so that’s why we moved” she recalls. At the time, the couple
received help from a relocation agency. For instance, it assisted
them in finding an apartment in the city. It can indeed be quite
challenging and very expensive. Still, she recommends living in
Switzerland rather than in France, on the other side of the
border: “Geneva is like a small village, once you are integrated, it
is much easier to find business opportunities and my husband,
who founded his cosmetics company, relied on networking a lot.
Living in Switzerland means that you want to contribute to the
local economy. During the pandemic, I saw that companies
favored people with Swiss work permits over people with
G Permits (cross-border commuter permit)” she says.
“I recommend that people seeking opportunities in marketing or
communications get Swiss work permits, because opportunities
are scarcer”. Overall, this active member of the Geneva tribe
really enjoys the Swiss way of life: “We live in a small city that is
clean and safe like most of Switzerland. It is less stressful than
Paris and you can easily go skiing or cycling on weekends”
she adds.
GENEVA, THE NUMBER
ONE PRIVATE BANKING
PLACE IN THE WORLD
Romain Richard (PGE 97), Chief Financial Officer at Société
Générale Private Banking Switzerland
After working in New York, London and Hong Kong, Romain
Richard accepted a job offer within his company and relocated
from Paris to Switzerland in 2017: “Geneva is the leading private
banking place in the world, the number one financial place in
2020 and 2021. Therefore, there really are many options for
NEOMA Alumni” he says. The reason why the Swiss capital is so
attractive are “a strong economy, financial stability, safety and
highly skilled workforce.” In addition to finance, the alumnus
mentions opportunities in biotech, retail, innovation, commodities
and health. These attract people from all over the world: “In
Geneva, there are more than 190 nationalities, so the way of life
is very international. Also, the level of education is really high,
and nature is all around. This is great for children” he adds.
 GENEVA, A HUB FOR
INTERNATIONAL
ORGANIZATIONS AND NGOS
Laurie Barnier (PGE 03), Disease Fund Manager, The
Global fund to fight AIDS, tuberculosis and malaria AN OLD-FASHIONED
APPROACH TO
After graduating from NEOMA Business School, Laurie Barnier BUSINESS
studied for a Master’s degree in political sciences at the Sorbonne. It
focused on development aid and humanitarian action. She then worked for Laurie Gautier (PGE 12), founder of
AFD in Niger and for the EU in Vietnam, before joining the Global Fund in Haisai digital company
2017, a nonprofit foundation dedicated to improving health systems in
developing countries, especially Africa: “I initially came to Geneva for family After living in Hong Kong, London
reasons. As the city isa central place for international organizations, it also and Australia where she worked in
made sense career-wise. The recent need to support management of the digital business transformation, Laurie
COVID pandemic in the world required to open up additional positions, both Gautier moved to Switzerland with her
at the Global fund but also at GAVI, the vaccine alliance” she mentions. husband five years ago: “When I
However, the competition is high, just as in other sectors: “There are many decided to go back to Europe, the
high-profile individuals who are looking to resettle in Geneva, because of market for digital marketing jobs
the high salaries and the quality of life. It would also be a break from living seemed almost saturated to me,
in difficult countries” she explains. Before finding her current position, she whereas Swiss companies were
worked as a consultant for the International Labor Organization and slightly behind in their digitalization
OXFAM. These consulting jobs enabled her to access long-term employ- process and lacked resources and
ment contracts afterwards. If languages skills are important to work in talents in that field. My experience
international cooperation – English of course and German for a local Swiss enabled me to find a job easily” tells
NGO – opportunities are to be found in a variety of positions – communica- the alumna, who was then hired by a
tions, marketing, project management or finance – that NEOMA Almuni can big agency. After developing her
be interested in. However, if salaries are very competitive, they may be network for a few years, she decided
slightly lower than in the private sector. to leave her job to launch Haisai, her
own agency, with her husband: “We
created our company in February
2020 so basically at the worst time to
start anything! But it turned out to be
a key moment to launch our business.
Everything got done remotely and
companies not only wanted but
needed to up their digital game. We
WORK-LIFE BALANCE had a great first year and as we only
worked remotely, we ended up selling
Floria Migniot (PGE 10), Global content & DAM senior manager our house and moving to Verbier in
at Hublot (LVMH) the Swiss Alps. We are now doing
really well as we doubled our client
After an experience in Repetto’s marketing department in Paris, Floria portfolio this year.” She says, whose
Migniot followed her husband in Switzerland in 2017, but she had a hard clients are mostly in the luxury sector.
time finding an opportunity in her line of work: “I searched for a job for Her recommendation to anyone, who
6 months then gave up becoming a dance teacher, one of my childhood looks to open a company in the
dreams” she reveals. After one year into her new career, she was contacted country: “Switzerland can be quite
by a headhunter. They offered her a job at Hublot: “By that time I had ‘old-fashioned’ in business and sales.
realized teaching wasn’t a good fit for me so I jumped on the occasion. Who you know and who you work
I was lucky because watchmaking is rather closed to those who don’t with will be key to your success… I
already work in the industry. By choosing to hire someone who was not have even been told that I was doing
from the sector, Hublot made a daring choice that is not common” she a good job for a French person” she
comments, though she feels the industry is slowly evolving: “Polite and smiles.
efficient colleagues, as well as worklife balance” are part of what she enjoys
about her life in Rolle, a small but international city located between Geneva
and Lausanne, on the Leman Lake shores. “People start work as early as
7.30 am but finish by 5.30 pm so you can spend time with your family.” Article by Pauline Bandelier

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 39 —

 HI 2022 © Prasiit Sthapit / HI
À TITRE PERSONNEL

75%
de votre don sont
déductibles de votre

Soutenez
Impôt sur le revenu*

nos actions AU TITRE DE VOTRE

ENTREPRISE

auprès des plus 60%

vulnérables de votre don sont
déductibles de votre
Impôt sur les sociétés**
FAITES UN DON SUR HI.FR/DON

VOTRE CONTACT PRIVILÉGIÉ

Camille JURY
Responsable du pôle Major Giving France
T. +33 7 64 01 58 43 | M. c.jury@hi.org

* Vous bénéficiez de 75 % de réduction fiscale dans la limite de 1000 €. Au-delà, cette réduction passe à 66 %, dans la limite de 20 % de votre revenu net imposable. En cas de dépassement de ce plafond,
vous pouvez reporter l’excédent durant 5 ans. | ** Pour bénéficier de cette réduction d’impôt, le plafonnement du don se situe à hauteur de 20 000 € ou de 5 pour mille du chiffre d’affaires annuel hors taxe
de la société donatrice. Cette réduction d’impôt est de 40 % pour tout montant supérieur à 2 millions d’euros.
 MAGAZINE

HUMANITAIRE :
LES MÊMES
COMPÉTENCES, UNE
AUTRE CULTURE
FACE À L’AUGMENTATION DES BESOINS À L’ÉCHELLE DE LA PLANÈTE, LE SECTEUR
DE L’HUMANITAIRE A DÛ SE DÉVELOPPER ET SE PROFESSIONNALISER. AUJOURD’HUI,
LES MÉTIERS DE CETTE FILIÈRE OFFRENT PLUS D’UNE PERSPECTIVE DE CARRIÈRE.
HI 2022 © Prasiit Sthapit / HI

L
iStockphotos

orsqu’on demande à des étudiants en

école de commerce dans quelle filière ils sou-
haitent exercer, peu nombreux sont ceux qui
pensent à l’humanitaire. Pourtant, dans les sièges
d’associations et d’ONG comme sur le terrain, la
filière n’est pas toujours si éloignée des métiers
que l’on trouve en entreprise et pour lesquels des
compétences acquises à NEOMA Business School
peuvent se montrer précieuses. La preuve avec
des Alumni qui ne se sont pas contentés d’y pen-
ser : ils l’ont fait !
Thibault Carrère Thibault Carrère (PGE 20) est l’un d’entre eux.
(PGE 20)
Aujourd’hui chef de projet développement inter-
national au sein de l’association La Chaîne de ❱❱❱

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 41 —

 MAGAZINE
Sandra Escudé Claire Hoang
(CESEM 12) Sperandio (PGE 96)
❱❱❱ l’Espoir, c’est même à NEOMA qu’il a commencé à
s’orienter vers le secteur humanitaire, en s’impli-
quant dès sa première année dans une association
qui lui a permis de partir en stage au Cambodge.
« J’ai su que j’avais envie de continuer de travailler
dans ce secteur. Je me sentais sincèrement utile,
c’est aussi ça le moteur pour travailler dans ce
domaine », une vision des choses que plusieurs
Alumni partagent avec Thibault. Sandra Escudé
(CESEM 12), chargée de collecte et marketing chez
Médecins du Monde, le dit sans ambages : « J’adore
le marketing, mais je ne pourrais pas le faire dans
n’importe quelle structure. J’avais envie d’être utile
et en marketing, un service où on vend quelque
chose à quelqu’un, j’avais besoin que ça ait du sens
et que ça ait une valeur. »
Pour Claire Hoang Sperandio (PGE 96), directrice
des ressources humaines au Comité international
de la Croix-Rouge (CICR), le sens de son poste lui
vient de la possibilité de rendre ce qu’elle a reçu.
« Je peux utiliser ce que j’ai appris pour aider. Je me
sens plus utile au CICR que dans le secteur ban-
caire », où elle a passé la plus grande partie de sa
carrière. Arthur Lanternier (CESEM 16) a même
trouvé la foi en s’engageant bénévolement pour
SOS Chrétiens d’Orient, ONG auprès de laquelle il
24 NUANCES D’HUMANITAIRE
Bioforce, référence en matière de formation aux métiers de l’humanitaire,
a réalisé pour l’année 2020 un état des lieux des métiers humanitaires
(ou SOHP pour State of Humanitarian Professions en anglais). L’étude a identifié
24 domaines professionnels, répartis en deux catégories : les métiers fonctionnels
d’une part, parmi lesquels figurent les transferts monétaires, la gestion financière,
la gestion des ressources humaines, la gestion de projet ainsi que les relations
bailleurs et gestion des subventions, et les métiers thématiques d’autre part, où
l’on retrouve la coordination et gestion de camp, l’assistance juridique, ou le
maintien et la consolidation de la paix.
« De nombreux participants ont été surpris de devoir décrire leur travail en tant
que métier et, lorsque nous leur avons demandé de le rattacher à un domaine
professionnel, près de la moitié des participants ont sélectionné le maximum de
réponses possibles, soit 5 catégories », rapporte l’étude, signe de la polyvalence
attendue de la part des salariés du secteur.
La gestion de projet arrive en tête des professions identifiées par les personnes
interrogées, avec 16 % des réponses.
— 42 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
Arthur Lanternier Aurélie Tournan
(CESEM 16) (PGE 05)
Si on a une fibre
sociale, on peut la vivre dans
n’importe quel job.
Aurélie Tournan (PGE 05)
est aujourd’hui chef de mission au Liban. « Si je tra-
vaille dans ce secteur, c’est aussi pour la dimension
spirituelle. La question à se poser, c’est : “Est-ce
que tu crois en ce que tu fais, est-ce que tu sais
pourquoi tu te lèves le matin ?” Quelqu’un de pas-
sionné par la banque connaîtra la même chose ! »,
nuance-t-il.
DES CONDITIONS DE TRAVAIL VRAIMENT
DIFFÉRENTES ?
« Tout dépend du poste et de ce qu’on en fait. Si
on a une fibre sociale, on peut la vivre dans
n’importe quel job », confirme Aurélie Tournan
(PGE 05), directrice générale d’Amnesty Interna-
tional en Autriche après avoir effectué une grande
partie de sa carrière dans l’industrie automobile.
Cette double expérience lui fait réaliser le manque
de perméabilité entre les deux secteurs, privé et
humanitaire. « Ces deux branches auraient intérêt
à être plus poreuses et à se découvrir », regrette-
t-elle.
L’un des freins à cela est sans doute les conditions
salariales moins attractives dans le secteur non
lucratif. Oui, certaines structures de l’humanitaire
« ont moins de moyens et de ressources que l’on
peut utiliser dans l’investissement afin de consoli-
der la structure. Cela ne facilite pas une vision à
long terme, une vision d’investissement dans l’hu-
manitaire et le développement », admet Vincent
Javary (PGE 19), chargé d’appui financier pour
l’ONG Acting for Life. Au sein de la précédente
ONG où il a travaillé, HAMAP-Humanitaire, Vincent
s’occupait de l’informatique en plus de la gestion
financière. « Chaque salarié avait des missions
transversales, des chefs de projet géraient les RH »,
 se souvient-il, tout en soulignant l’autonomie et la
polyvalence que cela pouvait générer.
Mais si certaines structures associatives peuvent
éventuellement manquer de cadre en comparai-
son des entreprises privées au fonctionnement
bien rodé, c’est loin d’être systématique. « Tout est
question de management, relativise Aurélie Tour-
nan. Des entreprises privées qui ne sont pas pro,
j’en connais beaucoup, des ONG aussi. Le travail
peut être très bien fait en ONG comme dans une
entreprise du privé », insiste-t-elle, presque sur-
prise de la question, n’ayant jamais tellement perçu
ce stéréotype. Au contraire, « les donateurs comme
les investisseurs attendent quelque chose en
échange de leurs dons. Ils veulent une utilisation
efficace des moyens, un respect de la réglementa-
tion, et un résultat. » (Voir encadré Les bons
comptes, page suivante.)
Vincent Javary
(PGE 19) DEUX SECTEURS, DEUX CULTURES
La distinction entre lucratif et non lucratif se trou-
verait plutôt ailleurs, au niveau de la culture d’en-
treprise, à en croire Claire Hoang Sperandio, forte
d’une expérience de directrice RH dans les deux
secteurs. « À la Croix-Rouge, il y a une grande
liberté d’expression. Dans le secteur privé, on pra-
tique davantage l’autocensure. Je ne sais pas si
c’est spécifique au CICR, mais beaucoup de déci-
Marine Gall
sions sont prises sur la base du consensus. L’argent
(MBA FT 89) est important, mais on veille à trouver un juste
équilibre entre considérations financières et
humaines ; dans le secteur privé, les décisions se
ramènent souvent à une question de coût et d’éco-
nomie. Ce ne sera pas le facteur dominant dans
l’humanitaire qui va surtout garder en ligne de
mire l’impact sur les personnes vulnérables et la
réalité de leurs besoins », liste-t-elle.
De cette différence de culture émerge une autre
réalité : « Il peut être difficile de passer d’un secteur
orienté profit-actionnaire à l’humanitaire avec l’es-
prit associatif. L’écueil à éviter est de faire du
copier-coller de modèles issus du privé sans adap-
ter cela aux spécificités culturelles et stratégiques
LITTÉRALEMENT HUMANITAIRE
Thibault Carrère (PGE 20), chef de projet développement international
à La Chaîne de l’Espoir : « Les ONG humanitaires sont spécialisées dans
des interventions en période d’urgence ou de crise, qui sont limitées
dans l’espace et le temps. On vient aider une population qui est ciblée
par une situation de précarité sans précédent. L’aide au développement
est plutôt un accompagnement qui répond à un problème structurel,
au long duquel on essaie d’améliorer les conditions de vie sur le long
terme. »
de l’organisation. C’est vrai dans tout changement,
mais particulièrement lorsque l’on passe du privé
à l’humanitaire. » Claire Hoang Sperandio elle-
même estime que d’être passée par Gavi, l’Alliance
du Vaccin, qui est une organisation à mission, lui a
permis d’effectuer une transition en douceur avant
d’arriver au CICR. D’après une étude réalisée par
Bioforce, institut de formation de référence sur les
métiers du secteur associatif (voir encadré 24
nuances d’Huma), 69 % des salariés de l’humani-
taire estiment que leur domaine professionnel
« nécessite des compétences qui le distinguent des
professions non humanitaires équivalentes. » En
cause selon l’étude, la connaissance du secteur
humanitaire, ou des savoir-être tels que l’empathie
et l’écoute, qui semblent moins primordiaux dans
le privé lucratif.
La plupart des ONG
fonctionnent comme des
entreprises, dont elles
partagent les fonctions
support, surtout lorsqu’il y a
des financements publics.
Thibault Carrère (PGE 20)
DES ORGANISATIONS QUI FONCTIONNENT
COMME DES ENTREPRISES
Que l’on ne s’y trompe pas. Si le business du sec-
teur associatif est l’humain, l’argent reste un de ses
outils privilégiés. « Mon métier c’est de lever des
fonds et diversifier les sources de revenus pour
l’ONG. C’est très business, il ne faut pas se leurrer.
Si l’on ne lève pas ce qu’on doit lever, il y a un vrai
sujet sur la pérennité de la structure. Ce n’est pas
très différent de ce que j’ai fait jusqu’à présent »,
insiste Marine Gall (MBA FT 89), déléguée géné-
rale pour Aviation Sans Frontières après une
longue expérience dans le secteur de l’aviation
privée. Malgré des cultures parfois différentes, « la
plupart des ONG fonctionnent comme des entre-
prises, dont elles partagent les fonctions support,
surtout lorsqu’il y a des financements publics, dits
institutionnels, de bailleurs qui vont avoir des exi-
gences en matière de reporting », estime Thibault
Carrère, qui regrette un manque d’information sur
ces secteurs dans le milieu étudiant.
« La seule différence, c’est que les associations ne
réfléchissent pas en termes de chiffre d’affaires et
de rentabilité, mais de valeur ajoutée au dévelop-
pement. Mais sinon, on a besoin de RH, de comp-
❱❱❱
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 43 —
 MAGAZINE

❱❱❱
tables et de managers parce qu’il y a des RH, de la
comptabilité et des équipes à gérer », renchérit
Vincent Javary. Cette même réflexion a d’ailleurs
poussé Sandra Escudé vers NEOMA Business
School alors qu’elle lorgnait déjà sur une carrière
dans l’humanitaire à sa sortie du lycée. « Ma
réflexion, c’était de me dire que les ONG aussi
avaient des bureaux et fonctionnaient avec des
départements similaires à une entreprise, avec les
mêmes métiers supports », se souvient-elle.

DES COMPÉTENCES RECHERCHÉES

Il faut dire que les compétences types acquises en
école de commerce sont particulièrement intéres-
santes dans le secteur. « Savoir vendre aide beau-
coup sur le terrain face à des gens qui ne parlent
pas la même langue », illustre Arthur Lanternier.
Autres compétences utiles acquises à NEOMA, « la
gestion financière, la gestion de projet et la gestion
des volontaires. Je suis compétent en manage-
ment humain grâce à mon passage en école de
commerce », assure Arthur Lanternier. Marine Gall
aussi constate que les compétences acquises lors
de ses études et au fil de sa carrière lui sont très
utiles : « J’ai fait beaucoup de management opéra-
tionnel en aéroport et j’ai appris la gestion de crise,
l’aléa d’exploitation ; ça m’a beaucoup formée pour
la suite et surtout pour mon job actuel », estime-t-
elle. « Avec mes compétences acquises dans une
entreprise classique, j’ai tout de suite vu la valeur
ajoutée que j’allais avoir. Ma spécialité, c’est la
conduite du changement, c’est le fil rouge de mes
postes », ajoute Aurélie Tournan.
Car le secteur de l’humanitaire évolue, se profes-
sionnalise. Marine Gall constate que « le bénévolat
évolue. Avant les gens s’engageaient sept jours sur
sept, aujourd’hui ils s’engagent différemment. »
Ceux qui donnent « demandent que des comptes
soient rendus, ce qui fait évoluer le secteur vers
des formes plus organisées, où transparence et
professionnalisme sont devenus des impéra-
tifs, estime Claire Hoang Sperandio. Même chose
vis-à-vis des populations auprès desquelles nous
intervenons, car nous estimons que nous avons
aussi des comptes à leur rendre. » Une autre évo-
lution constatée dans le secteur, similaire avec le
monde de l’entreprise privée : la digitalisation. « On
a vraiment besoin de digitaliser, que ce soit la col-
lecte de fonds avec un CRM ou la gestion des
bases de données, on a besoin d’optimiser sa
data », assure encore la déléguée générale d’Avia-
tion Sans Frontières. Pour elle, l’une des clés des
évolutions du secteur humanitaire, en même
temps qu’un pont efficace avec le privé, serait le
mécénat de compétences, c’est-à-dire la mise à
disposition par une entreprise, défiscalisation à la
clé, d’un salarié au profit d’un projet d’intérêt géné-
ral. Après tout, n’est-ce pas aussi l’une des idées de
l’humanitaire que de faire des ponts entre diffé-
rentes cultures pour le bénéfice de tous ? ❚
LES BONS COMPTES FONT LES BONNES ASSOS
La collecte de fonds dans le secteur humanitaire n’a rien d’un artisanat.
Du point de vue de Sandra Escudé (CESEM 12), chargée de collecte et
marketing au sein de l’ONG Médecins du Monde, l’argent est même
« le nerf de la guerre », et sa collecte comme son utilisation sont strictement
régies.
« Il y a trois grandes sources de financement en association : la générosité
du grand public à laquelle je fais appel, les financements privés qui
peuvent venir d’entreprises ou de fondations, et les subventions accordées
par des bailleurs de fonds institutionnels », explique Sandra. Suivant la
source, l’argent ne pourra pas être affecté de la même manière. Ainsi,
partenaires et bailleurs ne financent que des programmes bien précis en
fonction de leurs objectifs respectifs. « C’est essentiel pour le financement
de certaines missions, mais cela ne permet pas d’être indépendant et
d’aller sur le terrain de manière très réactive », comme lors du déclenche-
ment de la guerre en Ukraine le 24 février dernier par exemple.
Pour cela, il y a la collecte de fonds grand public, qui fait appel à des
techniques de marketing classique : « Un message avec les programmes sur
le terrain et la mission sociale de l’association, une audience dans la base
de données des donateurs, des campagnes de fidélisation et d’acquisition,
et enfin, des tests et analyses de résultats dans le but d’optimiser la
collecte. » C’est notamment grâce à cela que les associations se constituent
un budget de crise. « On a un fonds d’urgence qui permet de réagir sans
attendre les financements des bailleurs » qui arrivent souvent dans un
second temps, quitte à déserter d’autres programmes moins médiatiques.
D’où l’importance de la collecte grand public qui permet une gestion
financière plus fine. « On demande à nos donateurs de nous faire confiance
sur l’affectation de leurs dons pour financer les missions où les besoins
sont les plus importants ou les financements insuffisants. Cependant, s’ils
veulent affecter leurs dons à une mission particulière, comme l’Ukraine, ils
peuvent le spécifier sur leur bulletin de chèque » et l’organisme sera alors
contraint de respecter ce choix.
Rédaction par Thomas Weill

