PROTECTION DES DONNÉES

Le RGPD
va tout changer
ENQUÊTE BOOM DU LE GRAND ENTRETIEN GRAND PARIS
COMMERCE BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE La Région se veut
PHILIPPE SCHLEITER d’abord numérique
« Les managers DANS LES COULISSES
doivent porter une Safran Reosc
vision courageuse » à St Pierre-du-Perray

N°159 MARS/AVRIL/MAI 2018

REU 159.indb 1 23/02/2018 17:05

FAUBOURG MROMOTION 159.indd 1 22/02/2018 16:07
 N°159
MARS/AVRIL/MAI 2018

6 L’ACTU EN IMAGES
SOMMAIRE
8 CHIFFRES

12 ON EN PARLE…

14 ENTREPRISES À LA UNE

16 ELLES ARRIVENT
Cuisine mode d’emploi(s)
44 ENQUÊTE
20 DANS LES COULISSES
Safran Reosc
Beauté – Bien-être

22 UNE JOURNÉE AVEC…

Christophe Da Mota, 50 LE GRAND ENTRETIEN
ICC Massy  Philippe Schleiter,
conseil en entreprise
24 PARCOURS D’ENTREPRISES
• Impact Évènement
• Groupe Legendre
• Sonovente

26 PORTRAITS DE CRÉATEURS
• Didier Der Arslanian, Bonuseo.fr

28 PORTRAITS DE COMMERCES
• L’Optique du cygne
• Lucien et la cocotte
• L’Auberge de la montagne
• Association des commerçants
de Limours
DOSSIER
52 
31 E-COMMERCE PROTECTION DES DONNÉES :
Creastyle (cafaitpro.fr) LE RGPD VA TOUT CHANGER

32 ENTREPRISES ENGAGÉES 56 Six étapes pour s’y préparer

• Cryo Pur
58 Des entreprises motivées
• All in Factory

34 RÉVOLUTION NUMÉRIQUE
Europefactory.eu
61 DEMAIN
36 GRAND PARIS La police du futur
Une Région d’abord numérique
63 BONNE TABLE
Le Jardin des Envies, Lisses
38 ACTUS CCI
• Des élus référents sur le territoire 64 TOURISME D’AFFAIRES
• Orientations stratégiques 2017-2021 Palais des congrès Paris-Saclay, Massy

42 ESSONNE TERRE D’AVENIRS 66 MADE IN ESSONNE

68 JURIDIQUE

70 VOUS AVEZ LA PAROLE

 ONTACTEZ-NOUS POUR ÊTRE VISIBLE !
C Responsabilité sociale des entreprises
TÉL. : 01 60 79 91 51

En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 3

REU 159.indb 3 23/02/2018 17:05

COME ET BARDON 159.indd 1 14/02/2018 12:09
 Informations générales et économiques
aux entreprises du département de l’Essonne
Directeur de la publication : Emmanuel Miller

ÉDITO
Directeur général : Bruno Malecamp
Trimestriel édité par la CCI Essonne
2, cours Monseigneur Romero
CS 50135 - 91004 Évry Cedex
Suivez-nous sur Twitter
http://twitter.com/EssonneReussir
RÉDACTION
reussir@essonne.cci.fr
DIRECTRICE DE LA RÉDACTION :
Dominique Darbouret
RÉDACTRICE EN CHEF :
Valérie Le Boudec 01 60 79 91 43
PROXIMITÉ ET SOLIDARITÉ
v.leboudec@essonne.cci.fr
ASSISTANTE DE RÉDACTION : DANS L’INTÉRÊT GÉNÉRAL
Brigitte Girard 01 60 79 90 59

L
b.girard@essonne.cci.fr
CONCEPTION GRAPHIQUE :
es inondations, le froid des entreprises elles-mêmes
www.eden-studio.com (Épinay/Orge)
PAO : ndbd.fr (Paris) et la neige qui ont touché si je m’en réfère à la campagne
CORRECTEUR : Pierre Talbot notre territoire essonnien d’écoute client menée par BVA
ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : ces dernières semaines de septembre à décembre 2017 auprès
Laurence Amette, Patrick Désavie, ont considérablement ralenti l’activité de 500 entrepreneurs essonniens.
Christelle Donger, Laurent Janeyriat,
Catherine Lengellé, Pierre Talbot.
économique. Dans ce contexte,
PHOTOGRAPHES : les journalistes je ne peux que me réjouir de constater De fait, pour 21 % d’entre eux,
et l’équipe de permanents de Réussir à quel point la solidarité et la vigilance la CCI Essonne apparaît comme
CRÉDIT PHOTOS : Olivier Desaleux, AdobeStock\ des entreprises, des représentants le second acteur vers lequel
thodonal, Université Paris-Saclay, L.Godart/CEA, du monde patronal et des réseaux ils se tournent lorsqu’ils ont besoin
TEDx-Y.Appriou, AFM-Téléthon, Stéphane Bonnet/
d’entreprise ont été exemplaires ! d’être accompagnés, juste après
FFJudo, Hygiène Office, AdobeStock\Francis
Bonami, Michèle Debonneuil, Fotolia\viperagp, leurs confrères chefs d’entreprise
Gourmandises et beaux objets, Lexibook, CliQéo, Au cœur de la mobilisation, la CCI (35 % des répondants) !
Butagaz, RCME, Cuisine mode d’emploi(s), Safran Essonne, à l’image de ce qu’elle avait
Reosc, ICC, Impact Evènement, Sonovente, Groupe mis en place en 2016, a réactivé J’aurai bientôt l’occasion de revenir
Legendre, Bonuseo, Auberge de la montagne, Acal,
sa cellule Inondations, en amont même plus longuement sur les résultats
Lucien et la cocotte, Optique du cygne, Creastyle-
Pro, Cryo Pur, Europe Factory, Pocket SOS, Citizen de l’épisode de crue afin de permettre de cette enquête et sur les suites
Press, Thomas Mezieres, FDME, À la reine Astrid, aux entreprises de se préparer au mieux que nous entendons lui donner
Darégal, AdobeStock\paulzhuk, Petit Français, et d’anticiper autant que possible. pour répondre aux attentes exprimées
AdobeStock\StudioLaMagica, AdobeStock\ par les entreprises interrogées.

« TRÈS GRANDE
DanyLutin, Philippe Schleiter, AdobeStock\Olivier
Le Moal, AdobeStock\vege, Starware micro,
En attendant, avec pour slogan
RÉACTIVITÉ »
Comearth, Altix solutions, Cogessur, AdobeStock\
raptorcaptor, Le Jardin des envies, Châteauform’, Pour et avec les entreprises,
Sol’ère solutions, Élizabeth Laroche, La Corbeille à cette mandature entend renforcer
confitures, WePulsit SAS, Esquisse lingerie, Japell, Lors des épisodes neigeux, les relais davantage encore ce rôle de terrain
Laurent Delage, Marie-Lys Hagenmüller, Aurélien
d’urgence demandés par la préfecture tout en fédérant les forces vives
Petit, Quentin Kheyap, SMPI Embellissement,
Supratec de l’Essonne ont été, là encore, réalisés du territoire : celles qui font bouger
PUBLICITÉ avec une très grande réactivité l’économie.
Véronique Santoro Martinez : 01 60 79 91 51 par la CCI Essonne, permettant
pubreussir@essonne.cci.fr Fax : 01 64 57 36 17 ainsi à bon nombre de salariés Excellente lecture à tous !
ABONNEMENTS 01 60 79 90 59
et de chefs d’entreprise de prendre
RÉALISATION
Impression : Groupe des imprimeries Morault (Paris) leurs dispositions.
ISSN 0757-7044 Emmanuel Miller
Tirage : 35  000 exemplaires. Je tiens à souligner ce travail Président de la CCI Essonne
de proximité et de solidarité réalisé e.miller@essonne.cci.fr
au service de l’intérêt général
Toute reproduction, même partielle, des entreprises car il est un signal fort
des textes, photos et publicités est interdite.
envoyé à tous ceux qui doutent
En Essonne Réussir est un magazine diffusé à titre gratuit aux seuls
ressortissants de la CCI Essonne (1 seul magazine par ressortissant). de l’utilité des CCI comme référent
En application de la loi du 6 janvier 1978 « informatique et liberté »
modifiée, nous vous informons que les données recueillies vous et partenaire territorial !
concernant sont strictement destinées à la gestion des abonnements
par la CCI Essonne. Vous disposez d’un droit d’accès et de rectifica- Une légitimité que nous tenons
tion aux données vous concernant. Pour exercer ce droit, vous pouvez
vous adresser au correspondant Informatique et liberté de la CCI Es-
sonne par courrier : 2 cours Monseigneur Romero – CS 50135 - 91004
Évry cedex, ou par mail : cil@essonne.cci.fr. Vous pouvez également
pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données
vous concernant. Si vous ne souhaitez plus recevoir notre magazine,
vous pouvez adresser un courrier à En Essonne Réussir - CS 50135 - En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 5
91004 Évry cedex, ou un mail à reussir@essonne.cci.fr.

REU 159.indb 5 23/02/2018 17:05

 L’ACTU EN IMAGES
/ GRAND DÔME DE VILLEBON
FUTUR CENTRE NATIONAL DU JUDO
FRANÇAIS
2 février 2018 : une journée à marquer d’une pierre blanche
pour le maire de Villebon-sur-Yvette qui a signé avec la
Fédération française de judo (FFJ) la vente du Grand Dôme,
un espace polyvalent de sports et de spectacles
de 5 500 m2, 3e salle couverte d’IDF avec 6 400 places.
Dès cette année, la FFJ va lancer d’importants travaux
qui aboutiront à la création du Centre national
d’entraînement et de compétition du judo français.
/ TECHINNOV
NOUVELLE ÉDITION RECORD
Malgré le sévère épisode neigeux qui a frappé l’Essonne lors
de la 12e édition de la convention d’affaires 100 % business
organisée par la CCI Essonne le 8 février 2018, le succès
n’a pas fait défaut, comme à l’accoutumée.
Avec 1 559 participants, 926 structures représentées
(914 en 2017) et plus de 11 000 rendez-vous individuels
programmés sur la journée, l’innovation a trouvé à nouveau,
en abondance et en qualité, les sources de son essor.
6 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 7
/ HYGIÈNE OFFICE
UN TROPHÉE POUR 30 ANS
DE CERTIFICATION
Le 8 février 2018, le FCBA, l’Institut technologique
forêt cellulose bois-construction ameublement,
a remis un trophée aux entreprises certifiées depuis
trente ans sans interruption. Parmi elles, Hygiène
Office (Wissous) représentée par ses dirigeants,
Éric et Corinne Vieillemard. Une entreprise spécialisée
dans l’hygiène (bâti, air, réseaux) qui assure
notamment la préservation des bois et du patrimoine
(mobilier, objets d’art, archives, etc.).
/ UNIVERSITÉ PARIS-SACLAY
CRÉATION D’UN DESIGN CENTER
Inauguré le 5 décembre 2017, ce spot va permettre
aux laboratoires, chercheurs, ingénieurs et étudiants
d’intégrer le design dans leurs réalisations et projets
en tenant compte des usages et des marchés.
Il a été placé sous la direction de Vincent Créance,
ex-directeur du design de Plan créatif, une agence
de design de produits et d’identité d’entreprise.
23/02/2018 17:05
 L’ACTU EN IMAGES

/ CENTRALE SUPÉLEC
3E TEDX SACLAY
Succès pour le 3e TEDx Saclay, organisé le 30 novembre 2017 dans
les nouveaux locaux de Centrale Supélec à Gif-sur-Yvette, qui a réuni
environ 1 millier de participants. Autour du thème ‘’Au service du vivant’’,
13 présentations flash ont permis d’aborder de nombreux sujets :
design, big data, gaming, blockchain, relations humaines, astrophysique,
biotechnologie, algorithme, climat, entreprise libérée, etc.

/ CEA SACLAY
INAUGURATION DE
L’ADDITIVE FACTORY HUB
L’Additive factory hub (AFH), dédié à
l’impression 3D, a été inauguré, le 5 décembre
2017, sur le site du CEA Paris-Saclay en présence
de Valérie Pécresse, présidente de la région
Île-de-France qui injectera 2,5 M d’euros pour
le lancement de cette plateforme (40 M€
investis) regroupant les acteurs de la recherche,
des fournisseurs de technologie et des
entreprises qui auront l’usage de ces techniques.

/ TÉLÉTHON
620 000 EUROS POUR L’ESSONNE
Élan de solidarité unique avec ses 5 millions de participants,
le Téléthon, créé en 1987, donne à l’AFM-Téléthon (Evry) les
moyens de mener le combat contre les maladies génétiques.
Les 8 et 9 décembre 2017, la manifestation a permis de récolter
75 616 180 euros au niveau national et 620 000 euros en Essonne.
/ ESSONNE NUMÉRIQUE
100 % DE L’ESSONNE
EN THD FIN 2020
Avec la signature, le 1er février 2018,
d’une délégation de service public, pour
15 ans, à Covage par Essonne numérique,
syndicat mixte qui regroupe le
département et 7 établissements publics
de coopération intercommunale, le Très
haut débit (THD) en fibre optique devrait
couvrir l’ensemble de notre territoire en
2020. Coût de ce déploiement : 119,5M€,
financés par l’État, la Région, la Caisse
des dépôts et les intercommunalités.

En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 7

REU 159.indb 8 23/02/2018 17:05

 CHIFFRES

EN BREF
EMPLOI : QUELS TYPES DE
2018 : La situation
CONTRATS RECHERCHENT économique de la France
LES CANDIDATS ? devrait s’améliorer
85 % des dirigeants du
Les contrats en CDI restent les plus recherchés en 2017
et concernent 42 % des candidats Commerce coopératif et
associé (CCA) estiment que
formation d’apprentis, répartis
sur l’ensemble du territoire,
proposent 2 732 formations
différentes, grâce auxquelles
les apprentis accèdent
ainsi à une qualification

2016 2017
la situation de la France
va s’améliorer. Selon leurs
expertises, ils proposent, pour
CDI stimuler la croissance française
et développer les entreprises,
38 % 42 % de diminuer l’impôt sur les
sociétés et les charges sociales
en priorité. La stabilité fiscale
INTERIM et administrative est également
une nécessité selon eux pour
booster l’économie du pays.
26 % 33 % Simplifier l’administratif pour
les PME pourrait également
jouer un rôle pour inciter à
CDD investir et à entreprendre.
L’apprentissage : plébiscité
30 % 22 %
par les chefs d’entreprise
En France, l’apprentissage
SAISONNIER concerne aujourd’hui plus
de 410 000 jeunes (moins
de 2,5 % des effectifs salariés,
6 % 3 % contre 4,2 % en Allemagne
par exemple) sur les 4,8
millions de jeunes formés
en lycées et enseignement
Source : Baromètre national Emploi de Qapa.fr
supérieur. 995 centres de
professionnelle reconnue
sanctionnée par un diplôme ou
un titre (certifications inscrites
au Répertoire national des
certifications professionnelles –
RNCP), selon le Crocis.
Équipement de la maison
En 2017, le marché
de l’équipement de la maison
enregistre un CA de 27,3 Mds €,
tous circuits de distribution
confondus, en baisse de 2 %
par rapport à 2016, selon
GfK. D’autre part, les experts
GfK décèlent de nombreux
signes positifs pour l’année
2018 : indice de confiance des
Français à son niveau record
depuis 10 ans, Coupe du Monde
de Foot, et enfin, toutes les
nouveautés côté équipements
connectés. Ce qui, selon eux,
présage une année 2018
dynamique pour l’ensemble
de l’équipement de la maison. 

Automatiser LES DONNÉES PIRATÉES : UN PROBLÈME

MAJEUR POUR LES ENTREPRISES
les tâches
de routine
Un tiers des salariés pourraient
économiser 25 % de leur temps
de travail si leurs tâches de routine
étaient automatisées, et 50 %
de leur temps de travail pour 21 %
36% 26% 21%
d’entre eux 67%
Parmi les tâches à automatiser en
priorité

• La gestion des documents et

fichiers : 24 % des répondants 2018 2017 2016
• L’organisation des réunions : 67 % des entreprises ont
20 % déjà vu leurs données
• La recherche d’informations : 18 % piratées Chaque année, toujours plus d’entreprises
• L’email ventes et marketing : 17 % sont confrontées au piratage des données
• Les processus de routine : 16 %
Source Digital Work Report 2018.
Source : Thales, rapport annuel sur les menaces informatiques, janvier 2018

8 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 8 23/02/2018 17:05


LE E-COMMERCE :
CRÉATEUR D’EMPLOIS ET DE BUSINESS
Selon l’enquête “Profil du e-commerçant
2018” menée par Oxatis, solution
e-commerce des TPE et PME en Europe,
la vente en ligne a été un relais de
croissance en 2017 pour une entreprise
sur deux. Autre information  une dynamique très positive
le e-commerce est un formidable
gisement d’emplois avec 49 000 postes
créés en 2017 et 56 000 projetés pour
2018, soit 28 % des créations d’emploi
marchand prévues en France pour 2018.
Qui sont les e-commerçants ? Loin de
l’image d’Épinal du jeune trentenaire
geek, l’e-commerçant est dans 41 %
des cas un professionnel de 35 à
49 ans. 80 % des e-commerçants ont
entre 35-64 ans. Les 50-64 ans se
lancent en nombre dans le e-commerce :
ils représentent 39 % des répondants
contre 34 % en 2017. Avec 53 % des
INFOS PRATIQUES
SMIC :
Base Smic horaire :
9,88 €/heure
1 498,47 €/mois
Brut mensuel
151,67 heures
(soit 35h hebdo)
Smic applicable depuis
le 1er janvier 2018
conformément à la loi en
faveur des revenus du
travail en vigueur.
REU 159.indb 9
CHIFFRES
BREF
CONJONCTURE
ESSONNE
Tous les trimestres, la
CCI Paris-Île-de-France,
en collaboration avec la
CCI Essonne, publie Bref
Conjoncture Essonne, une note
de conjoncture économique.
Les résultats du troisième
trimestre 2017 marquent
un élan économique positif en
Essonne avec des indicateurs
clés à la hausse, tels que
les créations d’entreprise
e-commerçants TPE/PME installés et l’emploi salarié. De plus,
dans des villes de moins de 20 000 le taux de chômage continue
habitants, les petites communes de diminuer depuis maintenant
bénéficient pleinement un an, malgré une hausse
relative au trimestre précédent.
du développement du e-commerce,
pour les territoires. 
À l’évidence, le e-commerce devient,
au sein des entreprises, une activité
mature, exercée par des professionnels
de tous âges. En outre, il faut noter
la belle progression des services aux
particuliers (formations aux arts créatifs,
service de récupération, stockage et
traitement de l’eau chez les particuliers,
personnalisation d’objets cadeaux, etc.)
qui apparaissent pour la 1re fois dans le
top 3 des secteurs les plus représentés.
Ce qui confirme que tous les secteurs
se digitalisent.
INDICES :
101,76 € Indice des prix
à la consommation,
ensemble des ménages,
SÉCURITÉ SOCIALE : décembre 2017
(Base 100 en 1998)
Plafond : 39 732 €/an
110,78 € Indice des loyers
3 311 €/mois commerciaux,
3e trimestre 2017 (base
182 €/jour 100 au 1er trimestre 2008)
107,69 € Indice des
loyers des activités
TAUX DE CHÔMAGE tertiaires, 3e trimestre
du 3e trimestre 2017 2017 (base 100
en Essonne : au 1er trimestre 2010)
7,5 %
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 9
23/02/2018 17:05
 CHIFFRES
CRÉATIONS :
AMÉLIORATION
SUR UN AN

Décembre 2017 713

178 500
C’est le nombre d’entreprises créées en Île-de-France
Novembre 2017 en 2017, soit une hausse de 10,1 % par rapport à 2017.
671
Source : Crocis.
Octobre 2017 810

Septembre 2017 507

Août 2017 631 OPINION DE L’EXPERT

Juillet 2017 631 « FACE AUX GAFA, LA SOLUTION
Juin 2017 615 EST DE FÉDÉRER LES ENTREPRISES »
Mai 2017 631 d’œuvre ou fermer les frontières, maintenir le
Avril 2017
système de production actuel ou préserver les
596
ressources naturelles.
Mars 2017 427 Comment passer de ‘’l’avoir plus’’ à ‘’l’être
mieux’’?
Février 2017 617
Pour passer de ‘’l’avoir plus’’ à
Janvier 2017 563 ‘’l’être mieux’’, Il faut opérer un
MICHÈLE saut conceptuel vers des solutions
Décembre 2016 690 DEBONNEUIL,
quaternaires, qui mettent les
économiste*
potentialités de la technologie
Les créations d’entreprises sont en numérique au service des hommes
baisse ce trimestre : - 12 %. On note en préservant le travail humain.
cependant une hausse du niveau de Exemple ? La téléassistance pour
création par rapport à l’an dernier.    personnes âgées est une solution quaternaire
alors que le robot autonome à leur domicile
est une solution à coût marginal nul. De
RADIATIONS : nombreux grands groupes (assureurs,
HAUSSE NOTABLE Pour vous les Gafa ont-ils gagné ? La Poste, Vinci, etc.) ont compris la menace
de l’ubérisation et travaille à proposer
La production à coût marginal nul lancée
Décembre 2017 499 des bouquets de solutions quaternaires
par les géants de l’Internet (Google, Apple,
qui associent des biens (capteurs et autres
Facebook, Amazon) à travers l’ubérisation
Novembre 2017 415 objets connectés) à un bouquet de services
s’est répandue comme une trainée de poudre
où l’humain intervient. Mais les solutions
407 et touche tous les secteurs d’activité. Elle
Octobre 2017 quaternaires, comme la silver économie,
permet de satisfaire tout autrement les
peinent à trouver leur rentabilité.
Septembre 2017 474 besoins, non plus en achetant des biens et
en se déplaçant dans des lieux dédiés pour
Août 2017 338 bénéficier de services, mais en mettant à la Les biens et les services tardent à fusionner.
disposition des consommateurs, sur leurs Pourquoi ?
Juillet 2017 388 lieux de vie, tous les biens et les personnes
Une course de vitesse est engagée par les
dont ils ont besoin. Malheureusement à ce
Juin 2017 368 Gafa pour remplacer le plus vite possible
stade, dans la production de ces premières
l’homme par la machine et l’objet connecté
405 solutions à coût marginal nul, les travailleurs
Mai 2017 sur un fond de concurrence féroce dans les
indépendants qui effectuent les diverses
secteurs ubérisés. L’industrie des solutions
Avril 2017 291 mises à disposition (comme chez Blablacar)
quaternaires, qui est en train de naître,
ne sont pas dans le rapport de forces d’obtenir
402
doit être structurée autour d’équipements
Mars 2017 une part suffisante des fruits de la croissance
partagés. La question est de savoir comment
comme l’étaient jadis les salariés de l’industrie
Février 2017 722 catalyser les coordinations de tous ces
qui ont pu ainsi acheter les biens qu’ils
acteurs en train d’inventer les solutions
produisaient. L’économie semble désormais
Janvier 2017 389 quaternaires pour rendre cette production
en conflit ouvert avec la société. Les dilemmes
rentable. Environ 4 millions d’emplois peuvent
381 sont aujourd’hui nombreux et insolubles :
Décembre 2016 être créés si on y parvient. Avec l’ubérisation
assurer le plein emploi par la flexibilité en
et la robotisation de l’économie, ce sont dix
créant des inégalités insoutenables ou assurer
Les radiations d’entreprises ont crû millions d’emplois supprimés d’ici 10-15 ans.
la cohésion sociale en payant les gens à ne
de 10 % par rapport au trimestre Il y a urgence !
rien faire, écraser les salaires pour faire face
précédent et de 25 % par rapport Propos recueillis par Pierre Talbot
à la concurrence des pays à bas coûts de main
à l’an dernier. *L’économie du quaternaire, 2017. Éditions de l’Observatoire

10 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 10 23/02/2018 17:05

 Vous recherchez un lieu insolite
pour votre événement ?
À moins d’une heure de Paris ?