— 44 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022


PARTIR,
POUR REVENIR À SOI
S’OCTROYER UNE ANNÉE SABBATIQUE, BEAUCOUP Y PENSENT, MAIS PEU SE LANCENT !
CINQ ALUMNI RACONTENT CE « VOYAGE INITIATIQUE » QUI LES A EMMENÉS À L’AUTRE BOUT
DU MONDE… OU DANS UN AILLEURS PLUS INTIME. MAIS DONT CHACUN EST RESSORTI
TRANSFORMÉ ET DOTÉ D’UN BAGAGE IRREMPLAÇABLE POUR TRACER SON CHEMIN :
I
LA CONNAISSANCE DE SOI.
ls et elles se souviennent tous de l’instant pré-
cis où ils se sont dit : « Allez ! Je le fais ! » Et de l’état
d’esprit dans lequel ils se trouvaient alors. Honneur
à la plus jeune de nos « breakeuses », Louise-Marie
Lemaitre (BBA 19 et MS EDM 20), qui s’envole en
Bénédicte Moreau (PGE 09) et son compagnon Guillaume dans le Salar d’Uyuni en Bolivie.
DR
MAGAZINE
2014 pour le Brésil juste après son Bac. « Je venais
d’être acceptée à NEOMA Business School, mais je
n’étais pas sûre de ce que je voulais faire de ma
vie ! », confie la jeune femme. Elle s’inscrit au pro-
gramme Youth Exchange de la Fondation Rotary
et laisse la boussole hasard lui indiquer la direction.
« On soumet à la Fondation une liste de 20 pays et
on apprend au dernier moment où l’on va passer
l’année, hébergé au sein de plusieurs familles. »
Pour Louise-Marie, ce sera Ourinhos, une ville
moyenne de l’État de São Paulo. En apparence,
Geneviève Doang (PGE 10) présente un profil très
différent. Elle sait où elle va. Son stage de fin
d’études chez L’Oréal s’est très bien passé. La res-
ponsable RH lui fait clairement comprendre que
les portes du leader mondial de la beauté lui sont
ouvertes. Mais Geneviève lui avoue soudain qu’elle
hésite encore entre deux voies. « Alors, de manière
surprenante, elle m’a dit en souriant qu’en réalité je
n’avais besoin que de quinze minutes pour prendre
ma décision et suivre mon cœur, en mettant de
côté barrières psychologiques, pressions sociale et
familiale. » Dans le quart d’heure qui suit, Gene-
viève se revoit enfant, « dévorant les livres de
contes et rejouant les histoires de jeunes filles
pauvres et de princesses dans la cour de récré
avec mes amies. » Et elle se donne un an pour
suivre des cours de théâtre et tenter une carrière
de comédienne.
TOUT VA BIEN, MAIS…
Pour Thomas Decroix (PGE 94) et son épouse
Laure Decroix (PGE 94), tout va bien. Directeur
national des ventes chez Kraft Foods, Thomas
mène à son terme le rachat de Lu. Laure est direc-
trice de l’International au sein de Firmenich, entre-
prise familiale suisse de création de fragrances.
« Tout allait bien, oui, mais on ne maîtrisait pas
notre destin et le professionnel prenait beaucoup
de place dans nos vies. » Tous deux passionnés de
❱❱❱
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 47 —
 MAGAZINE
❱❱❱ voile, ils mettent le cap en une nuit, en mer, entre
Toulon et la Corse, sur un nouveau destin : navi-
guer un an, en famille, du côté des eaux chaudes
des Antilles. « Mon boss de l’époque m’a dit : “Ça ne
m’arrange pas… Mais fonce ! Moi j’en ai eu envie,
d’une année sabbatique, et je n’ai jamais osé !” »
Cette « procuration » signée, Thomas et Laure
peuvent affiner un projet qui enchante leurs
enfants, « de trois, six et neuf ans à l’époque. »
Bénédicte Moreau (PGE 09), alors contrôleuse de
gestion, et son compagnon Guillaume, ingénieur,
n’ont « ni enfants, ni crédit immobilier, ni attache
d’aucune sorte », se souvient en souriant la jeune
femme, quand tous deux projettent de changer
d’air : « On voulait avant tout quitter Paris ! » Ils vont
finalement s’en éloigner de quelques milliers de
kilomètres, vers l’Asie, puis l’Amérique du Sud, « à la
découverte de cultures, de paysages, de modes de
vie totalement différents des nôtres. »
En 2015, Sébastien Dunod (PGE 05) souhaite lui
aussi quitter la capitale, où sont installées les trois
entreprises florissantes qu’il a fondées dans le sec-
teur informatique, pour s’établir en province. « Mais
délocaliser ou gérer à distance était impossible.
Alors je les ai cédées et je me suis accordé un
temps de pause, simplement pour réfléchir à la
suite. » Trois jours après la vente, sa compagne lui
annonce que leur souhait d’avoir un enfant allait se
concrétiser. Leur vie va alors prendre un autre
tournant.
LE VOYAGE DANS LES TÊTES
« Un voyage de mille lieues commence toujours par
un premier pas », professait le sage Lao Tseu. Nos
cinq voyageurs en partance pour leur année sab-
batique l’ont franchi et s’attaquent maintenant au
deuxième : les préparatifs. Le périple à venir est
déjà dans toutes les têtes. Louise-Marie apprend
ses premiers rudiments de portugais. Pour finan-
Thomas Decroix (PGE 94),
Laure Decroix (PGE 94) et cer ses cours de théâtre, Geneviève commence à
leurs enfants, pendant leur
périple des Antilles à la
Polynésie, et aujourd’hui.
— 48 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
assister sur les plateaux de doublage et à faire ses
premiers cachets, décrochant son intermittence
l’année suivante. Laure et Thomas renforcent leur
formation de skippers, achètent un voilier et
tracent sur les cartes marines l’itinéraire qui les
conduira des Antilles à la Polynésie, « via Puerto
Rico, la République dominicaine, Haïti, la Jamaïque,
Panama, la Colombie… », explique Thomas, pour
rejoindre Galapagos, les îles Marquises, Tuamotu
et les îles Sous-le-Vent. Des destinations exotiques
de rêve ! Ils passent beaucoup de temps égale-
ment sur le site du CNED, « car l’année sabbatique
sera aussi scolaire ! » Bénédicte et son ami
consultent énormément de livres et de blogs sur
les pays où ils comptent se rendre et choisissent
de parcourir en train leurs premiers kilomètres.
« Mais pas n’importe lequel !, précise Bénédicte. Le
Transmongolien, reliant Moscou à Pékin, en plein
hiver, qui va nous permettre de prendre ce qui
nous avait manqué le plus jusqu’ici : notre temps. »
Un luxe que s’offre également Sébastien, en quête
d’une société à reprendre en province. « Après plu-
sieurs mois de recherches, j’ai fait le constat que
les dirigeants de TPE/PME étaient souvent mal
conseillés lorsqu’ils envisageaient de vendre leur
affaire, jusqu’à ce que je tombe sur l’annonce d’un
cabinet de cessions-acquisitions à reprendre… »
Pour Sébastien, comme pour nos autres adeptes
d’un temps sabbatique, l’heure est venue de ren-
trer dans le vif du sujet.
LE TEMPS DE LA DÉCOUVERTE
« Les premiers temps d’adaptation étaient durs,
concède Louise-Marie, jusqu’à ce que ma maîtrise
du portugais me permette de réellement m’inté-
grer. » Elle va même suivre des cours de son choix
à l’université FIO d’Ourinhos, « dont l’anthropologie,
une matière passionnante, porte d’entrée vers la
compréhension des cultures. » Celle du Brésil veut
que chacun garde toujours une portion de nourri-
ture prête pour « le visiteur de passage, même
dans les familles les plus pauvres. J’ai aimé cette
générosité. »
Geneviève Doang se forme donc pendant deux
années comme comédienne, alternant entre les
cours de théâtre et les plateaux de doublage,
avant de prendre la décision d’arrêter les cours par
manque de temps. Elle se lance, mais regrette les
stéréotypes qui ont cours dans l’univers de la télé-
vision et du cinéma : « La majorité des castings
auxquels je participais au début étaient pour des
rôles stéréotypés “asiatiques” et l’on me demandait
de prendre un accent que je n’ai absolument pas ! »
Mais les mentalités évoluent petit à petit. La jeune
femme change d’agent et commence à enchaîner
les rôles devant la caméra, dans Transferts pour
Arte, Scènes de ménages, la série Nina sur France
Télévisions, la série Munch pour TF1, « et un pre-
mier rôle en anglais dans Terminator: Dark Fate
avec Arnold Schwarzenegger ! » Sa carrière est
belle et bien lancée.
Thomas et Laure ne se lassent pas « de ce coin du
monde magnifique, de l’accueil chaleureux des
populations locales à chaque escale, des ren-
contres avec d’autres voyageurs et de notre vie de
famille en vase clos, pas toujours simple mais tel-
lement enrichissante. Nous avons notamment
appris à vivre en économisant nos ressources,
dans le respect de notre environnement. » Béné-
dicte n’en revient pas « de la joie de vivre de tous
ceux qui ne possèdent rien ou presque, dans
toutes les contrées d’Asie ou d’Amérique du Sud
que nous traversons. »
Bénédicte et son compagnon travaillent souvent
quelques semaines dans des associations en
échange du gîte et du couvert. La réalité, « bien
différente » du monde occidental, les rattrape au
Népal. « Un tremblement de terre nous a bloqués
à 3 000 m d’altitude en compagnie d’une soixan-
taine de “trekkers”. Au début l’entente régnait, puis
l’anarchie a pris le dessus au moment des évacua-
tions en hélicoptère, qui ne se sont pas déroulées
dans l’ordre préalablement établi entre nous. »
Pour tous, cette année sabbatique est un temps de
découverte, des autres et de soi.
ET APRÈS ?
Et puis vient le moment du retour. Pour ceux qui
reviennent ! Sébastien vit toujours en province, du
côté de Bordeaux, « dans une maison avec un hec-
tare de terrain, inimaginable à Paris. » Il a créé un
cabinet-conseil en cession/acquisition d’entre-
prises. « Moins de la moitié des ventes d’entre-
prises sont consécutives à un départ à la retraite,
analyse-t-il. Les autres veulent changer de vie. » Il
est bien placé pour les conseiller.
Notre actrice n’est pas retournée non plus dans le
marketing. « Je suis comédienne dans l’âme, heu-
reuse quand je joue. C’est ma vie. » Plus récem-
ment, elle a tourné pour un rôle récurrent pour la
série BBC The Syndicate, et la consécration est
En 2021, Geneviève Doang
(PGE 10) a tourné pour un rôle
récurrent dans la série BBC
The Syndicate.
d’avoir tourné avec le mythique réalisateur Jacques
Audiard pour Les Olympiades, sorti en salles en
2021 et en sélection du Festival de Cannes et des
César cette même année. Elle continue le dou-
blage et réfléchit à un scénario de série… « On n’est
jamais si bien servi que par soi-même. »
Thomas est retourné dans l’univers de l’agroali-
mentaire. Depuis juillet 2020, il est en charge du
marketing, de la communication et du développe-
ment du groupe breton Solina. « Mais ma relation
à l’entreprise est très différente. Je veille à mon
équilibre travail/vie privée. Cette année sabba-
tique nous a énormément structurés, mon épouse,
mes enfants et moi. En matière de relation à l’autre,
de prise de risque, de choix de vie, nos bases sont
solides désormais. »
Bénédicte et son compagnon sont eux aussi reve-
nus à « leur vie d’avant. » Enfin pas tout à fait :
« Nous évoluons dans les mêmes secteurs profes-
sionnels mais nous sommes moins matérialistes,
moins sensibles aux apparences, moins consom-
mateurs… »
Pour Louise-Marie, le retour a été très dur. « Cette
année a été la plus riche de ma vie. Longtemps je
me suis sentie plus brésilienne que française ! » Elle
intègre NEOMA Business School puis, diplôme en
poche, reste de longs mois à chercher la voie qui
lui convient vraiment. « Sans emploi, je cherchais
ma voie. Mais je ne voulais pas transiger. » Elle tient
bon, et choisit le beau ! « Je suis aujourd’hui cheffe
de projet Haute Joaillerie chez Coringer Atelier. Un
métier passion, épanouissant. Je suis admirative
des techniques, des savoir-faire, de la quête d’ex-
cellence ! Comme mon père, qui est antiquaire. »
Partir loin, pour une année sabbatique, permet de
revenir à soi, et parfois d’être fidèle, en trouvant
son identité, à son histoire familiale. ❚
Rédaction par Patrice Theillout
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 49 —
 MAGAZINE
LE RÉSEAU,
MODE D’EMPLOI
LE RÉSEAU EST PUISSANT, LES OUTILS SONT PLURIELS : PRÉCISER SON PROJET, IDENTIFIER
SES CIBLES ET FAIRE PREUVE DE GÉNÉROSITÉ SONT LES MAÎTRES MOTS. COMMENT METTRE
EN PRATIQUE LA DÉMARCHE RÉSEAU ? CINQ EXPERTS LIVRENT LEURS TECHNIQUES.
D ’emblée, pour Isabelle Sthémer,
Expert Networking et créatrice de liens, réseauter
c’est construire un cercle à partir des connais-
sances que l’on a déjà. Caroline Avot (CESEM 98),
consultante-formatrice en stratégie digitale chez
Colibri Stratégie Digitale, également responsable
d’un centre d’entraînement Booster Academy, la
Isabelle Sthémer rejoint : sur LinkedIn, il s’agit d’abord de se connec-
ter à toutes les personnes que l’on connaît, quel
que soit leur métier. « Il n’y a pas de mauvaise per-
sonne à inviter sur LinkedIn », conseille-t-elle. Elle
indique qu’ajouter son écosystème personnel
(parents d’élève, famille, amis…) permet d’avoir
accès à leurs connexions. Ce réseau direct peut
mettre en contact avec les profils intéressants.
« Sachant qu’une mise en relation, appeler de la
Caroline Avot part de quelqu’un, fonctionne toujours mieux
(CESEM 98) qu’une prise de contact spontanée », explique
Hervé Bommelaer, associé chez le cabinet d’out-
placement Enjeux Dirigeants.
L’ATTITUDE RÉSEAU : ENTRETENIR
DES RELATIONS
Réseauter est une affaire de relations, que l’on
entretient avec de la constance et de la générosité.
« Il faut réseauter tout le temps !, constate Isabelle
Hervé Bommelaer
Sthémer, qui nous livre sa routine de networking
idéale : Dédier vingt à trente minutes par jour aux
interactions sociales, quelles qu’elles soient. » Elles
peuvent prendre plusieurs formes. Sur LinkedIn,
liker un post ou laisser un commentaire sur une
publication. Prendre des nouvelles d’un contact au
téléphone, qu’il ou elle soit une personne clé de
son réseau ou pas. Profiter de certains jalons, tels
que la période des vœux, un anniversaire profes-
Agnès Flouquet-
Vilboux sionnel ou un changement de poste pour
reprendre contact. Connecter des personnes qui
ne se connaissent pas, ce faisant on rend service
— 50 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
et on fait partie d’un flux d’informations dont on
peut bénéficier. Enfin, une fois par semaine, il est
bienvenu de déjeuner avec des personnes qui sont
en dehors de son cercle habituel, qu’elles soient
internes à son entreprise ou externes.
Pour toutes ces interactions, la politesse est essen-
tielle. « Certains ne remercient pas systématique-
ment leur interlocuteur après un entretien réseau »,
remarque Hervé Bommelaer. Pour lui, pas de
panique, le quotient émotionnel se travaille. Il offre
même des ateliers à ses clients pour le développer.
Selon lui, la règle du jeu du réseau est la confiance,
le donnant-donnant.
UNE SÉRIE DE BONNES PRATIQUES
À APPLIQUER
Mettre à jour ses informations, établir un projet
précis, définir et rencontrer des cibles, telles sont
les bonnes pratiques du networking, qu’il faut
suivre dans cet ordre. Pour Isabelle Sthémer, l’au-
thenticité est nécessaire : il faut qu’il y ait adéqua-
tion entre la personne qu’on présente sur les outils
de promotion de son profil et la personne qu’on est
dans la vraie vie. Agnès Flouquet-Vilboux, direc-
teur général de NEOMA Alumni, encourage tous
les diplômés à mettre à jour leurs profils à la fois
sur NEOMA Alumni et sur LinkedIn. Pour ce faire,
selon Caroline Avot, il faut respecter certaines clés
d’optimisation. Le titre du profil doit privilégier les
mots-clés relatifs à son expertise et ses compé-
tences plutôt que l’intitulé de poste. Plus le profil
est renseigné, meilleur sera son référencement.
Toutefois, Caroline Avot précise : « Il faut trouver un
équilibre entre un nombre suffisant de mots-clés
et une part de mystère afin de donner envie aux
personnes de nous contacter. » Une fois le profil
actualisé, la démarche réseau devient plus efficace.
iStockphotos
ÉTABLIR UN PROJET PRÉCIS
Recherche de poste, expatriation, lancement d’une
nouvelle activité… il convient de mûrir un projet
pour optimiser l’efficacité du réseau. Plus l’objectif
est précis, plus il est facile de cibler des profession-
nels à interroger et plus il est facile pour ces pro-
fessionnels d’aider. Pour Agnès Flouquet-Vilboux,
« travailler dans la finance » est déjà un projet. Elle
recommande même d’utiliser les opportunités du
réseau – à travers les multiples événements orga-
nisés par NEOMA Alumni – pour préciser son pro-
jet professionnel, en s’enrichissant de retours
d’expérience et de conseils de professionnels.
Selon elle, un entretien réseau – une offre propo-
sée par le CareeR CenteR© de NEOMA Alumni –
est également un bon moyen de récupérer des
informations et des conseils pour le poste visé.
La reconversion professionnelle donne lieu à la
création d’un nouveau projet. Dans ce cadre, Hervé
Bommelaer aide les dirigeants (quarante-cinq à
cinquante-cinq ans) à diagnostiquer les moteurs
et les possibilités de repositionnement. « Comme
un check-up de la personnalité », il convient de
passer une batterie de tests (personnalité, quo-
tient émotionnel…) et les résultats « sont des élé-
ments de dialogue avec le consultant pour
construire un projet », dit-il. En phase de concep-
tion et tout au long du projet, Caroline Avot
conseille de témoigner son intérêt sur un sujet en
orientant sa ligne éditoriale sur LinkedIn : liker,
commenter, publier des éléments y ayant trait.
DÉFINIR ET RENCONTRER DES CIBLES
Vient alors la phase de définition de ses cibles en
fonction de son projet. Réseauter à l’aveuglette
n’est pas optimal. Par exemple, Agnès Flou-
quet-Vilboux déconseille aux étudiants et jeunes
diplômés de poster leur CV sur LinkedIn, « dans le
cadre d’une recherche d’emploi, il y a très peu de
chances qu’il soit lu ! » Pour Caroline Avot, un bon
ciblage des interlocuteurs peut prendre plusieurs
formes : trouver un point commun (deux Alumni ❱❱❱
La démarche réseau, c’est contacter
des gens que vous connaissez qui vont vous
référer à des gens que vous ne connaissez
pas pour atteindre d’autres contacts
secondaires ou décideurs qui peuvent
vous apporter des opportunités.
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 51 —
 MAGAZINE

DO’S & DON’TS DE LA PROSPECTION COMMERCIALE

GRÂCE AU RÉSEAU

+20%
Coralline Manier Galas, avocate au barreau de Paris, cabinet Woog, est experte du droit de la
propriété intellectuelle et des données personnelles. Elle partage les bonnes pratiques de
démarchage au regard du respect des données personnelles.
de salaire en moyenne
pour les postes trouvés • Pas de prospection commerciale via l’annuaire NEOMA Alumni ! L’utilisation de bases de
par le marché caché. données, telles que NEOMA Alumni, doit être limitée aux usages autorisés par son proprié-
taire. La prospection commerciale à partir de la base de données NEOMA Alumni est interdite
et constitue donc une collecte déloyale des données. Après la prise de contact, la personne
doit avoir le consentement du contact avant de lui proposer une offre.
• Prospection commerciale via son réseau :
- Courrier électronique : pas de message commercial sans accord du destinataire.
Quand bien même les données sont rendues publiquement et volontairement
accessibles, le consentement doit être recueilli préalablement à toute sollicitation
commerciale.

30%
en moyenne des
invitations argumentées
- Téléphone : possible si les personnes sont, au moment de la collecte de leur numéro
de téléphone, informées de l’utilisation de leurs données à des fins de prospection.
À tout moment, le contact peut décider que ses données ne soient plus utilisées pour
des motifs business.
sur LinkedIn sont • Prospection commerciale possible sur LinkedIn. À partir du moment où une personne
acceptées, un taux qui accepte la demande de connexion, il est possible d’engager des démarches commerciales. En
est bien meilleur pour
les personnes avec revanche, elles ne sont possibles que par le biais de LinkedIn. Attention, bien que les données
lesquelles vous soient rendues publiquement accessibles sur LinkedIn, la CNIL rappelle que la prospection
partagez une école. directe en l’absence de consentement de la personne concernée est prohibée.
• Respecter le droit d’opposition : supprimer tout contact en ayant fait la demande.
• Renouveler la demande d’autorisation de démarchage : à faire tous les trois ans en cas
d’inactivité de la personne. En fonction, conserver ses données ou les supprimer.
• Nettoyer sa base de données prospects tous les ans.

❱❱❱ de NEOMA qui échangent) ou faire comprendre à
son contact qu’on peut lui apporter quelque chose.
Isabelle Sthémer estime même qu’il convient
d’identifier ce qu’on peut offrir à son contact dans
le cadre de la préparation de son entretien réseau.
« Bien cibler son interlocuteur c’est aussi lui faire
comprendre qu’on s’est renseigné sur qui il est et
ce qu’il fait », dit Caroline Avot. Sur LinkedIn par
exemple, elle recommande vivement d’ajouter un
message d’accompagnement à son invitation pour
contextualiser la demande de connexion.
Enfin, la prise de contact ne doit ni avoir une
approche commerciale dans le cadre du lance-
ment d’une offre, ni demander un poste lors d’une
recherche d’emploi… les gens s’en doutent. Des
exemples de questions ? Quel est votre job, vos
missions, à qui reportez-vous… Quelle est votre
compréhension du marché… Avez-vous une astuce
pour networker sur LinkedIn ? « Deux membres
d’un même groupe LinkedIn peuvent s’envoyer
des messages gratuits sans compte Premium
payant », précise Caroline Avot.
CHANGER DE DÉMARCHE EN FONCTION
DE SON OBJECTIF ?
Se rapprocher des personnes dont les métiers sus-
citent l’intérêt est LE moyen de faire du réseau. Les
leviers pour atteindre ces personnes sont les
mêmes, quel que soit l’objectif. Pour Caroline Avot,
« LinkedIn est un outil incontournable quel que soit
le cas de figure. » Seuls les cibles et les réseaux
changent. Isabelle Sthémer prend les exemples du
lancement d’une offre ou d’une société. Première-
ment, pour lancer une activité, on peut toujours
tester son projet en créant des sondages sur Lin-
kedIn… et se rendre à des rencontres pour présen-
ter son projet. Ainsi, les événements organisés par
NEOMA Alumni ou des réseaux d’affaires
deviennent clé. Rejoindre ces réseaux pourrait
même permettre de rencontrer son client idéal.
Dans un club d’affaires, on vient pitcher son acti-
vité en mettant en avant les bénéfices client, afin
d’y trouver des partenaires de recommandation,
voire des clients ! C’est par exemple le mode de
fonctionnement du réseau BNI.
Lors de la recherche d’emploi, Hervé Bommelaer
soutient que « faire du réseau c’est repérer les
offres du marché caché. » Les profils juniors
devraient accorder autant d’investissement dans
la réponse aux offres d’emploi que dans le marché
caché de l’emploi : « Le réseau représente huit
chances sur dix de trouver un emploi lors d’une
transition de carrière ou pour un dirigeant », confie
Hervé Bommelaer. Agnès Flouquet-Vilboux va
même jusqu’à dire qu’une prise de contact réseau
est « plus puissante qu’un envoi de candidature !
Parce que la probabilité qu’un recruteur vous rap-
pelle est plus mince. »

— 52 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 30
4 ÉTAPES POUR METTRE À JOUR SON PROFIL
% SUR WWW.NEOMA-ALUMNI.COM
seulement des offres 1. Ouvrez le panneau « accès membre » à gauche de la page
d’emploi sont publiées,
sur lesquelles se 2. C
 onnectez-vous avec vos email et mot de passe (en cas de première
positionnent 80 % des connexion, un simple échange de mail suffit !)
demandeurs d’emploi : 3. Cliquez sur l’onglet « voir mon profil »
d’où l’importance d’une 4. Cliquez sur « voir les coordonnées »… puis « modifier »
démarche réseau pour
trouver un job !
Pour toutes questions et aide : Élodie Fauvelet / +33(0)6 72 55 30 14 /
elodie.fauvelet@neoma-alumni.fr

L’ENTRETIEN RÉSEAU EN 6 ÉTAPES CLÉS

200
c’est le nombre
minimum de personnes
1. En introduction, remerciez votre hôte, rappelez de la part de qui
vous venez et quelles informations vous recherchez
2. Pitchez en deux minutes et présentez vos objectifs
3. Posez vos questions et collectez les informations
qualifiées auxquelles
vous aurez potentielle- 4. Demandez des recommandations pour poursuivre la démarche réseau
ment accès pour chaque 5. Clôturez l’entretien
personne rencontrée 6. Assurez l’après-entretien
dans une démarche
réseau.

Pour mettre en application ces bonnes pratiques,
Agnès Flouquet-Vilboux encourage vivement les
diplômés à profiter des événements NEOMA
Alumni : « Ils permettent d’obtenir des informations
que l’on ne trouverait nulle part ailleurs, car le
franc-parler est de mise entre Alumni. » L’apparte-
nance à la même école constitue ce point commun
qui facilite les premiers contacts. Rejoindre des
clubs qui regroupent les Alumni par centres d’in-
térêt (secteurs d’activité, sportifs ou culturels) ou
les tribus pour ceux qui vivent au même endroit,
facilite grandement les premiers échanges. Enfin,
retrouver les mêmes visages d’un événement à
l’autre permet de créer des liens forts entre per-
sonnes du même réseau.
LEVER LES FREINS : TIMIDITÉ
ET LÉGITIMITÉ
Pour Hervé Bommelaer, le premier frein au réseau-
tage est la crainte de la prise de contact et le
second est un sentiment d’illégitimité. Il se veut
rassurant : « Généralement, les contacts apprécient
d’être consultés, il n’y a que très peu de risque de
tomber sur une personne toxique. » Pour Isabelle
Sthémer, « il est toujours agréable d’être valorisé
pour son expertise, de se sentir utile, de donner
des conseils. Un entretien réseau est un bon
moment pour les deux parties ! » Caroline Avot,
quant à elle, conseille de ne pas toujours contacter
un profil senior pour avoir son retour d’expérience :
il peut être plus rassurant de contacter des profes-
sionnels plus juniors.
Prendre contact est une chose, s’exprimer sur les
réseaux sociaux à la vue de tous en est une autre.
Est-il légitime de s’exprimer sur LinkedIn ? « S’il
s’agit d’un bon commentaire, oui ! », assure Isabelle
Sthémer, qui en donne la définition : il peut appor-
ter un point de vue additionnel ou différent et pose
un moyen d’entrer en contact. Toujours dans une
optique de donnant-donnant, il est opportun de
taguer des personnes qui pourraient être intéres-
sées par un post. Pour ce qui est des publications,
soit un bon post raconte une histoire, soit il com-
mente ou est étayé par une actualité. Autre
exemple ? Une publication pour remercier de sa
participation à un événement, également très
appréciable pour les organisateurs. Si l’on hésite
toujours, des professionnels proposent des ser-
vices d’accompagnement pour définir une ligne
éditoriale sur LinkedIn. ❚
Rédaction par Nicolas Mathaud (PGE 19)

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 53 —

 MAGAZINE

LA DATA
CHANGE LE MONDE
AU CŒUR DE LA TRANSITION NUMÉRIQUE DES ENTREPRISES, LE BIG DATA CONTINUE SON
EXPANSION RÉVOLUTIONNAIRE. EN DEVENANT UN OUTIL PRIVILÉGIÉ DANS LE MARKETING
ET LES RELATIONS CLIENTS OU DANS LA FINANCE, LA DONNÉE ET SES USAGES ONT
SOULEVÉ DE NOMBREUSES QUESTIONS – C’EST L’OBJET DU 14E LIVRE DE NEOMA ALUMNI –
EN TERMES DE RÉGULATION SUR LES INFORMATIONS PERSONNELLES, D’ÉCOLOGIE
SUR LE STOCKAGE ET LE TRAITEMENT OU MÊME, À NEOMA BUSINESS SCHOOL, EN TERMES
DE FORMATION ET DE COMPÉTENCES.

iStockphotos

LA RÉVOLUTION DE LA DONNÉE

A
vec le succès du digital, les don-
nées sont devenues un sujet très en vogue en
entreprise. Les images pour décrire ce qui est
attendu de cette nouvelle ressource sont d’ailleurs
très fleuries : nouvel or, nouveau pétrole, nouvelle
manne... Ressource pas si nouvelle en soi, car dès
le début des activités commerciales, les données
étaient présentes et au cœur des préoccupations
des entreprises. La naissance de l’écriture dont la
comptabilité est un des premiers usages, en
témoigne1. Cependant, l’explosion en volumétrie
depuis vingt ans dépasse tout ce que nous avons
connu précédemment. Cela change la donne, tant
et si bien que la politique de la donnée est deve-
nue un sujet stratégique des entreprises et pas
seulement dans certains secteurs (banque, télé-
com, secteur public) historiquement gros pour-
voyeurs de données. Voici donc un élément
devenu central, évoqué parfois comme un « asset »
des entreprises. Un « asset » certes, mais pas
comme les autres.
La donnée en soi n’est qu’un élément de base. Ce
qui compte avant tout c’est ce que l’entreprise en
fait. Les usages associés et notamment les
méthodes d’analyse et d’exploitations sont un sujet

— 54 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

crucial. Depuis quelques années, de plus en plus
de chercheurs conceptualisent ce que les données
peuvent apporter, et notamment l’analyse des
données.
Si tous les secteurs et toutes les fonctions de l’en-
treprise sont concernés par la question des don-
nées, force est de constater qu’une fois sorti du
champ de la recherche à proprement parler, l’un
des domaines les plus impactés est celui de la rela-
tion client. Ce qui est logique, puisqu’il s’agit ici de
traiter l’ensemble des informations issues de l’ex-
périence client pour vendre, fidéliser, enrichir cette
expérience. L’usage des données va bien au-delà
de ce périmètre, mais la dimension client reste
celle qui a été le moteur du développement de l’ex-
ploitation de la data et qui a profondément changé
les métiers associés à la relation client.
Le corpus de recherche et de méthodes sur l’usage
des données entreprises s’est beaucoup enrichi au
cours des dernières années, tant et si bien que le
sujet est devenu une thématique en soi. La place
prise par le numérique dans les entreprises, et plus
largement dans notre vie de tous les jours, est le
corollaire de cette envolée de l’importance de la
donnée. Si les outils et méthodes sont de plus en
plus structurés, le champ des questions ouvertes
est vaste et il comporte aussi des zones d’incon-
nues pour les entreprises :
• L’accès aux données d’entreprises, et surtout
de personnes, reste une grande question avec
en arrière-plan l’enjeu de la régulation. Si la
question semble avoir été abordée depuis
longtemps (CNIL dès 1978 en France, RGPD
en Europe), le sujet est loin d’être clos car il n’y a
pas une régulation universelle, et d’autre part
celle-ci se doit d’évoluer au gré des nouveaux
usages, des nouveaux canaux, des nouveaux
comportements.
• La question de « qui détient l’identité numé-
rique des personnes » est aussi loin d’être
réglée, contrairement à ce que l’on peut penser.
Dans des pays développés où l’état civil est géré
depuis des décennies par une administration
forte, la question est relativement sous contrôle.
Mais ce n’est pas le cas de la majorité de l’huma-
nité avec des pays où l’identité des citoyens est
parfois mieux connue par certains GAFA que par
l’État, notamment en Afrique et dans une
moindre mesure en Amérique latine. À l’inverse,
certains contrôles trop centralisés, notamment
en Asie, peuvent poser d’autres questions. Pour
les groupes internationaux, la gestion par zone
géographique de ces disparités va être de plus
en plus un casse-tête.
RÉVOLUTION
J.-M. HUET
F. DUGAS
de la donnée
Les data, la ressource du siècle xxie Sous la direction de : Sous la direction de
Jean-Michel HUET
et Florence DUGAS
RÉVOLUTION DE LA DONNÉE
Jean-Michel Huet : Associé au sein
du cabinet de conseil BearingPoint,
RÉVOLUTION
L’explosion des données en volumétrie est exponentielle. La il accompagne les gouvernements,
politique de la donnée est le sujet stratégique par excellence opérateurs télécoms ou de l’énergie
pour chaque entreprise, quel que soit son secteur. Or, quels dans leur transformation stratégique
et digitale. Il pilote les activités du cabinet
sont les usages et quelle stratégie privilégier pour les données ? sur le continent africain.
Il est administrateur de Neoma Alumni.
Cet ouvrage décode les enjeux autour de l’utilisation efficace
de la donnée
des données en termes de stratégie, d’organisation et d’aide à la
décision. Il explore également l’un des domaines les plus impactés,
celui de la relation client.
Révolution de la donnée expose en trois parties les défis qui s’y
rattachent en traitant :
Florence Dugas est Manager Finance
• Les politiques d’entreprises liées aux données : méthodes chez Talan Consulting. Avec plus de
d’analyse, gouvernance et gestion des données, management 20 ans d’expérience dans le conseil pour
des projets data, intelligence artificielle, la qualité des données le secteur de la Banque et de la Finance,
ou le rôle du manager face à ces enjeux. elle a développé ses compétences en
coordination de projets transversaux dans
• La dimension business et notamment l’usage des données des environnements souvent complexes
et mouvants où la gestion de la donnée
pour une meilleure connaissance client : la relation client, le
est au cœur des enjeux des équipes
service client ou bien encore la partie commerciale. métiers.
• Des cas d’usages concrets dans des secteurs différents (banque,
luxe, santé, transport) ou diverses fonctions de l’entreprise
(stratégie, géopolitique, direction financière).
Un riche éclairage tant conceptuel que pratique pour comprendre
Co-auteurs : Maroua Affa,
Edgar Bellow, Cyril Bladier,
Les data,
Nicolas Borel, Othman Boujena,
la ressource du xxie siècle
et exploiter la valeur de la donnée. Plusieurs chapitres évoquent les François Cazals, Françoise Collard,
erreurs et les pièges des projets liés aux données, ce qui montre Lotfi Hamzi, Tancrède Hayer,
Édouard Prêcheur, Fidy Ranaivoarivelo,
aussi que cet état de l’art est bel et bien en construction ! Andry Ratovo, Christine de Thibault,
Olivier Tronchon, Guillaume Vasse.
Audience
www.pearson.fr Préface de Pierre Barnabé,
• Étudiants : école de commerce, école d’ingénieurs, école d’informatique, universités, IAE,
IEP.
• Professionnels : Manager, Data Architect, Data Miner, Data Analyst, Data Scientist, Ingénieur Management Senior Executive VP d’Atos
Big Data, Business Intelligence Manager, Data Protection Officer, Chef d’entreprise et service de la donnée
marketing.
ISBN : 978-2-3260-0298-2
0298 0622-01 XX €
Ce livre est le quatorzième écrit par un collectif
composé de diplômés et de professeurs de
NEOMA Business School. Nous avons construit
cet ouvrage autour de trois grands axes :
• Le premier axe traite des politiques
d’entreprises liées aux données, les différentes
Florence Dugas
méthodes d’analyse, la gouvernance des
(PGE 97) données, le management des données, la
gestion des projets data en général et l’usage
de l’intelligence artificielle en particulier, la
qualité des données ou bien encore le rôle du
manager face à ces enjeux.
• La seconde partie s’intéresse particulièrement
à la dimension business et notamment l’usage
des données pour une meilleure connaissance
client, la relation client, le service client ou bien
Jean-Michel Huet
(PGE 97) encore le commercial.
• Enfin, la troisième partie illustre des cas
d’usages concrets notamment dans des
secteurs différents (banque, luxe, santé,
transport) ou des fonctions de l’entreprise
(stratégie géopolitique, direction financière).
Ces différents chapitres apportent des éclairages
tant conceptuels que pratiques, des méthodolo-
gies et des études de cas avec aussi de nom-
breux témoignages de praticiens de la donnée.
Plusieurs chapitres évoquent les erreurs et les
« plantages », pour reprendre un terme informa-
tique plusieurs fois usité, autour des projets
liés aux données, ce qui montre aussi que
cet état de l’art est bel et bien en construction.
Les droits d’auteur sont reversés à la Fondation
NEOMA.
❱❱❱
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 55 —
 MAGAZINE

❱❱❱
• Enfin, le coût énergétique du stockage et de
l’analyse des données est aussi loin d’être
neutre, en ces temps où le sujet de la décarbo-
nation est de plus en plus prégnant. Le secteur
du numérique émet aujourd’hui plus de CO2 que
l’aviation mondiale2 ! Les outils de suivi des
impacts carbone notamment vont intégrer de LES AUTEURS
plus en plus cette question, mais avec un phéno-
mène de croissance exponentielle qui n’est à ce François Cazals (PGE 86), professeur à HEC Paris
jour pas géré. Cyril Bladier (CESEM 93), Sales & Marketing CEO Business on Line
Guillaume Vasse (PGE 94), directeur numérique du groupe
Les entreprises ont créé ces dernières années de Télégramme
nouveaux métiers liés aux données, métiers aux Florence Dugas (PGE 97), Manager chez TalanConsulting
noms anglosaxons: Chief Data Officer, Chief Ana- Jean-Michel Huet (PGE 97), associé chez BearingPoint
lytics Officer, Data Protection Officer, Data Archi- Fidy Ranaivoarivelo (PGE 97), VP Global Sales and Marketing Atos
tect, Data Engineer, Data Scientist, Ingénieur Nicolas Borel (MS MIGP 98), Global Head of Data Strategy
DataOps…3 Cette liste n’est qu’un début et elle chez Amadeus
devrait s’allonger afin de prendre en compte à Olivier Tronchon (PGE 98), directeur marketing et innovation
l’avenir nos trois axes d’incertitude précités : l’évo- chez Ellisphere
lution de la régulation au-delà du rôle du DPO Andry Ratovo (BACHELOR ISPP 99), CEO Ley Valy
actuel ; l’impact politico-sociétal des identités Christine de Thibault (CESEM 03), Customer Success Expert
numériques, l’impact carbone de l’usage des don- chez Whoz
nées. Les organisations, nouvelles le plus souvent, Édouard Prêcheur (PGE 04), AI and Data Analytics, J.P Morgan
qui se mettent en place autour des enjeux liés aux Maroua Affa (PGE 19), consultante chez SAP
données sont donc encore loin d’être stabilisées. ❚ Tancrède Hayer (PGE 19), consultant data Bouygues Télécom
Edgar Bellow, professeur à NEOMA Business School
1- Voir Georges Ifrah, Histoire universelle des chiffres, Robert Othman Boujena, professeur à NEOMA Business School
Lafont, 1994, Vol. 1, 1042 p. et Vol. 2, 1010 p., il démontre que la
comptabilité est un des premiers usages des chiffres, 3 500 ans Françoise Collard, professeure à NEOMA Business School
avant J.-C. en Mésopotamie, et notamment avec les sceaux-cy- Lotfi Hamzi, professeur à NEOMA Business School
lindres des bulles d’argile des élamites, les bourses du palais de
Nuzi ou la comptabilité du marché de la cité royale d’Uruk.
2- La Fresque du Numérique - Atelier de sensibilisation aux
problèmes environnementaux du numérique (fresquedunume-
rique.org)
3- Les 10 métiers les plus prometteurs du monde de la data, Les
Echos : https://bit.ly/NAM-31-data

Par Florence Dugas (PGE 97) et Jean-Michel Huet (PGE 97)

BIG DATA À NEOMA BUSINESS SCHOOL

TECHNIQUE ET POLYVALENCE POUR SUIVRE UN
MARCHÉ EN EXPANSION
2,185 milliards d’euros. Il s’agit du poids du marché
de la data en France en 2020 d’après une étude
réalisée par l’institut de sondages BVA pour le
cabinet de data-marketing et communication Isos-
kele. Malgré une légère baisse du chiffre d’affaires
cette année-là, imputable au Covid-19 et à de nou-
velles réglementations, le marché a bondi de 65 %
environ depuis 2010, en s’appuyant sur de nou-
Françoise Collard veaux usages de la data dans le champ du marke-
ting comme de la finance. Pour rester en phase
avec ce marché devenu vecteur d’emploi incon-
tournable, NEOMA BS a adapté son offre pédago-
gique aux divers métiers de la data. L’objectif :
former des professionnels polyvalents et des tech-
niciens pointus, aptes au changement dans un
secteur aux contours mouvants.
« Les métiers du marketing et plus spécifiquement
de la gestion des données clients sont devenus
plus techniques, les compétences que les étu-
diants avaient l’habitude d’acquérir en marketing
ne suffisent plus. » De ce constat, énoncé ici par
Françoise Collard, est né en septembre 2016 le
Mastère spécialisé Marketing et Data Analytics
(MS MDA) qu’elle dirige. Ce programme d’un an en
alternance tourne autour d’une promesse : « Placer
l’intelligence de la donnée au service du marketing
et de l’optimisation de l’expérience client. »