Ne cherchez plus
et venez nous rencontrer !
Au cœur d’un écrin de verdure, avec une vue
panoramique sur la vallée de l’Essonne, associez
l’image de votre entreprise à celle d’un lieu chargé
d’histoire qui reflète savoir-faire, transmission et
tradition familiale.
Un événement avec l’Histoire
de l’aviation pour décor

Nous vous proposons de dynamiser votre événement : Nos espaces modulables peuvent accueillir d’une dizaine de
w démonstrations aériennes personnes à plusieurs centaines.
w mise en route d’avions au sol, par exemple : avion à moteur
rotatif
50 avions exposés
w découverte des sensations du vol (baptêmes de l’air) 6 000 m2 d’exposition
w visites guidées... 7 appareils classés monuments historiques

Musée Volant Salis

contact@musee-volant-salis.fr
Tél. : 01 64 57 52 89
www.musee-volant-salis.fr

salis 154.indd 1 24/11/16 11:27

 ON EN PARLE…
À LA TV
SAPINS&COMPAGNIE
En pleine période des fêtes, le 22
décembre dernier, c’est l’entreprise
Sapins&Compagnie, à Ollainville,
qui a eu l’honneur des caméras
de France 3. Une belle mise en
lumière pour cette PME qui prépare
des sapins haut de gamme sur
commande, des sapins floqués,
couverts d’une neige artificielle
constituée de coton. Ses produits de
luxe sont essentiellement destinés
aux halls de grands hôtels parisiens
et plateaux TV des émissions
spéciales “Noël”.
DANS LA PRESSE
QUIES
Après des reportages sur
France Inter, RTL, etc.,
c’est Le Monde qui a consacré
un article de fond à Quies,
à l’occasion de son centenaire.
Avec un focus sur une entreprise
essonnienne (Palaiseau),
en pleine modernisation, que deux
jeunes femmes, de la cinquième
génération, se préparent à diriger.
À LA TV
MACARONS
GOURMANDS
Visite de la fabrique de Yerres,
dégustation comparative de
macarons, etc. Un reportage
diffusé sur France 2 a mis à
l’honneur Macarons Gourmands
et Yannick Lefort pendant le JT de
13 heures, le 12 décembre dernier.
Une ode au macaron en présence
du célèbre critique gastronomique,
Périco Légasse.
DANS LA PRESSE
KUBLI
La société Kubli, spécialiste
du bonbon en sucre cuit,
a investi 1,3 M€ pour moderniser
12 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 12
DANS LA PRESSE
M2M
Avec le Mantis, sa dernière innovation,
l’entreprise M2M des Ulis, acteur mondial
du contrôle non destructif par ultrasons,
opère une nouvelle avancée sur le marché
des appareils portables. Ses activités
(6,2 millions d’euros de ventes en 2016),
initialement centrées sur les équipements
fixes destinés à la grande industrie, se sont
orientées depuis trois ans vers les appareils
portables, avec le Gekko, comme l’indique
l’article de l’Usine Nouvelle du 28 janvier.  une belle photo de Naïo, robot
LE MEILLEUR POST FACEBOOK
17 j’aime, 3 commentaires, 16 partages pour
l’alléchante photo de Gourmandises et beaux
objets (Gif-sur-Yvette) à l’occasion de la
Chandeleur, invitant à une dégustation de crêpes
et confitures dans la boutique d’épicerie fine.
Les plus gourmands ont pu se régaler et découvrir
les autres merveilles du lieu.
son usine où sont produits chaque
année plus de 600 t de confiseries.
Un reportage dans cet univers
dédié aux bonbons a été réalisé
dans les colonnes du Parisien,
le 5 février dernier.
SUR LE WEB
MELEXIS
En très forte expansion,
le groupe belge spécialiste
des systèmes micro-électroniques
pour l’automobile va construire
un site de test à Corbeil-Essonnes.
L’investissement s’élève
à 60 millions d’euros sur cinq ans,
comme l’a annoncé le site web
de l’Usine Nouvelle, le 8 février.
DANS LA PRESSE
ARVALIS
Le Journal du Dimanche
a consacré un large article à la
présentation de la ferme du futur,
la Digiferme de Boigneville dans
son édition du 4 février. Nouvelles
technologies et prototypes y sont
mis à l’épreuve des champs. Avec,
de désherbage mécanique.
SUR TWITTER
@CCI91Transition 25 janv.
La qualification #RGE a le vent en
poupe en #Essonne : 823 entreprises
qualifiées à fin 2017
@Qualibat #TransitionEnergetique
@EssonneReussir
@NumeriqueCci91 6 févr.
Pauline de @latelierdacote
#architecturedinterieur témoigne
sur l’utilisation d’@instagram dans le
cadre du #digitalbreak by @cciessonne
#transfonum
@cciessonne 8 févr.
Et les vainqueurs du #startup
challenge #techinnov2018 sont... -
Galank (Iot) - Daumet (luxe&retail)
- Electric Loading (automotive) -
Eikosim (Deeptech)
23/02/2018 17:05
 Groupe ATLANTICO
Commercial : Benjamin Gillet
Sainte-Geneviève-des-Bois l Paray-Vieille-Poste l Corbeil-Essonnes l Étampes
06 80 11 02 03 l 01 69 25 41 41

SEAT 159.indd 1 22/02/2018 15:56

 ENTREPRISES À LA UNE

LEXIBOOK QUANTEL MEDICAL

PARTENARIAT AGRÉMENT
AVEC THE VOICE POUR LE JAPON
Quantel Medical (Les Ulis) a annoncé,
en début d’année, l’homologation pour
le marché japonais de l’EasyretTM, son
nouveau laser photocoagulateur jaune
577nm pour le traitement des pathologies
rétiniennes maculaires et périphériques.
Cet agrément ouvre la voie au premier
lancement commercial au Japon d’un laser
ophtalmologique de nouvelle génération
pour le groupe. « Nous sommes très heureux
d’apporter cette technologie sur le deuxième
marché mondial après les États-Unis », déclare
Jean-Marc Gendre, directeur général de
Lexibook® lance, avec ITV Studios France et TF1 Quantel Medical. À ce jour, plus de 50 pays
Licences, une gamme inédite sous licence The ont déjà adopté le produit sur leur marché.
Cette homologation rejoint dans la foulée
Voice, La plus belle voix !
celles déjà obtenues aux États-Unis, Brésil,
Nouveau partenaire de la franchise ou line in, et un micro, pour des Australie, Corée du Sud, Taiwan, les pays
et programme à succès « The Voice, soirées karaoké entre amis. de la Communauté Européenne et la majeure
La plus belle voix ! », Lexibook® Autre actualité pour l’entreprise partie des pays du Moyen-Orient
accompagne le retour de l’émission essonnienne (parc Courtabœuf), et de l’Amérique du sud.
sur TF1 avec une collection inédite leader européen des produits V. Le Boudec
de produits multimédia sur les électroniques de loisirs sous
segments audio, karaokés et licences pour enfants : la signature
luminaires mais aussi d’instruments d’un partenariat avec la FEP
de musique et de réveils ! Le Holding Company LLC, propriétaire CLIQÉO
lancement de ces collections est de la marque Franklin, pour
prévu en avril avec, en produits la commercialisation de produits
phares, une nouvelle enceinte
Bluetooth, au look tendance et
sur les marchés britannique et
français. Avec plus de 25 millions
CHAMPION DE LA
au son puissant, comprenant
des lumières qui flashent sur la
de produits sur le marché,
la société vend aujourd’hui
CROISSANCE 2018
musique, le contrôle de l’écho, la un produit toutes les 10 secondes Le magazine Les Échos 
possibilité de diffuser le son en dans le monde ! V. Le Boudec et leur partenaire Statista 
Bluetooth, via carte micro SD/TF (leader allemand des
statistiques) ont réalisé
une analyse sérieuse
AURES
des chiffres d’affaires,
de la progression des emplois et autres données
CROISSANCE EXTERNE AUX USA avant de désigner les Champions de la croissance
2018. L’étude recense ainsi les entreprises françaises
Après une année 2017 en forte croissance (85,6 M € de CA), le groupe les plus performantes en termes de croissance,
Aures (Lisses) informe avoir signé une promesse d’achat irrévocable en sur la période 2013-2016. Une liste de 3 000 000 
vue de procéder à l’acquisition de 100 % des parts d’une société située de candidats, 10 000 entreprises présélectionnées
aux États-Unis, exerçant une activité connexe à celles de l’entreprise et seulement 500 entreprises récompensées.
essonnienne, et réalisant un chiffre d’affaires de l’ordre de 40 millions Avec une croissance moyenne annuelle de 157 %
de dollars. Il est précisé que l’opération, réalisée a priori avant la fin du sur ces cinq dernières années, la société CliQéo,
premier semestre 2018, donnera lieu à une due diligence et devrait être à Palaiseau, figure à la 16e place au niveau national,
financée par le recours à l’endettement. Avec les signatures de grandes à la 5e place du secteur d’activité “Informatique,
enseignes et le démarrage de l’activité bornes, le groupe, spécialisé dans électronique” et à la 1re place en Essonne
la construction de terminaux point de vente, ambitionne de nouveau une des entreprises les plus dynamiques.
croissance soutenue pour l’année 2018. V. Le Boudec V. Le Boudec

14 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 14 23/02/2018 17:05


GLOBAL BIOENERGIES
1RE BOUTEILLE DE GAZ
BIOSOURCÉ POUR BUTAGAZ
Jusqu’à 40 % d’émissions de CO2 en moins sur
le cycle de vie du gaz en bouteille  ! Butagaz, l’un
des principaux acteurs multi-énergies en France,
et Global Bioenergies présentent en avant-
première des bouteilles contenant du gaz
biosourcé, le bio-isobutène.
UNE PREMIÈRE
EN FRANCE
La mise à disposition du gaz
biosourcé, qui sera distribué pour
la première fois en France dans
un point de vente Intermarché,
est une première étape décisive
dans la volonté de contribuer par
l’innovation aux objectifs de la
France en matière de réduction
des émissions de gaz à effet
de serre. L’incorporation de
bio-isobutène dans les bouteilles
de butane et de propane de
Butagaz réduit en effet les
émissions de CO2 jusqu’à 40 % sur
l’ensemble du cycle de vie du gaz
en bouteille.
DES ÉMISSIONS DE CO2
RÉDUITES DE 40 %
Butagaz, acteur français multi-
énergies de référence, distribue
du gaz naturel, de l’électricité,
des granulés de bois et bien-
sûr du gaz propane et butane
REU 159.indb 15
(ces gaz font partie des énergies
fossiles les plus propres). Désireux
de réduire encore davantage
l’empreinte carbone de ses filières
propane et butane, le groupe
Butagaz a signé un partenariat
exclusif en France avec Global
Bioenergies (Évry), pionnière dans
la production par fermentation
d’hydrocarbures gazeux à partir
de ressources renouvelables
telles que la betterave à sucre.
Butagaz contribue financièrement
aux efforts de développement
industriel de Global Bioenergies,
laquelle lui réserve en retour des
lots de bio-isobutène dont les
caractéristiques physio-chimiques
sont proches de celles du butane
et du propane. Moins d’un an après
la signature de ce partenariat,
les premiers résultats sont au
rendez-vous avec la présentation
des premières bouteilles de gaz
contenant entre 10 et 15 % de
bio-isobutène V. Le Boudec
ENTREPRISES À LA UNE
RUGBY
OSCAR RCME POUR
THOMAS GIRARD
Distinction méritée pour
l’arrière titulaire de la
formation massicoise qui
opère, aujourd’hui, en Pro D2.
C’est l’arrière Thomas Girard
qui a reçu le premier oscar du Rugby Club
de Massy Essonne (RCME) de la saison,
remis fin novembre dans les locaux
du promoteur immobilier Axe Promotion
à Montrouge (Hauts-de-Seine).
Arrivé au club en 2010 puis formé
en son sein, Thomas Girard, qui fêtera
ses 27 ans à la mi-mars, est l’arrière titulaire
de la formation massicoise qui opère
aujourd’hui en Pro D2.
Ce garçon longiligne (1,87 m pour 86 kg)
est surtout le buteur de l’équipe,
auteur de 179 points rien que lors
des 16 premières journées de Pro D2
(11,2 points par match).
« Je suis très honoré de cette distinction »,
s’est félicité Thomas Girard
en recevant le trophée. Il a aussi rendu
hommage à ses partenaires en soulignant
que « le buteur convertit le travail
des autres coéquipiers ». Une réussite
collective qui a valu un autre motif de
satisfaction pour le club. Il a en effet obtenu,
en ce début d’année, le renouvellement
du label Ideas qui atteste de la qualité
de la gouvernance, de la gestion financière
et du suivi de l’action de l’association.
Patrick Désavie
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 15
23/02/2018 17:05
 ELLES ARRIVENT
CUISINE MODE D’EMPLOI(S)
LA RECETTE
DE THIERRY MARX POUR L’EMPLOI
Le chef Thierry Marx a ouvert, sur 900 m2, son 5e centre
Cuisine Mode d’emploi(s) à Grigny. Objectif : offrir
une formation de cuisinier opérationnelle, courte
et gratuite, aux laissés pour compte du système.
«
Il n’y a pas de quartier ou de
personne faits pour l’échec. »
La phrase fut prononcée par
le médiatique chef Thierry
Marx avec force lors de l’inauguration
de la cinquième antenne Cuisine Mode
d’emploi(s), ouverte à Grigny au printemps
2017. Le concept est né, en 2012, lorsqu’il
réalise que la restauration est un secteur
structurellement créateur d’emplois, mais
avec un nombre important de postes
non pourvus, et que les enseignements
existants sont inadaptés et onéreux. Il lance
alors une formation rapide et gratuite qui
s’adresse en priorité à un public éloigné de
l’emploi : jeunes sortis du système scolaire
sans qualification, demandeurs d’emploi
de longue durée, bénéficiaires du RSA
ou détenus sortants de prison. Chaque
session intègre 8 à 10 stagiaires, en priorité
Essonniens, sélectionnés par un jury qui
juge la motivation, le projet professionnel
et la propension à se projeter dans le futur
métier. Car, comme le rappelle le chef
doublement étoilé « notre rôle est de leur
16 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 16
transmettre les bases. Ils doivent ensuite,
à tout prix, croire en leur projet ».
La formation est courte : 8 semaines de
théorie et de pratique et 4 semaines de
stage en entreprise. « En 12 semaines,
nous leur apprenons 80 gestes de base,
90 recettes, les quatre cuissons des légumes,
de la viande et du poisson ainsi que cinq
desserts incontournables », détaille Thierry
Marx. Mais il fait beaucoup plus ! Lui qui
a été déscolarisé à 13 ans et qui a grandi
à Champigny-sur-Marne prouve qu’il n’y
a pas de déterminisme social et, qu’à tout
moment, on peut changer de cap.
C’est l’ex-préfet de Région,
Jean-François Carenco, qui a rendu le projet
possible, en proposant des crédits de
la politique de la ville afin de réhabiliter
les 900m2 d’une ancienne cuisine centrale.
Les travaux ont été financés par l’État
(250 000€) et l’agglomération Grand
Paris Sud (80 000€) et les locaux mis à
disposition gratuitement par la commune
car « la philosophie de Cuisine mode
d’emploi(s) correspond en tout point aux
besoins de notre territoire », explique
le maire de Grigny, Philippe Rio.
46 STAGIAIRES EN 2017
Le centre bénéficie également du soutien
de la Fondation Sofronie et de quelques
acteurs locaux : Chomette, Enodis,
les restaurants Chic’N’Flav, La Table
du Terroir, Le Gibraltar, L’Auberge de
la Montagne, La Chimère, La Table d’Antan,
La Quincaille, La Criée et les enseignes
Cora, Carrefour et Auchan. En 2017,
46 stagiaires ont été formés à Grigny
(30 en Cuisine et 16 en Produits de la mer)
et cinq sessions auront lieu en 2018. Depuis
le début de l’aventure au niveau national,
82 % des anciens ont trouvé un emploi
dans les métiers de bouche.
Laurence Amette
ÉVRY
ILLUMINA
Illumina, leader mondial en
technologies de séquençage,
a inauguré son Solution Center
sur le biocluster Genopole,
à Évry, fin 2017. Il s’agit d’un
centre de formation, à la
pointe de la technologie, qui
propose des démonstrations,
des cours et des formations
pratiques sur toutes
les dernières technologies
d’Illumina. Environ 1 000
personnes seront formées
chaque année. Le centre
accueille également le premier
bureau commercial de
l’entreprise sur le continent
européen.
ARPAJON
O’TACOS
Prix spécial des Révélations de
la franchise en 2017, le jeune
réseau de franchise O’Tacos
aborde 2018 avec des vélléités
d’expansion décuplées. En ce
début 2018, c’est à Arpajon
que l’enseigne, spécialisée en
produits mexicains et tortillas
de maïs, a posé ses valises et
ouvert un restaurant boulevard
Voltaire.
ÉVRY
GOUR MEDICAL
Société spécialisée dans
le développement et la
commercialisation de solutions
vétérinaires innovantes pour
les animaux de compagnie
senior, Gour Medical
a transféré son siège social
en France, à Évry, depuis
le 1er janvier 2018.
Avec plus de 13,5 millions de
chats et 7,5 millions de chiens,
dont 70 % médicalisés,
la France est aujourd’hui
le premier pays européen
des animaux de compagnie.
23/02/2018 17:05
REU159_P17.indd 1 14/02/2018 15:19
 Publirédactionnel

MAIRIE ARPAJON 159.indd 1 22/02/2018 10:06

GSA 152.indd 1 26/05/16 14:00
 DANS LES COULISSES

SAFRAN REOSC
LES MIROIRS
DU COSMOS (Extremely large telescope), le
téléscope géant le plus puissant

À Saint-Pierre-du-Perray, Safran
Reosc, une des sociétés leaders
dans les optiques de haute
performance, conçoit, fabrique
et teste des miroirs pour les
satellites et les plus grands
télescopes du monde.
« DES MACHINES
D’USINAGE
IONIQUE »
U
ne tour haute comme
le clocher d’une église
domine le paysage aux
abords du golf de Sénart,
à Saint-Pierre-du-Perray. Pour qui
se rend en visite à l’usine Safran
Reosc, le repère est immanquable.
Cette tour de trente mètres
de haut a été utilisée, pour la
première fois dans les années
90, par cette société leader dans
le domaine des optiques de
haute performance. Il s’agissait
alors d’effectuer les mesures de
contrôle du polissage d’un miroir
de 8 mètres de diamètre, le plus
grand jamais poli par cette société
et destiné au VLT (Very large
telescope).
BANC D’ESSAI GÉANT
Le bâtiment qui abrite ce banc
d’essai géant est en cours de
reconfiguration car il va de
nouveau servir dans le cadre des
marchés obtenus auprès de l’ESO
(European southern observatory)
pour la construction de l’ELT
du monde, dont les performances
vont surpasser celles du VLT.
« Ces contrats concernent quatre
miroirs et vont nous fournir
de l’activité jusqu’en 2024, date
de mise en service de l’ELT. Jamais
l’entreprise n’a connu un tel plan
de charge et, encore, sommes-nous
toujours en compétition
dans l’appel d’offres portant sur
le cinquième miroir », se félicite
Luc Thépaut, directeur commercial
de la société.
Pour l’ELT, Safran Reosc va
fabriquer le miroir primaire M1 de
39 mètres de diamètre et composé
de 798 segments optiques de
forme hexagonale. Elle produira
aussi le M2 qui sera le plus grand
miroir convexe monolithique
jamais réalisé avec un diamètre
de 4 mètres ainsi que le M3 (3,75
mètres de diamètre). Pour le M4,
qui sera une optique destinée
à compenser les turbulences
atmosphériques, la PME fabriquera
de fragiles lames de verres de
deux millimètres d’épaisseur.
« Notre activité requiert une

20 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 20 23/02/2018 17:05


extrême précision. Notre unité de
travail c’est le nanomètre soit un
millième de millionième de mètre »,
précise Luc Thépaut.
UNITÉ DE TRAVAIL :
LE NANOMÈTRE  !
Tout programme commence par
une phase qui peut durer jusqu’à
trois mois de R&D, de calculs,
de simulation de combinaisons
optiques, de conception de
traitements optiques. L’entreprise
de 150 salariés emploie une
population hautement qualifiée,
avec 58 % d’ingénieurs et de
cadres, dont 15 docteurs.
La fabrication part d’une pièce
en verre, sous la forme de galette
ou d’un bloc, qui va d’abord être
usinée pour sa mise en forme.
Cette phase peut s’accompagner
d’un allégement quand le produit
est destiné au spatial, un domaine
où le poids doit être réduit au
maximum. « Pour procéder à
l’allégement, nous ne touchons pas
à la surface optique mais, à l’arrière
de la pièce, nous créons des poches
LA TÊTE DANS
LES ÉTOILES
Safran Reosc est le numéro 1
français des optiques de haute
performance et un spécialiste
de rang mondial dans le spatial
et l’astronomie. L’entreprise,
créée par deux physiciens
de l’Institut d’Optique –
Charles Fabry et Henri
Chrétien –, travaille également
dans l’industrie, notamment
celle des semi-conducteurs,
les lasers à haute énergie
et la Défense. Championne
de l’astronomie terrestre
et partenaire de l’ESO
depuis les années 60,
la PME est un leader
des optiques spatiales
avec plus de 120 optiques
en orbite et un savoir-faire
s’étendant aujourd’hui
au polissage du carbure
de silicium, un matériau léger
et rigide prisé dans
les programmes spatiaux.
REU 159.indb 21
« UN TRAVAIL
MINUTIEUX ET
RISQUÉ »
SAFRAN
desquelles on extrait la matière. réside dans des mesures
REOSC
Ce travail risqué nous permet de dimensionnelles avec une précision Société créée
réduire le poids de plus de 80 % », de l’ordre de un à quelques en 1937 sous le
détaille Luc Thépaut. microns. À la fin, on va chercher nom de Reosc
Débute alors la longue étape, une précision au nanomètre, soit (Recherches et
quasiment entièrement robotisée, 1 000 fois mieux ! », commente études en optique et
du doucissage et du polissage. Le Luc Thépaut. Pour cette unique sciences connexes),
doucissage permet de commencer fonction de métrologie, Safran aujourd’hui SA
à conférer son profil au miroir qui Reosc emploie une vingtaine à associé unique
conserve, à cette étape, un état de personnes. (SASU) et propriété
de surface encore un peu grossier. Une fois polis, soit les miroirs du groupe Safran.
Suit le travail extrêmement fin sont livrés nus au client, soit Date d’implantation
du polissage. Un outil tournant, ils subissent un traitement optique à Sainte-Pierre-du-
associé à un liquide abrasif, vient sous vide, soit ils sont montés sur Perray : 1993
enlever délicatement d’infimes des supports et encore testés. Usine de 20 000 m2
particules de verre. Les segments du M1 de l’ELT, eux, dont 1 350 m2 de
« Le polissage tient dans un subiront des tests de vibration. salles blanches
compromis consistant à avoir le Perché à 3 046 mètres d’altitude
150 salariés en 2017.
bon profil de la surface de la pièce au Chili, le télescope devra résister
170 en fin 2018.
en fonction de la combinaison à un tremblement de terre de
magnitude 8 ! 70 % de l’activité
optique, tout en ayant une rugosité
à l’export.
qui doit toujours être meilleure Patrick Désavie
CA 2016 : 20,5 M€
jusqu’à ce que la surface optique
ne présente plus d’aspérité »,
indique Luc Thépaut. Pour
corriger les défauts qui peuvent
être générés par le polissage,
l’entreprise utilise des machines
d’usinage ionique. « Le faisceau
d’ions va enlever de la matière
sans contact. On dresse une carte
des défauts de la pièce, avec ses
bosses et ses creux, et l’on calcule
le temps de passage du faisceau
d’ions pour gommer les défauts »,
décrit Luc Thépaut.
De nombreuses fois, au cours
de tout le processus, la précision
de la pièce va être contrôlée.
Ce qui explique qu’il faut entre
trois mois et un an pour polir
un miroir, en fonction notamment
« 3 MOIS À 1 AN
POUR POLIR
UN MIROIR »
de sa taille et de sa complexité.
« La première étape de contrôle
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 21
23/02/2018 17:05
 UNE JOURNÉE AVEC…

CHRISTOPHE
DA MOTA
ICC MASSY
Depuis 2012, cet entrepreneur
gère deux ateliers d’impression,
dont l’un est installé à Massy.

UN ATELIER AU TOP sous‑traitants, sans oublier

Il est 6h30 dans l’atelier d’ICC
de Massy, au cœur du quartier
d’affaires Atlantis. Christophe
Da Mota débute la matinée en
lançant les impressions les plus
urgentes de la journée. Tel un chef
d’orchestre, il coordonne
le tempo saccadé d’une batterie
de machines, qui envahissent
les moindres recoins des 90 m²
du local : trois imprimantes
numériques, deux traceurs, deux
imprimantes UV (impression
sur objets, bâches, adhésifs,
etc.), sans compter les outils de
finition (découpe laser, reliure,
plastification, mise sous pli, etc.).
CLIENTÈLE PRO
De quoi répondre à presque toutes
les demandes sur place (80 % des
clients sont des professionnels), à
l’exception de l’impression offset
des tirages volumineux grand
format (30 % du chiffre d’affaires),
entièrement externalisée. « Entre
notre savoir-faire et la sous-
traitance, nous pouvons offrir du
sur mesure : une force dans notre
métier ! »
UNE REPRISE FLORISSANTE
L’affaire tourne bien avec un
chiffre d’affaires d’un million
d’euros, cinq fois plus important
qu’en 2012, quand Christophe
Da Mota rachète pour 90 K€
la société ICC à Massy : « Le
gérant partait en retraite. C’était
l’occasion de me lancer dans
l’entrepreneuriat, après une
solide expérience salariale dans
la profession ». Vient ensuite
l’acquisition du fonds de
commerce d’une imprimerie à
Châtillon, puis le rachat d’IG Print
et ses 100 m² d’atelier à Antony.
les allers et retours dans les
locaux d’Antony pour des rendez-
vous clientèle, quelques livraisons
en propre et la gestion du parc
d’imprimantes : « Chacune est
renouvelée tous les quatre ans pour
un prix d’achat unitaire d’environ
150 K€ ». Un investissement qui
pourrait augmenter avec le projet
d’acquisition d’un troisième
local, qui serait doté notamment
d’une imprimante UV grand format
table à plat.
GESTION RIGOUREUSE
La journée se termine par la
programmation de l’ordre de
passage des commandes du
lendemain et la surveillance
du stock de papier. « Le
réapprovisionnement est inévitable
tous les deux à trois jours. »
C. Donger

CROISSANCE EXTERNE
Pour gérer les deux sites,
Christophe Da Mota s’appuie sur
ses six salariés et son épouse,
Claudine, pour la comptabilité
et le commercial. De son côté,
il réalise les devis, reconfigure
les maquettes avant impression,
assure la liaison avec les

22 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 22 23/02/2018 17:05

MCVA 159.indd 1 14/02/2018 11:36
 PARCOURS D’ENTREPRISES
30 ANS
IMPACT ÉVÈNEMENT, UN GRAND PRO
DU SON ET LUMIÈRE
Installée à Longjumeau, cette
entreprise occupe une place
singulière dans l’évènementiel,
grâce à une solide rigueur
logistique doublée d’une
grande souplesse artistique.
S
pectacle, plateau Télé,
inauguration, conférence,
etc. Depuis 30 ans,
Impact Évènement
déploie toute son énergie à mettre
en son et lumière les évènements
qui rythment la vie artistique,
professionnelle, institutionnelle
ou privée. « Nous sommes des
artisans industriels ! », se plaît à
résumer son dynamique président-
fondateur, Stéphane Fleury.
« Notre expérience technique
et artistique et notre capacité à
réaliser du sur mesure sont aussi
importantes que notre réactivité
logistique ! L’objectif
est de répondre au mieux
aux attentes des clients 24 h/24 et
7 j/7 ». Dernière montée notoire
d’adrénaline ? L’organisation
des funérailles de Johnny Hallyday
à la Madeleine : « Nous avons
été contactés la veille pour le
lendemain ! »
24 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 24
Pour ce défi passionnant au
quotidien, l’entreprise emploie
50 salariés dans le Parc de
l’Evènement à Longjumeau,
renforcés sur le terrain par
quelques 200 intermittents
du spectacle pour réaliser jusqu’à
700 prestations par an.
Une organisation couplée d’une
gestion rigoureuse comparé à ce
qui existait au début ! « À l’époque,
le métier manquait de rigueur.
C’est ce qui nous a décidé, avec
mes deux autres associés, à créer
Impact Évènement. Nous voulions
faire évoluer l’activité
vers un concept basé sur la qualité
et la fiabilité du matériel. »
Initialement spécialisée dans
les éclairages et la distribution
électrique, la société se diversifie,
à partir de 1998, dans le son, puis
la vidéo avant d’élargir, en 2015,
son offre au mobilier design et aux
décorations lumineuses (sous la
marque Visavis.Paris).
Au total, 20 millions d’euros
d’équipements stockés aujourd’hui
dans 16 000 m² d’entrepôts, basés
à Longjumeau et Aubervilliers.
Tous minutieusement réparés,
entretenus et constamment
renouvelés pour offrir une qualité
de pointe. « Nous sommes à l’affût
des dernières technologies et
investissons entre 2 et 2,5 millions
d’euros chaque année dans du
nouveau matériel. » Un effort
financier fructueux au regard
du chiffre d’affaires réalisé : pas
moins de 13 millions d’euros,
dont 60 % liés aux prestations
(étude de projets, conception,
installation, gestion de sites, etc.),
30 % de location et 10 % de vente
d’équipements neufs ou d’occasion
(ezaco.com). Avec une croissance
annuelle moyenne de 5 %, Impact
Évènement a trouvé son rythme
de croisière et un positionnement
médian sur un marché écartelé
entre une multitude de sociétés
de moins de 10 salariés (70 %
du marché) et une petite
poignée de groupes de plus
de 400 salariés. « Nous sommes
très attachés à la taille de notre
entreprise, qui nous permet
de préserver une dimension
humaine. » Parmi les projets,
le développement de l’offre de
contenus vidéo, dont la demande
est en plein essor, et la recherche
d’une plus grande efficacité
logistique avec sa flotte
de 25 véhicules de 3 à 90 m²:
« Nous sommes en permanence
dans l’optimisation du
conditionnement du matériel ! »
Christelle Donger
23/02/2018 17:05
 PARCOURS D’ENTREPRISES
25 ANS
GROUPE LEGENDRE,
UNE BASE EN ESSONNE
L
e Groupe Legendre est une
entreprise du BTP dirigée depuis
3 générations par la même famille
avec, à sa tête depuis 2 ans,
Vincent Legendre, président du Directoire.
« En 1990, le Groupe Legendre comptait
90 salariés, en 2018, nous sommes 1 800,
dont 600 en région parisienne », indique
le Dg., Alain Girard. L’entreprise s’est
d’abord développée dans sa région
natale, puis dans le grand Ouest et enfin,
en Île-de-France. « Nous avons eu nos
premiers chantiers en région parisienne
au début des années 80, et avons ouvert
notre agence francilienne en Essonne,
à Juvisy-sur-Orge, en 1992 », explique
Alain Girard. Depuis, l’Essonne
est le territoire de prédilection
du Groupe pour développer son
activité en Île-de-France, avec plus de
60 chantiers en cours. Il emménage
à Wissous dans un bâtiment qu’il a
20 ANS
SONOVENTE.COM, N°1 EN FRANCE
P
arier sur Internet à l’époque de
ses premiers balbutiements était
audacieux ! C’est pourtant le
secret du succès de SonoVente.
com et de son fondateur, Nicolas Bezar.
Tout commence à Ballainvilliers, en 1997,
quand le jeune homme est encore
étudiant en commerce. « J’ai d’abord créé
un comparateur de prix, puis SonoVente.
com, site spécialisé dans la vente de
matériel de sonorisation, deejay, éclairage
et instruments de musique. » En 2010,
la société s’installe à Palaiseau avec son
magasin de 400 m² et lance ses propres
marques sur environ 1 000 produits
entièrement conçus et développés en
France. Sans oublier, l’an passé, le rachat
d’Univers Sons, le grand commerce
parisien du High Tech.
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 25
REU 159.indb 25
construit en juillet 2014 : « c’est un lieu
stratégique pour nous, car c’est un nœud
de communication avec les autoroutes A6,
A10, A86 et la gare TGV de Massy pour
aller en train à Rennes, où se situe
le siège social du Groupe », souligne
Alain Girard, 45 ans, en charge de
l’Île-de-France. Juste derrière les bureaux
où 150 collaborateurs travaillent,
se trouve un grand parc matériel qui
sert de base arrière pour les chantiers
franciliens. Spécialisé dans le gros œuvre,
le Groupe Legendre intervient désormais
de plus en plus comme entreprise
générale, intégrant toutes les étapes
de conception-construction
pour du logement, des équipements
publics ou pour réhabiliter
des bâtiments, avec de nombreux
chantiers dans le département comme
à Morsang-sur-Orge, Athis-Mons ou
encore Brunoy. Laurent Janeyriat
Forte de deux entrepôts de 12 000 m²
à Palaiseau et Marcoussis, SonoVente.
com dispose aujourd’hui d’un catalogue
de 60 000 références et 400 marques.
La société emploie 70 salariés
pour un chiffre d’affaires de 31 M€,
un niveau dix fois plus important
qu’il y a dix ans ! « Nous sommes numéro
un français sur ce marché de passionnés.
Nous couvrons le BtoC, mais aussi depuis
peu le BtoB. »
Cette année, SonoVente.com prévoit
d’agrandir les locaux d’Univers Sons
et de multiplier les développements.
« SonoVente est une équipe magique,
une vraie pieuvre grandissant de partout,
International BtoB et BtoC, marques
propres, marques en distribution,
nouveaux départements. » C.Donger
23/02/2018 17:05
 PORTRAITS DE CRÉATEURS
E-COMMERCE
BONUSEO
PRIX RÉDUITS POUR TOUS
Version 2.0 du comité d’entreprise,
cette plateforme aux 800 enseignes portée
par Didier Der Arslanian (Épinay-sur-Orge) propose,
aux professionnels et particuliers, des tarifs réduits
sur les biens et services courants.
L
a vie à prix réduits ! Version
numérique des comités d’entreprises
des grandes sociétés, aux forts
avantages obtenus en raison de
leur taille, la plateforme Bonuseo (groupe
Tempeos), apportée en Essonne par Didier
Der Arslanian en 2016, en démocratise
l’accès. « Du billet de concert à la garde
d’enfants en passant par les chèques
cadeaux, les abonnés peuvent avoir accès
toute l’année à des réductions conséquentes,
avec un abonnement minime (cela revient à
quelques euros par an et par personne), très
souvent amorti dès la première opération »,
explique le jeune créateur (34 ans), qui
vise d’abord les entreprises. « Pour les TPE/
PME, par exemple, nous avons des solutions
26 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 26
GENOPOLE
ENTREPRISES
ALAIN CLERGEOT,
DIRECTEUR
Alain Clergeot a été nommé
directeur de Genopole
Entreprises début janvier.
Il s’agit du département
du biocluster chargé de piloter
la création, l’accompagnement
et le développement
d’entreprises de
biotechnologies dans
les domaines de la santé
extrêmement avantageuses qui permettent, et de l’environnement.
via une alternative à la prime, d’éviter « Je me réjouis de prendre
les charges patronales, tout en augmentant la direction de Genopole
d’une manière significative le pouvoir Entreprises, a-t-il déclaré.
d’achat des salariés », poursuit le dirigeant. Je suis convaincu que
Sa stratégie : se développer en jouant la création de valeur
la carte territoriale. « Je noue des économique dans les domaines
partenariats locaux autant que cela se peut de l’innovation est favorisée
(à proximité de mes clients) qui viennent par un écosystème dynamique.
enrichir le catalogue national groupe, D’où mon enthousiasme
fort de 50 000 offres, en illimité. » à rejoindre Genopole
et à pouvoir contribuer
LEVIER PUISSANT : LE POUVOIR à son développement. »
D’ACHAT DISTRIBUÉ
Créée en 2016, à Épinay-sur-Orge, TOUPRET
Bonuseo est le fruit avant tout
d’une envie d’entreprendre en étant acteur ARNAUD ALIX,
de la transformation de la société en cours.
DIRECTEUR GRANDS
« Lorsque je me suis décidé, après 10 ans dans
la logistique, j’étais prêt à prendre des risques
COMPTES GRAND
mais d’une manière limitée. C’est pourquoi j’ai PUBLIC
rejoint un groupe qui me donne sa force natio- Fort de 20 ans d’expérience
nale en me laissant libre d’agir. » Une décision en relations BtoB, Arnaud Alix
mûrie qui trouve sa source dans un stage de vient de rejoindre la direction
création d’entreprise à la CCI Essonne, très utile commerciale du groupe
à ses yeux notamment « pour évaluer ses forces Toupret (Corbeil‑Essonnes),
et ses faiblesses » et se réalise suite à une sous la direction de Hervé
rupture conventionnelle, « bien utile pour avoir Guermonprez, au poste de
le temps de monter un projet, ce qui demande directeur grands comptes
du plein-temps. » Bien-être au travail, fêtes de grand public. « Rejoindre
fin d’années, etc., les occasions sont multiples le groupe Toupret, un fabricant
pour se développer. « Je suis friand français leader sur son marché
des ateliers organisés par la CCI Essonne autour depuis 80 ans et avec de fortes
du numérique, notamment des ateliers ambitions de développement,
“e-commerce” qui sont ouverts à tous est un challenge que j’ai envie
et directement opérationnels comme de relever », commente
l’utilisation des réseaux sociaux, confie‑t-il. Arnaud Alix au sujet
Tout en démarchant de manière traditionnelle : de sa nouvelle mission.
salons, terrain, téléphone. » bonuseo.fr
Pierre Talbot
23/02/2018 17:05
STAND 14 159.indd 1 14/02/2018 11:59
 PORTRAITS DE COMMERCES

LA FERTÉ-ALAIS

L’OPTIQUE DU CYGNE
MAGASIN DE PROXIMITÉ

Créé il y a trente ans, ce magasin
perpétue un art du commerce
basé sur la fidélité. Ce qui signifie
savoir-faire, efficacité et excellent
relationnel.
L
’Optique du Cygne a
soufflé ses trente bougies.
Propriété de la famille
Bouger depuis la fin des
années 80, c’est aujourd’hui leur
fille, Delphine Laroche, qui a repris
le magasin de la rue du Cygne à
la Ferté-Alais. Alexandra Quesnay
est responsable de cette boutique
d’environ 60 m2, sur plusieurs
étages : l’espace de vente est au
rez-de-chaussée et les bureaux et
la salle d’examen pour les bilans
visuels sont au premier étage.
MAGASIN INDÉPENDANT
« C’est très agréable de travailler
dans un magasin indépendant,
souligne la jeune femme. Nous
sommes un véritable commerce
de proximité, c’est un atout pour
nous comme pour nos clients. »
La qualité du service proposé
est au cœur des préoccupations
d’Alexandra Quesnay et de ses
collaboratrices : « nous prenons
toujours le temps d’écouter, de
dialoguer avec nos clients, de bien
les comprendre pour répondre
le mieux possible à leur besoin
spécifique, explique la jeune
femme de 32 ans, en charge du
magasin depuis plus d’un an.
Et nous avons la chance d’avoir
une clientèle fidèle. C’est un
métier que j’aime énormément
car il mêle à la fois un aspect
très relationnel – le contact avec
nos clients –, et un aspect plus
technique, qui nécessite un savoir-
faire, ajoute-t-elle. Le conseil est
primordial pour nos clients et
nous essayons d’être toujours à la
pointe des nouvelles techniques
disponibles. » Dans la boutique,
ouverte du lundi au samedi, « nous
proposons régulièrement des
nouveautés et des exclusivités »,
rappelle Alexandra Quesnay.
Pour renseigner et servir les
clients, elle est secondée par
deux collaboratrices : Karine et
Marguerite. La première depuis
25 ans, la seconde depuis 15 ans.
Dans ce commerce familial, c’est la
fidélité qui prime, pour les clients,
comme pour les collaborateurs.
Laurent Janeyriat

MASSY

LUCIEN ET LA COCOTTE, RESTO “TENDANCE”

A
près Lyon, Grenoble et
Saint-Etienne, Lucien
et la Cocotte débarque
en région parisienne !
Créée en 2012 par Frédéric
Marteau, l’enseigne de restauration
a ouvert, fin septembre, un
premier restaurant à Massy dans
le nouveau quartier d’affaires
Atlantis. Sa spécialité : des recettes
de poulet cuisinées maison servies
en cocotte et accompagnées de
féculents et légumes frais de
saison. Au menu également, des
desserts artisanaux. Une carte
de qualité, qui a motivé Laurent
Guillien, le gérant du restaurant
massicois : « J’étais auparavant
directeur de réseau de franchise
dans la restauration rapide. Le
positionnement original de Lucien
et la Cocotte m’a donné envie de
passer de l’autre côté de la barrière
et de me mettre à mon compte ! »
Coût de l’investissement ? 280 K€
pour une activité qui tourne
déjà très bien. Laurent Guillien
et son équipe de cinq salariés,
dont trois cuisiniers, servent
jusqu’à 300 couverts par jour,
auxquels il faut ajouter les ventes
à emporter. « Nous développons
aussi un service traiteur avec des
prestations pouvant aller jusqu’à
une centaine de convives, et nous
préparons le lancement
de planches apéro, très prisées
des salariés à la sortie
de leur travail. » C. Donger

28 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 28 23/02/2018 17:05

 PORTRAITS DE COMMERCES
ARPAJON
L’AUBERGE DE LA MONTAGNE
AU SOMMET
P
our son trentième anniversaire,
l’Auberge de la Montagne s’est
offert une remise en beauté !
Rénovation de la façade,
changement de la décoration intérieure,
renouvellement du mobilier et de
certains équipements de cuisine, sans
oublier l’installation de la climatisation.
En deux ans, plus de 100 K€ euros
de travaux ont ainsi été investis par
Christine et Norbert Armand, les
propriétaires des lieux depuis 1987.
Que de chemin parcouru par ce cuisinier
de formation et son épouse, depuis
l’acquisition de ce restaurant, situé sur
les hauteurs d’Arpajon et aux origines
centenaires. « Le site servait de relais de
Poste au début du siècle dernier, puis a
fait office d’hôtel et même de station-
essence, avant de devenir un restaurant
à part entière »,  raconte Norbert
Armand. Il fallait de l’audace pour
se lancer, à l’âge de 22 ans, dans
une première affaire, sans grandes
ACAL - LIMOURS
NOUVEAU SITE NOUVEAU DÉPART
L
L’année 2017 a été celle du
réveil pour l’Association des
commerçants et artisans de
Limours. Créée en 1982, l’Acal
était en sommeil depuis plusieurs années
quand les commerçants du centre-
ville ont décidé de se rencontrer pour
relancer l’association. « Un nouveau
bureau a été élu en mai dernier, raconte
Sabine Dubois la nouvelle présidente.
Et aussitôt nous avons souhaité mettre
en place un site Internet où chaque
adhérent (une trentaine à ce jour) puisse
se présenter et relayer directement son
actualité et ses promotions. »
Grâce au dispositif Dynamicité de la CCI
Essonne, qui soutient financièrement
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 29
REU 159.indb 29
économies ! « À notre arrivée,
l’établissement se composait d’une salle
unique de 35 couverts ». Aujourd’hui,
l’Auberge de la Montagne, et son
équipe de neuf salariés, réalise un
chiffre d’affaires de 500 K€. Un joli
développement basé sur une cuisine
traditionnelle avec une carte enrichie,
dans les années 90, de plats savoyards
de qualité. « Nous travaillons au
maximum avec des fabricants régionaux.
Le fromage vient ainsi d’un affineur de
Savoie et la charcuterie d’Auvergne. »
Une authenticité qui séduit une clientèle
variée, plutôt professionnelle en semaine
et familiale le week-end. En plus des
deux salles servant à la restauration, le
lieu dispose également de deux espaces
de plus de 150 m² agrémentés d’une
terrasse et d’un jardin. « Nous pouvons
accueillir jusqu’à 100 personnes, pour
des réceptions privées, professionnelles
ou des journées d’étude. »
Christelle Donger
les actions commerciales destinées
à stimuler l’attractivité des centres-
villes en partenariat avec le Conseil
départemental, le site a pu voir le jour
en novembre. « Cette collaboration
nous a, de plus, permis de rencontrer
d’autres présidents d’associations, ainsi
que la société essonnienne Kiween,
spécialisée dans la communication web
du commerce de proximité, qui développe
notre plateforme », ajoute Sabine
Dubois, opticienne. L’Acal a également
profité de ce renouveau pour distribuer
des sacs promotionnels et des disques
de stationnement, lancer une page
Facebook et créer une newsletter.
Laurence Amette
23/02/2018 17:05
REU159_P30.indd 1 22/02/2018 11:18

CAFAITPRO.FR
CREASTYLE
HABILLE LES PROS
Installé à Grigny, cet acteur du prêt-à-porter
professionnel, qui a développé sa marque propre -
Antartica -, place aujourd’hui le e-commerce au centre
de sa stratégie commerciale.
C
reastyle a vu le jour en 2001.
« Nous avons lancé notre
marque de prêt-à-porter,
avec des collections de notre
fabrication vendues dans des magasins
multimarques », explique Malek Touati,
créateur de l’entreprise, avec sa compagne
Sophie Thibault. Mais au milieu des
années 2000, le marché du textile et du
prêt-à-porter devient particulièrement
concurrentiel. « Nous avons choisi d’entamer
une reconversion et nous nous sommes
tournés vers le vêtement professionnel. »
L’entreprise commence à vendre des tenues
d’hôtesses d’accueil, puis elle équipe
le personnel de la mairie de Clichy-La-
Garenne. La nouvelle formule fonctionne,
Creastyle trouve son modèle économique
et devient créateur et distributeur de
vêtements professionnels pour les
entreprises et les collectivités. Elle lance
également sa marque : Antartica.
OUVERTURE SUR LE NET
Le site Internet voit le jour en 2007 et
la vente en ligne commence dès 2012.
REU 159.indb 31
« Nous habillons les professionnels et les
particuliers qui ont besoin de vêtements
adaptés à leur activité et leur environnement
de travail, comme dans les secteurs de
la restauration ou de l’horticulture pour
ne citer que quelques exemples. » Le site
e-commerce, baptisé www.cafaitpro.fr,
s’adresse précisément aux particuliers
qui ont ce type de besoin. « De plus,
nous avons des contrats avec plusieurs
établissements, par exemple des écoles ou
des centres de formation. Le site permet aux
étudiants d’avoir des tarifs négociés pour
l’achat de leurs vêtements professionnels »,
explique le fondateur de cette entreprise
qui compte désormais 5 salariés. Le site
propose également la personnalisation
des vêtements avec diverses techniques
de marquage : flockage, broderie,
sérigraphie, etc. « Le e-commerce est
un axe de développement très fort pour
nous, en parallèle de notre magasin. Nous
estimons que la vente en ligne sera une part
importante de notre chiffre d’affaires dans
les années à venir, c’est un enjeu majeur »,
souligne Malek Touati. Le magasin,
installé à Grigny, dispose d’une surface
de 150 m2, il est complémentaire avec le
site de vente en ligne. « Vous pouvez choisir
et commander à distance, où que vous
soyez, c’est indispensable pour nos clients
particuliers. Nous allons nous développer
de manière complètement indépendante et
autonome, sans faire appel aux plateformes
de vente en ligne comme eBay ou Amazon,
en creusant notre propre sillon, explique
Malek Touati. Notre idée, c’est que notre
site soit un incontournable du vêtement
professionnel sous toutes ses formes »,
souligne l’entrepreneur aujourd’hui âgé
de 54 ans, « nous avons des idées sur le
recyclage de ces vêtements, mais aussi
pour développer en ligne notre marque
Antartica. » Laurent Janeyriat
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
E-COMMERCE
DISTRIBUTION
LE LOCAL
CARACOLE
EN TÊTE
DES ÉVOLUTIONS
SOUHAITÉES
Quand on donne aux Français
la possibilité d’imaginer
la distribution de demain,
deux souhaits se dégagent
très largement : la montée
en puissance du commerce
local (60 %) loin devant
le développement par les
marques des ventes en direct
(34 %). Un plébiscite qui fait
écho au fait suivant : pour 46 %
des Français, la proposition
de davantage de produits
régionaux et bio constitue
le meilleur changement dans
les enseignes de la grande
distribution. A noter que
les innovations technologiques
sont quasiment occultées
quand il s’agit d’envisager
le futur de la distribution.
Source : sondage Dolmen/OpinionWay
PERSPECTIVES
VENTES SUR LE
WEB EN 2018
Produit phare des achats en
ligne, l’habillement demeure
le principal poste de dépenses
envisagé en 2018 (60 %,
+3 pts), suivi par les produits
culturels (52 %, +4 pts),
et le voyage/tourisme (47 %,
+11 pts), selon l’enquête
Fevad/CSA sur les perspectives
d’achat sur le Net en 2018.
Autres champions : les bons
d’achat à valoir en magasin
ou en ligne (28 %, -2 pts),
mais également, les services
de transport urbain individuel
en nette hausse 21 % (+5 pts),
les abonnements payants de
musique (14 %, +4  ts) et de
films (12 %, +3 pts).
31
23/02/2018 17:05
 DÉVELOPPEMENT DURABLE

QUALITÉ BIOCARBURANT

ALPHA-CIM : PLEIN
CAP SUR LA QSE
CRYO PUR PRODUCTEUR
Intégrateur de systèmes mêlant DE BIO-GNL ET DE CO2 LIQUIDE
À PARTIR DU BIOGAZ
informatique et automatisme
électronique, Alpha-Cim (Évry),
créée en 1989, s’est spécialisée
dans l’équipement des sites
aéroportuaires. L’entreprise La capacité de cette PME à transformer directement le
est reconnue dans le monde biogaz des déchets organiques en bio carburant, le bio-
entier pour la qualité de ses
solutions clés en main pour GNL, ouvre une alternative écologique au tout électrique.
la gestion des bagages, des
passerelles d’accès aux avions
ou encore de balisage des
pistes. Pour l’entreprise, l’heure
est venue de mettre le cap
sur la QSE (Qualité, sécurité,
environnement). En janvier 2018,
elle a entamé une démarche
pour obtenir les certifications
Iso 9001 et Iso 14001, avec un
accompagnement de la CCI
Essonne. Un partenariat déjà
testé à travers le programme
de gestion intelligente et
responsable de l’énergie,
Perf’Energie.