— 56 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

Pour cela, tout le parcours d’une donnée est étu-
dié, « du moment où elle est créée à celui où on
l’utilise pour faire une recommandation, en pas-
sant par sa capture, comment on la stocke, pour
que les étudiants comprennent comment la data
s’intègre aux différents métiers du marketing. »
D’ailleurs, les deux champs d’expertise vont de
pair, jusque dans les initiations aux langages de
programmation : « Tous les cours sont appliqués,
insiste Françoise Collard. Il y a même un hackathon
organisé avec notre partenaire Dataiku pour
mobiliser les compétences des étudiants en data
analytic autour d’une problématique marketing. »
D’après elle, à l’issue de leur année d’alternance, les
étudiants du MS MDA auront acquis « la capacité
à identifier une problématique marketing, à mani-
puler des outils pour produire une analyse, et à
formuler une recommandation. C’est tout le l’enjeu
du programme,, former des profils hybrides ! »
Les métiers de la
gestion des données clients
sont devenus plus techniques,
les compétences que les
étudiants avaient l’habitude
d’acquérir en marketing
ne suffisent plus.
Françoise Collard
DIALOGUER AVEC D’AUTRES
DÉPARTEMENTS
Autant de compétences utiles à Nicolas Tran (MS
MDA 19), CRM manager pour une application de
néo-banque et gestion de patrimoine. Ses mis-
sions : « Effectuer un benchmark des outils marke-
ting, intégrer ces outils au sein de l’écosystème de
l’application et les brancher avec les différentes
bases de données pour les connecter ensemble.
Le troisième aspect de ce travail consiste à gérer
les relations clients et organiser des campagnes
marketing », décrit-il. Même s’il reconnaît une
légère prépondérance des compétences marke-
ting dans son métier, Nicolas insiste : « CRM mana-
ger est vraiment un poste hybride entre marketing
digital et data. Les données que l’on récupère de
notre site et notre application permettent de per-
sonnaliser les campagnes, d’identifier les appé-
tences et intérêts des clients », et de mieux les
cibler lors de campagnes de marketing automati-
sées. Si le Mastère lui a appris des compétences
concrètes, Nicolas estime aussi que le programme
lui a « beaucoup apporté dans les interactions avec
d’autres départements. Comprendre les enjeux
des équipes IT et data facilite les échanges et la
conduite des projets au quotidien. »
« Le Mastère nous permet de comprendre les
métiers, ce qu’ils font, les différents enjeux de la
data. Je peux être force de proposition pour créer
des synergies entre les équipes data et nous »,
confirme Ophélie Duhamel (MS MDA 21). Nous, ce
sont les équipes d’analyse web dont Ophélie fait
partie. Consultante au sein du cabinet Converteo,
elle a pour principal client Europcar. Son métier à
elle consiste à implémenter les fameux cookies de
suivi, ou « poser des tags », pour recueillir des don-
nées qu’elle regroupera pour en faire des
dashboards, ou tableaux de bord. Ces représenta-
tions sous forme de graphiques des données col-
lectées permettent d’analyser en un coup d’œil, ou
presque, la performance d’une page internet, d’une
fonctionnalité, etc., et peuvent servir d’aide à la
décision. « On part toujours d’un tag pré-écrit par
Google Analytics ou Criteo par exemple, avant d’y
ajouter nos modifications. Pour cela, je peux être
Nicolas Tran
amenée à utiliser le langage JavaScript ; ce n’est (MS MDA 19)
pas quelque chose que j’ai appris en cours, mais le
fait d’avoir étudié les bases d’autres langages pro-
grammatiques a rendu ma montée en compé-
tences plus facile », souligne Ophélie.
QUAND L’ALTERNANCE NOURRIT
LA TRANSITION
« On donne aux étudiants un certain nombre de
cours, mais c’est aussi à eux d’approfondir leurs
compétences s’ils le souhaitent. On leur met les
Ophélie Duhamel
(MS MDA 21)
ressources et les moyens à disposition pour cela »,
confirme Françoise Collard. En plus du travail per-
sonnel, c’est l’alternance avec une entreprise qui
permet cet approfondissement ; ce n’est pas
Maxime Huot (BSc IFI 17 et MS MDA 19) qui dirait
le contraire. Même s’il aurait souhaité étudier cer-
tains sujets plus en détail pendant les cours, il rela-
tivise : « Le Mastère permet de connaître un peu
Maxime Huot
tout et l’alternance en entreprise nous fait (BSc IFI 17 et
connaître en profondeur deux ou trois outils. Mes MS MDA 19)
cours me permettaient souvent de penser à de
nouvelles pistes à explorer », se souvient ce
business analyste pour l’entreprise de big pharma
Eli Lilly and Company.
Ce système de vases communicants s’est montré
d’autant plus précieux pour Maxime qu’il est arrivé
dans son entreprise au moment où celle-ci démar-
rait sa transition digitale. « Avant, ils ne travaillaient
que sur des tableurs Excel qui sont des outils très
manuels. Je pouvais me positionner sur des pro-
jets que je souhaitais automatiser. » Ce faisant,
Maxime a vu le contenu de son poste évoluer. Il ne
se contente plus de nourrir commerciaux et ser-
vices marketing en données (parts de marché,
chiffres de ventes, implantation géographique…)
pour qu’ils puissent optimiser leur travail, il peut
aussi « prendre le temps de faire des analyses plus
fines, et venir en soutien dans des prises de déci-
sion sur des sujets qui intéressent le top manage-
ment de l’entreprise », se félicite-t-il.
❱❱❱
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 57 —
 MAGAZINE

❱❱❱
DEUX PROGRAMMES, DEUX APPROCHES
Les promesses du MS MDA semblent donc tenues :
« Les diplômés savent manipuler des données, et
comme ils ont aussi une formation marketing et
managériale, ils savent quoi faire de ces données »,
affirme Françoise Collard. Ce n’est sans doute pas
pour rien si le Mastère est premier au classement
2022 Eduniversal des meilleurs Masters, MS et
MBA dans la catégorie « Digital Marketing et Data
Messaoud Chibane
Analytics ». En 2020, l’entreprise de classement
universitaire récompensait un autre programme
de NEOMA BS consacré au big data : le Master of
Science Finance et Big Data (MSc FBD).
Pensé par Messaoud Chibane, ce Master voit le
jour à la rentrée 2019. « Je me suis rendu compte
que les étudiants en finance étaient en décalage
par rapport à l’industrie financière. Je me suis dit
qu’il fallait leur donner des compétences tech-
niques pour qu’ils rivalisent avec les ingénieurs », la
Chris Ble
(MSc FBD 20) connaissance de la finance en plus. Le parti-pris
diffère donc de celui du MS MDA, qui vise une plus
grande polyvalence, et l’approche pédagogique
aussi, pour s’adapter au mieux aux besoins du sec-
teur, mais aussi des étudiants, selon leurs parcours.
En découle une organisation par trimestre, le pre-
mier étant consacré à une remise à niveau en
finance, maths et programmation, le deuxième à
un approfondissement de ces enseignements et à
la data science. « Lors du troisième trimestre, ils
sont plongés dans ces problématiques à travers
des ateliers pratiques », accompagnés par des pro-
fessionnels.
DOUBLEMENT COMPÉTENTS
Lors de ces sessions d’applied data science, Chris
Ble (MSc FBD 20) a pu affûter sa capacité de res-
titution et de rédaction, des compétences bien
utiles pour les rapports qu’il doit adresser à son
Les diplômés savent
manipuler des données, et
comme ils ont aussi une
formation marketing et
managériale, ils savent quoi
faire de ces données.
Françoise Collard
management. Mais en tant qu’inspecteur des
modèles quantitatifs à la Banque Postale, ce sont
surtout les mathématiques qu’il utilise au quoti-
dien, notamment avec de la modélisation, c’est-à-
dire la représentation d’une situation financière
grâce à un modèle mathématique, et donc au
moyen d’équations, fonctions ou formules mathé-
matiques.
Concrètement, comment cela fonctionne ? « Quand
un client prend un crédit auprès d’une banque,
celle-ci évalue sa capacité à rembourser à l’aide

iStockphotos

— 58 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

d’un système de notation interne », qui repose sur
une multitude de données concernant le compor-
tement bancaire de ce client. « Cette notation est
générée par des modèles qui mesurent le risque
de crédit, et mon métier est de vérifier que ces
modèles respectent à la fois les attendus internes
de la banque, et les attendus réglementaires du
secteur », explique-t-il.
Cette double compétence finance et data science,
au cœur du MSc FBD, Romain Lamirand (PGE 20
et MSc FBD 21) l’a aussi utilisée quotidiennement
lorsqu’il était ingénieur produits structurés au sein
de la BNP. « Le produit structuré, c’est une des
classes d’actif que l’on peut investir sur une assu-
rance vie », comme une action ou une obligation.
Seulement il a une particularité, il permet de
« répondre à des exigences du client de manière
personnalisée, par exemple en garantissant le
capital investi. Un produit structuré c’est une sorte
de contrat sur mesure : si vous voulez ne pas
perdre plus de 5 % de ce que vous investissez, on
va créer un contrat qui aura ces caractéristiques. »
À ce poste, Romain achetait ces produits structu-
rés, non sans avoir évalué leur prix en effectuant
entre autres des calculs stochastiques, qui sont
une extension de la théorie des probabilités. « Pour
attribuer une valeur à ce produit structuré, on uti-
lise des données du passé, les variations du
CAC 40 par exemple, qu’on va projeter dans le
futur avec des modèles de probabilité, afin de
créer une multitude de scénarios. » Récemment,
Romain est devenu analyste trade support, un
poste « 100 % technique, sans négociation
commerciale. » Autant dire que ses compétences
scientifiques sont essentielles, d’où le parti pris
par Messaoud Chibane de créer un Master très
technique.
UN SECTEUR EN EXPANSION
Il assume : « Ce Master est singulier au sein de
l’offre de formation de NEOMA BS. Étant ingénieur
de formation et ayant travaillé dans la banque, j’en
ai conclu que pour aller loin dans ce secteur, les
compétences techniques sont indispensables. »
Pour que ses étudiants restent compétitifs, il fait
intervenir différents professionnels d’une année
sur l’autre lors des sessions pratiques. Il reste en
contact avec les diplômés aussi, pour s’assurer
d’apporter aux nouveaux étudiants des enseigne-
ments au goût du jour. À en croire Chris Ble, c’est
une réussite : « En cours d’applied data science on
utilisait des techniques qui ne sont pas encore sur
le marché, assure-t-il. En plus de cela, pour rester
dans le coup, je fais un travail personnel pour voir
de nouveaux outils, car je sais que le métier que je
ferai dans quelques années n’existe pas forcément
aujourd’hui. »
En effet, le champ de la data est en constante évo-
lution, ou plutôt en « expansion permanente, cor-
rige Messaoud Chibane. On ne change pas de
techniques tous les six mois. Si mes étudiants
comprennent en profondeur les mathématiques
derrière les différents modèles, ils sont armés pour
toute leur carrière. » Dans le domaine des produits
structurés par exemple, les professionnels utilisent
les mêmes modèles mathématiques. « Si tous les
acteurs du marché ne se mettent pas d’accord
pour utiliser le même modèle, le système ne fonc-
tionne plus », clarifie Romain Lamirand. Une telle
convention limite forcément l’évolution des tech-
niques. Romain Lamirand
(PGE 20 et
La révolution du big data elle-même est le fruit MSc FBD 21)
d’une expansion et pas d’une évolution. « Le big
data c’est l’application de techniques de modélisa-
tion à des données plus importantes, rappelle
Chris Ble. Avant on traitait un million de lignes de
données, et maintenant 10 milliards, mais les tech-
niques qu’on utilisait avant n’ont pas disparu, elles
sont devenues plus performantes. »
On ne change pas
de techniques tous les
six mois. Si mes étudiants
comprennent en profondeur
les mathématiques derrière
les différents modèles,
ils sont armés pour toute
leur carrière.
Messaoud Chibane
Reste que justement, pour rester performant dans
la data, qu’elle soit appliquée à la finance ou au
marketing, « il faut faire des efforts de son côté
pour se renouveler. Je suis dans mon entreprise
depuis quatre ans, et je fais partie des anciens qui
ont mis les processus en place. Au bout de
quelques années d’expérience, on s’habitue à des
manières de fonctionner, on a plus de mal à être
créatif », constate Maxime Huot. C’était bien ce
qu’anticipait François Collard, en insistant pour
que les étudiants cherchent à développer par eux-
mêmes leurs spécialisations au-delà des bases
acquises en cours. « C’est en leur délivrant ce type
de messages qu’on les prépare », souligne la direc-
trice de Mastère. Car ce n’est qu’en étant armés
d’une telle culture des données que les Alumni
seront à même d’appréhender au mieux le big data
et ses expansions. ❚
Rédaction par Thomas Weill
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 59 —
 ASSO — ACTU —

48 BIS RUE DES BELLES FEUILLES

C’est avec une petite émotion que NEOMA Alumni a fait ses
adieux au 85 rue de la Victoire pour emménager au 48 bis rue
des Belles Feuilles dans le 16e arrondissement de Paris.
Si les locaux de la rue des Belles Feuilles permettra d’organiser
des conférences des clubs, des entretiens ou atelier du CareeR
CenteR® ou d’accueillir des diplômés de passage, l’association
est aussi présente sur les campus de Reims Rouen et Paris
pour rencontrer les étudiants.
En effet, plus spacieux, les nouveaux locaux vont permettre de
mieux accueillir les Alumni, en plus de bureaux pour les
permanents de l’association. Avec sa cour intérieure privative
et ses salles, les tribus et clubs pourront y organiser des
événements jusqu’à 30 personnes assises. Des postes de
travail seront mis à la disposition des Alumni de passage, pour
passer quelques heures au calme entre deux rendez-vous par
exemple.

Les travaux de rénovation et de mise à l’image de NEOMA

Alumni seront réalisés d’ici la fin de l’été, mais vous êtes déjà
tous bienvenus dans votre nouveau « chez-vous » !
Contact : +33 (0)9 72 55 16 68 / contact@neoma-alumni.com
NB : un code est nécessaire pour accéder aux locaux

DR

NEOMA ALUMNI SOUTIENT

L’OPEN GOLF DES ÉTOILES !
L’Open Golf des Étoiles, en collaboration avec le club Golf et le soutien
de NEOMA Alumni, est une compétition organisée pour collecter des
fonds pour des programmes de recherche sur les cancers pédiatriques. 9 septembre 2022
L’association Marie Notre Étoile, à l’origine de cet Open, est née en 2016 Golf du Val Secret à Brasles – près de Chateau-Thierry (02)
à la suite du décès de Marie d’un cancer des os à l’âge de quinze ans. https://marie-notre-etoile.org/open-golf-etoile/
Marie est la fille de Corinne Rudloff (PGE 92), née Jarnier, et Michel
Rudloff (PGE 90), présidente et vice-président de l’association.
Chaque année en France, 2 500 enfants sont touchés par le cancer, 500
en meurent. Depuis son lancement, Marie Notre Étoile a collecté plus de
500 000 euros grâce à ses nombreux bénévoles et ses événements, et
les programmes de recherche sont sélectionnés par l’association
Imagine For Margo. Avec une efficacité absolue : aucun frais de collecte,
100 % des fonds sont reversés.
Contacts : club-golf@neoma-alumni.com
L’esprit de l’Open Golf des Étoiles est que chaque équipe soit porteuse
d’un message dans son entourage personnel et professionnel en faveur
Philippe Tordjman (PGE 89)
de la collecte, et associe ce challenge à l’événement sportif et convivial Nicolas Botto (PGE 95)
de l’Open Golf des Étoiles.

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 61 —

 ASSO — TRIBUS —

RETOUR EN IMAGES
PARMI LES DERNIÈRES RENCONTRES
DU RÉSEAU…

Ilan Benhaim (PGE 01), président de NEOMA Alumni, est venu à la rencontre des étudiants à Reims (le 7 avril) et à Rouen (le 12 avril). Il a échangé
avec près de soixante étudiants en Parcours Entrepreneuriat Associatifs à Reims, et plus de vingt représentants d’associations à Rouen.
Outre le partage de son expérience d’entrepreneur, Ilan a insisté sur l’importance du sentiment de fierté d’appartenance au réseau… et a promis
de revenir régulièrement à leur rencontre.

Le 29 avril dernier, les membres

du club Art et Culture – animé
par Florence Dugas (PGE 97)
et Lionel Pistien (PGE 87) –
ont organisé une visite guidée
de la bourse du commerce -
Fondation Pinault.

Le 4 mai, les membres de la tribu Belgique – menés par Marion

Sabourin (PGE 15) et Pierre de La Touche (PGE 17) – ont organisé
un afterwork sur la place Jourdan, qui réunit les 2 spécialités
les plus connues de Belgique : les frites et la bière !

Une dizaine de membres de la tribu Suisse – dont le pôle Lausanne

est animé par Marine Pignon (PGE 08) – se sont retrouvés le 28 avril
Les membres de la tribu Centre ont organisé un premier dans le nouveau bar Lounge lausannois, le Don’t Tell Aunty,
afterwork au Clarion Hôtel Château Belmont de Tours le 29 avril, une ancienne cordonnerie qui se transforme en véritable speakeasy.
à l’initiative de Matthieu Archambault (BSc IFI 02).

— 62 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 À l’occasion du lancement de EY Normandie, nouveau bureau
rouennais piloté par Jonathan Thibout-Curtinha, un afterwork
a réuni des Alumni au 109, à l’accélérateur de NEOMA Business
School.

Le 21 avril 2022, la tribu US Chapter – animée à New York

par Sébastien Lebeau (PGE 92) et Mayda Poc (PGE 92) –
a organisé un apéro en terrasse à New York qui a permis
de partager un moment de bonne humeur et de convivialité.
À cette occasion, une équipe de tournage était présente pour
un mini reportage et la promotion de NEOMA Business School.

Les bénévoles de NEOMA Alumni se sont retrouvés pour

une soirée réseau festive à Paris le 17 février, au Scorzo.

Soirée spéciale French Tech Abidjan chez Orange Digital Center

le 31 mars 2022 à Abidjan, coorganisée par le club Digital – sous
l’impulsion de Jean-Michel Huet (PGE 97) – avec le CIAN, Conseil
français des investisseurs en Afrique, pour une soirée dédiée
au numérique en Côte d’Ivoire.

Diplômés, étudiants et enseignants des deux campus de Reims et

Rouen se sont retrouvés le 7 avril pour le tournoi NEOMA Golf Cup
Reims/Rouen 2022, organisé pour le club Golf par Sean
Mc Donnell (E MBA 12) et Nicolas Botto (PGE 95). 23 Alumni,
de diplômé de 1974 à étudiant en PGE 2022, se sont « affrontés »
sous le soleil normand. Pierre Lordereau (PGE 76), ancien
président du club de Rouen et actuel président de la Ligue de golf
de Normandie, a remis la coupe à l’équipe de Reims !

La soirée « Back to school, see you soon » pour les étudiants de

NEOMA Business School en apprentissage chez EY, à l’Apogé le 7
avril, a réuni une dizaine de participants avec Isabelle Tracq-
Sengeissen (PGE 90).

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 63 —

 ASSO — TRIBUS —

Le 15 mars dernier, les membres du club Global Executive MBA

– qui réunit des Alumni MBA d’écoles triplement accréditées :
NEOMA, ESSEC, EDHEC et KEDGE – organisait un afterwork sur
la terrasse privée de « La Birreria ». Un événement de convivialité,
pour élargir les horizons et partager les expériences.

Le 24 février dernier,
les membres de la tribu Alsace
Un premier afterwork pour la tribu Madrid – pilotée par Amandine – animée par Gaetan Loeb
Chaillot (PGE 18), Muberra Karavelioglu (BSc IFI 14) et Marylou (CESEM 91) – ont organisé une
Gognat (PGE 17) – le 24 mars dernier, au El Ciento y Pico. soirée networking conviviale au
Météor ClubHouse. Rencontres,
retrouvailles et échanges aussi
riches que sympathiques pour
poursuivre l’activité de la tribu.

Boris Kolinko (PGE 11) et Cyrique Bourbon (PGE 06) proposaient

aux Alumni du London Club de rejoindre d’autres Alumni d’école
de commerce (ESSEC et EDHEC) pour une soirée inter-réseaux
le 23 février. L’événement fut un grand succès : la liste d’attente
comptait une cinquantaine de personnes !

Travailler dans le sport ?! C’était le thème de la conférence

organisée par NATS Rouen sur les métiers dans le secteur du
sport et des JO le 3 février dernier. Animée par les responsables
de NATS, Juliette Hibon (PGE 24) et Amaury Balouzat (PGE 24),
la soirée comptait deux intervenants : Guillaume Laffargue
(PGE 08), responsable développement commercial Roland-Garros
- Rolex Paris Masters à la Fédération Française de Tennis ;
et Hugo Pellerin (PGE 16), Partnerships Project Manager
au Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques
de 2024.

Le 17 février dernier, les membres de la tribu Languedoc-

Roussillon – animée par Tristan Bauer (PGE 10), Dorothée Burdin
(PGE 99) et Olivier Guérin (PGE 96) – ont organisé une soirée
iStockphotos

au caveau du Château de Flaugergues dans le but de se retrouver

avec de l’énergie positive et de la convivialité.

— 64 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 NEOMA ALUMNI ENGAGED FOR POSITIVE IMPACT

TRIBUS ET FRESQUE
DU CLIMAT
PRÉSENTATION PAR ISABELLE ROUSSEAU (MBA FT 93), À L’INITIATIVE
DE CES RENCONTRES PROPOSÉES AUX TRIBUS EN MARS DERNIER.

Vous êtes engagée depuis le départ dans cette

Isabelle Rousseau
(MBA FT 93)
Après vingt ans en direction
marketing international et
management de Business
Unit, Isabelle a fondé
Butterfly, cabinet-conseil en
transition écologique. Elle
accompagne les entreprises à
la certification B Corp et à
devenir Entreprise à Mission,
et sensibilise aux enjeux
environnementaux et
sociétaux en entreprise.
communauté…
Oui ! Proposer puis lancer collectivement Engaged
for Positive Impact a été une évidence pour moi,
étant donné mon expérience, mon engagement et
mes activités auprès du réseau NEOMA Alumni
depuis plusieurs années au sein du club Luxe et
Création. Et surtout, nous avons eu dès le départ
le fort soutien de la direction et de toute l’équipe
de NEOMA Alumni.
Pourquoi avoir organisé des ateliers Fresque
du Climat ?
Ces ateliers Fresque du Climat se sont inscrits
dans la mission de la communauté NEOMA Alumni
Engaged for Positive Impact, qui rassemble et sou-
tient les Alumni qui s’engagent déjà ou souhaitent
s’engager pour répondre à l’urgence des enjeux
environnementaux et sociétaux. L’objectif est de
proposer aux Alumni des contenus qui aident à
accélérer cette transition écologique que nous
devons faire dans nos entreprises et organisations.
La Fresque du Climat est un excellent outil pour
bien comprendre les causes et les effets du dérè-
glement climatique. Bientôt, 400 000 personnes orientés vers l’action. Je ne vous en dis pas trop… il
l’auront suivi, dans des entreprises de toutes tailles faut le faire !
et de tous secteurs, des comités de direction aux
équipes opérationnelles, mais aussi des étudiants, Qu’est-ce que les groupes en ont retiré ?
des collectivités… Nous avons eu des retours très positifs. À Paris, les
Alumni étaient ultra-motivés, avec une grande
Concrètement, comment se passe une ren- curiosité et l’envie d’agir : beaucoup ont signé
contre Fresque du Climat ? notre Manifeste. Ceux qui n’avaient pas pu s’ins-
L’atelier de la Fresque du Climat fait avant tout crire ont demandé de nouvelles dates… À Nantes,
appel à l’intelligence collective et aux échanges, l’atelier organisé par Emmanuel Louzier (PGE 96),
sur la base des données scientifiques du GIEC. CEO de Hike Talent, a suscité un sentiment collec-
Un atelier dure trois heures car il y a différentes tif : le dérèglement climatique est une réalité, les
étapes : la réflexion collective pour construire la activités humaines en sont à l’origine et il y a
fresque avec 42 cartes selon des liens de causalité, urgence à agir chacun à son niveau et en fonction
puis une partie créative et enfin des échanges de ses capacités.  ❚

Pour plus d’info et signer Contact :

le Manifeste : engaged4positiveimpact@neoma-alumni.com
http://bit.ly/NA-Engaged

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 65 —

 ASSO — TRIBUS —
WO.MEN / #EQUALITY4SUCCESS - 3 avril
CLUB MED :
CONVICTIONS ET BONNES PRATIQUES
LE CLUB MED EST UN GROUPE MULTINATIONAL DONT LE CHIFFRE D’AFFAIRES EN 2019
ÉQUIVAUT À 1,8 MILLIARD D’EUROS, AVEC 70 RESORTS DANS LE MONDE, 24 000 EMPLOYÉS
DE 137 NATIONALITÉS. POUR LA DIRECTION, LA DIVERSITÉ, L’ÉQUITÉ ET L’INCLUSION
REPRÉSENTENT UN ENGAGEMENT DE CHAQUE JOUR.
Equality4Success évoque la diversité, l’une des
cinq valeurs fortes du Club Med avec l’esprit pion-
nier, la responsabilité, la liberté et la gentillesse.
Depuis son origine, le Club Med rassemble des
personnes de genre, de culture, d’éducation et de
perception différents. « La diversité est une force
incroyable dont j’éprouve les bénéfices depuis
trente ans », s’enthousiasme Gino Andreetta, CEO
Club Med Resorts Europe, Africa, Middle East,
Indian Ocean & French Indies. La diversité suscite
l’ouverture d’esprit revendiquée par le groupe
depuis sa création en 1950. Conscient que des GO
Gino Andreetta heureux rendent les clients heureux, le Club Med
défend également une égalité des chances cou-
plée à un ascenseur social. Aujourd’hui, parmi les
11 membres du Comex, un tiers sont des femmes
et un tiers sont des « bébés Club Med », dont deux
ont démarré comme GO en Resort et deux comme
stagiaires au bureau. « Les femmes apportent des
angles de réflexion différents, plus ronds, plus
intelligents et avec plus d’impact. Le Comex a
trouvé un meilleur équilibre grâce à ces 4 femmes
qui apportent une force incroyable », reconnaît
Anne Browaeys (PGE 97)
Gino Andreetta. Equality4Success implique aussi
la contribution aux populations. Le Resort de Cap
Skirring au Sénégal permet aux enfants de la
région, à travers la Fondation Club Med, de prendre
des cours de tennis et de golf. Ils découvrent un
sport, une passion, qui, pour une partie d’entre eux,
deviendra un métier. « Ils pourront ainsi devenir
professeur au Club Med ou ailleurs », souligne
— 66 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
Anne Browaeys (PGE 97), CEO Club Med Markets
Europe & Africa. Être manager impose de définir
des objectifs métiers pour chacun, tout en donnant
une direction commune aux équipes. Il est essen-
tiel de favoriser des modes de travail collaboratif.
Anne Browaeys se compare avec Gino à des gara-
gistes : « Il ne faut pas que la machine se grippe et
pour l’éviter, nous mettons de l’huile dans les
rouages. » Il ne faut par ailleurs pas hésiter à valo-
riser les personnes en les remerciant et en les féli-
citant par écrit en ajoutant le N+1 en copie.
FAIRE PROGRESSER LA DIVERSITÉ
Dans le cadre de l’indice sur l’égalité profession-
nelle femmes-hommes publié par la loi de 2018
pour la liberté de choisir son avenir professionnel,
le Club Med se positionne en 2021 à 96/100, soit 4
points de plus depuis l’année dernière. Le groupe
atteint le score le plus haut en ce qui concerne les
écarts de répartition des augmentations, les écarts
de répartition de promotion et l’indicateur de la
parité femmes et hommes parmi les 10 rémunéra-
tions les plus importantes de l’entreprise.
Aujourd’hui, la prochaine étape pour faire progres-
ser encore la diversité sera le développement des
profils internationaux. « Nous sommes actuelle-
ment à 60 % de femmes et 52 % d’internationaux.
Nous souhaitons aller plus loin », conclut Anne
Browaeys. ❚
Charlotte d’Aleman
Le replay de la conférence :
https://bit.ly/NAM31-W1
Contact : wo.men@neoma-alumni.com
WO.MEN by NEOMA Alumni rassemble
les talents des femmes et des hommes
Alumni, pour ensemble, faire de l’égalité
professionnelle et de la gouvernance
partagée une réalité dans nos entreprises.
 CLUB BIEN-ÊTRE – 12 avril

OSEZ LA CHANCE !
DAVID CHAMARD, EXPERT ET COACH EN MOTIVATION ET AUTEUR DU LIVRE
OSEZ LA CHANCE, ROMPT AVEC L’IDÉE QUE LA CHANCE SERAIT LE FRUIT DU HASARD.
IL PRÉSENTE LES 6 CLÉS DE LA MÉTHODE DÉCLIC.

Avec pour préambule l’illustration d’une jeune

femme demandant à son accompagnant : « Je veux
avoir de la chance, qu’est-ce que je peux
prendre ? », et l’accompagnant de répondre : « Des
décisions », David Chamard partage sa méthode
pour créer les circonstances propres à la chance.

ACCÉDER À LA CHANCE, ÇA SE TRAVAILLE !