TRANSITION
ÉNERGÉTIQUE

ADAPTER SON
ENTREPRISE AU

L
CHANGEMENT a société Cryo Pur est une pépite Facilement stockable et transportable, car
CLIMATIQUE technologique dont l’innovation la liquéfaction permet de diviser son volume
ouvre les portes d’un vaste marché, par 600, le bio-GNL offre de nombreux
L’Agence de l’eau Seine-
notamment en Europe. débouchés. Il peut, notamment, être
Normandie lance un appel à
Depuis Palaiseau, où elle est installée, utilisé comme carburant pour les véhicules
initiatives à destination des
l’entreprise a développé un procédé, par de transport et dans des entreprises
entreprises. Selon la taille
cryogénie et liquéfaction, permettant industrielles qui ne sont pas raccordées
de l’entreprise et la nature
de valoriser le biogaz sortant d’un au réseau de gaz naturel.
du projet, l’Agence de l’eau
méthaniseur*. Sa technologie permet Le bio CO2 a, lui aussi, d’intéressants
finance à hauteur de 50 à 70 %
le traitement de tous types de déchets débouchés économiques. Il peut être
les études et de 30 à 60 % les
organiques : agricoles ou industriels, boues transformé en glace carbonique
travaux en faveur des milieux
de station d’épuration ou encore ordures et utilisé dans la chaîne de froid ou pour
aquatiques. Telles que la gestion
ménagères. des usages industriels, comme le nettoyage
à la source des eaux pluviales,
« Notre technologie consiste à traiter par des pièces.
la réutilisation d’eaux de pluie,
le froid le mélange de gaz sortant d’un « Nos clients sont des collectifs
le recyclage d’eaux traitées
méthaniseur pour parvenir à séparer d’agriculteurs, et notamment d’éleveurs
“re-use” et les technologies
deux produits de très grande pureté et ayant des cheptels importants,
économes en eau, etc.
valorisables. Nous produisons ainsi deux des entreprises dont l’activité est liée aux
En savoir plus : www.eau-seine- ressources : le méthane liquide ou bio-GNL, traitements urbains, comme les décharges
normandie.fr ainsi qu’une co-ressource, le bio CO 2 », ou les stations d’épuration, et, enfin,
explique Denis Clodic, président de Cryo Pur. des industriels produisant des déchets

32 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 32 23/02/2018 17:06

 DÉVELOPPEMENT DURABLE

Denis Clodic. Mais les méthaniseurs vont

méthanisables d’une grande variété »,
détaille Denis Clodic. L’entreprise fournit
des équipements et assure leur maintenance.
À la demande de ses clients, elle peut aussi
réaliser des installations complémentaires,
telles des cuves de stockage ou des
stations de charge. Après avoir testé avec
succès son procédé dans un démonstrateur
industriel, installé sur la station d’épuration
de Valenton (Val-de-Marne), Cryo Pur a
implanté son premier équipement dans
un élevage, en Irlande-du-Nord. 17 000
installations sont dotées d’un méthaniseur
en Europe et, selon Denis Clodic, beaucoup
pourraient opter pour la valorisation offerte
par le procédé de Cryo Pur.
« L’électricité produite à partir de biogaz
n’est pas compétitive par rapport à celle
produite par éolienne ou le photovoltaïque et
les incitations des États vont s’arrêter, estime
ÉNERGIES
rester et progressivement se convertir vers
RENOUVELABLES
des modes différents de valorisation et faire
du bio-méthane. Le mouvement concernera L’ÉCOLE
aussi les nouvelles installations. » POLYTECHNIQUE
La PME, d’une trentaine de salariés,
COOPÈRE
est d’autant plus confiante qu’elle a conçu
une gamme d’équipements ciblant le cœur AVEC LE MAROC
du marché. Pour continuer de se développer, Polytechnique (Palaiseau)
Cryo Pur a levé six millions d’euros en a engagé des coopérations
2017. « Le sujet essentiel aujourd’hui, c’est nouvelles portant sur la
la qualité industrielle, la solidité de notre formation des élèves ingénieurs
technologie pour pouvoir offrir à nos clients marocains aux énergies
une disponibilité annuelle des équipements renouvelables, dans le cadre
de 90 % et plus », conclut Denis Clodic. de son programme de Master
Patrick Désavie Energy Environment  : Science
Technology and Management
* Un méthaniseur est un équipement dans (STEEM). Le directeur général
lequel la fermentation des matériaux de l’X a signé lors d’une visite au
biologiques hors oxygène produit du biogaz. Maroc, début février, plusieurs
accords de formation et
d’échanges avec quatre grands
établissements de Casablanca
et Rabat.

AUTOMOBILE ÉCONOMIE DE LA
FONCTIONNALITÉ

ALL IN FACTORY : PRODUITS, SERVICES,

LA BORNE ÉLECTRIQUE
CONNECTÉE POUR TOUS
C’est à Saclas qu’All in Factory a vu le
jour. À la tête de cette start-up, créée
en janvier 2017, un mécatronicien Marc
Lepage, un commercial David Cuisinier
et un gestionnaire David Leguide. Bref le
trio managérial parfait pour atteindre un
objectif ambitieux : accompagner le boom
des voitures électriques, estimées entre 6
et 10 millions d’unités d’ici 12 ans, avec une
solution originale de bornes de recharge
électrique connectées et partageables.
« A contrario des points de distribution
électrique, avec super chargeur (dont les
chocs abîment les batteries) conçu sur le
modèle des stations services (à notre avis
ingérable en termes d’accès et d’attente),
notre borne a été créée dans un esprit
collaboratif. Ses acquéreurs (particuliers,
entreprises, collectivités) ont en effet la
possibilité de partager leur équipement
(et donc de le rentabiliser) à travers une
application, accessible sur smartphone.
Cette dernière indique, en temps réel, les
possibilités du réseau pour recharger sa
voiture dans la zone où elle se trouve »,
explique David Leguide. Les premiers tests
seront lancés en Essonne cette année et la
commercialisation au niveau national est
prévue pour la fin 2018. Ce concept, nommé
Book&Plug (Réservez et branchez‑vous),
lancé par cette Jeune entreprise innovante
(JEI) a déjà reçu de nombreux soutiens :
Bpi France, Essonne Développement et
Axandus (Groupe Sercel/CGG Veritas),
accélérateur industriel. En 2017, l’entreprise a
reçu le 91 d’Or (Medef Essonne) et le Prix de
l’innovation durable (Conseil départemental
de l’Essonne). All in Factory semble promise
à un bel avenir ! Cette pépite de la French
Tech (6 salariés ; CA 1,6 M€ et un résultat net
de + 95 K€) a réalisé en ce début d’année
une levée de fonds avec Wiseed (réseau
de crowdfunding) pour accélérer son
développement.
Pierre Talbot
SOLUTIONS
INTÉGRÉES :
CHANGER DE
PARADIGME
L’économie de la fonctionnalité
consiste à vendre l’usage
d’un produit plutôt que le
bien lui même. C’est une vraie
innovation de rupture mais
qui doit se préparer avec
soin. C’est pourquoi, pour la
première fois en Île-de-France,
la CCI Essonne propose aux
PME un accompagnement qui
consiste à faire évoluer l’offre
d’un de leurs produits vers ce
nouveau modèle à la fois plus
durable et plus rentable. Cet
accompagnement est cofinancé
par la Région Île-de-France et
mis en œuvre avec l’aide d’un
cabinet spécialisé. Il se décline
en journées d’accompagnement
collectives avec d’autres PME
franciliennes et en journées
d’accompagnement individuel.
En savoir plus : essonne.cci.fr

En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 33

REU 159.indb 33 23/02/2018 17:06

 RÉVOLUTION NUMÉRIQUE

NUMÉRISATION EUROPE FACTORY

UNE
DÉMOCRATISATION
PLACE DE MARCHÉ
DES USAGES EUROPÉENNE
Les 3/4 de la population
française se connectent
quotidiennement à Internet
(+2 points en un an) et
2 personnes sur 3 (+5 points)
ont effectué une démarche
administrative en ligne, selon
le dernier baromètre Arcep,
CGE et Agence du numérique.
Le smartphone est devenu
incontournable
et 78 % de la population
en est aujourd’hui équipés (+8
points en un an).
C’est le terminal le plus
souvent utilisé pour
se connecter à Internet (42 %),
devançant l’ordinateur (38 %).
Au total, 64 % des Français
utilisent leur smartphone

L
pour naviguer sur Internet,
même à domicile. orsque Gabriel Delpech lance
Europe Factory a reçu Europe Factory en 2015, il a
HAUT-DÉBIT le prix “Coup de cœur l’ambitieux dessein de créer une
place de marché BtoB, qui puisse
du jury”, remis par la CCI
VERS UNE devenir à terme une référence européenne.

COUVERTURE Essonne et son partenaire Fort de son expérience d’une dizaine

MOBILE
DE QUALITÉ
Le gouvernement a signé un
accord visant à généraliser une
couverture mobile de qualité
pour l’ensemble des Français.
Dans ce cadre, les opérateurs
mobiles s’engagent, entre
autres, à améliorer la qualité
de réception sur l’ensemble
du territoire, démultiplier le
rythme des programmes ciblés
d’amélioration de la couverture
et construire chacun au moins
5 000 nouveaux sites sur tout
le territoire, généraliser
la réception en 4G, accélérer
la couverture des axes
de transport et généraliser
la couverture téléphonique
à l’intérieur des bâtiments.
À suivre sur le site
monreseaumobile.fr.
d’années dans les achats d’un grand groupe
Orange, dans le cadre de distribution, il veut devenir “l’Ali Baba de
du concours Les Digiteurs l’Europe”. Le site Internet Europe Factory
voit le jour en septembre 2016.
qui récompense les Le principe est simple : mettre en
relation des fournisseurs basés dans
meilleures solutions l’Union européenne avec des acheteurs
digitales pour les TPE professionnels du monde entier.
et PME. Une distinction MISE EN RELATION NOUVELLE
qui met en lumière « L’Europe compte plus de 20 millions de
PME, et travailler avec une entreprise de
le parcours d’un jeune l’UE, c’est un choix qui offre de nombreux
avantages, notamment pour les profession-
entrepreneur de 36 ans, nels européens soucieux d’une politique
Gabriel Delpech, d’achat plus responsable et plus efficace »,
explique le président-fondateur d’Europe
qui a eu l’idée de créer, Factory. Les arguments ne manquent pas :
voilà trois ans, une place « plus proche, l’Union européenne permet
des délais de livraison plus courts et une
de marché européenne. meilleure réactivité pour le réapprovision-
nement, les rencontres sont plus simples à
organiser, les frais de douane et de transport
sont moins élevés que dans d’autres pays.
C’est aussi une excellente formule pour limi-

34 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 34 23/02/2018 17:06


ter les effets de taux de change et favori-
ser une production locale ». Des avantages
qui répondent à des préoccupations très
présentes dans les entreprises aujourd’hui.
Sur le site web d’Europe Factory, les entre-
prises européennes peuvent présenter leurs
produits, leurs services et leurs savoir-faire
en créant un compte gratuitement. « Nous
sommes dans une démarche d’apporteur
d’affaires », indique le jeune entrepreneur.
Un compte payant offre des services élar-
gis permettant notamment de présenter
un plus grand nombre de produits, d’être
contacté par l’intermédiaire du site, et
d’avoir une meilleure visibilité lors de l’affi-
chage des résultats de recherche sur le site.
Europe Factory compte désormais 400
inscrits côté fournisseurs, dont 15 % d’en-
treprises françaises, et 400 inscrits côté
acheteurs, sachant que ces derniers
POCKET SOS
L’APPLICATION DE L’URGENCE
«
Je cherche à développer des
applications utiles dans le
quotidien. » Patrick Occhipinti veut
rendre service. Après avoir déjà
proposé deux applications (dont l’une pour
le club de karaté de Verrières-le-Buisson
dont il est le président), cet ingénieur
Télécom a lancé Pocket SOS en avril 2017.
REU 159.indb 35
RÉVOLUTION NUMÉRIQUE
peuvent avoir accès aux informations sans
créer de compte.
ACCESSIBLE À TOUS
Pour développer cet outil, Gabriel Delpech
souhaite consolider le business model,
en remplaçant l’abonnement annuel
par un abonnement mensuel, avec un coût
plus accessible aux petites structures.
Le créateur de l’entreprise, installée
à Marcoussis, va également poursuivre
l’enrichissement de sa base de fournisseurs.
Il cible principalement les TPE, TPI, PME,
PMI et les indépendants installés
dans l’Union européenne. Enfin,
il étudie la possibilité de se rémunérer
sur des transactions en ligne,
avec toujours la volonté de devenir
la référence en matière de sourcing
en Europe. Laurent Janeyriat
« Cette application permet de vous localiser
et de joindre les services d’urgences dans
plus de 180 pays », explique celui qui a
croisé des milliers de sources (consulats,
guides, services publics, Wikipédia) pour
offrir des numéros fiables.
Au fil des mois, le Verriérois a ajouté de
multiples fonctionnalités : possibilité
d’envoyer un SMS pour les malentendants
et muets, d’ajouter son propre numéro
d’assistance personnalisée (joignable par
téléphone, SMS ou MMS), de choisir l’un
des numéros suggérés (SOS médecins,
Centre national antipoison, Aide aux
victimes et violences femmes info), de
déclencher une sirène en cas de malaise
ou d’agression, de joindre l’assistance
des compagnies répertoriées (assurances
automobiles et d’opposition de carte
bancaire), d’enregistrer un lieu grâce à
une balise GPS ou encore l’utilisation de
widgets. « Mon objectif c’est d’offrir une
promesse forte d’assurance et de sécurité
pour tous », résume le créateur. Et tout ça
gratuitement et sans aucune publicité.
Pour le moment l’application Android est
disponible sur Google Play mais une version
pour Iphone est en cours de préparation
pour cette année, ainsi qu’une traduction
en plusieurs langues. L. Janeyriat
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 35
RELATION CLIENT
CENTURY 21 EN
HAUT DU PODIUM
Cette année, les trois
entreprises qui sont en
haut de l’affiche en matière
d’excellence client, selon
le baromètre du groupe
Les Echos, sont Century 21,
Yves Rocher et Clarins. Ce
classement a mis à l’épreuve
pas moins de 200 sociétés
implantées en France. Tous
les canaux utilisés par les
consommateurs pour contacter
les entreprises ont subi une
batterie de tests. Ainsi, chaque
société a reçu dix appels
téléphoniques, un courrier,
trois e-mails, une prise de
contact via le site Internet
et cinq interpellations sur
les réseaux sociaux. En savoir
plus sur business.lesechos.fr
EMPLOI
1ER RÉFLEXE :
LE NUMÉRIQUE
En 2018, lorsque les Français
cherchent un emploi,
ils consultent d’abord les sites
spécialisés (33 %), juste avant
les réseaux sociaux (30 %),
les amis et connaissances (14 %)
et les agences d’intérim (13 %).
Le site Pôle Emploi n’arrive
qu’en 5e position (7 %),
suivi des petites annonces
(1,5 %) et des candidatures
spontanées (1,5 %).
43 % des Français trouvent
que les réseaux sociaux
sont les plus performants
et arrivent donc en tête.
Les sites d’emploi restent
malgré tout très compétitifs
pour 31 % des personnes
interrogées, loin devant
les agences d’intérim en 3e
position (avec 15 % de votes),
le relationnel (9 %), les petites
annonces (2 %), Pôle Emploi
(1 %) ou les candidatures
spontanées (0 %).
23/02/2018 17:06
 GRAND PARIS

LA RÉGION
ÎLE-DE-FRANCE
SE VEUT D'ABORD
NUMÉRIQUE

Pour devenir la 1re smart région d’Europe,
l’Île-de-France présente un vaste programme
qui s’empare de tous les outils numériques.
entreprises et des territoires. Usages qui sont, en
partie, encore loin d’être connus.
Le programme s’appuie donc d’abord sur du concret
à savoir les réseaux et prévoit un effort financier
accru pour accélérer l’équipement de tout le terri-
toire en Très haut débit (THD). « Les fondations de

15
mois après avoir affirmé son objectif
de faire de l’Île-de-France la 1re smart
région d’Europe, le Conseil régional
francilien lance le programme Smart
LE CHIFFRE
région initiative qui doit permettre, à un horizon rela-
notre ambition ce sont les réseaux. Tout le territoire
francilien sera équipé de la fibre d’ici la fin de l’an-
née 2021 (à l’exception de certaines zones de Seine-
et-Marne qui le seront en 2023, NDLR). À cette fin,
nous investirons 40 millions d’euros de plus que
prévu. Ce qui portera à 57 millions d’euros la somme

5 MDS € tivement proche, d’atteindre cet objectif.

« Nous avons pour ambition de développer un nouveau
affectée au THD sur la durée du mandat », a détaillé
Valérie Pécresse.
C’est le style de vie, à la francilienne, en utilisant tous les Cet accès au THD est évidemment indispensable,
montant de moyens que nous offre le numérique », a souligné Valé- tant pour installer des écosystèmes pérennes que
l’investissement rie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France pour soutenir des pôles technologiques de renom
prévu dans en dévoilant, fin novembre, le copieux contenu de international afin d’attirer start-up et entreprises
les lycées cette feuille de route. innovantes.
franciliens Ce plan vise à construire, certes, une région inno- La présidente de l’exécutif régional a, par ailleurs,
pour les 10 ans vante, agile et inclusive mais, surtout, répondant rappelé l’objectif de disposer en Île-de-France
à venir. aux nouveaux besoins et usages des citoyens, des de 1 000 tiers-lieux à l’horizon 2021, contre 621

36 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 36 23/02/2018 17:06

 GRAND PARIS

aujourd’hui, dont 87 fablabs et 217 structures d’ac-

compagnement des entreprises. La grande couronne ADAPTER LA FORMATION À L’EMPLOI
ne compte actuellement que 125 tiers-lieux, d’où la L’adéquation entre les emplois et la formation n’est plus utopie avec le
volonté régionale d’améliorer le maillage du territoire. développement récent d’un outil big data d’analyses des besoins de formation
par rapport aux bassins d’emplois.
L’OPEN DATA, PUISSANT Créé à l’initiative de la Région, en partenariat avec Adecco Analytics, ce dispositif
MOTEUR D’INNOVATION numérique permet d’analyser en temps réel la situation de l’emploi à l’échelle
L’open data “par défaut” deviendra la règle à partir de 24 bassins économiques. Il permet de poser un diagnostic sur les métiers en
de 2018. Un pilote est en cours de développement tension, sur les risques d’exposition au chômage et d’établir les actions de formation
et devait permettre, dès janvier 2018, de mettre professionnelle à engager. Cet outil a vocation à être progressivement partagé
à disposition automatiquement les données de avec les missions locales et les intercommunalités.
deux grandes compétences régionales : les lycées
et les entreprises. Pour ces dernières seront libé-
rées toutes les données des attributaires d'aides et
de subventions accordées par les dispositifs régio- LA FIN DU TICKET DE MÉTRO
naux. Le pilote sera suivi d’une phase d’industriali- « Ces services entrent dans le champ des compé-
sation progressive, tout au long de 2018, avec une tences régionales : formation mobilité, environnement,
extension aux aides et subventions sur l’ensemble développement économique et agriculture, tourisme,
des compétences. À cet effet « la Région générali- loisirs, culture, etc. », indique encore la Région.
sera la dématérialisation des dossiers de subvention En 2016, la gouvernance régionale s’est lancée dans
d’ici fin 2018 », précise le Conseil régional. un vaste chantier de numérisation des services
La Région se revendique, également, “concentrateur aux usagers des transports en commun. Ainsi une
de données”. Sa stratégie “datas” se traduira, fin 2018, nouvelle version du système Vianavigo a été mise en
par la mise en place d’une plateforme régionale de ligne en septembre 2017 et propose des services à la
données 3D. Objectif : fournir le socle de diffusion mobilité (calcul d’itinéraire, informations en temps
et de partage des données, publiques et privées, réel, cartes et horaires du réseau, alertes sur les
mobilisables par l’ensemble des parties prenantes fermetures de station et les travaux). Elle reçoit en
de la Région. Elle fonctionnera sur le principe de moyenne 3,4 millions de visiteurs par mois. Dans le
“donner et recevoir”, c’est-à-dire que les acteurs même temps, le Pass Navigo prépare sa transforma-
pourront y déposer leurs données et applications, tion en Pass mobilité, donnant accès à de nouveaux
tout en bénéficiant de celles des autres. modes de déplacements : Autolib', parc-relais, vélos
La construction de ce “double numérique” prendra en libre-service, etc. Et en 2021, le bon vieux ticket de
plusieurs années mais ces briques seront progres- métro sera totalement dématérialisé sur smartphone.
sivement rendues disponibles auprès du public et En matière d’éducation, la Région s’est engagée à
des entreprises. Cinq millions d’euros seront consa- doter 100 % des lycées en fibre optique à l’horizon
crés à ce projet en 2018. 2020. En 2018 elle ouvrira, par ailleurs, un portail
La révolution des usages est en marche et de d’orientation professionnelle et créera une bourse
nouveaux services numériques innovants person- d’échanges pour mettre en contact les élèves, les
nalisés, géolocalisés et dématérialisés ont déjà été centres d’apprentissage et les entreprises. Elle veut
créés ou verront prochainement le jour pour améliorer aussi créer le “TripAdvisor” de la formation profes-
les conditions de formation, de travail, de transport. sionnelle sur lequel les 160 000 personnes formées
chaque année pourront noter la qualité de leur
formation. La Région prévoit, encore, des capteurs
portatifs de pollution pour permettre à chacun de
mesurer son exposition et de la partager, une appli-
cation web de suivi des grands travaux ou encore
NOUVEAUX SERVICES POUR LES ENTREPRISES une place de marché touristique qui intégrera un
La Région développe une offre de services extra-financiers à destination moteur de recommandations aux touristes
de tous les acteurs économiques pour les accompagner dans leurs activités. « Le quatrième pilier de notre initiative tient dans
En cours de développement, L’atlas de l’innovation reposera sur une application web la méthode qui repose sur la co-construction avec
géolocalisée qui cartographiera la R&D francilienne, les lieux d’innovation, les start- les parties prenantes : citoyens, entreprises, centres
up, avec pour enjeu de valoriser le potentiel d’innovation et favoriser l’attractivité de R&D, collectivités territoriales », a également
du territoire. Dans le domaine des aides aux entreprises, un chatbot (agent souligné Valérie Pécresse. Cette démarche, qui
conversationnel) utilisera l’intelligence artificielle pour améliorer l’information devrait permettre de coller aux besoins des utilisa-
sur les aides proposées par la Région et faciliter leur obtention. Par ailleurs, teurs, se traduira par le lancement des Rendez-vous
une application sur Internet mettra en réseau les tiers-lieux et les communautés de la smart région mais aussi au travers d’hac-
entrepreneuriales. Elle informera sur les places disponibles en ces lieux kathons, de datathons et autres barcamps.
et sur les projets collaboratifs qui y sont conduits. Patrick Désavie

En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 37

REU 159.indb 37 23/02/2018 17:06

 ACTUS CCI

PROXIMITÉ

DES ÉLUS RÉFÉRENTS

SUR LE TERRITOIRE

38 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 38 23/02/2018 17:06

 ÉCONOMIE

D ORIENTATIONS
Des élus de la
CCI Essonne de
proximité. C’est tout
l’enjeu de la mission
qui est confiée aux vingt-
STRATÉGIQUES 2017-2021
et-un délégués territoriaux
qui ont récemment été désignés, Une feuille de route ambitieuse pensée
autour de José Ramos, “pour et avec les entreprises” !
président de la Commission
Territoires et Mobilités,
Jean-Michel Charpentier, président
de la sous-commission Délégués
territoriaux, Didier Desnus,
1er vice-président de la CCI
Essonne et Frédéric Ebling,
président du groupe de travail
Réseaux et Partenariats.
Un courrier officiel, présentant
leur interlocuteur, a été envoyé
à l’attention des présidents
de toutes les structures
intercommunales et de tous
les maires de l’Essonne.
Les vingt-et-un délégués
territoriaux ont, quant à eux,
signé une charte précisant
le cadre de leur mission.

QUEL SERA LEUR RÔLE ?

• Coopérer avec les communes
et les intercommunalités
en assurant un rôle d’interface entre
les territoires et la CCI Essonne.
• Apporter aux structures
intercommunales leur connaissance
des problématiques des entreprises.
• Faire remonter à la  CCI Essonne
les besoins et attentes des
entreprises et des territoires.
• Être un ambassadeur
de la CCI Essonne au service
du développement économique
et de l’attractivité des territoires.
Valérie Le Boudec
En savoir plus :
www.essonne.cci.fr
LE CHIFFRE
E n décembre dernier, en Assemblée
générale, le président de la CCI
Essonne, Emmanuel Miller, a présenté
les orientations stratégiques qui vont
guider son mandat jusqu’en 2021.
Le président de la CCI a souligné la  les énergies territoriales.
« nécessité d’accompagner en proximité
les entreprises et de faire jouer les
complémentarités dans un paysage du
développement économique parfois
confus du fait de nombreux acteurs. »
C’est tout le sens de cette feuille de
route publiée par la CCI Essonne : donner
de la clarté et du sens aux actions
menées avec la volonté affichée de faire
« pour et avec les entreprises » . Pour
chacune des orientations stratégiques,
des indicateurs précis ont été définis.
Ils permettront d’évaluer tout au long
de la mandature la performance
des actions.
4 DÉFIS MAJEURS POUR
Quatre défis majeurs ont été identifiés
pour 2017-2021 :
• Développer des stratégies d’alliance et
des partenariats : plus que jamais, la CCI
Essonne doit mobiliser et mutualiser
• Favoriser la croissance durable des
entreprises : les entreprises ont besoin
d’un interlocuteur de proximité pour se
développer, innover, recruter ou être
mises en relation.
• Anticiper le changement,
être un relai actif de l’économie
de la connaissance : la CCI Essonne doit
permettre aux entreprises de se projeter
dans l’avenir et détecter les enjeux
de demain.
• Stimuler l’entrepreneuriat, l’emploi,
la formation et l’insertion
professionnelle : en zone rurale,
en centre-ville ou au sein des quartiers
populaires, la CCI s’attachera à stimuler
l’entrepreneuriat et orienter les jeunes.

6 599
CETTE MANDATURE Le document est téléchargeable
La mandature entend positionner la CCI sur le site web de la CCI Essonne
C’est le nombre d’entreprises Essonne comme l’acteur fédérateur au Jérôme Onado
renseignées par la CCI Essonne
service du développement économique
en 2017
et de l’intérêt général des entreprises.

En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 39

REU 159.indb 39 23/02/2018 17:06

 ACTUS CCI
FORMATION INITIALE ET CONTINUE
USINE DU FUTUR
OUVERTURE FIN 2018
Symbole d’adaptation, ce centre de
formation va répondre aux nouvelles attentes
en compétence des industriels du territoire.
À Bondoufle, sur le site de
la Faculté des métiers, un
centre de formation à la pointe
de la technologie, va ouvrir ses
portes à la fin de l’année 2018.
Sur un territoire essonnien, où
de nombreuses entreprises du
secteur industriel sont implantées,
il est apparu indispensable aux
acteurs économiques de proposer
une plateforme d’apprentissage
ultramoderne. Cette usine du
futur sera capable de former des
jeunes aux métiers de l’usinage
et de la mécanique de demain, et
d’apporter une offre de formation
continue adaptée au tissu
économique du département.
Le bâtiment, actuellement
en construction, sera équipé
des outils et des technologies
les plus avancés dans
les domaines, par exemple,
de la robotique, des machines en
réseau, des objets connectés, etc.
ROBOTIQUE, OBJETS
CONNECTÉS, ETC.
Cette usine 4.0 a pour objectif
de renforcer l’attractivité des
métiers industriels auprès des plus
jeunes. Elle doit aussi permettre
de répondre aux besoins de
recrutement spécifiques des
40 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 40
entreprises du département,
en développant de nouvelles
compétences sur des métiers
d’avenir.
Pour donner vie à ce projet
ambitieux, un consortium
a été créé pour rassembler
des organismes de formation
du secteur public et du secteur
privé désireux de s’investir dans
cette usine du futur, comme
l’Afpa, l’Aforp ou encore Adecco.
Le projet est surtout porté par
des entreprises, dont Safran et
Dassault. Enfin, l’État (notamment
dans le cadre du Programme
d’investissements d’avenir),
la Région ou encore Grand Paris
Sud participent grandement
au financement du projet.
La CCI Essonne soutient
également ce nouveau centre de
formation, notamment à travers
l’Association faculté des métiers
(AFDM). L’usine 4.0 permettra,
chaque année, la formation initiale
de 100 apprentis et la formation
continue de 300 salariés, avec des
passerelles vers les établissements
scolaires, collèges et lycées,
notamment, pour faire connaître
ces métiers et savoir-faire d’avenir.
Laurent Janeyriat
GOOGLE MY BUSINESS
RDV NUMÉRIQUES
DÉDIÉS AUX
COMMERÇANTS
À quoi peut servir Google my business ?
C’est tout l’enjeu de l’atelier qui sera
organisé le 19 mars prochain, à la CCI
Essonne, à destination des commerçants.
Autre rendez-vous à noter d’ores
et déjà dans les agendas : un événement
Connect Street, dédié entièrement
aux commerçants, le lundi 18 juin, pendant
la Semaine du numérique en Essonne.
En savoir plus :
k.jeannette@essonne.cci.fr
CCI BUSINESS
LES CHANTIERS
DU GRAND PARIS :
UNE OPPORTUNITÉ
POUR LES PME
ESSONNIENNES
Le Grand Paris constitue un projet
majeur de développement économique
pour la région Capitale dans les années
à venir : près de 100 milliards d’euros
d’investissements supplémentaires d’ici
2030, que ce soit dans les transports
(25 milliards), le logement, l’aménagement
et les programmes d’investissements
connexes ! La CCI Paris Île-de-France et
ses partenaires souhaitent permettre aux
entreprises franciliennes et aux PME, en
particulier, de bénéficier de ce formidable
relais de croissance offert par les chantiers
du Grand Paris. Les objectifs de la
plateforme www.ccibusiness-grandparis.fr
sont nombreux : fournir une solution web
de mise en relation entre les donneurs
d’ordre et les sous-traitants pour faciliter
l’accès des PME aux chantiers, donner de la
visibilité aux calendriers de mise en œuvre
des chantiers, promouvoir le sourcing en
identifiant les compétences et  les savoir-
faire clefs, améliorer la connaissance
des besoins à venir des donneurs d’ordre
pour mieux les anticiper, entre autres, etc.
En savoir plus : Marcel Gervélas, conseiller
territorial, m.gervelas@essonne.cci.fr
23/02/2018 17:06
 CRÉATION DRIM’IN SACLAY 2018

ENTREPRENEURS
#LEADER LA TRANSITION
La Région Île-de-France, en partenariat
avec BGE PaRIF, InitiActive Île-de-France
ÉNERGÉTIQUE EN DÉFIS
et la CCI Paris Île-de-France, met en place
un nouveau dispositif pour accompagner Parrainée par le député essonnien et médaillé
plus efficacement les créateurs et
les repreneurs d’entreprises. Chacun
Fields, Cédric Villani, la convention d’open-
des opérateurs  aura une mission innovation, dédiée à la transition énergétique,
dans le processus d’accompagnement :
• Bâtir son projet. C’est le réseau régional se tiendra du 10 au 12 avril 2018.
d’appui aux entrepreneurs BGE PaRIF qui
assurera le suivi sur la phase qui précède
la création d’entreprise.
• Financer son projet. InitiActive Île-de-
France sera l’interlocuteur lors de la phase
de financement de la création d’entreprise.
• Piloter son projet. La Chambre de
commerce et d’industrie Paris Île-de-
France accompagnera les entreprises
pendant la phase qui suit la création
d’entreprise durant une période qui pourra
aller jusqu’à 3 ans. Acteur majeur de
l’économie régionale, la CCI Paris Île-de-
France accompagne 100 000 porteurs de
projets et 200 000 entreprises chaque
année.
L’objectif de cette nouvelle mesure est
P our sa 4e édition, DRIM’in
Saclay s’apprête à renforcer
son rayonnement au niveau
porteurs de technologies de donner
une nouvelle envergure à leurs
projets en s’appuyant sur la force
d’arriver à un taux de pérennité des
entreprises de 60 % à 5 ans, et de 25 % francilien. Parrainée, cette année, de frappe de grands groupes ou
des créateurs et repreneurs franciliens par le député essonnien et médaillé de nouer des alliances avec d’autres
accompagnés, soit 15 000 par an (hors Fields, Cédric Villani, la convention entreprises innovantes. »
micro-entrepreneurs) contre 12 % d’open-innovation, dédiée à la Principale nouveauté de l’année,
aujourd’hui. transition énergétique, se tiendra certains défis seront traités en
En savoir plus : www.iledefrance.fr  du 10 au 12 avril prochain. amont. « Une première session
Trois jours pour permettre à des de travail, DRIM Recherche, sera
entreprises, start-up, universités et réservée aux étudiants et s’étalera
autres développeurs d’innovations de février à avril », détaille Lydie
de travailler par petits groupes Tamarelle. Comme à l’accoutumée,
NUMÉRIQUE sur une dizaine de défis posés par DRIM Business sera organisé
des industriels et grands donneurs autour de sessions de travail
SEMAINE DU d’ordre (Air Liquide, Bertin collectives, alternées avec des
NUMÉRIQUE EN JUIN Technologies, Colas, EDF, Eiffage,
Enedis, GE, Safran, Saipem, Suez).
master class (formations sur la
créativité, le marketing, etc.) et
Retenez d’ores et déjà la date ! des interventions de personnalités
La 4e édition de la Semaine du numérique UNE CENTAINE sur des sujets transversaux
en Essonne se tiendra du 13 au 20 juin DE PARTICIPANTS (enjeux climatiques, sociétaux,
prochain. Au programme : ateliers, « Nous attendons une centaine économiques, etc.). Une soirée
conférences, rencontres BtoB, rendez-vous de participants, les 10 et 11 avril, networking permettra de favoriser
avec nos experts du numérique. Les deux pour les travaux collaboratifs et les rencontres informelles dans une
thèmes phares de cet événement seront plus de 300 pour la présentation ambiance conviviale. Le dernier
le développement commercial et la sécurité des résultats, le 12 avril après- jour sera consacré à la restitution
informatique. Si vous êtes un expert du
midi, à EDF Lab », explique Lydie des projets avec la remise des prix
numérique et souhaitez animer un atelier,
Tamarelle, chef de projet à la CCI du concours d’Open-Innovation,
à la CCI Essonne ou ailleurs sur le territoire,
n’hésitez pas à nous contacter. Essonne, en charge de l’évènement récompensant trois solutions les
co-organisé avec l’association MIM. plus prometteuses. C. Donger
En savoir plus : « DRIM’in est l’opportunité pour les
numerique@essonne.cci.fr

En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 41

REU 159.indb 41 23/02/2018 17:06

 ESSONNE TERRE D’AVENIRS
À LA REINE ASTRID
LE PALAIS
DU CHOCOLAT
Une fabrique de chocolat au cœur de l’Essonne.
Les ateliers d’À La Reine Astrid, à Savigny-sur-Orge,
sont un lieu d’artisanat où Christophe Bertrand
défend les valeurs du goût et d’un commerce
responsable, pour le plus grand plaisir des gourmets.
A près une première vie
professionnelle dans le secteur
de l’événementiel sportif, Christophe
Bertrand se découvre une passion pour
le chocolat. Il prend la responsabilité,
en 2008, d’une première boutique dans
les Hauts-de-Seine, puis d’une seconde
à Viroflay. Au même moment, il décide
de reprendre le flambeau de la marque
Reine Astrid née en 1935 : « C’est le nom
d’une princesse suédoise, épouse du roi
des Belges, décédée dans un accident de
voiture, explique Christophe Bertrand.
Un chocolatier a fait la demande
auprès de la royauté pour prendre son
nom comme marque, en hommage.
Cela lui a été accordée à condition
qu’elle utilise des produits de qualité ».
Christophe Bertrand, qui vit en Essonne,
décide ensuite de s’implanter dans le
département et ouvre un commerce et
un laboratoire à Savigny-sur-Orge en
2013. « Nous partons de la fève de cacao,
elle est torréfiée dans notre boutique,
les clients peuvent ainsi découvrir le
processus de fabrication », explique
Christophe Bertrand. Plus récemment,
il s’est adjoint les services d’un ténor
du chocolat, Nicolas Morin, un maître
chocolatier qui a travaillé aux côtés
d’Alain Ducasse à la Maison du Chocolat
à Paris. Christophe Bertrand mène ainsi
tambour battant le développement de
son activité pour ses 24 salariés et 8
boutiques : « Nous étions 5 en 2013,
quel chemin parcouru !  », s’exclame
l’entrepreneur. À 54 ans, ce passionné
défend ses valeurs avec ardeur. « Je
prête une attention particulière aux
produits, au goût, je suis favorable au
commerce équitable, et enfin, j’encourage
42 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 38
STRATÉGIE TERRITORIALE
L’ESSONNE
DE DEMAIN
Dans le cadre de la démarche
du Conseil départemental, Essonne
Terre d’avenirs, la CCI Essonne
et ses partenaires (réseaux
d’entreprises, organisations
patronales, FFB, Chambre
de métiers et d’artisanat), ont
décidé de valoriser les entreprises
qui font et feront la richesse
de notre territoire. En décembre
dernier, une première conférence,
retraçant 50 ans d’histoire de
l’Essonne, a été organisée à Évry,
avec des témoignages forts
de dirigeants emblématiques :
Bruneau, Snecma, Lefeuvre,
Global Bioenergies ou encore
l’entreprise Crapeau. Une façon
de se pencher sur l’histoire, riche,
du département et de son tissu
entrepreneurial, mais également
de dessiner des perspectives
pour l’avenir.
Cette conférence était une
première et s’inscrit totalement
en adéquation avec la volonté
les circuits courts, souligne Christophe
Bertrand. J’achète ma crème fleurette à
la laiterie de Corbeil, le miel de châtaigne
vient de la vallée de Chevreuse. » Et
quand il peut, il achète en France : « Je
vais faire réaliser la première machine
française à fabriquer du chocolat »,
s’enthousiasme l’entrepreneur. Il n’hésite
pas non plus à se déplacer au Cameroun
pour encourager la fermentation du
cacao, un processus qui donne toute
sa saveur au chocolat. « Dans 80 % des
cas, le cacao n’est pas fermenté. J’ai créé
une coopérative au Cameroun autour
de ce savoir-faire qui réunit 75 familles
auxquelles j’achète les fèves à un prix
responsable pour les encourager et
pérenniser cette activité. » S’il a pensé
à plusieurs reprises à lever le pied, la
passion l’emporte à chaque fois ! Pour le
plus grand bonheur de sa clientèle fidèle
et… gourmande.
Laurent Janeyriat
23/02/2018 17:06

du Département de profiter
de toute l’année 2018 pour
organiser différents événements
et donner la parole aux acteurs
qui font sa vitalité afin de porter,
collectivement, une vision
du territoire.
Sous l’appellation “Essonne
terre d’avenirs”, le Conseil
départemental entend engager
une réflexion sur l’identité
du département en s’adressant
à tous les publics, et parallèlement
conduire une démarche plus
institutionnelle de formalisation
d’une stratégie globale impliquant
tous les territoires.
« Nous adhérons à l’opération
du Conseil départemental car elle
est porteuse de complémentarité et
de création de richesse, commente
Bruno Malecamp, directeur général
de la CCI Essonne, à la croisée des
savoir-faire des uns et des autres. »
La conférence organisée en
décembre était une “première”
et avait pour angle “Les passés de
l’avenir”. Un 2e rendez-vous est
en cours de préparation pour 2018,
plus orientée sur la prospective,
sur les futurs possibles.
Valérie Le Boudec
REU 159.indb 39
DARÉGAL
130 ANS D’HISTOIRE
À MILLY-LA-FORÊT
L’entreprise, portée par cinq générations de la famille
Darbonne, a réussi la prouesse de devenir le leader
mondial des plantes et herbes aromatiques surgelées
en valorisant un terroir aux profondes racines.
« Chaque génération a marqué de son
empreinte l’histoire de l’entreprise,
explique Charles Darbonne, l’actuel
Pdg de Darégal. Chaque dirigeant a
su remettre en cause le statu quo. »
L’aventure commence avec Armand
Darbonne lorsqu’il achète, en 1887, une
ferme à Milly-la-Forêt, capitale française
des plantes médicinales. « Il met au point
une technique de déshydratation des
plantes grâce un système de séchage à
l’air libre qui révolutionne le marché »,
poursuit le dirigeant.
Dans les années 20, André prend
les rênes de l’entreprise, et impose
sa marque, notamment, en remplaçant
les charrues par les premiers tracteurs
importés des États-Unis. de l’entreprise, de même que son
Quant à Marc Darbonne, qui dirige la ancrage en Essonne. « Mon premier
société à partir de 1948, il développe bureau, c’était la chambre à coucher de
la production d’herbes aromatiques mes grands-parents, rappelle Charles
tout en concevant de nouveaux fours Darbonne. Nous sommes à la fois loin
de déshydratation. Avec la génération de tout, mais dans un cadre idyllique,
suivante, emmenée par Luc Darbonne, avec une qualité de vie indéniable, et
l’entreprise prend son envol à Paris tout proche. » L’idée prend forme
l’international et mise sur les techniques de construire un nouveau siège à Milly-
de surgélation. À l’aube des années la-Forêt. « Nous allons tenir compte
2000, Darégal devient le leader mondial des nouvelles façons de travailler,
des plantes et herbes aromatiques nous avons un rôle à jouer pour rendre
surgelées. notre environnement attrayant. Une
En 2018, l’entreprise se porte comme entreprise c’est d’abord l’humain,
un charme. « Nous réalisons un chiffre il faut toujours attirer de nouveaux
d’affaires de 140 millions d’euros, nous talents. » Un nouveau siège donc, mais
employons 440 personnes – dont 260 en aussi un travail sur la marque. « Nous
Essonne – avec 4 sites de production, à sommes un champion caché, Darégal est
Milly-la-Forêt bien sûr, mais aussi à Brest, parfaitement connu des professionnels
en Espagne et en Californie », souligne de l’agro-alimentaire mais beaucoup
le Pdg. moins du grand public. » À 40 ans, le
À la tête de l’entreprise depuis 5 ans, dirigeant prend pleinement la mesure
Charles Darbonne a inauguré en 2016 de son patrimoine. « Cette entreprise ce
une nouvelle ligne de produits liquides : n’est pas la mienne, on me la prête, et
sauces, coulis, huiles infusées, etc. je devrai ensuite la passer à quelqu’un
L’innovation est au cœur de l’avenir d’autre. » Laurent Janeyriat
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 43
23/02/2018 17:06
 44 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 44 23/02/2018 17:06