Il faut d’abord reconnaître en nous nos deux
grandes forces motrices. La première est le sabo-
teur. Elle est cette petite voix qui fait valoir nos
échecs, nos peurs, nos doutes et nous conduit à
dresser les limites qui nous freinent dans notre
capacité à chercher des opportunités, et donc à
conquérir notre chance. Mais nous avons aussi
tous en nous une deuxième petite voix qui est
notre allié. Elle est cette force motrice qui nous tire
vers le haut et nous dit : « Et si tu essayais ? » Pour

identifier la part de voix de son saboteur et celle
de son allié, David Chamard propose de rédiger
chaque jour une note récapitulant la place prise
David Chamard par chacune de ces deux voix lors de ses prises de
décisions, afin de les rééquilibrer et de redonner sa
place à « notre allié ». Le deuxième outil serait de
chausser les lunettes de l’optimisme tout en tra-
duisant ses envies en un objectif précis, les raisons
qui nous y poussent, et les moyens à mettre en
place pour l’atteindre. Pour cela, il est nécessaire
d’avoir des convictions sans pour autant s’enfer-
mer dans des certitudes. « Avoir des convictions
permet de s’engager, de construire le chemin vers
sa chance », explique-t-il. Il s’agit ensuite de mobi-
liser un réseau large composé de profils divers et
variés qui permettront de questionner, de challen-
ger son projet et de le faire progresser. Pour être
aidé, il faut aussi savoir soi-même donner de son
Le replay de la conférence :
https://bit.ly/NAM31-ClubBE
Contact :
club-bienetre@neoma-alumni.com
iStockphotos
temps, de ses conseils, de son écoute. « Tout cela
passe par ma capacité à me mettre en mouvement,
à bien m’entourer, à avoir la vision la plus large
possible, à observer l’optimisme qui nous entoure,
mais aussi par la capacité à se faire aider. »
LES ÉTAPES DE LA MÉTHODE DÉCLIC
La première étape est de faire la paix avec ses
peurs, de clarifier ses objectifs en les rédigeant et
en les associant à des actions. Il s’agit ensuite de
prendre confiance. Il faut déconstruire ses
croyances limitantes, connaître ses ressources et
les piliers sur qui compter. L’étape suivante
consiste à se libérer, à apprendre de ses erreurs et
à se défaire du regard des autres. La cinquième
étape est de se fier à son intuition et écouter sa
petite voix intérieure. Enfin, l’ultime étape est la
prise de décision alignée avec soi-même et ses
objectifs. « Un chanceux est un optimiste ouvert
sur le monde, qui sait s’entourer, qui se fixe de vrais
objectifs, qui passe à l’action avec régularité et qui
sait aussi fêter ses victoires », s’enthousiasme
David Chamard.  ❚
Charlotte d’Aleman

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 67 —

 ASSO — TRIBUS —
TRIBU AQUITAINE ET CAREER CENTER® – 10 février
QU’EST-CE
QUE LE COACHING ?
MARION RUZICKA (CESEM 10), COACH CERTIFIÉE, TRAVAILLE SUR L’INTELLIGENCE
ÉMOTIONNELLE, ET L’INTUITION. ELLE EXPLIQUE LES FONDAMENTAUX ET LES DIFFÉRENTES
MÉTHODES POUR UN COACHING RÉUSSI ET PRÉSENTE LE COACHING DE L’INTUITION.
Le coaching est une pratique à laquelle les indivi-
dus comme les entreprises peuvent avoir recours
pour faire face à une problématique ou pour pro-
gresser dans un domaine précis.
Le coaching débute avec Socrate et le principe
de la maïeutique, l’art d’accoucher les esprits.
Le terme « coaching » apparaît quant à lui au
16e siècle pour désigner le coach, une petite voiture
tirée par des chevaux et guidée par un cocher.
« Dans le mot coaching, il y a vraiment l’idée
d’accompagnement d’un point A à un point B,
d’une direction du présent au futur », précise
Marion Ruzicka (CESEM 10).
Marion Ruzicka (CESEM 10) CHANGEMENT PAR L’ACTION
Le coaching tel qu’on l’entend aujourd’hui est pour
la première fois utilisé dans le domaine du sport
avec Timothy Gallwey, enseignant, spécialiste du
tennis puis du golf et pédagogue à Harvard. Pour
lui, « l’adversaire que l’on porte en soi est bien plus
redoutable que celui qui nous donne la réplique
derrière le filet. » Le coaching se situe au carrefour
de la psychologie, de la sociologie et de la théorie
des organisations. Il s’inspire des fondements de
différentes thérapies, comme celle humaniste,
centrée sur le présent et la capacité de l’individu
à trouver lui-même ses propres solutions. Le coa-
ching se définit comme un accompagnement au
changement par l’action. « Entre chaque séance, le
coaché doit poser une action. Pour ce faire, il doit
se sentir en sécurité et en confiance. »
LE COACHING DE L’INTUITION : RENOUER
AVEC SON MOI PROFOND
Comment et pourquoi développer son intuition ?
L’intuition est un fonctionnement cognitif détenu
par chacun de nous mais qui n’est pas valorisé par
la société, plus concentrée sur le mental. « L’intui-
tion est la perception immédiate d’une réponse,
d’une décision », développe Marion Ruzicka.
Chez les grands joueurs d’échecs qui font appel à
leur intuition, trois zones du cerveau ont été iden-
tifiées comme s’activant durant leurs prises de
décision : le précuneus (la mémoire épisodique
des événements vécus), le noyau caudé (les habi-
tudes et les comportements réflexes) qui permet
— 68 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
de prendre des décisions rapides et automatiques,
et enfin le cortex préfrontal ventromédian où sont
stockées les informations des conséquences émo-
tionnelles des expériences passées.
L’intuition est donc fondée sur l’expérience, la
répétition d’expériences. C’est un processus
cognitif et émotionnel qui se développe dans un
environnement calme et dans une conscience
corporelle et émotionnelle. Pour Henry Mintzberg,
chercheur canadien en stratégie de management,
« le manager efficace ne choisit pas entre les
approches analytiques et intuitives des problèmes,
il utilise les deux. » L’intuition est une clé de réus-
site en performance : elle aide à bien s’entourer, à
mieux communiquer, à anticiper les risques et à
prendre les bonnes décisions. « L’intuition permet
le déploiement de l’empathie et de l’intelligence
émotionnelle, mais aussi celui d’un leadership
authentique et aligné, explique Marion Ruzicka.
Elle aide au bien-être global de la personne. »
Et quel meilleur endroit que la nature pour déve-
lopper son intuition ? La nature est un véritable
support de travail des émotions et de l’intuition :
« Le coaching de l’intuition est basé sur l’écopsy-
chologie, il apporte de la sérénité, stimule nos
5 sens et donne un ancrage fort », précise Marion
qui vous propose des séances en extérieur.
Richard Branson en est convaincu, « l’intuition est
mon meilleur guide. » Avec lui, 80 % des managers
attribuent le succès de leurs affaires à l’intuition. ❚
Charlotte d’Aleman
Contact CareeR CenteR®:
nora.mahious@neoma-alumni.fr
Le replay de la conférence :
https://bit.ly/NAM31-CC
 CLUB BUSINESS DURABLE ET SOLIDAIRE & CLUB MARKETING – 12 avril
ENGAGEMENT
DES CONSOMMATEURS :
QUEL RÔLE POUR LES MARQUES ?
FACE À UN NOMBRE DE PLUS EN PLUS GRAND DE CONSOMMATEURS ÉCLAIRÉS,
LES MARQUES DOIVENT PRENDRE DES ENGAGEMENTS SOCIÉTAUX ET ENVIRONNEMENTAUX
FORTS. RETOURS D’EXPÉRIENCES.
iStockphotos
Face à un nombre de plus en plus grand de
consom’acteurs ou consommateurs éclairés, les
marques doivent prendre des engagements socié-
taux et environnementaux forts. Inspirer la RSE,
encourager les entreprises à atteindre des objec-
tifs plus ambitieux pour les partager auprès des
consommateurs et des équipes, telle est la voca-
tion de la LinkUp Factory. Sandrine Raffin, prési-
dente, explique : « Il s’agit d’accélérer pour
contribuer au business d’aujourd’hui… Et au monde
de demain. Les citoyens et les consommateurs
attendent plus des marques et des entreprises. »
Sandrine Raffin Une étude réalisée en 2020 par la LinkUp Factory
démontre que parmi les préoccupations des
consommateurs français, le changement clima-
tique occupe la première place et 8 personnes sur
10 déclarent avoir commencé ou changé leurs
habitudes. Les consommateurs souhaitent qu’une
offre éco-responsable et plus accessible leur soit
proposée. Ils souhaitent également être informés.
Par exemple, depuis trois ans, la marque Bocage
loue des chaussures et propose à ses clients un
Angela Mejia système d’adhésion à la location. Aujourd’hui, le
consommateur recherche des marques et des
entreprises qui mènent le bon combat et qui
l’invitent à s’engager au-delà du produit. « La RSE
doit être décloisonnée pour enrichir la promesse
marketing. »
L’EXEMPLE DE LA MARQUE LIPTON
En partenariat avec Kantar, Unilever mesure
chaque année l’évolution de l’action/réaction par
rapport à la planète. Actuellement, seulement 19 %
de la population est éco-active (personne qui réa-
lise de petites actions comme le tri ou le recyclage)
quand 40 % sont eco-conscious (personnes qui
voudraient agir mais qui ne le font pas). « Si on ren-
dait l’engagement plus simple, plus fun pour aider
les gens à mieux comprendre, il serait plus facile de
faire intégrer les fondamentaux », note Angela
Mejia, Global Marketing Director d’Unilever. Pilotée
par Unilever, la marque Lipton a ainsi travaillé avec
une ONG sur les agressions faites aux femmes
dans les plantations de thé. Lipton est aussi le pre-
mier acteur à avoir eu recours à des bouteilles
100 % issues du recyclage. La marque a investi
dans la communication auprès des jeunes en
créant un Fab Lab. Tout un dispositif a été mis en
place dans les magasins pour collecter les bou-
teilles et montrer l’intérêt de les recycler. Des
influenceurs ont participé au projet dans le cadre
d’une compétition pour montrer de manière origi-
nale comment ils triaient leurs bouteilles. Grâce à
cette opération, les ventes ont augmenté de 4 %.
« Ce type d’opération est intéressant pour la
marque employeur, pour les relations aux action-
naires et aux fonds sensibles à la valorisation
financière de l’entreprise. » L’engagement des
entreprises permet par ailleurs de pérenniser leur
business model en s’adaptant aux évolutions
sociétales.  ❚
Replay de la conférence :
https://bit.ly/NAM31-M
Contacts :
club-businessdurablesolidaire@neo-
ma-alumni.com / club-marketing@
neoma-alumni.com
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 69 —
 ASSO — TRIBUS —

CLUBS GLOBAL EXECUTIVE MBA / DIGITAL & TECHNOLOGIE /

DÉFENSE & INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE - 9 mars

CYBERSÉCURITÉ :
COMMENT MANAGER LES MENACES ?
TOUTES LES ORGANISATIONS SONT CONFRONTÉES À DES DÉFIS SANS PRÉCÉDENT EN
MATIÈRE DE CYBERSÉCURITÉ. POURQUOI LES ATTAQUES SONT-ELLES DE PLUS EN PLUS
NOMBREUSES ? QUELS SONT LES BONS RÉFLEXES À METTRE EN PLACE AU QUOTIDIEN POUR
MINIMISER LES RISQUES ? RÉPONSES DE TROIS EXPERTS.

Le coût de la cybercriminalité équivaut à 5 000
milliards de dollars par an tandis que le montant
récupéré par les cybercriminels se situe entre
2 000 et 3 000 milliards de dollars. Selon Christo-
phe Auberger, directeur technique chez Fortinet
– logiciels, équipements et services de cybersécu-
rité –, « depuis 2006 la cybercriminalité génère
plus d’argent que le trafic de drogue, avec beau-
coup moins de risques. » Le domaine, qui s’est pro-
fessionnalisé durant ces dernières années,
regroupe de nouveaux acteurs issus du milieu de
la mafia ou du trafic de drogue, qui ont sophistiqué
les attaques sur l’ensemble de la chaîne. En par-
Christophe Auberger allèle, les entreprises sont de plus dépendantes du
numérique et l’impact subi lors d’une cyberattaque
est donc d’autant plus fort. « On a constaté ces trois
derniers mois une augmentation par 10 du nombre
d’attaques par “ransmware”, ce qui donne une idée
de l’augmentation de la pression des attaques sur
les systèmes d’information », alerte Christophe
Auberger.
formation pour identifier les éléments à sécuriser.
« Il convient ensuite de procéder à un penetration
test », explique Fabien Lambert (CESEM 02 et
E MBA 12), directeur des opérations de S2I PART-
NER, spécialiste des services IT. En parallèle de ce
test technique, l’entreprise procède à un test
organisationnel pour déterminer les personnes
potentiellement impliquées dans la cellule sécurité.
Une fois celles-ci désignées, il faut définir les pro-
cessus qui apporteront la meilleure réactivité en
cas de problème (cyberattaque, erreur humaine…).
Une veille doit aussi être menée en permanence
pour identifier les failles éventuelles. L’important
est de maintenir des compétences internes ou
externes disponibles et capables d’apporter une
réponse adaptée à la sensibilité des données à
protéger. ❚
Charlotte d’Aleman
RESSOURCES

SENSIBILISER POUR ANTICIPER Sur le site de l’ANSSI (Agence nationale de la

ET GÉRER L’ATTAQUE sécurité des systèmes d’information), www.ssi.
Arnold Migan (MBA PT 07)
« Aujourd’hui, 90 % des attaques subies par les gouv.fr, retrouvez :
entreprises sont dues à des erreurs humaines », • Un guide d’hygiène informatique
relève Arnold Migan (MBA PT 07), fondateur de • Un guide de la communication lors d’une
The Human Growth et conférencier en Sécurité attaque informatique
économique. L’ingénierie sociale est le moyen le
plus utilisé par les hackers : des informations non
stratégiques pour la personne sollicitée dans le
cadre de son travail peuvent être utilisées par le Le replay de la conférence :
hacker de façon très simple. Les données des https://bit.ly/NAM31-Cyber
réseaux sociaux sont aussi une base essentielle à
Fabien Lambert l’élaboration d’une cyberattaque. La négligence
(CESEM 02 et E MBA 12) matérielle est aussi importante : transférer des
fichiers de son ordinateur personnel à celui profes- Contact:
sionnel sans passer par le sas de nettoyage peut club-gemba@neoma-alumni.com
véhiculer des virus et créer des failles dans le sys- club-defie@neoma-alumni.com
tème. Autant de raisons qui imposent aux entre- club-digital@neoma-alumni.com
prises de sensibiliser l’ensemble de leurs Le replay de la conférence
collaborateurs.
Victime d’une cyberattaque, une entreprise doit
dresser un inventaire complet de son système d’in-

— 70 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 LES DOSSIERS
DES ENTREPRISES
LES THÈMES DE CE NUMÉRO

AÉRONAUTIQUE HUMANITAIRE
73 - Lauriane Faivre (PGE 10), adjointe au DAF d’Osac 88 - Marie-Ève Bugnet (CESEM 02), directrice de la collecte
de fonds privés à l’international chez Handicap
AGROALIMENTAIRE International
74 - Damien Jeannot (PGE 90), DG de Marie
76 - Grégoire Boyen (PGE 97), DG de Soufflet Agriculture IMMOBILIER
78 - Cédric Liéven (MS IAA 94), DG France de Materne 89 - Salwa Nadir (PGE 11), DG déléguée du groupe Consultim

ASSURANCES INDUSTRIE
80 - Pierre-Hubert Perromat, directeur de la gestion des 90 - Olivier Babilon (EMBA 13), DG des quatre fonderies
placements financiers chez Groupama Assurances du groupe Ogepar
Mutuelles
LUXE
AUDIT 91 - Alain Némarq (PGE 76), PDG de la maison Mauboussin
82 - P
 hilippe Meyer (PGE 89), Managing Partner de KPMG
Luxembourg MOBILITÉ
92 - Xavier Nicolas (PGE 02), directeur marketing,
BTP/ PROMOTION IMMOBILIÈRE communication et développement commercial de
83 - M
 arie-Caroline Bodard (CESEM 02), directrice du Pôle LeasePlan France
Santé chez Léon Grosse
RECRUTEMENT
DISTRIBUTION ALIMENTAIRE 93 - Pierre Collowald (CESEM 94), membre du conseil
84 - Fathallah Charef, DRH d’Intermarché et Netto d’administration de Robertson Associates en Belgique

FINTECH RECYCLAGE
86 - Bruno Sanglé-Ferrière, président de Marbeuf Conseil et 94 - Emmanuel Ladent (PGE 91), DG de Carbios
Recherche
TRANSPORT
96 - Julie Dupuis Bureau (PGE 00), directrice du programme
supply chain SNCF

— 72 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022


AÉRONAUTIQUE
QUAND LA FINANCE S’IMPOSE DANS
LES MODÈLES D’ANALYSES DES RISQUES
L’AÉRONAUTIQUE : UN UNIVERS
TECHNIQUE DE TECHNICIENS ET
D’INGÉNIEURS ? POURTANT
LAURIANE FAIVRE (PGE 10),
ADJOINTE AU DIRECTEUR
ADMINISTRATIF ET FINANCIER
D’OSAC, S’Y RETROUVE
PARFAITEMENT. ELLE EXPLIQUE
COMMENT SES COMPÉTENCES SONT
COMPLÉMENTAIRES À L’EXPERTISE
MÉTIER.
Pourquoi avoir décidé de rejoindre le monde
de l’aéronautique ?
Je suis arrivée dans le domaine de l’aéronautique
par chance ! C’est en saisissant une opportunité
que j’ai découvert ce domaine de passionnés com-
posé en grande majorité d’experts aéronautiques,
qui s’est avéré être parfait pour moi. Il s’agit d’un
secteur passionnant et stimulant où nous sommes
en innovation permanente.
OSAC est une société privée, d’environ 170 per-
sonnes, une taille qui permet au directeur adminis-
tratif et financier et son équipe de toucher à tous
les sujets de l’entreprise. Adjointe au directeur
administratif et financier, je suis ainsi amenée à
travailler sur une diversité de sujets incroyables
pour lesquels la compréhension du métier est
indispensable.
Actuellement, vous travaillez aussi beaucoup
sur la réponse à l’appel d’offres de l’habilitation
délivrée par la DGAC…
En effet, nous souhaitons renouveler cette habili-
tation à exercer, en tant qu’activité régalienne, des
missions de contrôle dans le domaine de la sécu-
rité aérienne. Nous avons été sélectionnés deux
fois consécutives par la DGAC pour six ans, la pre-
mière fois en 2010 et la seconde en 2016. Notre
secteur ayant été particulièrement touché par la
crise sanitaire, il convient de proposer une offre
innovante permettant d’exercer une surveillance
adaptée au moindre coût.
Nous devons redoubler d’efforts pour pouvoir
poursuivre nos activités et prendre en compte plus
que jamais les contraintes opérationnelles et
financières de nos clients.
LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
BIO EXPRESS
Son double diplôme (NEOMA Business School –
Universität des Saarlandes) en poche, Lauriane Faivre
intègre la société OSAC, créée en octobre 2010. Après
la mise en place des services administratifs et du
contrôle de gestion au sein de la société, Lauriane est
promue au poste d’adjointe au directeur administratif
et financier, en charge des volets Finance, RH et
Moyens Généraux.
Quels sont les autres sujets qui vous
mobilisent actuellement ?
La dernière évolution réglementaire importante de
mars 2020 met en avant une surveillance par les
risques. Jusqu’à présent, notre métier consistait à
surveiller et à auditer les sociétés aéronautiques
agréées pour s’assurer qu’elles soient bien
conformes aux exigences règlementaires édictées
par l’Agence européenne de la sécurité aérienne
(EASA). Nous élaborons et mettons en œuvre des
stratégies fondées sur des analyses de risques
pour permettre de concentrer les ressources sur
les organismes, aéronefs et domaines qui néces-
sitent une attention particulière.
Au-delà des données techniques et réglemen-
taires issues de la surveillance, OSAC a souhaité
prendre également en compte des données finan-
cières et organisationnelles dans la conception du
profil de risques des organismes. Intégrer de telles
données dans le calcul du risque semble d’autant
plus justifié que le secteur aéronautique traverse
une crise économique sans précédent.
C’est dans ce contexte que mon expertise com-
plète l’expertise technique présente à OSAC. ❚
OSAC EN BREF
Filiale du groupe Apave, OSAC, Organisme pour la Sécurité de l’Aviation
Civile, est habilité par arrêté ministériel à exercer des missions d’expertise,
d’instruction, de contrôles et de vérifications et à délivrer des documents
relatifs à la navigabilité. La navigabilité est l’aptitude d’un aéronef à voler
dans des conditions de sécurités optimales. OSAC intervient soit en tant
que partie de l’autorité, soit par délégation, soit en sous-traitance
de la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC).
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 73 —
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
AGROALIMENTAIRE
POUR LE BIEN DES FRANÇAIS…
ET DE LA PLANÈTE !
SI MARIE EST LA MARQUE PRÉFÉRÉE
DES FRANÇAIS DE PLATS CUISINÉS,
C’EST AVANT TOUT POUR SES
ENGAGEMENTS EN FAVEUR DE
PRODUITS SAVOUREUX, ÉQUILIBRÉS
ET CUISINÉS EN FRANCE.
DAMIEN JEANNOT (PGE 90),
SON DIRECTEUR GÉNÉRAL, NOUS
PRÉSENTE LES ENGAGEMENTS
DE LA MARQUE.
Depuis plus de trente ans, Marie s’engage
au service de l’alimentation des Français.
Comment cet engagement a-t-il évolué et
comment le caractériseriez-vous aujourd’hui ?
C’est en 2003 que Marie s’est engagée à proposer
aux consommateurs des produits savoureux et
équilibrés. D’ailleurs, nous sommes parmi les pre-
miers à avoir pris ce virage dans le monde de
l’agroalimentaire. Pour mener à bien cette mission,
nous travaillons sur trois axes principaux : des
ingrédients bien sélectionnés, des recettes bien
cuisinées et des plats qui se rapprochent au maxi-
mum de la cuisine faite maison.
Nous avons commencé par la réduction de la
teneur en sel et en matières grasses dans nombre
de nos recettes. Par exemple, au cours de ces vingt
dernières années, nous avons réduit la teneur en
sel de notre cabillaud sauce citron, l’un de nos
best-sellers, de 25 %. Bien évidemment, cela s’est
fait de manière progressive pour faire évoluer par
petites touches le goût de ce plat cuisiné au rayon
frais, pour que les consommateurs ne voient pas
de différence. Et cela tout en ayant des produits
toujours plus corrects d’un point de vue nutrition-
nel. Notre démarche s’est par ailleurs développée
au fil du temps avec des engagements en faveur
d’ingrédients d’origine naturelle. En 2010, nous
avions déjà à cœur d’avoir des listes d’ingrédients
aussi « clean » que possible, avec des recettes sans
conservateur, sans colorant et sans additif. À partir
de 2011, nous nous sommes concentrés sur l’ori-
gine de nos ingrédients et emballages avant de
donner un coup d’accélérateur avec les circuits
courts en 2013 et de prôner des viandes 100 %
françaises. D’ailleurs, nous rénovons sans cesse
nos recettes dans une démarche d’amélioration
continue.
Ensuite, nous avons misé sur la communication et
la publicité. En 2017, nous avons mis en place une
— 74 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
Damien Jeannot a un profil stratégique et opérationnel
complet, avec une solide expérience chez Unilever
puis Nestlé, en marketing, ventes et direction générale
de marques « grande conso ». Son parcours est aussi
marqué par une dimension internationale : il a couvert
des opérations dans plus de 40 pays, en Europe,
en Amérique et en Asie. Depuis juillet 2016,
il est directeur général de Marie.
plateforme de communication publicitaire sur le
thème de l’exigence de la bonne cuisine. En 2020,
nous avons mis en place des barèmes de cuisson
sur mesure pour l’intégralité de nos recettes. Notre
engagement se reflète aussi avec des indicateurs
tels que le Nutri-Score, que nous veillons à amélio-
rer en permanence. Nous attachons aussi une
attention particulière au respect des consomma-
teurs en matière de transparence, que ce soit dans
nos listes d’ingrédients, sur notre site Marie.fr, ou
encore à la fin de nos spots publicitaires.
Nous avons aujourd’hui une charte que nous par-
tageons avec nos clients et qui met en avant l’in-
tégralité de nos engagements. Elle permet de leur
montrer que nous tenons nos échéances et nos
promesses.
Marie est aussi une marque engagée
sur le plan environnemental. Qu’en est-il ?
Et social ! Notre amour des bons produits se tra-
duit aussi par notre engagement à préserver notre
planète et nos ressources. C’est dans cet état d’es-
prit que nous œuvrons à développer des pratiques
environnementales plus responsables. L’année
dernière, nous avons construit et validé une charte
RSE qui met l’accent sur principalement quatre
axes :
Premièrement, élever durablement. Nous sommes
totalement en ligne avec les valeurs du groupe
LDC, grand acteur de la volaille en France et à l’in-
ternational.
Deuxièmement, mieux vivre ensemble. Nous nous
assurons que tous nos collaborateurs se sentent
bien dans l’entreprise. Prendre soin de nos salariés
est pour nous primordial. Nous redoublons d’ef-
forts en faveur de la prévention en matière de
sécurité, de santé et de risques professionnels sur
nos sites industriels… En 2019, nous avons investi
plus de 1 000 euros par employé pour cette pré-

vention. Nous attachons aussi une attention parti-
culière à l’amélioration des conditions de travail.
Troisièmement, respecter la terre. Nous veillons à
minimiser notre empreinte carbone et visons la
neutralité carbone et la préservation de l’eau. Nous
nous sommes fixé comme objectif à horizon 2025
de réduire notre consommation d’eau, de gaz,
d’électricité et de production de déchets de 10 %
au cumul de nos sites industriels. Nous avons aussi
décidé d’accroître de manière substantielle la part
d’emballage bénéficiant d’une filière de recyclage.
Nous étions à 55 % en 2021 et allons avoisiner les
80 % en 2022, pour atteindre 90 % en 2025.
Quatrièmement, bien nourrir. Pour satisfaire nos
clients et nos consommateurs, nous veillons à
commercialiser des produits responsables, de qua-
lité, savoureux, sûrs et accessibles. De plus, tous
nos sites sont certifiés. Sur ce quatrième thème,
nous avons d’ailleurs des indicateurs clés : des
Nutri-Score A, B, ou C et nous sommes très atten-
tifs aux notations de nos produits que nous retrou-
vons sur Yuka ou encore dans les bancs d’essais
du magazine Que Choisir par exemple.
Méconnus, les métiers de l’agroalimentaire ont
pourtant beaucoup à offrir aux jeunes talents
et compétences. Comment Marie appréhende-
t-elle cette dimension ? Que pouvez-vous leur
proposer comme carrières ?
Nous avons à cœur de partager ce que Marie fait
pour donner une meilleure image de l’industrie
agroalimentaire. Il y a trente ans, lorsque nous
étions en école de commerce, l’agroalimentaire et
les produits grande consommation étaient une
évidence pour les personnes qui voulaient faire du
marketing ou s’engager dans une filière commer-
ciale. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il y a beau-
coup de travail sur la marque employeur pour
revaloriser l’image de l’industrie agroalimentaire,
LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
iStockphoto
qui propose de belles perspectives d’évolution
avec des contenus de métiers extrêmement riches
et intéressants.
Les métiers du commerce et du marketing
engagent dans une voie pluridisciplinaire, qui offre
des passerelles entre des fonctions variées avec
des possibilités d’évolution rapide. Nous sommes
à la recherche de talents avec un esprit créatif,
ayant également la capacité à savoir manager et à
savoir orchestrer des projets et des équipes.
Et quelles sont plus particulièrement
les qualités des diplômés de NEOMA Business
School dans ce cadre ?
À NEOMA, nous avons la chance de suivre une
formation robuste, pluridisciplinaire qui nous per-
met d’avoir une ouverture à 360 degrés. Au-delà
des disciplines qui sont explorées, nous retrouvons
la curiosité, la passion et la capacité à se projeter,
qui sont essentielles pour nos métiers. ❚
LE GROUPE MARIE EN BREF
Filiale emblématique du pôle Traiteur au sein du Groupe LDC, Marie est
une marque agroalimentaire présente dans les foyers français depuis 1983.
Marie innove et se réinvente sans cesse pour répondre aux attentes des
consommateurs et aux tendances du marché. Fière d’être une marque
100 % française, Marie conçoit, cuisine et distribue des produits cuisinés
frais et surgelés.
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 75 —
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
AGROALIMENTAIRE
LA RÉVOLUTION DU MONDE AGRICOLE
SOUFFLET AGRICULTURE S’ENGAGE
À RÉPONDRE AUX ENJEUX
ENVIRONNEMENTAUX PAR DES
PRATIQUES AGRICOLES ET
INDUSTRIELLES SOBRES. SON
DIRECTEUR GÉNÉRAL, GRÉGOIRE
BOYEN (PGE 97), NOUS EN DIT
DAVANTAGE SUR LA STRATÉGIE
ET LES AMBITIONS DE CET ACTEUR
INCONTOURNABLE DU MONDE
DE L’AGRICULTURE.
La RSE occupe une place importante au sein
de votre entreprise. Qu’en est-il ?
Elle est même au cœur de notre groupe ! Soufflet
Agriculture est présent dans 33 départements, qui
vont de Bordeaux jusqu’à Metz sur une belle dia-
gonale française. Rachetés en décembre 2021 par
le Groupe InVivo, nous sommes devenus ensemble
un champion français. La transition agricole et ali-
mentaire étant en marche, nous nous devons de
renforcer notre positionnement en déployant des
solutions permettant de répondre aux enjeux éco-
nomiques, sociétaux et écologiques auxquels fait
face l’agriculture française. Aujourd’hui, nous avons
pour ambition de construire avec les partenaires
des filières une chaîne de valeur pour mieux pré-
server les écosystèmes et de réduire significative-
ment les impacts environnementaux de nos
activités. C’est sur ce socle d’engagements que
nous développons des produits sains en prenant
en compte les enjeux sociétaux et les nouvelles
attentes des consommateurs. D’ailleurs, c’est dans
ce cadre que nous avons lancé le programme
« We Do Fair ».
Justement, en quoi consiste ce programme ?
« We Do Fair » est le programme qui structure nos
engagements et notre stratégie en matière de
RSE, dans une démarche d’amélioration continue
impliquant toutes les parties prenantes. L’objectif
est d’accompagner la transition agricole et alimen-
taire par des pratiques toujours plus respec-
tueuses de l’environnement et des hommes, en
développant des filières durables. Il s’inscrit dans
les objectifs de développement durable de l’ONU
et est fondé sur cinq piliers : protéger les écosys-
tèmes et le climat ; développer une économie
durable et responsable ; garantir des produits de
haute qualité sanitaire et nutritionnelle ; dévelop-
per les compétences et assurer la sécurité des col-
laborateurs ; et contribuer au développement des
territoires. Chacun de ces piliers intègre des enga-
gements d’actions et des objectifs chiffrés à l’hori-
— 76 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
Grégoire Boyen a accompli une grande partie de son
cursus au sein du Groupe Roullier, en tant que directeur
général des activités agrofournitures au Brésil, puis de
directeur des relations stratégiques du groupe. Depuis
le 6 juillet 2020, il occupe le poste de directeur général
de Soufflet Agriculture..
zon 2025, en phase avec la raison d’être du groupe :
valoriser les potentiels de la terre, pour participer
durablement à l’alimentation des hommes et des
femmes, partout dans le monde.
Par ailleurs, nous avons également défini une offre
à impact positif qui prend en compte les impacts
sociétaux, économiques et environnementaux,
tout au long de la chaîne de valeur depuis sa
conception jusqu’à son utilisation par le client final.
Plus particulièrement, quatre enjeux RSE sont
considérés : la biodiversité, le sol, le climat et la
valeur ajoutée des agriculteurs.
Pouvez-vous nous donner des exemples
d’actions concrètes mises en place dans
le cadre de ce programme ?
Bien sûr ! Nous avons par exemple participé au
développement de la Filière Orge Responsable
pour Kronenbourg. Cette grande marque de bière
a souhaité faire évoluer sa marque 1664 vers plus
de « durabilité ». Pour cela, Soufflet Agriculture et
Malteries Soufflet ont travaillé avec Carlsberg à
l’élaboration d’un cahier des charges de produc-
tion d’orge brassicole durable, une première fran-
çaise pour ce type de filière. D’ailleurs, Malteries
Soufflet approvisionne Kronenbourg de manière
exclusive en malt pour 1664 (malterie de Stras-
bourg et brasserie d’Obernai). Le cahier des
charges comprend une variété sélectionnée, ori-
gine 100 % française, une traçabilité du champ au
brasseur, de bonnes pratiques agricoles (NF V30-
001) et une certification environnementale de
niveau 2, des pratiques favorables à la biodiversité
et à la réduction de l’empreinte carbone (maîtrise
de la fertilisation azotée, optimisation des couverts
végétaux…), une démarche certifiée par un orga-
nisme tiers et une rémunération des pratiques
mises en œuvre par les agriculteurs.
Par ailleurs, nous accompagnons les agriculteurs
dans toute la diversité de leurs systèmes de pro-
duction, du conventionnel au bio. Chez Soufflet
Agriculture, les équipes Agronomie Conseils Inno-

vation (ACI) et certains Agents Relation Culture
(ARC) se sont formés à l’agriculture de conserva-
tion des sols (ACS), ou agriculture régénérative,
pour accompagner les agriculteurs ayant fait le
choix de ce système de production. L’ACS se base
sur 3 piliers visant à améliorer (régénérer) la vie
des sols, et donc leur fertilité, à savoir la réduction
du travail des sols, la maximisation des couverts
végétaux et la diversification des assolements.
Pasquier, l’un des clients importants de Moulins
Soufflet, s’est engagé à soutenir la transition agri-
cole vers l’ACS.
Pour cela, une filière ACS a été mise en place chez
Soufflet Agriculture, en lien avec l’association Pour
une Agriculture du Vivant (PADV) qui a créé un
référentiel d’ACS et un indice pour mesurer l’enga-
gement des agriculteurs en ACS (Indice de Régé-
nération ou IR). Soufflet Agriculture et Pasquier
sont adhérents de PADV. Sur 2021, une vingtaine
d’agriculteurs Soufflet Agriculture sont engagés
dans cette filière avec Pasquier.
En quoi vos métiers peuvent-ils intéresser
nos jeunes diplômés ?
On pourrait croire que les métiers de l’agriculture
sont réservés aux agriculteurs ou aux jeunes ayant
suivi des formations agricoles ou agronomiques.
C’est en réalité un univers passionnant qui nous
concerne tous ! Nous sommes aujourd’hui au
début d’une révolution « agricole ». Avec la digitali-
sation et les nouveaux enjeux environnementaux
– l’agriculture est un contributeur important à la
production de CO2 –, ce monde vit une mutation
profonde, et la génétique permet de réduire sensi-
blement son impact sur l’environnement.
Que ce soit avec la génétique, le digital ou l’infor-
mation qu’il nous est possible de recueillir sur les
champs, les métiers de l’agriculture sont désormais
beaucoup plus nombreux. Ils touchent à la finance,
au marketing, au contrôle de gestion, aux res-
sources humaines, aux fonctions commerciales… Il
s’agit donc d’un monde passionnant qui offre des
LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
iStockphoto
perspectives de carrière extraordinaire.
Quelles sont les perspectives de carrières que
vous pouvez offrir à nos jeunes diplômés ?
Depuis que nous avons intégré le groupe InVivo,
nous sommes devenus un pilier de la souveraineté
alimentaire. La combinaison des savoir-faire et des
compétences des deux groupes va permettre d’ac-
célérer et d’atteindre trois objectifs clés : devenir
une référence mondiale dans les solutions inno-
vantes et numériques, se positionner dans les
métiers d’avenir et contribuer à la croissance éco-
nomique et au rayonnement de l’agriculture et de
l’agroalimentaire français dans le monde.
Pour cela, nous devons avant tout constituer
des équipes. Nous avons de nouveaux collabora-
teurs pour les fonctions support, pour le contrôle
de gestion, pour la gestion des équipes… Nous
recrutons des crédits manager, des chefs de pro-
duit, des technico-commerciaux, des personnes
pour les encadrer et pourquoi pas des directeurs
généraux ! ❚
À PROPOS DE SOUFFLET AGRICULTURE
Soufflet Agriculture est le premier collecteur de céréales à capitaux privés
en Europe. Présente dans les principales régions de grandes cultures en
France ainsi qu’en Europe et en CEI, l’entreprise assure la collecte, le
stockage et la commercialisation des productions agricoles, et exerce une
activité de distribution d’agrofournitures. Soufflet Agriculture accompagne
les agriculteurs dans leur développement par des conseils agronomiques
personnalisés, un suivi technique et une offre de solutions innovantes et
compétitives pour répondre aux besoins des filières et des industries
agroalimentaires.
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 77 —
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —

AGROALIMENTAIRE

UN SNACKING SAIN ET ACCESSIBLE

À TOUS
MOM GROUP OFFRE DES PRODUITS BIO EXPRESS
SAINS, SAVOUREUX, LUDIQUES ET Cédric Liéven est également diplômé de l’INSEAD. Il a
occupé différents postes commerciaux et marketing au
CONÇUS DE FAÇON RESPONSABLE sein de grands groupes alimentaires tels que Danone,
À PARTIR DU MEILLEUR DE LA Mondelez et Lactalis.
NATURE. LE GROUPE CONNAÎT UNE En 2016, il a rejoint MOM Group, sous LBO avec le
Groupe BEL, en tant que directeur commercial France. Il
FORTE CROISSANCE DEPUIS DIX a été nommé à la direction générale France cette
ANS. RENCONTRE AVEC CÉDRIC année, avec pour mission de consolider et de
poursuivre la croissance de l’entreprise, leader sur le
LIÉVEN (MS IAA 94), DG FRANCE DE marché de la compote avec ses marques Pom’Potes et
MATERNE. Materne.

MOM Group propose du snacking sain.

Qu’en est-il ?
Nous sommes leader en France dans le domaine
du snacking sain fruitier et laitier avec de belles
marques, fortement appréciées des Français,
comme Materne et Mont-Blanc, deux marques
centenaires, mais aussi Pom’Potes. La mission qui
nous anime depuis toujours est de rendre le
snacking sain et accessible à tous. Notre ambition
est d’offrir des produits toujours plus qualitatifs,
plus savoureux et ludiques, mais aussi plus res-
ponsables, en utilisant le meilleur de la nature dans
le respect de notre écosystème. Pour atteindre cet
objectif, un travail important est fait en R&D pour
surprendre les papilles avec des mélanges auda-
cieux et apporter un plaisir renouvelé autour du
fruit. Nous avons également une exigence nutri-
tionnelle : notre objectif est de convaincre les
consommateurs qu’un produit sans sucre ajouté
est savoureux. C’est tout un enjeu d’éducation et
de pédagogie ! Enfin, le côté pratique et ludique,
illustré par Pom’Potes, est bien sûr essentiel.
vant, dans lequel il faut aimer ses consommateurs
et ses produits pour réussir.
Dans notre activité, l’approximation n’est pas pos-
sible, notamment en matière de sécurité alimen-
taire. Nos produits doivent réussir la synthèse
obligée de la sécurité et du volume.
Enfin, nos consommateurs sont de plus en plus
complexes, exigeants et volatils. Il faut être en per-
manence au plus près d’eux pour les écouter.
Quand on aime ses consommateurs, on les
comprend. Et quand on les comprend, on réussit
à répondre à leurs attentes. Ce n’est pas qu’une
responsabilité marketing mais celle de toute
l’entreprise. ❚

Comment le groupe s’est-il développé à

l’international ?
En 2008, c’est en exportant la célèbre compote en
gourde française Pom’Potes que le groupe a lancé
aux États-Unis la marque GoGo squeeZ. Un joli
DR

succès, puisque nous avons créé la société Materne

North America en 2011, et deux usines de produc-
tion, dans le Michigan en 2011 et l’Idaho en 2015.
Nous avons également développé notre présence
dans d’autres pays comme le Canada, la Chine et
le Royaume-Uni.
À PROPOS DE MOM GROUP
Vous avez évolué pendant plusieurs années
dans plusieurs groupes agroalimentaires. Le groupe est né du rapprochement des deux marques Materne
Qu’appréciez-vous dans ce secteur ? et Mont-Blanc en 2006. Fruit du savoir-faire centenaire de
Les marques et les industries agroalimentaires chacune, associé à une volonté constante d’innovation au service
m’ont séduit dès le départ et me passionnent tou- du goût, MOM Group se positionne rapidement comme leader
jours. C’est un univers à la fois exigeant et capti- sur le marché du snacking sain en France et aux États-Unis.

— 78 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
ASSURANCES
UN GROUPE MUTUALISTE ET ENGAGÉ
RENCONTRE AVEC PIERRE-HUBERT
PERROMAT, DIRECTEUR DE
LA GESTION DES PLACEMENTS
FINANCIERS CHEZ GROUPAMA
ASSURANCES MUTUELLES.
IL PRÉSENTE LES ÉVOLUTIONS
QU’A CONNUES GROUPAMA ET
LE POSITIONNEMENT ACTUEL DE
CE GROUPE MUTUALISTE, LEADER
SUR DE NOMBREUX MARCHÉS.
Comment Groupama a évolué au cours
des dernières décennies ?
J’ai rejoint Groupama en 2012, une période réelle-
ment charnière pour l’entreprise. En effet, après
2011 et la crise financière, le groupe avait entamé
une réorientation assez significative, notamment
avec la réaffirmation de son mutualisme. C’est à
l’époque que Groupama Assurances Mutuelles est
redevenu un organisme mutuel ! Je crois que ce
modèle est aujourd’hui encore plus d’actualité et
nous permet d’être toujours plus proches de nos
clients, et c’est également une manière très perti-
nente de dresser les enjeux de l’assurance de
demain.
J’ai donc participé au redressement de la situation
financière du groupe, beaucoup de chemin a été
parcouru. Aujourd’hui, nous avons une solidité
financière à la fois en termes de solvabilité et de
rentabilité, mais également vis-à-vis des agences
de notation. Groupama a su s’adapter à tous les
enjeux de cette dernière décennie. Plus particuliè-
rement, nous avons été en mesure d’intégrer la
digitalisation, à la fois dans nos manières de tra-
vailler, dans nos offres et dans notre relation avec
les clients.
Nous avons, notamment depuis la crise sanitaire,
beaucoup de moyens et d’outils à notre disposi-
tion, ce qui nous permet de travailler avec les meil-
leurs standards digitaux en France et de favoriser
le collaboratif.
Aujourd’hui, quel est votre positionnement
sur le marché ?
Sur le marché, Groupama est présent dans 10 pays,
avec un chiffre d’affaires de 14,4 milliards d’euros
avec une prédominance sur le marché français.
31 000 collaborateurs du groupe sont au service
de 11,5 millions de sociétaires. En France, nous
avons un très fort ancrage territorial avec 6,5 mil-
lions de sociétaires et de clients, 25 000 collabora-
teurs et des positions de leader sur de nombreux
marchés. Nous sommes le premier assureur agri-
— 80 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
À sa sortie de l’ESCP en 2001, Pierre-Hubert Perromat
a rejoint Accenture pour se spécialiser dans les métiers
de gestion de la performance financière. Il est par
la suite passé du côté de ses clients en rejoignant
la direction des investissements d’Aviva. En 2012,
il devient directeur de la gestion des placements
financiers du groupe Groupama.
Nous ne rejoignons pas
notre groupe pour un poste
mais pour un parcours :
il est en effet possible d’avoir
1 000 vies chez Groupama !
cole, le premier assureur santé individuelle et le
premier assureur des collectivités publiques. Nous
sommes le deuxième assureur habitation, le troi-
sième en prévoyance et le quatrième en automo-
bile. Groupama a aussi la particularité d’être très
équilibré entre l’assurance dommages aux biens et
l’assurance à la personne. Nous avons également
une présence internationale assez significative,
avec 5 millions de clients répartis dans 9 pays, en
particulier en Italie, Roumanie et Hongrie.
Dans un environnement très mouvant
et incertain, quels sont vos enjeux mais
également vos perspectives ?
L’ensemble des acteurs du groupe sont mobilisés
autour de notre raison d’être : « Nous sommes là
pour permettre au plus grand nombre de
construire leur vie avec confiance. » Les premiers
enjeux auxquels nous faisons face sont liés à notre
ADN d’assureur mutualiste, et en particulier la RSE
qui a toujours été inhérente à notre modèle. Depuis
peu, par exemple, nous dispensons des formations
de premier secours dans le cadre de l’opération
« Les Gestes qui Sauvent ». De plus, le fait que nous
soyons présents sur l’ensemble de la France nous
donne une certaine responsabilité en termes d’ac-
compagnement des territoires. Ce volet RSE se
reflète aussi à travers l’ensemble de nos métiers.
Quelles carrières Groupama peut-il offrir
à des diplômés de grandes écoles ?
Groupama est très actif sur le marché de l’emploi.
En 2021, malgré la crise, nous avons recruté plus
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —

de 3 000 collaborateurs et 1 300 alternants et sta-

giaires. Cette année nos ambitions sont similaires.
Groupama est donc synonyme d’opportunités ! Ce
qui est intéressant au sein du groupe, c’est que
nous avons différents métiers à proposer. Nous
avons parmi nos équipes des personnes spéciali-
sées en finance et en analyse de risques financiers,
mais aussi de nombreux projets autour de la digi-
talisation et de la transformation des entreprises.
Nous avons aussi des sociétés d’asset manage-
ment et de gestion patrimoniale. Par ailleurs, nous
offrons des opportunités de carrière dans le mar-
keting, qui regroupent les aspects marketing pro-
duit mais aussi le digital et les parcours clients, ou
sur les métiers de communication (interne, externe
ou digital). Les RH, les achats, et le contrôle de
gestion font partie des métiers qui peuvent corres-
pondre aux diplômés des grandes écoles. Toute-
fois, ce qui est le plus intéressant, c’est que la
mobilité au sein du groupe est très forte. Nous ne
rejoignons pas notre groupe pour un poste mais
pour un parcours : il est en effet possible d’avoir GROUPAMA_AP-Loic_215x280_SensCompetences_Vecto.indd 1 09/02/2022 09:51

1 000 vies chez Groupama !

Sur un plan plus personnel, qu’appréciez-vous
dans cette entreprise ?
Son caractère humain ! Je pense qu’il s’agit d’une
entreprise ou les relations humaines sont vraiment
mises au premier plan. Nous avons au sein de
Groupama une vraie culture de l’informel. Bienveil-
lance, confiance et respect se font ressentir au
quotidien. Par ailleurs, c’est aussi un groupe qui
sait s’adapter. Par exemple, durant la crise Covid,
bien que la plupart des collaborateurs avaient l’ha-
bitude de travailler en présentiel, ils ont rapide-
ment réussi à passer en télétravail. Enfin, la
question de sens au travail est très importante
pour nous. D’ailleurs, elle ressort à travers notre
caractère mutualiste très poussé.
Un mot pour conclure ?
Je conseillerais à toute personne qui entrera pro-
chainement dans le monde du travail de ne jamais
rejoindre une entreprise sans en être convaincue.
Personne n’est dans l’obligation de poursuivre une
carrière linéaire toute tracée : il faut chercher un
emploi qui ait du sens et où la relation humaine est
mise en avant. ❚
GROUPAMA EN BREF
Depuis plus de cent ans, le groupe Groupama fonde ses actions sur des
valeurs humanistes pour permettre au plus grand nombre de construire
leur vie en confiance. Retrouvez son actualité sur www.groupama.com

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 81 —

 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
AUDIT
LE LUXEMBOURG : UNE DESTINATION
PROFESSIONNELLE À DÉCOUVRIR !
PHILIPPE MEYER (PGE 89) A PASSÉ
PLUS DE TRENTE-ET-UN ANS CHEZ
KPMG LUXEMBOURG, JUSQU’À EN
DEVENIR LE MANAGING PARTNER
DE 2016 À 2020. IL REVIENT POUR
NOUS SUR SA CARRIÈRE ET NOUS
EXPLIQUE CE QU’UN TEL CABINET
PEUT PROPOSER À DES JEUNES
TALENTS ET AUX PROFILS PLUS
EXPÉRIMENTÉS.
Le Luxembourg est un écosystème qui offre un
environnement très attractif et intéressant sur
le plan professionnel. Pourquoi ?
Dans le monde entier, les Big Four sont en compé-
tition afin d’attirer et de recruter des talents. Dans
ce cadre, le Luxembourg peut offrir un environne-
ment très intéressant à des profils juniors mais
aussi à des profils ayant déjà une certaine expé-
rience. C’est aujourd’hui une place financière
mature qui s’est significativement développée
dans la finance depuis le début des années 90. Elle
offre de belles perspectives de carrière dans le
domaine du contrôle de gestion, du conseil en
M&A ou en organisation… Le monde du conseil
reste, par ailleurs, un univers en perpétuel mouve-
ment.
Plus particulièrement, que propose un acteur
comme KPMG au Luxembourg ?
En début de carrière, les diplômés d’école de com-
merce sont encore nombreux à se diriger vers les
cabinets comme le nôtre. KPMG au Luxembourg
peut leur proposer l’ensemble des métiers de l’au-
dit, de la fiscalité et du conseil pour le compte de
clients internationaux dans des secteurs variés en
s’appuyant sur un réseau de spécialistes dans le
monde entier.
Au-delà de la dimension technique et de l’oppor-
tunité de développer leurs compétences pour éla-
borer des solutions innovantes pour nos clients,
KPMG leur offre la possibilité de s’épanouir dans
un environnement à la fois bienveillant et exigeant,
qui valorise la dimension multiculturelle, l’impor-
tance des relations humaines et le travail d’équipe.
C’est un cadre où les compétences sont détermi-
nantes au-delà du diplôme. Il promeut aussi ce que
j’appelle la « reliability » ou fiabilité de l’ensemble
des composantes. Et cela se traduit par l’engage-
ment de tous au service du collectif et du sens de
l’intérêt public.
Nos collaborateurs sont au cœur de notre activité
— 82 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
Philippe Meyer a fait toute sa carrière chez
KPMG Luxembourg, qu’il a rejoint en 1990. Réviseur
d’entreprises agréé, il compte plus de vingt-cinq ans
d’expérience en audit. Il a servi le cabinet en tant que
Managing Partner de 2016 à 2020 et a notamment
endossé la présidence de l’Institut des Réviseurs
d’Entreprises de 2018 à 2021.
et constituent notre atout le plus précieux. Ce qui
nous distingue de la concurrence, c’est qu’ils
cherchent chaque jour à s’améliorer et que KPMG
leur en donne les moyens.
Enfin, le monde du conseil permet à ces profils,
jeunes et plus expérimentés, d’opter pour un
métier plus spécifique au sein d’une entreprise ou
un parcours ponctué par des missions riches,
diverses et à forts enjeux au sein d’un cabinet
comme KPMG.
Qu’appréciez-vous dans votre entreprise où
vous avez, par ailleurs, réalisé la plus grande
partie de votre parcours ?
Alors que les jeunes générations aspirent à des
parcours moins linéaires, je pense toutefois qu’il
est encore possible de consacrer plus de trente
ans de sa vie professionnelle à une seule et même
entreprise. KPMG au Luxembourg fait partie de
ces entreprises où il est encore possible de se
construire un avenir à la hauteur de ses ambitions.
La beauté des métiers dans notre cabinet, c’est
qu’on n’est jamais dans une position fixe, chaque
année on progresse et on acquiert des compé-
tences et des responsabilités comme l’illustre mon
parcours ! ❚
KPMG LUXEMBOURG EN BREF
KPMG Luxembourg offre un large éventail de services Audit,
Tax et Advisory pour des clients nationaux et internationaux
actifs dans la finance, l’assurance, le commerce et l’industrie.
Avec plus de 1 800 employés, KPMG au Luxembourg est l’un
des leaders sur le marché dans ce secteur.

BTP/ PROMOTION IMMOBILIÈRE
« DEVENIR INTRAPRENEUR DE LA FILIALE
SANTÉ, CELA NE SE REFUSE PAS ! »
DIRECTRICE DU PÔLE SANTÉ DE
LÉON GROSSE, MARIE-CAROLINE
BODARD (CESEM 02) PRÉSENTE
SA FEUILLE DE ROUTE ET SES
CHALLENGES, AINSI QUE
LES OPPORTUNITÉS DE CARRIÈRE
DANS LE GROUPE.
En quoi consistent vos principales missions ?
J’ai pris la direction du pôle santé de Léon Grosse
en mai 2021. Rejoindre le secteur de la santé, après
plus de dix ans dans le secteur médicosocial des
crèches d’entreprise, avait du sens pour moi.
La population est vieillissante, avec des patholo-
gies multiples et le système de santé est à bout de
souffle… je me suis dit qu’il y avait beaucoup de
choses à imaginer. En prenant mes fonctions, je
suis partie d’une feuille blanche avec pour objectif
de définir et développer une offre de santé en lien
avec les métiers et compétences de Léon Grosse,
mais aussi avec ses valeurs humanistes. Depuis un
an, je défriche le marché de la médecine de ville et
de proximité en allant à la rencontre des différents
acteurs. Rien de mieux pour se forger des convic-
tions fortes : je suis une personne de terrain !
Mon challenge est de proposer une offre inno-
vante et moderne qui permettra aux profession-
nels de santé de continuer à avoir envie d’exercer.
Après la crise sanitaire que nous avons vécue, il me
semble indispensable de revaloriser cette profes-
sion. Beaucoup de femmes sont en internat, les
médecins souhaitent une vie équilibrée, travailler
en équipe, être reconnus… tout cela est parlant
pour moi.
Aujourd’hui, après un an, ma feuille de route se
dessine. Il s’agit de partir du besoin des équipes
médicales et non pas d’une opportunité immobi-
lière pour qu’elles puissent exercer dans un cadre
favorable ; permettre aux professionnels de santé
de se constituer un patrimoine en acquérant leur
lieu d’exercice ; penser et organiser les projets de
Maison de Santé comme des entreprises médi-
cales ; ancrer la structure de soins à une échelle
territoriale ; et construire des structures « green »
en prenant des engagements ambitieux en matière
d’impact carbone et de biodiversité notamment.
LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
BIO EXPRESS
Après un début de carrière au sein du groupe ISS
France, Marie-Caroline Bodard rejoint en 2009 le
réseau Babilou, alors en pleine croissance. Elle occupe
successivement les fonctions de Responsable
Développement, Directrice Régionale Île-de-France,
Directrice des Opérations France, Directrice du
Développement & de la Croissance France. Depuis
un an, elle est Directrice Pôle Santé de Léon Grosse.
Qu’appréciez-vous chez Léon Grosse ?
Je ne connaissais pas du tout le secteur de la
construction, et j’ai eu la surprise de voir une entre-
prise moderne, qui se féminise et qui fait confiance
à des intrapreneurs. L’état d’esprit entrepreneurial
est marqué et se traduit par une très grande auto-
nomie au quotidien, ainsi qu’un management agile
et soucieux d’accompagner l’évolution des colla-
borateurs. Les circuits de décision sont courts, ce
qui est rare dans une entreprise de plus de 2 000
collaborateurs.
Nous avons, aussi été labélisé Great Place To Work
(1er label obtenu par une entreprise de BTP, avec
un taux de participation de 88 %) et avons depuis
longtemps le label « happy trainees », qui mesure la
satisfaction des stagiaires dans les missions
confiées. Léon Grosse est aussi une entreprise
dont la famille fondatrice est encore actionnaire
aujourd’hui, plus de 140 ans après sa création.
Quelles opportunités de carrière peut offrir
Léon Grosse aux diplômés de NEOMA BS ?
Les jeunes diplômés peuvent accéder à des postes
de chef de projet conception/réalisation dans les
pôles construction ou énergies renouvelables. Et
bien sûr, toutes les fonctions support habituelles :
finance/contrôle de gestion, marketing, communi-
cation, achats et ressources humaines. ❚
LÉON GROSSE, CHIFFRES CLÉS
•T
 rois métiers : la construction, les solutions liées à la transition
énergétique, l’immobilier
•U
 n chiffre d’affaires de 646 M€ en 2021
•P
 lus de 2000 collaborateurs
•P
 remière entreprise du BTP certifiée GPTW (Great Place To
Work)
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 83 —
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —

DISTRIBUTION ALIMENTAIRE

UN SECTEUR À LA CROISÉE
DES TRANSFORMATIONS
PANDÉMIE, DIGITALISATION, PÉNURIE,
GUERRE… AUTANT DE SUJETS QUI
POUSSENT LE MONDE DE LA BIO EXPRESS
Titulaire d’un double diplôme (Master 2 en droit social
DISTRIBUTION À REPENSER SES et un MBA en management RH), Fathallah Charef
BESOINS EN COMPÉTENCES. POUR exerce des fonctions dans les ressources humaines
RELEVER CES DÉFIS, FATHALLAH depuis plus de vingt ans. Après avoir passé dix ans à la
tête de la direction des ressources humaines du BHV
CHAREF, DRH D’INTERMARCHÉ ET Marais, il devient directeur des ressources humaines
NETTO, NOUS EXPLIQUE COMME SON des enseignes Intermarché et Netto.
GROUPE INTÈGRE CES DIMENSIONS
SUR LE PLAN DES RESSOURCES
HUMAINES.

En votre qualité de DRH, vous êtes en Quelles perspectives de carrière pouvez-vous

première ligne afin d’apprécier et d’observer
l’évolution du monde de l’agroalimentaire et
de la distribution. Quelles sont selon vous
les tendances qui redessinent ce secteur ?
La pandémie a eu un impact important sur les
modes de consommation et donc sur notre acti-
vité. Mais au-delà de la crise Covid, notre activité
est surtout impactée par des tendances de fond
structurelles : nouvel ordre démographique, dérè-
glement climatique, épuisement des énergies fos-
siles, rôle central de la santé, réforme du modèle
alimentaire français… Les entreprises qui résiste-
ront et tireront leur épingle du jeu sont celles qui
réussiront à mobiliser leurs collaborateurs autour
de ces défis. Et pour ce faire, nous devons disposer
de collaborateurs compétents et engagés.
proposer aux diplômés de l’école ?
Les enseignes de la distribution alimentaire ont
engagé leurs transformations bien avant la crise
sanitaire. Elles avaient déjà été contraintes à recru-
ter plus, notamment dans les filières marketing,
achat, SI et DATA. Les tendances de fond structu-
relles, évoquées précédemment, ne font que ren-
forcer ces besoins. Pour avoir un véritable impact
sur ces tendances, il ne faut pas raisonner en
termes d’emplois, mais de compétences. Par
exemple, les dernières innovations ont accentué le
besoin en matière de compétences data, alors que
la réglementation environnementale, de plus en
plus contraignante, nous pousse à faire évoluer le
profil des collaborateurs que nous recrutons au
sein des équipes marketing produit. ❚

Comment appréhendez-vous cet enjeu ?

La compétence est la clé de voûte de notre straté-
gie RH. Nous avons la conviction que pour qu’un
collaborateur soit performant dans l’exécution de
ses missions, il doit maîtriser trois catégories de
compétences : techniques, comportementales et
transversales. La fonction RH s’engage donc à
mettre en place des dispositifs permettant de
développer ces aspects chez chaque collabora- À PROPOS D’INTERMARCHÉ ET NETTO
teur. Nous pouvons ainsi capitaliser sur la bonne
compétence au bon moment, tout en garantissant Intermarché et Netto sont les enseignes alimentaires du groupement
l’employabilité du collaborateur. Les Mousquetaires. Intermarché compte 1 800 points de vente de grande
Faire face à ces défis, c’est aussi anticiper les évo- distribution partout en France, tandis que le hard discounteur alimentaire
lutions en matière d’emploi et de compétences. Netto offre 300 points de vente de proximité. Les enseignes sont exclusi-
C’est pourquoi nous nous sommes dotés d’un vement gérées par des chefs d’entreprise indépendants et solidaires.
« Observatoire des Métiers et des Compétences »
qui a une triple mission : assurer le suivi des
emplois et des compétences ; anticiper l’évolution
des emplois et des compétences ; et détecter les
emplois émergents ou sensibles.

— 84 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 Sophie
Maternée depuis
41 ans.
Camille
Maternée depuis
24 ans.