BEAUTÉ - BIEN-ÊTRE
FEU D’ARTIFICE
DE SOINS
En plein essor, le marché des soins de
beauté et de bien-être voit se multiplier les
entreprises proposant des offres pointues,
de l’entretien des barbes à la décoration des
ongles ou la minceur, face à des salons de
coiffure et d’esthétique traditionnels qui se
différencient en intégrant ces prestations
à leur carte.
U
n bar sur lequel une machine à bière trône
à côté d’une machine à café, un babyfoot,
des peintures exposées sur les murs… La
Barberie, ouverte en août 2017 au centre-
ville de Sainte-Geneviève-des-Bois, accueille, dans
une ambiance de détente et de convivialité, une clien-
tèle exclusivement masculine. « Quand les barbiers
ont commencé à redevenir à la mode, j’ai tout de suite
voulu me former dans ce domaine. J’ai travaillé dix
ans dans un salon sous enseigne et je trouvais qu’on
accordait trop peu de temps aux hommes. Ici, nous
nous occupons d’un seul client à la fois. Nous l’ac-
cueillons avec un café et prenons le temps de savoir
ce dont il a besoin », explique la dirigeante, Ludivine
Fauchon. Comme son nom l’indique, l’établissement
de 100 m2 pratique la taille et l’entretien des barbes
mais aussi des cheveux, les clients venant majoritai-
rement pour les deux à la fois. Des prestations qui
peuvent durer de 30 à 70 minutes, selon les soins,
et sont souvent l’occasion d’une sortie entre copains
ou en famille. Un samedi par mois, une esthéticienne
vient prodiguer épilations, soins, massages, etc. Le
concept de La Barberie plaît : l’établissement ne
désemplit pas et s’apprête même à recruter une 4e
REU 159.indb 45
ENQUÊTE
personne, avec l’objectif de réaliser en 2018 un CA
de 240 000 euros.
LA BARBE, UN MÉTIER
C’est à Sarah Daniel Hamizi, fondatrice de La Barbière
de Paris, que l’on doit la relance en France, en 2000,
de ce métier ancestral. La barbe revient alors à la
mode chez une frange de jeunes cadres au look anti-
conformiste et vintage, les fameux ‘‘hipsters’’. Alex
Moynard, dirigeant du Petit Français, à Étampes, a
été l’un des tous premiers à proposer ses services
en Essonne dans ce domaine, il y a environ cinq ans :
« Par le passé, il y avait toujours eu des barbus dans
ma clientèle, qui était mixte, mais la forte hausse de
la demande masculine m’a contraint à me consacrer
uniquement aux hommes. » Pour ce spécialiste, qui
officie dans l’annexe, au décor très masculin, du maga-
sin d’un tatoueur, le métier de barbier ne s’improvise
pas : « Les plus grosses barbes, celles qui mesurent
au moins 30 cm, réclament un travail de taille dans
la masse dont on ne maîtrise la technique particu-
LE CHIFFRE lière que grâce à une expérience sur au moins une
47 000
centaine de vrais barbus. » Effet de sa dextérité, Le
Petit Français bénéficie d’une clientèle de fidèles,
dont certains ne reculent pas devant deux heures
En 2022, de route. Il faut dire qu’à l’arrivée, chacun est reçu
les métiers en ami, partageant un café avec le coiffeur-barbier
de la coiffure qui consacre à ses soins une heure de son temps.
et de l’esthétique
« Je pourrais doubler mon CA mais je ne cherche pas
pourraient
à recruter car je privilégie le maintien de la régula-
accueillir
rité et de la qualité de mes services », affirme Alex
47 000 emplois
Moynard.
supplémentaires
Aujourd’hui, les prestations de barbier-coiffeur pour
au rythme de 1,9 %
de croissance homme se multiplient partout en France dans des
par an (Source : salons de coiffure aux codes masculins. Des fran-
Confédération nationale chises de coiffeur-barbier ont même commencé à se
de l’esthétique développer, comme celle de La Barbière de Paris, qui
parfumerie, « 3es Assises
de la beauté et du
exporte son concept jusque dans d’autres capitales.
bien-être », mars 2017). Karim Smite, fondateur de Men’s Corner
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 45
23/02/2018 17:06
 ENQUÊTE
« LES CLIENTS
PRÉFÈRENT LE
SPÉCIALISTE AU
il y a trois ans à Bois-Sénart, entend quant
GÉNÉRALISTE »
à lui se développer avec, à la fois, des salons en
propre et en franchise. C’est cette dernière formule
qu’il a adoptée pour son 4e établissement, dont l’ou-
verture est prévue en septembre 2018, au centre
commercial Évry 2. Ce fils de coiffeur-barbier a
voulu créer « un salon pour hommes où ceux-ci se
sentent les bienvenus, quelle que soit la nature de
leurs cheveux, leur âge (dès 5 ans) et leurs goûts,
qu’ils souhaitent une coiffure traditionnelle ou avec
des dégradés marqués ». Dans les salons de Men’s
Corner, qui « affichent complet en permanence », la
barbe représente un gros tiers des prestations, les
coupes de cheveux les deux autres tiers. La maison
propose aussi des massages de relaxation, visage
ou tête, et a créé sa propre ligne de produits pour la
barbe, des cosmétiques bio développés avec deux
Coiffure : réseaux sous enseigne
et prestations à domicile en hausse
Avec 76 500 entreprises (98 % de TPE) employant plus de 160 000
personnes et plus de 20 000 apprentis, le secteur de la coiffure
a réalisé en 2015 près de 6 milliards d’euros de CA (- 0,4 % par
rapport à 2014). Implantés sur le territoire national de manière
homogène et présents à la fois en centre-ville, dans les quartiers
périphériques et les centres commerciaux, les salons sont soumis
à une forte concurrence se traduisant par une tendance au
regroupement dans des réseaux sous enseigne (10 % des salons
de coiffure et en moyenne 5 à 6 salariés par salon contre 2,6 pour
les autres). Le regroupement est aussi tendance chez les coiffeurs
à domicile (15 % du secteur), pourtant en progression (6 % par an
depuis dix ans). Plus de 87 % des coiffeurs en salon gagnent moins
de deux Smic et parmi ceux-ci 38,8 % moins d’un Smic (moins
de 14 000 euros par an).
Source : “Chiffres et Commentaires”, Fédération des centres de gestion agréés,
octobre 2016.
46 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 46
laboratoires français qu’elle vend aussi sur Inter-
net. « Notre chiffre d’affaires est stable. L’activité
d’un salon pour hommes est en effet à saisonnalité
positive : elle connaît des pics intéressants mais ne
descend jamais en dessous d’un CA minimal car la
clientèle se fidélise », commente le dirigeant.
LES INSTITUTS MONO ACTIVITÉ
EN FORTE HAUSSE
L’essor du nombre d’hommes, soucieux de leur appa-
rence, est propre à contrebalancer la baisse de la
fréquentation des instituts d’esthétique et des salons
de coiffure par les femmes depuis la crise économique
de 2008. Alors qu’au début des années 2000 nos
compatriotes se rendaient six fois par an en moyenne
chez le coiffeur, en 2010 cette fréquentation avait
chuté à 4,5 fois par an (source : Centre national des
entreprises de coiffure cité par “Insee Première” de
janvier 2017). Plus largement, le nombre des insti-
tuts spécialisés mono activité (épilation, soins des
ongles, amincissement, etc.) est lui aussi en forte
hausse. « Les consommateurs préfèrent le spécia-
liste au généraliste », expliquait le Cnep (Confédé-
ration nationale de l’esthétique parfumerie) lors
des 3es Assises de la beauté et du bien-être en mars
2017. Parmi les nouveaux acteurs de ces établisse-
ments, centrés sur un seul type de prestation, des
indépendants mais aussi des réseaux de franchise
attirés par le potentiel d’un marché de la beauté et
du bien-être qui pèse 37,5 milliards d’euros de CA.
Les “ongleries” et les centres de “nail art” (décora-
tion des ongles) se sont ainsi multipliés en France
à partir des années 2000 et ils sont aujourd’hui très
nombreux dans notre département. Pour autant,
Carole Blottière, dirigeante de Carol Ongles, créé en
2007 à la Ferté-Alais dans un local de 40 m2 dont
elle est propriétaire, ne craint pas les concurrents,
trop éloignés, et voit d’ailleurs son CA évoluer régu-
lièrement. « Mon emploi du temps est très chargé. Ma
23/02/2018 17:06
RAVE PORSCHE 159.indd 1 14/02/2018 13:54
 ENQUÊTE
« TECHNIQUES
ET PRESTATIONS
clientèle, composée surtout de femmes, est NOUVELLES »
contente de venir passer un moment de détente et
d’échanges », commente la dirigeante. Elle exerce
seule son activité de beauté des mains et des pieds,
de la manucure-pédicure à la pause de faux ongles
en gel ou encore la réalisation de décorations sophis-
tiquées avec des pochoirs, etc. Son métier résulte
d’une reconversion. « J’ai exercé auparavant plusieurs
années dans un service achats mais j’ai toujours voulu
travailler dans l’esthétique et je me suis lancée après
une formation en onglerie d’un mois, suivie d’une
expérience pratique d’un an. »
L’ESTHÉTIQUE, UN SECTEUR PORTEUR
C’est aussi à la suite d’une reconversion que Sandrine
Lefranc, ancienne assistante de direction, a ouvert un
établissement spécialisé dans l’amincissement sous
la franchise de la marque Relooking Beauté Minceur
Tendances à suivre
Fatia Romen Talli, vice-présidente de l’Union nationale des instituts
de beauté et jurée des Beauty Awards, a été la première, dès 2005,
à proposer des soins esthétiques pour enfants dans son Spa Paradis
d’une femme, à Paris. Un concept qui se développe en province
et auquel elle prévoit un bel avenir. Elle organise ainsi des goûters
d’anniversaire pour 6 à 8 copines de 6 à 12 ans avec pose d’un
vernis se dissolvant dans l’eau, initiation au massage de la tête et
des pieds et sucreries à gogo. Les 12-16 ans ont droit en sus à des
conseils de beauté.
Autre tendance qui, selon Fatia Romen Talli, va s’imposer : la
thématisation de l’institut, à l’exemple de Zen’it Airlines Spa, à Lyon,
dont les esthéticiennes sont habillées en hôtesses de l’air et les
soins rebaptisés “escales” et “destinations”. « Le Spa oriental ou
zen n’est plus assez innovant. Il faut être plus original ! L’avenir est
aussi dans la spécialisation et le professionnalisme et si la clientèle
peut tout trouver au même endroit, c’est encore mieux »,
affirme l’experte.
48 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 48
(120 implantations dans 20 pays), à Saint-Germain-
les-Corbeil en septembre 2016 : « Une étude de marché
réalisée avec l’aide de la CCI Essonne m’a permis de
constater que le secteur est porteur. » Relooking
Beauté Minceur propose différents “parcours de
soins” qui font appel à des techniques dont les noms
évoquent le sérieux scientifique : cryo-esthétique,
thermo-sudation, presso-esthétique, etc. L’objectif
est de remodeler la silhouette en agissant notam-
ment sur la cellulite, les poignées d’amour, le ventre.
Sandrine Lefranc a été formée par l’enseigne, qui lui
a vendu les équipements nécessaires à son activité
et lui propose régulièrement de nouvelles technolo-
gies. La dirigeante exerce son activité dans un local
en location situé dans une petite zone d’activité
commerciale. Elle n’a pas d’employé(e), comme la
grande majorité des instituts de soins de beauté et
des centres spécialisés. Seuls 19 % de ces commer-
çants emploient au moins un salarié et 69 % unique-
ment des apprentis.
Pour faire face à l’essor des centres mono activité et
des franchises (+ 9,8 % en 2016 dont la moitié des
ouvertures dans des villes de moins de 25 000 habi-
tants et 17 % de moins de 5 000 habitants), certains
instituts de beauté et salons de coiffure tradition-
nels indépendants ont intégré de nouvelles tech-
niques et de nouvelles prestations. « Un institut
doit se mettre à la page. On ne peut plus conseil-
ler la même crème qu’il y a dix ans ! Ce qui marche
le mieux aujourd’hui auprès de ma clientèle, ce sont
les nouvelles technologies “antiâge” et les massages
de relaxation, souligne Sandrine Zanidache, à la tête
depuis 21 ans du salon New Esthetic à Mennecy. Les
marques de cosmétiques nous accompagnent dans
notre évolution, notamment avec des formations. »
Elle-même a investi dans plusieurs appareils dont
l’action se conjugue dans le cadre de cures d’au
moins six séances, visant à répondre à la demande
de jeunesse et de beauté au naturel de sa clientèle.
23/02/2018 17:06
 Des équipements qui représentent un investisse-
ment moyen annuel d’environ 10 % de son CA. Paral-
lèlement, dans son institut installé dans 120 m2 sur
deux niveaux, dont elle est propriétaire et où elle
emploie une personne, elle propose une gamme de
massages qu’elle renouvelle tous les cinq ans envi-
ron pour répondre aux nouveaux goûts du public. La
plus grande part de son CA (en augmentation régu-
lière) provenant toutefois des prestations “jeunesse” :
30 % au titre des cures et 30 % grâce à la vente des
produits qui leur sont liés.
TOUT POUR LA BEAUTÉ
ET LA DÉTENTE
D’autres établissements traditionnels ont enrichi leur
gamme de prestations, tel 66th Avenue, à Arpajon. À
la fois salon de coiffure mixte et institut de beauté,
celui-ci propose une large gamme de soins, de la
beauté des cheveux et du corps à la minceur et la
détente, de même qu’un institut de beauté “spécial
hommes”. De son côté, Coiffure et Beauté, créé à
Ris-Orangis il y a cinq ans, pratique, comme son nom
l’indique, à la fois le traitement des cheveux, de la
coupe classique au lissage brésilien et au chignon
de mariage sophistiqué, et celui de la peau : épila-
tions pour le corps et le visage, onglerie, massages,
maquillage semi-permanent, rehaussement de cils,
etc. « Les métiers de la coiffure et de la beauté sont
liés et le fait de les trouver réunis dans un même lieu
évite à nos clientes une perte de temps. Même si la
part de la coiffure reste la plus élevée dans notre
CA, celle de l’esthétique est en croissance : quand
les clientes viennent se faire coiffer, elles sont ravies
de découvrir nos autres services », explique Eylem
Turk, codirigeante de cet établissement qui emploie
3 personnes, dont deux polyvalentes, et jouit depuis
la première année de son existence d’une bonne
santé. Fort d’une clientèle qui, assure la dirigeante, «
se fidélise », l’établissement ne cesse pour autant de
chercher à augmenter sa visibilité. Il propose ainsi ses
prestations sur le site Internet Groupon, spécialiste
de la vente en ligne de coupons de réduction. C’est
aussi le cas de Relooking Beauté Minceur. « C’est un
site où on casse les prix pour se faire connaître avec
la perspective de voir la personne s’engager ulté-
rieurement dans une cure de plusieurs séances »,
explique Sandrine Lefranc. Sur Internet fleurissent
par ailleurs de nombreux sites de prise de rendez-
vous très appréciés des générations “branchées” et,
de ce fait, un bon moyen d’accroître sa visibilité !
Être “connecté”, c’est le projet du Studio, ouvert à
Brunoy en septembre 2017 par les dirigeants de Yan
Pascal, salon de coiffure haut de gamme implanté
dans cette ville depuis de nombreuses années. « Le
marché actuel de la coiffure nécessite que l’on fonce !
Nous avons donc décidé de créer un deuxième salon
s’adressant à une clientèle différente : les jeunes hyper
connectés de la génération Y. Mais le Studio est bien
sûr ouvert à tous », explique Elizabeth Giraud, mana-
REU 159.indb 49
ger des deux commerces. Ce salon employant quatre
professionnels dont un coiffeur-barbier propose
ainsi des coupes et des produits dédiés aux jeunes,
avec des tarifs 25 % plus bas que ceux du premier
établissement. Les hommes peuvent par exemple
faire réaliser des motifs dans leur chevelure et les
femmes sont assurées d’obtenir un effet coiffé-pas
coiffé grâce à de nouvelles techniques de balayage.
Le Studio dispose en outre d’un mur dédié aux selfies
afin de poster, aussitôt la coiffure terminée, la photo
de sa nouvelle tête avec, en arrière-plan, le logo du
salon. Ce qui permet à celui-ci de renforcer sa visi-
bilité. Pour se faire connaître, le Studio multiplie
les offres « découverte » et les animations. « Il y en
a une par mois. Pour la Saint-Valentin, par exemple,
nous avons fait venir des esthéticiennes et proposé
plusieurs forfaits associant coiffure ou barbe et soins
des mains ou du dos et même une coupe de cham-
pagne et des douceurs pour les couples. » La carte
du bien-être est un bon levier pour les coiffeurs et
les esthéticiennes : l’objectif premier de 70 % des
clients des établissements de soins pour le corps est
de se détendre et de se relaxer, avant même le souci
d’améliorer leur apparence (45 %) ou de corriger des
imperfections (26 %) (Source : étude Opinion Way
pour Groupon, 2014). « Ça fonctionne bien depuis l’ou-
verture. Les fêtes de fin d’année surtout ont favorisé
un pic de fréquentation », se réjouit Elizabeth Giraud.
Le secteur de la beauté esthétique, s’il a de beaux
jours devant lui, reste toutefois fragile car il est
dépendant de la conjoncture économique. Selon la
Confédération nationale de l’esthétique parfume-
rie, en cas de difficultés financières, c’est ce poste
qui est sacrifié en priorité. D’où l’intérêt de susciter
chez la clientèle le réflexe“beauté – bien-être”.
Catherine Lengellé
« Lorem ipsum »
Mr. Lorem Ipsum
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 49
23/02/2018 17:06
 Le grand entretien
« LES MANAGERS
DOIVENT PORTER UNE VISION
COURAGEUSE OU DISPARAÎTRE »
Le constat de cet homme de
terrain : les entreprises, épine
dorsale de nos sociétés,
doivent s’inscrire dans la
révolution numérique en
portant des valeurs d’intérêt
général, avec l’aide de l’État,
et proposer des dynamiques
d’engagement à travers une
vision à long terme, c’est-à-
dire écologique, équitable,
humaniste et sobre.
50 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 50
Philippe Schleiter
Conseil en entreprise et essayiste
Pour vous la société
française de demain se
décide aujourd’hui dans
l’entreprise. Allons-nous vers
un modèle à la chinoise ?
Philippe Schleiter : Dans les temps
difficiles qui risquent bien de
s’annoncer, je pense que l’entreprise
va être le conservatoire des valeurs
indispensables au fonctionnement
de nos sociétés. Elle va continuer
de connaître des évolutions et
révolutions. On parle de l’entreprise
libérée, de l’arrivée massive
des ‘’chief happiness officers’’,
de la révolution numérique.
Je crois, au contraire, que c’est vers
un retour aux dimensions les plus
archaïques du grégarisme humain
que se tourneront les regards et
les espoirs des hommes qui
voudront continuer à faire société,
à vivre ensemble par le faire
ensemble. Oui, je crois au grand
retour du grégaire alors que l’on
nous vante l’épanouissement
individuel pour chacun. Je crois
au grand retour de la hiérarchie,
là où l’on nous décrit un monde plat
en réseau, aux barrières abolies
par le numérique. Je crois au retour
des communautés humaines
et de leurs territoires, donc aussi
de leurs limites, là où l’on rêve
d’un monde sans autre frontière que
celle du grand marché de milliards
de consommateurs. Lorsque l’on sort
des vieilles doctrines, du consensus
mou et du conformisme, se réveille
chez les managers et dans leurs
équipes une énergie quasi primale,
qui est l’énergie des premières
sociétés humaines. Conquérantes
et insouciantes, conquérantes
parce que insouciantes et surtout
heureuses d’agir pour un objet
23/02/2018 17:06
 BioExpress
Né en 1972, Philippe Schleiter, spécialiste
du changement dans les organisations, est
consultant depuis 15 ans. Son cabinet, Delta d’organisation qui l’accompagne
Lead, accompagne des dirigeants de grandes qu’il faut regarder de près. Lorsque
sociétés dans la conduite de leurs projets vous faites disparaître une hiérarchie
de transformation à fort enjeu humain. Son verticale lui succède naturellement
ouvrage*, qui prend racine dans cette riche une autre hiérarchie plus
expérience, invite à s’émanciper horizontale, moins claire et parfois
des théories managériales, des modèles de consultant plus violente. L’entreprise libérée
et des concepts marketing hors-sol en donnant
est, à ce stade, un rêve pour qui veut
de précieux conseils pour (re)créer les conditions
tailler dans les coûts indirects et
de l’engagement dans l’entreprise, donner du sens au collectif,
faire naître une vision et fédérer autour d’une stratégie un bon outil de communication pour
dans un contexte de concurrence acharnée. DRH astucieux. Virer les managers,
cela obligerait à privilégier
l’obéissance sur l’adhésion
de valeur reconnu comme tel par D’une part le discours doloriste sur et l’engagement, permettre
la communauté d’appartenance. le travail (syndicats, médias, etc.) de développer des systèmes
Les managers sont au plus près qui s’inscrit dans un rapport de petit de reporting chiffrés aux dépens
des enjeux : leurs postes de travail chef, de fort au faible à la recherche de l’évaluation humaine. Ce ne serait
sont des postes d’observation de performances et le discours possible que dans une entreprise
privilégiés de notre société. À Bisounours : un néomanagement sans hommes,
l’inverse de la plupart des autres dans lequel chacun est autonome. une entreprise et
décideurs cultivant l’entre-soi social, Or, ce dernier modèle est déjà une société post-
les managers vivent réellement la largement répandu. La question humaine ! « S
 ’EXPOSER : UN
diversité. La société française sera n’est donc pas là mais RISQUE QUE PEU
demain ce qui se décide aujourd’hui dans l’absence de vision Est-ce un DE DIRIGEANTS
dans les entreprises. de ces managers, capables modèle accepté ASSUMENT »
d’enthousiasmer leurs équipes. par les jeunes ?
Vous êtes pour le retour de Mais faire cela demande P.S. : Les jeunes
vrais chefs, mêlant cœur et de s’exposer personnellement. en ont ras-le-bol
raison. Pourquoi ? C’est un risque que peu assument. de l’hypocrisie de certains discours
P.S. : L’entreprise va devoir agir, D’où le malaise général. Au fond, entrepreneuriaux sur les valeurs.
à la fois pour répondre aux ces faux enjeux sont un prétexte Ils ont besoin d’être fiers de ce qu’ils
aspirations de ceux qui la suivent à tailler dans les systèmes font. Les contraintes qu’ils acceptent
et pour éviter de passer du côté de protection présentés comme sont au prix du bien-fondé
obscur de la force aux yeux du cause de la crise et non la de l’activité qu’elles nécessitent.
plus grand nombre gagné par la financiarisation de l’économie. Des managers fiers
révolte. L’entreprise est au cœur de L’entreprise se technocratise de ce qu’ils font, conscients
la société et les managers sont au dans une ambiance de précaution du rôle sociétal de l’entreprise,
cœur de l’entreprise. Si bien que ces et avec des visées ‘‘courtermistes’’. respectueuse de son écosystème
derniers se retrouvent en première Dans mon livre*, je donne 15 clés. constituent une force
ligne des enjeux de demain, appelés Je ne vais pas les détailler ici d’entraînement extraordinaire.
à jouer le rôle autrefois dévolu aux mais la première cartouche L’entreprise est le creuset
instituteurs, aux professeurs ou concerne la notion de chef, un statut de la transmission des savoir-faire,
encore aux officiers. Depuis 20 ans, qu’il faut assumer. de l’apprentissage. Dans notre
je suis consultant en management société désunie, elle est à même de
et je constate un nombre de Comment voyez-vous défendre l’intérêt collectif
plus en plus important de cadres l’entreprise du XXIe siècle ? et la gratuité contre la dictature
intermédiaires qui se sentent P.S. : Robotisation, digitalisation, du tout-payant, du consumérisme
perdus. Ils se sentent pris en étau entreprise libérée… Les entreprises et des intérêts d’une minorité qui
entre des discours opposés. vont évidemment adapter concentre les richesses du monde
leurs organisations à ce que sans contrôles dans notre far-west
permettent les technologies numérique.
« L E FAIRE en perpétuelle évolution. Propos recueillis par P. Talbot
ENSEMBLE PLUTÔT Ce n’est pas la digitalisation * Management, le grand retour du
QUE LE VIVRE qui est en cause, c’est le modèle réel. VA éditions, 2017
ENSEMBLE »

En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 51

REU 159.indb 51 23/02/2018 17:06

 DOSSIER
PROTECTION DES DONNÉES
LE RGPD
VA TOUT CHANGER !
Le Règlement général sur la protection des
données personnelles (RGPD) entre en
vigueur le 25 mai prochain. Non seulement
il donne plus de droits aux citoyens
européens mais il responsabilise l’entreprise
et la rend garante de la protection de la vie
privée. Dossier réalisé par P. Désavie et C. Lengellé
C
ette fois les lobbies n’ont pas gagné ! Pour
le compte de leurs clients, ils ont bataillé
pendant quatre ans avec les autorités euro-
péennes, mais en vain. En avril 2016, le
Parlement européen a adopté le Règlement géné-
ral sur la protection des données (RGPD) qui intro-
duit de nouvelles garanties quant à la protection
de la vie privée des citoyens européens et entre en
application le 25 mai prochain.
Le RGPD s’inspire de certains textes antérieurs,
comme la loi française Informatique et libertés de
1978, mais va beaucoup plus loin. Il s’agit d’abord
d’un règlement européen qui n’a donc pas besoin
d’être transcrit dans la loi de chaque État membre
et s’applique tel quel. Surtout, il concerne toutes les
entreprises qui collectent et traitent des données à
caractère personnel (voir encadré p. 57) sur un citoyen
européen. Ainsi est-il applicable à toute société,
quand bien même les données ne seraient pas trai-
tées en Europe. « En pratique, le droit européen s’ap-
pliquera donc chaque fois qu’un résident européen
sera directement visé par un traitement de données,
y compris par Internet », indique la Cnil (Commission
nationale de l’informatique et des libertés).
L’ère du Big Data est passée par là. Les internautes
52 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 52
notamment sont las d’éparpiller des informations
privées pour accéder à des services. Dans l’igno-
rance, également, de ce qui en est fait et, donc,
inquiets de leur utilisation.
« Une des grandes forces du RGPD c’est de mettre la
personne au cœur du droit. Ce n’est plus le citoyen qui
doit refuser qu’on lui prenne ses données mais l’in-
verse, il faut justifier pourquoi on les lui prend » note
Jean-Christophe Frachet, conférencier et formateur,
président de l’association Infotope (1) qui conseille
les chefs d’entreprises sur les questions liées à la
protection des données personnelles et à la trans-
formation numérique.
Le RGPD renforce les droits des personnes et faci-
lite l’exercice de ceux-ci. Il pose, notamment, le prin-
cipe que l’utilisateur doit être informé de l’usage
fait de ses données et doit exprimer de manière
explicite son accord sur le ou les traitements envi-
sagés. Quitte à devoir exprimer à plusieurs reprises
ce consentement.
Un droit à la portabilité est également instauré. Il
permet à une personne de récupérer les données
qu’elle a fournies pour éventuellement les trans-
mettre à un tiers.
L’autre point fort de la réforme, c’est de faire de la
LE CHIFFRE protection des données un vrai sujet dans l’entreprise
7 900 Le texte introduit la notion d’accountability qui fait
que l’entreprise est responsable des données qu’elle
traite (le premier traitement étant la collecte) et
Selon son dernier
garantit le respect de la vie privée.
rapport (année
La déclaration préalable à la Cnil est remplacée par
2015), la Cnil a
l’obligation de tenir un registre des traitements, pour
reçu 7 900 plaintes
soit 2 000 de plus toute entreprise de plus de 250 salariés.
qu’en 2014. 36 % Consultable à tout moment par la Cnil, ce docu-
de ces plaintes ment permettra aux entreprises d’apporter la preuve
concernaient documentée qu’elles respectent les dispositions du
Internet dont RGPD. Il doit, notamment, indiquer le type de desti-
450 refus de nataire auquel les données ont été communiquées ou
déréférencement. pourraient l’être ainsi que la finalité du traitement.
23/02/2018 17:06
 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 53

REU 159.indb 53 23/02/2018 17:06

 DOSSIER

« Pour toute entreprise, il faut garder en tête sous-traitant » note Eric Devaulx. Le responsable du
la notion de proportionnalité de la collecte. Quand « NE PLUS traitement devra faire une demande formelle auprès
on rassemble des informations, il faut le faire dans COLLECTER SANS de son fournisseur pour s’assurer qu’il respecte, lui
un but précis et ne pas en prendre plus sans utili- UTILITÉ DÉFINIE » aussi, la réglementation. L’enjeu commercial est
sation définie », explique Eric Devaulx, Dg. France d’importance pour de nombreuses entreprises de
de Sophos, un fournisseur de solutions de sécurité. services, notamment dans les domaines du numé-
Les entreprises devront régulièrement faire le ménage rique, du marketing ou de la communication.
dans leurs données et justifier du bien-fondé de leur Pour tous les traitements à risque, le RGPD impose
possession. Gare aussi au détournement d’usage. une étude d’impact sur la vie privée et éventuelle-
« Par exemple si, lors d’une manifestation, vous ment un aval de la Cnil.
récupérez des noms en arguant de vouloir inviter la « Il s’agit notamment des traitements des données
prochaine fois et que vous transmettez ces contacts à sensibles (relevant de l’origine raciale ou ethnique, des
des marchands, sans prévenir, il y a détournement de opinions politiques, philosophiques ou religieuses, de
finalité et c’est répréhensible », poursuit Jean-Chris- l’appartenance syndicale, des données concernant la
tophe Frachet. santé ou l’orientation sexuelle mais aussi les données
Le RGPD étend cette notion de responsabilité aux génétiques et biométriques) et de traitements repo-
sous-traitants. « On ne pourra plus se défausser sur son sant sur l’évaluation systématique et approfondie
d’aspects personnels des personnes physiques, c’est-
à-dire notamment de profilage » explique la Cnil.
Une disposition nouvelle et importante est également
L’AGENCE MASSAÏ ses clients, l’agence les compétences
prévue en cas de violation des données à caractère
de communication et nécessaires à une
PARTAGE SON personnel. Dans cette hypothèse, le responsable du
de marketing, Massaï bonne mise en œuvre
traitement devra alerter la Cnil dans les 72 heures
SAVOIR-FAIRE (Villemoisson-sur- du RGPD et qui est
suivant la découverte de la fuite et avertir, dans les
Orge) veut s’appuyer appelée à jouer un
meilleurs délais, les personnes concernées en cas
sur son savoir-faire rôle de Délégué à
de risque important comme le vol de mot de passe
pour accompagner la protection des
ou de numéro de carte bancaire.
les entreprises sur données externes.
Par ailleurs, c’est dès la construction d’une base
ce sujet. « Nous Comme le temps
de données qu’il faudra veiller à la conformité du
constatons que presse, l’entreprise a
système (obligation de privacy by design).
beaucoup d’entreprises mis en ligne dès fin
Enfin les entreprises, comme les établissements
ne sont pas prêtes pour janvier un site Internet
publics, effectuant des données à grande échelle
le RGPD ce qui nous a dédié (rgpd-info.fr)
ou traitant des données sensibles devront nommer
conduit à lancer une qui développe son
un DPO (Data protection officer) pour exercer des
nouvelle offre pour offre tout en ayant une
contrôles internes et veiller à l’application des bonnes
les aider à se mettre vocation pédagogique.
procédures.
Très concernée par en conformité avec le « Ce nouveau service
Le Parlement européen a prévu des sanctions beau-
le Règlement général règlement et surtout s’adresse à nos clients
coup plus lourdes que précédemment et, pour les
sur la protection des y rester », explique mais aussi nous offre la
fautes les plus graves, le montant de l’amende pourra
données, parce qu’elle Michael Chemla, possibilité de toucher
atteindre de 2 à 4 % du chiffre d’affaires annuel
conçoit des sites dirigeant de l’agence. d’autres cibles »,
mondial.
Internet et gère des Massaï a constitué une précise Michael
bases de données pour équipe avec toutes Chemla.
(1) infotope.net

54 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018

REU 159.indb 54 23/02/2018 17:06

REU159_P55.indd 1 23/02/2018 10:17
 DOSSIER
SIX ÉTAPES POUR
SE PRÉPARER AU RGPD
Beaucoup d’entreprises
affichent un retard dans
la préparation à l’instauration
du RGPD. Pour le combler,
voici les étapes recommandées
par la Cnil.
L
Le temps presse. Plus que quelques semaines
avant la date butoir du 25 mai 2018 pour se
mettre en conformité avec le Règlement
européen sur la protection des données
(RGPD). Les entreprises seront-elles prêtes ? Il est
permis d’en douter.
Le RGPD impose un changement de paradigme.
Désormais c’est à l’entreprise de prouver qu’elle a
un comportement vertueux à l’égard de la protec-
56 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 56
tion des données et non le contraire.
Que l’on se rassure ! L’esprit de la loi n’est pas de
compliquer la vie des entreprises et les premières
visées sont, bien sûr, celles qui brassent le plus de
données.
NOUVELLES OBLIGATIONS
Reste que le texte s’applique à toutes les entreprises
et il est donc prudent de s’organiser a minima. « Si
j’ai un conseil à donner aux PME c’est de procéder
à un diagnostic sur la base des nouvelles obliga-
tions », note Jean-Christophe Frachet, conférencier
et formateur, président de l’association Infotope (1).
« Si la Cnil vient contrôler l’entreprise, elle sera
fautive si elle n’a rien fait. Il faut donc apporter la
preuve que l’on s’est préoccupé du sujet, documen-
ter et dater ce qui a été fait. Il faut au moins orga-
niser une réunion pour faire une évaluation, dire ce
que l’on va faire, mettre en place des procédures »,
complète Michel Lanaspeze, responsable marke-
ting Europe de l’Ouest de l’éditeur de logiciels de
sécurité, Sophos.
23/02/2018 17:06
 Pour se préparer à l’application du RGPD, la Cnil
propose un schéma en six étapes : désigner un pilote,
cartographier les données, prioriser les actions à
mener, gérer les risques, organiser les processus
internes, documenter la conformité.
Pour piloter le changement, il faut un véritable
chef d’orchestre exerçant une mission d’informa-
tion, de conseil et de contrôle en interne. C’est le
rôle du Délégué à la protection des données (DPO).
Sa désignation n’est obligatoire que dans les orga-
nismes publics ainsi que dans les entreprises dont
l’activité de base consiste à opérer à grande échelle,
pour réaliser un suivi régulier et systématique des
personnes ou à traiter des données dites sensibles.
Le DPO peut être interne ou externe à la structure.
La fonction peut même être mutualisée.
À défaut de DPO, la Cnil recommande fortement
de désigner une personne chargée de veiller à la
conformité. Rien ne serait pire que la dilution des
responsabilités.
De fait, il semble y avoir beaucoup d’incompréhen-
sion dans les entreprises. Qui doit s’emparer du
sujet ? Le responsable commercial ou marketing
qui pilote les opérations ? Le patron de l’informa-
tique qui met en œuvre les moyens au regard de
ce qu’on lui demande ? Le responsable juridique
qui n’a souvent qu’un rôle de conseil ? La direc-
tion générale ? Tout dépend de l’organisation de
l’entreprise.
La Cnil préconise d’effectuer un recensement précis
des traitements de données mis en œuvre. « Il faut
être en capacité d’indiquer pourquoi on les collecte,
qui est responsable de leur traitement, qui y a accès,
combien de temps sont-elles gardées, transmises à
un tiers, si elles sont traitées en dehors de l’Union
européenne, etc. », détaille Jean-Christophe Frachet.
À noter que les entreprises de 250 salariés
doivent, en plus, tenir un registre des traitements.
« Même si une entreprise n’est pas concernée, je
lui conseille de tenir un tel registre, car cela paraît
une bonne pratique », avance Eric Devaulx, Dg.
France de Sophos.
Après ce recensement, l’étape du processus préco-
nisé par la Cnil vise à prioriser les actions à mener.
À ce stade, un peu de ménage peut s’imposer pour
s’assurer de ne conserver que les données stricte-
ment nécessaires à la poursuite des objectifs.
En vertu du principe de coresponsabilité, l’entreprise
doit vérifier que ses sous-traitants agissent aussi
conformément au RGPD et s’assurer de l’existence
de clauses contractuelles rappelant les obligations du
sous-traitant en matière de protection des données.
Il faut aussi prévoir les modalités d’exercice des droits
des personnes concernées. Le RGPD instaure plus
de transparence et facilite l’exercice de droits fonda-
mentaux, comme le droit de rectification ou le droit
d’accès aux informations au terme duquel un de vos
salariés peut, par exemple, exiger de connaître toutes
les données que vous possédez sur lui.
REU 159.indb 57
LE CHIFFRE Le RGPD consacre un droit à l’oubli permettant à
toute personne de demander qu’un lien soit déréfé-
25 000 rencé d’un moteur de recherche ou qu’une information
EUROS
soit supprimée s’ils portent atteinte à sa vie privée.
GUICHET UNIQUE : LA CNIL
C’est, par exemple, Il convient de souligner qu’en cas de problème, il
le montant de suffira de s’adresser à un guichet unique (en France,
l’amende infligée la Cnil) pour faire valoir ses droits. Le RGPD instaure
en 2017 par la Cnil en outre la possibilité de recours collectifs via des
à l’encontre de associations spécialisées.
l’éditeur de quatre Une attention particulière devra être apportée au
sites de démarches traitement des données dites sensibles. En cas de
administratives
risque élevé, pour les droits et libertés des personnes
en ligne ayant
concernées, il faut mener une analyse d’impact pour
(involontairement)
chacun des traitements. Une telle étude contient,
laissé librement
selon la Cnil, une description du traitement et ses
accessibles
finalités et, selon ces dernières, une évaluation de
les données
de ses utilisateurs. leur nécessité et de la proportionnalité des opérations
envisagées. Mais aussi une étude des risques et des
mesures pouvant y faire face. Pour les données les
plus sensibles, les instances européennes préconisent,
par ailleurs, le cryptage ou la ‘‘pseudonymisation’’.
NOUVELLES PROCÉDURES
L’organisation des procédures internes constitue
l’étape suivante. Elles vont permettre de garantir
un haut niveau de protection des données person-
nelles lors de l’application du RGPD et surtout de le
maintenir dans le temps, en considérant l’ensemble
des événements pouvant survenir au cours de la
vie d’un traitement : faille de sécurité, gestion des
demandes des personnes concernées, modification
des données collectées, changement de prestataire.
Cette protection doit être prise en compte dès la
conception d’une application ou d’un traitement, en
insistant sur la minimisation de la collecte au regard
de la finalité, le recueil du consentement qui doit être
non-ambiguë. « Ce concept reste un peu théorique
car, dans les faits, beaucoup de prestataires agissent
avec bon sens. On n’a pas vocation à abuser l’utilisa-
teur en essayant de récupérer tout et n’importe quoi.
DONNÉE Il vaut mieux avoir une collecte utile que beaucoup
PERSONNELLE ? d’informations non pertinentes », plaide Michael
Est considérée comme Chemla de l’agence de marketing et de communi-
une donnée personnelle cation, Massaï à Villemoisson-sur-Orge.
toute information La sécurité des données est un sujet à lui seul : toute
permettant d’identifier entreprise pouvant se faire aspirer ses données.
directement ou « Le problème de la sécurité est compliqué, mais il y
indirectement a quand même des tâches d’ordre technique que l’on
une personne. peut réaliser et qui peuvent aider : dresser un état
des lieux des outils de sécurité informatique, véri-
Pêle-mêle : date et lieu
fier la protection de tous les postes de travail. Les
de naissance, numéro
mobiles peuvent aussi être chiffrés. Ne pas chiffrer
de sécurité sociale
un portable peut vous être reproché », détaille Michel
ou de téléphone, carte
Lanaspeze. La dernière étape consiste à regrouper la
de paiement, donnée
documentation nécessaire (registre des traitements,
biométrique, etc.
études d’impact, contrats avec les sous-traitants)
pour prouver la conformité au règlement.
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 57
23/02/2018 17:06
 DOSSIER
TÉMOIGNAGES
DES ENTREPRISES
MOTIVÉES
Carburant digital, les données personnelles font déjà l’objet d’un soin
particulier des entreprises de l’économie numérique qui ont compris,
bien avant la mise en place du RGPD, le risque de tuer cette poule
aux œufs d’or par défaut de sûreté. Au fond, une réglementation bien
acceptée car anticipée.
ALTIX SOLUTIONS
« DES SIMULATIONS ALÉATOIRES POUR REPÉRER
LES FAILLES DE SÉCURITÉ »
Michel Rathier
« Quand une entreprise peut afficher
un bon niveau de sécurité des
données qu’elle gère, cela valorise
son savoir-faire et renforce la
confiance de ses clients à son égard.
Or, la philosophie du RGPD consiste
entre autres à s’assurer de l’existence
de cette protection », affirme Michel
Rathier, dirigeant d’Altix Solutions,
implanté à Ris-Orangis et au Plessis-
Robinson. Cette entreprise de 8
personnes, créée en mars 2014,
accompagne les PME et les TPE
dans leur activité numérique, à
la fois sur le plan de leur identité
(création de site Internet, community
58 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 58
STARWARE MICRO
« UNE RÉGLEMENTATION
FACILE À METTRE EN
management, etc.) et de la sécurité ŒUVRE EN EUROPE »
de leurs données. « Nous proposons
des solutions opérationnelles
techniques pour prévenir non
seulement les attaques et la perte de
données mais aussi leur corruption,
qui est encore plus grave. En ce
qui concerne le développement
de sites Internet, grâce à notre
double compétence, avant même
de lancer un développement, nous
réalisons une analyse de la sécurité
grâce à des simulations aléatoires
pour repérer les failles et, selon le
résultat, nous proposons la mise en
place de solutions de protection et
Marc Bothorel
de traçabilité. En cas de contrôle,
nos clients pourront ainsi présenter
un plan opérationnel de sécurité « La sécurité informatique est un
satisfaisant aux exigences du RGPD. » élément important dans notre
Altix Solutions intervient aussi au activité et nos process sont déjà
profit de PME et des TPE qui veulent pensés pour protéger les données
améliorer leurs sites de e-commerce de nos clients », indique Marc
ou leurs sites vitrines. Bothorel, dirigeant de Starware
Micro. Implantée à Saint-Michel-
sur-Orge, cette entreprise de
six personnes créée en 2007 est
spécialisée dans les solutions
informatiques pour les TPE, les
23/02/2018 17:06
 COGESSUR
« DES CONTRATS D’ASSURANCE POUR PALLIER
LES RISQUES DES ENTREPRISES »
Jérôme Brette
PME et les collectivités locales.
ION Avec un consultant spécialisé, Marc
Bothorel a défini une démarche
organisationnelle permettant de
satisfaire aux exigences du RGPD.
« Nous avons commencé à mettre
en place des procédures pour nos
propres fichiers et nous proposons
la même démarche à nos clients
(environ 300, situés en région
parisienne). Mais nous nous sommes
rendu compte que très peu sont au
courant de leurs nouvelles obligations
et des pénalités qu’ils encourent :
de 2 à 4 % du CA. Or, une entreprise
de e-commerce, par exemple, doit
désormais réclamer l’accord explicite
de ses clients pour l’utilisation de
leurs données personnelles et définir
les droits d’accès aux fichiers et
leur durée d’utilisation. » Starware
Micro a prévu des petits déjeuners
d’information à partir de mars à
l’intention des TPE et PME. Par-delà
l’aspect répressif, ce membre de la
Réserve nationale de cybersécurité
met en avant les avantages du
RGPD : « Son objectif est de favoriser
les échanges de données entre
les pays européens de manière
sécurisée et on peut transformer
cette contrainte en une opportunité
d’amélioration. »
REU 159.indb 59
« Certaines entreprises ne
connaissent pas les obligations liées
au RGPD or celui-ci entraîne pour elles
des responsabilités et des risques
accrus », constate Jérôme Brette,
dirigeant de Cogessur, courtier
en assurance spécialisé dans
la protection des PME-PMI, basée
à Évry et Saclay. Cette société de
14 personnes, que le dirigeant a
reprise en 1998, a donc entrepris
d’avertir ses clients via sa newsletter.
En outre, il a complété, avec des
items spécifiques au RGPD, l’audit
de sécurité informatique réalisé
en partenariat avec un prestataire
spécialisé qu’il offre gracieusement
à ses clients. « Mais malgré les
précautions prises, il peut y avoir
des problèmes et les assureurs ont
mis en place des produits
COMEARTH
« UNE RESPONSABILITÉ DÉSORMAIS PARTAGÉE
ENTRE CLIENTS ET SOUS-TRAITANTS »
Jean Reignier
« Nous travaillons avec des données
personnelles contenues dans des
fichiers clients, patients, prospects,
etc. et nous avons depuis toujours
des procédures d’identification, de
suivi, de restitution et de destruction
en fin de contrat de ces données »,
souligne Jean Reignier, président-
fondateur de Comearth, entreprise
de 250 salariés (et 130 en Russie)
basée à Orsay et spécialisée dans
la relation client et les prestations
de conseil et de service en front
et back office et multicanal.
Comearth a mis en place dès juillet
2017 des réunions RGPD. « Ce qui
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 59
permettant de prendre en
charge les frais liés aux nouvelles
responsabilités des entreprises,
comme l’obligation d’information
des clients et fournisseurs en cas
d’attaque des données personnelles
les concernant. Le risque de vol
des données personnelles,
susceptible d’entraîner un coût
de plusieurs millions d’euros,
peut aussi être garanti par certaines
compagnies. » Le courtier en
assurances a lui-même verrouillé
la sécurité des nombreuses
données personnelles qu’il gère
et confié le rôle de DPO (Data
protection officer) à un consultant
extérieur responsable organisation
et qualité de Cogessur. Et il a tout
naturellement pris lui-même un
contrat d’assurance !
change d’abord, c’est la répartition
de la responsabilité, désormais
automatiquement partagée entre le
client et son fournisseur », affirme
Jean Séverin Levent, directeur des
services informatiques de Comearth.
D’ici à mai 2018, celle-ci aura signé
avec tous ses clients un avenant
spécifique RGPD en ce sens. « Le
RGPD nous impose aussi de mettre
en place un registre spécifique pour
identifier l’emplacement de chaque
fichier et les personnes qui y ont
accès et de nommer un DPO (Délégué
à la protection des données). Cette
fonction a été confiée dès janvier
à un collaborateur du département
de gestion du centre d’appels »,
poursuit le DSI. Pour ses propres
données, Comearth sera aussi prête
en mai prochain. « Nous avions déjà
des bonnes pratiques formalisées
et nous n’avons eu qu’à rajouter
certains points de contrôle, identifier
nos fichiers et les reporter dans le
registre concerné, et enfin faire signer
un avenant à nos sous-traitants et
fournisseurs. »
23/02/2018 17:06
 RELEVEZ LES DÉFIS DE

driminsaclay  . com
Sous le haut parrainage de Cédric Villani, député, mathématicien médaillé Fields

avril/déc.
R&D

10 - 11 avril 12 avril
accélération
travail pitch des
des projets
collaboratif solutions
F

lauréats
D

àE

un événement organisé par

avec le soutien de

PUB REU 159 DRIM.indd 1 14/02/2018 14:38


COMMERCE DE DÉTAIL
BIENTÔT TOUS
ABONNÉS ?
Le modèle de l’abonnement
entraîne une évolution
du commerce de détail et
une modification du regard
que portent les clients
sur les produits. Ne plus être
à cours de couches bébé parce
que l’on est abonné à Amazon
est un vrai service. Quels
avantages pour l’enseigne ?
S’éloigner d’une approche
transactionnelle “one shot”
pour rejoindre un modèle
relationnel. L’abonnement lui
permet en effet de collecter
facilement des données clients,
en ligne (ordinateur et mobile)
et dans le magasin, d’être
toujours plus précis dans
les sélections de produits
proposées aux clients,
grâce aux recommandations
algorithmiques délivrées
par l’analyse des données
online et magasin, de générer
des revenus récurrents et
une fidélité accrue. Pourquoi
acheter ailleurs si l’on est
satisfait et que, de surcroît,
on réalise des économies ?
Source : Forbes.com (octobre 2017)
RETOUR DU CES
LA VOITURE
AUTONOME
Le consultant Olivier Ezratty,
présent au CES (Consumer
electronic show) de Las Vegas,
dresse chaque année un bilan
de ce grand salon. À l’occasion
de la Matinale de la disruption,
organisée par La Tribune,
avec la CCI Paris-Île-de-France,
il a mis en exergue
ce qui l’a le plus marqué en
2018 : les véhicules autonomes
et l’intelligence artificielle.
Source : Latribune.fr du 1er février 2018
REU 159.indb 61
SÉCURITÉ
La police du futur
Lunettes connectées,
drones, robots, voitures
autonomes, surveillance
digitale, etc. : la panoplie
du policier devenu
investigateur numérique.
À
quoi ressemblera la police
en 2050 ? Avec les progrès
technologiques, les mutations
en cours sont vertigineuses et
le métier de policier se transforme
en profondeur. L’investigation numérique
sera sans aucun doute une pierre angulaire
de l’enquête du futur. La vidéosurveillance
intelligente, les technologies
de reconnaissance faciale ou encore
la détection de mouvements, permettront
à des policiers – grâce à des logiciels
surpuissants – de ne plus avoir à visionner
des heures de vidéo. Ils découvriront
des preuves ou repéreront des individus
en quelques minutes, voire même en
temps réel ! Un gain de temps précieux qui
peut s’avérer primordial dans la résolution
d’une affaire.
ENJEU : LES DONNÉES
L’un des enjeux de cette police du futur
résidera justement dans la capacité des
technologies à gérer le flot des données
recueillies. Il faudra les analyser avec
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 61
DEMAIN
pertinence, techniquement mais aussi
humainement, pour faciliter et guider
le travail des policiers.
L’équipement des agents va évoluer.
Connectés en permanence, ils pourront
obtenir des informations instantanément
sur des personnes ou des lieux, au moment
d’une intervention ou même dès l’appel
des secours. Lunettes connectées, drones,
robots, ou encore voitures autonomes
viendront compléter cette panoplie.
Le cyberespionnage jouera un rôle-
clé pour intercepter et collecter des
informations contenues dans les appels
téléphoniques, les sms, les mails ou encore
les messageries des réseaux sociaux. Il
faudra aussi des mathématiciens, experts
en cryptologie, pour déchiffrer les
échanges masqués.
CONTRÔLE INHUMAIN
Enfin, la prévention éclairée, à l’aide
de logiciels prédictifs, mettra en évidence
des zones à risque qui nécessitent
une présence policière plus importante.
Elle permettra peut-être même d’anticiper
le passage à l’acte criminel avant qu’il ne
se produise. Mais dans quelle mesure la
police peut-elle intervenir sur la foi d’un
algorithme prédictif ? Comment exercer
un contrôle humain ? La police de demain
pose aussi des questions extrêmement
complexes, auxquelles il faudra répondre
dans un futur peut-être pas si lointain !
Laurent Janeyriat
23/02/2018 17:06
Sans titre-2 1 14/02/2018 14:30