Materne SAS - 69570 Dardilly - RCS Lyon 398 404 194 - Capital 12 427 924,50 €

POUR VOTRE SANTÉ, PRATIQUEZ UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE. WWW.MANGERBOUGER.FR

 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
FINTECH
IL EST PLUS QUE JAMAIS ESSENTIEL
DE SÉCURISER LES PAIEMENTS
LE PAIEMENT ÉLECTRONIQUE
CONNAÎT UN ESSOR RAPIDE AU
NIVEAU MONDIAL, MAIS SE HEURTE
À CERTAINS OBSTACLES. L’UN DES
PRINCIPAUX FREINS EST LIÉ À LA
SÉCURITÉ DES TRANSACTIONS ET
LA RÉSILIENCE DES SYSTÈMES.
IL EXISTE AUJOURD’HUI UNE
SOLUTION POUR RÉPONDRE À CETTE
PROBLÉMATIQUE ET À L’ÉVOLUTION
RAPIDE DE LA CRYPTOGRAPHIE.
RENCONTRE AVEC BRUNO
SANGLÉ-FERRIÈRE, PRÉSIDENT DE
MARBEUF CONSEIL ET RECHERCHE.
Depuis 2018, vous concevez des systèmes de
sécurité permettant d’améliorer la sécurité des
systèmes de paiement dans une ère post-infor-
matique quantique. Qu’en est-il ?
Comme en témoignent les nombreuses attaques
sur les sites informatiques, les dispositifs utilisés
pour sécuriser Internet ne sont plus aussi sûrs
qu’ils l’étaient et le seront de moins en moins. Par
exemple, le système de signature électronique
repose sur des algorithmes dits de hash, tels que
MD5 ou SHA1, qui sont désormais réputés obso-
lètes. L’algorithme qui leur succède, SHA2 est
encore considéré comme sûr… mais pour combien
de temps ?
Par ailleurs, la venue des ordinateurs quantiques
sur lesquels de nombreux États et sociétés tra-
vaillent d’arrache-pied, pourront cracker non seu-
lement ces algorithmes de hash mais aussi les
systèmes de cryptage, notamment les systèmes de
clés asymétriques, encore une fois nécessaires à la
sécurité d’Internet.
Dans l’intention de créer un moyen de porter sur
des dispositifs digitaux une monnaie, nous avons
conçu un système permettant de garantir l’au-
thenticité de fichiers inscrits dans des cartes de
crédit et de transférer ces fichiers de carte à carte
directement, sans ou à travers internet, résistant
ainsi aux faiblesses et pannes des réseaux de com-
munication. Souhaitant que la sécurité d’un tel
système survive aux ordinateurs quantiques et
aux progrès venant du travail des chercheurs en
cryptographie, nous avons développé des tech-
niques permettant de ne pas se reposer sur l’utili-
sation telle que nous la connaissons des signatures
— 86 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
Bruno Sanglé-Ferrière, ingénieur de l’école Centrale
des Arts et Manufacture de Paris, a commencé sa
carrière au sein de la Société Générale en tant que
trader. Aujourd’hui, il est président de Marbeuf Conseil
et Recherche et directeur de Carrousel Digital Limited.
de type SHA, ni sur les systèmes de cryptage.
Cette technologie peut être portée sur des dispo-
sitifs ou des puces indépendantes, donc insensible
aux problèmes de sécurité des autres ordinateurs.
Elle est aussi conçue pour pouvoir fonctionner en
mode hors réseau, et donc être résiliente à une
panne généralisée des ordinateurs ou des sys-
tèmes de communication.
À quelles problématiques répondez-vous ?
La sécurité cryptographique est une véritable pro-
blématique. Elle est attaquée sur deux fronts : la
possibilité de forger des données similaires ayant
une même signature électronique et la capacité
qu’ont les ordinateurs quantiques de défier les
ordinateurs classiques pour inverser en un temps
bref des fonctions utilisées en cryptographie que
l’on croyait quasiment impossibles à inverser.
Notre système est capable d’utiliser des signatures
électroniques modifiées qui permettent d’éviter le
premier problème, et d’utiliser des clés à usage
unique pour éviter le second problème, une telle
clé cryptant une signature une seule fois avant de
pouvoir être effacée, et ne nécessitant pas de fonc-
tions soi-disant « non inversible ». Il est conçu pour
qu’une carte qui aurait utilisé toutes ses clés à
usage unique pour communiquer avec une autre
carte puisse obtenir en toute sécurité une réserve
de nouvelles clés pour communiquer avec cette
carte, en se connectant à une borne publique ou à
un appareil connecté à internet, et ce sans que
l’autre carte n’aie à faire de même. Par ailleurs, ces
clés étant plus petites que les clés asymétriques
de chiffrement, elles permettent d’émettre des mil-

liards de cartes pouvant s’échanger entre elles des
documents ou de l’argent de façon sécurisée. Si
par exemple on utilise des clés de 116 Bits pour
sécuriser les fichiers, un fichier frauduleux trans-
féré n’aurait qu’une chance sur 2,8 1017 de ne pas
être rejeté !
Comment fonctionne votre système ?
Notre système permet donc d’échanger de l’argent,
mais aussi pourquoi pas des documents voués à
rester uniques tels que des factures, des coupons,
des licences, des clés de serrures électroniques…
de carte à carte, soit directement entre deux cartes
à l’aide d’un petit lecteur, soit sur Internet en liant
le petit lecteur à un PC. Deux petits lecteurs éloi-
gnés et connectés à Internet ou au Wifi peuvent
aussi permettre un échange de carte à carte à
distance.
Avez-vous d’autres éléments de sécurité ?
Notre système possède des lecteurs biométriques,
et permet ainsi de contrôler l’identité de l’utilisa-
teur, sur place ou à distance. Une carte d’identité
présente sur la carte peut par exemple être asso-
ciée à une empreinte digitale ou même une
empreinte faciale, selon les versions, pour être
vérifiée lors d’un contrôle, avec ou sans connexion
Wifi. Mais cette même carte peut aussi servir à
vérifier à distance, à l’aide des moyens biomé-
triques, que la personne qui présente cette carte
au lecteur en est bien la propriétaire.
Par ailleurs, nous sommes en train de mettre au
point un système qui garantit la localisation du
correspondant, notamment celle de celui qui reçoit
de l’argent à distance, permettant ainsi au payeur
de vérifier en plus la destination de son paiement.
Votre système est idéal pour les échanges.
Qu’en est-il ?
Le système permet de lier des transactions entre
elles pour que celles-ci soient rendues concomi-
tantes. Nous pouvons donc par exemple envoyer
un montant dans une devise tout en recevant en
même temps une autre devise que l’on souhaite
acheter. Nous pouvons aussi lier la réception
d’argent à l’émission d’une facture ou d’un reçu
déposé sur la carte du payeur au moment du paie-
ment. Il est également possible de demander qu’un
LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
paiement soit accompagné d’une copie de pièce
d’identité. Bien entendu, ces fonctionnalités sont
de préférence à définir à l’aide d’un ordinateur ou
d’un smartphone mais le lecteur de carte peut être
commandé ou intégré à une caisse enregistreuse
ou un automate.
Peut-on associer plusieurs utilisateurs à une
seule carte ?
Oui, une carte peut être associée à plusieurs utili-
sateurs et nécessiter par exemple l’accord de deux
ou trois personnes pour effectuer un paiement.
À quoi ressemble un fichier ?
Les fichiers placés sur la carte sont des fichiers
multimédias. Typiquement, ils ont une forme affi-
chable par le lecteur et peuvent avoir une forme
plus riche affichable sur un appareil plus sophisti-
qué.
Où en êtes-vous de vos développements ?
Nous avons déjà publié cinq brevets et les rendons
disponibles par licence ! ❚
MARBEUF CONSEIL ET RECHERCHE EN BREF
Depuis 2018, Marbeuf Conseil et Recherche en France conçoit, en
partenariat avec Carrousel Digital, au Royaume-Uni, des systèmes de
sécurité permettant d’améliorer la sécurité des systèmes de paiement dans
une ère post-informatique quantique. Avant cela la société, sous le nom de
Carrousel Capital Limited, était spécialisée dans le domaine de la gestion
de fonds d’investissement.
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 87 —
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
HUMANITAIRE
« J’AI TOUJOURS EU COMME OBJECTIF
DE FAIRE DE L’HUMANITAIRE »
MARIE-ÈVE BUGNET COSTANTINI
(CESEM 02) A RÉALISÉ UNE LARGE
PARTIE DE SON PARCOURS
PROFESSIONNEL EN ONG. ELLE EST
AUJOURD’HUI EN CHARGE DE
LA COLLECTE DE FONDS PRIVÉS
À L’INTERNATIONAL AU SEIN
DE HANDICAP INTERNATIONAL
En quoi consistent vos fonctions
chez Handicap International ?
Ma principale mission consiste à développer et
optimiser la levée de fonds privés pour financer
nos missions sociales sur le terrain. Ces dons qui
nous sont confiés par des individus, des entre-
prises, des fondations, nous permettent aussi d’as-
surer l’indépendance de Handicap International
(HI) vis-à-vis des États et sa liberté d’action.
Ces fonds privés sont essentiels pour intervenir
rapidement en situation d’urgence, comme récem-
ment lors du déclenchement de la guerre en
Ukraine. Cette activité représente une gestion de
60 millions d’euros (sur un budget total de 230
millions d’euros) et le management de 62 per-
sonnes, réparties dans 8 pays de collecte en
Europe et en Amérique du Nord.
En plus d’animer une équipe aussi large et diverse
culturellement, mon principal enjeu est de mettre
en place des projets de mutualisation pour renfor-
cer notre efficience (il est de ma responsabilité de
maîtriser les coûts de collecte, pour que le maxi-
mum de dons puisse être utile sur le terrain). Je
travaille aussi sur notre transformation digitale :
mise en place de systèmes de CRM communs et
processus optimisés pour gérer nos différents sites
web. Il s’agit de s’assurer que nos collecteurs
puissent tirer le meilleur bénéfice d’un réseau
international où l’on mutualise les compétences et
partage les meilleures pratiques. Nous savons à
quel point il est important pour nos petits et
grands donateurs de savoir que leur argent n’est
pas dépensé inutilement ! D’ailleurs, au sein de HI,
nous partageons les mêmes valeurs que celles de
nos donateurs : être attentifs à la rentabilité de nos
actions, notre redevabilité est très forte !
Qu’est-ce que l’univers des ONG
internationales peut proposer à des diplômés
d’écoles comme NEOMA Business School ?
J’ai toujours eu comme objectif de faire de l’huma-
nitaire. Il y a une vingtaine d’années, mon entou-
rage avait du mal à comprendre mon ambition
— 88 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
À sa sortie de l’école, Marie-Ève Bugnet Costantini
intègre rapidement les équipes de Handicap
International (HI), à Lyon, en tant que chargée de
marketing et de base de données, au sein des équipes
de collecte de fonds privés. Cinq ans plus tard, elle
rejoint les librairies Decitre où elle occupe les fonctions
de directrice e-commerce et base de données. En 2014,
elle renoue avec le secteur « non-profit » et retrouve
HI où elle prend le poste de directrice des fonds privés
à l’international.
professionnelle. Je me souviens encore de certains
étonnements lorsque je faisais des « business
case » sur le « fair trade », là où d’autres inventaient
des produits innovants ou rédigeaient des plans
de lancement de business internationaux. Pour-
tant, cette notion de rentabilité, si chère à nos
écoles de commerce, est au cœur de mon métier.
On y retrouve aussi des valeurs humaines et socié-
tales très fortes. À l’heure où nous sommes tous en
quête de sens et où la RSE est dorénavant un
enjeu structurant pour les entreprises, contribuer
à la construction d’un monde plus inclusif me
semble une opportunité attractive pour beaucoup
de diplômés de NEOMA.
Et qu’appréciez-vous dans votre entreprise ?
Votre secteur ?
Quelle fierté de travailler pour une ONG co-prix
Nobel de la paix qui fête ses quarante ans cette
année ! Au cœur de l’action de HI, on retrouve l’in-
novation, l’engagement et l’humanité qui animent
nos fondateurs et nos collaborateurs depuis qua-
rante ans. Depuis l’invention de prothèses en bam-
bou pour appareiller les victimes des mines
antipersonnel dans les camps de réfugiés cam-
bodgiens en 1983, jusqu’à l’utilisation de drones
pour détecter les mines en Irak, l’innovation est
notre priorité ! ❚
HANDICAP INTERNATIONAL EN BREF
Depuis 1982, HI est une ONG qui agit auprès des personnes handicapées
et des populations vulnérables. Elle intervient aujourd’hui dans plus de
50 pays marqués par la pauvreté, les conflits ou les catastrophes naturelles.
En 2018, plus de 2 millions de personnes ont bénéficié de son action :
aide humanitaire d’urgence, soins médicaux, accès à l’éducation, à l’emploi
et aux droits. HI est un des acteurs historiques de l’interdiction des mines
antipersonnel et est à ce titre co-prix Nobel de la paix en 1997. L’association
intervient également depuis 1995 dans le déminage des zones contaminées
par des restes explosifs de guerre.
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —

IMMOBILIER

OSER ENSEMBLE POUR ALLER PLUS LOIN

DANS CET ENTRETIEN, SALWA NADIR
(PGE 11), DG DÉLÉGUÉE DU GROUPE BIO EXPRESS
CONSULTIM, NOUS LIVRE SA VISION Salwa Nadir a démarré sa carrière professionnelle
chez PwC en Transactions Services, et a ensuite rejoint
DE LA MIXITÉ AU SEIN DE SON Clearwater International, une boutique M&A où elle a
ACTIVITÉ, ET PARTAGE AVEC NOUS travaillé côté transactionnel, à la fois pour des fonds et
pour des corporates, dans l’industrie et dans le monde
LES CLÉS D’UN MANAGEMENT de l’immobilier. Elle est aujourd’hui directrice générale
MODERNE ET EFFICACE. déléguée de Consultim Groupe depuis février 2020.

Quel est votre périmètre d’action comme

directrice générale déléguée de Consultim ?
J’ai principalement deux casquettes qui consistent
à accompagner le développement commercial du
groupe et de piloter la partie innovation projet, qui
inclut notamment des sujets M&A, très en lien avec
mon savoir-faire et mes expériences précédentes.
C’est en effet à la croisée de plusieurs sujets : réor-
ganiser les équipes en interne, adresser le marché
sous plusieurs angles, à la fois en communication,
en produit et en relationnel. Il s’agit de comprendre
aussi son fonctionnement et les besoins de nos
partenaires et de nos clients pour penser et
construire les produits innovants de demain. Nous
travaillons sur ces projets en continu pour être
capables d’apporter de l’originalité, de l’innovation,
pour adapter les produits immobiliers aux besoins
de nos partenaires et clients.

Comme femme dirigeante, quel regard

portez-vous sur la mixité et la place
des femmes au sein de votre entreprise ?
D’un point de vue global, je pense que l’équilibre
est bien assuré au sein de Consultim. La répartition chacun. Je pense que les clés d’un management
hommes/femmes est plutôt bien équilibrée au réussi reposent avant tout sur le sens du collectif
niveau des équipes. Cet équilibre se construit au et le travail en équipe. Il faut partager une ambition
niveau de la direction et du management, avec de commune, s’écouter et oser ensemble, parce que
plus en plus de recrutements féminins. je suis intimement convaincue que « seul on va vite,
En revanche, ce n’est pas vraiment un sujet piloté mais ensemble on va plus loin ! » ❚
dans le sens où nous ne recrutons pas des femmes
uniquement pour féminiser les équipes. Nous veil-
lons aussi et surtout à recruter les bonnes per-
sonnes et les bonnes compétences aux bons
endroits. Il faut en outre que la personne qui va
intégrer l’entreprise soit humainement en adéqua- À PROPOS DE CONSULTIM
tion avec les valeurs de l’équipe et les ambitions du
groupe, sa vision et sa façon de travailler. Le Groupe CONSULTIM s’impose depuis près de 25 ans comme
la référence de l’immobilier d’investissement. Depuis sa création
Pensez-vous que l’on puisse aujourd’hui parler en 1995, le Groupe CONSULTIM a commercialisé, par l’intermé-
d’un leadership au féminin ? D’ailleurs, diaire de son réseau de professionnels du patrimoine, plus de 69
comment caractériseriez-vous votre 000 logements pour un volume supérieur à 11 milliards d’euros.
management ? Basé à Nantes, le Groupe compte aujourd’hui plus de 200
De manière générale, je ne pense pas que l’on collaborateurs.
puisse aujourd’hui parler de management propre-
ment masculin ou féminin ; le management n’est
pas genré mais traduit plutôt les personnalités de
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 89 —
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
INDUSTRIE
JEUNES TALENTS,
OSEZ LA MÉTALLURGIE !
MALGRÉ UNE FORTE VOLONTÉ DE
RÉINDUSTRIALISER LA FRANCE, LA
MÉTALLURGIE PEINE À ATTIRER ET
RECRUTER LES TALENTS ET
COMPÉTENCES. C’EST LE DÉFI
QU’OLIVIER BABILON (EMBA 13),
DG DES QUATRE FONDERIES
DU GROUPE OGEPAR DONT LA
FONDERIE FOCAST SAINT-DIZIER,
ESSAYE DE RELEVER. EXPLICATIONS.
Comment votre secteur d’activité a-t-il évolué
au cours des dernières années ?
Le secteur de la métallurgie et tout particulière-
ment celui des fonderies traverse de manière inin-
terrompue de nombreuses crises depuis des
décennies. La plus importante est celle de la mobi-
lité électrique, qui est actuellement source d’une
profonde mutation de la supply chain automobile,
qui va sur le moyen et long terme aussi toucher les
poids lourds et engins off road. On peut aussi citer
la crise sanitaire qui a mis à mal l’organisation de la
production avec un absentéisme conséquent, et
pour finir la crise ukrainienne qui a entraîné une
hausse des prix des énergies et des matières pre-
mières. C’est grâce à l’ensemble des acteurs de
l’entreprise que nous résistons à ces crises. Cette
résilience passe par des investissements réguliers,
une automatisation accrue, la maîtrise de nos pro-
cessus et de la qualité, une recherche de la produc-
tivité, mais aussi une ouverture à d’autres marchés
géographiques et techniques afin d’assurer une
diversification salvatrice. Pour réussir toutes ces
activités, nous avons besoin de collaborateurs
motivés, dynamiques, flexibles avec une capacité
de se projeter et d’anticiper ces changements.
Au-delà, vous faites aussi face à un enjeu
récurrent : attirer des talents dans votre
secteur…
Pour FOCAST Saint-Dizier et les trois autres
fonderies que je dirige, notre principal défi est de
trouver des jeunes qui ont le courage de se lancer
dans la métallurgie et la fonderie, qui sont souvent
présentés comme des secteurs difficiles.
Nos métiers ont pourtant fortement évolué. Avec
l’émergence de l’Industrie 4.0, la plupart des
tâches fastidieuses ont été automatisées et
robotisées. Les personnes qui visitent nos usines
sont, d’ailleurs, très surprises de notre niveau de
robotisation !
— 90 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
Diplômé de l’École Nationale Supérieure de Mécanique
et d’Aérotechnique et de NEOMA, Olivier Babilon a
débuté sa carrière comme responsable d’études et de
développement en 1999. En 2008, il rejoint STAHL où il
occupe notamment les fonctions de Business Director.
Depuis novembre 2014, il est DG de FOCAST Saint-
Dizier puis a endossé la responsabilité de toutes les
fonderies du groupe en participant activement à
l’acquisition de deux d’entre elles.
Pour des jeunes qui ont de l’ambition et la volonté
de réussir, la métallurgie peut offrir de réelles pers-
pectives de carrières professionnelles et de très
beaux parcours, avec la possibilité de prendre très
rapidement d’importantes responsabilités.
J’aimerais dire aux jeunes diplômés, mais aussi aux
profils plus expérimentés : osez vous pencher sur
des propositions de stage ou des offres d’emploi
dans ce secteur qui est la voûte de toute notre
industrie. La métallurgie allie un savoir-faire ances-
tral français à la modernité des nouvelles techno-
logies industrielles. Il faut aller au-delà des clichés !
Et pour conclure ?
Ingénieur de formation, NEOMA Business School
m’a appris la finance, à comprendre un compte de
résultat, un bilan… tous ces éléments déterminants
qui me faisaient défaut et qui sont pourtant essen-
tiels pour diriger une entreprise. Je ne peux que
conseiller de suivre l’Executive MBA de NEOMA
pour toute personne qui souhaite accéder à des
fonctions de direction générale. ❚
FOCAST SAINT-DIZIER EN BREF
FOCAST Saint-Dizier est l’une des quatre fonderies de fonte du
groupe OGEPAR. Elle fournit des pièces fortement noyautées :
carter de vitesse, pont arrière, sous-blocs, tant pour l’industrie
agricole que du poids lourd et des pompes/compresseurs.
Les quatre fonderies du groupe génèrent un chiffre d’affaires de
190 millions d’euros et emploient près de 1 000 collaborateurs.
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —

LUXE

UNE MAISON PUREMENT FRANÇAISE

LA MAISON MAUBOUSSIN A
CONTINUÉ DE CROÎTRE CES
DERNIÈRES ANNÉES MALGRÉ UN BIO EXPRESS
CONTEXTE DIFFICILE, ET PROPOSE En 1982, Alain Némarq a participé à l’opération
100 POSTES D’ICI LA FIN 2022. de restructuration des textiles Boussac Saint-Frères.
Il a par la suite travaillé dans différentes entreprises
ENTRETIEN AVEC SON PDG, comme YSL et Kenzo. En 2001, il rejoint Mauboussin
ALAIN NÉMARQ (PGE 76). pour faire de l’audit stratégique. Il est nommé directeur
général en février 2002, puis président fin 2004.

Deux ans après la crise sanitaire, comment se
porte votre activité ?
Le Covid-19 a bien évidemment affecté le métier
de la bijouterie et de la joaillerie. Néanmoins, la
performance très correcte de Mauboussin pen-
dant cette période a montré que notre profession
a plutôt bien résisté à la crise. Nous avons réalisé
en 2021 une croissance de 9 % par rapport à 2019,
et de 24 % par rapport à 2020, et nous avons réussi
à préserver nos résultats.
Cela étant, Mauboussin a la particularité d’être une
maison qui réalise 70 % de son chiffre d’affaires en
France et environ 15 % au Japon. Nous sommes
donc une PME française qui exporte peu. D’ail-
leurs, la crise sanitaire a consolidé nos positions :
elle a démontré que la stratégie d’accessibilité et
de grands réseaux de distribution en France était
la bonne ! Aujourd’hui, nous avons 87 magasins sur
le territoire national et près de 130 clients multi-
marques.
la même fréquence (un nouveau bijou toutes les
six semaines) et prévoyons le lancement de 4 nou-
velles montres d’ici Noël 2022.
Et quels sont les profils que vous recherchez
pour accompagner votre croissance ?
Nous sommes 350 aujourd’hui, et d’ici la fin de
l’année nous serons 420. Nous aurons donc plus
de 100 postes à pourvoir sur les huit prochains
mois. Nous recherchons des personnes passion-
nées et qualifiées qui ont envie de participer à
cette aventure à la Française. Les étudiants de
NEOMA Business School sont bien évidemment
les bienvenus ! ❚

Votre stratégie a donc été un atout durant

cette période…
Une PME se doit d’avoir une croissance qui soit à
la hauteur de ses moyens : inutile de se lancer dans
des aventures d’exports nécessitant des investis-
sements importants. La meilleure stratégie est de
consolider sa position sur le territoire français et
faire quelques ouvertures à l’étranger. Par exemple
cette année, Mauboussin a ouvert un magasin à
Rome, indépendamment de la quinzaine d’ouver-
tures de points de vente sur la France. Nous espé-
rons avoir, d’ici la fin de l’année, 98 magasins en
France. C’est beaucoup d’énergie, car la logistique MAUBOUSSIN EN BREF
de nouvelles implantations n’est pas une tâche
facile ! Mauboussin est un joaillier français dont la première affaire a été fondée
Par ailleurs, cette année marque également le lan- en 1827 à Paris. La maison de joaillerie prend son nom définitif sous la
cement de notre nouvelle ligne de maroquinerie. Il direction de Georges Mauboussin en 1898. Aujourd’hui, la grande majorité
s’agit d’un nouveau métier qui nécessite de nou- de leurs pièces sont conçues, taillées et façonnées en France, pour offrir
velles compétences. Nous allons sortir une pre- aux femmes le meilleur d’une grande tradition artistique et joaillière.
mière collection au printemps (pour la fête des
Mères) et une seconde à l’automne. Enfin, nous
continuons à lancer nos produits de joaillerie avec

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 91 —

 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
MOBILITÉ
MISEZ SUR LA LOCATION LONGUE DURÉE !
XAVIER NICOLAS (PGE 02),
DIRECTEUR MARKETING,
COMMUNICATION ET
DÉVELOPPEMENT COMMERCIAL DE
LEASEPLAN FRANCE, SPÉCIALISTE
MONDIAL DE LA LOCATION LONGUE
DURÉE AUX ENTREPRISES, RETRACE
LES GRANDES ÉVOLUTIONS DE
SON SECTEUR.
Comment a évolué le monde automobile
au cours des dernières années ?
J’ai rejoint le secteur automobile il y a presque
vingt ans. C’est un univers atypique où il faut
constamment trouver un fin équilibre entre l’offre
et la demande : les consommateurs veulent des
véhicules qui répondent à leurs besoins, tandis
que les constructeurs ont tout intérêt à réduire la
diversité de leurs gammes. Néanmoins, j’observe
quatre changements majeurs :
• L’éruption du digital : les clients sont plus auto-
nomes, mieux renseignés, et dépendent moins
des concessionnaires pour choisir et même com-
mander leur voiture en ligne. Il est donc essentiel
de trouver le bon mix entre le digital et le phy-
sique : les parcours clients deviennent « phygi-
taux ».
• La transition énergétique : face à l’explosion des
types de motorisation (thermiques, hybrides,
électriques), les clients ont plus que jamais
besoin d’être conseillés pour trouver le ou les
véhicules qui correspondent le mieux à leur
usage.
• La bascule de la propriété à l’usage : cela s’est
fortement accéléré ces dernières années, au
point qu’aujourd’hui, près de deux tiers des com-
mandes de véhicules neufs se font en formules
locatives. Et le développement de l’électrique
accentue cette tendance.
• La professionnalisation du marché de l’occasion :
on disait avant que les vendeurs d’occasion
étaient plus craints que les dentistes ! Aujourd’hui,
de nouveaux acteurs proposent de la transpa-
rence, du reconditionnement de qualité et des
garanties qui rassurent les consommateurs.
Aujourd’hui, au sein de LeasePlan,
quel est votre périmètre d’action ?
Je suis directeur marketing, communication et
développement commercial au sein d’une entre-
prise à taille humaine. LeasePlan France est filiale
du leader du leasing automobile dans le monde.
Nous sommes en France le premier acteur indé-
— 92 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
Xavier Nicolas a passé l’intégralité de sa carrière
dans le monde automobile. Il a commencé chez PSA
où il est resté onze ans, puis Aramisauto, leader
français de la vente de véhicules neufs et d’occasion
en ligne. En 2018, il rejoint LeasePlan France en
tant que responsable marketing et communication,
fonction pour laquelle il est nommé directeur
en janvier 2021.
pendant multimarque de LLD et conservons les
atouts d’une PME. Mon poste m’amène ainsi à acti-
ver une multitude de leviers. Communication,
offres, marketing digital, consulting, opérations
commerciales, j’ai la responsabilité et le plaisir de
manager des équipes variées avec pour objectif de
convaincre de nouveaux clients et de les fidéliser.
Rattachés au Commerce, nous devons constam-
ment nous mobiliser pour générer de la croissance
et satisfaire nos clients. Chaque jour est un nou-
veau défi, et le parfait alignement des actions entre
le Marketing et les Ventes un impératif.
Alors que le monde de la communication et
du marketing est en perpétuelle évolution,
sur quels acquis de votre formation à
NEOMA BS capitalisez-vous encore ?
Bien qu’elle commence à être un peu lointaine, la
formation approfondie que j’ai suivie à l’école m’est
encore très bénéfique. Avoir des bases solides, des
fondamentaux, est crucial pour réussir une car-
rière. Aujourd’hui encore, je continue à mettre en
œuvre ce que j’ai appris à l’école pour structurer et
organiser mon travail et celui de mes équipes. C’est
aussi à NEOMA que j’ai développé une ouverture
d’esprit et la capacité de m’adapter sans cesse à un
contexte mouvant. Enfin, je n’oublie pas le réseau,
qui est un formidable atout au quotidien ! ❚
À PROPOS DE LEASEPLAN
Avec environ 1,8 million de véhicules gérés dans 29 pays, LeasePlan est
l’un des leaders mondiaux du modèle Car-as-a-Service (CaaS - la voiture
en tant que service). LeasePlan assure l’achat, le financement et la gestion
de véhicules neufs pour le compte de ses clients, et fournit un service
complet de bout en bout sur toute la durée de contrat type de trois
à quatre ans. LeasePlan s’engage à devenir le chef de file du passage
à la mobilité zéro émission et s’est fixé l’objectif ambitieux d’atteindre
zéro émission nette pour l’ensemble de son parc financé d’ici 2030.
Forte de plus de 50 années d’expérience, LeasePlan a pour mission d’offrir
ce qu’il y a de mieux en matière de mobilité durable afin que ses clients
puissent se concentrer sur «What’s next» pour eux.
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —

RECRUTEMENT

DES EXPERTS DE L’EXECUTIVE SEARCH

À BRUXELLES
ROBERTSON ASSOCIATES EST BIO EXPRESS
DIRIGÉ PAR UNE ÉQUIPE Pierre Collowald rejoint Robertson Associates en 2010
comme investisseur et responsable du bureau
EUROPÉENNE DE PROFESSIONNELS, bruxellois. Il est également responsable de la
QUI COMBINENT EXPERTISE DU croissance de l’entreprise. Diplômé CESEM 94, MBA de
RECRUTEMENT INTERNATIONAL l’Erasmus University à Rotterdam en 2001, Pierre
possède de nombreuses années d’expérience dans le
ET EXPÉRIENCES INDUSTRIELLES. secteur du conseil en entreprises et de l’investissement,
PIERRE COLLOWALD (CESEM 94) ce qui lui a permis de bâtir un vaste réseau de contacts
de premier ordre. Son expertise couvre des domaines
EST ACTIONNAIRE DU GROUPE ET tels que les services industriels, le manufacturing, le
MEMBRE DU CONSEIL Private Equity et consulting. Pierre est très engagé
dans des œuvres sociales pour l’enfance.
D’ADMINISTRATION DE ROBERTSON
ASSOCIATES EN BELGIQUE.

Aujourd’hui, les soft skills sont plus La flexibilité et la proximité que nous offrons à nos
importantes que les hard skills dans les clients font aussi partie de nos atouts. Ils nous per-
process de recrutement. Pourquoi ? mettent de nous inscrire dans des partenariats
Les temps changent très vite ! Encore récemment, durables.
les compétences techniques et professionnelles
n’étaient pas faciles à trouver et nous avions des Un conseil à nos lecteurs ?
bases de données de profils anonymes. Aujourd’hui, Je dirais aux entreprises qu’un recrutement bien
nous avons tous accès aux mêmes bases de don- fait vaut tout l’or du monde.
nées et donc aux mêmes candidats. Les vrais dif- Quant aux candidats NEOMA BS, sachez que vous
férenciateurs, ce qui fera que notre client aura un valez beaucoup sur le marché, profitez-en pour
ROI tangible sur son recrutement, ce sont les soft aller à l’étranger et trouver le job de vos rêves ! ❚
skills du candidat choisi.
Nous sommes entrés dans un temps où, pour les
chercheurs d’emplois, leur bien-être et le sens de
leur vie priment sur les plans de carrière et les
rémunérations mirobolantes.
Une mauvaise appréciation de ces soft skills
conduit souvent à un départ rapide de la personne
recrutée et une perte opérationnelle et financière
sérieuse pour l’entreprise.

Votre cabinet est l’un des pionniers de

l’Executive Search. Dites-nous en plus sur
ce positionnement.
L’expérience de ce métier complexe, tout d’abord.
Fondé en 1951, Robertson Associates se classe
actuellement parmi les cabinets les plus presti-
gieux en Europe, et ce pour plusieurs raisons.
D’abord, nous faisons partie des premiers cabinets
à nous être spécialisés dans la recherche de cadres ROBERTSON ASSOCIATES EN BREF
dirigeants. Nous proposons aux entreprises de
l’Executive Search, mais aussi de l’Assessment Créé en 1951 en Suisse, Robertson Associates est l’un des principaux
(évaluation) et du Talent Mapping. Nous avons par cabinets européens de recherche de cadres supérieurs et de solutions de
ailleurs l’avantage d’avoir une forte présence en leadership. Fort de 6 implantations en Europe, présent en Afrique et en
Europe mais aussi en Afrique et en Inde. Les entre- Asie, le cabinet répond aux demandes de ses clients internationaux par
prises ont tendance à apprécier cette dimension une approche personnalisée. Robertson Associates s’appuie sur ses
« internationale », cette sensibilité aux différences expertises métiers, ses références clients et sa sensibilité aux cultures
culturelles et notre capacité à parler « valeurs » et locales et internationales pour délivrer une réelle plus-value dans ce métier
« sens » aux candidats. du search.

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 93 —

 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
RECYCLAGE
DONNER DE LA VALEUR AUX DÉCHETS
PLASTIQUES ET TEXTILES
GRÂCE À LA TECHNOLOGIE DE
CARBIOS, LES DÉCHETS PLASTIQUES
ET TEXTILES DEVIENNENT UNE
MATIÈRE PREMIÈRE PRÉCIEUSE
PERMETTANT À L’ÉCONOMIE
CIRCULAIRE DE DEVENIR UNE
RÉALITÉ INDUSTRIELLE. ENTRETIEN
AVEC EMMANUEL LADENT (PGE 91),
DG DE CARBIOS.
Qu’est-ce qui fait de Carbios un acteur unique
sur le marché ?
À ce jour, seulement 10 % des 460 millions de
tonnes de plastique produits dans le monde sont
recyclés… et 9 millions de tonnes de plastique ter-
minent dans les océans. L’essentiel des déchets
plastiques est incinéré ou mis dans des décharges.
Entreprise spécialisée dans le recyclage enzyma-
tique des plastiques et textiles, Carbios a déve-
loppé un procédé innovant permettant de recycler
les plastiques de manière biologique. Nous
sommes la première et la seule entreprise au
monde à développer à une échelle industrielle ce
type de technologies biologiques.
Carbios a donc combiné deux sciences, l’enzymo-
logie et la plasturgie, pour trouver des solutions
de biorecyclage et de biodégradation des plas-
tiques. Aujourd’hui, nous sommes en train de réa-
liser la montée en échelle d’un procédé qui permet
le biorecyclage des plastiques PET (polyéthylène
téréphtalate). Ces plastiques que nous trouvons
dans les bouteilles, les barquettes alimentaires, les
fibres polyester du textile… représentent 18 % de la
consommation dans le monde. Notre procédé met
en œuvre une enzyme qui permet de revenir aux
constituants de base du PET, les monomères1, qui
pourront être ensuite ré-utilisés par les plastur-
gistes pour concevoir de nouveaux produits en
PET. Ainsi, nous permettons au plastique de deve-
nir vraiment circulaire avec un recyclage presque
à l’infini, sans perte de qualité. En outre, nous n’uti-
lisons plus de matières pétrochimiques, mais bien
les déchets pour fabriquer de nouvelles bouteilles,
de nouveaux t-shirts, etc.
— 94 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
BIO EXPRESS
Emmanuel Ladent a trente ans d’expérience dans
le secteur automobile, et plus spécifiquement de la
mobilité. Il dirigeait jusqu’à présent la plus importante
Ligne Business du Groupe Michelin, la division des
Marques Mondiales Automobile. Son parcours de
dirigeant se caractérise par une forte empreinte
internationale, avec plus de vingt années passées sur
plusieurs continents. Spécialisé dans le développement
de la profitabilité et de la transformation des activités
par l’innovation, il a contribué au développement de
filiales de plusieurs milliards d’euros de chiffre
d’affaires. En véritable leader, il a su mobiliser des
équipes multidisciplinaires et interculturelles autour
d’une vision commune et d’une ambition partagée.
Au cœur de votre activité, nous retrouvons
donc l’innovation…
Et la R&D ! Au sein de Carbios, nous avons essen-
tiellement des équipes de RDI (Recherche Déve-
loppement et Industrialisation). Nous avons donc
beaucoup de personnes qui travaillent sur la
recherche avancée et sur les nouvelles technolo-
gies de pointe en lien avec les enzymes.
Aujourd’hui, Carbios possède plus de 40 familles
de brevets à l’international.
La recherche sur les enzymes se fait principale-
ment avec de la résonance magnétique nucléaire,
des accélérateurs de particules ou des technolo-
gies d’optimisation moléculaires. Ce sont de véri-
tables innovations de pointe. Ensuite, nous avons
également des équipes qui mettent en œuvre des
procédés industriels pour pouvoir recycler, qui
sont validés à travers un démonstrateur industriel.
D’ailleurs, en septembre dernier, Carbios a inau-
guré un démonstrateur industriel à Cler-
mont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Cette usine de
démonstration servira à valider les performances
techniques, environnementales et économiques
du procédé mis au point par Carbios. L’innovation
disruptive de Carbios est soutenue dans son
industrialisation par un consortium mondial où
siègent de grandes marques telles que L’Oréal,
Nestlé, PepsiCo, et Suntory Beverage and Food.
Qu’en est-il de votre future usine à Longlaville
(Meurthe-et-Moselle) ?
Nous avons en effet annoncé en février la création
de notre première usine de biorecyclage des plas-
tiques. Il s’agit du site de notre partenaire thaï-
landais Indorama Ventures, l’un des leaders
mondiaux dans la production de PET. Le projet est
estimé à environ 200 millions d’euros. Il porte sur
une usine d’une capacité de traitement de 50 000
tonnes de déchets PET par an. Cette usine traitera
l’équivalent de 2 milliards de bouteilles, de 2,4 mil-
iStockphotos
liards de barquettes alimentaires ou de 300 mil-
lions de t-shirts. Sa mise en service, envisagée
début 2025, devrait générer 150 emplois directs et
indirects. Son procédé consiste à dépolymériser la
matière en vue d’obtenir ses monomères constitu-
tifs (acide téréphtalique et monoéthylène glycol),
puis à reconstituer, à partir de ces briques élémen-
taires, un PET vierge par polymérisation.
Dans un contexte marqué par une forte
ambition d’atteindre la neutralité carbone,
quel est l’apport de votre entreprise ?
Nous valorisons les déchets en repensant leur fin
de vie dans une logique d’économie circulaire. Au
lieu de finir incinérés, à la décharge ou au fond de
l’océan, nous offrons une alternative qui en fait des
matières précieuses.
De plus, nous faisons du recyclage de manière bio-
logique. Notre procédé fonctionne à relativement
basse température (70°C) et donc consomme très
peu d’énergie. En effet, la plupart des procédés de
recyclage sont à 200°C, voire 300°C. Nous travail-
lons également sans solvant chimique : notre
procédé est peu énergivore et peu impactant pour
la planète.
Dans cette démarche, quels sont vos enjeux ?
Aujourd’hui, notre principal enjeu est d’accélérer le
déploiement de notre technologie. Pour cela, nous
avons décidé de faire du licencing dans le monde
de la chimie. L’idée étant de vendre notre techno-
logie sous licence à des investisseurs pour pouvoir
monter de nouvelles usines. Notre procédé fonc-
tionne, et clairement, le marché nous attend ! Nous
avons de grandes marques qui n’attendent que
notre déploiement. Ces dernières ont pris des
engagements forts, et à très court terme, pour limi-
ter l’impact environnemental de leur packaging.
Nous nous devons de les accompagner.
LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —
DR
À la tête de cette entité depuis fin 2021,
quelles sont votre feuille de route et vos
ambitions ?
J’ai principalement été recruté pour mon back-
ground international et mes compétences complé-
mentaires dans le monde du commercial et celui
des industriels. Aujourd’hui, mon ambition est de
faire de Carbios le leader mondial du biorecyclage
des plastiques. Pour cela, nous devons avoir une
présence mondiale, industrielle et commerciale, et
poursuivre nos efforts d’innovation pour adresser
d’autres types de plastiques.
Pour conclure, en quoi vos métiers peuvent-ils
intéresser nos jeunes diplômés ?
Nous travaillons sur un projet ambitieux, porteur
de sens, qui répond à un des enjeux environne-
mentaux les plus importants. Nos équipes sont
pluridisciplinaires : riches de nos différences, nos
succès sont collectifs. Nous croyons en l’innovation
française et encore plus à nos jeunes diplômés. ❚
À PROPOS DE CARBIOS
Fondée en 2011 par la société de capital-risque Truffle Capital, Carbios
est une entreprise française de chimie biologique, pionnière dans la
conception et le développement de procédés enzymatiques en vue d’une
biodégradation et un biorecyclage des matières plastiques. Elle est basée à
Clermont-Ferrand, en Auvergne. Carbios entend bien repenser la fin de vie
des plastiques et des textiles.
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 95 —
 LES DOSSIERS DES ENTREPRISES —

TRANSPORT

MIXITÉ : DES EFFORTS À FOURNIR

POUR FAIRE BOUGER LES LIGNES
SELON JULIE DUPUIS BUREAU
(PGE 00), DIRECTRICE DU
PROGRAMME SUPPLY CHAIN SNCF BIO EXPRESS
Julie Dupuis Bureau a commencé sa carrière
RÉSEAU, LA MIXITÉ CONSTITUE UNE professionnelle chez PwC avant de rejoindre le groupe
VÉRITABLE RICHESSE SUR LAQUELLE SNCF (Directions & Établissements) où elle a eu
IL Y A ENCORE DES EFFORTS l’opportunité de travailler sur des sujets de pilotage et
de performance et de participer à la transformation de
IMPORTANTS À DÉPLOYER AU SEIN l’entreprise.
DES ENTREPRISES. ENTRETIEN.

Quels sont votre périmètre d’action actuel De manière plus générale, quel regard
et votre feuille de route chez SNCF Réseau ? portez-vous sur la mixité ?
J’ai été nommée il y a deux ans et demi directrice C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur
d’un programme de transformation de la supply étant donné que je fais partie du programme SNCF
chain au sein de SNCF Réseau. Ma mission princi- Mixité et que je suis aussi marraine de l’association
pale consiste à piloter des équipes pluridiscipli- Capital Filles qui vise à aider de jeunes lycéennes
naires pour réussir à installer d’ici 2023 une supply à trouver leur voie, à leur donner confiance et à les
chain au service des chantiers de SNCF Réseau encourager à oser pour réussir.
plus intégrée, plus performante, plus digitale et Au niveau de la SNCF, je pense que l’entreprise
plus responsable. C’est un programme stratégique porte le poids de sa dimension industrielle, avec
au sein de SNCF Réseau avec des challenges des taux de féminisation encore trop faibles, et qui
humains et opérationnels importants. L’objectif est le sont encore plus dans le top management.
d’améliorer la qualité de service mais aussi de Aujourd’hui, il y a de vrais efforts et mesures
chercher la performance économique qui contri- déployés pour faire progresser la mixité. Il faudra
buera au plan de performance de l’entreprise. aller dans les écoles, valoriser et faire connaître nos
métiers pour attirer plus de femmes dans les
Qu’appréciez-vous plus particulièrement branches qui restent encore aujourd’hui mascu-
dans votre métier et dans l’entreprise ? lines. Je suis d’ailleurs intimement convaincue que
C’est un poste qui me permet de travailler en mode la mixité est un levier de performance important
projet avec l’ensemble des parties prenantes de la sur lequel les managers doivent miser. ❚
supply chain de manière décloisonnée. C’est un
échange permanent avec les différentes entités
opérationnelles et directions, de manière à embar-
quer l’ensemble des métiers de l’entreprise. Cela
nécessite évidemment beaucoup de management
fonctionnel, et c’est ce qui me plaît encore plus
dans ce que je fais : être un peu la cheffe d’or-
chestre qui structure, donne le rythme et aligne
tous les acteurs pour mettre en place une supply
chain plus performante.
Donc il y a plusieurs leviers, à la fois humains et À PROPOS DE SNCF RÉSEAU
digitaux, et aussi les standards de l’excellence
opérationnelle. C’est également un projet très SNCF Réseau est un acteur clé du développement de l’offre ferroviaire
mobilisateur et porteur de sens avec ses dimen- en France et en Europe. Gestionnaire du réseau ferré national, il orchestre
sions économiques, environnementales très les circulations sur près de 28 000 kilomètres de ligne dont il assure
stimulantes ! l’entretien, la modernisation et la sécurité.
Et de manière plus générale, faire partie d’une
entreprise en plein mouvement est une véritable
chance. La SNCF ne cesse d’évoluer et de se réin-
venter, tout en s’attachant à ses valeurs fortes,
notamment celles liées à l’engagement, et à l’ou-
verture…

— 96 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 BILAN DES CLASSEMENTS

NEOMA, UNE « ÉCOLE QUI S’INSTALLE

PARMI LES LEADERS »*
*Mention issue du Figaro – Classement des Écoles de Commerce – Novembre 2021

Classements Classements
France Internationaux

5e (+3) • Master in Management

30e (-2) – 7e en France
+10 en 4 ans
6e (=)
• European Business Schools
7e
(+ 2) 44e (-5) – 9e en France
+6 en 5 ans

7e (=)
15e – 4e en France
7e (=) +4 en 2 ans
 CAMPUS — ACTUS —
David-Morganti
MICHEL-ÉDOUARD LECLERC
ET DELPHINE MANCEAU
RENOUVELÉS POUR 4 ANS
À LA TÊTE DE NEOMA
BUSINESS SCHOOL
Le conseil d’administration de NEOMA BS
a renouvelé début février le mandat de Michel-Édouard
Leclerc en tant que président et celui de Delphine
Manceau en tant que directrice générale, chacun pour
une durée de quatre ans. Aux côtés de la gouvernance
de l’École, notamment avec les CCI de Marne-en-Cham-
pagne et de Rouen Métropole, ils auront la mission de
poursuivre le développement de l’École et sa dynamique
de progression pour l’installer durablement parmi les
écoles leaders. Le plan stratégique 2022 arrivant à son
terme d’ici quelques mois, la prochaine grande étape de
NEOMA BS sera le dévoilement de sa nouvelle feuille de
route stratégique pour les années à venir.
UNE ORGANISATION INTERNE
RENFORCÉE AVEC AVEC
2 NOUVELLES DGA
Pour soutenir ses objectifs de développement, NEOMA
Business School fait évoluer son organisation avec la
création de deux nouvelles directions générales adjointes.
Pilotée par Bénédicte Dulaquais (CEFA MBA 07), la DGA
« Opérations » regroupe les activités liées au management
des processus, à l’accompagnement étudiant sur le plan
administratif et financier depuis l’inscription jusqu’à la
diplomation, ainsi qu’à la transition sociale et environnemen-
tale. La DGA « Digital », dirigée par Alain Goudey, rassemble
toutes les équipes dédiées au numérique : le Learning Lab
qui a pour vocation d’explorer les nouveaux outils et
méthodes pédagogiques, la direction des Systèmes d’Infor-
mation et l’équipe dédiée aux technologies web.
— 98 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
CESEM : 11 PRESTIGIEUX DOUBLES
DIPLÔMES POUR LE PARCOURS
AMÉRIQUE
Quatre nouveaux partenaires enrichissent cette année le
Parcours Amériques du CESEM :
•T  he Peter J. Tobin College of Business, Saint John’s Univer-
sity, New York ;
• S tate University of New York Oswego, New York ;
• J ohn Molson School of Business, Concordia University,
Montreal ;
•L  aval University, Quebec City.
Toutes accréditées AACSB ou plus, ce sont onze institutions,
parmi les meilleures de leur pays – États-Unis, Canada, Brésil
et Mexique –, qui permettent aux étudiants de NEOMA de
rejoindre de prestigieuses universités et écoles, et de suivre
les enseignements des meilleurs professeurs.
DR
JEAN-PIERRE RAFFARIN ET
ALEXANDRE BOMPARD DEVANT
LES ÉTUDIANTS DE NEOMA BS
Dans la lignée de ses grandes conférences, NEOMA BS
recevait début mars l’ancien Premier ministre, Jean-Pierre
Raffarin. L’actuel président de l’organisation « Leaders pour
la paix » était venu partager sa vision du leadership. « Une
construction qui s’apprend dans les écoles », a-t-il confié aux
étudiants présents à Reims. Deux semaines plus tard, aux
côtés de Michel-Édouard Leclerc, c’est le PDG de Carrefour,
Alexandre Bompard, qui répondait à Rouen aux questions
des étudiants de l’école. Passé par FNAC-Darty, Europe 1 et
Canal +, il a rappelé que la grande distribution « est un
secteur exceptionnel par l’ascenseur social qu’il permet. » Les
étudiants auront ainsi apprécié d’en savoir plus sur les
valeurs, les expertises et les engagements de ces deux
patrons, géants de la distribution.
CLASSEMENT 2022 DES BBA
EN 4 ANS DE L’ÉTUDIANT
Les deux programmes de NEOMA BS ont été classés
dans le top 6 du classement 2022 des BBA en 4 ans de
l’Étudiant, avec le Global BBA à la 2e place et le CESEM
à la 6e place. Ils se distinguent notamment sur l’excellence
académique et l’insertion professionnelle. Le Global BBA
se démarque aussi avec une note de quatre sur cinq
sur le critère de l’ouverture sociale.
CONCOURS : LES ORAUX
BATTENT LEUR PLEIN SUR
LES CAMPUS !
Après deux années perturbées par la situation sanitaire, les
campus ont de nouveau le plaisir d’accueillir les candidats
pour passer leurs entretiens de motivation et de langues.
Du 28 avril au 18 mai, ce sont les candidats du Concours
Sésame (concours post-bac qui concerne les programmes
GBBA, CESEM et TEMA) qui ont été reçus dans une super
ambiance par nos étudiants admisseurs. Depuis le 19 mai,
les candidats ECRICOME (concours admissions parallèles
et classes prépas pour le Programme Grande École) ont
pris le relais sur les campus de Reims ou de Rouen, et ce
jusqu’au 5 juillet. À cette occasion, ils peuvent découvrir
NEOMA Business School et tous ses atouts et expérimen-
ter le slogan de l’École durant cette période si importante :
« Join the Family » !

LE CAMPUS DE PARIS LABELLISÉ HQE

BÂTIMENT DURABLE
À la suite de l’audit réalisé en décembre 2021, Certivea, société
référence en matière d’évaluation et de certification destinées
aux bâtiments non résidentiels, a annoncé l’obtention du label
« HQE Bâtiment Durable » pour le Campus de Paris avec le niveau
« Très performant ». La certification est une démarche volontaire,
elle est structurée autour de quatre engagements : Respect de
l’environnement, Bien-être maximum aux occupants, Performance
économique des bâtiments, Organisation et gestion optimisées
des projets.

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 99 —

 CAMPUS — EXCELLENCE —

FORMER AU BUSINESS
RESPONSABLE,
DÉCLOISONNER
LES DISCIPLINES
PASSER À UNE CROISSANCE PLUS RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT REMET EN
QUESTION LA PLUPART DE NOS PRATIQUES ÉCONOMIQUES. ET DONC DE NOS SAVOIRS. PAR
CONSÉQUENT, L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DOIT LUI AUSSI REPENSER SES FORMATIONS.
DELPHINE MANCEAU, DIRECTRICE GÉNÉRALE DE NEOMA BUSINESS SCHOOL, ET NICOLAS
BÉFORT, DIRECTEUR DE LA CHAIRE BIOÉCONOMIE ET DÉVELOPPEMENT SOUTENABLE,
OUVRENT DES PISTES.

Les managers doivent être capables

de développer de nouveaux outils et
d’explorer d’autres formes d’économie.
Nicolas Béfort

iStockphotos

Si nous n’agissons pas d’ici trois ans, le change-
ment climatique risque d’être désastreux : tel était
l’avertissement du dernier rapport du groupe d’ex-
perts intergouvernemental sur l’évolution du cli-
mat (GIEC). Agir. Dans ce domaine, « l’enseignement
supérieur a un rôle central à jouer », notait Del-
phine Manceau, directrice générale de NEOMA
Business School, dans une tribune du Figaro Etu-
diant (mars 2022). Et en particulier les écoles de
commerce qui forment les managers de demain.
Quelles compétences doivent-elles leur enseigner
pour développer un business responsable ?
D’abord la capacité à avoir « une vision à la fois
transversale et globale », précise la directrice de
l’École. « Les sujets d’environnement intègrent des
éléments relatifs à la biologie, aux sciences phy-
siques, à la géologie, mais aussi à l’économie, à la
gestion, à la sociologie… », abonde de son côté
Nicolas Béfort, professeur à NEOMA BS et direc-
teur de la chaire Bioéconomie et Développement
Soutenable. Il ne s’agit pas en effet de simplement
troquer une technologie, un pesticide chimique
contre un produit plus naturel — par exemple,
pour résoudre une équation écologique. C’est
toute la chaîne de valeur, tous les moyens de pro-
duction, et de transformation, le modèle écono-
mique, la stratégie commerciale, qui est à revoir.
« Les managers doivent être capables de dévelop-
per de nouveaux outils et d’explorer d’autres
formes d’économie », remarque Nicolas Béfort.

— 100 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022


SAVOIR ARBITRER ENTRE DES SOLUTIONS
TECHNOLOGIQUES IMPARFAITES
Mais la seule vision transversale et globale ne suf-
fit pas à mener à bien la transition écologique. Les
managers doivent aussi savoir faire des choix réa-
listes et opérationnels. « Nous devons permettre
aux décideurs de demain non seulement d’appré-
hender les équations économiques de chaque
solution technique, mais aussi d’arbitrer en fonc-
tion d’une pluralité de critères, de l’impact environ-
nemental et énergétique, et d’évaluer l’acceptabilité
sociale », poursuit Nicolas Béfort.
Voiture à hydrogène ou voiture électrique, quelle
est la meilleure solution pour l’environnement ? À
l’usage, ces technologies apparemment moins pol-
luantes sont-elles vraiment bénéfiques ? Libérés
de la mauvaise conscience d’un véhicule ther-
mique, les usagers ne risquent-ils pas de rouler
davantage (ce que l’on appelle l’effet rebond) ? Et
alourdir au final leur bilan carbone. « Les solutions
technologiques sont imparfaites, elles ne sont
jamais rentables au départ. Les décideurs doivent
ainsi être capables de pousser les projets, tout en
ayant une réflexion sur leur pratique et leur soute-
nabilité économique », rappelle le directeur de la
chaire Bioéconomie. « C’est donc à la complexité
de ces enjeux qu’il nous faut former notre jeu-
nesse », résume Delphine Manceau.
SAVOIR PASSER D’UNE ÉCONOMIE
DE LA STANDARDISATION À UNE ÉCONOMIE
DE LA VARIÉTÉ
Une fois la décision prise, encore faut-il mener
cette transition, conduire le changement, traduire
les idées en stratégie. Là encore cela demande de
nouvelles compétences. « Quand une entreprise se
transforme, elle doit continuer à tourner, précise
Nicolas Béfort. Les ingénieurs ont besoin d’ensei-
gnement sur l’économie et le management de la
transition. » C’est-à-dire apprendre à passer d’un
modèle à un autre – d’une économie de la standar-
disation à une économie de la variété, du court
terme au long terme, d’une rentabilité certaine à
une rentabilité inconnue – tout en veillant à ne pas
dépasser les limites du renouvellement énergé-
tique de la planète. Ce qui suppose de savoir com-
ment fonctionnent les sciences de la nature.
Ainsi, seule « une approche résolument scienti-
fique et pluridisciplinaire ouvrira la voie vers un
véritable business responsable », assure la direc-
trice de NEOMA BS. « Le grand modèle du genre,
ce sont les Pays-Bas, remarque Nicolas Béfort. À la
fin des années 1990, le gouvernement néerlandais
a mis des millions sur la table, à la fois pour lancer
la recherche et produire de la connaissance, et
pour mettre en place les programmes de transi-
tion. Il a connu un grand succès. » En France, nous
Seule une approche résolument
scientifique et pluridisciplinaire ouvrira
la voie vers un véritable business
responsable.
Delphine Manceau
n’en sommes pas là. « Notre enseignement supé-
rieur est souvent mono-disciplinaire. Peu de pro-
grammes brisent les frontières entre les savoirs,
peu intègrent à la fois des enseignements en bio-
logie et physique avec les cours de philosophie et
d’éthique. » Même si Delphine Manceau se réjouit
d’une évolution majeure des formations acadé-
miques ces dernières années.
NEOMA BS DÉCLOISONNE DÉJÀ
LES DISCIPLINES
L’enseignement idéal : une double culture
Business/Sciences mêlant connaissances scienti-
fiques, activité économique et enjeux sociétaux.
« Les coopérations entre établissements dédiés
aux sciences de l’ingénieur et de l’agronomie avec
ceux consacrés au management, par exemple, ont
largement démontré leur utilité », analyse Delphine
Manceau. Sur ce terrain, NEOMA BS n’est pas en
reste, comme le rappelle Nicolas Béfort : depuis
vingt-cinq ans, le Masternova s’inscrit totalement
Delphine Manceau
dans cet esprit. Ce Mastère Spécialisé (MS) en
Management de l’Innovation dans les Agro-activi-
tés et Bio-industries permet d’acquérir une double
compétence en sciences du vivant et en disciplines
managériales, au service de projets innovants
dans les domaines de l’agroalimentaire, la santé,
les biotechnologies, la cosmétique et la chimie
du végétal.
Et que dire de la chaire Bioéconomie de NEOMA
BS, totalement engagée depuis 2012 dans cette
ambition de faire de la nouvelle génération les Nicolas Béfort
décodeurs de la transition écologique ? L’enjeu est
clair : dépasser les opinions ou jugements à courte
vue sur ces sujets pour établir les bons diagnostics
(qui sont souvent complexes) et in fine, grâce aux
travaux de recherche, identifier des solutions
viables. « Nous nous sommes beaucoup inspirés
de ce qui se fait à l’étranger pour construire notre
projet, souligne son directeur. Cette pluridisciplina-
rité, nous la faisons vivre : nous avons réuni une
dizaine de professeurs de plusieurs disciplines,
marketing, économie, management… Nous travail-
lons avec des biologistes, des ingénieurs… » Une
telle approche convient aussi aux étudiants ingé-
nieurs ou managers : les jeunes sont désormais
plus nombreux à vouloir réduire leur impact sur la
planète qu’à optimiser les performances des der-
niers smartphones. Le GIEC respire. Un peu. ❚
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 101 —
 CAMPUS — EXCELLENCE —

L’ÉMERGENCE
DES NOUVEAUX MODÈLES
PÉDAGOGIQUES
EN MARS DERNIER, NEOMA BUSINESS SCHOOL DÉVOILAIT LES RÉSULTATS DE
NEOPEDAGOGIE, UNE ÉTUDE QUI MET EN LUMIÈRE LES ATTENTES MAJEURES DES ÉTUDIANTS
ET DES PROFESSEURS SUR DEUX DIMENSIONS : LES NOUVEAUX MODÈLES PÉDAGOGIQUES
ET LES CARACTÉRISTIQUES D’UN COURS RÉUSSI. BILAN APRÈS DEUX ANNÉES
DE BOULEVERSEMENT ET DE DÉPLOIEMENT D’UNE MULTITUDE DE NOUVEAUX OUTILS.

mené une grande étude auprès d’une centaine

d’étudiants et d’une quarantaine de professeurs :
La pédagogie de NEOMA BS conjugue trois comment ont-ils vécu ces nouvelles pratiques ?
formats : le présentiel qui sera majoritaire,
entre 60 et 80 %, et deux formats distanciels, Une analyse approfondie des innovations
synchrone et asynchrone, qui viendront déployées ces vingt-quatre derniers mois au sein
ensuite pour sublimer le temps passé
par les élèves en présentiel.
des meilleures institutions à travers le monde a
complété cette phase de recueil. L’objectif : identi-
fier les atouts de chaque format (distanciel, pré-
sentiel, hybride) pour capitaliser sur chacun d’entre
eux et les combiner au mieux.
Premier grand enseignement : cette période com-
pliquée confirme le caractère fondamental du pré-
sentiel. NEOMA BS, très attachée à ce modèle, est
ainsi confortée dans cette direction : pas moins de
60 % à 80 % des cursus se feront en présentiel.
Cette modalité n’a en effet pas d’équivalent pour
créer de l’émotion, sentiment indispensable lors-
qu’il s’agit d’apprendre, comprendre, mémoriser,
révéler sa personnalité ou exprimer sa créativité.
Elle est au cœur de l’alliance entre un professeur
et ses étudiants, le meilleur terrain pour dévelop-
per ses compétences comportementales.
Deuxième grand enseignement : cette période de
confinement a aussi révélé la valeur ajoutée des
cours distanciels, qu’ils soient synchrones (tout le
monde en même temps) ou asynchrones (chacun
à son rythme). Ils ont été rendus possibles grâce
aux outils numériques qui se sont pleinement
déployés et qui ouvrent, pour la plupart d’entre
eux, de nouveaux champs pédagogiques. Pour
cette génération qui a su cliquer avant de savoir
DR

écrire, c’est une aubaine. Plus leur expérience d’ap-

Si NEOMA BS s’est engagée depuis plusieurs
années dans une démarche de Test & Learn, la
crise sanitaire a joué le rôle d’accélérateur. L’inno-
vation pédagogique a fait un énorme bond en
avant avec ce véritable essai grandeur nature qui
a dessiné l’apprentissage de demain. Pour tirer les
enseignements de cette expérience, NEOMA BS a
prentissage s’enrichit, plus leur engagement gran-
dit, au bénéfice de l’acquisition de connaissances
durables.
PLUS D’INTERACTIVITÉ
Les innovations multiplient les manières de parti-
ciper (par des votes en direct, des phases de jeu,
débats, quiz, etc.) et revisitent les relations au sein

— 102 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

des apprenants. Hier les professeurs avaient par-
fois du mal à organiser des groupes de travail…
avec le plus souvent une certaine zizanie et une
fuite de concentration. Aujourd’hui, les break out
rooms permettent de créer de petits comités d’étu-
diants, qu’ils animent tour à tour. « Là, tout est
rapide, fluide. Les étudiants disposent de plus d’in-
timité en groupes restreints, et même les timides
se mettent à prendre la parole », rapporte Haithem
Marzouki, directeur de la pédagogie innovante de
NEOMA BS, et professeur de finance.
Grâce à ces nouvelles modalités pédagogiques, les
étudiants peuvent s’impliquer davantage, et donc
apprendre mieux. Ils peuvent s’exercer aux jeux de
rôle, devenir DRH, consultant… Les professeurs,
accompagnés par des ingénieurs pédagogiques,
imaginent des scénarios pour ces serious games.
Avec un tableau de bord pour feuille de route, aux
étudiants de trouver les informations dont ils ont
besoin, piochant dans une série de documents et
ouvrant des capsules vidéo où apparaît soudain un
professeur. Cette expérience d’interactive learning
s’avère particulièrement efficace pour acquérir des
compétences précises.
PLUS DE PERSONNALISATION
La personnalisation est l’avantage majeur du dis-
tanciel asynchrone. En ligne, les étudiants peuvent
préparer les prochains cours. Ils étudient une
leçon ou un chapitre, réalisent quelques exercices,
s’évaluent via des QCM, des quiz ou des jeux de
rôle. Ils avancent ainsi chacun à leur rythme, en
toute autonomie. Ils arrivent ensuite tous en cours
avec un niveau de connaissances théoriques quasi
équivalent, le groupe est plus homogène. C’est
avec des étudiants avertis que le professeur com-
mence à travailler : le temps passé en commun a
alors une vraie valeur ajoutée.
Plusieurs innovations permettent d’aller encore
plus loin dans la personnalisation, comme l’adap-
tive learning, qui fait entrer l’enseignement dans la
data driven pedagogy (pédagogie guidée par les
données). Comment ça marche ? Les algorithmes
d’intelligence artificielle analysent le parcours de
l’apprenant et s’adaptent pour le conduire, de la
manière la plus personnalisée possible, à atteindre
ses objectifs. Le professeur, quant à lui, dispose
d’un tableau de bord qui lui rend compte de l’évo-
lution de chacun. Il peut identifier les progrès ou
les blocages de certains, modifier son approche s’il
l’estime nécessaire et réagir de manière plus pré-
coce (sans attendre un éventuel décrochage).
L’innovation va donc bien au-delà de la technolo-
gie et des outils. Elle concerne l’ensemble du dis-
positif pédagogique, depuis la manière d’imaginer
un cours, de le scénariser, de choisir le format le
plus adapté (présentiel, distanciel synchrone ou
asynchrone) puis de le délivrer. Une chose est
sûre : elle doit toujours être utilisée au service de la
réussite de l’étudiant. ❚
« CESSONS D’OPPOSER PRÉSENTIEL
ET DISTANCIEL »
Haithem Marzouki, directeur de la pédagogie innovante
de NEOMA BS, et professeur de finance.
Entre présentiel et distanciel (synchrone ou asynchrone),
avez-vous trouvé le juste mix ?
Évitons d’opposer ces modes d’enseignement, les deux ont
prouvé qu’ils avaient bien des choses à apporter à nos étu-
diants. Il n’y aura jamais de mix parfait et cela nous amène à
réfléchir, non plus pour un cours dispensé tout au long de
l’année, mais pour chaque séance : sera-t-elle plus pertinente et
efficace en ligne ou physiquement ? Cela suppose d’aller dans
le détail de chaque discipline, en écoutant en premier lieu le
professeur : quels sont ses objectifs pédagogiques ?
Où souhaite-t-il emmener son groupe et avec quelles
ressources ? Seulement alors vient la question des bons outils
pour y parvenir. De manière générale, nous nous dirigeons vers
un modèle où les étudiants devront « apprendre à apprendre ».
Quelles sont les limites du travail en ligne pour un étudiant ?
Chez NEOMA, nous considérons que la part d’activité online
doit évoluer en fonction de deux paramètres principaux :
la maturité de l’étudiant et la nature de l’activité proposée.
Ainsi, un élève de première année aura au maximum 20 % de
distanciel chez nous : il n’y est pas préparé et manque encore
d’autonomie. Mais, plus essentiel encore, à ce stade de sa vie,
son école est là pour lui insuffler un état d’esprit, des méthodes,
des rencontres. Dans son cas, user de trop de cours en ligne
peut s’avérer contre-productif. Il doit cependant pouvoir
maîtriser ces outils, qui occuperont progressivement plus de
place au fil de ses études. À terme, il se sentira tout à fait à
l’aise en présentiel comme distanciel… exactement comme
en entreprise.
Le distanciel, c’est aussi l’occasion d’ouvrir encore plus
les campus ?
Oui, il nous permet de proposer des activités jusqu’alors
impossibles ou trop compliquées à mettre en œuvre par
manque de temps, d’espace ou de moyens. C’est un excellent
moyen de créer des synergies entre les campus, de multiplier
les échanges entre leurs étudiants et de faire intervenir bien
plus de chefs d’entreprise, de dirigeants d’institution, d’experts,
qui ne pourraient pas mobiliser toute une journée, déplacement
compris. N’est-ce pas une vraie valeur ajoutée pour la
formation ?
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 103 —
 CAMPUS — KNOWLEDGE —
À QUI LA FAUTE
SI LES FEMMES NE FONT PAS
D’AUSSI BELLES CARRIÈRES
QUE LES HOMMES ?
AUTOCENSURE, STÉRÉOTYPES DE GENRE, POIDS SOCIAL, ETC. HÉDIA ZANNAD,
PROFESSEURE À NEOMA BS, NOUS DONNE DES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION SUR LES RAISONS
QUI PEUVENT POUSSER LES FEMMES À FAIRE DES CHOIX DE CARRIÈRE MOINS AMBITIEUX
QUE CEUX DES HOMMES.
PLAFOND DE VERRE ?
Lorsque Rémy Pflimlin, l’ancien président de
France Télévisions, a proposé à Maryse Burgot de
devenir sa directrice adjointe, elle a décliné son
offre. « Vous voyez bien que le plafond de verre
n’existe pas ! », s’est-il alors écrié. Alors, à qui la
faute si les femmes ne font pas d’aussi belles car-
rières que les hommes ? Au fameux plafond de
verre, lié à de nombreux facteurs tels que la dis-
crimination de genre, l’absence de politiques de
conciliation vie privée/vie professionnelle ou celle
de modèles féminins de réussite ? À l’absence
(réelle ou supposée) de motivation des femmes
pour le pouvoir ? Ou à la fameuse autocensure,
c’est-à-dire l’intériorisation de stéréotypes qui con-
duit les femmes à remettre en question leurs
compétences et leur efficacité ?
L’autolimitation renvoie au fait que
les femmes mésestiment leurs dispositions,
en particulier de leadership.
Interrogée sur les raisons de ce refus, la brillante
journaliste a répondu qu’elle se devait de s’occuper
de ses enfants devenus adolescents qu’elle avait
déjà beaucoup « sacrifiés » par le passé, en menant
une carrière outre-Atlantique. Ce à quoi elle a
ajouté : « Mon mari, qui travaille également pour
France Télévisions, n’a pas compris ma décision
car lui aurait accepté, dans les mêmes conditions,
de devenir “numéro 2” du groupe. »
Alors, est-ce vraiment la responsabilité de Maryse
Burgot, et plus généralement des femmes, s’il
existe des inégalités professionnelles ? Ou celle de
— 104 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
normes culturelles de genre tellement intériorisées
que, dotés de compétences équivalentes et mis
exactement devant les mêmes propositions, un
homme et une femme font rarement des choix
ayant le même niveau d’ambition ?
QU’EST-CE QUE L’AUTOCENSURE
PROFESSIONNELLE ?
La notion d’autocensure professionnelle chez les
femmes est souvent décrite comme un processus
complexe et insidieux, qui débute dès l’école, pour
produire des effets des années après sur les déci-
sions d’orientation – les hommes deviennent
ingénieurs et les femmes magistrates – puis sur
leurs choix professionnels et de carrière (les postes
à responsabilité sont concentrés dans les mains
des hommes).
Mais de quoi parle-t-on précisément quand on
parle d’autocensure professionnelle et, surtout,
quelles en sont les conséquences ?
En s’appuyant à la fois sur les sciences de gestion,
d’économie, de sociologie et de psychologie
sociale, Borel et Soparnot (2020)1 proposent de
l’appréhender comme une réalité à deux com-
posantes : l’autolimitation et le poids de l’autorité.
Ce distinguo est intéressant car il permet de
déconstruire cette supposée responsabilité des
femmes face aux inégalités qu’elles subissent, tout
en affermissant le besoin de lutter contre les
stéréotypes genrés.
L’autolimitation renvoie au fait que les femmes
mésestiment leurs dispositions, en particulier de
leadership. Cette évaluation biaisée est à mettre en
lien avec leur manque de disponibilité qui, lui, est
souvent réel puisque les deux tiers des tâches
domestiques et parentales leur incombent. Les
stéréotypes véhiculés par la société (chez les
iStockphoto