LISSES
Le Jardin
des Envies
du Bois Chaland
Ce nouveau restaurant,
privatisable, propose
une cuisine tendance
gastronomique. Atout
recherché par les convives
pressés : une formule express,
le midi.
S
ituée au cœur du parc
technologique du Bois
Chaland, avec un accès
rapide par le rond-point
de Lisses menant à Ikea,
cette nouvelle table a été créée
l’été dernier dans un espace
atypique pour un restaurant :
un bâtiment d’entreprise.
Avec son architecture, tout
en angles en façade, évoquant
pour les uns les formes
d’un catamaran et les autres
les ailes d’un papillon,
c’est un phare que l’on ne
peut rater, une fois parti à sa
recherche.
REU 159.indb 63
BONNE TABLE
En tout cas, la réussite
de la métamorphose s’impose
au premier regard.
Il suffit de consulter le site
Internet du Jardin des Envies,
une belle vitrine pour mesurer
sa capacité de séduction
et se faire connaître.
CIBLE : LES ENTREPRISES
À l’image de sa cuisine “tendance
gastronomique” mais à prix raison-
nable (formule entrée-plat-dessert
à 22 euros) développée par
un jeune chef dans le vent
sous le pavillon “Simplement bon”. de servir leur repas (entrée, plat,
« Ma cuisine c’est du traditionnel dessert) en une seule fois. À la belle
revisité, des goûts authentiques, saison, la terrasse extérieure,
des saveurs reconnaissables. à l’arrière du bâtiment, forme
Tout est “fait maison” à partir un cadre agréable pour déjeuner
de produits bruts, frais et de qualité, en paix. Si le restaurant ne
travaillés à la minute », explique fonctionne que le midi
Remi De Faria. (jusqu’à 15h), le lieu de 350 m2,
Rapidité et excellence, une recette incluant un petit salon
concoctée par le maître des lieux, d’une capacité de 50 personnes,
pour séduire sa clientèles cible : est ouvert à la privatisation
les chefs d’entreprise et les salariés tous les jours, de 9h à minuit,
de sa zone de chalandise. et le week-end, de 9h à 2h
« Ce sont des clients en général du matin, avec pour seule philo-
pressés mais qui veulent que leur sophie : trouver la réponse à vos
déjeuner soit un temps de détente envies !
et de ressourcement », poursuit Dernière chose et non
ce passionné qui, pour ce faire, des moindres : l’accueil est parfait.
propose notamment à ses hôtes Pierre Talbot
En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 63
23/02/2018 17:06
 TOURISME D’AFFAIRES
MASSY
Palais
des Congrès
Paris-Saclay
C’est l’évènement de ce début
d’année : l’ouverture, le 2 avril,
de cette création novatrice et
atypique, signée Christian de
Portzamparc. Le site devrait
accueillir entre 50 et 100  000
personnes par an.
I
l surgit à 150m de la gare
TGV et du RER B de Massy,
au sud de la place du Grand-
Ouest, inaugurée en octobre.
Collé à lui, dans un même
volume, un cinéma de 9 salles.
Et, autour, 4 îlots d’habitations
de 693 logements, un hôtel, des
commerces et restaurants, une
école, une conciergerie et des
arbres. Le Palais des Congrès
Paris-Saclay bouscule les
64 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 64
habitudes en étant intégré à la vie
de quartier, dans cette ancienne
zone d’activités transformée en un
nouveau pôle urbain économique.
GREEN TECH
Œuvre de l’architecte urbaniste
Christian de Portzamparc, ce
bâtiment est “green” à l’intérieur.
À la fois pour sa décoration, avec
la présence de transats et de
balançoires pour lui donner des
allures de jardin, et pour
sa démarche écoresponsable.
Il préfigure ce que seront
les centres de séminaires à venir :
des espaces high-tech polyvalents
et respectueux de l’environnement,
qui font le pari de l’innovation et
de la modularité au cœur
des villes.
« Avec un auditorium
de 600 places, 8 salles de réunions
de 50 à 150m² modulables,
bénéficiant toutes de la lumière
naturelle et équipées des dernières
technologies, un grand volume
d’exposition de 980m², mais
aussi des foyers et des espaces
de convivialité, on veut casser
les codes du tourisme d’affaires
en mixant salles de travail et
zones chaleureuses sur 5 500m² »
détaille Erwan Jouët, le directeur
du développement Events de
Châteauform’, le groupe spécialisé
dans le séminaire et l’événementiel
pour les entreprises qui gère le
lieu. « Les participants doivent se
sentir comme à la maison pour des
prestations sur mesure. Et Nomad,
notre service traiteur, est même à
leur disposition. »
Aucun meuble n’est fixé au sol
et les cloisons rentrent
dans les murs. Car l’établissement
a également été conçu pour
pouvoir se métamorphoser en
un lieu pluridisciplinaire pouvant
accueillir concerts, spectacles,
galas, foires, forums, etc.
Et ainsi fonctionner toute l’année,
week-end compris.
Laurence Amette
23/02/2018 17:06
 Atlantico Utilitaires
Groupe ATLANTICO

ATLANTICO Utilitaires
ZI La Croix Blanche - 91700 Sainte-Geneviève-des-Bois
Commercial : Thierry Desdoits au 06 88 38 14 49/01 60 47 41 41

ATLANTICO VU 159.indd 1 22/02/2018 15:55

 MADE IN ESSONNE
> LA CORBEILLE À CONFITURES
(ÉVRY VILLAGE)
CONFITURES D’EXCEPTION !
Médailles d’argent en 2016 et 2017 au Concours
général agricole pour son abricot et son velouté
de goyaves roses, Brigitte Le Pelletier manie avec
brio l’art des confituriers. Dans son laboratoire
d’Évry Village, ses créations exclusives (dont
la confiture de cornichons-poires, mi-figues
mi-raisins, mirabelles, framboise, litchis à la rose)
sont exclusivement faites à la main et à forte
teneur en fruits. Lacorbeilleaconfitures.fr
> ÉLIZABETH LAROCHE (BRUNOY)
CHAPEAUX HAUTE COUTURE
Installée à Brunoy, Élizabeth Laroche a ouvert, en
2016, un atelier de création et vente de chapeaux
haute couture. Le champ créatif de cette modiste
est sans limites : chapeaux et bonnets de saison,
de cérémonies, sur mesure, parure de tête, etc.
Bref, chez elle c’est vraiment à la tête de la
cliente et pour toutes les occasions ! Location
possible. elizabeth-laroche.com
66 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 66
> SOL’ÈRE SOLUTIONS
(VIRY-CHÂTILLON)
AMPLIFICATEUR
DE SON EN
BAMBOU
À la recherche d’une idée de
cadeau original et écoresponsable ?
En bambou brut, décoré ou
personnalisé, Amalur, un
amplificateur de son pour
smartphone, 100 % naturel, peut
constituer un bon choix. Proposé par
Sol’ère solutions (Viry-Châtillon),
91 d’Or 2016, il est fabriqué en
Indonésie par une fondation à but
non lucratif réinsérant des personnes
handicapées. sol-ere-solutions.com
> MAISON POTTIER
(MARCOUSSIS)
MEILLEURE GALETTE
DES ROIS
EN ESSONNE
Un début d’année dans la lumière
pour Fabrice Pottier qui a remporté
le premier concours de la meilleure
galette des rois aux amandes de
l’Essonne, organisé par le Syndicat
patronal des artisans-boulangers,
en partenariat avec la CMA de l’Essonne, la CCI Essonne et
le Conseil départemental. Papilles d’or 2017, Toque d’or 2017,
prix francilien de la pâtisserie 2016, 2e du concours du Meilleur
pâtissier de M6 : un grand chef !
23/02/2018 17:06
 MADE IN ESSONNE

> WEPULSIT (PALAISEAU) > JAPELL (PUSSAY)

UN GANT POUR PILOTER LES DRONES
Créé par WePulsit, une entreprise incubée à Polytechnique,
le gant Pulsit permet de piloter un drone d’un simple
mouvement de la main grâce aux capteurs qu’il intègre.
Cette solution, compatible avec 80 % des drones Bluetooth
ou wifi du marché, obéit au doigt (et à l’œil) avec
un temps de réaction quasi-instantané rendu possible
par de puissants algorithmes à l’œuvre. Wepulsit.com
MÉCÉNAT DE PROXIMITÉ
Depuis trois ans, cette entreprise du patrimoine
vivant (EPV) labellisée par l’État pour son
savoir-faire d’excellence (sérigraphie, dorure,
découpe, vernissage, marquage à chaud,
gaufrage) offre à la municipalité de Pussay ses
1200 cartes de vœux. Un mécénat de proximité
original qui lui permet de valoriser sa présence
à Pussay, où elle a été fondée en 1977. japell.fr

> ESQUISSE LINGERIE

(JUVISY-SUR-ORGE)
FINALISTE
DU CONCOURS
CRÉATRICES
D’AVENIR
> PATRIMOINE
Beau parcours pour Esquisse
LES 3 RIVIÈRES DU GÂTINAIS lingerie (Juvisy-sur-Orge) à
AUX 4 SAISONS Créatrices d’avenir, le grand
concours régional dédié à
Tout simplement exceptionnel ! Toute la beauté du monde,
l’entrepreneuriat féminin. Cette
dans sa mystérieuse et sensible harmonie, est captée dans
marque de lingerie féminine
cet ouvrage qui réunit plus de 200 photographies réalisées
haut-de-gamme, de fabrication
dans le Sud-Essonne par trois talentueux auteurs : Marie-
française, en tissu microfibre aux
Lys Hagenmüller, Aurélien Petit et Quentin Kheyap. Une
superbes motifs, a été l’une des
balade poétique et magnétique où apparaissent, au fil de
16 finalistes (750 dossiers de
l’eau, animaux sauvages, bâtis lacustres et instants propres
candidatures) de cette 7e édition
au satori. arelys-photos.com
organisée par Initiative Île-de-
France. esquisse-lingerie.com

En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018 67

REU 159.indb 67 23/02/2018 17:06

JURIDIQUE
LOI TRAVAIL POUR LES PME
La nouvelle loi Travail comporte des ordonnances et décrets
visant particulièrement les TPE et PME.
À peine élu, le président
Macron a lancé le grand
chantier de la réforme
du Code du travail, qui a
découlé l’été dernier sur la loi
Pénicaud. Un certain nombre
d’ordonnances et de décrets
visent particulièrement
les TPE et PME et sont d’ores
et déjà applicables. Toutes
les entreprises de moins
de 20 salariés qui n’ont
pas de représentant du
personnel, peuvent désormais
négocier avec les salariés
directement sur tous les
sujets : rémunération, temps de
travail et organisation. Dans
les structures de moins de
50 collaborateurs, la loi offre
la possibilité, en l’absence
de syndicat, de négocier
des accords collectifs avec
un ou plusieurs membres
de la délégation du personnel
non mandatés ou avec un ou
plusieurs salariés mandatés.
MESURES CONTRE
LA POLLUTION DE L’AIR
La France a confirmé à la CE, fin janvier, la mise en œuvre
d’une série de mesures visant à réduire rapidement toutes
les sources de pollution atmosphérique, dont les véhicules.
MESURES RELATIVES
AUX ÉMISSIONS DES
VÉHICULES
• La loi de finances 2018
permettra la convergence de
la fiscalité de l’essence et du
gazole en 4 ans.
• Les aides au développement
des véhicules électriques,
avec la création de près de
20 000 infrastructures de
recharge.
• Le renforcement de la prime
à la conversion, élargie en
2018.
• La délivrance de certificats
d’économie d’énergie
(CEE) pour le covoiturage,
les wagons d’autoroute
ferroviaire, les lubrifiants
économiseurs d’énergie pour
véhicules légers et les unités
de transport combiné rail-
route.
68 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 68
Par ailleurs, les indemnités
de licenciement prud’homales
sont désormais plafonnées
tandis que les indemnités
légales sont, quant à elles,
portées à 1/4 de mois de
salaire par année d’ancienneté
(contre 1/5 auparavant).
Le texte a également
donné naissance à une
rupture conventionnelle
collective, alors que jusqu’à
présent, seules les ruptures
conventionnelles individuelles
étaient possibles. Enfin,
la nouvelle loi Travail ouvre
aux branches la possibilité
de négocier sur les CDD
et CDI de chantier et leur
durée tandis que, d’ici le 31
décembre 2019, les instances
du personnel (DP, CE, CHSCT)
fusionneront progressivement
en ‘‘conseil social et
économique’’.
Source : Instinct Business, groupe
Les Echos, 2018
• Afin d’accompagner le
verdissement des flottes,
notamment des poids
lourds, le dispositif de
suramortissement pour
l’achat ou la location de poids
lourds de plus de 3,5 tonnes
au GNV ou au bio-GNV a été
adopté dans la loi de finances
2018 et sera prolongé.
De même, la fiscalité du GNV
a été gelée, afin de préserver
la compétitivité de cette
énergie face au diesel.
• Le contrôle technique sur
les véhicules sera renforcé
pour les poids lourds
et les véhicules légers.
• Les contrôles en bord de
route seront approfondis
pour rechercher les fraudes
aux différents dispositifs
antipollution, avec des
sanctions.
LUTTE CONTRE LE TRAVAIL ILLÉGAL
Depuis 2016, l’engagement est total pour lutter contre
le travail illégal et la fraude au détachement.
Sur le cadre européen,
la France est pleinement
engagée dans la révision de la
directive sur le détachement
pour améliorer les droits des
travailleurs et les conditions
de la concurrence en Europe :
à travail égal, salaire égal ;
limitation du détachement
dans le temps ; lutte renforcée
contre la fraude et les abus.
L’actuel renforcement du
cadre juridique et opérationnel
se traduit par 16 nouvelles
mesures parmi lesquelles :
• Le renforcement des
sanctions financières (de
2 000 à 3 000 €) en cas
de fraude au détachement
assortie de la suspension de la
prestation de service,
• La généralisation
de la publication des
condamnations pour travail
illégal,
• Le renforcement des
sanctions administratives
QUELLES CAUSES PEUVENT
ENGAGER VOTRE RESPONSABILITÉ
CIVILE OU PÉNALE ?
En tant que chef d’entreprise, votre responsabilité civile ou
pénale peut être engagée. Pour quelles raisons ?
La responsabilité civile permet
de réparer un préjudice pour
des dommages causés à un
tiers. La responsabilité pénale
quant à elle oblige l’auteur, ou
le complice d’une infraction
délictueuse, à répondre de
ses actes devant la société
tout entière. Ainsi, un même
acte peut entraîner à la fois la
responsabilité civile et pénale
du dirigeant.
La responsabilité civile du
dirigeant d’entreprise peut
être engagée s’il est prouvé
que celui-ci a commis une
faute ayant causé un préjudice
à l’entreprise elle-même ou
à un tiers. Celle-ci peut être
engagée par exemple par
un associé agissant à titre
individuel, par la société elle-
même ou par un tiers.
Elle peut être mise en cause
en cas de fraude à
l’établissement, en créant
un nouveau cas de suspension
de l’activité (à la main
de la Direccte),
• L’extension des pouvoirs
des préfets pour ordonner
la fermeture ou la cessation
d’activité,
• Le renforcement des
capacités d’enquête de
l’inspection du travail : le droit
de communication (comme
d’autres corps de contrôle)
et l’accès à la déclaration
sociale nominative pour mieux
recouper les informations,
• Le renforcement des actions
des comités opérationnels
départementaux anti-fraude
(Codaf) pour une meilleure
efficacité des actions
de contrôle : 50 % des
opérations devront être
conjointes dans les secteurs
prioritaires.
Source : travail-emploi.gouv.fr
pour plusieurs types de fautes,
parmi lesquelles :
• Les fautes de gestion,
• Le non-respect des statuts,
• Le non-respect des lois ou
règlements s’appliquant aux
entreprises,
• Les infractions aux
obligations fiscales si le
paiement de l’impôt sur
les sociétés a été rendu
impossible par le dirigeant,
• La concurrence déloyale à
l’égard de sa propre société.
La responsabilité pénale du
dirigeant d’entreprise peut
être engagée, y compris s’il n’a
pas personnellement participé
à l’infraction et même si aucun
préjudice n’est constaté.
Le seul fait d’enfreindre un
texte pénal suffit pour que sa
responsabilité soit mise en
cause. Source : economie.gouv.fr
23/02/2018 17:07
BENERIE 155.indd 1 14/02/2018 15:34
 VOUS
AVEZ
LA
PAROLE
Responsabilité sociale
des entreprises (RSE)
Défi d’avenir, en termes de compétitivité mais aussi
d’intérêt général, la RSE devient incontournable  !
« UNE DYNAMIQUE
DE COMPÉTITIVITÉ »
JEAN-MARC BELINKA
DIRECTEUR GÉNÉRAL,
SMPI EMBELLISSEMENT
« Après un diagnostic RSE,
réalisé par la CCI Essonne fin 2014,
portant sur l’ensemble de l’entreprise,
nous avons rapidement mis en place
des actions concrètes à même
de satisfaire les demandes de nos clients.
Cette évaluation a permis notamment
d’identifier nos principales forces
et faiblesses en la matière
et donc de concentrer nos efforts.
Ayant, selon le rapport, un très bon
niveau d’écoute de notre personnel,
auquel nous accordons de nombreux
avantages (primes, chèques-cadeaux,
formations, etc.), nos efforts
ont porté essentiellement sur
les questions environnementales.
Une dimension bien prise en compte
au niveau du management mais
pas assez au niveau de nos chantiers
de rénovation de bureaux, notre
spécialité. Nous avons donc mis en place
tout un dispositif pour le tri (installation
de bennes) et le traitement des déchets,
via des filières de recyclage.
Ces nouvelles contraintes ont été
très bien acceptées par l’ensemble
de nos 18 salariés qui ont tout de suite
joué le jeu. Et, peu de temps après
ce virage, un gros contrat conditionné
par des critères de développement
durable a été remporté par
notre entreprise (Courcouronnes, NDLR),
de fait inscrite dans une nouvelle
dynamique de compétitivité.
La RSE fait désormais partie
de notre culture. »
70 En Essonne Réussir n°159 • mars/avril/mai 2018
REU 159.indb 70
« AVEC LES PRINCIPES
DE GLOBAL COMPACT  ARMELLE FOUCHER
DES NATIONS UNIES »
JEAN-MARIE JESTIN,
PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE
GROUPE SUPRATEC
« Dans notre métier de créateur
d’applications dans les domaines
de l’assemblage, de la sécurité
et des écotechnologies pour l’industrie,
les critères RSE se sont imposés
dans les appels d’offres. Nous avons dû
répondre rapidement à cette exigence
nouvelle de nos clients importants,
comme Thales, Safran et Airbus.
En 2016, notre Groupe (CA 50M€,
installé à Bondoufle, NDLR) s’est engagé
dans une démarche RSE, avec
pour objectif d’être recensé rapidement
par Global compact (Pacte mondial),
une initiative des Nations Unies lancée
en 2000 visant à inciter les entreprises
du monde entier à adopter
une attitude socialement responsable.
Après un diagnostic en la matière,
nous nous sommes rendus compte
que nous avions déjà pris de nombreuses
mesures, tant sur le plan social
qu’environnemental, qui nous mettaient
à un bon niveau mais que celles-ci
n’étaient pas toutes formalisées.
Notre travail a donc porté
essentiellement sur l’élaboration
de 2 chartes (responsabilité sociétale
de l’entreprise, éthique professionnelle)
et la définition de 10 objectifs
d’amélioration sur 5 ans, reprenant
les 10 principes de Global Compact
(inspirés de la Déclaration universelle
des droits de l’homme, NDLR) dont le
suivi est réalisé sur un tableau de bord. »
*Qualité, hygiène, sécurité et environnement
« MIEUX FAIRE ET MIEUX ÊTRE »
CONSEILLÈRE QSE* ET
DÉVELOPPEMENT DURABLE,
CCI ESSONNE
« Pour faire simple, la responsabilité
sociale des entreprises, c’est
le développement durable appliquée
à l’entreprise. C’est-à-dire une approche
globale qui prend en compte les
dimensions environnementale et sociale
de ses activités et des relations qu’elles
génèrent comme les fournisseurs
et les sous-traitants. La RSE constitue
une nouvelle donne qui petit à petit
s’impose au monde économique ainsi
appelé à mesurer et à agir sur les impacts
induits de son activité : pollution, énergie,
déchets, pouvoir d’achat, qualité de vie
au travail, etc. Ces exigences nouvelles
se traduisent évidemment par des
investissements pour les entreprises. Mais
elles sont payées de retour. Côté social,
par exemple, des avantages sociaux
limitent le turn-over et attirent les jeunes
talents. Côté environnement, adopter
de nouveaux process limitant l’utilisation
de matières premières et favorisant leur
recyclage, réduire sa consommation
d’énergie et améliorer son empreinte
carbone constituent autant de réponses
de l’entreprise aux critères de sélection
dans un nombre croissant d’appel d’offres.
S’engager dans une démarche RSE
revient à gagner en compétitivité
en se différenciant positivement face
à des enjeux environnementaux cruciaux.
Mais c’est aussi permettre à l’ensemble
de la société, en donnant l’exemple,
de progresser par l’action collective
et la défense de l’intérêt général. »
*Qualité, sécurité, environnement
23/02/2018 17:07
UTAC 159.indd 1 22/02/2018 10:14
ADHIKA 159.indd 1 16/02/2018 11:31