hommes, l’ambition rime avec force et courage,

chez les femmes avec carriérisme et égoïsme), et
le sentiment de culpabilité qu’ils suscitent peuvent
expliquer ces comportements d’autolimitation
dans la gestion de leur carrière.
Mais l’autocensure est également la résultante
d’un second regard : celui d’une figure d’autorité
qui exerce un pouvoir tantôt réel, tantôt imaginaire
(un prof, un parent, l’opinion publique, la sphère
sociale) qui, en mettant « des images dans les
têtes » des femmes (Lippmann, 1922),2 peut s’op-
poser à leurs aspirations. Leur moindre estime de BIO EXPRESS
soi par rapport aux hommes, souvent décrite
comme le point de départ de leurs moindres ambi- Hédia Zannad est professeure associée à NEOMA BS.
tions, en devient conséquence de ces images Titulaire d’une maîtrise de psychologie, d’un master re-
intériorisées. Redoutant la mise en concurrence, cherche de sociologie des organisations et d’un doctorat
les femmes auraient tendance à moins candidater en sciences de gestion, elle croise ces champs disciplinaires
à des postes hiérarchiquement élevés (Bosquet et dans sa pédagogie (Management de projet, Humanités
al., 2014). et Entreprise, Gestion de la diversité) comme dans sa re-
Finalement, le fondement des difficultés d’accès à cherche académique. Ses recherches portent principalement
l’emploi, de ségrégation horizontale ou de plafond sur deux champs : le projet (gestion par projet, projet de la
Validation des Acquis de l’Expérience, les moteurs du projet
de verre est certes à rechercher du côté des com-
en bilan de compétences, le rôle du projet dans la
portements d’autodiscrimination des femmes professionnalisation proposée par l’enseignement
(c’est bel et bien Maryse Burgot qui a refusé un supérieur) et la DDI, ou Discrimination/Diversité/Inclusion,
poste hautement prestigieux), mais cela ne signifie avec les thématiques du plafonnement de carrière lié au
pas qu’elles en sont responsables. Dès lors, seules genre et au diplôme, de la religion et des réfugiés.
des politiques volontaristes telles que la lutte con- Ses travaux ont été publiés dans des revues telles que la
tre les stéréotypes et la prise en charge du congé Revue Française de Gestion, Formation & Emploi,
parental par les pères pourront faire bouger les Management & Avenir.
obstacles psychologiques des unes et les mental-
ités des autres, afin de faire reculer les inégalités
professionnelles. ❚
1. Borel, Pascale, et Soparnot, Richard. « De l’autocensure
professionnelle ou quand les femmes sont prétendues
responsables des inégalités qu’elles subissent », RIMHE : Revue
Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise, vol. 40,9,
no. 3, 2020, pp. 68-78.
2. Lippmann W. (1922), Public Opinion, 2nd edition, New
Brunswick, Transaction Publishers.

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 105 —

 CAMPUS — ÉTUDIANTS —

JUNIOR-ENTREPRISE :
CRÉATION DE NEOMA
CONSEIL
Le 31 mars dernier se tenait le quarantième anniver-
saire de la Junior-Entreprise du campus de Reims,
NEOMA Reims Conseil. Cet événement était l’occasion
de revenir sur l’histoire et les accomplissements de
l’association ainsi que d’ouvrir un nouveau chapitre
placé sous le signe de l’union entre NEOMA Reims
Conseil et la Junior-Entreprise du campus de Rouen,
Altéo Conseil.
Le 10 mai dernier sur le campus de Paris, un cocktail
s’est tenu pour dévoiler la nouvelle identité de la

DR
CHALLENGE ECRICOME 30E ÉDITION :
NEOMA BS REMPORTE LE DOUBLÉ
SPORTIF ET AMBIANCE
Du 15 au 18 avril, à Marseille, six délégations des écoles membres
d’ECRICOME se sont affrontées à l’occasion de cet événement
estudiantin majeur qui marquait son grand retour après deux ans
d’interruption liée à la crise sanitaire. Pendant quatre jours,
2 500 étudiants se sont réunis autour de huit sports, sur les terrains
mais également dans les tribunes avec les fanfares et les défilés.
Concurrentes mais réunies par les valeurs d’engagement,
d’intégrité, d’effort et de solidarité, les délégations ont démontré
une véritable fraternité inter-écoles tout au long du challenge. Côté
NEOMA BS, l’unité indéniable des campus de Reims et Rouen a
permis à nos délégations de briller particulièrement puisque nos
étudiants sont rentrés à la maison avec deux des trois trophées :
Sportif pour Reims et Ambiance pour Rouen !
structure fusionnée à toutes les parties prenantes des
Junior-Entreprises. À cette occasion, les grands
projets et le nouveau mandat ont été présentés en
détail par les deux responsables Fusion, Célia David
(PGE 23) et Cyril Flour (PGE 23). Un moment fort en
émotion pour l’ensemble des personnes qui ont pris
part au développement des deux structures.
Dès le 8 juin, les deux Juniors ne feront plus qu’une,
réunies sous une marque fédératrice, NEOMA Conseil.
Cette dernière représentera plus de 200 000 euros de
chiffre d’affaires cumulé et plus de cinquante ans
d’expérience. Ses valeurs ? Confiance, dynamisme et
excellence afin de mener au mieux les projets des
clients tout en permettant aux intervenants de se
professionnaliser.
www.neomaconseil.fr

Le 8 juin, NEOMA Reims Conseil et Altéo Conseil

fusionneront définitivement.
Les deux Junior-Entreprises unissent leurs forces
sous le nom de NEOMA Conseil.
Le bureau sortant : Alexandre Guery
(PGE 23), Marine Lagneau (PGE 23),
Romain Meallier (PGE 23), Paul Thomas (PGE 23) et
DR

Clotilde Genevet (PGE 23).

TEDX : 2E ÉDITION POUR DÉCLIC ENTREPRENDRE

Le 4 mars dernier, l’association Déclic Entreprendre organisait une conférence
TEDx à Rouen sur le thème « Repenser le pouvoir ». Les étudiants de NEOMA BS
avaient invité quatre speakers : Guillaume Tartar, créateur d’Artgapi, la synergo-
logue Pascale Abekhzer, le serial entrepreneur Wallerand Moulle-Berteaux,
et Adrian Vallecchia, expert en cybersécurité. Chacun avait 18 minutes pour
exposer sa vision. « C’était émouvant, rapporte Elias Duroselle (PGE 23),
vice-président de l’association. C’est le grand projet de mon mandat, un an
de travail, quatre mois intensifs, résumés en quelques heures. » Une première
conférence TEDx s’était tenue en octobre 2020 sur le thème « Sauter le pas ».
DR

— 106 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022

 CHEER UP COURT
CONTRE
LE CANCER
Le 26 mars, l’association Cheer
Up Rouen organisait un Parkrun
Édition Spéciale « Contre le
Cancer » en collaboration avec
l’ASPTT Rouen, Rouen Sports, la
Ville de Rouen et The Novick’s
Stadium. La course a rassemblé
près de 200 coureurs. « Nous
avons réussi à créer un mouve-
ment étudiant sportif et solidaire
pour collecter des dons,
explique Adrien Mourgues
(PGE 23), président de l’associa-
tion Cheer Up. Avec les fonds
levés, 4 000 euros, nous voulons
emmener 15 jeunes atteints d’un
cancer à Disneyland. » La
journée, financée par le Crous
DR
WOMEN@DIOR
La prestigieuse Maison Christian Dior
a retenu sept étudiantes des pro-
grammes IMLux et MSc Luxury
Marketing pour intégrer son pro-
gramme de mentorat destiné aux
étudiantes issues des écoles parte-
naires de la Maison et du groupe
LVMH. Depuis sa création en 2017, ce
programme d’accompagnement à la
carrière repose sur quatre valeurs
fondamentales : autonomie, inclusion,
créativité et développement durable.
Sur les dix étudiantes que l’École a
présentées pour intégrer la nouvelle
promotion, la Maison Dior ne devait
en garder que quatre. Mais leurs
profils étaient tellement intéressants
que le jury de sélection a finalement
décidé d’en retenir sept !

Normandie, était également

ponctuée d’une tombola, une
vente de tee-shirts ainsi qu’un
concert (de l’association Groove)
et DJ set (de l’association Mix’it).
DOCTOLIB
S’INVITE DANS
NOS INCUBATEURS
ET ACCÉLÉRATEURS
En janvier dernier, les start-up
accompagnées par les incubateurs
et accélérateurs de l’École ont eu
la chance de participer à un temps
d’échange privilégié avec Thibault
Aliadiere, directeur commercial de
Doctolib. Le manager à la tête du
volet commercial de cette célèbre
start-up qui s’est imposée comme
l’une des licornes françaises, a
partagé avec nos jeunes entrepre-
neurs son parcours inspirant et ses
conseils avisés pour mettre en place
une stratégie commerciale gagnante.

LE VIKING LANCE SON APPLI !

Le 9 avril, l’association Le Viking organisait une immense fête sur
la place de la cathédrale de Rouen. Elle marquait le lancement non seulement
de la vingt-troisième édition de son guide des bonnes adresses de la ville, mais
également sa toute nouvelle application. Les étudiants de NEOMA BS ont en effet
développé un outil ultra-pratique et plein de fonctionnalités. Grâce à une
recherche par critères, goûts ou géolocalisation, il permet de trouver facilement les
meilleurs lieux où manger, boire, bouger, se cultiver… Pour l’occasion, les étudiants
de NEOMA BS avaient convié fanfare, échassiers, cracheurs de feu, faucons, DJ,
food truck, magicien, hypnotiseur… Grandiose !
DR

NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 107 —

 FONDATION —

CHALLENGE SOLIDAIRE :
L’ONU REMPORTE
LE TITRE !
EN NOVEMBRE DERNIER, LA FONDATION NEOMA A CRÉÉ LE « CHALLENGE SOLIDAIRE
NEOMA ». OBJECTIF : FINANCER LES BOURSES, L’ENTREPRENEURIAT ET/OU LA
TRANSFORMATION DES CAMPUS. HUIT COMMUNAUTÉS D’ALUMNI ONT PARTICIPÉ EN
LANÇANT LEUR PROPRE CAMPAGNE DE CROWDFUNDING. AU TOTAL : 27 575 EUROS
COLLECTÉS. DONT 10 000 EUROS PAR LA TRIBU ONU RUGBY.

DR

Les rugbymen aiment la compétition. Alors quand
la Fondation NEOMA propose aux membres de
l’ONU (Old NEOMA United) Rugby de participer
au Challenge Solidaire, c’est « avec plaisir » qu’ils se
lancent dans la course. Et c’est avec fierté qu’ils
décrochent la première place ! « On a gagné, et de
loin ! », s’amuse Frédéric Panis (PGE 10), le pré-
sident du club sportif des Alumni. « Nous nous
étions fixé un objectif de 10 000 euros, et nous
avons réussi à les atteindre, reprend-il. C’est d’au-
tant plus un exploit que nous avons levé cette
somme avec seulement 24 donateurs issus de dif-
férentes générations de diplômés, engagés avec
des dons aux montants très variés. Cela signifie
que la solidarité n’est ni une question d’âge ni de
revenu, et les valeurs du rugby que nous avons
mises en avant sont bien ancrées parmi nos
membres. » Solidarité en effet : le fruit de la collecte
est reversé sous forme de bourses à des étudiants.
DES ÉTUDIANTS DÉJÀ BOURSIERS,
SI POSSIBLE SPORTIFS, SI POSSIBLE
RUGBYMEN
Solidarité oblige, ce n’est pas la première fois que
le club sollicite ainsi sa tribu. Chaque année, il
mène en effet une telle opération de collecte
auprès des Alumni rugbymen. En 2019, il avait
récolté 4 000 euros, et 6 000 euros en 2020. « On
pensait que c’était un super exploit, commente
Frédéric Panis, mais quand nous avons été challen-

— 108 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022


Frédéric Panis
Vincent Fontaine
(PGE 10) (PGE 75)
gés par la Fondation, nous avons mis la barre
encore plus haut. » La technique pour mobiliser les
membres : communiquer souvent sur la campagne
et son but, relancer fréquemment sur le groupe
WhatsApp, poster régulièrement sur LinkedIn.
Vincent Fontaine (PGE 75), créateur de l’ONU, a
lui-même mouillé la chemise. Pour ces Alumni,
aider les plus jeunes à faire les études qu’ils veulent
est une évidence. « Aujourd’hui, des étudiants
doivent renoncer à poursuivre leurs études faute
de moyens, rapporte le président de l’association.
Certains prennent le risque de les faire, ils font des
efforts financiers qui rendent ces années difficiles.
Nous avons tous été étudiants avec plus ou moins
de moyens. Personnellement, j’ai moi-même été
boursier, alors pour moi, cela va de soi d’aider
autant que possible ces jeunes-là. » L’ONU a d’ail-
leurs reçu en janvier dernier le Prix de la Généro-
sité lors des Trophées du Management NEOMA
Alumni. Et lance un défi à ses compétiteurs pour
l’an prochain, puisque la campagne de la Fonda-
tion reprendra en novembre : « Nous sommes des
sportifs, nous allons chercher le prix sur le terrain,
mais venez nous prendre le titre en 2022 ! » À bon
entendeur. ❚
L’OLD NEOMA UNITED EN QUELQUES DATES
1976 : Création sous le nom de « Triple AR ».
Le club organise un match annuel contre les
étudiants de l’ESC Rouen
2016 : Le club devient Old Neoma United (ONU).
Il s’engage en championnat FFSE (Fédération
Française du Sport d’Entreprise)
2017 : Champion de D4
2018 : Finaliste D3
2019 : Demi-finaliste D2
2021-2022 : L’ONU est engagé en D2
Retrouvez le club sur LinkedIn « ONUnited
Rugby » et sur Instagram « onu_oldneomaunited »
GRÂCE À LA BOURSE ONU,
MARINE BERTHET (PGE 23)
REPREND SON SOUFFLE
En février, Marine Berthet, en Master 1 à NEOMA BS, apprend qu’elle
bénéficie, via la Fondation, de la bourse de l’ONU, le club des rugbymen
diplômés de l’école. L’étudiante remplit en effet les trois critères : elle est
boursière, elle est sportive et, cerise sur le gâteau, elle pratique le rugby.
Le rugby, c’est même une histoire de famille pour la jeune femme. « Mon
grand-père paternel et mon père ont pratiqué le rugby. C’est une passion
pour eux que j’ai voulu découvrir à seize ans. Au lycée, je me suis inscrite,
et j’ai eu moi aussi le coup de cœur pour ce sport collectif. » En classe
prépa, elle continue tant bien que mal, mais c’est surtout à NEOMA
qu’elle rechausse les crampons. « Quand j’ai intégré l’école, c’est bien sûr
le premier sport que j’ai voulu pratiquer, rapporte l’étudiante qui fait par-
tie de l’association du Top Eight (association qui organise le tournoi
EY-Top 8) et du club des Raph’ales. Après avoir passé mes années de
lycée et de prépa dans une école de filles, l’équipe féminine de NEOMA
m’a rappelé cette sororité. Ce sont des vraies amitiés sur lesquelles on
peut compter. Le lien qui se crée entre nous est quasi automatique. Nous
sommes très soudées. » Marine Berthet devient même capitaine de
l’équipe pour la saison 2020/21. Année de confinement qui a rendu les
entraînements compliqués. Pas simple non plus depuis que la sportive
est en stage : « J’avoue avoir du mal à caler le rugby dans mon emploi du
temps. »
En ce moment, l’étudiante en marketing digital et communication tra-
vaille en effet dans une entreprise de joaillerie. L’univers du luxe, de la
culture, des arts l’attirent, mais aussi le monde du sport bien sûr. En
septembre 2022, elle partira pour un échange à l’étranger. « Cette bourse
de l’ONU va m’aider à financer mon séjour. Le voyage engrange pas mal
de coûts. Je vais donc pouvoir respirer un peu. Parce que lorsque j’ai
planifié mon prêt étudiant, je ne pouvais pas avoir une vue très précise
de toutes les dépenses réelles. Ainsi en sortant de l’école, j’aurai une
petite bouée avant de me lancer sur le marché du travail. Cela fera une
grosse différence ! » La solidarité des rugbymen porte ses fruits. ❚
AVIS AUX TRIBUS : EN 2022, CHALLENGEZ L’ONU !
La Fondation NEOMA renouvelle son Challenge Solidaire NEOMA en
2022. Si vous aussi vous souhaitez créer une bourse au nom de votre
tribu, club ou promo autour d’un projet solidaire, si vous souhaitez
soutenir des étudiants boursiers comme Marine, n’hésitez pas à vous
rapprocher des équipes de la Fondation NEOMA : Sandie Pedemons,
Hélène Croisy, Faustine Bourgoin et Florine Rouvillon.
www.fondation-neoma.fr
Tél. : +33 (0)3 26 77 45 93
email : FondationNEOMA@neoma-bs.fr
Contact : club-rugby@neoma-alumni.com
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 109 —
 — LES ALUMNI DANS CE NUMÉRO —
RETROUVEZ LES DIPLÔMÉS
DANS CE NUMÉRO
RETROUVEZ PLUS FACILEMENT NOS ALUMNI PRÉSENTS DANS CE NUMÉRO,
CLASSÉS PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE DE PROMOTION, PUIS PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE.
Guy Madoulet (PGE 63) – p.17
André Staut (PGE 70) – p.29
Didier Durandy (PGE 71) – p.17
Vincent Fontaine (PGE 75) – p.109
Pierre Lordereau (PGE 76) – p.63
Alain Némarq (PGE 76) – p.87
Michel Vimal du Monteil (PGE 77) – p.17
Viviane Neiter (PGE 80) – p.29
Xavier Thauron (PGE 81) – p.33
Florence Gosson Lusetti (PGE 82) – p.17
Claire-Noël Bigay (PGE 85) – p. 6
François Cazals (PGE 86) – p.56
Laurence Riot-Lamotte (CESEM 86) – p. 6
Catherine Charrier-Leflaive (PGE 86) – p. 6
Marianne de Cidrac (PGE 87) – p. 6
Lionel Pistien (PGE 87) – p.62
Xavier Tardy (PGE 87) – p.31
Bénédicte de Bonnechose (PGE 89) – p.30
Vincent Eches (PGE 89) – p. 6
Marine Gall (MBA FT 89) – p.42
Philippe Meyer (PGE 89) – p.82
Philippe Tordjman (PGE 89) – p.61
Bertrand Giraud-Charreyron (PGE 90) – p. 6
Damien Jeannot (PGE 90) – p.74
Michel Rudloff (PGE 90) – p.61
Isabelle Tracq-Sengeissen (PGE 90) – p.29, 63
Édouard Bucaille (PGE 91) – p. 6
Emmanuel Ladent (PGE 91) – p.94
Gaetan Loeb (CESEM 91) – p.64
Philippe Arnaud (M GEI 92) – p. 6
Sébastien Lebeau (PGE 92) – p.63
Sylvia Lefort (PGE 92) – p. 6
Blandine Mugnier Grauvogel (PGE 92) – p. 6
Mayda Poc (PGE 92) – p.63
Florence Potier (PGE 92) – p. 7
Corinne Rudloff (PGE 92) – p.61
Pierre Barnabé (PGE 93) – p. 7
Cyril Bladier (CESEM 93) – p.56
Guillaume Canard-Duchêne (CESEM 93) – p. 7
Anne-Catherine Péchinot (PGE 93) – p.18
Isabelle Rousseau (MBA FT 93) – p.65
Jérôme Wirotius (PGE 93) – p. 20
Romain Bessi (PGE 94) – p. 7
Pierre Collowald (CESEM 94) – p.96
Laure Decroix (PGE 94) – p.47
Thomas Decroix (PGE 94) – p.47
Cédric Liéven (MS IAA 94) – p.78
Jérôme Pasinetti (PGE 94) – p.19
Guillaume Vasse (PGE 94) – p.56
Karinne Chapel (PGE 95) – p. 7
Sandrine Conseiller (PGE 95) – p.17, 30
Cédric Charpentier (PGE 95) – p. 7
Nicolas Botto (PGE 95) – p.61, 63
Pascale Socquet (PGE 95) – p. 7
Katia Wagner (PGE 95) – p. 7
Olivier Guérin (PGE 96) – p.64
Claire Hoang Sperandio (PGE 96) – p.42
Christophe Kijewski (MBA FT 96) – p. 7
Emmanuel Louzier (PGE 96) – p.65
Gregory Walker (MBA FT 96) – p. 7
Charles Boudet (PGE 97) – p. 7
Grégoire Boyen (PGE 97) – p.76
Anne Browaeys (PGE 97) – p.66
Florence Dugas (PGE 97) – p.55, 62
Jean-Michel Huet (PGE 97) – p.15, 29, 55, 63
Agnès Kiefer (PGE 97) – p.17
Arnaud Lafleur (PGE 97) – P. 9
Fidy Ranaivoarivelo (PGE 97) – p.56
Romain Richard (PGE 97) – p.38
Bruno Vacossin (PGE 97) – p.15
POUR CONTACTER LES DIPLÔMÉS PRÉSENTS DANS CE NUMÉRO, RIEN DE PLUS SIMPLE :
PRENOM.NOM@NEOMA-ALUMNI.COM
PENSEZ À METTRE À JOUR VOTRE PROFIL !
— 110 — NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022
Caroline Avot (CESEM 98) – p.50
Delphine Bonnet (PGE 98) – P. 9
Nicolas Borel (MS MIGP 98) – p.56
Gilles Gautherot (PGE 98) – P. 9
Olivier Tronchon (PGE 98) – p.56
Dorothée Burdin (PGE 99) – p.64
Hélène Chaplain Lambert (PGE 99) – P. 9
Tanguy Desandre (PGE 99) – p.33
Andry Ratovo (BACHELOR ISPP 99) – p.56
Adeline Simon (PGE 99) ¬– p.29
Jérôme Vanhove (PGE 99) – P. 9
Julie Dupuis Bureau (PGE 00) – p.89
Nadia Grant (PGE 00) – P. 9
Alain Le Meur (PGE 00) – P. 9
Patricia Weides (MS EDM 00) – p.38
Ilan Benhaim (PGE 01) – p.3, 29, 62
Dominique Dutronc (CESEM 01) – p.17
Romain Engrand (PGE 01) – P. 9
Virginie Preseguer (CESEM 01) – P. 9
Nicolas San Galli (PGE 01) – P. 9
Matthieu Archambault (BSc IFI 02) – p.62
Mélanie Birgé (CESEM 02) – P. 9
Marie-Caroline Bodard (CESEM 02) – p.91
Marie-Ève Bugnet (CESEM 02) – p.90
Fabien Lambert (CESEM 02 et E MBA 12) – p.70
Emmanuelle Larroque (PGE 02) – p.26
Xavier Nicolas (PGE 02) – p.88
Arnaud Savary (PGE 02) – p. 11
Julien Schneider (CESEM 02) – p. 11
Laurie Barnier (PGE 03) – p.39
Romain Herbeau (CESEM 03) – p. 11
Christine de Thibault (CESEM 03) – p.56
Mathieu Arles-Dufour (TEMA 04) – p. 11
Édouard Prêcheur (PGE 04) – p.56
Pierre de Montera (PGE 04) – p.11
Ambre Steyer (PGE 04) – p. 11
Sébastien Beausoleil (PGE 05) – p. 11
Sébastien Dunod (PGE 05) – p.15, 48
Anne Lainé (PGE 05) – p.31
Aurélie Tournan (PGE 05) – p.42
Cyrique Bourbon (PGE 06) – p.64
Arthur Brezac (PGE 06) – p.6
Édouard de La Cotardière (PGE 06) – p.6
Antoine de Tavernost (PGE 06) – p.6
Charlotte Henry (PGE 06) – p.32
Gautier Dhaussy (PGE 07) – p.13
Bénédicte Dulaquais (CEFA MBA 07) – p.98
Rémi Jakots (PGE 07) – p. 11
Pierre Lebel (PGE 07) – p.13
Arnold Migan (MBA PT 07) – p.70
Élodie Thévenot-Béjaoui (PGE 07) – p.6
Flore Blanchard-Dignac (PGE 08) – p. 11
Guillaume Laffargue (PGE 08) – p.64
Agathe Orsoni (MS CE 08) – p. 11
Marine Pignon (PGE 08) – p.36, 62
Anaïs Bonnet (PGE 09) – p.32
Romain Caillet (PGE 09) – p. 11
Bénédicte Moreau (PGE 09) – p.48
Geoffroy Starkloff (CESEM 09) – p. 13
Tristan Bauer (PGE 10) – p.64
Florian Boret (PGE 10) – p. 13
Candice Cateau-Moucheron (PGE 10) – p.63
Geneviève Doang (PGE 10) – p.47
Lauriane Faivre (PGE 10) – p.92
Marie Gandouet Le Jehan (PGE 10) – p. 13
Floria Mignot (PGE 10) – p.37, 39
Frédéric Panis (PGE 10) – p.108
Étienne Rémond (PGE 10) – p.15
Marion Ruzicka (CESEM 10) – p.68
Antoine Durand (CESEM 11) – p. 13
Boris Kolinko (PGE 11) – p.64
Salwa Nadir (PGE 11) – p.93
Camille Zoppardo (PGE 11) – p. 13
Hélène Barrière (PGE 12) – p. 13
Souhair Bouallala (PGE 12) – p.15
Thibaut Chapron (CESEM 12) – p.37
Marianne Constans (PGE 12) – p.15
Sandra Escudé (CESEM 12) – p.42
Cécile Farah (BSc 12 et MSc IPD 14) – p. 13
Laurie Gautier (PGE 12) – p.39
Sean Mc Donnell (E MBA 12) – p.63
Laure Renaud (CESEM 12) – p.9
Olivier Babilon (E MBA 13) – p.86
Sami Bouhia (PGE 13) – p. 13
Perrine Carrër-Delabarre (PGE 13) – p. 13
Karine Mercery (PGE 13) – p. 13
Élodie Pilot (PGE 13) – p.38
Frédéric Vernier (PGE 13) – p. 13
Arthur Vignéras (MS AFI 13) – p. 13
Franck Pignède (PGE 14) – p.29
Muberra Karavelioglu (BSc IFI 14) – p.64
Benjamin Townend (MS EDM 14) – p.15
Cédric Lagarde-Gillot (PGE 15) – p.11
Dimitri Roth (PGE 15) – p.6
Marion Sabourin (PGE 15) – p.62
Lionel Sadoun (PGE 15) – p.6
Yanick Simon (E MBA 15) – p.15
Clément Sornin-Kasbi (PGE 15) – p.6
Arthur Lanternier (CESEM 16) – p.42
Hugo Pellerin (PGE 16) – p.64
Marylou Gognat (PGE 17) – p.64
Maxime Huot (BSc IFI 17 et MS MDA 19) – p.57
Pierre de La Touche (PGE 17) – p.62
Capucine Oppenheim (MS MDA 17) – p.15
Daniella Tchana (MBA FT 17) – p.18
Corentin Cadieu (PGE 18) – p.11
Romain Cannone (BBA 18) – p.34
Amandine Chaillot (PGE 18) – p.64
Maroua Affa (PGE 19) – p.56
Tancrède Hayer (PGE 19) – p.56
Vincent Javary (PGE 19) – p.42
Louise-Marie Lemaitre (BBA 19 et MS EDM 20) –
p.47
Nicolas Mathaud (PGE 19) – p.53
Nicolas Tran (MS MDA 19) – p.57
Chris Ble (MSc FBD 20) – p.58
Thibault Carrère (PGE 20) – p.41
Romain Lamirand (PGE 20 et MSc FBD 21) – p.58
Romain Baranger (PGE 21) – p.7
Ophélie Duhamel (MS MDA 21) – p.57
Solène Jalet (PGE 21) – p.34
Édouard Baumgartner (PGE 22) – p.7
Maxence Chalaux (BBA 22) – p.13
Tdylan De Sousa (BBA 22) – p.13
Jules Ghinozzi (BBA 22) – p.13
Pablo Rigaud (PGE 22) – p.7
Marine Berthet (PGE 23) – p.109
Célia David (PGE 23) – p.106
Elias Duroselle (PGE 23) – p.106
Cyril Flour (PGE 23) – p.106
Clotilde Genevet (PGE 23) – p.106
Alexandre Guery (PGE 23) – p.106
Marine Lagneau (PGE 23) – p.106
Romain Meallier (PGE 23) – p.106
Adrien Mourgues (PGE 23) – p.107
Paul Thomas (PGE 23) – p.106
Amaury Balouzat (PGE 24) – p.64
Juliette Hibon (PGE 24) – p.64
NEOMA ALUMNI mag JUIN 2022 — 111 —